(2.2) Hide yourself and don't die (Tracey & Hanna) (terminé)

Il pouvait paraitre étrange qu’Hanna soit dans un camp de réfugiés, non comme une réfugiée mais en faisant partie de l’ordre du phénix. Plusieurs choses feraient d’Hanna la fugitive idéale: sa famille n’était constituée que de cracmol, elle fait partie de l’ordre du phénix, bien que les mangemorts l’ignorent et son petit ami est un ex-mangemort en fuite. Mais Hanna, elle, n’était pas une fugitive. Elle travaillait à St-Mangouste sans avoir le besoin de se cacher, pour l‘instant. Elle se rendait régulièrement dans les camps de réfugiés. Elle aidait les personnes en fuite à se cacher et elle guérissait ceux qui avaient subi des blessures plus ou moins graves des mangemorts et ne pouvaient pas aller à l’hôpital St-Mangouste pour éviter de se faire repérer par les partisans de Voldemort.

Hanna guérissait une blessure qu’un jeune sorcier, qui n’avait surement pas pu effectuer sa scolarité à Poudlard, avait à la jambe. Hanna n’était plus dégouté par les blessures. Elle avait vu des gamins se vidaient de leur sang ou ressentir la folie du Doloris. Tout ce qu’elle pouvait se dire en voyant un blessé, c’est que l’on pouvait s’espérer heureux qu’il ne soit pas mort. Elle n’était pas sans cœur, mais c’était une habitude. « Voilà. Le bandage n’est pas serré trop fort?, l’enfant fit signe de tête que non, Bien. Tu devrais rester ici pour la nuit. Ca devrait te faire moins mal demain. » Hanna resterait peut-être ce soir-là. Mais elle repartirai le lendemain matin pour St-Mangouste. Elle devait à tout pris éviter d’éveiller les soupçons que les mangemorts n’avaient pour l’instant pas. Pas sûr que ça dure très longtemps. Il n’y avait qu’à espérer. Hanna sentit une personne arriver derrière elle.

Ce jour là, j'avais été envoyée dans un camp de réfugiés en Angleterre. J'étais habituellement établie à Craik, en Ecosse, mais parfois, il arrivait que dans un camp ou l'autre on avait besoin de bras. L'Ordre envoyait alors des effectifs dans les camps qui en avaient besoin, et le transfert, si on pouvait appeler les choses ainsi, se déroulait sous haute sécurité – il ne fallait risquer la vie de personne, et encore moins se faire repérer par l'ennemi pour éviter d'éveiller les soupçons. Voilà comment j'en suis venue à arpenter ce camp, à vérifier que tout allait bien. Je n'avais en rien l'étoffe d'une inspectrice, mais c'était un des nombreux petits boulots qu'on me confiait de temps en temps. Aussi, depuis mon arrivée à Craik, j'avais eu l'occasion de soigner des blessures mineures, de braquer Ste-Mangouste pour ravitailler les camps en médicaments, d'entrer dans certaines maisons par effraction, et autres petites compétences que l'on n'obtenait certainement pas en étudiant à Poudlard. Truander un peu ne me posait aucun souci moral, après tout c'était la guerre et comme en tant que fuyards, on vivait déjà dans l'illégalité, on ne pouvait pas tout faire dans les règles de l'art. Je commençais à m'accoutumer à cette existence clandestine. Je vivais juste mal le fait d'avoir des Mangemorts aux trousses, j'étais définitivement trop jeune pour mourir. Seulement, ici comme à Craik, je me sentais en sécurité. Alors j'avais l'esprit un peu plus tranquille, même si sortir du camp représentait un danger de tous les instants. Je vis alors une jeune femme, qui était en train de soigner un enfant. Je fronçai alors les sourcils. Il était vrai que je n'avais pas l'habitude de voir des enfants dans les camps. Souvent, on avait affaire à des jeunes adultes, échappés de Poudlard tout comme moi, ou encore des autres adultes, membres de l'Ordre ou simples fuyards. Je m'approchai alors de la demoiselle – une blonde, à première vue, et je l'interpellai. « Hé ! » C'était certes impoli de l'apostropher de la sorte, mais je ne savais pas comment elle s'appelait alors je ne voyais pas d'autres façons d'attirer son attention. « Que fait cet enfant ici ? » Je jetai un regard plus ou moins neutre au petit garçon, mon visage ne laissant transparaître aucune émotion particulière – je n'avais pas vraiment de feeling avec les plus jeunes. « Où sont ses parents ? » Mon cœur se serra légèrement lorsque la question franchit mes lèvres. J'avais comme un horrible pressentiment. J'espérais vraiment qu'ils étaient encore en vie, qu'ils étaient là, quelque part, et qu'ils allaient bientôt venir chercher leur fils. La guerre ne pouvait pas avoir fait un autre orphelin. « Excusez moi, j'aurais pas dû poser la question, j'ai été un peu rude. » J'inspirai profondément pour reprendre le contrôle de mes nerfs et garder une certaine consistance. « Vous avez besoin d'aide ? » Je me tordais les mains, assez machinalement, tentant tant bien que mal de dissimuler mon embarras – j'étais parfois douée pour mettre les pieds dans le plat.

L’enfant s’était endormi. Hanna caressa inconsciemment sa tête d’un air maternel. Il n’avait pas encore demandé ce qui s’était passé, surement préoccupé par le douleur de jambe ou peut-être que quelqu’un lui avait dit que tout allait bien, et qu’il n’avait pas eu la force d’en savoir plus. Hanna en était soulagé. Elle n’avait jamais appris à annoncer les mauvaises nouvelles - sans en être atteinte - qui devenaient de plus en plus fréquentes. L’enfant avait beau être endormi, Hanna savait très bien qu’à son réveil, il voudrait voit son papa et sa maman. Ses parents…Deux sorciers qui sont né-moldu et ont été les victimes des mangemorts. « Hé ! » Hanna se retourna, assez surprise qu’on s’adresse à elle ainsi. La personne ne connaissait sans doute pas son nom mais il devait avoir des manières plus polie pour interpeller une personne. C’était une jeune fille brune. Peut-être devrait-elle être à Poudlard mais n’a-t-elle pu à cause de son sang? Hanna continuait de caresser la tête du petit garçon, tout en regardant la jeune sorcière, comme si cela pouvait effacer le malheur qui venait de s’abattre sauvagement sur lui. « Que fait cet enfant ici ? » Hanna ignorait si ça pouvait se voir, mais elle était assez choquée de la question. Il lui semblait assez logique que si l’enfant était ici, c’est qu’il y avait eu une attaque de mangemorts. « Il a été blessé » répondit-elle simplement, ce qui n’était pas faux en soit, mai s’il était juste blessé, Hanna l’aurait amené à St-Mangouste. Mais y amener un enfant attaqué par un groupe de mangermorts seraient tous sauf une bonne idée, ni pour elle, ni pour l’enfant. D’ailleurs, St-Mangouste devenait de moins en moins sûr. Les vols arrivaient plus ou moins régulièrement, ce qui affolaient certains patients qui n’avaient pas à souffrir médicalement de la guerre. « Où sont ses parents ? » Hanna n’était pas du genre à agresser ou à mal voir les gens, mais elle commençait à de moins en moins apprécier cette sorcière. Il fallait bien avouer qu’elle manquait de tact. Hanna avait espéré que le petit garçon ne lui poserait pas la terrible question, ce qu’il avait fait même si elle savait pertinemment qu’en se réveillant, il voudrait voir ses parents. Mais si Hanna avait eu cet espoir, ce n’était pas pour qu’une autre personne la lui pose. Elle se résigna tout de même à lui dire, cela lui ferait un entrainement pour la réveil du garçon. « Son père est, elle vérifia que le petit garçon dormait bel et bien, et il dormait, mort. Sa mère a essayé de transplaner près de ce camp, elle savait que j‘y était. » Hanna sentit sa gorge se serrrt, elle avait déjà guérie la mère, peu de temps après le retour de Voldemort.. Elle montra un lit occupée par une femme qui semblait proche de la mort « Elle est là-bas. Elle était en sale état quand elle est arrivée. Je ne crois pas qu’elle se réveillera….Des né-moldu… » Hanna s’arrêta là. Elle ne comprendrait jamais le plaisir que les mangemorts prenaient à faire de tels choses. Elle ne pouvait pas le comprendre. Elle trouvait ça juste horrible. « Excusez moi, j'aurais pas dû poser la question, j'ai été un peu rude. » Ca, oui, elle l’a été, rude. Mais Hanna ne lui en tiendrait pas tellement rigueur. Peut-être même que dans les prochains mois, elle aurait oublié l’existence de cette fille et de cette conversation. Il y avait tant de blessés que toutes les horreurs finissaient par devenir quotidienne et habituelles. « Vous avez besoin d'aide ? » Hanna n’avait pas besoin d’aide. Et même si c’était le cas, elle répondrait que non. Elle ne voulait pas de l’aide de quelqu’un qui lui avait fait raconté l’histoire de deux parents assassinés par des mangemorts et d’un enfant qui deviendrait probablement un orphelin. « Non, c’est bon. Il faut juste le laisser dormir. » Elle continuait de caresser la tête du petit garçon, en espérant que sa mère se réveillerait pour le faire.

La guerre tuait peu à peu tout ce qu'il y avait d'humain en moi. La peur, la rage, le besoin de vengeance prenaient le pas sur l'espoir. Pourtant, ce n'était pas un rempart suffisant contre l'angoisse qui m'oppressait en ce moment précis. Je me sentais mal, réellement mal. Les mêmes images revenaient me hanter, celles du jour où j'avais découvert le corps sans vie de mes parents, dans le salon de ma maison. Cette même maison que j'avais dû abandonner, et qui était si loin d'ici. Je ressentais le besoin de fuir, de me cacher quelque part le temps que je me calme. Des fois, ça me reprenait. Il m'arrivait parfois de faire des crises d'angoisse, d'être transie par une peur irrationnelle qui me faisait paniquer. Il paraissait que ça arrivait lorsqu'on avait subi un traumatisme émotionnel. Moi, je voulais simplement que ça cesse. « Il a été blessé » J'acquiesçais en silence, attendant la suite de ses explications. Suite qui ne tarda pas à venir, par ailleurs. « Son père est mort. Sa mère a essayé de transplaner près de ce camp, elle savait que j‘y était. » Mon horrible pressentiment ne faisait que se confirmer. Encore un orphelin de guerre. Un mort de plus à cause de ces putain de Mangemorts. Il fallait que cela cesse. Trop de morts, trop de sang avait été versé, pourquoi au juste, je n'en savais trop rien. « Elle est là-bas. Elle était en sale état quand elle est arrivée. Je ne crois pas qu’elle se réveillera….Des né-moldu… » Mon regard se tourna instinctivement vers le lit qu'elle désignait. « J'ai vu. » marmonnai-je sombrement, d'un ton bourru. « J'étais là quand ils l'ont amenée. » J'avais laissé les médicomages s'activer autour de la victime, lui prodiguant alors les premiers soins. Je m'étais éloignée, j'étais venue par ici. Mon regard se posa alors sur le petit garçon qui dormait entre ses bras. « Non, c’est bon. Il faut juste le laisser dormir. » Je finis par soupirer, lourdement. Quelque part, je lui en voulais, à cette fille. C'était ridicule, je ne la connaissais même pas, et pourtant, je ressentais beaucoup de colère, de rancoeur, sans doute parce que ça m'agaçait de la voir ménager la chèvre et le chou de la sorte. « Et vous comptez lui annoncer la nouvelle quand ? » demandai-je, plutôt froidement, dardant mes prunelles furibondes sur son visage pâle. « Vous ne pourrez pas garder le secret indéfiniment, vous savez. Tôt ou tard, il voudra les voir. Il les réclamera. Que comptez-vous faire, à ce moment là ? » Force était de constater que c'était un sujet encore très sensible, en tout cas, en ce qui me concernait. La colère était la seule façon que j'avais pour extérioriser toute cette angoisse qui me tenaillait et me tordait les tripes.

La mort. Elle était ce qu’il y avait de plus effrayant. Elle était représentée sur la majorité des épouvantard, que ce soit sa propre mort ou celle d’un proche. Autrefois, la mort était juste une chose qui faisait assez peur et qui arriverait assez tard, au bon moment. Mais aujourd’hui, la mort faisait trembler tous les sorciers, on ignorait quand est-ce qu’elle pouvait arriver, le lendemain ou dans dix ans. Elle nous hantait à tout instant. Hanna la sentait souvent tout près d’elle, comme si elle lui courrait sans cesse après et qu’elle n’arrivait pas à la rattraper. Et encore, elle courrait après beaucoup de personnes mais sa course contre Hanna n’était pas tellement rapide. Pourtant, quand Hanna entrait dans des camps de réfugiés, elle sentait la mort partout autour d’elle. Elle sentait que la mort avait réussi à rattraper certains sorciers. Et qu’elle ne pourrait rien y faire. Guérisseuse ou pas, elle resterait toujours impuissante contre la mort. Et ce sentiment d’impuissance lui serait à jamais désagréable. « Et vous comptez lui annoncer la nouvelle quand ? » Hanna n’eut aucun mal à sentir une sorte de colère bouillonner au fond de son interlocutrice, dont elle ignorait toujours l’identité, et elle n’était pas certaine de vouloir la connaitre. Elle ne connaissait sans doute pas bien cette jeune fille, mais cette rencontre ne lui plaisait guerre, il n’en ressortait que du négatif. Hanna la trouvait très agressive, et elle évitait au maximum les personnes qui pouvaient se montrer agressive. Elle avait suffisamment de problèmes et de nuit blanche, sans avoir besoin d’être jugée par une inconnue de quelqu’un qui s’amuse à cacher des choses aussi importantes que la mort. « Vous ne pourrez pas garder le secret indéfiniment, vous savez. Tôt ou tard, il voudra les voir. Il les réclamera. Que comptez-vous faire, à ce moment là ? » Hanna n’avait jamais été une fille plein de courage. Peut-être même avait-elle un petit côté lâche? Mais elle n’acceptait que cette inconnue la juge de la sorte. « Quand il se réveillera, je lui dirai la vérité. » Hanna était venue en âme charitable et elle commençait à se demander si cette jeune fille n’allait pas lui casser le nez. Elle se sentait mal, définitivement mal. Elle avait la chance de ne pas avoir des proches tués par des mangemorts, et cette conversation lui donnait l’impression que le moment où elle retrouverait le corps de ses frères se rapprochait à grand pas. « Il était proche de la mort, quand il est arrivé. Je ne savais pas s’il survivrai ou non, d’accord?, elle essayait de faire baisser les tentions, Je ne pensais pas que je pourrais le sauver, vous comprenez? » Un hibou volera droit vers Hanna. Une lettre tomba sur les genoux de celle-ci. Elle l’ouvrit. « Sa tante devrait arriver dans une heure ou deux. Il sera avec elle, après. »

Ma rancoeur était là, elle était palpable, juste sous ma peau, et elle menaçait d'éclater à tous les instants. Mon ressentiment n'épargnait en rien l'inconnue qui était devant moi, au contraire, la blonde ne faisait que l'attiser. La perte d'un proche était en soi difficile à encaisser, et emballer le tout dans un joli papier cadeau pour que la pilule soit moins amère n'arrangeait rien, au contraire, faire trop de chichis ne faisait qu'empirer les choses. Il était vrai que je n'avais aucun tact, que j'étais plutôt directe, peut-être même brutale, mais qu'y pouvais-je dans le fond, c'était dans mon caractère, je n'y pouvais rien. Je préférais appeler un chat un chat, même si c'était désagréable. « Quand il se réveillera, je lui dirai la vérité. » Je dardai sur la malheureuse une oeillade suspicieuse. Soit. Je ne trouvais rien à redire, en tout cas pour le moment. « Il était proche de la mort, quand il est arrivé. Je ne savais pas s’il survivrai ou non, d’accord? Je ne pensais pas que je pourrais le sauver, vous comprenez? » Je me crispai davantage. Voilà que ça me reprenait. L'air avait du mal à s'engouffrer dans mes poumons, l'angoisse m'obstruait la gorge. La tête me tournait même un peu. Je me sentais si mal. Ce qu'elle venait de me dire ne m'apaisait pas, pas du tout même. Tout ce que je comprenais, c'est que quelque part, ça l'aurait arrangée qu'il passe l'arme à gauche, comme ça elle n'aurait pas eu à lui dire l'odieuse vérité. Je m'assis alors sur le brancard voisin, mes jambes étant incapables de me porter plus longtemps. Il fallait que je me reprenne, que je ne laisse pas mes émotions me submerger. « Sa tante devrait arriver dans une heure ou deux. Il sera avec elle, après. » Je me forçais à respirer correctement. D'habitude, une simple cigarette suffisait à me calmer, mais là, je n'en avais pas sous la main. Je fermai alors les yeux. « Au moins, il a encore une famille. » Je pensais à eux. À mon oncle, à ma tante qui eux aussi avaient disparu. Lui, un sorcier, elle, un moldu. Comme mes parents. « Vous travaillez à Sainte-Mangouste, n'est-ce pas? » demandai-je brusquement, en regardant la blonde droit dans les yeux. « J'ai besoin que vous me renseignez. » Je ne savais pas si elle savait quoi que ce soit sur eux, mais qu'importait. « Est-ce que vous avez admis un couple récemment ? Enfin, je veux dire...Tomas. Et...Kate. Rosenbach, ça vous dit quelque chose ? » les chances pour qu'ils soient allés à Ste Mangouste étaient minces, mais je devais savoir. « Ils ont disparu début janvier. Presque au même moment que...enfin, que mes parents ont été tués. Je sais que leur fils est en vie, il se cache pour le moment. Mais...Nous n'avons plus de nouvelles d'eux. Ni de l'un, ni de l'autre. » Tomas et Kate étaient tout ce qui restaient de ma famille. Comme Wolfgang, j'étais dans l'attente d'une bonne nouvelle les concernant, même si les chances de les retrouver vivants s'amenuisaient de jour en jour. « Je suis désolée de vous importuner avec toutes mes questions, mais vous entendre parler de ses parents à lui...des nés moldus...ça m'a fait penser à eux, enfin...mon oncle est un sorcier et ma tante est une moldue...tout comme mon père et ma mère. » Voilà que je me ridiculisais toute seule, elle ne devait pas en avoir grand-chose à faire de mes histoire. « Enfin, je ne vais pas vous embêter plus longtemps. » ajoutai-je en me levant, priant pour que mes jambes tiennent le coup. « Mais je pensais que comme vous devez sans doute faire partie de l'Ordre, comme beaucoup de personnes ici, vous étiez peut-être au courant de quelque chose. » Fuir à toutes jambes, voilà que ça me reprenait à présent. Je voulais partir. Fuir, loin de tout, loin de toute cette merde.

Hanna n'avait perdu aucun membre de sa famille, les mangemorts n'avaient tué encore personne qui lui était véritablement cher. Mais elle se doutait bien que ce n'était qu'une question de temps. Hanna avait peur à tout instant, qu'un jour, elle retrouve sa famille et son petit ami morts. « Au moins, il a encore une famille. » Hanna espérait que les choses s'amélioreraient pour l'enfant. Mais elle en doutait sérieusement. Sa tante était elle-aussi une née-moldue. Elle s'occupera de lui comme elle pourra, mais ils seront obligé de fuir les mangemorts qu'ils auront à leur trousse. « Vous travaillez à Sainte-Mangouste, n'est-ce pas? » Cette question-là n'était jamais une bonne question. « Oui. » répondit-elle simplement. « J'ai besoin que vous me renseignez. » Hanna se doutait bien que la brunette n'allait pas lui demander comment elle avait guéri le petit garçon, mais plutôt quelque chose sur un éventuel malade de St-Mangouste. « Est-ce que vous avez admis un couple récemment ? Enfin, je veux dire...Tomas. Et...Kate. Rosenbach, ça vous dit quelque chose ? » Thomas et Katie Rosenback? Qui étaient-ils? Qui étaient-ils pour la jeune sorcière? Ses parents? Elle espérait que non. Hanna était certaine que si elle avait entendu rien qu'ne fois le nom de Rosenbach, elle s'en serait souvenu. Mais ça ne lui disait rien, absolument rien. « Ils ont disparu début janvier. Presque au même moment que...enfin, que mes parents ont été tués. Je sais que leur fils est en vie, il se cache pour le moment. Mais...Nous n'avons plus de nouvelles d'eux. Ni de l'un, ni de l'autre. » Ses parents sont morts. Hanna ne la regarda pas avec pitié, ce n'est surement pas ce qu'elle voulait. Mais ça lui rappelait que les siens étaient toujours en vie, et même pas traqués. « Je ne crois pas m'être occupé de Rosenbach mais il faudrait quand même que je vérifie. » Hanna n'était que guérisseuse, un médicomage pourrait sans doute mieux répondre à la question de la jeune fille. Mais s’il s’agissait de né-moldu, ils n’étaient surement jamais venus à St-Mangouste. Les mangemorts faisaient de temps en temps le tour de l’hôpital pour vérifier que les guérisseurs et médicomage n’étaient pas trop charitable, envers ceux qui - selon les mangemorts - ne le méritent pas. Les né-moldus ou traites à leur sang - comme on les appelle - venaient à St-Mangouste, au début, mais plus maintenant. Les mangemorts avaient tués des né-moldu dans l’hôpital. « Si ce sont des né-moldu, ils ne sont peut-être pas venu à St-Mangouste. Les mangemorts surveillent. ». Les traqués évitaient de se présenter à St-Mangouste, désormais. « Je suis désolée de vous importuner avec toutes mes questions, mais vous entendre parler de ses parents à lui...des nés moldus...ça m'a fait penser à eux, enfin...mon oncle est un sorcier et ma tante est une moldue...tout comme mon père et ma mère. » Elle ignorait si elle avait quelqu’un. Chose qui pouvait être presque pire que savoir qu’on est seul. Hanna lança un regard au petit garçon. « Désolé pour vos parents. Hum…pour les siens aussi, elle semblait plonger dans ses pensées, à se parler à elle-même, comme si elle était seule, il faudrait que je demande à un medicomahe pour votre tante et votre oncle, ils connaissent quasiment tous les patients. Moi, que ceux dont je m’occupe, comme les autres guérisseurs, d’ailleurs. Mais il vont peut-être bien, ouais, peut-être. » Hanna pensait à ses parents, à ce qui lui arriverait si ce qui était arrivé aux parents de l’inconnue arrivait aux siens. Elle ne pourrait pas vivre avec ça, elle ne pourrait pas le supporter. Elle a besoin d’eux, elle a besoin de sa famille cracmolle. « Mais je pensais que comme vous devez sans doute faire partie de l'Ordre, comme beaucoup de personnes ici, vous étiez peut-être au courant de quelque chose. » Hanna releva la tête, comme si le mot Ordre l’avait fait sortie de ses pensées. Oui, elle faisait pas partie de l’ordre. Mais elle n‘était pas une des plus impliquée dans la cause, elle en avait bien conscience. « Oui, je suis de l’ordre mais je passe juste de camp-en-camp pour soigner ceux qui sont blessés, c’est tout ce que je peux faire pour aider. » Hanna eut une sorte d‘idée sur la condition des Rosenbach. Elle venait de penser à quelque chose, quelque chose qui signifiait qu’il y avait la possibilité qu’elle est déjà croisé monsieur et madame Rosenbach. « Je ne me suis sans doute pas occupé de votre tante et de votre oncle à St-Mangouste. Mais il est possible que je les ai croisé dans un camp de réfugiés où j‘ai pu les guérir. » Hanna ne s’état jamais intéressé au nom de ceux qu’elle guérissait dans les camp.

Spoiler:

Comme beaucoup, je cherchais des réponses. Des réponses qui tenaient principalement à pourquoi. En ce moment, c'était où ? J'avais croisé mon cousin il y a peu. Je ne le portais pas/plus dans mon cœur, mais j'avais été rassurée de voir qu'il allait relativement bien. S'agissant de ses parents, le mystère restait entier. Je ne connaissais pas cette fille, et partant de là, je ne savais pas si je devais lui faire confiance, mais elle faisait partie de l'Ordre et elle était une des personnes les plus à-mêmes de m'aider. Elle ne détenait peut-être pas la vérité absolue, mais aucune piste n'était à négliger. . « Je ne crois pas m'être occupé de Rosenbach mais il faudrait quand même que je vérifie. » Mes espoirs s'envolèrent instantanément. Elle devait certes vérifier, mais je ne me faisais pas d'illusions. Les retrouver maintenant serait trop beau pour être vrais. Pour que même leur fils ne puisse pas les retrouver, ils devaient être cachés, bien cachés. Si ça se trouvait, ils avaient même quitté le pays pour une contrée moins dangereuse pour eux. Sans indice, on ne pouvait pas faire grand-chose, et en l'espace d'un instant, je leur en voulus de m'avoir abandonnée dans cette galère, de nous avoir abandonnés. « Si ce sont des né-moldu, ils ne sont peut-être pas venu à St-Mangouste. Les mangemorts surveillent. » Elle n'avait pas tort. Tomas n'était-il pas fiché comme un traître pour avoir épousé une moldue ? « Vous avez sans doute raison. » concédai-je, ayant bien du mal à masquer ma déception. Après tout, je les savais assez intelligents pour ne pas se jeter dans la gueule du loup, et je savais ma tante suffisamment aventurière pour se laisser tenter par des contrées plus exotiques. « Désolé pour vos parents. Hum…pour les siens aussi, il faudrait que je demande à un medicomage pour votre tante et votre oncle, ils connaissent quasiment tous les patients. Moi, que ceux dont je m’occupe, comme les autres guérisseurs, d’ailleurs. Mais il vont peut-être bien, ouais, peut-être. » Je hochai finalement la tête. C'était ce qu'il fallait se dire, de toute façon. Même si plus les jours allaient passer, et plus j'allais me résigner à l'éventualité qu'ils étaient peut-être morts...les disparus ne restaient jamais absents trop longtemps, malheureusement. « Oui, je suis de l’ordre mais je passe juste de camp-en-camp pour soigner ceux qui sont blessés, c’est tout ce que je peux faire pour aider. » Nous étions à peu près dans la même situation, moi aussi j'étais parachutée de camp en camp, selon qu'on avait besoin de bras ou pas. Je ne connaissais même pas les gens qui s'occupaient de ce camp. Comment je pouvais m'attendre à ce qu'elle sache pour eux ? C'était absurde. « Je ne me suis sans doute pas occupé de votre tante et de votre oncle à St-Mangouste. Mais il est possible que je les ai croisé dans un camp de réfugiés où j‘ai pu les guérir. » C'était bien le style de Tomas d'exiger d'aller à Ste-Mangouste, tiens. Même si je voyais mal comment sa femme moldue aurait pu être soignée en ces lieux...ils avaient des sortilèges repousse-moldus, non ? Je me mordillai la lèvre inférieure, légèrement embêtée. « Il a dû aller à Ste-Mangouste seul, l'hôpital n'est pas accessible aux moldus. » Je n'aimais pas ce que cela pouvait signifier. Je ne voulais pas imaginer qu'ils aient pu être séparés pour une raison ou une autre. Mais mon esprit, lui, avait noté un tout autre détail. « Dans un camp de réfugiés, vous dites ? Vous savez lequel ? » Même si je savais pertinemment qu'ils n'y étaient probablement plus à l'heure qu'il est, ça me rassurait de voir que quelqu'un les avait vus en vie. « Les connaissant, ils n'ont pas dû rester. Mais vous avez raison, je vais commencer par poser la question là bas. » C'était un bon début. Au moins, je ne cherchais pas dans le vide, c'était déjà ça. Il allait inévitablement se poser un problème de conscience, à savoir si je devais ou non partager ces informations avec mon cousin, mais la question ne se posait pas pour le moment, faute d'avoir des réponses.

Rosenbach. Rosenbach. Plus Hanna et cette inconnue discutaient d’eux, et plus Hanna avait la sensation de les connaitre. Pas forcement de les connaitrepersonnellement, mais de les avoir rencontré. Rosenbach. Qui êtes-vous? Rosenbach. Où les a-elle-rencontré? Tout commençait à lui revenir. « Vous avez sans doute raison. » Sa déception était bien triste mais Hanna avait bel et bien raison. Des né-moldu ou traite à leur sang ne venaient pas à St-Mangouste. Soit parce que les mangemorts rodaient, soit par que les guérisseurs et les médicomage avertissaient les mangemorts quand une personne fichée osait se présenter, juste histoire de rester en vie, si les mangemorts apprenaient qu’un guérisseur ou qu’un médicomage avaient soigné un sorcier recherché, il aurait de graves ennuis avec de charmants mangemorts qui n‘étaient pas connus pour avoir des méthode pacifiste. « Il a dû aller à Ste-Mangouste seul, l'hôpital n'est pas accessible aux moldus. » C’était possible, mais assez horrible à imaginer. Où serait allé sa femme? Nulle part, elle aurait continué à courir mais seule. L’idée qu’il ait du l’abandonner était plus que malheureuse. « Dans un camp de réfugiés, vous dites ? Vous savez lequel ? » Rosenbach! ROSENBACH! Mais quelle idiote! Quelle idiote! Comment elle a pu oublier qui était les Rosenbach! Elle les avait vu, il y avait à peine quelque jours. Et non loin du camp où elle se trouvait en ce moment même. Enfin, dans le même pays. Evidemment, ce ne sont pas les Rosenbach qui l’avaient marqué. Ils n’étaient qu’un couple de réfugiés comme un autre quand elle les avait rencontré. Elle leur a demandé rapidement leur nom, sans y faire tellement attention. Si elle avait pu presque oublier l’existence des Rosenbach, elle ne pouvait pas oublier ce qui était arrivé - ou plutôt ce qui avait failli arriver - près du camp où ils étaient réfugiés. Hanna avait emmené ses deux frères cacmols, ils avaient insisté pour venir dans un camp de réfugiés, ce qui était assez idiot, et Hanna le leur avait dit mais ils avaient tout de même insisté. Soit, ils étaient venus. Et ils avaientt été tous les trois été attaqué par une horde de mangemorts, les deux frères d’Hanna s’en sont sorti de justesse. Bref. C’est là qu’Hanna avait rencontré un couple, un sorcier et une moldue, et elle les avait emmené dans un camp de réfugiés. Ils n’avaient que des blessures superficielles, voire aucune « Ce n’était pas très loin d’ici. Au fin fond de la forêt de Dean, il y a un tout petit camp-de-réfugié. Vous le reconnaitrez facilement, je crois bien que c’est le plus petit camp qui existe. En tout cas, c’est le plus petit camp que j’ai vu et j’en ai vu un certain nombre. » C’était sans doute le camp où Hanna allait le plus souvent. Il était petit, et bien caché. Aucun mangemort ne l’avait jamais trouvé. Et les mangemorts, qui avaient attaqué Hanna, étaient bien trop loin du camp et ne devaient toujours pas soupçonner son existence. « Les connaissant, ils n'ont pas dû rester. Mais vous avez raison, je vais commencer par poser la question là bas. » De toute façon, la plupart des réfugiés ne restaient pas bien longtemps dans un camp. « C’est ce qu’il faut faire. Vous finirez forcement les retrouver. »

Un combat intérieur commençait à faire rage, alors que la jeune guérisseuse consentait enfin à lâcher quelques informations. Devait-elle parler à Wolfgang de ce qu'elle savait ? Après tout, il était plus concerné qu'elle, Kate et Tomas étaient ses parents. Pourtant, mon propre égoïsme me poussait à faire cavalier seul, et à taire ces précieuses informations. Je ne le sentais pas vraiment concerné par cette histoire, lui qui ne pensait qu'à sauver ses fesses des griffes des Mangemorts. Je ne mis donc pas longtemps pour me décider. Dans cette guerre, c'était chacun pour soi et j'allais continuer à mener ma petite enquête de mon côté. S'il voulait lui aussi ces renseignements, il n'avait qu'à y mettre du sien, je n'avais pas l'intention de lui mâcher le travail. C'était peut-être cruel, mais je détestais avoir l'impression que j'étais la seule à me démener pour mes proches. Et qui plus est, s'il avait voulu qu'on collabore, il n'avait qu'à pas me dire toutes ces horreurs quelques années plus tôt. Oui, j'étais prête à le laisser dans sa merde rien que parce que mon ego en était ressorti froissé, et j'assumais pleinement ce que je faisais. Je ne faisais que le conforter dans son opinion en agissant ainsi, mais l'opinion de personnes comme lui, je n'en avais strictement rien à faire. Ce fut donc sans aucun scrupule que je continuai à cuisiner la guérisseuse afin qu'elle puisse me dire tout ce qu'elle savait. « Ce n’était pas très loin d’ici. Au fin fond de la forêt de Dean, il y a un tout petit camp-de-réfugié. Vous le reconnaitrez facilement, je crois bien que c’est le plus petit camp qui existe. En tout cas, c’est le plus petit camp que j’ai vu et j’en ai vu un certain nombre. » Je connaissais cette forêt, je connaissais ce camp, on m'y avait envoyée il n'y a pas si longtemps que ça. Effectivement, ce n'était pas bien grand, et paraissait-il, on y aurait vu Harry Potter en personne, ce qui voulait dire que ce n'était pas si paumé que ça, au final. « Je connais. » dis-je enfin, frustrée de constater qu'on s'était loupés vraiment de peu. « Je me rendrai là bas à la première occasion. Mais je crains que s'ils sont partis, je doive reprendre mes investigations de zéro, je n'ai aucune idée où ils auraient pu aller ensuite. Des fugitifs n'indiquent pas l'endroit où ils comptent aller, en principe. » ou alors, il fallait être vraiment masochiste, et désirer se faire prendre. En plus, la plupart du temps, on choisissait nos destinations au hasard, on ne pouvait pas vraiment prévoir. En sortant de Poudlard, je n'avais vraiment pas pu prévoir que je me retrouverais un jour à Craik. « C’est ce qu’il faut faire. Vous finirez forcement les retrouver. » Mon regard s'assombrit. Elle les avait peut-être vus il y a peu, bien vivants, mais qui pouvait me dire qu'il ne leur était rien arrivé depuis ? Personne. C'était peut-être pessimiste comme façon de penser, mais nous étions en temps de guerre et il fallait se préparer à toutes les éventualités. « Ouais, si les Mangemorts ne les ont pas trouvés avant. » marmonnai-je sombrement, perdue dans mes pensées. Eux, ou Wolfgang, d'ailleurs. Il avait toujours eu une chance de cocu, il se pouvait fort bien qu'il les trouve sans même les chercher. Enfin. Tout ce qui m'importait, moi, c'était que mes efforts ne restent pas vains. Je voulais retrouver le reste de ma famille, pour moi aussi, mais pour ma mère, la sœur de Kate. Miranda n'aurait voulu pour rien au monde que sa sœur ait autant d'ennuis, elle veillait sur elle même si elles ne s'entendaient plus autant qu'avant.

Hanna ne connaissait pas cette fille. Elle ne lui avait jamais parlé auparavant et ne l’avait même jamais vu. Elle se permettait pourtant de lui donner quelques informations. Certes, pas d’une immense valeur à ses yeux. Mais si la jeune fille avait été une mangemorte à le recherche des Rosenbach, elle lui aurait plutôt rendu service. Mais Hanna avait un pressentiment que cette inconnue cherchaient bel et bien les Rosenbach. Tout ce qu’elle pouvait se permettre de savoir, c’est que ses parents étaient mort et qu’elle était à le recherche de son oncle et de sa tante. Et ces informations, Hanna les tenait de l’inconnue elle-même, qui aurait très bien pu construire un tissu de mensonge. Mais Hanna la croyait, elle croyait toute son histoire, ou plutôt, elle croyait le peu qu’elle savait sur son histoire. « Je connais. » Hanna n’en était pas étonnée. Toute personne qui aidait dans des camps, faisait partie de l’ordre du phénix ou était un réfugié connaissait l’existence de ce camp. Mais les mangemorts ne l’avaient pas encore, eux, trouvé, ce qui était une excellente chose puisqu’ils semblaient être à la recherche de plus de camps possibles. Ce n’était pas aussi facile que ça en avait l’air de retrouver des fugitifs, il suffisait d’être malin pour survivre. « Je me rendrai là bas à la première occasion. Mais je crains que s'ils sont partis, je doive reprendre mes investigations de zéro, je n'ai aucune idée où ils auraient pu aller ensuite. Des fugitifs n'indiquent pas l'endroit où ils comptent aller, en principe. » Non, ils ne le disaient pas, c’est clair. A moins qu’ils aient une confiance absolue en quelqu’un du camp, mais ce n’était qu’une petite possibilité. Les réfugiés ne décidaient pas souvent où ils allaient. Même s’ils s’étaient fixés un objectif, leur trajectoire était bien capable de changer en cours de route. Si l’on voyait qu’il y avait trop de mangemorts sur un chemin, on irait en prendre un autre. « Ouais, si les Mangemorts ne les ont pas trouvés avant. » Ca restait une possibilité. Mais Hanna s’était permise de croire qu’ils étaient en fuite depuis un certain moment. Ils arriveraient surement à se débrouiller pour s’en sortir vivant. « Je ne pense pas, non. Ils avaient l’air de savoir se débrouiller. » Hanna avait beaucoup vu de fugitifs complètement perdu, au bout du gouffre. Mais dans ses souvenirs, ce n’était pas une description qui convenaient à monsieur et madame Rosenbach. « Ils vous cherchent surement aussi. Je crois qu’ils cherchaient aussi quelqu’un… » Dans ces souvenirs - qui restaient très flous -, ils lui avaient parlé d’une fille et d’un garçon. La fille étant surement la jeune fille qu’Hanna avait en face d’elle. Et le garçon était peut-être son frère. Sur le coup, Hanna n’y avait pas fait très attention.

Kate et Tomas était la seule famille qui me restait. De même que Wolfgang, mais lui, il ne comptait plus depuis longtemps. Trop longtemps, peut-être. La famille, c'était quelque chose d'important pour moi, mais la trahison, c'était pire que tout. J'accordais peut-être trop d'importance à la loyauté, à l'honneur. Mais c'était selon moi la base de toute relation. La confiance. Si j'avais raison de faire confiance à cette inconnue ? Rien ne laissait supposer qu'elle en était indigne, en tout cas, elle semblait intègre et elle ne semblait pas foncièrement méchante. Le pire qu'elle puisse me faire, c'était de me communiquer des fausses informations, ou au mieux, des informations inexactes, mais quel intérêt aurait-elle à le faire ? Pensait-elle que j'étais de l'autre côté ? Comment pourrait-elle croire une chose pareille ? Ils avaient tué mes parents, ils s'en étaient pris à ma mère qui n'était qu'une moldue, je ne pouvais décemment pas retourner ma veste. « Je ne pense pas, non. Ils avaient l’air de savoir se débrouiller. » Ils ont l'air, oui, mais qui disait qu'ils s'en sortaient effectivement ? Personne. « Mon père aussi se débrouillait. La preuve, j'ai jamais su que j'étais une sorcière avant de recevoir ma lettre pour Poudlard. Mais son passé a fini par le rattraper, et voilà où il se trouve maintenant. Six pieds sous terre. » grommelai-je avec amertume, de mon sempiternel ton bourru. Nul n'était invincible, aussi malin soit-il. On finissait forcément par commettre une erreur, une erreur fatale. Bien sûr, je priais pour que cela ne soit pas le cas pour mon oncle et ma tante, mais rien que le fait qu'ils soient venus dans un camp de réfugiés me prouvait une chose : s'ils étaient là, c'est que quelque part, ils se sentaient menacés, ils avaient pris conscience qu'ils n'étaient plus en mesure de faire cavalier seul. Le côté aventurière de Kate ne suffirait pas à la sauver, j'en étais persuadée, même si son mari était là. Dans l'hypothèse contraire...je ne préférais même pas y penser.« Ils vous cherchent surement aussi. Je crois qu’ils cherchaient aussi quelqu’un… » Je me tendis imperceptiblement. « Ah oui ? » demandai-je avec une certaine aigreur, sourcil levé. « Je suppose qu'ils recherchaient leur fils. Il est censé être à Poudlard, mais comme beaucoup il a pris la poudre d'escampette. Il a le même âge que moi, mais il ne sait pas se débrouiller seul. » Je haussai les épaules avec fatalité. « Je connais ma tante, elle doit être dans tous ses états. » Peut-être même est-ce pour ça que Tomas et Kate sont partis. Ils ont su que Wolfgang était parti de Poudlard. Ils ont voulu partir à la recherche de leur fils, peut-être même au péril de leur vie. J'espérais de tout mon être que ce n'était que ça, et que leur disparition n'avait aucun lien avec le meurtre de mes parents. Je l'espérais, vraiment.

Hanna ne parlait jamais à ceux qui étaient victimes de la guerre par la perte de divers proches. Ils étaient triste et rependaient leur tristesse à une vitesse révoltante. Hanna ignorait si l‘oncle est la tante de cette jeune fille vivaient encore, elle n’avait aucun moyen de le savoir. Tout ce qu’elle pouvait lui assurer, c’est qu’elle les avait vu, tous les deux, il y avait très peu de temps. Etaient-ils toujours vivants? Hanna n’avait aucun moyen d’assurer qu’il l’étaient toujours ou s’ils avaient été tué. Elle préférait garder espoir, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. « Mon père aussi se débrouillait. La preuve, j'ai jamais su que j'étais une sorcière avant de recevoir ma lettre pour Poudlard. Mais son passé a fini par le rattraper, et voilà où il se trouve maintenant. Six pieds sous terre. » Aucun commentaire à faire. Qu’aurait pu dire Hanna? Qu’il fallait s’accrocher et que tout le monde mourait un jour ou l’autre? Elle ne le lui dirait pas, on l’avait peut-être déjà fait à sa place. Personne n’avait envie d’entendre ça. Hanna savait que ce n’était pas des paroles qui pourraient la réconforter si l’un de ses proches mourraient. « Ah oui ? » Ce n’était qu’une supposition. Hanna ne connaissait pas vraiment les Rosenbach mais elle s’était permise de supposer leur survie. « Je suppose qu'ils recherchaient leur fils. Il est censé être à Poudlard, mais comme beaucoup il a pris la poudre d'escampette. Il a le même âge que moi, mais il ne sait pas se débrouiller seul. » Comme la plupart des gamins de dix-huit ans. Cette fille avait de la chance de s’en sortir mais beaucoup n’arrêtaient jamais de courir dans les bois et avaient sans cesse le ventre vide. Ce n’était pas vraiment une vie de rêve. Il n’était pas facile pour un enfant à peine majeur de faire face à la cruauté de ce monde. Hanna se demandait tout de même pourquoi elle ne restait pas avec son cousin. Il fallait resté soudé en ces temps de guerres. « Je connais ma tante, elle doit être dans tous ses états. » Une mère s’inquiétant pour son fils en danger de mort. Ca n’a rien de vraiment surprenant. « Oui, j’imagine. On s’inquiète toujours pour nos proches, n’est-ce pas? » Les frères d’Hanna étaient encore en vie. Mais ce n’était surement qu’un coup de chance. On n’apportait que très peu d’importance à la vie des cracmols, ni dans cette guerre, ni auparavant. Ils étaient encore plus indésirable que les moldus.

Je m'inquiétais toujours pour les autres mais combien s'inquiétaient réellement pour moi ? Pas beaucoup, je pouvais l'assurer sans sombrer dans le pathos. En temps de guerre, on ne pouvait plus compter que sur soi-même. Les autres étaient des frères d'armes, rien de plus. A la limite, quand un seul avait des problèmes, les autres rappliquaient, mais ça n'allait jamais plus loin. Comment pouvait-on s'attacher à l'un ou à l'autre alors qu'on vivait dans l'angoisse constante que la guerre, encore elle, ne les reprenne ? J'étais certes dans un camp, je côtoyais beaucoup de monde, mais dans le fond, je me sentais horriblement seule. Tous ceux que j'aimais me quittaient un par un. Je n'avais même plus de famille. D'habitude, la solitude ne me dérangeait pas, mais elle était devenue oppressante, effrayante. C'était dans ces moments là que mes vieux démons en profitaient pour surgir, quand je n'avais rien d'autre pour m'occuper l'esprit. Sans le savoir, la blonde venait de me donner matière à cogiter. Elle disait avoir vu mon oncle et ma tante. Ils étaient en vie. Et ils cherchaient quelqu'un. Ils n'étaient pas tout simplement portés disparus. Ils étaient juste absents. En cavale, dans la nature. Quelque part dans ce vaste monde, mais loin de moi, en tout cas. « Oui, j’imagine. On s’inquiète toujours pour nos proches, n’est-ce pas? » Bizarrement, cette phrase me fit tiquer. Qu'insinuait-elle donc par là ? Que je ne m'inquiétais pas assez pour mon cousin ? Je ne pus m'empêcher de la regarder de travers. Pour autant, je décidai de la jouer finement. « Tout dépend ce que vous appelez proches. » soulignai-je en mimant des guillemets avec mes doigts, comme pour appuyer le terme proche que je venais d'employer. « Des fois, on a le même sang qu'eux, et pourtant, au fil des années, ils sont devenus des étrangers...voire des ennemis. » Puis, réalisant que mes dernières paroles pouvaient porter à confusion, je crus bon de préciser. « J'en veux à mon cousin uniquement. C'est pour cette raison qu'il ne sera jamais mis au courant de cette conversation. » Elle pouvait trouver ça honteux que je l'évince de mes recherches de cette façon, après tout, il s'agissait de ses parents, mais j'estimais avoir des bonnes raisons de le faire. « il retourne si facilement sa veste. On n'est jamais trop prudents, vous comprenez ? » Sans trop savoir pourquoi, j'étais devenue plus menaçante, tellement menaçante, qu'elle pouvait croire que c'était moi, l'ennemie. Alors, d'un geste mécanique, je relevai les deux manches de mon pull, comme pour montrer patte blanche. Et effectivement, c'était le cas, elle pouvait voir ma peau pâle, vierge de toute marque, si ce n'est que quelques blessures fraîches et pas encore cicatrisées. « Ce n'est pas moi, l'ennemie, au cas où vous auriez des doutes. Je n'ai aucune raison d'en vouloir personnellement aux Rosenbach. C'est la seule famille qu'il me reste, après tout. » Avant d'attraper froid, je remis mes manches en place et je glissai mes mains dans les poches arrière de mon jean.

Hanna ignorait la tournure que pouvait encore prendre cette discussion. Elle avait tourné d’une manière assez étrange. L’inconnue, qui avait l’air un peu plus jeune qu’Hanna mais probablement pas de beaucoup, avait commencé par lui dire qu’elle devait dire à un garçon l’état de ses parents et s’était à se demander si elle ne l’avait pas directement accusée de les avoir tué. Une discussion qui avait donc très mal commencé. Elles ont ensuite dévié sur la famille de l’inconnue, son oncle et sa tante, en l’occurrence. Hanna lui avait délivré quelques informations qui n’avaient surement pas une grande valeur. Hanna avait l’impression que cette discussion pourrait facilement dévier vers autre chose. « Tout dépend ce que vous appelez proches. » Oui, ça dépend. Peut-être qu’elle a un membre de sa famille qui est de l’autre côté et qu’elle ne le voit pas comme un proche? Hanna ne savait pas ce qu’on pouvait ressentir dans ces cas-là. La famille restait la famille mais si elle nous était complètement opposée, les choses se compliquaient. « Des fois, on a le même sang qu'eux, et pourtant, au fil des années, ils sont devenus des étrangers...voire des ennemis. » Hanna songea à Salazar, son petit ami. Son père l’avait emporté vers le côté des mangemorts et il s’y était enfui, il y a peu de temps. Père et fils étaient devenus ennemis. Hanna, elle aussi, connaissait des situations compliquées, en particulier avec ses cousins, plus que compliquée même. « J'en veux à mon cousin uniquement. C'est pour cette raison qu'il ne sera jamais mis au courant de cette conversation. » Elle n’avait pas à s’excuser, c’était son choix même si Hanna pouvait estimer qu’il était un peu dur de ne pas lui révéler certaines choses qui avaient été dîtes lors de cette conversation. « C’est à vous de décider. » Hanna ne voulait pas s’immiscer dans ses histoires de famille, elle avait suffisamment de problèmes avec la sienne pour s’occuper d’une autre. « il retourne si facilement sa veste. On n'est jamais trop prudents, vous comprenez ? » Elle semblait presque agressive, menaçante. Qu’est-ce qu’elle croyait? Qu’Hanna allait l’accuser d’être une pauvre folle qui cachait à un garçon - qui devait avoir à peu près le même âge de sa cousine - des choses d’une certaine importance? Ce n’était pas faux mais c’était à elle de choisir ce qu’elle voulait dire ou ne pas dire à son cousin. « Je comprends. Ce n’est pas moi qui vais vous juger. Quand je penser que ma cousine veux me tuer…Enfin, bref… » Hanna n’avait pas voulu s’étaler sur sa vie privée, et elle n’avait aucune envie de discuter de sa cousine. « Alors? Vous n’allez pas lui dire que ses parents sont vivants, ou ont été vu vivants, il y a peu de temps? Ca doit quand même l’inquiéter un minimum, non? » Hanna ne connaissait pas le cousin de cette fille mais elle se permettait de supposer qu’un adolescent aimerait bien savoir qu’il y ait des chances pour que ses parents soient toujours en vie. Simple supposition, bien sur. « Ce n'est pas moi, l'ennemie, au cas où vous auriez des doutes. Je n'ai aucune raison d'en vouloir personnellement aux Rosenbach. C'est la seule famille qu'il me reste, après tout. » Hanna n’aimait pas avoir à faire aux sorciers qui avaient perdu beaucoup de famille.. Hanna, elle, avait son petit ami, son père cracmol, ses deux frères cracmols et ses cousins et cousines même si la plupart d’entre eux ne l’aiment pas, et la détestaient même. Elle n’aimait tout de même pas avoir à faire à ceux qui n’avaient presque plus personne alors qu’elle, elle avait une bonne grande famille.

De mon regard vif et inquisiteurs, je jaugeais l'inconnue, guettant la moindre de ses réactions. Elle semblait être autant sur la défensive que moi. Pourtant, ni l'une, ni l'autre ne semblions avoir quelque chose à cacher. Certes, je n'avais pas le profil de la victime innocente en tous points, mon comportement pouvant paraître suspect à bien des égards, mais pour le coup, nous étions toutes les deux dans le même panier. Après tout, je ne faisais rien de mal, j'essayais de glaner des informations tant bien que mal. J'avais laissé de côté la traque de l'assassin de mes parents pour me consacrer à une toute autre cause : retrouver le reste de ma famille, qui étaient plus que probablement vivants. De toute manière, je n'étais pas une chasseuse dans l'âme, j'étais plutôt du type charognard, bien que l'envie de faire la peau à ce salopard était forte. « C’est à vous de décider. » Et c'était déjà tout décidé, tout calculé. Il était bien loin le temps où Wolfgang et moi étions comme les deux doigts de la main, désormais, je faisais cavalier seul, non pas pour m'arroger tous les mérites si l'on venait à les retrouver, mais pour le salut de mon âme, rien que ça. La gloire ne m'intéressait pas, tout ce qui comptait, c'était de sortir vivante de cette guerre absurde. « Je comprends. Ce n’est pas moi qui vais vous juger. Quand je penser que ma cousine veux me tuer…Enfin, bref… » Un sourire ironique vint se dessiner sur mes lèvres. Sa cousine veut la tuer ? Comme quoi, chaque famille avait des squelettes dans ses placards. La mienne ne faisait pas exception, elle n'était pas la seule à être déchirée par des guéguerres internes qui duraient depuis des décennies. « Oui, bref, comme vous dites. » concédai-je enfin d'un ton agacé, alors que son attitude semblait me dire tout le contraire de ce qu'elle affirmait – qu'elle était effectivement en train de me juger, en l'occurrence. « Alors? Vous n’allez pas lui dire que ses parents sont vivants, ou ont été vu vivants, il y a peu de temps? Ca doit quand même l’inquiéter un minimum, non? » Dans le fond, je n'en savais rien. J'osais espérer qu'il en avait quelque chose à faire, qu'il ne cherchait pas qu'à sauver ses fesses et basta. J'osais espérer qu'il avait encore un tout petit peu de considération pour sa famille, qu'il était rongé par le remords et l'inquiétude. Seulement... « C'est mal le connaître. » affirmai-je en émettant un petit ricanement désabusé. « Il n'y a rien d'autre qui l'intéresse, à part lui-même. » J'avais toujours reproché à mon cousin d'être nombriliste, voire même narcissique. Je ne supportais pas les petits airs supérieurs qu'il se donnait, l'hypocrisie qui suintait à chacune de ses paroles. « Et vous savez, il y a toujours eu un peu de jalousie et de rivalité entre nous, même si elle était cachée sous des couches de franche camaraderie et de complicité. Son père n'a jamais digéré qu'il a été envoyé à Poufsouffle. Alors, comme je suis une ancienne Serpentard, il a reporté sa fierté sur moi, c'est limite s'il n'avait pas préféré que je sois sa fille. Je leur dois bien ça. » Le pire dans l'histoire, c'est sans doute qu'au départ, Tomas me voyait surtout comme une princesse pourrie gâtée, il ne cessait de critiquer copieusement la façon dont mes parents m'élevaient. Pourtant, il s'est complètement adouci lorsqu'il a su par ma mère où j'avais été répartie. Depuis, son intérêt envers moi n'avait jamais cessé de croître. « Mon oncle a placé beaucoup d'espoirs en moi, vous comprenez ? Je n'ai pas le droit de le décevoir. » Si je les retrouvais avant Wolfgang, je savais bien ce qui allait alors se passer. Une fois de plus ils feraient mon éloge, et mon cousin, lui, serait vu comme un bon à rien. Ce qui n'allait pas améliorer nos relations, cela va sans dire.

La famille est une chose qui quoiqu’on en dise aura toujours une grand importe dans la vie des sorciers. Quand nous aimions notre famille, elle nous ait bénéfique et on l’aimait plus que tout au monde, on devenait incapable de vivre sans eux. Mais elle était aussi importante quand elle était brisée. On la remarquait quand des guerres familiales avaient lieu. Hanna était en excellent terme avec son père et ses frères et en moins bons thermes ave ses cousins. Mais elle vivait avec. On devait voir ce que l’on avait sans donnait d’importance aux différents. « Oui, bref, comme vous dites. » Hanna avait du mal à dire clairement ce qu’elle ressentait pour elle. Elle ne détestait pas cette jeune fille, mais elle ne l’aimait pas non plus. Elle la trouvait trop dure. Hanna n’y pouvait rien si elle était incapable de s’entendre avec le peu de famille qu’elle possédait. Et cette conversation commençait sérieusement à l’agacer. Elle avait la sensation de tourner en rond. « C'est mal le connaître. » On a tous une part de bon et mauvais en soit. Il suffit de choisir celle qu’on désire le plus montrer. Son cousin avait peut-être choisi de montrer son mauvais côté mais sa seule famille devait tout de même avoir un minimum d’importance pour lui. « Il n'y a rien d'autre qui l'intéresse, à part lui-même. » En cet instant, Hanna aurait bien aimé rencontrer le cousin en question. Juste histoire de savoir s’il était si détestable que ça. Exagérait-elle la situation de son cousin? « Dans ce cas, votre cousin est un abrutit. Quand on est en fuite, c’est toujours bien d’avoir quelqu’un sur qui on peut compter. En principe, on peut toujours compter sur nos parents. » Les parents devaient être les seuls à qui on pouvait avoir toute notre confiance. Les amis et autres familles pouvaient toujours nous trahir. Mais les parents protégeaient toujours leurs enfants, peu importe les conditons. « Et vous savez, il y a toujours eu un peu de jalousie et de rivalité entre nous, même si elle était cachée sous des couches de franche camaraderie et de complicité. Son père n'a jamais digéré qu'il a été envoyé à Poufsouffle. Alors, comme je suis une ancienne Serpentard, il a reporté sa fierté sur moi, c'est limite s'il n'avait pas préféré que je sois sa fille. Je leur dois bien ça. » Hanna ne savait pas comment réagir à ça. Si Jamais le père d’Hanna aurait eu une préférence pour l’un de ses cousins, elle le lui aurait surement reproché. Elle n’aurait pas surement aimé se sentir délaissé par son père. « J’imagine qu’il n’a pas du aimer que son père vous préfère à lui. Personne n’aimerait ça. Mais ça reste son père. » Il aurait aimé que son fils aille à Serpentard et fasse d’autres choses bien et elles n’ont pas eu lieu. Il avait été déçu et avait reporté son affection sur sa nièce mais il aimera toujours son fils. [olivedrab]« Mon oncle a placé beaucoup d'espoirs en moi, vous comprenez ? Je n'ai pas le droit de le décevoir. »[/color] Il était devenu un père pour elle, c’était une évidence. Elle disait être plus proche de son oncle que son cousin l’était de son père, mais Hanna n’en était pas tellement convaincue.

En fait, j'avais presque honte de tailler un pareil costard à mon cousin, mais mon besoin inassouvi de vengeance se félicitait de voir que la jeune guérisseuse allait dans mon sens. Au fond, j'étais douée pour ça, me faire passer pour la victime, mais c'était de bonne guerre, enfin, façon de parler. J'aimais croire que j'avais toujours une longueur d'avance sur les autres. J'avais de bonnes chances de trouver mon oncle et ma tante avant mon cousin parce que je m'impliquais dans cette tâche, parce que je le savais, je ferai tout ce qui était en mon pouvoir pour y arriver. Et j'y arriverai, cela ne faisait aucun doute. Je n'étais pas une Serpentard pour rien. J'étais assez ambitieuse, prompte à me lancer dans des projets plus ou moins pharaoniques, plus ou moins réalisables, mais j'avais la foi, je me donnais les moyens de réussir. L'enjeu était quand même de taille : il en allait de leur propre vie.« Dans ce cas, votre cousin est un abrutit. Quand on est en fuite, c’est toujours bien d’avoir quelqu’un sur qui on peut compter. En principe, on peut toujours compter sur nos parents. » En principe, oui. Mais chaque principe connaissait des exceptions, non ? Mon propre père, pourtant sorcier, m'avait laissée me démerder avec le monde magique, sans jamais en expliquer les ficelles, me cachant même que j'étais une sorcière jusqu'à ce que je reçoive la lettre pour Poudlard. Et après, on s'étonnait que j'avais mal pris la nouvelle ? Enfin. C'était à croire qu'elle vivait dans le monde des bisounours, celle-là. Souvent, quand on prenait la fuite, c'était bien parce qu'on était seuls, parce qu'on n'avait plus rien à perdre. Moi-même j'étais orpheline, je n'avais même plus ma maison parce qu'elle était probablement surveillée. « En principe, oui. » glissai-je non sans sarcasme, en haussant un sourcil dubitatif. « Mais souvent, en pratique, ce n'est pas le cas. La preuve avec le gosse. Quand il se réveillera, il n'aura plus personne. Sa tante, fût-elle aimante, ne remplacera jamais les personnes qu'il a perdues et qu'il a aimées. C'est une blessure avec laquelle il grandira, autour de laquelle il se reconstruira, peut-être même ne s'en remettra-t-il jamais. » Je ne savais pas trop si en l'occurrence, je parlais pour lui ou bien pour moi. Lui, encore, il avait de la chance dans son malheur, le temps et l'oubli pouvaient encore faire leur œuvre, mais moi j'étais trop vieille pour oublier, j'étais presque adulte, c'était trop tard pour que mes macabres souvenirs puissent s'enfouir dans les tréfonds de ma prime jeunesse. Des claques dans la gueule, tout le monde en prenait, des plus ou moins violentes qui plus est. Mon cousin avait dû tomber de haut en réalisant que son propre père me préférait à lui. Pourtant, lui, n'avait pas enduré le quart de ce que moi j'avais enduré. Si quelqu'un méritait bien le salut de son âme, ici, c'était bien moi. « J’imagine qu’il n’a pas du aimer que son père vous préfère à lui. Personne n’aimerait ça. Mais ça reste son père. » Non, en effet, ne pas aimer était même un euphémisme. Mais qu'y pouvais-je, dans le fond ? Dans la vie, il y avait toujours des déçus. Même ma grand-mère n'y avait pas échappé. Aussi talentueuse soit-elle, aussi influente, elle n'avait jamais digéré que son fils cadet, mon père, ait pu épouser une moldue. Je ne pus m'empêcher d'émettre un léger rire sarcastique. « Allez parler d'amour parental à ma grand-mère, vous. Ça fait des années que ma grand-mère et mon père ne se parlaient plus, et il est mort en pensant qu'elle le détestait. À l'heure qu'il est, la vieille peau ne doit pas en avoir grand-chose à faire qu'il soit six pieds sous terre. » Je ne pouvais m'empêcher d'être cynique. Elle devait être suffisamment niaise pour penser qu'il n'y avait rien de plus fort que l'amour d'une mère. Foutaises. On ne vivait vraiment pas dans le même monde. Le mien était sombre, dangereux, décadent. Le mien n'était devenu que haine et violence, souffrance et vengeance.

Hanna n’aimait jamais avoir à faire à ceux qui avaient perdu leur parents ou divers proches. Ils avaient toujours une vison très différentes de ce qui se passait par rapport à celle d’Hanna. La plupart du temps, Hanna réussissait à être patiente et à accepter leur désarroi. Mais elle ne supportait plus cette conversation. Cette fille voyait les choses d’une manière bien plus sombre que celle d’Hanna. Tout n’était pas joyeux, ce n’était pas un monde de bisounours. Hanna le savait, elle en avait plus que conscience. Mais elle ne voulait pas s’apitoyer sur le sort de leur monde, elle préférait être capable de revitaliser et d’être capable de ne pas trouver toutes les choses dures et injustes, elles l’étaient, mais il fallait être capable d’être un peu heureux. Hanna l’était, cette fille surement pas. « En principe, oui. » Elle était repartie en mode: tout le monde est méchant, le monde est injuste. Son cousin ne pouvait pas être un monstre. Peut-être était-il nombriliste, comme elle le disait si bien, mais un gamin de dix-sept ans ne pouvait pas n’en avoir rien à faire de ses parents. Rien ne pourrait faire changer l’avis d’Hanna là-dessus, même le ton dur de cette fille. « Mais souvent, en pratique, ce n'est pas le cas. La preuve avec le gosse. Quand il se réveillera, il n'aura plus personne. Sa tante, fût-elle aimante, ne remplacera jamais les personnes qu'il a perdues et qu'il a aimées. C'est une blessure avec laquelle il grandira, autour de laquelle il se reconstruira, peut-être même ne s'en remettra-t-il jamais. » Hanna avait du mal à avoir cette conception des choses. Les parents de ce garçon étaient mort, c’était plus que triste, c’était horrible mais ça ne voulait pas dire qu’ils n’avaient rien eu à faire de leur fils. Peut-être même avaient-ils sauvé la vie de leur enfant au dépit de la leur? Ce garçon n’aura plus jamais ses parents, il aura sa tante, mais n’oubliera jamais ceux qu’il a perdu. « Il a pu compter sur ses parents quand ils étaient là. Je ne pense pas qu’ils soient parti de leur plein gré. » Et Hanna savait que le petit garçon pourrait faire confiance à sa tante. Hanna connaissait cette famille, c’était une belle et gentille famille. Ils pouvaient compter les uns sur les autres. Rien avoir avec la famille de cette fille qui bat de l’aile et qui ne souhaite pas plus que ça à ce qu’elle s’améliore. « Allez parler d'amour parental à ma grand-mère, vous. Ça fait des années que ma grand-mère et mon père ne se parlaient plus, et il est mort en pensant qu'elle le détestait. À l'heure qu'il est, la vieille peau ne doit pas en avoir grand-chose à faire qu'il soit six pieds sous terre. » Hanna ne connaissait ni le père, ni la grand-mère mais elle n’était pas en accord avec la jeune fille. Elle ne croyait pas qu’ils se détestaient tant que ça. Même si la grand-mère était - ou avait été - une mangemorte et ne supportait pas le fait que son fils se soit marié avec une moldue, elle ne pouvait pas le détester. « Si vous le dîtes… » dit Hanna dans un souffle, elle ne voulait pas discuter avec cette fille. Mais selon elle, la grand-mère et le père devaient être en conflit pour une raison et pour une autre, et aujourd’hui, elle devait regretter ce conflit à cause de la mort de son fils. C’était ce dont Hanna était convaincue.

Les enfants avaient plutôt tendance à idéaliser leurs parents. La réciproque était souvent vraie. Pourtant, il y avait souvent des conflits inter-générationnels, des querelles intestines qui à la longue pouvaient détruire des familles entières, la faire éclater. C'était humain après tout. Chacun avait son côté sombre, fût-on bourrés de bonnes intentions. Ne disait-on pas que l'enfer lui-même était pavé de bonnes intentions ? Le monde était pourri jusqu'à l'os, on en avait la preuve tous les jours en écoutant la radio sorcière. Tous ces meurtres, ces disparitions inquiétantes. Tout semblait désigner les Mangemorts comme bouc-émissaire, comme responsables de tout ce qui se passait de mal en Angleterre, mais il ne fallait pas se leurrer non plus, le mal devait exister, pour préserver l'équilibre du monde. C'était nécessaire, il fallait l'accepter. Et apprendre à vivre avec. Cette fille avait des oeillères, c'était évident, mais je ne pouvais pas lui en vouloir d'espérer, de vouloir être heureuse. C'était aussi ça le propre de l'être humain, de courir après des chimères. Moi, toutes ces années, je n'avais fait que survivre. Vivoter comme je le pouvais. J'étais quelqu'un qui en avait chié, malgré mon jeune âge, et je continuerai d'en chier longtemps encore. C'était comme ça. Certains avaient plus de chance que d'autres. « Il a pu compter sur ses parents quand ils étaient là. Je ne pense pas qu’ils soient parti de leur plein gré. » ça, je ne disais pas le contraire, mais ce que je voulais dire, c'était que personne ne pouvait remplacer ceux qu'il a perdus. Chacun était unique, il n'existait pas de substitut. J'avais perdu trop de personnes qui m'étaient chères, je me vidais de ma substance peu à peu, pour ne plus être qu'une coquille vide, dénuée de sentiments. C'était une sensation terrible que de sentir son humanité filer entre ses doigts. « Si vous le dîtes… » Je me levai alors, déjà lassée de la conversation. Je ne savais pas trop ce que j'étais venue chercher par ici, mais j'étais certaine que je n'avais rien trouvé. Je n'avais plus rien à faire ici. Je devais partir. « Je vais y aller. » dis-je sans autre forme de préambule. « Mh. Merci quand même pour les informations, ce fut...mh...très instructif. » Je ne pouvais pas m'empêcher de me moquer, d'ironiser, de placer quelques sarcasmes ça et là. C'était dans mon caractère, on ne me refera pas. « Bon courage...pour tout ça. » Encore de l'ironie. Tiens, j'aurais bien voulu la voir à l'oeuvre lorsqu'il s'agirait d'annoncer à cet enfant la terrible nouvelle, mais je ne voulais pas non plus être confrontée à mes propres souvenirs, encore douloureux et trop récents. Sans lui adresser un regard, je me détournai donc d'elle et m'éloignai enfin. Je respirais déjà mieux.

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