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 darkness falling, leaves nowhere to go. ◮ (tracey&noah)

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MessageSujet: darkness falling, leaves nowhere to go. ◮ (tracey&noah)   darkness falling, leaves nowhere to go. ◮ (tracey&noah) Icon_minitimeMar 13 Aoû - 18:03


darkness falling, leaves nowhere to go
two feet standing on a principle, two hands longing for each other's warmth. cold smoke seeping out of colder throats ; darkness falling, leaves nowhere to go. tt's spiralling down, biting words like a wolf howling. hate is spitting out each other's mouths, but we're still sleeping like we're lovers.



J’ai quelques fois l’impression de ne pas être mieux que ces mangemorts ou rafleurs qui aident le mage noir, s’évertuant à plonger le Royaume-Uni dans une obscurité perpétuelle ; à instaurer l’ordre qu’il cherche à imposer au pays. En tout cas, je n’ai aucun mal à prendre conscience que je n’ai pas grand-chose à leur envier. Comme quoi il n’y a rien de glorieux à faire ce qu’ils cherchent à créer, que c’est à la portée du premier imbécile passant par là, même s’il s’agit là de ces nés moldus qu’ils prennent pourtant tant de plaisir à persécuter – la preuve en est que j’arrive à avoir cette pensée alors que je suis moi-même communément qualifier de sang-de-bourbe. Je dois au moins reconnaître à la mangemort, qui transforme tous les jours un peu plus ma vie en enfer, qu’elle a eu le mérité de faire en sorte que je me rende compte d’une pareille chose. Pour elle, c’est comme un don que de faire en sorte que je les déteste un peu plus, elle et les siens, à chacune de nos rencontres. Mais pas que. A vrai dire, je ne peux m’empêcher de penser à elle de toute façon ; elle hante mes pensées et mes cauchemars, comme pour me faire culpabiliser toujours un peu plus au sujet des enquêtes qu’il me faut mener pour son compte. Une sorte de réminiscence perpétuelle, destinée à me rappeler que je n’ai pas tenu ma parole de départ, celle que je me suis fait à moi-même. Comme la preuve du fait que je me trouve être un homme sans parole, puisque je ne suis même pas capable de tenir mes promesses intérieures. Cette entorse que j’ai faite à mon propre règlement, n’est pourtant pas des plus anodines. Car je ne suis pas sans me rappeler que la blonde me fait marcher, exerce une certaine pression sur moi. Et si cette pression m’est plutôt bénéfique pour le moment, je n’oublie pas que la tendance peut s’inverser d’un instant à l’autre pour se retourner contre moi ; que du jour au lendemain, je peux me retrouver derrière des barreaux, tout simplement incarcéré à Azkaban. De toute façon, je me trouve simplement en train de retarder toujours un peu plus l’échéance, jusqu’à ce que soit venu le moment que la mangemort aura décidé comme étant celui idéal pour m’y envoyer. Sûrement lorsqu’elle n’aura plus besoin de moi, tout simplement. C’est pourquoi j’aurais sans doute mieux fait de refuser tout de suite la proposition – si l’on peut réellement appeler cela ainsi – de la blonde, puisque le résultat final se trouvera certainement être identique. Mais dans l’autre cas, la culpabilité ne me rongerait certainement pas l’estomac d’une telle façon, me condamnant à passer des soirées entières, allongé à plat ventre sur les lits de ses chambres ne m’appartenant pas – les rares fois où je rejoins mon lit à la ferme, je me trouve être plongé dans une certaine plénitude qui apaise mes maux de ventre –, à simplement attendre que la douleur passe, ou du moins, qu’elle s’amenuise. Après réflexion, je remarque tout de même que la naissance de ce mal être profond qui me ronge les entrailles, n’est pas des plus anodines non plus. Elle coïncide à s’y méprendre, au moment où je suis venu à la rencontre de Tracey – ou du moins, au moment où elle a remarqué que je la suivais, si je ne m’abuse –, soit à peu près au même moment où j’ai donné un moyen à la mangemort de coincer Caïn Warrington, son employé, mais aussi l’amant de la brune. Depuis, j’agis pourtant comme-ci de rien n’était, me contentant de côtoyer la jeune femme, l’accompagnant en mission, tentant sans cesse de l’inviter à boire un verre ; agissent tout simplement comme-ci de rien n’était, alors que je sais pertinemment qu’elle va finir par se retrouver quelque peu plombée par les nouvelles qui vont finir par lui tomber dessus ; nouvelles que j’ai moi-même engendrées d’ailleurs. Pourtant, mon ami, membre de l’ordre, me prétend que je ne lui mens pas en agissant ainsi.

Et malgré les mots de mon ami, qui résonnent sans cesse dans mon esprit à la manière d’un vieux refrain, je sais bien que ce n’est pas parce qu’elle ne m’a jamais posé la question, que je ne lui mens pas. Après tout, c’est une forme de mensonge que d’agir comme-ci de rien n’était et de taire la façon dont j’ai eu vent de son existence. Parce qu’il me faut tout de même avouer que je ne suis pas tombé sur elle par hasard, dans cette rue. Même si je l’ai croisée sans le vouloir, je ne lui aurais jamais trouvé un quelconque intérêt si je n’avais pas vu Caïn lui rendre visite. Je ne sais pas si c’est le fait de voir se condamné l’aborder, qui l’a rendu désirable ou si c’est juste pour me sentir moins coupable du fait d’aider une mangemort, que je suis d’abord venu à sa rencontre. Mais peu importe au final, puisque le tout revient au même point, comme à chaque fois. Je pince les lèvres, secouant la tête afin de chasser cette pensée de mon esprit. Après tout, avec la situation actuelle et le fait que nous nous trouvons à présent former un binôme pour le compte de l’ordre, il ne faut pas que je mette une barrière au travail de l’ordre en révélant à Tracey certaines choses. Comme le fait que je sois en parti responsable de la disparition de son petit ami n’est certainement pas une chose à même de nous aider à travailler ensemble, peut-être vaut-il mieux la passer sous silence. C’est même certainement la meilleure chose à faire, comme je le constate à chaque fois que j’hésite à lui dire ce qu’il se passe réellement. Au final, elle n’a jamais parlé de Caïn, n’a jamais paru se plaindre d’une quelconque disparition de sa part. Soit parce qu’elle ne lui accorde que trop peu d’importance finalement, soit parce que la blonde ne l’a pas réellement fait disparaître. Je doute tout de même assez de la seconde option à vrai dire, puisqu’il ne faut pas oublier qu’il s’agit là d’une mangemort, d’une partisante de celui qu’elle appelle le seigneur des ténèbres et que par conséquent, sa cruauté parvient à se lire jusqu’au moindre trait de son visage. Si Tracey n’a pas encore parlé de la disparition de Caïn, c’est parce qu’elle ne me fait pas assez confiance pour m’en parler – ce pourquoi elle aurait bien raisons, aux vus des circonstances – ou encore, parce qu’ils ne se voyaient pas assez souvent, pour qu’elle ait remarqué sa disparition, à l’heure qu’il est. Mais peut-être n’est-ce qu’un détail superflu – ce dont je doute tout de même – sur lequel il ne faut pas que je m’attarde. Après tout, j’ai beau souvent m’amusé de cette mauvaise humeur qu’elle a lorsqu’elle est avec moi, comme lorsqu’elle s’est rendue compte que j’étais son binôme justement ou celle où elle m’a collé sa baguette sous le menton lorsque je la suivais dans la rue, n’est certainement pas anodine. Elle ne m’apprécie pas autant que je l’apprécie, cela est certain et peut-être ne trouvera-t-elle-même pas la force de me détester. Je n’en sais rien, les relations humaines ne sont pas forcément mon fort. Après tout, j’ai été élevé au milieu des bêtes, ne me sentant bien qu’alors qu’il me fallait nourrir la basse-cour ou participer à la traite des vaches. Mais dès que mes pouvoirs se sont déclarés, je me suis rendu compte que dans cet environnement pourtant si familier, je n’étais pas à ma place. Pourtant, aujourd’hui, tout me porte à croire que les bêtes sont bien plus simples à comprendre et à apprivoiser, quand même elles ne se trouvent plus dans la ferme de mon enfance, à présent désertée. Peut-être tout simplement parce que si un animal se trouve capable de penser, il ne prend pas la peine de le montrer. C’est pourquoi elles sont sans doute plus dociles, alors qu’elles se trouvent simplement contrôlées par un instinct de survie prenant le dessus sur tout ; elles ne tentent pas de s’exterminer entre elles, au moins.

Je pince les lèvres alors que je me redresse enfin, quittant le fauteuil et les nombreuses pensées noires que je rumine lorsque je m’y assois, afin de me trainer en direction de la cuisine. Il est peut-être tard et j’ai sans doute besoin de dormir tôt pour être au meilleur de ma forme demain, pour assurer les missions de l’ordre – ou encore aller à la rencontre de la blonde, mais je ne m’en sens pas la force de le faire, alors je préfère éviter d’y penser un maximum, afin de devenir complètement fou – mais j’opte pourtant pour l’option incluant de me préparer un café. De toute façon, je n’ai presque plus de thé et je me vois mal débarquer à l’épicerie du coin en catastrophe, pour y dégotter du thé. Ce n’est pas une urgence de toute façon. Et je n’ai pas de quoi me servir un verre d’alcool, étant donné que je n’oublie pas que je ne suis pas chez moi ici, et que par conséquent, j’évite au possible de m’encombrer de vivres qu’il va me falloir jeter le lendemain, si je pars dans la précipitation pour changer de location. Sans compter que je ne roule pas sur l’or, surtout alors qu’il m’a fallu financer une nouvelle ferme de l’autre côté de la Manche, pour mon oncle et ma tante, et que j’ai perdu mon travail à la gazette en raison de mon statut de sang. C’est donc cela, la vie de nomade. Au moins, je ne me trouve pas à la rue ou à courir les forêts comme tous ces autres fugitifs. Non, parce que j’ai une mangemort de mon côté et que celle-ci s’avère avoir une notoriété suffisante, pour abstenir ses confrères de m’envoyer à Azkaban. Sottises, il y en a forcément des plus influents qu’elle, qui n’hésiteront pas une seule seconde à me mettre derrière les barreaux de la prison pour sorciers. Mais aussi bizarre que cela puisse paraître, je conserve tout de même une certaine confiance en ce qu’il s’agit de la protection qu’elle doit m’apporter lorsque j’enquête pour elle. Elle a besoin de ces informations finalement, alors mieux vaut pour elle, qu’elle évite que quiconque puisse me mettre hors-jeu, j’imagine. Mais avec tout ca, je me demande comment mon ami, pourtant membre de l’ordre lui-aussi, accepte que je continue de faire partie de ce rassemblement de sorciers, alors que ma position actuelle peut inclure le fait que je sois amené à trahir l’ordre. Je n’en ai pas envie, mais que faire si elle me demande d’enquêter sur l’un des membres de l’ordre ? Certes, je pourrais simplement me sacrifier, dire que je n’en ai pas envie et me faire torturer à coups de doloris. Mais cela serait une façon de lui donner l’information, puisque cela lui mettrait certainement la puce à l’oreille de me voir refuser de lui dire quoi que ce soit. Et je ne pourrais décemment pas lui mentir, étant donné le piètre menteur que je suis. C’est pourquoi je me dis parfois qu’il vaudrait mieux que je ne prenne plus part aux activités de l’ordre, que j’ignore tout de ce qu’il s’y passe. Et ce même si je ne sais pas quoi faire de mes journées, à part enquêter pour la mangemort, si je ne prends plus part aux missions. C’est sur cette réflexion, alors que je m’active autour de la cafetière, que me parvient le bruit de quelqu’un toquant à la porte. Pivotant rapidement sur mes talons, je fais volte-face, scrutant la surface de bois d’un air suspicieux. Est-il possible que cela soit une nouvelle fois les acolytes de la blonde, venus me débusquer ici ? Je n’ai pas laissé d’adresse, mais la première fois non plus, je n’avais pas laissé d’adresse et ce n’est pas ce qui les a empêchés de me retrouver. Me saisissant de ma baguette, jusque là posée sur la table, je m’approche alors de la porte à pas feutrés. « Qui est là ? » je lance à travers le battant, mon cœur battant la chamade à présent. Pas de réponse. Je pince les lèvres, prenant mon courage à deux mains alors que je tourne finalement la clé dans la serrure, avant d’ouvrir la porte à la volée. C’est alors un visage que je connais bien – quoi qu’à l’air plus triste qu’en temps normal – que je découvre face à moi. « Tracey. » je me permets de constater à voix haute, me trouvant tout de même soulagé que ce ne soit qu’elle, quand bien même sa présence n’est certainement pas de bonne augure. Elle ne me rendrait pas visite si cela n’était pas important. « Ne reste pas là, vas-y, entre. » je lui intime alors que je m’efface quelque peu, pour lui laisser le loisir de pénétrer à l’intérieur du studio. A peine y est-elle entrée, que je m’empresse de passer la tête dans le couloir, vérifiant de part et d’autre qu’il n’y a personne d’autre, avant de fermer la porté à clé, par mesure de sûreté, certainement.
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MessageSujet: Re: darkness falling, leaves nowhere to go. ◮ (tracey&noah)   darkness falling, leaves nowhere to go. ◮ (tracey&noah) Icon_minitimeSam 24 Aoû - 11:15

La nuit était tombée sur Londres. Je ne dormais pas encore. J'en étais incapable de toute façon. Foutues insomnies. À chaque fois que je fermais l'oeil, mes pensées délétères revenaient me hanter, s'improvisant supplice sans fin. Je me tournais et me retournais sans jamais rencontrer Morphée, qui par ailleurs semblait me bouder, maintenant plus que jamais. Le manque de sommeil était là, gravé sur mes traits. Ma peau était presque grisâtre, et des cernes violacés venaient souligner mon regard fatigué. J'étais épuisée, et je ne dormais pas, voilà qui était bien ironique comme situation. À la place, je fumais, assise sur le rebord de la fenêtre, une jambe pendant dans le vide – bien que le vide ne représentait qu'un seul étage. Je logeais dans un motel pourri, dans une ruelle sombre de Londres où peu de personnes osaient s'aventurer, encore moins la nuit. L'endroit était paraît-il un véritable coupe-gorge, mais je n'y avais pas encore fait de mauvaises rencontres. Tant mieux. Mon cœur était tellement rongé par la colère et par la hargne que je doutais véritablement d'être clémente si je venais à rencontrer un de nos ennemis. Depuis la destruction de Craik, mon envie d'en découdre s'était renforcée. Les Mangemorts m'ont pris le peu que j'avais. Un toit, des personnes avec qui j'avais travaillé et que j'appréciais. Eugénie était morte, Béatrice était je ne savais où dans la nature, et moi, j'étais de nouveau en fuite, souhaitant de m'éloigner le plus possible de cet endroit de malheur avant qu'il ne m'attire d'autres ennuis. Je vivais à nouveau avec la peur au ventre, celle d'être découverte, j'avais renoué avec ce sentiment d'insécurité constant. Je n'avais même pas eu le temps de rassembler mes affaires dans la mêlée générale, tout ce qui m'avait importé était de fuir, de sauver ma peau tant que je le pouvais encore. Pour autant, je suis revenue au camp quelques jours plus tard, et le spectacle était un véritable crève-coeur. Tout ce que les sœurs Windsor s'étaient évertuées à façonner était réduit à l'état de ruines fumantes et de cadavres que l'on n'avait pas encore ramassés. L'odeur de la mort flottait encore et les premiers charognards n'allaient pas tarder à rappliquer, appâtés par l'odeur de la chair fraîche. Les tentes avaient été brûlées, éventrées pour celles qui étaient encore debout, tout avait été mis à sac. J'avais récupéré tout ce que je pouvais, ce qui pourrait être utile dans ma fuite avant de partir pour de bon. Depuis, j'avais sillonné les routes, à la recherche d'un endroit pour passer la nuit, m'arrêtant dans des auberges et des motels comme celui où je logeais en cet instant précis. J'avais décidé de m'accorder un répit en m'y établissant pendant plusieurs jours, afin de me remettre de mes quelques jours de cavale intensive. Voilà comment j'étais revenue à Londres alors que je m'étais promis de ne plus jamais y mettre les pieds. J'étais revenue exactement là où tout avait commencé, j'avais vu les jours et les semaines défiler, jusqu'au moment où Thaddeus m'avait annoncé la mort de mes parents. Il s'était passé tant de choses depuis, trop de choses, bien plus de choses que mes frêles épaules puissent supporter. Voilà pourquoi je me sentais si amère, aussi vide, aussi démunie, j'étais tout simplement usée, usée par la vie, par le temps qui passe. Dire que je n'étais qu'à l'aube de mon existence. Quel triste sire allais-je donc devenir ?

Mes pensées défilaient, et pourtant, le temps semblait toujours aussi inerte. Sur la pendule murale qui émettait un tic-tac insupportable, j'avais l'impression que les aiguilles en étaient toujours au même point. Immobiles, comme si le temps s'était figé. Je me suis allumée une cigarette, mais même pour ça, j'avais l'impression qu'elle se consumait trop lentement, ou trop rapidement, c'était selon le point de vue, mais il était certain que ça ne m'aidait en rien à passer le temps, bien au contraire. Plus les minutes s'égrenaient, impitoyables, et plus je tournais en rond, à l'instar d'un fauve en cage. L'angoisse commençait à poindre, de même que des pensées dérangeantes. C'était ces mêmes idées qui m'empêchaient de dormir. Et moins je dormais, et plus j'avais l'impression de devenir cinglée, cycle infernal. Je me savais insomniaque, ce n'était pas une nouveauté, loin s'en faut, je pouvais parfois passer des nuits blanches à cogiter et à me retourner dans mon lit à essayer de trouver une position confortable pour pouvoir enfin fermer l'oeil, mais ce soir, je devais me rendre à l'évidence : je ne voulais pas rester seule. Mais où aller ? Si mes parents étaient encore là, je serais descendue au salon pour aller leur tenir un peu compagnie. J'aurais trouvé mon père en train de comater devant la télévision, ou ma mère qui rentrait du travail. Dans les faits, je ne me confiais pratiquement jamais quand j'avais un coup de cafard, j'encaissais bravement et je continuais à suivre mon petit bonhomme de chemin, bien trop fière pour avouer ne serait-ce que l'ombre d'une faiblesse qui si ça se trouvait n'en était même pas une. Seulement, mes parents n'étaient plus là désormais, et c'était quand j'ai réalisé qu'ils ont disparu pour de bon que j'ai enfin admis que j'étais seule. Pas seule comme quand j'ai besoin de m'isoler pour savourer un calme salvateur, non, j'étais véritablement seule, abandonnée, c'était une solitude angoissante, qui rongeait de l'intérieur, aussi corrosive que de l'acide sur de la craie. La réalité m'avait rapidement rattrapée : je n'avais plus personne à qui me confier, sur qui me reposer. De toute façon, m'étais-je déjà sentie en sécurité auprès de quelqu'un ? Je n'en savais rien, à dire vrai. J'étais d'un naturel méfiant, j'accordais très difficilement ma confiance, et pour peu qu'on m'ait trahie un jour, celle-ci était impossible à récupérer. Je n'avais aucun filet de sécurité, aucun garde-fou pour me rattraper en cas de chute. La sentence était sans appel, mes pires craintes s'étaient réalisées. Tout au fond, malgré mon tempérament solitaire, j'avais toujours eu peur d'être seule, abandonnée de tous. Même mon propre petit-ami (ou tout du moins, ce qui tenait lieu de petit-ami) avait démissionné de son rôle, me laissant baigner dans mon jus sans plus jamais donner de nouvelles. Tant et si bien qu'en ce moment, je ne savais pas s'il était en vie ou pas, il avait juste disparu sans laisser de traces. Dire que quand je lui avais dit m'inquiéter pour lui à cause de la guerre qui faisait rage au dehors, il m'avait ri au nez en disant que mes inquiétudes étaient non seulement ridicules mais en plus infondées car il n'avait pas une tête à s'engager là dedans, de quelque façon que ce soit. Ce qu'il ignorait, de toute évidence, c'est que même si on faisait tout pour rester en dehors de tout ça, la guerre finissait quand même par nous rattraper et nous happer dans son sillage meurtrier. Je l'avais vécu, je parlais en toute connaissance de cause. Et pour tout avouer, son absence me pesait tout particulièrement ce soir là, et j'avais honteusement besoin de compagnie, voire même de réconfort, ce qui impliquait de devoir mettre mon orgueil mal placé dans ma poche et de toquer chez quelqu'un...mais qui ?

La réponse à cette question s'imposa elle aussi comme une évidence. Noah. Pourquoi n'y ai-je pas plus tôt ? Peut-être était-ce parce que je refusais d'entrevoir cette possibilité, qui pourtant existait bel et bien. Etant mon partenaire de missions officiel, je pouvais en théorie compter sur lui, il était censé répondre présent quand j'avais besoin de lui. Plus encore, il savait que quand je recourais à de telles extrémités, ce n'était pas de la comédie et il allait un tant soit peu se montrer compréhensif, tout du moins, je l'espérais. Car qui pouvait me garantir qu'il n'allait pas me rejeter comme moi je l'avais fait si souvent ? Après tout, ce n'était pas la première fois qu'il me sollicitait pour me faire sortir de mon trou. J'avoue être mal à l'aise en sa présence, ne sachant pas interpréter ses invitations correctement. J'ignorais s'il me faisait réellement des avances, si ses sollicitations étaient intéressées, ou bien si c'était strictement amical. Je me méfiais, tout simplement. Pourtant, ce soir, je m'apprêtais à passer outre cette méfiance, ces doutes, pour me jeter dans la gueule du loup. C'était bien là la preuve que j'étais au bout du rouleau, au pied du mur. En silence donc, je me levai du lit, enfilai vite fait un jean et un pull trop large, et m'emmitouflai dans ma doudoune et mon cache-nez. Certes, nous étions en mars, mais le froid n'avait pas totalement disparu, et la nuit il faisait encore frais. Aussi ne risquais-je donc pas d'attraper la mort en me promenant si peu couverte. En moins de temps qu'il fallait pour le dire, j'avais attrapé mon sac à main, fourré dedans le papier où il avait griffonné son adresse temporaire au cas où, avait-il précisé, puis j'étais sortie dans la nuit, parcourant à pieds les quelques mètres qui me séparaient de la bouche de métro. Près de vingt minutes plus tard, j'étais enfin arrivée à destination. Je me tenais devant sa porte, comme une idiote, hésitant encore à frapper. J'essayais de me convaincre qu'il était désormais trop tard pour reculer, qu'il aurait été fort dommage que je fasse tout ce trajet pour rien, mais une fois encore, j'étais indécise, j'avais envie de prendre mes jambes à mon cou, réticente à dépasser le strict cadre professionnel. Finalement, ce fut le froid qui vint à bout de mes dernières réticences, et je me décidai enfin à toquer. La réponse ne tarda pas à venir. « Qui est là ? »  Il se méfiait. Normal. Qui ne se méfierait pas dans les temps qui courent ? On ne pouvait faire confiance à personne, pas même à son voisin. « C'est moi. » m'empressai-je de répondre à travers la porte, comme pour dissiper ces doutes. J'ignorais s'il allait me reconnaître de cette façon, mais bon, je n'allais pas tarder à être fixée de toute manière. « Tracey. » J'agitai alors bêtement la main pour le saluer, un sourire forcé accroché aux lèvres. J'avais conscience que mon attitude était parfaitement ridicule, mais comment pouvais-je me comporter autrement ? Les relations humaines, ce n'était vraiment pas mon fort.  « Ne reste pas là, vas-y, entre. » Alors j'entrai, tout simplement. À peine me fus-je engouffrée à l'intérieur du studio qu'il s'empressa de refermer la porte, la bouclant à double tour. Voilà. Je n'avais plus moyen de me défiler à présent. Il était venu le moment d'être enfin un peu courageuse. Je m'éclaircis alors la gorge, très doucement, puis je fourrai mes mains dans les poches de mon manteau, embarrassée comme jamais. « Hum...Je ne te dérange pas ? » Mon regard balaya la pièce, déjà à l'affût de la moindre réponse à ma question. Je me mordillai la lèvre inférieure. « Je n'aurais pas dû venir, c'était stupide. » Et j'allais faire quoi maintenant, retourner me terrer dans mon trou. J'avais donc fait tout ça pour rien ? Pour le coup, je méritais des claques. « je suis désolée. » finis-je par murmurer, encore mal à l'aise. « Je n'arrivais pas à dormir, et... » Je m'interrompis, avant de dire quelque chose de vraiment stupide. Qu'allais-je lui dire de toute façon ? Que je déprimais de ne plus avoir de nouvelles de mon copain ? C'était ridicule. Il devait certainement se moquer de mes problèmes, d'autant plus que j'avais beau être tout juste majeure, je n'en restais pas moins une ado. « Peu importe. » coupai-je, tout aussi doucement . « J'ai besoin d'un remontant. Quelque chose de fort. » Je me sentais honteuse d'en arriver là, mais il n'avait pas vraiment moyen de me refuser ça. Combien de fois avait-il voulu m'offrir un verre ? C'était le moment ou jamais.
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MessageSujet: Re: darkness falling, leaves nowhere to go. ◮ (tracey&noah)   darkness falling, leaves nowhere to go. ◮ (tracey&noah) Icon_minitimeVen 25 Oct - 16:50


darkness falling, leaves nowhere to go
two feet standing on a principle, two hands longing for each other's warmth. cold smoke seeping out of colder throats ; darkness falling, leaves nowhere to go. tt's spiralling down, biting words like a wolf howling. hate is spitting out each other's mouths, but we're still sleeping like we're lovers.



Soumis à la pénombre nocturne, cloîtré derrière une porte ne marquant même pas l'entrée de mon propre appartement, je me sens aussi vulnérable que fort. Vulnérable car tout un chacun se trouve en mesure de donner ma position et l'adresse de ce lieu d'habitation éphémère, à un quelconque mangemort – si la Hackett ne connaît pas déjà ma position, cela va sans dire –, à commencer par le réceptionniste qui s'occupe de l'accueil et connaît l'identité ainsi que le visage de chacun de ses clients. Je n'ai pas pris les précautions nécessaires pour masquer mon identité ; chose inutile lorsque l'on sait que mon bourreau, se trouve également être ma protectrice. Fort, parce que le fait que je vive seul, loin de ma tante partie s'installer en France par ma faute, me rend invulnérable en ce qu'il peut s'agir de la torture par les sentiments. Bien sûr, je me sentirais mal s'il arrivait quoi que ce soit à mes camarades de l'ordre, mais cela ne serait pas la même chose que de s'en prendre à un lien familial. A part, peut-être, si la victime se trouve être Tracey, de laquelle je me sens responsable depuis que j'ai mis Caïn – son petit-ami, je suppose – en mauvaise posture. Je ne sais même pas ce qui est advenu de lui et, au fond, je préfère ne même pas le savoir ; surtout si cela est pour me mettre à culpabiliser un peu plus à ce sujet par la suite. Pourtant, ce sont des faits qui me hantent, me poussent à l'insomnie malgré mes paupières lourdes, qui me dictent de me coucher, de dormir un peu plus que d'accoutumée pour pouvoir être plus en forme demain et ainsi pouvoir mener à bien les éventuelles nouvelles missions que l'Ordre du Phénix m'aurait attribuées. Cependant, rien n'y fait, lorsque je m'allonge enfin, il m'est toujours impossible de trouver le sommeil. Et ce n'est pas avec les quelques mornilles qui trainent au fond de mes poches, que je vais pouvoir m'acheter quelconques somnifères, en mesure de me faire trouver le sommeil – qu’est-ce qu’un pharmacien moldu peut bien vouloir faire de la monnaie du monde magique, après tout ? Aussi, condamné à errer comme une âme en peine, je me contente de me livrer au triste sort que le monde m’a réservé, en me laissant éveiller pour que je puisse côtoyer les ombres nocturnes. Je me contente ainsi de m’abandonner à quelques occupations guères passionnantes, comme celle de commencer à me préparer un café, en sachant pertinemment que cela ne m’aidera pas le moins du monde à dormir, bien au contraire. Pourtant, c’est bien ce que je suis en train de faire, lorsqu’un coup résonne sur la porte, me faisant faire subitement volte-face alors que je cligne plusieurs fois des yeux, tentant de m’assurer qu’il ne s’agit pas là d’un tour de mon imagination, ayant créé quelques hallucinations auditives en raison de la fatigue. Pourtant, une nouvelle série de coups ne tarde pas à se faire entendre, identique à la précédente et me faisant pincer les lèvres. Une personne venant frapper à la porte de l’une de mes habitations éphémères, ne peut paraitre que de mauvais augure, je le crains. Ainsi est-ce à pas lents que je rejoins finalement l’entrée, collant pendant un moment une main sur la poignée, l’autre sur le bois de la porte, prenant plusieurs grandes inspirations avant de me résoudre à l’ouvrir. De toute façon, me voilà pris au piège ; oserais-je vraiment descendre par la fenêtre pour ne pas risquer de me faire voir, ou faire entendre le craquement caractéristique du transplanage – laissant ainsi apparaître ma destination sur les registres du ministère de la magie –, alors que je me situe bien loin au-dessus du sol ? Est-ce que j’abandonnerais réellement le peu de biens que je possède encore, pour pouvoir prendre la fuite ? Non. C’est inutile, je n’en ai pas besoin, puisque j’ai la protection de la Hackett avec moi, qui se trouve tout de même être une mangemort réputée.

Décidant qu’il est, là, inutile de faire semblant que je suis sortie, en raison des différentes volées de coups ayant été abattus sur la porte, montrant clairement que la personne se trouvant derrière le battant de bois, sait bien que je n’ai pas pu bouger d’ici de la soirée ; je m’autorise enfin à ouvre la porte, non sans demander à mon interlocuteur de dénoncer son identité ; réflexe idiot et parfaitement humain, montrant que sorciers et moldus se trouvent être identiques dans leur débilité, puisqu’il ne sert à rien de demander l’identité de quelqu’un alors que l’on est en train d’ouvrir la porte. Un ennemi a déjà largement le temps de faire une agression. « C'est moi. » me parviens alors une voix que je ne connais que trop bien. Ouvrant la porte, je découvre ainsi, rassuré, le visage de ma partenaire au sein de l’Ordre du Phénix. Tracey. Je lui offre un sourire, bien que celui-ci se trouve être bien faible, alors que je décris son visage de mes prunelles, dans la pénombre du couloir. Je me reprends pourtant bien vite, conscient qu’il ne me faut pas la laisser sur le pallier, à venir me voir, afin qu’elle ne s’expose pas à la vue de tout le monde. Après tout, je ne peux jamais être certain du fait que l’un des sbires – espions ? – de la Hackett, ne se trouve pas dans le couloir, à nous observer. Si elle a embauché un détective privé pour surveiller ses employés, rien ne l’empêche d’en embaucher un autre pour surveiller son premier détective, n’est-ce pas ? Aussi je m’empresse d’inviter la jeune femme à entrer, tentant d’oublier qu’à peine quelques instants auparavant, je me trouvais à penser à son bien aimé Caïn. « Hum...Je ne te dérange pas ? » souffle-t-elle alors qu’elle esquisse ses premiers pas dans l’enceinte de l’appartement. Je ne tarde pas à secouer la tête en signe de négation. Comment pourrait-elle me déranger alors que je me trouvais justement en train de penser à elle ? Puis nous formons un duo à présent, alors je ne peux pas laisser quelques émotions négatives prendre le dessus ; et encore moins avec Tracey, même si je ne saurais expliquer pourquoi. « Absolument pas, comme tu peux bien le voir, j’étais en train de préparer un café alors… Tu tombes bien. » Je pince les lèvres, me rendant compte d’à quel point ceci se trouve être une intervention inutile en tous points. Il n’y a pas vraiment de quoi rassurer la brune, qui pourrait croire que je tente de rester éveillé pour une quelconque réponse précise, alors que ce n’est pas le cas. Enfin si, mais c’est à son sujet que je me tracasse. « Je n'aurais pas dû venir, c'était stupide. » commente-t-elle d’un air dépité. Je pince les lèvres, ne sachant pas trop quoi lui dire pour la rassurer, avec ma façon de tenter de la mettre à l’aise, un peu bancale. Aussi je me contente de baisser les yeux au ciel, me faisant silencieux. « Je suis désolée. » finit-elle par bredouiller, d’un air sincèrement désolé. Passant rapidement ma langue sur mes lèvres, je redresse la tête, cherchant les mots justes. « Mais non ! Ne t’excuse pas. C’est le principe du binôme, de pouvoir compter l’un sur l’autre et ce, à n’importe quelle heure. » Du moins est-ce ainsi que les choses m’ont toujours été présentées et je dois dire que, c’est une chose avec laquelle je me montre assez d’accord. En effet, je ne vois absolument aucun inconvénient au fait que Tracey puisse débarquer dans mon habitation du moment, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Au contraire, j’estime que c’est ainsi que je me trouve en mesure de remarquer qu’elle commence à m’accorder sa confiance ; privilège ne m’ayant jamais été accordé jusqu’alors – cela vaut-il sans doute mieux pour elle, qu’elle s’abstienne de me l’accorder après tout, étant donné ce que j’ai aidé à faire à son petit ami. « Peu importe. » lâche-t-elle à mi-voix, le cœur visiblement lourd.

Je l’observe quelques instants, sans savoir que dire ou que faire, simplement enfermé dans mon mutisme. Elle ne semble pas bien et, me pinçant les lèvres, je tente de me retirer l’esprit le fait que cela soit de ma faute. Peut-être n’est-ce pas à cause de Caïn qu’elle semble aussi mal, peut-être est-ce autre chose dont j’ignore tout. Sans doute ai-je mal enquêté pour le compte de son oncle, sûrement suis-je passé au-delà de quelques détails importants. Oui, il s’agit sûrement de cela. Il faut que je me reprenne, que je cesse de me tracasser l’esprit avec l’employé de la Hackett, l’amant de Tracey. Ma vie ne peut se venter de tourner autour d’un unique défunt, auquel je n’ai même jamais adressé la parole. Derrière moi, dans le coin cuisine, la cafetière laisse échapper quelques bouffées de vapeur. Je m’empresse alors d’aller l’éteindre ; je déteste l’odeur d’une cafetière, après que celle-ci ait terminé de faire du café. Cette odeur de brûlé m’insupporte au plus au point, aussi je préfère m’en extraire avant même que celle-ci ne se présente à mes narines. « J'ai besoin d'un remontant. Quelque chose de fort. » résonne de nouveau la voix de Tracey, derrière moi. Délaissant la cafetière, je me retourne vers elle, arquant un sourcil. Je n’ai rien de fort dans mes placards, rien à boire tout court hormis ce café auquel je trouve toujours un goût infecte. J’acquiesce pourtant d’un simple signe de tête, avant de me diriger vers la fenêtre entrouverte, récupérant ma baguette sur le comptoir au passage. Sans un coup d’œil vers les mouvements de la rue, encore trop nombreux pour l’heure, en bas, je lève la tête, inspectant la fenêtre de l’étage supérieur. Entrouverte, elle aussi. Je ne sais pas ce qui oblige ces gens à laisser sans cesse leur fenêtre ouverte en plein mois de mars – peut-être ont-ils déjà trop chaud, à moins qu’il ne s’agit simplement de leur fenêtre qui ne ferme pas bien – mais cela se révèle bien pratique lorsqu’il me manque quelques bricoles. Je n’appelle pas cela du vol, simplement de l’emprunt à long terme et je dois avouer qu’il m’est déjà arrivé d’en abuser deux ou trois fois depuis le début de la semaine. « Accio cognac. » je souffle en direction de l’étage supérieure. Il ne me faut attendre que quelques secondes – me paraissant pourtant bien longues – avant d’entendre enfin tintinnabuler les bouteilles entre elles, jusqu’à ce que présente la bouteille que j’ai appelée jusqu’à moi. Je jure d’ailleurs que celle-ci a dû manquer de se briser contre la vitre au moment de passer la fenêtre, mais elle vient pourtant jusque mes mains, et je prends grand soin de la saisir comme il faut avant de revenir vers la brune. « Alcool moldu. J’espère que tu n’as rien contre… C’est pas mauvais. » je lui explique en lui présentant la bouteille. Posant cette dernière sur la table, je fais signe à Tracey de s’assoir sur l’une des deux chaises présentes, avant de retourner dans la cuisine. Je me saisis ainsi de deux gobelets en plastique que je ramène vers la jeune femme. Pas l’idéal pour boire ce genre d’alcool, mais l’on se contente généralement de ce que l’on a. Plaçant les deux gobelets côte à côte, je verse alors une bonne ration dans chacun d’eux, avant d’en pousser un en direction de ma coéquipière. « Alors, qu’est-ce qui te tracasse comme ça ? » je lui demande en adoptant un air mi-détaché, mi-anxieux. Pourtant, dans mon esprit, tout me cri de ne pas m’enquérir de pareille chose, car je connais déjà la réponse à cette sordide question. Voix que je fais néanmoins taire, lorsque je me saisis de mon gobelet pour le porter à mes lèvres, en engloutissant une grande gorgée, les paupières closes. L’alcool me brûle la gorge, alors qu’il dévale celle-ci en direction de mon estomac.
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MessageSujet: Re: darkness falling, leaves nowhere to go. ◮ (tracey&noah)   darkness falling, leaves nowhere to go. ◮ (tracey&noah) Icon_minitimeVen 25 Oct - 20:47

J'ignorais ce que j'étais venue chercher ici. J'ignorais même si c'était une bonne idée. Après tout, n'avais-je pas la volonté de ne créer aucun lien, de quelque nature qu'il soit ? Je n'avais pas envie de m'attacher, c'était un fait. Tous ceux que j'avais appréciés, aimés, tombaient un par un à cause de la guerre qui faisait rage au dehors, tant et si bien que je commençais à croire que le problème venait de moi, que je leur portais naturellement la poisse. J'étais maudite, il n'y avait pas d'autre explication à tout ce bordel. Mais quel crime atroce avais-je pu commettre dans une autre vie pour mériter un tel châtiment, de brûler ainsi à petit feu, alors que je donnerais sans doute tout l'or du monde pour que ce calvaire s'arrête enfin ? D'où l'idée de rebrousser chemin sitôt arrivée. Je ne devais même pas me trouver là, à la base. Je me sentais comme une étrangère par ici. Je n'avais jamais été courageuse, c'était un fait. Je préférais fuir pour me mettre à l'abri, j'étais incapable d'assumer les évènements tels qu'ils se déroulaient. Même après tant d'années passées à vivre, je n'avais toujours pas accepté que je ne pouvais pas tout contrôler, que certaines choses, inéluctablement, échappaient à mon emprise. Dans le fond, je n'étais pas aussi forte que je voulais bien le montrer. Encore une fois, tout était question d'apparence, et le masque que j'arborais habituellement présentait des failles. De nombreuses failles. Il était même en train de se fendiller de part en part, montrant un côté peu reluisant de ma personne. Si j'avais tenu jusque là, c'était bien parce que j'étais effrontée. Je n'avais rien de brave, de courageux, ces sottises étaient réservées aux Gryffondor. Au final, le Choixpeau avait eu raison de m'envoyer dans la maison des verts et argent, j'étais aussi lâche que les autres, aussi faible, j'avais besoin d'un masque pour me sentir en sécurité. Peu de personnes avaient réussi à entrevoir ce que je cachais, ce que j'étais réellement. Je n'étais même pas sûre que Noah en fasse un jour partie, de ces personnes, si bien que je ne me sentais pas réellement prête à lui parler. Encore une fois, j'étais très tentée par l'idée de fuir à toutes jambes, mais ce n'était pas très mature comme attitude. Alors, j'attendais, non sans me ronger les sangs. Je me sentais stupide, mais j'étais prête à parier que dans une telle situation, d'autres personnes ne seraient pas non plus très fières. Je me sentais presque honteuse de venir mendier un peu de compagnie, d'autant plus que mon attitude suggérait que je m'étais adressée à Noah parce que je n'avais pas d'autre solution, ce qui n'était pas très sympa pour lui. Mais on ne se refait pas, n'est-ce pas ?

Je pris alors une profonde inspiration, redoutant le moment où la porte allait s'ouvrir. Ce qui ne tarda pas. Les poings crispés, les mains moites, je voyait l'ouverture devenir de plus en plus grande, et la silhouette guindée de mon partenaire se dessiner dans l'embrasure. Lui non plus ne semblait pas très rassuré par l'idée d'avoir de la visite aussi tardivement, si on pouvait se fier à l'expression soulagée qu'il arborait alors. « Absolument pas, comme tu peux bien le voir, j’étais en train de préparer un café alors… Tu tombes bien. »  je me mordillai la lèvre inférieure, puis, j'esquissai un sourire narquois. « J'ai cru en sentir l'odeur, alors, me voilà. » Bien sûr, aucune odeur de café ne flottait dans le couloir, je bluffais, assurément. Je me cachais encore une fois derrière le sarcasme pour rendre mes émotions indécelables. Il ne fallait surtout pas qu'il remarque que j'étais en train de paniquer intérieurement, que dans le fond, moi aussi j'avais peur. « Mais non ! Ne t’excuse pas. C’est le principe du binôme, de pouvoir compter l’un sur l’autre et ce, à n’importe quelle heure. »  Mon sourire narquois s'affaissa quelque peu, tandis que je me rembrunissais. J'arborais à présent une expression dépourvue de toute émotion, ce qui en général n'était pas très bon signe, lorsque l'on me connaissait bien. Binôme ? C'est tout ? Certes, on passait beaucoup de temps ensemble, dans un cadre strictement professionnel, mais j'avais osé espéré qu'on commençait à s'entendre, voire même qu'on devenait amis. Aussi sa définition méritait un léger correctif, non, un binôme ce n'était pas de pouvoir compter sur l'autre à n'importe quelle heure, mais c'était en général ce que faisaient des amis. Des amis dignes de ce nom, bien évidemment. Je décidai néanmoins de ne pas relever. D'une, je risquais de me montrer désobligeante, et de deux, je n'avais pas le cœur à le mettre davantage dans l'embarras, il faisait des efforts pour se montrer agréable, même si somme toute, sur ce point là, nous étions tous les deux en train de ramer prodigieusement. Dans le fond, ni l'un ni l'autre n'étions doués pour les relations interpersonnelles, et c'était plutôt rassurant de le constater. Je me forçai alors à sourire à nouveau, bien que j'avais mal aux lèvres à force de feindre quelque chose qui n'était décidément pas dans ma nature. Je n'étais pas née pour être aimable, voilà tout.

Je m'étais assise sur le canapé, pour aussitôt croiser les jambes. J'enlevais ma veste tandis qu'il était parti dans la cuisine pour arrêter la cafetière. Je me mettais à l'aise, tout simplement. Je posai mon cache-nez et la veste sur le dossier du canapé, et hésitai à enlever le pull également, pour ne pas avoir froid en sortant. Surtout que le studio était bien chauffé. Mais, je n'étais pas chez n'importe qui, et il ne fallait pas que j'aie une attitude inconvenante, aussi me contentais-je de ne rien faire, ce qui était plus sage. Nerveusement, je remis une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je tâchais de me donner une certaine prestance tandis qu'il revenait, avec son café. Tout du mois, je le supposais. Je le vis attraper sa baguette magique, ce qui m'intrigua. Que comptait-il faire avec ça ? Je n'allais pas tarder à le savoir, si toutefois je laissais le temps au temps. Alors, j'attendis. Quelques secondes n'allaient pas me tuer, n'est-ce pas ? « Accio cognac. » J'arquai un sourcil interloqué lorsqu'il prononça la formule, tandis que mes lèvres s'ouvrirent en un o parfaitement offusqué. « c'est du vol ! » sifflai-je, légèrement sidérée, mais toutefois amusée par le tour qu'il venait de faire – contrairement à ce que les apparences pouvaient suggérer, Noah n'était pas un garçon sage.  « Alcool moldu. J’espère que tu n’as rien contre… C’est pas mauvais. » Je me retins de laisser échapper un ricanement. À la place, je me levai du canapé, pour venir occuper la chaise qu'il m'avait désignée. J'arquai à nouveau un sourcil. « Tu sembles oublier que ma mère était une moldue et que j'ai vécu comme telle jusqu'à ce que j'entre à Poudlard, donc je suppose que je n'ai rien contre, en effet. » C'est quand il sortit ses pauvres gobelets en plastique que je me rendis compte que l'on menait vraiment une vie minable, ces temps-ci. En tant que membres de l'Ordre, nous étions plus ou moins condamnés à vivre dans des conditions spartiates, prêts à foutre le camp en moins de temps qu'il faut pour le dire en cas de pépin. Néanmoins, je ne fis aucune remarque et je me saisis du gobelet, fronçant le nez devant l'odeur rance que dégageait l'alcool – le cognac n'était pas réellement ma tasse de thé, mais je supposais que devrais m'en contenter. « Alors, qu’est-ce qui te tracasse comme ça ? » tout et rien à la fois, avais-je envie de répondre, mais je supposais que ce n'était pas une réponse convenable. Je soupirai lourdement, tout en contemplant le fond de mon gobelet d'un œil vide, avant de me décider de boire à mon tour. Chose que je regrettai instantanément, puisque l'alcool avait un goût infect. Tellement infect qu'il m'arracha une quinte de toux et une grimace de dégoût. « Bon sang, c'est quoi ce truc ? Quand je disais quelque chose de fort, je pensais surtout à du whisky ou de la vodka. » Je m'étais promis de ne pas râler mais pourtant je le fis, j'étais décidément incorrigible. Enfin, c'était moi qui avais demandé quelque chose de fort, je devais en assumer les conséquences. Toutes les conséquences. Je reposai l'infâme breuvage sur la table, reprenant peu à peu mes esprits. Avec tout ça, je n'avais pas encore répondu à sa question. « Ce sont mes démons. » murmurai-je à mi voix, mal à l'aise. « Je n'arrivais pas à dormir. Ils attendent que je ferme l'oeil pour me sauter dessus...et je n'arrive pas à les chasser. » Je marquai un temps d'arrêt, le temps de réprimer un frisson. Voilà. Il allait vraiment me prendre pour une folle. Une illuminée de la même trempe que ceux qui prédisaient la fin du monde et toutes sortes de conneries du même genre. « Je ne veux pas me laisser envahir par les ténèbres. » conclus-je dans un souffle, mes épaules s'affaissant elles aussi alors qu'une ride soucieuse me barrait le front. Ainsi recroquevillée sur ma chaise, j'avais l'air d'une petite fille épouvantée par le monstre du placard, qui n'attendait que de faire une bouchée d'elle.
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