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 so open your eyes child. (rose-rumer)

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MessageSujet: so open your eyes child. (rose-rumer)   so open your eyes child. (rose-rumer) Icon_minitimeDim 13 Jan - 19:45

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Warm yourself by the fire, son,
AND THE MORNING WILL COME SOON.



31 AOÛT 1997.

La lune était ronde, pleine. Les derniers beaux jours d'été semblaient s'en être allés, même s'il n'en était rien. La nuit apportait une fraîcheur réconfortante qui apaisait les cœurs blessés. Le front collé contre la fenêtre de sa cuisine, qui donnait une vue plongeante sur la rue, Alice remarqua le silence inquiétant qui y régnait. Cette observation la fit frémir et, en guise de seule réaction, elle tira le rideau. Les temps s'assombrissaient ; il aurait fallu être aveugle ou bien idiot pour ne pas se rendre compte de cette triste évidence. Jetant un regard inquiet au couloir, et surtout à la porte, qui menait à la chambre de Rose, la jeune femme prit sur elle et tenta de réprimer sa nervosité. Sa cadette n'avait jamais été particulièrement tendre avec son entourage ; son esprit de justice était exacerbé, disproportionné. Alice ne cautionnait aucun de ses faits et gestes mais que pouvait-elle dire ? A la mort de ses parents, elle était devenue la tutrice de Rose mais elle n'était rien de plus que sa soeur aînée – la jeune Gryffondor avait déjà des parents même s'ils étaient morts. Son autorité était minime, quasiment inexistante. Cette impuissance rongeait les sangs de Alice qui, en somme, se complaisait dans son deuil interminable. Elle faisait de son mieux mais était consciente que la plupart de ses décisions étaient faussées par l'idée, naïve, qu'elle se faisait du genre humain. L'idée qu'elle se faisait de sa sœur.

La jeune femme se réinstalla devant ses parchemins noircis d'encre et se détendit, le dos collé contre le dossier de sa chaise. Elle saisit sa tasse de thé, encore brûlant, de ses deux mains et la pressa contre sa poitrine. Leur maison familiale lui manquait. Le souvenir de l'activité londonienne, constante et bruyante, lui octroyait de douces réminiscences. Pré-au-Lard était un autre monde qui s'était, lentement mais sûrement, laissé absorber par les ténèbres. Lorsqu'elle était plus jeune, et durant une bonne partie de sa vie jusqu'à la mi-juin 1995 lors de la grande révélation, Lord Voldemort tenait principalement de la légende. Il était toujours plus facile de vivre dans l'ignorance, ou dans le déni, que d'affronter la vérité. Harry Potter, le survivant, n'avait jamais menti. Pourtant, Alice – persuadée que ce petit bonhomme était la proie de quelque affreuse hallucination – s'était comportée comme la majorité de ses pairs en ignorant ses propos. Il n'avait jamais menti. Le concept de pénitence lui était déjà familier car, si elle en avait eu l'occasion, Alice n'aurait eu de cesse de soutenir l'élu. Ses espoirs de retrouver un jour l'univers dans lequel elle avait vécu étaient infimes, fébriles, songeurs – mais ils étaient tous placés en la personne d'un adolescent de l'âge de sa sœur. Malgré tout, elle n'en ressentait aucune honte.

Poussant finalement un petit soupir exténué, la jeune femme porta le liquide fumant à ses lèvres avant de reposer sa tasse en porcelaine sur la table. Le lendemain, Rose rejoindrait Poudlard et Alice était capable d'imaginer le regard lourd de reproches que sa cadette lui lancerait juste avant le départ du train. De fait, afin de ne pas déclencher une énième apocalypse au sein de la famille Hudson, la jeune femme avait pris la décision d'accompagner sa sœur jusqu'à la voie 9¾ et de filer avant de se faire une nouvelle fois insulter. C'était une attitude lâche, elle en avait conscience et voulait bien le concéder, et c'était ce que Rose lui reprochait. Saisissant sa plume, elle griffonna quelques mots sur un parchemin qui servait de post-it. Alice se sentait proche de l'implosion et personne, pas même sa sœur, ne semblait s'en apercevoir. Elle n'avait jamais demandé à hériter de la librairie de son père, elle n'avait jamais voulu contrôler les ardeurs effrénés de sa cadette. Elle était humaine, ni plus ni moins. Elle aussi avait des rêves, des besoins, des pulsions à assouvir et des amis à protéger des médisances. Et pourtant, tous ses efforts étaient concentrés sur la boutique et sur la personnalité excentrique de Rose. Ce qui lui laissait largement le temps de se morfondre et de ruminer en silence, n'ayant pas l'énergie nécessaire pour faire autre chose de plus « constructif », disons.

Même si leur relation n'était pas au beau fixe, Rose allait lui manquer. Alice espérait qu'elle ne se ferait pas remarquer. La politique actuelle du Ministère allait sûrement toucher Poudlard et la cadette Hudson, par extension. Une perspective qui n'était évidemment guère réjouissante. Dans quel état Alice allait-elle donc la retrouver en décembre ? Lorsque le célèbre Mage Noir avait refait surface, la jeune femme avait été tentée d'envoyer sa sœur en Australie, auprès de l'une de ses grandes-tantes qui y résidait. Elle regrettait à présent de ne pas avoir exécuté ses plans. De lents, et doux, bruits de pas la sortirent de ses songes dans lesquels elle s'était volontairement enlisée. Elle releva le nez en direction de la porte et, en son encadrement, y découvrit Rose. La jeune femme arqua un sourcil désapprobateur mais se garda de souffler mot. Ses lèvres s'étirèrent en un petit, et rapide, sourire bienveillant. Elle posa sa plume sur la table et croisa les bras, jaugeant sa vis-à-vis d'un œil inquiet et passablement craintif.

« Tu ne devrais pas dormir à cette heure-ci ? » Finit-elle enfin par demander d'une traite.

Elle secoua la tête, ses boucles brunes rebondissant élégamment autour de son visage aux traits creusés, consciente que cette question n'était que rhétorique. Rose n'allait sûrement pas rejoindre son lit dans la seconde. Empoignant son courage à deux mains, elle désigna d'un mouvement de menton une chaise, l'invitant silencieusement à s’asseoir.

« Installe-toi, on doit parler. » De l'index, elle pointa distraitement la théière. « Sers-toi du thé si tu veux. »

Elle en était réduite à combler les silences avec des banalité de comptoir. Son manque d'audace était flagrant, certes. Mais elle ne pouvait pas échapper plus longtemps à la confrontation qui, à tout moment, menaçait de se matérialiser en injures et en hurlements. En rébellion.
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MessageSujet: Re: so open your eyes child. (rose-rumer)   so open your eyes child. (rose-rumer) Icon_minitimeSam 19 Jan - 20:25



RR&A Hudson

so open your eyes child.

Dehors, Les ténèbres avaient peu à peu pris possession de pré-au-lard et même si cette fois-ci, il n'était question que de la noirceur d'une nuit sans étoiles, des ténèbres plus froids menaçants s'abattaient progressivement sur le minuscule village proche de Poudlard. Dumbledore n'était plus de ce monde, écrasé par sa chute de la tour d'Astronomie, laissant derrière lui le monde magique plus fragile et vulnérable qu'il n'était déjà. Rose-Rumer risqua un coup d'oeil en direction de la fenêtre de sa chambre, les lumières très lointaines de Poudlard, derrière les habitations du village, brillaient faiblement comme chaque soir depuis le début de l'été. Semblable à un hommage pour son ancien directeur, le château semblait partagé le deuil des sorciers. La jeune fille resta quelques secondes à contempler ses minuscules lueurs danser dans la nuit, avant de se retourner finalement face à sa valise ouverte sur son lit. Sa robe noire d'étudiante bordée de doublures rouges vifs traînait encore sur ses draps, à côté avait été lancé un peu plus tôt sa cravate lignée rouge et or ainsi que son pull en laine noire. D'un soupire qui traduisait son amertume, Rumer effleura de ses doigts le tissu chiffonné de sa robe. La bonne humeur n'était pas au rendez-vous dans le petit appartement des Hudson en ce dernier jour d'été malgré la fraîcheur de cette douce nuit qui remplaçait avec soulagement la chaleur suffocante du jour. Dès l'aube levée, la septième année de la jeune fille allait débuter, cette idée glaçait le sang de Rumer pour la première fois depuis sa première année en école de sorcellerie. Poudlard était hélas devenu aussi vulnérable que le monde magique depuis la perte de son Directeur, les sorciers en étaient conscients et pourtant personne n'osait l'admettre, ni même le prononcer à haute voix, encore moi sa soeur qui semblait vouloir nier le danger qui rôdait...

Alice... Bien des choses avaient changée depuis leur enfance, l'entrée à Poudlard de l'aînée les avait certes éloignées par la distance que celle-ci avait mis entre elles, mais la mort de leurs parents avait achevé leur relation. Sa soeur qui était dès lors devenue sa tutrice, n'était plus la même : renfrognée, la lueur de ses yeux semblait avoir disparue depuis cet évènement tragique qui laissait les deux jeunes filles orphelines. Lorsque la hargne et la vivacité avait animé la cadette, c'est la mélancolie et l'abattement qui avait très vite pris possession de sa soeur aînée. Une barrière d'incompréhension c'était alors établi entre elles, Rose avait envie de secouer sa soeur alors qu'Alice aurait bien voulu calmer cette dernière. Ce n'était pas dans l'intention de la jeune gryffondor d'ignorer l'autorité quasi inexistante de son ainée, mais elle ne voulait lui ressembler en suivant ses directives qui étaient- dû à son manque d'autorité- dans la forme plus des conseils. Le silence d'Alice la rendait folle, face à tant d'injustices et de noirceurs elle ne disait mots, vivant sa vie comme une simple sorcière, plus préoccupée par ses livres soigneusement rangés par ordre alphabétique que part les meurtres commis de la main de Voldemort. Une prise de conscience, un ralliement quelconque à la juste cause, c'est tout ce que Rumeur souhaitait de sa soeur.

Un second soupire accompagna les pensées de Rose-Rumer. Un silence pesant régnait derrière la porte close de sa chambre, comme chaque soir Alice devait avoir le nez plongé dans ses paperasses, éclairée par la faible lueur d'une bougie. D'un geste las, Rose plia les dernières affaires qui occupaient son lit, pour ensuite les ranger avec négligence dans sa malle. En harmonie avec son tempérament, la jeune gryffondor n'avait jamais été très ordonnée, il suffisait de jeter un coup d'oeil dans sa chambre pour comprendre qu'elle était d'un naturel bordélique. Lorsqu'elle revenait d'ailleurs de Poudlard, c'est avec agacement qu'elle retrouvait sa chambre rangée et parfumée, comme si une autre pièce avait remplacée la sienne.

Quelques minutes seulement lui suffirent pour achever ses baguages qui furent ensuite déposée au pied de son lit grâce à sa baguette, n'ayant ce soir pas la force de redéplacer tout à la force de ses bras comme l'aurait fait sa mère moldue. Elle resta ensuite de longues secondes à fixer la porte donnant sur la partie principale de l'appartement, seul élément physique qui la séparait à cet instant de sa soeur. C'est avec un haussement d'épaules qu'elle prit son courage à deux mains pour ouvrir cette dernière et briser cette séparation qui n'était malheureusement pas le seul obstacle entre son aînée et elle. Rose fut néanmoins accueillie par un sourire qui se disait bienveillant, et pourtant lorsque le visage d'Alice se dressa vers elle, Rose-Rumer pouvait lire dans ses yeux la crainte d'une nouvelle confrontation.

« Tu ne devrais pas dormir à cette heure-ci ? » Sortit de la bouche d'Alice comme une phrase qu'elle regrettait déjà.

C'était une des paroles typiques que Rose détestait, celles que l'on balance à un enfant de dix ans lorsqu'il n'est pas encore au lit à vingt-heures. N'ayant cependant pas la majorité dans le monde moldu, Rose avait déjà acquis cette dernière depuis un an maintenant dans le monde des sorciers et ce détail, Alice semblait le chasser de son esprit à chacune de leur discussion. Rose fit pourtant abstraction de cette première atteinte, se contentant de hocher la tête de façon négative en guise de réponse.

Suite à une invitation, ou plutôt un semi-ordre de sa soeur qui lui demandait de s'installer à ses cotés, Rose quitta l'encadrement de la porte de sa chambre, laissant alors les faisceaux de lumière d'où sortait celle-ci éclairer le pallier, intensifiant alors la faible clarté de la pièce que procurait la bougie posée sur la table. C'est avec un noeud au fond de la gorge que Rumer s'assit avec lenteur aux côtés de sa soeur. En regardant son visage qui avait lui aussi mûrit Rose pensait à leur enfance. En effet, malgré leurs disputes régulières, leur jeunesse bordée de rires et de joie restait gravée dans son esprit. Alice lui manquait cruellement, ces instants d'innocence que le deuil leur avait volé aussi. Elle n'avait jamais su comment le lui faire comprendre, ni même comment ôter cette mélancolie qui la suivait depuis des lunes, elle était maladroite, tout autant que son aînée d'ailleurs qui ne pouvait de son côté l'apaiser. La moindre parole et tout pouvait flancher, toutes deux en étaient conscientes.

Rumer évita le regard de son aînée, que pouvait-elle lui vouloir à cette heure-ci? Elle n'en savait rien. Plus les temps s'assombrissait et plus leur relation était fragile, en équilibre sur un fil. Rose tendit la main vers la tellière brûlante, habitué pourtant à cette chaleur que procurait le thé, sa peau semblait être immunisé. La boisson préférée de leur chère mère. Alors que le liquide clair se versait délicatement dans sa petite tasse de thé attitrée, Rose-Rumer leva enfin les yeux sur Alice qui guettait ses moindres réactions.

« De quoi veux-tu qu'on parle ? » Réussit-elle enfin à prononcer avec cette fierté qui ne la quittait plus.



Dernière édition par R.-Rumer C. Hudson le Ven 25 Jan - 10:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: so open your eyes child. (rose-rumer)   so open your eyes child. (rose-rumer) Icon_minitimeMer 23 Jan - 14:59

Now don't you understand ?
I'M NEVER CHANGING WHO I AM.


Leur relation tenait en équilibre, comme en suspension. Il fallait prendre garde à chacune de leurs paroles, chacun de leurs gestes, sinon tout pouvait flancher et se détruire. Alice en était consciente, tout comme Rose-Rumer. Leur relation fraternelle s'était sensiblement assombrie car la cadette souhaitait de son aînée une chose qu'elle ne pouvait décemment pas lui donner. Pas pour le moment, en tout cas. Rose possédait la fougue, et les tendances suicidaires, du Gryffondor. Mais Alice, elle, n'était dotée que d'une loyauté sans faille et d'une crainte qui revenait ponctuellement lui tordre les entrailles. Après la mort de ses parents, elle avait vieilli trop rapidement et s'était occupée d'affaires dont elle n'avait habituellement cure. Elle passait ses soirées le nez plongé dans sa paperasse à la lueur des bougies, attendant parfois l'arrivée inopinée de Elwood ou bien une remarque désobligeante de la part de Rose. Cette dernière n'était cependant pas souvent présente, uniquement durant les vacances scolaires, ce qui limitait considérablement la détérioration progressive de leur relation. Elles étaient diamétralement opposées, c'était un fait auquel Alice s'était faite depuis bien longtemps. Elle se plaisait cependant à imaginer que tout aurait été différent si ses parents n'avaient pas péri dans un tragique accident de voiture. Elle aurait eu du temps à consacrer à une potentielle carrière au sein du Ministère, du temps pour ses géniteurs et pour sa petite sœur. Du temps pour trouver l'amour, pour se fiancer, se marier, fonder une famille.

C'était tout ce qu'elle demandait. Revenir quelques années en arrière afin de retrouver le cocon familial dans lequel elle avait grandi. Malgré la fierté qui avait embrassé son âme, Rose en avait besoin également. La perte de leurs parents les avait anéanties l'une et l'autre. Cela aurait pu les rapprocher mais il n'en était rien ; le malheur avait décimé leur famille et avait décidé de les séparer progressivement. La souffrance de ne pas se comprendre allait bien au-delà de tout ce que Alice avait pu s'imaginer, ou ressentir, auparavant. Dans cette cuisine ou ailleurs, chaque jour de leur vie, elles se livraient une bataille silencieuse. L'affrontement virait souvent à un rapport de force constant où chacune tentait de justifier ses positions. Rose n'y allait pas de main mort et s'écriait, dénonçait, brûlait d'impatience. Alice, calme, s'exprimait mécaniquement à l'image d'une marionnette dont les ficelles étaient tirées par une tierce personne. Quelle étrange sensation que de chercher à raisonner une adolescente dont les seuls idéaux convergeaient tous vers une lutte insensée. Peut-être aurait-il été plus judicieux de sa part de l'envoyer voir Elwood, qui dormait présentement sur le canapé du salon, pour lui démontrer que toutes les justes causes ne vous emmènent pas au panthéon des grands sorciers.

Si Alice pouvait éviter à Rose le fait d'être envoyée à Azkaban, elle serait une jeune femme comblée et ravie de sa condition. Toutes ses tentatives étaient vouées à l'échec et mourraient dans l’œuf avant même d'avoir pu éclore. Quelle tristesse. Rose-Rumer semblait refuser de voir à quel point sa sœur, non pas lâche comme elle se plaisait à l'imaginer, agissait avec prudence dans le seul but de protéger son équilibre familial. Leur équilibre familial. Sa sœur cadette n'en avait cure, se complaisant longuement dans une attitude indomptable et orgueilleuse. Elle prenait plaisir à balayer d'un revers de main l'unité que la famille Hudson était censée représenter. Une attitude que Alice n'était pas capable d'approuver. Mais qu'était-elle aux yeux de Rose, sinon une sœur trop idiote pour faire ses preuves ? C'était une question purement rhétorique car l'aînée des Hudson connaissait déjà la réponse pour l'avoir plusieurs entendue et, de fait, assimilée. Le retour de Rose à Poudlard n'allait pas être de tout repos et Alice se préparait à la voir subir des punitions qui faisaient fureur au Moyen-Âge. Cette simple pensée avait le don de l'irriter ; pourquoi n'avait-elle pas envoyé Rose loin de Poudlard, auprès de leur grande-tante australienne ? Elle se serait certainement défendue mais, cette fois-ci, Alice n'aurait pas flanché face à sa détermination. Ça aurait dû être une promesse silencieuse au lieu d'une idée fugace, rapidement dissoute.

Rose-Rumer se dirigea alors vers la théière, se versant du thé dans la tasse lui était attitrée. En guise de réponse à sa question, Alice n'esquissa pas le moindre mouvement avant de faire reculer sa chaise. Elle se leva, parcourut les quelques mètres qui la séparaient de la porte et la referma doucement. Elle ne tenait pas spécialement à réveiller Elwood, surtout si des cris parvenaient à s'échapper hors de la cuisine. Le pauvre, pensa Alice, il est obligé de subir nos humeurs sans broncher. Ceci étant, elle le connaissait suffisamment pour savoir que jamais il ne s'aventurerait dans la cuisine si jamais celle-ci était le lieu d'un combat livré par les sœurs Hudson. Il resterait allongé sur le canapé, le regard rivé en direction du plafond, attendant patiemment le silence pour se rendormir. Enfin, en faisant couiner les pieds de la chaise sur le sol, la jeune femme retrouva sa place initiale. Cherchant à trouver les bons mots, elle se racla la gorge et, faute de pouvoir entamer un laïus, s'expliqua brièvement.

« De ce que tu penses de moi, peut-être. » Elle laissa planer un court silence avant de poursuivre. « La prudence est-elle mère de lâcheté, Rumer ? » Alice arqua un sourcil dubitatif quant à la poursuite des événements mais continua bravement, sous ciller. « De plus, je t'interdis formellement de faire quoi que ce soit susceptible de te mettre en danger cette année. Ce qui t'attend à Poudlard, je...je n'ose même pas l'imaginer. » Avoua finalement Alice.

Elle porta sa tasse jusqu'à ses lèvres et but une gorgée du liquide qui était devenu tiède. En proie à la réflexion, elle se tourna vers sa sœur et reposa son petit récipient sur la table, près de ses parchemins noircis d'encre.

« Préférerais-tu rester ici plutôt que de reprendre les cours ? » Demanda-t-elle enfin, soucieuse d'entendre l'avis de sa cadette. Elle en avait besoin, ne serait-ce que pour sentir sa conscience s'apaiser. Ce n'était pas seulement un comportement égoïste, car tout semblait converger vers son cœur meurtri, mais aussi une manière d'établir une discussion où les deux partis pourraient trouver un terrain d'entente.
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MessageSujet: Re: so open your eyes child. (rose-rumer)   so open your eyes child. (rose-rumer) Icon_minitimeVen 25 Jan - 12:33

so open your eyes child.
Le liquide brûlant coulait le long de sa gorge, Rose-Rumer ne voulait, pour une fois pas, affronter sa soeur, pas maintenant, alors que le soleil s'était couché depuis quelques heures déj, alors que le sommeil allait bientôt lui rendre les paupières lourdes. La jeune gryffondor fixait son aînée avec attention, la tasse de thé aux bords de ses lèvres humides, lorsque cette dernière se leva pour refermer la porte de la cuisine. Un geste qui signait la trêve quasiment terminée entre les deux soeurs Hudson, marquant la prévision d'un torrent qui allait bientôt ravager cette pièce pourtant si calme à l'heure actuelle, baigné de la lueur d'une bougie. Sans doute pensait-elle à Elwood qui devait-être non loin d'eux, certainement couché sur le canapé du salon, les yeux clos, en cette heure tardive du soir.

Depuis que le jeune homme s'était installé chez eux, les deux soeurs Hudson avaient pris l'habitude de prendre place dans la cuisine de l'appartement pour régler leur différent. La pièce était alors devenue une zone de combat incessant, étouffé par la porte massive de la cuisine. Rose-Rumer aimait comparer leurs disputes avec les duels honorables auxquelles Rose-Rumer s'inscrivait chaque année à Poudlard. Elle s'imaginait alors avec sa soeur dans la même pièce, mais cette fois-ci vide, face à face après s'être saluées, la baguette magique collée sur le nez, se lancer tour à tour des arguments appuyés parfois d'injures à l'aide de leur baguette. Ce qui rendait à la scène un joli ton ironique qui n'était malheureusement pas présent au moment-même. Un long silence s'était de nouveau installé, qui fut interrompu par Alice de façon presque brusque, répondant enfin à la question que la cadette avait posée quelques secondes plus tôt, cette question qui lui tramait encore l'esprit.

- « De ce que tu penses de moi, peut-être. » Silence. « La prudence est-elle mère de lâcheté, Rumer ? De plus, je t'interdis formellement de faire quoi que ce soit susceptible de te mettre en danger cette année. Ce qui t'attend à Poudlard, je...je n'ose même pas l'imaginer. » avait-elle dit presque d'un trait, arquant un sourcil.

Lorsque la voix d'Alice s'était évanouie, les yeux de Romie s'étaient décrochés de sa soeur. Après avoir bu une dernière gorgée, la jeune fille -qui avait écouté avec attention les paroles de son aînée- déposa sa tasse sur la table, traçant alors avec précision un rond fait de thé qui s'était renversé aux mouvements pourtant légers de la jeune fille. Des gestes qui, sans faire attention, suivirent ceux qu'Alice avait effectué au même moment, buvant elle aussi une gorgée de ce liquide brûlant et déposant également sa tasse sur la table mais à l'extrémité de celle de Romie.

Alice savait très bien ce que sa soeur pensait d'elle, pourquoi donc remuer le couteaux dans la plaie ? Romie fronçait alors ses sourcils d'un air dubitatif qui, sans le vouloir, appuyait la question qui occupait ses pensées. Prudence... Une notion complètement différente entre les deux jeunes soeurs, lorsque la plus grande parlait de prudence, la plus jeune de lâcheté. Alice les avaient encore si bien lié dans sa phrase, mais pourtant pas de la bonne façon... D'une profonde inspiration, Romie allait répondre à sa soeur jusqu'à ce que celle-ci l'interrompe.

- « Préférerais-tu rester ici plutôt que de reprendre les cours ? » demanda-t-elle alors avec conviction.

La jeune gryffondor fut stoppée net. Les paroles calmes et douces qu'elle avait préparées plus tôt se perdirent sur ses lèvres ouvertes. Abasourdie, la jeune fille ne pu aligner une phrase, ou même deux mots, dévisageant sa soeur avec exagération durant de longues secondes, jusqu'à ce qu'elle finisse enfin par lâcher en saccade de mots.

- « Quoi... ? Mais...Non! Tu n'as donc rien compris ? » Le duel venait de commencer, rapide, net et efficace. « Tu vois, ça ? C'est exactement ce que je te reproche ! Il y a prudence et prudence Alice, ce dont toi tu fais preuve n'est plus au stade de prudence. Des gens crèvent dehors, des gens qui n'ont que la pureté de leur sang comme faute. Et toi que fais-tu ? Tu te caches derrières tes bouquins, tout ce qui t'importe c'est qu'ils soient bien rangés par ordre alphabétique, voilà la préoccupation de ta vie. Je ne te demande pas de devenir une justicière ou d'être comme Potter. Seulement de prendre partis pour une cause juste et même ça, tu ne le fais pas ! Tu as peur d'affronter le nom de Voldemort, rien que de le prononcer, comme tous ces gens qui vivent dans la crainte. Tu préfères ne pas y penser, ignorer les horreurs de ce monde en passant à côté. » Elle s'arrêta quelques secondes, la bouche toujours ouverte pour reprendre un peu plus durement « Maman était une moldue, Alice, est-ce que tu t'imagines sa vie si elle avait été encore de ce monde ? Est-ce que tu aurais laissé Voldemort et ses mangemorts la tuer et torturer papa pour l'avoir épousé ? »

Ses tempes étaient devenues proie à de brûlures ardentes, elle sentait son coeur battre à tout rompre, ses veines gonfler au passage de son sang. Rose-Rumer était déjà essoufflée par cette chamade, ce premier Round. Un pincement avait meurtri son coeur lorsqu'elle avait parlé de ses parents, de ce qu'il se serait sans doute passé s'ils étaient encore vivants. Ce n'était pas la première fois qu'elle y songeait, elle le faisait même tous les soirs avant de s'abandonner à ses rêves, c'était ce qui lui donnait cette hargne de se battre. Rose-Rumer fixait sa soeur de ses prunelles enflammées, les sourcils froncés, la respiration haletante. Elle ne voulait pas être blessante, seulement efficace. Pourtant, plus le temps passait et plus elle sentait que ses efforts étaient vains, qu'Alice et elle n'avait définitivement pas grandit dans le même monde.
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MessageSujet: Re: so open your eyes child. (rose-rumer)   so open your eyes child. (rose-rumer) Icon_minitimeJeu 31 Jan - 19:56

It seems just like yesterday,
HOW DID I MISS THE RED FLAMES ?


Premier round. Franchement interloquée, Rose-Rumer se mura derrière un court silence contenu. Alice savait pertinemment que cela ne durerait pas ; elle connaissait trop bien sa sœur pour oser espérer une discussion tranquille. Ainsi, elle ne cilla pas lorsque sa vis-à-vis explosa. Arquant un sourcil, elle encaissa bravement tous les coups qu'elle lui administra. Cette petite rengaine semblait familière. Même Clive, qui faisait partie de l'Ordre, ne lui tenait pas un tel discours engagé. En réalité, il n'abordait quasiment jamais ce sujet, le sachant plutôt houleux au sein de la famille Hudson. Elle ne fut guère surprise lorsque Rose évoqua une nouvelle fois la passion (bien connue de tous) de Alice ; à savoir classer par ordre alphabétique les livres de sa librairie. L'idée de lui proposer cette activité lui traversa l'esprit mais, se complaisant dans cette scène familiale si routinière, elle n'entrouvrit pas même les lèvres. Son regard bleuté était tranquillement dirigé vers la surface lisse de son thé. L'évocation du célèbre Mage Noir, par son nom complet, la fit relever brusquement la tête.

Puis elle parla de leurs parents, de ce qu'ils auraient fait – ou non – s'ils avaient encore été en vie. La surprise s'estompa et une colère sourde, assassine, prit possession de ses veines. Lentement, elle assimila tous les reproches de Rose – toujours les mêmes, en soi – mais elle se sentait incapable de taire la fureur qui lui rongeait les sangs.

« Ne prononce pas son nom, Rumer. Pas ici ! » Vociféra-t-elle en se levant brutalement, les mains posées sur la table et les bras tendus comme des arcs.

Elle était à deux doigts de faire valser sa sœur à l'autre bout de la pièce. Que souhaitait-elle tirer de son aînée ? Prendre part à une juste cause, ne pas fermer les yeux, ne pas détourner le regard. Rester digne, fière, courageuse. Droite. Réprimant l'étrange envie d'en venir aux mains et de traîner sa cadette jusqu'à sa chambre, où elle serait enfermée jusqu'au petit matin, Alice sentit son front se plisser. Sans souffler mot, elle se sentit transcendée par une douleur qui lui donnait envie d'en finir, de jeter ses armes à terre. Majeure ou non, Rose n'avait cure de ce que son aînée pour lui conseiller de faire. Son autorité était minime, voire quasiment inexistante, et elle n'avait rien à lui répondre, rien à lui ordonner. L'évocation du Mage Noir l'avait perturbée, ne s'attendant pas à tant de zèle de la part de Rumer, mais mentionner leurs parents l'avait poussée dans ses retranchements. Peut-être que, au final, Rose avait précisément mis le doigt sur le problème de sa sœur. Alice était de ces personnes qui, prisonnières de leur deuil et de cette souffrance lancinante, ignorait royalement tout ce qui était susceptible de les enfoncer un petit peu plus. Qui pourrait sérieusement les en blâmer ?

Son cœur tambourinait violemment dans sa poitrine. Elle pouvait sentir des pulsations tourmenter ses tempes, lui faisant alors serrer la mâchoire. L'affrontement, encore une fission qui les séparait l'une de l'autre. A cette heure avancée de la nuit, avait-elle seulement le courage de batailler ? Rien n'était moins sûr. Blessée dans son amour-propre, la jeune femme battit des cils, tentant en vain de calmer ses ardeurs. Elle s'humecta rapidement la lèvre inférieure en un geste machinal, incontrôlé. Elle avait toujours arboré ce visage placide, ne serait-ce que pour rassurer sa cadette, et force était de constater qu'il commençait à craqueler. La nervosité qui bouillonnait dans ses veines avait finalement eu raison d'elle. Enfin, elle s'apprêtait à ressentir tout ce qu'elle avait toujours pris grand soin de fuir ; la peur, la contrainte, le besoin de reconnaissance. De l'aide, elle ne voulait rien d'autre que de l'aide. Une main tendue, un regard rassurant. Tout ce qu'elle n'avait pas eu lors de la mort de ses parents. Rose était là mais ce n'était pas à elle de s'occuper de son aînée. Rester forte, toujours plus forte. Souffrir, accepter, affronter les vents et les marées, entrer dans un monde qui ne la concernait pas encore.

De nombreuses réminiscences lui sautèrent au yeux et emprisonnèrent fermement sa gorge, alors qu'elle s'apprêtait à craquer. Immobile, les yeux rivés vers ceux de sa sœur, elle sentait ses bras se couvrir de chair de poule. Trouvant la force de modérer ses émotions et ses propos, elle se racla la gorge – comme gênée par sa petite intervention – et se laissa retomber sur sa chaise. Ses doigts glissèrent le long de sa tasse et en redessinèrent fébrilement les contours. Sa respiration, qui s'était faite sifflante, devint plus lente. Elle reprenait le contrôle et, en vérité, elle en était presque frustrée. Elle secoua enfin la tête, incapable d'adhérer aux paroles – plutôt justes, elle en était consciente – de son interlocutrice. Alice prit grand soin de replanter son regard dans celui de Rose avant de répliquer, ne serait-ce que pour capter l'intégralité de son attention.

« Tu n'as que dix-sept ans, tu ne sais rien du monde dans lequel on vit. Que tu veuilles porter secours à la veuve et l'orphelin est une chose, Rose, mais tu n'es pas celle qui va changer la face de l'univers. Pas pour le moment, en tout cas. » Ses lèvres se pincèrent alors qu'elle ne manquait pas de préciser sa pensée. « Maman était une moldue, non pas une née-moldue. En ce moment, il me semble que ce sont surtout ces personnes qui sont recherchées. Quoiqu'il en soit, jamais papa n'aurait laissé maman pourrir entre les mains des mangemorts ; ils se seraient enfuis, ensemble, avec nous. » Elle se redressa à la manière d'un automate, les mouvements sensiblement saccadés. « La question ne se pose même pas puisqu'ils sont morts. » Elle se pinça l'arête du nez avant de serrer le poing et de le placer sous son menton. « Ne me dis pas que je manque de courage car, entre nous, je ne sais pas si tu ferais mieux à ma place. » Cracha-t-elle enfin.
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so open your eyes child. (rose-rumer)

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