(2.1) we do what we have to (cedrella)

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 15/01/2013

“ we do what we have to ”

we say what we need to get out when it's not enough.
whether it's to yourself, or lookin' at someone else.

Cedrella and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Un gamin était mort à Poudlard. C’était ce que disaient les nouvelles, depuis le matin, c’était le sujet de conversation de toutes les âmes qui osaient encore s’aventurer jusqu’à la petite librairie de Pré-Au-lard. Ils étaient peu nombreux, mais ils avaient tous réussit à placer un mot sur cette affaire. Evidemment, il y avait de quoi parler pendant des heures, trouver ça affreux à souhait, ça ne changeait rien aux faits. Enfin, Elwood avait bien souvent remarqué que les gens étaient doués pour s’indigner des choses passées, mais n’agissait que très peu – si ce n’est pas du tout – pour les empêcher. Enfin, de son côté, il n’avait pas forcément envie de se prendre la tête avec cette histoire. C’était très triste vraiment, mais au fond, il ne le connaissait pas ce gamin et bizarrement, sa mort ne l’atteignait que très peu. Il pouvait maudire Azkaban pour ça. Aujourd’hui, il n’arrivait plus qu’à se soucier de ses proches alors qu’à une époque, il avait voulu défendre tout le monde contre les mages noirs qui trainaient encore en Angleterre. Il aurait du commencer par arrêter son oncle, peut-être qu’il n’en serait pas là. Il laissa échapper un léger soupire alors qu’il se dirigeait d’un pas lent vers la porte de l’enseigne, la verrouillant avant d’indiquer que la boutique fermait désormais ses portes. Alice était sortie un peu plus tôt, elle ne devrait pas tarder à revenir. En attendant le sorcier quitta la boutique pour monter à l’étage, là où il habitait avec Alice. Il se traina jusqu’à la cuisine pour se servir un verre de whisky, comme il le faisait trop souvent. Un jour il faudra qu’il envisage de repasser au thé. Il envisageait enfin de se poser sur le canapé quand quelqu’un frappa à la porte de la boutique, boutique qui était bel et bien indiquée comme fermée. Il laissa échapper un soupire avant de descendre et de déposer son verre sur le comptoir. Alice avait du oublier les clefs, ou sa baguette sans doute les deux, sinon, elle n’aurait pas été obligée de frapper à cette porte. Dans un soupire il ouvrit la porte, s’apprêtant à râler. « Ali… Cedrella ? » Il arqua un sourcil, il ne s’attendait de toute évidence pas à la voir débarquer, il avait même été sûr qu’il ne s’agissait que d’Alice. Il s’écarta de la porte afin de laisser entrer la sorcière. « Qu’est-ce qui t’amène ici ? » Ce n’était sans doute pas un bouquin, à moins que le dit bouquin ait été suffisamment important, pour qu’elle soit incapable d’attendre que la librairie ré-ouvre, le lendemain.

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for better, or for worse

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Clive n’arrivait pas. Il n’arrivait pas. Cedrella tournait en rond et dans l’allée pavée où elle avait élu domicile depuis quelques minutes déjà. Bras croisés, crispés contre sa poitrine, elle finit par les laisser tomber le long de son corps, dans un long soupir nerveux. Puis elle les leva par-dessus sa tête, frappant silencieusement dans ses mains. Avant de les serrer à nouveau autour de sa poitrine, resserrant sa cape autour d’elle. Il faisait froid, affreusement froid. Mais elle n’en avait cure. Tout ce qui comptait à son esprit c’était Clive. Clive qui n’était pas là, pas là où ils avaient dit qu’ils se retrouveraient. Encore une fois, elle fit les cent pas, comme un lion en cage, claquant sa langue contre son palais, frappant de son pied dans un caillou, raclant un reste de neige par terre. Elle voulait occuper son corps à autre chose, n’importe quoi qui ne la ferait pas s’arrêter plus de quelques secondes – elle commencerait à pleurer, s’inquiéter au point que ses entrailles se serreraient, si elle s’arrêtait. Et elle ne devait pas, elle avait promis à Clive qu’elle ne pleurerait plus, quoiqu’il advienne, tant qu’il allait bien. L’ennui était, indéniablement, qu’elle ne savait pas s’il allait bien ou si son retour au château lui avait été fatal. Ses pas se stoppèrent à cette idée, elle jeta un regard réflexe par-dessus son épaule, vers la haute silhouette sombre de Poudlard. Non, non – il ne lui était rien arrivé, sans quoi, elle l’aurait senti au plus profond de ses tripes. Et lui aussi, lui avait fait des promesses qu’il était prêt à tenir, peu importait le prix. Il les tiendrait, elle devait lui faire confiance. Nerveusement, elle serra les mâchoires, finissant par s’asseoir sur la petite valise qu’elle avait décidé d’emmener avec elle : si petite qu’on pouvait croire qu’il n’y avait rien là-dedans, et qu’elle s’avérerait inutile où ils allaient. Où ils iraient. Ils ? Encore une fois, les yeux sombres de la sorcière s’aventurèrent sur Poudlard. Rien. Elle sentit l’amertume la faire larmoyer, comme une pauvre fille ; elle balaya bien vite cette naissance de larmes, rageant silencieusement. Sans savoir quoi faire, ni que décider, la sorcière se leva rapidement, emportant sa valise avec elle. Ses premiers pas l’engagèrent vers Poudlard, avec la ferme promesse de défoncer les grilles du château s’il le fallait – mais elle s’arrêta bien vite, ses pensées se rationnalisant. Non, non. Elle ne pouvait pas. Clive viendrait, Clive viendrait forcément. L’hésitation de rester en place la prit, mais elle détourna finalement son chemin pour monter une rue déserte. Elle frappa à une porte, non sans une once d’appréhension : c’était chez Alice qu’elle venait de se rendre, la même Alice qu’elle n’était pas venue voir depuis qu’elle était libre. Cedrella avait comme le sentiment d’avoir pris une mauvaise décision en évinçant son amie de sa vie sous le prétexte de la protéger, mais que pouvait-elle faire d’autre ? Les justifications naissant à peine à l’esprit de la sorcière, prêtes à sortir de ses lèvres au moindre instant, elle fut surprise de voir une silhouette bien plus large que celle d’Alice l’accueillir. C’était Elwood, qui semblait lui aussi trouver bizarre de la voir ici. Doucement, elle haussa les épaules, la mine désolée, comme à la recherche d’une justification silencieuse à sa présence à une heure si tardive. « Hey. » Il lui fit signe d’entrer, ce qu’elle fit sans se faire prier, rageant contre le froid tout en tentant un sourire. « Désolée. Pour l’heure. » Elle accorda un bref regard à sa montre, objet moldu qu’elle affectionnait particulièrement, grimaçant légèrement – Elwood ne cacha pas son intérêt quant à sa présence ici. A cela, la sorcière hocha la tête, le temps de se trouver une réponse digne de ce nom – elle aurait voulu au moins dire au revoir à Alice, lui dire qu’elle partait pour de bon, n’importe quoi susceptible de rattraper ses erreurs passées. « Je-je-je… je sais pas vraiment. » Clive n’était pas venu, Alice ne semblait pas là. Au final, elle ne savait pas où elle en était. D’un regard, elle observa autour d’eux, avant de tenter de se rendre une contenance. « A vrai dire je m’en vais. Et je voulais… dire au revoir. » Un bref rire la prit devant le ridicule de cette idée, mais au moins, c’était une sympathique pensée pour ceux qui étaient assez fous – ou assez braves – pour rester.

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Cedrella and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Elwood ne s’attendait pas à voir débarquer quelqu’un à une heure pareille. Passée une certaine heure, plus personne n’osait braver les rues froides et silencieuses de la petite ville. Les gens vivaient dans la peur, ils ne voulaient surtout pas contredire les mangemorts qui se baladaient régulièrement dans les rues de la ville, histoire d’être sûrs que quelques fugitifs ne s’y aventurent pas. Il avait perdu l’habitude de voir des gens débarquer tard. Quoi qu’il n’ait pas eu le temps de vraiment s’y habituer, il n’était pas libre depuis assez longtemps pour avoir connu une longue période de paix à sa libération. Non, les choses s’étaient accélérée et il n’avait même pas eu le temps de retrouver les bases de sa vie que la guerre avait éclatée. Il n’était même pas sûr de les avoir retrouvées à présent. Quoi qu’il en soit, il laissa entrer la sorcière dans la boutique, jetant un regard dans la rue, pour s’assurer que personne ne trainait dans le coin. Rapidement, il verrouilla à nouveau la porte derrière lui avant de se retourner vers Cedrella. « Tu t’en vas ? » C’était absurde de reposer la question, ces paroles avaient claires. C’était presque normal après tout. Elle n’était ni la première, ni la dernière à décider de partir. Nombreux étaient les commerçants de Pré-Au-lard qui avaient fermés leurs portes. Bien souvent, il essayait de se persuadé que ce ne serait pas le cas de la librairie. Avec Alice, ils faisaient de leur mieux pour s’occuper de la boutique, pour faire en sorte qu’elle reste ouverte. Lui, il n’avait rien de mieux à faire de sa vie de toute façon. Bien que certains (trop nombreux à son gout) avaient tendance à penser qu’il pourrait se rendre bien plus utile s’il décidé de s’engager dans cette guerre. « Ça fera une boutique de moins d’ouverte à Pré-Au-Lard. Ça ne me peut qu’arranger nos affaires. » Il lui adressa un léger sourire, pour appuyer son semblant de blague. Il ne pensait bien-sûr pas ce qu’il venait de dire, il n’avait pas forcément envie de voir Cedrella disparaitre dans la nature. « Et tu pars … Maintenant ? » Il posa un rapide regard sur sa petite valise avant de reposer les yeux sur la jeune femme. Ça avait l’air d’un départ précipité.

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Elle n’avait pas prévu d’aller jusque là-bas. Indéniablement, Cedrella aurait préféré que tout se passe bien, qu’elle puisse s’évanouir dans la nuit avec Clive sans demander de compte à personne, sans risquer de mettre qui que ce soit en danger. Pourtant, plus les minutes passaient, plus sa solitude s’épaississait et moins elle ne pouvait réprimer le sentiment amer que quelque chose était arrivé à Clive - ou à Poudlard - quelque chose d’assez grave pour le retenir à l’intérieur du château, sans qu’elle ne puisse faire quoique ce soit. Peut-être avait-il changé d’avis, mais à cela, la sorcière espérait qu’il aurait eu assez de courage pour venir le lui dire, qu’il avait compris ce qu’elle lui avait dit : qu’elle accepterait, qu’elle ne pleurerait pas cette fois-ci. Peut-être avait-il finalement décidé de la déserter, sans crier gare... Non, non. Cedrella ne savait pas quoi penser, alors dans une logique implacable, son esprit construisait tout un tas d’idées toutes aussi déplaisantes les unes que les autres : elle ne voulait pas y songer plus longtemps. Elle ne pouvait pas... Alors elle se retrouvait là, au milieu de la boutique d’Alice, sous le regard brûlant d’Elwood. Elle partait, oui, et elle avait l’atroce sentiment, devant le sorcier, qu’elle désertait ses responsabilités - envers qui, envers quoi ? Elle-même l’ignorait mais elle avait déjà ressenti cette impression-là, de faillir à ses propres volontés. Ses devoirs les plus basiques. Malgré tout, elle voulait garder contenance, tentant un vague sourire d’apparat face à la surprise qui se lisait sur le visage d’Elwood : elle partait et il ne pouvait en être autrement. Elle partait, elle devrait déjà être loin d’ailleurs mais... Son regard s’obscurcit sensiblement, d’une peur, d’une peine bien saisissables alors qu’elle ne savait pas quoi penser. Mais bravement, elle adressa un nouveau regard à sa montre et à l’accablante réalité qui en découlait. « A vrai dire, je devrais être partie depuis une bonne dizaine de minutes, déjà. » Et elle avait attendu Clive, sans relâche en lui trouvant tous les prétextes possibles et imaginables, en fuyant la peur viscérale qui dormait en elle, encore et encore - toujours la même. Cedrella pinça les lèvres, la vérité était qu’elle se sentait seule, plus seule que jamais, et qu’elle ignorait même ce qu’elle était venue chercher ici, à une heure pareille. « Clive a dit qu’il venait. » Ajouta-t-elle, presque pour elle-même, pour apaiser son esprit qui partait dans tous les sens. Son regard dans le vague, Cedrella décida de se concentrer sur Elwood, forçant un sourire qui masquait presque bien ses inquiétudes. « Je... pense qu’elle et toi, vous allez finir par être les dernières personnes normales de cette ville. » Tenta-t-elle dans un léger rire - normal incluant surtout le fait de ne pas être un suppôt de Voldemort. « Juste... ne les laisse pas brûler ma boutique, s’il te plait. » Elle avait beau tenter de sourire, c’était une inquiétude bien réelle qu’elle exprimait là, les Mangemorts étaient capables de tout, et elle avait appris que Elwood comptait bien rester à sa tranquillité à Pré-Au-Lard plutôt qu’autre chose, lui.

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Cedrella and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Depuis qu’il était sorti d’Azkaban, Elwood voyait le monde changer, se déformer et aujourd’hui, il était convaincu qu’il ne ressemblait en rien au monde qu’il avait connu avait d’être enfermé. C’était une guerre qui avait éclatée, une guerre qui rendait le monde bien fade, mais une guerre dont il ne se mêlerait pas. Il avait pris sa décision et il serait bien difficile de lui faire changer d’avis. Il préférait regarder la guerre se dérouler devant ses yeux plutôt que de se vouer une nouvelle fois à une cause qui causerait sa chute. Là, dans la librairie d’Alice à Pré-Au-Lard, il faisait profil bas et personne ne venait l’emmerder, personne ne venait menacer sa vie et surtout personne ne venait le menacer de le renvoyer pourrir à Azkaban. On disait que les lieux étaient moins horribles maintenant que les détraqueurs n’y étaient plus. Il n’empêchait, qu’il n’avait pas la moindre envie de se retrouver derrière les barreaux de cette sombre et froide prison. Cette prison ou une autre d’ailleurs. Il voulait garder sa liberté, c’était la seule chose pour laquelle il se battait et n’avait que faire de ceux qui le traitaient d’égoïste. Lui, il ne fuirait pas. Il resterait dans cette boutique jusqu’à la fin, même si ça voulait dire que peu à peu, il voyait ses proches quitter la ville, Cedrella étant la prochaine à quitter le navire. D’un pas lent, il se dirigea vers son comptoir où il avait laissé son verre quelques instants plus tôt. S’adossant à se dernier, il laissa un très léger rire ironique s’échapper. « Ils disent tous qu’ils viendront, ils promettent qu’il ne te laisseront jamais tomber et paf, au moment où tu les attends le plus, il n’y a personne. » La conception de la vie selon Elwood n’avait rien de très joyeux. Il avait cette fâcheuse tendance à penser que laisser tomber ses proches c’était une habitude caractéristique de l’espèce humaine. Une théorie qui finalement n’était bâtie que sur son propre vécu. « On verra bien. En tous cas, moi je suis bien ici je n’ai pas l’intention de bouger. » Il n’avait aucune envie, aucune raison de quitter cette boutique. Le jour où il en trouverait une, peut-être qu’il envisagerait de ré-analyser la situation, mais ce n’était pas le cas pour l’instant. « Promis, il n’arrivera rien à ta boutique tant que je serais là. » Il lui adressa un sourire avant de terminer son verre. « Tu veux boire quelque chose ? » Autant se désaltérer avant qu’elle ne parte, histoire d’être bien en forme pour courir à travers bois et tenter de survivre à cet enfer qui allait s’abattre sur elle.

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Clive ne viendrait pas. Peu à peu, une parcelle de l’esprit de Cedrella tentait de lui imposer cette idée. Idée qu’elle ne voulait pas entendre, qu’elle voudrait fuir plus qu’autre chose, tandis qu’elle se retrouvait ici, sous ce qui lui semblait être le regard brûlant d’Elwood. Elle ne savait pas pourquoi elle était venue jusqu’ici, si elle avait attendu de quelqu’un qu’on l’aide, la réconforte ou la pousse concrètement à quitter Pré-Au-Lard, avec ou sans son fiancé. Mais personne ne serait apte à lui faire accepter une pareille option, personne pas même elle – quelque part, elle aurait sûrement préféré que Clive lui dise ces mots en face à face plutôt que de la laisser dans l’incompréhension, là, maintenant. C’était consciemment la mettre en danger, jusqu’à ce qu’elle ne décide de prendre son courage à deux mains, c’était consciemment l’abandonner sans crier gare et sans se retourner. Non, il ne pouvait décemment pas choisir de se détourner d’elle de la sorte – malgré elle, des tonnes de pensées telles que celles-ci étaient nées dans l’esprit de la jeune femme, alors qu’elle se retrouvai dans la boutique d’Alice et qu’elle exposait plus ou moins brièvement sa situation à Elwood. Elwood qui s’avérait avoir un avis bien plus tranché sur la question que Alice, qui pouvait bien souvent se montrer bien plus douce, bien plus rassurante dans ses paroles – certes, celle-ci n’aurait sûrement pas envie de la voir, de lui parler, pas après tout ce temps qui était passé, toutes ces mésaventures qu’elles avaient réciproquement traversées, et qui n’avaient fait que les séparer plus encore. Peut-être était-ce elle qui était douée pour laisser tomber les gens plutôt que la réciproque. Regard dans le vague, Cedrella sentit un frisson la parcourir, sa lèvre frémir alors que les mots de son vis-à-vis arrivaient jusqu’à elle. « S’il te plait, ne dis pas ça. » Supplication qu’elle lança à mi-voix dans la nuit, le regard hagard. Clive ne pouvait pas l’abandonner, et elle ne pouvait pas le faire non plus. Elwood avait, depuis son retour d’Azkaban, une vision des choses qui lui était propre, acerbe et amère, qui avait tout pour déplaire à la jeune femme positive et téméraire qu’elle avait toujours été : elle avait toujours accepté qu’il s’exprime dans tout son sarcasme ambulant, mais ce soir, elle ne pouvait simplement pas… Elle ne voulait pas, de toute manière, qu’il parle de sa relation avec Clive ainsi, alors qu’il n’en savait rien – rien d’autre que ce qu’il pouvait tirer comme conclusion à travers sa misérable famille, ou du moins, ce qu’il en saisissait. Elle avait déjà été abandonnée par sa famille elle-même, Elwood le savait tout autant que Clive le savait, alors simplement, s’il tenait à elle, il ne lui ferait jamais ça. Sa boutique, elle, au moins, serait toujours là – du moins, selon les promesses d’Elwood, auxquelles elle répondit par un vague sourire, presque convaincue par l’idée : il ne ferait sans doute rien, et ce n’était pas grave. Ce n’était qu’un tas de bois et de vieilles affaires sans intérêt. Il était malgré tout sympathique de vaguement tenter de la rassurer. Elle abandonna bien vite ses propres démons pour faire quelques pas vers le comptoir où il était allé, s’y accoudant un instant. « Amène-moi… le plus fort que tu aies en réserve. » Elle en aurait bien besoin, pour balayer l’amertume qui commençait à lui brûler la gorge, la peur viscérale qui la gagnait. Elle attendrait Clive s’il le fallait – rien que pour prouver à Elwood qu’il avait tort.

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Cedrella and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Au fond de sa cellule a Azkaban, Elwood avait appris à détester la plupart des gens qu’il avait connu avant d’être enfermé, jour après jour, sa rancune s’était renforcée et quand il était sorti pour ne trouver que la guerre et la solitude, les choses ne s’étaient pas franchement améliorer. Il faisait part d’une trop grande amertume, même envers ceux qu’il ne connaissait pas. Il n’avait pas à juger l’ami de Cedrella. Il ne le connaissait pas, il ne savait pas ce qu’il les unissait, il ne pouvait pas prétendre savoir pourquoi il n’était pas venu la rejoindre ce soir. Son expérience, cette façon dont il s’était retrouvé abandonné par ses proches, ça n’appartenait qu’à lui, le reste de la communauté n’était peut-être pas comparable à tous ces gens auxquels il s’était accroché mais qui n’avaient eu que faire de son triste sort. Le Clive de Cedrella valait peut-être mieux que ça. Sans doute qu’il aurait mieux fait de garder son commentaire pour lui, bien qu’il en fut incapable, toujours obligé de jugé le monde entier, pire qu’une commère. Il adressa un léger sourire gêné à la jeune femme avant de pincer les lèvres. « Je suis désolé. » Désolé de ce qu’il venait de dire. Désolé qu’elle se retrouve seule alors que son ami aurait du venir, sans doute aussi, désolé qu’elle soit contrainte à la fuite comme tant d’autres sorciers. Il ferait de son mieux pour empêcher qu’on ne crame sa boutique. Ça n’aurait aucun intérêt de toute façon de bruler une boutique vide et juste par principe Elwood était capable de s’opposer à quiconque voudrait y mettre le feu. Il acquiesça suite à sa réponse, s’éloignant quelques secondes à l’étage pour récupérer un verre et l’une de ses précieuses bouteilles. Une fois redescendu, il rempli les deux verres avant d’en pousser un vers la jeune femme. « J’espère que ça te conviendra. » Il avala une gorgée de son propre verre, comme si c’était du petit lait, à croire qu’au fil du temps il résistait de plus en plus à l’alcool, c’était presque tragique puisqu’il n’y avait que ça qui semblait à même de lui vider correctement l’esprit. « Qu’est-ce que tu va faire maintenant ? » Il voulait savoir si elle avait l’intention de partir ou bien d’attendre un homme qui, selon l’esprit négatif d’Elwood, ne viendrait peut-être jamais.

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Cedrella ne savait pas quoi penser, elle ne savait pas quoi faire, quel choix pouvait être pour elle le plus judicieux : devait-elle partir, au risque de porter avec elle la culpabilité d’avoir laissé Clive derrière elle pour quelques minutes de retard, mais se protégeant alors de tout risque de tomber entre les mains des Mangemorts ou l’inverse, justement ? Devait-elle attendre, au risque de le payer de sa vie, sachant que Clive et leur histoire en valaient parfaitement la peine ? Elle se savait bien incapable de prendre une quelconque décision, en tout cas, pas une qu’elle finirait par regretter sitôt qu’elle se serait décidée - et moins Clive ne donnait aucun signe de vie, et plus l’idée qu’il lui était arrivé quelque chose s’incrustait dans l’esprit de la sorcière. Et si... Et si, non, elle ne voulait pas y penser, pas envisager de telles possibilités, qui finiraient forcément par la réduire à néant plus vite que n’importe quel autre mal, plus vite que cette guerre ou la solitude qui découlerait irrémédiablement de son départ. Elwood s’excusait - elle en fut presque surprise, bien qu’elle ne doutait pas que son air triste et les quelques larmes qui, malgré elle, voilaient son regard devaient avoir éveillé la pitié de l’être humain qu’il était : car il avait beau dire qu’Azkaban avait eu raison d’une bonne partie de son humanité, restait irrémédiablement une part de lui raccrochée à la quelconque affection qu’il avait pu avoir pour qui que ce soit, dans ce monde, avant que tout ne bascule dans l’Enfer. De plus en plus de gens connaissaient à l’heure actuelle des situations tout aussi insurmontables que celle qu’il avait traversée lui, et même Cedrella elle-même, dans ses doutes et ses remords à présent, semblait se prêter à une traversée du désert bien plus déplaisante qu’elle ne l’aurait cru : elle s’était imaginée, à vrai dire, capable d’être plus apte à affronter tout retournement de situation. Instinctivement, elle passa sa main droite sur sa main gauche, remarquant la gêne nouvelle de la bague que lui avait offerte Clive : gardant le silence, elle baissa les yeux vers celle-ci, l’observant longuement, comme elle le faisait assez souvent depuis qu’elle l’avait au doigt. Non pas pour l’exhiber, plutôt pour se raccrocher à tout ce qu’elle symbolisait : Clive et elle, intemporels, éternels, intouchables dans un monde aussi hostile. Plutôt que de broyer du noir plus longtemps (ce qu’elle ferait nuit et jour si elle partait seule, au fond), Cedrella rejoignit Elwood devant le comptoir, il l’invitait à prendre visiblement un dernier verre, ce qu’elle ne pouvait décemment pas refuser : elle pourrait toujours mettre les responsabilités de ses choix sur l’alcool, ou alors puiser dans celui-ci assez de courage pour faire l’irrémédiable pas la séparant définitivement de son fiancé. A peine avait-il posé le verre, dans une réplique à laquelle elle ne tint pas compte, Cedrella attrapa le verre, avalant son contenu cul sec. Elle manqua bien entendu de s’étouffer sous l’amertume qui mit sa gorge en feu, la faisant tousser comme si elle allait cracher ses poumons avec. Au moins, elle avait assez de classe pour ne rien recracher, juste s’accrocher fermement, au bois du comptoir, les mains moites - elle était plus habituée au thé qu’à l’alcool. « Au fond, c’est à se demander si ça a vraiment de goût. » Cette fois-ci, une larme glissa sur sa joue, mais pas une larme de tristesse ou de joie, mais bel et bien parce que le feu lui était monté aux joues, ainsi qu’au fond des yeux. Dans un léger rire gêné, elle essuya cette légère trace, comme pour reprendre ainsi contenance. « Ce que je vais faire ? Reprendre un verre. » Elle avança son verre, dans un léger haussement des sourcils presque téméraire - elle savait bien qu’elle ne ferait pas long feu à ça, mais ça n’avait pas vraiment d’importance. Elle avait beau se départir d’une assurance presque fiable, elle savait bien qu’il parlait sérieusement, et qu’il allait falloir qu’elle redevienne réaliste, elle aussi. « Je... je ne sais pas ce que je vais faire. » Finit-elle par admettre, les yeux baissés comme si elle était soudainement redevenue l’adulte mature qui savait bien que la guerre était toujours là, que ses choix étaient, malheureusement, toujours d’actualité, et qu’elle ne pouvait s’en détourner, quand bien même ils la rendraient plus seule que jamais.

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Cedrella and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪-----------L’abandon, c’était quelque chose qu’Elwood connaissait bien, trop bien d’après lui. il l’avait connu quand il avait été accusé de meurtre et que tout le monde (ou presque) lui avait tourné le dos, persuadé qu’il n’était qu’un vil meurtrier, ce qu’il n’était pas, mais il fallait croire qu’il était le seul (ou presque) à en avoir conscience. Il avait connu l’abandon à sa sortie de prison, quand enfin, on avait admit qu’il n’avait pas commis les crimes dont on l’accusait. Il n’y avait eu que Meera-Louise. Le reste de ses proches devaient probablement ne plus rien avoir à en faire de lui. Finalement, il avait lui-même abandonné Meera, ou du moins, il l’avait faite fuir. Parce qu’il était stupide ou juste trop motivé à rester tout seul dans sa merde malgré ce qu’il disait. Forcément quand Cedrella lui avait dit que son Clive devait venir mais que de toute évidence, elle l’attendait pour rien, il avait eu l’impression qu’elle avait été abandonnée aussi. Ce n’était peut-être pas le cas et il s’était rapidement excusé de ses paroles. Son empathie renaissante le lui obligeait. Il ne pouvait cependant pas faire grand-chose pour rassurer Cedrella. A part lui offrit un verre. A croire qu’à chaque fois qu’il se retrouvait en face d’une personne rencontrait des problèmes, il lui offrait de l’alcool. La solution Elwood n’avait rien de très recommandable. Elle avait rapidement porté le verre à sa bouche, manquant de s’étouffer, le sorcier ne pu s’empêcher de rigoler en la voyant dans un tel état. « Désolé, je devrais pas rire. Ça va ? » Il pinça les lèvres pour retenir un nouveau rire qui était sur le point de s’échapper de ses lèvres. Il haussa les sourcils suite à sa réponse. « Tu es sûre ? » Elle n’avait pas l’air d’une grande habituée de l’alcool, il n’avait pas envie qu’elle finisse complètement pompette, surtout si elle comptait s’enfuir à travers les bois ce soir. Quoi qu’il ne la laisserait pas partir si elle était saoule. « S’il faut que tu partes, pars. Je surveillerais et si je vois un gars qui à l’air de te chercher, je lui dirais que tu es partie devant. Ton Clive, c’est le même Clive que celui d’Alice ? » Si oui, il devrait être capable de le reconnaitre, il avait déjà vu ce type dans la boutique de nombreuses fois et s’il le reconnaissait, il pouvait parfaitement le prévenir que Cedrella était déjà partie et qu’il n’avait qu’à la rejoindre. Soudain son regard se retrouva attiré par la main gauche de la sorcière, le laissant froncer les sourcils. Il lui attrapa rapidement la main, comme dans un besoin de regarder de plus près. « Est-ce que c’est … ? » Pas besoin de continuer la phrase, il savait très bien ce que c’était. Il en avait déjà passé une semblable au doigt de Lyse bien des années plus tôt. « Félicitations … Je suppose. » Il n’était pas très sûr, déjà parce qu’il avait un avis sur le mariage plutôt négatif et qu’avec cette guerre il avait bien l’impression que ça devait compliqué pas mal de chose. Il reposa la main de la sorcière, n’ayant pas l’intention de la monopoliser plus longtemps.

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Elle ne voulait pas penser à la possibilité que Clive l’ait finalement abandonnée, sans crier gare. Elle ne voulait pas non plus penser à la possibilité qu’il s’était fait attaquer, prendre ou accuser par quelque Mangemort que ce soit, qui traînait au château depuis des lustres. Cedrella ne voulait pas penser au fond, alors que son esprit s’escrimait à faire tout l’inverse de ses désirs : à toute vitesse, il construisait des tonnes et des tonnes de théories sur ce qui avait pu arriver à Clive, qui il avait pu rencontrer dans les couloirs de l’école, quelle phrase avait pu potentiellement le trahir. Peut-être que quelqu’un les avait vus ? Peut-être que quelqu’un l’avait vu sortir de sa boutique ? Peut-être que… Trop de possibilités étaient envisageables, torturant sans fin l’esprit de la sorcière – là, alors qu’au bout d’un certain nombre de minutes, Cedrella était sortie du pub où ils avaient eu rendez-vous, elle avait tourné en rond avec toutes ces pensées furetant dans tous les sens, faisant naître à ses yeux des scènes qu’elle aurait préféré ne jamais avoir à imaginer. Il n’était pas sadique, il ne la détestait pas au point de la laisser volontairement se ronger les sangs ainsi ? Elle espérait bien qu’il en soit ainsi, et non pas qu’il se soit finalement dit que ça n’en valait pas la peine, et qu’elle ne valait même pas la peine qu’il écrive une lettre pour lui annoncer sa décision. Non, Clive n’était pas comme ça, il n’était pas ce genre d’homme et il ne le serait pas avec elle, plus qu’avec qui que ce soit d’autre : par réflexe, à chaque pensée naissant à son esprit, Cedrella torturait la bague qu’elle avait au doigt, depuis quelques dizaines de minutes à peine, et qui avait déjà tracé son sillon, en quelques marques que la jeune femme s’infligeait à elle-même plus qu’autre chose. Elle aurait dû la laisser dans la boutique, quelque part, cette bague, afin qu’elle soit en sécurité et qu’elle ne risque de la perdre nulle part – mais elle ne voulait pas s’en séparer. A cet instant encore moins que quelques temps plus tôt – ce serait visiblement, la seule chose à laquelle elle se pourrait se raccrocher pour croire que Clive était incapable de la trahir. Ca, et tout un coin de son esprit, qui se confrontait sans cesse à une part beaucoup plus amère, tristement réaliste des choses, qui trouvait malgré elle, écho dans les paroles d’Elwood. Alors elle préférait fuir toute conversation un tant soit peu sérieuse, quitte à amuser la galerie en s’étouffant à moitié à cause d’un verre d’alcool indéfini, qui vint clairement lui brûler la gorge. Chose qui fit bien évidemment rire Elwood – il y avait sans doute de quoi rire. Elle le frappa malgré tout, d’un léger coup contre le bras – sans doute qu’il ne sentit rien – rien que par principe. « Tu ne devrais pas, en effet. » Elle rit malgré tout de sa propre bêtise, avant de reprendre vaguement son sérieux, hochant la tête. « Je suis sure, avec un peu de chance je tiens bien l’alcool. » Et puis elle avait besoin de s’armer pour lutter contre le froid dehors. Au moins, une part humoristique d’elle s’éveillait, et lui faisait prendre les choses avec plus de légèreté qu’elle ne le devrait en réalité. Clive n’était pas là, elle devrait se débrouiller seule, mais il fallait du coup qu’elle tienne bon et à cela, elle ne savait pas s’il y avait meilleur remède que l’alcool (bien qu’elle n’ait jamais picolé pour combler à l’absence de Clive jusque-là). Elle écouta attentivement la proposition d’Elwood – son visage s’éclairant sans doute au fil de ses paroles, alors qu’elle laissait un léger sourire s’imprimer au coin de ses lèvres. « Tu ferais ça ? » Pour elle. Ils étaient amis – du moins, elle le considérait comme un ami – mais Elwood avait une vision des choses bien particulière (il en avait témoigné quelques instants plus tôt), elle ne voulait pas particulièrement qu’il risque de s’impliquer dans quoique ce soit, si ce n’était pas ce qu’il choisissait. « C’est lui. De toute manière… il est facilement reconnaissable. » Non pas qu’il soit particulièrement moche, ou une sculpture de beauté, entre les deux selon Cedrella en tout cas – mais il avait son brin d’originalité qui faisait de lui, un être qui s’imprimait facilement aux souvenirs des gens. Elle sourit à nouveau à cette idée : Clive n’avait rien d’un guerrier prêt à sacrifier sa vie pour une cause telle que Poudlard et ses élèves, et pourtant… Pourtant elle ne savait pas quoi penser, et elle se perdait à nouveau dans ses songes lorsqu’elle sentit la main d’Elwood prendre la sienne. A nouveau, ses yeux sombres détaillèrent la bague de fiançailles qu’il avait aussi remarqué – elle haussa les épaules, gênée et incapable de savoir quoi faire : même en temps de paix, elle n’aurait pas fait le tour du quartier pour exhiber ses fiançailles à qui voudrait bien les voir. C’est presque timidement donc, qu’elle hocha la tête, joignant ses mains l’une contre l’autre, alors qu’il la relâchait à nouveau. « Merci. Je suppose. » Répondit-elle presque dans un réflexe, amère : envers Elwood et son éternel pessimisme sans doute, et envers le destin qui rendait ces fiançailles bien compliquées. Doucement, elle glissa une main dans ses cheveux, préférant se concentrer sur son verre d’alcool. « C’est… compliqué. » Ajouta-t-elle, dans un silencieux désir, besoin de se justifier – elle ne ferait sans doute jamais changer la vision du monde par Elwood, mais au moins, elle espérait pouvoir ressortir d’ici en gardant avec elle la pensée que Clive était quelqu’un de bien, et non pas un être qui l’avait abandonnée..

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Cedrella and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Au fond de la librairie d’Alice, Elwood avait appris à observer le monde de loin, à le juger encore et toujours, parce qu’il était pourris. Ce n’était pas la guerre qui le rendait pourris, il l’avait toujours été, la guerre n’était là que pour aggraver encore les choses. Il n’arrivait pas à voir les choses de façon positive. La seule chose qui le réjouissait (en dehors de l’alcool), c’était de réussir à vendre des bouquins. A chaque fois qu’il déposait de l’argent dans la caisse de la boutique, pendant quelques secondes, le monde lui semblait un peu moins noir. C’était absurde, mais c’était la seule chose qui lui restait. Sa fiancée était partie depuis longtemps, ses parents, il n’en avait pas de nouvelles, Meera, il l’avait trahie à sa façon et sa cousine était contrainte à la fuite. Finalement, il n’avait plus qu’Alice et cette boutique. Le reste était bien sombre et il continuait inlassablement de juger les choses comme telles. L’alcool était une bonne solution d’échapper à bien des choses, il rendait la vie un peu plus colorée d’après Elwood, sans doute qu’il n’y avait que Blodwyn pour partager un peu son point de vu. Elle avait de toute évidence, moins de mal avec l’alcool que Cedrella. « On va vérifier ça. » Un sourire amusé sur les lèvres, il rempli à nouveau le verre de la jeune femme. « Et si jamais ça ne passe pas, les toilettes sont à l’étage, interdiction de me vomir dessus. » Il lui adressa un regard qu’il aurait voulu sérieux, mais qui était trahit par le sourire sur ses lèvres. Pourtant bien vite il s’effaça, alors qu’il proposait une solution à la jeune sorcière. Il ne savait pas si c’était la meilleure chose à faire, pour elle comme pour lui, mais il n’avait pas envie qu’elle reste à attendre si sa vie était menacée. Lui, il s’en foutait de se mettre dans le pétrin, même s’il affichait une neutralité à toute épreuve dans cette guerre, il s’était déjà trahi depuis bien longtemps. « Bien-sûr que je ferais ça. » Elle était son amie depuis de nombreuses années alors, il pouvait bien faire ça pour elle. Il haussa les épaules suite à sa réplique. « Je le reconnaitrais alors. » Il l’avait déjà souvent vu dans cette boutique et peut-être que s’il ne trouvait pas Cedrella, il aurait l’idée de passer par là pour voir Alice, bien que cette dernière ne soit pas là pour le moment. Rapidement, il posa son regard sur la bague qui ornait le doigt de la sorcière. « Les fiançailles, c’est toujours compliqué. » Dans un soupire il attrapa son verre pour en avaler le contenu. Les siennes étaient tombées à l’eau à cause d’Azkaban, celles de Blodwyn s’étaient achevées à la mort de son fiancé. « Les miennes ont été rompues il y a longtemps déjà. Je connais une fille qui ne les verra jamais aboutir maintenant que son fiancé est mort. » Il soupira à nouveau avant de poser son regard sur la jeune femme. « Je déteste les fiançailles, parce que je suis sûr que ça se fini toujours mal. » Il esquissa un léger sourire avant de se tourner légèrement vers le comptoir afin de se servir un nouveau verre. « Je compte sur toi pour me prouver que je ne suis qu’un rabat-joie qui se plante sur toute la ligne. » Il avait beau avoir des idées préconçue sur les fiançailles, le mariage et à peu près tout ce qui était censé rendre les gens heureux, il espérait vraiment que ce serait différent pour Cedrella, qu’elle serait heureuse là où ce ne serait jamais son cas, ni celui de Blodwyn.

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Au fond, Elwood et Cedrella, ça remontait à loin. Presque aussi loin que Clive, si ce n’est tout autant en tout cas : les choses avaient été difficiles lorsqu’il avait été emprisonné, et pendant longtemps Cedrella avait fait partie de ceux qui prônaient ouvertement l’innocence d’Elwood. Il était innocent, il l’avait toujours été et pour elle, c’était comme une évidence. Peut-être qu’elle lui avait failli au final, elle avait peut-être fini par l’abandonner, pour poursuivre sa vie ; la jeune femme ne pouvait pas être dans la tête de son ami, elle ne pouvait pas savoir ce qu’il pensait d’elle, ou de l’attitude que bien des gens avaient pu avoir pour lui lorsqu’il était devenu un criminel déclaré. Un tueur d’Auror, comme si un être comme lui était capable de commettre quoique ce soit ressemblant de près ou de loin à de tels actes. Parfois en tout cas, elle avait le sentiment que leur amitié n’avait pas pâti des années qui étaient passées ; mais d’autres fois, elle voyait le jeune homme plus loin d’elle qu’il ne l’avait jamais été. Rien ne serait comme avant sans doute, et cette guerre était loin de faciliter les choses : sans celle-ci, sûrement que la jeune femme aurait passé une bonne partie de son temps à vouloir rattraper les années perdues avec lui. Mais la vie était plus complexe que ça, et voilà que Cedrella prenait même la décision de partir, sans crier gare, au milieu de la nuit : un peu comme elle avait décidé de rejeter Clive lorsqu’il l’avait embrassée, ou lorsque, à son retour, elle avait décidé de tenir Alice à l’écart de sa vie. Ce n’était que pour la protéger, mais elle ne doutait pas que son amie ne devait voir qu’une partie de la vérité, celle déplaisante qui devait avoir alimenté une quelconque animosité en elle. Finalement, il était peut-être préférable pour elle d’être tombée sur Elwood plutôt que sur Alice, lui au moins, lui offrait quelques verres et ne semblait pas forcément la juger pour ces décisions qu’elle se devait de prendre. Car techniquement, il n’y avait pas à douter que si elle avait le choix, si elle avait une chance, la sorcière déciderait de rester à Pré-Au-Lard. Tout comme Clive semblait finalement décider de rester à Poudlard, quitte à la laisser là, seule. Peut-être bien que ce soir, il n’y avait personne de mieux placé qu’Elwood pour la comprendre, quand bien même l’amertume affichée de celui-ci face à la vie, frappait la jeune femme en plein coeur. Il disait vrai - peut-être bien... « Shhh ! Parle pas de malheur, Harkness, je ne vomirai pas. » Bien entendu, elle était quand même habituée aux cuites et à bien différents alcools : certes, elle avait goûté plus de variétés de thé que d’alcool, mais soit. Levant un doigt devant elle, elle haussa les sourcils comme pour le convaincre de ne pas argumenter plus : il finirait soit par lui porter malheur, soit par lui donner envie. Et puis des toilettes à l’étage, c’était bien trop loin, de toute manière. Mais c’est plus prudemment en tout cas, que Cedrella prit son verre à nouveau rempli, y aventurant d’abord un long regard sceptique. Ce n’était certainement pas comme ça qu’elle avait prévu de passer sa soirée - tout aurait dû être beaucoup plus simple, quand bien même l’aide que lui proposait le sorcier allégeait quelque peu sa peine. Elle sourit à nouveau aux paroles d’Elwood, hésitant à faire un geste dans sa direction. « Merci. » Finit-elle par articuler avec difficulté. Elle aurait préféré avoir Clive avec elle, à ses côtés plutôt que de s’inquiéter pour lui, ou refiler la chose à Elwood, mais elle savait dans un coin de sa tête qu’elle ne pourrait pas rester ici pour toujours. Le détour par la boutique d’Alice était déjà un prétexte (flagrant, sans doute) pour retarder son retard, mais elle n’allait pas squatter pendant des heures, non plus. C’est lui qui remarqua cependant la bague à son doigt - elle aurait dû être heureuse d’annoncer une telle nouvelle : mais ce soir, encore une fois, en une fraction de seconde, tout se retrouvait déjà remis en question. Peut-être que l’absence de Clive en elle-même signifiait la fin de ces fiançailles (les plus courtes de l’histoire) ou peut-être qu’il mourrait, ou... Les paroles d’Elwood ne firent que confirmer les songes qui naissaient déjà dans la tête de la sorcière. Doucement, elle pinça les lèvres. Une fille dont le fiancé était mort - elle ne savait pas pourquoi, mais elle se voyait déjà connaître le même destin. Son coeur se serra au fond de sa poitrine, alors qu’elle avalait une gorgée d’alcool, grimaçant légèrement mais se donnant assez de contenance pour articuler quelques paroles. « J’espère pouvoir te prouver que t’as tort alors. » Sa voix laissait malgré tout transparaître son inquiétude - aussi à nouveau, elle serra sa main gauche dans sa main droite, nerveuse. « Mais j’ai comme l’impression que ça part du mauvais pied. » Parce qu’elle ne savait pas quoi penser de cette solitude qui l’entourait, de l’absence de Clive ou de tout signe de sa part. Parce qu’elle devait partir, sans lui, et qu’elle se retrouvait perdue. Et que peut-être, jamais ils ne seraient capables de se retrouver.

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Cedrella and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Elwood avait tendance à se voir lui-même comme un égoïste sans cœur. C’était sans doute à force qu’on le lui dise. Lui qui regardait les choses évoluer, la guerre faire des ravages sans bouger le petit doigt. C’était vrai, il n’agissait pas beaucoup pour changer les choses. Il disait toujours se foutre du monde, de la même façon que le monde s’était bien foutu de lui en l’enfermant à Azkaban pendant quatre longues années alors qu’il n’avait pas commis le moindre crime. Le seul qu’il aurait du commettre ce jour là, ça aurait du être celui de Sansa, mais forcément, lui, il n’avait pas eu l’intention de faire du mal à sa propre sœur. Le sentiment n’avait de toute évidence pas été réciproque. De plus, il n’avait pas envie de refaire un séjour à Azkaban sous prétexte qu’il aurait un peu trop décidé de venir en aide à autrui. Il préférait sans doute mourir que de retourner là bas, même si on disait que les détraqueurs ne hantaient plus la prison, il ne voulait pas y retourner. Pourtant, plus le temps passait plus il avait du mal à être simplement un égoïste sans cœur ne se préoccupant que de ses fesses et de sa précieuse liberté. Aider Blodwyn, c’était risquer d’être accusé de trahison, être accusé de trahison, ça pouvait se solder par un séjour à Azkaban. C’était peut-être mieux d’agir ainsi plutôt que de se noyer inlassablement, seul, dans l’alcool, bien qu’il n’arrivait pas à diminuer beaucoup sa consommation. Au moins, il ne grimaçait pas à chaque verre comme le faisait Cedrella. « Très bien. je te fais confiance alors. » Il continuait de sourire, amusé par la situation. Sans doute qu’il trouverait ça bien moins amusant si elle finissait bel et bien par lui vomir dessus. Elle avait raison, mieux valait éviter de parler de malheur. Il en était peut-être incapable, lui et sa vision bien noire du monde. Il lui proposa pourtant son aide, laissant penser qu’il croyait possible que son Clive ne l’ait pas abandonnée. Il voulait y croire, mais il avait presque perdu foi en l’humanité. « Il n’y a pas de quoi. » Il pinça légèrement les lèvres, dans un timide sourire. Il voulait l’aider, du mieux qu’il pouvait, puisqu’il n’était de toute évidence pas très doué pour la rassurer. Les fiançailles avaient l’air de toujours se terminer mal. Du moins à en juger les siennes et celles de Blodwyn et de toute évidence, celles de Cedrella ne commençaient pas mieux. « Je l’espère aussi. Je suis désolé. » Il n’y avait pas grand-chose d’autre qu’il puisse ajouter. Il n’était pas du genre à dire aux autres de s’accrocher à des espoirs potentiellement vain. Il était bien trop pessimiste pour ça, sans doute aurait-elle eu un peu plus de chance en tombant sur Alice ce soir, elle avait l’esprit moins sombre que le sien.

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Difficile de croire que deux êtres aussi opposés que Cedrella et Elwood puissent s’arrêter devant un verre comme ils le faisaient ce soir. Mais silencieusement, sans vouloir se l’avouer sans doute, la jeune femme en avait grandement besoin. Besoin rien que pour combler sa solitude, celle qui commençait peu à peu à prendre le pas sur sa vie. Sans doute l’admettrait-elle contre son gré, lorsqu’elle serait au camp, l’esprit posé et les idées entièrement tournées vers Clive. Clive qui n’était pas là, et qui ne viendrait pas : parce qu’il avait visiblement fait un choix tout autre que celui qu’il avait annoncé. Ou parce qu’il avait été retenu par des affaires dont elle ne saurait rien, des embuches qui pouvaient finalement... La présence d’Elwood à ses côtés, lui permettait au moins d’oublier son fiancé, de laisser de côté son inquiétude sourde qui sommeillait au fond de ses entrailles, la brûlant littéralement. Elle ne lui demandait pas son aide, elle ne s’était même pas attendue à le voir lui en faisant un détour jusqu’ici ; ce qu’elle aurait voulu à vrai dire, c’était peut-être affronter Alice ainsi que la rancoeur que celle-ci pouvait avoir contre elle : clairement mettre les choses au point avant que tout ne se complique. La guerre promettait d’être encore longue et merlin seul savait quand elle reverrait la jeune femme - qui, malgré tout, s’avérait être une amie, et pas n’importe qui. Une amie qu’elle avait décidé de protéger plus qu’autre chose - même si elle ne comprendrait jamais cette idée. Emmener Clive avec lui, c’était aussi le protéger, mais il avait peut-être bien vu les choses différemment, puisqu’il n’était... pas là. L’alcool lui embrouillait quelque peu l’esprit, et au moins, Elwood parvenait à la faire sourire un tant soit peu, quand bien même ses lèvres étaient quelque peu pincées, ses mâchoires crispées par son esprit qui n’avait de cesse de la ramener à Poudlard. « Tu sais bien que tu peux me faire confiance, Harkness. » Souligna-t-elle, feignant la malice avant d’avaler une nouvelle longue gorgée à son verre, rien que pour le provoquer un peu : c’était à celui qui aurait le dernier mot, mais même si elle n’était pas habituée à la picole tout autant que l’était Elwood, elle n’avait jamais vomi à cause d’une cuite quelconque. « On sait tous que tu as dépassé le stade du vomissement depuis un moment. » Cedrella ne se cachait jamais pour faire ces petites remarques, elle avait fait les mêmes à Cinead pendant tout le temps où elle avait partagé son chez lui lorsqu’il l’avait accueillie : bien entendu qu’elle lui en avait été reconnaissance ; reconnaissante au point de se sentir concerné par lui. Comme elle l’était par Elwood et sa forte propension à tout soigner par l’alcool. Il lui proposait cependant de l’aider, chose qu’elle ne pouvait refuser, qu’elle ne dénigrerait jamais : elle-même avait ses propres défauts, ses propres démons - et cette guerre alourdirait encore plus son âme sous le malheur ; alors elle était à même d’accepter Elwood tel qu’il était. Il remonterait la pente lui-même, lorsqu’il le déciderait, en attendant, elle veillerait simplement à ce qu’il ne se noie pas totalement dedans : le fait qu’il lui fasse la promesse de veiller à ne pas louper Clive s’il passait par là, sous-entendait peut-être qu’il comptait ne pas trop boire afin d’avoir l’esprit vif - c’était déjà ça. Cette pensée la fit sourire d’une légère tendresse. Tout comme les légères excuses qu’il formulait, peut-être juste pour la forme que parce qu’il le croyait : Elwood avait ses propres idées sur le monde et la façon dont il tournait ; il avait également sa vision des choses sur les fiançailles, comme il le lui avait fait remarquer. Et peut-être bien qu’il avait raison, c’était du moins, l’insidieux songe qui naissait dans l’esprit de la sorcière, là, sous le regard de son ami. Elle souffla, haussant les épaules, désireuse de chasser cette humeur morose qui la prenait subitement. « Même si tu ne veux pas t’engager dans cette guerre, je me demande bien ce qui te retient ici... » Elle, c’était Clive qui l’avait faite rester et sans lui... elle serait sûrement allée se dorer la pilule à l’autre bout du monde. « T’aurais pas préféré... prendre des vacances plutôt que rencontrer des Mangemorts dix fois par jour ? » Parce que c’étaient eux qui hantaient majoritairement les rues de la ville depuis quelques temps déjà - ils étaient partout, ils passaient bien souvent dans la boutique de la jeune femme, foutre leur nez partout ; ceux-là, ils ne lui manqueraient certainement pas.

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Cedrella and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪-----------L’alcool lui avait semblé être un ami fidèle là où il avait l’impression de tout avoir perdu. Ça faisait des mois qu’il était sorti d’Azkaban, des mois qui n’avaient pas suffit à enterrer tous les malheurs qu’il avait connu là bas, tous ceux qui avaient continué à s’enchainer alors qu’il était enfin libre. Il n’avait rien trouvé de mieux à faire que boire pour accepter et finalement, il s’y était sans doute trop habitué. C’était un réconfort comme un autre, pas l’idéal pour son organisme, mais ça n’avait plus d’importance depuis bien longtemps déjà. Il n’avait pas été un grand habitué de l’alcool avant. Il en avait connu des cuites, des fêtes trop alcoolisées, mais il ne buvait pas seul dans son coin pour effacer ses peines, c’était nouveau ça, c’était sa façon de combattre Azkaban, sa façon de combattre les malheurs. Ce qu’il avait trop souvent conseillé à Blodwyn, ce qu’il servait à Cedrella, comme si ça pouvait vraiment changer quelque chose. Au moins, avec Cedrella ils arrivaient en s’en amuser, peut-être que ça avait repoussé un peu ses problèmes, ses inquiétudes. « Je retiens ça. » Il lui adressa un sourire. Faire confiance à quelqu’un, c’était devenu compliqué, à cause de la guerre, à cause de ce qu’il pensait du monde. Mais il n’avait jamais vraiment douté de Cedrella, il l’avait rapidement retrouvée à sa sortie de prison, il ne l’avait pas vraiment cherchée, il devait avouer qu’elle n’avait pas fait forcément partie des personnes qu’il avait vraiment espéré retrouver, contrairement à ses parents ou à sa fiancée, mais comme Meera-Louise, elle avait été là. Il fallait croire que le soutient ne venait jamais de là où on pensait le recevoir. Il lui faisait confiance, sur bien des points, peut-être pas sur sa résistance à l’alcool par contre. Il laissa échapper un léger rire à sa réplique. Elle avait raison, malheureusement. « Peut-être un peu trop longtemps. » Il laissa échapper un soupire avant d’avaler le fond de son verre et de le remplir à nouveau, geste qui appuyait sans doute ses paroles. Il était un peu trop habitué à l’alcool, résultat des mois qui s’enchainaient peu à peu. De sa vie complètement brisée qu’il n’arrivait pas à reconstruire, que la guerre ne lui laissait pas l’occasion de reconstruire, des autres vies qu’il voyait se briser sans pouvoir vraiment aider. Il soupira encore suite à la question de la sorcière. « Je ne sais pas non plus. Peut-être la librairie. Alice. Je lui dois beaucoup, je n’ai pas envie de la laisser. Ou parce que c’est chez moi et que mon égo m’empêche d’accepter qu’on puisse me déloger d’ici. » On lui avait déjà tout pris, alors forcément qu’une partie de lui continuait de s’accrocher à ce pays auquel il appartenait. Il s’en fichait bien des mangemorts, il n’avait pas l’intention de partir à cause d’eux. Son regard se posa sur son verre, comme soudainement absorbé par le liquide qu’il contenait. « Peut-être aussi parce que je sais que j’ai un fils dans ce pays et que même si je n’arrive pas à l’approcher, je n’ai pas envie de m’en éloigner. » Il ne savait pas s’il avait déjà évoqué ce fils avec Cedrella, c’était tellement nouveau et invraisemblable qu’il ne le criait pas forcément sur tous les toits. Il laissa échapper un énième soupire avant de reposer son regard sur son amie, le sourire sur les lèvres. « Les mangemorts c’est le cadets de mes soucis. Ils ne me font pas peur. J’ai partagé leur quotidien pendant presque quatre ans. » Avant l’évasion massive des mangemorts quelques temps avant sa sortie à lui, il fallait bien l’avouer, Azkaban avait été un énorme repère de mangemorts. Finalement Elwood avait l’habitude de les voir au quotidien et ce pas à cause de la guerre.

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Cedrella n’avait jamais été le genre de personne qui se prêtait aux confidences : à vrai dire, elle n’avait sûrement jamais été une oreille très attentive, encore moins l’amie avec les idées de génie et les conseils infaillibles sur tout et n’importe quoi. C’était peut-être un côté de Serpentard chez elle, mais elle parvenait à peine à aider les gens qui se confiaient à elle. Tout comme elle, elle ne se confiait pas à beaucoup de gens – rares étaient ceux qui connaissaient tous ses états d’âme, comme Clive par exemple, qui venait de les découvrir alors que depuis des mois déjà, elle retournait toutes ses certitudes et ses doutes dans le même esprit. C’était peut-être pour ça que personne n’avait cru bon de se livrer à la jeune femme : c’était plus compliqué que ça avec elle, les mots lui manquaient bien vite dans les confidences et elle n’était pas du genre à longuement étaler ses sentiments. Avant tout parce qu’elle trouvait ça extrêmement gênant d’ouvrir une grande porte à autrui donnant tout droit accès aux tréfonds de ses pensées et de son âme. Elle savait quel sentiment c’était, que de traverser ça, tandis qu’elle avait peu à peu senti Greaves plonger en elle jusqu’à mieux la connaître qu’elle ne se connaissait elle-même – et jamais plus, elle ne voulait avoir à connaître une sensation pareille. Bien entendu, avec la famille qu’elle avait, les parents qu’elle avait eus, elle s’était construit un épais mur infranchissable d’assurance et d’orgueil, que personne n’avait réussi à outrepasser. Sauf Clive, encore une fois – elle lui avait ouvert son cœur à lui, offert son être et ses sentiments. Ses peurs secrètes, l’image même des cauchemars qui la hantaient encore la nuit. Mais il n’était pas là, finalement. Il avait décidé de tout faire autrement et elle ne pouvait pas se permettre de laisser Elwood entrevoir tout ce qui se passait dans sa tête à l’instant précis. Le néant, l’agitation de ses pensées, son cœur battant à s’en briser contre sa poitrine. Alors elle buvait, comme lui buvait, ils pouvaient se comprendre là-dessus, quand bien même elle avait plus souvent arrêté un regard attentif et sévères à ses nombreux excès – ce soir, elle abdiquait sur ça, elle se prêtait au même jeu que lui. Boire et advienne que pourra – une part d’elle pensait déjà que la fuite n’en valait plus la peine à présent. Rien de tout cela ne perçait, alors qu’elle souriait avec tendresse à son ami. Elle, elle savait, elle avait toujours su ce qui l’avait faite rester à Pré-Au-Lard jusque-là, pour Elwood, c’était sans doute plus compliqué. « Je suis assez sure que quatre ans ce n’est pas assez pour vraiment connaître un Mangemort. » Lâcha-t-elle avec une palpable ironie, levant les yeux au ciel – ils étaient soit des êtres infiniment simples (simplets, même) aveuglés par les propos de Voldemort, soit des timbrés qu’il était impossible de sonder. C’était du moins, la conviction que Cedrella avait sur eux, à chaque fois qu’elle en voyait un. « Ton fils est en sécurité, tu sais. Avec Lyse. » Elle chercha un instant le regard de son ami, avant d’avaler son verre. Il ne le savait sans doute pas (et c’était tant mieux ainsi) mais elle avait connu l’existence de celui-ci avant même qu’Elwood ne le sache, puisqu’elle n’avait jamais vraiment perdu le contact avec Lyse. Mais tout était compliqué avec cette guerre, et ce n’était certainement pas ce soir qu’elle voulait perdre le jeune homme pour une histoire pareille. Pas alors qu’elle ne savait pas vraiment si elle le reverrait.

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Cedrella and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪----------- Il buvait trop, c’était quelque chose qu’Elwood ne cherchait plus à nier depuis bien longtemps. Alice serait là pour le lui rappeler si jamais il tentait de le nier de toute façon. Il n’avait de toute façon aucune raison de le nier. Il n’en avait pas honte, il n’avait plus honte de grand-chose. Même de rester là, au fond de sa boutique quand il voyait, à travers les stores, des gens se faire arrêter et qu’il n’agissait pas, il n’avait pas honte. Un jour, peut-être qu’il se réveillerait avec la culpabilité de n’avoir pas essayé d’aider ces gens, mais pour l’heure, ce n’était pas ça qui l’empêchait de dormir. C’était plutôt les souvenirs qu’il gardait d’Azkaban, sa vie qui lui semblait être brisée à jamais, toutes ses choses qu’il avait perdues pour un crime qu’il n’avait pas commis. Cette façon dont on l’avait abandonné derrière les barreaux, la peur constante qu’il avait d’y retourner. C’était des bonnes raisons de rester éveillé, des bonnes raisons de ne pas aider les autres, des bonnes raisons de picoler à longueur de temps. Ça l’était, au moins à ses yeux et il n’avait que faire de ce que les autres pouvaient en penser. Il haussa les épaules à la réplique de son amie. « Il n’y a pas grand-chose à apprendre d’eux. » Les mangemorts étaient tous les mêmes, il suffisait d’en connaitre un pour les connaitre tous, ils étaient fous, leur esprit était tordu et encore, à Azkaban, Elwood n’avait probablement pas fréquenté les pires. Il sourit légèrement, pas convaincu par les paroles de son amie. « Je suis sûr qu’elle fait très attention à lui. Mais elle ne fait pas attention à elle. » Lyse, cette folle qui restait à Poudlard alors même que les mangemorts tuaient les élèves nés-moldus sans la moindre hésitation. Ils n’avaient aucune raison de l’épargner elle. Peut-être qu’elle faisait partie des raisons qui le poussait à rester à Pré-Au-Lard malgré toutes les fois où il disait qu’il se fichait de son sort comme elle avait semblait se foutre du sien quand il avait été enfermé.

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Cela faisait bien longtemps déjà, que Cedrella ne s’était plus prêtée à ce genre d’exercice simple que celui de parler simplement avec quelqu’un. Avec Elwood en particulier. Habituellement, c’était une chose qu’elle faisait assez souvent, sa collègue qui avait, pendant des années, tenu sa boutique avec elle, savait presque tout d’elle et des nombreux déboires qui constituaient sa vie – Cedrella pouvait la considérer comme une amie proche, quelqu’un qu’elle aimait comme elle aimait Elwood. En d’autres temps aussi, avec lui, tout avait été plus simple, sans détour et sans complexité. Ils avaient été proches, si proches qu’elle avait toujours cru le connaître par cœur. Azkaban avait changé quelque chose chez lui, non pas seulement une parcelle de son histoire ou un côté de son caractère : quelque chose de plus sérieux, de plus profond. Et jamais il ne reviendrait, jamais personne ne parviendrait à effacer ces quatre longues années où, innocent qu’il avait été, il s’était fait traiter comme un coupable par le reste du monde. Au milieu du brouhaha qui avait condamné Elwood, les rares voix qui s’étaient élevées en sa faveur avaient été ignorées : celle de Cedrella, celles de bien d’autres personnes. Un sujet tabou en somme, sur lequel elle ne reviendrait pas avec lui : ce n’était pas sa place à elle, et les Harkness étaient définitivement une sacrée famille, avec une dose de complexité à en filer la migraine à n’importe qui. Mais il y avait des choses au milieu desquelles la jeune femme s’était retrouvée presque contre son gré, Lyse et Elwood notamment. Le cul entre deux chaises, comme diraient les moldus ; peut-être n’avait-elle pas toujours pris les meilleures décisions qui soient. Lyse avait abandonné Elwood, Lyse était partie, Lyse n’avait pas donné signe de vie pendant longtemps – mais finalement, sa vie s’était avérée tout aussi compliquée que celle d’autres gens, elle avait fait des choix elle aussi. Elle les assumait au moins, assez pour oser la regarder elle, le regarder lui droit dans les yeux en assurant au monde qu’elle l’avait fait pour protéger son fils. Leur fils, à Elwood et elle – cette part d’amour qu’elle avait voulu préservée de tout le reste. Il comprendrait, peut-être un jour. Ou jamais. Ça ne les regardait qu’eux et Cedrella ne put que doucement pincer les lèvres devant la palpable amertume du jeune homme. Il s’inquiétait pour Lyse au moins, idée qui fit doucement sourire la jeune femme, avec un air malicieux au coin des yeux, avant qu’elle ne reprenne un peu de son sérieux. « Je connais le sentiment. » Finit-elle par avouer, dans un haussement des sourcils : Clive était le genre de type qui ne calculait pas vraiment sa propre prudence avant celle des autres ; elle avait dû tomber dans bien des extrêmes pour lui faire entrevoir cette part de vérité dont il n’avait cure. Pour appuyer ses paroles, chasser une vague amertume revenant à elle, Cedrella prit la liberté d’attraper la bouteille, pour se servir un nouveau verre. « Mon… fiancé semble avoir une forte envie de mourir à Poudlard également. » Au point de l’abandonner ici, après lui avoir promis qu’il venait avec elle. A moins qu’il ne soit déjà… Elle ne baissa pas les yeux cette fois-ci, affrontant presque les choses alors qu’elle trouvait le regard d’Elwood, avalant une longue gorgée à son verre. « Et tu sais quoi ? Ca réconforte presque. De boire. » Le regard dans le vague, elle faisait tourner son verre entre ses doigts, observant le liquide ambré danser au fond de celui-ci. Son sourire faiblit, mais ne quitta malgré tout pas ses lèvres.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Elwood avait bien du mal à comprendre ce qui poussait encore les gens à rester à Poudlard. Les professeurs, comme les élèves. Il n’y avait plus rien là-bas, si ce n’est le chaos. C’était bien pire que Pré-Au-Lard, pire que partout ailleurs. Ils étaient prisonniers avec des mangemorts toujours prêt à leur faire du mal. Des mangemorts qui aujourd’hui n’hésitaient plus à tuer même les plus jeunes et les plus innocentes personnes qui vivaient dans ce château. Lyse aurait du fuir. Elle aurait du quitter les lieux bien avant que ce gamin se fasse tuer. Finalement, peut-être qu’elle n’aurait même pas du revenir en Angleterre. Au moins en France, elle risquait moins sa vie. C’était presque absurde de sa part d’être partie pendant quatre longues années pour ne revenir qu’en temps de guerre. Il ne savait pas ce qui l’avait poussée à agir ainsi. Sans doute que ce n’était pas dans le but de le revoir qu’elle était revenue, sinon, elle en aurait profité avant que le ministère ne s’effondre. Peut-être que si elle était revenue à sa sortie de prison, ils auraient pu repartir ensemble, loin de l’Angleterre et de cette guerre. Mais non, elle n’était pas revenue à ce moment là et maintenant, elle était à Poudlard. Une née moldue à Poudlard. Une autre que les mangemorts pouvaient décider de tuer à tout moment. Aux paroles de Cedrella, il laissa échapper un léger soupire. Son regard se perdant une nouvelle fois sur son verre. Un léger sourire ironique se dessina sur ses lèvres. « On a mal choisis nos fiancés je crois. » Lyse n’était techniquement plus sa fiancée. Si elle l’avait encore été, elle ne serait plus dans ce château, il serait venu lui-même l’en sortir, quitte à risquer sa vie. Il reposa finalement son regard sur la sorcière. « Ouais. Pendant un moment en tout cas, alors on se dit qu’en recommençait le jour suivant et celui d’après encore, ça ira mieux. » D’une gorgée il termina son verre, le reposant d’un coup sec sur le comptoir avant de hausser les épaules. « Mais c’est des conneries. » Il le savait bien. Trop bien. Inlassablement tout ce que l’alcool pouvait, à un moment donné faire disparaitre, ça finissait par revenir, jour après jour, depuis bien des mois, il en faisait l’expérience.

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Les questionnements de Cedrella ne trouvaient que rarement de repos. Elle avait espéré que si Clive l’accompagnait, ceux-ci finiraient par se taire, parce qu’elle serait avec lui, et que bien peu de choses auraient d’importance à partir de là. Parce qu’Alice et Elwood étaient assez malins pour ne pas se mêler de cette guerre, parce que le reste lui semblait déjà être parti en lambeaux à travers le monde. A travers ces batailles sans fin. Mais Clive n’était pas là, et les questions de la jeune femme étaient reparties de plus belle, quand bien même là, à boire avec Elwood, elle ne laissait rien transparaître. Si elle s’écoutait, elle aurait trouvé un moyen pour entrer dans Poudlard, quitte à devoir tuer tous les Mangemorts qui se trouvaient sur son passage (même si elle n’avait jamais tué) afin d’en sortir Clive de force. Mais c’était fou, démesuré et… et peut-être bien contre la volonté de son fiancé, alors qu’elle avait dit qu’elle accepterait, qu’elle le suivrait quoiqu’il fasse. Mais elle n’était définitivement pas de taille, elle ne pouvait pas porter avec elle la culpabilité d’avoir laissé Clive là-bas, s’il lui arrivait quoique ce soit ; ou même son absence, tout simplement. Elle n’était pas assez forte, pas aussi forte qu’il le pensait en tout cas. Et alors qu’il n’avait pas pu lui proposer grand-chose de plus que de l’alcool, Cedrella ne savait pas vraiment si Elwood était le plus à même de lui donner quelque conseil que ce soit – peut-être était-ce parce qu’ils aimaient avec trop d’ardeur, trop d’inquiétude, qu’ils se retrouvaient là. Qu’Elwood restait là, à Pré-Au-Lard, si près de Poudlard, où Lyse se trouvait. Bien entendu, le temps n’était pas à se plonger dans la psychologie de l’autre, et Cedrella retint toute remarque devant l’inquiétude palpable du jeune homme face à la situation de Lyse – elle était plus que capable de se protéger (comme Clive, sans doute), mais elle comprenait l’idée. Elle comprenait… que c’était difficile, insoutenable, même. « Qu’est-ce que je dois faire ? » Lâcha-t-elle finalement, le regard dans le vide. Elle ne voulait pas, elle ne pouvait pas partir sans Clive. Pas, alors que le risque de ne jamais le revoir planait au-dessus de sa tête, comme une idée tournant inlassablement dans son esprit. Un long tremblement la prit, Cedrella sentit ses lèvres trembler, et elle souffla longuement pour ne pas se laisser submerger par l’inquiétude qui la rongeait de l’intérieur. « Je-je sais ce que tu m’as dit mais... Mais je peux pas partir en le laissant, sans savoir ce qui a bien pu lui arriver, s’il est en danger ou… » Ou s’il allait bien, et qu’il avait finalement décidé de protéger Poudlard plutôt qu’elle. Au fond, c’était la meilleure option envisageable, quoique la plus insoutenable pour leur couple. « Je pensais que tout serait simple, il devait venir me retrouver et, et il aurait dû venir, parce que maintenant, je ne sais vraiment pas quoi faire. » Et l’inquiétude pressait sa voix, et elle ne savait même pas vraiment ce qu’elle disait, ou si Elwood en avait quoique ce soit à faire de ses problèmes (sans doute que oui, s’il était là encore, à moins qu’il ne le fasse que par politesse) ; elle aurait tellement voulu que Clive soit là.

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Cedrella and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Venir demander conseil à Elwood Harkness n’était certainement pas la meilleure idée du monde. Bien au contraire. Il n’était pas le genre d’homme à trouver les bons conseils, pas de ceux particulièrement à l’écoute qui arrivait à trouver les mots juste pour réconforter et aider. Il était plus que nul pour ça. Dans un autre temps, ça avait peut-être était différent, avant Azkaban. Il avait été le premier à se jeter entre Lyse et certains élèves de sa propre maison qui avaient décidé de l’emmerder. Il avait également voulu rejoindre les aurors, faire en sorte que les mage noirs arrêtent de sévir dans le monde. Mais depuis Azkaban, il était trop abîmé par la vie, trop assombris par les évènements pour pouvoir aider qui que ce soit. il n’était même pas capable de s’aider lui-même alors aider les autres étaient un véritable challenge. Il faisait de son mieux avec Alice, bien qu’elle n’ait pas particulièrement besoin de lui, il essayait avec Blodwyn et là, avec Cedrella, il n’avait rien fait de plus utile que de lui proposer une pseudo aide et un peu d’alcool. Il aurait aimé pouvoir faire plus, mais ce n’était pas en son pouvoir. Il ne savait pas quoi lui répondre. « Je crois qu’il faut que tu partes. » Parce que ça n’avait pas d’intérêt d’attendre indéfiniment quelqu’un qui ne viendra peut-être jamais. Il le savait bien, il l’avait parfaitement bien noté quand il était sorti d’Azkaban. De plus, si elle était en danger, il fallait qu’elle sauve sa peau avant de penser au type qui lui avait posé un lapin. « Si Lyse revient par ici, je lui demanderais si elle sait ce qu’il lui est arrivé. Mais ne reste pas là à attendre. Si ce n’est pas lui qui vient, ça finira par être un mangemort. » Il n’avait pas envie de savoir son amie en danger à cause d’un type qui l’avait peut-être trahie. Mais il pouvait savoir ce qui se passait dans ce château si jamais il arrivait à mettre la main sur Lyse, il pouvait même interroger les quelques élèves assez courageux pour venir à Pré-Au-Lard. Les mangemorts même, après tout ce Clive c’était presque lui qui faisait tourné à lui seul la boutique, il pouvait toujours faire comme s’il s’inquiétait pour son meilleur client. Il passerait juste pour un type s’inquiétant pour ses affaires, ça ne changerait pas de d’habitude. « Tout ce passera bien Cedrella. » Il n’en savait rien. Il ne savait même pas par quel miracle ces quelques mots avaient pu passer ses lèvres, lui qui voyait toujours la vie en noir d’habitude. Il ne savait pas non plus ce qu’il faisait, mais presque instinctivement, il attrapa les épaules de Cedrella pour l’attirer contre lui. Un simple geste affectif dont lui, il n’avait plus l’habitude depuis longtemps déjà. Finalement, peut-être qu’il avait déjà trop bu pour prendre soudainement la jeune femme dans ses bras.

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Depuis qu’elle avait vu Clive, Cedrella n’avait eu de cesse de se convaincre qu’elle était à présent prête à tout, qu’elle pouvait tout affronter dans cette guerre, ou ce soir tout simplement. Car elle le savait, elle le sentait depuis toujours, à eux deux, ils seraient capables d’avancer coûte que coûte, au milieu des batailles qui n’avaient de cesse de faire rage partout. Mais elle n’avait pas été préparée à tout. Pas à ce qu’il ne vienne pas ; ce n’était pourtant pas faute de s’être bien souvent retrouvée seule à devoir soit rattraper ses erreurs, soit se sortir de bien des ennuis. Pourtant, là, face à Elwood, l’esprit quelque peu embrumé par l’alcool qu’elle avait déjà ingurgité, la jeune femme se rendait compte qu’aucune parcelle de son cerveau ne parvenait à avoir une pensée construite et précise. Inlassablement, son cœur se serrait dans sa poitrine alors qu’elle pensait à Clive, tandis que sa raison lui disait de partir, comme elle l’aurait fait s’il n’était pas venu, et qu’une autre part d’elle, ses instincts, ses sens lui hurlaient de réduire Poudlard à néant rien que pour le retrouver. Rien ne parvenait à se faire un chemin jusqu’à elle, elle se découvrait prisonnière de tout cet ouragan s’étant déversé au fond d’elle-même et au milieu de tout cela, la voix ferme et dénuée d’hésitation de son vis-à-vis lui servit d’accroche. Partir ; elle savait que pour sauver sa vie elle devait partir, elle savait même que c’était ce que son fiancé aurait attendu d’elle dans une situation pareille. Doucement, elle sentit ses mâchoires se serrer – elle aurait tellement voulu que tout soit si facile, qu’elle puisse se fier à Lyse, à Elwood et à tous ceux qui auraient le courage de rester alors qu’elle, elle fuyait à toutes jambes. Elle sentit un glacial frisson la parcourir de la tête aux pieds, tandis que de sa bouche, aucune réponse ne pouvait s’échapper – pourquoi donc est-ce qu’il n’était pas là ? Ce n’est que tardivement, lorsqu’elle quitta le vide de ses yeux pour regarder Elwood qu’elle remarqua qu’il s’était approché, posant ses mains fermes sur ses épaules. C’est sans résister qu’elle se retrouva enserrée entre ses bras, passant les siens autour du corps puissant d’Elwood également – et craquer aurait été si facile, alors qu’elle avait la sensation que ce n’était que maintenant que son cœur reprenait ses battements fébriles, qui finiraient par le briser contre sa poitrine. Elle n’en fit rien cependant, parce qu’elle l’avait promis à Clive, fermant longuement les yeux tout en pinçant les lèvres – habitée du vague espoir que ce nœud à sa gorge finirait par disparaître. « Je peux pas partir… Et s’il a besoin de moi ? » Elle s’écarta bien vite d’Elwood, préférant trouver son regard, comme pour y lire l’impassible assurance qu’il avait eue avec ses mots. « Et s’il lui est arrivé quelque chose… Si- » L’étau autour de sa gorge se resserra, brisant sa voix déjà hésitante, c’était comme si son esprit recommençait à tourner à toute allure, si vertigineux et dévastateur. « Je savais qu’il n’aurait pas dû y aller. » Reconnut-elle finalement en baissant les yeux, l’amertume s’imprimant à nouveau dans sa voix ; tout était pesant et douloureux maintenant.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Avant Azkaban, Elwood avait été bien plus amical et chaleureux qu’il en avait l’air à présent. Bien souvent, il affichait un air froid et blasé, laissant facilement paraitre qu’il avait perdu gout à bien des choses. Pourtant, le temps passant – il passait d’ailleurs plus vite qu’il ne voulait bien l’admettre – lui rendait un peu l’allure qu’il avait eue autrefois. Il sortait peu à peu la tête de l’eau, bien qu’il lui arrivait bien souvent de rechuter. Là ce moment il se montrait bien plus attentif qu’il n’aurait pensé être capable de l’être. C’était sans doute aux côtés de Blodwyn qu’il avait réappris la compassion. Le fait était qu’il voulait faire de son mieux pour aider Cedrella. Il n’était pas sûr d’en être capable, comme il n’avait pas été sûr de pouvoir aider Blodwyn, mais il pouvait au moins essayer. C’était sans doute sans ce but qu’il s’était surpris lui-même à la prendre dans ses bras, tendant presque désespérément de trouver un moyen de la réconforter. Elle s’écarta pourtant rapidement. Evidemment, ce qu’il disait n’était pas assez suffisant pour apaiser les doutes qui étaient nés au plus profond d’elle-même. Les faire taire serait impossible, pas avant qu’elle sache enfin pourquoi son fiancé n’était pas venu ce soir. « Je suppose que s’il était mort, on le saurait déjà. » Ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux dans le genre rassurant, mais en même temps c’était vrai, Poudlard était à quelques pas de là et ce genre de nouvelles, dont les mangemorts se vantaient particulièrement, ça arrivait très vite. « Poudlard ça n’a pas l’air d’être le paradis ces derniers temps, mais s’ils continuent de tuer des gens dans le château, ils doivent bien savoir que ça finira par être mauvais pour eux. » Lyse était convaincue que l’ordre était prêt à agir. Il l’était beaucoup moins qu’elle, mais il osait parfois croire qu’elle pourrait avoir raison et il pensait que des meurtres dans le château pourraient être un parfait déclencheur. Si les mangemorts étaient un peu malin – ce dont il doutait un peu parfois – ils devaient bien savoir que tuer dans le château c’était provoquer ouvertement l’ordre.

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Elwood avait changé, Elwood n’était plus celui que Cedrella avait connu ; la présence à laquelle elle s’était si souvent habituée. Bien entendu ça avait été prévisible, bien entendu que c’était normal et pourtant, le choc était toujours plus brutal que ce qu’elle avait imaginé. Ce soir encore, c’était le cas ; elle n’en doutait pas, le Elwood de cette autre époque lointaine et résolue aurait trouvé d’autres mots pour la soulager. Les mots dont elle avait besoin. Ce n’était pas sa faute bien entendu, c’était celle de tous ces monstres qui l’avaient condamné à cette vie. Les avait condamnés à cette vie. Pourtant c’était face à lui, et non pas face à un Mangemort qu’elle se retrouvait à frissonner de la tête aux pieds à ce qu’il disait - brusquement, elle sentit ses mâchoires se serrer, son coeur manquer un battement ; comment pouvait-il parler ainsi ? Est-ce qu’elle en avait un tant soit peu quelque chose à faire qu’il soit mort plutôt que capturé et torturé par des Mangemorts ? Elle était bien placée pour savoir que parfois la mort était préférable à ce sort, et lui également l’était. Elle avait donc baissé les yeux tout pendant son monologue, avant d’à nouveau trouver en elle le courage de le regarder à nouveau. « Tu as changé, tu sais. » Lâcha-t-elle finalement, une critique teintant sa voix malgré elle. D’un pas elle s’approcha, l’examinant une seconde. « J-je sais que tu essayes... Elwood. Mais comment est-ce que tu peux un instant penser que le fait qu’il soit potentiellement vivant puisse m’aider ? » C’était injuste, ce détachement qu’il avait envers elle, après tout ce qu’elle avait enduré en criant son innocence partout ; alors qu’elle avait été une amie là, du début à la fin, avant qu’il soit traité de meurtrier par tous, et même après. « Comment est-ce que tu peux me dire ça, à moi ?! Je suis censée me préoccuper de ce que l’Ordre peut faire pour sauver mon fiancé alors que c’est ce même Ordre qui vient de me le prendre ?! Qu’est-ce que tu crois qu’ils peuvent faire ? Même s’ils le pouvaient, tu crois franchement qu’ils lèveraient le petit doigt pour lui ?! » C’était un courage fou qui l’avait faite se rapprocher pour être à la hauteur d’Elwood, ou cette rage bouillonnant en elle depuis toujours, éveillée par l’inquiétude et le stress ; ce elle ne savait quoi qui un jour, un jour lointain, avait également habité Elwood. « Je l’aime ! Et tout ce que tu trouves à me dire c’est que les Mangemorts seraient en train de vanter sa mort s’il l’était ?! » Elle signa négativement de la tête dans un soupir, la gorge serrée, la voix brisée. Elle ne devait pas pleurer, et il était sans doute plus facile pour elle de s’énerver à présent. Elle pinça les lèvres, se détournant finalement d’Elwood. « Merci pour les verres. Et les conseils. » Elle ramassa brusquement ses affaires, avant de s’arrêter. « Transmets juste à Alice... que je suis désolée. Si t’es capable de ça, encore. » Si longtemps elle avait respecté, abdiqué ; que ce soit pour Clive et ses croyances pour l’Ordre, pour Elwood, pour d’autres encore - même pour Alice, quand bien même elle ne le comprendrait pas. Elle jeta un dernier regard en direction d’Elwood, avant de décider de s’en détourner, se détourner de cette bravoure que tout le monde lui croyait, qu’elle n’avait pas en vérité.

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Cedrella and Elwood

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Il était nul. C’était quelque chose dont Elwood ne doutait plus vraiment. Azkaban avait fait de lui quelqu’un de bien différent et il avait beau faire tous les efforts du monde pour renouer avec celui qu’il avait été auparavant, il n’y arriverait peut-être jamais. Il n’avait juste plus la même façon de voir les choses aujourd’hui. C’était quatre longues années qui s’étaient écoulées pendant qu’il avait été derrière les barreaux d’Azkaban. Quatre longues années qu’il ne pouvait pas effacer de sa vie si rapidement. Les paroles de Cedrella étaient vraies. Il ne croyait pas plus en l’ordre qu’elle n’y croyait, c’était juste devenu un maigre espoir, celui de voir encore des gens agir, quelques fois pour éviter que le pire n’arrive. C’était peut-être un moyen de se rassurer, avoir l’impression que d’autres bougeaient quand lui il se contentait de regarder la guerre de loin. C’était juste une impression, en vérité, il savait bien que l’ordre ne servait plus à rien aujourd’hui. Évidement qu’il ne trouvait rien de mieux à lui dire que s’il était mort les mangemorts seraient déjà en train de le crier sur tous les toits. Parce que c’était la vérité, c’était tout à fait le style des mangemorts ça. Il ne pouvait rien dire de mieux. C’était la guerre alors les ‘ne t’inquiètes pas, je suis sûr qu’il va bien’ c’était dépassé et ça aurait été tellement peu sincère. Il ne savait pas comment son fiancé pouvait aller, tout comme il ne savait pas comment allait Lyse à l’heure actuelle. Il n’était pas de bon conseil c’était un fait. Il n’était pas un homme réconfortant, il était devenu trop froid pour ça. Il se tourna vers son comptoir pour remplir encore son verre. « Je dis juste la vérité Cedrella. Maintenant, à toi de voir ce que tu préfères imaginer, parce qu’à moins de défoncer la porte du château tu ne sauras pas s’il lui ait arrivé quelque chose où s’il t’a juste laissé tomber, alors te dire que s’il était mort tu le saurais, c’est déjà pas si mal. » C’est souvent ce qu’il se disait quand il se demandait comment pouvait aller Lyse. Si elle était morte, il l’aurait su. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était déjà ça. Il avala rapidement le contenu de son verre avant de laisser un léger sourire ironique se dessiner sur ses lèvres. « Je devrais en être capable, mais si tu en doutes, écris-le sur un parchemin. Au moins, je ne te décevrais pas d’avantage. » Susceptible, il l’avait toujours été et pas qu’un peu, alors forcément, les paroles de Cedrella l’avait quelque peu vexé et puis, elle avait raison, il avait changé, mais il n’allait pas s’excuser pour ça, il n’allait pas s’excuser de n’avoir pas pu répondre à ses attentes parce qu’il avait changé. Ce n’était pas de sa faute si on l’avait laissé pourrir à Azkaban pendant quatre ans, ce n’était pas de sa faute si la compassion était devenue une chose qu’il ne maitrisait plus vraiment. Tout comme ce n’était pas de sa faute à lui si le fiancé de Cedrella était absent alors elle pouvait bien aller passer ses nerfs sur quelqu’un d’autre.

» (cedrella) ☆ i look at you and see a friend.
» (cedrella, ev.) ☆ all the memories you spill.
» (2.1) we are only passing shadows (cedrella)
» This time I finally let you go ► Cedrella & Lancelot.
» (cedrella&clive) ✲ this heart i misplaced. (stv)

(2.1) we do what we have to (cedrella)

(2.1) we do what we have to (cedrella)

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