(2.2) “ don't sit down it's time to dig another one w/lysander. (-18)

dig that hole, forget the sun

e. sage blackheart & lysander h. barrowman
« run, rabbit, run. you race towards an early grave. »
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Si tu cherches la vengeance, commence par creuser deux tombes ; c'était presque la philosophie de vie que Sage s'acharnait à ignorer, détournant le regard, bien souvent, de la triste réalité qui se profilait à ses yeux. Parfois, elle manquait de peu de s'interroger sur les bien fondés de ses actions, l'utilité de ce qu'elle accomplissait, ou même les circonstances qui faisaient qu'elle était encore bel et bien en vie. Elle n'avait pas tant que ça le sentiment de plus flirter avec la mort que lorsqu'elle se lançait à corps perdu dans les missions que lui confiait l'Ordre - c'était différent à présent, et au moins, elle savait pour quoi elle se battait ; elle savait pour quoi elle sacrifiait à chaque nouvelle aube, une parcelle de son âme pour cette guerre. Il n'y avait plus matière à idéaliser le monde, à percevoir cette guerre plus que ce qu'elle n'était : une boucherie, amassant les corps de victimes qui n'avaient rien à voir avec les conflits qui se jouaient, là-haut, si loin du commun des mortels. Londres ne dormait jamais, pourtant, la nuit était déjà bien épaisse - l'hiver ne faisait que la rendre plus ténébreuse encore, mais les lumières de la ville permettaient à la sorcière de se frayer un chemin sans avoir à craindre les fantômes nocturnes. Depuis plusieurs jours déjà, il n'avait pas neigé à Londres, et seule la froideur du temps rappelait que c'était bien l'hiver qui étouffait autant le monde. D'un pas assuré, la sorcière tourna à l'angle d'une rue, puis d'une autre, s'enfonçant dans une allée calme et déserte - d'un regard, elle scruta les numéros des maisons, avant de s'arrêter devant le portail ouvragé de l'une d'elle. Du fond de sa poche, elle tira une baguette - pas la sienne, pinçant les lèvres dans l'espoir que celle-ci soit consentante à l'aider (après tout, elle avait désarmé son propriétaire à la loyale, ou presque). La rue frémit, les murs se mouvèrent et de nulle part, apparut une maison dont personne ne soupçonnait l'existence - c'était comme au 12 Square Grimmaurd, les Mangemorts s'avéraient être incapables de mieux innover que leurs ennemis. D'un geste, elle fit disparaître la baguette de l'autre type, s'emparant de la sienne pour faire les derniers mètres qui la séparaient de la maison. Il lui fallut quelques minutes, pour faire disparaître les sortilèges gênants, avant de pouvoir entrer. En quelques pas silencieux, elle remarqua bien vite que la maison était désertée depuis des lustres déjà - elle était arrivée trop tard ; l'autre avait tenu sa langue trop longtemps. Un juron sifflant distraitement d'entre ses lèvres, elle continua son observation soigneuse des lieux, baguette levée, inspectant les quelques paperasses qui traînaient.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Interminable réunion. Il se demandait s’il en verrait le bout. Encore un type qui ne voulait pas parler. Ne comprenaient-ils donc pas qu’ils avaient tout à gagné à parler – ou en tous cas, moins à perdre – en parlant ? Il en avait fallu des longues avant qu’il ne crache le morceau, mais finalement, il avait parlé, leur faisant perdre un temps que Lysander considérait comme précieux. Il avait mieux à faire que de passer des heures à écouter un mec répéter qu’il n’avait rien à dire alors que tout le monde savait pertinemment qu’il avait bien des choses à dire. Maintenant qu’ils avaient ce qu’ils voulaient, ils pouvaient envoyer ce type pourrir bien tranquillement à Azkaban. Le reste de ses camarades quittèrent bien vite le lieu de leur réunion. Certain pour envoyer leur prisonnier dans sa cellule, d’autres pour aller vérifier les informations qu’ils venaient d’obtenir. Lysander se retrouva rapidement seul dans la maison, ce qui ne le dérangeait pas le moins du monde. Il avait du boulot. Des papiers à s’occuper, maintenant qu’ils avaient un prisonnier de plus. Le ministère était important aux yeux de Lysander, suffisamment pour qu’il s’occupe de ce genre de paperasse personnellement. A croire qu’il ne faisait parfaitement confiance qu’à lui-même. Il quitta finalement ses papiers un court instant, juste le temps d’aller aux toilettes – où il n’oublia bien-sûr pas de se laver les mains et de refermer sa braguette. Quand il retourna dans la pièce qu’il venait de quitter, il vit une silhouette de dos. Sa baguette en main il rejoignit la dite personne, la reconnaissant rapidement. « Blackheart. Quelle charmante visite. Tu aurais pu sonner avant d’entrer. Je suis navré, je n’ai pas la moindre tasse de thé à t’offrir. » Forcément, il n’était pas chez lui et quand bien même il l’aurait été il n’aurait certainement pas désiré partager un thé avec Sage Blackheart.

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Un Mangemort aux toilettes. Situation plutôt cocasse – à peine les quelques bruits s’éveillant au-dessus de son épaule, Sage ne put s’empêcher d’avoir un léger sourire amusé. Parfois, elle s’était demandé si de tels êtres pouvaient être bel et bien humains, et non pas des robots lobotomisés créés par un type en mal de sbires sans âme : elle avait sa réponse, ils étaient bel et bien humains, malheureusement pour l’humanité elle-même, elle pouvait tomber aussi bas. Loin d’être gagnée par l’inquiétude, la sorcière poursuivit son petit tour d’observation – pliant un papier, elle le glissa dans une de ses poches, avant de continuer à inspecter les autres : dans toute l’imprudence qui la faisait, elle s’était imaginée tomber sur au moins trois ou quatre Mangemorts et non pas un pauvre type avec une envie pressante. L’autre Mangemort avait soit menti, soit imaginé ses camarades plus assidus qu’ils ne l’étaient vraiment – tant pis, elle avait comme le sentiment qu’au vu des traces qui restaient ici, elle n’avait pas perdu son temps : les larbins de Voldemort n’avaient pas appris à ranger leurs petites affaires, chose que les membres de l’Ordre devaient sans cesse se forcer à faire, parce qu’ils étaient des fugitifs, et non pas les maîtres du monde. La voix qui résonna à ses oreilles, elle la reconnut bien assez vite, et l’ironie la fit même sourire ; son dernier face à face avec le sorcier qui venait de la trouver, s’était plutôt terminé sur le fil du rasoir, mais Sage avait eu la prudence de garder sa baguette en main. Lentement, avec une nonchalance presque provocante, elle lâcha les papiers du regard. « Barrowman. » La voix quelque peu moqueuse, elle finit par reprendre un peu de sérieux, ne bougeant pas d’un pouce. « Désolée, j’avais les clés. Et puis tu semblais occupé, ça m’aurait dérangée de devoir te faire te lever juste pour m’accueillir. » Elle arqua un sourcil, comme si papoter des besoins de monsieur était la discussion la plus logique. « J’espère que tu t’es lavé les mains, les microbes ça peut être très embêtant. » D’un geste, elle attrapa quelques-uns des papiers qui traînaient, les parcourant d’un regard oblique. « On dirait que tu as beaucoup de travail, à mettre des bâtons dans les roues de mes collègues. » Abattre un sorcier aussi bien positionné dans la hiérarchie des Mangemorts que Lysander Barrowman serait une aubaine, mais à choisir, elle aurait préféré se frotter à quelqu’un d’autre. Soit, elle n’avait pas vraiment le choix.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Lysander était resté dans cette maison – peu accueillante de son point de vu – dans le seul but de terminer de s’occuper des papiers qu’il devrait rendre au ministère de la magie pour la capture d’un énième traitre. Il aurait pu ramener ça chez lui ou même dans son bureau au ministère, mais il avait été là et il n’avait pas vu la nécessité d’aller s’occuper de ça ailleurs. Bien-sûr, il ne s’attendait pas à avoir de la visite, si ce n’était celle de ses collègues qui reviendrait lui dire que le sorcier n’avait pas menti ou qu’au contraire, il leur avait livré de fausses informations. Mais il ne s’attendait certainement pas à voir débarquer la fougueuse Sage Blackheart au moment où il sortirait des petits coins. « Quel est le pauvre que tu as malmené pour qu’il te conduise jusqu’ici ? » Lysander savait que Sage n’était pas une femme particulièrement douce. Si elle ne défendait pas la cause des mangemorts, elle agissait comme eux et se vanter pourtant d’être bien meilleure, comme le faisait, aux yeux de Lysander tous les membres de l’ordre. Un sourire traversa son visage suite au questionnement de la jeune femme. « Ne t’inquiètes pas pour les microbes. J’ai une très bonne hygiène de vie, mes mains sont parfaitement propres. » Si on oubliait le sang dont elles étaient souillées depuis bien trop longtemps, mais ce n’était qu’un détail aux yeux du mangemort. « Probablement oui. Mais je doute que tu trouves quelque chose d’intéressant sur ses papiers. Ce qui t’intéresse ce serait plutôt ce que mes collègues sont partis faire et non les papiers officiels du ministère pour signaler la capture d’un traitre. Je me trompe ? » Il n’y avait de toute évidence là-dessus aucune information capitale, à moins qu’elle soit passionnée par les procédures administrative, ce dont il doutait fort.

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C’était une vague arrogance, un amusement né d’une imprudence sans pareille qui faisait sourire Sage ; elle affichait un sourire imperturbable alors qu’elle ne se retrouvait pas face à n’importe quel Mangemort. Lysander lui en avait voir des vertes et des pas mures à leur dernier face à face, elle qui avait été habituée aux abrutis qui se faisaient un peu trop facilement tirer les vers du nez. S’il était directeur de la brigade magique, c’était sans doute parce qu’il savait bien garder ses petits secrets et que Lord Voldemort pouvait le compter parmi ses petits moutons fidèles – qui plus est, il avait la carrure de l’homme apte à résister à bien des tortures, quand bien même celles-ci pouvaient s’avérer infiniment plus originales que des sortilèges de Doloris. Les quelques autres Mangemorts que Sage avait eu le malheur de croiser depuis quelques semaines, avait fait les frais de ses récents apprentissages, certains avaient cédé, d’autres moins, la sorcière jouait de plus en plus avec le feu – assez pour se retrouver ici. « Je ne savais pas que j’étais censée lui demander son nom. Tu le repéreras facilement, je pense. » Il avait fallu qu’elle le défigure à moitié et qu’elle lui pète une bonne partie des os d’une jambe (même à Sainte Mangouste, ils ne pouvaient pas réaliser autant de miracles pour le remettre sur pieds déjà) pour qu’il consente à lui donner l’adresse des lieux : indéniablement, le Mangemort face à elle savait bien s’entourer. Quelque part, elle savait que si elle vendait le nom de ce pauvre estropié, Lysander serait cap de le tuer, rien que pour compenser sa trahison – quelque part, elle lui sauvait presque la vie. Presque. « Pardon, mais je ne suis pas au courant de toutes vos magouilles. Mais je suis plutôt satisfaite que vous arrêtiez des ordures de votre propre camp, maintenant. » Car c’était bien eux les traitres, et non pas les membres de l’Ordre (pour la plupart en tout cas) ou les pauvres nés-moldus qui n’avaient rien demandé à personne : l’un ou l’autre, ce n’était pas pour ça que Sage avait fait le détour, depuis des lustres déjà, l’Ordre ne lui confiait plus des missions aussi périlleuses, ils craignaient tous que son caractère imprévisible et changeant ne nuise à la bonne marche des opérations. « Et qui était le pauvre type que tu as maltraité pour qu’il te vende des informations ? » Elle n’avait pas la prétention de connaître tous les noms des membres de l’Ordre, ni toutes les missions et qui y était affilié, mais c’était toujours bien de se faire une idée – même si Lysander ne répondrait sans doute jamais à cette anodine question, pourtant posée avec toute la sympathie du monde.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Lysander était un mangemort appliqué, si on pouvait vraiment appeler ça comme ça, disons, qu’il exerçait ses tâches de façon toujours précises et au mieux. Au fond, il n’était qu’un sous-fifre apte à répondre aux ordres bien docilement, quelque chose dont il ne semblait pas comprendre malgré toutes les fois où Lullaby avait tenté de le lui faire comprendre. De toute façon, il se plaisait à penser exactement le contraire de ce qu’elle disait, comme pour essayer de creuser un fossé entre eux, là où il n’y avait qu’un vulgaire trou si facilement recouvrable. Il s’efforçait pourtant de nier cette évidence, elle était une née-moldue après tout. Elle s’amuserait bien elle, de cette scène si elle y assistait, Lysander, resté après les autres pour s’occuper de la paperasse. Il ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle aurait de quoi rire. D’ailleurs rien que de penser à Lullaby, ça l’agaçait, il fallait vraiment qu’elle soit omniprésente dans sa tête, encore une fois, il allait devoir tenter de mettre ‘tuer Lullaby’ dans la liste de ses priorités. « Très bien, je pourrais m’occuper personnellement de son cas, c’est déjà ça. » Dans chacun des deux camps, les traitres n’étaient pas très bien vu, l’ordre pouvait se venter de sa bonté infinie, si l’un d’eux balançait une information capitale aux mangemorts, ils n’iraient pas le voir à l’hôpital pour lui offrir des fleurs. « Les traitres, désignait plutôt les imbéciles assez fou pour penser vaincre le seigneur des ténèbres. » Des fous qui comptaient sur un adolescent qui plus est. Ils avaient un léger problème d’analyse les membres de l’ordre. Il haussa les épaules à la question de Sage « Je ne savais pas que j’étais censé lui demandé son nom. Je te dirais bien que tu le reconnaîtras en le voyant, mais il doit déjà être à Azkaban maintenant. » Lysander ponctua sa phrase d’un sourire qui ne laissait que trop bien sous entendre qu’il se fichait de ce pauvre type comme de sa première chemise.

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Les Mangemorts s’avéraient bien plus prévisibles qu’ils ne le croyaient, et la réplique de Lysander, ne surprit qu’à peine la jeune femme – s’occuper personnellement de son cas, elle l’avait attendue, cette phrase-là, c’était un des credo préférés des Mangemorts. Ils préféraient toujours s’occuper personnellement des choses, sauf lorsqu’ils avaient un larbin rafleur sous la main – là, ils s’avéraient plus paresseux que le péché capital de la paresse lui-même. Ainsi, elle pinça simplement les lèvres ; non, même si ce Mangemort-là avait été assez sympa pour lui vendre ses potes, ce n’était pas pour autant qu’elle le plaindrait pour le funeste sort que lui promettait Barrowman. C’était bien pour ça que l’Ordre, lui, n’avait pas besoin d’Azkaban pour emprisonner ses prisonniers de guerres – ils se contentaient de s’entre-tuer pour les informations que les uns et les autres donnaient. « Vous devriez vraiment commencer à les appeler les imbéciles assez fous pour croire vaincre le Seigneur des Ténèbres ; traitres se rattachant à une trahison qu’ils n’ont jamais commise : je ne crois pas que ce soit des membres de l’Ordre qui aient participé à l’éradication de la moitié du monde magique. » C’était un combat vain, d’ego et ego, et Sage ne serait certainement plus la première à défendre l’Ordre du Phénix face aux arguments ennemis – l’Ordre était pourri jusqu’à la moelle, les Mangemorts également, que demander de plus ? « Peu importe, je n’ai pas fait le détour pour lui. Azkaban ne doit pas être si terrible maintenant que les Détraqueurs sont tous entassés au Ministère. » Elle releva les yeux finalement, toisant un instant son vis-à-vis, s’imprégnant enfin d’un sérieux digne de ce nom. « Je cherchais quelqu’un qui pourrait me renseigner, je crois que par chance, je suis tombée sur la personne à même de le faire correctement. » Elle se redressa quelque peu, sans pour autant bouger de sa place – la distance entre eux était acceptable, et si jamais il la manquait, elle pouvait toujours espérer qu’il crame sa précieuse paperasse.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Les mangemorts n’étaient peut-être que des pourritures qui s’acharnaient à vouloir détruire une partie des sorciers. C’était vrai. Lysander ne le nierait pas. Il n’avait pas grand-chose contre les nés-moldus au fond. Ce qu’il recherchait lui, c’était la gloire et la reconnaissance, pas la volonté d’exterminé les nés-moldus. Jamais il n’avait ressenti la moindre haine envers ses derniers. S’il semblait détester Lullaby aujourd’hui, ce n’était pas parce qu’elle était née au sein d’une famille de moldue. C’était – paradoxalement – parce qu’il l’aimait et que l’amour n’était qu’une faiblesse dont il devait se débarrasser pour avancer. Il ne pouvait pas l’aimer, parce que la guerre en avait décidée ainsi, parce que le mangemort et la née-moldue, c’était le cliché par excellence, digne d’une romance à la Roméo et Juliette à laquelle il ne voulait pas se livrer. Elle pouvait mourir, il ne se suiciderait pas pour ça lui. Bref, Sage avait raison même aux yeux de Lysander qui cependant, ne l’admettrait pas. « Trop long. Traitre, ça va plus vite. » Il ne releva pas donc la deuxième partie de sa phrase, c’était plus simple ainsi, pas la peine de polémiquer sur le sujet, il l’avait probablement déjà assez avec Lullaby. « Je peux t’y emmener si tu veux, tu verras, c’est presque aussi bien que les caraïbes. » Il lui adressa un sourire ironique. Même sans les détraqueurs, Azkaban n’avait rien d’une prison de luxe. Certes, c’était plus supportable, mais lui en tout cas, il préférait rester loin de ces cellules. Il laissa échapper un léger rire. « Et sur quoi suis-je censé te renseigner ? » Curiosité bien évidemment. Il n’avait rien à lui dire et même sous la torture, il ne parlerait pas. Il était bien trop attaché à sa réussite personnelle pour se vautrer à cause de Sage.

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Toute discussion avec un Mangemort s'avérait étrange à souhait : tous (ou la plupart en tout cas) avaient une vision des choses si spéciale que n'importe quelle personne normale aurait rougi de honte en proférant de telles paroles. Ces fous étaient bien les seuls à ne pas se rendre compte des inepties qu'ils déblatéraient à longueur de journée - sans quoi, ils s'épuiseraient eux-mêmes, ce qui faciliterait plutôt grandement cette guerre. Ainsi, faire la discute avec un ennemi n'était pas l'occupation favorite de Sage, quoique, cette activité lui confirmait chaque fois un peu plus la sainteté de son esprit, en comparaison à certaines autres personnes. Il y avait des fous plus fous qu'elle dans ce monde, c'était déjà ça. Sans conteste, Lysander en faisait partie, avec ses idées toutes faites et chacune des paroles qui sortait d'entre ses lèvres : s'il était aussi bien placé au sein du Ministère de toute manière, ce n'était sans doute pas pour rien. Traitres, c'était bien l'appellation qui collait le moins aux derniers clampins qui essayaient de redonner un tant soit peu d'honneur à la classe sorcière de ce monde : si les moldus devaient un jour avoir connaissance de l'existence du monde magique, mieux valait que ce soit à travers l'ancien système (aussi bancal eut-il été) que celui que Voldemort imposait au reste de la planète. « Merci pour l'offre. Si tu veux on a qu'à se faire la promesse d'un jour prochain, y aller ensemble : à savoir qui de nous deux aura une place réservée. » Il n'y avait pas à douter qu'un jour ou l'autre, elle terminerait à Azkaban sous ce régime, ou que lui y finirait si Potter venait à vaincre le Mage Noir : Azkaban était irrémédiablement une part de leurs destinées, qu'ils le veuillent ou non - elle, elle préférait y aller tant que les Détraqueurs n'y étaient pas. Au moins, elle eut le réflexe de répondre à son sourire ironique, s'ils continuaient à discuter vaisselle et tapisserie comme ça, sa visite n'aurait servi à rien - si elle voulait se prendre le chou avec quelqu'un en quelques vannes bien placées, elle serait allée voir Oberyn, ou Evander au choix. « Tu sais, il faut bien relever un peu le niveau de la conversation. » Releva-t-elle un instant, redressant quelque peu sa main qui tenait fermement sa baguette. Sans le lâcher du regard, elle glissa une main dans la poche de sa cape, en sortant son fidèle compagnon, le petit carnet qu'elle trimballait partout et qu'elle avait déjà examiné tant de fois qu'elle l'avait sans doute mémorisé par cœur. « C'est simple, au fond, tout ce que je cherche c'est un petit Mangemort parmi toute votre troupe, le plus simple ce serait de me donner son nom, histoire que j'arrête de courir partout. » Elle pinça les lèvres, faussement concernée par son propre sort. « J'aurais donc besoin des noms de tous les Mangemorts à Londres depuis ou en septembre. » Peut-être cette fois-ci prendrait-il le temps de jauger l'idée : au fond, si elle se concentrait sur un seul Mangemort, elle ferait moins de bazar.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Au fond de cette maison, Lysander n’avait pas pensé tomber sur Sage, à bien y réfléchir, si elle n’était pas venue jusqu’ici, il serait déjà parti, ses papiers remplis, le tout prêt à être apporté directement au ministère. Il aurait eut des choses bien plus intéressantes à faire que de se taper la discute avec Sage. Il y avait déjà assez de Lullaby pour lui faire perdre son temps en discussions inutiles. Bizarrement, il devait quand même aimer ça puisqu’il ne réagissait jamais en conséquence. Il aurait pu tuer Lullaby une bonne vingtaine de fois à chaque fois que leurs routes s’étaient croisées et là, baguette pointée vers Sage, deux mots auraient suffit pour qu’il se débarrasse d’elle. Pourtant il était encore là, à lui répondre comme si ça avait la moindre importance. Stupide qu’il pouvait être des fois. « Pour l’heure, je crois que c’est toi qui a une place confortable à ton nom à Azkaban. Mais si l’occasion se présente un jour, je serais ravie d’être ton voisin de cellule, j’adore discuter avec toi. » Il laissa échapper un soupire qui prouvait à la perfection l’ironie de ses paroles. Il était quelque peu las d’être là à parler de tout et de n’importe quoi avec la sorcière et sa baguette le démangeait quelque peu. Pourtant sa curiosité le poussait à continuer. Elle cherchait un mangemort, façon aiguille dans une botte de foin selon Lysander. Il ne pu s’empêcher de lui accorder un sourcil amusé. « Tu sais que ça fait vraiment beaucoup de noms ? » Des mangemorts à Londres depuis Septembre, il y en avait eu des tas, trop pour qu’il se souvienne de chacun de ceux qu’il avait croisé. « Qu’est-ce qu’il a fait ? Tuer ton amoureux ? Torturer ta mère ? Enfermer ton père ? Ça m’aiderait peut-être à me souvenir. » Ce n’était pas forcément faux, ça l’aiderait peut-être à savoir où chercher, après s’il le dirait à Sage, c’était une autre histoire.

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Exposer sa vie à un Mangemort ne faisait pas partie des occupations favorites de la jeune sorcière - généralement, elle s'arrangeait pour être la pseudo-justicière invisible qui ne laissait que bien peu de traces. Ce soir, face à Lysander Barrowman les choses allaient être toutes autres - Sage le savait et en quelques regards dans les quatre coins de la pièce, elle jaugeait constamment la situation : lui, baguette pointée dans sa direction, elle baguette pointée dans sa direction également, eux à se regarder en chien de faïence et à avoir une discussion on ne peut plus intéressantes sur les petites occupations de chacun. Et sur Azkaban, évidemment. Azkaban était comme la menace préférée des sbires de Voldemort, ils étaient après tout les mieux placés pour savoir ce que ça faisait de croupir dans un tel endroit : son père lui-même en avait envoyé une bonne dizaine de ces clampins, moisir là-dedans. « L'idée est alléchante, je serais là pour t'épauler quand tu parleras de tes échecs passés en tant que larbin. » Quoique, s'il devait devenir fou, prisonnier de ses souvenirs et de ses malheurs existentiels, elle préférait éviter. « On pourra parler de ta petite amie si tu veux. » Ponctua-t-elle dans un vague sourire - oh, de sa vie sentimentale elle ne savait rien, mais il était assez beau mâle pour qu'une femme soit assez folle pour nier son côté fou et se contenter de son sex appeal pour tomber amoureuse. Il avait forcément quelqu'un dans sa vie, qu'il le nie ou l'admette, ça ne changeait rien - peut-être même que c'était une romance digne d'un beau roman. Soit, elle en revint vite à ses préoccupations de base, ses volontés la rappelant à l'ordre - bien entendu, elle ne fut pas surprise de voir son vis à vis ne rien perdre de sa superbe arrogance. C'était un combat de coq à celui qui faiblirait en premier. Il devait penser la même chose, alors que les répliques de Barrowman atteignaient la sorcière, qui s'efforçait de rester imprenable, impénétrable : encore une fois, raconter sa vie à un Mangemort, elle n'appréciait pas tant que ça. « Il a volé mon sac, figure-toi. » Finit-elle par conclure - elle pouvait presque croire qu'elle était parvenue à faire le deuil de son père, assez en tout cas, pour que ce ne soit plus une faiblesse exploitable par n'importe qui. « Je suis consciente que c'est beaucoup de noms. Il y en a déjà un sacré nombre écrit par tes collègues là-dedans. » Elle désigna le carnet qu'elle avait sorti de sa poche, avant de reprendre. « Qui plus est, je n'en attends pas moi du chef de la brigade de la police magique - il faut avoir une bonne mémoire pour retenir tous les noms des nés-moldus à traquer. Et puis vaut mieux savoir de qui on s'entoure. » Ce n'était pas un apprenti ou un idiot qui avait tué son père, elle le savait - peut-être que c'était Lysander lui-même ; tôt ou tard, elle le découvrirait, et le travail de fourmi qu'elle accomplissait à chaque nouvelle journée lui permettait d'avoir une raison d'avancer, et de puiser en elle assez de patience dans l'oeuvre.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Le sorcier aurait facilement pu considérer la situation comme étant prometteuse, divertissante, après tout, ils étaient là, à se fixer comme deux imbéciles, baguette en main, c’était presque à celui qui lancerait le premier sort. Cependant, au lieu d’attaquer – ce qui aurait du être dans la logique des choses, il était un mangemort et elle, un membre de l’ordre du phénix – ils étaient là, à parler de choses et d’autres, il ne serait guère surpris si la discussion finissait par tourner autour de la pluie et du beau temps, ce qui bien sûr serait d’un ennui mortel, s’ils fallait qu’ils meurent ce soir, autant que ce soit en s’entretuant, pas en se laissant mourir d’ennui. « C’est trop aimable de ta part. » Il leva les yeux au ciel comme pour souligner l’ironie de son propos, avant de reposer les yeux sur son interlocutrice, un sourire sur les lèvres. Il laissa échapper un léger soupire, faussement désolé. « Je n’ai malheureusement pas de petite amie. » Ce n’était pas faux. Il était célibataire. L’amour n’était qu’une faiblesse dont il pensait ne pas vouloir s’encombrer. C’était bien pour cette raison qu’il se devait de tuer Lullaby, mais c’était cette même raison qui le bloquait à chaque fois qu’il se retrouvait en face d’elle. Mais elle n’était pas à proprement parler sa petite amie, seulement son ex-petite amie, collante à souhait. La réplique de la sorcière arracha un léger ricanement au mangemort. « Par Merlin, quel crime affreux, il faut absolument se débarrasser de lui. » Il ne savait pas de qui ils étaient en train de parler, mais il savait que si elle voulait ce mangemort là parmi tous les autres, c’était qu’il ne lui avait pas simplement volé son sac. « Je ne pense pas être en mesure de continuer le boulot que mes collègues ont commencé pour toi. » Il haussa légèrement les épaules. Il n’avait aucune raison de lui révéler quoi que ce soit. « Je ne vois aucune bonne raison de t’aider, désolé. Si encore on pouvait faire un échange d’informations. » Il n’y avait pas de petit profit, il était prêt à vendre l’un de ses collègues si en échange il pouvait trouver l’un des camps de l’ordre par exemple, ce serait d’ailleurs quelque chose de très arrangeant pour son boulot.

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Les conversations vides d’intérêt s’avéraient déjà bien agaçantes pour Sage en temps normal – mais une conversation vide d’intérêt avec un Mangemort, c’était pire que tout. Ce n’était pas parce qu’elle ne faisait plus partie des fidèles les plus recommandables de l’Ordre qu’elle appréciait pour autant la compagnie des petits sbires de Voldemort. Au moins, celui-ci avait assez d’esprit pour répondre, et non pas pour se contenter de jouer de sa baguette comme un parfait idiot – il avait en tout cas, le bon réflexe de maintenir une distance acceptable entre eux deux, ce qui n’était pas le cas de tout le monde. Heureusement, au fond, puisque celui-ci s’avérait plutôt bien perché dans la hiérarchie des Mangemorts : ça se saurait, s’il était une cible facile dénuée de cerveau et d’instinct de survie. Soit, malgré tout, Sage préférait quand même sauter les discussions basiques et primaires pour se concentrer sur l’essentiel, oublier l’ironie et les sarcasmes, les petites piques, pour, peut-être réussir à trouver un terrain d’entente. Que son adversaire ait une petite amie ou non ne l’intéressait qu’à peine : elle s’en tenait juste aux faits. Généralement les gens de sang assez pur pour être des Mangemorts étaient mariés assez tôt, dans des accords tacites entre différentes familles – ou alors, en temps de guerre, les non casés représentaient une aubaine pour les demoiselles qui préféraient s’accrocher à un peu de sécurité au milieu d’un monde de brute. A moins que. Sage plissa les lèvres, penchant légèrement la tête pour analyser son vis-à-vis de haut en bas : « Petit-ami, peut-être ? » Avec des bouclettes pareilles, ce ne serait même pas étonnant. « A moins que ton Maître ne demande à ses fidèles de faire des vœux de chasteté. » Ce qui ne serait pas surprenant – mais totalement paradoxal avec ces histoires de domination de sang-pur et tout ce qui allait avec : au final, ils finiraient par s’éteindre à force de ne plus jamais procréer, la fin du monde en somme. Mais Barrowman semblait être du même avis qu’elle lorsqu’il s’agit de balayer ces histoires sans intérêt à d’autres profits. Bien entendu, il ne la surprit guère à tourner autour du pot avec une désinvolture certaine ; elle en faisait de même, sourire au bord des lèvres. « Je suis sure que tu arrêtes des gens pour bien moins que ça. » Alors dans ce monde actuel, un vol de sac pouvait presque s’apparenter à la peine de mort. Elle ne cilla pas, guère surprise lorsque le Mangemort souligna qu’il avait bien entendu, quelques conditions à l’aider. Il fallait savoir marchander dans un tel monde, et même si elle ne laissait aucune trace d’hésitation passer ses traits, Sage s’octroya le temps de réfléchir. Elle croyait en les principes de l’Ordre, ou même en l’utilité que celui-ci avait pour les gens qui fuyaient. Jamais elle ne vendrait ceux-ci, mais elle avait plein d’autres informations dignes de ce nom – quand bien même, c’était pour son père, cette justice qu’elle était la seule à vouloir rendre, dont tout le monde se foutait délibérément. Ça n’avait pas d’importance au final. « Je peux faire ça. » Finit-elle donc par remarquer, d’une voix ferme, visage fermé sans pour autant bouger d’un pouce – peut-être qu’ils pourraient trouver un terrain d’entente, plutôt que de s’entretuer et faire de la casse dans cette si jolie maison.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Sage et Lysander aurait probablement pu parler des heures de tout et de n’importe quoi. Bien que ni l’un ni l’autre ne soit du genre à aimer se perdre en discussion inutile. Une bonne raison qu’il avait de préférer une entrevue musclée avec Sage qu’un truc tout ralenti façon mollasson avec Lullaby et ses attaques à deux balles qui ne ferait même pas frissonner un poulet, ses tentative moralisatrices, bref, tout ce qui énervait le mangemort, Lullaby le lui servait sur un plateau à chaque fois qu’ils se croisaient, si bien que (puisqu’il niait l’évidence), il ne cessait de se demander pourquoi Diable il ne l’avait pas encore tuée. Peut-être qu’il serait temps qu’il se demande s’il n’était pas un peu maso sur les bords. Il laissa échapper un léger rire suite à la question de la jeune femme. « Non plus. » Il haussa les épaules. « J’aime trop les femmes pour faire vœu de chasteté. Si ça avait fait parti des contrainte pour devenir mangemort, j’aurais passé mon chemin. » Depuis qu’il avait rompu avec Lullaby, il n’avait pas franchement eu de relation sérieuses, ça ne l’empêchait pas de profiter de la vie avec tout un tas de compagnes dont il ne se souvenait pas forcément des prénoms le lendemain. Ils passèrent finalement à autre chose que la vie sexuelle et affective du sorcier, ce qui était d’autant mieux d’après lui. « Non, j’ai mieux à faire que de m’occuper des vols de sacs. » C’était un fait. Les grands-mères qui venaient pour se plaindre qu’on leur avait volé leurs sacs, elles pouvaient passer leur chemin, si elles ne voulaient pas écourter le peu de temps leur restant à vivre. Fort heureusement, depuis que Lysander occupait ce poste, il n’avait pas eu le droit à ce genre de plainte. Un sourire se dessina sur les lèvres de Lysander alors que la sorcière lui annonça qu’elle était prête à faire un échange d’informations avec lui. « Tu sais quoi Blackheart ? Je t’aime bien. » Elle n’avait rien à voir avec les autres membres de l’ordre, elle semblait moins perchée sur un nuage à croire que le monde était beau et que bien vite les papillons se remettrons à voler partout et qu’il y aurait des arc-en-ciel à tous les coins de rues. « Voyons voir ce que tu peux me proposer en échange de ma collaboration. Je suis un homme d’affaire honnête, tu peux me faire confiance. Un camp de l'ordre contre des noms ? Plusieurs camps contre l’accès aux dossiers du ministère de la magie t’intéressant ? » Il haussa les épaules, son sourire imprimé sur ses lèvres. Il ne le mènerait pas en bateau, il avait beau être un mangemort, il pouvait aussi faire preuve d’honnêteté. Quoi que, balancer ses collègues pour servir ses propres intérêts, il y avait plus honnête.

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Trahir l’Ordre. Peut-être l’avait-elle déjà fait, finalement. Peut-être le méritaient-ils. Peut-être que la quête de vengeance pour son père, elle, en valait la peine. Déjà les doutes s’immisçaient à l’esprit de Sage, alors qu’elle tentait de les masquer le plus possible de son visage opalin ; elle ne devait pas faillir face à un ennemi aussi attentif, perfide et malin que Lysander Barrowman. Elle laisserait ses doutes pour plus tard, ses remords l’envahir un peu plus et peut-être en arriverait-elle-même à tenter d’arranger les choses. Mais elle ne pouvait pas, elle ne pouvait décemment pas faire passer ce lambeau d’humanité avant l’honneur de son père, le fier Auror dont plus personne n’avait foutre. Elle, elle en avait quelque chose à faire, et s’il fallait que pour obtenir sa vengeance, elle fasse payer à tous ceux qui lui avaient tourné le dos, qu’il en soit ainsi. C’était ce qu’une part d’elle s’escrimait à lui répéter, u fond de son esprit tandis qu’elle s’enfonçait dans une promesse détestable, une impasse de laquelle il lui serait impossible de ressortir sans faire quelques dommages. Mais ce qu’elle voulait, elle savait que Lysander pourrait l’obtenir, tôt ou tard et d’une quelconque manière qui soit. Et à voir les conditions qu’il semblait déjà sous-entendre, on pouvait presque croire qu’il savait déjà de qui ils parlaient. Un sourire narquois passa les lèvres de Sage lorsqu’il souligna qu’il l’aimait bien – c’est vrai que pour un membre de l’Ordre, elle s’avérait presque trop coopérative, c’était bien ce qui faisait d’elle la plus détestable de tous, ou presque. Sans doute pourraient-ils au moins s’entendre sur ça, quelques accords tacites qui ne resteraient qu’entre eux, c’était toujours ça de pris. Il commençait déjà à exiger la lune, elle arqua un sourcil, répondant du tac au tac – mieux valait qu’ils soient prudents, qu’ils prennent le temps de bien peser les choses : sans quoi, ils finiraient tous les deux par être affichés comme d’officiels traitres. Lui pour avoir vendu ses collègues, elle pour avoir… vendu ce qu’il fallait vendre. « Commençons par baisser nos baguettes, on va finir avec une tendinite au poignet si on doit les tenir pendant tout le temps où nous serons face à face. » Elle n’en fit rien cependant, mais elle le ferait dès qu’il enclencherait un geste consentant : c’était lui qui torturait officiellement les gens pour avoir des informations, elle avait raison de se méfier d’un retournement de situation – le cas inverse était… différent, sans doute, mais s’ils voulaient pouvoir croire à l’idée de se faire confiance pour une liste de noms ou de locations, ils devraient commencer par ça. « Je n’ai pas besoin des ressources du Ministère. » Ajouta-t-elle d’une voix ferme, elle avait celles de son père, qui équivalaient presque à celles du Ministère ; les Aurors avaient tous un sacré dossier, et elle savait très bien que c’était quelqu’un que son père connaissait, qui l’avait assassiné. « Mais évidemment, je ne peux pas vérifier là, maintenant, de la véracité des informations que tu me donneras et toi tu ne pourras pas faire de même avec ce que je te dirai. Qui plus est, je n’ai pas forcément envie d’être reconnue comme l’officielle traitre de l’Ordre – et toi, comme celui des Mangemorts. » L’idée n’était pas compliquée, au final. Ce n’était pas tant une histoire de confiance que de principes. « Et puis si on doit compter le nombre de gens dans un camp, comparé à un seul nom… » Elle fit une légère moue, pensive, au fond, hormis une infime dose de confiance – dont elle ne serait pas capable, et lui non plus sans doute – ils ne pourraient pas aller très loin.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Finalement, Lysander pouvait presque s’estimer heureux que Sage ait mis les pieds dans cette maison ce soir. Elle pouvait s’avérer être d’une grande aide. Bizarre pour quelqu’un appartenant à l’ordre du phénix. Elle pouvait lui être bien plus utile que ce qu’il avait pu imaginer et l’idée lui plaisait grandement. Celle de baisser sa baguette en revanche, sa semblait plus compromis. Sage et lui n’avaient jamais élevé les cochons ensemble, il pouvait douter de la confiance qu’il lui offrira, ainsi, il ne fit que replier son bras, ramenant sa baguette vers lui dans un geste qui pouvait laisser sous entendre qu’il allait la ranger, mais il n’en fit rien, elle était toujours diriger vers Sage. « Est-ce que je peux te faire confiance et la ranger en étant sûr que tu ne tentes rien ? » Le demandé ne lui donnerait pas une réponse absolue, mais peut-être esquisserait-elle un geste aussi léger soit-il qui pourrait le convaincre de bel et bien ranger sa baguette dans sa poche. « Très bien alors, juste des noms dans ce cas. » Ça lui allait parfaitement. Il n’avait que faire de ses collègues, de toute façon, dans les noms qu’il pourrait donner, il n’y en avait qu’un qui pourrait intéresser Sage. « Certes, je suppose que si l’un de nous met à l’autre, les retrouvailles ne se passeront pas autour d’une tasse de thé. » Il haussa les épaules avant d’ajouter : « Personne ne saura que tu as trahis l’ordre Blackheart. J’aime laisser à laisser entendre que j’obtiens mes informations autrement qu’en négociant gentiment avec quelqu’un. Personne ne saura qu’elles viennent de toi. » Il espérait qu’elle ait suffisamment de loyauté – quoi que le terme soit mal approprié – pour lui rendre la pareille et ne rien dire aux autres mangemorts qu’elle aurait l’occasion de croiser. Il fit un pas vers elle, comme pour prouver qu’elle pouvait lui faire confiance, ce dont elle avait bien le droit de douter. « Plusieurs noms. De toute façon j’ignore qui tu recherches exactement, alors je peux te faire une liste de plusieurs noms de mangemorts présent à Londres depuis septembre en espérant qu’il y ait le bon dedans. » Il ne pourrait de toute façon pas tous les ressortir de tête et ils pouvaient parfaitement faire un échange équivalant, elle estimait le nombre de personnes dans un camp donné, lui en donnait la position et il se ferait un plaisir de lui donner autant de noms qu’elle en avait estimé de personnes dans ce camp, en somme un marché bel et bien basée sur la confiance, quelque chose de compliqué finalement pour des gens appartenant à deux camps censés s’affronter.

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Ce n’était que rarement déjà, que Sage avait eu l’occasion de conclure des accords tacites avec un Mangemort : généralement, elle estimait que c’était parce que ceux-ci ne s’avéraient pas assez fins d’esprit, incapables de faire confiance à un adversaire pour le moins différent des autres. D’autres fois, elle estimait que c’était parce qu’ils jouaient un peu trop de la baguette avant de réfléchir – ce qui revenait presque au même. Lysander Barrowman, lui, pourtant, avait visé juste en pensant opportun de tenter un petit accord : finalement, peut-être s’en sortiraient-ils assez bien dans ce face à face. Mais lorsque nos propres alliés nous trahissent, les mauvaises habitudes ont la vie dure, et Sage n’en démordrait pas, elle ne ferait pas le moindre mouvement pour baisser sa garde tant qu’il n’en ferait pas autant. A ce rythme-là, ils pouvaient probablement y passer la nuit, mais elle s’estimait au moins plus digne de confiance que lui. « Je ne tenterai rien. Mais tu dois avouer quand même que généralement, ce sont surtout tes potes Mangemorts qui disent ça pour finalement riposter d’un coup de baguette à la moindre lueur de confiance de l’autre camp. » Elle arqua un sourcil, implacable, mais elle finit par lever son autre main – la gauche, mauvaise main pour prêter serment, mais tant pis – avec une certaine désinvolture. « Je n’ai aucun intérêt à me fatiguer et à risquer d’encore une fois voir la situation tourner en ma défaveur alors que le tout peut se régler à l’amiable. » Car oui, leur précédent face à face s’était terminé de manière bien plus serrée que ce soir, elle préférait éviter de repasser par de tels travers. Elle n’avait pas l’intention de le doubler, pas l’intention de lui mentir – quelque part, si Sage avait renoncé à presque tous les principes de loyauté qui l’avaient liée à l’Ordre, il ne semblait pas en être autant avec sa sincérité : car oui, jusqu’à sa mort, celle-ci serait à toute épreuve, implacable et juste. « En parlant de thé, ça ne se fait pas autour d’un verre généralement, les petits traités dans ce genre-là ? » C’était soit autour d’un verre, soit en se terminant par un baiser, un peu comme les pactes aux croisements – mais elle préférait le thé – ou quoique ce soit de plus fort – à un baiser avec un Mangemort. Parce que ça restait un Mangemort, aussi bel homme frisoté soit-il. Mais soit, elle oublia bien vite son thé (ou quoique ce soit de plus fort), ainsi que le trait d’humour du baiser (blague digne d’Evander, même loin d’elle il l’influençait, cet idiot), ils avaient plus important à traiter. « Je me suis arrangée depuis un moment pour ne pas avoir de compte à rendre à qui que ce soit. Donc si tu ne dis rien, personne ne te soupçonnera. Si je suis la traitresse de l’Ordre, ton nom sera le premier à sortir d’entre mes lèvres. » C’était dit, et officialisé – autant qu’ils se protègent l’un l’autre sur cette affaire ; elle ne voulait pas se cramer au sein de l’Ordre, ou même être torturée par ses propres alliés parce qu’elle avait donné la localisation d’un stupide camp. C’était ça, faire cavalier seul. Restait dans un coin de son esprit, que l’échange n’était qu’à peine équivalent – il lui offrait la possibilité d’avoir son Mangemort tandis qu’elle, elle lui offrait sur un plateau d’argent, une foule de nés-moldus et de membres de l’Ordre. Elle souffla silencieusement. Finalement elle tira une chaise, s’y asseyant sans sourciller et sans craindre le moindre coup bas du Mangemort. « Impressionne-moi alors. » D’un regard, elle désigna le carnet qu’elle avait laissé sur la table – puisqu’elle se proposait de lui mâcher le travail en échange de quelques pauvres noms, il pouvait bien mettre la main à la pâte en premier, ce n’était pas comme si elle pouvait transplaner d’ici.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Lysander n’avait pas forcément l’habitude de parler affaires avec les membres de l’ordre du phénix. Ils mettaient généralement trop de mauvaise volonté dans les négociations, alors ça finissait irrémédiablement en séance de torture afin d’obtenir des aveux par la force. C’était en général efficace, mais long alors qu’en négociant convenablement les choses, il pouvait gagner un temps fou. C’était pour cette raison qu’il trouvait cette entrevue avec Sage bien plus intéressante qu’il ne l’avait imaginée au début. Le problème, c’était qu’il était difficile pour l’un comme pour l’autre d’être sûr de pouvoir faire pleinement confiance à l’autre. Ranger sa baguette était un risque que ni l’un ni l’autre ne semblait prêt à prendre, pourtant Lysander finit par laisser échapper un soupire. « Très bien, alors je vais te prouver ma bonne foi en espérant ne pas faire la pire erreur de ma vie. » D’un geste lent et ne manquant pas de prudence, il glissa sa baguette dans sa poche avant de s’avancer vers Sage, la surveillant attentivement du coin de l’œil. « Je ne suis pas chez moi ici, malheureusement et je doute que les mangemorts gardent quoi que ce soit ici. » Il l’avait pas pris le temps de fouiller la maison dans tout ses recoins, il avait mieux à faire. Mais de toute façon, les mangemorts n’étaient pas du genre à garder des provisions dans leurs lieux de réunions. « C’est bien dommage d’ailleurs, faudrait peut-être que je pense à le signaler un jour. Nos réunions manquent clairement de rafraichissements. » Il sourit légèrement avant de s’installer à la table qu’il avait quitté quelques instants plus tôt. « Très bien. Je ne dirais rien, tu peux me croire. » Il attrapa ensuite sa le carnet qu’elle lui avait désigné ainsi que sa plume qu’il avait laissé là. « Alors, déjà moi-même. Mais je ne crois pas t’avoir volé ton sac. » Il haussa les épaules avant de commencer à écrire dans le carnet, un nom qui n’était certainement pas le sien, de toute façon, il s’il avait vraiment quelque chose à se reprocher vis-à-vis de Sage il serait sans doute au courant.

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Il baissait sa baguette. C’est presque une surprise sceptique qui fit lever un sourcil à Sage - c’était bien la première fois qu’elle voyait un Mangemort céder à une demande aussi sympathique. Lysander Barrowman pourrait, finalement s’avérer être un allié plus qu’un ennemi. Consciencieuse, la sorcière laissa un sourire passer sur ses lèvres, alors qu’elle aussi, elle consentait enfin à baisser son arme. Aucun sortilège ne vint frapper la tranquillité qui semblait s’initier entre eux - comme quoi, quand on trouve un commun accord, chien et chat peuvent finir par s’entendre. Rien que par prudence, elle glissa malgré tout sa baguette dans sa manche et non pas à sa place habituelle où il serait bien trop aisé de l’empêcher. « Eh ben, on devrait aller chez toi, dans ce cas, si tu as quoique ce soit de sympathique et civilisé à proposer. » Heureusement, elle ne voulait pas s’attarder trop longtemps et puis toute boisson, whisky pur feu ou même thé s’avérait bien trop accessoire pour que ses mots dépassent le simple sarcasme. Elle s’était toujours dit de toute manière que les Mangemorts ne mangeaient pas et ne buvaient pas, un peu comme des robots tout juste bons à détruire et tuer tout ce qui se trouvait sur leur passage - particulièrement ceux qui n’avaient rien demandé. Des êtres détestables en somme, mais il fallait avouer que pour trouver le meurtrier de son père, Sage était malgré tout prête à s’allier à la lie du monde magique, dont Lysander n’était qu’un exemple parmi tant d’autres. Il venait de s’asseoir, un peu plus loin d’elle et il l’observa se pencher vers le carnet qu’elle lui avait désigné - à sa réplique, elle hocha la tête, pinçant les lèvres. Elle savait que ce n’était pas lui, ce n’était pas simplement une intuition, plutôt une certitude née de leur dernier face à face. Il notait quelques noms, tandis que Sage attrapait un bout de papier, simple petite paperasse parmi tant d’autres, ainsi qu’une autre plume traînant ici. « Je suis assez loin d’être la grande prêtresse de l’Ordre du Phénix, tu devras te contenter de ce que j’ai pu glaner par mes propres moyens. » Bien entendu, elle avait fait des missions à travers bien des camps, et à d’autres endroits encore. « Mais je suis à peu près sure de vouloir savoir ce qu’il arrivera à ces gens une fois que tu leur mettras la main dessus. » Est-ce que les Mangemorts tuaient les nés-moldus ? Certains le faisaient indéniablement, mais techniquement ils étaient surtout envoyés à Azkaban, restait à savoir de quel côté était Lysander.

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Sage and Lysander

-----------♪-----------♫-----------♪-----------C’était une situation peu conventionnelle dans laquelle Sage et Lysander se trouvaient. Après tout, la dernière fois qu’ils s’étaient croisés, ça ne s’était pas si bien passé entre eux deux. C’était normal, tout était censé les opposer. Elle était dans l’ordre, il était un mangemort. La seule chose qui semblait les rapprocher, c’était leur gout trop peu prononcé pour la loyauté. A croire qu’aucun d’eux n’était capable de définir cette notion. Elle voulait sa vengeance, il voulait son succès professionnel. Chacun son truc. La cause de Sage était peut-être plus noble que celle de Lysander sans doute. Enfon, ça n’avait pas d’importance, pas aux yeux de Lysander en tous cas. Il avait rangé sa baguette, prouvant ainsi que les choses pouvaient parfaitement bien se passer entre eux deux. C’était une rencontre amicale, une trêve dans cette guerre qu’ils étaient censé se mener. Un accord commun qui les arrangeaient tous les deux et qui resterait bien sur secret. Quelque chose qu’ils emporteront tous les deux dans leur tombe. « Je serais ravi de t’inviter à boire un coup chez moi Blackheart. » Il lui adressa un sourire ironique. Mine de rien, il préférait quand même se passer de la présence de Sage dans son domicile. C’était une charmante jeune femme, très agréable quand il s’agissait de négocier mais pas assez digne de confiance pour qu’il l’invite chez lui, l’expose à tout ce qu’était sa vie, tous ses secrets, encore enfermés dans les souvenirs de Lullaby, dans leur maison à Godric’s Hollow. Il s’était finalement assis, décidant de livrer à Sage les informations qu’elle voulait alors qu’elle semblait en faire de même. « Je me débrouillerais avec ça alors. » Il lui adressa un sourire presque courtois avant de replonger dans son carnet. « Tu sais très bien ce qui va leur arriver. » Ils seraient enfermés à Azkaban s’ils se montraient coopératifs, sinon, ils seraient tués. C’était ainsi et en tant que membre de l’ordre elle le savait très bien. « Je ne ferais que mon travail. Comme tu feras le tient avec mes collègues. Je suppose que la prochaine fois que je les verrais ils seront amochés. » Il n’en doutait pas. Sage n’était pas le genre de femme qui négociait gentiment avec tout le monde, elle voulait quelque chose et elle semblait prête à tout pour l’obtenir, même à trahir son propre camp.

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Sage avait toujours eu une vision plutôt dichotomique du monde : les Mangemorts étaient les méchants, qu’il fallait traquer et détruire tandis que l’Ordre était fait d’admirables sorciers qu’elle se devait de respecter. C’est ainsi qu’avait été équilibré toute la vision du monde par la jeune sorcière qu’elle avait été à une époque – qu’elle était encore, bien trop souvent. Beaucoup la considéraient encore comme une naïve jeune fille dont il fallait se méfier, car trop imprudente, trop impulsive pour être contrôlée par toutes les machinations de la société : c’était sans doute le cas, au vu de ce qu’elle était en train de faire ce soir, assise à la table de l’ennemi sans y avoir été forcée. A ses dépens, cependant, Blackheart avait appris que le monde était fait d’échelons à gravir, de hauts cercles du monde qui ne gravitaient dans aucun camp hormis le leur, des êtres répugnants à souhait à qui elle avait juré fidélité et loyauté, des êtres qu’elle n’aurait certainement pas choisi d’aider si elle avait su. Ceux-là, à l’esprit de la jeune femme, étaient tout aussi responsables de la mort de son père que le salopard qui avait levé sa baguette pour le tuer, et s’ils n’étaient pas en temps de guerre, au milieu d’un monde désespéré au point de s’accrocher à l’Ordre du Phénix et à Harry Potter pour seuls espoirs, elle aurait sans doute également voué son existence à détruire un par un, tous les fous qui s’employaient à diriger d’une main de fer l’organisation de Dumbledore. Car Dumbledore n’était plus aux commandes, et Sage ne rencontrait que très peu ceux qui étaient considérés comme les organes vitaux de l’organisation elle-même – au fond, elle n’en avait cure, mais ceux-ci à n’en pas douter, se jouaient de tous les pions qui vouaient leur vie à l’Ordre. Peut-être n’étaient-ce pas les nés-moldus que l’Ordre protégeait, qui devaient payer les conséquences des actes de ces certains autres, mais Lysander ne semblait pas vouloir d’autres informations que celles qui pouvaient concerner son travail à lui : à savoir, rameuter des traîtres à Azkaban, ou où que ce soit d’autre, tant qu’ils disparaissaient de la surface du monde. Etait-ce alors une pique de remord qui frappait déjà la sorcière, alors qu’elle s’était assise à cette table, avec pour seule compagnie un Mangemort qui lui promettait de potentiellement l’aider à trouver l’assassin de son père ? « Amochés, pas nécessairement morts. » A moins qu’ils ne meurent de leurs blessures, ce qui serait surtout la faute des médicomages plus que de la sienne : elle n’était pas du genre à balancer des Avada Kedavra sans sourciller, après le reste, elle ne pouvait pas tout contrôler. Soupirant, Sage aventura un moment son regard sur les noms qu’il avait pu noter déjà, ne les devinant qu’à peine d’où elle était. Se forçant à ne pas remuer le couteau dans la plaie, elle tapota doucement contre la surface de la table, raffermissant sa prise sur la plume qu’elle avait entre les doigts. Elle nota sur son papier une suite de numéros, avant de s’arrêter, reposant sa plume sans rien dire. « Tu ne t’es jamais dit, déjà, que ton job craignait quand même beaucoup ? » Elle fronça légèrement les sourcils à cette pensée – Lysander qui remettait des choses en question, non, ça ne devait pas être son type de pensée, mais quand bien même, elle, elle avait remis sa place au sein de l’Ordre en question, alors tout était possible, sûrement : il suffisait de planter la petite graine quelque part.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------L’ambition, l’envie de réussite et de gloire, c’était comme un poison qui avait envahit les veines du sorcier, jusqu’à en faire le monstre qu’il était devenu. A une autre époque, dans un passé qui lui semblait bien lointain à présent, il aurait certainement rejoint les rangs de l’ordre du phénix, parce qu’il n’avait pas toujours été une petite pourriture comme il l’était autrefois. Pourtant, il avait toujours été un Barrowman, une famille fière, trop fière sans doute, de la pureté de son sang. La fierté était une chose dangereuse qu’on lui avait transmise jusqu’à le persuadé qu’il devait toujours donner le meilleur de lui-même pour qu’on soit fier de lui, même si ça voulait dire laisser tomber sa petite amie pour un prétexte qu’il savait débile, rejoindre les mangemorts et se laisser entrainer dans leur mentalité s’apparentant à la folie. Lullaby avait peut-être raison, il s’était perdu. Là où elle avait tord, c’était que l’ancien Lysander avait sans doute été tué par le nouveau. L’ancien n’étant qu’un imbécile. Le nouveau ne valait pas mieux, il n’était qu’endoctriner et pousser par une volonté de réussite qui n’avait sans doute pas lieu d’être. Son métier était devenu la seule chose importante dans sa vie, il devait briller, même si ça voulait dire qu’il devait se retrouver autour d’une table avec quelqu’un appartenant à l’ordre du phénix, à trahir les siens tout autant qu’elle le faisait elle. Ils faisaient un sacré duo. Peut-être qu’ils auront un jour bien leur place à Azkaban ensemble. On pourra écrire sur leurs barreaux ‘traitres’ parce que c’était ce qu’ils étaient. Bien plus que ne l’étaient les né-moldus ou ceux que le ministère désignait comme tels. Il haussa les épaules à la réplique de Sage. « Peut-être que tu devrais les tuer. La vengeance est quelque chose qui trouve facilement sa place dans le sombre cœur des mangemorts. » Il savait de quoi il parlait. Il avait aussi des envies de vengeance. Tuer celle qui avait tué son frère, c’était l’une des motivations de sa vie, après son travail, avant peut-être, il n’en savait rien. A la question de la jeune femme, il s’arrêta d’écrire. Laissant échapper un léger soupire avant de lever la tête vers elle. « Probablement que je me le dis tous les jours, pendant une fraction de seconde avant de réaliser que je suis plutôt doué dans ce que je fais. » Il haussa les épaules comme si ça n’avait pas d’importance. Il était plutôt doué dans ce qu’il faisait, ça n’aurait pas du être une fierté. Mais il savait que son travail craignait, que lui il craignait et bien souvent, sans l’admettre, il savait qu’il ne faisait qu’enchainer les erreurs pour du vent, seulement, ça ne l’arrêtait pas.

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« run, rabbit, run. you race towards an early grave. »
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Plus elle le regardait, plus elle se demandait ce qui les différenciait, à proprement parler : s’il y avait encore quelque chose qui, au moins, la différenciait du monstre assis à côté d’elle. Elle, elle avait toujours la prétention de ne jamais avoir tué qui que ce soit ; mais amocher des Mangemorts et les laisser pour mort dans la rue, c’était sans doute presque pareil. Ils étaient tous les deux, depuis trop longtemps déjà, dévoués à une tâche qui les réduisait à l’état de simples larbins incapables de réfléchir plus loin que le bout de leurs nez, desquels les générations futures rieraient avec ironie. Qu’ils étaient stupides, ceux-là, à traîner des idéaux, aussi détestables ou naïfs soient-ils : Voldemort n’en avait rien à foutre des origines sanguines des sorciers (il était lui-même un sang-mêlé) tout comme les grosses têtes de l’Ordre du Phénix n’en avaient rien à faire de sauver des nés-moldus : ils étaient juste voués à finir dans le néant, dans l’oubli pendant que tous ces manipulateurs de génie inscrivaient leur nom pourri dans l’histoire. C’était ainsi que le monde tournait, impénétrable et impitoyable avec les gens comme eux. Finalement, ils faisaient bien de trouver des communs accords de cette manière, rien que pour inviter la fortune à viser de leur côté, plutôt que de ceux qui s’affichaient ouvertement comme des menteurs de première : si l’un comme l’autre respectaient leurs paroles, personne ne soupçonnerait au sein de l’Ordre que Sage Blackheart l’avait ouvertement trahi - tout comme personne ne soupçonnerait que Lysander Barrowman, directeur de la brigade de la police magique, avait balancé la plupart de ses collègues. Tous les deux étaient des larbins bouffés par l’ambition, ravagés par leurs propres envies, et c’était mieux ainsi. « Peut-être. » Répondit-elle, vaguement convaincue aux paroles du Mangemort : loin d’elle était l’idée de tuer qui que ce soit, mais s’il fallait qu’elle tombe dans des extrêmes pareils, elle n’hésiterait sans doute pas à le faire. C’était eux ou elle après tout, et elle ne comptait pas mourir avant d’avoir eu le salopard qui avait tué son père. A nouveau, dans un réflexe, elle jeta un regard au carnet sur lequel il était penché, avant de se concentrer sur sa feuille à elle. Elle finit par s’adosser contre sa chaise, croisant les bras contre sa poitrine. « Mon job craint aussi. » Releva-t-elle simplement, d’une voix neutre. Ce n’était pas une surprise sans doute, mais s’ils voulaient s’en sortir, s’ils voulaient tirer leur épingle du jeu, autant le faire en était protégé, n’est-ce pas ? « Mais je suis plutôt douée pour ce que je fais également. » Même pour passer des accords tacites sans jeter le moindre sort, avec un ennemi. Arquant un sourcil amusé, Sage attrapa son papier, pour le plier soigneusement, ses doigts lissant encore et encore le petit pli soigneux qu’elle avait fait. Donner la localisation d’un camp, c’était plus court que d’écrire toute une liste de noms.

“ don't sit down it's time to dig another one ”

seasons in a ruin and
this bitter pill is chased with blood

Sage and Lysander

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Trahir les siens n’était pas un problème pour Lysander, il l’avait déjà fait depuis bien longtemps. Il avait trahit Lullaby, celle envers qui il aurait du avoir bien plus de loyauté qu’il n’en aurait jamais envers les mangemorts, malgré les apparences. Il avait été capable de la trahir elle, pour son ambition, alors ses collègues, il s’en fichait bien. Il ne prétendait pas être un parfait larbin de Voldemort, un mangemort obéissant et docile qui voulait la gloire du seigneur des ténèbres avant tout. Non ce qu’il voulait, c’était sa propre gloire, aussi éphémère puisse-t-elle, parce qu’un jour sans doute, comme l’avait signalé Sage, il se retrouverait à Azkaban pour le mal qu’il avait fait. Il ne s’en souciait pas pour l’instant, ça n’avait pas la moindre importance tant que les choses se déroulaient bien, ça lui convenait, il n’avait pas besoin de chercher plus loin. « Tuer est moins compliqué qu’on le croit. Moins que torturer en tous cas. » Ça ne faisait aucun doute, la torture c’était pire que le meurtre, les gens devenaient fous sous les sortilèges doloris, à bien des moments ils n’espéraient plus qu’une chose : la mort, douce et non brutale d’un sortilège de la mort. Finalement, il était sûr que torturer autrui jusqu’à la folie, c’était pire que le tuer directement. C’était peut-être un sujet qui faisait débat. Concentré sur ce qu’il écrivait, il releva pourtant la tête vers Sage. « On pourrait être amis Blackheart. Malgré les apparences, j’ai l’impression qu’on a beaucoup en commun. » Ça de faisait aucun doute à les voir là assis autour d’une table à trahir volontairement les autres. Il n’y avait eu ni torture ni pression, juste un manque de loyauté flagrant de leur part. Il reposa finalement sa plume avant de tendre le carnet vers Sage. « Il en manque sans doute un certain nombre. Il y en a qui se font plus discrets que d’autres et dont on se souvient moins bien. » Même avec une bonne mémoire, se souvenir de tous les mangemorts qu’il avait croisé à Londres depuis plusieurs mois, c’était assez compliqué, il ne faisait de toute façon pas attention aux autres. Il haussa les épaules. « J’ai toujours moyen de retrouver les noms manquant. » Faire affaire avec Sage semblait être quelque chose de plutôt intéressant finalement. « On dit que la vengeance n’est pas une bonne chose, je pense le contraire moi. J’espère presque que tu trouveras celui qui t’intéresse. » Il lui adressa un léger sourire, bien plus sincères que les précédents. La vengeance il connaissait, après tout, à chaque fois qu’il mettait la main sur des réfugiés, il espérait trouver celle qui avait tué son frère.

dig that hole, forget the sun

e. sage blackheart & lysander h. barrowman
« run, rabbit, run. you race towards an early grave. »
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Sage ne voulait pas vraiment penser à ce qu’elle faisait. A ce qu’elle avait déjà fait, depuis qu’elle avait choisi de suivre sa propre voie : quelque part, dans un coin de son esprit, elle savait que tôt ou tard, elle regretterait tout ça, cette implication qu’elle prenait dans la guerre et dans ce qui se déroulait dans celle-ci. Personne ne pouvait encore savoir ce qu’impliquait son alliance silencieuse avec Lysander : peut-être que ça sauverait des vies, peut-être que ça en condamnerait d’autres. Le monde s’équilibrait ainsi, de toute manière, et Sage n’était qu’un pion parmi tant d’autres, un pion qui tirait quelque peu son épingle du jeu, majoritairement pour sauver sa peau avant celle de tous les autres. C’était mieux ainsi, si elle voulait elle-même rendre justice à son père et ne pas attendre que quelqu’un, ou quelque signe du destin, le fasse pour elle. Elle n’avait pas tué - pas encore du moins - la magie de sa baguette n’avait pas encore été gâchée par un Avada Kedavra, et ses mains n’étaient que sales du sang de ceux qu’elle avait fait souffrir sous les excès de sa rage. Pour le reste... elle se plaisait à croire que les circonstances étaient compliquées, et qu’elles imposaient irrémédiablement des choix compliqués.« Je ne suis pas une tueuse. » Souligna-t-elle à nouveau (elle avait la tendance extrême de faire ça assez souvent) dans un regard en biais vers le Mangemort assis à côté d’elle - lui en était un, il n’y avait pas à en douter, et sûrement qu’elle serait impliquée dans la mort de tous ceux qui seraient débusqués par Lysander au camp dont elle lui confiait la localisation sans sourciller. Mais elle n’avait jamais tué quelqu’un de ses propres mains, et elle, elle croyait qu’il était toujours mieux de laisser une deuxième chance aux abrutis de ce monde plutôt que directement les tuer. Et Lysander lui-même pouvait remercier cette vision des choses selon Sage, sans quoi, cela impliquerait qu’elle n’aurait eu aucune hésitation à le tuer la première fois qu’ils s’étaient croisés : ainsi, à l’heure actuelle il serait six pieds sous terre, parce qu’elle l’aurait tué ou parce qu’ils auraient combattu jusqu’à s’entretuer. Dans un léger soupir, Sage parvint à éliminer cette vague faiblesse de sa voix, retrouvant contenance sous le regard du sorcier - mieux valait pour elle rester prudente, Barrowman avait beau se montrer coopératif, il pouvait toujours tenter quelque chose de stupide, qui la mènerait à sa perte si elle décrochait un tant soit peu son attention de leur face à face. L’idée d’être amie (le mot «ami» signifiant beaucoup au fond, grammaticalement parlant) avec un homme comme Lysander, la fit légèrement sourire, avec une ironie à peine masquée : « Amis ? Le mot est un peu exagéré, alliés semble mieux se tenir. » Pour souligner ses paroles, elle octroya un regard à son carnet, qu’il lui tendait à nouveau. Silencieuse, elle aventura un regard vers son vis à vis, avant de feuilleter le petit livret qu’il lui rendait : il avait ajouté un certain nombre de noms. « La vengeance nous motive tous, tôt ou tard. » Remarqua-t-elle avec une certaine amertume : elle, c’était ce qui la gardait en vie à l’heure actuelle, alors qu’elle avait perdu peu à peu tout ce qui avait fait son monde, fut un temps bien lointain. Peut-être que Lysander était bien placé pour connaître ça, ou peut-être était-il simplement un personnage haineux et colérique. A son tour, elle fit glisser le papier qu’elle avait plié, en direction du sorcier. Il avait ajouté un nombre acceptable de noms, et visiblement, il avait bel et bien une bonne mémoire. « Ce sont des coordonnées. Si tu sais utiliser une carte moldue, tu trouveras le tout très facilement. Le camp n’a pas vraiment d’adresse que je puisse te donner. » Remarqua-t-elle, un brin d’amusement dans la voix (elle aurait pu se contenter de lui dire «forêt de Craik» et le laisser la fouiller d’un coin à l’autre pendant des semaines). « Le camp est protégé par des Aurors ou des membres de l’Ordre, et plusieurs charmes qui devraient t’empêcher d’entrer, si tu ne les lèves pas. » L’Ordre était très soigneux pour inspecter les entrées et venues dans ces camps - à partir de là, Lysander faisait bien ce qu’il voulait de ces informations, même s’il décidait de foncer dans le tas, ça lui serait égal.

» (event, eamonn), a time to rise and a time to fall
» smile, even if it's hard. ◮ (lysander&lullaby)
» (2.2) “ line of fire w/sofia + lysander.
» ✲ THE DEVIL YOU KNOW - lysander.
» (event, lysander) ☆ headstrong to take on anyone.

(2.2) “ don't sit down it's time to dig another one w/lysander. (-18)

(2.2) “ don't sit down it's time to dig another one w/lysander. (-18)

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