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 (eamonn), and tell me some things last.

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Melian Greengrass
Melian Greengrass
ADMIN ❖ we are the champions
≡ ton pseudo : MARY-W. +marie.
≡ hiboux envoyés : 4326
≡ date d'arrivée : 03/03/2013
≡ tes points : 150 points.
≡ ta disponibilité rp : 1/3 pris.
≡ ton avatar : eleanor tomlinson.
≡ tes crédits : @wildworld (avatar), tumblr (gifs).
(eamonn), and tell me some things last. Tumblr_nr2xocOQPr1qf34gmo4_250
≡ âge du perso : vingt-six ans.
≡ amoureusement : mariée, techniquement, même si elle ne semble plus en porter le nom.
≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
≡ statut de sang : c'est une sorcière de sang-pur, d'ces sang-pur qu'on estime traitres pour ne pas se croire au-dessus des autres.
≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
≡ son patronus : il prenait la forme d'un geai, mais désormais elle ne peut plus en produire. rien d'autre qu'un vague amas argenté.
≡ son amortencia : la potion a toujours eu la senteur du grand air, un parfum d'ébène au creux de ses cheveux et du vieux bois.
MessageSujet: (eamonn), and tell me some things last.   (eamonn), and tell me some things last. Icon_minitimeDim 20 Oct - 22:12



there's too much broke to feel this.
— BLODWYN BROWNSTEIN & EAMONN OSWALD-APPLEBY —

My heart gets lost like a message, my head is on the clouds. And I don’t get it, and so I’m fashionably numb. Sometimes it helps to forget where we come from. Out of the mire we were torn from. Remember. Out of the fire again, but I’m an ember. I hold a banner for you but it’s upside down. You got a question or two but I’m tongue tied now. Don’t try to follow me I would hold you down if I could. Make you the enemy, I would let you down.
big light ~ houses.

Sensiblement, plus les jours passaient, plus elle avait la sensible sensation que tout avançait, grandissait à vue d’oeil au creux de ses entrailles. Quatre mois, avait dit le médecin, la dernière fois qu’elle était allée lui rendre visite. « Vous avez officiellement dépassé le premier trimestre de grossesse, ménagez-vous et tout ira bien. » Virevoltaient sans cesse dans son esprit les paroles du docteur, qui lui avait sourit d’un air rassuré, et qui balayait peu à peu les craintes qu’ils avaient tous émis au début de sa grossesse. Pourtant, son humeur était la même, changeante, tantôt celle du mère prématurée, emplie d’amour et d’affection pour l’enfant qui était à naître. Tantôt femme hantée par les lancinantes douleurs à son coeur, qui ne pouvait s’empêcher de penser que c’était son enfant à lui aussi qui grandissait entre ses entrailles - que d’ici quelques années, quand elle regarderait ce bébé, le fruit de leur amour éteint, elle verrait quelque chose d’Eamonn en lui, et qu’elle devrait prétendre être la femme la plus épanouie qui soit. C’était une épreuve qu’elle estimait parfaitement insupportable dans les pires moments de son quotidien, quelque chose par quoi sa mère était passée, cependant : Blodwyn avait sûrement été, pendant son enfance, sans même le savoir, l’empreinte douloureuse de son père pour sa mère - cependant, celle-ci n’avait jamais rien laissé paraître de sa rancoeur ou de son chagrin, elle avait tenu bon. C’était ce que cet enfant méritait, une mère qui tenait bon et qui traçait sa route vers l’avenir plutôt que de ressasser sans cesse le passé. Elle doutait cependant parfois être apte à endosser le rôle de la douce mère qu’elle aimait tant, celle qui lui avait tant apporté dans sa vie. A chacun ses défauts, sans doute, et plus les choses se concrétisaient, plus Blodwyn sentait sa détermination l’abandonner âprement lorsqu’elle était au plus bas. A une époque, elle avait pensé céder aux « Bonjour » à répétition et aux sourires entendus de son voisin de pallier, tantôt une approche autre que celle de la simple politesse, mais plus sa grossesse pointait aux yeux de chacun, moins ledit voisin ne semblait avoir le moindre intérêt pour la gentille rouquine. Quand bien même elle aurait voulu que les choses marchent, elle était une sorcière, dépossédée de tout moyen de pratiquer la magie, certes, mais quelqu’un avec un passif beaucoup plus lourd de secrets que quiconque pourrait bien l’imaginer. A commencer par l’enfant qu’elle avait en elle : tôt ou tard, si la famille Oswald-Appleby ne s’était pas complètement détruite à coup de mariages consanguins et tortures incessantes, celui-ci serait un sorcier, qui irait apprendre sa réelle destinée, que ce soit à Poudlard en des temps meilleurs, ou en France. Dans les jours sombres qui continuaient de s’enchaîner, s’évader en France paraissait parfois être une délicate idée à Blodwyn, un bon moyen de tout effacer, faire table rase du passé et redémarrer dans un endroit où rien ne chercherait à nuire à son enfant. Mais elle avait beau avoir regardé les appartements à Paris, contacté l’hôpital magique de la capitale française, elle n’avait toujours pas fait quoique ce soit de concret pour aller plus avant. Elle serait loin de sa mère, loin de la famille qu’elle avait failli perdre pendant la longue guerre qui avait lentement mais sûrement terminé de déchirer son existence ; elle serait loin d’Eamonn... Quand son esprit mélancolique allait jusque-là, jusqu’à serrer son coeur de chagrin à cette idée, cette idée qu’elle aussi, ferait un pas loin de lui, et que tout serait bel et bien fini - elle tentait de faire preuve d’un brin d’orgueil, de se répondre que c’en était mieux ainsi. Rien ne recollerait les miettes d’une existence à laquelle elle était la seule à se raccrocher : quelque part, Eamonn lui reconstruisait sa vie, tandis qu’elle stagnait éternellement, prisonnière non pas seulement de cette grossesse imprévue, de tant d’autres doutes, souvenirs délicieux à son esprit, que ça lui en donnait parfois d’horribles migraines.

Si elle n’avait pas hérité ses pouvoirs magiques de sa mère, pouvait-elle au moins avoir hérité de sa force et de son courage, de cette détermination qui l’avait faite braver toutes les difficultés. Il était paradoxal, quand même, pour Blodwyn de devoir à nouveau s’habiller du masque de la brave jeune femme, alors qu’elle avait escompté pouvoir connaître enfin un temps de paix, après toutes les épreuves qui avaient ébranlé sa vie. La prétendue mort d’Eamonn l’avait épuisée, déchiquetée lentement mais sûrement entre la colère et le chagrin, entre la vengeance et la folie pure et dure. Quand elle l’avait retrouvé cependant, elle s’était attendue à ce que plus rien ne les séparerait, et qu’elle pourrait, le temps faisant, effacer ces longs mois de solitude glaciale en se lovant plus amoureusement que jamais dans les bras de son fiancé. Mais il avait changé, elle avait affronté, tenu bon, abaissant son rôle de meilleure amie à du néant face à la mémoire d’Alice, qui, elle, était vraiment morte, en un éclair, une fraction de seconde à laquelle Blodwyn n’avait guère eu l’envie de penser, tant elle tentait vainement de recoller les quelques morceaux d’âme brisée de son amant. Finalement, peut-être aurait-elle mieux fait de se perdre dans des quantités astronomiques d’alcool en compagnie d’Elwood, comme elle l’avait fait aux pires moments de son existence - même renouer avec lui, lui paraissait, dans l’amertume de sa séparation d’avec Eamonn, pouvoir avoir valu plus le coup que porter à bout de bras celui au coeur duquel elle n’était devenue qu’une étrangère. Un fardeau pour lequel il avait dû tuer sa précieuse et timbrée de soeur, cette pitoyable née-moldue de fiancée pour laquelle il aurait dû, il aurait pu, sacrifier son appartenance au monde magique. Elle s’était vue, avec lui, saisir ce qui se présentait là comme une chance, de ne plus jamais se faire piétiner par la famille d’Eamonn, de ne plus jamais avoir à subir une oppression, une guerre qui les dépassaient largement, une chance d’être heureux. Si seulement Eamonn n’avait pas été un Oswald-Appleby, dont l’orgueil de sang-pur avait fini par pointer, en un venin qu’il avait abondamment craché en pleine figure de la jeune femme : il n’arrivait pas, il ne voulait pas s’adapter à ce monde auquel il était parfaitement étranger, le monde des moldus, qui ne lui apporterait rien, qui n’était pas le sien. Avait été le sien à elle cependant, l’endroit où elle était née, l’endroit auquel elle appartenait. L’endroit dans lequel il s’était âprement réfugié lorsqu’il avait été un fugitif : soudainement éclatait à la figure de Blodwyn l’appartenance grandiose de son fiancé à la dégueulasse lignée dont il était le descendant. Il était comme ses soeurs, finalement, comme ses parents, guère différent - pouvait-elle au moins espéré aujourd’hui que jamais son enfant, où qu’il grandisse, avec ou sans père, ne devienne ainsi. Les remous du métro londonien la happèrent hors de ses songes ; elle avait presque oublié qu’elle quittait le centre de la capitale, pour se rendre dans le petit quartier tranquille où elle avait cru, en un autre temps, pouvoir se construire une vie meilleure. Réconfort à ses songes, elle pensa à sa mère, qui avait sans doute préparé de quoi manger, de quoi célébrer cet énième rendez-vous chez le médecin, cette énième échographie, à laquelle elle ne voyait pas grand chose d’autre qu’une tâche noirâtre. Tout ce qui lui avait importé pendant les deux dernières heures qui venaient de passer, c’était d’entendre le battement précipité du coeur de son bébé, la vie qu’elle avait insufflée à ce petit être, la graine d’existence qui avait pu germer de ce qui avait été autrefois. C’était un bébé parfait, en bonne santé, avec un coeur vaillant ; un enfant qui, en d’autres temps, en d’autres circonstances, aurait pu rendre tout futur père heureux. Qui rendait les autres pères heureux, quand elle les examinait, parfois tendus, parfois romantiques à soit, parfois visionnaires, dans la salle d’attente du médecin. La voix monocorde du métro finit par émettre le nom de sa station, elle se leva, oubliant pour quelques instants ses pensées pour retrouver la fraicheur de la journée s’acheminant vers sa fin. Finalement, à regarder l’heure, elle avait passé une bonne partie de son après-midi à l’hôpital, elle se sentait fatiguée, épuisée, traversée par le froid de ce mois d’octobre. Quand bien même il avait toujours fait froid dans cette ville à l’arrivée imminente de l’hiver, l’atmosphère londonienne était encore différente à présent, et Blodwyn savait parfaitement pourquoi, sans pour autant avoir la possibilité de faire quoique ce soit : si un Détraqueur décidait, un beau jour, de venir vers elle pour lui offrir un baiser ou happer d’elle tout éclat de bonheur, elle serait sans défense, incapable de lutter, simplement une miette de sorcière sans sa baguette. Mais risquer sa vie pour prendre la baguette d’un autre sorcier, rafleur ou du commun des mortels, rien qu’en prévision de quelque chose qui arriverait, serait follement suicidaire. En ce cas-là, autant partir du pays.

En France au moins, elle pourrait récupérer une baguette, et vivre bien loin de l’influence perfide et discrète que les Détraqueurs laissaient planer sur la capitale anglaise. Un soupir passa ses lèvres, alors que revenait tout ceci en sa mémoire : parfois, sa raison l’interrogeait avec dérision sur les pitoyables prétextes qu’elle se servait à elle-même pour rester dans une ville aussi noyée dans le désespoir, là où elle avait les moyens de faire plus. D’offrir plus à son enfant. Tandis qu’elle approchait graduellement du petit immeuble où elle avait élu domicile, Blodwyn chercha ses clés ; dans ses poches avant tout, avant de se mettre à farfouiller dans son sac - le temps où elle avait une vie tranquille, avec une maison et un avenir tout tracé avec Eamonn, lui semblait bien lointain, mais elle ne se souvenait pas avoir du aussi souvent chercher ses clés à cette époque. Et, comme une matérialisation à ses songes, elle bouscula quelqu’un - ou quelqu’un la bouscula, aimerait-elle croire - son sac tombant de son épaule et déversant quelques parties de son contenu sur le sol encore humide de la pluie qui n’avait eu de cesse de glisser du ciel gris clair aujourd’hui. « Bon sang ! Ça te dérangerait de regarder où tu vas ?! » Ou peut-être estimait-il que les moldus, créatures inférieures à la pureté de son sang de sorcier, n’avaient qu’à s’écarter sur son passage, et pourquoi pas se prosterner à ses pieds - c’était bien des songes dignes d’un Oswald-Appleby, n’est-ce pas ? Elle n’en dit mot, ni sur ça, ni sur le fait qu’elle avait instantanément reconnu Eamonn, quand bien même elle aurait préféré le nier. Ayant rassemblé ses idées, et un regard furibond - toujours bien placé et légitime - Blodwyn esquissa un geste pour ramasser ses affaires, mais la réalité lui retomba vite sur les épaules. D’un mouvement qu’elle espérait subtile, elle resserra ses bras - ainsi que son épaisse veste d’automne - autour de ses épaules, de son corps frêle et, par-dessus tout, de la petite proéminence qui commençait à poindre. Elle resta donc là, debout, son sac à nouveau serré contre elle, mais la moitié de celui-ci répandu par terre ; pourtant, elle n’osait pas bouger, serrant étroitement ses clés - qu’elle avait fini par trouver - entre ses doigts. Sans doute que n’importe quel délinquant sain d’esprit saisirait cette chance inédite de trouble indubitable pour venir ramasser le portefeuille de la jeune femme juste sous son nez, mais elle ne savait pas parfaitement comment agir : se baisser, ramasser ses affaires au risque qu’Eamonn reste là, planté comme une lampe à la regarder et peut-être, de son magnifique cerveau évolué de sorcier, réaliser des choses qu’elle n’avait pas forcément envie qu’il sache. Qu’il devrait, cependant, légitimement connaitre, si seulement il n’avait pas décidé, sur le départ, de réduire à néant l’orgueil de Serdaigle - et de née-moldue - de la jeune femme. « Et puis, qu’est-ce que tu fiches ici ?! Les paysages sont pas plus beaux, plus merveilleux et remplis de l’élite supérieure des sorciers brillants sur le Chemin de Traverse ?! » Formula-t-elle comme pour couvrir discrètement l’inaction de ses gestes. Le sarcasme de Blodwyn était tout aussi palpable que le simple agacement pur et dur, brûlant dans ses entrailles, qu’elle ressentait rien qu’à l’idée d’avoir Eamonn à un mètre d’elle. Le Londres moldu n’était pas un endroit où il voulait être, où il voulait vivre ou même un endroit avec lequel il voulait avoir le moindre contact, alors pourquoi fallait-il que ce soit dans lui, et non pas dans le prince charmant d’une vie meilleure à laquelle le bon dieu la destinait, qu’elle soit rentrée ? Eamonn était manifestement déterminé à rester implanté dans sa vie quelque part, que ce soit dans cette fichue grossesse qu’elle était obligée d’endosser seule, ou parce qu’il apparaissait comme par magie sur son chemin quand elle pensait trop souvent à lui, au mal qu’il lui avait fait. Qu'il continuait de lui faire.


Dernière édition par Blodwyn Brownstein le Dim 12 Jan - 1:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (eamonn), and tell me some things last.   (eamonn), and tell me some things last. Icon_minitimeMar 29 Oct - 21:27

“ try to protect you ”
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Musing through memories, Losing my grip in the grey, Numbing the senses. I feel you slipping away, Fighting to hold on, Clinging to just one more day. Love turns to ashes With all that I wish could say. Every night I dream you're still here The ghost by my side, so perfect, so clear. When I awake, you disappear, Back to the shadows. With all I hold dear. I dream you're still here. Hidden companion, Phantom be still in my heart. Make me a promise that Time won't erase us. That we were not lost from the start. Oh, I'd die to be where you are. I tried to be where you are. BLODWYN & EAMONN

❉ ❉ ❉

Plus que jamais, le dernier enfant encore en vie des Oswald-Appleby se sentait coincé sur une voie qu’il n’avait pas envie de suivre. Eamonn avait toujours été différent de ce que ses parents attendaient de lui, il avait toujours voulu être différent. Il n’aspirait pas à la même vie qu’eux, il ne voulait pas du destin qu’ils avaient bien patiemment préparé pour lui. Il était l’héritier de la famille, aujourd’hui le dernier puisque ses deux sœurs étaient mortes au combat. L’une de sa main, l’autre de celle d’un mangemort très certainement, durant la bataille de Poudlard. Toute sa vie, il avait voulu échapper  à ce destin qu’on lui réservait. Il pensait avoir réussi, le jour où il avait définitivement quitté la maison pour faire sa vie, bien loin de Peakshire. Il aurait voulu que ça dure. La vie qu’il avait eue avant la guerre, c’était tout ce qu’il avait toujours voulu. Loin de sa famille, avec le métier de son choix, la femme de son choix. C’était ça qu’il voulait. Ce quotidien, il l’avait chéri ; mais aujourd’hui il n’en restait plus rien. Tout dans sa vie lui semblait fade et sans intérêt. Il avait perdu la personne qui lui était le plus cher au monde. Il l’avait abandonnée comme le dernier des imbéciles et il ne passait pas un jour sans qu’il regrette le choix qu’il avait fait ce jour là. Il n’avait pas suffisamment réfléchi à la question, ou peut-être au contraire qu’il y avait trop réfléchi et qu’il avait fini par imaginer le pire là où les choses auraient pourtant pu être plus simple. Dans ses nombreux songes quand bien souvent il n’arrivait pas à fermer l’œil la nuit, il se disait que finalement l’ultime solution à son problème ce serait d’envoyer ses parents aux cotés de Margaery et Diana. Sans eux, il n’aurait plus aucun problème. S’il devait les tuer, peut-être qu’il risquerait de faire un séjour à Azkaban, il ne savait même plus si ce genre de crime étaient punis par la justice magique. Il avait l’impression qu’à présent, c’était bien plus grave qu’un sorcier décide de s’unir avec une moldue ou une née-moldue plutôt que de commettre un crime. Le nouveau gouvernement avait quelque chose de paradoxal dans sa façon de raisonner. Quelque chose qu’Eamonn ne serait probablement jamais en mesure de comprendre. Il ne voulait même pas essayer de comprendre. Il était de toute façon incapable de penser comme eux, comme ses parents. Tout ça, ce n’était pas sa vie à lui et chaque jour qui passait, il s’en rendait d’avantage compte, mais de quoi il aurait l’air aujourd’hui s’il retournait vers Blodwyn pour lui expliquer la vraie raison de leur rupture ? D’une façon ou d’une autre, elle lui en voudrait. Aujourd’hui, elle ne voulait probablement plus entendre parler de lui alors il n’avait aucun droit de revenir dans sa vie, même si c’était pour rétablir la vérité. C’était une femme formidable, elle avait, toutes les chances du monde de se trouver un autre homme et d’être heureuse avec lui, bien plus qu’elle ne l’avait été avec lui, bien plus qu’elle ne le serait avec lui, parce qu’il trainait avec lui inéluctablement l’ombre des Oswald-Appleby, ses parents qui n’avaient pas l’air décidés à le laisser mener sa vie comme il le désirait, pourtant, il était majeur et vacciné depuis de longues années déjà.

Ils avaient pourtant trouvé le moyen de mener à la baguette. Le simple fait de menacer la vie de Blodwyn l’avait fait revenir vers eux. Elle n’avait plus sa baguette, le ministère le lui avait pris, si des sorciers arrivaient devant elle pour l’éliminer, elle n’aurait même pas le temps de s’enfuir. Il suffisait de deux mots pour tuer quelqu’un quand on maitrisait la magie. C’était rapide et il était rare que quelqu’un en réchappe. Il n’y avait qu’une seule personne qui avait réussi cet exploit dans le passé. Harry Potter quand il n’était qu’un enfant. Il avait survécu au sortilège de la mort pour y succomber seize ans plus tard. Le jeune Potter faisait parti des trop nombreuses victimes de la guerre. Il était mort et avec lui, la plupart des sorciers avaient perdu espoir. Le combat avait pris fin et le seigneur des ténèbres avait remporté la guerre. Eamonn avait eu foi en l’ordre du phénix durant les long mois qu’il avait passé à fuir pour sauver sa vie, à parcourir le monde pour retrouver celle qu’il aimait. Il avait tellement espérait que l’ordre puisse parvenir à rétablir la paix, qu’il puisse reprendre sa vie où il l’avait arrêtée mais ça n’avait pas été le cas. Il avait quand même pensé pouvoir rester avec Blodwyn, mais même sans l’intervention de ses parents, tôt ou tard on aurait cherché à les séparer, parce que c’était ce que la loi voulait. C’était à se demander si le ministère de la magie n’avait rien de plus passionnant à faire que de surveiller qui était en couple avec qui. Il avait l’impression que depuis le début de la guerre le destin avait décidé de les séparer et maintenant, il avait réussi, il pouvait être fier de lui. Eamonn maudissait le destin, tout comme ce qu’était devenue sa vie sans Blodwyn. Elle était la seule chose qui comptait à ses yeux et il l’avait perdue. Pour elle il aurait pu s’habituer à sa vie dans le monde des moldus, même s’il avait beaucoup de mal, même si c’était l’excuse qu’il avait exploité pour expliquer leur rupture. Une excuse qui n’avait aucun sens et il était le premier surpris de voir qu’elle y avait quand même cru. Il aurait pu continuer comme ça, tôt ou tard il le savait, il se serait adapter à ce monde qui le dépassait complètement. Il l’avait toujours su, au côté de Blodwyn il pouvait survivre à tout. Sauf, de toute évidence, à la simple idée qu’en restant à ses côtés, il risquait sa vie à elle. Le monde n’aurait pas du être amené à fonctionner de la sorte, il n’aurait jamais dû être poussé à quitter sa fiancée  pour s’assurer que personne ne débarque pour l’abattre. Ça n’avait aucun sens, c’était pourtant ce qui s’était passé, c’était ce qu’était devenu le monde.

Ce que sa vie à lui était devenue, il avait l’impression que ça n’avait pas franchement d’intérêt. Il avait retrouvé son boulot à la boutique de farces et attrapes de Phineas, mais ce n’était pas comme avant. Phineas lui-même n’était plus comme avant. Lui aussi il devait subir les conséquences de la guerre. La boutique aurait du être un endroit jovial, c’était le thème de ce genre de boutique normalement, là en revanche, il y avait comme un air de déprime qui hantait les lieux. L’un comme l’autre ne pouvaient pas faire mieux. Ils avaient trop perdu dans cette guerre et ce qui avait pu les amuser dans le passé était devenu complètement fade. C’était comme ça dans beaucoup d’endroit, à Pré-Au-Lard comme sur le chemin de traverses. Les gens avaient repris leurs enseignes parce qu’ils avaient besoin de ça pour vivre, mais nombreux étaient ceux pour qui le travail qu’ils faisaient n’avait plus la même valeur qu’autrefois. Ils continuaient d’avancer par défaut, parce qu’ils le devaient, pas forcément qu’ils en aillent envie. Pour couronner le tout, ses parents avaient décidé de le fiancer à une fille de bonne famille, une sang-pur bien entendu. Il n’arrivait pas à faire le moindre effort pour réussir à la supporter. Il ne savait rien d’elle, il ne voulait rien savoir. Epouser cette fille, c’était la dernière chose dont il avait envie. Il espérait que la gentillesse dont il faisait preuve à son égard, finisse par la faire fuir, mais apparemment, elle était bien décidée à rester même si elle avait l’impression (c’était du moins ce qu’il pensait) d’être fiancée à un pauvre type. Il était sûr que s’il se donnait la peine, il réussirait à l’apprécier. Mais ce n’était pas suffisant pour faire un mariage. Quoi qu’il fasse, quoi qu’elle fasse, il ne l’aimerait jamais et même si ses parents étaient convaincus du contraire, ce qui faisait qu’un mariage marchait vraiment, c’était l’amour. Sans amour, on se retrouvait avec un mariage comme celui de ses parents qui ne ressemblait clairement pas à grand-chose. C’était une notion qu’ils étaient incapables de comprendre. Ils ne voyaient pas le monde de la même façon, tout ce qui comptait pour eux, c’était la pureté du sang. C’était bien pour cette raison qu’il se retrouvait fiancé à cette Ariane. Parce que elle, contrairement à Blodwyn, elle avait le sang-pur. C’était n’importe quoi. Mais contredire les parents Oswald-Appleby n’était pas quelque chose qu’on pouvait faire à la légère, il l’avait appris à ses dépends. Après avoir passé plusieurs mois enchainé au fond d’un cachot à se faire torturer, il avait compris que ses parents étaient vraiment des grands malades et qu’ils étaient prêt à tout pour avoir ce qu’ils voulaient, c’était la raison pour laquelle il les avait cru quand ils avaient dit que s’il ne revenait pas vers eux, ils enverraient Blodwyn six pieds sous terre. Ils avaient été capable de laisser et même d’encourager leur fille cadette à torturer leur fils alors oui, ils étaient capable d’éliminer Blodwyn sans se poser de questions.

Il détestait ses parents, il détestait sa vie et il détestait attendre. La patience était une vertu qu’il avait possédée et qui lui avait en partie valu sa place chez les poufsouffle. Mais il avait fini par la perdre, surtout récemment alors qu’un rien semblait le mettre sur les nerfs. Il attendait depuis de trop nombreuses minutes que le patron du bar où il avait travaillait se décide à l’honorer de sa présence pour lui fournir sa dernière paye. Même s’il avait quitté le monde des moldus, il estimait qu’il n’avait pas travaillé pour rien et qu’il se devait d’aller chercher ce dernier salaire, même s’il avait bien du mal à savoir ce qu’il pourrait faire de cet argent. Il ne payait plus qu’avec de l’argent sorcier maintenant qu’il était revenu dans le monde des sorciers, ainsi, cet argent finirait sur un compte qu’il avait créé dans une banque moldue grâce à l’aide de Blodwyn et il y resterait probablement pour toujours, puisque définitivement, c’était du côté des sorciers que serait sa vie. C’était ce qu’on avait décidé pour lui, sans lui laisser le moindre choix. Au bout d’un certain temps d’attente, qui frôlait presque l’heure complète, il pu enfin repartie, son chèque dans la poche de sa veste. Il lui suffisait de transplaner maintenant pour rentrer chez lui, mais il ne pouvait pas le faire dans le bar et encore moins au beau milieu d’une rue pleine de moldus. Il trouverait bien un coin sans personne pour le faire, il connaissait le quartier pour y avoir vécu plusieurs mois alors il savait à peu près où aller. Alors qu’il avançait dans la rue, il regardait le quartier avec attention, maudissant encore plus sa vie à chaque fois qu’un souvenir des derniers moi s’imposait à lui. Peu concentré sur la route, il fini par heurter quelqu’un et il reconnu très vite sa chevelure rousse. Blodwyn. « Bon sang ! Ça te dérangerait de regarder où tu vas ?! » Oui, il aurait pu regarder devant lui. Cependant elle aussi, si elle avait regardé en face d’elle, elle l’aurait remarqué. « Désolé. » C’était le seul mot qu’il arrivait à prononcer. Il ne savait pas s’il avait envie de s’enfuit à toutes jambes, de transplaner ici en ignorait les gens aux alentours où s’il avait simplement besoin de rester, pour la revoir simplement parce qu’il en avait besoin. Lentement il la quitta cependant du regard pour se pencher afin de ramasser ce qu’elle venait de faire tomber par terre. « Et puis, qu’est-ce que tu fiches ici ?! Les paysages sont pas plus beaux, plus merveilleux et remplis de l’élite supérieure des sorciers brillants sur le Chemin de Traverse ?! » Il laissa échapper un fin soupire à sa réplique avant de se redresser, les affaires de la jeune femme en mains. « Tiens » Se contenta-t-il de répliquer en lui rendant ses affaires. « Disons que personne n’avait d’argent pour moi sur le chemin de Traverse, sinon en effet, c’est là que je serais allé. » Il avait reposé ses yeux sur celle qui encore quelques temps plus tôt avait été sa fiancée, il n’avait jamais imaginé qu’un jour ils puissent en arriver là, il n’avait jamais voulu ça, encore aujourd’hui, ce n’était pas ce qu’il voulait et pourtant, c’était de sa faute s’il en était là. Au moins, elle était en vie, c’était déjà ça, il n’avait pas fait ce qu’il avait fait pour rien.
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≡ amoureusement : mariée, techniquement, même si elle ne semble plus en porter le nom.
≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
≡ statut de sang : c'est une sorcière de sang-pur, d'ces sang-pur qu'on estime traitres pour ne pas se croire au-dessus des autres.
≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
≡ son patronus : il prenait la forme d'un geai, mais désormais elle ne peut plus en produire. rien d'autre qu'un vague amas argenté.
≡ son amortencia : la potion a toujours eu la senteur du grand air, un parfum d'ébène au creux de ses cheveux et du vieux bois.
MessageSujet: Re: (eamonn), and tell me some things last.   (eamonn), and tell me some things last. Icon_minitimeLun 11 Nov - 12:59



there's too much broke to feel this.
— BLODWYN BROWNSTEIN & EAMONN OSWALD-APPLEBY —

My heart gets lost like a message, my head is on the clouds. And I don’t get it, and so I’m fashionably numb. Sometimes it helps to forget where we come from. Out of the mire we were torn from. Remember. Out of the fire again, but I’m an ember. I hold a banner for you but it’s upside down. You got a question or two but I’m tongue tied now. Don’t try to follow me I would hold you down if I could. Make you the enemy, I would let you down.
big light ~ houses.

Elle se souvenait encore aujourd’hui, des songes qui la perdaient lorsqu’elle avait pensé, pendant la guerre, à l’avenir meilleur qu’ils pourraient avoir, Eamonn et elle, s’ils tenaient bon. Elle avait voulu croire, à de nombreuses reprises, bien naïve qu’elle était, que leur fuite servait à quelque chose, et qu’à nouveau, un petit miracle inattendu viendrait frapper le monde de la magie pour le débarrasser de Lord Voldemort. Bien souvent, sous leur tente, en le regardant, endormi à côté d’elle, en se fustigeant silencieusement pour avoir participé en un sens, à la destruction d’une partie de la vie de son fiancée, elle s’était rassurée en se disant que c’était ce qu’il avait choisi, que c’était pour eux qu’ils agissaient ainsi. Cependant, aujourd’hui, quand elle y réfléchissait, elle ne comprenait qu’à peine les intentions passées de son fiancé : ça ne collait pas, au fond, qu’il ait sacrifié sa vie pour elle, pour fuir dans les pires conditions qui soient, prêt à sacrifier sa vie pour elle, pour finalement nier tout ce qu’ils avaient été, tout ce qu’ils auraient pu être. Du jour au lendemain, comme ça, sans aucun signe avant coureur. Car si Eamonn avait changé avec la mort de Diana, n’en restait pas moins qu’elle ne s’était jamais imaginée douter un jour de l’amour qu’il avait eu à son égard - où avait été sa faute dans cette histoire ? Elle n’en savait rien, et elle n’avait obtenu de son ex-fiancé que des réponses évasives, des insultes crachant sur ses origines à elle, le monde auquel elle avait appartenu, qu’il avait prétendu tant affectionner, à une autre époque. Parfois, peut-être à cause de la présence des Détraqueurs en ville, rejouant infiniment à l’esprit de la jeune femme ce jour-là, le pire jour de l’existence de Blodwyn, elle tournait le problème dans tous les sens, au creux de son esprit, sans pour autant trouver la moindre réponse. Quel était le faux pas qu’elle avait commis : était-ce parce qu’elle était une née-moldue, qu’Eamonn avait finalement décidé, en se levant un beau matin, de ne plus l’aimer, de lâcher tout ce à quoi ils avaient pu tenir, tout ce pour quoi ils avaient pu survivre, ensemble ou séparément, durant ces derniers mois ? Ça ne ressemblait pas à Eamonn, lui hurlait son coeur au creux de sa poitrine ; alors elle en était arrivée à se dire que ses beaux-parents avaient peut-être achevé de resserrer leur emprise sur leur seul fils - désormais seul enfant - ou, parfois, dans des élans mélodramatique, elle se disait que la vérité pouvait être bien plus simple. Eamonn avait, peut-être qui sait, rencontré une autre rouquine souriante et niaise à souhait, de sang plus pur qu’elle sans doute, et qu’il en était tombé amoureux au point de n’avoir aucun remord à piétiner le coeur et l’égo de celle qu’il avait, un jour pu aimer aussi. Mais qu’est-ce que ça pouvait changer, en définitive, le pourquoi du comment ? Eamonn était parti, et quelques temps après, elle s’était découverte enceinte, comme si, d’un petit coup de pouce malintentionné, le destin avait décidé de la marquer plus longuement encore des traces de cette histoire désormais poussiéreuse. Oscillant entre orgueil blessé et chagrin à l’état pur, Blodwyn avait alors agi parfois avec la plus grande bêtise, comme cette fois-ci où elle avait vendu sa bague au plus offrant, sans se retourner et sans penser aux secondes d’après, où elle le regretterait. Jamais plus elle ne pourrait mettre la main dessus à présent, comme si c’était important... jamais plus sans doute, le moindre mariage avec Eamonn n’aurait de sens. Quand bien même elle pourrait le vouloir, le souhaiter dans une petite part de son inconscient - qu’elle ne reconnaîtrait jamais - elle serait bien incapable de comprendre à quoi pourraient rimer les pensées et les intentions du jeune homme : tantôt à la repousser, tantôt à revenir vers elle, inlassablement. Ici, à Londres, dans cette même rue qu’elle ne connaissait que trop bien. Sans doute que la prochaine fois qu’elle devrait rentrer chez elle, elle prendrait un autre chemin, pour venir dans le sens inverse et ainsi ne plus jamais risquer de rentrer dans Eamonn, quand bien même il avait maintes fois souligné que rien, plus rien, ne le destinait à remettre les pieds dans un endroit pareil.

Restait en la mémoire de la jeune femme, tout ce dédain qu’il avait exprimé pour le semblant de vie qu’ils avaient essayé de construire ensemble - certes, ça n’avait rien eu pour ressembler au petit bout de paradis qu’ils avaient touché du bout des doigts il n’y a pas si longtemps que cela - dans une autre vie. Pourtant, elle avait cru qu’ils auraient pu être heureux, c’était bien pour ça qu’elle avait mis toute son âme et toute sa volonté dans l’envie de retrouver Eamonn tel qu’il avait été avant tout ça. Avant cette guerre, leur séparation, sa prétendue mort qu’il avait passé dans les cachots de sa propre maison familiale. Finalement, ça n’avait plus d’importance aujourd’hui tout ça, et quelle ironie c’était, de savoir que le jeune sorcier avait traversé mille et une tortures de la part de sa famille, pour rester avec elle, pour la retrouver. Et puis tout laisser tomber ; à croire qu’il n’avait survécu que pour lui cracher en pleine figure, la repousser avec toute la hargne dont il était capable et l’abandonner là, plus bas que terre. Dans les moments où tout était facile, où elle ne laissait pas le doute glisser sous sa peau et la tirailler dans tous les sens, Blodwyn trouvait bien des raisons de détester le monde de la magie, qui l’avait si brusquement arrachée à sa mère quand elle n’avait que onze ans, ce même monde qui lui avait fait rencontrer Eamonn, et s’effondrer si bas. Tout ce qu’elle avait chéri dans le monde de la magie, dans la sorcellerie, n’était plus qu’à présent des cendres incandescentes de son malheur, qui continuaient de rougeoyer à chaque fois qu’elle y pensait. Sans doute que ces brûlures, ces douleurs, ne disparaitraient jamais, maintenant qu’elle avait décidé de garder l’enfant qui grandissait en elle : il était bien possible que ce bébé ressemble à Eamonn, et lui rappelle éternellement cette histoire qui n’avait été qu’une farce. Un beau tissu de mensonge qu’on avait déchiré juste sous son nez. De toute manière, à chaque fois qu’elle parvenait à éclaircir un peu ses songes, à chasser ces parts d’ombre de son existence, quelque chose, quelqu’un s’escrimait à les lui ramener : quand elle cherchait ses clés au moins, elle ne pensait pas à Eamonn ou à cette boule au creux de son estomac, se tordant dans tous les sens à longueur de journée. Mais il avait fallu qu’il apparaisse ici, au milieu de cette rue, une rue parmi tant d’autres dans la gigantesque capitale de Londres. Elle se souvenait, quand elle y allait avec sa mère pour faire tout et n’importe quoi, d’au combien elle finissait sa journée avec un mal de pieds plus douloureux que tout ce dont elle pouvait garder comme réminiscences de son enfance. Pourtant, malgré ça, malgré le mal de pieds que l’on pouvait avoir à parcourir la ville, l’immensité et la diversité des quartiers de Londres, il avait fallu qu’ils se trouvent ici à cet exact instant, cette infime seconde où ils ne regardaient pas leur chemin. Avec un petit coup de bol, ils auraient pu simplement se croiser, s’ignorer, laisser traîner dans le sillage de l’un et de l’autre une bonne dose d’amertume. Il fallait que ce soit plus compliqué que ça, cependant. Il fallait qu’elle le regarde, qu’elle croise ses yeux sombres tout en se forçant à garder un minimum de prestance. Il fallait qu’elle soutienne sa présence, ici, si près de ce qui avait été chez eux, ce qui n’était plus qu’une atmosphère d’absence douloureuse, sans pour autant fondre en larmes, qu’elle en ait envie ou non. Heureusement encore, au malheur de Blodwyn, se supplantait son orgueil, qui lui faisait serrer les dents, et parler avec moins de sympathie qu’à l’accoutumée. A la voir si frêle, rousse et souriante, il était parfois difficile d’imaginer qu’elle puisse faire preuve de tant d’agressivité dans la voix, mais elle découvrait aujourd’hui qu’il était facile pour elle de crier arbitrairement sur Eamonn, alors qu’elle n’avait pas eu la force de le faire quand il lui avait brisé le coeur. « Tiens. » Elle le fusilla du regard à nouveau : sans doute que ce n’était pas ce que n’importe quelle demoiselle ferait, après tout, un homme qui ramassait les affaires d’une pauvre demoiselle en détresse, ça ne courait pas les rues. Mais là, c’était différent, elle ne comprenait même pas pourquoi Eamonn s’appliquait à jouer le petit gentleman des rues alors qu’il n’avait pas mâché ses mots, ou pensé à une quelconque élégance, lorsqu’il s’était barré de chez eux. La rousse finit par prendre ses affaires, les lui arrachant presque des mains comme s’il avait eu pour intention de les lui voler ; au moins, en remettant tout dans son sac, fébrile et nerveuse, elle ne le regardait pas, et pouvait ainsi mettre tout son cerveau en oeuvre pour imaginer qu’il n’était pas là, que c’était quelqu’un d’autre qui l’avait bousculée et qu’Eamonn était loin d’elle désormais. Infiniment loin d’elle. Depuis longtemps ; depuis qu’elle l’avait perdu dans la forêt de Dean.

Refermant rageusement son sac - sans avoir oublié de garder ses clés cependant - Blodwyn lâcha un léger ricanement sarcastique aux paroles du sorcier, au moins, manifestait-elle l’ombre d’un sourire, quand bien même ce n’était pas un de ces sourires sincères qu’elle avait tant de fois eu aux lèvres avec lui. Mâchoires toujours autant crispées, gestes toujours aussi saccadés, elle remit son sac sur son épaule, haussant les épaules, faisant preuve d’une indifférence excessive, finalement. Elle ne lui avait pas posé cette question dans le but qu’il lui réponde quoique ce soit - il  y avait sans doute une loi qui était sortie dans le Londres sorcier, promulguant que les sorciers de sang-pur n’avaient pas de compte à rendre aux inférieurs, ou quelque chose du genre, si tant est qu’ils aient encore ne serait-ce que l’autorisation de s’adresser la parole. « Je me demande bien ce que tu vas pouvoir faire de cet argent durement gagné, à moins que Lord Voldemort se mette à imposer aux moldus de payer en gallions maintenant. » Fière et blessée à la fois, elle se découvrait un véritable talent pour ignorer les craintes qu’elle avait pu avoir autrefois : pendant la guerre, jamais il ne lui serait venu à l’idée de prononcer le nom du Mage Noir qui avait détruit sa vie, mais maintenant, les choses s’avéraient bien différentes. Elle crachait sur le monde de la magie et chacun de ses pitoyables membres, toutes ces marionnettes qui se retrouvaient à si bien vivre dans un monde qui n’avait plus rien d’égalitaire, juste et normal. Elle crachait sur Eamonn, sur sa misérable et détestable famille qui l’avait réduite à néant, et qui se retrouvait à si bien vivre dans le monde de la magie, qu’ils estimaient celui des moldus bien inférieur. Au moins, ici, pouvait-elle encore avoir le droit de vivre, de respirer sans être condamnée à de la prison pour le restant de ses jours. « Tu devrais partir. Je n’ai pas envie de me retrouver à passer le reste de mes jours à Azkaban parce que je t’ai bousculé dans la rue. » D’un nouveau regard entendu, teinté d’une amertume indéniable, mais aussi d’un brin de regret à la simple idée de prononcer ces mots, Blodwyn se détourna d’Eamonn. Elle aurait cependant aimé pouvoir rester au milieu de cette rue, à remuer la lame de ses mots serviles, à faire grimper l’animosité qu’elle gardait depuis trop longtemps coincée en elle ; elle aurait aimé pouvoir lui crier en pleine figure, si cela revenait à le faire rester plus longtemps. Ce serait suicidaire, purement masochiste, ou tout simplement n’importe quoi - qu’une miette de rien du tout, un simili de ce qu’ils avaient pu être autrefois, si tant est qu’Eamonn ait été un jour sincère avec elle, dans ses sentiments, ou s’il l’avait simplement aimée par charité pour le pauvre monde des moldus. Ou parce que c’était plus amusant pour énerver ses parents, comme une crise d’adolescence avant de rentrer dans le rang. Dans l’esprit de la jeune femme, chaque moment passé avec Eamonn devenait trop souvent teinté de faux, d’incompréhension ; il lui semblait logique, à de trop nombreuses reprises, de se dire que le sorcier s’était simplement joué d’elle de A à Z, quand bien même ce serait complètement stupide, quand bien même ça ne rimait à rien.


Dernière édition par Blodwyn Brownstein le Dim 12 Jan - 1:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (eamonn), and tell me some things last.   (eamonn), and tell me some things last. Icon_minitimeJeu 2 Jan - 20:39

“ try to protect you ”
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Musing through memories, Losing my grip in the grey, Numbing the senses. I feel you slipping away, Fighting to hold on, Clinging to just one more day. Love turns to ashes With all that I wish could say. Every night I dream you're still here The ghost by my side, so perfect, so clear. When I awake, you disappear, Back to the shadows. With all I hold dear. I dream you're still here. Hidden companion, Phantom be still in my heart. Make me a promise that Time won't erase us. That we were not lost from the start. Oh, I'd die to be where you are. I tried to be where you are. BLODWYN & EAMONN

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Peut-être qu’il avait fait une erreur en laissant tomber Blodwyn comme il l’avait fait. C’était ce qu’il se répétait bien souvent, mais il avait l’impression de ne plus pouvoir défaire ce choix qu’il avait fait à la va-vite, sous le coup de la pression et de la peur. Il avait cru qu’il pourrait protéger Blodwyn en agissant ainsi et la voir là, en face de lui, l’obligeait à penser qu’au moins ça, c’était réussi. Elle était vivante et elle le resterait tant qu’il tiendrait sa part du marché. Cependant, à chaque fois qu’il réfléchissait d’avantage à la question, il remarquait qu’il y aurait eu d’autres moyens de la protéger ; la fuite aurait pu en être un, bien qu’il était fatigué de fuir, elle aussi sans doute, ils auraient pu s’enfuir, en France peut-être, en espérant que personne ne les retrouverait. Peut-être que ça aurait été plus simple qu’il termine le travail qu’il avait commencé en tuant sa cadette. Il aurait pu faire la même chose avec le reste de la famille, au moins, il aurait mit fin à tous leurs problèmes. Cependant, il était rongé par la culpabilité, contrairement à sa sœur ou à ses parents, il avait bien du mal à vivre avec une mort sur la conscience, il n’avait pu et il ne pouvait toujours pas se résoudre à en ajouter d’autre. Il n’était pas ce genre d’homme. Il était bien lâche finalement, bien qu’il se plaise à croire qu’il ne pouvait tout simplement pas se rabaissé au même niveau que celui des mangemorts. Il n’était pas un meurtrier loin de là. Il était juste un type comme un autre peut-être plus doué que certains pour prendre des mauvaises décisions. Il n’en savait rien. Il aurait aimé que les choses se soient passées autrement, encore aujourd’hui, il aimerait pouvoir faire en sorte qu’elles soient différentes, mais plus le temps passait, plus il devait se rendre à l’évidence, il était trop tard pour ça. Maintenant, il était coincé dans ce mariage qu’il ne voulait absolument pas et Blodwyn, souvent, il espérait qu’elle ait déjà refait sa vie avec quelqu’un de mieux. Au moins là, il serait convaincu du fait que leur histoire était vraiment terminée, même s’il avait longtemps été sûr que ce serait pour la vie. Son cœur à lui en tous cas, il appartiendrait à Blodwyn jusqu’à la fin de ses jours. C’était elle qu’il aimait et il avait l’impression que ce serait toujours elle, qu’importe ce qui pouvait les séparer, qu’importe leurs statuts de sang, devenus incompatibles apparemment d’après les nouvelles lois ; il l’aimait et il l’aimerait toujours. Elle était l’histoire de sa vie, la seule qui ait compté, la seule qui continuerait de compter. Il était clair que son mariage avec à venir n’aurait jamais aucune valeur à ses yeux, ni même d’ailleurs à ceux de l’heureuse – malheureuse en réalité – élue. Ils n’étaient pas faits l’un pour l’autre, bien que leur sang soit pur. C’était quelque chose que leurs parents respectifs semblaient incapables de comprendre. Ça ne servait à rien d’essayer de leur expliquer. Il ne connaissait du monde que la vision qu’ils en avaient. Ils n’avaient jamais cherché à voir plus loin que ce qu’on leur présentait et ils étaient devenu ceux qu’ils étaient aujourd’hui. Intolérants, insupportables, archaïques. Il avait eu de la chance de ne pas finir comme eux, Poudlard l’avait bien aidé à échapper à cette vision trop fermée du monde. Ça lui avait permis de voir les choses sous un autre point de vu. Bien-sûr, vu les tendances de sa famille, ça aurait été plus simple, plus vivable pour lui s’il avait su se plier au point de vu de ses parents. A leur façon, il aurait été répugné des sang-de-bourbes, comme ils appelaient si bien les nés-moldus, il n’aurait jamais remarqué Blodwyn, il ne lui aurait même jamais adressé la parole et aujourd’hui, il ne serait pas torturé à l’idée de l’avoir perdu, il n’aurait pas eu l’occasion de la faire souffrir. Les choses auraient été plus simples pour eux deux. Il avait cependant le mérite d’être convaincu de valoir bien mieux que le reste de sa famille. C’était déjà ça, même s’il était clair que ce n’était pas ce petit soulagement qui réparerait son cœur brisé ou celui de Blodwyn. il n’était même pas sûr qu’elle saurait le pardonner de l’avoir abandonné de la sorte si jamais il revenait vers elle pour lui expliquer la situation. Souvent il y avait pensé, mais cette pensée s’était imposée à lui freinant ses pas, l’empêchant de revenir vers la jeune femme.

Il avait eu raison apparemment de se dire qu’elle ne lui pardonnerait pas. Maintenant qu’il la revoyait, par hasard dans les rues de Londres, il était bien obligé de constaté qu’elle lui en voulait, il n’en n’avait jamais douté, mais toutes les visions de Blodwyn en train de lui faire des reproches qu’il  s’était imaginées avaient au moins eue le mérite de ne pas être réelles ce qui les rendait finalement plus supportable que la réalité qui s’imposait à lui en ce moment précis. Elle lui en voulait, même quelqu’un d’aveugle et de sourd s’en serait rendu compte. Il était là en face d’elle et la seule envie qu’il avait s’était de s’éclipser pour rendre les choses moins difficiles. Il aurait pu, sans doute que ça n’aurait fait que prouver à Blodwyn que tout ce qu’elle pouvait penser de lui était bien vrai. Il était cependant incapable de bouger, il restait là en face d’elle, s’accrochant à cette vision avec trop de force certainement. Il ne voulait plus la quitter des yeux, la perdre du regard encore une fois. Il aurait presque voulu être capable de prendre sa baguette pour lui lancer un sortilège d’amnésie, qu’elle oublie leurs différents et que tout reprenne comme avant, à l’autre bout du monde si c’était nécessaire pour échapper  aux parents Oswald-Appleby. Ça aurait été une façon bien facile de résoudre le problème, une nouvelle trahison envers elle, un geste qu’il ne pouvait pas se résoudre à faire. Il avait déjà fait bien trop de mal, il était plus sage qu’il n’en rajoute pas une couche. Il laissa alors sa baguette là où elle était et se contenta de la regarder ranger ses affaires dans son sac avec une certaines rage qu’il était impossible de ne pas remarquer. « Je me demande bien ce que tu vas pouvoir faire de cet argent durement gagné, à moins que Lord Voldemort se mette à imposer aux moldus de payer en gallions maintenant. » C’était une très bonne question. En vérité, lui-même ne savait pas encore ce qu’il allait en faire, enfin, ce n’était pas une raison suffisante pour laisser tomber cet argent. Il avait travaillé pour le gagner alors autant le récupérer. « J’en doute. Lord Voldemort ne supporterai pas de voir des moldus utiliser l’argent des sorciers. » Lord Voldemort avait certainement du mal à concevoir qu’ils puissent exister ces pauvres moldus. C’était sa façon de voir le monde qui avait scindé le monde à la fin de cette guerre ; une fin bien tragique selon Eamonn, certainement pas celle à laquelle il s’était attendu, mais celle à laquelle tout le monde semblaient s’être plié. Lui qui détestait tant les moldus et les sorciers d’ascendance moldue il avait transformé ce monde en ce qu’il était à présent, cet endroit ou les gens comme Eamonn n’avaient pas le droit de fréquenter des gens comme Blodwyn. Ou sans doute était-ce le contraire, puisque, du point de vu de Voldemort, quelqu’un comme Eamonn valait des millions de fois mieux que quelqu’un comme Blodwyn. Au fond, selon les nouvelles lois, elle n’avait peut-être même pas le droit de lui adresser la parole, vu qu’elle lui était clairement inférieure. Peut-être que Blodwyn pouvait à présent penser qu’Eamonn pensait comme ça. C’était complètement faux. Il s’agissait du point de vu de ses parents, ça il ne pouvait pas le nier. Depuis qu’il avait renoué avec eux, il en avait eu bien des preuves ; mais il ne partageait et ne partagerait jamais leur avis, qu’importait le mal qu’ils pourraient se donner pour le lui imposer. Ils pouvaient même recommencer à le torturer au fond d’un cachot si ça les amusait, ils n’arriveraient pas à le faire penser ainsi. Il haussa finalement les épaules. « Je verrais bien ce que j’en ferais. Je ne pouvais pas juste le laisser là. » N’importe qui aurait sans doute fait pareil à sa place et puis, il avait souvent l’occasion de passer à Londres, après tout, l’accès de la ville moldue ne lui était pas interdite alors rien ne l’empêchait de venir dépensait cet argent dans les rues de Londres, surtout maintenant qu’il savait comme il marchait. Ça n’avait pas toujours été évident pour lui, puisqu’il avait grandi exclusivement dans le monde des sorciers, mais il avait apprit aux côtés de Blodwyn et maintenant, il n’avait même plus sa place à ses côtés. « Tu devrais partir. Je n’ai pas envie de me retrouver à passer le reste de mes jours à Azkaban parce que je t’ai bousculé dans la rue. » Il pinça légèrement les lèvres. Il ne savait pas si elle se retrouverait à Azkaban pour ça, mais de toute évidence, ce n’était pas lui qui allait la dénoncer. Enfin, elle avait raison, il ferait mieux d’y aller. Ce serait bien mieux pour lui comme pour elle. « Ouais, tu as raison, je devrais y aller ... » Il devrait y aller. C’était presque plus facile à dire qu’à faire. Il détourna légèrement les yeux et commença à se retourner pour rebrousser chemin. Cependant, il se stoppa dans son mouvement pour se retrouver à nouveau face à la jeune femme. « Attends. Je suis désolé, vraiment … » Elle s’en fichait sans doute et au fond, elle avait toutes les raisons du monde de douter de sa sincérité, à tord, parce qu’il l’était vraiment ; il savait bien pourtant qu’être désolé ne changerait rien à la situation actuelle, il avait eu quand même ce besoin de le lui dire et ça avait été le moment idéal peut-être le seul moment qu’il aurait en face d’elle avant longtemps, peut-être pour toujours.


hj : je suis désolée, j'ai été super longue et en plus c'est tout pourris  :cry: 
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Melian Greengrass
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≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
≡ statut de sang : c'est une sorcière de sang-pur, d'ces sang-pur qu'on estime traitres pour ne pas se croire au-dessus des autres.
≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
≡ son patronus : il prenait la forme d'un geai, mais désormais elle ne peut plus en produire. rien d'autre qu'un vague amas argenté.
≡ son amortencia : la potion a toujours eu la senteur du grand air, un parfum d'ébène au creux de ses cheveux et du vieux bois.
MessageSujet: Re: (eamonn), and tell me some things last.   (eamonn), and tell me some things last. Icon_minitimeDim 26 Jan - 15:18



there's too much broke to feel this.
— BLODWYN BROWNSTEIN & EAMONN OSWALD-APPLEBY —

My heart gets lost like a message, my head is on the clouds. And I don’t get it, and so I’m fashionably numb. Sometimes it helps to forget where we come from. Out of the mire we were torn from. Remember. Out of the fire again, but I’m an ember. I hold a banner for you but it’s upside down. You got a question or two but I’m tongue tied now. Don’t try to follow me I would hold you down if I could. Make you the enemy, I would let you down.
big light ~ houses.

Le bébé qui grandissait dans ses entrailles poussait Blodwyn à penser à de douloureux souvenirs, envisager, lointain, l’avenir qui lui avait paru si accessible il n’y a pas si longtemps que ça. Quelque part, naissait au fond de son esprit l’idée que son bébé grandirait sans père, tout comme elle, et qu’elle était bien trop lâche pour prendre une quelconque décision et palier aux potentiels malheurs qui s’abattraient sur la vie de son futur enfant. Sa mère, elle, avait toujours agi pour son bien, Blodwyn n’avait jamais manqué de rien, n’avait jamais souffert du manque d’un paternel absent ; offrir tout cela à son enfant lui paraissait irréalisable, tant elle-même avait du mal à oublier le vide qu’avait laissé Eamonn en disparaissant de sa vie, en un claquement de doigts. Trop souvent, elle se repassait le spectre de ces images, analysant chaque possibilité, chaque opportunité qu’elle aurait pu avoir de faire les choses bien, d’arranger ce qui avait été brisé, quelque part sur le chemin de leur histoire, entre son fiancé et elle. Elle avait pourtant cru qu’ils étaient heureux, que la fin de la guerre était la seule chose qui pouvait leur offrir un semblant de tranquillité, quand bien même ce n’était pas la fin qu’ils avaient idéalisé. Quelque chose avait tout bouleversé cependant, et trop souvent elle se torturait l’esprit à chercher ce que ça pouvait bien être : les doutes de Blodwyn étaient sans doute bien loin de la triste réalité, mais finalement, chaque hypothèse qu’elle dressait pour elle-même était plus douloureuse que la précédente, et la plongeait dans un océan de scepticisme et d’incompréhension. Dans tous ces doutes, alors qu’elle se sentait faible et rabaissée ; sans cesse ramenée par son cerveau, ses sentiments à des douleurs lancinantes, elle n’aurait certainement pas voulu croiser son désormais ex-fiancé, si on lui en avait donné le choix. Mais le destin n’en faisait qu’à sa tête, s’avérait bien cruel, ironique en quelques sortes, ricanant sans doute de sa pauvre capacité à faire bonne figure en l’instant présent : Blodwyn avait toujours été une fille trop naturelle, trop franche pour afficher autre chose qu’une colère bouillonnante dans des instants aussi compliqués, mêlant songes niais à de lancinantes douleurs. Revoir Eamonn la projetait dans ce passé, pas si lointain et pourtant totalement révolu. Ça la replongeait dans chacun des doutes qui s’étaient dressés, hurlant dans son cerveau : un beau jour, elle finirait par devenir folle si elle se laissait aller d’une telle manière, sans doute que sans l’enfant qu’elle attendait, elle ne s’accrocherait pas avec tant d’ardeur, elle aurait déjà sombré. Pour le moment, elle ne se sentait pourtant pas de taille à faire ainsi, bonne figure, mère dévouée et volontaire, pendant les vingt années à venir, être la seule personne sur laquelle cet enfant va se reposer, pour le restant de ses jours. Ce n’était certainement pas comme ça qu’elle avait idéalisé être une mère, ce n’était pas comme ça que la vie était censée se passer : petite fille, elle avait toujours su qu’elle était une exception parmi cent, parmi tous les enfants qui l’entouraient à Poudlard, ou même avant. Son enfant, serait dans la même situation qu’elle, sans pour autant qu’elle ne soit persuadée de tenir bon comme l’avait fait sa mère à elle. Au moins, elle, elle ne flipperait pas totalement lorsque les premiers dons magiques de son enfant apparaîtront, ni même lors de sa première rentrée à Poudlard. Cette époque de malaise était bien loin désormais, ça n’avait été qu’une petite épine dans leur relation, qui avait semblé la mettre à mal, sans jamais la détruire. La guerre en avait été une également : longue et épuisante, Blodwyn avait craint pour la vie de sa famille, si vulnérable pendant sa fuite - le temps était passé lentement parfois, étalant plus douloureusement encore la torture de ne pas avoir de nouvelle, de ne pas savoir et de n’avoir que son imagination pour se rassurer (ou s’inquiéter plus encore). Elle avait cru à présent pouvoir profiter d’un peu de repos, fermer les yeux et voir les images de la guerre, les souvenirs de son chagrin s’effacer, pour être remplacés par la petite lueur au bout du long tunnel ténébreux ; l’avenir meilleur offert suite à la prouesse d’avoir survécu. Rien pourtant, c’était pire encore, tandis que la lutte qu’elle avait accompli pour tenir bon, pour retrouver Eamonn avait volé en éclat, était réduite à un néant de cendres incandescentes : c’était pire que s’il était mort, de le retrouver, de l’aimer à nouveau pleinement, pour mieux le voir l’abandonner, sans la moindre explication.

Du moins, c’était ainsi qu’elle le voyait, tandis que le jeune homme, lui, estimait sans doute lui avoir donné assez d’explications pour justifier le désintérêt soudain qu’il avait pour elle, pour leur histoire pourtant si chaotique. Il en avait trouvés, des prétextes, il aurait même pu ajouter qu’il détestait ses cheveux roux qu’elle n’en aurait pas été étonnée, tant elle avait eu l’âpre sentiment que c’était finalement, tout chez elle, tout ce qui la définissait, qui l’avait poussé à partir. Le monde moldu, sa nature de née-moldue qui l’avait poussée à renoncer à la magie, le fait qu’il ait dû tuer sa soeur pour la sauver elle, le fait qu’il ait dû tant lutter pour la retrouver. A quoi bon finalement ? Il aurait mieux fait de se faire passer pour mort pour le restant de leurs jours, et ne jamais revenir la voir. A croire qu’il l’avait fait uniquement pour mieux la piétiner, lui briser le coeur l’instant d’après : pour que la douleur suive le fugace soulagement qu’elle avait ressenti, lorsque tout était enfin terminé. La détestait-il tant que ça, finalement, pour lui faire une chose pareille ? Ou peut-être qu’il n’avait simplement pas pensé à ses sentiments à elle au moment de décider de changer de vie parce qu’il le valait bien, parce qu’il était un sorcier de sang-pur et que c’était forcément mieux que d’être un sorcier perdu dans le monde moldu. Elle aurait pourtant été là pour l’aider, quand bien même ça lui avait semblé parfois égoïste de le voir renoncer à la magie pour être avec elle, quand bien même ça aurait été un regret qu’elle aurait toujours eu, quelque part dans son esprit, malgré le petit bonheur simple qu’ils auraient pu connaître ici. Ici ou ailleurs. Plus elle y réfléchissait, moins elle avait le sentiment que son bonheur à elle seule se trouvait ici : elle avait beau penser à sa mère, à ses grands-parents, à sa ville natale, à Poudlard, à Eamonn, elle avait de plus en plus le sentiment qu’il n’y avait plus rien pour elle ici. Elle pourrait toujours rendre visite à sa mère, et son enfant serait bien mieux à Beauxbâtons, ou même à Salem plutôt qu’ici. Elle y pensait, inlassablement, et là, face à Eamonn, rien que par orgueil, elle voulait bien croire qu’il n’y avait franchement rien pour la retenir ici. « J’en doute. Lord Voldemort ne supporterai pas de voir des moldus utiliser l’argent des sorciers. » Elle soupira légèrement, levant les yeux au ciel : leur débat était on ne peut plus stupide, elle s’en fichait bien de ce qu’il faisait de ce chèque (malgré tout parfaitement inutile dans le monde de la magie), qu’il en profite pour acheter un beau collier à sa folle de mère, ou une robe pour n’importe quelle femme qui comblera son coeur de sorcier au sang-pur. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire ?! Elle se sentait pourtant bouillonner, si bien qu’elle leva la main, comme pour mettre fin au débat stupide qui prolongeait leur conversation - lui faisait perdre du temps, leur faisait perdre du temps à tous les deux : généralement, deux personnes se bousculant dans la rue s’excusaient et passaient à autre chose, il fallait qu’ils apprennent à faire les choses ainsi, c’était forcément mieux. « Tu sais quoi ? Je m’en fiche complètement de ce que ne veut pas ou veut bien ton nouveau Ministre, c’est ton argent, tu as raison, tu l’as parfaitement mérité, oublions ça. » Il lui était si difficile de ne pas cracher son dédain et son énervement, ils glissaient dans ses veines avec tant de force qu’elle n’aurait même pas été étonnée de sentir son bébé (pourtant encore trop jeune pour le faire) s’agiter avec rage au fond de son ventre. Il ferait mieux de partir, c’était une évidence : si elle passait son temps à ressasser ce qui pouvait à présent s’apparenter à des souvenirs amers, c’était encore pire d’être face à lui. Lorsqu’il n’était pas là, à simplement respirer le même air qu’elle et lui pomper son énergie, Blodwyn pouvait au moins prétendre être apte à passer à autre chose, faire bonne figure bien plus efficacement qu’à l’instant présent. Faire face à Eamonn, c’était laisser transpirer chacun des ressentiments qui la traversaient, c’était exposer au grand jour la colère qu’elle avait en elle, après lui, après le monde qui avait pris bien des décisions pour elle, après tout ce qui était magique, sorcier, tout ce qui avait les cheveux noirs bouclés, tout ce qui avait ce regard sombre et perçant, tout ce qui avait la même voix qu’Eamonn, la même attitude que lui, la même...

Il semblait être de son avis en tout cas, pivotant sur ses pieds pour disparaître tandis qu’elle tentait d’en faire de même, résistant à la brusque envie qu’elle avait de le retenir. Ou de faiblir, une fraction de seconde, le temps de se retourner pour le regarder encore une fois. « Attends. Je suis désolé, vraiment … » Les gestes fébriles, elle avait commencé à chercher la clé lui permettant d’ouvrir la porte de l’immeuble, elle se stoppa dans son geste, ses yeux vers fixés sur l’objet, sans réellement le voir. Désolé. Quelle ironie, c’était bien la dernière part de respect qu’elle pouvait attendre de lui : en quoi pouvait-il être désolé pour tout ce qu’il lui avait balancé en pleine figure pour prétexter son départ, si tout était vrai ? Il pouvait bien être désolé de glander au milieu d’une rue moldue, certes, mais c’était bien la seule chose pour laquelle il devait - logiquement - s’excuser : à quoi bon le faire ?! Il avait déjà tout dit, le jour où elle était rentrée, pour le découvrir debout au milieu de la pièce, accompagné d’un sac rempli de ses affaires. Prenant une grande inspiration, ses paupières clignant à toute vitesse, Blodwyn tenta de rendre son esprit clair en une fraction de seconde, le temps de faire volte-face, s’éloigner de la porte - son échappatoire - pour revenir face à Eamonn. Quel idiot ! Il n’avait franchement rien trouvé de mieux ?! Si elle s’obéissait - et si ce n’était pas condamnable d’une peine d’emprisonnement selon le nouveau code très égalitaire du monde sorcier - elle pourrait lui en coller une en pleine poire, sans même avoir peur de lui casser le nez au passage, au moins souffrirait-il ne serait-ce qu’un soupçon autant qu’elle. « Désolé ? Vraiment c’est tout ce que t’as ? » Elle arqua un sourcil, la mine renfrognée, clairement elle n’acceptait pas ses excuses pitoyables, et puis de toute manière, pour quoi il s’excusait ? Il avait déjà tout accompli comme il avait cru bon de le faire, de la façon malpropre qu’il avait eu de cracher sur six ans de relation, à comment il ne lui avait pas laissé la moindre chance d’encaisser le choc, de dire quoique ce soit avant de complètement disparaître de sa vie. Elle s’avança encore, les yeux plissés dans une expression plus nette de la rage qui l’animait, et qui subitement, s’éveillait prête à rugir, peut-être qu’en se vidant de tout ce qu’elle ressassait depuis un moment, elle pourrait tourner la page. Ou avoir assez honte pour vouloir fuir dans un autre pays. « Désolé ? Tu es désolé ?! » Elle lâcha un ricanement, consciente qu’elle n’avançait pas beaucoup dans ses paroles. « Pour quoi au juste ?! Il faut croire que ta façon de t’excuser est aussi claire que ta façon de larguer les gens, après six ans de relation, des fiançailles et une guerre de traversés ! C’est quoi ton problème ?! » Elle aurait pu littéralement lui hurler dessus tant tout brûlait au fond de sa poitrine, mais heureusement pensait-elle encore à ses voisins, ou à tous les gens qui gravitaient autour d’eux. « T’es désolé de m’avoir rencontrée dès le départ, ou désolé de m’avoir menti pendant six ans, parce que c’était marrant de faire miroiter l’amour à la pauvre imbécile de Blodwyn ?! » Elle n’avait certainement pas fini de parler, elle aurait sans doute pu faire un long monologue, elle ne lui laissa pas le temps d’enchaîner la moindre parole. « Ou alors peut-être que t’es désolé d’avoir craché sur tout ce que je suis, tout ce que j’ai toujours été, le jour où SUBITEMENT tu as décidé que nous, ça marcherait pas ?! Le monde des moldus, c’est duuuur de s’adapter, on s’éloigne mais pourquoi se donner la peine de faire des efforts, on était simplement fiancés, on venait juste de revenir de mois d’enfer ! T’es désolé parce que pendant ta fuite, t’as rencontré une fille merveilleuuuuse et tu n’as pas eu le courage de me le dire ?! Parce que tu sais quoi, ça me semble clairement être la meilleure réponse, parce que je suis bien incapable de comprendre ce que j’ai fait. » Elle s’était bien souvent détestée pour ça, lors de leur fuite quand Eamonn avait été un exilé, comme elle, lorsqu’elle l’avait cru mort bien évidemment, elle aurait pu mourir accablée par la culpabilité ; tout ce qu’il avait trouvé à faire, c’était le lui reprocher lui aussi ; ça s’était avéré tellement plus douloureux que sa propre conscience à elle. « Et moi, là, je dois m’excuser d’être celle que je suis ?! Je suis désolée de pas avoir été assez bien pour toi, mais tu sais quoi, garde-les tes excuses, j’en ai pas besoin ! » Et là, elle aurait pu l’asséner d’un coup de sac (c’était la seule chose qu’elle avait sous la main), mais elle n’en fit rien, trop soucieuse de prolonger ce face à face : elle regrettait déjà son emportement, qui avait rosi ses joues et chauffé l’air au fond de ses poumons. Tout ce qu’elle trouva à faire, c’est volte-face, désireuse de disparaître à présent, claquer la porte de l’immeuble derrière Eamonn et pleurer. Pleurer, elle le faisait si bien : simplement pour mieux se trouver pitoyable l’instant d’après. En à peine un pas en arrière, tout se passa très vite : comme un éclair glissant le long de son corps, Blodwyn sentit une vive douleur descendre de ses côtes au creux de son ventre - si étourdissante qu’elle en perdit l’équilibre, les genoux faibles, tombant brusquement contre le froid du sol. Le premier réflexe de la jeune femme fut de serrer ses bras autour de sa taille, les mâchoires crispées à s’en faire mal ; ce n’était pourtant rien comparé à la douleur qui lui lacérait les entrailles.
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MessageSujet: Re: (eamonn), and tell me some things last.   (eamonn), and tell me some things last. Icon_minitimeMer 12 Fév - 16:04

“ try to protect you ”
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Musing through memories, Losing my grip in the grey, Numbing the senses. I feel you slipping away, Fighting to hold on, Clinging to just one more day. Love turns to ashes With all that I wish could say. Every night I dream you're still here The ghost by my side, so perfect, so clear. When I awake, you disappear, Back to the shadows. With all I hold dear. I dream you're still here. Hidden companion, Phantom be still in my heart. Make me a promise that Time won't erase us. That we were not lost from the start. Oh, I'd die to be where you are. I tried to be where you are. BLODWYN & EAMONN

❉ ❉ ❉

Toutes les certitudes qu’Eamonn avait pu avoir dans le passé était à présent révolues. Désormais les choses étaient compliquées. Même pendant la guerre, il lui semblait qu’elles avaient été plus simples ; au moins à ce moment là il avait été avec Blodwyn et c’était certainement une chose essentielle à sa vie. Sans elle, il perdait tout ses repères et toute sa motivation pour affronter l’avenir. Il l’avait quittée, sans doute qu’il était le seul à blâmer dans cette histoire, il avait pris une décision sans la consulter, alors même qu’ils avaient l’habitude de tout partager, il n’avait pas souvenir d’avoir eu de secret pour la jeune femme depuis qu’ils étaient ensemble, depuis bien des années. Cette fois ci, ça lui avait paru différent, ça l’était. Elle était en danger et on lui avait fait comprendre que le seul moyen de la protéger c’était de la quitter, il l’avait fait sans vraiment réfléchir. Sur le coup, ça s’était présenté comme la seule solution au monde pour la protéger et ça avait été la chose la plus importante. Il voulait qu’elle reste saine et sauve et ce même si ça devait se faire sans lui. Il ne voulait pas qu’elle ait à payer parce qu’il était né dans la mauvaise famille. Elle se porterait forcément mieux loin de l’univers pourris des Oswald-Appleby. Elle méritait mieux que ça, mieux qu’une belle-famille qui ne désirait que sa mort tant il la voyait comme un être indésirable. Une née-moldue, une race inférieure selon l’idéologie de sa famille à lui, selon l’idéologie de lord voldemort et malheureusement selon le gouvernement actuel. Le gouvernement actuel avait même fait une loi pour leur faire comprendre qu’ils ne pouvaient pas rester ensemble, parce qu’il était un sang pur et qu’elle était une née-moldue. Ses parents avaient raison au moins sur un point : si on avait appris pour leur relation, elle aurait eu plus de problème que lui, parce qu’elle était née-moldue alors qu’il était un sang-pur issue d’une famille respectable ou qui se voyait comme telle. La guerre avait eu des conséquences qu’ils avaient cru ne pas avoir à payer en s’éloignant du monde des sorciers, ils avaient fait preuve de naïveté en pensant que les choses pourraient être si simples. Il aurait dû apprendre de ses erreurs, après tout, il avait passé plusieurs mois à se faire torturer, ça aurait dû lui faire comprendre que les choses ne pouvaient pas toujours être aussi belles qu’il l’aurait voulu. Peut-être qu’elles auraient pu l’être, si jamais l’ordre avait remporté la guerre. C’était une victoire qui pendant trop longtemps, durant leur fuite, durant les mois passés au fond d’un cachot, les jours passés à rechercher Blodwyn, pendant tout ce temps et jusqu’à la dernière seconde, cette victoire avait été évidente à ses yeux. Comme si ça avait été l’ordre logique des choses, les mangemorts ne pouvaient pas gagner, l’ordre ne pouvait pas perdre cette guerre. Il s’était trompé, ils avaient été nombreux à faire cette erreur et aujourd’hui, il fallait croire qu’il ne restait pas la moindre lueur d’espoir au monde. Tout le monde avait baissé les bras à présent, il n’y avait plus d’ordre, il n’y avait plus personne pour lutter contre les mangemorts et la police magique ou autres exécuteurs. Encore une invention des plus folles venant du ministère de la magie. Chaque jour, il regrettait d’avoir abandonné Blodwyn, il n’arrivait pas à faire en sorte qu’elle disparaisse de ses pensées, il ne voulait même pas qu’elle en sorte, il préférait souffrir au quotidien plutôt que l’oublier. Il avait beau regretter de l’avoir quittée, il y avait une partie de lui qui ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’il leur avait évité bien des problèmes. Même s’ils étaient enfuis vers la France comme le faisait beaucoup d’autres sorciers, on aurait fini par les retrouver, il n’était pas rare que des rafleurs soient envoyés là-bas pour retrouver les déserteurs. Au fond, ça n’aurait fait que repousser l’inévitable, c’était comme ça qu’il voyait les choses à présent. Il avait un regard beaucoup moins optimiste sur la situation, tout s’était assombri dans sa vie et il avait l’impression que tout était perdu d’avance. Se retrouver là en face de Blodwyn, ça n’arrangeait pas grand-chose, sans doute qu’il avait choisi le mauvais jour pour sortir. Tout ça pour un maudit chèque moldu dont il ne savait même pas ce qu’il ferait. « Tu sais quoi ? Je m’en fiche complètement de ce que ne veut pas ou veut bien ton nouveau Ministre, c’est ton argent, tu as raison, tu l’as parfaitement mérité, oublions ça. » Il haussa légèrement les épaules. Oublier ça, ça semblait être la meilleure chose à faire. De toute évidence, il n’était pas nécessaire de se perdre dans de longs débats, que ce soit sur cet argent moldu qu’il possédait à présent ou sur ce que voulait ou non le ministère de la magie. Parler du ministère de la magie était typiquement le sujet qu’il évitait au quotidien. Il était clair que chez lui, ça donnait des débats plutôt hauts en couleurs, puisqu’il n’était et ne serait jamais d’accord avec l’opinion de ses parents.

Il aurait dû simplement partir, se contenter de tourner les talons pour s’éloigner, tracer sa route et rentrer chez lui, loin d’ici. Ça aurait été la meilleure chose à faire, pourtant, certainement pris d’un élan de folie, il s’était retourné vers elle pour s’excuser. C’était stupide d’agir ainsi et pourtant, ça semblait être le premier pas à faire pour essayer d’alléger un tant soit peu sa culpabilité, c’était en tous cas comme ça que les choses étaient censées fonctionner. Bien-sûr, aucune excuse de sa part n’aurait pu effacer tous ces tords, ça aurait pu être un bon début, peut-être, s’il avait eu quelqu’un d’autre que Blodwyn en face de lui. Elle n’avait de toute façon, même pas tous les éléments en mains pour comprendre ce qu’il voulait dire. Pour elle, il s’était juste barré comme le dernier des connards parce qu’il n’arrivait pas à supporter sa vie dans le monde moldu. Evidemment que s’excuser auprès d’elle n’était pas la meilleure idée au monde. Encore une erreur supplémentaire qu’il pouvait ajouter à son palmarès, ce dernier étant déjà considérablement grand. « Désolé ? Vraiment c’est tout ce que t’as ? » Difficile de répondre à ça. Malheureusement, c’était tout ce qu’il avait, tout ce qu’il pouvait lui donner, de toute façon, même s’il lui expliquait le pourquoi du comment, qu’est-ce que ça pourrait bien changer ? Pas grand-chose dans doute, ça ne ferait que compliquer d’avantage la situation, comme s’ils avaient besoin de ça. Il avait l’impression qu’elle était prête à le frapper tant elle semblait énervée. Sans doute qu’il ne méritait pas mieux qu’une claque dans la figure, ce serait un geste parfaitement légitime et si elle avait la soudaine envie de le frapper qu’elle le fasse. Elle s’était avancée vers lui, mais il n’avait pas l’intention lui de reculer ne serait-ce que d’un pas, pas pour le moment en tout cas. « Désolé ? Tu es désolé ?! Pour quoi au juste ?! Il faut croire que ta façon de t’excuser est aussi claire que ta façon de larguer les gens, après six ans de relation, des fiançailles et une guerre de traversés ! C’est quoi ton problème ?! » Il serra les mâchoires, prenant sur lui les paroles de la jeune femme sans bouger ne serait-ce qu’un cil. Il n’avait rien à dire de toute façon, ce qu’elle disait, c’était légitime. Ces excuses étaient bidons, tout comme les raisons pour lesquelles il avait prétendu devoir partir. Il était clair que dans la logique des choses on ne partait pas pour les raisons aussi bidon que celles qu’il avait avancées après six ans de vie commune, des fiançailles et une guerre. Limite il aurait eu l’air moins con s’il avait prétendu avoir une autre femme dans sa vie. « T’es désolé de m’avoir rencontrée dès le départ, ou désolé de m’avoir menti pendant six ans, parce que c’était marrant de faire miroiter l’amour à la pauvre imbécile de Blodwyn ?! » Elle avait définitivement un avis bien négatif sur sa personne aujourd’hui. Il l’avait pourtant bel et bien aimé durant ses six années, il l’aimait encore aujourd’hui malgré ses nouvelles fiançailles qui avait été décidées quelques temps plus tôt et il l’aimerait probablement à jamais, même s’il finissait marié à une parfaite sorcière de sang-pur. C’était parce qu’il l’aimait qu’il avait choisi de partir, parce qu’il préférait savoir qu’elle le détestait – ce qui semblait définitivement le cas – plutôt que de la savoir morte. « Ou alors peut-être que t’es désolé d’avoir craché sur tout ce que je suis, tout ce que j’ai toujours été, le jour où SUBITEMENT tu as décidé que nous, ça marcherait pas ?! Le monde des moldus, c’est duuuur de s’adapter, on s’éloigne mais pourquoi se donner la peine de faire des efforts, on était simplement fiancés, on venait juste de revenir de mois d’enfer ! T’es désolé parce que pendant ta fuite, t’as rencontré une fille merveilleuuuuse et tu n’as pas eu le courage de me le dire ?! Parce que tu sais quoi, ça me semble clairement être la meilleure réponse, parce que je suis bien incapable de comprendre ce que j’ai fait. » Il ferma les paupières un court instant, l’espace de quelques secondes, comme si ça pouvait suffire à effacer les paroles de la sorcière qui brisaient le peu de ce qu’il restait de son cœur. Il aurait vraiment mieux fait de prétendre avoir rencontré une autre fille de toute évidence. Il laissa échapper un léger soupire, elle n’avait rien fait. Elle pouvait bien retourner la question dans sa tête autant de fois qu’elle le voulait, elle ne trouverait pas la réponse à cette question, parce qu’elle n’avait rien fait qui puisse le pousser à la quitter. Elle n’avait rien à se reprocher.

Toute cette histoire c’était de sa faute à lui, de celle de ses cinglés de parents, assez fou pour torturer leur propre fils, impossible de douter qu’ils puissent menacer la vie de Blodwyn dans le vent. Il était clair qu’ils étaient fous et qu’ils méritaient très certainement le même sort que Margaery, le même sort que Diana. Ils ne méritaient pas mieux, il aurait peut-être du les tuer lui-même en guise de réponse à leur maudit ultimatum, mais il en était incapable, il avait déjà tué sa sœur cadette, il ne pouvait pas se résoudre à avoir encore plus de sang sur les mains. Son choix, aussi mauvais soit-il lui permettait au moins d’épargner la vie de ses parents en plus de celle de Blodwyn. Avec beaucoup d’ironie, il pouvait dire qu’il s’agissait donc d’un super choix. Sans cette ironie, on pouvait aisément simplement conclure qu’il s’agissait d’un choix bien lâche. Quoi qu’il ne savait pas si, éviter de devenir un meurtrier plus qu’il ne l’était déjà était vraiment de la lâcheté, enfin le fait été que du point de vu de Blodwyn, il était carrément lâche. « Et moi, là, je dois m’excuser d’être celle que je suis ?! Je suis désolée de pas avoir été assez bien pour toi, mais tu sais quoi, garde-les tes excuses, j’en ai pas besoin ! » Garder ses excuses pour lui-même, ça, ça aurait été une très bonne idée en revanche. Partir sans se retourner, par Merlin, pourquoi avait-il fallu qu’il en soit incapable ? Il fallait croire qu’il avait eu envie de se heurter à la colère de celle qui était à présent son ex-fiancée. Il ne méritait pas mieux de toute façon. Bien vite, elle tourna les talons à nouveau le laissant derrière elle. Cette fois-ci encore, il aurait mieux fait de partir le plus rapidement possible, ça semblait être la chose la plus évidente à faire après tout ça. Pourtant, il était resté planté là à la regarder s’éloigner et il la vit tomber à genoux, il pouvait difficilement simplement partir, au pire il risquait juste de l’énerver un peu plus, peut-être qu’il finirait par l’avoir la baffe qu’il semblait tant désirer. Il se mordit légèrement la lèvre avant de se précipiter vers elle. « Blodwyn ! » Il hésita un moment sa main à quelques centimètres de son épaule, comme si le moindre contact avec son corps serait totalement déplacer et finalement il posa la paume de sa main contre son épaule. Il évita la traditionnelle question du ça va, conscient que ça n’allait pas et qu’il avait déjà dit assez de conneries dans les quelques dernières minutes. Il se décida finalement à déposer le genou au sol pour être à la même hauteur que la jeune femme. « Tu n’as rien fait Blodwyn, tu es parfaite, tu le seras toujours. C’est moi le problème. » Ça c’était la réponse facile au problème, le truc bateau qu’on entendait dans toutes les histoires d’amour ratées, presqu’un texte qu’il aurait pu apprendre par cœur, ce n’est pas toi, c’est moi. Cette fichue phrase qui pensait pouvoir tout résoudre alors qu’elle ne servait à rien. « Je suis né dans la mauvaise famille, on ne pourra pas changer ça, quoi qu’on fasse. » C’était sa famille, ses gènes, son sang, aussi pur soit-il, il avait simplement l’impression qu’il ne s’agissait que d’un maudit poison. « Je suis désolé parce que j’ai menti, j’aimais vraiment la vie qu’on avait. Si je pouvais, je casserais ma baguette pour revenir parmi les moldus. » Il pouvait casser sa baguette, ça, ce n’était pas un problème, le plus dur c’était de retrouver une vie de moldu, que ce soit là dans un coin de Londres ou au fin fond de la Sibérie, ses parents le retrouveraient. Il était leur dernier enfant en vie, forcément qu’ils n’allaient pas le laisser vagabonder dans la nature avec une né-moldue. « Je suis désolé parce que j’ai vraiment perdu cette fois. » Il avait perdu ce combat contre ses parents qu’il menait depuis des années déjà. Il avait cru que jamais ils ne pourraient l’atteindre, forcément à l’époque, tuer quelqu’un, même un né-moldu, c’était considéré comme un crime, aujourd’hui c’était différent, personne ne s’en soucierai si quelqu’un venait à tuer Blodwyn ; elle n’était qu’une née-moldue après tout. La protéger était la dernière chose qu’il pouvait faire à présent alors qu’importe les moyens employés pour y arriver, il le ferait, ce même s’il devait finalement se résoudre à lui lancer un sortilège d’amnésie pour qu’elle l’oublie et qu’elle puisse finalement vivre sa vie en étant heureuse, avec quelqu’un d’autre.
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Melian Greengrass
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≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
≡ statut de sang : c'est une sorcière de sang-pur, d'ces sang-pur qu'on estime traitres pour ne pas se croire au-dessus des autres.
≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
≡ son patronus : il prenait la forme d'un geai, mais désormais elle ne peut plus en produire. rien d'autre qu'un vague amas argenté.
≡ son amortencia : la potion a toujours eu la senteur du grand air, un parfum d'ébène au creux de ses cheveux et du vieux bois.
MessageSujet: Re: (eamonn), and tell me some things last.   (eamonn), and tell me some things last. Icon_minitimeJeu 27 Mar - 0:23



there's too much broke to feel this.
— BLODWYN BROWNSTEIN & EAMONN OSWALD-APPLEBY —

My heart gets lost like a message, my head is on the clouds. And I don’t get it, and so I’m fashionably numb. Sometimes it helps to forget where we come from. Out of the mire we were torn from. Remember. Out of the fire again, but I’m an ember. I hold a banner for you but it’s upside down. You got a question or two but I’m tongue tied now. Don’t try to follow me I would hold you down if I could. Make you the enemy, I would let you down.
big light ~ houses.

Elle se souvenait encore d’elle, petite fille, qui se posait des questions sur où pouvait bien être son père, ce qui avait pu faire qu’il avait choisi une autre vie que celle qu’il aurait pu avoir, avec elle et sa mère. Sa mère. Cette même personne qui n’avait jamais vraiment eu le courage de parler à sa petite fille de l’homme qui l’avait mise enceinte, puis abandonnée. Au fil du temps, Blodwyn était passée de la petite fille qui idéalisait son père, à la jeune sorcière qui était en colère, puis la jeune adulte qui ne faisait comme si de rien n’était : de quoi pouvait-elle se plaindre après tout, elle avait eu une enfance heureuse, des grands-parents aimants, une mère affectueuse et compréhensive, un joli schéma familial pour combler le manque qu’aurait pu laisser derrière lui un père on ne peut plus absent. A vrai dire, de son père, Blodwyn ne savait même pas le prénom, elle ne l’avait pas demandé à sa mère, et ce, en vingt quatre années d’existence, c’était un peu comme un sujet tabou que la jeune mère de famille avait fui, que l’adolescente à la recherche d’identité avait préféré renier. Elle n’avait pas eu besoin d’un père pour s’émanciper, pour se sentir entièrement accomplie, pour être heureuse avec Eamonn, ou même envisager une quelconque vie avec lui ; que ce soit dans un monde de paix, ou un pays déchiré par la guerre. C’était la présence d’Eamonn qui lui avait toujours donné de l’espoir, c’était celle-ci qui lui avait irrémédiablement rappelé que ça en valait le coup : pesait encore sur la conscience de la jeune femme, la longue période pendant laquelle elle avait dû vivre seule. Parfois, elle se concentrait sur le meilleur, pensait à Elwood. A Alice. D’autres fois, elle se concentrait sur le pire : le sentiment de vide, ce gouffre béant dans lequel elle était tombée chaque jour un peu plus, alors que l’absence de son fiancé se faisait de plus en plus sentir. La mort, de celui-ci. Fausse mort, manifestement. Les circonstances suivants, elle avait réalisé avec le temps qu’ils n’avaient pas vraiment parlé de cette période de séparation, elle avait été si heureuse de le retrouver, sautant à son cou pour l’embrasser, qu’elle n’avait sans doute pas envisagé la situation du point de vue du jeune homme. Avait-il vraiment pu rencontrer quelqu’un d’autre, qu’il aurait été capable d’aimer plus qu’elle en quelques mois, alors qu’ils étaient ensemble depuis six longues années ? Elle, elle s’était attachée à Elwood, elle s’était livrée à lui, s’était blottie dans ses bras pour panser ses plaies, mais jamais elle n’en était venue à envisager qu’elle pouvait tomber amoureuse de lui, se détourner un tant soit peu du souvenir omniprésent de son fiancé pour qui que ce soit d’autre. Même quelqu’un d’aussi serviable et mystérieux qu’Elwood, quelqu’un d’assez attentif pour lui rendre visite, veiller sur elle. A force d’ignorer les obstacles, de faire fi des possibles complications, tout aurait pu marcher, tout aurait dû marcher, manifestement, dans le monde magique ou dans le monde des moldus, ça n’avait jamais eu la moindre importance pour elle. Elle avait cru, idiote qu’elle était, que ça n’en aurait pas non plus pour Eamonn : il avait vécu les choses différemment, sans jamais ouvrir sa bouche pour dévoiler ses doutes et ses secrets, sans jamais oser dire quoique ce soit. Ou sans le vouloir. Trop souvent des doutes et des questions tournaient dans la tête de la jeune femme : plus le temps passait, plus elle avait le sentiment qu’elle finirait par se rendre folle à se demander pourquoi, comment, quand, qui, quoi. Une phase de questionnements que sa mère avait peut-être connu elle aussi, toute une mer d’incompréhension qu’elle ne parvenait pas à braver. Finirait-elle aussi, par se taire lorsque son enfant lui poserait une question sur son père, qu’il/elle n’aurait jamais connu ? Est-ce que son bébé finira comme elle, à vingt quatre ans, presque à nier l’existence de son second parent, ne même pas savoir son nom ?

Elle avait cru qu’elle pourrait avoir une meilleure vie que ça, manifestement, elle s’était trompée : pourtant, la première fois qu’elle avait posé les yeux sur le jeune homme, la première fois qu’elle l’avait embrassé, la fois où elle lui avait avoué son amour, elle avait pensé que les choses pouvaient être différentes des déboires amoureux connus jusque-là par les femmes de sa famille. Une belle illusion, en somme. La fierté de Blodwyn rendait ses paroles plus venimeuses qu’elle ne le voulait : à travers le miroir de larmes qui embrumait ses yeux, elle ne faisait guère attention au visage d’Eamonn qui pouvait trahir ses pensées, qui se décomposait juste devant elle. Peut-être qu’elle aurait pu prétendre, à une autre époque, pouvoir lire ce qu’il ne disait pas en paroles, rien qu’en regardant cet air préoccupé sur son faciès : manifestement, elle s’était toujours bercée d’illusions quand elle avait cru connaître Eamonn, de terribles erreurs qu’elle n’avait pas l’intention de répéter, certainement pas à un moment aussi crucial que celui-ci, où elle vidait enfin ses tripes, où elle hurlait à son bourreau toute sa haine, et si ce n’était pas à lui qu’elle la hurlait, c’était à la face du monde. Aux circonstances. Cette foutue guerre qui n’en finirait plus : qui avait détruit sa vie, détruit la vie de son bébé, alors que tout ce qu’elle avait toujours voulu, en idéalisant un avenir à elle, c’était de donner meilleur à ses propres enfants que ce qu’elle avait eu elle. Confier son coeur à n’importe qui était une mauvaise idée, c’était placer sa confiance en quelqu’un qui ne le méritait pas. Eamonn ou qui que ce soit d’autre : parfois, sous le coup de la colère, elle se sentait prête à se rendre à Pré-Au-Lard, pour frapper rageusement à la porte de la librairie de sa meilleure amie, lui demander des comptes. Savait-elle, avait-elle su, à une époque, lorsqu’elle avait regardé Eamonn, qu’il la rendrait si malheureuse ? Dans ce cas, pourquoi Alice n’avait-elle rien fait ? Irrémédiablement, la rousse se rappelait alors que son amie était morte, qu’elle était une paria dans le monde des sorciers, et que jamais plus elle ne pourrait emprunter ces chemins-là sans avoir un million de souvenirs pour lui arracher le coeur et lui déchirer l’âme. Peut-être était-ce toute cette peine avalée au fil des mois qui lui faisait si mal au creux du ventre, elle préférait croire à ça qu’à quelque chose de plus grave. Si elle devait perdre cet enfant en plus d’avoir perdu tout ce qui avait compté dans sa vie ces dernières années, il ne lui resterait plus rien, que des cendres d’une existence qui s’était envolée au loin. Une existence à laquelle elle n’était pas prête de renoncer : c’était bien pour ça qu’elle détestait autant Eamonn, parce qu’elle était incapable de tourner la page, s’en ficher, continuer son chemin et même feindre l’indifférence. Sa colère naissait de ces sentiments qui ne se tairaient jamais, cet amour qu’elle avait eu pour lui au premier regard, qui l’avait rendu si gauche, si niaise à une époque. Imbécile. Sa mère aurait dû lui dire, en lui parlant de son père, que l’amour n’était qu’une arnaque, un prétexte pour un mec à arracher le coeur d’une pauvre fille et s’amuser avec pendant des années. Elle espérait qu’il en avait fini avec elle, qu’il avait détourné ses pas d’elle et avait disparu, tandis qu’elle tombait à genoux sur le sol froid, ses mains crispés à s’en faire mal contre le sol dur : celui-ci ne ploierait pas sous sa poigne, la réalité était toujours là, palpable, douloureuse. La douleur s’atténuait peu à peu, comme si elle avait reçu un brusque coup de couteau entre les côtes, et que son corps déjà, gérait la douleur bien mieux qu’elle la tristesse : la vision trouble, elle se rendit compte que sur ses joues avaient parlé quelques larmes, celles qu’elle avait rudement retenues pour plus tard - que sa douleur avait ramenées au bord de ses yeux.

D’un geste elle les essuya, légèrement redressée tandis qu’elle sentait, réconfortante pour une fraction de seconde, avant que tout ne revienne, la main d’Eamonn sur son épaule. En d’autres circonstances, elle aurait pu être bercée par de pareilles attentions, elle aurait pu s’endormir entre ses bras, elle aurait voulu le faire, tout autant que s’arracher à cette prise, lui lancer un regard haineux et lui dire de disparaître. Disparaître au moins de sa vue, quitte à la hanter pour toujours. « Tu n’as rien fait Blodwyn, tu es parfaite, tu le seras toujours. C’est moi le problème. » Le souffle court, son coeur battant au creux de sa gorge, Blodwyn ne put que froncer les sourcils, les mots lui manquant - fort heureusement. Elle aurait pu pourtant lui débiter tout un flot d’insultes, si seulement son esprit n’était pas si cotonneux, et si son ventre ne la lançait pas encore autant. « Je suis né dans la mauvaise famille, on ne pourra pas changer ça, quoi qu’on fasse. » Pourquoi était-il si près ? Elle détailla son visage, presque ailleurs et là à la fois. « Je suis désolé parce que j’ai menti, j’aimais vraiment la vie qu’on avait. Si je pouvais, je casserais ma baguette pour revenir parmi les moldus. » Et son coeur dégringola dans sa poitrine, son cerveau se remit en marche : elle sentit cette sensation bouillante s’éveiller au fond de son poitrail, une envie de hurler. De le frapper si fort qu’elle résista ardemment. Blessée. « Je suis désolé parce que j’ai vraiment perdu cette fois. » Il se lamentait sur son sort, alors qu’elle restait muette, lèvres scellées l’une à l’autre : sa gorge était si sèche, elle se sentait presque fiévreuse. Épuisée. « Je suis enceinte. » Articula-t-elle distinctement, d’une voix sèche et tranchante, impérieuse. Clair. Net. Précis, contrairement aux jérémiades d’Eamonn, qu’elle voulait faire taire. Qu’il se taise, qu’il se taise. Elle détailla son visage un instant, avant de baisser les yeux, écartant les pans de sa veste qui couvraient son ventre quelque peu proéminent. Fuyarde à nouveau, Blodwyn passa sa langue sur ses lèvres, encore pâteuse, mais l’envie de disparaître brûlait tant en elle que le reste lui importait bien peu. « De toi, au cas où ça ne te semble pas évident. » Le sarcasme avait passé ses lèvres sans qu’elle ne le maîtrise, sans ricanement cette fois, juste cet air blessé au fond des yeux. Ils auraient mérité mieux. Mais ce n’était pas la famille d’Eamonn le problème. Ça n’aurait pas eu à l’être, elle en était farouchement persuadée. « Mais pourquoi tu t’en préoccuperais, hein ? Tu as déjà choisi toute notre vie. » Sans ménagement, elle se dégagea brusquement de la main réconfortante d’Eamonn, se relevant, malgré ses jambes flageolantes, le souffle qui lui manquait toujours. Comment pouvait-il avoir fait des choix pareils ? Pour elle ? Elle savait déjà ce qu’il allait lui répondre, elle savait parfaitement ce qu’il répondrait : c’était exactement les mêmes raisons qui les avaient séparés pendant trop longtemps durant cette guerre. Les mêmes raisons qui faisaient que plus rien ne pourrait être comme avant. « Je ne veux plus te voir, Eamonn. » Trancha-t-elle, n’osant le regarder plus d’une seconde : c’était lui qui avait pris cette décision pour eux deux, de toute manière. « T’en fais pas, le premier mec que je croiserais dans la rue deviendra le père de couverture de notre enfant, histoire que ta famille ne remonte jamais jusqu’à lui. » Elle ne savait même pas pourquoi elle disait ça : parce que trop longtemps elle avait imaginé le pire, parce que trop longtemps elle l’avait imaginé dans les bras d’une autre, une raison valable pour expliquer ce qu’il avait fait. Finalement, il allait se prétexter pour le restant de ses jours qu’il l’avait larguée pour la protéger. Etait-ce ce qu’elle devrait dire à leur enfant quand il le lui demandera ? Papa est parti pour me protéger, oui il t’a abandonné, mais c’est toujours mieux que rien, mon p’tit ! C’était ce qu’on pouvait appeler un sacrifice, tiens... pour qui, au fond ? Eamonn était sans doute persuadé qu’il était le seul à en souffrir, qu’il ne serait toujours le seul qu’à en souffrir : pauvre de lui, aujourd’hui il avait découvert qu’il avait condamné trois personnes à ce chaos existentiel.
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MessageSujet: Re: (eamonn), and tell me some things last.   (eamonn), and tell me some things last. Icon_minitimeJeu 10 Avr - 18:17

“ try to protect you ”
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Musing through memories, Losing my grip in the grey, Numbing the senses. I feel you slipping away, Fighting to hold on, Clinging to just one more day. Love turns to ashes With all that I wish could say. Every night I dream you're still here The ghost by my side, so perfect, so clear. When I awake, you disappear, Back to the shadows. With all I hold dear. I dream you're still here. Hidden companion, Phantom be still in my heart. Make me a promise that Time won't erase us. That we were not lost from the start. Oh, I'd die to be where you are. I tried to be where you are. BLODWYN & EAMONN

❉ ❉ ❉

Toute sa vie Eamonn avait cru qu’il pourrait échapper aux valeurs de sa famille, être celui qu’il voulait être plutôt que celui que ses parents voulaient qu’il soit. Ça lui avait semblé être particulièrement simple lorsqu’il était encore à Poudlard, dans le château, il pouvait aisément échapper à la surveillance de ses parents, il pouvait agir comme bon lui sembler, être ami avec qui il voulait. Après Poudlard, il n’avait eu aucune difficulté à s’éloigner de sa famille pour choisir sa propre voie, imposer son point de vue. Il avait travaillé dans une boutique de farces et attrapes à Pré-Au-Lard sans se soucier une seule seconde de ce que pouvaient en penser ses parents. Il avait commencé à construire sa vie avec Blodwyn sans vraiment en parler à sa famille. Leurs relations après sa sortie de Poudlard avaient de toute façon étaient plus que limitées. Il s’était contenté de participer aux grands événements familiaux et encore, il avait de nombreuses fois trouvé un moyen d’échapper aux repas de famille, souvent trop longs, ceux-là qui avaient tendance à s’éterniser pour pas grand-chose. Il devait bien admettre que passer un après midi complet avec ses parents qui déblatérer leur vision du monde, une vision bien tranchée à laquelle il n’avait pas l’intention d’adhérer. Pendant toutes ces années, ça n’avait pas eu d’importance, bien évidemment, il n’avait pas pensé une seule seconde à ce que ses parents pourraient bien penser de ses fiançailles avec Blodwyn, pendant un temps il avait vraiment cru que sa vie serait telle qu’il l’avait voulu et que jamais ils n’auraient la moindre influence dans sa vie. Il avait eu tord pourtant. Avec la guerre, il avait bien remarqué que ses parents n’étaient pas décidés à lui foutre la paix. Il l’avait bien remarqué quand il était enfermé au fond d’une cellule à se faire torturer comme si ça avait pu permettre de le reformater. Il fallait croire que ses parents avaient été persuadé que la torture le rendrait fou au point qu’il perde l’esprit et qu’il change complètement d’avis. Maintenant, il savait qu’ils étaient assez fous pour être près à tout et n’importe quoi pour avoir ce qu’il voulait. Il fallait croire qu’aujourd’hui, il était ce qu’ils voulaient. Le seul fils qu’ils avaient eu parmi leurs trois enfants et le seul encore vivant aujourd’hui. Ils auraient peut-être pu se contenter de Diana qui avait parfaitement suivit la route qu’ils avaient tracé pour elle, contrairement à Margaery ou à lui. Maintenant pourtant, la jeune femme était morte et il était bien placé pour le savoir puisque c’était lui qui l’avait assassiné. Il était définitivement le dernier enfant des Oswald-Appleby et c’était une chose qu’ils ne pouvaient plus laisser filer à présent. Il était leur seul héritage, ça aurait presque pu sonner comme un privilège, mais de toute évidence, il s’en serait bien passé. Il ne tirait aucun honneur de sa situation, bien au contraire, s’il avait pu échanger sa place avec quelqu’un d’autre, il l’aurait fait sans plus d’hésitation que ça. Il avait la sensation que, de toute façon, il aurait été mieux n’importe où ailleurs qu’avec les Oswald-Appleby. Il y avait sans doute des familles pires que la sienne, enfin, vu que ses parents l’avaient enfermé dans un cachot pour le torturer, il préférait ne pas savoir ce que les autres familles étaient capables de faire. La sienne était ce qu’elle était et il était condamné à suivre le chemin qu’ils avaient décidé pour lui. Certes, il avait au moins la chance de ne pas être obligé de travailler au ministère de la magie, même si ses parents l’auraient vraiment souhaité, c’était déjà ça de gagné. Il était condamné à épouser la première sorcière de sang-pur venue, une femme dont il ne savait rien, si ce n’est qu’elle était française, c’était à peine s’il se souvenait de son nom. Au fond, peut-être qu’il le faisait exprès de ne pas vouloir se souvenir de son nom. Il aurait tellement voulu que les choses puissent être comme il les avait toujours imaginées, il aurait voulu que sa vie continue encore et toujours de la même façon, encore liée ou monde de la magie ou non, il se serait accommodé de tout, si seulement il avait été avec celle qu’il aimait. L’époque où il avait été heureux avec Blodwyn lui semblait bien loin à présent, tellement de choses étaient venues chambouler leurs vies, qu’il avait l’impression que l’avant-guerre avait été à des années lumières de leurs vies actuelles. Ils auraient pu continuer à avoir la vie qu’ils avaient envisagés ensembles, si seulement, ces histoires de sangs n’étaient pas venues semer le doute dans la tête du sorcier.

Elle était saine et sauve à présente, peut-être pas particulièrement heureuse, mais elle était en vie et il n’y avait plus personne pour la menacer à tout va pour des raisons parfaitement absurdes. Il avait eu un choix à faire, il n’était pas sûr d’avoir forcément fait le bon et de toute façon, il ne le saura jamais vraiment. Ce qui était fait était fait et qu’importe ses excuses, il avait bien compris qu’il était trop tard pour espérer améliorer ne serait-ce qu’un peu les choses. Voir Blodwyn dans un état pareil, ça lui déchirait le cœur, elle en doutait certainement en cet instant et ses actions récentes n’étaient pas faites pour arranger les choses de ce côté, mais il l’aimait encore de la même façon où il l’avait toujours aimé, depuis des années déjà. Il n’avait pas plus envie de la voir souffrir que de la savoir morte ou en danger à cause de lui. C’était une impasse de toute façon à laquelle il s’était retrouvé confronté quand sa famille était revenue vers lui. Qu’importe le choix qu’il aurait pris ce jour là, les choses auraient été compliquées. Au fond, il préférait certainement assister au malheur de la jeune femme plutôt qu’à ses funérailles. Ils étaient coincés dans une tragédie romantique, un Roméo et Juliette des temps moderne et bien que, peu accoutumé à la littérature moldue, il connaissait quand même ses classiques et il savait que ce genre d’histoires n’étaient pas vouées à connaitre une belle et merveilleuse fin. C’était le cas de leur histoire et la situation d’aujourd’hui en était la preuve. Il n’aurait jamais du revenir à Londres, s’il était resté dans son coin d’écosse, il se serait épargné cette confrontation, il l’aurait également épargnée à Blodwyn qui ne s’en serait certainement que mieux portée. Il fallait croire qu’il n’avait pas fini de la faire souffrir, idiot qu’il était. Les choses auraient été définitivement plus simples s’il n’avait pas eu la stupide idée de venir chercher un maudit chèque dont il ne savait même pas quoi faire. « Je suis enceinte. » la réplique résonna dans sa tête pendant quelques secondes sans qu’il ne soit capable d’en comprendre le sens. Pourtant, trop vite sûrement, il pu en saisir les mots et il eu l’impression de sentir son cœur s’arrêter de battre. Elle était enceinte. C’était le genre de phrase qu’il aurait presque rêvé d’entendre, avant en tous cas, à l’époque où ils étaient encore ensemble et qu’il se plaisait à croire que rien ni personne ne viendrait jamais se mettre entre eux deux. Il avait voulu une vie avec elle, il avait été persuadé qu’elle était la femme avec laquelle il voulait passer le restant de ses jours. Forcément que, le jour où il avait décidé de la demander en mariage, il avait aussi imaginé qu’elle serait la mère de ses enfants, qu’ils auraient une famille heureuse, une famille tellement plus saine que celle dans laquelle il avait grandi. Ça faisait parti de ses rêves les plus chers et pourtant en cet instant, il aurait voulu qu’elle ne prononce jamais ses mots. Il ne voulait pas être celui qui avait laissé tomber son enfant, qu’est-ce qu’elle lui dirait ? Qu’il les avait laissé tomber parce que sa vie avec eux n’étaient pas assez bien pour lui ? Son enfant croirait peut-être ça durant toute sa vie et c’était bien la dernière chose qu’il voulait laisser à son enfant. C’était déjà bien difficile de laisser Blodwyn avec ça, alors un enfant, bien entendu que ça rendait les choses plus compliquées. « De toi, au cas où ça ne te semble pas évident. » Encore une réplique dont il se serait bien passé. Forcément, s’il n’avait pas été le père, ça aurait considérablement facilité les choses. Ça aurait au moins voulu dire qu’elle avait mieux rebondit qu’elle l’avait laissé croire suite à leur rencontre. Mais non, il était le père, il était cet abruti de père qui abandonnait sa famille parce qu’il pensait que ça pouvait les protéger. Ce n’était déjà pas crédible pour Blodwyn alors pour l’enfant qu’elle allait élever, il serait certainement le pire connard du monde. « Mais pourquoi tu t’en préoccuperais, hein ? Tu as déjà choisi toute notre vie. » Il avait choisi comme il avait pu. Qu’est-ce qu’elle aurait fait à sa place ? Encore quelque chose qu’il ne saurait jamais, mais elle ne pouvait pas prétendre qu’il ne s’en préoccupait pas. « Je m’en préoccupe Blodwyn. Je crois que des personnes capables d’enchainer leur propre fils pour le torturer seraient capables de faire pire encore à un bébé qui viendrait entacher la perfection de leur arbre généalogique. » Bébé, pas bébé, ils seraient bien capables de le tuer ou de le faire tuer – il ne faudrait pas non plus qu’ils se salissent trop les mains. Et puis, ils se débarrasseraient certainement de Blodwyn au passage, comme ça deux problèmes éradiquer en un coup. « Je ne veux plus te voir, Eamonn. T’en fais pas, le premier mec que je croiserais dans la rue deviendra le père de couverture de notre enfant, histoire que ta famille ne remonte jamais jusqu’à lui. » Pour sûr, les mots qu’elle prononça déchirèrent un peu plus son cœur, mais c’était mieux ainsi. Il serra les poings avec force cherchant en lui le courage de partir d’ici. Il fallait qu’il parte, ils n’avaient plus rien à se dire de toute façon. « Fais donc ça, il sera en sécurité au moins, vous serez en sécurité. » Peut-être qu’elle n’y croyait pas elle, mais de toute évidence, elle ne connaissait pas ses parents, elle n’avait pas passé des semaines et des semaines enfermée dans un cachot à se faire torturer par sa sœur. Lui, il savait de quoi sa famille était capable. « Tu ne me reverras plus. » Sur ces mots, il tourna les talons, pour s’éloigner de la jeune femme à grands pas précipité, plus vite il se serait éloigné d’ici, plus vite il serait dans un coin calme et déserté, plus vite il pourrait transplaner loin d’ici et c’était tout ce qu’il voulait à présent ; partir loin d’ici pour pouvoir se mettre à maudire tout et n’importe quoi pour ce que sa vie était devenue.

RP TERMINÉ
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(eamonn), and tell me some things last.

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