(2.2) “ don't sit down it's time to dig another one w/lysander. (-18)

“ don't sit down it's time to dig another one ”

seasons in a ruin and
this bitter pill is chased with blood

Sage and Lysander

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Rejoindre les mangemorts, c’était comme mettre fin à toute son humanité. Lysander l’avait su au moment où il avait fait son choix, il avait quand même foncé, parce qu’il se fichait du sang à faire couler pour gravir les échelons. Ce qu’il voulait, c’était avancer, évoluer, être quelqu’un. Ça avait toujours été son but dans la vie, mais il n’y avait qu’en devenant un mangemort qu’il avait vu ce but prendre enfin de l’élan. Il avait tendance à être fier de lui, trop fier sans doute. Il préférait oublier les choses qu’il avait du faire pour en arriver là, de toute façon, ça ne ramènerait pas à la vie les gens qu’il avait tués, ça n’aiderait pas les vies qu’il avait brisées à se reconstituer. Il avait tué et ça n’avait pas d’importance. Ce que faisait Sage, ce n’était pas beaucoup différent. Peut-être que parmi les mangemorts qu’elle avait laissé, blessés par terre, certains avaient succombé à leurs blessures sans même qu’elle ne le sache. Il haussa les épaules. « Tu le seras sans doute un jour. » Si elle voulait retrouver un mangemort en particulier, ce n’était certainement pas pour lui proposer de faire une partie de carte en buvant un thé. C’était ce que la vengeance apportait, la mort. Il le savait aussi bien qu’elle venait le savoir. « Alliés alors. Ce n’est pas si mal. » Il lui rendit son sourire, tout aussi ironique. Quels alliés ils faisaient. Des traitres ne vivant plus que pour servir leurs propres idéaux. L’un comme l’autre ne valait plus grand-chose aujourd’hui. Il venait de lui livrer pas mal de ses collègues, elle était sur le point de lui donner la position d’un camp. Ils n’étaient que des pourris. « Je suppose que oui. Terrible conséquence de la guerre. » Terrible, c’était presque ironique, lui il n’avait pas besoin de vengeance pour tuer Gwen. Elle était une née-moldue en fuite, ça aurait pu suffire, mais si elle n’avait pas tué son frère, il aurait pu l’épargner, simplement l’enfermer, mais il était convaincu qu’elle ne méritait que la mort. Il saisi le papier qu’elle lui tendait, l’ouvrant pour observer les coordonnées. Une chance pour lui, il avait longtemps été en couple avec une née moldue, elle lui avait appris un tas de choses sur son monde y compris comment se repérer sur une carte. Il s’en sortirait sans doute très bien. il lui adressa un sourire satisfait alors qu’il repliait le papier. « Merci Blackheart. » Les aurors, les membres de l’ordre, les charmes de protection, il en faisait son affaire. Il n’était pas assez fou pour se rendre seul au camp qu’elle venait de lui offrir sur un plateau doré. Il allait prendre des hommes, beaucoup d’hommes pour être sûr d’en venir à bout le plus rapidement possible.

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Tuer ou être tué, ça semblait être le credo de cette guerre. Et de toutes les guerres n’ayant jamais existé probablement. Pinçant les lèvres, Sage détourna le regard face à cette évidence, que Lysander venait de tout juste de souligner. Certes, c’était nier l’évidence que de croire qu’elle s’en sortirait indemne : déjà, elle avait bien changé, alors bien entendu qu’en une fraction de seconde, elle pouvait sauter le pas et décider de tuer qui que ce soit se mettrait sur son chemin. Même lorsqu’elle se retrouverait le Mangemort qui avait tué son père, elle ne savait pas ce qu’elle déciderait de faire : elle... le dénoncerait en espérant que le monde magique le condamnerait, parce que cette guerre serait alors terminée et que tout irait bien dans le meilleur des mondes ? Ou elle le tuerait de ses propres mains, que ce soit avec une baguette magique ou de ses mains nues ? « Sans doute. » Lâcha-t-elle avec un certain mépris, rendue exécrable par l’idée : elle n’avait pas envie d’y penser, tout comme elle n’avait qu’à peine envie de penser à ce qu’il se pourrait se passer une fois qu’elle aurait obtenu sa vengeance : est-ce qu’elle serait alors vide de sens, vide d’intérêt parce qu’elle n’aurait alors plus rien dans sa vie ? Ou est-ce qu’elle serait devenue aussi pourrie que le Mangemort à côté d’elle, qui l’avait trop souvent dévisagée ? Pour le moment, ça n’avait aucun intérêt. Longuement, elle observa le papier qu’elle venait de lui donner, fourrant presque automatiquement son carnet dans sa poche. Passant une main dans ses cheveux, Sage se leva d’un bond, glissant en quelques pas à travers la pièce : elle n’allait pas rester pour voir ce qu’il allait faire des informations qu’elle lui avait donné, tout comme elle n’avait pas spécialement envie de l’aider plus avant. Elle voulait partir, juste partir. Au moins, les choses s’étaient passées bien plus aisément qu’elle l’aurait pensé : elle qui s’était attendue à devoir se livrer à un duel à la baguette, Lysander s’était avéré plus coopératif qu’elle ne l’aurait cru. A ses remerciements, elle arqua d’ailleurs un sourcil légèrement perplexe, avant d’avoir un léger sourire ironique au coin des lèvres, toisant un instant son interlocuteur. « Tu me remercies de trahir mon propre camp, Barrowman ? » Sa voix dénotait malgré elle, d’une certaine amertume, elle s’humecta les lèvres en croisant les bras sur sa poitrine. « Il vaudrait mieux ne pas répondre à ça. » Trahir l’Ordre n’était pas un problème en soit, tout simplement parce que celui-ci était plein de pourris : quand bien même, elle aurait presque préféré donner une liste de noms à Lysander plutôt qu’un camp plein de gens innocents. « Fais-moi une faveur. Contrôle tes hommes, je veux pas trop de morts sur ma conscience. » L’idée était plus ironique qu’autre chose, mais elle fit malgré tout comprendre qu’elle était un tant soit peu sérieuse ; les nés-moldus n’avaient que peu de choses à voir avec la guerre et les combats incessants qui se jouaient à travers le pays. Lysander en avait peut-être conscience, lui également. « Tu l’as dit toi-même, ton job craint. » Elle souffla légèrement, avant de hausser les épaules. « Autre chose à ajouter, avant de mettre fin à notre si bonne entente ? » Une trêve pareille avec un Mangemort était un fait bien rare, et éphémère, probablement, puisque leurs loyautés (aussi limitée soit-elle) restaient vouées à des causes opposées.

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Sage and Lysander

-----------♪-----------♫-----------♪-----------La réunion à laquelle il avait participé avait été longue et ennuyeuse, il avait fallu un certain pour que leur prisonnier ne se décide à parler et quand il l’avait enfin fait, il ne leur avait pas apporté de réponses particulièrement prometteuses. La soirée aurait pu être des plus inutiles, mais la venue de Sage avait changé bien des choses. Il s’était attendu à ce que ça rende la soirée encore plus chiante, à quoi de bagarre et d’insultes fusant dans tous les sens, mais au lieu de cela, ils avaient négociés et aux yeux de Lysander, les négociations s’avéraient des plus efficaces. La discussion autour l’était peut-être un peu moins. Même s’il ne pu s’empêcher de sourire à la réplique de la jeune femme, alors qu’elle semblait se rendre compte que tôt ou tard elle pourrait se qualifier de meurtrière. Il en fallait peu dans cette guerre pour le devenir. Dans les deux camps on comptait les morts, les membres de l’ordre n’étaient pas complètement innocents, même si bien évidement, il serait idiot de la part de Lysander de nier que les mangemorts étaient bien plus mauvais, peut-être juste moins hypocrites que les membres de l’ordre, eux, au moins, ils assumaient parfaitement leurs actions et ne prétendaient pas être blanc comme neige alors même qu’ils ne l’étaient pas. A la question de la sorcière il haussa les épaules, c’était plutôt une bonne chose pour lui qu’elle ait trahit les siens alors oui, il l’a remerciait pour ça. « Je ferais de mon mieux pour limiter les dégâts. Mon job craint, c’est un fait. Il craint encore plus quand les gens résistent. » Il n’aurait besoin de tuer personne si personne ne résistait, mais à croire que beaucoup d’entre eux préférait mourir plutôt que d’être enfermé. C’était idiot, surtout s’ils étaient persuadés que cette guerre prendrait fin, enfin il ne cherchait plus à les comprendre. Enfoncé contre le dossier de sa chaise, le mangemort accorda un sourire à son interlocutrice. « Je ne sais pas. Tu vois autre chose toi ? » Il avait ce qu’il voulait, elle avait ce qu’elle voulait, peut-être qu’il était temps de se quitter. Ainsi ils se diraient au revoir sur de bonnes bases, ça n’avait pas été le cas la fois précédente.

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Au combien il lui était avantageux ce soir, cet accord avec Lysander finirait sûrement par remonter à la conscience de Sage pour la hanter. Un jour ou l’autre et ce, pour le restant de ses jours sans doute. Ceux-ci devaient cependant être hautement comptés à l’heure actuelle, suspendus à une guerre dont elle n’était qu’un pion parmi tant d’autres. Quelle triste ironie du sort en somme : une vie sans sens, du moins, assez pour qu’elle n’hésite pas à parier dessus comme elle le faisait. Cette guerre l’avait déjà changée, métamorphosée pour ainsi dire en une créature plus amère et acerbe qu’elle n’aurait jamais pensé l’être : personne n’oserait croire à l’heure actuelle que, fut un temps, Sage Blackheart avait été une insouciante et souriante élève de Poudlard. Serdaigle finalement, était une maison qui lui ressemblait bien, quand bien même elle avait parfois envié ceux qui avaient fini à Gryffondor : elle; elle n’était visiblement pas assez loyale pour aller chez les rouge et or, pas assez courageuse pour affronter l’ennemi avec un tant soit peu de dignité. Et elle n’oublierait jamais ce soir-là, où elle avait conclu un pacte avec un des démons du diable ; c’était le prix qu’elle était prête à payer pour son choix. Ce n’était pas comme si elle avait déjà bien des choses sur la conscience qui lui pesaient. Qui finiraient tôt ou tard par la tuer : cette croix qu’elle avait sur l’épaule l’avait déjà changée plus que quelque autre épreuve que ce soit. Et ce n’était pas important dans un contexte pareil, hormis pour tirer son épingle du jeu, même si elle tentait vainement de rattraper les dégâts. Les paroles du sorcier ne la rassurèrent qu’à peine (elle ne méritait pas de l’être de toute manière) et c’est un vague sourire contrit qu’elle eut à cette idée. « Merci Barrowman. » Ajouta-t-elle cependant, le ton neutre comme dans un commun accord. Des gens mourraient forcément, d’autres souffriraient plus qu’ils n’avaient jamais souffert, d’autres seraient blessés. Et les plus malchanceux, comme elle, y perdraient tout ce à quoi ils tenaient. Elle s’était levée, et ses pas la menèrent à l’entrée de la grande pièce, là où Lysander s’était lui-même tenu quelques instants plus tôt. Mais lui était toujours assis à sa place, visiblement enclin à mettre fin à leur tête à tête également ; il n’obtiendrait rien d’autre d’elle, et elle non plus. Tous les deux le savaient, et ils n’étaient que peu enclins à se remettre en question l’un, l’autre. Barrowman ne l’avait pas plus interrogée sur les raisons de sa petite vendetta, elle abandonna bien vite l’idée de lui rappeler incessamment la nature détestable de son job de larbin à Voldemort. « Normalement, je demanderais à un gentleman de me raccompagner jusqu’à la porte. » Releva-t-elle dans un léger sourire, avant d’esquisser quelques mouvements pour disparaître. Elle se stoppa cependant avant d’avoir fait un pas, plongeant une main dans sa poche, en tirant la baguette qu’elle avait prise au Mangemort qu’elle avait défiguré pour avoir ce qu’elle voulait. Patiemment, comme pesant son geste, elle la fit tomber au sol, avant de l’écraser d’un geste vif du pied, la brisant en deux comme elle l’aurait fait avec une simple branche : si Lysander s’occupait de ce traître de toute manière, il n’aurait aucune utilité de sa baguette. « Ce type... tu devrais le laisser en vie. Il ne fera rien et si tu sais qu’il t’a trahi, ça risque d’amener les gens à se poser des questions. Généralement, je n’ai aucun remord à m’attaquer aux beaux garçons également. » Hors il ressortait de leur duel sans aucune trace, et elle non plus d’ailleurs : ce qui ne serait pas crédible s’ils avaient dû se battre à la baguette plutôt que de trouver un accord. Mieux valait étouffer cette affaire dans l’oeuf, tout oublier, tout effacer. Elle enfonça finalement sa main dans sa poche, trouvant à nouveau le regard du Mangemort avant de s’engager vers la porte. Il était temps de revenir dans le monde réel.

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Sage and Lysander

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Sage et Lysander étaient deux traitres qui s’étaient bien trouvés. Rien n’avait laissé présager quand elle était entrée dans cette maison, que les choses se finiraient ainsi. Au contraire, quand il l’avait vue, il avait pensé que ça finirait en duel, comme ça avait été le cas la dernière fois qu’ils s’étaient croisés. Ils avaient gardé leur baguette pointé sur l’autre pendant de nombreuses minutes et pourtant aucun d’eux n’avaient prononcé le moindre sortilège. Une rencontre inattendue venant d’un mangemort et d’une personne appartenant à l’ordre du phénix. Ces deux camps n’avaient de cesse de se déchirer habituellement. C’était l’ordre naturel des choses, c’était comme ça que fonctionnait la guerre. Pourtant, eux deux, ils étaient peut-être quelque peu différent des autres. Ils voyaient au delà de la guerre, égoïstement sans doute, ils cherchaient à servir leurs propres intérêts et c’était ce qui les avait poussés à ranger leurs baguettes pour négocier bien gentiment, trahir les leurs, plus ou moins sans remords, éviter les conflits ça avait du bon des fois. Pour eux en tous cas. Ce serait beaucoup moins le cas pour leurs camarades respectifs, ceux qui paieraient les conséquences de cet accord qu’ils venaient de passer. Ceux à qui Lysander ne pensait absolument pas. Sage un peu plus, à en juger sa demande. Il y avait répondu comme il le pouvait, ne pouvant promettre qu’il n’y aurait pas de morts. Il lui adressa un léger sourire alors qu’elle le remercié. Bien vite elle avait commencé à s’éloigner, désirant sans doute quitter cette vieille maison repère de mangemorts. Il se leva finalement pour la rejoindre. « Mille excuses très chère. J’ai déjà pas bien l’habitude de négocier avec mes ennemis, alors les raccompagner jusqu’à la sortie, forcément, ce n’est pas quelque chose que je pense à faire. Pardonne-moi le manque de galanterie. » Elle avait trouvé la porte toute seule la première fois, elle ne devrait pas avoir besoin de lui pour la trouver à nouveau. Il l’avait pourtant suivie, l’observant alors qu’elle brisait en deux la baguette du sorcier qui l’avait mené jusque là. « Je verrais bien ce que j’en ferais. Notre entrevue n’ayant pas été des plus déplaisantes, j’aurais peut-être l’âme clémente. » Il haussa les épaules. Il n’en savait encore rien. Il verrait bien quand il serait en face de ce type. Peut-être pourra-t-il l’épargner justement parce qu’entre traitres ils étaient censés se comprendre. Il suivit la sorcière jusqu’à la porte, y plaquant sa main pour que cette dernière ne s’ouvre pas. « Notre entrevue pourrait même être encore plus plaisante tu sais. » Un sourcil arqué, un large sourire sur les lèvres, le mangemort observa la jeune femme de la tête aux pieds, de cette façon qui en disait long sur le sous-entendu à peine dissimulé dans ses paroles.

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Les entretiens avec des Mangemorts n’avaient pas grand chose de cordial, si on s’accordait aux souvenirs que la jeune femme gardait de ses derniers face à face avec ceux-ci : il n’y avait qu’à penser à ce qui l’avait amenée ici, d’ailleurs. Elle n’avait pas gentiment obtenu la baguette de son adversaire en demandant simplement, le sourire au bord des lèvres : dans ce monde-là, fait de noir et de blanc, Lysander et Sage avaient la lourde tâche de représenter deux teintes de gris ; la guerre exigeait des sacrifices, des changements que ce soit en chaque personne ou dans la société tout simplement. Et à cet instant précis, alors qu’elle observait son interlocuteur dans le blanc des yeux, la sorcière ne regrettait pas le choix qu’elle avait fait. Au moins, elle sortait indemne (et vivante, ce qui n’était pas négligeable) de leur entrevue, avec une bonne liste de noms avec laquelle poursuivre ses desseins à elle. A cela, donner quelques unes des informations qu’elle détenait au sujet de l’Ordre s’avérait simplement être un petit accord tacite, un poids pour faire pencher la balance en sa faveur. Elle n’avait plus qu’à partir à présent : elle ne voulait pas faillir sous les yeux du Mangemort qui lui faisait face, que ce soit pour être gagnée par les remords ou quelque doute que ce soit sur l’honnêteté (notion complexe, quand même) de Lysander Barrowman. Dès qu’elle arriverait chez elle, comme souvent déjà, elle sortirait ce petit carnet de sa poche pour l’inspecter attentivement, fouiller dans toute la paperasse de son père pour trouver ce qui pouvait lui être intéressant. Tôt ou tard, elle trouverait celui qui avait tué son père, et si ce n’était pas grâce à l’aide raisonnée de Lysander, ce serait grâce aux informations arrachées à un autre Mangemort. Dans un vague sourire, elle le suivit alors qu’il la raccompagnait jusqu’à la porte : si elle n’avait fait que souligner l’idée avec une ironie palpable, elle fut malgré tout surprise de le voir agir ainsi. Elle qui aurait cru qu’il serait bien content de la voir disparaître en une fraction de seconde, sans avoir à s’éloigner plus loin de ses précieux papiers : maintenant qu’ils avaient réglé leurs comptes, ils pouvaient parfaitement bien revenir à leurs bonnes vieilles habitudes. Détestables habitudes de traitres, probablement - mais l’humeur changeante du Mangemort la rappela à l’ordre, alors qu’il posait le plat de sa main sur la porte, bloquant la sortie. A côté de lui, Sage eut le réflexe vivace de reculer d’un pas ; la méfiance devait toujours être de mise quand il s’agissait de partager quelque moment que ce soit avec un Mangemort. Il pouvait très bien décider de la tuer finalement ou alors... Elle arqua un sourcil suspicieux à ses paroles, se voyant inspectée de la tête aux pieds avant de lâcher un léger rire, plus ironique qu’autre chose. « Je ne savais pas que tu comptais faire en sorte que cette entrevue soit plaisante. » Calme et pacifiste, bien entendu - mais plaisante ne serait certainement pas le mot que Sage emploierait - tout venait avec un prix, elle avait vendu les siens pour avoir eu ce qu’elle voulait et plus vite elle l’oublierait, mieux elle se porterait. Collant son dos contre le mur tout près de la porte, la sorcière se livra malgré tout à la même inspection dont elle avait été victime quelques instants plus tôt, sans se départir de son assurance, fichant son regard sombre dans celui de son adversaire - allié d’un soir. « On dirait bien que tu ne doutes de rien, en tout cas. » Elle se pencha légèrement, un sourire mutin au bord des lèvres tandis qu’elle n’avait pas lâché son regard - elle ne savait définitivement pas où elle allait ce soir, vers quelles voies sinueuses elle s’engageait - ils s’engageaient tous les deux, mais en guerre, tout était compliqué.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Quand il y repensait, Lysander devait bien avouer que ce genre de rencontre c’était une grande première. D’habitude, le seul moyen d’obtenir quelque chose de la part des membres de l’ordre, c’était d’user de force. Le contraire était sans doute vrai à en juger la façon dont Sage avait appris l’existence de cette planque. C’était la guerre, certainement pas le moment idéal pour discuter poliment autour d’une table avec ses adversaires. Tout se faisait dans le sang et la terreur, c’était ainsi que ça fonctionnait en temps de guerre. C’était comme ça qu’il voyait les choses fonctionner depuis le début de cette guerre. Pourtant, ce soir avec Sage, ça avait été différent. Les choses s’étaient bien passées entre eux deux, personne n’était mort, personne n’était blessé. Ils n’étaient plus que des traitres mais au moins, ils avaient sauvé leur peau et servit leurs propres intérêts. Un accord entre qui les arrangeaient tous les deux. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Lysander préférait tout autant éviter les conflits. Ce n’était pas le cas des mangemorts les plus fous et sans doute que ce serait ceux-là les premiers à connaitre la mort, parce qu’ils sous-estimaient peut-être un peu trop leurs adversaires. Il n’avait pas sous-estimé Sage, il savait qu’elle pouvait être dangereuse, ainsi il pouvait presque qualifier leur rencontre de plaisante, au moins en comparaison à ce qu’il avait imaginé en la voyant débarquer de nulle part. « Ça aurait facilement pu être bien pire. » Il haussa les épaules, un sourire gravé sur les lèvres. Il suivit la jeune femme des yeux alors qu’elle était partie s’adosser au mur quelques pas plus loin. « En effet. » Ne douter de rien et certainement pas de lui, c’était Lysander dans toute sa splendeur ça. « Et puis, comme je ne me suis pas pris de claque alors je doute encore moins. » D’un pas lent il se rapprocha de la sorcière, s’arrêtant juste en face d’elle. « Est-ce que j’ai tort ? » Il pouvait toujours se tromper et si l’envie la prenait de sortir sa baguette pour lui coller une raclée elle pouvait encore le faire, mais il espérait qu’elle n’en viendrait pas là. Il préférait encore la claque.

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Généralement, Sage était plutôt le genre de femme à être furtive et impartiale : elle préférait ne pas se retourner sur les actes peu recommandables qu’elle commettait pour avoir ce qu’elle voulait. Si déjà, parfois, torturer des êtres humains (aussi Mangemorts soient-ils) pour obtenir des informations, retourner sa veste et trahir les siens était encore plus détestable. Plaisant ne serait donc pas l’appellation que son esprit accrocherait à leur face à face – un accord de principe n’avait rien de plaisant. C’était simplement… la déchéance suprême du peu d’âme qu’ils pouvaient encore avoir. Pouvaient-ils seulement tomber plus bas ? Barrowman la surprit presque, lorsqu’elle saisit les larges sous-entendus qu’il lançait à son attention ; visiblement, il préférait tenter l’impulsif démon qu’elle était, lui bloquant la sortie à ses risques et périls plutôt que de lancer une potentielle chance de… De rien du tout. Peu à peu la guerre avait étouffé la jeune femme idéaliste qu’avait été Sage, mais s’il y avait bien eu une chose qu’elle n’avait jamais vendu au plus offrant, c’était bien sa dignité. Dignité ou orgueil, ou quoique ce soit d’autre sur quoi Lysander ne mettrait jamais la main ; s’escrimait-elle en tout cas à le penser, alors que le regard impérieux du Mangemort se faisait presque oppressant pour elle ; elle pouvait toujours se grimer d’une assurance sans faille lorsqu’il s’agissait de trahir l’Ordre, pour ce qui était du reste, la fragile sorcière avait trop souvent pour réflexe de revenir au grand galop, rougir quelque peu le bord de ses joues, baigner d’hésitation tout son être. Elle n’était pour ainsi dire, pas habituée à ce genre de préoccupations, encore moins avec un ennemi. Adversaire. Allié. Elle ne savait plus où il était lui, dans son esprit, alors qu’elle trouvait son regard : il était là, face à elle, la mettant sans doute face à tout ce qu’elle était. Tout ce qu’elle devait être. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, elle tentait vainement de calmer son souffle, le sang battant à ses tempes ; il était si proche, si lointain à la fois et pourtant, son regard la transperçait littéralement. « Bien entendu que tu as tort. » Répondit-elle presque du tac-au-tac. Ce n’était certainement pas la bonne marche à suivre face à un être tel que Lysander, de se fracturer peu à peu sous son regard. Elle tenta alors de trouver ses yeux clairs, y plongeant ses iris sombres pour y puiser assez d’orgueil pour se redresser légèrement, se décoller du mur. Se rapprocher. Maintenant il était proche, si proche que le regard de la sorcière s’accrocha à la sculpture de sa mâchoire, au coin de ses lèvres qu’elle lorgna longuement, comme si elle cherchait à en trouver les défauts. Ou à les brûler d’un regard. « Tu sais, une femme est beaucoup plus intéressée quand c’est… plus subtile. » Du fond de sa gorge, sa voix s’était faite suave, comme une légère caresse quoique incisive contre la peau du sorcier. Elle trouva à nouveau son regard, le jaugeant un instant – elle savait bien qu’il ne faisait pas dans la subtilité, lui – mais il avait pourtant ce quelque chose, de déroutant, brûlant, piquant qui la rendait si présomptueuse. Si faillible à la fois.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Depuis qu’il avait rompu avec Lullaby, depuis qu’il l’avait mise à la porte sans la moindre raison logique, Lysander avait sans doute perdu tout ce qui avait pu faire de lui un homme romantique et attentif avec les femmes. Il l’avait été, à une époque qui lui semblait bien lointaine, il avait su être un homme bien, avec Lullaby. Elle était la seule qu’il avait aimé, la seule qu’il aimait encore aujourd’hui, même s’il ne l’admettait pas, même s’il ne voulait même pas y penser, prétendant prétendre qu’il l’a détestait de tout son être parce qu’elle ne faisait que lui renvoyé l’image de l’homme qu’il avait été. Un homme bien, mais incroyablement faible. Il ne cherchait pas à être juste un homme bien, il voulait plus que ça. Sa bonté, il l’avait laissé derrière lui, avec tout un tas de chose, uniquement pour la gloire et la réussite. Alors non, il n’allait sans doute pas se montrer soudainement romantique ou galant avec Sage. Il n’en avait pas l’habitude. Elle n’était pas la première à qui il faisait de tels sous-entendu, elle se serait sans doute pas la dernière. Il n’avait pas l’intention de la draguer et encore moins de l’inviter au restaurant. Ce n’était qu’occasionnel, une relation d’un soir dont ils ne se souviendraient peut-être pas dans quelques années, pas un engagement, certainement pas ça. Une histoire qui ne méritait pas, d’après lui qu’il fasse preuve de plus de subtilité. « J’ai la mauvaise habitude d’être un peu trop direct parfois. » Il lui sourit à nouveau, son regard plongé dans le sien alors qu’il haussait les épaules. « Je n’ai pas souvenir que ça m’ait un jour porté préjudice. » Délicatement, il déposa sa main sur sa joue, avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Elle avait encore l’occasion d’accompagner ce baiser par une claque, sans doute qu’il ne méritait pas mieux, ils étaient censés être ennemis après tout.

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Les joutes verbales semblaient être les seules défenses qu’il leur restait : à eux, les traites à leurs propres camps qui se retrouvaient à se perdre dans le regard l’un de l’autre. En d’autres temps (désormais presque immémoriaux), la Sage qu’elle avait été aurait fui plus vite qu’elle ne serait arrivée ici (elle n’aurait de toute manière jamais eu l’audace de se rendre dans un lieu pareil seule) ; accrochée au désastreux souvenir de ce qu’elle avait pu connaître avec Evander. Aussi éphémère et mort était-ce à l’heure actuelle, tué dans l’œuf par cette guerre. Ou quoique ce soit d’autre. Cette Sage-là aurait été trop faible pour survivre au milieu de cette guerre – elle serait aujourd’hui en train de pourrir dans un coin de nature, ou six pieds sous terre à bouffer les pissenlits par la racine. Au moins ici était-elle encore vivante, assez orgueilleuse et fière pour regarder ses péchés, droit dans les yeux. Barrowman ce soir, était un de ses péchés, le fruit défendu, le démon qu’elle garderait soigneusement caché dans ses placards – ou alors le faux pas au milieu du chaos. C’était presque excusable, n’est-ce pas ? Si ça lui permettait d’avoir le meurtrier de son père mort, elle n’en avait cure du jugement des autres, du jugement de Lysander lui-même qui, finalement, ne s’avérait pas préférable ou plus loyal qu’elle. Il était même pire, tel un serpent glissant sous sa peau, froid à lui en arracher un léger frisson, qu’elle masqua sous ses doigts, alors qu’il avait déposé une main sur sa joue. Arquant un sourcil, elle tenta de garder encore assez de contenance pour répondre, quand bien même tout son esprit était saisi d’une frénésie de pensées toutes plus contradictoires les unes que les autres. Elle n’avait de compte à rendre à personne. Si ce n’est elle-même. Et cette histoire s’oublierait aussi vite que… Le reste. « Tu peux toujours te prendre une claque, qui te contredirait sûrement. » Son ton avait légèrement baissé, alors qu’il était assez près d’elle pour saisir tous les murmures qui pourraient passer ses lèvres ; mais elle n’avait en rien perdu de cette assurance qu’elle s’escrimait à conserver. Il ne laissait pas place à l’hésitation de toute manière. Elle non plus, alors qu’il collait ses lèvres aux siennes, la destituant de ses derniers potentiels remords, la Sage qui s’outrait de tels usages avait sans doute disparu depuis bien longtemps. Et celle d’aujourd’hui n’avait pas reculé d’un quelconque pas, s’était même intelligemment glissée droit dans ces filets ; ils étaient sûrement deux chasseurs, qui s’étaient déjà mis le grappin dessus au moment de conclure leur pacte de traîtres, un pas en avant, un pas en arrière, quelle importance ? C’est une main ferme et assurée qu’elle glissa dans la nuque du sorcier, l’attirant plus encore contre elle, comme pour rendre leur baiser plus brûlant encore ; tandis que déjà, ses doigts glissaient dans sa gorge, contre sa clavicule pour froisser le tissu léger de sa chemise. Ce n’est qu’à peine d’ailleurs, qu’elle lâcha ses lèvres pour prendre le temps de respirer, mordillant son inférieure dans un souffle, comme pour le punir d’avoir dépassé cette limite, invisible et ténue à présent, entre eux et le peu de conscience qui pouvait leur rester.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Si on lui avait dit que la soirée finirait d’une telle façon, là avec Sage, dans une position qui était en tous points différente de celle dans laquelle ils s’étaient retrouvés lors de leur dernière rencontre, Lysander aurait sans doute bien rigolé. Ça aurait du être impossible. Elle était une sorcière de l’ordre, il était un mangemort, ils n’avaient aucun atomes crochus, ils auraient du être tels deux même pôles d’un aimant, constamment à se repousser. Pourtant ce n’était pas le cas, sûrement qu’ils avaient bien plus en commun qu’ils n’auraient pu le croire avant cette soirée. Ils étaient deux traitres, deux imbéciles qui, plus le temps passait, finissaient par penser à eux-mêmes plutôt qu’à cette guerre dans laquelle ils avaient choisis de se plonger, bien des mois plus tôt. Aux yeux de Lysander, il n’y avait aucun mal à tirer profit d’une situation. C’était ce qu’il faisait depuis longtemps déjà, peut-être depuis la minute même où il avait pris la décision de rejoindre l’armée du seigneur des ténèbres. Si Lullaby lui avait souvent répété qu’il n’était que le toutou du mage noir, elle avait peut-être fait une erreur de jugement quelque part. Il était définitivement un traitre, pas un animal bien docile, ce pacte avec Sage en était la preuve, ce rapprochement avec elle en était une également. Mais ça n’avait pas d’importance, personne ne saurait qu’il avait vendu quelques un de ses alliés pour un camp de survivants, personne ne saurait que Sage avait vendu les siens pour une liste de noms et personne ne saurait qu’à présent ils étaient sur le point de franchir une limite qui aurait pourtant du s’imposer à eux. « Alors vas-y, claque moi si c’est ce que tu veux. » Il pouvait promettre que si elle décidait de le claquer, il n’aurait aucune raison d’insister, il la laisserait partir tout simplement, si c’était ce qu’elle voulait. Pourtant, alors qu’il avait saisi ses lèvres, il ne sentit pas l’ombre d’une claque arriver, bien au contraire. Rapidement, il l’a plaqua contre le mur qu’elle avait quitté quelques minutes plus tôt, s’emparant à nouveau de ses lèvres laissant ses mains glisser jusqu’à ses hanches. Ils s’étaient probablement trop rapprochés pour qu’il puisse avoir envie de faire marche arrière à présent. Finalement, une légère trêve avec l’ennemie pouvait avoir des aspects bien plus positifs que la trahison de son propre camp.

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Il y avait parfois des choses qui s’imposaient avec la guerre. Et des choses qui s’enterreraient avec celle-ci, dans un carcan de secrets et de non-dits ; d’autres choses qui s’oublieraient tout simplement, avec le temps passant. Sage portait encore avec elle l’illusion de pouvoir oublier bien des choses avec les jours qui passeraient, les mois, les années – elle pensait pouvoir un jour regarder Evander sans sentir tous ses ressentiments, ses souvenirs lui remonter droit devant les yeux. Un jour. Jamais sans doute. Pourtant, sans cette illusion, sans doute aurait-elle déjà cherché à le fuir à toute jambe, sans se retourner. C’aurait été mieux ainsi pour elle, de laisser gagner la haine qu’elle avait pour sa décision stupide sur l’attachement qu’elle avait eu pour lui un jour ; elle en était incapable pourtant, quand bien même elle était passée de la jeune fille niaise et idéaliste, à la jeune femme revancharde et impitoyable. Ce n’était qu’une apparence, qui parfois, avait tout simplement le réflexe déplaisant de se fracturer comme glace au soleil : aujourd’hui il semblait presque que là, si près d’elle, les yeux de Lysander la toisant étaient les rayons puissants du soleil, tandis que son visage à elle, son air téméraire s’évanouissant peu à peu, était la glace d’un iceberg qui se brisait peu à peu. Et peut-être était-ce sauver les apparences d’une bien piètre façon, que se lancer dans ce jeu imprévisible qui les happait tous les deux ; Lysander était un ennemi, un Mangemort et il n’y avait pas besoin de chercher très loin pour saisir toutes les pensées que Sage avait pu avoir à son égard. Certainement pas des songes qui impliquaient le rapprochement subtil qu’ils connaissaient, là, maintenant : elle se serait surtout vue lui arracher les yeux et les lui faire manger plutôt que lui laisser la moindre chance de poser ses lèvres sur les siennes ; elle ne s’était jamais vue vendre l’Ordre du Phénix sur un plateau d’argent, non plus, estimant sa fierté à plus que ça. Mais finalement, le temps passant - le meurtrier de son père continuant de respirer cet air, vivre sur cette planète - elle s’abaissait à des extrêmes qu’elle n’aurait jamais cru franchir jusque-là. Et mieux valait ne pas penser, ne pas réfléchir, alors que ses sens prenaient le dessus, chaque frisson électrique de son corps guidant ses gestes : elle avait déjà glissé une main contre son torse, en soulignant les muscles au travers sa chemise (il était musclé oui, ce qui faisait de lui indéniablement un ennemi de taille généralement), ses lèvres répondant à l’appel des siennes comme dans un réflexe semblable à celui de simplement respirer. Le dos de la sorcière rencontra le mur juste derrière elle, elle lâcha à peine un souffle tout contre les lèvres de son amant avant de se perdre dans un nouveau baiser, sa main ayant remonté son chemin jusqu’à sa mâchoire, qu’elle caressa d’un geste presque fébrile. Chaque face à face avec un Mangemort faisait vibrer en elle une adrénaline plus piquante que jamais, donnait un sens à sa vie, à sa survie dans ce monde et ce soir, ses ongles charriant la peau de Lysander, tout ce qui se précipitait en elle la rendait plus vivante que jamais. Un semblant de tension qui cédait, une passion presque dérisoire agrémentée par un certain goût du risque à s’attarder ici, encore quelques temps, sous les mains puissantes du sorcier, enserrant ses hanches. Il y avait au fond d’elle toujours l’instinct qu’il pouvait à tout moment changer du tout au tout, ou alors la pousser plus loin encore, une certaine inquiétude, appréhension, fièvre. Coincée entre le mur et lui, elle avait relevé une de ses jambes contre son flanc, relâchant son baiser pour à nouveau reprendre sa respiration de plus en plus saccadée ; ses lèvres errèrent contre sa mâchoire, tandis qu’en quelques gestes précipités et méticuleux de ses doigts, elle avait défait sa chemise.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Ils n’étaient plus que deux sorciers insensés se livrant à une douce folie, une bêtise sans doute. Il n’en avait que faire lui, c’était peut-être une erreur sur son parcours, mais ça n’avait pas d’importance, ce n’était pas la première, ni la dernière. De puis c’était le genre d’erreur plutôt agréables, de celles qu’on ne regrette pas. Il n’avait rien à regretter, pas la culpabilité de tromper une petite amie, cette sensation l’avait quitté depuis longtemps déjà. Il n’avait pas de petite amie et Sage n’était pas la première femme dans les bras de laquelle le sorcier tachait d’oublier son passé avec Lullaby. En cet instant, la rouquine n’était plus qu’un lointain souvenir qui ne reviendrait pas à son esprit avant un long moment. Elle reviendrait, c’était sûr (même s’il n’en avait pas la moindre envie), mais pas pour le moment. Pas alors qu’il était agrippé aux lèvres de Sage, son corps si proche du sien comme si plus rien ne pouvait les séparer à présent au moins pendant les prochaines minutes à venir. Il avait senti sa chemise quitter ses épaules dans un léger frisson, provoqué par les doigts de la sorcière plutôt que par le froid que dans d’autres circonstances, il aurait été à même de ressentir. La vieille baraque dans laquelle ils étaient n’était pas forcément très bien chauffée, si ce n’est par un feu de cheminée dans la pièce voisine. Il laissa ses doigts remonter jusqu’aux épaules de la sorcière pour faire glisser la veste qu’elle portait avant de revenir poser ses mains sur ses hanches, les passant en dessous de son haut pour le remonter et rapidement l’envoyer plus loin sur le sol avant de venir l’embrasser dans le cou, peu préoccupé (pas du tout même), par l’idée d’y laisser une potentiel marque bien significative. Plus grand-chose n’avait d’importance en cet instant. Il n’y avait plus de guerre plus de clan, juste deux adultes parfaitement consentant profitant d’une trêve au milieu des combats qui faisaient rage.

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La décadence avait trop souvent entouré Sage, voilà maintenant qu’elle s’était glissée sous sa peau, comme un poison venimeux qui faisait fondre toutes ses volontés. En d’autres temps, jamais elle ne se serait prêtée à quelque conversation sympathique avec Lysander Barrowman ; elle y aurait préféré son orgueil, ou même tout simplement la mémoire de son père. Mémoire qu’elle devait piétiner depuis un long moment déjà, alors qu’elle blessait, torturait, trahissait pour obtenir ce qu’elle voulait. C’était la guerre, c’était bien différent des temps de paix ; et ce soir, avec Lysander, alors qu’elle le laissait poser ses mains sur ses hanches, qu’elle dévorait ses lèvres de baisers fiévreux, elle ne savait pas où ils en étaient : si c’était une guerre qui faisait rage entre eux, qui agitait leurs ressentiments jusqu’à tendre le fil du rasoir au maximum – ou si c’était un quelconque moyen de faire la paix. Si elle devait ne plus estimer un sorcier tel que celui-ci comme un ennemi capable de la tuer d’un coup de baguette, ce serait un sacré avantage en soit. Mais elle ne se voilait pas la face, la réalité l’avait bien trop souvent ramenée sur terre et d’ici quelques minutes, elle reviendrait prendre part dans ce monde : Sage partirait, Lysander poursuivrait ses activités détestables de Mangemort et une fois sur le champ de bataille, ils seraient à nouveau des ennemis. La guerre ne quittait que rarement l’esprit de la sorcière, et cette trêve avec Lysander signait presque une trêve avec ses songes eux-mêmes, et c’était sans le moindre remord qu’elle laissait ses doigts glisser contre la peau du sorcier, ses ongles charriant le contour de ses muscles avec une frénésie non masquée, sans pour autant laisser la moindre trace que ce soit. Depuis Evander, toutes ses aventures avec des hommes avaient été plus compliquées les unes que les autres, Sage avait surtout tendance à les fuir et à se fermer complètement à ce genre de possibilités – elle ne l’avait même pas vue venir avec Lysander, pourtant, on pouvait presque croire qu’ils avaient passé une bonne partie de leur temps à se chercher. Ils se trouvaient sans une once d’hésitation alors que Sage avait perdu une bonne partie de ses vêtements, frissonnant légèrement, plus sous les lèvres du sorcier ayant glissé dans le creux de son cou qu’à cause du froid. Là, contre Lysander, ses sens s’agitant à toute allure, elle n’avait certainement pas froid – elle aurait plus tendance à dire qu’elle se sentait fiévreuse, d’ailleurs. Un souffle glissa entre ses lèvres, avant qu’elle ne se mordille celles-ci pour se forcer au silence ; c’était déjà une entreprise difficile, alors qu’elle sentait la peau de son cou se faire plus réactive encore sous les baisers que lui octroyait le sorcier. Empressée à l’excès, Sage attrapa le visage de Lysander entre ses mains, libérant sa gorge avant de venir reprendre ses lèvres – habilement, d’un geste ferme, elle réussit à retourner la situation, collant le dos de son amant contre le mur, relâchant ses lèvres. Ils auraient sûrement dû s’arrêter quelques minutes plus tôt, avant que tout ne dégénère, mais Sage avait définitivement sombré dans ses excès ; reprenant son souffle, elle glissa dans le cou du sorcier, ne s’y attardant que très peu avant de laisser ses lèvres esquisser un long et patient trajet le long de son torse, dessiner les contours de ses muscles. Et elle avait à peine remonté celles-ci contre sa clavicule que déjà, sa main s’afférait à défaire le pantalon du sorcier. Elle ne l’aimerait jamais, ce désir entre eux n’était que celui de deux adversaires s’étant longuement cherchés, chutant devant l’appel lascif de leurs sens – pourtant, elle aurait presque pu vouloir que cette trêve à la guerre ne s’arrête jamais ; la réalité serait tôt ou tard, plus rude que tout.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Contrairement à ce qu’on aurait facilement pu croire à l’heure actuelle, Lysander avait été à une époque un homme droit et honorable. S’il avait fait ses études à Gryffondor, ce n’était pas pour rien, pas juste une erreur de la part du choixpeau magique. Ce dernier avait vu le sorcier qu’il avait été à cette époque, ignorant sans doute cette faille fragile, ancrée dans son esprit qui n’avait cessé de menacer de le faire sombrer dans la folie. Elle avait toujours était là, cette faiblesse d’esprit qui un jour l’avait poussé à tout quitter pour rejoindre les mangemorts. Tout quitter, même Lullaby, elle qui avait toujours été la seule femme qu’il avait aimé et ce durant de longues années, depuis Poudlard jusqu’à aujourd’hui encore même s’il continuait de le nier avec toujours plus d’acharnement. Il n’y avait toujours eu qu’elle sans sa vie et jamais avant leur rupture il n’aurait pu envisager de se retrouver dans une telle position avec une autre femme. Il avait été un homme fidèle et droit jusqu’à ce moment où il avait décidé d’emprunter une voie qui n’aurait pas du être la sienne. Au départ, il n’y avait eu que Lullaby. Maintenant, Sage n’était pas la première depuis la rouquine. Il n’était pas du genre à faire les comptes de ses conquêtes, mais il fallait bien avouer que depuis quelques années, le nombre avait considérablement augmenté. Mais il n’y avait rien d’autre que des histoires dépourvues de sentiments, des histoires s’évanouissant bien vite. La place dans son cœur était déjà prise, bien que ternie par les ténèbres qu’y s’y était installés. Ce soit avec Sage, ce n’était qu’une histoire de passage. Vite, trop vite surement, les choses redeviendraient ce qu’elles étaient censées être. Pour l’heure il préférait oublier tout le reste. Trop occupé à embrasser la sorcière, à laisser ses baiser glisser dans son cou, ses mains effleurer sa peau. Rapidement, leurs lèvres se rencontrèrent encore alors qu’il sentit les rôles s’inverser, alors que son dos se retrouva coller contre le mur. Sous les baiser de Sage, il sentit un sourire se dessiner sur ses lèvres. Sage ne manquait pas de fougue, c’était définitivement quelque chose qu’il appréciait chez elle. Il sentit le plaisir d’un feu ardent brulant en lui alors que les baisers de la jeune femme déviaient jusqu’à son torse, ses mains s’occupant de défaire son pantalon tandis que lui il se débarrassait de son soutien gorge qui était définitivement de trop dans la situation actuelle, comme le reste de leurs vêtements à tous les deux d’ailleurs. Si bien que, rapidement, ses mains redescendirent le long de sa peau nue pour rejoindre sa tailler, défaire ce pantalon inutile, d’un geste transpirant l’impatience qui s’emparait de son corps alors que la chaleur de la pièce devenait presque insoutenable.

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Les secondes s’égrenaient presque trop vite, alors que le palpitant de Sage semblait chercher à s’écraser contre sa poitrine avec force : chaque parcelle de sa peau devenait sensible à l’air alentours, comme un amas de ressentiments qui n’avaient de cesse de la faire ardemment frissonner. C’était une certaine rage en elle, qui s’entrechoquait avec le désir qu’elle n’aurait jamais avoué, en d’autres temps. Pour lui, Lysander Barrowman. Pour cette petite piqure au bout de sa langue, cette amertume au creux de son cou, ce goût du risque qui rendait tout beaucoup plus réel, plus palpable : à tout moment, la situation pouvait dégénérer, virer d’un extrême à l’autre (quoique, à présent, ça s’avérait plus compliqué) et cette adrénaline pompant dans les veines de la jeune femme à chaque pulsation de son cœur, c’était comme si elle se sentait revivre. Sauvagement revivre, sans compter, sans calculer ; juste se sentir brusquement vivante, alors que des frissons la ravageaient littéralement, qu’un feu brûlait tout au creux de son ventre. Ça faisait bien longtemps déjà, que Sage avait laissé derrière elle ce genre de passions-là, s’accrochant sans cesse au souvenir d’Evander, de ses dernières paroles, de leur seul et unique baiser, qui ne trouverait jamais de suite. Lâchait-elle tout à présent ? Etait-ce un moyen de passer l’éponge et recommencer à zéro ? Quel était l’intérêt de s’interroger sur ce que cette nuit pourrait représenter, hm ? Rien, rien au final – Lysander était un Mangemort, et jamais cette histoire-là ne dépasserait le stade du délicieux faux pas, et c’était tant mieux ainsi, ils pouvaient au moins se permettre de vibrer sans retenue, sans se sentir coupable de quoique ce soit d’autre, qu’une folie éphémère. Sage ne réfléchissait d’ailleurs qu’à peine à chacun de ses actes, ses sens, son corps agissant pour elle dans de fiévreux réflexes fougueux – qui semblaient parfaitement convenir au Mangemort, alors que sous ses lèvres, elle sentait sa respiration se faire haletante, sa peau réagir avec délice et envie à ses baisers. Mais bien vite son dos retrouva le mur, alors qu’elle avait attiré le sorcier contre elle, ses deux mains encerclant son visage, se sustentant de ses lèvres encore et encore – en des gestes fébriles, elle avait senti bien de ses vêtements la quitter, s’agitant quelques peu pour se débarrasser de son pantalon, l’envoyant valser d’un mouvement du pied alors que ses mains, elles, s’afféraient à effeuiller l’autre protagoniste de cette entrevue brûlante. Elle relâchait à peine ses lèvres qu’un souffle se brisa au creux de sa gorge ; là, maintenant n’importaient que les vertigineuses sensations qui naissaient au creux de ses reins, à chaque fois qu’elle sentait ses lèvres glisser sur elle, à chaque fois qu’elle sentait ses mains caresser sa peau, à chaque fois qu’elle échappait à la lourde gravité du monde.

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Sage and Lysander

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Tout allait trop vite, ou pas assez, le sorcier n’aurait su dire, et, de toute évidence, il ne réfléchissait plus à la question, il ne réfléchissait plus tout court. Emporté par le simple désir charnel. Sa mains qui effleuraient la peau de la jeune femme, les siennes contre la sienne, les baisers qu’ils échangeaient avec fougue et imprudence et qui les poussaient petit à petit vers ce qu’on aurait facilement pu qualifier d’erreur ou de péché. Parce qu’ils n’étaient pas faits l’un pour l’autre, parce qu’ils auraient du – contrairement à ce que disait le célèbre proverbe – faire la guerre et non l’amour. Ils n’étaient rien l’un pour l’autres, des ennemis un jour, des alliés un autre et là, maintenant des amants d’un soir. Leur relation était insensée et pourtant il était bien trop tard pour faire marche arrière. Il n’en avait pas envie, pas plus qu’elle n’en avait l’air. Leurs vêtements les quittait peu à peu, rapidement alors qu’en cet instant, même s’ils étaient au beau milieu d’un effort particulièrement froid, ils n’étaient plus de la moindre utilité, bientôt, ils n’auraient plus rien sur le dos, ainsi, rapidement, il s’occupa de faire glisser le dernier vêtement qui lui restait, le long de ses cuisses, les caressant avec envie. Ses lèvres ne voulant plus lâcher celles de la sorcière. Il sentait la chaleur monter en lui, comme une flamme que plus rien ne pouvait éteindre et qui se rependait dans chaque recoin de ses veines. Ils n’auraient pas du être là tous les deux, tout comme ils n’auraient pas du conclure ce dangereux pacte qu’ils avaient conclus quelques instants plus tôt, trahissant les leurs comme ils trahissaient à présent leurs principes. Quoi que lui, il s’en fichait bien d’être en train d’embrasser les lèvres et de caresser la peau d’une femme appartenant à l’ordre du phénix, il avait sans doute déjà oublié qu’elle faisait parti de l’ordre en cet instant. Qu’elle, elle oublie qu’il était un mangemort ça restait plus compromis vu la marque des ténèbres qui ornait son bras, celui là même qui l’enserrait contre lui avec force.

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Elle ne savait pas ce qu’elle pouvait chercher à agir ainsi, quelles limites de son éthique elle repoussait irrémédiablement, alors qu’elle s’accrochait aux lèvres de Lysander comme si elle s’accrochait à un espoir quelconque de quoique ce soit de bien ressortant de ces guerres incessantes. Pourquoi donc avaient-ils ressenti le besoin d’en arriver là, la frivole envie de glisser sur les limites tendues de leurs deux camps, leurs deux égos qui, à un moment ou un autre, en prendraient un coup pour ce qu’ils faisaient. Celui de Sage en tout cas, alors qu’elle savait parfaitement au fond de ses entrailles qu’il avait tout pour être détestable, cet homme, et que tout en elle le détestait, d’ailleurs. Et paradoxalement, c’était peut-être ça qui faisait battre le coeur de la jeune femme si fort au fond de sa poitrine, l’adrénaline servie par ce faux pas, la hargne qui croissait peu à peu en elle, toujours plus forte - au moins, si elle se mettait à encore plus détester Barrowman rien que par orgueil, elle ne lui livrerait jamais plus d’informations dans un tacite accord comme ils l’avaient fait quelques instants plus tôt et ce, même s’il lui promettait de retrouver le meurtrier de son père. Ces erreurs qu’elle faisait ce soir, elle ne les répéterait pas deux fois, c’était ce que sa fierté lui imposerait, forcément. Et alors que la prise de ses doigts se faisait plus ferme au creux de la nuque du sorcier, alors que son autre main glissait avec bien trop peu de douceur jusqu’à son épaule, tout ses gestes fébriles confirmaient déjà cette vague impression amère - quand bien même elle s’escrimerait à effacer cet élément déplaisant de sa vie, elle n’y arriverait sans doute jamais, comme une tâche dans son passé, mais elle croyait ce soir pouvoir faire avec, vibrant du silencieux besoin de se raccrocher à ça, cette haine devenant passion pour ne pas sombrer. Au moins cela retardait l’échéance de l’arrivée de la conscience de Sage, la torturant dans tous les sens, même si, finalement, celle-ci n’en serait plus que vivace. Son dos collé contre le mur, elle le sentait plus présent que jamais, presque étouffant alors que l’air autour d’eux était devenu électrique et sans se départir de sa fougue, la jeune femme remonta une de ses jambes jusqu’à la taille du sorcier, peau contre peau, avant de se hisser dans ses bras, ses bras enserrant sa nuque alors qu’à nouveau, elle arrachait un baiser fougueux à ses lèvres. Sans réfléchir à nouveau, elle glissa à la gorge de Lysander, y traçant un chemin de sa bouche, son souffle brûlant s’écrasant contre sa peau, comme si elle aurait voulu le détruire rien que par la force de sa fougue, de sa rage imbibant ses gestes ; parce qu’il l’avait amenée là, à trahir son camp, à se trahir elle-même - était-ce vraiment lui au fond, le responsable ? C’était plus aisé de penser la chose ainsi.

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Sage and Lysander

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Ce soir, Sage comme Lysander avait franchis bien des limites qu’ils n’auraient pas du franchir. Ça n’avait pas d’importance. Pas aux yeux du mangemorts en tous cas. Il n’était de toute évidence pas d’une fidélité à couper le souffle. Il n’avait pas de conviction bien ancrée en lui, pas suffisamment pour regretter ce qu’il avait pas. Il s’en fichait d’avoir livré ses collègues à Sage. C’était même le cadet de ses soucis, rapidement, il aurait tout un camp de fugitifs et de membres de l’ordre du phénix pour l’aider à soulager sa conscience alors il n’avait absolument rien à regretter, bien au contraire. On lui demandait de capturer les traitres, les membres de l’ordre et les fugitifs, mais jamais on ne lui avait indiquer comment il devait s’y prendre alors, selon lui, tous les moyens étaient bon pour parvenir à ses fins. Cet accord qu’il avait eu avec Sage, lui il ne le regretterait pas. Il ne pouvait pas en dire autant pour Sage, sans doute qu’elle le détesterait d’avantage après ça. Cependant, elle pourrait lui en vouloir autant qu’elle le voulait, lui reprocher tout ce qu’elle voulait, ça ne changerait rien au fait qu’il ne l’avait pas forcée à accepter ce marché, tout comme il ne l’avait pas forcé à succomber à ses baisers pour finir dans ses bras. C’étaient ses propres choix qui l’avait menée à lui livrer ses camardes, tout comme c’étaient ses propres choix qui l’avait conduite à se retrouver dos contre le mur, nue, si proche de lui. Un instant que lui, il ne regretterait sûrement pas. Rapidement il avait glissé ses mains sous les cuisses de la jeune femme alors qu’elle s’était hissée dans ses bras, laissant ses ongles s’enfoncer légèrement dans sa peau alors que ses baisers et son souffle contre sa peau ne faisaient que faire bouillonner d’avantage son sang en lui, délivrant dans son corps toutes ses hormones qui faisaient battre son cœur à vive allure, alors qu’il sentait l’envie s’emparer encore plus de lui, alors que ses muscles ne cessaient de se crisper. Pour lui, ce n’était pas une erreur qu’ils étaient en train de commettre, juste une aventure qui ne connaitrait pas de lendemain et que lui, il oublierait sans doute bien rapidement, probablement dans les bras d’une autre. Comme si se perdre ainsi dans les charmes d’une femme pouvait vraiment l’aider à oublier la seule qui comptait encore à ses yeux.

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Contrairement à ce que beaucoup de personnes pouvaient penser, Sage était d’une logique implacable, un personnage si facile à sonder qu’elle pourrait aisément être déstabilisée en un clin d’œil – peut-être que ce soir, Lysander Barrowman l’avait assez déstabilisée pour qu’elle perde littéralement les pédales, glissant avec lui sur le périlleux chemin de l’imprévu. Si elle était là, c’était bien parce qu’elle ne parvenait pas à lâcher prise, que ce soit vis-à-vis de la mort de son père (ce qu’elle trouvait on ne peut plus légitime) ou vis-à-vis de la disparition subite d’Evander de sa vie. Un jour elle finirait par devenir folle, à cause du chagrin qui la dévorait de l’intérieur, de la colère qu’elle avait en elle, qu’elle n’extériorisait qu’à peine lorsqu’il était question de réduire des Mangemorts en charpies. Si l’Ordre du Phénix venait à apprendre ce qu’elle avait fait, il en serait fini d’elle, elle serait à la fois traquée par ses ennemis et sans doute par ses anciens alliés également, déclarée comme la pourrie de cette guerre ; celle qui avait promis de protéger les plus faibles, mais qui les avait sacrifiés sur l’autel de sa vengeance sans sourciller. Si elle se rendait compte de ce qu’elle faisait à l’instant précis, accrochée aux lèvres d’un être qu’elle aurait préféré tuer en entrant ici ce soir, elle s’arrangerait sûrement pour disparaître en une fraction de seconde – et ne plus jamais revenir à nouveau sur ces songes-là. Passer outre son histoire avec Evander s’avérait être une chose que Sage n’avait pas encore réussi à faire, qu’elle avait cru pouvoir faire en tout cas, jusqu’à ce qu’il ne réapparaisse subitement dans sa vie : au moins, aussi fugace, déplacé et éphémère que c’était avec Lysander ce soir, ça lui permettrait sans doute d’alimenter en elle assez d’espoir, assez de force pour continuer à le croiser, lui, Evander, et faire comme si de rien n’était. Retarder l’irrémédiable, encore un peu. Et retarder l’irrémédiable, Lysander également semblait bien exceller en la matière, alors que leurs souffles valsaient l’un avec l’autre, plus brûlants à chaque seconde qui passait – un long frisson glissa le long de l’échine de la sorcière, alors que chaque parcelle de peau du sorcier contre la sienne la mettait rageusement au supplice ; déchirée entre ce qu’elle aurait dû faire, ce qu’ils faisaient à présent. Enserrant un de ses bras autour de la nuque de Lysander, Sage laissa ses lèvres charrier à nouveau celles de son amant, glissant à la pulpe de celles-ci avant que son regard sombre ne trouve les prunelles du jeune homme. Elle lâcha un léger rire, arquant un sourcil. « Tu as peur ou quoi ? » Elle l’était, elle, effrayée de s’y perdre complètement, de se sentir la force de tourner une page, balayer Evander de son existence et la découvrir vide de sens, vide d’intérêt. Elle avait peur de faire cet impérieux grand saut, mais il fallait, il fallait qu’elle le fasse, ou s’en ressente la force en tout cas. Qu’il n’hésite pas, que la réalité ne les rattrape pas – pas tout de suite en tout cas. Ses doigts glissant le long de la mâchoire de Lysander, elle perdit longuement ses lèvres dans son cou, une nouvelle fois, sa respiration glissant contre sa peau, son être tout entier envoyant de lascifs et lancinants appels, son corps glissant lentement, suavement, contre le sien.

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Sage and Lysander

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Cette soirée, c’était finalement du grand n’importe quoi. Il fallait bien l’admettre, Lysander n’était pas venu ici pour trahir les siens et encore moins pour se retrouver au beau milieu d’une partie de jambe en l’air avec Sage Blackheart. Le contraire était également vrai, Sage n’avait pas plus prévu que lui ce qui allait se passer ce soir entre eux. C’était un peu des évènements tombés du ciel à un moment où les deux sorciers avaient décidé de sombrer dans la folie. Peut-être que Lysander comprenait les motivations de Sage, son envie de vengeance, assez pour l’aider à sa façon, là ou un autre mangemort l’aurait simplement envoyée balader avant d’essayer de la tuer. Beaucoup de ses propres actes étaient guidés par la vengence encore plus que par la simple envie de gloire (bien que cette dernière soit, on ne peut plus présente en elle). Cependant, si un jour il tombait de son piédestal, s’il devait subir une longue et douloureuse chute, il lui resterait toujours sa vengeance, parce que son frère était mort et qu’il se devait de rendre la pareille à celle qui l’avait tué. Il comprenait Sage peut-être mieux qu’elle n’osait l’imaginer et c’était peut-être ça qui les avait conduit, de fil en aiguille à se retrouver l’un contre l’autre à échanger des baisers qui réveillaient en eux une passion dévorante. À la réplique de la sorcière, il haussa un sourcil. Est-ce qu’il avait peur ? Certainement pas. Ce n’était qu’une histoire sans lendemain, un coup d’un soir qu’il pourrait aisément oublier, ce n’était qu’une femme parmi tant d’autres, avec lesquelles il avait déjà eu ce genre de relation intime. Il lui adressa un sourire comme toute réponse, un sourire plein d’assurance, parce que non, il n’avait pas peur. Il lâcha les cuisses de la jeune femme un instant, le temps de se débarrasser de son caleçon, dernier obstacle à l’union de leur deux corps, avant de repasser ses mains sous ses cuisses. Il retrouva rapidement ses lèvres qu’il embrassa à nouveau avec envie, son corps se pouvant contre celui de Sage, rapprochant leurs peaux, réduisant à néant l’espace entre eux, unissant son corps au sien dans un plaisir charnel si agréable. Peut-être une erreur, peut-être une simple trêve momentanée, il aurait tout le loisir d’y repenser s’il lui en prenait l’envie ; plus tard.

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Sage n’avait pas pour habitude de regretter grand chose : c’était à peine, par orgueil, si elle regrettait d’avoir un jour écouté Evander, d’être un jour tombée sous son charme et d’avoir tout brisé en un sortilège. Elle ne pouvait pas regretter ça, alors que c’était lui qui le lui avait demandé - ou qui l’avait exigé d’elle, la mettant aux pieds du mur de la pire façon qui soit. Pour ça, elle ne pouvait que le détester d’un feu ardent, de ces braises sur lesquelles chaque parcelle de sa passion soufflait, en un cri de guerre résonnant au fond de ses entrailles à chaque fois qu’elle posait le regard sur lui. C’était douloureux, c’était façon qu’ils avaient eu finalement de se retrouver : et là où Sage la naïve et imbécile avait cru, pour de fugaces secondes, que c’était pour de bon, la réalité lui avait imposé que non, quand bien même les circonstances les réunissant, là l’un à côté de l’autre, Evander était quand même perdu pour elle. Définitivement perdu, dans les méandres de ces souvenirs sur lesquels elle ne voulait plus mettre de mot, plus mettre de visage, quand bien même ceux-ci la torturaient inlassablement. C’était naïf et stupide encore une fois, de croire que ces fugaces minutes avec Lysander lui permettraient en quoique ce soit de se défaire de la loi de la gravité, cette impitoyable destinée qui la ramenait inlassablement à Evander. Evander, toujours Evander. Ce serait lui et à jamais, elle en serait brisée pour toujours - lui, le Mangemort détestable qui éveillait des passions si dévastatrices, si brûlantes en elle, ne serait qu’un court interlude à ses tortures. Quelques minutes, un échappatoire au milieu de l’éternel, cet univers sans Evander, sans son père, sans plus rien d’autre que le néant, ce coeur de pierre, cet être détestable qui vendait ses propres alliés, offrait ses cuisses, son corps, sa dignité à l’ennemi. L’ennemi ou simple distraction, aventure sans lendemain, quelle pouvait être l’importance de cette guerre là-dedans ? Sage ne voulait plus qu’elle existe, là maintenant - elle reviendrait bien vite éclater à ses yeux, lui rappeler tout ce qu’elle y avait perdu ; tout ce qu’elle pouvait encore y perdre. Elle ne voulait pas qu’il lui laisse de trêve, que sa fièvre ne s’estompe pour une seconde à peine, une infime brèche par laquelle se glisseraient ses peines, celles qu’elle fuyait plus que tout, se cachant derrière cet air impénétrable, cette sangsue sans âme qu’elle était devenue. Les mots de la sorcière créèrent sans doute leur petit effet sur l’orgueil du Mangemort, puisqu’elle le sentit s’agiter tout contre elle, se défaire du dernier rempart ; il amenuisait encore les secondes, elles devenaient infimes, dénuées d’importance. Au sourire qu’il lui lança, elle répondit à l’identique, sa respiration empressée dessinant le contour de ses lèvres ; ce n’était qu’à présent que toutes leurs barrières d’inimitié avaient disparu qu’elle se rendait compte à quel point il pouvait être fier, il pouvait briller dans un monde tel que celui-ci. A quel point il était beau, à quel point la sculpture de ses muscles avait à elle seule de quoi rendre ce face à face vertigineux - ô bien souvent elle avait deviné ces quelques charmes dont il n’était pas dénué, ce regard profond, quoique glacial, mais elle avait là, maintenant, pleinement possession de tout ça, de quoi l’inciter à en profiter. Le souffle lui manqua, alors qu’il prenait ses lèvres d’assaut, elle sentit au fond de sa poitrine son coeur battre la chamade, ses poumons se resserrer comme dans un étau d’appréhension, d’attente, qu’il remplit parfaitement. Dans un léger râle, se coinçant au creux de sa gorge nouée, Sage relâcha ses lèvres, le besoin d’air se faisant plus brûlant que jamais jusqu’alors. De ses deux mains, ses doigts se perdirent dans les cheveux du Mangemort, alors qu’elle laissait le velours de ses lèvres s’écraser contre la joue du sorcier, à l’angle de sa mâchoire carrée, si près de son oreille qu’elle n’en avait cure de lui laisser pleinement entendre chaque souffle la trahissant. Endiablée, dévorée par ces démons si délicieux, là contre la peau bouillante de Lysander, elle se mua en sirène charmeuse, son épiderme glissant, électrisant celle de son amant, alors qu’elle dansait avec lui, ses mouvements de hanche s’ancrant sur les siens, lascifs, charmeurs, qu’ils s’emportent l’un l’autre sur le chemin de la perdition.

“ don't sit down it's time to dig another one ”

seasons in a ruin and
this bitter pill is chased with blood

Sage and Lysander

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Depuis des années, Lysander avait appris à se débarrasser des regrets, de la culpabilité qui faisait de lui un homme parfaitement conscient de ce qui était bien et ce qui était mal. Il avait appris à tuer sans hésiter, il avait appris à torturer, un sourire dessiné sur les lèvres, parce que c’était tellement mangemort comme façon d’agir. Il s’était adapté à cette façon de faire, cette façon de penser qui n’avait pas toujours était la sienne. Il le devait pour continuer, pour aller plus loin, pour gravir les échelons qui e dessinaient devant lui. Il le devait pour réussir et il le devait pour sa famille, redorer encore et toujours le blason des Barrowman. Il était le dernier hérité de sa famille maintenant que son frère était mort, alors c’était son rôle dans cette guerre, un rôle qui lui avait fait faire bien des sacrifices. Sans doute qu’il ne pouvait plus faire marche arrière, quand bien même il le ferait, que deviendrait sa vie ? La culpabilité reviendrait en force, de la même façon qu’il l’a sentait présente quand il croisait le regard de Lullaby. Il était perdu, d’une façon ou d’une autre, il n’y avait pas de retour en arrière pour lui, tant pis, il s’était fait à cette idée depuis longtemps déjà. Il ne reculait plus, il préféré s’enfoncer dans les ténèbres et profiter de la gloire que ça pouvait lui apporter, même si elle était éphémère, il ne voulait pas d’une vie fondée sur les regrets. Une vie à regretter le mal qu’il avait fait autour de lui, à regretter ce moment passé avec Sage, à trahir ceux à qui il avait juré allégeance pour aller détruire des innocents, regretter un jour d’être arrivé à saisir les lèvres de Sage, à se vouer pendant un instant au plaisir charnel avec elle, cet acte qui pouvait faire autant de bien que de mal. Jamais il n’avait regretter passer ce genre de moment avec d’autres femmes, il ne regretterait pas avant de croiser à nouveau Lullaby, avant de se perdre dans son regard et de réaliser qu’elle était la seule qui avait le pouvoir de faire battre son cœur sans avoir à en arriver là, contre le mur d’une vieille maison. Pour l’heure, Lullaby n’était certes qu’un vieux souvenir enfouie dans un coin de son cerveau, très loin de toutes les pensées qu’il pouvait avoir alors que son souffle se faisait court, qu’il se perdait dans cette douce et dangereuse passion dans les bras de Sage. Il pouvait savourer la douceur de sa peau contre la sienne, il pouvait admirer la splendeur de ses formes et se noyer dans le plaisir de cette étreinte entre leurs deux corps. C’était éphémère, voué à s’arrêter, plus vite qu’il ne l’aurait voulu sans doute, mais ça n’avait pas d’importance, c’était agréable, tout en Sage était devenu agréable alors qu’il l’avait détestée par le passé, cette femme dont il n’avait jamais pu nier la beauté, mais qui était son ennemie, à jamais logiquement tant leurs routes étaient différentes, mais ce soir, c’était bien différent, juste ce soir, durant ces quelques minutes qui prendraient trop vite fin.

dig that hole, forget the sun

e. sage blackheart & lysander h. barrowman
« run, rabbit, run. you race towards an early grave. »
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La guerre ne semblait pas prête d’atteindre une quelconque fin, que ce soit pour pencher dans un camp ou dans l’autre : l’Ordre continuerait de résister, Sage elle-même s’il le fallait, continuerait de vouer son existence à résister, quand bien même l’organisation de Dumbledore était aussi pourrie que celle des Mangemorts eux-mêmes. Eux d’ailleurs, restaient également bien campés sur leurs positions, fidèles au credo que prônait le Mage Noir. Et si cette guerre venait à s’arrêter... la jeune femme ne voulait de toute manière pas y penser : pour les combats, elle avait pris les armes, se lançant à corps perdus dans des chemins bien sinueux qu’elle ne pourrait pas rebrousser. Que ce soit pour retrouver ce qu’elle avait perdu ces derniers mois, ou pour réparer les potentielles erreurs qu’elle avait commises : celle de donner ce camp à Barrowman pour une poignée de noms, celle de trahir des amis, de se détourner d’alliés qui avaient pendant longtemps dépassé le stade de soldats avec lesquels elle se battait. Rien ne l’attendait après la guerre, et plus elle avançait dans le noir, moins elle avait de chance que qui que ce soit ne daigne, une fois tout ceci terminé, de l’aider à se relever, de sortir du néant. Elle tomberait dans l’oubli, dans les affres de l’Enfer et peut-être le méritait-elle au fond. Mais l’espace de quelques instants, elle pouvait au moins oublier ces maux dont elle souffrait, dont elle souffrirait inlassablement jusqu’à la fin de son existence - qu’elle soit courte ou longue. Elle se berçait au moins de l’illusion que la femme qu’elle était à l’heure actuelle était apte à faire des choix, apte à choisir comme l’avait sûrement fait Lysander en se lançant dans ce à quoi il avait toujours aspiré ; elle, elle pouvait choisir de trahir son camp, de s’y accrocher, de se perdre. Elle n’avait pas choisi de perdre Evander, ou son père, et prendre les rennes de son existence avait bien été une chose indispensable, dans ce cycle précipité des événements. Prenait-elle les bons choix ? Sûrement que rien n’était moins sûr encore, alors qu’elle se retrouvait collée, dos contre le mur d’un des quartiers généraux des Mangemorts (elle aurait dû donner l’adresse et le moyen d’entrer aux autres de l’Ordre, certes), alors qu’elle embrassait à pleine bouche un ennemi, qu’elle commettait un acte sans importance, qui pourtant entacherait sa conscience pour le restant de ses jours : était-ce cette passion qu’elle ressentait, cette adrénaline au creux de ses reins qui la traquerait - ou la culpabilité, de céder dans les bras de ces démons qui, non sans habiter Lysander lui-même, commençaient peu à peu à la posséder elle-même ? Les Ténèbres étaient, après tout, partout, et elle se montrait incapable d’y résister, pas même sous leur enjôleuse forme physique, revêtue à l’image d’un sorcier qui, tant il avait éveillé ses sens, parvenait à la faire frissonner d’un toucher. Le souffle court, Sage resserra son étreinte autour de la nuque du sorcier, ses ongles charriant dangereusement sa peau, tandis qu’elle essayait de chasser cette foule diabolique de songes de son esprit ; peut-être avait-elle fait le pas de trop depuis bien longtemps déjà, se perdant un peu plus ou un peu moins seulement ici. Ca n’avait plus d’importance, plus d’importance. Observant un instant son vis à vis, alors que leurs corps ne cessaient de se mouvoir dans cette fièvre brûlante, Sage rompit à nouveau l’espace entre leurs visages, leurs lèvres, lui dérobant un baiser entre deux respirations saccadées : il était plus facile d’embrasser ses péchés plutôt que de les regarder droit dans les yeux. Dans un ultime espoir de ne pas perdre pied, la sorcière laissa son autre main vaquer au-dessus de sa tête, tâtonnant le mur derrière elle du bout des doigts, sa main se refermant sur le néant avant qu’elle ne la passe à nouveau autour du cou de Lysander ; elle ne voulait pas, elle ne voulait surtout pas rompre ces baisers précipités qu’elle déposait sur ses lèvres, avoir à le regarder, regarder en face ce qu’elle devenait peu à peu - ou cette infime erreur, accompagnée jusqu’alors déjà, de tant d’autres.

“ don't sit down it's time to dig another one ”

seasons in a ruin and
this bitter pill is chased with blood

Sage and Lysander

-----------♪-----------♫-----------♪-----------C’était en connaissance de cause qu’il avait rejoint les mangemorts, Lysander avait su ce qu’il faisait et il croyait qu’il l’avait fait pour de bonnes raisons. Parce qu’il était complètement endoctriné dans une façon de penser et que jamais il n’avait su comment s’en échapper. Aujourd’hui, il avait été là, dans cette maison, assistant à une énième réunion des mangemorts, un programme normal, un soir comme un autre dans le quotidien qu’il vivait depuis quelques temps déjà. Un quotidien bien loin de ce qu’il avait pu connaitre bien des années plus tôt quand il n’y avait pas de seigneur des ténèbres, pas de camp à choisir, pas de guerre. Quoi qu’il puisse en dire aujourd’hui, ça avait été une époque beaucoup plus simple, beaucoup plus stable et sans doute plus heureuse que ce qu’était sa vie aujourd’hui, mais ça ce n’était sans doute pas demain la veille qu’il l’admettrait. Cette soirée aurait pu ressembler à n’importe quelle autre si jamais Sage n’était pas intervenu, si jamais elle n’était pas venue pour conclure ce marché avec elle. Ce pacte silencieux qui finirait par leur couter cher à tous les deux, parce qu’ils avaient trahi les leurs pour servir leurs propres intérêts. Erreur ou pas, ça n’avait pas d’importance, pas pour le moment et certainement pas à l’instant où, avec ses hommes il ferait tomber les barrières de protection entourant le camp que Sage lui avait servi sur un plateau d’argent. C’était une trêve au beau milieu de cette guerre qui les avait poussé à conclure ce pacte, c’était cette même trêve qui les avait liés l’un a l’autre, contre l’un des murs de la vieille maison. C’était une histoire sans intérêt qui n’existeraient plus bien rapidement, dès que leurs deux corps auront cessés de danser à l’unisson, parce qu’ils n’avaient rien de mieux à attendre de l’autre que cette douce et enivrante passion. Ils n’avaient rien d’autre à apprécier l’un chez l’autre que cet acte auquel ils s’étaient livrés en ce fichant bien des conséquences. Ils pouvaient encore savourer cette union entre eux deux, la passion de leurs baiser, la chaleur au fond d’eux qui semblait toujours plus délicieuse, instant après instant, mais qui s’éteignit tout de même, dans un long soupire de plaisir.