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| [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Jeu 18 Avr - 23:27 | |
| I WANT YOU TO STAY. Makes me feel like I can't live without you It takes me all the way. ------------------ ◊ -----------------La terrible nouvelle était tombée : "Mort d'un né-moldu à Poudlard". Tel avait été le titre accablant du journal de l'école du matin. N'ayant assisté à la scène, j'étais arrivé sur les lieux à la fin de l'accident pour découvrir avec désolation ce qui s'était passé. J'étais consterné, outré et plus que tout accablé. La mort d'un élève, un gamin de douze ans, c'était effroyable. Comment cela avait-il pu arriver ? La mort d'un enfant est la pire chose qui soit. Je pensais aux parents du pauvre enfant qu'il avait perdu et auxquels j'avais fait parvenir un hibou dans la journée pour leur présenter mes condoléances. Qu'était devenu Poudlard ? Une prison, un lieu de violence et de haine où la vie de dizaines d'adultes et de centaines d'enfants étaient à présent mises en jeu. "Ce né-moldu est toutefois la preuve qu'il nous fallait : nous ne sommes plus en sécurité dans cette école". Le Professeur Dumbledore devait se retourner dans sa tombe. Pourtant peu farouche, je commençais moi-même à avoir peur, pas forcément pour moi-même, mais pour l'ensemble des sorciers nés-moldus. "C'est un exemple !" La voix de Carrow résonnait encore dans ma tête. C'était inouï ! Inconcevable ! Inacceptable ! Bousculé par l'inquiétude, je quittais la salle d'étude pour me rendre à l'étage des appartements du personnel. Cela faisait deux jours que je n'avais pas vu Sofia, ce n'était donc pas à sa porte que j'allais frapper à celle de Juliet. Connaissant son inquiétude, elle avait du se morfondre toute la nuit en tremblant au fond de son lit. Je devais lui parler, la réconforter, lui montrer que j'étais là. Je frappais trois coups sur sa porte, mais n'eut pas de réponse. « Juliet c'est Timothy. Ouvre-moi, s'il te plait » demandais-je voix haute pour être sûr qu'elle m'entende. Je rejetais néanmoins un coup d'oeil dans le couloir, puis frappais à nouveau. Au bout d'un long moment, la porte finit par s'ouvrir et je découvris Juliet avec une pile de linge dans les mains. « Qu'est-ce que tu fais ? » demandais-je inquiet. Je la regardais de haut en bas, puis jeta un coup d'oeil dans ses appartements qui semblaient avoir été bougé. La question que j'avais du poser était plutôt : Qu'est-ce qu'elle était en train de faire ?
Dernière édition par Timothy John Sweetlove le Lun 10 Juin - 21:37, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Ven 19 Avr - 18:39 | |
| Un élève assassiné. L’impensable s’était produit : Poudlard avait vu mourir un élève, là où Dumbledore avait passé des décennies à protéger tous les enfants qui venaient étudier ici, qu’ils soient nés-moldus, comme elle, ou des sorciers qui osaient se prétendre de sang-pur. Ces temps étaient désormais lointains. A présent, plus rien ne pouvait s’apparenter à un sentiment de sécurité et Juliet savait qu’il n’y avait plus qu’une option envisageable pour elle. Discrètement, au milieu de la cohue qui s’était emparée de l’école, elle avait filé, grimpant quatre à quatre les escaliers pour rejoindre les étages des appartements, fermant vivement la porte des siens dans son dos. L’horreur laissait tout le monde hagard, plus personne n’était apte à réfléchir, et c’était presque par automatisme qu’elle fit le tour trois fois de ses appartements, bougeant des livres, se rongeant les sangs, rangeant des objets sans intérêt. Avant de se décider - rejoignant le petit coin qui lui servait de chambre à coucher, attrapant le sac qu’elle emmenait avec elle à chaque rentrée au château, le remplissant à toute vitesse. Elle, qui, à l’accoutumé s’avérait bien plus ordonnée que ça, en était presque désolée. Vestes, robes, jupes, pulls – tout ce qui pouvait rentrer, y rentra, jusqu’à ce que l’on frappe à sa porte. Elle se stoppa vivement, les sens aux aguets – peut-être étaient-ce des Mangemorts qui venaient la cueillir pour l’abattre elle aussi sur la place publique : ce serait tout ce qu’elle mériterait, pour s’être ouvertement moquée d’eux en restant si longtemps entre les murs de Poudlard. « Juliet c'est Timothy. Ouvre-moi, s'il te plait » Trépignant d’un pied sur l’autre, Juliet hésita un long instant (pendant lequel elle posa les affaires qu’elle avait en main, passant ses doigts fins dans ses cheveux, avant de reprendre ses vêtements, sans savoir quoi en faire). Son hésitation sembla bien longue, puisque Timothy frappa à nouveau, la sortant de sa torpeur. En quelques pas, elle rejoignit la porte, l’ouvrant à la volée. Sa voix lui manquait tant qu’elle ne parvint ni à saluer le professeur, ni à s’excuser pour l’attente. « J-je… » Elle marqua une pause, lèvres pincées, avant de s’humecter celle-ci distraitement. Elle ne savait elle-même pas ce qu’elle faisait, ce qu’elle pourrait faire après avoir plié ses bagages. Elle soupira finalement, esquissant un signe pour inviter le sorcier à entrer – il ne l’aiderait sans doute pas à mettre ses idées en place, mais elle ne pouvait décemment pas partir ainsi. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Dim 21 Avr - 18:42 | |
| Pourdlard était en panique. Élèves, personnels, professeurs, personne n'y échappait, même pas moi qui aimait tant relativiser à l'habitude. Il n'était plus l'heure de se bercer de douces illusions. Tout allait mal et très peu de solutions s'offraient à Poudlard pour revoir un jour le bout du tunnel. La mort d'un élève ne semblait qu'être l'annonce de ce qui allait se produire dans un avenir proche. Je n'arrivais pas à me résoudre à cette éventualité. J'étais pris de doutes, d'une soudaine frayeur que je ne me connaissais pas. Par le passé, je m'étais retrouvé face à de dangereuses créatures, mais les sueurs froides que j'avais ressenti n'étaient que passagères, alors la peur actuelle était constante. Je me sentais soudain déstabilisé et si je savais alors que je n'étais pas le seul dans cette situation. Je délaissais le journal sur la table pour me rendre à l'étage du personnel. A cette heure-ci, un esprit devait être aussi embrouillé que le mien, celui de Juliet que je savais déjà bien terrorisée par tout ce qui se passait. J'allais frappé à sa porte dans l'espoir qu'elle me répondrait. Après quelques instants, la porte finit par s'ouvrir sur le visage dépité de Juliet. Elle était aussi chamboulée que je me l'étais imaginé, peut-être bien plus que prévu. Qu'était-elle en train de faire ? Pour toutes réponses, la jeune femme se mordit les lèvres, semblant chercher ses mots. « J-je… » bafouilla-t-elle. Comme à chaque fois, elle me laissa entrer. Je balayais ses appartements du regard pour constater qu'ils avaient été retourné. Des livres, des bibelots et son armoire entrouverte. « Tu pars ? » demandais-je en déglutissant. Je regardais l'évidence en essayant de cacher une profonde émotion et surtout une inquiétude. Elle m'en avait tellement parlé, j'espérais juste que cela n'arrive jamais, que sa fuite ne serait pas nécessaire. « Et la bibliothèque, Poudlard ? Tu abandonnes tout ? » demandais-je en luttant pour ne pas dévoiler mes vrais pensées. Même si je partageais sa peur, elle était une raison qui moi me faisait aimer encore Poudlard. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Lun 22 Avr - 20:23 | |
| Subitement, du jour au lendemain, rester à Poudlard était devenue la pire décision qu'elle ait pu prendre dans sa vie. Alors qu'elle pliait nerveusement ses affaires, que son esprit tournait à toute allure, une petite voix dans sa tête ne pouvait s'empêcher de lui faire la morale : à quoi avait-elle bien pu penser ? Pourquoi avait-il fallu qu'un enfant se fasse assassiner à quelques mètres d'elle à peine pour qu'elle comprenne enfin ? Poudlard n'était plus le Poudlard qu'elle cherchait à défendre, ou celui qu'elle avait perçu comme sa maison lorsqu'elle y avait été élève, puis bibliothécaire. L'empreinte de Dumbledore en ces murs était morte avec lui, et elle n'avait fait que tenter le diable à s'y accrocher. Venait devant ses yeux l'attaquer toutes les théories possibles et imaginables, la peur qu'un Mangemort vienne la trouver avant qu'elle n'ait pu fuir, la panique qu'ils s'en prennent à sa famille pour lui faire payer sa provocation, ou même la simple idée que qui que ce soit, ici, qui l'ait aidée ou épaulée, puisse être mis en danger par sa présence. Malgré ce qu'elle avait pu croire, bien des gens avaient fait maints efforts pour la maintenir à flot, Timothy était le premier qui lui venait à l'esprit, mais il y avait également le professeur McGonagall, Clive... tant de gens qu'elle ne voulait pas voir blesser, aussi peu qu'elle voulait envisager que ses décisions en viennent à blesser sa famille. Depuis des mois, depuis le début de cette guerre elle ne les avait pas vus, mais il y avait aujourd'hui trop de risques à rester ici. Le regard de Timothy la rendit cependant honteuse de son choix, alors qu'elle, elle ne voyait rien de plus fou, de plus démesuré que de prendre la décision de fuir comme ça, sans crier gare, sans savoir où aller. Sans savoir à qui se fier. Elle pouvait essayer encore, pour de brèves minutes, de sauver les apparences mais elle ne savait ni comment elle parviendrait à sortir du château, ni comment elle survivrait là-dehors : les circonstances ne lui laissaient aucune chance de tout bien planifier, c'était la panique qui guidait ses gestes, et non pas une quelconque ruse intelligente. Et dans cette fébrilité qui ne lui laissait aucun répit, les paroles de Timothy, alors qu'elle refermait brusquement la porte derrière eux, résonnaient à ses oreilles comme une attaque acerbe. A laquelle elle ne savait pas quoi répondre, déposant ses affaires sur le fauteuil le plus proche, replaçant ses cheveux derrière son oreille pour se donner une contenance inutile, il avait déjà remarqué qu'elle ne savait pas quoi faire. « Je... je ne sais pas. » Admit-elle donc. Sa bibliothèque à Poudlard avait bien pu d'importance en comparaison de la sécurité de sa famille, des gens qui tentaient le diable à l'aider de la sorte à Poudlard. Il n'avait pas le droit de croire qu'elle prenait ce choix par facilité. Elle voulut fuir cette accusation d'ailleurs, reprenant ses affaires pour finalement enclencher un nouveau mouvement vers son sac qui se remplissait à toute vitesse. « Qu'est-ce que je peux faire d'autre, de toute manière ? » Ce n'était qu'une question rhétorique, parce qu'elle avait comme le sentiment que Timothy ne parvenait pas à comprendre la panique qui la poussait à agir ainsi, ou la situation dans laquelle elle se trouvait. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Mar 23 Avr - 15:01 | |
| Je voyais les membres de Juliet trembler, tandis qu'elle semblait volontairement fuir mon regard. Fuir. Cela semblait être la décision qu'elle avait prise. Ferme, bien plus qu'à l'habitude. Malgré les sursauts que lui donnaient son corps dans la panique, elle ne semblait ne plus vouloir m'écouter. Elle prenait, décrochait, rangeait dans les sacs qu'elle avait sorti. Je ne pouvais pas me résoudre à laisser faire sans rien dire, sans essayer de la convaincre une dernière fois, même si cette fois-ci je devrais certainement changer mon discours. Elle fuyait, partait, peu importait le verbe employé, elle quittait Poudlard sans avoir l'intention de se retourner. Pour aller où ? Et pour faire quoi ? « Je... je ne sais pas » admit-elle presque en m'ignorant. J'avais l'habitude d'un tel comportement avec Juliet. La jeune femme si réservée était souvent éprise de doutes quand nous parlions. Elle m'écoutait, me croyait vaguement et devait certainement sourire pour me faire plaisir. Ces derniers temps, je m'étais donné pour mission d'essayer de la faire sourire, de lui faire oublier les tracas et l'atmosphère de Poudlard. M'étais-je trompé ? Avais-je échoué ? Ou était-ce simplement la situation qui était plus forte que moi ? Peut-être tout à la fois. A cette pensée, je sentais ma gorge se serrer. La voir partir me faisait peur et pas seulement pour les raisons les plus évidentes. « Tu ne peux pas faire ça. Ce n'est pas toi, pas une Gryffondor » lui dis-je en me rendant compte que mes mots avaient dépassé ma pensée. Son regard me confirma que j'avais eu tord et je ne pus que baisser les yeux pour me maudire intérieurement d'avoir dit cela. Elle devait partir. Au fond de moi, je le savais. Juliet avait raison, il fallait arrêter d'être égoïste, de se voiler la face en se disant que tout finirait pas s'arranger. Qu'attendre dans un coin résoudrait tout. Je me sentais stupide de l'avoir retenu, pourtant je ne pouvais pas la laisser faire. « Qu'est-ce que je peux faire d'autre, de toute manière ? » dit-elle en remplissant un autre sac à toute vitesse. Je posais ma main sur le sac pour qu'elle arrête de le remplir, qu'elle veuille bien m'accorder un regard pour quelques secondes. « Te battre ! » déclarais-je en la prenant par les épaules pour la tourner vers moi. Je doutais d'utiliser à nouveau la bonne méthode, mais à cet instant précis ce n'était plus ma raison qui s'exprimait. « Je sais que tu en es capable, même si tu ne le crois pas. Malgré tout ce que tu pourrais dire, je sais que je ne suis pas le seul. Des professeurs, des élèves, tu peux rester et les aider Juliet » lui dis-je en la regardant dans les yeux en essayant d'être convainquant. Si elle voulait protéger ceux à qui elle tenait, elle devait rester ici pour exécuter son plan. C'est en tout cas ce que je souhaitais, pas visiblement pas la chose à faire... - Spoiler:
Tim en mode désespéré Je me suis dit que j'allais laisser encore un peu suspence
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| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Mar 23 Avr - 20:44 | |
| Partir lui semblait être une irrémédiable évidence : depuis qu'elle avait commencé à guider ses pas fébriles jusqu'ici, Juliet avait passé son temps à se maudire de ne pas avoir fait preuve plus tôt de cette prudence, ou de s'être acharnée à ignorer la réalité qui, pourtant, lui crevait les yeux. Les Mangemorts étaient partout autour d'elle, et seule une infime volonté la faisait rester ici. Quelle volonté au final ? Une qui semblait oublier tous les risques, agissant avec la démesure la plus totale : elle en avait laissé de côté sa famille et les conséquences que celle-ci pourrait subir si elle venait à se faire prendre, elle avait également ouvertement fait fi de la sécurité d'autrui à Poudlard : en partant, elle se mettrait non seulement elle en sécurité, mais romprait alors tous les liens qui l'avaient, fut un temps, reliée à certains autres professeurs au sein de l'école magique. Elle espérait au moins pouvoir se créer un passage hors de l'enceinte du château sans que personne ne la trouve - sans doute attendrait-elle alors que la nuit soit tombée : plus les idées s'enchaînaient dans sa tête, plus elle se rendait compte qu'elle n'avait dressé ni stratégie, ni plan digne de ce nom. Et laisser entrer Timothy dans le cercle très fermé de ses réflexions (et de ses appartements) n'avait pas été la meilleure idée qui soit. Force était de constater (à haute voix au moins) qu'elle ne savait pas quoi faire de ses dix doigts, ni même à qui se fier pour espérer à présent s'en sortir à Poudlard : une partie d'elle ne voulait même pas risquer demander de l'aide à qui que ce soit (même les lueurs d'espoir qui l'avaient toujours épaulée, ces mois durant). Sans conteste, il y avait de quoi pour elle, trembler de la tête aux pieds, être fébrile à l'excès : la gorge sèche, les mots lui manquaient et sans doute fuyait-elle également toute conversation avec le sorcier qui la dévisageait. Timothy avait, malgré elle, était la principale aide vers laquelle elle s'était réfugiée dans ce château ; elle n'avait eu de cesse de se reposer sur ses conseils et sa présence, sans doute ne semblait-il pas le comprendre, mais c'était aussi pour lui qu'elle choisissait de partir : lui ne faisait pas partie de l'Ordre, n'était pas particulièrement engagé dans cette guerre et hormis l'avoir épaulée, il n'était coupable d'aucun crime. Mais ce simple-ci suffisait aux Mangemorts d'ici-bas. Se faire enfoncer était cependant la dernière chose dont elle avait besoin, mais malheureusement pour elle, les paroles de Timothy s'avéraient à présent bien moins réconfortantes à ses oreilles que toutes celles qu'il avait pu prononcé depuis qu'ils se connaissaient. Elle qui avait déjà le sentiment de lutter contre des pensées contradictoires depuis une éternité, elle ne put que sentir une inquiétude plus vaste encore la prendre. Brusquement (trop brusquement pour la sage et douce Juliet qu'elle avait toujours été) elle s'écarta du professeur - il lui avait fait arrêter ses gestes mécaniques, la tirant de sa torpeur, mais ce n'était pas pour autant qu'elle acceptait ses mots. « Et il semblerait que ce soit totalement Poufsouffle de juger les gens. » Son ton avait été ferme, bien qu'elle s'était toujours appliquée à se faire amicale envers le jeune homme : mais dans le flot de tout ce qui se passait à présent, les paroles de Timothy ne faisaient que s'entrechoquer contre ses volontés, s'affichant alors comme de vivaces piques déplaisantes. « Et s'il te plait, ne fais pas comme si tu pouvais ne serait-ce qu'imaginer dans quelle situation je me trouve, ou la difficulté des choix que je dois prendre ! Si tu as l'intention de continuer de parler ainsi, tu peux partir. » Trancha-t-elle, un regard franc toisant celui de Timothy - elle ne pouvait pas revenir sur sa décision, elle ne pouvait pas se battre à Poudlard ; et ce n'était pas parce qu'elle avait peur pour sa propre vie - bien d'autres choses rentraient en compte. Le dissuadant de reprendre une telle litanie, Juliet arracha son sac de sous sa main, continuant de le remplir sans penser à ce qu'elle mettait dedans - elle ne devait pas s'arrêter, elle ne pouvait pas s'arrêter, ce serait perdre du temps et surtout, risquer de laisser cette peur la consumer totalement. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Mer 24 Avr - 0:41 | |
| J'avais l'impression que m'être rapproché de Juliet n'avait pas été la meilleure idée que j'avais eu. Ce n'était pas tellement d'avoir voulu être son ami ou d'avoir essayé de la raisonner, mais plutôt d'avoir développé de l'attachement pour elle. Car ce qui me déstabilisait, ce qui me faisait trembler et dire des choses que je ne voulais à Juliet à cet instant précis n'était du qu'à un sentiment que j'essayais de garder secret depuis quelques temps. Je ne voulais pas qu'elle parte, parce que je tenais à elle plus que je ne voudrais jamais l'avouer. Bien sûr, il y avait le professeur Rogue et les Carrows à Poudlard, mais si elle partait je ne pourrais plus la protéger. Égoïstement, je voulais la garder auprès de moi. Si elle partait, je n'avais plus vraiment de raison de rester à Poudlard. Elle faisait ses valises et après quoi ? Elle allait partir sans se retourner, sans donner de nouvelles. Disparaître durant des jours, des semaines, des mois durant lesquels j'allais me demander en me rongeant les ongles ce qui lui arrivait. Si j'avais refusé jusqu'à présent que des amis ou des membres de ma famille s'engagent dans l'Ordre, c'était pour ne pas avoir à me faire un sang d'encre pour eux à longueur de temps. Ne pas attendre des heures, voir des jours en me demandant s'ils étaient en vie. Si Juliet prenait la fuite, je me sentirais perdu. « S'il te plait, ne fais pas comme si tu pouvais ne serait-ce qu'imaginer dans quelle situation je me trouve, ou la difficulté des choix que je dois prendre ! Si tu as l'intention de continuer de parler ainsi, tu peux partir » trancha-t-elle en m'adressant un regard presque foudroyant. Sa voix sans appel me fit frémir. Je m'étais attendu à une réaction de la sorte, mais pas à un rejet aussi brutal. Dans un dernier geste, Juliet arracha le sac que j'avais retenu de la main. La scène de notre première grande conversation me revenait alors à l'esprit. Les quelques mots de Juliet : Peut-être que nous ne devrions pas être amis. Elle l'avait donc pensé. Non, je ne pouvais m'être trompé sur toute la ligne. Je posais à nouveau ma main sur son sac pour la stopper fermement dans ses affaires. Mon jugement sur elle n'avait rien de désobligeant, bien au contraire. « Je n'ai aucune envie de partir et je veux tout sauf que tu partes Juliet » lui déclarais-je d'une voix affirmée et puissante qui finit par trahir une certainement émotion. J'avais plongé mon regard dans le sien. Un regard sincère et déterminé, reflétant le terrible trouble qu'elle provoquait en moi. Alors que ses yeux croisaient les miens, je m'avançais vers elle pour glisser une main dans son cou et joindre nos deux visages. Le contact de ses lèvres sur les miennes fit sauter mon cœur dans ma poitrine. Les yeux fermés, je me délectais quelques instants de ce baiser que j'avais peut-être trop repoussé. Juliet m'intriguait et me faisait craquer depuis nos premières conversations. Il avait fallu attendre si longtemps pour que je me l'avoue. Elle me faisait vibrer et rire. Je me sentais bien auprès d'elle, même si elle avait le don de me troubler par un seul regard de ses yeux bleus. Dans une respiration, je séparais nos lèvres, sans pour autant éloigner nos visages. Le temps avait paru si doux à son contact. « Tu comprends maintenant ? » lui murmurais-je en rouvrant les yeux, mon pouce caressant sa joue doucement. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Ven 26 Avr - 0:11 | |
| Peut-être prenait-elle la décision la plus irréfléchie de sa vie. Mais Juliet savait que si elle prenait le temps de penser à ses actes, elle reviendrait sur ses décisions et risquerait d’amener les choses vers une fin bien plus déplaisantes : c’était ainsi qu’elle avait coupé les ponts avec sa famille du jour au lendemain lorsque le Ministère était tombé. Sans crier gare, sans que son cerveau lui-même ne soit prêt à affronter le choc, elle avait frappé chez elle, leur annonçant qu’elle ne reviendrait plus, qu’ils ne devraient pas s’inquiéter de ne pas voir qu’elle ne donnait pas de nouvelle. Jusqu’à nouvel ordre. Parce que c’était préférable ainsi. Si elle avait pris le temps de peser le pour et le contre, elle savait qu’elle n’aurait jamais eu le courage de faire ce qu’elle avait fait : et ce soir, il en allait de même avec ses volontés de fuite. C’était un saut dans l’inconnu, dont elle ne saisissait encore que quelques bribes – elle pourrait demander de l’aide à un tel, aller voir un tel sans pour autant savoir si ceux-ci seraient disposés à tendre la main à une née-moldue qui fuyait en un claquement de doigts. Et au milieu de tout cela, elle n’avait qu’à peine voulu penser à Timothy, le Timothy qui lui avait toujours fait fermement s’accrocher à l’espoir que les choses pouvaient changer, que tout irait bien et qu’elle pouvait rester. Le même Timothy qui avait tous les arguments du monde pour la faire rester, sans qu’elle ne puisse mettre de mots sur l’apaisement qui la saisissait dès qu’il prononçait quelques paroles. Elles sonnaient comme pleines de sens, vraies à son esprit, mais aujourd’hui, Juliet ne voulait pas les écouter – Juliet ne voulait pas faire machine arrière : elle voulait agir, comme une Gryffondor, pour les autres, contrairement à ce que le sorcier semblait croire. Elle agissait pour lui, pour tous ceux qui prenaient des risques constants à l’aider à se terrer ici, là où elle pourrait faire sans doute tellement plus, en dehors. Car bien entendu, elle ne comptait pas fuir et se cacher comme un lièvre dans son terrier, elle trouverait quelque chose, n’importe quoi à faire pour changer la donne. Vraiment la changer. Alors elle tentait de faire ses volontés plus fermes qu’il n’y paraissait en réalité, affichant une volonté de fer aux yeux de Timothy, renfoncée d’ailleurs par les paroles qu’il proférait et qui, quelque part, malgré tout, la blessaient plus qu’elle ne pourrait prendre le temps de l’admettre. En d’autres circonstances, si la peur ne l’avait pas motivée dans le moindre de ses faits et gestes, elle se serait arrêtée pour lui exposer sa vision des choses, mais à quoi bon ? Elle ne voulait pas risquer de tout remettre en question aussitôt qu’elle le verrait esquisser une mine perdue, ou triste, ou déçue par les choix qu’elle prenait. Elle ne voulait pas continuer de le mettre en danger. Alors elle aurait préféré qu’il parte si c’était pour qu’ils se quittent ainsi, sans dépasser le domaine du dicible, mais Timothy ne bougeait pas, il ne fuyait pas cette fois-ci, et elle se retrouva bien vite ramenée face à lui, à le fixer droit dans les yeux – lui aussi, pouvait montrer une volonté de fer. Il ne voulait pas qu’elle parte. Son regard resta accroché à ces mots, elle ne cilla pas, ouvrant la bouche un instant comme si ses lèvres cherchaient une réponse dans l’air alentours – subitement si oppressant, chaleureux et glacial à la fois. Mais il s’était rapproché, tant rapproché qu’elle sentit à peine son souffle lui manquer, son cœur battre contre sa poitrine avec force lorsque leurs lèvres s’accrochèrent avec douceur. Elle ne le repoussa pas, bien entendu, incapable pourtant de savoir quoi faire de ses mains, serrant ses bras contre sa poitrine comme dans l’espoir de calmer ses palpitations. Il s’écarta – trop vite, elle souffla, baissant légèrement les yeux alors que, dans un réflexe, elle se mordillait doucement la lèvre. Gênée, rattrapée par une foule de sentiments qui lui brûlaient les joues et le corps tout entier – elle aurait voulu rester, quitte à tout sacrifier. Mais elle ne pouvait pas. « Je suppose. » D’une voix douce, encore emplie de bien des frissons, Juliet venait de répondre à Timothy, le regard perdu, avant de finalement s’ancrer à nouveau au fond de ses prunelles. Elle tenta un geste vers sa joue, avant de se raviser, c’était encore maladroit, tout ça. « Mais je ne veux pas que tu sois blessé. Toi ou qui que ce soit. Parce que tu m’as aidé, ou parce que… » Parce qu’elle tenait à lui et que les Mangemorts étaient capables de tout. « Je suis désolée. Mais je dois partir. » Ce n’était pas un choix qu’elle faisait, même s’il semblait le croire. Elle finit par se saisir d’assez de courage tendre pour prendre une des mains de Timothy entre ses doigts, caressant doucement celle-ci. « Tu ne fais que rendre les choses plus dures. » Admit-elle, sans une once de reproche, juste une ironie douce-amère qui la rendait triste ; peut-être était-elle finalement une Gryffondor, assez brave pour ne pas encore laisser le chagrin la gagner totalement. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Ven 26 Avr - 10:14 | |
| Les derniers événements avaient rallumé la peur qui sommeillait en tous les sorciers du côté du bien. J'étais effrayé, peut-être autant que Juliet mais certainement pas pour les mêmes raisons. Je n'avais pas peur pour ma vie, en tout cas pas assez pour m'occuper l'esprit. Les frissons qui me parcouraient le corps n'étaient que pour les personnes que j'aimais, dont Juliet... Mon coeur battait depuis qu'elle était là, mais maintenant il s'affolait de la voir partir. Le temps et les mots me manquaient pour la retenir. Pourquoi fallait-il que je tombe amoureux de la seule personne qui voulait me fuir ? Le château était devenue une prison pour Juliet, un terrible piège pour elle et malgré tout ce que mon coeur me criait, j'en avais pleinement conscience. Elle devait partir pour son bien, pour sauver sa vie. Pourtant cette décision impliquait une contrainte que j'avais du mal à accepter, celle de ne plus la voir. Elle signifiait tellement pour moi et je n'avais jamais réussi à lui faire comprendre. Après quelques échanges verbaux, je finissais par poser mes lèvres sur celles de Juliet, guidé par une pulsion de bravoure ou de désespoir. Le temps du baiser, si court et si long, je priais pour qu'elle ne me repousse pas encore une fois. Si elle le faisait, je serais à quoi m'en tenir, malheureusement. Je refusais de la voir partir et je voulais qu'elle en sache les vraies raisons. Mais allait-elle comprendre ? « Je suppose » avoua-t-elle doucement avant de relever le visage. Je croisais ses yeux d'un bleu incroyable. Ils semblaient m'apporter la réponse positive que j'attendais, elle ne fuyait pas pour une fois. Juliet leva furtivement la main avant de se raviser, à mon grand regret. « Mais je ne veux pas que tu sois blessé. Toi ou qui que ce soit. Parce que tu m’as aidé, ou parce que… » dit-elle difficilement. Ses paroles m'arrachèrent un sourire. Elle était à la fois si protectrice et si naïve. « Tu ne comprends pas que je m'en moque ? » lui dis-je en prenant délicatement son menton entre mes doigts. Je m'en moquais d'être blessé, encore moins pour elle. Tant qu'elle restait en vie, je pouvais endurer quelques sorts. « Je suis désolée. Mais je dois partir » dit-elle résignée. Je soupirais en abaissant les yeux. Il était trop tard pour la retenir, elle avait fait son choix et je devais me faire une raison, aussi difficile cela soit-il. « Laisse-moi t'aider alors » lui dis-je avec conviction. C'était la moindre des choses à faire pour elle. L'aider à sortir d'ici sans encombre pour se mettre à l'abri. Soudain les mains de Juliet prirent délicatement l'une des miennes pour venir la caresser doucement. Ce geste pourtant si simple me procura le plus grand des bien-êtres. Il signifiait aussi que mes sentiments pour la jeune femme étaient réciproques. « Tu ne fais que rendre les choses plus dures » admit-elle à demi-mots. J'en étais bien désolé, mais je ne pouvais pas combattre ce que je ressentais pour elle. J'avais cette habilité qui n'appartenait qu'aux Sweetlove, celle de s'attacher plus que de raison. Juliet était devenue tellement précieuse à mes yeux. « Je n'ai jamais voulu que ton bonheur » avouais-je timidement. J'avais peut-être forcé le destin à la faire rester toutes ses longues semaines, lui jurant que tout allait aller pour le mieux et que rien n'arriverait jamais. J'y avais mis tellement de cœur, trop à vrai dire. Tout ce temps, je n'avais voulu que la faire sourire et la protéger. « Pardonne-moi...encore une fois » murmurais-je alors je me baissais pour déposer un baiser sur son front. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Sam 27 Avr - 13:04 | |
| Il était difficile d’imaginer, dans le quotidien acquis qu’elle avait tant de fois connu, que les choses pouvaient basculer ainsi. Qu’une guerre pouvait éclater, un beau jour, abattant un sombre manteau voilant le soleil, sur le reste du monde. Qu’un enfant pouvait mourir, tué par les mains d’un sorcier, assassiné de la pire manière qui soit. Qu’un baiser, simple, fugace, empreinte sur ses lèvres pouvaient tout changer, des battements de son cœur au fond de la poitrine de la jeune femme, à toutes les convictions qui étaient nées dans son esprit. Juliet nageait subitement dans un océan d’incompréhensions, voguant à travers toutes les sensations possibles et imaginables, tandis que Timothy s’écartait à peine d’elle, la laissant hagarde et silencieuse. C’était le genre de révélation qui laissait sans voix, indubitablement – un signe d’affection que Juliet avait parfois désiré, parfois recherché, d’autres fois fui plus que la peste elle-même. Qui faisait osciller son monde entre noirceurs et éclats trop brillants, à présent, tandis qu’elle se perdait de longues secondes durant dans les yeux de son vis-à-vis. Etait-ce une ultime tentative pour la retenir ? Une déclaration plus profonde ? Elle ne savait pas que saisir de cette douceur lui brûlant encore les lèvres, des tremblements indécis qui ravageaient chaque fibre de son corps. Elle ne l’avait pas repoussé, elle ne l’avait pas giflé tout simplement parce qu’elle ne voulait pas agir ainsi ; au contraire, sans qu’elle ne puisse sans doute être capable de l’avouer un jour avec ces mots, c’était la concrétisation de quelque chose qu’elle avait attendu depuis bien longtemps déjà. Plus longtemps qu’elle ne l’aurait cru. Mais elle ne pouvait pas rester, elle ne devait pas rester, sans quoi sa famille serait blessée, elle serait blessée, Timothy serait blessé, ainsi que beaucoup d’autres gens, dont les noms se précipitaient inlassablement dans le cerveau de la jeune femme. Il s’en fichait – son esprit se stoppa un instant, accroché à la sentence du sorcier, elle le regarda longuement, perdue, flattée, effrayée quelque part. « Pas moi. » Avoua-t-elle avec une certaine fermeté. Elle ne s’en fichait pas, de le voir un jour payer le prix de ses erreurs à elle, elle ne pouvait tout simplement pas vivre plus longtemps avec la peur de le mettre sérieusement en danger, la simple idée traversant son esprit que des Mangemorts lui fassent payer ses choix tout autant qu’ils lui feraient à elle payer son statut de sang. C’était illégitime comme traitement, mais c’était ainsi que la main de fer ayant prise sur Poudlard agissait. Il ne pouvait en être autrement, tant que la guerre ne serait pas finie – et ils ne pouvaient pas lutter contre ça. Il voulait l’aider malgré tout, chose dont elle aurait bien besoin, puisqu’elle n’avait pas encore pris le temps de penser plus loin ses plans. Pinçant les lèvres, Juliet chercha longuement ses idées – le repousser serait comme repousser ce qu’il lui avait avoué jusque-là, risquer de tomber dans un quiproquo qui les laisserait plus amers qu’autre chose. Elle ne voulait pas de ça. Mais elle ne voulait pas qu’il l’aide – plus maintenant, alors qu’elle savait qu’il n’y avait pas encore de quoi, pour lui, éveiller les soupçons de qui que ce soit : au pire, il pourrait prétendre avoir rendu visite à une collègue, sans soupçonner son appartenance aux nés-moldus. Elle ne savait pas ce qu’il pourrait inventer comme mensonges, mais c’était toujours plus facile de parler ainsi que de devoir expliquer pourquoi il avait aidé une jeune femme – aussi sympathique soit-elle – à quitter les lieux. « Clive peut m’aider. » Elle hésita, cherchant longuement autour d’eux si aucune oreille attentive ne menaçait de les entendre. « I-il l’a déjà fait. Il est… tu sais. Sympa. » Elle ne savait pas s’il saisirait l’idée, plus que « sympa », celui-ci était de l’Ordre du Phénix, trois mots qu’elle préférait ne pas prononcer dans l’enceinte de Poudlard. Dans le vain espoir de se faire comprendre, elle avait roulé des yeux, avant de perdre son regard dans celui de Timothy. « Tu peux… le trouver. Et je m’arrangerai pour te tenir au courant. » C’était tout ce qu’elle pouvait faire, quand bien même elle ne savait même pas si elle pourrait rester en contact avec Timothy, quel que celui-ci puisse être : l’idée d’une lettre transmise par hibou était totalement folle, tout autant que le reste sans doute, mais ils trouveraient. Ils trouveraient forcément. « C’est moi qui suis désolée… que ça se passe comme ça. » Si seulement elle avait pu naître de sang-mêlé ou de sang-pur, sa vie aurait semblé infiniment plus simple à l’heure actuelle : mais elle ne comptait pas renier sa famille pour autant, elle n’avait déjà que trop caché ici, ce qu’elle était réellement. « Ne me déteste pas. Et ne fais rien de stupide. » Etaient-ce des demandes ou des recommandations quelconques ? Elle ne savait pas, mais elle voulait partir l’esprit tranquille, ou presque, malgré tout. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Dim 28 Avr - 0:54 | |
| L'aider n'était que ce que je pouvais faire de mieux pour elle pour le moment. Bousculé par sa détermination, je me rendais compte que je ne devais plus me mettre en travers de son chemin. Cela me faisait mal, terriblement mal, encore plus depuis l'aveu que je venais de lui faire en posant mes lèvres sur les siennes. Elle me touchait plus qu'elle ne le pensait. Je ne savais même pas si j'avais le droit d'avoir des sentiments pour elle. Si elle me le permettait, si la situation dans laquelle le monde se trouvait me le permettait. La scène en était presque drôle. Cela me ressemblait bien de montrer toute la tendresse que je pouvais ressentir à une personne alors qu'elle allait partir. Pourtant, j'en avais eu besoin, pour me prouver à moi-même ce que je ressentais et pour prouver à Juliet que je ne me moquais pas d'elle. Il y avait une raison à mon acharnement et c'était tout simplement elle. Ses yeux, son visage d'ange, son caractère, sa personne tout entière que j'aimais et que j'admirais. Son sang, je n'en avais rien à faire. Elle aurait pu être moldue tout court qu'elle ne m'aurait pas moins séduite. Le danger ne me faisait pas peur si je savais que je pouvais la retrouver. Tant qu'elle est en sécurité et que je peux la protéger, je me moque du reste. « Pas moi » avoua-t-elle avec une certaine fermeté. Elle était beaucoup plus raisonnée que moi et moins idéaliste. Peut-être était-ce un manque de confiance ou alors une simple marque d'affection. Toujours était-il qu'elle voulait agir, enfin, comme elle l'avait toujours souhaité, rêvé, évoqué doucement du bout des lèvres entre deux tasses de thé. Ce soir, elle semblait plus déterminée que moi et je devais me rendre à l'évidence qu'elle ne m'écouterait plus d'avantage. « Clive peut m’aider. I-il l’a déjà fait. Il est… tu sais. Sympa » dit-elle hésitante en se voulant évasive. Quelques secondes après avoir scruté son visage, je compris enfin. Le Directeur de la maison Poufsouffle « sympathisant » de l'ordre du Phénix. Si je n'y avais fait guère attention, j'aurais pu largement m'en douter. Ainsi l'avait-il déjà fait ? Je ne parlais que très peu avec lui pour savoir de quoi il était capable. J'espérais pour elle qu'il était vraiment de confiance. « Tu es sûre de toi ? » demandais-je un peu inquiet. Elle semblait si ferme sur son jugement, que je ne me permis pas de le remettre en cause encore une fois. « Tu peux… le trouver. Et je m’arrangerai pour te tenir au courant » dit-elle le plus simplement du monde. J'avais soudain mal au coeur. Ce que je redoutais tant arrivait. Voilà ce qui allait résulté de la fuite : un arrangement. Alors tout allait se passer comme cela ? Visiblement oui, comme je l'avais imaginé. Attendre des nouvelles qui n'arriveraient peut-être jamais. « Ne me déteste pas. Et ne fais rien de stupide » ajouta-t-elle comme un dernier conseil. Son départ semblait imminent et il était difficile pour moi de ne pas sentir mon coeur se serrer dans ma poitrine. Je n'avais jamais été doué pour les au revoir. « Je ne te déteste pas » bien au contraire avais-je envie d'ajouter. « Reste en vie Juliet, c'est tout ce que je te demande » ajoutais-je après quelques instants de silence. C'était tout ce qui comptait pour moi ou du moins le plus important. Si je la savais en vie, je pouvais me consoler de ne pas la voir. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Mer 1 Mai - 21:50 | |
| Juliet aurait voulu pouvoir trouver ses mots, dire quelque chose : tout ce à quoi elle pensait, c’était cette fuite imminente qui allait bouleverser sa vie. Qui venait de bouleverser sa vie, en poussant Timothy à sauter un pas sensible : il l’avait embrassée, et les mots ne venaient pas. Ce n’était pas faute d’avoir envisagé bien souvent d’avouer ce qu’elle avait sur le coeur au professeur : bien souvent, elle s’était perdue dans les profondeurs azurées de son regard, se découvrant muette et incapable de faire quoique ce soit. Le temps faisant, elle avait laissé ces sentiments-là de côté, parce qu’elle ne les avait pas imaginés réciproques et parce qu’indéniablement, alors que son coeur s’emballait au fond de sa poitrine, ils remettaient tout en question. Le temps leur manquait à présent et le souffle de la jeune femme s’accrochait à l’instant : elle aurait voulu qu’il s’étale plus longuement encore, mais le cerveau de la sorcière, qui tournait inlassablement comme une turbine, la rappelait à l’ordre. Tant de contradictions pour une femme comme elle ; elle ne s’imaginait pas de taille à affronter son choix, et ce qu’elle laissait à présent derrière elle. Quoi en définitive ? Timothy, un collègue ? Un ami ? Un... ? Y songer serait se condamner à souffrir, souffrir de cette décision, des contraintes de cette guerre. C’était pourtant indispensable, elle laisserait quelqu’un derrière elle, le professeur McGonagall, ou ceux qui l’avaient soutenue, Timothy plus que les autres. Clive également, comme elle y pensa en une fraction de seconde ; témoignage de si ses yeux se perdaient dans les prunelles du sorcier face à elle, son esprit était déjà ailleurs, des heures plus tard. Doucement, elle hocha la tête, pour confirmer ses impressions à Timothy - elle pouvait faire confiance à Clive, l’espérait-elle en tout cas : si elle ne pouvait pas se fier à lui, qui se prônait membre de l’Ordre, prêt à risquer sa vie pour assurer la sécurité de ceux restés au château, à qui pourrait-elle bien se fier ? Timothy était indéniablement celui en qui elle avait le plus confiance, celui en qui elle croyait le plus - mais Clive pouvait l’aider. Clive l’aiderait. « Quand on est... comme moi à Poudlard, on sait très vite remarquer à qui on peut se fier. » Ca se limitait à un petit groupe de personnes, si peu de gens qu’elle en sourit d’ironie, avant de reprendre un tant soit peu son sérieux. Maintenant, elle ne pouvait nier l’évidence, que son départ allait être compliqué... Compliqué parce qu’il restait lui. « Promis… » Reconnut-elle finalement, dans un léger sourire. Elle resterait en vie, tant qu’il ne la détestait pas et qu’il faisait attention à lui. Baissant les yeux, Juliet observa longuement ses doigts enserrant la main de Timothy, toujours avec cette douceur, quoique teintée d’une inquiétude certaine. « J’aurais voulu qu’on ait plus de temps… » Vint-elle avouer doucement, avant de relâcher sa main : il fallait qu’elle reprenne son rangement, qu’elle se dépêche. Qu’elle parte. Quand bien même tout était compliqué à présent.
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| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Jeu 2 Mai - 19:59 | |
| Le temps nous échappait. Fluides, futiles, les secondes s'écoulaient éphémères au son traître des battements de mon cœur. Juliet m'échappait un peu plus chaque instant et seul le contact de ses mains arrivait à me raccrocher à elle. Je regardais ses doigts entrelacés aux miens, gravant dans ma mémoire chaque sensation que me procurait ce simple geste comme si c'était la dernière fois que j'allais en faire l'expérience. De nombres fois, j'avais espéré être aussi près d'elle. Cela me faisait mal d'y avoir droit dans un moment si critique. Peut-être aurais-je du m'abstenir de lui faire part de mes sentiments pour la laisser partir en gardant simplement mes propres regrets. Il était trop tard à présent. Le temps était aux choix, pas aux remords. Juliet devait quitter Poudlard pour son bien. « Quand on est... comme moi à Poudlard, on sait très vite remarquer à qui on peut se fier » dit-elle pour m'assurer que Clive pouvait l'aider. Elle semblait sûre d'elle et je lui faisais assez confiance pour la laisser en d'autres mains. Mes liens avec l'Ordre étaient encore trop obscurs pour que je ne m'occupe de son évacuation moi-même. Pourtant ce n'était pas l'envie qui m'en manquait, juste les moyens. Je me voyais faisant mes propres sacs pour l'accompagner, mais tout était plus compliqué pour moi. De plus, si je partais ce soir, tout Pourdlard serait au courant que Juliet et moi serions en fuite. Par chance ou non, je n'avais pas de raison valable de partir du château, contrairement à Juliet qui devait penser au sauver sa vie. « Promis… » reconnut-elle finalement, dans un léger sourire. Le pacte était conclut. Je promettais de ne pas faire de bêtises, si elle faisait tout pour rester en vie. Plus que tout, j'avais besoin de la savoir en sécurité, libre et en bonne santé. Si nos chemins allaient se séparer, je voulais la laisser partir le cœur rassuré ou presque. « J’aurais voulu qu’on ait plus de temps… » avoua-t-elle doucement, avant de relâcher ma main. Et moi dont, pensais-je le cœur serré. J'aurais voulu passer plus de temps avec elle que de boire un simple thé le temps d'une soirée. Tant de mots inavoués me brûlaient les lèvres, mais l'horloge et le danger me rappelaient que le temps était compté. « On en aura Juliet...on en aura je te le promets » lui assurais-je tendrement en posant ma main sur son épaule pour la laisser tomber le long de son bras. Ce n'était pas maintenant que je lui avais avoué mes sentiments que j'allais reculer. Je me promettais de tout faire pour la revoir, même si c'était plus facile à dire qu'à faire. Son visage allait me manquer. Je posais mon regard sur les affaires qu'elle était en train de préparer et me saisissais de l'un des sacs. « Je peux t'aider ? » demandais-je en reprenant une voix pleine. J'esquissais un sourire dans le but de lui redonner du courage. Si cela pouvait me faire du mal, l'aider à faire ses valises me permettrait de passer ses derniers instants au château avec elle. Ensuite, Clive pendrait le relais pour s'occuper de son transfert dans un lieu sûr. Sans attendre sa réponse, je me dirigeais vers sa bibliothèque personnelle pour aller y choisir quelques ouvrages que je savais qu'elle affectionnait particulièrement. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Mer 8 Mai - 21:49 | |
| Les promesses, Juliet avait pris l’habitude de ne plus en faire depuis que cette guerre avait commencé : l’avenir était plus qu’incertain à l’heure actuelle et même le temps - illusoirement paisible - qu’elle avait passé à Poudlard avait été baigné dans le risque. Mais ce n’était pas spécialement parce qu’elle était sure d’elle et de ses chances de survie en dehors de l’école qu’elle en faisait à présent une à Timothy : il fallait bien trouver quelque chose à quoi se raccrocher, quelque chose qui poussait à avancer, survivre coûte que coûte. Et Timothy était, au milieu de ce chaos, celui qui serait plus à même de lui arracher ces volontés ; elle survivait déjà pour sa famille, pour pouvoir un jour revoir ses frères et soeurs, ses parents. A présent, elle voudrait aussi survivre pour revoir Timothy, juste pour le revoir, savoir qu’il allait bien, ou se risquer à l’embrasser à son tour. L’avenir était plus flou que jamais, maintenant qu’elle quittait Poudlard, qu’elle se vouait à une fuite qui la mènerait elle ne savait où. Sous la protection de l’Ordre du Phénix, ou alors en solitaire au milieu des lieux sauvages d’Angleterre ou plus loin encore. Peut-être ne reverrait-elle jamais Timothy : elle y avait déjà pensé, lorsqu’elle avait commencé à plier ses bagages, qu’elle avait hésité ; et maintenant qu’il était juste devant elle, ses doigts serrant les mains du jeune homme, cette idée était plus douloureuse que jamais. Les choses avaient basculé en une fraction de seconde à peine : même s’ils avaient bataillé, ils n’auraient sûrement pas eu plus de temps que ce qu’ils avaient à présent, les yeux dans les yeux. Au moins, l’échéance les avait poussés à se confier sur ce qu’ils n’avaient su s’avouer jusque-là, sensation douce-amère qui n’enlevait pourtant rien au poids qui pesait à présent sur le coeur de la jeune femme. « Au pire on s’en fera… » Du temps, un jour ou l’autre, ils arracheraient cette volonté aux mains de la destinée ; Juliet s’en sentait de taille en tout cas, alors qu’elle soutenait le regard de Timothy avec un léger sourire contrit. Il se détourna bien vite d’elle, et elle le suivit du regard avec un léger sourire nostalgique. L’aider, ce ne serait pas une si mauvaise chose, puisque jusque-là, elle n’avait qu’une très maigre idée de comment agir, de quoi prendre ou de quoi faire. Vaguement, elle laissa vaquer son regard autour d’elle - il s’était tourné vers les livres, elle en sourit avec une légère tendresse. « Je... je ne sais pas vraiment si j’aurais l’occasion de lire beaucoup. » Lâcha-t-elle dans un léger rire. Mais elle s’approcha malgré tout, inspectant vite fait la bibliothèque à côté d’eux. « Mais choisis un livre, et je le lirai en pensant à toi, quand j’en aurais l’occasion. » Ajouta-t-elle finalement, en posant son regard à nouveau sur le sorcier à côté d’elle. Restait à voir quel livre il lui choisirait, elle ne doutait pas qu’il pouvait au moins assez la connaître pour choisir un livre qu’elle aimerait dans sa propre bibliothèque. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Jeu 9 Mai - 10:24 | |
| J'aurais aimé avoir plus de temps avec elle. Une soirée, une nuit, une journée entière peut-être, juste assez de temps pour lui dire au revoir correctement. Elle allait s'en aller, seul l'Ordre savait où, dans un endroit protégé, perdu au milieu de nulle part dans un camp fortuit fait de brique et broque. Pendant ce temps, je resterais ici à me demander si elle est encore en vie, si je la reverrais un jour, si seulement elle voudrait me revoir quand tout cela serait fini. Le sourire de Juliet me réchauffait le coeur, mais je me demandais avec regrets si j'avais fait le bon choix en lui montrant mon affection. Elle allait partir malgré tout. Le passé ne pouvait être changé, aucun retour en arrière n'était possible, il fallait simplement aller de l'avant. « Je... je ne sais pas vraiment si j’aurais l’occasion de lire beaucoup » lâcha Juliet dans un léger rire en voyant que je m'étais approché de sa bibliothèque. J'espérais qu'elle aurait le temps de lire un peu, qu'elle ne fasse pas que fuir et courir chaque jour. C'est avec un sourire tendre que je l'imaginais blottit dans une couverture, un livre entre les mains, avec pour seule lumière une chandelle magique. Peut-être un jour aurais-je l'occasion de la surprendre dans une pareille situation. « Mais choisis un livre, et je le lirai en pensant à toi, quand j’en aurais l’occasion » ajouta-t-elle finalement, alors que je la sentais près de moi. Ses mots si doux à mon égard me donnèrent un léger pincement au coeur. Tout semblait me rappeler qu'elle allait s'éloigner, sans espoir de la revoir un jour, peut-être... M'exécutant, je levais la tête pour balayer sa bibliothèque des yeux. Entre sorciers et moldus, ce n'était pas les auteurs qui manquaient. Mon regard s'arrêta sur une oeuvre de Shakespeare : Roméo et Juliette, qui avait dû être écrit pour elle. Alors que je levais la main pour me saisir de l'ouvrage, je me ravisais. Et si cela portait malheur ? Personne n'aime les histoires d'amour qui finissent mal, aussi belles soient-elles. Je continuais ma recherche avant de finalement trouver le livre adéquate. « Madame de Villeneuve, La Belle et la Bête » dis-je en sortant l'ouvrage de la bibliothèque. « Il n'y a que les vraies passionnées pour avoir la version intégrale » déclarais-je dans un sourire doux avant de lui tendre le livre. Ce conte-type d'origine française était bien souvent édité avec d'autres histoires, mais Juliet elle possédait une version reliée et unique, signe qu'elle devait porter un grand intérêt à ce livre. « J'essaierais de t'en faire parvenir d'autres et peut-être te les apporter moi-même si je peux » ajoutais-je me retournant vers elle. Derrière son épaule, je voyais l'horloge qui me rappelait que le temps comptait et qu'il ne fallait pas que je m'éternise à vouloir la rassurer sur des choses futiles. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Lun 13 Mai - 16:39 | |
| La vision du monde que Timothy apportait, là, à côté d’elle, avait à la fois quelque chose de rassurant et de terrifiant. Naissaient en l’esprit de Juliet déjà bien des doutes, le concernant lui, alors qu’il resterait dans ce château maudit. Les concernant eux, alors qu’ils avaient fait un pas en avant sans même s’en rendre compte, et qu’ils en feraient trente en arrière pour finalement s’engager sur deux chemins bien différents. Elle partait. Il restait. S’il pouvait rester, encore choisir sa destinée, il n’en était rien pour elle, qui était bannie de cet endroit, exilée du reste du monde, même. Si elle avait une pointe d’égoïsme en elle, sans doute que Juliet n’aurait emmené que des livres, qu’elle se serait arrangée pour transplaner sur une île déserte, peut-être au soleil jusqu’à ce que cette guerre soit finie. Mais un coin de son esprit réfléchissait déjà à comment elle pourrait racheter son inaction à Poudlard, comment elle pourrait soit aider dans des camps de réfugiés, quelque part dans le pays ou plus loin encore - ou comment elle pourrait, qui sait, aider l’Ordre du Phénix d’une quelconque manière. Bizarrement, à l’instant T où tout se décidait, elle se pensait presque capable de déplacer des montagnes ; une bravoure qui la déserterait forcément à un moment ou un autre, lorsqu’elle se retrouverait là dehors, dans le froid hivernal de l’Angleterre. Au moins avait-elle le mince sentiment, là, maintenant, de pouvoir prendre sa vie en main, enfin. Et au milieu de ça, les livres avaient bien peu leur place (pour une fois dans sa vie), tandis que Timothy se forçait de plus en plus un chemin insidieux jusqu’à son coeur : une part d’elle le savait déjà, elle l'emmènerait avec lui, un tout petit bout de lui au moins, lorsqu’elle partirait. Bientôt. Trop vite. Elle entendait chaque battement de l’horloge comme s’il résonnait bruyamment à son oreille, ils ne pourraient pas avoir plus de temps, pour le moment en tout cas. Tendrement, elle sourit en voyant le livre qu’il lui tendait ; c’était à ses souvenirs le premier livre que sa mère lui avait lue pour l’endormir, une vision du monde bien idéaliste, où les bêtes s’avéraient avoir une âme de prince charmant. Ce n’était pas comme ça que le monde réel tournait, mais un peu de rêveries ne lui ferait pas de mal. Elle saisit donc le livre, le serrant contre sa poitrine de ses deux bras : dire qu’elle connaissait ce livre par coeur était un euphémisme, mais elle aimait l’idée d’attacher le souvenir de Timothy à cet ouvrage. Il la définissait quelque part, il faisait partie d’elle également. « J’espère que tu pourras, en effet. » Son sourire s’était étendu plus franchement, jusqu’à ses oreilles sans doute, à cette idée qu’il venait d’énoncer : là, au milieu de la brutalité du monde, une visite de Timothy serait bien une chose dont elle aurait besoin. Elle espérait, elle voulait croire que ça puisse être possible. « Merci. » Finit-elle par ajouter, le ton un peu plus sérieux, comme baigné par ces ressentiments qui palpitaient en elle depuis qu’il était arrivé, depuis que... Elle haussa doucement les épaules. « On ne dirait pas vraiment comme ça, dans ces circonstances. Mais... ta présence m’aide beaucoup. Et le livre m’aidera aussi, sans doute. » Timothy la raccrochait inlassablement à la Juliet qu’elle était, la Juliet qu’elle devrait rester - celle qui aimait les livres, qui pouvait faire preuve de gentillesse et de générosité, celle qui voudrait coûte que coûte tenir cette promesse qu’elle avait faite. Rester en vie, tout simplement. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Mar 14 Mai - 12:02 | |
| Douce et tendre Juliet qui n'aurait plus à subir mes retards à la bibliothèque dès à présent. Si cela soulagerait sa conscience – comme la mienne – c'était une bien maigre consolation en échange d'une fuite. Alors que je choisissais un livre pour elle, je ne pouvais m'empêcher de me questionner sur l'avenir. Quand allais-je la revoir ? Quand pourrait-elle revenir à Poudlard et ce sans aucun danger ? Je n'avais pas encore les réponses. La seule chose que je pouvais affirmer pour le moment, c'était que je souhaitais la revoir, plus que tout. Je l'avais embrassé pour la retenir et même si j'avais échoué, mes mots qui la touchaient enfin lui promettaient un avenir prospère. Peu importait le danger, le temps que cela prendrait, nos chemins se croiseraient à nouveau. « J’espère que tu pourras, en effet » dit-elle pour la première fois dans un sourire franc. Assurément que ce sourire me manquerait dans les jours, les semaines, les mois à venir... Il était le seul qui rayonnait au milieu de la noirceur de Poudlard. Tout serait difficile à présent. « Merci » ajouta-t-elle d'un ton plus sérieux. Perdu quelques instants dans mes pensées, fixant son visage, je revenais à la rude réalité. Le temps n'était pas aux bavardages, les minutes étaient comptées pour Juliet. « Je t'en prie » répondis-je en souriant. La situation était douloureuse, encore plus depuis que nous savions l'un et l'autre ce que nous allions vraiment laisser. « On ne dirait pas vraiment comme ça, dans ces circonstances. Mais... ta présence m'aide beaucoup. Et le livre m’aidera aussi, sans doute » dit Juliet en haussant les épaules. Ces mots, j'avais souvent voulu les entendre – assez égoïstement peut-être – à chaque fois que j'étais venu voir Juliet dans le but de la rassurer. J'avais voulu de nombreuses fois lui rendre le sourire lorsqu'elle se renfermait dans l'intimité de ses appartements pour se plonger dans la morosité et la nostalgie. A plusieurs reprises, j'avais accusé un échec cuisant, raison pour laquelle j'avais écarté si longtemps les sentiments que j'éprouvais pour Juliet. Délaissant sa bibliothèque, je me rapprochais d'elle pour attraper timidement sa main de mes doigts. Elle était si petite que l'une de mes mains pouvait enserrer les deux siennes. Soudain, une idée me venait en tête. « Tiens, prends cela » lui dis-je alors que j'enlevais le bracelet que je portais au poignet droit pour lui donner. « C'est un talisman appelé Nazar boncuk en Turquie et en Grèce. Il est censé repousser le mal et les mauvais sorts. Si un jour l'œil bleu se brise, c'est qu'il aura joué son rôle » lui dis-je d'une manière un peu ingénue en montrant la perle en question. Elle devait me prendre pour un fou d'accorder du crédit à une vieille croyance. Un bracelet ne la protégerait certainement pas des sortilèges, enfin qui savait... C'était un cadeau de départ dérisoire, ridicule même, mais qui représentait tout ce que je pouvais lui offrir pour l'instant. L'avenir me dirait si je pourrais la combler de vrais présents lorsque je la reverrais. - Spoiler:
Si tu vois pas trop de quoi je parle xD Et comment piquer un fou rire en faisant ma réponse. Pensez à ça au moment de rédiger N - Tiens. Ce sont des amulettes qui vous protégeront du mauvais sort A - Merci N - Astérixme ? A - Astérix N - Rix...me. Le sort de toute l'Egypte est entre tes mains
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| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Dim 19 Mai - 15:05 | |
| Si elle avait longtemps cherché en elle le courage de fuir Poudlard, Juliet aurait voulu à présent ne jamais en avoir le besoin. Parce qu’elle se rendait compte que ce château était devenu comme une part d’elle-même, depuis qu’elle s’était engagée à y travailler quelques temps après la fin de sa scolarité ici même. Et parce qu’il y avait Timothy, avec qui les minutes semblaient filer à toute allure à présent, trop rapides, images brusques et déplaisantes de la triste réalité de leur condition. Sa condition de née-moldue, condamnée à la solitude et à l’errance, parce que certaines personnes la considéraient indignes d’être une sorcière. Rester la conduirait irrémédiablement à Azkaban, ce lieu qui la faisait frissonner rien qu’à l’énonciation du nom de la chose même, mais pourtant, perdue pour ces quelques secondes fugaces dans le regard de son vis-à-vis, ça n’avait presque aucune importance. Parce que Timothy était quelqu’un de doux et d’aimant, assez idéaliste et bon pour effacer les lourdes noirceurs de Poudlard, quand bien même il ne s’en rendait pas encore compte aujourd’hui. Il n’aurait pas besoin d’elle pour survivre ici, dans cet enfer, puisque c’était lui qui avait permis à la jeune femme de tenir bon pendant tout ce temps, plus que l’inverse. Elle, pourtant, elle aurait sans doute eu bien besoin de lui pour sa fuite ; le lui avouer, le lui demander n’était cependant pas une option envisageable. De par son statut de sang, sa neutralité d’apparences, le professeur avait la chance d’être l’un des épargnés de cette guerre, et elle ne lui demanderait jamais de sacrifier quoique ce soit de tout cela simplement parce qu’elle avait peur, parce qu’elle était littéralement glacée par l’inquiétude qui gagnait peu à peu ses membres. Les mains de Timothy serrant ses doigts participèrent à chasser une part de cette froideur du reste du monde d’ailleurs, alors qu’un tremblement distrait lui échappait ; ils pouvaient parler de livres autant qu’ils le voulaient, irrémédiablement, les tic tac de l’horloge un peu plus loin, la lumière décroissante à l’extérieur, les agitations de Poudlard n’avaient de cesse de les rappeler à l’ordre. Il lui offrait une trêve encore, de quelques secondes, glissant son bracelet, ce talisman à son poignet. Longuement, les yeux de Juliet admirèrent la chose, dans un léger sourire amusé tout autant que gêné ; s’il croyait en ces choses vraiment, il lui offrait là un bien précieux. Quelque chose en quoi certains moldus croyaient, comme certains des frères et soeurs de Juliet qui, en découvrant son appartenance au monde de la magie, avaient commencé à croire en tout et n’importe quoi. Elle ne livra rien cependant sur son scepticisme ; parce que c’était un cadeau et parce que ce serait une part de lui, qu’elle emmènerait avec elle et quand bien même ce talisman ne marcherait pas contre le mauvais sort, il lui redonnerait la foi de continuer dans les pires moments. Elle sourit donc à nouveau à l’adresse du sorcier, un remerciement brûlant ses lèvres, avant qu’un léger rire gêné ne la prenne plutôt. « J’ai comme le sentiment de souvent te remercier. Sans pouvoir donner grand chose en retour. » Pour appuyer ses mots, elle regarda autour d’eux : ici étaient ses seules richesses, quelques bibelots, des livres par dizaines plus encombrants qu’autre chose, d’autres trucs dont certains étaient sans intérêt. Mais le regard de la sorcière s’éclaira un instant. « Mais je te laisse tout ça. Tout ce qui reste ici. » Nostalgique, elle sourit encore une fois : ses livres, les vêtements qu’elle ne prendrait pas, les affaires de sa famille - elle laissait tout à Timothy, et ça pouvait surtout représenter un lourd fardeau plus qu’autre chose, mais elle captura à nouveau l’attention du jeune homme pour poursuivre. « Comme ça, on se reverra forcément. Quand je viendrai chercher mes affaires. » Elle serait revenue de toute manière, mais là, c’était comme une symbolique matérielle de laquelle elle ne pourrait pas se défaire : il y avait des choses là-dedans qu’elle ne voulait pas laisser derrière elle dans l’idéal, mais qu’elle devrait abandonner. Qu’elle comptait bien retrouver après la guerre et Timothy était le meilleur gardien qui soit, pour ce genre de choses. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Lun 20 Mai - 21:59 | |
| « J’ai comme le sentiment de souvent te remercier. Sans pouvoir donner grand-chose en retour » dit-elle dans un petit rire gênée. Je souriais en coin. Le bracelet que je lui donnais n'était pas grand-chose. Il n'avait guère de signification pour moi à part me rappeler un voyage aux bords de la Méditerranée. Du soleil et l'odeur des épices piquant le nez. Ce cadeau était digne d'un petit garçon de dix ans à peine. Je n'avais rien d'autre à lui offrir pour l'instant, en tout cas rien de matériel. Ce que je lui donnais pour partir c'était simplement mon souvenir et les frissons d'un furtif baiser volé. « Mais je te laisse tout ça. Tout ce qui reste ici » dit-elle en balayant la pièce d'un geste de la main. Je fronçais les sourcils sans comprendre. Que voulait-elle dire ? « Tout cela ? » répétais-je en suivant son regard. Je finis par comprendre à son expression qu'elle parlait des affaires qu'elle n'emportait pas avec elle dans sa fuite. Presque la totalité des biens qui se trouvaient dans ses appartements à vrai dire. Beaucoup de choses, trop peut-être... « Comme ça, on se reverra forcément. Quand je viendrai chercher mes affaires » ajouta-t-elle pour finir. Revenir... Si l'idée de recroiser son visage à Poudlard me faisait plaisir, celle que les Carrows pourraient l'attendre me plaisait moins. J'espérais avec sincérité qu'elle pourrait revenir au château en femme libre et que la prochaine fois que je la reverrais tout ce cauchemar serait terminé. « Je veillerais sur chaque chose comme si elle m'appartenait » lui promis-je en acquiesçant de la tête. Ce n'était pas une mince mission qu'elle me confiait là. Prendre soin de ses affaires jusqu'à son retour, n'allait certainement pas être aussi simple qu'il n'y paraissait. Lorsque le directeur découvrira sa fuite, celui-ci chargera sans aucun doute les Carrows ou quelques elfes de maisons de venir le ménage. Je devrais me charger de verrouiller ses appartements, de cacher et de protéger ses objets les plus précieux. Peut-être qu'un sortilège de désillusion ferait l'affaire ? Il était trop tôt pour le dire. Me confier la charge des affaires qu'elle laissait à Poudlard voulait signifier que Juliet avait fini ses bagages. Déjà ? songeais-je pensif. Mon regard se posa sur la jeune femme, puis je soupirais las. Elle me manquerait plus que tout. « Reviens-vite... » lui murmurais-je alors que je m'approchais d'elle pour poser mes doigts sur sa joue. Je n'étais pas doué pour les au revoir. Dans un dernier signe d'affection, je prenais Juliet dans mes bras pour venir la serrer quelques instants contre ma poitrine. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Jeu 23 Mai - 0:36 | |
| Revenir n’était pas une option que Juliet avait encore envisagée. Elle partait à peine, emballait ses affaires dans la précipitation en réfléchissant à peine à ce qu’elle pouvait bien prendre : Merlin seul savait où elle se retrouverait d’ici quelques jours, si elle aurait plutôt besoin d’affaires pour le froid, ou d’affaires pour le chaud, si elle pourrait combattre au côté de l’Ordre du Phénix ou si elle se contenterait de se terrer encore une fois. Déjà avec elle, elle portait le sentiment de trop souvent se cacher, elle avait envie que les choses changent, d’être autre chose qu’une née-moldue se cachant au sein des batailles qui se jouaient dehors, ou même à Poudlard. Bien souvent, elle avait admiré la détermination avec laquelle Timothy avait toujours gardé espoir, ou la bravoure avec laquelle Clive avait toujours agi dans l’intérêt des élèves : dans ce décor, elle, la Gryffondor, elle faisait bien pâle figure face à ces deux Poufsouffle, et elle comptait bien survivre (si elle le pouvait) en pouvant garder la tête haute, une fois le Mage Noir et ses sbires disparus. Alors partir s’avérait être la meilleure chose à faire, non seulement pour sa survie, mais aussi pour se libérer de ces chaines invisibles et pouvoir devenir quelqu’un, un soldat au front, ou quelque chose d’aussi poétique. Ils verraient, tôt ou tard. Mais Juliet reviendrait vers Timothy, forcément à un moment ou un autre, c’était la promesse qu’elle se faisait en lui confiant la lourde tâche de garder ses affaires : au fond, elle ne souhaitait pas qu’il se dresse particulièrement entre les Mangemorts et ce maigre butin tout simplement pour protéger des biens matériels ; elle voulait seulement lui faire comprendre qu’elle reviendrait. Qu’elle reviendrait forcément vers lui. Mais devant sa surprise, ou cette réaction partagée entre incompréhension et gêne qu’il ne parvenait même pas à masquer, Juliet ne put retenir un sourire. Elle l’imaginait déjà penser, cogiter à comment protéger ces quelques biens, et elle ne prononça aucune parole pour alléger sa peine pour lui ôter ces songes-là. Au moins, il ne penserait plus à ce qu’il devait faire qu’au vide qu’elle laissait potentiellement derrière elle, ce n’était pas une mauvaise chose. « Je veillerais sur chaque chose comme si elle m'appartenait » L’idée la fit sourire, elle hocha la tête en se retenant de rire plus clairement. « Je peux te faire confiance, alors. » Se contenta-t-elle d’ajouter, toujours avec son sourire doux et serein : elle n’avait pas peur pour ses affaires, en quittant aujourd’hui Poudlard ; à vrai dire, plus souvent elle penserait au château en se demandant ce qu’il y faisait, ce qu’il y devenait lui, Timothy, plutôt que ces vieux appartements, qui auraient été tôt ou tard habités par quelqu’un d’autre. Mais le sérieux revint vite piquer son palais, alors qu’elle perdait son regard dans les yeux clairs de son interlocuteur, son sourire s’effaçant légèrement à la commissure de ses lèvres. Revenir. Elle reviendrait. Elle hocha donc doucement la tête, avant de se blottir contre lui, comme il le lui intimait, passant ses fins bras autour de lui ; c’était inédit, cette si douce affection presque reposante au milieu de tous ses doutes. Juliet sentit brusquement sa gorge se serrée ; elle ferma les yeux un bref instant. « J’irai bien. Tout ira bien. » Ajouta-t-elle doucement, en laissant ses prunelles balayer la pièce autour d’elle ; jamais elle n’aurait imaginé, en s’installant, quitter ces lieux en de pareilles circonstances. Elle voulait au moins se rassurer, le rassurer lui aussi : ils passeraient cette tempête, un jour ou l’autre. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Ven 24 Mai - 20:17 | |
| Que la vie semblait cruelle parfois. Une pensée digne d'un vieux cliché. Comme l'avait dit Juliet quelques instants plutôt, j'aurais aimé avoir plus de temps avec elle pour lui parler, l'embrasser, l'enlacer dans d'autres circonstances et non pressé par le temps. Je me sentais maladroit d'avoir agi sous le coup du désespoir et de l'empressement. J'avais imaginé un moment plus "classique" voir "romantique" pour de premiers instants avec Juliet. La part d'égoïsme en moi voulant la garder à mes côtés me disait que j'avais fait le bon choix de lui démontrer mon affection, mais ma conscience me criait de m'éloigner d'elle tant qu'il en était encore temps. Un conseil que je ne suivais guère, puisque je me rapprochais petit à petit de la jolie sorcière. Sa confiance ne faisait que me donner de l'assurance en plus de me toucher. Tous ces mots, tous ces gestes, d'amitié peut-être, qu'elle faisait vers moi ne faisaient que la rendre plus attirante à mes yeux. Pas nécessairement au sens physique du terme – même si l'allure de Juliet me plaisait – mais humainement parlant. Je n'avais pas envie de la quitter ou plutôt qu'elle s'en aille. Ses affaires avaient beau rester à Poudlard, son souvenir ne remplacera pas sa présence rayonnante. « Je peux te faire confiance, alors » se contenta-t-elle d’ajouter, toujours avec son sourire doux et serein. Bien sûr qu'elle le pouvait. Même si je pouvais rencontrer quelques embûches dans la mission qu'elle me confiait, je m'assurais que ses biens restent en sécurité jusqu'à ce qu'elle revienne. Parce qu'elle devait revenir et en femme libre serait le mieux. L'atmosphère de Poudlard allait me paraître bien oppressante sans elle. L'attachement que je ressentais pour elle semblait bien soudain de l'extérieur. Pourtant, celui-ci n'était pas nouveau. Cela faisait maintenant quelques temps que je nourrissais des sentiments pour Juliet, ce qui n'avait pas échappé aux yeux de Sofia, ni même de ma petite soeur Aurora. Un frère terre-à-terre qui devient tête en l'air, cela choque. A croire que les femmes pouvaient sentir cela. Juliet était douce et réfléchie, tout ce que j'aimais et tandis que je la tenais dans mes bras, je commençais à prendre goût à cet instant. « J’irai bien. Tout ira bien » ajouta-t-elle doucement. J'osais l'espérer autant qu'elle. Cela me ferait beaucoup de mal s'il lui arrivait quelque chose. Relâchant l'étreinte que je lui avais proposé, j'abaissais le visage vers elle. Il était temps. Les minutes filaient dans une course folle sans pouvoir les rattraper. Juliet devait quitter le château pour assurer sa sécurité. Nous nous étions promis de nous revoir et je croyais – peut-être de façon crédule – en cette promesse. « Est-ce que j'ai le droit de t'embrasser une dernière fois avant que tu partes ? » demandais-je timidement dans un murmure alors que je me tenais encore tout près de Juliet. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Sam 1 Juin - 18:13 | |
| Elle savait à présent, elle comprenait. Pourquoi elle avait filé dans sa chambre sans faire le moindre détour, pourquoi elle avait précipitamment plié ses affaires dans l'espoir de simplement pouvoir disparaître de la circulation et ne plus jamais revenir, en un claquement de doigt aussi furtif qu'inaperçu. Ce n'était pas tant à cause de sa peur des Mangemorts (non négligeable, malgré tout), que parce qu'elle aurait préféré ne pas avoir à croiser le regard de tous ceux qu'elle laissait derrière elle, tous ceux qu'elle ne voulait pas forcément quitter. Si Clive l'accompagnait avec elle, ça lui enlevait déjà un poids des épaules, mais restait encore le professeur McGonagall, qui défendrait Poudlard jusqu'à son dernier soupir tant elle tenait à l'héritage laissé par Dumbledore ou les élèves eux-mêmes, qui n'avaient pas forcément le choix quant à la destinée qu'ils pouvaient prendre aujourd'hui. Si Juliet ne s'était jamais ouvertement dressée entre les élèves de Poudlard et leurs bourreaux, ce n'était pas pour autant que leur sort l'indifférait, et qu'elle partait dans une pique au cœur, une once de culpabilité qui ne disparaîtrait jamais. Dehors, elle pourrait peut-être se faire plus utile, s'émanciper de cette peur palpable pour faire quelque chose de mieux que détourner le regard. Mais tous les gens qu'elle sauverait ne seraient pas pour ramener ceux qui étaient condamnés ici, cet enfant, mort. De tout ceux-ci, le jugement de Timothy avait été celui qu'elle aurait voulu le plus fuir, celui auquel elle ne voulait pas faire face : si souvent il lui avait dit de rester, que c'était brave de tenir bon, de se battre, que s'il la voyait se détourner à présent de tout ça, il... Que pouvait-il bien penser d'elle à présent ? Un instant, cette réalité passa dans les yeux de la bibliothécaire, alors qu'elle observait longuement les traits de son vis-à-vis ; mais le regard qu'il appuya en direction de l'horloge la ramena à la réalité. Elle devait partir, peut-être que l'horreur qui se profilait à l'horizon pour Poudlard participerait à alimenter en Timothy une haine pour elle, pour la lâcheté dont elle faisait preuve à présent. Ou peut-être puiserait-elle en elle assez de courage pour revenir, un jour, revenir avec l'assurance de pouvoir inverser la tendance et chasser l'ombre qui planait sur le château. Elle reviendrait, elle le promettait - elle le voulait, de toute manière. Ainsi aux paroles du sorcier, Juliet se sentit doucement rougir, alors qu'un sourire gêné glissait sur ses lèvres : il était encore si près qu'il remarqua sans doute son trouble, avant qu'elle ne baisse brusquement les yeux. Mais ce fut à son tour de prendre son courage à deux mains, comme il l'avait fait dans la frénésie de l'instant, la force de l'inquiétude ; la palpable tristesse de ce qui était des au revoir, des adieux, peut-être bien. Doucement, elle se hissa sur la pointe de ses pieds, remarquant de si près la différence de taille entre eux deux ; une de ses mains, glissant sur le bras, puis l'épaule du professeur, elle vint poser la sensible caresse de ses lèvres contre celles de Timothy, encore une fois - pour la dernière fois, qui sait.
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| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Dim 2 Juin - 18:29 | |
| Le moment fatidique était arrivé, celui des au revoir. L'heure du départ pour Juliet sonnait indubitablement, rythmé au son des cliquetis de l'horloge. Il fallait qu'elle s'en aille, pour combien de temps, aucun de nous ne le savait encore. Allions-nous nous revoir ? C'est en tout cas la douce promesse que nous nous étions fait. Cela semblait si crédule, si puéril, si aveugle... L'espoir fait vivre comme le proverbe veut bien le dire. Je trouverais un moyen – lequel ? – peu importait pour l'instant. Je l'avais gardé trop longtemps près de moi pour tenter de me rassurer. Maintenant, je devais passer la main à des personnes qui avait voué leur vie à notre cause. Peut-être étais-je lâche de ne pas m'engager moi aussi ? Le temps des doutes était révolu et dans un dernier soupir mélancolique, je demandais à Juliet un baiser d'adieux. A nouveau je me disais que je ne faisais qu'empirer les choses à lui demander un tel geste, mais peut-être n'aurais-je pas d'autre d'occasion d'y goûter à nouveau avant un long moment. Doucement, Juliet se hissa sur la pointe des pieds afin d'attendre mon visage, mais même perchée sur ses élégants talons, elle restait toujours plus petite que moi. Elle prit appuie sur mon bras, puis sur mon épaule avant de finalement arriver à poser ses lèvres sur les miennes. Fermant les yeux, je gravais en ma mémoire la sensation que me procurait la soie de sa peau contre la mienne. Mon cœur battait soudain beaucoup trop vite pour que je n'arrive à le contrôler. Le son qu'il produisait à l'intérieur de ma cage thoracique avait au moins le mérite de couvrir le tic tac de l'horloge qui résonnait dans mes tympans. Voulant profiter des quelques instants qui me restait avec elle, je prolongeais le baiser en reprenant contact avec les lèvres de Juliet lorsque celle-ci respira. Sans m'en rendre compte, l'une de mes mains s'était glissée autour de sa taille, sans doute pour l'aider à tenir en équilibre. Finalement, la douce sensation qui avait envahi mon corps s'évapora. Juliet quitta mes lèvres et l'effet électrisant de l'endorphine – la molécule du bonheur – s'évanouit. Ça y est, il fallait partir. Je rouvrais les paupières pour poser un regard bienheureux sur la jeune sorcière. Elle allait me manquer. « Fais bien attention » lui répétais-je timidement, comme si je ne lui avais pas aussez dit. En un gonflement de torse, je retrouvais une contenance de circonstance et relâchais l'étreinte autour de la taille de Juliet. J'avais assez laissé mes émotions me contrôler pour la soirée. Dans un dernier geste, j'attrapais les mains de Juliet pour les caresser puis les embrasser. « A bientôt avec de nouveaux livres » lui dis-je en souriant – presque en riant. Mes doigts lâchèrent les siens, puis je me reculais doucement en direction de la porte de ses appartements. L'instant ressemblait à l'une de ses larmoyantes scènes de train, où l'un s'éloignait indubitablement, sans pouvoir faire marche arrière. C'était dur, mais il fallait que je le fasse, au moins pour Juliet. J'ouvrais la porte timidement, avant de me glisser derrière, le visage dépassant. « Tu es une véritable Gryffondor » lui dis-je avec fierté en lui faisant un clin d'oeil. C'était en quelques sortes une excuse pour les mots que j'avais proféré envers elle en arrivant. Je lui adressais un dernier sourire, puis disparaissais derrière la porte close. |
| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) Lun 10 Juin - 21:02 | |
| Il y avait des choses à Poudlard qu’elle n’avait pas pris le temps de pleinement apprécier ; Juliet s’en rendait compte aujourd’hui, alors que la précipitation continuait de vibrer au fond de ses entrailles, la rappelant amèrement à l’ordre à chaque fois qu’un doute glissait dans son esprit. Bientôt, le château allait devenir un lieu interdit pour elle, cet endroit qui était sa maison, mais vers lequel elle ne pourrait plus revenir : tout comme elle avait laissé sa famille de sang derrière elle, elle laissait à présent son foyer de cœur, abandonné aux mains des Mangemorts. Elle ne pouvait rien faire de toute manière, ici, fuir était à la fois une façon de se sauver et une façon de prendre sa vie en main – un jour, elle reviendrait, accompagnée par une armée de sorciers prêts à reprendre Poudlard à ceux qui l’avaient tant défigurée. Ou seule, pour s’asseoir à nouveau à sa place de bibliothécaire, lorsque la guerre serait finie : mais dans la vie qu’il lui restait, elle ne comptait pas rester si loin de l’école de magie bien longtemps. Loin de lui, non plus. Les visites de Timothy s’étaient peu à peu apparenté à un délicat rituel qui rythmait sa survie à Poudlard, qui la faisait sourire au milieu de cette guerre : ils s’étaient déjà remarqués, avant que tout n’éclate en petits morceaux, mais à présent, plus que les murs de ces petits appartements, plus que l’empreinte de Dumbledore, plus que les élèves eux-mêmes, ce serait lui qui lui manquerait au point d’en avoir mal. Déjà, un pincement au cœur rendait chaque parcelle de son corps réactive plus que de coutume, alors qu’un frisson délicat glissait le long de son échine, comme une plume flirtant avec la surface d’une eau calme. Tout avait toujours été d’un calme palpable à Poudlard, mais maintenant, c’était la brusque et véritable vie, là-dehors, qui ouvrait grand sa bouche sur elle. Il fallait qu’elle parte, qu’elle fuie, parce que quelqu’un avait décidé que son sang était sale, qu’être née de parents moldus était un crime – des raisons qui lui échappaient totalement, en somme. Mais les bras de Poudlard, les bras de Timothy étaient chauds, réconfortants, elle aurait voulu pouvoir croire s’y réfugier encore, quelques heures ou pour le reste de leur vie. Mais elle dut se faire bataille pour n’esquisser aucun geste vers lui, alors qu’il s’écartait, creusant son cœur d’un vide plus vaste encore que celui qu’elle ressentait depuis qu’elle avait perdu tout contact avec sa famille : Timothy l’avait peu à peu refermé, pansant les plaies de sa solitude – plus personne ne ferait ça pour elle à présent. Doucement, elle força un sourire sur ses lèvres, tandis que les mots qu’elle aurait dû – qu’elle aurait voulu prononcer - à l’égard du sorcier restaient coincés dans sa gorge. Ils auraient d’autres occasions… et la réalité n’avait de cesse de lui rappeler qu’elle ne pouvait pas, qu’elle n’avait pas le droit de le retenir plus longtemps. Il avait déjà disparu, de toute manière, berçant le cœur de la bibliothèque d’une douce nostalgie dans ses dernières paroles ; et elle s’était déjà détournée de la porte, l’entendant simplement se refermer sur sa solitude.
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| | | | Sujet: Re: [terminé] (2.1) I want you to stay (w/juliet) | |
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