(event, eamonn), a time to rise and a time to fall

Les petits-fours étaient délicieux. Indéniablement. Alors que du buffet elle en attrapait un à nouveau, Sage ne pouvait s’empêcher de reconnaître cela : c’était un peu comme les vieux banquets à Poudlard, incroyable de croire que des petits êtres aux yeux globuleux comme des elfes de maison, pouvaient cuisiner des choses aussi divines. Sans doute était-ce grâce à leurs pouvoirs. Si personne ne lui avait encore adressé la parole, personne ne l’avait remarquée dans sa si belle tenue, Sage s’en sortait bien : quelques personnes ne seraient sans doute pas ravies de la croiser, et quelques-unes risquaient à tout moment de la reconnaître. Pourtant, ça ne l’avait pas faite reculer : elle savait que bien des choses se tramaient au pays, que la rébellion était présente en plein cœur de Londres, et c’était prévisible comme la fin d’un film romantique, que d’imaginer qu’ils allaient se montrer dans une cérémonie pareille. Au moins y aurait-il un peu d’action. D’où elle était, Sage n’avait pas encore vu de visage connu parmi la foule, ce n’était pas faute pourtant, de laisser s’égarer son regard autour d’elle, d’un mouvement circulaire. Elle avait sa baguette à portée de main, glissée dans un des longs gants qu’elle avait passés à ses bras – il faisait un froid de canard, en dehors du domaine des Oswald-Appleby où le sortilège maintenait une chaleur somme-toute agréable. De loin, elle remarqua une vieille, aux traits tirés et aux cheveux noirs pendus sur sa nuque : rien qu’en une œillade, elle reconnut certains traits physiques d’Eamonn dans cette femme – sa mère sans doute, à moins que ce soit l’une de ses sœurs qui avait pris un grave coup de vieux. Celle-ci s’agitait déjà auprès de tous les invités, comblant l’absence indéniable du marié, ou de la mariée. Aucune robe blanche à dentelles et tulle ne s’imposait à travers le banquet, et personne ne semblait en admiration sur qui que ce soit : les deux promis se faisaient désirer. Et ce n’était pas une mauvaise chose. Aux dernières nouvelles, partir aux Caraïbes pour quelques mois ne changeait pas le cours des choses, et Eamonn avait été, semble-t-il, farouchement fiancé à une née-moldue ; certainement pas une union que ses parents auraient béni dans leur domaine familial. Des verres d’alcool pétillant disposés sur la table, Sage en attrapa un, qu’elle avala d’une traite, avant d’en attraper un deuxième, l’emportant avec elle ; en quelques foulées, parmi d’autres invités, elle passa le seuil du manoir des Oswald-Appleby, ne prêtant guère attention à la splendide bicoque dans laquelle elle mettait les pieds. Elle avait grandi dans un décor similaire, grandiose et boisé, le domaine Blackheart n’avait rien à envier à cet endroit. Si elle n’avait jamais mis les pieds ici, Sage n’hésita pas bien longtemps avant de grimper les escaliers sans que personne ne la remarque, relevant les pans de sa robe pour se faire discrète. Au couloir de l’étage, Sage n’eut guère à tomber dans l’excès d’ouvrir chaque porte sur son passage comme une fouineuse, puisque, quelques pas plus loin, une porte s’ouvrait, laissant apparaître celui qu’elle avait recherché. Arquant un sourcil, elle dévisagea un Eamonn parfaitement bien accoutré dans son costume de grand garçon : « Si ce n’est pas le marié qui se fait désirer. » En quelques pas, elle arriva à sa hauteur, lui tendant la coupe d’alcool qu’elle lui avait réservé. Une fois qu’il l’eut pris, passa ses mains sur ses hanches. « Tu n’es pas si mal, pour quelqu’un qui se marie par contrainte. » Comme c’était son habitude, elle avait dit ça le plus simplement du monde : c’était comme résoudre 2+2 que tout mettre ensemble, la lâcheté d’Eamonn, la victoire de Voldemort, ses fous de parents. « Personne ne m’a encore complimentée, j’espère que ma robe te plait. » Elle eut un faux sourire pour d’infimes secondes, avant de reprendre son sérieux, dévisageant sans se faire prier le jeune homme qui lui faisait face.

Les nouvelles apportées par Ariane n’avaient en rien diminué l’angoisse qui s’était emparée d’Eamonn depuis quelques jours déjà. Ce mariage avait tout pour être stressant. Il ne connaissait pas beaucoup Ariane, leur amitié était récente et ce n’était que de l’amitié, pas une belle promesse d’amour qui suffirait à faire de leur mariage le plus beau de tous les mariages. Il n’avait pas envie d’épouser Ariane et na réciproque était tout aussi vraie. De plus l’ambiance dans le manoir des Oswald-Appleby était aux yeux du jeune sorcier, insupportable. Il n’était pas encore descendu, mais il savait déjà que le manoir était plein de gens qu’il n’avait pas envie de voir. Trop de gens qu’il ne connaissait pas et qu’il n’avait pas envie de connaitre. Les invités étaient pour la plupart, si ce n’est la totalité d’entre eux, des sorciers pro-sang-pu, fervents admirateurs du seigneur des ténèbres, mages noirs se délectant de la victoire de lord Voldemort et appréciant toutes ces nouvelles lois que lui, il détestant tant. Il n’avait pas envie de descendre, de discuter avec ne serait-ce qu’une seule personne en luttant au plus profond de lui pour ne pas la frapper. Il n’avait pas envie d’affronter tout ce monde et pourtant, il était tant qu’il sorte de sa chambre et qu’il descende, il avait dit à Ariane qu’il le ferait, il était temps de se jeter dans la gueule du loup. Après un long soupire stressé, il quitta enfin sa chambre et il ne tarda pas à tomber face à face avec Sage. Il ne l’avait pas vue depuis des années et elle n’avait rien à faire ici. Il ne pu dissimuler sa surprise, après tout, il s’attendait à tomber sur n’importe qui mais certainement pas elle. Sa vie était faite de surprise ces derniers temps. Pour la plupart, des surprises dont il se passerait bien. « Si ce n’est pas le marié qui se fait désirer. » Il fronça légèrement les sourcils, mais il ne se fit pas prier pour attraper la coupe de champagne qu’elle lui tendait, il avait bien besoin de ça dans l’instant présent. « Tu n’es pas si mal, pour quelqu’un qui se marie par contrainte. » Il leva les yeux au ciel avant d’avaler la totalité du contenu de sa coupe, d’une traite. Il posa le verre vide sur le premier meuble dans les environs. « Je suppose que ce serait malvenu d’être habillé comme un sac à patate pour mon propre mariage, qu’on m’ait ou non laissé le choix de la mariée. » Il avait surtout l’impression que sa mère aurait égorgé Blodwyn sous ses yeux s’il avait refusé d’enfiler ce costume, maintenant qu’elle était sous leur toit, ils pouvaient en faire ce qu’ils voulaient et la menacer à tout vas. Un avantage pour eux. « Personne ne m’a encore complimentée, j’espère que ma robe te plait. » Eamonn regarda rapidement la jeune femme de haut en bas, même si dans le fond, il se fichait bien de sa robe, tout ce qu’il était capable de se dire c’est qu’elle n’avait rien à faire ici. « Superbe robe. Qu’est-ce que tu fabriques ici Sage ? » Elle ne faisait certainement pas partie de la liste des invités, ou alors ils avaient prévu de la sacrifier au cours de la cérémonie. Il était presque sûr qu’un grand nombre de personnes dans le manoir serait ravies de voir sa tête au bout d’une pique avant la fin de la cérémonie, venir se pavaner ici était de sa part parfaitement suicidaire.

Il n’y avait qu’à regarder le visage d’Eamonn pour en déduire tout ce par quoi il avait dû passer pour en arriver à ce jour fatidique : son regard éteint, son air blasé, ses traits tirés. Certes, le costume arrangeait beaucoup de choses, tout comme ses cheveux - d’habitude rebelles - parfaitement bien mis en place sur ses petites épaules. Si Sage avait appris de son père à toujours soigneusement observer les personnes qui lui faisaient face, elle n’avait pas besoin de faire beaucoup d’efforts pour lire dans l’attitude d’Eamonn, plus encore que ce qu’elle avait fini par conclure de son propre côté. Evidemment, elle n’était pas revenue au pays pour célébrer l’union d’un de ses amis avec une parfaite inconnue, aussi jolie, gentille, et douce aurait-elle pu être. Même pour Eamonn, elle n’en avait rien à faire : et il ne lui en voudrait pas, puisqu’en toute logique, ce mariage ne ressemblait en rien à celui qu’il aurait voulu avoir si on lui avait demandé son avis. Elle savait que certaines personnes à même de l’intéresser se trouveraient ici : la rébellion était un véritable nid d’abeilles, qui s’étendait à toute vitesse, et qui avait su s’approcher d’elle sur sa petite île paradisiaque, c’est dire. La rébellion avait d’indéniables ressources, qui pouvaient irrémédiablement la mettre en danger où qu’elle aille : et afin de vivre des jours heureux, Sage se devait de se débarrasser de tous les potentiels ennuis qui se mettraient sur sa voie - si elle avait réussi à survivre jusque-là, ce n’était certainement pas pour mourir après la guerre, dans un monde où elle n’avait rien d’une officielle fugitive. Affichant un sourire poli devant un Eamonn tout sauf de bonne compagnie, Sage reprit un peu de dignité : « Je suis venue admirer de près au combien tu es devenu un homme sympathique. » Cillant légèrement, Sage attrapa la coupe qu’il avait abandonnée, pour la lever entre eux. « Je t’ai même apporté un verre. » Il pouvait au moins faire un effort pour lui faire un petit sourire, ou essayer de prétendre être intéressé par sa jolie robe, après tout, les invités bien apprêtés, c’était important à un mariage. « Evidemment, c’est un cadeau de ta théorique fiancée, avec une bonne centaine d’autres coupes disséminées partout. » Car aux dernières nouvelles, la fille avec laquelle Eamonn s’était toujours pavané, tout heureux et dégoulinant de romantisme, c’était cette rousse qui jouait les elfes de maison un étage plus bas, qui avait manqué de bousculé Sage et s’était presque agenouillée en la suppliant de lui pardonner. Qu’est-ce qui ne tournait pas rond dans cette baraque ? Penser qu’Eamonn n’était plus lui-même, abruti par un philtre ou quoique ce soit d’autre, était l’option facile sans conteste ; il y avait forcément quelque chose qui clochait chez lui, un neurone qui avait sauté dans sa tête, sans doute, il n’y avait qu’à voir sa tronche en règle générale. « J’aimerais croire que tout se passe tellement bien dans ta vie que tes parents ont béni tes fiançailles, et qu’en plus la future mariée est prête à faire le service elle-même, vêtue d’une taie d’oreiller. Mais je vais opter pour la deuxième idée. » Ou une taie d’oreiller format humain, pourquoi pas une housse d’édredon, au vu de la proéminence de l’heureux événement qui était immanquable. La deuxième idée, c’était celle qui rejoignait les faits étranges de ces derniers temps, ceux sur lesquels Sage fouinait depuis quelques temps - fouiner était maladif chez elle, un gêne transmis par son père l’Auror de son état.

Eamonn devait descendre, quitter le confort de sa chambre et sa solitude qu’il appréciait pourtant plus que la compagnie des personnes qui étaient en bas. Ariane lui avait dit d’aller jouer les futurs mariés en bas pendant qu’elle, elle s’occupait du reste, de Blodwyn. Il avait toujours beaucoup aimé Sage, elle faisait partie de ses amies, mais au-delà du fait qu’elle n’avait rien à faire ici, elle ne l’aidait pas franchement à se débarrasser de l’angoisse qu’il sentait se répandre dans ses veines comme un poison prêt à le tuer d’un arrêt cardiaque d’un moment à l’autre. Il avait l’impression de ne pas avoir de temps à perdre et pour l’heure, Sage représentait l’intrus sur son passage, celle qui l’empêchait d’aller plus loin. Qu’est-ce qu’elle voulait ? Finir la soirée dans une geôle à Azkaban ? Sa présence ici semblait présager qu’elle finirait comme ça. Peut-être qu’elle avait sortie sa plus belle robe de son placard, mais ça ne la rendait pas moins reconnaissable. C’était Sage et il n’était très certainement pas le seul à la connaitre dans cette maison. Si lui, il ne lui voulait aucun mal, certains seraient ravis de mettre la main sur un ancien membre de l’ordre du phénix. Il y avait des rafleurs, mais aussi des exécuteurs et bien entendu, le gratin des mangemorts ayant participés à cette maudite guerre. Sage n’avait rien à faire ici si elle tenait un minimum à sa liberté voir même à sa vie. Si elle n’était venue qu’ici pour le juger et le critiquer, elle ferait mieux de déguerpir, il n’avait pas besoin de ça et surtout elle perdait son temps en plus de se mettre en danger pour lui dire des choses qu’il n’avait pas besoin, ni même envie d’entendre. « Je suis venue admirer de près au combien tu es devenu un homme sympathique. » Il leva les yeux au ciel sans prendre le temps de retenir un soupire. « Je t’ai même apporté un verre. » Aux dernières nouvelles, il ne lui avait rien demandé, ni de verre, ni même de venir à ce mariage et encore moins de venir l’interrompre maintenant. Avant sa discussion avec Ariane, peut-être qu’il aurait pu apprécier sa compagnie, mais là, il était bien trop stressé pour ça. « Merci pour le verre. » Il n’y avait rien d’autre qu’il puisse dire pour l’instant. Il fallait qu’il descende et elle lui bloquait le passage. « Evidemment, c’est un cadeau de ta théorique fiancée, avec une bonne centaine d’autres coupes disséminées partout. » Il serra avec force les mâchoires, il n’avait vraiment pas envie d’entendre ce genre de réplique, surtout dans la bouche de celle qui avait fuit le pays avant même que la guerre soit finie. Ils n’avaient pas tous eu la chance d’avoir un ticket pour Merlin seul savait où, un lieu ou la guerre n’avait pas tout détruit sur son passage. « J’aimerais croire que tout se passe tellement bien dans ta vie que tes parents ont béni tes fiançailles, et qu’en plus la future mariée est prête à faire le service elle-même, vêtue d’une taie d’oreiller. Mais je vais opter pour la deuxième idée. » Elle avait de toute évidence manqué un long chapitre de ce qui s’était passé en Angleterre depuis qu’elle était partie. « Tu étais où Sage pendant tout ce temps ? Tu ne sais pas tout ce qui s’est passé ici et encore moins dans ma vie. Arrête de juger. » Lui dire d’arrêter de juger, c’était comme lui dire d’arrêter d’être Sage Blackheart. Il fallait croire qu’elle, elle était trop parfaite pour commettre la moindre erreur, tant mieux pour elle, maintenant si elle voulait bien lui foutre la paix, il devait bien admettre que ça l’arrangerait.

Espiègle, moqueuse, Sage avait toujours porté calqué sur son visage ce masque de suffisance à même de cacher bien des choses ; loin d’elle étaient les remords qui auraient pu la dévorer à l’idée de ce qu’était devenu l’Ordre du Phénix, le monde de la magie tout simplement. Ses amis, également. Son père avait pourtant été accroché à bien des valeurs telles que l’amitié, la famille, l’honneur ; sa propre fille avait perdu tout ça sans même se retourner, préférant la tranquillité d’une île à l’autre bout du monde. La guerre lui avait pris son père, la guerre lui avait pris Evander, la guerre lui avait pris Viserys ; que pouvait-elle avoir à sacrifier d’autre ? La brune était bien décidée à ne pas laisser sa vie s’égrener dans un tel chaos, elle ne pouvait pas, ne voulait pas rester dans cette capitale hostile dans l’espoir que le mal finisse par disparaître un jour : ce mariage le prouvait en grandes pompes, il y aurait toujours des gens pour jouer les moutons, baisser les yeux sans ne jamais rien faire, tant qu’ils étaient en sécurité - toute lutte était vaine, et les héros de la guerre ne seraient que des noms oubliés. Evander, serait oublié. Son père également. La brune, elle, aurait au moins le mérite de conserver un anonymat lui permettant de couler des jours tranquilles : du moins, seulement une fois qu’elle aurait réussi à racheter sa liberté auprès de ses nouveaux ennemis - la rébellion aurait dû avoir bien d’autres choses à faire que s’attaquer à une seule sorcière à l’autre bout du continent, mais ils avaient décidé de la sortir de sa cachette, ils le paieraient grandement. Pour l’instant, il lui semblait évident qu’Eamonn n’était pas d’humeur à discuter - pas avec elle, du moins, mais la brune ne se démonta en rien : et dire qu’ils étaient amis depuis assez longtemps pour qu’elle puisse espérer qu’il sache qu’elle ne serait pas venue le trouver simplement pour taper la discut’. Des éclats de voix résonnèrent dans le couloir à quelques pas de là, et Sage laissa un brin de nervosité filer sur ses traits, elle leva les yeux au ciel aux mots du jeune fiancé. « T’es tellement niais, juger ce n’est absolument pas mon truc. Tu sais, habituellement, les futurs mariés sont très heureux le jour de leur mariage. » Elle devait battre en retraite, elle le savait, calculait soigneusement chacun des instants qui se déroulaient ici, face à un air aussi hermétique qu’Eamonn, autant arrêter de perdre son temps. Mais elle le dévisagea finalement. « Moi qui pensais que tu serais beaucoup plus enclin à m’accueillir ; j’étais prête à t’avouer que je savais ce qui était arrivé à ta vraie fiancée, mais tu sais quoi, tu devrais vraiment te presser pour aller célébrer ton beau mariage. » Dans un sourire poli, elle marqua une fausse courbette avant de faire volte-face, tout sourire, sans oublier de ramener le verre avec elle, calculant elle au moins, chacune de ses actions pour faciliter la vie d’une pauvre femme enceinte.

Eamonn n’avait jamais voulu un tel mariage. Il avait rêvé d’un mariage, c’était certain, mais pas dans ces conditions là. Pas avec Ariane. Cette journée ressemblait à un véritable enfer en cet instant et sa dernière entrevue avec sa fiancée n’avait en rien arrangée les choses. Il avait traversé bien des épreuves au cours de la guerre et en cet instant, même les nombreuses heures de torture qu’il avait dû subir dans le passé, semblaient avoir été bien plus supportable que ce qu’il vivait en cet instant précis. Il avait l’esprit ailleurs, préoccupé par ce qui allait se dérouler et qui, contrairement à ce qu’il avait pensé ce matin en se levant, ne serait pas un simple échange d’anneaux et des vœux prononcés sans même en penser un traitre mot. Tout ça lui avait paru déjà bien compliqué déjà ce matin et maintenant, c’était pire encore. Il voulait que ça s’arrête. Il voulait qu’enfin, cette journée prenne fin. Il ne savait pourtant pas comment ça allait se terminer, mais plus vite tout ça serait passé, mieux ce serait. Les minutes semblaient pourtant être considérablement ralenties. Quand est-ce que cette maudite journée prendrait fin ? Eamonn avait l’impression qu’elle allait durer une éternité. Autrefois, il aurait certainement apprécié croiser Sage, si aujourd’hui avait été le jour de son mariage avec Blodwyn, celui qu’ils avaient commencé à planifier depuis un moment déjà ; il aurait apprécié une petite discussion avec sage, elle était son amie après tout. Là en revanche, il n’y arrivait pas. Elle n’avait rien à faire ici, c’était dangereux pour elle, il y avait des rafleurs, des exécuteurs et des tas de personnes qui se feraient un plaisir de l’envoyer à Azkaban ou pire encore. « T’es tellement niais, juger ce n’est absolument pas mon truc. Tu sais, habituellement, les futurs mariés sont très heureux le jour de leur mariage. » Qu’est-ce qu’elle faisait là concrètement, il n’en savait rien. Mais si c’était juste pour le rabaissé, elle pouvait encore tracer sa route. Il n’avait pas le temps et certainement pas le courage d’écouter sagement les propos de la jeune femme. «Tu viens de dire qu’habituellement les mariés sont très heureux le jour de leur mariage. Ce qui veux dire que tu penses que je ne le suis pas ; c’est un jugement Sage. » Il n’était pas heureux, c’était un fait, mais qu’il soit juste ou non, ça restait un jugement. Là n’était probablement pas la question et il n’avait pas l’intention de débattre avec elle toute la nuit. Ils n’en auraient de toute façon pas l’occasion. « Moi qui pensais que tu serais beaucoup plus enclin à m’accueillir ; j’étais prête à t’avouer que je savais ce qui était arrivé à ta vraie fiancée, mais tu sais quoi, tu devrais vraiment te presser pour aller célébrer ton beau mariage. » Il laissa échapper un léger soupire, c'était du sage dans toute sa splendeur d'après lui. « J’ai une sacrée bonne idée de ce qui est arrivée à Blodwyn crois-moi. » C’était lui qui la voyait tous les jours après tout. Lui, qui devait supporter de la voir n’être plus que l’ombre d’elle-même, jour après jour. Il la voyait, enceinte jusqu’aux yeux, portant son enfant, sans même en avoir conscience. Il jeta un coup d’œil à la montre qu’il avait au poignet avant de reprendre la parole. « A moins que tu es la solution pour la dé-lobotomisée dans la prochaine demi-heure, je n’ai vraiment pas le temps. » Il laissa échapper un long soupire, entre ses mâchoires trop crispées. Il fallait qu’il se détente, son angoisse n’allait rien arrangé. « Crois-moi, je ne vais pas me marier aujourd’hui. Tu devrais partir Sage. » Si elle tenait à sa vie en cet instant, c’était certainement la meilleure chose à faire. Si elle pouvait encore être discrète un moment et ne pas se faire repérer par les mangemorts ; un combat allait bel et bien éclater dans peu de temps, alors forcément, elle serait mieux loin de cette fichue cérémonie.

» (eamonn), and tell me some things last.
» (event, eamonn) but i knew him
» (event, eamonn) a man may fight and not be slain
» “ my fire shall rise without your sea w/shae.
» ⊹ it's like we just can't help ourselves (eamonn)

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