I. TON PERSONNAGE ET LA SITUATION ACTUELLE ? En tant que Fleming, le nouveau régime convient forcément à Shae-Layne. Pour elle comme pour le reste de sa famille, la victoire de Voldemort pourrait facilement être comparée à une victoire personnelle. Au fond, la sorcière n'avait pas grand chose à faire de la guerre, elle préférait se concentrer sur ses ambitions et sur sa fille, mais il n'empêche qu'être du côté des vainqueurs est un honneur pour une femme comme Shae-Layne, au fond, elle n'a jamais vraiment douté de la victoire de Voldemort. Cependant, elle ne jouit pas de la victoire avec autant de plaisir qu'elle l'aurait voulu. En effet, elle n'a pas obtenu la vengeance qu'elle désirait ; dans les personnes qu'elle accuse d'avoir tué sa fille, trop nombreux sont ceux qui sont encore libre et qui peuvent se réjouir d'une petite vie tranquille avec une famille. Bouillonnante de rage et n'ayant selon elle plus rien à perdre, elle est bien décidée à obtenir vengeance. Aodhan et Isolde loin de sa vie, plus rien ne la raccroche à l'humanité qu'elle s'était efforcée de garder, au dépend de l'éducation reçue durant son enfance. On peut le dire, sous le régime actuel, Shae-Layne est redevenue une Fleming, une vraie.

II. TOUT-A-SAVOIR : Shae-Layne est née à Peakshire, en écosse, dans une famille de sang-pur très conservatrice, elle est fille unique et a été élevée dans l'optique de transmettre la pureté de son sang aux générations suivantes, ainsi elle a été mariée de force très jeune. ◊  à poudlard, elle fréquentait la maison des serpentards, une maison qui lui allait à ravir, car bien au delà des plans que des parents avaient dressés pour elle, elle était débordante d'ambition. Il s'agit également d'une femme rusée et intelligente. Parfaite pour les verts et argents en somme. ◊ c'est une femme droite et fière, elle ne montre jamais ses faiblesses et semble toujours très hautaine. Pourtant, malgré les apparences, elle aussi elle rencontre bien des problèmes dans sa vie, elle tient beaucoup à son image ; après tout elle est une fleming, c'est une fierté. ◊ elle occupe depuis quelques années déjà le poste de directrice du département des mystères, un poste qu'elle ne soit en rien à l'ascension de voldemort. Elle se plait d'ailleurs à répéter qu'elle n'a eu besoin de personne pour en arriver là. Tout le monde sait qu'elle vise encore plus haut que ce dit poste, son ambition semble ne pas avoir de limite. ◊ elle déteste que les gens qu'elle ne côtoie pas régulièrement et avec qui elle n'entretient pas de liens suffisamment forts, l’appellent Shae. Shae-Layne a beau faire présomptueux, ça reste son prénom, Shae n'est qu'un surnom, elle est très chiante avec ça. ◊elle a du caractère, un franc parlé et si elle critique facilement autrui, il ne faut pas croire qu'elle soit focus pour autant, ce qu'elle dit dans le dos des gens, en principe, les concernées le savent déjà. ◊ elle a récemment perdu sa fille, il s'agissait sans doute de la dernière personne qui l'attachait encore à son humanité, depuis la mort de cette dernière, elle rêve de vengeance et ne se soucis plus vraiment d'autrui. ◊ elle possède plusieurs elfes de maison pour s'occuper de son domicile, si à une époque on pouvait penser qu'elle s'en occupait bien, aujourd'hui ils lui servent trop souvent de souffre douleur. ◊ elle occupe depuis quelques années déjà le poste de directrice du département des mystères, un poste qu'elle ne soit en rien à l'ascension de voldemort. Elle se plait d'ailleurs à répéter qu'elle n'a eu besoin de personne pour en arriver là. Tout le monde sait qu'elle vise encore plus haut que ce dit poste. ◊ elle boit beaucoup de vin, beaucoup trop selon un grand nombre de personne, elle se fiche d'ailleurs bien de ce que les autres peuvent penser de sa consommation d'alcool.

MARS 1974; POUDLARD ◊ L'année scolaire touchait à sa fin. La dernière année qu'elle passerait à Poudlard. Ça faisait sept ans déjà qu'elle côtoyait des couloirs du château, qu'elle assistait aux cours avec assiduité, qu'elle passait des bons moments dans la salle commune des serpentards. Cette maison à laquelle, d'après ses parents, elle était destinée. Eux aussi ils avaient été à Serpentard, eux aussi ils avaient porté avec fierté les couleurs argent et vert, eux aussi ils avaient fréquenté cette salle commune au fond des cachots de Poudlard. Ils avaient été fiers quand elle leur avait appris que le choixpeau l'avait également envoyée chez les serpents et elle même, elle avait été fière de sa maison pendant ses longues années à l'école de sorcellerie. Mais c'était fini. Dans quelques mois, Poudlard ne serait plus qu'un souvenir derrière elle et on lui arracherait ses rêves de la même façon qu'on viendrait lui couper l'herbe sous le pied. Tel était la destinée tragique des femmes nées sous le nom de Fleming. Mariées très jeunes, elles n'étaient bonnes qu'à faire des enfants et à s'occuper du foyer. C'est ce que sa mère avait avant elle, c'est ce qu'elle serait condamnée à faire et ce même si ce qu'elle voulait faire de sa vie était bien différent. Elle avait beaucoup d'ambition, elle voulait faire tellement mieux que femme au foyer. C'était une sorcière plutôt douée, en cours, elle faisait partie des meilleurs et son avenir se résumait dans l'éducation de ses futurs enfants. Elle n'avait pas envie de quitter Poudlard, elle n'avait pas envie de le quitter lui. C'était encore avec lui qu'elle était encore en cet instant. Comme toujours depuis des années déjà. « Alors, qu'est-ce qui va se passer après Poudlard ? » C'était une question qu'elle redoutait. Elle savait trop bien ce qui allait se passer une fois qu'ils auraient définitivement quitter le château. Il le savait aussi. Aucun ne voulait vraiment l'admettre mais ils le savaient. Ils ne se reverraient vivraient chacun de leur côté en oubliant l'autre, parce qu'ils étaient tous les deux voués à des destins qu'ils ne maîtrisaient pas. Elle lui adressa un sourire avant de déposer délicatement sa main sur sa joue. « Tu le sais très bien. Mais n'y pense pas pour le moment. Il nous reste encore quelques mois avant d'y penser. » Il laissa échapper un soupire avant de poser sa main sur celle de la jeune sorcière. Pour sûr, il savait ce qui allait se passer, mais il avait bien du mal à l'accepter, il n'avait pas envie de la céder à un autre, tout comme elle n'avait pas envie de se marier à un parfait inconnu à peine aurait-elle mis le pied en dehors de l'école. Il lui adressa un léger sourire avant de déposer un baiser sur ses lèvres. « Je n'aime particulièrement les cours et pourtant, j'aimerai qu'on ait encore quelques années d'étude devant nous. » Elle aussi, elle aurait aimé que ce ne soit pas déjà la fin, qu'ils puisse encore rester un long moment entre les murs du château, ensemble. Malheureusement, ce n'était pas le cas et ils devraient bien faire avec, ce même si ni l'un ni l'autre n'en avait envie.

AOÛT 1974; MANOIR FLEMING ◊ « Je vais le tuer. » La jeune femme leva les yeux au ciel avant de se tourner vers son interlocuteur. Celui avec qui elle avait partagé tant de choses quand ils étaient encore à Poudlard. Celui qu'elle aimait et qui, à l'entendre parler, semblait l'aimait également. Peut-être un peu trop. « Dis pas n'importe quoi. Tu ne vas tuer personne. » Elle soupira avant de se laisser tomber lourdement sur son lit. L'idée en elle même n'était pas si déplaisante, s'il tuait l'homme qu'elle était censé épouser dans quelques heures elle n'aurait pas à subir le sort qu'on lui avait réservé. Il s’installa à ses côtés et rapidement, elle put sentir son souffle dans son cou alors qu’il vint y déposer un doux baiser. Elle se releva rapidement pour mettre fin à ce dangereux contact entre deux. Si quelques mois auparavant, ils avaient eut le droit de faire ce qu’ils voulaient aujourd’hui, c’était différent. Aujourd’hui, elle se mariait, elle laissa échapper un long soupire, traduisant à la perfection la nervosité qu’elle ressentait. Elle disparut rapidement derrière le paravent, laissant le jeune homme sur son lit. « Tu te caches pour te changer ? » Il arqua un sourcil, amusé, alors qu’elle ne lui répondait que par un léger grognement. Elle finit par ressortir, vêtue de sa robe de mariée, elle n’avait plus beaucoup de temps avant de devenir Madame Hackett, il était grand temps qu’elle se décide à se préparer. « Aide moi donc à attacher ce maudit corset, tu veux ? » Le jeune homme laissa échapper un rire dont l’ironie n’était en rien dissimulée.  « Je suis sensé t’aider à attacher la robe que tu dois porter pour te marier avec un autre type ? » Elle soupira avant de se tourner vers lui le regard dur. « Oui, parce qu’on a pas le choix. » Il haussa les épaules avec sa désinvolture habituelle, celle là même qui avait l’habitude d’énerver Shae. « Je peux toujours le tuer. » Elle soupira, agacée par réplique. « C’est sûr, si tu finis à Azkaban on sera tellement plus aidés ! Tu ferais mieux de partir maintenant. » Le jeune homme soupira à son tour avant de se lever et de s’avancer vers la blonde, se mettre derrière elle afin d’attacher correctement son corset. « Et voilà, tu es parfaite, pour ton mariage. Qu’est-ce que je suis sensé dire là ? Félicitations ? » Elle laissa échapper un léger soupire avant de se retourner vers lui, la paume de sa main contre sa joue. « Mieux vaut ne rien dire du tout. » Elle l’embrassa amoureusement, un long baiser qu’elle aurait voulu eternel, mais bien vite, des coups furent taper contre sa porte. « Shae-Layne, tu es prête ? On t’attend. » Elle grimaça légèrement alors lâchait enfin les lèvres de son amant. « Encore cinq minutes, j’arrive. » Elle entendit les pas de sa mère s’éloigner dans les escaliers. Elle déposa un dernier baiser sur les lèvres de son compagnon. « Il faut que tu t’en ailles. » Elle s’éloigna légèrement, serrant sa main dans la sienne, elle ne voulait pas le lâcher. « Je t’aime. » Elle recula encore d’un pas, ainsi, elle fut forcée de lâcher sa main. Il transplana rapidement. « Moi aussi. » Elle murmura ses quelques mots alors qu’il était déjà parti. Elle ignorait si elle le reverrait un jour, pour l’heure, elle devait quitter sa chambre afin de sceller son union avec un parfait inconnu.

JUIN 1977; MANOIR HACKETT ◊ « Qu’est-ce qui va pas ? » La voix de son époux sortit enfin la jeune femme de ses pensées. Elle laissa échapper un léger soupire avant de hausser les épaules. « On m’a toujours dit que ma destinée, c’était de me marier, de mettre au monde des enfants et de les élever. » C’était ainsi qu’on lui avait dicté sa vie, même si ce n’était pas clairement ce qu’elle avait voulu elle. Assis à ses côtés, son époux lui pris tendrement la main. « Tu es mariée, c’est déjà un bon début. Et puis, je doute que ce soit ce que toi tu as toujours voulu de la vie. » Il avait raison. En trois ans de vie commune, ils avaient réussi à fonder quelque chose là où il n’y avait rien. Le jour où ils s’étaient mariés, ils ignoraient tout l’un de l’autre, c’était à peine s’ils s’étaient vus. Aujourd’hui, c’était différent. Dire qu’ils s’aimaient, c’était encore beaucoup, mais ils étaient en bonne voie. Il avait comprit qu’elle attendait mieux de la vie que celle qu’on lui avait réservé. Elle travaillait au ministère de la magie depuis quelque temps maintenant et elle montrait une détermination sans faille dans son boulot. « C’est vrai. J’ai pas envie de quitter mon travail pour être simplement femme au foyer. Mais on m’a tellement répété que je devais avoir des enfants que j’ai vraiment envie d’être mère. » Silas serra un peu plus fort la main de son épouse dans la sienne avant de lui adresser un large sourire. « Tu le seras, je te le promet. » Il savait comment tenir cette folle promesse. Aux yeux de Shae, c’était de la folie, il ne pouvait pas faire de miracle. Bien-sûr, il pouvait faire en sorte qu’elle garde espoir mais ça ne changerait rien au problème. Pourtant, elle lui rendit son sourire avec tendresse. Si lui, il pouvait garder espoir, la moindre des choses c’était de faire de même. Quand il avait une idée en tête, il allait toujours jusqu’au bout. C’était quelque chose qu’elle appréciait grandement chez lui. Quelques jours plus tard; il revint à la maison avec une surprise pour son épouse. Un bébé. Le genre de cadeau surprenant, peu conventionnel et sur lequel elle s’était longuement interrogé, de toute évidence, les bébés sans parents, ça ne court pas les rues. Il lui avait expliqué que la petite était l’enfant d’un couple moldu ayant été sauvagement assassiné par un sorcier dont lui, membre du magenmagot avait du s’occuper. Le bébé n’avait pas d’autre famille alors il était voué à l’orphelinat, mais il avait fait pression sur le système pour qu’il en soit autrement et voilà que les Hackett accueillaient parmi eux la petite Isolde. Au yeux de la famille et de ceux qui n’étaient pas au courant, elle passa rapidement pour leur fille légitime. Shae était partie récemment en France pour un stage professionnel, pendant plusieurs mois, le moyen parfait de cacher une grossesse que personne n’avaient été capable de remarquer. Elle avait à présent une fille et même si elle n’était pas la sienne biologiquement, elle savait qu’à jamais, elle ferait tout pour que cette enfant soit heureuse.

AVRIL 1989; MANOIR HACKETT ◊Il était encore dans son bureau. Il était toujours dans son bureau. Il était tard et il n’avait de toute façon pas l’intention de le quitter avant qu’elle soit profondément endormie. Elle aurait du épouser un fantôme, il aurait été bien plus présent dans sa vie. Elle ne cessait de faire les cent pas dans le salon. Lassée de cette relation qui s’était éteinte si rapidement. Elle soupira avant de se décider à quitter le salon d’un pas agacé. Elle poussa avec force la porte de son bureau, sans même prendre le temps de frapper. « Tu as bientôt fini ? » Il releva la tête vers elle, la regardant avec froideur. « Shae-Layne, je travaille. » Elle soupira. « Ah oui ? Tu fais quoi de tes journées au ministère pour avoir tant de travail à la maison ? » Il haussa les épaules. « Comme toi, je travaille aussi au ministère. » Il lui adressa un léger regard avant de replonger dans ses papiers. Elle était fatigué de le voir fuir ainsi les conversations, tout comme il était fatigué qu’elle cherche le moindre petit truc pour l’agacer. « Ou alors, tu forniques avec Emma Pratcher du département de régulation des animaux magiques ! » Il daigna enfin relever la tête vers elle, un sourcil arqué, a jugé son expression il l’a prenait pour une folle simplement bonne à interner. « Je sais pas de quoi tu parles, mais je suis occupé là, vraiment. » Elle sentait ses nerfs lâcher, elle avait presque envie de le frapper. Elle avait fait bien des sacrifices, elle ne cessait de se comporter en femme droite et respectable pendant que lui, il la trompait avec la première venue. « Ne me prend pas pour une idiote ! » Il haussa les sourcils d’un air insolant, vraiment agaçant. « Difficile de faire autrement là. » Elle s’avança vers le bureau y posant les deux mains avec violence. « Ne te fous pas de … » Un cri strident à l’étage la stoppa net dans sa phrase. Elle fixa son mari sourcil froncé. Il se contenta de hausser les épaules, comme pour lui signaler qu’il ignorait ce qui pouvait bien être arrivé à la seule personne qui dormait à l’étage, à savoir leur fille. Elle fit rapidement volte-face pour courir jusqu’à la chambre de la jeune femme, son mari la suivant d’un pas lent (trop lent au gout de la sorcière). À peine arrivée dans la chambre, elle agita sa baguette pour allumer les lumières. La fenêtre était grande ouverte et elle remarqua rapidement le bras ensanglanté de la jeune fille. Elle resta figée un long moment devant la blessure avant de jeter un regard par la fenêtre. Ce soir, la lune était on-ne-peut-plus pleine. Shae s’avança vers sa fille, posa délicatement sa main sur la blessure tout en enlaçant la jeune fille de son autre bras. « T’inquiètes pas ça va aller Isolde. » Elle entendit enfin des pas derrière elle, lui prouvant que son mari était finalement arrivé à bon port. Sans soute avait-il du se perdre dans les couloirs de leur manoir pour mettre autant de temps à arriver. Il se pencha vers les deux jeunes femmes alors, Shae retira sa main de la plaie pour montrer à Silas la blessure. Des crocs de loup-garou. Ça n’aurait trompé aucun sorcier s’y connaissait un tant soit peu. « Je vais appeler Emma Pratcher, du département de régulation des animaux magiques. À moins que tu ailles peur qu’elle finisse dans mon lit. » Shae lança un regard noir à son mari avant de se retourner vers sa fille, la poussant délicatement à se lever de ton lit. « Vient, on va soigner ça. » Soigner c’était un bien grand mot. Elle pourrait nettoyer la plaie, la panser, mais elle ne ferait jamais mieux. La cicatrice serait là à jamais et avec elle, une malédiction qui ferait de sa vie un enfer.

JANVIER 1995; MANOIR HACKETT ◊ Aodhan était devenu un ami fidèle. Celui à qui elle pouvait facilement se confier, celui qui travaillé pour son mari d'arrache pied. Un ami, juste un ami, alors qu’autrefois, ils avaient été bien plus. Le temps les avaient séparés, mais jamais leurs sentiments ne s’étaient véritablement effacés. Elle avait essayé de l’oublier, avec Silas, dans ce mariage auquel elle s’était accrochée avec bien trop de force. Elle avait été stupide de croire qu’en y mettant de la bonne volonté, ça pourrait marcher. Le fait été que ça avait bel et bien marché, pendant un temps. « Tu veux toujours pas que je le tue ? » Il léger ricanement s’extirpa de ses lèvres en entendant cette réplique. Aodhan avait entendu la dispute qui venait d’avoir lieu entre elle et son époux, lui qui venait de partir en claquant la porte avec une telle force qu’elle se demandait comment cette dernière tenait encore. « Et Azkaban t’ouvriras ses portes. » Il tira une chaise afin de s’assoir en face d’elle. « Je suis en prison depuis le jour où tu l’as épousé. » Elle sentit sa main sur la sienne. Cette douceur qu’elle avait presque oubliée après tout ce temps. « Moi aussi. Estimons nous heureux, il n’y a pas de détraqueurs autour de nous. » Elle lui adressa un léger sourire tout en plongeant son regard dans le sien avec mélancolie. Elle regrettait cette époque bénie où elle n’était qu’une adolescente, accrochée à son bras, bien loin des problèmes qu’elle rencontrait aujourd’hui. « Ils se seraient vite lassé du manque de bonheur dans nos vies. » Elle lui adressa un nouveau ricanement suivit d’un léger soupire. « Je suis plus heureuse que j’en ai l’air. J’ai Isolde et je brille au travail. » Elle revit cet air désinvolte se dessiner sur son visage, cet air qu’elle avait tant détester à une époque et qui lui avait pourtant manqué durant toutes ses années. « Mais tu es coincé dans un bien piètre mariage et le reste du monde te regarde de haut parce que ta fille est une cracmolle. » Elle baissa les yeux vers la table un court instant avant de se lever, un large sourire imprimé sur les lèvres. « Je n’ai que faire du reste du monde, ma fille est parfaite. Quant à mon mariage, je fais avec. » Il le fallait, elle devrait vivre avec ce mariage jusqu’à sa mort. Aodhan se leva à son tour, s’approcha d’elle et posa délicatement sa main sur sa joue. « Dans le pire des cas, tu peux toujours le fuir. » Leurs regard se croisèrent encore. Pendant quelques secondes, ils ne firent que se fixer l’un l’autre et finalement, ils échangèrent un long baiser, comme pour sceller le pacte d’une relation interdite qui perdura pourtant dans le temps.

NOVEMBRE 1997; MANOIR HACKETT ◊Le seigneur des ténèbres étaient à nouveau de ce monde et ce n’était un secret pour personne, les Hackett avaient rejoins ses rangs très rapidement. Shae-Layne n’en avait pas envie plus que ça, en principe, elle se fichait bien de cette guerre de statut de sang. Un sorcier, qu’il soit sang-pur, sang-mêlé ou né-moldu, c’était un sorcier. Mais elle avait suivit le mouvement, son mari, sa famille, la plupart de ses proches, s’étaient alliés à Voldemort. Tous, sauf Aodhan. Lui c’était vers l’ordre du phénix qu’il s’était tourné, même s’il continuait à fréquenté le foyer des Hackett, participant ainsi aux réunions les plus privées. Shae le savait bien, elle n’hésitait pas à l’aider quand il avait besoin, après tout, cette guerre était sans intérêt à ses yeux. Ce soir encore, il y avait une réunion dans leur foyer, leurs plus proches amis étaient là, dont Aodhan, ils étaient attablés, tous avec leur air le plus sérieux du monde. « Je sais de source sûre qu’il y a parmi nous, un traitre. » Shae fronça légèrement les sourcils tout en posant les yeux sur son époux, ce dernier fixait chacune des personnes présente avec un regard suspicieux. Elle savait qui était le traitre puisqu’il s’agissait d’Aodhan qui était également son amant, mais elle ignorait comment son mari avait pu apprendre de qu’il y avait un traitre dans leurs rangs. « Shae-Layne, une idée de qui c’est ? » Elle laissa échapper un léger ricanement. « Non, pourquoi serais-je sensée savoir ? » Bien-sûr qu’elle savait, mais elle n’avait pas l’intention de le lui dire. « Ma source sûre m’a dit de demander à ma femme, alors je te demande. » Shae arqua un sourcil. « Ta source n’est peut-être pas si sûre que ça. » Elle l’était sans doute finalement, mais ce n’était pas la première, ni la dernière fois qu’elle mentait à son époux. De toute évidence, le mensonge était devenue une chose essentielle dans leur mariage. « Bien-sûr., est-ce que tu sais quel jour on est aujourd’hui ? » Une nouvelle fois elle fronça les sourcils, ne comprenant pas où il voulait en venir avec sa question, bien-sûr qu’elle savait quel jour c’était aujourd’hui, elle n’était pas complètement débile. Il se leva de sa chaise pour se placer derrière elle et murmurer à son oreille. « La pleine lune. La nuit sera tombée d’ici quelques minutes et je crois que j’ai malencontreusement donné la position d’Isolde à des chasseurs de loups-garous. » Son cœur s’accéléra à vive allure. Sa fille était censée être en sécurité, enfermée, enchainée au fond d’une vieille cabane, afin qu’elle ne blesse personne quand elle se transformerait ce soir. Shae avait elle-même sanglés les chaines à ses poignets. Elle l’avait elle-même condamnée si jamais des chasseurs arrivaient pour l’abattre, elle ne pourrait pas se défendre. « Je … Je ne sais rien. » Un large sourire sadique se dessina sur les lèvres de Silas alors qu’il s’éloignait vers la grande pendule de la pièce. « Personnellement, j’ai tout mon temps ce soir, mais personne ne quittera cette pièce avant que je sache qui Est-ce maudit traitre. » Le regard de Shae se posa également sur la pendule. La nuit allait tomber. Il lui restait peu de temps pour rejoindre sa fille, la détacher et l’emmener ailleurs. Elle le croyait quand il disait avoir envoyé des chasseurs sur Isolde. Il n’était qu’une pourriture qui n’en avait rien à faire du reste du monde, tout ce qui comptait, c’était sa petite personne. Elle ferma les paupières un court instant. Elle n’avait pas le choix. Elle rouvrit les yeux, laissa échapper un soupire tremblant avant de fixer son mari avec dédain. « Aodhan. Il est dans l’ordre. » Elle vit le regard du concerné se poser sur elle, troublé qu’elle l’ait livré si facilement. Elle n’osait pas le regarder, elle venait de le trahir et n’avait guère envie de l’affronter à présent. « Parfait. Attrapez-le. Shae-Layne, je te remercie de ta coopération, tu devrais prendre congé à présent. » Elle ne se fit pas prier, se levant rapidement pour quitter la pièce, toujours sans adresser le moindre regard à l’homme qu’elle aimait et qu’elle venait pourtant de condamné à un tragique destin. La porte refermée derrière elle, elle laissa couler quelques larmes sur ses joues, elle les essuya d’un revers de la main, elle n’avait pas de temps à perdre, elle devait sauver sa fille.

Elle était morte. Sa fille était morte, c'était une chose qu'elle ne pouvait accepter, un poids avec lequel elle se sentait bien incapable de vivre. Elle avait longtemps représenté la chose la plus importante de sa vie, elle était sa fille, celle pour qui elle aurait pu tout sacrifier, y compris sa propre vie. Pour elle, elle avait perdu Aodhan, le seul homme qu'elle avait été capable d'aimer dans sa vie. Dans le fond, ça n'avait pas d'importance, tant que c'était pour protéger sa fille, rien n'avait d'importance, mais maintenant c'était terminé. Isolde était morte. Peut-être qu'elle n'était pas la chaire de sa chaire ; elle n'était qu'une enfant moldue, mais elle l'avait élevée, elle l'avait aimé comme n'importe quel parent était censé aimé son enfant. Qu'importait la génétique, elle était sa fille et on la lui avait arrachée. Elle bouillonnait de colère ; c'était au monde entier qu'elle semblait en vouloir. Il faudrait bien qu'à un moment donné quelqu'un paie pour la mort de sa fille et la première personne qu'elle voulait voir tomber, c'était son mari. Ce monstre qui avait voulu se servir de cette pauvre enfant pour détruire un camp de l'ordre, il avait osé utilisé sa lycanthropie pour atteindre des ennemis. Il n'avait aucun coeur, elle le détestait depuis de nombreuses années et il était tant d'en finir.

Alors que la foule avait quitté les lieux, un sourire éclaira enfin les lèvres de la sorcière. Elle se tenait droite et fière dans le cimetière de Peakshire ; elle était là devant la tombe de son époux. Silas Hackett était enfin tombé, il ne restait plus rien de lui si ce n'est cette pierre tombale. Pour sûr, elle se réjouissait de cette situation, c'était ce qu'elle attendait depuis des années, son mariage prenait enfin fin avec la mort de Silas. Ce mariage qui n'avait aucun sens, ce mariage qui n'avait jamais rien donné, ce mariage qu'elle détestait tant. Si tout le monde était persuadé que c'était à cause de l'ordre du phénix que Silas Hackett bouffait les pissenlits par la racine, six pieds sous terre, Shae-Layne, elle savait que c'était faux. C'était de sa baguette à elle qu'il était tombé. Cet homme n'avait eu de cesse de détruire son quotidien, il l'avait séparé de l'amour de sa vie, il l'avait détestée, il était à l'origine de la mort de sa fille ; elle était la mieux placée pour éliminer Silas Hackett. Il avait eu ce qu'il méritait, sans doute qu'elle aurait même du le tuer bien longtemps avant. Des années plus tôt, elle aurait du se débrouiller pour l'assassiné, elle aurait perdu bien moins de choses si elle avait eu le courage de le tuer. Tant de fois dans sa vie, elle aurait aimé être plus comme son frère cadet, Moses lui aurait pu se débarrasser d'un homme comme Silas aussi facilement qu'il pouvait cligner des yeux. Il lui en avait fallu du temps à elle, pour réussir à agir, mais maintenant c'était fait, durant la bataille de Poudlard, elle avait de ses mains assassiné Silas Hackett. C'était un bon début, un point de départ dans sa quête pour la vengeance, objectif qui aujourd'hui était la dernière chose qui lui restait.