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 “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood.

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Moses Fleming
Moses Fleming
ADMIN ❖ we are the champions
≡ ton pseudo : MARY-W.
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≡ date d'arrivée : 05/04/2012
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≡ âge du perso : quarante ans.
≡ amoureusement : immunisé.
≡ son emploi : professeur de sortilèges à poudlard.
≡ statut de sang : sorcier de sang-pur, noble jusqu'au bout des doigts, qui tient à la dignité de sa famille.
≡ sa maison : ancien gryffondor, un choix qu'il n'a jamais particulièrement compris ni accepté, tous les siens finissant normalement chez les serpentards.
≡ sa baguette : bois d'ébène, spécialisation en maléfices, longueur de trente-deux centimètres avec pour centre un ventricule de coeur de dragon.
MessageSujet: “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood.   “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood. Icon_minitimeMar 26 Mar - 0:51


love dies, i am standing alone
cersei-jane v. harkness & elwood r. harkness
« what have the demons done with the luminous
light that once shined from your eyes. »

------------❖------------❖------------

L’aube était claire et le ciel, à s’y méprendre, ressemblait à un miroir qui reflétait la blancheur de la neige au sol. A cet horizon, où la frontière entre les cieux et la terre n’était que floue et ténue, Cersei y offrait ses azurs perdues, fatiguée des longs périples qu’elle avait traversés. Avec une simili-bravoure, frissonnant pourtant au cœur de la solitude qui l’englobait, comme le brouillard matinal qui planait dans les rues étroites de Bloxam Creek. Son enfance, les vacances d’adolescence qu’elle avait passées dans cette petite ville d’Irlande lui avaient servi à se faire à ces brumes d’hiver, tant et si bien qu’elle n’en était guère surprise, alors que le jour pointait lentement, éclaircissant les alentours avec timidité. Cette année, il lui semblait déjà que l’hiver était interminable, que le froid était plus vivace que jamais, et que son courage l’abandonnait plus vite que de mesure. Si les circonstances l’avaient bien voulu, Cersei serait au coin d’un feu de cheminée aujourd’hui, dans la salle commune des Serpentards, lissant quelques parchemins et rassemblant ses livres pour se préparer à la journée de cours qui se présentait à elle. Un jour parmi tant d’autres, sans doute, d’un quotidien qui l’avait presque lassée quelques années auparavant. Celui-ci, à présent, était plus insaisissable que jamais, mais cette nature tempérée de la vie ne semblait pas convenir à un caractère si jeune et impulsif que celui de la jeune Harkness. Cette nuit encore, elle n’avait que peu dormi, hier soir encore, elle n’avait pas mangé – elle vivotait selon ce que le courage lui octroyait, en des pointillés irréguliers qui finiraient par la mener à sa perte. Si la guerre venait à durer encore des années (dans le pire des cas qui soit), elle finirait par mourir d’épuisement, là, au milieu d’une forêt sauvage ou d’une zone abandonnée par l’homme, ignorée de tous. On retrouverait son squelette d’ici quelques générations, et le monde aurait fini par l’oublier. Dans certains de ses songes aventureux, Cersei se retrouvait à penser qu’une telle mort ne serait pas la pire qui soit, elle s’endormirait, tout simplement, idéalisant la vie qu’elle n’aurait jamais, rêvant de ce qui aurait pu être, ce qui – dans les derniers mirages d’existence, était à portée de main pour elle. Baguette serrée dans sa manche, la jeune sorcière avait traversé les rues encore endormies du petit village où elle avait grandi, songeant (non sans se maudire d’avoir de pareilles pensées) à l’endroit où elle était née, le petit nom de bled qu’elle ne connaîtrait jamais, mais qui l’avait vue naître. Pourtant, c’était ici qu’elle se sentait chez elle, ici qu’elle avait grandi, ici qu’elle se souvenait avoir dévalé quelques-unes des rues à toute vitesse. Ici qu’était sa maison, celle où elle conservait d’innombrables souvenirs, que l’esprit tourmenté de la sorcière ramenait inlassablement devant ses yeux, lorsqu’elle perdait son regard dans les flammes du feu de camp qui lui servait – bien souvent, d’unique compagnie. La solitude la rendait sûrement nostalgique, c’étaient ces raisons obscures, honteuses et inavouables qui ramenaient Cersei dans cet endroit trop familier, là, alors qu’elle n’avait même pas eu la décente prudence d’avaler quelques gorgées de Polynectar : chez elle, elle voulait y revenir comme princesse des lieux, enfant chérie et non pas étrangère dévisageant les souvenirs d’autrui. C’était sa maison, la maison des Harkness, de ceux qui l’avaient élevée, ceux pour qui elle ne pouvait s’empêcher, malgré elle, de ressentir un pincement d’amour, rendu amer par a rancune. Meurtriers, les doigts fins d’une main blanche glissèrent le long de l’inscription, examinant les griffures laissées dans la pierre de la maison – cette attaque-ci, cette estafilade marquant un pan de la grande maison semblait indélébile, gravé dans la roche avec trop de profondeur. Cersei sentit sa gorge se serrer et dans le silence qui l’étouffait, sa respiration se fit doucereusement plus coléreuse. C’était comme à Poudlard, comme tous les regards qui l’avaient suivie dans les couloirs de l’école de magie lorsque Elwood avait été accusé. C’était le cauchemar de toute son existence, qui remontait jusqu’ici, jusqu’aux racines mêmes de son existence.

Les lieux avaient des allures de désertés, d’une maison délabrée qu’on laissait à l’abandon sans y réfléchir : elle avait tout pour annoncer que, d’ici quelques années, elle ferait partie du paysage, que les gamins de Bloxam Creek la diraient maudite ou habitée par une vieille sorcière tortionnaire maudissant tous ceux qui avaient la folie de marcher par ici. Lèvres pincées, à la simple idée que sa maison d’enfance puisse être ainsi réduite en pièces, en parcelles de souvenirs sans importance, Cersei abandonna sa patiente observation, visage fermé pour, d’un coup de baguette, débloquer la porte d’entrée, et pénétrer dans ces lieux encore emprunts de réminiscences glaciales, d’un passé si proche et si, paradoxalement, lointain à la fois. Les mois qu’elle avait passés sous la garde de son père lui avaient paru être les plus longs mois de sa vie, mais même sans ça, l’époque heureuse où elle courait avec Elwood dans les vastes pièces de l’habitation semblait intouchable, même du bout des doigts. L’adolescente qu’avait été Cersei à l’époque de l’emprisonnement d’Elwood n’avait jamais cherché à comprendre ce qui avait poussé les parents Harkness à si brutalement quitter cette maison de Bloxam Creek. Elle comprenait, avec le temps – mais elle se souvenait bien nettement que personne ne s’était donné la peine de lui servir quelque explication que ce soit. Personne, à part Sansa, qui s’était raillée d’elle en voyant son air dépité devant la nouvelle maison de son oncle et sa tante. Avec la même ardeur qu’ils avaient chassé Elwood de leur vie, ils avaient chassé tout ce qui avait rattaché ce semblant de famille à ce souvenir douloureux, de lancinantes images qui, pourtant, n’avaient jamais déserté l’esprit de Cersei. Du faisceau de sa baguette, silencieusement allumée d’un nox soufflé entre ses lèvres, la jeune sorcière inspectait les lieux : il restait, bizarrement, quelques affaires des Harkness ici. A croire qu’ils étaient vraiment partis sous le coup de l’empressement, ou d’un coup de tête déraisonné – ce qui expliquerait bien pourquoi personne n’avait trouvé la force de soutenir l’œil innocent de Cersei pour lui faire comprendre pourquoi ils oubliaient si vite Elwood, pourquoi ils chassaient si ardemment tout ce qui la rattachait à ce frère dont elle n’avait jamais eu le temps de faire le deuil. Elwood n’était pas un meurtrier, de toute manière – de toute sa candeur d’enfant, l’assurance qu’elle avait, de le connaître par cœur, elle était encore persuadée de ça, fatiguée pourtant de l’avoir clamé, seule voix au milieu du silence, pendant si longtemps. Le plancher craquant sous ses pieds, la jeune femme reconnut le papier peint de son enfance, les rideaux désormais usés et salis, les derniers meubles mangés par la poussière et l’usure. L’escalier, le si haut et imposant escalier dans lequel elle s’était sentie si petite jadis. Elle grimpa les marches de celui-ci, silencieusement, les sens aux aguets quant à toute présence qui pourrait envahir cette maison maudite. Le vent seul, sifflant contre les volets fermés de la vieille bicoque, apportait un semblant de vie aux lieux. Cersei était seule ici, aussi seule que ce qu’elle était depuis des jours, des semaines. Depuis ce qui lui semblait être une éternité. Ses pas la guidèrent devant la porte entrouverte de la chambre de Sansa mais dans une grimace, elle ne daigna s’y arrêter, poursuivant sa route pour trouver la chambre d’Elwood, totalement vidée de ce qui avait, autrefois, fait le paysage familier de cette pièce. Etrangement, elle se souvenait encore parfaitement de l’emplacement de chacune des affaires de son cousin, de son lit, dans tel coin de la pièce, à toutes les affaires qu’il laissait traîner bien trop souvent, à l’humble avis de la maîtresse de maison. Ne se laissant guère happée par la nostalgie, un distrait sourire ayant tiré ses lèvres cependant, Cersei poussa la porte de sa propre chambre, vide, elle aussi. A l’époque où ils avaient subitement déménagé, elle avait été à Poudlard, mais au moins, elle avait à présent l’assurance qu’ils avaient pris la peine d’emmener chacune de ses affaires avant de l’arracher à son foyer. Elle ne fut en rien déstabilisée par la tristesse des lieux, la poussière qui recouvrait la peinture de sa chambre, ou les toiles d’araignée qui s’étendaient, en des rideaux fins et disgracieux, devant les carreaux de sa fenêtre. Ceux-ci étaient d’ailleurs, à moitié brisés, par ce qui semblait être des jets de cailloux déjà bien anciens.

Comptant ses pas – un pli soucieux marquant son front, elle s’arrêta devant une lame de parquet, cognant celle-ci de son pied avant de s’agenouiller. Une main glissant dans ses cheveux flamboyants, Cersei posa sa baguette au sol, pour dessiner les contours d’une planque dans le sol de sa chambre, dégageant la poussière de ses vieux souvenirs d’enfance. « Il parait qu’il faut confier ce genre de choses aux personnes de confiance. Tu penses que je peux te faire confiance ? » Elle se souvenait clairement avoir hoché la tête avec empressement, agitée par la curiosité, et cette lueur brillant au fond des yeux d’Elwood qu’elle avait saisie rien qu’en croisant son regard. Un nouveau sourire la prit, alors qu’elle sortait d’entre les lames de parquet un petit sac de velours, qui émit un léger bruit métallique lorsqu’elle le serra au creux de sa main. Il était inexplicable, indescriptible le besoin qui l’avait poussée à aventurer ses pas jusqu’ici pour ça, pour ce simple petit sac qui n’avait, dans un monde tel que celui-ci, aucune importance. Merlin seul savait quand elle reverrait Elwood, quand elle aurait l’occasion de lui prouver sa loyauté à toute épreuve et le soin irréprochable qu’elle avait mis à conserver le dernier héritage de son cousin – les jours s’allongeaient de plus en plus et pourtant, aucune destinée ne semblait assez clémente pour lui permettre de le retrouver. Pour le meilleur, peut-être. Elle avait après tout, bien changé de la sage enfant qu'elle avait été – elle avait fui sa famille, renié son oncle et sa tante, ouvertement défié sa cousine, et elle avait surtout, trop souvent, suivi le sillage sanglant de son père, des Mangemorts à la marque des ténèbres et à l’âme aussi noire qu’une nuit sans étoile. Ouvrant le sac de velours, Cersei laissa tomber les deux anneaux dans le creux de sa main et, sous le peu de lumière qui filtrait à travers les volets fermés, elle examina quelque peu ceux-ci. Ils étaient toujours aussi irréprochables de pureté, toujours aussi beaux que dans ses souvenirs – les yeux brillants, la première fois qu’Elwood les avait déposés au creux de sa paume, elle s’était promis de chérir ces promesses d’avenir avec autant d’ardeur que ce que son cousin mettait à chérir la femme que pouvait être Lyse. Leur histoire lui avait si souvent semblée idéale, parfaite – elle-même était tombée de haut, lorsque du jour au lendemain, la fiancée de son cousin avait disparu vers des horizons bien lointains. Lèvres pincées, elle hésita à agir par rancœur, enterrant les deux alliances entre les lames de parquet à nouveau, dans l’espoir qu’Elwood ait oublié ce passé brumeux avec Lyse. Mais elle se retint, décrochant la chaîne qu’elle avait autour du cou pour y passer les deux anneaux, et rattacher celle-ci, faisant disparaître son secret sous la couche de vêtements qu’elle portait depuis des jours déjà. Sale qu’elle était, personne ne soupçonnait sans doute qu’elle puisse porter un pareil trésor sur ses épaules et pourtant, trop de gens déjà attardaient leurs regards indiscrets et inquisiteurs sur elle. Quelque part, le vide de cette maison, le silence de cette ville encore endormie, apportaient à Cersei une solitude nouvelle, dont elle se sentait avoir plus besoin que toutes les compagnies possibles. Personne ne la jugeait ici (à part elle-même), personne ne s’interrogeait de voir une adolescente comme elle rôder comme une voleuse, personne ne la toisait avec véhémence. Elle aurait pu hésiter à s’arrêter ici, se laisser tomber contre le parquet et dormir tout son soul, mais elle n’en eut pas l’occasion – un craquement indiscret au rez-de-chaussée la ramena brusquement à la réalité. Son cœur ayant fait une chute vertigineuse au fond de sa poitrine, Cersei se redressa sur ses pieds, comme frappée par la foudre, ayant saisi à nouveau sa baguette et la serrant avec force entre ses doigts rougis par la peur. Seuls d’incompréhensibles coups de chance faisaient qu’elle était encore en vie, ou loin des griffes assassines de son père, et se retrouver prise au piège dans cette vieille maison par un groupe de rafleurs, serait bien la dernière chose dont elle aurait besoin. Lèvres pincées, le cœur battant à tout rompre (si fort contre sa poitrine, qu’elle avait l’impression de faire un boucan monstrueux), la sorcière quitta son ancienne chambre, glissant silencieusement, comme une ombre à ces murs, le long du couloir. Croyant saisir un bruit à l’étage au-dessus encore, elle en profita pour dévaler les escaliers à toute vitesse, totalement déraisonnée et imprudente, mais avant qu’elle n’ait pu se faire prendre par qui que ce soit, elle manqua de percuter une imposante silhouette de plein fouet, lâchant un cri de surprise. Mais en un regard, sa main plaquée contre ses lèvres, elle le reconnut, si étranger et pourtant si familier. Elwood.
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Charlie Weasley
Charlie Weasley
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≡ âge du perso : vingt-cinq ans.
≡ amoureusement : célibataire.
≡ son emploi : soigneur de dragon à gringotts.
≡ statut de sang : sang-pur.
≡ sa maison : gryffondor.
≡ niveau d'études : études terminées avec six buses et six aspics.
≡ sa baguette : sa baguette magique est en bois d'ébène. Elle mesure 22,5 cm et contient un poil de licorne.
≡ son patronus : un ours.
≡ son amortencia : ....
MessageSujet: Re: “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood.   “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood. Icon_minitimeDim 31 Mar - 14:41


“ paiting false hopes is a habit i've grown ”
you can sit beside me when the world comes down if it doesn't matter than just turn around.
Cersei-Jane and Elwood
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Un éclat de lumière tira Elwood de son sommeil. Son précieux sommeil, celui qui lui manquait tant depuis de nombreuses années. Fermer l’œil à Azkaban n’était pas une chose facile, retourner le sommeil quand on en sortait ne l’était pas d’avantage. Pourtant, il avait plus ou moins bien dormi cette nuit. Il avait partagé quelques verres avec Blodwyn et il était resté dormir à Bloxam Creek, dans la maison dans laquelle il avait autrefois vécu en compagnie de Lyse. Il avait dormi sur le canapé qui était resté là, inchangé, comme les autres meubles. Ce que Lyse n’avait pas emporté avec elle en France quand elle était partie, bien loin de lui comme l’avaient fait tant d’autres quand on l’avait enfermé à Azkaban, à croire que personne ne le connaissait suffisamment bien pour croire en son innocence et au mois tenter une petite chose pour que son procès soit revisité, même si ça n’aurait peut-être rien changé, il avait la conviction que savoir dans ses proches il y avait au moins une personne qui restait persuadée de son innocence, ça aurait pu rendre l’enfer un peu plus supportable. À en juger la façon dont il avait été accueilli à sa sortie, il avait bien compris que personne n’avait cru un tant soit peu en lui, ou alors qu’ils l’avaient tous complètement oublié. Il était rentré chez lui pour découvrir une maison vide et on lui avait dit que sa fiancée avait quitté les lieux peu de temps après son emprisonnement. Il était ensuite retourné chez ses parents, non loin de là où il habitait avec Lyse et eux aussi ils étaient partis. Personne ne s’était donné la peine de laisser une adresse pour qu’il puisse les retrouver et personne n’était venu à sa rencontre quand il était sorti de cette maudite prison. Sansa avait fait de sa vie un enfer en le laissant assumer ses fautes à sa place. Elle avait eu le beau rôle elle, celui de l’innocente alors qu’elle était la véritable meurtrière, elle avait pu couler des jours heureux pendant que lui, il était enfermé dans la cellule qui aurait dû être la sienne. Elle l’avait trahit, sa sœur, sa sœur jumelle qui plus est. La personne dont il avait été le plus proche pendant bien des années. Celle avec qui il avait toujours tout partagé. Il aurait du le savoir que ça se terminerait mal leur relation. Elle avait changé, les années l’avait transformée en une autre personne et s’il la revoyait aujourd’hui, sans doute encore plus rongée par le mal qu’auparavant, il aurait bien du mal à la reconnaitre. Elle avait suivit la mauvaise personne. Elle s’était allié à leur oncle. L’homme le moins fréquentable de la famille Harkness, il avait fait d’elle un monstre. Finalement, ça n’avait pas été une mauvaise chose qu’il abandonne sa propre fille aux mains de son frère. Les parents d’Elwood était plutôt tournés vers l’ordre du phénix pour ce qu’il en savait, même s’ils savaient qu’ils n’avaient pas vraiment dû s’engager dans quoi que ce soit. Il n’avait en aucun cas le droit de juger un tel comportement, puisque lui-même il n’avait pris aucun parti dans cette guerre et finalement l’ordre du phénix arrivait parfois à l’énerver presque autant que les mangemorts. Elwood se plaisait bien dans sa neutralité. Il n’avait pas envie de gâcher une nouvelle fois sa vie au profit des autres. On le lui avait si mal rendu auparavant qu’il avait bien le droit de choisir d’ignorer plus ou moins la guerre et de ne prêter main forte qu’à ceux qui - selon son propre jugement - le méritait. Des gens comme Alice, elle l’avait aidé à se reconstruire à sa sortie d’Azkaban, elle lui avait offert un emploi ainsi qu’un toit, il lui devait beaucoup et chaque jour, il tentait de faire de son mieux afin de le lui rendre. Devenir libraire n’avait jamais fait parti des ses plans et pourtant c’était sans doute devenu à ses yeux le travail le plus précieux du monde. Il y avait aussi Blodwyn qu’il avait accepter d’aider alors même qu’il ne la connaissait absolument pas avant qu’elle ne débarque affolée dans la librairie d’Alice. Mais elle méritait qu’on l’aide, si tant est que se soit possible vu la situation. Au fond l’aide que lui apportait Elwood avait tout pour être parfaitement inutile, il lui avait prêté une maison pour se cacher, il venait la voir de temps en temps et le plus souvent, il vidait avec elle le stock de bouteille d’alcool qu’il possédait. C’est ce qu’ils avaient fait la veille, rendant le réveil légèrement compliqué.

Elwood venait d’ouvrir faiblement les yeux, la lumière s’installant dans la maison étant particulièrement dérangeante. Il en fallait peu de toute façon pour le tirer du sommeil. Blodwyn dormait probablement encore à en jugé le silence de mort qui régnait dans la petite maison. Quoi que, même avec Blodwyn réveillée, la maison n’était pas particulièrement bruyante. Le sorcier se leva du canapé, s’étirant légèrement, une chance pour lui (quoi qu’en soit ça n’a rien d’une chance), il avait l’habitude de dormir sur un canapé, il lui arrivait bien souvent de squatter celui du salon d’Alice puisque que la deuxième chambre disponible chez elle appartenait à sa sœur cadette. Bref, une fois debout il s’était dirigé vers la salle de bain afin de se passer un coup d’eau sur le visage, pour tenter d’effacer les traces de fatigues de son visage, même si ces dernières paraissaient indélébiles. Il aurait pu attendre que la jeune femme se réveille, afin de passer une nouvelle journée avec elle, mais attendre dans le calme de son ancienne maison, ce n’était pas une idée qu’il trouvait très motivante. Il y avait là-dedans trop de traces de ses anciens souvenirs, ceux-là qu’il essayait d’oublier afin de passer à autre chose. Sa rancune lui dictait que jamais les choses ne reviendraient à ce qu’elles avaient été avec Lyse. Il avait l’impression qu’elle l’avait trahi sur bien des tableaux. Elle était partie en France, elle lui avait caché l’existence de son fils pendant trop longtemps (elle aurait eu largement le temps de lui dire avant qu’il ne soit jugé coupable d’un meurtre qu’il n’avait pas commis) et pour couronner le tout elle avait attendu six mois avant de donner signe de vie quand lui, il avait enfin été libéré. Six moi et elle s’était pointée à la librairie pour lui balancé qu’il était papa. C’était quand même pas mal de chose qu’il devait à présent digérer. Rester dans cette maison sans Blodwyn pour le divertir, ça rendait les choses encore plus difficiles. Il décida donc de quitter la maison, laissant un mot sur la table pour indiquer à la jeune femme qu’il devait retourner aider Alice à la librairie, mais qu’il repasserait prochainement, puis il quitta la bâtisse, se retrouvant dans la neige de Bloxam Creek. Quand il était petit, il adorait l’hiver, rien que pour les batailles de boule de neige, il se souvenait bien en avoir fait des tas avec Sansa et Cersei, jamais les deux ensemble, sinon y avait des risques pour que Sansa essaie de transformer Cersei en bonhomme de neige jusqu’à ce que cette dernière finisse par mourir de froid. L’ambiance entre les deux filles n’avait jamais été particulièrement bonne, Sansa étant une vraie terreur depuis son enfance déjà. Bien qu’à cette époque, elle n’était pas une meurtrière en puissance ne jurant que par le seigneur des ténèbres. Aujourd’hui elle devait se plaire dans cette guerre et elle devait porter fièrement la marque des ténèbres sur son bras. Il soupira, les mains dans les poches, il avançait dans le petit village, ne suivant que son instinct, il se retrouva devant la maison qui l’avait vu grandir. Il s’arrêta devant cette dernière. Observant avec dégout l’inscription ‘meurtriers’ qui avait été gravée dans le mur. Evidemment que ses parents avaient fuient à son enfermement. Leur vie ici n’avait pas du être facile. Il ne leur reprochait certainement pas d’avoir déménagé, il leur reprochait d’avoir complètement disparu de la surface de la terre alors qu’ils auraient du être là quand il était sorti de prison. C’était ce qu’on attendait de sa famille. Le sorcier fronça les sourcils remarquant que la porte était ouverte. Il était déjà passé devant cette maison un certain nombre de fois et toujours, la porte était fermée, verrouillée même. Il la poussa pour s’introduire à l’intérieur. C’était la première fois depuis ce qui semblait représenter pour lui une éternité. Les choses n’avaient pas vraiment changées. C’était juste moins vivant et plus poussiéreux. Il laissa échapper un soupire alors que son cœur se serrait dans sa poitrine et qu’il commençait à ressentir une certaine colère dont il aurait voulu se débarrasser. Mais elle était née à Azkaban et avait pris la place de tout ce qu’il avait été autrefois capable de ressentir autrefois. Il n’avait en plus que colère et amertume. Il s’apprêtait à quitter les lieux, persuadé que c’était la meilleure chose à faire pour garder le contrôle et ne pas malencontreusement foutre le feu à cette baraque quand il sentit quelque chose (ou plutôt quelqu’un) le heurter de plein fouet. Il recula d’un pas pour distinguer son visage dans l’obscurité. Cersei. Il l’aurait reconnue entre mille, même si elle avait bien changé depuis la dernière fois qu’il l’avait vue. « Cersei ? » Question inutile puisqu’il savait déjà que c’était elle, mais c’était la surprise qui l’avait poussé à cette réflexion stupide. « Qu’est-ce que tu fais ici ? J’ai entendu dire que les Harkness avaient déserté Bloxam Creek depuis longtemps déjà. » Il l’avait bien compris ça, tout comme il avait compris qu’ils avaient fait un effort considérable pour qu’on ne puisse pas les retrouver facilement. Il avait essayé bien des fois, mais en six longs mois il n’y était pas arrivé, il avait parfois l’impression que le monde continuait de le fuir comme s’il avait été un meurtrier, ce qu’il n’était pas.
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Moses Fleming
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MessageSujet: Re: “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood.   “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood. Icon_minitimeMar 2 Avr - 21:39


love dies, i am standing alone
cersei-jane v. harkness & elwood r. harkness
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A Elwood, elle avait associé bien des idées. Il avait été un frère, un guide, un gardien, un modèle, une image s’atténuant avec les années. Un soupçon de souvenir, auquel elle s’était désespérément raccrochée ces derniers mois. Vivre pour Elwood, survivre pour sa mémoire semblait presque dérisoire aujourd’hui – cela faisait des années qu’elle poursuivait sa route aussi bravement que possible, son cousin ne faisant plus partie de sa vie. Jamais, jusque-là, elle n’aurait cru pouvoir se sentir aussi seule que lorsqu’elle avait compris, enfin compris qu’Elwood n’était plus là. Elle se souvenait encore de la première fois, où sa chouette était revenue à Poudlard, la lettre qu’elle avait envoyée encore accrochée à sa patte. Celle-ci, Elwood ne l’avait jamais reçue, et Cersei s’était surprise à ne pas avoir pensé à l’enfermement de son cousin plus tôt, au moment où elle avait écrit ces quelques lignes à l’encre noire, décidée à confier tous les méandres de son existence à des oreilles qui n’étaient plus : son déni n’était fait que d’un infime espoir d’inverser le cours du temps, les circonstances affligeantes qui l’esseulaient plus qu’elle ne voudrait l’accepter. Sans Elwood, elle avait subitement compris que sa famille ne rimait à rien : cette place privilégiée qu’elle s’était sentie avoir jusque-là, n’avait plus aucun sens, entre Sansa, son oncle et sa tante qui se prétendaient être ses parents, son père qui se prétendait être son oncle – toutes ces histoires de famille détestables, au milieu desquelles Elwood avait été le seul éclair de lumière – elle avait perdu ses repères ; elle s’était peu à peu éteinte, trouvant les étés longs et les mois à Poudlard bien trop courts. Peut-être était-ce pour ça que les Harkness n’avaient eu aucun mal à la voir partir, le jour où Doezwal était venu réclamer ce qui lui revenait de droit : une sorcière, à présent pleinement éduquée, malléable sous son influence de Mangemort impitoyable. Il l’avait sans doute vue comme ça, quand Sansa ne l’avait estimée que comme une incapable, un parasite rôdant dans sa vie et bouffant l’espace vital qui aurait été le sien, en d’autres circonstances. Si, dans sa naïveté d’enfant, elle avait frissonné en imaginant le sort réservé à son cousin au fond de sa geôle à Azkaban, elle s’octroyait le privilège aujourd’hui, de ne pas voir son sort meilleur : le temps qu’elle avait passé à Poudlard avait représenté la seule période libératrice de son année, aussitôt qu’elle avait su faire fi des regards des autres, et des murmures la poursuivant dans les couloirs. En famille, tout avait semblé être stérile et superficiel, baigné dans un carcan de mensonges et de secrets : personne n’avait rien voulu lui dire, personne ne lui avait autorisé quoique ce soit, pas même le droit de comprendre. Tout ce qu’elle savait, tout ce qu’elle avait su, c’était que les parents d’Elwood le croyaient coupable, coupable de meurtres qui ne lui ressemblaient même pas – si souvent, elle s’était sentie comme étant la seule à véritablement connaître Elwood, qu’elle avait fini par en être usée – ça n’avait servi à rien, qu’elle lève la voix toujours plus fort, elle n’avait été qu’une gamine en ces temps, qui criait dans le vent ; qu’ils voyaient encore tous niaisée d’illusions. Et aujourd’hui, était-elle plus seule que jamais, ou au contraire, enfin émancipée de l’influence meurtrière des autres sur sa vie ? Au fond, Cersei cherchait encore les possibles réponses à ce questionnement – irrémédiablement, ses pas ce matin l’avaient après tout, amenée devant la maison dans laquelle elle avait grandi, pendant les premières années de sa vie. Etait-ce de la nostalgie, un puissant retour aux sources qui la mettrait sans doute en danger ? Ou un mouvement ayant une quelconque prétention tactique dans les longues semaines de fuite qui l’avaient vidée de toute substance ? Autant qu’elle avait pu s’y attendre, personne n’avait guetté son arrivée dans cette ancienne bâtisse poussiéreuse – peut-être certains rafleurs, ou des Mangemorts avaient tourné autour de Bloxam Creek dans les premiers jours de sa fuite, avant de renoncer.

C’était stupide de venir ici, mais étrangement, la crainte de retomber entre les griffes de son père semblait bien peu importante, en comparaison de l’irrépressible besoin qui faisait renouer la sorcière avec les sources de son existence. C’était son jeune âge, qui emplissait sa mémoire de beaux et simples souvenirs, lorsqu’elle pensait à ce lieu en particulier, cette maison et chaque pièce qui la composait – mais elle gardait en elle, la croyance qu’ici, avec Elwood, les choses avaient été uniques, baignées d’un bonheur qui s’était transformé en pierre à présent. Celui-ci s’usait avec le temps, s’érodait sous les larmes qui se déversaient sur ses joues et, épuisée en ce clair matin d’hiver, elle n’avait pas même la force de résister à ces impérieuses marques du temps. Elle s’escrimait tout juste à n’être qu’effleurée par les réminiscences de jadis, qui glissaient devant ses yeux, à la manière des flashbacks si souvent décrits, dans les livres qu’elle avait appris à trouver obséquieux avec le temps. Jamais elle n’avait su ce qui avait concrètement poussé son oncle et sa tante à quitter cette maison – elle avait fini par le comprendre, face aux railleries de Sansa, au milieu des palpables tensions qui hantaient chacun des repas de famille auxquels elle assistait. Ça ne l’avait pas empêchée de se sentir irrémédiablement accrochée à ce lieu, avec assez de force pour ne jamais trouver sa place dans la nouvelle maison des Harkness, où, au final, elle n’avait passé que très peu de temps. Depuis que son père était venu la chercher, elle avait connu bien des autres foyers - celui des Hackett par exemple, le seul lieu plus oppressant encore que l’habitation de son paternel et de cette famille tirée à quatre épingles sur laquelle il régnait d’une main de maître. Face à ça, la précarité des camps des rafleurs et des Mangemorts avait paru être réconfortante, malgré les lascifs regards haineux qu’elle avait senti lécher sa peau : tout l’été durant, elle avait nourri l’espoir de pouvoir retourner à Poudlard, malgré l’infection de son existence par son père et les ténèbres qui l’entouraient – il l’avait réduit à néant assez vite, lorsqu’elle avait osé parler à celui-ci de sa rentrée imminente, et des futurs achats scolaires qu’elle devrait faire avant le premier septembre. Cette maison là aussi, elle l’avait perdue, quand bien même la réalité avait imposé à Cersei une toute autre vision des choses : l’école de magie avait perdu de sa superbe d’antan et sans Dumbledore, les lieux devaient être tout aussi exécrables que cette vieille bicoque abandonnée, aux murs tant imprégnés de poussière que ça lui en piquait les narines. La solitude devait la rendre prévisible à souhait, une bien pitoyable proie à chasser, qui tombait dans tous les pièges que l’existence posait sur son chemin : un craquement sourd lui rappela à l’esprit son imprudence, alors qu’elle se retrouvait comme une souris dans son trou, prise à l’étage du dessus par de potentiels assaillants ayant suivi ses traces. Difficile de croire qu’à chacun des mouvements qu’elle faisait en ville, Cersei avait pour habitude d’user de plus de précautions que nécessaire – Bloxam Creek et les souvenirs qui y étaient attachés, devaient la défaire de tout instinct de survie et elle s’en maudit, tirant sa baguette de sa manche, pour s’essayer au moins à se donner une allure guerrière. Son esprit pourtant, était déjà parti dans des pensées rugissantes, battant ses veines à toute vitesse ; son cœur faisait, de toute manière un vacarme assourdissant. Elle aurait pu penser à transplaner, mais elle ne voulait pas risquer de se retrouver démembrée par un abruti qui aurait pour réflexe de surgir et de sauter sur elle au moment où elle le fuirait de cette manière – sans compter qu’elle n’était que trop peu sure de la chance qu’elle avait de ne pas atterrir (sous la panique) à l’autre bout du pays, bien trop loin des affaires qu’elle avait soigneusement cachées, à quelques kilomètres de la ville. Dans un monde empli d’assaillants et d’ennemis prêts à tout pour soit lui trancher la gorge, soit la destiner à un face à face avec son père (qui, indubitablement, finirait par lui coûter la vie, estimait-elle au peu de patience dont il avait su faire preuve avec elle jusque-là) ; quelle ne fut pas sa surprise, lorsqu’elle fit face au mirage de son esprit - bel et bien réel, ici, face à elle, assez réel pour qu’elle lui fonce dedans sans s’en rendre compte, une vive douleur lui lançant cependant à l’épaule.

« C’est toi. » Il avait dit son nom, de cette voix rocailleuse, virile et douce à la fois – elle avait cru l’avoir oubliée, cependant, elle sonnait en des échos profonds et familiers à ses oreilles. Cersei se prit à sourire, pour la première fois depuis des mois, d’interminables mois, dont le poids s’était envolé, pour quelques secondes à peine. Un intervalle aussi court que celui qui fit fleurir cet air délicatement paisible au coin de ses lèvres, c’était lui et elle ne sut pas si c’était un brusque soulagement, ou la consécration de tous ses espoirs qui fit faire une chute vertigineuse à son cœur. En une fraction de seconde, l’envie de se jeter dans des bras familiers et réconfortants la piqua au vif, avant de s’envoler aussi vite qu’elle était apparue, sans qu’elle n’ait fait le moindre mouvement. Il avait ce quelque chose, ce quelque chose qui n’était pas Elwood ; un brin d’amertume dans la voix, qui la fit presque frissonner. Hésitante, elle passa le bout de sa langue au coin de ses lèvres, se mordant l’intérieur de la joue avant d’oser esquisser un geste vers cette chimère de son esprit. Sa main saisit pourtant du palpable, du réel, la force de son bras alors qu’elle serrait ses doigts contre l’épaule d’Elwood. Il était là, hors du temps, dans ce qui lui semblait être une image parfaite de ce qui aurait pu être – parfaite, ou presque. Simplement réelle. « J-je... » Elle balbutia tout simplement, avant de pincer les lèvres – pitoyable, tout lui avait presque semblé limpide et simple il n’y a pas si longtemps que cela, mais voilà qu’un brusque étau lui coupait la respiration à présent. Elle relâcha sa prise autour du bras de son cousin, comme désolée d’agir avec une telle attitude en de pareilles circonstances – elle ne s’était que trop souvent imaginée ce qu’il traversait, seul, là-bas ; mais ce n’était que maintenant qu’elle craignait les conséquences de longues années d’emprisonnement dont il avait été arraché il n’y a pas si longtemps que cela. « Je n’ai pas envie de rester ici. » Finit-elle par avouer, à mi mot, le regard fuyant – qu’est-ce qu’il lui prenait, subitement ? Elle avait délibérément, ou presque, laissé la question d’Elwood en suspens : ça faisait des années qu’elle s’interrogeait sur les raisons qui avaient poussé les Harkness à fuir – une part d’elle les comprenait, une autre part d’elle les détestait. Mais était-ce de l’amertume, déplacée et démesurée à son égard qu’elle avait entendu, dans la voix de son cousin ? « J’avais espéré que ce serait différent. » Elle serra les dents, lèvres closes, mais elle osait enfin trouver le regard d’Elwood – le rôle brave était celui qu’elle avait revêtu pendant des mois, c’était devenu une mascarade dans laquelle elle excellait, l’espérait-elle du moins. « Ils sont partis. Du jour au lendemain. Comme toi. » Comme elle, mais c’était à peine si elle avait eu le choix. Peut-être bien que les Harkness n’étaient que des fuyards – ou condamnés à se perdre, à cause des circonstances. Elle baissa les yeux un instant, se devant de résister aux réflexes qui revenaient au bord de sa peau – la main d’Elwood, qu’elle prit de longs instants à détailler, elle hésita à la prendre, sans commettre le geste pour autant, au combien elle en brûlait d’envie, d’un irrépressible besoin de réconfort. « Je n’ai pas vu tes parents depuis des mois. » Une vérité à laquelle elle n’avait que trop rarement accepté de faire face. Ils l’avaient abandonnée, elle ; comme ils l’avaient abandonné, lui. « Et je n’avais pas prévu de rester ici trop longtemps. » Elle était déjà assez stupide pour être venue jusqu’ici, mais elle n’avait jamais bercé l’illusion de pouvoir s’y attarder plus de quelques minutes. Moins encore, maintenant qu’elle sentait les mois passés lui peser plus lourdement sur les épaules – c’était comme si sa cape pesait des tonnes, comme si le regard d’Elwood sur elle la brûlait. « Qu’est-ce que tu fais là, toi ? » Sa voix s’était faite hésitante, imprimée de l’assurance de n’avoir, quelque part, aucune légitimité à lui demander des comptes. Au fond, l’avait-il seulement, lui ?
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Charlie Weasley
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MessageSujet: Re: “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood.   “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood. Icon_minitimeVen 5 Avr - 15:58


“ paiting false hopes is a habit i've grown ”
you can sit beside me when the world comes down if it doesn't matter than just turn around.
Cersei-Jane and Elwood
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Sa famille semblait n’être plus qu’un loin souvenir qu’il avait laissé derrière lui, parce que c’était plus simple ainsi. Parce qu’ils l’avaient laissés à ce moment où, plus que jamais, il aurait eu besoin de soutien, il n’avait jamais demandé la lune, il n’avait jamais demandé à ce que ses parents débarquent à Azkaban pour le faire sortir de derrière les barreaux de sa cellule. Ils savaient qu’ils n’auraient rien pu faire pour lui, mais il aurait aimé qu’on croit d’avantage en lui, à cette innocence qu’il n’avait cessé de clamer et à laquelle personne n’avait osé faire attention. Sans doute que c’était simple pour quelqu’un accusé de meurtre d’accusé quelqu’un d’autre à sa place alors même que toutes les preuves se retournent contre lui. Il aurait aimé qu’on le connaisse d’avantage pour être persuadé de son innocence. Ses parents connaissaient trop bien la relation que Sansa avait avec leur oncle, ils auraient dû comprendre qu’il l’avait influencé, qu’il l’avait poussée à commettre ce crime dont elle avait laissé son frère assumer les conséquences. Mais ils s’étaient montrés aveugles à la plus évidente des preuves, sourds au cris de leur fils et ils étaient simplement parti. Ils étaient partis de sa vie comme ils étaient partis de Bloxam Creek. Ils n’étaient pas revenus à sa sortie de prison, à croire qu’il n’en valait pas la peine. Ils avaient agit de la même façon que Lyse, mais si elle, elle avait quand même eu le courage de revenir vers plus, bien plus tard qu’il l’aurait espéré, mais elle était revenue. Elle avait cru en son innocence, elle n’avait simplement pas eu la force de se battre pour lui, elle n’avait pas eu le courage de lui rendre la pareille des trop nombreuses années où il s’était désigné lui-même comme le justicier protecteur de la née-moldue qu’elle était. Elle était aussi partie pour protéger leur enfant des préjugés que les gens pourraient avoir sur lui. Au fond, il se disait qu’elle devait avoir eu raison. À en jugé l’allure de cette maison dans laquelle il avait grandi, si Cayden était né en Angleterre, il aurait été particulièrement mal accueilli par le reste de la population, il n’aurait été qu’un fils de meurtrier. Un gamin innocent qui aurait payé pour les pseudo crime de son père. Il pouvait presque comprendre qu’elle ait ainsi pris la fuite, même s’il n’osait pas l’admettre, il était bien trop rancunier pour ça, bien trop énervé contre le reste du monde. Son cœur était empli d’une haine qu’il n’arrivait pas à contrôler, qu’il n’arrivait pas à faire taire même s’il en avait définitivement l’envie. Il n’aimait pas cette frustration qu’il ressentait au quotidien, cette colère qui s’éveillait en lui bien trop rapidement. Il n’aimait pas l’homme qu’il était devenu. Cependant, il ne pouvait plus revenir en arrière. Il ne pouvait plus vivre sans l’ombre d’Azkaban dans son dos. Ces années passées en prison, elles faisaient parties de lui, tout comme les souvenirs d’un passé si doux et agréable qui était aujourd’hui révolu, qui torturait son cœur au quotidien. C’était sa vie qui était tombée en lambeau quand on l’avait enfermé. Les fondations les plus solides de son existence s’étaient effondrées et derrière lui, il n’y avait plus qu’un tas de ruine duquel il ne pouvait plus rien tirer. Il n’y avait plus rien à reconstruire et il devait avancer. Lyse le lui avait dit quand ils s’étaient retrouvé, elle lui avait dit qu’il fallait qu’il aille vers l’avant au lieu de perdre son temps à rester focaliser sur un passé qui lui faisait plus de mal que de bien et pourtant, il se sentait incapable de faire le moindre pas. Il était bien à Pré-Au-Lard, avec Alice à s’occuper d’une librairie qui finirait cependant par s’effondrer comme tous les commerces de la ville. Camper sur ses positions, c’était la solution la plus simple qu’il avait trouvé. Il n’allait pas vers l’avenir, mais au moins en compagnie d’Alice, il n’avait pas besoin de se focaliser sur son passé. Sa présence était presque plus efficace que les nombreux litres d’alcool qu’il avalait depuis sa sortie de prison. Sans doute aurait-il du récupérer une bouteille avant de quitter sa maison, ou du moins celle qui pour le moment appartenait à Blodwyn (quoi qu’elle devaient certainement être toutes vidées), ça l’aurait aidé à affronter les vieux souvenirs qui émanaient de sa maison d’enfance, qui émanaient de Cersei, sa cousine, sa sœur, cette personne tellement ancrée dans son passé.

Il avait sentit ses doigts serrer son épaules, geste auquel il ne répondit pas. Il semblait en être incapable, avec Azkaban, il avait oublié comment réagir avec les gens. Il avait l’impression de réapprendre peu à peu en compagnie d’Alice et de Blodwyn, l’amitié, les gestes affectif, ça revenait peu à peu, mais il n’était pas familier aux grandes accolades, aux gestes familiers ou même à une simple poignet de main. Il avait été trop longtemps en retrait du monde, enfermé au fond d’une cellule dans laquelle il avait peu à peu oublié ce que ça faisait d’avoir un être humain en face de soi. Il avait surtout été familiarisé à la présence dérangeante des détraqueurs pendant ces quatre trop longues années. Il ne lui adressa qu’un léger pincement de lèvres avant de détourner rapidement le regard, balayant des yeux la pièce qui autrefois lui avait été si familière. « Moi non plus. » Non il n’avait pas envie de rester dans cette maison, être là, à revoir des images si anciennes de son passé, ça n’avait rien de très réjouissant. Il haussa les épaules à la réplique de sa cousine. « J’aurais aimé aussi. » Il laissa échapper un soupire. C’était idiot de penser que ça aurait pu être différent. Leur famille avait été trainée dans la boue à cause d’une erreur qu’il avait - au yeux de tous commise - et quand bien même on l’avait relâché, c’était quand même une Harkness qui avait pris sa place dans cette cellule, cette maison était d’une façon ou d’une autre, celle qui avait vu grandir un meurtrier que ce soit Elwood ou Sansa. Ses parents étaient partis du jour au lendemain, tout comme lui. Ajouta la jeune femme. Il aurait aimé qu’on lui laisse le choix lui. Il laissa échapper un rire ironique. « C’est pas comme si j’avais eu le choix moi. » Il n’avait même pas eu le temps de rentrer chez lui, de quitter la maison de cet auror que la brigade de police magique était venu se saisir de lui pour l’emmener dans une cellule du ministère où il était resté jusqu’à ce qu’on le juge coupable et qu’on l’envoie à Azkaban. On ne lui avait pas laissé le choix et pour sûr, il aurait donné cher pour que les choses se passent autrement. « Et moi depuis des années. » Il n’avait pas vu ses parents depuis plus de quatre ans aujourd’hui. Ils n’avaient pas été là à sa sortie, ils n’étaient pas là aujourd’hui. Il ne savait même pas où ils étaient. « Tu ne devrais pas à Poudlard ? » Il avait perdu le compte des années à Azkaban mais depuis qu’il était sorti ça allait un peu mieux et un rapide calcul lui permettait de savoir qu’elle aurait dû être en septième année. À moins que ces calculs soient faux, ce qui n’étaient pas complètement improbable, il avait tendance à se rajouter des années d’enfermement tant le temps lui avait semblait long derrière les barreaux. À la question de la jeune rouquine, il haussa les épaules avant d’enfouir ses mains dans ses poches. « Pas grand-chose. C’était ouvert, je suis rentré. » Pour ce qu’il faisait à Bloxam Creek, c’était une autre histoire mais c’était assez peu honorable que de raconter qu’il était venu voir une amie pour se bourrer la gueule avec elle, il aurait aimé valoir mieux que ça, au moins aux yeux de Cersei, malheureusement, ce n’était pas le cas, il était pitoyable, certainement pas un modèle, que ce soit pour Cersei ou pour son fils qui continuait de grandir sans lui, parce qu’il était trop occupé à broyer du noir au quotidien.
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Moses Fleming
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MessageSujet: Re: “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood.   “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood. Icon_minitimeSam 6 Avr - 0:26


love dies, i am standing alone
cersei-jane v. harkness & elwood r. harkness
« what have the demons done with the luminous
light that once shined from your eyes. »

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Elle aurait voulu pouvoir s’y raccrocher. Dans cette période sombre de sa vie, elle aurait voulu pouvoir se raccrocher au souvenir de sa famille ; au souvenir de son oncle, de sa tante et de tous les moments heureux qu’elle avait passés auprès de ceux-ci. A ça, et à la sensation, éphémère et mensongère, d’être comme leur fille. Mais ils l’avaient laissée partir, ils l’avaient abandonnée aux mains perfides de son père sans un regard en arrière, sans sourciller à l’idée que sa vie d’adolescente en serait brisée. Le temps était à la guerre, peut-être bien, mais elle comprenait bien plus de choses que ce qu’elle aurait voulu comprendre. Tout comme ils avaient déserté Bloxam Creek, en se rendant invisible afin qu’Elwood ne les retrouve jamais, ils avaient disparu de la vie de Cersei elle-même : ils n’étaient pas venus chez son père pour célébrer Noël, si bien qu’elle s’était retrouvée seule avec cette famille qu’elle ne connaissait pas, qui l’avait fusillée du regard comme une étrangère tout le long du repas. Ils n’avaient pas même envoyé une lettre, depuis la moitié de l’été, où elle avait été emmenée par son père biologique, celui-là même qui n’avait jamais daigné poser le regard vers elle, jusque-là. Elle non plus, n’avait pas envoyé de lettre. Elle ne savait pas si c’était parce qu’elle leur en voulait, ou parce qu’une part d’elle avait accepté, que c’était mieux ainsi. Etait-ce seulement possible d’accepter cette solitude pesante et étouffante qui la poursuivait partout où elle allait ? Au fond, c’était dur à admettre, mais il n’y avait que lorsqu’elle revêtait l’allure de Marianne, qu’elle errait son chemin jusqu’au contact – à la fois rassurant et dangereux – de Saireann qu’elle se sentait encore faire partie de ce monde. Et ce n’était qu’illusoire, puisque ce n’était même pas à elle, Cersei-Jane Harkness, que le jeune rafleur livrait ses pensées les plus secrètes et complexes, mais bien à une toute autre femme qu’elle – une femme qu’elle s’essayait à être. Pour elle, il n’avait eu pour seuls égards que de l’indifférence et de la véhémence – au fond, Cersei n’était qu’une grande farce dont personne n’avait quoique ce soit à faire. Peut-être qu’elle aurait dû rester auprès de son père : lui au moins, avait eu un tant soit peu d’égard pour elle, même si c’était avec la volonté farouche et impérieuse de la transformer en ce qu’elle n’était pas. Mangemort, peut-être qu’elle aurait mieux valu que la pauvre fuyarde perdue qu’elle était. Celle désespérée au point de hanter comme un fantôme les lieux de son enfance, celle dépassée par la vie, tant qu’elle s’accrochait simplement à deux alliances (qui n’étaient même pas les siennes), traces restantes de promesses aujourd’hui obsolètes. Le passé était impitoyable, mais l’avenir plus encore, certainement, en ces temps de guerre. Bien souvent, à travers les couloirs de Poudlard, le souvenir d’Elwood l’avait poursuivie : elle se souvenait encore comme si c’était hier, de la nuit noire où elle avait été emmenée par le professeur Flitwick dans le bureau du directeur de Poudlard, sans comprendre où elle allait. Elle se souvenait comme si c’était hier également, du bon vertigineux qu’avait son coeur dans sa poitrine, lorsqu’on lui avait parlé d’Elwood, du soit-disant meurtre qu’il avait commis, de sa prochaine condamnation à Azkaban. Tout ce qu’elle avait pu dire sur le moment lui avait semblé être ignoré par le professeur Dumbledore, jusqu’à ce qu’elle ne comprenne, que des mois plus tard, lors d’un entretien seule à seule avec celui-ci, qu’il avait toujours cru, dans son esprit ingénieux et intelligent à souhait, qu’Elwood avait été innocent. Logique, quand on voyait qui était la folle qui l’accusait ; pour Cersei, il avait toujours été évident que cette histoire n’avait été qu’un coup fourré de Sansa – mais personne n’avait jamais écouté une pauvre gamine de douze ans, qui restait cloîtrée dans un château au fin fond de l’Ecosse la plupart du temps.

Ce n’était qu’aujourd’hui, en fuyant seule et épuisée, qu’elle comprenait enfin à quel point ses parents n’avaient jamais eu le moindre égard pour elle – dans ses longues périodes de solitude, à ne rien faire d’autre que gratter le sol d’une branche, la jeune sorcière s’était longuement demandée si elle avait été autre chose pour eux, qu’une épine dans le pied que leur aurait refilé Doezwal, sans qu’ils n’aient le courage de refuser. Tout lui avait semblé trouble, et maintenant, elle luttait pour ne pas se laisser happer par des pensées aussi sombres. Mais broyer du noir l’avait changée – ça et évidemment tout ce qu’elle avait vu, tout ce qu’elle avait connu, tout ce qui était inavouable à haute voix et qui composait ces derniers mois de sa vie. Jamais elle n’avait pensé que son père reviendrait vers elle, pour lui transmettre quelque héritage que ce soit – jamais elle n’avait pensé s’approcher d’aussi près de ce qui faisait le quotidien de celui-ci ; le quotidien de Sansa, elle-même. En se regardant dans le miroir, elle se questionnait sur à quel point il l’avait atteint, si dans son esprit, il n’y avait pas eu cette petite graine qu’il avait implantée, et qui finirait par germer jusqu’à ce qu’elle finisse aussi timbrée que sa cousine. Cersei se sentait porteuse de bien des tares depuis quelques temps, ce n’étaient que ces passages douloureusement nostalgiques qui lui permettaient encore d’espérer qu’elle avait en elle un soupçon d’âme, quelque chose à quoi se raccrocher, qui la rendait différente de Sansa, de Doezwal et de tous ces fous de Mangemorts qu’elle avait côtoyés. Le mal avait eu plus de temps – des années – pour ronger Elwood de l’intérieur, mais personne ne pouvait sans doute mieux comprendre ces afflictions-là que Cersei elle-même : certes, elle n’avait pas eu affaire à des Détraqueurs qui aspiraient tout son bonheur dès qu’ils en avaient eu l’occasion, mais son père lui avait parfois semblé être frère de ces sangsues-là, se saisissant de tout ce qui faisait sa vie, tout ce qui faisait son bonheur pour faire miroiter quelques espoirs à la niaise gamine qu’elle était, avant de tout réduire à néant. Quel sort était préférable ? Parfois elle se disait qu’elle pouvait juger de ça, mais à présent qu’elle perdait ses azurs dans les prunelles profondément indescriptibles de son cousin, elle ne savait plus. Elle ne savait plus où elle en était, où ils étaient sur cette vaste planète, dans le cycle infini et impitoyable du temps. Ce qu’ils étaient, l’un pour l’autre. Est-ce qu’il la voyait encore comme sa sœur, comme sa dévouée cousine qui avait toujours combattu à ses côtés, quoiqu’il arrive ? L’inactivité d’Elwood sous sa poigne sembla lui indiquer le contraire et au moment de balbutier quelques mots, Cersei se sentit happée par le doute, l’incertitude d’un nœud lui enserrant la gorge. Au combien elle aurait voulu les livrer à d’autres Harkness, ne venaient aux lèvres de la jeune fille que des reproches lourds de sens – Elwood les saisissait, bien qu’elle aurait préféré qu’il les ignore. Il parlait peu, mais il en disait beaucoup, elle sentait le poids de bien des reproches tomber sur elle subitement : à y réfléchir, elle se demandait bien ce qu’il aurait voulu qu’elle fasse. Ou même ce qu’elle aurait pu faire sans qu’il ne s’y attende – évidemment, avec les aperçus qu’elle avait pu avoir des Détraqueurs lors de leur visite à Poudlard, elle avait eu une trouille bleue de ceux-ci, ainsi qu’une véritable panique à l’idée qu’il s’y trouve – plus encore à l’idée d’y aventurer ses pas, sous quelque prétexte que ce soit. Et il y a des mois de cela, lorsqu’il était sorti de cette prison morbide et froide, il n’avait sans doute pas réalisé à quel point les choses avaient changé : elle n’était même plus chez elle à cette époque-là, c’était son père qui lui avait annoncé la libération de son cousin, pestant et crachant sa haine plus qu’autre chose – c’était à peine si elle s’était senti la liberté d’être heureuse, d’esquisser un sourire à cette idée. Octroyant un dernier regard à la grande salle où ils se trouvaient, Cersei chercha à nouveau le regard de son cousin, avant de s’engager vers la sortie, l’emmenant avec lui d’un accord silencieux, sans oser pourtant, le toucher. Il ne l’avait pas repoussée de manière agressive, mais elle avait eu pour habitude de le connaître bien plus affectueux, bien plus démonstratif que le mur froid et déstabilisant qui lui faisait face.

Marchant côte à côte avec lui, elle baissa les yeux vers ses doigts entremêlés, hésitant à reprendre la parole. Il lui avait posé une question après tout, mais elle n’avait pas particulièrement envie de parler de tout ce qu’elle avait vécu, tout ce qu’elle avait fait – bien qu’elle n’ait lancé d’Avada Kedavra que sur des souris, au grand dam de son père – c’était toujours plus que lui, qui était allé à Azkaban pendant des années, pour des crimes qu’il n’avait pas commis. « Je ne suis pas retournée à Poudlard. » Finit-elle par avouer, la gorge serrée à cette idée. Ce n’était pas faute d’avoir osé insister, ni même d’avoir voulu : son apprentissage à elle avait été tout autre, au sein de la famille Hackett, auprès de détestables rafleurs ou même pire encore, sous la pleine lune avec les Greyback. Arrivée à l’extérieur, Cersei plissa les yeux, éblouie malgré elle par le jour levant, par la subite luminosité, après avoir traversé des pièces poussiéreuses et sombres. Sur le pas de la porte, elle se stoppa, se tournant à nouveau vers son cousin. Qu’elle aimerait avoir le courage de faire quelque geste vers lui, sans craindre de se faire rembarrer ou maltraiter – elle avait l’habitude de ça, depuis le temps, mais elle pressentait déjà qu’un regard désapprobateur, ou même une insulte quelconque de la part d’Elwood lui-même s’avérerait être un mal bien plus douloureux que tous ceux qu’elle avait subis jusque-là. « Dumbledore est mort, tu sais. » Il l’avait sans doute lu sur toutes les unes du monde magique, ça avait été écrit partout, ça s’était sans doute même murmuré dans les couloirs d’Azkaban – elle ne savait pas, mais cet événement représentait (à quelques mois près), le début de la fin pour elle. « Il était allé à ton procès, je ne sais pas si tu l’as vu. » Inconsciemment, Cersei aurait voulu sourire à cette idée ; aux réminiscences des quelques attentions que le professeur avait pu avoir pour elle, malgré tout – malgré toutes les histoires qu’il avait eues : Sirius Black à Poudlard, et puis le Tournoi des Trois Sorciers, le retour de Voldemort tous les risques inconscients que Potter avait toujours pris. Tout ça lui avait semblé bien lointain jusque-là, mais ces événements, Elwood ne les avait pas connus, puisqu’il avait été enfermé au fond d’une geôle sale et ignorée du reste du monde, pendant tout ce temps. Il n’avait probablement pas besoin qu’elle lui fasse un résumé de tout ça, aussi, elle tenta un fin sourire, avant de reprendre la parole. « Il y était allé pour moi. » A treize ans à peine, personne du Ministère ne l’aurait laissée assister au procès d’un meurtrier, et ses parents, ceux qui aujourd’hui l’avaient abandonnée comme une malpropre, lui avaient de toute manière défendu de quitter Poudlard pour aller à un procès sans intérêt. Au fond, elle ne savait pas quelles avaient été les réelles intentions de Dumbledore lorsqu’il s’était rendu au procès d’Elwood, mais elle se plaisait à croire que c’était pour elle, au vu des longues discussions qu’ils avaient eu après tout ça. Soucieuse, elle ne lâchait pas Elwood du regard – elle aurait voulu lui dire que ses parents avaient bien souvent pensé à lui, que Sansa ne s’était pas fièrement pavanée à travers la maison familiale comme l’enfant modèle, qu’il n’avait jamais été oublié, mais ça n’aurait été qu’un tissu de mensonges. Et elle n’avait jamais menti à Elwood – elle ne voulait pas commencer aujourd’hui. La lèvre inférieure frémissante, en se perdant dans l’observation silencieuse de son cousin, Cersei s’escrima à chasser toute envie de pleurer de son esprit – ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas versé la moindre larme, comme si elle était passée des chutes du Niagara au Sahel – s’armant de son courage, pour venir prendre la main d’Elwood au creux de la sienne : ses doigts à lui, lui semblaient étrangement froids par rapport aux siens à elle, malgré tout le temps qu’elle passait à vagabonder. Partout, et nulle part à la fois. « Elwood... » Lâcha-t-elle dans un souffle, une vague supplication qu’elle masqua dans un léger sourire, une main glissant en une caresse infiniment douce sur la joue du jeune homme. Et dire que jusqu’à aujourd’hui, elle avait cru que les horreurs qui voilaient encore ses yeux, avaient fini de la destituer de toute l’affection dont elle était capable. Sous sa peau, elle sentit la barbe robuste et rêche de ses joues. Elle n’avait jamais connu ça, ça le vieillissait, mais ça lui allait bien. Où étais-tu ? Presque, elle aurait voulu lui lancer cette question désespérée ; bêtement, depuis qu’elle l’avait su libre, elle avait cru le voir bien souvent, lorsqu’elle avait été obligée de suivre son père, ou lorsqu’elle avait erré, comme une âme en peine, dans sa fuite épuisante. Une part d’elle aurait voulu s’excuser, s’excuser d’un mal dont elle n’était pas responsable, mais qui était là, qui avait transformé une part de son cousin en pierre. « Est-ce que ça va ? » S’enquit-elle en l’observant longuement – elle espérait que lui non plus, ne lui mentirait pas, au combien la réalité pouvait être dure à dire, dure à entendre. Elle avait grandi, vieilli elle aussi. Et si souvent, elle avait été poursuivie par la peur de le retrouver un jour, brisé et dévasté, qu’elle voulait savoir. Elle devait savoir.
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Charlie Weasley
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MessageSujet: Re: “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood.   “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood. Icon_minitimeLun 8 Avr - 17:05


“ paiting false hopes is a habit i've grown ”
you can sit beside me when the world comes down if it doesn't matter than just turn around.
Cersei-Jane and Elwood
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Les années qu'Elwood avait passées à Azkaban semblaient l'avoir complètement anéanti. Il avait souvent l'impression dérangeante d'être devenu un autre homme derrière les barreaux de cette maudite prison. Ce n'était sans doute pas qu'une impression. Il était devenu tellement plus terne qu'auparavant. Il lui arrivait encore de sourire, mais pas avec la même sincérité qu'auparavant (à part peut-être quand il était complètement bourré, ce qui arrivait certainement un peu trop souvent). Il était devenu bien plus terne qu'auparavant, anxieux, impulsif, colérique et lui qui avait été rancunier avant même d'être enfermé, aujourd'hui ça rancune était presque devenue inégalable. C'était presque au monde entier qu'il en voulait. Les inconnus qui posaient des regards plein de sous entendus sur lui parce qu'ils l'avaient reconnus, ceux qui avaient pitié du triste sort auquel on l'avait condamné, ceux qui ignoraient le dénouement de du second procès, trop ancré dans la guerre pour qu'on y fasse attention et qui pensaient avoir à faire à un meurtrier, un mangemort sanguinaire, ceux qui l'avaient fuit pour ne jamais revenir vers lui. Il avait l'impression d'avoir en son cœur bien plus de rancune qu'il n'aurait dû être capable d'en porter. Il détestait avec beaucoup trop de force des gens qui ne lui avaient finalement jamais causé le moindre tord. Il aurait voulu que ce soit différent, mais il n'arrivait pas à éteindre cette haine sans fin qui s'était emparée de son cœur. Sa présence dans cette maison semblait amplifier tous ces sentiments négatifs qu'il ressentait et qui ne faisaient que lui pourrir la vie. Les souvenirs de son enfance étaient ancrés dans cette maison laissée à l'abandon, ses parents l'avaient quittée de la même façon qu'ils l'avaient quitté lui, sans même regarder derrière eux. Sans la moindre petite once de compassion. Il avait pourtant bien souvent espéré qu'il représentait pour eux plus qu'un type qu'ils pouvaient facilement oublier, un inconnu qu'ils pouvaient effacer de leurs vie avec aisance. Il était leur fils, ça aurait mérité d'avantage d'attention. Il l'avait espéré, il y avait cru à une période de sa vie, quand ils formaient encore une famille heureuse et soudée, mais ça n'avait était que du vent. Au moment où les choses avaient tournées au vinaigre, ils n'avaient laissé tombé comme s'il n'avait été personne. Bien souvent, il se plaisait à croire qu'il y avait derrière tout ça bien des raisons, des façons de justifier leurs actes dont il n'avait pas connaissance, mais qu'un jour on lui expliquerait et qu'il serait alors en mesure de comprendre et peut-être de leur pardonner ce qui à son cœur semblait être une trahison. Ils avaient sans doute eu peur des conséquences de son enfermement, ils avaient sans doute voulu fuir les insultes qu'ils allaient recevoir, parce que leur fils avait été accusé de meurtre. C'était légitime, mais maintenant qu'on l'avait libéré, il aurait mérité qu'on revienne vers lui. Après tout, les Harkness n'étaient pas les plus menacés dans cette guerre. Ils étaient de sang-mêlé depuis bien des générations et aucun d'eux n'étaient accusé de trahison, ou alors il n'était pas au courant, ils n'étaient pas forcément en danger imminent. Ils auraient pu revenir, mais eu lieu de ça ils étaient encore et toujours aux abonnés absents si bien que finalement, Elwood se demandait bien souvent s'ils n'étaient pas morts et bizarrement, les fois où cette pensée venait hanter son esprit, il n'arrivait pas à ressentir la moindre tristesse, à croire que sa colère avait fait taire tous ces autres sentiments.

Il ne tarda pas à quitter cette maudite maison en compagnie de Cersei qui lui annonçait qu'elle n'était pas retournée à Poudlard. C'était bizarre, après tout son statut lui aurait permis de retourner à l'école de sorcellerie. Elle n'était pas une née moldue. Si elle était retournée à l'école, peut-être qu'il aurait eu l'occasion de la revoir bien plus tôt, lui qui avait élu domicile à Pré-Au-Lard depuis quelques temps déjà. Mais Cersei n'était pas la seule à avoir fuit Poudlard sans raison apparente (raison qui existait sûrement pas qui dépassait les histoires de statut de sang qui avait retourné la communauté sorcière). Elwood savait que la sœur d'Alice avait également décidé de fuir le château alors même qu'elle n'y était pas obligée. Poudlard n'était plus ce qu'il était avant, Elwood n'en doutait pas. Les mangemorts s'y étaient installés, rendant la vie là-bas bien plus compliquée qu'à l'accoutumée. C'était dommage, il gardait des bons souvenirs de Poudlard. D'excellents souvenirs même puisque c'était dans ce château qu'il avait rencontré Lyse, c'était entre les murs de cette grande bâtisse qu'il était tombé amoureux de la jeune femme, là-bas que, jour après jour, il s'était construit des images d'un avenir qu'il voulait connaître avec elles, des images qui ne se réaliseraient jamais. Cersei enchaîna sur la mort de Dumbledore. Il le savait. S'il n'avait pas été très au courant de l'actualité quand il était à Azkaban, Alice s'était bien souvent permise de la lui rappeler, pour qu'il sache que le monde ne s'était pas arrêté de tourné quand il avait été enfermé. Pourtant lui, il avait eu l'impression d'être hors du temps, hors du monde lui-même là-bas, à Azkaban. Les jours lui avaient semblaient être si lent, si pesant. « Je sais. » Un réponse simple, mais il n'avait rien de mieux en stock. Il ne se voyait pas se lancer dans un long discours sur Dumbledore, le fait que c'était un grand homme, un grand sorcier, un homme d’exception. C'était sans doute le cas pourtant. Dumbledore avait une réputation sans précédent, mais les discours, ce n'était pas le truc d'Elwood, plus aujourd'hui aujourd'hui, à croire qu'à Azkaban il avait appris que la salive était une chose précieuse et qu'ainsi, il avait décidé de se mettre à l'économiser. Il arqua un sourcil quand elle lui annonça que Dumbledore était venu à son procès. Il ne s'en souvenait plus. La seule chose qu'il gardait en tête de ce procès, c'était le sourire sadique sur les lèvres de Sansa alors on lui annonçait qu'il allait être envoyé à Azkaban. Le reste c'était flou. Ça avait été trop vite pour qu'il arrive à retenir tous les visages, même les plus familiers, qu'il avait vus là-bas. Elle ajouta qu'il y était allé pour elle. Elle avait été à Poudlard elle à ce moment et sans doute qu'elle était trop jeune pour assister à un tel procès. Il laissa un très léger sourire en coin étirer ses lèvres. « Dumbledore savait toujours tout sur tout. Il m'a toujours surpris. Dommage que ses paroles n'aient pas toujours été écoutées. » C'était un fait, Dumbledore semblait toujours connaître toutes les vérités alors peut-être avait-il su qu'il était innocent, que c'était sa sœur qui avait tué ses gens pas lui. Peut-être qu'il l'avait dit, mais de toute évidence, personne ne l'avait écouté. Ils avaient trop de preuves contre lui pour croire ce que pouvaient bien dire le vieux Dumbledore. « Toujours prêt à rendre service en plus. Il manquera au monde. » Il laissa échapper un léger soupire. « Il manque déjà au monde. » Dumbledore était certainement le seul sorcier capable d'empêcher Voldemort de faire son coup d'état, la preuve étant qu'il avait attendu que ce dernier soit mort pour sortir complètement de l'ombre. Il sentit la main de la jeune femme prendre la sienne et il posa son regard sur leurs deux mains jointes l'air perdu entre la mélancolie et l'incompréhension, comme si un tel geste ne faisait plus partis des choses qu'il connaissait. Il releva finalement le regard vers sa cousine alors que sa main s'était posé contre sa joue au rasage plus que négligée. Il n'avait pas encore la barbe de Dumbledore, il était toujours plus présentable qu'il ne l'avait été à Azkaban, mais il avait encore du chemin à faire pour ressembler à celui qu'il avait été auparavant. Même quand sa barbe était rasée, il était bien différent, le teint plus blafard, les cernes plus violacée, l'air plus dur. Il haussa les épaules en guise de réponse à sa question. Est-ce qu'il allait bien ? Il ne savait plus vraiment. Il était en bonne santé, pas sur le point de mourir, pas vraiment menacé par cette guerre qu'il se contentait de regarder de loin. Il n'était pas complètement à plaindre. Mais de là à dire qu'il allait bien, il y avait encore du chemin à faire. « J'en sais rien. Dans l’immédiat, je dirais que j'ai mal à la tête et que je suis fatigué, mais je suis un homme libre, c'est déjà ça. » Sa fatigue, il ne s'en débarrasserait pas avant des années, il avait finit par l'admettre. Son mal de tête en revanche, il savait qu'il partirait rapidement, ce n'était qu'un effet secondaire de tout l'alcool qu'il avait ingurgité la veille en compagnie de Blodwyn. « Ma fiancée est partie à l'autre bout du monde, ma famille à disparu, ma sœur jumelle m'a fait accusé de meurtre, l'un de mes meilleurs amis m'a envoyé en prison. » Une liste des choses qui faisaient que sa vie était finalement bien pourrie. « Ah et j'ai un fils de quatre ans dont je viens d'apprendre l’existence. J'ai tout pour aller parfaitement bien. » C'était ironique bien sûr et Cersei pouvait aisément s'en douter, il n'avait absolument pas chercher à masquer son ironie bien au contraire. « Et toi ? Qu'est-ce qui peut pousser une adolescente à quitter le seul lieu à peu près sûr en tant de guerre ? » Poudlard, ce n'était sans doute pas le paradis, mais il se doutait bien que les élèves qui se tenait un minimum à carreau étaient au moins un tant soit peu en sécurité au château. Et puis il y avait la chaleur des salles communes, le confort des lits, l’abondance des repas. Poudlard avait encore des qualité que la vie en fuite n'avait pas. Elle était certainement en fuite puisqu'elle avait dit n'avoir pas vu les parents Harkness depuis un long moment. La question était, pourquoi avait-elle décidé de fuir ?
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Moses Fleming
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MessageSujet: Re: “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood.   “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood. Icon_minitimeMer 10 Avr - 0:38


love dies, i am standing alone
cersei-jane v. harkness & elwood r. harkness
« what have the demons done with the luminous
light that once shined from your eyes. »

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Libre. Elwood était libre. Elle se souvenait comme si c’était hier du jour où elle avait entendu cette phrase, flotter dans l’air alentours. Ce jour-là, elle n’avait pas vu Sansa, elle n’avait qu’à peine croisé son père et pourtant, c’était lui qui lui avait annoncé la nouvelle, au milieu des zones sauvages et arides de l’été ardent. Restait en sa mémoire la façon qu’il avait eue de la toiser, les multiples jurons qu’il avait lancés à l’idée que sa très chère Sansa puisse être à présent accusée de ce meurtre. Les choses avaient vite changé, en la faveur de la jeune femme évidemment, mais ça n’avait eu qu’une importance minime pour Cersei : elle, elle s’était incessamment raccrochée à la rassurante pensée qu’Elwood, lui, était enfin libre. Après des années passées à purger une peine qu’il n’aurait jamais dû connaître, des années à être partiellement détruit par des maux indéfinissables, certes. Mais dans la justice de ce monde résidait encore une part de quelque chose à quoi la jeune sorcière qu’elle était pouvait croire. Elle qui avait toujours prôné ouvertement et avec toute la fougue du monde l’innocence de son cousin. Elle que personne n’avait jamais écouté. Bien souvent lorsqu’elle s’était retrouvée seule à partir de ce jour, elle avait senti son cœur se faire plus léger, ses songes s’aventurer vers Elwood, où qu’il soit : était revenu habiter son esprit l’idée de le recroiser un jour. La liberté d’Elwood avait alimenté le désir de la jeune femme de quitter un jour les serres acerbes de son père, histoire de pouvoir voler de ses propres ailes, remuer ciel et terre pour pouvoir, ne serait-ce que pour quelques secondes à peine, se réfugier dans les bras de son cousin. Ou le regarder, tout simplement – s’assurer qu’il allait bien. Ce n’était que maintenant qu’elle le voyait, qu’elle osait enfin véritablement y croire – voilà qu’elle fuirait avec ce fardeau en moins, qu’elle aurait l’esprit plus léger dans quelque circonstance que ce soit : Elwood était libre, Elwood allait bien et il semblait avoir une vie bien plus enviable que la sienne. S’il y avait des traces de fatigue qui lui voilaient le regard, une barbe déjà bien née qui brunissait ses joues, elle avait compris d’instinct qu’il n’était pas en fuite. Pas comme elle. Les gens en fuite, pour en avoir côtoyé un sacré nombre déjà, elle avait la prétention de les reconnaître d’un seul regard à présent : ils avaient ce quelque-chose au fond des yeux qu’Elwood ne possédait pas. Lui, il avait au fond des prunelles un fardeau peut-être bien plus lourd que celui qu’elle se devait d’endosser à présent – résidaient derrière l’allure qu’il se donnait, des traces d’Azkaban que la jeune femme pensait saisir en une œillade attentive. Mais il n’était pas victime de la même usure qu’elle, de ce même désespoir envers le reste du monde – peut-être était-ce parce qu’Elwood, lui, avait toutes les raisons du monde d’être encore plus amer qu’elle. L’eau avait pourtant coulé sous les ponts depuis leur dernier tête à tête : ce n’est que lorsqu’ils se retrouvèrent dehors, à la lumière du jour que Cersei s’en rendit compte. Sans même les traces de fatigue, son cousin avait vieilli, son teint s’était certes terni, mais l’âge avait quelque peu marqué ses traits – comme elle sans doute : la dernière fois qu’il l’avait vue, elle avait été une gamine de douze ans, tout juste capable de s’assumer elle-même, réclamant son attention et son aide à la moindre difficulté. Maintenant, elle était une jeune femme, elle se souvenait de ce que sa tante lui disait à chaque fois qu’elle la regardait : qu’elle avait bien grandi, qu’elle avait bien changé. Qu’elle serait enfin apte à comprendre tous les remous difficiles de la vie – peut-être commençait-elle à être apte à voir tout ça, bien qu’elle ne soit pas encore capable de voir au travers de ses rancœurs pour faire preuve de plus de clairvoyance encore. Peut-être ressemblait-elle à sa mère : elle n’en avait aucune idée, tout ce qui avait entouré celle-ci n’avait été qu’un tissu de mensonges, elle ne s’en était rendue compte que trop récemment. Elle n’avait tout du moins pas le sentiment d’avoir quelque trait commun avec son père : ça lui semblait tout logique ; elle avait entendu dire qu’on adoptait les traits de ceux qu’on côtoyait le plus, et elle n’avait que trop rarement eu de contact avec Doezwal pour vouloir lui ressembler en quoique ce soit.

Au fil de ses mots, Cersei avait comme le sentiment de parler pour ne rien dire : Elwood semblait avoir rattrapé tout le retard qu’il avait amoncelé dans son long séjour à Azkaban. Car bien évidemment, la sorcière doutait que les Détraqueurs soient très bavards, même sur les sujets d’actualité : non, elle le savait, c’était quelque chose, quelqu’un peut-être qui avait remis Elwood sur le bon cap, le reconnectant à la vie réelle qui, elle, avait continué de filer sans lui. Cette personne, qui qu’elle soit, bénéficiait dores et déjà du respect à nul pareil de la jeune sorcière – elle, en fuite, elle n’avait été que bien peu capable de faire quelque détour que ce soit des desseins qu’elle devait s’imposer. Elle devait calculer le moindre de ses faits et gestes et même rester ici (que ce soit pour parler à Elwood ou découvrir plus avant les vieilles images de son passé) s’avérait être une entreprise bien risquée. A tout moment, un rafleur, un Mangemort ou n’importe quel ennemi imaginable pouvait lui tomber dessus et tout remettre en question à nouveau. Remettre Elwood en danger à cause de ses choix, était bien la dernière chose qu’elle souhaitait mais pourtant, aucune parcelle de l’esprit de la jeune adolescente (subitement redevenue égoïste et immature, peut-être) ne voulait envisager de partir si tôt. Partir tout simplement – sans savoir si elle le reverrait un jour. Subitement, elle avait le sentiment d’avoir des tonnes de choses à lui dire, toutes plus importantes les unes que les autres – vitales même, au point d’en ignorer toutes les règles de prudence qui avaient rythmé sa vie jusque-là. Même parler de la mort de Dumbledore, ou lui rendre un quelconque hommage, ici à l’échappée juste devant leur maison s’avérait être la chose la plus importante qui soit, si tant est que cela puisse lui apporter une quelconque trêve dans son interminable fuite. Le regard vers le sol, Cersei laissa un sourire amer étendre ses lèvres aux paroles d’Elwood : il n’avait jamais été écouté par qui que ce soit et pourtant, bien des vies auraient pu être sauvées ainsi. Peut-être même que la famille Harkness n’aurait jamais été divisée comme elle l’était aujourd’hui – tout aurait été si simple, bizarrement ; c’était du moins la vision idéalisée du monde qu’elle aimait imaginer. Une utopie qui s’évanouissait en fumée chaque fois un peu plus, lorsqu’elle croisait le chemin d’autres gens fuyant tout comme elle ; d’autres destins brisés en plein vol par des histoires toutes plus déplaisantes les unes que les autres. Elle avait rencontré des gens blessés à jamais, défigurés ou destinés à traîner des séquelles physiques pour le reste de leurs jours. Elle avait rencontré des gens aux peines bien plus lourdes, aux pertes bien plus douloureuses : ceux qui parlaient de leur femme, leur mari, leurs enfants morts des mains des Mangemorts ou des rafleurs. Parfois, elle se demandait comment elle faisait pour ne pas détester son père au milieu de toute la crainte qu’il lui inspirait. Comment elle faisait, pour simplement s’asseoir à côté de Saireann, l’écouter parler des malheurs de son existence sans le juger pour toutes les vies qu’il avait brisées. Dont la sienne à elle. Cette pensée parasite la happant littéralement, Cersei tenta d’effacer le jeune homme de son esprit : elle voulait profiter d’Elwood, elle voulait pleinement le retrouver, et non pas se faire prendre par les remords qu’elle avait à ressentir quelque empathie que ce soit pour le monstre que beaucoup voyaient en lui. Elle, elle le voyait différemment, sans pour autant se savoir capable d’argumenter en la faveur du rafleur si un jour, quelqu’un lui demandait des comptes sur l’homme qu’il était. Il n’était en rien recommandable, en rien destiné à être bon un jour dans sa vie. Mais il était brisé, de la même façon qu’elle l’avait été – et une chose dans sa vie, un choix, avait tout fait basculer ; un infime point dans sa ligne de vie, sur lequel la jeune femme ne parvenait pas à mettre le doigt. Au final, elle se découvrait parfois plus de points communs avec Saireann que ça ne l’était acceptable, et c’était Elwood, sa tante, son oncle, le souvenir de sa mère et tout l’amour qu’elle portait à ces parcelles de sa vie qui la rendaient différente de lui. Si différente – emplie de bonté là où lui, ne trouvait rien pour remplir le trou béant qui avait pris la place de son cœur. Oh, elle n’avait pas la prétention de pouvoir le changer un jour, ou de trouver quoique ce soit pouvant panser ces plaies trop profondes. Et pourtant elle s’accrochait. Elle subsistait.

Mais elle ne pouvait pas se permettre d’admettre ces ressentiments logés en elle face au reste du monde. Elle les taisait inlassablement, ne se permettant de les exprimer que lorsqu’elle revêtait l’allure de Marianne – incapable de se rendre compte que cette attitude, cette blonde qu’elle devenait lorsqu’elle avalait quelques gorgées de Polynectar, commençait à prendre le pas sur Cersei, la vide de sens et la désespérée. A ce cercle vicieux, Elwood pourrait représenter une accroche aux espoirs silencieux de la jeune sorcière : maintenant qu’elle le voyait, maintenant qu’elle savait qu’il était bel et bien en vie, bel et bien libre, menant sa vie quelque part, elle avait une raison de continuer à avancer. Une raison de résister à son père et aux volontés qu’il avait pour elle. Une raison de fuir encore plus loin. Peu conscient des états d’âme qui déchiraient la sorcière cependant, elle le vit bien vite se noyer sous une tonne de sous-entendus tous plus acerbes les uns que les autres. Piquée au vif, elle ne dit mot cependant, pour venir contrer les mille attaques qu’elle sentait venir de la part de son cousin. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien dire ? Au fond d’elle, elle n’avait pas le sentiment de mériter un tel châtiment pour les fautes des autres, pour tout ce qu’on lui avait si rudement imposé sans qu’elle ne puisse aller à l’encontre des choix qu’on faisait pour elle : ne pas pouvoir aller au procès d’Elwood, ne plus jamais pouvoir le voir, taire ses convictions profondes quant à l’innocence de celui-ci, se forcer à oublier son nom pour ne pas porter une indéchiffrable culpabilité vis-à-vis de lui. Il était injuste, quelque part, de lui balancer ça en pleine gueule sous le vent glacial de l’hiver – et une part de Cersei, ne pouvait s’empêcher de vouloir se défendre. De vouloir se défendre elle, et même les autres également : bien souvent, au fond des yeux d’Isleen, elle avait cru lire un désespoir à nul pareil lorsque le prénom de son cousin perçait dans la conversation. Sa tante avait beau avoir affiché une conviction de marbre quant à la culpabilité d’Elwood, une partie de Cersei savait qu’elle se mentait à elle-même, qu’elle mentait au reste du monde : jamais elle n’avait su pourquoi cependant. Sa main étant retombée, elle avait fait un pas de côté, creusant la distance entre son cousin et elle alors qu’il parlait, qu’il déversait tout ce qu’il avait à déverser : au fond de ses geôles, il avait dû avoir tout le temps nécessaire pour remuer tout cela, pour préparer de longs monologues haineux. Ou même pour s’imposer à lui-même que le monde était contre lui, que Cersei elle-même le croyait coupable. C’était un sentiment légitime, peut-être, mais elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une profonde injustice. « Tu as un fils ? » Répéta-t-elle comme un perroquet aussitôt les paroles de son vis-à-vis ayant atteint ses oreilles. Un fils, avec Lyse ? Brûlant au fond de ses entrailles, la sempiternelle rancœur qu’elle nourrissait à l’égard de sa belle-sœur n’en fut qu’alimenté plus encore. Sourcils froncés par l’incrédulité, Cersei serra les dents pour ne pas prononcer plus de parole en ce qui concernait l’ancienne fiancée de son cousin. Elle la détestait, d’une rage inconditionnelle, indescriptible, innommable : là encore, elle se souvenait comme si c’était hier du jour d’été, où elle avait fugué de chez son oncle et sa tante, faisant tout le trajet jusqu’à Bloxam Creek pour découvrir que Lyse avait déserté les lieux – qu’elle était partie, et que rien n’indiquait qu’elle ne reviendrait. Jamais, malgré son esprit idéaliste, l’enfant qu’elle avait été n’avait soupçonné que ça avait été à cause d’un si lourd secret – ça ne donnait pourtant aucune légitimité aux choix de Lyse à ses yeux. « Je suis désolée, Elwood. » Lâcha-t-elle finalement – cependant, elle ne le regardait pas, les yeux posés sur l’horizon qui s’offrait à eux. Même sa voix dénotait plus d’une amertume que d’un réel sentiment de culpabilité – elle aussi, elle avait vécu en prison pendant tout ce temps, un carcan où le nom de son cousin avait été interdit, où elle avait parfois traîné avec elle le sentiment qu’il n’avait jamais existé. Lyse avait disparu, Elwood avait été banni de toutes les conversations, il n’y avait eu que les piques de Sansa pour assurer à Cersei qu’elle n’était pas folle, et qu’elle n’avait pas construit de toute pièce la présence réconfortante de son cousin.

« Et toi ? Qu'est-ce qui peut pousser une adolescente à quitter le seul lieu à peu près sûr en tant de guerre ? » Le spasme à ses mâchoires se fit plus impitoyable encore, devant tout ce que les simples mots de son cousin ramenaient à elle : la nostalgie de Poudlard était là, illégitime puisqu’elle n’était pas censée quitter le collège cette année. Elle vibrait au fond d’elle, quand bien même le château n’avait plus ses allures d’antan – les murs de pierre, les jardins sentant les fleurs au printemps, les matchs de quidditch et les grands festins au sein de la Grande Salle : tout lui manquait de là-bas, et rien ne serait jamais plus comme avant. Elle l’avait au fond d’elle, cet acerbe sentiment de ne pas avoir pleinement profité des années qu’elle avait passées là-bas, de ne pas avoir su aimer les lieux à leur juste valeur. Maintenant, tout avait disparu, tout s’était envolé. « Rien. » Lâcha-t-elle simplement, comme une évidence. Et avec une facilité qui lui fit presque croire qu’elle n’avait pas pu prononcer une telle sentence. Mais c’était vrai, elle venait de parler, malgré le nœud qui enserrait sa gorge, malgré le fait qu’elle plisse déjà les yeux sous le soleil levant, prétextant une trop grande luminosité pour baisser les yeux, le temps de faire disparaître les traces de regret qui voilaient ses prunelles. « Je n’ai rien décidé Elwood, que ce soit il y a cinq ans ou aujourd’hui. » Elle ne savait pas si c’était la haine envers son père qui rendait ses paroles si tranchantes, ou si elle se sentait enfin la bravoure de faire comprendre à son cousin que toute la rancœur qu’il pouvait avoir à son égard n’était qu’une peine de plus pour elle, si injustice que ça la rendait nauséeuse à chaque fois qu’elle le regardait à présent. « Je n’ai rien demandé, et crois-moi j’aurais préféré que ma vie reste banale à souhait, j’aurais préféré ne jamais connaître le professeur Dumbledore si ça avait pu te garder loin d’Azkaban. » Les quelques entrevues avec Dumbledore n’avaient été qu’une infime consolation dans le vide glacial qu’était devenue sa vie sans Elwood. A quoi s’attendait-il ? Qu’elle l’ait oublié, à cause de quelconques accusations toutes plus infondées les unes que les autres ? La déception au bord des lèvres, Cersei ne daigna pas chercher le regard de son cousin ; il avait parlé après tout, c’était son tour à présent, aussi, elle reprit, forçant Elwood à taire toute réplique. « J’ai vécu cinq ans au milieu du mensonge et de tout ce que personne n’osait dire. J’ai grandi avec Sansa pour seule compagnie, et chaque jour à chaque fois que je la voyais, je n’avais pas besoin de croire pour savoir que tu étais innocent. A chaque geste qu’elle faisait, chaque parole qu’elle prononçait, je savais la vérité. Poudlard n’a même pas représenté un échappatoire à tout ça, c’était pire. Un éternel rappel de tout ce que disaient les autres. Et puis Lyse est partie, du jour au lendemain. C’était comme si tu n’avais jamais existé. » Sa voix était ferme mais déjà une larme glissait sur sa joue, elle la balaya d’un revers de main – elle n’avait certainement pas fini sa si belle histoire. « Et puis Dumbledore est mort. Le Ministère est tombé. Partout on disait que Harry Potter était mort – ce n’était pas important. Mon père est venu me chercher. Personne n’a rien fait. » Personne revenait à désigner d’un doigt accusateur ceux qu’ils avaient tous les deux, bêtement, à quelque époque de leur vie, considéré comme une famille. Elle se tut enfin, sentant sa gorge plus sèche qu’un désert. Elle ne voulait plus parler. Pas parler des longs mois d’été, d’automne, d’hiver qu’elle avait passés avec lui. « Je n’avais pas besoin d’aller à Poudlard pour apprendre ce que je devais savoir. » D’un mouvement, elle plongea ses yeux clairs dans le regard d’Elwood, cherchant à lui arracher des réponses qui ne venaient pas. S’il devait la juger, qu’il ait tous les éléments en connaissance de cause et la rage avait au moins pu lui permettre de parler sans faillir. Parler de l’inavouable, l’indéfini – tout ce qui était tantôt flou à son esprit, tantôt plus net encore que la veille. Elle avait vu des gens mourir, elle avait vu des gens se tordre de douleur sous des sortilèges qui la faisaient vomir, elle avait cru bien souvent que son cœur allait s’extirper de sa poitrine tant elle avait eu peur, tant elle s’était sentie vide. En quoi avait-elle fait le moindre faux pas qui puisse la réduire au rang de ceux qui lui avaient tourné le dos ?
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Charlie Weasley
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MessageSujet: Re: “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood.   “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood. Icon_minitimeDim 14 Avr - 18:08


“ paiting false hopes is a habit i've grown ”
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Cersei-Jane and Elwood
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Quand il était sorti d’Azkaban, le sorcier avait pu remarquer que le monde n’avait presque plus rien à voir avec ce qu’il avait connu plus tôt. Si son monde à lui s’était complètement effondrer, il en allait de même avec le monde en général. Il n’y avait pas que sa vie qui ressemblait à un tas de cendre. Il y avait les fondations même du monde dans lequel il avait grandi. Le ministère de la magie avait été réduit à néant, Dumbledore était mort. C’était la guerre qui faisait rage à présent. Une guerre dans laquelle il avait fait le choix de ne pas s’impliquer. Même si ça déplaisait à bien des gens. Il était cet homme qui avait choisi de laisser le monde tourner sans même s’en soucier une seule seconde. Avec Alice, ils passaient probablement pour de lâches, deux égoïstes qui se fichaient bien du sort du reste du monde. Ils étaient tous les deux dans leur librairie à simplement espérer que l’ordre du phénix puisse ramener les choses à la normale, mais jamais ils ne se mouilleraient plus que ça pour leurs camarades. A part ceux qu’ils connaissaient, ou qu’Alice connaissait en tous cas. Lui finalement, il ne lui restait trop rien de ses vieilles connaissances, que des souvenirs ou bien des personnes qu’il cherchait à repousser sans même s’en rendre compte, comme il l’avait si bien fait avec Meera-Louise. C’était absurde de sa part d’avoir repoussé la seule personne qui avait cru en lui, sa plus fidèle amie, celle qu’il connaissait depuis Poudlard, celle avec qui il avait tant partagé par le passé. Elle ne méritait pas ça, pourtant, il l’avait traitée avec mépris et égoïsme, elle qu’il connaissait si bien, alors qu’il montrait toujours toute sa sympathie et sa tendresse à Blodwyn, cette fille qu’il connaissait à peine. C’était comme s’il passait son temps à s’attacher à ses vieux souvenirs tout en les repoussant lorsqu’ils devaient trop réels. Réaction complètement stupide, il fallait bien l’avouer. C’était plus simple de chercher à détester absolument tout ce qui avait fait son passer, faire un lot avec toutes ses personnes qu’il avait connues avant d’être enfermé à Azkaban et de simplement leur balancer toute sa haine alors même qu’ils ne le méritaient pas. Meera-Louise était celle qui ne l’avait jamais laissé tomber et pourtant il avait trouvé le moyen de l’envoyer balader, sans doute de la pousser à le détester comme pour justifier cette rancœur qui prenait trop de place dans son cœur et qui semblait concerner vraiment chacun des éléments de son passé. Cersei-Jane par exemple. Elle était dans le même panier que les autres alors même qu’elle n’avait eu que douze ans lors de son emprisonnement et qu’elle n’avait pas été maitresse des décisions qui l’avait éloignée de lui. Il le savait au plus profond de lui-même, mais il n’arrivait pas à l’admettre, trop coincé dans cette fichue rancœur qui composait la principale émotion qu’il était capable de ressentir. Il avait toujours été un garçon susceptible et rancunier, mais auparavant, il avait quand même eu suffisamment de raison pour montrer de la compréhension envers ceux qui le méritaient. Cersei. Il l’avait toujours défendue contre la méchante continuelle de Sansa. Il avait fait de son mieux pour la soutenir alors qu’on aurait facilement pu croire qu’il resterait envers et contre tout soudé à sa sœur jumelle. Cependant, ce n’était pas le cas, il s’était senti s’éloigner de Sansa bien trop souvent, il aurait aimé la retenir, il avait essayé, il avait échoué. Elle avait trouvé un pseudo réconfort au côté du père de Cersei, celui qui était leur oncle à eux deux et dont tout le monde connaissait les penchants pour la magie noire. Il avait fait de Sansa la fille qu’il n’avait jamais eue, puisque la sienne, il l’avait confiée à son frère. Vu l’effet qu’il avait eu sur Sansa, heureusement qu’il ne s’était pas lui-même occupé de l’éducation de Cersei. Sansa était devenue un monstre de la pire espèce, un mangemort, une traitresse. C’était de sa faute si Elwood avait été enfermé, c’était à cause d’elle qu’il ne restait en son cœur plus qu’une rancune débordante et finalement, il se surprenait trop souvent à penser que le premier pas pour se débarrasser de cette maudire rancune, ce serait de commencer par se débarrasser de Sansa elle-même.

Elwood n’avait pourtant rien d’un meurtrier, bien au contraire. Il avait voulu être auror à une époque, parce qu’il avait une certaine conception de la justice. Jamais ô grand jamais, il n’avait lancé un sortilège de la mort sur quelqu’un, même si beaucoup se sont plu à croire qu’il en avait été capable. Jamais il n’avait utilisé ce sortilège ou aucun autre de ceux qu’on disait impardonnable. Pourtant, à chaque fois qu’il pensait à Sansa il ne pouvait s’empêcher de vouloir lancer ce maudit sortilège sur sa jumelle. Il pensait que la voir mourir devant ses yeux pourrait être une consolation pour ce qu’elle lui avait fait vivre, il n’avait pas l’impression qu’il pourrait – après coup – être rongé par la culpabilité, parce qu’il était un homme bon, pas un meurtrier. Mais il restait persuadé qu’Azkaban l’avait changé, on l’avait accusé de meurtre pendant trop longtemps alors finalement peut-être qu’il en était capable. Juste sur Sansa, parce qu’elle lui avait également – d’une façon bien différente et finalement bien plus douleurs – pris sa vie en le laissant endurer une peine qui n’était pas la sienne. Il avait cette sensation d’être plus dangereux qu’auparavant, comme si son âme avait pourri derrière les barreaux sombres de sa cellule. Ainsi, il savait qu’il n’avait plus rien du frère, ou du cousin idéal, tout comme il n’avait rien d’un potentiel père. Ce n’était pas parce que Lyse avait eu la folie de revenir vers lui en lui annonçant qu’il avait un fils, que ça faisait de lui un père. Il avait bien trop l’impression qu’il ne serait jamais à la hauteur d’un tel rôle. Il avait toujours cru qu’un bon père, c’était quelqu’un comme le patriarche Harkness. Son père à lui. Comme tous les petits garçons, il avait vu en ce dernier un modèle de l’homme, du mari et du père qu’il aurait aimé voulu être un jour. Mais tout s’était effondré quand il avait remarqué que son père n’était finalement qu’un lâche. Il l’avait laissé. Lui qui était son fils, lui qui avait eu tant d’admiration pour lui. Ainsi, désormais, il ne savait plus ce qui faisait un bon père. C’était un rôle qui lui semblait si loin de ce qu’il était, même si au fond de lui, il voulait offrir à son fils la chance d’avoir un père attentif, un père qui ne le laisserait pas tomber à la première occasion, il savait qu’il en était certainement incapable. C’était avec ce fils sorti de nulle part qu’il avait conclu le récit de ce qu’était devenu sa vie et c’était ce qui avait attiré l’attention de Cersei, sans doute qu’il y avait de quoi. Après tout, même pour lui c’était carrément inattendu alors qu’il était quand même particulièrement concerné par cette affaire. Dans un soupire, il hocha la tête d’un air presque dépiter, comme pour signaler que, oui,oui, il avait bien un fils. Un sourire ironique se dessina au coin des lèvres du sorcier alors qu’elle lui présentait des excuses. « C’est drôle, j’ai toujours cru que c’était le genre de nouvelles qui s’accompagnaient plutôt d’un ‘félicitations’. » Il était vrai qu’en principe, c’était ce que les gens répondaient quand on leur annonçait ce genre de nouvelle. Pourtant, ça ne semblait pas s’appliquer dans son cas, c’était bien trop compliqué sans doute. « Enfin, ça doit être différent, quand le fils en question à déjà quatre ans quand on apprend son existence. » Quatre ans pendant lesquels il avait ignoré l’existence de son fils, alors qu’il était coincé derrière les barreaux de sa cellule.

Elwood avait demandé à sa cousine pourquoi elle avait décidé de quitter Poudlard. Les raisons pouvaient être variées, après tout Poudlard n’était plus le petit coin de paradis qu’il avait connu quand il était plus jeune, il le savait, sans même y avoir remis les pieds. Il le savait parce qu’il avait parfois l’occasion d’entendre les quelques élèves courageux qui osaient encore s’aventurer à Pré-Au-Lard, en parler et d’après ce qu’il avait pu entendre, c’était plutôt l’enfer désormais. Il posa ses yeux vers elle avant de hausser les épaules. « Je me plais à croire que si quelqu’un avait osé s’opposer à la décision du magenmagot, j’aurais eu une chance de m’en tirer. Mais si on se donne un peu la peine de réfléchir rien n’aurait pu changer cette décision. Ils ont suivit les preuves qu’ils avaient devant les yeux et nombreux doivent-être les prisonniers qui prétendent qu’elles constituent un complot pour les faire accuser. Rien n’aurait pu me garder loin d’Azkaban. » Il le savait même s’il essayait bien souvent de le nier, il le savait pertinemment. Finalement, la seule chose que ça aurait changé si quelqu’un s’était opposé au verdict du magenmagot, c’est qu’il aurait eu la certitude que quelqu’un croyait en son innocence, peut-être que ça l’aurait aidé à mieux supporter les années passées derrière les barreaux. Encore une fois, il semblait oublier Meera-Louise qui lui avait montré sa loyauté même quand il était enfermé. Le sorcier écouta la suite des paroles de sa cousine, le regard posé sur elle alors qu’elle, elle fixait l’horizon. Son père était venu la chercher. Il n’arrivait donc pas à se contenter d’avoir Sansa comme seule disciple, peut-être qu’il s’était lassé de la jeune femme avec le temps. « Le fils de … Troll. » Le mot qui était venu à son esprit était bien plus vulgaire que troll. Mais il avait trop souvent entendu sa mère lui répéter de ne pas jurer, et puis quand c’était devenu inévitable, elle avait ajouté à sa réprimande ‘pas devant ta cousine !’ comme si ça avait pu éviter à Cersei d’entendre un jour toutes les insultes possibles inimaginables qui existaient aussi bien chez les sorciers que chez les moldus. Elle avait dix sept ans à présent, sans doute qu’elle était devenue familière des injures. Mais ça avait été un genre de réflexe mêlé à un respect envers Cersei et son géniteur que lui, il ne méritait absolument pas. « Je suis désolé qu’ils t’aient laissée tomber aussi. » Les parents Harkness n’étaient finalement bien que des lâches. Il avait souvent cru en eux quand il était gamin, ils étaient ses parents et forcément, dans ses yeux innocents, ils avaient été de véritables héros. Il remarquait aujourd’hui à quel point il avait eu tord. Ils l’avaient laissé tomber quand on l’avait accusé de meurtre, ils l’avaient laissé pourrir au fond de sa cellule et quand Cersei avait, à son tour eu besoin d’eux, ils n’avaient apparemment pas daigné bouger le petit doigt. La loyauté au sein des Harkness, c’était une notion très vague de toute évidence. « C’est lui que tu fuis alors ? » Une question qui ne demandait pas vraiment de réponse, cette dernière était évidente. A présent qu’il savait sa cousine en fuite, il comprenait encore plus toutes les inquiétudes qu’Alice pouvait ressentir vis-à-vis de sa sœur cadette qui elle aussi avait disparu dans la nature. Sans doute pour des raisons bien différentes de celle de Cersei, mais le fait était que les deux jeunes femmes devaient vivre dans les mêmes conditions, elles avaient le même âge en plus. Elles se connaissaient peut-être. « Ça fait longtemps ? » Il n’avait pas forcément besoin de savoir. Cependant, malgré le physique actuel de la jeune femme – elle avait d’ailleurs bien changée – il gardait en mémoire l’image de la douce et fragile petite Cersei de douze ans qu’il avait connue avant Azkaban. Ainsi imaginer que cette petite et fragile Cersei puisse être en fuite depuis longtemps – quoi que même depuis deux jours ça aurait eu le même effet – ça avait quelque chose d’énervant et de triste à la fois. Peut-être qu’elle était mieux dehors que chez son père, mieux dehors qu’à Poudlard ou la torture était devenue monnaie courante. Ce n’était pourtant pas rassurant de la savoir là, dehors, seule livrée au reste du monde. Il ne doutait pas que c’était exactement ce qu’Alice devait ressentir depuis que sa sœur s’était enfuie.
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Moses Fleming
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≡ statut de sang : sorcier de sang-pur, noble jusqu'au bout des doigts, qui tient à la dignité de sa famille.
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≡ sa baguette : bois d'ébène, spécialisation en maléfices, longueur de trente-deux centimètres avec pour centre un ventricule de coeur de dragon.
MessageSujet: Re: “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood.   “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood. Icon_minitimeSam 20 Avr - 15:23


love dies, i am standing alone
cersei-jane v. harkness & elwood r. harkness
« what have the demons done with the luminous
light that once shined from your eyes. »

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Cersei ne fuyait pas. Cersei se sauvait, sauvegardait ce qu’il lui restait d’humanité, avant qu’elle ne finisse aussi sèche que son père, aussi pourrie que Sansa. La folie courait dans sa génétique cependant, comme le sang palpitant dans ses veines – pour peu qu’elle aurait cru Elwood coupable des meurtres dont il avait été accusé, la jeune sorcière se serait probablement imaginée maudite jusque dans les plus profondes fibres de son corps. Destinée à épouser ces desseins que d’autres avaient adopté avant elle – dont elle ne voulait pas : la famille Harkness avait pourtant besoin de bien des gens pour laver le nom qui était alors devenu détestable. Synonyme de meurtres, de Mangemorts, d’éternels bannissements à travers le pays : elle, Elwood, son père et Sansa, un jour prochain, lorsque la justice aura à nouveau repris sa place d’antan. Cersei avait toujours vu le monde magique comme extrêmement bien organisé, solide et stable, bien plus stable que le modèle moldu qu’elle devinait lorsqu’elle aventurait ses pas et ses découvertes de ce côté-là du monde : la politique semblait être faite d’incessants conflits, de manifestations, de guerres naissant aux quatre coins du globe. Le monde de la magie avait, illusoirement, représenté un univers beaucoup plus reposant ; peut-être était-ce l’impression de sécurité, planant dans les couloirs de Poudlard, qui l’avait poussée à voir les choses ainsi. Maintenant, tout avait été renversé, et elle avait eu le loisir de découvrir que certains membres de l’ancien Ministère, avaient réussi à garder leur place : ce qui faisait, irrémédiablement d’eux, des fidèles du Mage Noir et ce, avant même son retour. L’amertume planait partout, l’amertume avait envahi chaque parcelle de l’esprit de Cersei – c’étaient des Mangemorts eux-mêmes qui avaient envoyé son cousin à Azkaban en l’accusant d’en être un également. Quelle triste ironie, dont elle ne s’était rendue compte que bien trop tard. Mais encore une fois, à douze ans, qu’est-ce qu’elle aurait bien pu faire, seule contre tous ? Harry Potter lui-même, épaulé par Dumbledore, il y a quelques années de cela, n’avait pas réussi à faire entendre raison au reste de la communauté magique – personne (pas même Cersei, l’avouait-elle) n’avait voulu croire que Voldemort était bel et bien de retour, c’était ce qui avait fait qu’il avait pu frapper le Ministère en plein cœur, ce qui faisait qu’aujourd’hui, le monde plongeait peu à peu dans l’horreur. Sa place aurait été bien moins précaire si elle était restée au côté de son père, un jour, son esprit aurait été limé, poli par les incessantes paroles de Doezwal ; la folie se serait emparée d’elle et elle aurait fini par croire en tout ce qu’il disait, rien que pour ne plus avoir à affronter les chocs incessants de ses idéaux rencontrant brusquement ceux que son père essayait de lui inculquer. Et puis elle aurait montré certains talents en magie noire, elle aurait fini par être initiée à toutes les horreurs qu’elle avait seulement vues – un jour venant, elle aurait torturé, tué, et puis elle serait devenue un Mangemort digne de ce nom. Les maîtres du monde, en somme, dans la société actuelle. Elle avait pourtant choisi de rendre sa vie tout à fait différente, sans savoir si elle avait fait le bon choix, ou si elle se promettait alors, à une course éternelle, contre la montre, contre des ennemis toujours plus nombreux et ce, jusqu’à la mort, que ce soit par la main de son père trahi, ou à cause du froid, de la solitude, de la vieillesse. N’importe quoi d’autre encore. Voldemort semblait inatteignable à l’heure actuelle, Harry Potter était invisible ; l’espoir ne se manifestait qu’à travers des petites touches auxquelles bien peu de personnes avaient la folie de se raccrocher. La magie mourait, les êtres humains se déchiraient et se détruisaient les uns les autres, c’était ça le bilan accablant de ces premiers mois de guerre – ce à quoi Cersei avait assisté en première file, sans pouvoir faire quoique ce soit. Jamais avant le jour de son départ, elle ne s’était dressée contre son père, baissant les yeux à chaque fois qu’il la regardait, ne sourcillant qu’à peine devant les horreurs qu’il imposait à son regard ; parce qu’elle savait que s’il la voyait se détourner de la réalité des choses, il le lui rendrait en bien pire, que ce soit par un spectacle pire encore, ou par ces assassines tortures, mentales, physiques, morales dont il abusait avec un talent indéfinissable.

Cersei n’arrivait pas à croire, elle ne voulait pas accepter la simple idée qu’elle puisse partager quelque trace génétique que ce soit avec un être pareil. Pourtant, c’était la triste réalité, quand bien même elle avait longuement, des années durant, cherché à s’accrocher à l’idée qu’elle était la fille de son oncle et sa tante, parce qu’ils l’avaient éduquée et non pas cet inconnu qui était venu subitement s’emparer d’elle sans crier gare. Etaient-ils forcément mieux, eux ? Tous les repères de la jeune sorcière qu’elle était, s’étaient effondrés silencieusement, lors des longs mois qu’elle avait passés en compagnie de son père, ou depuis le début de sa fuite. Ils avaient abandonné Elwood après tout, quittant Bloxam Creek sans crier gare, ils l’avaient abandonnée elle, la livrant aux mains de son père comme si toutes les années qu’elle avait passées avec eux, n’avaient eu aucune importance. Peut-être que c’était ça, un accord tacite et silencieux qu’ils avaient conclu avec Doezwal lorsqu’il leur avait confié la garde de sa fille : qu’ils l’élèvent, s’encombrent d’elle alors qu’elle n’était qu’une gamine, préparent le terrain pour qu’il vienne la reprendre, la réduire à néant lorsqu’il en aurait l’envie ? Bien souvent, Cersei avait eu le sentiment de n’être qu’un objet de marchandage, que son père refilait à qui pourrait l’en débarrasser : son oncle et sa tante d’abord, puis Saireann, les Greyback, les Hackett ; elle en avait vus des gens, elle en avait côtoyés, des êtres détestables. Et elle en avait découverts, des contrastes inimaginables dans l’Enfer qu’était le monde des Mangemorts : par Shae-Layne Hackett, elle avait découvert au combien elle serait brisée, si un jour elle se laissait aller à céder la prescience de son père sur sa vie. Si un jour elle épousait un malade mental tel que Silas Hackett, qu’elle lui donnait des enfants qui ne lui plairaient jamais. Chez les Greyback, elle avait sans doute goûté aux pires endroits sur terre, aux pires tares que pouvaient avoir certains êtres humains ainsi qu’à ses plus grandes peurs, ses plus amères trahisons. Retrouver Elwood, au milieu de tout ce qui se bousculait dans sa vie, c’était comme s’échouer sur une île déserte, terriblement solitaire et terriblement reposante à la fois. Il était là, étranger de ses souvenirs et pourtant, bel et bien lui, ce cousin qui s’était peu à peu effacé de ses espoirs. Finalement, fuir n’avait pas été vain, si elle avait pu le retrouver, avant que tout ne bascule à nouveau dans l’Enfer. A la réplique de son cousin, Cersei tenta d’afficher un vague sourire, mi-amer, mi-ironique ; elle avait bien grandi, la petite gamine qui avait idéalisé le couple de celui-ci et de Lyse. A son grand dam, elle avait découvert toutes les réalités du monde, tout ce qui constituait les désastres et les trahisons des histoires d’amour – à dix-sept ans déjà, elle avait vu le couple d’Elwood s’éteindre en une fraction de seconde, du jour au lendemain, avec l’amer sentiment que Lyse, elle, avait disparu de la surface de la terre. Mais non, elle était bel et bien vivante, elle avait bel et bien vécu tout en sachant ce qu’elle avait laissé derrière elle – que ce soit son fiancé lui-même, ou Cersei, qui avait eu la fâcheuse illusion de croire qu’elle pouvait compter sur elle dans les pires moments de sa vie. « Je suis désolée, je n’arrive pas vraiment à voir le point positif là-dedans. » Admit-elle, malgré elle. Elle ne savait pas où en était Elwood vis-à-vis de Lyse, de leur histoire passée. Mais elle, elle savait très bien où elle en était : cette garce était partie du jour au lendemain, elle ne méritait en rien quelque pardon que ce soit et ce, même si les prétextes qu’elle pourrait servir, cinq ans plus tard, pouvaient s’avérer un tant soit peu raisonnables. Il y avait d’autres moyens de partir que de fuir comme une voleuse ; rien qu’en souvenir d’Elwood, de tout ce qu’ils avaient partagé. De tout ce qu’elles avaient partagé, toutes les deux. Plissant les yeux un instant, Cersei s’humecta les lèvres avant de reprendre, un léger rire lui échappant : « Qui plus est, oui… avec – cinq ans de retard ? – je ne crois plus qu’on en soit aux « félicitations ». Mais tu dois être content. » Elle l’espérait en tout cas – qu’il ressorte quelque chose de bien, de beau, de positif de cette histoire qui avait détruit le cœur d’Elwood : même si c’était un fils, une petite chose qui parlait et marchait, rappelant inlassablement ses malheurs à son cousin. A cette pensée, Cersei se maudit silencieusement – elle voyait les choses presque comme son père ; c’était ainsi qu’il l’avait considérée, elle, à chaque fois qu’elle avait croisé son regard.

Elle ne niait en rien la solitude dans laquelle Elwood avait dû surmonter tout ce dont il avait été victime ; pendant des années, elle aussi, elle avait été seule, victime des regards des autres et quand bien même cette peine n'avait rien de comparable avec Azkaban, c’était déjà assez pour se faire une idée de la notion de solitude. Si… Elle avait abandonné les « si » depuis un moment déjà ; à chaque fois qu’ils avaient passé ses lèvres lors des années passées, elle avait été ouvertement ignorée par le reste des Harkness, si ce n’est Sansa qui s’octroyait un détour vers sa chambre pour remuer le couteau dans la plaie. Impénétrable, silencieuse devant les paroles du jeune homme, Cersei ressassait inlassablement ces souvenirs encore bien trop présents à son esprit ; quand bien même Elwood ne voudrait pas y croire, ils avaient tous les deux connu une aride traversée du désert ces dernières années. Poudlard s’était simplement avéré être un cadre plus agréable que Azkaban – au fond, elle préférait imaginer les choses ainsi, d’égal et à égale plutôt que de s’interroger sur ce qu’il avait traversé, au fond de sa cellule : ce que les Détraqueurs avaient pu lui faire, ce que les tortures, les autres avaient pu lui faire. Tous les deux, peut-être étaient-ils destinés à être simplement brisés par la vie, ses circonstances et tous ses aléas. Alors rien n’aurait pu empêcher Elwood de tomber aussi bas, de pourrir dans une cellule à Azkaban ; tout comme rien n’aurait pu permettre à Cersei d’échapper à la destinée qui lui avait été toute tracée. Et qui s’étendait encore et encore, sur des mois, des années dont elle ne parvenait pas encore à saisir tous les obstacles. Elle ne savait pas si les paroles de son cousin étaient destinées à alléger sa conscience ou à l’alourdir plus encore – à alimenter le feu haineux contre leurs parents, qui était né au sein de Cersei depuis des années déjà, ou le calmer légèrement, tenter en tout cas. Elwood s’avérait insaisissable, elle aussi sans doute – c’étaient les années qui étaient passées, qui avaient raison d’eux. D’eux, de ce qu’ils avaient été à une époque, si proches, comme un frère et une sœur. Elle avait grandi, il avait changé ; d’aucun ne pourrait mesurer l’ampleur de toutes ces évolutions si aisément. Sans doute qu’il ne s’en rendait compte qu’à peine, alors qu’elle avait parlé presque sans interruption – incapable de savoir si elle pourrait reprendre son éparse récit si elle arrêtait le flot de ses idées à son esprit. Bien entendu, depuis qu’elle avait fui l’emprise de son père, elle n’avait que très rarement parlé de cette histoire, se contentant de choisir tout ce qui y était à peu près surmontable, pour laisser le reste de côté. Les autres fugitifs qu’elle croisait n’en avaient cure de son histoire, et sous le visage de Marianne, elle se contentait de vivre une autre vie, d’être une autre personne que Cersei Harkness, la pauvre gamine poussée à se planquer dans la forêt. Malgré tout, après des semaines passées à traîner dans la boue, une pointe d’orgueil perça à travers les quelques mots de son vis-à-vis. « Je ne le fuis pas. Je me contente de m’accrocher à l’espoir de pouvoir rester celle que je suis. Ou celle que je veux devenir, un jour. » Elle pinça les lèvres ; et en sentant une frémir, elle tenta un vague sourire. « Je ne veux surtout pas devenir la deuxième Sansa de la famille. Tu devrais voir sa tête aujourd’hui… » Malheureusement pour elle, Cersei ne l’avait que trop croisée ces derniers temps. Longtemps, est-ce que ça faisait longtemps qu’elle fuyait ? Trop longtemps et pas assez à la fois ; elle aurait voulu avoir la force de lutter plus tôt encore, de se défaire de l’emprise de son père sans avoir à en pâtir. En vain, bien entendu. « Depuis quelques semaines. Je devais attendre d’être majeure. » Conclut-elle finalement, sur un ton plus neutre qu’elle ne l’aurait cru : après tout, toute sa stratégie de fuite avait consisté en des calculs précis à souhait – elle avait raisonné avant de ressentir, elle avait balayé sa peur, les horreurs qu’elle voyait pour rester saine d’esprit et ne pas faire de folie. Si elle avait fui en ayant encore la marque sur elle, ils l’auraient retrouvée, et ne l’auraient jamais lâchée d’un œil – alors, elle n’aurait jamais plus eu d’occasion nouvelle de partir. Mais c’était quelques semaines à peine qui l’avaient déjà épuisée, vidée. « J’étais… Je passais juste dans le coin, je ne pense pas que je puisse rester longtemps. » Souvent, elle avait l’impression de n’avoir personne qui la traquait ; mais chaque rencontre avec Saireann la rappelait à l’Ordre – lui, continuait inlassablement de la chercher, parce que Doezwal ne semblait pas décidé à lui laisser d’autre option. Alors elle se contentait de passer, laisser une emprunte pour mieux disparaître après, c’était à ça que s’apparentait survivre, aujourd’hui.
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Charlie Weasley
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≡ niveau d'études : études terminées avec six buses et six aspics.
≡ sa baguette : sa baguette magique est en bois d'ébène. Elle mesure 22,5 cm et contient un poil de licorne.
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MessageSujet: Re: “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood.   “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood. Icon_minitimeSam 27 Avr - 2:43


“ paiting false hopes is a habit i've grown ”
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Cersei-Jane and Elwood
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Les années qui s’étaient passée pendant qu’il avait été enfermé, ces années qui lui avait semblée être l’éternité, lui avait parues être particulièrement stables. C’était toujours la même chose derrière les barreaux, toujours cette même vie désagréable à souhait. Le froid, l’humidité, le noir, la solitude et bien sûr les détraqueur qui s’assuraient de faire régner la terreur dans la prison. Rien ne changeait jamais. C’était pour ça qu’Elwood avait vite perdu le compte des jours, alors que les jours étaient aussi sombres et froid que les nuits. Il avait l’impression que là bas, le temps passait différemment mais que les choses étaient inlassablement les mêmes. Une routine bien désagréable, un enfer qui se répétait sans fin, une vie qui continuait, indestructible, malgré les nombreuses fois où il n’avait souhaité que la mort, comme si ça avait été la seule fin envisageable à son calvaire. Cependant, quand il était enfin sorti, qu’il avait pu retrouver la lumière du jour, le noir de la nuit, la chaleur du soleil contre sa peau, il avait pu remarquer combien les choses ne s’étaient pas arrêtées toutes ses années où il il avait cru que le temps s’était figé, se répétant à l’infini comme pour le rendre fou. Dehors, le monde avait changé. C’était toute une partie de l’histoire du monde de la magie qu’il avait à rattraper (du monde moldu aussi, mais ça ne l’avait pas vraiment intéressé), parce que la vie avait continué sans lui. C’était une évidence dont il s’était bien souvent douté au fond de sa cellule, mais il avait fini par oublier, n’ayant plus la force de penser à autre chose qu’à ce quotidien infernal qu’il vivait. Tout avait pourtant changé. Le seigneur des ténèbres était revenu, une rumeur qui n’avait pourtant pas échappé à Azkaban puisque la plupart des détenus en avaient profité pour s’échapper. Les fidèles mangemorts qui revenaient à l’assaut tel de dociles petits chiens. Lui il était resté et ça aussi il n’y avait fait que très peu attention. Lord Voldemort pouvait bien détruire l’Angleterre que lui, il aurait survécu, bien malgré lui, au fond de sa maudite cellule. Mais on l’avait finalement libéré et balancé dehors dans un monde en train de s’écrouler, sans lui laisser le moindre repère. Ce qu’il comprenait aujourd’hui, c’était que des repères il n’en avait toujours pas. Tout ce qu’il avait fait à sa sortie, c’était garder ses souvenirs tels quels, comme si rien n’avait changé, comme si ses proches l’avaient simplement laissé tomber dans se soucier de son sort. Il avait eu tord. Au moins pour Cersei. Il n’avait pas pu comprendre la vérité dissimulée derrière le silence, il n’avait pas cherché à la comprendre, il avait rapidement abandonné ses recherches, préférant laisser stagner les choses plutôt que d’être risqué à une vérité qui selon lui n’aurait en rien arrangé les choses. Pourtant Cersei était là aujourd’hui. Elle avait cru en son innocence, mais elle n’avait pas pu l’aider. Parce qu’elle n’était qu’une gamine à cette époque, quelqu’un que personne n’avait voulu écouter et elle avait été emportée par le flot de la vie, incapable de se débattre parce qu’elle était trop jeune. Il l’avait jugée bien vite, comme il l’avait fait avec tous les autres, comme il continuerait inlassablement de le faire, trop noyé par sa propre rancœur pour simplement pardonner et avancer. Il le devrait pourtant, parce que ceux à qui il en voulait ne le méritait pas forcément, certains s’étaient juste débrouillés pour continuer à vivre sans subir les jugements du monde sur eux. C’était probablement ce qu’avait fait Lyse, pour ne pas être la fiancée d’un assassin, ou ses parents, honteux d’être accusés d’avoir engendré un monstre. Ça n’empêchait, qu’une fois innocenté, personne n’était revenu, cette fois, sans doute à cause de cette guerre qui causait bien des tords à toute la population. Il le savait, pourtant, le sentiment d’abandon persistait et n’était pas facile à combattre et encore moins à accepter.

Avec six mois de retard, Lyse était quand même revenu vers lui. En novembre dernier, elle s’était pointé dans la librairie, alors même qu’il avait perdu tout espoir de la revoir, persuadé qu’elle devait se plaire dans sa nouvelle vie, dans sa tranquillité et que finalement, elle avait du refaire sa vie, avec un autre homme qui au moins ne serait pas en prison. Il l’avait encore plus pensé quand il l’avait vue débarquer avec un gamin de quatre ans environ. Persuadé qu’elle n’avait pas attendu bien longtemps avant de trouver quelqu’un d’autre avec qui fonder une famille. Il avait mis du temps à comprendre qu’il ne s’agissait pas du fils de son nouvel amant, mais bien du sien. Ça paraissait invraisemblable. Pourtant, aussi loin que remontait ses souvenirs, il n’avait rien eu d’un moine abstinent et il savait parfaitement comment été conçus les bébés. Qu’elle soit tombée enceinte avant qu’il ne se fasse enfermé n’était pas du tout impossible, mais forcément, ce n’était pas la première idée qui lui été venue à l’esprit. Il avait encore du mal à réaliser. C’était difficile d’admettre qu’il avait un fils dont il ne savait absolument rien et dont il n’arrivait pas à assumer la responsabilité. Il était persuadé – peut-être à tord – qu’il serait un bien mauvais père de toute façon. Pourtant avant Azkaban, avoir un enfant était positionné juste après ‘aller voir la final de la coupe du monde de quidditch’ (été 1994, quand on sait qu’il a été emprisonné en 1993 ça semblait plus à porté de main qu’avoir un enfant) sur sa liste des choses à faire. Il était d’ailleurs bien déçu d’avoir loupé la coupe du monde de quidditch alors que l’Irlande à gagné, sa mère étant Irlandaise, il soutenait forcément l’équipe. Enfin, ce n’était pas l’évènement me plus tragique de sa vie. Le fait été qu’à une époque, devenir père l’aurait beaucoup moins effrayé, ça l’aurait même enjoué. Pourtant là, il avait peur, il avait l’impression qu’il ne serait jamais à la hauteur et que cet enfant méritait mieux qu’un père égoïste (car il fait bien le dire, Elwood n’en avait que faire de la guerre se déroulant devant ses yeux) qui buvait trop de whisky. L’homme qu’il était aujourd’hui, l’homme qui était sorti d’Azkaban, n’était plus fait pour être père. Il haussa les épaules suite à la réplique de sa cousine. « J’en sais rien non plus. » C’était difficile de voir le positif dans cette affaire. Il n’était pas particulièrement heureux d’être père, il avait surtout envie de prendre ses jambes à son cou, fuir cette situation qu’il ne se sentait pas de taille à affronter, pourtant, il essayait de faire quelques efforts. « Quatre ans. » Corrigea-t-il instinctivement comme s’il n’avait pas envie qu’on lui ajoute une année d’emprisonnement, le plus juste aurait été de compter en jour pour ne pas arrondir, mais il avait perdu le compte et n’avait pas envie de refaire le calcul aujourd’hui. « Enfin, content je ne crois pas. Les seules choses que je ressens c’est la frustration de ne l’apprendre que maintenant et la peur de ne jamais être à la hauteur. » Une peur qui était sûrement justifiée, après tout il revenait d’Azkaban, pas d’un voyage aux caraïbes. Il aurait largement préféré les caraïbes. Assumer ses responsabilités semblait compliqué aujourd’hui, tout comme élever un enfant dont il venait d’apprendre l’existence. Etre père, c’était peut-être inné chez certaines personnes, ça aurait pu l’être chez lui mais il c’était passé trop de choses pour que ce soit encore le cas aujourd’hui.

Enfin, si ce n’était pas demain la veille que son fils lui offrirait le mug du meilleur père du monde, il y en avait un autre, qui de toute évidence, ne risquait pas de se retrouver avec ce genre d’objet entre les doigts. Le père de Cersei. Son oncle à lui. Cette personne pour laquelle il n’avait jamais eu beaucoup de respect et qu’il avait appris à détester correctement durant les quatre années qu’il avait passé derrière les verrous. Parce que c’était lui qui avait manipulé Sansa, pour en faire la fille idéale, celle que lui, il aurait voulu avoir mais qu’il s’était résigné à abandonner. Il avait perverti Sansa, il était entré dans son crâne pour y déposer les pires idées possibles inimaginables et il en avait fait un monstre sanguinaire. Elle avait marché dans ses traces, elle s’était accroché à lui comme une désespéré et en définitive elle avait disparue sous les griffes meurtrières du mangemort. Il lui avait volé sa sœur qui elle-même lui avait volé sa vie. Il était le point de départ de son enfer, il était celui qui l’avait poussé au trou, bien plus indirectement que Sansa, mais il était tout autant responsable. Il y avait probablement trois personnes à l’heure actuelle qu’il détestait tellement qu’il ignorait comment il réagirait en face d’eux. Sansa et leur oncle en faisait parti. La troisième personne étant son prétendu ami qu’il avait presque considéré comme un grand frère et qui avait lui-même prononcé sa sentence le condamnant à Azkaban sans le moindre remord. Maintenant que son oncle avait fait de Sansa ce qu’il voulait, voilà qu’il s’en prenait à Cersei. A croire qu’il essayait de se construire une armée de disciple. C’était un lâche, laisser sa fille à son frère pendant dix-sept ans pour revenir la chercher au moment où il en aurait ‘besoin’ c’était de la folie. « Je suis vraiment désolé. S’il y a quelque chose que je peux faire pour t’aider, dis le moi. » Il avait besoin qu’on lui dise parce que sa notion de ‘comment aider autrui’ était encore très vague, quoi qu’il avait réappris les bases avec Alice et que jour après jour en compagnie de Blodwyn, il s’améliorait un peu, ou il en avait l’impression. Cependant, il ne demanderait pas à la fugitive cachée dans sa maison de lui faire un rapport du ses capacités en terme d’aide à la personne, elle avait d’autres choses à gérer. « Je crois qu’il est préférable que je ne revois jamais sa tête. Quand j’arrive à rêver, ça se résume bien souvent à moi en train de la lui arracher. » En vérité, il ne rêvait pas du tout. Il ne dormait pas beaucoup de toute façon et ses minutes de sommeil étaient soit vides de tout rêve, soit hantée par des cauchemars. Mais il n’empêcher qu’il arrivait quand même assez bien à s’imaginer en train d’arracher la tête de sa sœur. Elle le méritait de toute façon, elle avait détruit sa vie et l’envie de la tuer était belle et bien présente en lui, même s’il n’avait rien d’un assassin, malgré ce qu’on avait pu penser de lui ces dernières années. Peut-être que ce serait stupide de se rabaisser au niveau de Sansa d’ailleurs, mais il y aurait un moment – s’ils se croisaient à nouveau – ou ce serait elle, ou lui. Il préférait que ce soit elle. Il adressa un léger sourire à sa cousine. « C’est vrai, ça te fait dix-sept ans maintenant. » Il posa un regard plus attentif sur elle. Elle avait beaucoup changé depuis la dernière fois qu’il l’avait vue. « Tu as pris un petit peu de formes depuis la dernières fois qu’on s’est vus. » Il lui adressa un sourire taquin comme pour appuyer les termes ‘petit peu’ qu’il avait choisi avec soin. « Mais tu as bien grandi. Ou c’est moi qui suis plus petit qu’avant ? » Il y avait peu de chance pour qu’il soit plus petit qu’avant. Azkaban avait eu beaucoup de conséquence sur ce qu’il était devenu, mais de la à le faire rapetisser, il en doutait quand même fortement. « Je comprend. Je n’avais pas franchement l’intention de rester ici non plus. Mais maintenant qu’on est là, je ne te laisserai pas partir avant de t’avoir nourrie un peu et hébergée pendant au moins une nuit. » Il en pourrait sans doute pas la retenir plus longtemps et au fond, il n’avait nulle part où l’héberger. Il y avait déjà Blodwyn chez lui et elles pouvaient parfaitement vivre à deux dedans, mais ça doublait les risques qu’elles se fassent prendre (forcément à deux, on est moins discret) et il n’avait pas demandé l’accord d’Alice pour l’héberger chez elle, mais elle comprendrait, elle était bien placée pour comprendre. Et quand bien même elle opposerait une quelconque résistance, il était prêt à se vouer à faire la vaisselle pour le reste de leur collocation, même s’il détestait ça. C’était un maigre sacrifice pour venir en tant soit peu en aide à sa cousine.
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Moses Fleming
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MessageSujet: Re: “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood.   “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood. Icon_minitimeMer 22 Mai - 2:20


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Cersei se souvenait comme si c’était hier du jour où elle avait décidé de se dresser contre ceux qu’elle avait toujours considérés comme ses parents ; elle se souvenait de l’été de ses douze ans où elle s’était promis de retrouver Elwood coûte que coûte, une fois qu’il serait sorti de prison - d’attendre jusque-là, inlassablement sans jamais ne laisser qui que ce soit changer son opinion sur la question. Que ce soient son oncle et sa tante, ou Sansa, ou son géniteur, ou n’importe quelle personne qui viendrait un jour à entrer dans sa vie : elle avait toujours su, comme s’il s’était agi d’une loi physique gravée en elle depuis sa naissance, que son cousin était innocent, et qu’un jour, le reste du monde le saurait. Sa vengeance n’était qu’à moitié obtenue, puisqu’il lui semblait avoir compris que Doezwal avait toujours su, lui aussi, mais pour d’autres raisons, qu’Elwood avait été innocent - que Sansa avait tué ces pauvres gens, se détournant de son jumeau sans sourciller au moment de le dénoncer à sa place. Pour ça, elle paierait, il paierait lui aussi - mais Cersei ressassait d’autres rancoeurs à l’égard de celui qui l’avait engendrée, notamment celle qui, récente, s’était construite au fil des derniers mois qui étaient passés : Doezwal l’avait arrachée de Poudlard, quand bien même ce château n’avait plus rien du lieu qu’elle avait tant aimé à l’époque de Dumbledore ; Doezwal l’avait arrachée de son foyer, de ses habitudes, de tout ce qui bâtissait son monde (d’agréable et de désagréable à la fois), pour la plonger dans cette part de cauchemar dont elle n’avait jamais voulu. Qu’elle n’aurait jamais embrassée, si tant est qu’on lui en avait donné le choix. Que serait-il advenu d’elle, si elle n’avait pas su puiser au fond de ses entrailles le courage de fuir un jour ? Etait-ce d’ailleurs un quelconque courage, ou alors la peur viscérale que lui inspirait son père ainsi que tous ceux qu’elle avait été forcée de rencontrer, qui lui avait fait sauter le pas ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus. Ne saurait jamais sans doute, à moins de faire à nouveau face à ses démons. Chose qu’elle ne désirait pas ; elle voulait survivre, rester Cersei, la douce et presque trop naïve Cersei qui avait aimé se bercer de l’illusion que son père était emporté par le chagrin et non pas le dédain à chaque fois qu’il la regardait. Cette gamine-là était bel et bien partie, d’abord emportée en une partie à Azkaban avec Elwood, alors qu’elle n’avait ressenti dans l’emprisonnement de son cousin, qu’un sentiment de solitude si vaste qu’il lui en semblait interminable - et puis, peu à peu morte entre août et décembre, quatre longs mois qui lui avaient paru être une éternité toute entière, voire plus encore. Et tout n’était qu’à peine derrière elle à présent ; elle n’alimentait que peu d’espoirs de pouvoir laisser ses craintes, Doezwal, son statut de fugitive derrière elle avant longtemps, la fin de cette guerre en somme, ou la fin de l’existence de son père et de Sansa. Car d’aucuns ne lui laisserait la moindre chance de vivre avec la trahison qu’elle avait commise, quand bien même Voldemort venait à disparaître : ils la traqueraient, la rechercheraient quitte à se condamner plus longtemps à Azkaban pour son meurtre - ici, la guerre, ne ferait qu’étouffer la guerre, mais la fin des combats ne mettrait en rien un terme à ses cauchemars. Et s’il lui était encore permis de vivre des années après ça, l’ombre de la trahison de son oncle et sa tante resterait là, planant au-dessus de sa tête ; les cauchemars de tout ce qu’elle avait vu, tout ce à quoi elle avait assisté, ne pouvant rien faire d’autre que frissonner, ne disparaîtraient pas de sitôt lorsqu’elle fermerait l’oeil. Elle pouvait nier l’évidence autant qu’elle le voulait, fuir à toutes jambes, courir à travers les épaisses forêts anglaises et cette nature abondante et sauvage - une part de la Cersei qu’elle avait été, quelques temps plus tôt, s’était déjà éteinte. Elle avait changé, peut-être en partie pour le meilleur, parce qu’elle était plus brave, plus forte, plus indépendante ; pour le pire également, lorsqu’elle devinait, comprenait à quel point certaines pensées se faisaient implacables dans sa tête. Elle calculait, comptait inlassablement chacun de ses faits et gestes - et ça aurait pu s’apparenter à de la simple survie, de l’instinct pur et dur qui la faisait poursuivre sa fuite, qui lui sauvait l’existence à chaque nouvelle aube. Mais alors comment pouvait-elle appeler ce qu’elle faisait avec Saireann ? Ce talent avec lequel elle agissait, elle faisait le vide dans ses sentiments pour le manipuler, pour lui faire croire qu’elle était une toute autre femme, cette Marianne. Elles étaient cependant parfaitement antithétiques, très opposées : Marianne était une adulte qui avait vu le monde, une femme qui aimait vendre ses exploits, qui aimait vivre, vibrer même si cela arrachait à autrui rien d’autre que le malheur ; ce que Cersei ne voudrait jamais être, ce qu’elle répugnait le plus au monde.

Mais elle s’y accrochait pourtant, inlassablement, chaque fois avec plus de fermeté, moins de culpabilité à mesure qu’elle connaissait mieux son ennemi. Ennemi ? Au fond, elle ne savait plus sur quelles frontières périlleuses elle valsait, jouait inlassablement avec Saireann, mais ça, c’était une autre histoire. Une inavouable histoire, qui resterait terrée, secrète entre ses lèvres closes. Car elle avait honte de ce qu’elle était devenue, de ce qu’elle faisait subir au jeune homme, ou de ce que son esprit essayait d’inculquer à son coeur pour parfois, chasser sa culpabilité : elle pouvait dire ce qu’elle voulait, continuer de prétendre être Cersei, la pauvre Cersei qui ne savait rien de Saireann parce qu’il ne lui avait accordé aucun égard pendant tout ce temps qu’ils avaient passé ensemble, la situation avait bien changé depuis. Elle connaissait son histoire, ce frère dont l’emprise s’était glissée sous la peau du rafleur pour le détruire peu à peu ; sa complexe histoire avec les rafleurs, les Mangemorts, cette ambition qu’il ne comprenait qu’à peine. Du reste, et elle avait la prétention de saisir au fond des prunelles de O’Leirigh ce qu’il n’avait pas encore eu le courage de lui avouer. D’avouer à Marianne, plutôt. Jamais Elwood ne devrait savoir ce qu’elle faisait, lorsqu’elle allait au Chaudron Baveur pour boire un verre avec celui qui la traquait inlassablement, revêtant une autre allure, une autre face, autre histoire que tout ce qui faisait ce qu’elle était - de toute manière, elle ne trouverait aucune excuse, aucun argument pour expliquer sa conduite. C’était devenu une habitude, un besoin, un désir secret, que seul son inconscient pourrait, un jour, réellement saisir. Le temps avait alors coulé sous les ponts, et de la jeune femme qui était à côté d’elle, Elwood ne savait rien, tout comme elle, elle avait le sentiment de ne saisir que des parcelles éparses de lui, au milieu d’un océan d’inconnu. C’était étrange ce sentiment, d’être à côté de quelqu’un de si familier, synonyme d’amour, de douceur, de tout - et d’à la fois, ne pas être capable de complètement l’avoir retrouvé. Oh si souvent elle avait voulu revoir son cousin, se serrer, elle, si menue, si fragile dans ses bras, ça ne rimait plus à rien aujourd’hui, parce qu’il n’était que l’ombre d’Elwood, et qu’elle n’était que l’ombre de Cersei. L’adolescence était passée par là, les étapes de la vie, les épreuves qui avaient déchiré les Harkness, déchiré Cersei - et du départ de Lyse, de la trahison de Sansa et de ses incessantes piques brûlant au fond de son coeur, Cersei n’avait pu en parler à personne, livrant sa rage, sa tristesse et son fardeau à des lettres. Des lettres pour Elwood qui n’étaient jamais parties, car elles ne seraient tout simplement jamais arrivées nulle part. Alors non, au milieu des non-dits, des secrets et de ses propres songes, la jeune fille qu’elle avait été, n’avait jamais su que de l’amour entre son cousin et Lyse, était né un fils - elle n’avait jamais soupçonné ça, trouvant toutes les raisons du monde pour détester l’ancienne fiancée d’Elwood plutôt que de la pardonner. Car non, elle n’avait pas pu pardonner - elle ne pourrait jamais pardonner à ceux qui lui avaient pris ce repère, cette ancre à son existence ; ou à ceux qui l’avaient abandonné à son sort. Que ce soit l’honorable, douce Lyse en laquelle Cersei avait eu tant foi à une époque, que ce soit son oncle et sa tante qu’elle avait le sentiment d’aimer tout autant qu’elle aimait Elwood. Et elle ne pardonnerait jamais également, à Doezwal, Sansa, Saireann, Rhagnär, Shae, et d’autres encore, de l’avoir faite manquer à sa promesse si ancienne déjà. Car Cersei aussi avait déserté Elwood, d’une certaine manière en tout cas et involontairement pour sûr - mais elle l’avait déserté quand même, nonobstant les tentatives que son cerveau tentait de créer pour se prouver à lui-même que ce n’était pas sa faute à elle. « Ca a fait cinq ans, pour moi. » Corrigea-t-elle à l’adresse de son cousin, pour se défendre surtout, mais également avec une certaine douceur. Elle sourit d’ailleurs avec nostalgie, baissant les yeux. « Tu te souviens ? Je voulais que tu m’accompagnes, le jour de mon départ pour Poudlard. A la gare. Mais tu ne pouvais pas - tu devais aller au Ministère de la Magie. » Pour devenir Auror, comme il en avait toujours eu envie. Aider les autres - comme si les autres en avaient eu quelque chose à faire ; les ambitions d’Elwood n’avaient pas aidé, lorsqu’il avait fallu le défendre, prouver à tous ces fous qu’il n’était pas un Mangemort, mais victime d’une machination. Pour eux deux, ça avait dépassé les cinq ans, depuis septembre d’ailleurs. Entre la petite fille de douze ans qui n’avait de cesse de rester accroché aux jambes de son cousin, qu’elle voyait comme un frère, et celle qu’elle était devenue aujourd’hui, beaucoup plus raisonnable, terriblement réaliste, il y avait tout un gouffre. Gouffre de songes et souvenirs inavouables, qui peut-être les séparerait toujours : mais Cersei n’était plus la petite fille qu’Elwood avait quittée, et Elwood n’était plus l’ambitieux jeune homme au cou duquel Cersei n’avait eu de cesse de se raccrocher. La preuve était simple, si elle venait aujourd’hui à s’accrocher à son cou, sans doute qu’ils s’effondreraient tous les deux, parce qu’elle avait bien grandi, que lui avait maigri, pris de la barbe et était transpercé par cette fatigue ; beaucoup plus profonde et marquée qu’il ne pouvait le croire, d’ailleurs.

Lui avec le temps, il avait sans doute déjà dû se faire à cette apparence qu’il traînait, mais pour Cersei, malgré le fait qu’elle n’en montre rien, le choc était assez désarçonnant, encore maintenant, alors qu’elle l’avait déjà longuement observé. Elle ne savait pas comment il vivait ça, lui, il restait en retrait, intouchable et insaisissable - parfois elle pouvait presque penser qu’il répondait plus par devoir que parce qu’il se préoccupait vraiment d’elle, avant d’être brusquement rappelée à l’ordre par ses réflexes. Quelque part, derrière cette couche de cicatrices, de plaies béantes qu’il exposait au reste du monde, il était toujours Elwood, son cousin, qui l’avait aimée, à une quelconque époque de leur vie. Qu’elle aimait toujours, qu’elle aimerait nonobstant les traces d’Azkaban, les cauchemars inlassables qu’il trainait derrière lui - elle avait toujours cru qu’ensemble, ils pourraient dépasser tout ça. Et toutes ces difficultés qu’elle connaissait n’auraient été que des lointains souvenirs ; et Sansa n’aurait jamais eu la moindre importance. « Je ne sais pas vraiment de quoi mon père est capable. » Admit-elle finalement, observant Elwood avant de se concentrer sur l’alentour. Il lui était toujours difficile de parler de Doezwal sans frissonner d’horreur, de peur, de tristesse, de ce sentiment aussi lourd qu’une chape de plomb sur lequel elle ne parvenait pas à être de mot. Et dire que pendant longtemps, on l’avait élevée pour qu’elle culpabilise à chaque fois qu’elle le regardait, qu’elle ait de la pitié, honte presque d’être venue au monde et d’avoir tué sa mère en le faisant. C’était infiniment plus simple que ça, en vérité. « Il a tué ma mère. » Et cette rage sourde qu’elle avait au fond d’elle depuis qu’elle avait découvert la vérité, sembla presque rugir au fond de sa voix, alors que son regard se glaçait subitement : quand elle pensait à tout ce qu’elle avait enduré, tout ce qu’elle avait pensé en étant petite fille. Tout ça pour rien, pour un monstre qui, d’un coup de baguette, l’avait faite orpheline avant de l’abandonner aux mains d’êtres qui n’avaient finalement, pas été plus cléments avec elle que le reste du monde. « Je ne veux pas que tu sois blessé à cause de moi... » Ou ramené à Azkaban, ou tué. N’importe quel sort, elle ne voulait pas qu’Elwood ait à traverser quoique ce soit de ce qu’elle connaissait : il avait, à son goût, assez donné pour une vie, elle ne voulait pas être celle qui le mettrait à nouveau en plein dans les ennuis. S’il voulait l’aider, s’il pensait à elle, s’il l’aimait encore un tant soit peu, qu’il se contente de vivre pleinement la vie qu’il mérite, plutôt que de s’abaisser à devenir un être aussi désespéré et vide de sens qu’elle ne l’était à présent. Pour effacer ce lourd sérieux qui n’avait que rarement été de mise entre eux (à ses souvenirs en tout cas), Cersei eut un léger sourire - éliminer Sansa de toutes les pires manières possibles et imaginables, ils étaient deux à avoir les mêmes envies. Elle pinça les lèvres, plissant les yeux avec un léger amusement au fond de ceux-ci. « Moi je commencerais par lui arracher ses cheveux. Elle les a noirs maintenant, et de toute manière ça ne lui va pas très bien. Ou alors je les brûlerais. Et je pourrais trouver plein d’autres choses à lui faire, aussi. Si on peut apprendre à transformer des animaux en verre, peut-être qu’on peut faire pareil avec les êtres humains. » Rien que lui rendre la monnaie de sa pièce : non seulement pour ces longues années passées sans Elwood, mais également pour toutes ces petites piques, ces saletés de méchancetés qu’elle n’avait eu de cesse de lui cracher en pleine figure. Le regard dans le vague, Cersei avait fini par arquer un sourcil, tant de choses se bousculaient dans sa tête à chaque fois qu’elle pensait à Sansa : elle voudrait le retrouver, elle aussi d’ailleurs, rien que par curiosité, pour en apprendre plus sur sa mère, même si ça signifiait se jeter dans la gueule du loup. Mais comme toujours, Elwood parvint à effacer bien vite Sansa de l’esprit de sa cousine, et celle-ci lâcha un ricanement sincère et faussement vexé à ses paroles. Dix-sept ans, oui, elle avait dix-sept ans, et elle était assez grande pour que ses légers coups aux épaules d’Elwood soient un peu plus douloureux qu’autrefois. Elle le bouscula d’ailleurs, un sourire franc dessinant sa bouche jusqu’à ses oreilles. « Alors ça, ce n’est absolument pas la meilleure façon de complimenter une fille sur ses charmes. » Même si en principe, entre eux deux, ça ne se ferait jamais dans ce sens là - mais Hagrid, le géant garde-chasse de Poudlard s’en serait sûrement mieux sorti qu’Elwood là, maintenant.

Un petit peu, elle ne savait pas si c’était plus vexant que ç’aurait été gênant qu’il souligne plus ses formes. « Mais pourquoi donc ça ne me surprend pas, de découvrir que mon cousin était un rustre avec les filles, depuis toujours ? » Taquine, elle l’observa à son tour, croisant ses bras sur sa poitrine pour prendre un air sérieux, critique. « Tu as définitivement rapetissé. Je dirais même que tu t’es tassé, dans mes souvenirs tu étais plus grand que moi. » D’un regard vers le sommet du crâne d’Elwood, elle souligna ouvertement le peu de différence qu’il y avait entre leurs deux tailles - c’était frappant maintenant ; mais Isleen avait toujours dit qu’elle était une fille très grande, et elle l’avait remarquée lors de sa scolarité à Poudlard. Malheureusement pour elle, elle restait toujours plus petite que son père, ou la plupart des salopards qu’elle avait rencontrés ces derniers temps. Mais la prudence revint vite se rappeler à l’esprit de Cersei, alors qu’elle observait à nouveau, dans un réflexe, l’horizon de son regard clair : il était encore tôt, mais les Mangemorts et/ou rafleurs, avaient parfois la mauvaise idée de ne pas dormir. Elle avait encore du mal à jauger, bien souvent, le soin et l’acharnement que mettait en place Saireann pour la retrouver, mais même sans ça, il n’était sûrement pas le seul sur ses traces. Non seulement parce qu’il n’était pas le seul qu’elle avait trahi pour prendre la poudre d’escampette, mais également parce que Doezwal avait dû mettre un sacré prix sur son retour, de quoi motiver bien des gens. Cette pensée la fit sourire amèrement, alors qu’Elwood lui proposait de l’héberger, de l’aider un tant soit peu malgré tout. « Fais attention, je pense que tu passes à côté d’un sacré pactole, si tu ne me ramènes pas. » Azkaban pouvait très bien l’avoir changé, et ce n’était qu’à travers cette petite pique sans importance que Cersei s’en rendait compte - son sourire s’affaissant pour une fraction de seconde, alors que cette pensée explosait devant elle, la jeune femme observa attentivement Elwood, se retrouvant malgré elle sur ses gardes, en l’attente d’une réponse. Est-ce que lui aussi, il pourrait la trahir ? Au fond, qu’est-ce qu’elle en savait ? Tout ce dont elle savait sur Elwood, c’était ce dont elle se souvenait, des souvenirs désuets à présent, usés depuis quatre/cinq longues années. Cet Elwood là ne pouvait pas, n’aurait jamais pu la trahir, mais qu’en était-il de celui à côté d’elle ? Chassant ses doutes, la rousse força un sourire à ses lèvres, plus contrit. « Je n’ai pas été chez toi depuis longtemps. » Ajouta-t-elle finalement, avant de se rendre compte que sa phrase était vraiment stupide ; elle se reprit, regardant autour d’eux. « Si, nous allons chez toi. » Car l’offre de son cousin faisait partie de ces offres, ces mains tendues auxquelles elle ne pouvait pas se soustraire - elle repartirait vite, sans se faire remarquer et sans laisser de trace, mais elle ne pouvait pas repartir en se contentant de cette si brève entrevue. Peut-être était-ce purement égoïste, mais elle s’arrangerait malgré tout pour que l’engagement d’Elwood envers elle s’arrête ici. Elle ne savait pas si Elwood avait eu le courage de retourner chez lui, ou si au contraire, la maison était restée comme Lyse l’avait abandonnée - Cersei, elle, évitait soigneusement cette habitation depuis qu’elle y était allée, ce jour d’été, pour découvrir porte close. « On peut marcher ? Je dois... aller chercher mes affaires. » Elle eut un vague haussement d’épaules réflexe - car oui, elle ne se baladait pas toujours avec toutes ses affaires sur le dos, se contentant d’un simple sac qui passait plus souvent inaperçu que le reste - les denrées, les affaires que Shae lui avait données pour qu’elle puisse voyager léger, mais qui restaient facilement reconnaissables où elle allait - au moins, en décidant de les planquer dans un coin inconnu de tous, elle savait elle où les retrouver, et usait d’un peu plus de prudence qu’en d’autres circonstances.
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Charlie Weasley
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≡ âge du perso : vingt-cinq ans.
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≡ niveau d'études : études terminées avec six buses et six aspics.
≡ sa baguette : sa baguette magique est en bois d'ébène. Elle mesure 22,5 cm et contient un poil de licorne.
≡ son patronus : un ours.
≡ son amortencia : ....
MessageSujet: Re: “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood.   “ paiting false hopes is a habit i've grown w/elwood. Icon_minitimeJeu 30 Mai - 19:27


“ paiting false hopes is a habit i've grown ”
you can sit beside me when the world comes down if it doesn't matter than just turn around.
Cersei-Jane and Elwood
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Trop de choses avaient changées depuis qu’il avait été condamné à Azkaban. Le monde autour de lui n’était plus le même. Il était sorti avant la chute du ministère de la magie – heureusement d’ailleurs sans quoi on l’aurait sans doute complètement oublié au fond de sa cellule – mais, il n’avait pas eu l’occasion de vraiment reconnaitre ce qu’il avait connu avant d’être enfermé, parce qu’il s’était retrouvé seul et que le monde avait déjà peur de Lord Voldemort. La panique était déjà trop présente, partout autour de lui et il lui avait fallu un certain temps pour comprendre ce qui c’était passé. Il lui avait fallu bien du temps pour comprendre ce qui avait entrainé la chute du ministère de la magie, ce qui avait plongé le territoire dans un désordre à peine imaginable. Ça lui avait paru compliqué, d’autant plus que les gens ne cessaient de dire que c’était un gamin de dix-sept ans qui allait tout faire rentrer dans l’ordre. L’élu. Evidemment, Elwood connaissait la réputation du dit gamin. Harry Potter était connu de tous, cependant, avec quatre ans passés à Azkaban, il avait quand même loupé une bonne partie de l’histoire. Les éléments manquaient de clarté à ses yeux et sans Alice, il serait sans doute encore bien perdu. Ce qu’il avait compris bien vite en revanche (bien avant toutes ses histoires de guerre, de retour du seigneur des ténèbres ou encore d’élu) c’était que sa vie à lui ne retrouverait jamais la même allure qu’elle avait eu avant. Sa vie avait changée. C’était inévitable, Fleming avait bien essayé de le lui faire comprendre quand ils avaient été tout deux enfermés à Azkaban, mais il avait réfuté les paroles du mangemort avec le plus grand soin, parce qu’admettre qu’il avait raison, ça aurait été perdre le peu d’espoir qui lui restait encore. Pourtant il avait eu raison. Quand il était sorti, il n’y avait plus rien. Plus de famille, plus de fiancée, plus de mariage à préparer. Juste la solitude et Meera-Louise qu’il avait rapidement laissée de côté. Bêtement sans aucun doute. Parce qu’elle avait été la seule personne à être la pour lui avant qu’il ne rencontre Alice et qu’ainsi, elle s’était retrouvée, bien malgré elle le punching-ball sur lequel il avait eu besoin de se défouler. Celle sur qui il avait déversé ce sentiment d’abandon qu’il avait ressenti, alors qu’elle, elle avait été là. Il avait été idiot et maintenant, il avait la sensation qu’il ne reverrait pas son amie avant bien longtemps. Il méritait qu’elle n’ait plus envie de le voir et puis avec cette guerre, avec ses engagements qui risquaient de lui couter la vie, elle n’avait plus de temps à lui consacrer et quand bien même elle reviendrait vers lui, il ne pourrait pas s’excuser pour les paroles qu’il avait prononcé parce qu’il était définitivement trop orgueilleux pour ça. Depuis toujours, c’était bien ça qui lui avait valu sa place chez les serpentards, ça et son ambition qui aujourd’hui était réduit au néant. Azkaban n’avait rien arrangé, ça lui avait laissé le temps de remplir son cœur d’une puissante rancune dont Meera-Louise avant fini par payer le prix. Elle n’y était pourtant pour rien, mais c’était peut-être plus simple d’envoyer chier la seule personne qui l’avait soutenue, histoire d’être bien tout seul et de vraiment pouvoir se plaindre de ce qu’Azkaban avait fait de lui. Sans doute qu’essayer de comprendre ce qui pouvait se passer à présent dans la tête du sorcier c’était un défi difficile à relever. Lui-même il ne savait plus vraiment ce qu’il faisait, il ignorait pourquoi il se comportait trop souvent comme un connard avec ses proches, alors même que ce n’était pas ça qui allait arranger les choses. Mais le monde avait changé, sa vie avant changée et lui, il avait changé. Tout était bien différent aujourd’hui, tout était compliqué et même si Potter réussissait à rétablir l’ordre dans le monde, sa vie à lui resterait aussi égrainée qu’elle l’était aujourd’hui. Il était probablement le seul à pouvoir remettre de l’ordre dans sa propre existence, mais il n’y arrivait pas. Parce qu’il avait perdu ses repères et qu’à peine il avait réussi à retrouver un certain équilibre qu’on venait lui annoncer qu’il avait un fils, que sa cousine était forcée de se planquer à cause de son père complètement taré (qu’il soit taré, il n’en avait jamais douté, surtout pas depuis qu’il avait passé quelques années à Azkaban à cause de Sansa qui était devenue la pire des garces entre les mains de leur oncle), il se demandait finalement quelle serait la prochaine super nouvelle qu’il finirait par apprendre. Peut-être qu’au fond il n’avait pas envie de savoir.

Au beau milieu d’une guerre, espérer que les mauvaises nouvelles arrêtent de s’enchainer, c’était parfaitement stupide. Il était vraiment bien au fond de sa librairie à ignorer le reste du monde, au fond, ça lui éviter bien des problèmes et bien des souffrances. Mais s’il n’avait pas su ignorer Blodwyn, cette fille qu’il ne connaissait absolument pas, il était normal qu’il ne puisse pas ignorer sa cousine. Elle était plus que sa cousine. Elle avait grandi au sein de sa famille, sous ses yeux jours après jours. Elle était sa sœur, la seule qui lui restait puisque désormais, Sansa-Ruth ne pouvait plus prétendre à ce titre d’après lui. Génétiquement parlant, Elwood était pourtant bien plus proche de Sansa que de Cersei, enfin la génétique ne faisait pas tout. Sansa avait beau être sa sœur, sa jumelle qui plus est, ça ne l’avait pas empêché de le trahir pour l’envoyer pourrir à Azkaban. Cersei n’avait pas fait ça. Il n’imaginait pas Cersei faire un truc pareil. Certes, il n’avait pas imaginé que sa jumelle puisse faire ça, mais il l’avait bien vu changer. Au fil des années, elle lui avait échappé, alors même qu’ils partageaient absolument tout, jusqu’au jour de leur anniversaire. Il l’avait vu s’éloigner pour se rapprocher de Doezwal que tout le monde avait toujours soupçonné en silence de faire parti des mangemorts. Personne ne s’autorisait à le dire tout haut, mais tout le monde le pensait chez les Harkness. Surtout son père, il l’avait bien souvent entendu parler de son frère dans des termes pas forcément très glorieux. Presque de la même façon dont lui aujourd’hui il parlerait de Sansa. Comme quoi les liens fraternels finalement, ce n’était pas si puissant que ça. Doezwal avait transformé Sansa en monstre et lui, il avait été incapable de faire quoi que ce soit. Aller en contre sens de Sansa-Ruth de toute façon, il l’avait toujours su, c’était un peu comme emmerder un Magyar à Pointes. Elle ne se laissait pas facilement marcher sur les pieds et elle savait se défendre. Avec leur oncle, elle avait bien des choses, suffisamment pour avoir l’idée (à moins qu’elle soit venue de Doezwal lui-même) de faire accusé la première personne qui serait sur les lieux, pour les crimes qu’elle avait commis. Quatre ans passés à Azkaban parce que lui ou elle, ou eux deux ensembles (d’une façon ou d’une autre, il les tenait comme responsables tous les deux) en avaient décidé ainsi. Quatre ans à Azkaban, cinq ans sans voir Cersei. Il lui adressa un léger sourire avant de baisser les yeux vers le sol d’un air mélancolique. « Oui, je m’en souviens, maintenant que tu le dis. » Il fallait avouer que sa mémoire s’était pris aussi un coup à Azkaban, pas qu’il soit devenu complètement amnésique, juste que systématiquement, les quatre dernières années prenait le dessus sur n’importe quel autre souvenir, le hantant constamment. Il reposa les yeux sur la jeune femme, la nostalgie toujours marquée dans ses pupilles. « Cinq ans. Désolé de ne pas t’avoir accompagnée ce jour là. » De toute évidence, il aurait mieux fait d’envoyer balader le ministère de la magie, seulement à cette époque, il ignorait ce que ce dernier finirait par faire de lui. « J’étais sûr qu’on se reverrait plus tôt que ça. Si ce n’était pas avant, au moins pendant l’été. » Il laissa échapper un léger soupire avant de sourire ironiquement. « Le jour de mon mariage par exemple. » Et quel mariage. S’il avait été parfaitement bien préparé, il était tombé à l’eau en un rien de temps. Parce qu’il avait été enfermé à Azkaban, parce que Lyse avant quitté le pays. Forcément dans ces conditions, leur mariage était considérablement compromis. Il n’avait pas eu lieu et il n’aurait probablement jamais lieu, il avait trop de rancœur envers la jeune femme et puis avec cette guerre l’avenir lui-même semblait compromis.

Il n’y aurait pas de mariage et sans doute que c’était mieux ainsi. Après tout, il n’était peut-être pas fait pour se marier un jour, aujourd’hui en tout cas, il avait l’impression qu’il serait un bien piètre mari, un peu trop branché alcool. Il ne serait pas un bon mari, ni un bon père. Enfin, il y avait toujours pire que lui. De toute évidence, celui de Cersei était pire que celui qu’il faisait pour le petit Cayden. Lui au moins, il n’avait perverti personne, il n’avait pas poussé sa nièce à laisser croupir son neveu en prison (certes il n’avait ni nièce, ni neveu enfin bon). Il n’avait pas non plus tué Lyse, alors qu’apparemment Doezwal avait tué la mère de Cersei. Quelque chose dont il n’était pas au courant et qui le fit froncer les sourcils. La version officielle c’était qu’elle était morte en couche et que Doezwal ne pouvait pas s’occuper de la petite. Rongé par le chagrin ou quelque chose dans le genre. C’est vrai qu’à y repenser aujourd’hui, l’homme qu’était Doezwal ne faisait pas du tout penser à un homme chagrin par le décès de la femme qu’il aimait, en réalité, Elwood se demandait s’il était capable de ressentir des choses telles que l’amour ou le chagrin. « Apparemment la famille Harkness est encore pleine de secrets. » Il avait pourtant à une époque cru que sa famille était à peu près normale, saine et suffisamment soudée pour n’avoir aucun secret. Il s’était bien trompé. « Je suis désolé pour ta mère. » Même si elle ne l’avait pas connue, apprendre qu’elle avait été assassinée par son paternel ce n’était pas forcément la meilleure nouvelle de l’année. Ses parents à lui s’étaient occupée de Cersei comme si elle avait été leur fille, sa mère avait toujours été attentionnée, très attentionnée envers elle comme envers Sansa et lui. Elwood avait souvent pensé qu’au sein de sa famille, elle n’avait pas à regretter ses propres parents, mais c’était aussi une erreur, au moins pour sa mère parce que son père n’était absolument pas regrettable. Peut-être qu’elle, elle se serait battue pour empêcher qu’il ne la reprenne. Ce n’était apparemment pas le cas des parents Harkness. « Ne t’inquiète pas pour moi. Mon ex-fiancée est une née-moldue, ma meilleure amie, que me déteste je crois, est dans l’ordre, la sœur de ma colocataire et patronne est une fugitive et ce ne sont que des exemples parmi tant d’autres. » Il n’avait pas forcément envie d’ajouter, au beau milieu d’une rue qu’il hébergeait une née-moldue chez lui. Le fait été qu’elle n’était qu’une fugitive en plus dans sa vie, alors il était trop tard pour s’inquiéter pour lui. Il prétendait bien souvent n’en avoir rien à faire des autres, préférer sa liberté à n’importe qui d’autre et pourtant, c’était faux, sinon il ne se serait pas déjà autant mouillé pour les autres. « On est tous dans la merde de toute façon. » Il haussa les épaules comme si c’était une évidence, comme si ça n’avait pas vraiment de conséquences. Pourtant, ça en avait. On pourrait le renvoyer à Azkaban si on apprenait qu’il l’avait aidée, si on apprenait qu’il aidait Blodwyn, parce que ça faisait de lui un traitre. Retourner à Azkaban aurait pu être la dernière chose qu’il voulait et finalement, peut-être que perdre définitivement Cersei serait pire encore que de retourner pourrir là bas. Surtout qu’au fond, s’il se faisait prendre, il avait déjà qu’il résisterait suffisamment pour qu’on le calme à coup de sortilège de la mort. Un destin bien préférable à Azkaban à son humble avis. Il laissa échapper un léger rire alors qu’elle annonçait ce qu’elle voudrait faire subir à Sansa, les idées étaient plutôt bonnes. « Ça pourrait être amusant tout ça. Enfin, tu es encore trop jeune pour faire tout ça. Je m’occuperai d’elle. » Il lui adressa un léger sourire. Un jour il le ferait c’était sûr. « Je n’ai pas forcément envie de la tuer en réalité ou même de la torturer, c’est trop mangemort tout ça. J’aimerai juste la voir pourrir au fond d’une cellule, seule dans le froid et l’humidité. Au moins jusqu’à ce qu’un détraqueur aspire son âme. » Le baiser du détraqueur en d’autres termes. On disait que c’était pire que la mort et pour avoir côtoyé les détraqueurs tous les jours pendant quatre ans, il voulait bien le croire. Savoir cette peine appliquée sur celle qui avait foutu sa vie en l’air, ce serait sans doute un soulagement pour lui, puisque la mort était trop douce, la torture trop violente et qu’apparemment, les barreaux d’Azkaban n’avait pas su la retenir, il trouvait que ce serait une sentence parfaite pour elle, une douce vengeance pour lui. Il n’avait peut-être passé que quatre ans à Azkaban, mais ça avait suffit pour qu’il la déteste au point de lui souhaiter un tel sort. Quatre ans, c’était définitivement bien long derrière les barreaux d’Azkaban, suffisamment long pour avoir considérablement changé Cersei-Jane. Elle était une gamine la dernière fois qu’il l’avait vue. Aujourd’hui, elle était presque une femme. Il rigola légèrement à sa réplique, tout en se frottant l’épaule dans laquelle elle venait de donner un coup. « Mais je ne cherchais pas à te complimenter sur tes charmes, ce serait trop bizarre. » Il était son cousin, il l’a considérait comme ça sœur, alors oui, elle était très jolie, elle avait beaucoup mûri, mais la complimenter sur ses charmes ce serait un peu trop étrange pour lui, il laissait la place à un autre homme qui ne serait pas du même sang qu’elle.

Rustre avec les filles. Il n’en avait pas forcément l’impression. Avec elle oui, avec Alice ça devait lui arriver aussi, mais Lyse ne l’avait jamais trouvé rustre, ou alors elle s’était bien gardée de lui dire. Il savait être parfaitement charmant quand c’était nécessaire et ces dernières histoires, celles qui naissaient à la nuit tombée pour mourir bien rapidement au petit matin en étaient sûrement la preuve. Il avait toujours été très charmant avec Lyse, un vrai gentleman. Il s’tait bien souvent opposé aux abrutis de sa propre maison pour la protéger, parce qu’elle avait eue trop souvent tendance à se laisser marcher dessus. « Je ne suis pas rustre, je n’ai juste pas envie de draguer ma cousine qui a presque dix ans de moins que moi. » Il haussa légèrement les épaules, un léger sourire encore accroché aux lèvres. Il leva légèrement les yeux au ciel alors qu’elle lui disait qu’il avait rapetissé. N’importe quoi. « Dans tes souvenirs, j’étais plus grand que toi parce que tu étais plus petite, mais je suis quasiment sûr de faire la même taille aujourd’hui qu’avant d’être enfermé. » Azkaban avait eu des conséquences sur lui, il ne pouvait pas le nier, mais derrière les barreaux de sa sombre geôle, il ne pensait pas avoir perdu quelques centimètres, sans quoi ce serait assez étrange quand même. Elle avait grandi, elle n’était plus la petite Cersei qu’il avait longtemps connu, mais elle restait sa cousine, ou sa petite sœur, bref cette personne à qui il avait toujours beaucoup tenu et à laquelle il tenait encore énormément aujourd’hui, alors il n’avait pas l’intention de la laisser tomber. Il venait tout juste de la retrouver, pas question de la laisser là. Elle repartirait sans doute au bout d’un moment, parce que c’était ce qu’ils faisaient tous, les fugitifs, persuadés que c’était mieux pour les autres qu’ils restent seuls dans la nature. Mais avant qu’elle ne se sente obligée de repartir, il voulait lui apporter un peu de son aide. Il n’avait sans doute pas grand-chose à offrir, mais avec lui elle pourrait trouver la chaleur d’un foyer, le confort d’un lit et de la nourriture. Sa compagnie à lui aussi, même si ce n’était peut-être pas la meilleure compagnie au monde, enfin sans doute que c’était déjà ça, que c’était mieux que rien. « Zut alors, tu m’en vois désolé, mais j’ai tellement besoin d’argent que je pourrais bien décider de te livrer. » Forcément qu’il ne le ferait pas, la librairie où il travaillait ne marchait pas forcément très bien, mais il n’était pas assez désespéré financièrement pour vendre sa propre cousine, ou n’importe qui d’autre d’ailleurs. Il avait encore accès à son compte à Gringotts dans lequel il y avait encore de quoi vivre, ce que ses parents avaient mis dans son coffre au fil des années et qu’il n’avait plus touché depuis quatre ans, ce n’était pas une grande fortune, mais bon, il n’était pas non plus complètement ruiné et puis la boutique faisait encore quelques bénéfices. Aux répliques de la sorcière, il haussa les épaules. Il ne la ramenait pas chez lui. Chez lui, il y avait Blodwyn et elle avait suffisamment de soucis en ce moment pour ne pas avoir besoin d’assister à une réunion de famille et puis, les bouteilles vides qu’ils avaient laissé trainer la vieille, ce n’était pas très reluisant pour eux deux. Mieux valait éviter de montrer ça à Cersei et puis deux fugitive dans sa maison, c’était peut-être légèrement risqué. Il ne voulait pas risquer la liberté sa liberté en se faisant bêtement prendre et il ne voulait surtout pas risquer celles des deux rouquines qu’il s’était proposé d’aider. « Non pas chez moi. C’est un peu compliqué chez moi et de toute façon, c’est plus là que je vis. » Il n’avait pas envie de lui expliquer ici ce qu’il y avait chez lui et puis le fait qu’il n’y vive plus était un bon argument, après tout, il avait bien besoin de rentrer à Pré-Au-Lard lui aussi, prendre une bonne douche et changé de vêtements, ce ne serait pas du luxe. Quoi qu’il soit moins à plaindre que Cersei à ce niveau là, il n’en doutait pas. « Mais on peut marcher. Enfin un peu parce qu’après il faudra quand même transplaner. Irlande, Écosse à pieds, ça me tente moyen. » Surtout qu’accessoirement, il y avait la mer à traverser entre les deux, alors à pieds, ça allait être compliqué. Mais rien ne les empêcher de marcher un peu pour récupérer les affaires de la jeune femme avant de se trouver un coin tranquille pour transplaner en paix, à l’abris des regards un peu trop indiscrets.
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