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 W. RUMER (+) Death took them.

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MessageSujet: W. RUMER (+) Death took them.   W. RUMER (+) Death took them. Icon_minitimeSam 19 Jan - 13:10




“ rumer et maddox. ”


Maddox était assis contre une montagne rocheuse. Il en avait le souffle coupé. Une lueur d’horreur semblait figée dans ses prunelles sombres, alors qu’il peinait à retrouver une respiration normale. Les battements de son corps tambourinaient férocement dans sa poitrine. Sa nervosité le nouait l’estomac, alors qu’il vînt toucher l’une des plaies qu’il avait au visage. Lorsqu’il observa sa main, il vît un liquide rouge pourpre s’y dissimuler. Il avait été blessé au visage, laissant une blessure ouverte à son front. Maddox ne bougeait plus. Il semblait pétrifié. Il tourna sa tête du côté droit, et aperçut Rumer qui était sans aucun doute dans un meilleur état que le sien. Main au sol, elle se crispa pour attraper un peu de terre sous la pression de ses émotions. Il la relâcha et souffla longuement pour expirer tout ce stress accumulé. Néanmoins, Maddox ne pouvait s’empêcher de regarder partout et nulle part à la fois, comme s’ils allaient encore se faire attaquer. Comme si les mangemorts, qui les avaient poursuivi et attaqué, n’avaient pas encore quitta la forêt de Dean. Grossière erreur. Le côté paranoïaque du jeune homme prenait grandement le dessus. Il agrippa fermement sa baguette, scrutant les environs silencieux.
Une goutte de sueur mélangée à son propre sang coula le long de sa joue. Il avait l’impression d’imploser, alors qu’il se forçait à revivre ce qu’il venait de se passer durant ces dernières heures. Après que Joshua soit venu le prévenir de l’arrivée de mangemorts dans le coin, Maddox avait couru et s’était discrètement faufilé au travers de tous ces arbres pour retrouver ses compagnons de route. Ils avaient alors fui. Ils avaient couru, sans se préoccuper des obstacles qu’ils allaient rencontrer. Erreur fatale. Les partisans de Voldemort les avaient entendus et avaient vite fait de les retrouver. Là, à cinq, ils avaient tenté de s’en sortir. Ils s’étaient séparés. Une bataille translucide avait alors eu lieu. N’avait-il pensé qu’à lui ? Non. Bien sûr que non. Il avait peut-être été trop audacieux en voulant protéger sa meilleure amie. Mais c’était bel et bien le corps d’Avalon qui était tombé. Inerte. Sans vie. Les yeux ouverts. Ils l’avaient tuée. Maddox était persuadé qu’ils avaient dû en blesser plusieurs d’entre eux. Tout comme ils les avaient blessés. Les sorts avaient fusé dans tous les sens, abattant des arbres. Il se souvînt avoir entendu le cri de Sydney, avant de s’apercevoir qu’il avait disparu lui aussi. Mort. Sans doute. Il n’avait pourtant pas vu son corps s’échouer quelque part. La noirceur de la nuit avait eu raison de son regard vif. Le plus traumatisant resta la vision de Delilah. Impuissante face à un mangemort. Mais le Gryffondor ne se souvenait plus de la suite des évènements. Comme un blocage dans son esprit. Il n’aurait su dire ce qu’il s’était passé après avoir vu ces images. Qu’était-il arrivé à sa meilleure amie ? L’avaient-ils enlevée ? L’avaient-ils tuée ? Il n’osait se poser la question. Il n’osait la poser à Rumer, de peur d’obtenir une réponse déplaisante.

Son souffle ne s’était toujours pas régulé. Ses prunelles étaient devenues plus sombres encore, qu’elles n’avaient pu l’être auparavant. Il ne se souvenait pas. Comment était-il arrivé ici ? Pourquoi n’y avait-il que Rumer à ses côtés, et non Delilah ? Que s’était-il passé ? Ses tympans crissaient. Il savait que si elle n’était pas là, ça ne présageait rien de bon. Son cœur se craquelait à l’intérieur de sa poitrine. Il avait envie de se laisser aller, de pleurer. Mais il n’y arrivait pas. Le choc de ses émotions s’entremêlait. Il n’arrivait plus à faire la part des choses. Il était fatigué, épuisé. Une sensation de faim le tiraillait. Son estomac ne pourrait que régurgiter ce qu’il avalerait. Maddox était blessé. Peut-être gravement. Il n’aurait trop su le dire. Il avait mal, était incapable de bouger de sa position. Le Gryffondor écoutait alors le bruit qu’émettaient les oiseaux. Il entendait également le ruissellement d’une rivière non loin de lui. Petit à petit, il sombrait dans une interminable chute aux enfers. Il s’endormait. Mad ne pouvait lutter face à ses besoins physiques qui l’affaiblissaient. Alors il s’endormit. Assis contre un rocher, avec sa baguette en main et ses blessures béantes mises à l’air libre. Peut-être était-ce ce qu'il lui fallait.

Il s’était endormi, enfoncé lentement dans un cauchemar duquel il ne s’en sortirait pas. Il se voyait, là, au centre d’un endroit noir. Complètement noir. Il ne distinguait pas une forêt, un endroit en particulier. Tout était réellement noir. Une lumière l’éclairait, au centre d’un endroit. Il vit d’autres personnes s’approcher de lui. Inconnues. Mais leurs longues capes noires les trahissaient. Les mangemorts étaient revenus. Pour lui. Juste pour lui. Pour le réduire au silence. Affolé, il sortit sa baguette. Mais celle-ci se déroba dans sa main, réduite en fines particules de poussière. Maddox les regarda s’approcher de lui. Tous éclairés par une fine lueur bleuâtre. Bientôt, il serait engouffré par ceux qui allaient le tuer, le torturer avec le sortilège de doloris. Ou peut-être le contraindre à tuer ses propres amis par le sortilège de l’imperium. Mais ils n’étaient pas là. Il n’y avait ni Avalon, ni Delilah, ni Rumer, ni Sydney. Il était seul, voué à mourir seul. D’un coup, il tomba. Il tomba dans un trou noir et cria. Il cria comme si ça allait le sauver, comme si ça pouvait y changer quelque chose.
Maddox ne cessait pas de gigoter, dans tous les sens. Il respirait lentement, grimaçait durant son sommeil qui paraissait éprouvant. Ses blessures étaient séchées. Il était dans un piteux état, à avoir tenté de sauver Delilah. Mais elle était morte, alors qu’il avait été violemment projeté contre un arbre. Il ne s’en souvenait plus tant le choc avait été violent. Le traumatisme l’empêchait aussi de s’en rappeler, car il ne pourrait le supporter. Un peu comme s’il avait gardé uniquement les bons souvenirs de la jeune femme et que le reste s’était subitement éteint. Couché sur le sol, il ne se réveillait pas. Il n’y arrivait pas. Comme obligé de ressasser ces mêmes rêves et d’en souffrir.

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MessageSujet: Re: W. RUMER (+) Death took them.   W. RUMER (+) Death took them. Icon_minitimeDim 20 Jan - 0:58



MADDOX&RUMER

Death took them.

Le paysage autour de Rumer n'était qu'un flou ambiant fait de fines traînées, parfois sombres, parfois lumineuses, bien souvent abstraites. La jeune fille ne distinguait plus rien à la vitesse de sa course, des branches venaient quelques fois s'écraser sur son visage, laissant sur sa peau de longues écorchures. Elle haletait, le souffle court, et pourtant l'adrénaline montante, sa fatigue n'était presque pas présente. Se retourner, affronter ces salauds, les regarder dans les yeux, les tuer. Derrière elle se faisait entendre les bruits des pas sourds de ses compagnons, peut-être ceux des Mangemorts s'y mélangeaient? Elle ne su dire s'ils s'étaient fait voir, poursuivit, ni même si ses amis avaient la force de les affronter. Sa tête n'était qu'un fouillis de questions, de commandements que ses pieds ne voulaient entendre. Courir encore et encore, voilà ce qu'elle faisait depuis de longues et interminables minutes. Peut-être cinq, peut-être dix, ou trente, la notion de temps avait disparu depuis que Maddox les avait prévenus. Des paroles voulaient jaillir de ses lèvres, la bouche encore trop sec, aucun son ne pouvait y sortir, le vent qui la fouettait ravalait tous mots. C'est alors que dans ce paysage distordu et troublé par la vitesse se dessina au loin deux formes noires de capes et de masques argentés bien distinctes.Trop tard, en un éclair ils étaient tombés nez à nez avec les Mangemorts. Encerclés, Rumer dans un réflexe, sortit sa baguette, la rage au ventre, dans un cri de guerre un premier sorts avaient fusé de celle-ci. Expelliarmus évité, il n'était plus question aujourd'hui de duel honorable à Poudlard. La soif de sang aux tripes, des éclats jaillirent de toute part, éclairant la forêt par des couleurs de l'arc-en-ciel. Protéger, tuer, Proté...Trop tard, un corps à côté d'elle s'effondra sans pouvoir en distinguer le visage, la hargne au ventre elle en fit tomber un second en guise de réponse, la cape noire d'un Mangemort se mêla aux branches mortes sur le sol dans un craquement sonore. Rose recula, se cogna contre un dos qu'elle identifia d'un coup d'oeil être celui de Sydney, ils n'étaient plus qu'eux deux, les autres s'étaient éloignés de plusieurs pas, perdu de vue entre les arbres gigantesques qui constituaient la forêt de Dean. Rumer agrippa la main de son allié et l'attira vers les autres quand un éclair le toucha au dos, elle sentit son poids s'effondrer dans la terre en un cri de douleur. En un geste précis et rapide son Stupéfix s'éclata dans la poitrine du Mangemort qu'elle avait retrouvé à la place de son ami, le figeant au sol. Prise par une rage incontrôlable, ses larmes coulèrent sur sa joue lorsqu'elle écrasa à l'aide d'une pierre ce visage d'un homme qu'elle ne connaissait pas. Des sanglots étouffés s'arrachèrent de sa gorge, voulant crier fort, si fort que sa gorge en exploserait. Au lieu de sa, le silence de sa voix qui ne sortait pas la narguait, cachant alors son visage dans ses mains tremblantes, une pensée l'arracha soudain de sa torture...Maddox... En un élan de lucidité, ses pieds se mirent à courir à nouveau...

* * *

Leur deux respirations haletantes n'étaient plus que le seul son que répercutait les arbres. Deux, ils n'étaient plus que deux. Pour combien de temps ? Rose-Rumer n'avait plus la force de se relever, le dos enfoncé dans la terre, elle sentait la pression de la main de Maddox se relâcher. Ses yeux étaient pétrifiés entre les arbres, aveuglé par ce soleil d'hiver qui venait éclairer la scène macabre d'entre les arbres. Dans son esprit les corps tombaient encore autour d'elle, inertes, lourds, soulevant les feuilles à leurs fracas sur le sol, les yeux grands ouverts, une expression figée sur leur visage. Comme si la mort la suivait comme une ombre, à chacun de ses pas, ses parents, à présent ses amis, elle s'était habituée à leur présence, à leur rire, à leurs disputes lorsque les jours étaient maussades. Un flot de larmes inondaient ses joues sans s'en apercevoir, se mélangeant avec le sang collé sur son visage qui n'était pas le sien.

Un visage doux apparut alors devant elle dans un halo de lumière jaune, Alice ? Sa mère ? Elle ne pouvait le dire, elle lui souriait, caressait ses joues creuses, effleurait ses yeux mouillés. Le spectre s'effaça comme il était venu, montrant du doigt quelque chose à côté d'elle. Maddox... Sa respiration lente, son corps violemment agité. En un geste apeuré, Rose-Rumer déposa la paume sur son front en sueur, légèrement brûlant. Il fallait partir d'ici, se réfugier avant que des mangemorts reviennent, où se réveillent, ne sachant si la plupart d'entre eux étaient morts ou non. Dans un instinct de survie fébrile, la jeune sorcière traîna son ami avec difficulté loin de ce bain de sang, ses bras tremblaient par son manque de force, sa respiration était forte et troublée par les tremblements qui l'animaient. Lorsqu'elle réussit enfin à hisser le jeune homme jusqu'à un endroit protégé, elle y déposa le seul survivant qui lui restait avant de lancer un sortilège de protego totalum qu'elle avait appris pendant ses premiers jours de fuite. Sa lucidité retombée, C'est dans un effondrement qu'elle se laissa tomber dans la terre humide aux côtés de Maddox, scrutant son visage sali par le sang séché.

Occuper son esprit, s'évader de cette scène, de ses corps inertes qui la hantait. Sans réfléchir d'avantage Rose déchira le tissu de sa chemise. Dans un dernier sanglot qu'elle ravala d'un courage, Rumer humidifia son tissu à l'eau claire d'une rivière qui passait non loin, revenant en titubant à moitié, elle se jeta à genoux aux côtés de son ami. Chassant de son esprit les dernières heures qui venaient de s'écouler, la jeune sorcière caressa de son tissu le visage remplis de sueur de Mad. Sans s'en rendre compte, la berceuse que lui chantait sa mère s'échappa de ses lèvres dans un murmure. Pour la première fois depuis des lunes Rumer ne pensait plus, l'esprit complètement vide, elle semblait s'animer par automatisme. Le visage crasseux de larmes, de terre et de sang, la jeune fille semblait avoir subit le baiser d'un détraqueurs tant la prunelle de ses yeux était inhabitée. Elle ne su dire depuis combien de temps Maddox la fixait, mais c'est dans un sursaut qu'elle aperçut les yeux grands ouverts de ce dernier .
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MessageSujet: Re: W. RUMER (+) Death took them.   W. RUMER (+) Death took them. Icon_minitimeDim 20 Jan - 13:19




“ rumer et maddox. ”


Il les avait perdus. Tous perdus. Il se rappelait scrupuleusement de tous les détails, lorsqu’il s’était aperçu qu’Avalon était morte. Elle était tombée lourdement sur le sol. Inerte. Ses magnifiques yeux bleus ouverts. Sa baguette avait roulé à quelques centimètres de sa main. Malgré ça, la bataille s’était poursuivie. Des lumières avaient jailli de tous les côtés. Bleues, jaunes, vertes, rouges, violettes. Maddox n’avait pu s’attarder davantage. Mais c’était comme si une partie de son cœur s’était faite arrachée, envolée, décimée. Brutalement. Il n’avait alors pas hésité à user de la rage qui s’était éveillée en lui, devenant plus sombre, plus noir. Cœur obscure qui ne resterait pas intact de cette lutte acharnée pour la survie. Ce fût en entendant le cri de Sydney qu’il faillit mourir. Oui. Lui aussi. Mais il s’était écarté à temps, se cachant derrière un arbre. Là, il avait su que c’en était fini de ce garçon qu’il n’avait jamais apprécié. Et pourquoi ? Parce qu’il s’était mis à tourner autour de Delilah. Il en avait toujours été amoureux. Maddox l’avait su à partir de l’instant où il avait posé ses yeux étincelants sur elle. Malgré cette haine le rongeant depuis plusieurs semaines, il semblait s’être subdivisé à nouveau. Une nouvelle partie était tombée au sol, raidie, réduite en poussière.
La partie la plus éprouvante était restée celle de la mort de Delilah. Maddox n’arrivait pas à s’en souvenir. Il faisait un véritable blocage dans son esprit, sans même s’en rendre compte. Son inconscient avait visualisé toute la scène. Ils s’étaient regardés. Tous les deux. Désespérément. Même si leurs regards s’étaient dit qu’ils allaient s’en sortir. Au fond, ça avait été juste pour rassurer l’autre. En même temps, ils avaient alors lancé deux sortilèges. Il n’était pas même sûr que l’un d’entre eux ait réussi à toucher l’un des partisans de Voldemort. Alors qu’ils s’étaient mis à viser Delilah, elle avait dû courir vers lui. Vite. Ca n’avait pas suffi. Maddox avait pourtant essayé de la sauver, s’étant pris un stupéfix aussi violent que le sortilège de mort, qui avait touché sa meilleure amie. Son corps s’était meurtri. Il avait jonché le sol. Sans vie. Une larme coulant encore le long de ses yeux bruns. Le Gryffondor l’avait vu comme s’il n’y avait eu que ça. Comme si c’était la seule chose qui, durant cette seconde, avait existé autour de lui. Ses cauchemars s’étaient réalisés.

Rumer l’avait emmené. Il ignorait où elle avait puisé ses dernières forces. Là, blessé, meurtri, horriblement épuisé, Maddox avait aperçu les branchages, les feuilles, les plantes, les arbres se mouvoir autour de lui. Il avait couru avec Rumer, la dernière survivante de ce massacre humain. Avec lui. Elle l’avait aidé. C’était peut-être même à elle qu’il devait encore sa vie. Il lui était certainement redevable, bien que trop épuisé pour s’en rendre encore compte. Aucun mot ne sortait de sa bouche. Ses jambes se dérobaient sous lui. Une fois arrivé dans un endroit sûr, entouré de rochers, non loin d’une petite rivière, il s’était assis. Là, Maddox avait ressenti des brûlures vives à cause de ses plaies ouvertes, de ses écorchures, de ses ecchymoses. Son souffle haletant ne s’était pas adouci. Son cœur s’entendait tambouriner dans ses oreilles. Il n’en pouvait plus. Peut-être aurait-il dû mourir lui aussi. Oui. Peut-être. Il s’était alors endormi contre son gré. Il ne pouvait plus lutté face aux besoins de son corps qui se tordait. Il souffrait. Physiquement. Mais surtout mentalement, à présent. La fuite n’avait jamais été un évènement aussi difficile que durant ces derniers temps. Mais pourquoi les traquait-on ? Qu’avaient-ils avoir dans cette guerre ? Qu’en pouvaient-ils s’ils étaient de sang-mêlé ou nés moldus ?

Ses rêves s’étaient transformés en cauchemars. Il eût un court sommeil agité, qui sembla s’être calmé lorsque Rumer s’était mise à prendre soin de lui. Elle avait tenté de faire descendre sa fièvre, le berçant par une douce mélodie comme si ça pouvait chasser les mauvais esprits, les mangemorts. Ce fût sans doute en entendant sa voix qu’il retrouva un calme paisible. Un peu comme Delilah le faisait. Elle se mettait à côté de lui, lui caressait les cheveux, et de par sa simple présence, elle le calmait. Rumer avait, sur lui, le même effet. Ce qui était étrange. Alors qu’il se réveilla doucement, il ouvrit les yeux et l’aperçut. Ses prunelles sombres semblaient dépossédées. Il n’y avait ni rage, ni joie, ni tristesse dans son regard. Il était vide. Inhabité. Rumer était-elle seulement celle qu’elle avait toujours été ? Non. Aujourd’hui, ils avaient changé. Tous les deux. La mort de leurs amis les affectait. Les plaies béantes allaient prendre un certain temps à se refermer, d’autant plus celle de Delilah. Comment allait-il pouvoir se panser, cicatriser ? Il l’ignorait. Sa respiration était devenue normale. La Gryffondor ne semblait pas s’être rendue compte qu’il l’observait. Mais lorsqu’elle vit ses yeux bleus ouverts, elle s’arrêta de chanter et sursauta.
Maddox se redressa un minimum et la regarda, grimaçant sous la douleur de ses blessures. Il lui devait tout. Et peut-être que sa vie n’était pas assez qu’il lui serait encore redevable. Il retira alors le tissu froid qu’elle lui avait mis sur le front, le posant à côté de lui. Le jeune homme ne savait pas vraiment trop quoi lui dire. Merci ? N’était-ce pas un peu trop commode ? Il aurait préféré lui demander de lui lancer un oubliette pour effacer cette dernière journée de son esprit. Ça lui semblait être une bonne idée. Mais en faisant ça, il se rendait compte qu’il perdrait tout ce pourquoi il se battait depuis de longues semaines déjà. Fronçant les sourcils, il se demandait d’un coup s’il n’avait pas rêvé. Peut-être que ça n’avait été qu’un cauchemar de plus ? – « Où sont les autres ? » Lui demanda-t-il alors, dans un vain espoir d’avoir une réponse positive. Il observa le regard de la jeune femme. Il voulait qu’elle lui dise n’importe quoi. Qu’ils étaient partis autre part, que le groupe s’était séparé, qu’ils étaient partis faire une mission pour quiconque. N’importe quoi, sauf le fait inéluctable qu’ils étaient morts.

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MessageSujet: Re: W. RUMER (+) Death took them.   W. RUMER (+) Death took them. Icon_minitimeLun 21 Jan - 13:42

Death took them.
Sous le ruissellement lointain de la rivière, à la vue des grands yeux bleus de Maddox qui la fixaient, la vie dans les prunelles de Rumer semblait se réanimer brutalement. Un sursaut et quelques secondes durant lesquelles elle semblait avoir tout oublié, comme si son âme s'était échappée de son enveloppe corporelle durant la bataille pour qu'une autre personne s'y glisse le temps de se défendre, s'évaporant ensuite comme elle était venue, laissant son enveloppe charnelle vide de toute présence. Rumer, qui semblait avoir réapparut à cet instant précis, se demandait en une fraction de seconde ce qu'elle faisait là, à genoux aux côtés de Mad, dans cette immense forêt, écoutant le bruissement des feuilles avec attention, observant les faisceaux de lumière onduler à travers les arbres, comme si elle n'avait rien d'autres à faire ou même à penser. De courtes secondes seulement, car il lui suffit d'à peine poser les yeux sur les plaies du jeune garçon pour que les récents évènements la heurtent une nouvelle fois de pleins fouets, semblable à un mur de brique qu'elle venait de cogner brutalement. Triste illusion, c'était elle et elle seule, Rose-Rumer qui avait vécu tout, jusqu'aux moindres détails. Premiers duels sauvages, cette rage pour défendre sa peau et celle des autres, première bataille et pourtant pas la dernière. Choc, brutale et sans merci -qui avait néanmoins eu la générosité de l'épargner durant ces dernières secondes, libérant son esprit temporairement. Son comportement étrange avait sans doute dû mettre le doute à son compagnon, car une voix presque suppliante s'échappa de ses lèvres :

« Où sont les autres ? » lui demanda-t-il en guettant chacun de ses traits.

Alors que sa voix se répercutait comme un écho entre les rochers glacés, les paroles de Maddox troublèrent Romie au point qu'elle ne sut quoi répondre. Se demandant, abasourdie, s'il essayait de plaisanter en ce moment inapproprié. Il n'était cette fois-ci pas l'heure de jouer, même si le soleil ne s'était pas encore couché, même si les rayons hivernales étincelaient encore entre les troncs légèrement givrés. Pas aujourd'hui, pas maintenant... Elle voulut le gifler, le secouer, le griffer mais c'est alors qu'elle aperçut quelque chose dans les yeux de Mad qui stoppa net ses ardeurs. De l'espoir... une once, un brin, mais pourtant si brillant dans ses prunelles sombres. De longues secondes s'écoulèrent durant lesquelles un silence pesant s'était immiscé entre eux. Il attendait une réponse, un soulagement qui le réconforterait peut-être dans son hypothèse d'ignoble cauchemars. Le serrer dans ses bras, libérer ses larmes sur son épaule, lui chanter une berceuse pour oublier ses maux c'est tout ce qu'elle désirait au plus profond d'elle-même. Pourtant, au lieu de cela, la fierté qui l'animait depuis la mort de ses parents prit le dessus. Rumer se releva brutalement, effleurant la terre humide au passage.

« Mad... Je... » murmura-t-elle non sans se perdre dans ses mots qui ne lui semblaient pas les bons. Sa phrase s'arrêta alors sur un "je" maladroit, tremblant.

Elle était à présent dos à lui, ne voulant subir son regard abattu qui était dû à la perte de sa meilleure amie Delilah. Cette dernière qui n'avait jamais réussi à supporter l'attachement naissant entre Maddox et Rumer depuis quelques temps déjà et cela même s'il n'était basé que sur de l'amitié profonde peut-être un peu trop. Regardant d'un mauvais oeil le soir tombé, ce moment de la journée qui marquait si distinctement une trêve dans leur jeu de taquinerie. En réponse à cette jalousie flagrante, Romie n'avait rien eu d'autre à faire que d'intensifier cet attachement qu'elle éprouvait pour Mad. Rumer se rappelait ces nuits au coin du feu, celle où la chaleur des flemmes n'étaient pas suffisante pour la réchauffer, celle où le garçon en question en avait profité pour l'entourer de ses bras. Un frisson inexplicable là parcouru à cette pensée et c'est pour cet attachement que Rumer se retourna brusquement -peut-être trop tard, elle ne pouvait le dire. Ravalant sa fierté qui lui ordonnait de ne pas pleurer, pour affronter le regard meurtri du seul compagnon qui lui restait. Se soutenir mutuellement, ne plus se diviser, c'était la seule chose qu'elle pouvait faire, pour eux, pour elle, pour Mad...

Elle se rassit près de lui, les yeux remplis de larmes qui ne demandaient qu'à couler à flot. Rumer ne voulait penser aux corps inertes de ses amis, encore couchés non loin d'eux dans un mélange de terre et de cailloux, pourtant cette image frappait encore sa mémoire. Ils avaient, sans le vouloir, durcit cette volonté de réduire à néant les partisans du seigneur des ténèbres, une soif de vengeance avait naît en elle comme une évidence, comme la seule réponse possible à leur mort.

Rumer risqua un geste en direction de Maddox, effleurant son bras par-dessus son pull déchiré. Un geste hésitant qui ne savait pas quelle réaction cela allait provoquer chez le jeune gryffondor. Néanmoins, porteur de réconfort et de chaleur, elle ne savait s'il allait engendrer une approbation ou un déni, s'il souhaitait être seul ou accompagné dans ce deuil. Un second deuil partagé dans la vie de la jeune fille... Elle avait fait l'erreur de laisser sa soeur se débrouiller seule face à la mort de ses parents. Grossière erreur qu'elle ne voulait reproduire, car cela l'avait amené à ne pas le surmonter.


Dernière édition par R.-Rumer C. Hudson le Jeu 24 Jan - 0:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: W. RUMER (+) Death took them.   W. RUMER (+) Death took them. Icon_minitimeLun 21 Jan - 16:06




“ rumer et maddox. ”


Il n’avait pas envie de se rappeler, de se souvenir de ce qu’il s’était passé. Il y avait eu des morts, des blessés. Lui-même avait subi des dégâts physiques considérables. Il avait quelques écorchures, de multiples ecchymoses, des plaies ouvertes ou des maux de ventre horriblement gênants. Mais le plus dur restait la perte émotionnelle de ses partenaires. Il pouvait les appeler ses amis, ses coéquipiers. Mais ils n’étaient plus là. Si. Il y avait toujours Rumer. Elle n’avait pas bougé, restait avec lui comme pour lui rappeler ces inlassables moments durant lesquels ils s’étaient rapprochés. Ces nuits durant lesquelles ils avaient dormi l’un à côté de l’autre. Ces moments où il était venu l’enlacer au coin du feu malgré la désapprobation de Delilah. Ou encore ces regards complices et ces remarques taquines. Tout ça semblait loin, tellement loin d’eux. Peut-être en aurait-il profité en d’autres circonstances. Peut-être se serait-il risqué à un rapprochement solitaire, oubliant la puanteur existentielle de ce massacre dénué de sens. Il aurait voulu oublier, sans que ça ait pu avoir de conséquences sur ses actes ou ses pensées. Maddox venait de s’enfermer dans une spirale vicieuse dont il ne saurait jamais sortir. Pas tant qu’il n’aurait pas fait son deuil.
Néanmoins, là, il la regardait. Il souhaitait une réponse positive de sa part. N’importe quoi. N’importe laquelle. Mais il ne voulait pas qu’elle rende les choses réelles. Ancrant alors son regard dans le sien, il sembla se réanimer d’une présence viable. Ses prunelles sombres avaient un éclat de tristesse amplifiée par la couleur brunâtre de ses iris. Elle avait un regard magnifique. Et pourtant, Maddox pressentait déjà de mauvaises choses. Il sufissait de voir l’expression qu’elle employait avec lui. Son regard était dur. Pourquoi ? Il l’ignorait. Submergée par un flot diluvien de tristesse, le Gryffondor détourna son regard et le plongea sur le sol. Il voulait l’entendre lui dire. Même si c’était dur. Même si ça les faisait souffrir. L’attente semblait interminable. Une chose était sûre : Ils n’étaient pas près d’eux. Il n’entendait pas les bruits mécaniques des objets moldus d’Avalon, les soupirs de Delilah ou les grognements de Sydney. Non. Il n’entendait rien de tout ça. Il scrutait les arbres, leurs feuillages étendus sur toute la lisière de la forêt de Dean. Rien non plus. Pas l’ombre d’une touffe blonde ou brune à l’horizon. Quelque part, il savait que c’était fini depuis bien longtemps.

Elle était venue s’asseoir à ses côtés. Un besoin inexplicable d’avoir la présence de l’autre à ses côtés. Mais elle se redressa aussitôt après avoir entendu sa question et lui tourna le dos. Pourquoi ? Peut-être parce qu’elle faisait déjà face à la réalité. Rumer souffrait aussi de ces pertes innocentes, de la mort de ses amis. – « Mad... Je... » Sa voix tremblante affirmait ce qu’il avait redouté. Un silence s’installa alors entre eux. Il ne savait plus quoi dire, affublé par cette nouvelle. Pourquoi avait-il fallu que ça tombe sur eux ? Il s’était juré de les protéger, de la protéger. Pourquoi avait-il accepté qu’ils l’accompagnent ? Pourquoi avait-il cédé aux caprices de Delilah ? Mais pourquoi !? Il savait juste qu’à présent, c’était à cause de lui qu’elle était morte. Il s’en voulait. Terriblement. Les larmes auraient pu couler s’il n’était pas aussi déshydraté. Ses lèvres tremblotaient. Il avait froid. Il voulait mourir lui aussi. Maddox observa alors Rumer. Il ne pouvait pas l’abandonner elle aussi. Non. Il ne pouvait définitivement pas lui faire ça. Pour plusieurs raisons. Il posait son regard sur la Gryffondor et aussitôt, ses vieux démons s’enterraient pour laisser place à un brin de réconfort.

La jeune femme finit alors par se rasseoir à côté de lui. Il ne l’avait pas quittée des yeux, comme si ça l’aidait à ne pas penser à tout ce qu’il s’était passé. Enfin calmé, il soufflait doucement. Il se remettait de ses émotions. Elle effleura son bras par-dessus son pull, ou du moins, ce qu’il en restait à présent. Il était en piteux état. Déchiré en lambeaux. Il détourna ses yeux, comme gêné, alors qu’il la laissait faire. Il grimaça légèrement, puis vînt se coller à elle. Il déposa alors sa tête sur son épaule. Non. Il ne voulait plus être seul désormais. C’était fini ces moments durant lesquels il s’isolait pour réfléchir, pour mettre un peu d’ordre dans ses pensées. Il avait besoin des autres plus que jamais. Il avait besoin d’elle, même s’il se refusait encore à l’admettre. Ca s’ancrait en lui. Inévitablement. – « Je suis désolé. » Finit-il par dire. Désolé de ne pas les avoir sauvés, de l’avoir embarquée dans une telle galère, d’avoir mis sa vie en danger, de n’être pas aussi parfait que tout le monde avait pu l’espérer. Il était tout simplement désolé. C’était les premiers mots qu’il avait prononcé depuis lors. Sa bouche sèche les avait à peine soufflés. Un murmure transperçant le calme.
Ne devaient-ils pas se battre pour survivre ? Ne devaient-ils pas, plus que jamais, prendre leur revanche sur ces mangemorts ? Il n’était pas temps qu’il apprenne les noms de ces partisans sous peine d’être pris d’un excès de colère. Il le trouverait, les tuerait, les démembrerait, les torturerait avec le sortilège de doloris ou leurs ferait faire des inepties pour que leur mage s’occupe d’eux personnellement, grâce au sortilège de l’imperium. Oui. Il redressa alors sa tête, la posant contre sa pierre. Tout se mettait en place. Ses amis ne seraient pas morts en vain. Mais pour une cause juste. Ainsi, Maddox était prêt. Il savait qu’un jour ou l’autre, il se vengerait comme Londubat, qui voulait tuer Bellatrix Lestrange, comme Potter, qui voulait tuer Voldemort. Ils ne connaissaient pas la souffrance. Ils faisaient partie des forces obscurs tarissant ce monde d’horreur. Mais bientôt, tout ça changerait. Parce qu’il était hors de question qu’il se laisse aller dans une tristesse indéfinissable. C’était ça qui le pousserait à aller de l’avant. Il fit alors glisser discrètement sa main le long de son corps, allant chercher celle de Rumer. Parce qu’à deux, ils seraient plus forts.

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MessageSujet: Re: W. RUMER (+) Death took them.   W. RUMER (+) Death took them. Icon_minitimeMar 22 Jan - 12:37

Death took them.
L'heure approximative de la journée lui était complètement inconnue, la notion du temps ne lui étant pas encore revenue, elle ignorait si le soleil allait bientôt se coucher, s'il était à peine au milieu de sa course ou si cette dernière venait de débuter. Rumer n'avait même plus le souvenir de ce qui s'était passé auparavant, comment ils en étaient arrivés là. De simples brides lui revenaient; le rangement du campement, Maddox hors d'haleine, les prévenant de la proximité des Mangemorts, la course. Fin. Semblable à de petits flashs saccadés où le son y était étouffé. Une chose cependant, était certaine, malgré les rayons qui continuaient à traverser les arbres, le vent se rafraîchissait lentement dans la forêt de Dean. Du temps... Du temps pour refermer cette cicatrice profonde qu'avait laissé la perte de ses récents amis. Elle n'était certes pas comparable à la perte de ses parents, la jeune fille en avait déjà surmonté une, pourquoi pas une deuxième. Romie prenait progressivement conscience que ce n'était qu'un commencement, une énième perte qui allait devenir obsolète comparé à d'autres. Sa soeur Alice était en danger, comme beaucoup d'autres... Alice qu'elle avait récemment abandonné... Le temps s'assombrissait, Voldemort était bel et bien revenu, la signature d'un contrat de meurtres venait d'être signé à l'encre de sang. Delilah, Sydney... Il n'était qu'un début, qu'une deuxième cicatrice qui allait contribuer au ralentissement du processus de rétablissement pour les prochaines à venir.

Pour la première fois, Romie pensa soudain à eux comme un souvenir. Un souvenir bordé de regrets qui commençait dans l'enceinte même de Poudlard. Auparavant, elle n'avait jamais porté attention à eux, malgré leur année commune, leur même maison, seule Maddox lui était connu. Bien sûr elle avait remarqué Delilah, toujours aux côtés de ce dernier, peut-être Sydney, qui lui, collait cette dernière. Elle avait appris à les connaître à les apprécier, ou non, leur présence avait été une habitude et un réconfort dans cette expédition qu'elle venait de perdre brutalement. Comme un retour à la case départ, lorsqu'elle avait fuit le Poudlard express, lorsqu'elle s'était allée vers l'inconnu et la solitude. Seule? Pas encore, il lui restait encore Mad...Rose-Rumer regretta alors de ne pas avoir eu le temps de les connaître un peu plus, de s'être peut-être quelques fois, comportée injustement envers Delilah. Après tout le gryffondor, qui était la source du comportement désagréable envers Rumer, était avant tout le meilleur ami de Delilah, si elle avait su... Elle leur aurait laissé plus de moment à partager seuls, ignorant cette jalousie qui avait commencé à naître au fond d'elle.

C'est en détournant les yeux, une légère timidité dans ses prunelles, que Maddox accueillit sa main effleurant son bras, il ne bougeait pas, laissant devenir sa caresse un peu plus présente. Une grimace anima soudain les traits du garçon, ce qui eu pour effet l'éloignement de sa paume. Ces ecchymoses devaient le faire souffrir en silence, elle avait sans doute dû les frôler maladroitement. Lorsqu'un léger soupire trahit ses pensées, le corps du jeune homme vain se caler entre ses reins. De la chaleur humaine, elle en avait besoin plus qu'à n'importe quel moment. La tête de Rose-Rumer se déposa lentement sur les épaules du gryffondor, sans s'en rendre compte elle venait d'agripper son bras, de le serrer fort, comme l'aurait fait une gamine en pleure avec son ours en peluche. Son corps, pour la première fois depuis des heures se détendit progressivement, ses muscles se décrispèrent lentement, de moins en moins proie à des crampes. Ses yeux voulaient encore pleurer, verser tout ce qu'ils pouvaient pour lâcher la pression, mais elle ne pouvait plus, n'ayant plus la force de quoi que ce soit.

« Je suis désolé. » Lâcha alors Maddox avec conviction, brisant le silence qui s'était installé depuis sa dernière question.

A ces mots, la jeune fille leva le menton en direction de son visage, plantant ses yeux tant bien que mal dans les siens, accompagné d'un léger froncement de sourcils. Leurs visages étaient proches, le souffle chaud du garçon venait s'écraser contre ses pommettes glacée. Peut-être l'idée d'embrasser ses lèvres -qui n'étaient qu'à quelques centimètres des siennes- lui aurait traversé l'esprit dans d'autres circonstances. Mais à ce moment précis, beaucoup trop de troubles parcouraient ses pensées pour y songer. L'embrasser, elle y avait peut-être secrètement envisager, dans ses rêves, dans son inconscient. Sans savoir s'il s'excusait pour le malaise qu'il avait installé avec sa première question, où pour les évènements récents, la jeune fille répondit pour les deux.

« Tu n'y es pour rien Mad... » Rétorqua-t-elle presque comme un ordre. Le moindre mot semblait être un effort considérable pour les deux jeunes gens.

Après tout, c'était elle qui était censée être douée en duel, elle qui aurait dû être capable de les protéger tous, elle qui avait secrètement espéré une rencontre égoïstement. Trop sournois, les attaquants avaient été, n'hésitant pas à attaquer de dos, ces pourritures n'avaient décidément aucun honneur. Ces dernières paroles ravivèrent brusquement la rage qui l'avait animé précédemment, s'étant progressivement effacée par la fatigue qui avait pris possession de son corps. Un nouveau silence s'était installé, long, mais différent. Une flemme étincelante semblait s'être ranimer dans leurs yeux. Leurs regards, perdu dans le vide, scrutant sans le voir le paysage étouffant de la forêt, bordée de cette minuscule rivière non loin. Ce paysage qui finalement lui donnait la nausée. Celui qui empêcherait la blessure profonde de se refermer si Romie y restait. Son corps lui ordonnait de se reposer depuis qu'elle avait transporté le corps de Mad, n'importe où : sur la pierre dur et froide, la terre molle et humide, pourtant la jeune fille refusait de fermer les yeux. Partir loin, là où l'odeur de la vie lui parcourerait les narines et non la puanteur suave de la mort.

Elle ne pouvait pas laisser les corps de ses amis gire vulgairement ici, les yeux perdu dans le néant, leur baguette disparues dans les broussailles. Rumer n'avait certes pas de religion et détestait ces inventions moldue, mais par respect pour eux, en leur souvenir, la jeune fille ne pouvait les abandonner comme elle l'avait déjà fait d'une quelconque manière durant cette bataille. Alors qu'elle sentait la poigne franche de Mad attraper sa main, elle prit une profonde inspiration, ayant tout à fait conscience de ce que sa phrase allait engendrer, sans savoir si Mad était prêt. C'était dur, mais il le fallait, pour ses amis, pour eux, pour leur deuil.

« On ne peut pas les laisser comme ça... ».


Dernière édition par R.-Rumer C. Hudson le Jeu 24 Jan - 0:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: W. RUMER (+) Death took them.   W. RUMER (+) Death took them. Icon_minitimeMar 22 Jan - 19:41




“ rumer et maddox. ”


Maddox avait cette impression de ne plus pouvoir respirer. Il avait la sale impression que quelqu’un essayait de lui écraser la poitrine, de le faire succomber en l’empêchant de respirer. Un peu comme s’il étouffait, comme s’il se noyait. Rien de tout ça ne se passait réellement. Il avait, parfois, des hallucinations. Il faisait des crises d’angoisse et n’arrivait pas à s’endormir. Tous ces problèmes s’étaient accumulés au fur et à mesure. S’il avait longtemps pensé que fuir serait une partie de plaisir, il avait rapidement changé d’avis. D’autant plus lorsqu’il s’était rendu compte à quel point ça pouvait être dur de gérer les rations de nourritures, d’eau et de trouver un endroit où dormir. Les difficultés s’étaient accumulées sans même qu’il puisse les voir venir. La pression s’était alourdie à partir du moment où ils avaient tous commencé à le prendre pour le meneur de la bande. Peut-être était-ce à cause de son charisme, de son année supplémentaire ? Il n’aurait su le dire. Mais finalement, il n’avait pas bien mené ses affaires, puisque trois d’entre eux étaient morts. Oui. Tout était de sa faute. Tout serait toujours de sa faute, comme le lui avait si longtemps répété son père.
Comment pouvait-il faire pour ne pas s’en vouloir après ce qu’il s’était passé ? Il aurait préféré mourir, donner sa vie pour sauver l’un d’entre eux. Ces innocents n’avaient pas mérité ça. Elle n’avait pas mérité ça. Dans le fond, il se demandait s’il était réellement triste pour Avalon et Sydney également, ou si tous ses remords, toute sa tristesse allait à la mort de Delilah. Comment pouvait-il encore, dans ces cas-là, être égoïste et ne penser qu’à une personne ? Il s’en voulait. Ça allait le ronger jusqu’à la fin de sa vie. Maintenant, il était seul. Seul ? Non. Pas tout à fait. Rumer était encore avec lui et ne semblait pas vouloir le quitter. Cette jolie brune, avec laquelle il entretenait une relation assez spécieuse, était également dans un piteux état. Pourtant, elle avait encore la force de s’occuper de lui. N’était-ce pas censé être le contraire, une inversion des rôles ? Il devait prendre soin d’elle. Il devait panser ses blessures et se faire passer en dernier lieu. En tout dernier lieu. Sinon, il resterait le misérable Gryffondor qui avait conduit tous ses amis à leur perte. Et ça, il ne le voulait pas. Maddox allait la sauver, la ramener saine et sauve il ne savait où.

Il lui avoua alors être désolé pour tout ce qu’il s’était passé, pour avoir échoué dans son rôle de meneur, pour être plus un fardeau qu’un héros. Mais Maddox avait toujours ressemblé au stéréotype de l’anti-héros. Il n’avait pas la carrure et le mental pour ressembler aux plus grands et nobles sorciers du monde magique. Il n’était qu’un Gryffondor parmi tant d’autres, n’était pas l’élu qui les aiderait. Mais peut-être qu’Harry Potter le pouvait. À l’entente de ces quelques mots, Rumer vînt planter son regard dans le sien. Il le soutînt pendant quelques secondes. Il se sentit vulnérable, mis à nu. Gêné, il le redirigea vers la nature, vers la forêt qui ne bougeait pas. – « Tu n'y es pour rien Mad... » Si. Tout, ce qui arrivait, était de sa faute. Il aurait pu arriver plus vite, trouver un autre endroit où se cacher, transplaner en emmenant Delilah, Sydney, Avalon et elle-même. Il aurait pu trouver une autre solution, ce qui les aurait maintenus en vie. Il rejetait toute la faute sur lui pour plusieurs raisons. Elles lui paraissaient simples à comprendre. Alors pourquoi lui disait-elle que ça n’était pas à cause de lui que tout ça s’était produit ? Il l’ignorait. Pas même bien sûr de vouloir le savoir d’ailleurs. Il soupira discrètement, tentant désespérément de se consoler d’une quelconque façon. – « Si. C’est de ma faute. Tout est de ma faute. » Finit-il par lui répondre péniblement. Rumer ne pourrait pas l’en persuader du contraire tant il s’était ancré dans ses propres idées conditionnées. Les mangemorts avaient peut-être recherché cet effet, afin qu’il se sente davantage concerné. Mais non. Il ne les pensait pas aussi intelligent pour ça. Quoi que leur maître avait renversé les choses en quelques mois, prenant ainsi le contrôle du monde magique.

Ils s’étaient alors rapprochés physiquement, mais de façon chaste. Il était venu se coller à elle, alors qu’elle effleura son bras. Il grimaça sous la douleur, et elle la retira aussitôt. Elle posa sa tête sur son épaule, puis il finit par lui attraper la main. Néanmoins, rassuré par la présence de la jeune femme, il pensa sérieusement à se reprendre en main, à s’occuper l’esprit pour ne plus avoir à penser à tout ça. – « On ne peut pas les laisser comme ça... » Dit-elle en brisant ce silence si sacré. Il crut défaillir, relâcha la pression de sa main, car tout devenait plus réel à présent. Que répondre à ça ? Oui. Ils devaient les enterrer. Mais pas maintenant. Il était trop tôt. Ils n’avaient pas assez de force pour retourner là-bas, creuser et faire reposer leurs âmes en paix. Pas maintenant. Pas encore. Il secoua alors légèrement la tête. – « Repose-toi. On le fera plus tard. On a tout le temps maintenant… » Il avait cette voix brisée et tremblante qui se voulait touchante. Mad tenta de détendre l’atmosphère, de la rendre plus respirable, moins tendue. Mais ça n’était pas encore ça. Il voulait aussi que Rumer arrête de s’inquiéter pour ça. Il se retourna alors vers elle avec un tendre sourire mélancolique. – « T’as soif ? » Lui demanda-t-il alors. Bête question. Mais il y avait une rivière non loin de là. Autant s’en servir. Il se renfrogna sur lui-même. Bientôt, le soleil atteindrait le summum de son apogée. Il était persuadé d’être en matinée, comme si la nuit avait durée assez longtemps pour lui. Mais peut-être que l’étoile allait se coucher. Il n’aurait su réellement le dire tant ça lui importait peu. Ce qu’il savait, c’était qu’ils allaient rester tous les deux. Pour un long moment.

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MessageSujet: Re: W. RUMER (+) Death took them.   W. RUMER (+) Death took them. Icon_minitimeJeu 24 Jan - 0:26

Death took them.
Là où le temps paraissait une éternité, la réalité semblait s'être figée autour d'eux, rappelant un grain de sable suspendu dans le sablier du présent. Pourtant, quelques minutes seulement s'étaient écoulées depuis le réveil de Mad. Quelques brides de paroles avaient été échangées depuis, que l'on pouvait presque qualifier de banalité. Et pourtant pour Rose-Rumer, des heures entières semblaient être passées. Une migraine insoutenable avait pris possession de son crâne qui paraissait ordonner un arrêt total de ses pensées qui lui cognaient les tempes. Du repos son corps exigeait, mais le repos elle refusait, craignant les cauchemars l'envahir, plus destructeur encore que le tourment de ses souvenirs, pouvant épuiser davantage son âme qui paraissait à cet instant déchiré en lambeaux. Ses paupières étaient lourdes, ses yeux gonflés par les larmes qui s'y étaient échappés, mais par une force inconsidérable elle refusait de céder à ce sommeil redouté.

- « Si. C'est de ma faute. Tout est de ma faute. » lui répondit-il enfin, la voix lourde de reproches qu'il s'était belle et bien gravé.
- « L'entêtement ne quittera donc jamais ta grosse tête de troll Powell » Soupira alors la jeune Gryffondor, accompagnant ses paroles d'une légère tape amicale sur le front du jeune homme.

Rose-Rumer n'était pas elle-même convaincue de la gaieté qu'elle avait essayé de glisser dans ses paroles, le sourire qu'elle s'était efforcée d'esquisser ressemblait plus à un rictus figé sur son visage presque blafard. Détendre l'ambiance, c'était certainement ce que leurs amis auraient souhaités, elle ne les connaissait peut-être pas autant que Maddox, mais c'était ce qu'elle-même aurait désiré de ses proches s'il lui venait de mourir : ne pas qu'ils se morfondent et broient du noir comme le faisait tous les jours sa soeur Alice. Et pourtant quelque chose l'en empêchait, une procédure morale peut-être, celle qui oblige l'humain à pleurer un défunt, ou encore cette force qui lui manquait pour étirer ses traits d'un sourire sincère. D'une autre façon, que pouvait-elle faire d'autre que de taquiner le jeune homme, cette seule chose qu'elle semblait connaître avec lui, Maddox était de toute évidence beaucoup trop borner pour s'ôter cette idée du crâne et lancer un débat risquait sans doute de le renforcer dans cette idée qu'il était le responsable. C'est ainsi qu'elle abandonna donc tout projet de le faire changer d'avis, préférant tout simplement être là, présente à ses côtés pour surmonter cette dure épreuve.

C'est en relâchant la pression qu'il effectuait sur sa main qu'il réagit pour la première fois aux paroles de la jeune fille qui suivirent : celles qui lui sous-entendait leur devoir d'enterrer le corps de leurs amis. Elles s'étaient échappée finalement beaucoup trop tôt, elles s'étaient glissées hors de ses lèvres après une profonde inspiration, rendant les pensées qui l'animaient au même moment plus palpables et plus réelles. Le souffle de la brune se figea alors, quasi en apnée, pensant qu'elle était conscience des actes que ses paroles allaient engendrer, mais au fait non. Elle aurait voulu les retirer, les repousser à plus tard, mais il était trop tard. Ses lèvres étaient pincées, attendant avec regrets la réponse du jeune homme qui arriva avec un léger retard.

- « Repose-toi. On le fera plus tard. On a tout le temps maintenant... » lui susurra-t-il presque dans un souffle qui se voulait lui aussi détendu, mais qui fut cependant trahis par sa voix cassante et tremblante.

Son souffle, que Romie avait gardé en elle quelques secondes, s'expulsa alors dans un apaisement profond. Ébranlé, le jeune homme l'avait sans doute été, mais il avait préféré ne pas le montrer, au grand soulagement de son interlocutrice. Une gêne profonde anima la jeune fille, qui du sans doute se ressentir, car Mad décida d'entrer, finalement pour la première fois, dans les banalités, accompagné d'un geste de la tête dans sa direction, où y était accroché un sourire mélancolique.

- « T'as soif ? » lui demanda-t-il alors en évaporant presque cette tension qui les pesait depuis le début.

Sa question réveilla soudain la déshydratation de son corps qu'elle avait préféré tant bien que mal ignorer depuis le début. Tout comme sa fatigue et sa faim qui la trahit d'ailleurs d'un gargouillis sourd en provenance de son ventre. C'est avec un hochement de tête -et une grimace des traits de sa bouche sur la gauche de son visage- qu'elle lui répondu d'un signe affirmatif. Romie prit les devants, empoignant en même temps quelques cailloux sur lesquels elle était assise, courant alors en direction de la rivière, en jetant un regard de défis à son compagnon, l'incitant alors à une course qui pourrait sans doute les détendre. Laissant par la même occasion, sa baguette magique sur le sol, qu'elle avait depuis lors, serré entre ses doigts par pure paranoïa.
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