(event, eamonn) but i knew him

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Incroyable mais vrai, elle avait trouvé des cerises ! En une pareille saison, il n’y avait que dans le monde magique que c’était possible : encore une chose qui prouvait l’indéniable supériorité des sorciers sur les moldus, s’était-elle dit, le sourire aux lèvres, en admirant ces beaux fruits rouges au fond de son panier. Elle devait préparer un gâteau, et plus vite que ça, avant que la famille ne revienne : les Oswald-Appleby organisaient un grand festin, dont elle avait la lourde charge, au fond, puisqu’elle devait tout préparer - une indication indéniable de la confiance qu’ils pouvaient avoir en elle, alors qu’elle était pourtant qu’une pauvre fille qu’ils avaient la générosité d’aider. Etait-ce l’anniversaire de quelqu’un, ou une simple célébration entre gens puissants ? Elle n’en savait rien, et au fond, ce n’était pas sa place de questionner ses supérieurs sur de telles choses : même, elle s’en fichait presque, à partir du moment où son travail à elle était bien fait, et que personne ne trouvait à redire sur sa cuisine. Ce n’était pourtant pas le domaine dans lequel elle excellait : elle avait beau prendre de l’âge à chaque année qui passait, il n’en restait pas moins qu’elle n’avait pas beaucoup de talent pour ce qui était de cuisiner des bons plats. Au moins, déchargeait-elle Mrs Oswald-Appleby de telles tâches ingrates, ce qui était un véritable privilège, en soit. Et puis, aussi incroyable que cela était, c’était un véritable amusement de cuisiner pour des gens si hauts placés dans la société sorcière, peu de gens avaient cette chance : elle, elle s’était retrouvée veuve, enceinte jusqu’au cou, sans travail, et grâce à la générosité de la famille au service de laquelle elle était à présent, elle pouvait se relever peu à peu, chaque jour passant. Jamais elle ne pourrait assez remercier Mr et Mrs Oswald-Appleby pour ce qu’ils faisaient pour elle. Pour débarrasser, elle envoya à la poubelle la dernière édition de la Gazette du Sorcier, ignorant ouvertement l’article en grandes lettres qui annonçait la fermeture de Poudlard : c’était triste, indéniablement, de penser que ce lieu où elle avait grandi n’existerait plus, mais ce serait pour le mieux, car rien ne valait l’héritage des grandes familles de sorciers, les êtres de sang-pur. Elle avait déjà sorti les oeufs, la farine et le sucre pour commencer sa cuisine, qu’une lancinante douleur au creux de ses entrailles la ramena à la réalité : pressant ses mains contre son ventre, elle soupira profondément. Le bébé donnait des coups : il serait comme son père, cet enfant, combattif et déterminé. Un rire passant ses lèvres, la jeune femme se laissa tomber sur une chaise, caressant amoureusement le gros ventre qu’elle avait. Le Jour J se rapprochait de plus en plus à présent, et l’approche d’un tel événement la rendait totalement fébrile. Elle ne pouvait pas, ne pas être heureuse pour cet enfant à naître, le symbole restant de l’amour qui l’avait unie à Daniel, son fiancé décédé : ça lui aurait fait une belle surprise, que d’apprendre qu’il allait être père, malheureusement, il ne l’a jamais su. Un bruit interrompit ses pensées, elle se leva prestement, ignorant son enfant qui continuait de gigoter ; vivement, elle replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille, pour être impeccable à souhait, et s’affaira à la préparation de son plat. Des pas vinrent jusque derrière elle, aussi, elle ne put s’empêcher de se retourner, le regard bas, comme si elle avait été prise en faute - ce qui était le cas, elle ne pouvait pas se permettre de faillir dans une mission aussi importante, trahir de la sorte la confiance des Oswald-Appleby serait la pire chose qui pourrait arriver. « Je suis désolée, tout sera vite prêt, désolée. » Et sans regarder la personne qui était arrivée, elle fit volte-face, attrapant sa baguette, faite d’un bois vaguement taillé - mais assez utile pour accomplir les tâches les plus basiques très aisément. Bien vite, tout se mit en branle par soi-même, la cuillère tournant toute seule la sauce qui mijotait, les oeufs se cassant d’eux-mêmes dans le plat : elle avait beau ne pas avoir appris grand-chose à Poudlard, elle excellait dans le domaine qui était le sien.

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Blodwyn Brownstein & Eamonn Oswald-Appleby

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Une nouvelle journée commençait, une journée certainement semblable aux autres. Eamonn n’était, comme d’habitude pas motivé à quitter son lit. Aujourd’hui tout particulièrement. La bouteille d’alcool au pied de son lit pouvait facilement expliquer pourquoi. Il avait mal à la tête, il était complètement dans les vapes et presque incapable de bouger sans avoir l’impression d’effectuer un geste particulièrement difficile. Tous les symptômes de la cuite de toute évidence. Il n’avait pourtant rien célébré de particulier la veille, pas qu’il s’en souvienne en tous cas. Enfin, il fallait croire qu’il avait fait la fête tout seul dans sa chambre avec du whisky. Le champagne aurait sans doute été plus festif. Après de nombreux soupires, le sorcier parvient à sortir de son lit pour filer dans la douche, tenter de se réveiller, d’effacer les traces de fatigue qui étaient pourtant ancrée sur son visage. Malgré les vingt-sept bougies qu’il avait soufflées récemment, il vivait dans le même manoir de la famille avec ses parents – en principe assez grand pour qu’il s’arrange pour ne pas trop les croiser – et il pouvait déjà entendre sa mère râler si jamais elle le voyait dans cet état. De toute façon, elle passait son temps à râler celle là, elle était loin d’être un cadeau, il savait déjà qu’elle râlerait aussi parce qu’il n’était pas rasé, qu’il n’était pas présentable et qu’il ne s’était toujours pas occupé des invitations pour son mariage à venir, ça faisait un moment qu’elle râlait pour ça et comme il n’avait pas l’intention de s’y mettre, il n’avait pas finie de l’entendre, pas étonnant qu’il finisse par abuser de la boisson. Douche froide terminée, il se sentait déjà un peu moins dans le brouillard, il se dépêcha de s’habiller pour quitter sa chambre pour chercher de quoi s’occuper. C’était son jour de congé. Il détestait les jours de congés. Arrivé dans le salon, il ignora sa mère, comme il le faisait souvent, dans ce qu’il avait compris de ce qu’elle avait tenté de lui raconter, la gazette du sorcier parlait encore de la rupture avec la Russie et de la fermeture de Poudlard. Fermeture qui voulait dire qu’il n’allait pas tarder à devoir mettre la clef sous la porte. C’était principalement les élèves de Poudlard qui faisaient vivre la boutique de farces et attrapes dans laquelle il travaillait. Depuis un moment déjà, il n’y avait de toute façon plus aucun rire, plus aucune joie dans les rues de pré-au-lard. Il s’était échappé en direction de la cuisine, dans l’espoir de trouver un banquet en préparation ou les reste du festin de la veille afin de se remplir l’estomac. Quelle ne fut pas sa surprise quand il distingua les traits de Blodwyn, là dans la cuisine, il s’était avancé vers elle, bien qu’elle ait l’air concentrée dans la préparation de son gâteau. « Blodwyn, qu’est-ce que … ? » Elle n’avait rien à faire là. Peut-être qu’il avait trop bu hier soir et qu’il était en train de rêver complètement mais elle ne pouvait pas être là. Le bannissement des nés-moldus lui interdisait les zones habitées par des sorciers. Il n’y avait que des sorciers à Peakshire. La loi Bloodstream II, lui interdisait d’être en relation avec des sorciers, alors qu’est-ce qu’elle faisait ici ? Il ne pu s’empêcher de remarquer son ventre bien rond, symbole d'un heureux évènement à venir, plus heureux s'il avait été dans d'autres circonstances.Déjà, il sentait la frayeur se rependre dans ses veines. C’était certainement un coup malsain de ses parents.

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Relativement nouvelle à ça, la jeune femme ne savait pas vraiment comment les choses devaient fonctionner : elle savait qu’elle ne devait pas prendre elle-même le parti d’adresser la parole aux Oswald-Appleby, que la cuisine était un peu comme son territoire, et que rien ne pouvait justifier qu’elle soit autre qu’un meuble invisible au milieu des autres. Au fond, c’était le mode de fonctionnement logique, dans cette société nouvelle que Lord Voldemort et son Nouveau Régime avaient construit : la loi Bloodstream ne lui permettait pas d’avoir de réel contact avec les vrais sorciers, et rien que les servir s’avérait être une véritable chance. En toute logique, la présence de qui que ce soit dans la cuisine n’aurait pas dû la déranger - et sa présence à elle aurait dû être parfaitement ignorée : c’était l’accord qui résidait entre la jeune femme et ses supérieurs, l’indiscutable condition à sa présence. Sans quoi, elle se retrouverait sans le sous, sans toit sur la tête, et tout juste bonne à offrir une vie de misère à son enfant. La famille Oswald-Appleby l’avait vraiment aidée, plus que ses propres parents, dans son souvenir, quand bien même elle ne s’encombrait pas de telles pensées : son quotidien avait tout pour être rempli de joies aujourd’hui, malgré toutes les épreuves que la vie de moldue lui avait fait connaître, autant s’en contenter. Les mains affairées à mélanger la farine et le beurre, la rousse n’avait toujours pas osé lever le regard en direction de la personne qui l’avait surprise : elle n’avait pas encore fait la rencontre de tous les propriétaires des lieux, mieux valait agir avec des pincettes encore. Si son gâteau était réussi, la fête serait réussie pour sûr, aussi, elle ne voulait pas risquer de faire le moindre faux pas pour avoir levé les yeux au mauvais moment : cependant, lorsqu’une voix l’interrompit, elle ne put que regarder son vis-à-vis : sans qu’elle ne comprenne pourquoi ou comment, le rose lui monta aux joues comme si elle avait avalé un grand verre d’alcool comme apéritif ; elle ouvrit la bouche, avec la volonté de dire quelque chose, mais aucun mot ne sortit d’entre ses lèvres. Elle serra donc les dents, avant de se forcer à sourire, indécise : « Blodwyn ? Je n’ai vu passer personne... il n’y a que moi. » Et alors que la gêne la paralysait presque, elle mit un certain temps à remarquer que son interlocuteur n’était pas dans le meilleur état qui soit : d’aussi loin qu’elle s’en souvienne, ça s’appelait une vraie cuite, et il n’y avait pas vraiment de remède pour ça, il avait juste un peu trop célébré, ses merveilleuses fiançailles, sans doute. « Je ne me suis pas présentée, je m’appelle... » Elle se tut à nouveau, pourquoi est-ce qu’elle ressentait le vivace besoin d’ouvrir la bouche et de parler, quand bien même elle avait l’air gauche ? Elle reposa son regard aussitôt sur son beurre et sa farine. « Je ne suis pas censée vous parler, désolée. Vous... désirez quelque chose ?» Elle aurait bien voulu lui demander s’il allait bien plutôt, mais ce serait établir une relation beaucoup trop proche avec un sorcier de sang-pur, quelque chose qu’elle n’avait pas le droit de faire. Et puis, il n’avait pas besoin de partager sa joie avec elle, qu’il le fasse avec celle qu’il aime, plutôt.

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Blodwyn Brownstein & Eamonn Oswald-Appleby

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La douleur continuait de tambouriner dans la tête d’Eamonn, suite à la récente cuite qu’il devait éponger. Il n’avait jamais été le genre d’homme à se noyer dans l’alcool. Du moins, pas quand il avait encore eu la vie dont il avait longtemps rêvé, cette vie pleine de joie aux côtés de Blodwyn. A présent, c’était différent. Il avait fait des choix qui valaient ce qu’ils valaient. Ils étaient bons, pas bons, ça n’avait plus vraiment d’importance, de toute façon les choses étaient faites et il n’avait aucun moyen de revenir en arrière. C’était cette constatation qui l’avait poussé à abuser de la boisson comme si elle était devenue sa seule amie. Sans Blodwyn dans sa vie, il fallait croire qu’il préférait l’éphémère déconnexion à la réalité que lui offraient les liqueurs de fête à la pitoyable réalité. Il avait pensé que les choix qu’il avait faits permettraient de mettre Blodwyn en sécurité. C’était après tout ce qui avait été convenu avec sa famille. Il revenait parmi les siens et Blodwyn serait saine et sauve. Il ne savait pas s’il était juste complètement fou ou si elle était bien là, juste devant lui dans la cuisine du manoir Oswald-Appleby, mais si c’était vraiment le cas, il semblerait qu’il y ait comme une part du marché absolument pas respectée et même si des fois, il s’était dit qu’il ferait bien de retourner vers Blodwyn en envoyant chier ses parents, il n’en avait jamais rien fait. Loyauté de poufsouffe, quand on signe un accord, on le respecte, ou juste belle connerie, puisque de toute évidence, c’était du côté de ses parents qu’il y avait quelque chose de non respecté. Ce n’était pas lui qui avait ramené Blodwyn ici. Il était doué pour enchaîner les conneries depuis quelques temps, mais pas à ce point. C’était une nouvelle année qui commençait depuis peu et rien que face à cet événement inattendu, elle promettait d’être haute en couleur. De toute évidence, ses parents n’avaient pas simplement décidé de lui offrir Blodwyn sur un plateau d’argent comme on aurait pu lui offrir un cadeau. « Blodwyn ? Je n’ai vu passer personne... il n’y a que moi. Je ne me suis pas présentée, je m’appelle... Je ne suis pas censée vous parler, désolée. Vous... désirez quelque chose ? » Les paroles de la jeune femme augmentèrent l’effet de la surprise chez le sorcier si bien qu’il ne mit pas loin d’une minute avant de dire quoi que ce soit. « Quoi ? » Fut la seule réponse qui passa le seuil de ses lèvres. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Ce n’était pas possible, ça devait certainement être une blague, ça n’avait que trop peu de sens pour être vrai. Quoi que ce soit, lui, ça ne le faisait pas rire du tout. Qu’est-ce qu’elle faisait là, à faire la cuisine pour Merlin seul savait quel banquet et elle semblait ne même pas avoir reconnu son prénom, puis elle avait commencé à se présenter. Plus rien n’avait de sens à présent aux yeux du jeune homme. C’était l’imite s’il n’hésitait pas à se planter un couteau dans la main pour vérifier s’il était bien réveillé.

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Son emploi parmi la famille Oswald-Appleby était beaucoup trop récent ; elle n’avait pas envie de faire le moindre faux pas, et risquer de tout perdre. A quelques mois de la naissance de son bébé, elle avait besoin de cette chance qu’avaient bien voulu lui offrir Mr et Mrs Oswald-Appleby. La loi Bloodstream ne lui permettait, en pratique, pas de faire partie de ce monde privilégié, le monde des vrais sorciers, le monde de la magie à part entière ; c’était donc une véritable chance qu’elle ne comptait pas laisser filer. Bien entendu, elle savait qu’elle ne se ferait jamais d’amis parmi ces gens, qu’elle les verrait de loin aligner célébrations et anniversaires ; elle, elle connaîtrait l’envers du décor des fêtes, les préparations des banquets et festins, tout les coulisses et c’était, finalement, déjà beaucoup. Elle aurait pu finir misérable dans le monde des moldus, ce monde si triste et si peu évolué, finalement, elle ne pouvait qu’admirer le coup de pouce que le destin lui avait donné. Avec la fermeture de Poudlard, elle ne savait pas comment son bébé en arriverait à apprendre la magie, pour avoir une vie si idéale, si jamais il était doté de talents magiques ; ainsi, la jeune femme se devait d’amasser un maximum d’argent, rien qu’au cas où. Au fond, de nombreux débats déjà se déchiraient dans l’esprit de la rousse, lui flanquant des migraines pires encore que l’alcool et autres boissons fortes ; des questionnements qui détermineraient les années à venir, pour le moment cependant, on lui avait déjà dit de ne pas y penser, que tout viendrait à temps : avec son travail pour les Oswald-Appleby, elle n’aurait sûrement pas de place pour s’occuper d’un bébé - mais cet enfant était le résultat de son amour avec Daniel. Inlassablement, alors qu’elle se retrouvait épuisée bien souvent, avec pour seul réconfort celui de caresser son ventre dans l’espoir que son enfant sente ces quelques signes d’affection maternelle, elle ne pouvait se résoudre à se dire qu’elle pouvait toujours abandonner ce bébé, au profit des bons traitements des Oswald-Appleby. De l’autre côté, ce serait complètement bafouer leur confiance que de tout abandonner une fois le bébé né ; elle ne pourrait jamais se résoudre à faire ça à une famille si remarquable et exemplaire. La pâte de son gâteau bien mélangée, la jeune femme, plongée dans ses affaires, tentait de ne pas trop fixer son regard sur le jeune homme qui avait fait intrusion dans ces lieux : il était propriétaire de l’endroit, après tout, il avait bien le droit d’être où il désirait, même de lui demander un massage des pieds ou du dos, ou même un chocolat chaud ou un verre de sangria, ou n’importe quel autre caprice possible. Elle s’était déjà tant mis en quatre pour ces gens qu’elle fut presque surprise, indéniablement gênée, de le voir lui demander ce qu’elle faisait là : son chemin s’était dirigé vers les cerises, qu’elle devait encore dénoyauter et mélanger à la pâte, mais tout se stoppa net. Elle fit volte-face vers le sorcier, ne pouvant réprimer une expression attristée de passer sur son visage : qu’avait-elle fait bon sang ?! Elle aurait pu lui hurler dessus de parler clairement plutôt que de marmonner comme ça, mais elle n’en fit rien - elle ne devait pas, elle n’avait pas le droit. Le pauvre, il avait trop poussé sur la boisson. D’une voix douce, sans se départir de son sourire poli, elle reprit donc : « Votre mère m’a chargée de préparer le banquet de ce soir... pour... la cérémonie. » Du moins, elle supposait qu’il s’agissait de sa mère et non pas de sa femme - elle avait de toute manière déjà rencontré Mr Oswald-Appleby, elle avait donc fait le restant du calcul par elle-même. Un festin pour quoi ? Elle n’en savait rien, personne ne lui avait rien dit - et personne n’avait le moindre compte à lui rendre. La jeune femme abandonna donc tout ça, essuyant ses mains dans un torchon à proximité, elle baissa les yeux à nouveau, lèvres pincées. « Je suis désolée, vous voulez sans doute être seul. » C’était bien pour ça qu’il lui avait demandé ce qu’elle faisait là. « Il doit y avoir autre chose à faire autre part, désolée. » Ce mot sortait presque comme un automatisme de sa bouche, elle ne se rendait pas compte de combien de fois elle le disait - quoiqu’il en soit, elle pressa le pas pour sortir de la pièce, les joues rosies par tant d’inconfort.

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Blodwyn Brownstein & Eamonn Oswald-Appleby

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Après avoir passé plusieurs semaines à se faire torturer au fond d’un cachot, Eamonn avait compris que dans sa famille, les choses ne tournaient pas ronds. Il devait bien y avoir de la consanguinité quelque part pour que ses parents soient aussi cinglés. La surprise de voir Blodwyn dans cette cuisine n’aurait même pas du exister. Il aurait du savoir depuis longtemps que ses parents pouvaient toujours s’en prendre à Blodwyn, à n’importe quel moment, simplement parce qu’ils jugeaient que ce serait une bonne source d’amusement de la laisser se promener dans la même maison que lui alors qu’elle semblait ne même pas savoir qui il était, qui ils étaient ni même – ce qui était probablement le plus inquiétant – qui elle était. Elle n’était pas une pauvre fille réduite à préparer un banquet sous les ordres de sa mère. Il avait toujours cru que si ces deux là se retrouver en face l’une de l’autre, Blodwyn casserait le nez à la mère Oswald, peut-être pire même. En tous cas, elle ne serait pas là à lui lécher les bottes comme si cette condition était une évidence. Qu’est-ce qu’il avait encore fait de travers pour qu’on lui impose ça ? Ses parents étaient juste complètement sadiques ou bien ils avaient une raisons précise de faire ça ? Il n’en savait rien et une partie de lui ne voulait même pas savoir les raisons de tout ça, il serait, de toute façon bien choqué de la réponse que lui apporterait ses parents. Blodwyn n’avait rien à faire là à préparer un gâteau pour un festin à la con et elle avait été jusqu’où pour trouver ces maudites cerises au beau milieu de l’hiver ? Il avait une envie folle de tout balancer autour de lui tellement il sentait la colère monter en lui mais au fond, il préférait garder ça par sa mère qu’il ne tarderait de toute façon pas à recroiser, plutôt qu’à cette Blodwyn ou cette image de Blodwyn, parce qu’elle n’avait définitivement pas grand-chose de la femme qu’il avait aimé, qu’il avait voulu épouser. Elle ressemblait tout juste à un robot ayant l’apparence de son ancienne petite-amie. « Votre mère m’a chargée de préparer le banquet de ce soir... pour... la cérémonie. » Il esquissa un léger sourire suite aux paroles de la jeune femme, rien qui puisse présager qu’il allait soudainement de mettre à sauter de joie, bien au contraire. « Je suis désolée, vous voulez sans doute être seul. Il doit y avoir autre chose à faire autre part, désolée. » Et déjà, la rouquine commença à s’éloigner. « Attends ! » Il rattrapa rapidement la jeune femme alors qu’elle quittait la cuisine. Elle n’était pas Blodwyn il en était sûr, il ne savait pas pourquoi ni comment, après tout, la loi Bloodstream aurait du simplement la maintenir loin des sorciers et pourtant ce qui lui était arrivé était forcément du à la sorcellerie. Même s’il ne savait pas ce qu’elle avait, ce qu’on lui avait fait, ce que ses parents avaient osé lui faire, il ne voulait pas qu’elle aille faire, il ne savait pas quel tâche ménagère dans cette fichue baraque. Que sa mère se débrouille avec ses poussières. « Tu devrais rester et continuer … » Il secoua un peu la tête, au fond il ne savait pas ce qu’elle faisait. « Peu importe ce que tu fais … et t’asseoir un peu aussi, et boire ... de l'eau, évidemment, et … et faire attention à toi. » Il savait à peine quoi dire. Elle avait l’air de le connaitre aussi bien que s’il avait été le mec du bout de la rue alors c’était compliqué, trop compliqué apparemment pour son esprit encore embué par l’alcool.

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Depuis le peu de temps qu’elle côtoyait les Oswald-Appleby, la rousse avait déjà eu le temps de comprendre que la famille était très à cheval sur les principes du monde sorcier : grands alliés de Voldemort, ils respectaient les lois Bloodstream et autres projets Fronde à la lettre. Ainsi, la jeune femme savait que le moindre faux pas pouvait lui coûter cher - à raison, au fond, ils ne l’avaient pas engagée pour qu’elle passe sa journée à consommer boissons et sucreries, les pieds en éventail et ce, même si elle était enceinte. Quand bien même ce serait pour ça, la jeune femme n’était pas du genre à ne rester trop longtemps sans rien faire, quand bien même elle avait toujours affectionné le chocolat et quelques reposants verres d’alcool pour les grandes célébrations. Des vices qui ne semblaient guère atteindre les grands sorciers tels que ceux pour lesquels elle s’était engagée : elle comptait bien ne pas être une mauvaise surprise pour eux, mais bien un engagement productif - qu’ils soient fiers des banquets et festins qu’elle confectionnerait, et même de chacune de ses autres actions. Ce n’était certainement pas de ce genre d’environnement qu’elle s’était attendue à croiser un ivrogne : le fils Oswald-Appleby semblait cependant essuyer une lourde cuite, ce qui ne manqua pas d’attirer la curiosité - silencieuse - de la rousse ? Comment pouvait-il se plaindre de quoique ce soit dans sa vie, lui qui avait tout ce que n’importe qui pouvait désirer ? Un sang-pur, des parents aimants, une fiancée merveilleuse ? Sans doute que si sa place n’avait pas été différente, la jeune femme aurait pu ressentir du profond dégoût pour cet être qui gâchait ainsi ses chances, mais elle se contentait de baisser les yeux, d’accomplir ses tâches sans sourciller : nettoyer les cerises, terminer sa pâte à gâteau et afficher un profond respect pour la personne qui lui faisait face. C’était ça, rester dans le droit chemin : alors qu’elle s’apprêtait à filer pour laisser l’homme seul reprendre ses esprits, il a retint, et elle manqua presque de sursauter lorsqu’il l’interrompit - les demandes des Oswald-Appleby pouvaient être diverses et variées, de l’envie de sucreries à un massage des pieds, Merlin seul savait ce qu’il pourrait lui demander - des tâches auxquelles elle s’appliquerait avec soin, bien évidemment. « Peu importe ce que tu fais … et t’asseoir un peu aussi, et boire ... de l'eau, évidemment, et … et faire attention à toi. » Elle l’observa d’un oeil circonspect, avant de faire un pas en arrière pour retourner à son travail : ce n’était pas tout seul que chacun des plats se préparerait pour ce soir, ni même le reste de la fête, elle avait beaucoup de choses à faire. « Ce n’est rien, je ne vais pas me reposer alors que j’ai tant de choses à faire, voyons. » Elle eut un léger rire de circonstance, qu’elle accompagna d’un sourire poli avant de se replonger dans ses affaires. Mais quelques secondes s’étaient déjà écoulées, et l’homme n’avait pas bougé, aussi, elle l’observa à nouveau, hésitante. « Je-Ce, ce n’est pas vraiment ma place de demander ça mais... vous êtes sûr que vous allez bien ? » Elle pinça les lèvres aussitôt que ces mots eurent franchi celles-ci, elle ne pouvait s’empêcher de trouver que quelque chose clochait dans l’attitude de son interlocuteur, s’inquiéter pour lui : après tout, s’il venait à mourir devant elle, elle serait vite accusée d’en être coupable. Et puis... elle ne voulait pas qu’une telle chose arrive, tout simplement, alors il valait mieux prévenir que guérir, sans doute.

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Blodwyn Brownstein & Eamonn Oswald-Appleby

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Souvent, Eamonn avait l’impression de tout avoir vu dans sa famille, mais chaque fois qu’un nouvel évènement venait à se produire, le sorcier réalisait qu’il était loin d’être à bout de ses surprises. Ses parents étaient plein de ressources lorsqu’il s’agissait de trouver de quoi le torturer un peu plus ou torturer un peu plus Blodwyn à en juger la présence de la jeune femme dans cette cuisine, au milieu de ses cerises et de sa pâte à gâteau. Pendant toutes ces années, ils s’étaient contentés d’elfes de maison pour remplir toutes les taches ingrates dans la maison. Ils ne s’étaient que rarement plaints des festins confectionnés par les elfes de maison. Ces créatures étaient très douées, il l’avait souvent constaté, chez lui comme lors des banquets à Poudlard. Ils avaient de quoi s’offrir des centaines d’elfes de maison, il ne voyait pas pourquoi les avoir remplacés par Blodwyn, si ce n’était pour leur faire du mal à tous les deux. Elle ne semblait même pas s’en rendre compte elle. La sorcière était victime de Merlin seul savait quel maléfice. Le ministère en avait à revendre depuis la victoire de Voldemort. Que ce soit une marque permettant de surveiller les sorciers, une loi Fronde pour tuer ceux qui posaient problème, une autre loi Bloodstream pour se débarrasser des nés-moldus ou un projet Live Bait pour faire, il ne savait trop quoi. La situation à laquelle il était confronté en cet instant lui donnait envie d’ouvrir une nouvelle bouteille d’alcool pour se replonger dans une cuite et oublier tout ça. Plus le temps passait, plus ses parents semblaient avoir envie de lui donner des raisons de le détester. Blodwyn, dans cette maison en bonne à tout faire, c’était sans doute la pire chose qu’ils puissent lui faire. Pire encore que de l’enfermer dans une cave pour le torturer. Il n’avait pas connu que des fêtes dans le manoir Oswald-Appleby, depuis qu’il vivait là-dedans et les choses semblaient être de pire en pire. Blodwyn était enceinte, il le savait depuis qu’elle le lui avait dit, plusieurs mois plus tôt et là, il ne pouvait que le constater de ses yeux, il était normal qu’il veuille la voir se reposer plutôt que de faire tout et n’importe quoi dans cette maudite maison. « Ce n’est rien, je ne vais pas me reposer alors que j’ai tant de choses à faire, voyons. » Une phrase qui semblait évidente dans la bouche de la jeune femme, pourtant selon lui, elle ne devait absolument rien aux Oswald-Appleby, si ce n’est, bien plus de malheurs qu’elle n’en méritait. « Laisse-moi-t’aider un peu alors … » En cuisine, il s’avérait aussi utile qu’un manchot, c’était certain, il savait mieux danser la danse des canards que faire la cuisine, mais il ne pouvait pas la laisser tout faire toute seule, elle était enceinte, elle était Blodwyn et même si elle n’avait apparemment aucune idée de qui il était, il se devait de l’aider, il voulait l’aider. « Je-Ce, ce n’est pas vraiment ma place de demander ça mais... vous êtes sûr que vous allez bien ? » Il esquissa un léger sourire, dépourvu de joie, dans une tentative de la rassurer. Il allait certainement mieux qu’elle dans tous les cas. « Oui, oui, je vais bien. » Sur ces mots, il s’avança vers elle, il ne savait pas vraiment ce qu’il pouvait faire pour l’aider, il ne savait même pas que ses parents avaient prévus une fête pour ce soir avant qu'elle ne le lui dise, mais ça n’avait pas d’importance, il voulait faire quelque chose pour elle. Le mieux selon lui, aurait sans doute été qu’il l’aide à se barrer d’ici et bien vite.

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Jamais le désir de la jeune femme n’avait été plus ardent que celui de se replonger tête la première dans ses cerises, effacer le malaise qui s’emparait d’elle à mesure que les secondes s'égrenaient. Chaque parole qu’elle échangeait avec le fils des Oswald-Appleby lui faisait perdre du temps, et donc la menaçait de rendre la famille tout sauf satisfaite de ses tâches. On lui avait pourtant bien spécifié que la cérémonie de ce soir se devait d’être irréprochable, faite d’un festin sans aucun défaut, et échaudé par une musique agréable, tout droit venu du génie d’un des plus grands compositeurs du monde magique. Aujourd’hui, rien ne semblait plus important à la rousse que le gâteau qui commençait seulement à prendre forme, ainsi que les autres tâches qui l’attendaient pour le restant de la journée. Bien loin étaient ses préoccupations de la Marque qu’on lui avait imposée, ou de tout ce que les autres, au dehors, pouvaient connaître : la fermeture de Poudlard bien triste événement annoncé dans le journal du matin, l’existence du projet Fronde ainsi que le renforcement de la loi Bloodstream qui aurait presque pu condamner la sorcière à la prison ferme si seulement quelqu’un l’avait vue adresser la parole au noble fils des Oswald-Appleby. Cependant, c’était lui qui avait commencé à lui adresser la parole, alors qu’elle aurait bien voulu continuer sa tâche et rester invisible à ses yeux ; somme toute, elle n’avait pas pu l’ignorer, au risque de paraître impolie et irrespectueuse. Pour la famille ici, la mort de Harry Potter semblait être annonciateur de nombreuses fêtes à venir, comme le mariage de leur unique fils avec une sorcière de sang-pur, pour lequel elle avait déjà dû envoyer des centaines d’invitations dans leurs beaux emballages. La jeune femme n’avait pas quantifié ses efforts depuis le début de la journée, ne reculant devant rien pour éveiller un soupçon de joie et de contentement en ses nouveaux employeurs, elle afficha donc un air bien circonspect devant les paroles du jeune homme : « M’aider ? Pourquoi ? Je-j’ai fait quelque chose de mal ?! Je croyais que je m’en sortais bien. Votre mère aime les cerises n’est-ce pas ? Sinon je peux trouver autre chose, du chocolat peut-être ou de la citrouille, ou une tarte à la mélasse - quoique ce soit un peu vulgaire pour une célébration de ce genre. » Elle avait parlé si vite que son souffle lui manqua presque ; elle appuya une main sur son ventre, soudainement bien souffrante. Dans un froncement de sourcils, elle s’assit, oubliant presque la présence du jeune homme qui pouvait la réprimander pour une telle attitude alors que le temps lui manquait : mais alors que son coeur s’était emballé dans sa poitrine, comme si sa vie dépendait de la bonne marche de cette soirée tant attendue, la rousse avait senti son bébé dangereusement se révolter au creux de ses entrailles, comme s’il cherchait à lui dire quelque chose, à se rebeller contre toute l’inquiétude qui s’était écrasée contre ses épaules, et avait poussé la jeune femme à tant négliger l’enfant qu’elle portait.

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REST YOUR TIRED HEAD NOW MY FRIEND I WILL STAND BY YOU DONT HAVE TO SAY NO MORE. I KNOW WHAT YOU CAME HERE FOR EYES SORE AND SHOES UNTIED WALKING THE STREETS ALL NIGHT. NO NEW CITIES LOVERS FRIENDS CAN MAKE YOU FEEL COMPLETE THE SENSE OF LONELINESS REMAINS NO MATTER WHO YOU MEET. WHEN ALL YOU PICTURED FAILED AND ALL YOUR DREAMS ARE CROSSED REMEMBER THAT YOUR STRENGHT IS ALSO BUILT ON WHAT YOU LOST.

Blodwyn Brownstein & Eamonn Oswald-Appleby

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Eamonn ne savait pas ce que ses parents avaient prévus de célébrer ce soir, mais ils avaient prévus de grandes choses. Ils comptaient sur Blodwyn pour faire de grandes choses. La sorcière n’avait rien à faire ici. Il y avait un tas d’évènements qui lui interdisaient d’être dans le manoir Oswald-Appleby, on avait bannit les nés-moldu du monde de la magie, on leur affait infligé une marque pour s’assurer qu’ils n’utilisent plus la magie et c’était sans parler des lois bloodstream qui étaient censées les empêcher de parler à des sorciers. De plus, Eamonn pensait qu’avec son retour après de sa famille, ses parents allaient laisser Blodwyn tranquille, c’était ce qui avait été convenu. C’était pour qu’ils la laissent vivre tranquillement sa vie qu’il avait rompu leurs fiançailles, qu’il avait renoncé à son enfant, ce bébé qu’elle portait et qui, d’après ses récentes paroles, était bien de lui. Il avait renoncé à ce qui lui était le plus cher dans sa vie pour une vague promesse même pas respectée. Regarder Blodwyn s’agiter dans cette cuisine au milieu de la pâte à gâteau et des cerises en train de s’efforcer de préparer un festin pour il ne savait quelle fête organisée par ses parents lui échauffait sérieusement les nerfs. Ses parents subiraient certainement sa colère, plus tard. Pour le moment, il n’arrivait même pas à quitter Blodwyn des yeux. Il avant l’impression qu’il ne l’avait pas vue depuis des années, pourtant, ça ne faisait que quelque mois. Il aurait fallu beaucoup plus de temps que ça pourtant pour la changer comme elle avait changé. Elle n’était plus du tout la même personne, elle avait beau ressembler comme deux gouttes d’eaux à sa Blodwyn, elle n’était pas la même. On aurait pu penser qu’il s’agissait d’un parfait déguisement, de la magie digne d’un échantillon de Polynectar. « M’aider ? Pourquoi ? Je-j’ai fait quelque chose de mal ?! Je croyais que je m’en sortais bien. Votre mère aime les cerises n’est-ce pas ? Sinon je peux trouver autre chose, du chocolat peut-être ou de la citrouille, ou une tarte à la mélasse - quoique ce soit un peu vulgaire pour une célébration de ce genre. » Le sorcier arqua un sourcil avant de s’avancer vers la jeune femme, un air inquiet marqué sur le visage. « Non, non, tu n’as rien fait de mal. Ma mère adore les cerises, c’est parfait. » Il ne savait même pas si sa mère adorait les cerises, c’était le cadet de ses soucis en principe ce que sa mère aimait et n’aimait pas. Cela dit, il l’avait souvent entendue répéter qu’un dessert avec des fruits étaient moins lourd qu’un dessert au chocolat ou plein de chantilly. Elle était raffinée, elle aimait la légèreté, c’était du moins ce qu’elle voulait laisser croire. Aux yeux d’Eamonn elle était juste complètement maniérée, stupide et à cheval sur les calories. « Je voulais juste rendre service. » Il semblait que dans les circonstances actuelles, il n’avait aucun service à lui rendre, puisqu’elle était convaincue d’être au service de la famille. Il voulait quand même l’aider et si elle ne pouvait pas comprendre pourquoi, qu’elle considère qu’au moins, ça lui évitera de retourner se noyer dans l’alcool, qu’il avait besoin de s’occuper pour lutter contre l’appel de la boisson. « Est-ce que ça va ? » Il posa son regard inquiet sur la jeune femme, avant d’attraper sa main entre ses doigts, geste reflexe dont il ne se rendit qu’à peine compte.

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Plus le temps passait, moins la rousse avait envie d’évaluer la quantité de travail qui lui restait : le festin approchait à grands pas, et tout dans la cérémonie organisée par la famille Oswald-Appleby devait être parfait. Pour finir ses gâteaux, Alayne devait encore préparer un joli glaçage, pourquoi pas quelques sucreries, indispensables pour satisfaire les invités. Et pour la salle, pourquoi pas des banderoles et autres décorations variées, typiquement du monde sorcier, rien que pour satisfaire les remarquables amis des Oswald-Appleby. Dans toute cette histoire, la rousse avait bien trop peu de temps pour se préoccuper d’autres choses : ce n’était pas sa place de toute manière, de se positionner sur les lois Bloodstream et projet Live Bait ; ou sur la fermeture de Poudlard – la plupart du temps, elle se contentait d’écouter ce que sa famille disait, et adhérait à leurs propos, comme une docile employée qu’elle était : en tant que sang-de-bourbe, les affaires politiques ne devaient pas être de son ressort, pas même les situations les plus dramatiques, comme la rupture entre la Russie et l’Angleterre qui semblait mettre le feu aux poudres. Si, malgré son statut du sang, Ariane était une jeune femme généreuse et douce avec l’employée de maison que représentait la rousse à son service, les autres membres de la maisonnée avaient un œil beaucoup plus critique, et une opinion qui comptait bien plus pour la jeune femme : c’était eux qui l’employaient après tout, et pouvaient aisément choisir son destin, comme si elle n’était qu’une marionnette réduite à cela. Alors que l’inquiétude la gagnait à mesure que l’heure avançait, la jeune femme aurait bien voulu se débarrasser de l’intrus qui avait fait irruption, la cuite affichée au visage – il était cependant chez lui, alors elle n’avait rien à dire, et lui, il n’avait pas besoin d’invitation pour entrer où que ce soit : ce que les Oswald-Appleby lui avaient recommandée, c’était généralement de continuer son travail sans regarder le sorcier qui venait d’entrer. Elle aurait bien voulu agir ainsi, là ; retourner à ses cerises et ses préoccupations aussi indispensables qu’un ruban sur un paquet cadeau. Elle était une sang-de-bourbe. Une bannie. Une Marquée. Rien qu’une employée ici, certainement pas une épouse digne de quelque homme aussi impressionnant que celui qui lui faisait face – pourtant, il lui avait bel et bien pris la main. Il semblait bel et bien compatissant. Gentil. Ce mot qui faisait presque tâche dans un univers pareil. Pour une personne comme elle. Veuve qu’elle était, c’était bien ces petits gestes d’affection qui lui manquaient surtout, mais elle ne pouvait se permettre de les recevoir de qui que ce soit d’autre – encore moins, lui. Pourtant son regard s’était accroché un long moment à celui du jeune homme, si noir et pourtant si brillant – avant qu’elle ne s’écarte, reprenne sa main sous le prétexte de la passer sur le tablier qui entourait sa taille. « Bien. Bien. Je vais… bien. Et j’irai mieux quand j’aurais fini tout ça. » Elle voulut chasser toute trace de malaise, fuyant de ses yeux clairs la présence du jeune homme – si seulement il pouvait comprendre qu’elle ne désirait qu’une chose, le voir partir.

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Blodwyn Brownstein & Eamonn Oswald-Appleby

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Eamonn n’avait pas réfléchi quand il avait posé sa main sur celle de Blodwyn. Ça lui avait semblé être un geste parfaitement naturel. Tous les gestes d’affections qu’il avait eues pour Blodwyn étaient devenus naturels depuis bien longtemps. Il avait voulu l’épouser après tout. Pourtant, malgré les années qu’ils avaient pu passer ensemble, malgré les épreuves qu’ils avaient pu traverser ensemble et toutes les promesses qu’ils s’étaient faites – et qu’il avait brisées – cette situation avait quelque chose d’étrange. S’il pouvait plonger son regard dans le sien comme il l’avait si souvent fait, il ne reconnaissait pas sa fiancée au fond de ses prunelles. Elle n’était plus la même, changée par n’importe quel malheur qui n’aurait jamais dû lui tomber dessus. C’était un accord qu’il avait passé avec ses parents. Rentre à la maison et il ne lui sera rien fait. Telles avaient été les paroles de ses parents, mais ils n’en avaient rien respecté. Voilà qu’ils avaient fait d’elle leur esclave personnelle. Elle était là dans leur cuisine à s’agiter pour leur préparer un repas alors qu’elle n’avait rien à y faire, d’autant plus que son ventre rebondi laissait aisément sous entendre qu’elle ferait mieux d’être au calme quelque part à se reposer bien sagement. Elle n’aurait pas dû être là et il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour elle et pour le bébé. Son bébé. C’était peut-être parce qu’ils avaient appris l’existence de cet enfant que ses parents avaient décidé de faire subir tout ça à Blodwyn avant de la ramener là devant ses yeux. C’était peut-être une façon de le punir – aussi efficace que les heures de torture avec Diana – pour avoir renié les siens et souillé le sang de sa famille. Il n’en savait rien, mais il avait bien l’intention d’aller demander des explications, faire exploser une dispute au sein du manoir Oswald-Appleby n’était plus un souci pour lui depuis bien longtemps. Depuis qu’il était revenu, c’était limite s’il n’y avait pas de la vaisselle cassée à chaque repas. Il aurait pu continuer à la fixer un long moment, le regard plongé dans celui de la rousse, il sentait son cœur s’accélérer dans sa poitrine. « Bien. Bien. Je vais… bien. Et j’irai mieux quand j’aurais fini tout ça. » Elle avait rompu le contact de leurs deux mains et bien vite, il avait détourné le regard. « D’accord. Je vais te laisser finir, désolé. » Il recula de quelques pas s’apprêtant à passer la porte pour quitter la cuisine avant de reposer finalement le regard sur la jeune femme. « Fais attention à toi quand même. Si tu as besoin de quelque chose, n’hésite pas, tu peux demander … Je serais … Dans les alentours. » Ou planqué dans un coin du manoir pour qu’on lui foute la paix, mais dans les alentours ça sonnait mieux. Il laissa échapper un léger soupire avant de commencer enfin à pousser la grande porte de la cuisine, mais une nouvelle fois il stoppa son geste pour regarder celle qui autrefois avait été sa fiancée. « Je suis désolé pour ce qui t’arrive … » Il était désolé pour quelque chose qu’elle n’avait pas l’air de comprendre tellement l’ancienne Blodwyn semblait avoir disparue. Enfin, elle pouvait au moins comprendre qu’il était désolé qu’elle ait a travailler pour sa famille, c’était une chose qu’il ne souhaitait pas à grand monde. Il réussi enfin à la quitter su regard pour quitter la pièce, décidé à retourner tout le manoir afin de retrouver sa mère pour obtenir des explications sur le pourquoi du comment Blodwyn se trouvait dans ce manoir à préparer un maudit banquet pour, il ne savait même pas quel événement stupide organisé par ses parents.

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