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 (!) you know how it hurts •• Caïn.

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MessageSujet: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeLun 5 Nov - 23:38

Pour être honnête, je ne m'étais certainement pas attendue à recevoir de ses nouvelles de sitôt. Je m'étais efforcée de le reléguer dans les tréfonds de mon esprit autant que faire se peut, et il venait simplement se rappeler à mes bons souvenirs. Peu après avoir reçu ce fichu parchemin, portant son écriture que je connaissais par cœur, j'avais serré les poings. De rage, j'avais chiffonné la missive pour la jeter par terre et de la piétiner sans ménagements. Mon cœur s'était mis à accélérer de façon dramatique, me faisant craindre la tachycardie, tandis que des sueurs froides m'avaient dévalé l'échine. Il n'y avait que lui pour me mettre dans tous mes états, le pire comme le meilleur. Quoique, à la réflexion, je me demandais ce qu'il m'avait bien apporté de bon. À mon souvenir, pas grand chose. On s'aimait pour mieux se détruire, nous étions une belle paire de masochistes tous les deux, c'était à croire qu'on aimait avoir mal. Pourtant, je revenais à la charge, sans cesse, empoisonnée comme à chaque fois qu'il posait ses lèvres sur les miennes. Et ce poison me tuait à petit feu, me plongeant dans une lente et tortueuse agonie. Le malaise m'avait reprise, une fois encore. J'avais les jambes en coton, la tête qui tournait. Lancinant vertige. Et il y avait cette rage sourde, qui palpitait dans mes veines et me battait aux tempes, suintant de chaque pore de ma peau. Il n'avait pas le droit, il n'avait aucun putain de droit, aucun droit sur moi, sur rien du tout. Mais alors, pourquoi je me sentais si mal, au bord du gouffre, comme si une simple bourrasque pouvait suffire à m'y pousser. Et voilà que ça me reprenait, comme à chaque fois que j'y pensait, la gorge qui s'étreignait, à m'en étouffer, les yeux qui piquaient insidieusement, et la marque de mes ongles imprimée sur mes paumes. J'avais l'air d'un cadavre, ni plus, ni moins. Ces derniers jours, j'avais trop peu dormi, et mon humeur s'en ressentait. Comme d'habitude, je fumais comme un pompier, terminant cigarette sur cigarette, embaumant le dortoir des filles. il pouvait toujours aller se faire foutre, pour que je vienne à son rendez-vous.

La nuit avait fini par me porter conseil. Après maintes tergiversations, j'avais décidé de faire comme si rien ne s'était passé. La politique de l'autruche, en somme. Peut-être que l'illusion allait être parfaite, que j'allais pouvoir lui faire gober mon mensonge, le tout était que je lui offre une façade parfaite, sans faille, être celle que j'avais toujours été avec lui et tout irait bien. Pourtant, pourquoi je n'arrivais pas à me défaire de l'idée ô combien désagréable que rien ne serait jamais plus pareil, que quelque chose en moi s'était brisé ? Le soir où j'ai cédé à Soren, je m'étais pris comme une claque en pleine figure alors que j'étais en train de mesurer l'ampleur de mon geste. De mes gestes. J'aurais aimé que ce soit lui qui me touche de la sorte. Qu'il me fasse vibrer comme à son habitude. Il savait tout de moi. Il savait toucher les cordes sensibles, il savait me faire perdre la tête. Caïn n'était pas Soren. Le sexe avec Soren était fade, sans saveur. Mon côté frigide avait repris le dessus, comme pour me punir de mon crime. Et quel crime. En théorie, je n'avais trompé personne puisque je n'appartenais à personne. Je n'étais même pas en couple, comment aurais-je pu me rendre coupable d'adultère ? Alors, expliquez moi pourquoi je me sentais aussi mal, pourquoi mon cœur saignait autant, pourquoi je ressentais ce malaise lorsque le visage de Caïn se glissait sous mes paupières dès lors que je fermais les yeux ? Pourquoi il revenait me hanter jusque dans mes rêves ? Evidemment, cela avait une explication à la fois très simple est très compliquée, que je refusais somme toute d'admettre, parce que je n'assumais pas, je n'assumais rien. Il était tellement plus facile de fuir, c'était même d'une facilité déconcertante, un jeu d'enfant. Somme toute, je savais bien que nous n'étions plus des enfants, que nous jouions dans la cour des grands désormais, et surtout, que nous n'avions plus le droit à l'erreur, même si faute avouée à demi pardonnée. Il pouvait toujours courir pour que je révèle mon secret, il en était même absolument hors de question. Ce n'était pas comme si j'avais des comptes à rendre, n'est-ce pas ?

Je n'aurais jamais dû me trouver là. J'aurais tout eu à y gagner si j'étais restée bien sagement à Poudlard, consignée dans mon dortoir. D'une, parce que cette fouine de Daphné ne passera pas son temps à essayer de me fliquer, de deux, parce que je cesserai enfin de m'enfoncer dans ce cercle vicieux. Ce sera difficile, je pouvais bien l'admettre, mais j'y arriverai, j'en étais certaine. Je n'aurais vraiment pas dû me trouver dans cet endroit si glauque, peu fréquentable pour une jeune fille de mon âge, et pourtant, j'y étais, les fesses vissées sur un tabouret gelé, en train de boire un fond de whisky dans un verre à la propreté plus que douteuse, parce que ce soir, l'alcool allait m'être d'une grande aide. Une aide précieuse. Cela faisait dix bonnes minutes que j'étais en train d'attendre, tout en ayant la sale impression que j'étais en train de perdre mon temps, que ce n'était qu'une supercherie, qu'il n'allait jamais venir parce qu'il n'avait pas de temps à perdre avec quelqu'un comme moi. Je me renfrognai, non sans tirer sur ma cigarette avec lassitude. Connard. Enflure. Il me donnait rendez-vous, me supplierait presque pour que je vienne, et il se permet d'arriver en retard, pire, de me poser un lapin ? Je savais bien que Caïn n'avait pas toujours été un modèle de ponctualité, et cela ajoutait à son attitude de je m'enfoutiste qui m'horripilait profondément, mais j'avais toujours fait avec, parce qu'au fond, je lui pardonnais tout, absolument tout. Je me mordillai les lèvres, en proie à l'anxiété. Entre mes doigts, ma cigarette trembla légèrement, faisant tomber les cendres dans le cendrier. Lèvres trop rouges, yeux fardés, habillée comme une catin. J'avais besoin de me sentir forte, sûre de moi, oublier que j'avais dix sept ans et que j'étais trop jeune pour tout ce que j'avais pu faire avec lui, mais dans le fond, c'était hypocrite parce que dans ma tête, j'étais si vieille, presque épuisée. Epuisée, alors que j'étais encore à l'aube de ma vie. Tristesse. Non, je n'ai rien oublié. Et parfois, la honte me reprenait. Exactement comme lorsque je repensais à cette fameuse nuit qui ne fait que me ronger depuis. Finalement, la clochette de la porte retentit, indiquant que quelqu'un venait d'entrer. Machinalement, je me retournai, et je reçus comme un coup de poing au cœur lorsque je le reconnus, emmitouflé dans ses vêtements d'hiver. Un goût acide m'inonda la bouche tandis que je sentais la tête me tourner encore, telle une toupie infernale, mais cette valse délirante ne dura que quelques instants, le temps que je reprenne mes esprits. « Caïn. » saluai-je poliment, tandis que je renvoyais un énième nuage de fumée âcre. Ne pas le regarder dans les yeux. Ne surtout pas le regarder dans les yeux. Aussi, il ne pourrait voir les sombres secrets qui me gênent tellement. «Etrangement, j'ai cru que tu n'allais jamais venir. » Je m'étais promis de ne pas faire de remarque sur son retard, mais je n'avais pas pu m'en empêcher, c'était plus fort que moi. Alors, lentement, trop lentement peut être, je sortis son parchemin roulé en boule de ma poche, avant de la jeter sur la table, entre nous deux, mon regard sombre brillant d'une détermination farouche. »J'espère que ça vaut le coup de m'être dérangée. Surtout que j'ai dû sortir en douce. Tu ne t'imagines pas à quel point ça peut être périlleux quand tu as des Carrow ou une Greengrass dans les parages. » Evidemment, je disais ça, je ne disais rien. Je pris le soin de ne pas mentionner Soren. Soren, pour l'heure, n'existait plus. En fait, en moi, il n'y avait plus que cette douleur qui me broyait les tripes.


Dernière édition par Tracey M. Davis le Mer 22 Mai - 22:16, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeJeu 8 Nov - 1:06

(!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Tumblr_m1pnyux1LV1r9go6m


Petite princesse, ma beauté, ma promesse, ma petite faiblesse, ma plus belle histoire de fesses, t'es mon plus problème.

Caïn était assis. Clope au bec il était devant un papier. A côté de lui se trouvait ce journal, ce journal qu'il ne tenait plus réellement depuis quelques temps. Il faut dire qu'à présent sa vie était loin d'être aussi intéressante qu'à Poudlard quand il pouvait cracher tout son venin contre cette foutu institution ainsi qu'y coucher ses rêveries métaphysiques et philosophiques d'adolescent sorcier en proie à l'incompréhension et au mal-être le plus profond. Ce journal abîmé, tout corné, dégueulasse, souvent pleins de ratures et autres signes de toute sa réflexion souvent désordonnée. Parfois des pages arrachées de rage, puis recollés avec une légère culpabilité, certaine pages plein de tâches d'encre sous le coup de l'énervement aussi probablement du stylo qui vous lâche au dernier moment, quand vous êtes lancé dans une veine lyrique implacable bouillonnante. Bref, ce carnet et journal qui avaient tout vécus et qui n'était plus qu'aujourd'hui qu'un triste vestige de son adolescence agitée. Journal qui lui servait simplement aujourd'hui à écrire ses émulations venimeuses sur sa relation houleuse et passionnée avec la jeune Tracey Davis, qu'il n'avait pas réellement quitté depuis son entrée dans le monde professionnel et qu'il n'était plus à Poudlard, soit trois ans, relation qu'il essayait toujours de comprendre même après trois ans, tant elle restait indéfinissable et toujours aussi instable. Les textes de son journal traduisaient ses émois ô combien douloureux et épineux envers la jeune femme, sentiments ineffables qu'ils tentaient de décortiquer et d'analyser grâce à sa plume, comme si elle eut été capable de résoudre les mystères de sa nature ambivalente à l'égard de la jeune femme. Caïn avait beau être persuadé que les mots réfléchis et pensés sur papier pouvaient après une lecture globale, et avec du recul, parfois aider à mieux cerner un problème, la preuve était qu'après trois ans ou il n'avait cessé d'écrire des jets concernant sa chère Tracey, des jets parfois de rage, de colère, d'envies de meurtres, parfois attendries, parfois non, rien n'y faisait, c'était sans cesse la même chose : un putain de casse-tête égyptien, qui plus est minée.

Assis donc, son bureau était absolument vierge et rangé - pour une fois - et dessus régnait trois simples choses : un stylo et une feuille blanche, avec au coin du bureau son fameux journal. Les mains posés sur ses cuisses, Caïn mettait ses lunettes et attrapait le stylo. Il commença à écrire quelque chose, le ratura et jeta la feuille transformé en boulette dans un coin de la pièce. Une fois. Deux fois. Quatre fois. Sept fois. Caïn allumait une seconde cigarette, agacé. Tracey ne lui avait pas donné de nouvelles depuis bien longtemps. Trop longtemps à son goût. Il était peu habitué à faire le premier pas à vrai dire, souvent il venait directement la voir et l'attraper pendant les vacances. Seulement, il avait presque l'impression d'être gêné de lui demander ainsi des nouvelles de façon aussi informelle, bien que cela n'était pas la première fois, et il cherchait alors une tournure efficace, percutante, à son image en somme qui la ferait venir. Il avait essayé rien à faire, les mots ne lui semblaient jamais être les bons, soit trop mièvres, soit pas assez drôles, soit pas assez poétiques, jamais assez lui en somme. Après quelques instants ou il s'étirait en soupirant agacé, Il se disait qu'une cigarette n'état probablement pas le bon remède, et il se mit à se rouler un joint sans aucun scrupules et se servir un petit verre de vin, bah quoi, quand on a les moyens, y'a pas de mal à se faire du bien. Après une petite heure à s'être ainsi détendu en écoutant quelques bons vieux vynils des Doors et se plongeant dans quelques lectures de Musset, il fut soudain touchée d'une grâce certaine quand enfin il put écrire ces mots sur la feuille blanche identique aux dix précédentes.

Tu penses peut-être que je suis faible, fourbe et fou, mais c'est toi qui est injuste et qui a tort dans ce là. Je sais que tu souris en ce moment même. Cesses de tenter de le cacher à cette vaine feuille et à toi même. Je le sais. Tu le sais. Cesses d'être froide, fausse et feindre de t'en foutre. Rejoins moi à la tête de sanglier demain à dix-neuf heures. Ton rien.

Caïn trouvait ma foi que cette lettre portait plutôt bien son style, ce n'était probablement la meilleure en son genre, mais elle aurait don d'énerver la jeune femme comme d'habitude probablement, ce qui en soi était une bonne chose selon Caïn, dont le plus grand plaisir était bien entendu d'agacer sans cesse sa chère Tracey pour que la réunion n'en soit que plus passionnée. Il fit donner cette lettre à sa plus fidèle et vaillante chouette à l'aurore avant d'aller finalement se recoucher, harassé par la fatigue d'avoir tant réfléchi la veille pour quelques lignes finalement aussi vagues. Il ne se réveilla qu'aux alentours de quinze heures, réalisant qu'il allait probablement être en retard le temps qu'il prenne sa douche, se prépare, passe rapidement au Ministère pour finir un travail, tant pis pour elle, ça lui fera un peu les pieds tout de même. Il optait donc pour un simple léger pull et jean avant d'enfiler pardessus un large manteau ainsi que d'un bonnet et se rendre au Ministère. Ceci ayant été fait, il se dirigeait vers Pré-au-lard avec environ un quart d'heure de retard, espérant néanmoins qu'il n'avait pas dépassé la limite du "retard" et qu'elle n'était pas déjà parti. Fort heureusement il la trouvait assise à un des coins du bar alors qu'il échappait un sourire au coin, son regard croisait le sien, il était à la fois brûlant de froideur, comme d'habitude à vrai dire. Le jeune homme s'approchait d'elle pour s'asseoir en face d'elle après lui avoir rapidement donné un baiser électrique au coin des lèvres. Elle prononça son nom d'un ton indifférent alors qu'il enlevait son bonnet, passant la main dans ses cheveux pour lui répondre exactement sur le même ton : « Tracey. » L'échange de politesses passé, il commandait deux pintes d'un signe de la main au barman avant de reporter son regard sur la jeune femme. « Etrangement, j'ai cru que tu n'allais jamais venir. Il faut dire qu'obtenir un signe de toi me semblait aussi improbable ces derniers temps qu'obtenir toutes mes buses et aspics en botanique. » dit-il d'un ton sarcastique, la jeune femme se rappelant probablement tout le mépris et la haine immuable qu'il éprouvait pour cette matière lorsqu'il était à Poudlard. Il échappait un petit rire à sa remarque sur les fameux Greengrass et compagnie avant de répliquer tandis que leurs boissons arrivèrent et qu'il en but une gorgée. « Tu as donc bravé tous les interdits simplement pour moi, suis-je censé te féliciter ? Ravi de constater que ma lettre t'as tant touché dans ce cas.. tu te portes toujours comme un charme pourtant j'ai l'impression. » Assoiffé, il but encore une deuxième grande gorgée de sa pinte avant d'ajouter : « Eh bien, c'est tout ce que tu as me dire ? Tu me parais bien peu agressive et bavarde comparé à ce quoi je suis habitué, Tracey, Poudlard est devenu si ennuyant que cela ? »
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeJeu 8 Nov - 10:55

Des fois, je me demandais ce qui m'avait plu chez lui. Pour beaucoup, il paraissait détestable et hautain, c'était un insupportable gosse de riches qui avait un poil dans la main et qui avait tendance à se reposer sur ses acquis. Il ne s'était pas foulé pour avoir ses BUSE et ses ASPIC, il était toujours passé tout juste, et cela faisait grogner mon côté porté sur les études. Je n'avais, par ailleurs, jamais cherché à lui faire la morale sur ce point, de toute manière, j'aurais eu vite fait de comprendre que c'était perdu d'avance. Aussi ce n'était certainement pas son côté intellectuel qui m'avait séduite, loin s'en faut. Je n'étais pas en train de dire que Caïn était bête, au contraire, j'étais de ceux qui pensaient qu'il avait un réel potentiel et qu'il ferait bien de mieux l'exploiter, mais cela ne semblait pas être dans ses priorités. Je l'avais toujours connu en train de boire ou fumer, parfois même des choses pas très légales, cochonneries auxquelles j'avais toujours refusé de goûter malgré tout. Il faisait partie intégrante de cette jeunesse perdue, dépravée, voguant en roue libre sans que rien ni personne ne puisse l'arrêter. Peut-être que finalement, c'était son petit côté poète maudit qui m'avait plu, en plus d'un physique plutôt avenant, il fallait bien l'avouer. Résultat, je m'étais entichée d'un beau connard, et j'en payais régulièrement les pots cassés, comme en ce moment précis, par exemple. Jamais il ne m'avait mise aussi mal à l'aise, avec son regard qui me transperçait toute entière, me faisant me sentir très nue, j'étais même presque tentée de fuir son regard d'un bleu profond pour totalement m'y soustraire, en dépit du bon sens. J'avais fauté, je le savais, et cela m'était revenu en pleine face, à l'instar d'un boomerang. En l'espace d'un instant, je crus même que c'était marqué sur mon visage, qu'il pouvait deviner mes méfaits rien qu'en me regardant dans les yeux, et j'eus d'autant plus envie de rentrer sous terre. Je n'avais pas peur de sa réaction. Je le connaissais malgré tout, et je savais parfaitement comment il allait réagir. Il allait se mettre en colère, parfois même être violent, quand bien même il ne m'aurait jamais porté la main dessus. Puis, il allait nourrir à mon égard une rancune tenace, tout en se promettant qu'il allait se venger un jour. C'était toujours comme ça entre nous, on se vengeait des sales coups que faisait l'autre, on préférait faire quelques coups bas plutôt que d'attaquer directement de front, tant et si bien qu'on ne savait ni quand, ni comment, l'autre allait frapper. Et c'était plutôt effrayant, il fallait l'avouer.

J'avais tort. Il l'avait souligné dans sa missive, et ses mots m'avaient ébranlée plus qu'ils ne l'auraient dû, parce que je savais que dans ce cas, ils étaient lourds de sens. Il s'attendait à quoi, au juste ? Que je vienne ramper à ses pieds, que je prenne l'initiative de nos rendez-vous ? Il ne fallait pas non plus me demander la lune, je vivais très bien sans lui les trois quart du temps. Au fond, c'était peut-être pour cette raison que notre relation marchait. Moins on se voyait, mieux on se portait, même si le moment où on allait se retrouver était inévitable. C'était peut-être cruel, mais ni l'un, ni l'autre n'étions du genre à faire dans la dentelle. Et non, je n'avais pas souri, et ce ne serait pas faire preuve de mauvaise foi que de l'affirmer haut et fort. Au contraire, j'avais ressenti un profond malaise, la culpabilité qui montait crescendo, tout, sauf un semblant de joie. Et à ce moment là, j'avais su que j'étais faite comme un rat, qu'il n'y avait plus d'échappatoire possible. Pourtant, je faisais bonne figure, je tâchais de jouer le jeu même si c'était à vomir, et déjà, j'avais commencé à perdre patience, parce qu'il ne daignait toujours pas se montrer. J'avais d'autant plus envie de le frapper que je savais qu'il allait se ramener la bouche en cœur, comme si de rien n'était, et qu'il n'allait même pas chercher à se justifier, parce qu'il ne se justifiait jamais de toute manière. Il m'énervait. Franchement. Et j'étais de ceux qui persistaient à croire que sa nonchalance allait finir par lui jouer de vilains tours. Je sentis mes jambes se ramollir considérablement lorsqu'il posa un baiser sur le coin de mes lèvres, alors que son parfum m'avait heurtée de plein fouet. Comme toujours, j'avais la tête qui tournait, pour un peu, je me serais shootée exclusivement à cela. Tracey. Lorsqu'il prononça mon prénom, de cette façon quelque peu singulière, je compris pourquoi il m'avait plu. Au fond, je n'avais pas eu besoin de chercher midi à quatorze heures, c'était là, tout dans le fond, et ça ne demandait qu'à remonter à la surface. Cela se matérialisa par une chair de poule qui se mit à courir sur ma peau, alors qu'un frisson insidieux m'effleura l'échine. Entendre le timbre suave et grave de sa voix, après tant de temps, m'apparaissait plutôt étrange, mais on s'habituait vite, quoique, il n'allait pas tarder à redevenir désagréable, à mes yeux tout du moins. « Etrangement, j'ai cru que tu n'allais jamais venir. Il faut dire qu'obtenir un signe de toi me semblait aussi improbable ces derniers temps qu'obtenir toutes mes buses et aspics en botanique. » Encore une fois, je me renfrognais, dissimulant à grand peine un rictus amer. Avait-il compris que je ne souhaitais pas véritablement le voir ? Qu'une partie de moi le réclamait certes -la masochiste- tandis que l'autre -la raisonnable- souhaitait plutôt s'enfuir à toutes jambes et ne plus jamais entendre parler de lui ? Non, il n'en avait pas l'air. À moins qu'il n'en ait rien à foutre, ce qui était fort probable également. Sous la table, je ne pus m'empêcher de serrer les poings, résistant à l'envie de les lui balancer en pleine figure. « Tu as donc bravé tous les interdits simplement pour moi, suis-je censé te féliciter ? Ravi de constater que ma lettre t'as tant touché dans ce cas.. tu te portes toujours comme un charme pourtant j'ai l'impression. »  Cette fois, je le fusillai clairement du regard. Si les Carrow m'avaient surprise en train de filer en douce, j'aurais pris cher, avait-il seulement conscience ? Non, apparemment non. Caïn était ingrat. C'était détestable, mais je devais m'y faire, composer avec cet élément. On ne le changera pas. « Eh bien, c'est tout ce que tu as me dire ? Tu me parais bien peu agressive et bavarde comparé à ce quoi je suis habitué, Tracey, Poudlard est devenu si ennuyant que cela ? » Mon cœur eut un raté, tandis que j'étais en train de réaliser qu'il avait noté mon changement d'attitude -était-ce aussi flagrant que cela ? Inspire, souffle.

Je ne pus m'empêcher de cligner des yeux, bêtement. Je passai une main anxieuse dans mes boucles brunes, avant de boire un peu le contenu de la chope qu'on venait de nous apporter. J'étais tendue comme un arc, tendue à l'extrême, et ses petites piques m'avaient légèrement irritée. Me féliciter? et puis quoi encore ? Je me mordillai la lèvre inférieure, avant de le fusiller une nouvelle fois du regard, et de claquer, sèchement. « Simplement pour toi ? » Haussement de sourcils perplexe. Moue blasée de rigueur. Ne pas lui laisser entendre que c'était en partie vrai. Seulement en partie. « Tu te donnes bien trop d'importance. On ne t'a pas appris la modestie au Ministère, dommage, ça n'aurait pas été du luxe. Pas davantage que la gratitude, d'ailleurs. » Et ça, c'était avant de changer brusquement de plan, d'attitude. Je me penchai légèrement vers lui, avec le regard de merlan frit qui allait avec, tout en effleurant sa main de mes doigts. « Tu sais bien que pour toi je braverais tous les dangers. Et que ta lettre, j'en ai eu des frissons tout partout, parce que je me languissais d'avoir de tes nouvelles. C'est rassurant de voir que tu n'es pas encore mort, le Ministère t'aurait-il donc accordé un tant soit peu de répit ? » Mes doigts effleuraient toujours sa main, indolemment. Par contre, j'avais cessé de minauder, pour reprendre mon ton sarcastique et froid. Habituel en somme. Même si mes paroles précédentes, je le savais, recelaient une part de vérité qui n'était pas moindre, loin s'en fallait. Une vérité que je cachais habilement derrière le sarcasme et la dérision, comme toujours. Tout, mais ne jamais montrer les sentiments qui m'assaillaient. Puis, estimant que la comédie avait assez duré, je relâchai sa main. Car sinon, il aurait eu vite fait de remarquer à quel point les miennes pouvaient être moites, à quel point j'étais tendue, maintenant plus que jamais. « Des remerciements n'auraient pas été de trop, Caïn. J'aurais très bien pu mettre ton papier au feu et ne pas prendre la peine de me déplacer. J'aurais pu te laisser en plan, ou mieux, t'envoyer te faire foutre. » Pourtant, je ne l'avais pas fait. Qu'il ne se leurre pas, cependant, qu'il ne se mette pas à croire qu'il avait un quelconque pouvoir sur moi. Il pouvait toujours rêver.
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeVen 16 Nov - 21:49

(!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Tumblr_lh7d6vTJ7v1qz7dhco1_500


Petite princesse, ma beauté, ma promesse, ma petite faiblesse, ma plus belle histoire de fesses, t'es mon plus problème.

Caïn était une fois de plus assis, mais dans un univers bien moins calme que précédemment, et surtout avec une compagnie qui avait tendance à bien plus agiter et troubler ses sens qu'autre chose. Tracey semblait toujours la même, même si quelque chose semblait se voiler quelques part entre son regard et ses lèvres ; peut-être plus fatiguée que d'habitude. CaÏn était ravi qu'elle soit venue. A vrai dire, après sa lettre, il avait pensé qu'elle lui paraîtrait peut-être bien trop présomptueuse, qu'elle n'aurait pas aimé l'espèce d'omniscience méprisante qu'il s'était octroyé dans cette lettre et qu'elle ne viendrait pas, peut-être aurait-elle pu passer, et constatant qu'il n'était pas là, aurait maudit tous les saints avant de rapidement rentrer à Poudlard. Mais elle était venue, et quoiqu'il en dise, le jeune langue-de-plomb était ravi. Parfois, vraiment et à juste titre, il se demandait pourquoi elle continuait de venir le voir. Loin de le déranger, il était pourtant et restait au déca des années ingrat, imbuvable, exécrable, vile, perfide - bien qu'aussi incroyablement taquin et séducteur - avec elle, ainsi, elle qui répétait sans cesse que cette fois ci c'était bien la dernière fois, il se demandait pourquoi elle continuait à venir. Caïn n'était pas spécialement beau, du moins à son sens, il n'entretenait certainement pas sa beauté, se rasant rarement et tenant une hygiène qui s'apparentait ni plus ni moins au minimum syndical, pas spécialement brillant, ils parlaient peu études et culture ensembles bien que Caïn en soit doté, drôle certes mais aussi lourd et presque cruel, Caïn n'était dans le fond qu'un je m'enfoutiste qui attendait que tout lui tombe dans le creux de la gorge comme un coq en pattes. Si imbu de lui même, s'il savait ses défauts, il n'était pas prêt de changer pour quiconque et ne l'avait jamais fait, ce qui semblait pour instant ne pas lui desservir, même auprès de sa chère Tracey, même s'il se mettait lui même à douter que cette visite ne soit pas la dernière. Tout aussi paradoxal que cela puisse paraître, si Caïn avait été à sa place en ce moment même, il y a bien longtemps qu'il aurait claqué la porte et aurait coupé avec lui même depuis bien longtemps. Cependant Caïn n'était pas Tracey, et Caïn était secrètement hanté de cette pensée, qu'un jour, elle ne revienne plus, qu'il se trouve seul, bel et bien seul, pour toujours, car si son attitude ne lui avait jamais desservi, il savait pertinemment qu'en dehors de Tracey, il aurait été incapable de trouver une autre jeune femme. Il aurait eu quelques faciles faciles, et quant à celles qui avaient la hardiesse et aussi la naïveté de le courtise, elle ne seraient probablement en fin de compte que de vaines prétendantes à la place de mademoiselle Davis. Aussi avait-il beau paraître indifférent et presque moqueur à son égard, aussi était-il secrètement habité d'une crainte que les choses ne soient plus comme avant, étant donné la longue période qui s'était écoulé depuis leur dernière entrevue.


« Tu te donnes bien trop d'importance. On ne t'a pas appris la modestie au Ministère, dommage, ça n'aurait pas été du luxe. Pas davantage que la gratitude, d'ailleurs. » Tracey était agressive, Tracey avait le sens de réplique, Tracey était agressive, Tracey était délicieusement cruelle. Comme quoi, c'était juste probablement la fatigue puisqu'elle semblait bien vite retrouver du poil de la bête, la jeune Serpentard. Caïn échappait un sourire au coin lentement alors qu'il venait humidifier ses lèvres avec sa langue, son regard ne tardant pas à venir percer celui de Tracey. Il échappait un petit soupir de la bouche, toujours le sourire au coin. « Ouuh, dois-je dire touché ? Et ta maman ne t'a pas appris à ne pas t'évader en la compagnie de méchants garçons comme moi ? Pas plus que Poudlard t'as appris la discipline et à tenir ta langue d'ailleurs. » échappait-il sur un ton faussement amusé et curieux en levant un sourcil, puisqu'elle semblait vouloir peindre un portrait si méchant du jeune homme. Attrapant la main de la jeune femme alors qu'il jouait avec ses doigts machinalement, son regard revint se poser sur le sien alors qu'il ajoutait : « Mais c'est loin de me déranger, tant que cette langue indomptable taquine la mienne.. » il stoppait ses caresses sur la main de la jeune femme après cette petite remarque forte plaisante avant de finalement reboire une gorgée de sa pinte, jusqu'à contre attente, les mains de la jeune femme cette fois-ci vinrent se joindre aux siennes. Lorsqu'elle arborait cette fois-ci un ton plus doux et presque tendrement amoureux, Caïn ne tardait pas à comprendre au fil de ses paroles qu'elle était bien entendu sarcastique et qu'elle était rentrée dans son jeu pour mieux se moquer de lui. Bonne actrice toutefois, Caïn y croyait toujours, au début du moins, et était toujours agacé lorsqu'elle adoptait cette fausse attitude qui inconsciemment, le poignardait toujours quelques peu discrètement dans ses sentiments les plus refoulés et les plus enfouis de son âme torturée. Bien vite donc il enlevait ses mains de sa portée avant d'échapper une moue renfrognée et répondre : « Arf, te voir telle une jeune fille en fleur me donne la nausée ; mais puisque tu sembles si intéressée, non, je me porte comme un charme au Ministère, et toi Poudlard, tu es toujours la paria de service ? » Toujours reprendre le contrôle, ne jamais lui laisser une seconde de répit car dans ce cas là, les effets étaient bien souvent dévastateurs face à un Caïn qui tendait à devenir quelques peu plus... faible. La conversation reprenait un terrain moins glissant et plus stable, celui de l'habituel jeu de répliques cyniques et mauvaises l'un envers l'autre, comme une partie de tennis entre deux bons amis en somme, pour la forme. « Tu pourrais peut-être me dire pourquoi tu ne l'as pas fait dans ce cas-là.. je serais en effet tout ouï de savoir donc dans quelles circonstances et sous quelles pensées une jeune femme aussi désintéressée que toi s'est pointée ici ce soir pour me voir... » la piéger peut-être ? Lui faire avouer l'inavouable, juste pour voir ce qu'elle pourra bien inventer, comment elle allait contourner la difficulté de sa question, art auxquels ils excellaient tout deux. Question posée pour la beauté du geste de détournement qu'elle allait probablement accomplir en quelques sortes. Il ne tardait néanmoins pas à rajouter : « Me faire foutre ? C'est une option, tu me sembles si exaspérée d'être venue ici sous je ne sais quelles lois impérieuses, je peux toujours aller m'envoyer me faire foutre maintenant tu sais, la fille à gauche deux tables plus loin me semble fort convenable pour cette option, qu'en penses-tu ? » une embûche de plus dans le petit champ de mines que Caïn était doucement entrain d'installer autour de Tracey, champ de mines qu'il avait hâte de lui voir traverser à présent.
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeLun 19 Nov - 1:06

À présent à ses côtés, je me sentais prisonnière, faite comme un rat. J'avais de plus en plus l'impression que mes bêtises étaient inscrites sur mon visage, et qu'il n'allait pas tarder à découvrir le pot aux roses. Pourtant, je m'efforçais de rester neutre, autant que faire se peut, je ne voulais rien laisser filtrer de mon trouble, il serait trop heureux de s'en servir contre moi, comme toujours d'ailleurs. Malgré tout ce que je pouvais dire, contester même, on se connaissait mieux que quiconque. Oh, bien sûr, il y avait encore des zones d'ombres, mais on en savait suffisamment pour pouvoir appuyer là où ça faisait mal. On apprenait à connaître l'autre pour mieux se blesser. C'était vil, c'était mesquin, c'était typiquement Serpentard, c'était nous, tout simplement, si tant était qu'il y avait un nous qui existât. Et à présent que son regard me transperçait, me déshabillait presque, je ne pouvais m'empêcher de pressentir que mes secrets n'allaient pas rester secrets trop longtemps. Surtout que Caïn prenait un malin plaisir à m'agacer, à me titiller, à chercher la petite bête, il me traquait sans relâche, tandis que moi, je tentais de feindre l'indifférence sans grand succès. Lorsque qu'il m'effleurait, pourtant, il y avait toujours ce grondement extraordinaire qui se déchaînait en moi, l'envie impérieuse d'en avoir toujours plus, l'impression persistante de ne jamais être rassasiée. Dire que je pouvais passer une longue période sans le voir ne serait que mensonges, d'odieux mensonges. En réalité, ce n'était pas tant sa personnalité qui me manquait. C'était son corps. Ses mains, sa peau, son odeur, ses lèvres, le désir ardent qui me consumait de l'intérieur. Pendant des années, j'ai cru qu'il ne s'agissait que d'un puissant désir physique, et seulement de cela. Je m'étais trompée. Pendant tout autant de temps, la libido avait côtoyé quelque chose de plus insidieux encore, de plus vicieux, de plus mortel également, tel un lent poison. Un poison qui faisait que sans lui, je ne serais rien, rien du tout. Lorsque je l'avais compris, ça m'avait fait mal, très mal, parce que dès lors, j'étais foutue, complètement foutue. Il était impossible de revenir en arrière. Le piège s'était refermé, le monstre allait me dévorer. si ce n'était pas déjà fait, évidemment.

Le venin se déversait encore une fois. Le venin de la haine, mitigé à celui de l'amour. L'histoire ne disait pas lequel des deux faisait le plus mal, était le plus virulent, le plus nocif. Les répliques meurtrières continuaient à fuser, nous blessant d'autant plus. Il me faisait mal, il me meurtrissait, et il aimait ça. Mais moi aussi j'aimais ça, et même que j'en redemandais, ajoutant volontairement de l'huile sur le feu. Il avait le don pour trouver la petite phrase qui faisait mal, qui frappait droit entre les omoplates. « Ouuh, dois-je dire touché ? Et ta maman ne t'a pas appris à ne pas t'évader en la compagnie de méchants garçons comme moi ? Pas plus que Poudlard t'as appris la discipline et à tenir ta langue d'ailleurs. »  La discipline ? Non mais il était sérieux, là ? la discipline. Il n'avait pas d'autres conneries en stock, tant que nous y étions ? Parce que je ne voudrais pas dire, mais d'une, comme méchants garçons, il y avait mieux, et de deux, ce n'était certainement pas les Carrow qui allaient me mener à la baguette. Certes, je prenais cher parfois, mais tout de même. Ils n'avaient pas réussi à museler la bête qui était en moi et qui ne demandait qu'à cracher son venin sur ce système qui pourrissait de jour en jour. Je n'étais pas spécialement anarchiste, j'étais simplement contre la nouvelle dictature instaurée par Voldemort et ses sbires, même s'il était vrai que pour le coup, à Poudlard, je faisais le moins de vagues possibles, n'étant de toute manière pas du genre à me donner en spectacle. Et ce, quand bien même ce serait une comédie qui se jouerait en ce moment même. « Mais c'est loin de me déranger, tant que cette langue indomptable taquine la mienne.. » Mon cœur s'accéléra imperceptiblement lorsque sa remarque m'atteint. Tout le temps, le même film se jouait dans ma tête, telle une obsédante litanie. Ses lèvres. Ses mains. Son corps. Un désir puissant et impérieux pulsait très légèrement dans mes veines, pour monter ensuite crescendo. Je la voulais, cette langue, mais je préférais crever plutôt que de me l'avouer, ou pire, la lui réclamer. A la place, je me contentai de boire une gorgée sur mon verre, l'air de rien, ne serait-ce que pour noyer mon trouble. « Tu pourrais peut-être me dire pourquoi tu ne l'as pas fait dans ce cas-là.. je serais en effet tout ouï de savoir donc dans quelles circonstances et sous quelles pensées une jeune femme aussi désintéressée que toi s'est pointée ici ce soir pour me voir... » Je ne pus m'empêcher de laisser échapper un ricanement sardonique. Ah. Si je comprenais bien sa logique, j'étais venue ici parce que j'avais précisément une idée en tête. Lui faire passer l'envie de se moquer de moi, peut-être ? Cela me paraissait être une bonne option, mais malheureusement bourrée de mensonges. Des mensonges auxquels je ne croyais même pas. « Me faire foutre ? C'est une option, tu me sembles si exaspérée d'être venue ici sous je ne sais quelles lois impérieuses, je peux toujours aller m'envoyer me faire foutre maintenant tu sais, la fille à gauche deux tables plus loin me semble fort convenable pour cette option, qu'en penses-tu ? » coulée. Oh, le fourbe. Il avait osé. Cette fois, je posai ma pinte sur la table avec violence, non sans lui lancer un regard meurtrier. Je n'avais pas pu m'empêcher de glisser un regard vers la fille qu'il venait de désigner non sans serrer les poings, résistant à l'envie de balancer mes poings dans le si beau visage de Caïn.

Je m'exhortai plusieurs fois au calme. La jalousie était en train de se déverser en moi, âcre et amère. Elle m'emplissait la bouche d'un goût cuivré et dégueulasse, tandis que mon regard était en train de se voiler d'une colère bien présente. Je bus une gorgée d'alcool pour me donner un peu plus de courage. Mes tempes bourdonnaient sous l'effet des fortes émotions qui étaient en train de prospérer en mon for intérieur. Je ne pus m'empêcher de lui adresser un regard assassin, à lui comme à elle, avant de claquer d'une voix forte, m'assurant que l'autre fille puisse m'entendre également. Quand je disais que je ne voulais pas faire d'esclandres, c'était plutôt raté. « Cette fille-là, tu dis ? Tu plaisantes, j'espère. » La jalousie continuait d'empoisonner tout mon être, et la tête me tournait, me tournait, me tournait... « Je ne pensais pas que tu puisses avoir si mauvais goût. Mais tu as vu comme elle est laide ? » Je l'imaginais en train de toucher cette fille, en train de lui faire l'amour comme il me le faisait à moi, et ça me faisait foutrement mal. Au final, s'il se la faisait, je n'aurais eu que ce que j'ai mérité, n'est-ce pas, puisque je ne m'étais absolument pas gênée pour le faire moi aussi. Pourtant, je ne supportais pas l'idée qu'il puisse me renvoyer ainsi l'ascenseur, je le voulais pour moi et seulement pour moi. Dictés par la colère, mes gestes étaient désordonnés, chaotiques, incohérents. Je me souvenais d'avoir pris mon sac, pour y chercher mon porte-monnaie et quelques pièces, que je j'avais jetées sans ménagements sur la table pour payer ma consommation. « Puisque tu sembles tellement y tenir, vas-y, vas te la faire, je n'en ai strictement rien à foutre. D'ailleurs, je m'en vais, je ne voudrais pas m'imposer davantage. » Mon cœur cognait fort dans ma poitrine tandis que je me sentais suffoquer. Il m'avait cherchée, il m'avait trouvée, et il allait s'en mordre les doigts, je l'avais juré. Je me levai finalement de ma chaise avec précipitation, révélant à sa vue ma jupe un peu plus courte que celles des uniformes. Mon collant noir avait filé, mais peu m'importait de toute manière. Tout ce que je voulais, c'était sortir, prendre l'air, tout, mais ne pas rester dans cette atmosphère morbide, étouffante. «Sur-ce, éclate-toi bien avec elle. Tu me diras comment c'était, n'est-ce pas? En admettant que tu sois son type de mec, ce dont je doute fortement. » Et sitôt après je lui avais craché mon hystérie au visage, je m'étais retournée pour amorcer un pas vers la sortie de ce pub miteux, non sans chasser une larme de rage venue s'échapper sur ma joue, tout en priant pour qu'il ne l'ait pas vue, car de toute évidence mes yeux avaient commencé à déborder dès lors que je m'étais mise à crier. Je coinçai finalement une cigarette entre mes lèvres carmin, avant de l'allumer d'un cric de briquet. J'avais besoin d'aller la fumer dehors, parce que si je restais ici, j'allais le démolir, lui et son putain de sourire à la con, et grand bien m'en faisait car je m'étais déjà donnée en spectacle. Pour le coup, je maudissais mes émotions bien trop volatiles, à fleur de peau, ces sentiments que j'éprouvais pour lui, et que je n'avais jamais pu contrôler. Une fois encore, je m'essuyai les yeux, m'en foutant pour le coup que mon maquillage avait sans doute légèrement coulé, mais qu'importait, mon cœur saignait en abondance, et rien qu'à imaginer ce que lui et l'autre pouffe pouvaient éventuellement faire j'en avais la nausée, et une minable cigarette en guise de consolation. Un frisson glacé me parcourait l'échine tandis que le froid mordait ma peau brûlante. Et merde pensai-je furieusement. J'avais laissé ma veste à l'intérieur et à présent, c'était moi qui m'en mordais les doigts, car il était évidemment hors de question que je retourne la chercher. C'était clairement de ma faute si maintenant, j'étais là, comme une idiote, en train de claquer des dents.
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeDim 2 Déc - 14:31

(!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Tumblr_lxbcj3vUOa1r9cj2oo1_500


Petite princesse, ma beauté, ma promesse, ma petite faiblesse, ma plus belle histoire de fesses, t'es mon plus problème.

Caïn avait toujours été joueur. Caïn adorait jouer même. Dans ce monde beaucoup trop sérieux, dans ce monde ou chacun à la gueule grave, se tait, se cache derrière une certaine indifférence pour ne pas finir égorgé dans une ruelle sombre à la première parole qui va pas dans leur sens, Caïn adorait jouer, car se divertir en jouant sur les mots et les gestes semblaient les seules choses à peu près autorisées dans le coin. Pour le reste, le silence était d'or et le monde était devenu chiant. Il commençait à penser que même Tracey était devenue chiante, prenant chacune de ses paroles au pied de la lettre décidément. Caïn était-il devenu si exécrable pour qu'elle-même se mette à ne plus apprécier ses petites boutades et écarts ? Elle savait pertinemment que dans la plupart des choses qui sortaient de sa bouche, seulement 20% - et encore c'était cher donné - était réellement sérieux, toutes les autres choses se devaient d'être interprétés au second voire vingt-cinquième degré tellement Caïn n'avait jamais été un jeune homme sérieux. Toujours moqueur, toujours faussement modeste, rire du monde et le tourner en dérision, c'était son passe-temps favori depuis qu'il était entré à Poudlard et qu'il avait appris à connaître dans sa maison de Serpentard du "beau monde" du côté des sangs-purs, depuis qu'il avait été habitué à aller aux soirées mondaines de coktail et qu'il avait côtoyé des sacrés entités humaines de sottise. Bref, personne ne pouvait prétendre au rôle de "cracheur sur le monde" comme lui, ce rôle, c'était lui et personne d'autres. Tous les autres, qui disaient être misanthropes, surtout s'il appartenait aux Mangemorts, n'étaient que des vaniteux en papier-mâché, le nihilisme pur, emmerder le monde et se moquer de tous, c'était loin d'appartenir à un ordre d'extrémiste, au contraire, appartenir à ce genre d'ordre, c'était s'aliéner de sa propre liberté, s'endoctriner dans une idéologie inculquée à la façon d'un bourrage de crâne, les Mangemorts étaient de simples soumis, point barre. Le vrai nihiliste, il est neutre, tout simplement. Si CaÏn avait des tendances vers les Mangemorts, c'est seulement car il avait bien remarqué qu'ils étaient un peu moins niais que ceux de l'Ordre et qu'en plus ils avaient sûrement plus de chances de gagner cette foutue guerre pathétique car eux ils tuaient, à l'instar de ceux de L'Ordre bien trop altruistes la plupart du temps. Le vrai nihiliste, il s'en fout de tout mais tant qu'à faire, il se rapproche de ceux qui ont le plus de chance de sauver sa peau. A vrai dire, il se demandait bien de quel côté Tracey penchait, vu le statut de son sang, il avait du mal à la voir chez les Mangemorts, ne serait-ce que pour une raison pratique, mais il avait aussi du mal à l'imaginer du côté de l'Ordre, la voyant mal autour d'une bonne dinde arborer un large sourire mièvre et discuter de la pluie et du beau temps avec des gens ennuyeux et ennuyants. Toutefois, ce n'était pas la seule chose qui le tracassait à l'heure actuelle, la chose qui le tracassait, c'était de savoir pourquoi elle était aussi.. pas Tracey. En fait, elle semblait assez préoccupée mais Caïn aveuglé par la fièvre du jeu et du désir n'y faisait pas réellement attention.

« Je ne pensais pas que tu puisses avoir si mauvais goût. Mais tu as vu comme elle est laide ? » Tout ce qui l'énervait à l'heure actuelle, c'est qu'elle ne joue pas avec lui. Qu'elle ne soit pas entrain de décortiquer la demoiselle avec subtilité, qu'elle ne soit pas entrain de choisir un autre homme du bar pour le rendre jaloux à son tour, non qu'elle n'obéisse pas aux règles en somme et qu'elle coupe court au divertissement. Si CaÏn était ravi qu'elle soit jalouse, ce n'était qu'un contentement de demi-teinte lorsqu'il devait constater avec aigreur et peine que peut-être ne l'amusait-il plus comme autrefois, peut-être commençait-elle à réellement se lasser de ses remarques sarcastiques, de ses remarques à côté de la plaque, de ses écarts séducteurs, de ses pseudos-conquêtes, de lui tout simplement. Toutefois, ce n'est pas ce qui empêchait Caïn impulsif et orgueilleux de continuer sur cette voie lorsque la jeune femme concernée par les paroles de Tracey se retourna et qui lui échappait un clin d'oeil charmeur. « Tu ne veux plus t'amuser ? Tant pis pour toi, tu me connais je m'adapte vite, je crois que j'ai déjà trouvé une autre partenaire à vrai dire. Your loss. » juste après ses paroles il assista à du Tracey en grande nature puisque cette dernière lui jetait limite de la monnaie à la gueule, se cassant de façon faussement digne et indifférente, puisque évidemment, elle en avait rien à foutre. CaÏn croisait alors les bras et ses jambes alors qu'il la regardait partir, elle était tellement amusante et presque mignonne à s'employer à jouer ce rôle qui n'était tout simplement pas fait pour elle. « L'indifférence te sied mal au teint Tracey, tu devrais déjà être partie depuis au moins deux minutes, si tu as beaucoup d'atouts dans ton jeu, la carte du départ indifférent n'est définitivement pas dedans haha. » Caïn la regarda partir et ne bougeait pas d'un trait. Il aurait pu lui courir après et lui lancer un beau discours dégoulinant de mièvrerie comme on les aime, mais non. Non, pourquoi s'embêter quand, de toute façon, elle avait oublié sa veste et qu'elle allait revenir. Par ce froid en plus, Caïn donnait fort peu à parier qu'elle était déjà entrain de mourir de froid et vociférer sa propre stupidité d'être partie ainsi si vite. Caïn finissait alors posément sa pinte lorsque la jeune femme de la discorde se pointa à sa table. « Bon maintenant que ton hystérique à débarrassé le plancher, on peut s'arranger ? »« Hum.. laisses moi réfléchir... si par s'arranger tu veux dire trouver une chambre pour baiser comme des lapins, je devrais malheureusement te dire non. Pourquoi mais pourquoi vas-tu me haranguer ? Eh bien je vais te répondre clairement : 1) ton sourire faussement aguicheur sent l'ancienne Gryffondor mal assumée qui se la joue Serpentard 2) tu as pris un repas que je tiens particulièrement en aigreur et ta bouche ne doit pas être l'endroit le plus agréable du monde en ce moment même 3) je ne couche pas avec des filles qui ne soient pas hystériques. » Pour éviter qu'elle ne lui réponde, lui foute sa bière à la gueule ou je ne sais quelle autre écart féminin parfois imprévisible, Caïn prit la veste de Tracey avant de se rendre dehors, cherchant quelques peu du regard, il n'eut pas besoin de beaucoup chercher la voyant bientôt quelques mètres plus loin, contre un mur, tentant désespérément de s'allumer une cigarette. Le jeune homme s'approchait doucement avant d'allumer sa cigarette à l'aide de son briquet visiblement plus performant. « Vient le temps de mon approche de bourreau des coeurs : tu sais ce qu'on dit ? femme sans feu, femme qui en veux. Je suis particulièrement fier de cette approche que je trouve ô combien subtile et fine de pensée, qu'en penses tu ? » Il prit la cigarette de la jeune femme pour en tirer quelques lattes alors qui lui tendait sa veste pour qu'elle passe ses bras dedans. « Admires le gentleman. » sourire au coin toujours, lorsqu'elle était dans sa veste, Caïn qui était derrière elle passa ses mains sur son ventre pour la serrer contre lui alors qu'il lui rendait sa cigarette, plongeant ses lèvres dans son cou, se délectant de l'odeur de sa nuque et de sa chevelure. « Qu'est que t'as Tracey ? Tu sais quand même bien que j'irais pas coucher avec une fille aussi laide comme tu le dis si bien, bon je sais que pour certaines demoiselles, tu peux avoir le bénéfice du doute, mais là tout de même... tu as presque touché mon orgueil personnel haha.. » Il retournait la jeune femme pour l'avoir face à lui alors qu'il s'allumait une cigarette à son tour, faisant reculer la jeune femme pour la coller contre le mur derrière elle. Aussitôt, il posa une main à côté de sa tête, sa tête et ses lèvres se rapprochant des siennes alors qu'il ajouta : « Tu ne m'aimes plus ? C'est dommage car en ce temps morne et terne j'avais réservé une chambre pour qu'on puisse réchauffer nos corps et nos âmes mises à rude épreuves par ce blizzard... »
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeDim 16 Déc - 18:39

Toute transie de froid, j'essayais d'allumer ma cigarette, mais en vain. Non pas que je ne savais plus me servir d'un briquet, mais mes mains tremblaient trop, tant sous l'effet de la rage qui me consumait peu à peu, que sous l'effet du froid mordant qui s'insinuaient jusque sous mes vêtements bien trop légers pour la saison. Pour un peu, j'en aurais rebroussé chemin, ravalant le peu de fierté qu'il me restait pour aller chercher ma veste dans ce boui-boui, mais je n'avais pas vraiment envie de voir Caïn en train de déployer ses talents de séducteur avec cette pouffiasse – car oui, toutes les filles qui approchaient de près ou de loin Caïn étaient des pouffiasses. Je reniflai piteusement, tout en m'efforçant de retenir les larmes qui menaçaient de s'échapper de mes yeux sombres. Je m'en voulais d'avoir pété les plombs pour si peu, bien qu'en mon for intérieur, je savais pertinemment que non, ce n'était pas si peu, c'était même...beaucoup. Beaucoup trop, même. Devant Caïn, je m'étais toujours efforcée de rester forte, en toutes circonstances, de me montrer inébranlable, inatteignable, en bref, insensible. Pourtant, comme venait de le souligner à juste titre l'ancien Serpentard, c'était un masque qui me seyait fort mal, je n'étais décidément pas faite pour endosser le rôle de la dame de glace. Masque qui par ailleurs s'effritait fortement, se délitait par lambeaux successifs, dévoilant mon âme rongée par la culpabilité, et merlin, ce n'était pas beau à voir. Je claquais des dents encore une fois. Evidemment, il fallait que j'oublie ma putain de veste à l'intérieur. Et non, il n'y avait absolument rien de compromettant dans mes poches qui puisse justifier un tel stress. J'étais juste en train de réclamer ma veste à corps et à cris parce que j'étais en train de mourir de fois, rien de plus. Pour le coup, je m'étais montrée fort pusillanime, je n'avais pas su doubler la mise, je m'étais piteusement rétractée devant ce savantasse à la verve effrontée, je ne m'étais pas montrée à la hauteur et je m'en voulais mortellement pour ça. Encore que. Si je n'avais pas pété les plombs de la sorte, j'aurais pu garder la face, tout du moins faire semblant, mais même pas. A la place, je ne pouvais que me préparer psychologiquement à subir ses amphigouris sans grand intérêt dans le fond. Ses grands discours, j'en avais soupé, merci bien.

Je jurai tout bas alors que je peinais à allumer ma cigarette. J'eus la furieuse envie de balancer mon briquet par terre et de le piétiner sans ménagements. Résignée, prête à abandonner la partie, je levai la tête, pour regarder la vitrine du magasin qu'il y avait en face de moi, Scenbenpenne, la papeterie de pré-au-lard. Pour l'instant, la vitrine était nue, dépourvue de toute fantaisie, mais bientôt, elle allait revêtir sa parure de fêtes, toute de vert, rouge et or composée. Peut-être que cela n'allait pas être le cas ici, Pré-Au-Lard étant un village sorcier, mais en tout cas, les magasins londoniens allaient bientôt sortir les faux pères-noëls, les Rodolphe, le renne enrhumé du père-noël et on allait bientôt entendre les clochettes tintinnabuler. Mais avant, bien avant, il y aurait la St-Nicolas, où hans trapp serait de sortie, terrorisant les enfants pas sages. Enfants pas sages dont Caïn et moi-même faisions indubitablement partie, mais il fallait dire que nous n'étions plus vraiment des enfants, juste des jeunes pervertis par leurs jeux de vice auxquels ils se livraient sans vergogne depuis bien longtemps – trop longtemps, peut-être, pour pouvoir retrouver un tant soit peu d'innocence. Je laissai échapper un soupir à fendre l'âme, avant de chasser une larme rageuse qui avait roulé sur ma joue, traçant un sillon brûlant sur ma peau gelée. Qu'on se le dise, je n'étais pas une gourgandine, je n'étais pas comme toutes les autres filles de Serpentard qui changeaient d'amant comme d'autres changeaient de chemise, et pour un peu, j'aurais voulu revenir à l'époque où je n'étais qu'une fille frigide, un défi de plus pour les plus hardis. Déjà, je n'aurais pas dû tomber dans les filets de ce foutriquet, jamais. Cela m'aurait évité bien des tracas, qui allaient bien au delà de cette dichotomie entre le bien et le mal, les pro-Voldemort et les autres. Je sursautai finalement lorsque je vis une flamme jaillir dans l'obscurité, venant enflammer le bout de ma cigarette. Caïn était là, avec ma veste, un sourire moqueur accroché aux lèvres, un sourire qui signifiait j'ai gagné. « Vient le temps de mon approche de bourreau des coeurs : tu sais ce qu'on dit ? femme sans feu, femme qui en veux. Je suis particulièrement fier de cette approche que je trouve ô combien subtile et fine de pensée, qu'en penses tu ? » Je soupirai lourdement, d'un air blasé, montrant ainsi tout le bien que je pensais de son soliloque. il était vraiment irrécupérable, désespérant, idiot, lourd, péteux, arrogant, baisable, drôle, caustique, charismatique, magnétique et j'en passe. « C'est nul. » fis-je remarquer avec une certaine aigreur, tout en haussant un sourcil perplexe, tirant une longue bouffée sur ma cigarette. « à dire vrai, je t'ai connu plus inventif, et plus subtil. C'était digne d'un Gryffondor. » Aussitôt, mon malaise revint. Gryffondor= Soren. Soren qui ne m'avait certainement pas abordée de cette façon, d'ailleurs. À dire vrai, je faisais surtout allusion à ce qu'il écrivait parfois, qui était plein d'esprit en comparaison de ce qu'il venait de me sortir. Je soupirai davantage lorsqu'il m'emprunta ma cigarette pour en tirer quelques lattes, tout en m'aidant à enfiler mon manteau, ce que je fis de mauvaise grâce. « Admires le gentleman. » Bon, d'accord, mauvaise foi excessive mise à part, je ne pouvais pas le nier, il faisait des efforts, et à dire vrai, il venait de me surprendre, mais bon, plutôt mourir que de le remercier pour ça, ça m'écorcherait la gueule. « T'étais pas obligé. » le rabrouai-je, la bouche pâteuse, tandis que je clignais inutilement des yeux. « j'en avais pas besoin, de cette fichue veste. J'avais pas froid. » Menteuse. Et de mauvaise foi, en plus que ça. Pourquoi, dans ce cas, je tremblais encore de froid, même malgré l'étau rassurant de ses bras autour de moi ? Pour un peu, j'aurais cru à la tendresse de son étreinte, peu habituelle dans le fond, et très franchement, ça ne me déplaisait pas qu'il laisse tomber le masque, qu'il fasse montre d'un peu plus de vulnérabilité, qu'il me laisse effleurer son âme, exactement comme la fois où il m'avait soufflé qu'il m'aimait sans que je n'aie été une seule fois capable de lui retourner ses mots. Finalement, lui dire ça, simplement ça m'écorchait encore plus la bouche que dire merci. Je frissonnai intensément lorsque ses lèvres effleurèrent mon cou, en le sentant là, si proche, et pourtant, toujours hors de portée. « Qu'est que t'as Tracey ? Tu sais quand même bien que j'irais pas coucher avec une fille aussi laide comme tu le dis si bien, bon je sais que pour certaines demoiselles, tu peux avoir le bénéfice du doute, mais là tout de même... tu as presque touché mon orgueil personnel haha.. » Encore une fois, je sentais le venin âcre et violent de la jalousie pulser dans mes veines, tel un lent poison. J'abhorrais profondément qu'il évoque ses conquêtes, je n'en avais rien à foutre qu'il puisse s'envoyer en l'air avec n'importe quelle pouffiasse, quoique, je voudrais bien les voir mortes par moments. Mais pitié, qu'il se taise. Apparemment, il n'en avait pas encore fini avec moi, puisqu'il m'asséna le coup final. « Tu ne m'aimes plus ? C'est dommage car en ce temps morne et terne j'avais réservé une chambre pour qu'on puisse réchauffer nos corps et nos âmes mises à rude épreuves par ce blizzard... » Ses lèvres, son regard, son odeur, tout était trop proche, tout me donnait le tournis. Pourtant, je ne devais pas flancher, pas maintenant, je n'avais pas encore dit mon dernier mot, dégainé ma dernière arme. Je me mordillai la lèvre inférieure, perdue dans l'immensité de ses yeux d'un bleu sombre. Il ne fallait pas que je craque, pas maintenant. « Ton orgueil personnel, vraiment ? » rétorquai-je, assassine, assortissant mes paroles d'un rictus sardonique. « En as-tu seulement encore un, d'orgueil, depuis le temps ? Des fois, tu vois, j'en doute. » Je faisais bien sûr référence aux trop nombreuses fois où il était presque revenu ramper à mes pieds, malgré tout. Ces trop nombreuses fois où il était revenu, fermant les yeux sur ce que j'avais pu dire, ou faire. Cet orgueil que j'avais moi-même piétiné, bafoué de trop nombreuses fois, trop souvent pour que cela puisse seulement être pardonnable. J'avais été odieuse, faisant honneur au masque de garce que je m'étais forgé au fil des années. « Ca fait longtemps que tu n'as plus autant de fierté, Caïn » soufflai-je du bout des lèvres, presque avec douceur. Et désolée de surcroît. Oui, on pouvait presque dire que j'étais désolée. « Tu le sais aussi bien que moi. » Moi aussi, ma fierté avait vacillé, elle s'était éparpillée au sol, en mille morceaux, à un point tel que je sentis une nouvelle larme rouler sur ma joue blême, venant mourir au coin des lèvres. « Je ne t'aime plus... » citai-je, atterrée. « Je ne t'aime plus...non mais regarde toi, présomptueux que tu es. Je ne t'aime plus...crois-tu seulement que je t'ai aimé un jour ? » Dès lors, je fus incapable de soutenir son regard. Trop de mensonges. Je me mentais à moi même, je le ressentais au plus profond de moi. Car si je ne l'aimais pas, profondément qui plus est, alors dites moi pourquoi mon cœur saignait autant, pourquoi j'avais si mal, pourquoi j'avais plus envie de pleurer que jamais, pourquoi je me sentais pitoyable, minable, manquant cruellement de crédibilité ? Pourquoi j'avais envie de posséder ses lèvres une fois encore, jusqu'à plus soif, pourquoi je trouvais sa proposition malgré tout alléchante ? C'était simplement parce que je le désirais, rien de plus. Et l'amour n'avait rien à voir avec le désir, ce n'était pas du tout la même chose. C'était même complètement différent.
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeVen 21 Déc - 17:31

(!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Tumblr_m1ppdmF7Z41r9go6m


Petite princesse, ma beauté, ma promesse, ma petite faiblesse, ma plus belle histoire de fesses, t'es mon plus problème.

Parfois, il se demandait pourquoi il perdait autant son temps avec Tracey. Dans le fond, c'était qu'une gosse. Une gosse qu'il avait choisi au hasard, par pur vengeance envers son ex petite amie, il aurait pu choisir cette minette parmi tant d'autres, il l'avait choisi l'air désintéressé, en partie aussi parce que c'était une Serpentard bien étrange et que Caïn avait vraiment envie de marquer le coup envers Juliet, lui prouver qu'il préférait encore une abomination de la nature comme dirait les plus extrémistes à sa compagnie. C'était la seule qualité qui lui avait trouvé à vrai dire, même s'il la connaissait peu à l'époque, de ce qu'il avait pu voir ou entendre de sa propre bouche parfois dans la salle commune des Serpentard, tout ce qu'elle avait c'était de la gueule, une posture et rien de plus. Aussi il s'était dit que cela serait ma foi très amusant de voir toutes ses "connaissances" et "proches" déglutir de honte à la vue du damoiseau avec une telle bizarrerie à son bras, il s'était dit que ce serait un bon moyen pour qu'on lui foute la paix à présent et que lorsqu'il passe dans les couloirs, on le regarde effaré et qu'on ne vienne plus l'aborder avec des conversations superficielles et futiles auxquels il feignait de répondre parfois pour tromper l'ennui, parfois par simple politesse lorsqu'il était de bonne humeur. Quoiqu'il en soit, il se demandait à présent pourquoi aujourd'hui il en était encore là. Encore là à s'amuser avec une jeune femme qui visiblement ne voulait plus jouer, ou s'enfonçait dans un caprice qu'il n'arrivait pas réellement à saisir dans le cas contraire. Dans le fond, elle n'avait peut-être pas assez d'envergure pour lui. Il lui paraissait trop abstrait. Elle voulait tout contrôler, et dès que les choses n'allaient pas dans son sens, elle s'en allait. Toutefois, lui aussi était ainsi. Lui aussi c'était un gosse dans le fond. Il l'avait toujours été. Vivant dans ses poèmes, vivant dans sa solitude, vivant dans la facilité et dans la moquerie de toute la stupidité du monde, il n'avait jamais essayé d'être pour une fois réellement mâture. S'en foutre c'était tellement plus facile, c'était tellement plus simple, surtout avec une jeune femme aussi faussement susceptible que Tracey. Ce qu'il avait du mal à comprendre, c'était pourquoi il n'avait pas abandonné Tracey depuis longtemps, comme un enfant abandonne un jouet qu'il a bien usé, car la jeune femme semblait usée. Usée par la vie. Usée par lui. Pourtant, il pouvait le voir dans son regard, quelque chose persistait en dépit de ces ombres de fausse haine et condescendance, cet éclair pétillant, et c'était tout ce dont il avait besoin pour continuer à l'emmerder pendant quelques temps encore.

« J'en avais pas besoin, de cette fichue veste. J'avais pas froid. » dit-elle alors que sa peau échappe encore quelques spasmes de frissons glaciaux. Bien entendu. Toujours. Elle n'avait pas besoin de lui. Caïn restait assez impressionné mais aussi amusé par cette attitude assez peu convaincante en ce moment même. « Assurément. Tu n'as besoin de rien. Ni de personne. Tu es si suffisante. Si condescendante. Si parfaite. » Caïn se disait qu'il n'avait peut-être pas forcément tort sur le dernier adjectif, car la totalité de ses défauts les plus exécrables formait une entité complète, concrète et parfaite avec tous ses charmantes qualités, aussi peu nombreuses soient-elles, Caïn ne pouvait pas qu'elle en avait nié. Du moins, elle ne lui montrait que très peu, mais Caïn la savait brave et attentionnée, quand elle le voulait. Très drôle et brillante aussi, plus qu'elle ne le pensait probablement. Sans vraiment le savoir, les raisons, aussi insupportables lui paraissaient-elles, pour lesquelles il appréciait la compagnie de la jeune femme faisaient alors sens, mais ça, c'était trop lui faire plaisir de lui confesser. C'était presque trop blessant de se les avouer à lui même. « Ca fait longtemps que tu n'as plus autant de fierté, Caïn. » tentait-elle de l'attaquer sur ce point faible, le point de l'orgueil et de la fierté, orgueil paradoxal qu'il lui jetait à la figure bien qu'il savait intiment en être peu doté pour être au quotidien si lâche et passif. C'était néanmoins le propre de sa personnalité de paraître tout ce qu'il n'était pas, si ce n'est son caractère flemmard qu'il respectait en général à la lettre. La vie était tellement plus simple lorsqu'on n'était pas soi-même. Vivre dans le mensonge perpétuel, paraître attaché à des proches, s'installer dans des relations d'amitiés vaines par pur intérêt pratique, bien loin de toutes les passions meurtrières de jalousie ou de domination affectueuses qui vous rongent ensuite l'esprit à longueur de temps, ça pour lui était et pouvait être le réel cauchemar. En réalité, Tracey avait raison puisqu'elle était une des rares personnes pour laquelle il ne pouvait pas avoir d'orgueil, il avait beau être cruel, lorqu'elle évoquait le fait qu'il était toujours venu ramper à ses pieds le fit tiquer, de honte qu'elle ait touché du doigt son nerf sensible. Ce nerf sensible qu'il ne montrait quasiment qu'à elle. Ce nerf sensible qui le rendait dingue et qui le poussait à parfois - = souvent / tout le temps - à être une personne si détestable et imbue d'elle même. Son coeur eut alors un faux-bond, comme une marche ratée, une cheville qui flanche l'espace d'un instant durant laquelle il sentit un poids inextricable s'abattre sur lui, ce poids de haine et de tristesse à la fois, ce poids dont il chargea de se débarrasser rapidement alors qu'il serrait les mâchoires. « Car tu penses que tu en as peut-être ? Si je n'ai pas de fierté et que tu m'acceptes à chaque fois que je reviens je me demande ce que ça fait de toi.. une personne si vaine et si pathétique qu'elle n'arrive même pas à rejeter le premier venu.. je préfère ma place à la tienne tu m'excuseras. » le sourire revint rapidement lorsqu'elle échappait qu'elle ne l'aimait pas, qu'elle ne l'avait peut-être jamais aimé, vu qu'elle lui posait visiblement la question. Haha. On y revenait. Ce fameux point de départ. Si Caïn avait clairement avoué une fois qu'il l'aimait - regret quelques peu insouciant ô combien présent dans sa mémoire - il ne se doutait pas que Tracey éprouvait quelque chose pour lui, et c'était tellement plus jouissif de tenter de lui faire avouer qu'elle le fasse d'elle même, aussi bizarre que cela puisse paraître. Car cela lui prouvait qu'il avait raison, qu'il dominait, qu'il la comprenait mieux qu'elle ne se comprenait elle-même, ce qui en terme de jouissance intellectuelle, était assez agréable. « Pourquoi tu te donnes de tant de mal à me le prouver ? Pas besoin de répéter mes palabres, je sais très bien ce que j'ai dit. Pourquoi t'es là ? Pourquoi t'es venue ? Je ne crois pas que tu sois si charitable que ça, vu le mal que tu t'es donnée à venir apparemment. » Une main effleurait son cou juste en dessous de son écharpe, sur la parcelle nue de son cou, du bout des doigts passait et caressait cette fine chair alors que son regard bleu perçant se reposait sur le sien. Sa main descendait alors pour se glisser dans son manteau sans un mot alors qu'il se posait sur son ventre, finissant par s'accrocher auprès de sa hanche. « J'attends tes réprimandes mademoiselle je ne t'aime plus Davis. Evidemment, je suis trop présomptueux pour penser que tu ne ressens rien en ce moment, car tu ne m'aimes pas. » dit-il alors qu'un sourire se dessinait alors qu'il se rapprochait d'elle, son souffle brumeux venant presque se mêler au sien. Qu'elle le rejette. Qu'elle ose. De toute façon, il ne s'arrêterait pas en si bon chemin, elle n'aurait du jamais venir en premier lieu. Elle avait mordu à l'hameçon, tout n'était qu'une question de temps à présent quoiqu'elle en dise.
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeDim 23 Déc - 0:09

Il était près de moi, beaucoup trop près, tellement près que ça en devenait troublant. Je me voyais en tout petit au travers de ses prunelles sombres, je sentais son souffle chaud sur ma joue, ses lèvres si proches des miennes, indécemment proches. Sous ce simple regard, par cette proximité diablement tentatrice, je me sentais faiblir à vue d'oeil, mettant toute ma hargne au placard. Je ne pouvais décidément plus le couronner de méchancetés s'il me faisait ces yeux là, et je me détestais d'autant plus qu'il était en train de m'avoir par les sentiments, ou tout du moins, tout au moins, de jouer la carte du désir. Car c'était un désir puissant et impérieux qui courait dans mes veines dès lors qu'il m'effleurait, c'était mon épiderme tout entier qui était en émoi sous son toucher impudique, c'était mon corps dans son entièreté qui le voulait le posséder une fois encore, et même pour toujours. J'avais essayé de me convaincre tant de fois que je ne ressentais rien pour lui, que ses mots ne m'atteignaient pas, qu'il n'était rien pour moi, juste un passe-temps, un plan cul sympa, et rien d'autre. Quelle piètre menteuse je faisais. Je m'étais fourvoyée sur toute la ligne, j'étais allée droit dans le mur, toutes mes certitudes, aussi bancales furent-elles venaient de voler en éclats sous l'effet de la vérité qui avait commencé à poindre en mon for intérieur. Tant de fois j'avais voulu crever plutôt que de l'admettre, tant de fois j'avais voulu fuir, par tous les moyens possibles et imaginables, tant de fois j'avais voulu me soustraire à cette douloureuse épreuve sans jamais y parvenir, et, en conséquence, j'avais tout autant de fois souffert en silence d'avoir retenu ces mots, de les avoir empêchés de franchir le barrage de mes lèvres. Caïn avait toujours été le premier, le premier pour tout. Oh, bien sûr, il n'avait pas été le premier à me voler quelques baisers, mais pendant longtemps, il avait été le seul, il avait été l'unique, le seul maître de mon corps et de mon âme, celui qui avait su faire sauter tous les verrous dont je m'étais blindée, celui qui m'avait ébranlée toute entière. Peu importait Soren, finalement, c'était lui la plus grosse erreur de ma vie et non pas d'avoir succombé à Caïn une fois encore. Lui succomber, c'était presque dans la logique des choses, c'était ainsi que tout devait se dérouler, tout devait être. Lui et moi étions liés sans que nous puissions rien faire contre cela, et quand bien même nous aurions pu, s'en serait-on seulement libérés ?

Au fond, je connaissais la réponse à cette question. Non, bien sûr que non. Bien sûr que nous aurions pas essayé de briser ces chaînes qui nous liaient l'un à l'autre, même si parfois il nous arrivait quand même de tirer sur la corde pour voir quand elle allait casser. En tout état de cause, la corde aurait dû casser depuis bien longtemps. J'avais même parfois l'impression que nous n'étions qu'en sursis. De toute manière, il nous était impossible de revenir en arrière, on s'était trop enlisés dans ces sentiments complexes et indélébiles pour pouvoir s'en sortir un jour. Maintes fois, j'avais essayé de me convaincre que je n'avais pas besoin de lui, qu'il n'était pas essentiel à ma vie, mais force était de constater qu'il était devenu mon centre de gravité même, le seul repère à peu près stable d'une vie qui était en train de foutre le camp. Alors, lorsque je lui dis une fois encore que je n'avais pas besoin de lui, que je pouvais très bien me débrouiller toute seule, il se permit encore une fois de me prouver le contraire, non sans en profiter pour se moquer un peu de moi au passage. Comme toujours, devrais-je dire. « Assurément. Tu n'as besoin de rien. Ni de personne. Tu es si suffisante. Si condescendante. Si parfaite. » Peut-être étais-je condescendante. Peut-être étais-je suffisante. Peut-être étais-je indépendante, trop indépendante pour seulement songer à m'encombrer de qui que ce soit, qui seraient à mes yeux des boulets accrochés à mes chevilles plutôt que des alliés en bonne et due forme. Pourtant, je ne pus m'empêcher de hausser un sourcil intrigué lorsqu'il évoqua cette perfection qui me seyait encore plus mal que les adjectifs précités. « C'est là que tu te trompes. » avouai-je dans un souffle, le plus sérieusement du monde. « Je n'ai jamais été parfaite. Personne n'est parfait. Jamais. » Mes lèvres tremblèrent légèrement suite à cet aveu, comme si j'allais pleurer. Peut-être qu'au fond je n'étais pas bien loin de laisser échapper quelques larmes, j'avais les yeux qui piquaient et qui s'humidifiaient, et qu'il suffisait d'un rien pour que ça déborde, tant je me sentais mal, meurtrie comme jamais. Il n'avait peut-être pas d'orgueil, comme je venais de le souligner, mais je n'en avais pas davantage, j'en étais même complètement dépourvue. Pourtant, je tâchais de garder la tête haute, autant que faire se peut. Pour le coup, c'était l'hôpital qui se foutait de la charité. Complètement. « Car tu penses que tu en as peut-être ? Si je n'ai pas de fierté et que tu m'acceptes à chaque fois que je reviens je me demande ce que ça fait de toi.. une personne si vaine et si pathétique qu'elle n'arrive même pas à rejeter le premier venu.. je préfère ma place à la tienne tu m'excuseras. »  Ses paroles me firent l'effet d'une claque. Si je n'avais pas le mur pour m'y adosser, sans nul doute aurais-je vacillé sous le choc. Je clignai des yeux plusieurs fois, tâchant de reprendre un tant soit peu mes esprits. une personne si vaine et si pathétique qu'elle n'arrive même pas à rejeter le premier venu. Au fond, il n'avait pas si tort, il avait même touché du bout des doigts le mal-être qui me consumait toute entière depuis quelques temps. Il avait effleuré ce que je m'évertuais à lui cacher, à lui taire, faisant face à ma propre culpabilité. J'avais des envies de meurtre. J'avais envie de le gifler, de le frapper, de le marteler de mes petits poings, mais la surprise m'empêcha de passer à l'acte. À la place, je ne pouvais que le regarder stupidement, incapable de répondre quoi que ce fût pour contre-attaquer. « Pourquoi tu te donnes de tant de mal à me le prouver ? Pas besoin de répéter mes palabres, je sais très bien ce que j'ai dit. Pourquoi t'es là ? Pourquoi t'es venue ? Je ne crois pas que tu sois si charitable que ça, vu le mal que tu t'es donnée à venir apparemment. » Et je sentais ses doigts sur ma peau, ma peau qui commençait à bouillir sous son contact. Le souffle coupé, je le laissais à ses caresses, incapable de lutter contre cela. Pourquoi j'étais venue, hein, pourquoi ? Mais la réponse était toute simple, si bien qu'elle faillit fuser mais je la retins de justesse. mais parce que je t'aime, triple crétin. Pourtant, mon regard continuer à soutenir le sien, vaillamment, effrontément. Peut-être qu'au final j'avais réussi à l'admettre, mais ce serait lui donner la victoire que de le lui dire, aussi je crus bon de m'en abstenir. « J'attends tes réprimandes mademoiselle je ne t'aime plus Davis. Evidemment, je suis trop présomptueux pour penser que tu ne ressens rien en ce moment, car tu ne m'aimes pas. » Mes prunelles tremblèrent violemment. Un instant, mon regard sembla flancher. Mais je tins bon. Je devais tenir bon. Il en allait de ma fierté, de mon ego.

Mais quel ego, dans le fond ? Il aura fallu succomber à un autre que c'était lui que je voulais et personne d'autre. Maintenant que je l'avais enfin admis, certes avec difficultés, tout semblait tomber sous le sens. j'étais toujours revenue parce que je l'aimais. J'étais toujours revenue parce j'avais besoin de lui. J'étais toujours revenue parce que je ne pouvais vraiment plus me passer de lui. Putain, Caïn, qu'est-ce que tu m'as fait? Maintes fois j'avais prié pour résister à ses charmes, à son sourire en coin horripilant et irrésistiblement tordu, à son rire sarcastique, à ses mains qui avaient tant de fois fait du bien à mon corps. Pourtant, toutes mes prières étaient restées vaines, toutes, sans exception. « Tais-toi ». suppliai-je, en m'agrippant désespérément à sa veste, comme pour m'assurer de la réalité de sa présence. Il était là, en chair et en os, il était là, tout près, beaucoup trop près. « Peu importe ce que je ressens. Peu importe pourquoi je suis ici. On s'en fout, on aura tout le loisir d'y repenser demain. » L'adrénaline commençait à pulser dans mes veines, à augmenter de façon bientôt exponentielle. Oui, c'était vrai, peu importait dans le fond. Je pris son visage entre mes mains gelées, retrouvant le contact de sa peau. « je suis désolée. » mimai-je du bout des lèvres, mon front s'appuyant contre le sien, tandis que des larmes scélérates roulaient sur mes joues rosies par le froid. Oui, j'étais désolée, désolée pour Soren, désolée pour tout. Je levai mes yeux inondés de larmes vers ses prunelles sombres, me sentant encore plus affreuse, encore plus idiote de me mettre dans des états pareils. Pourtant, mes mains s'accrochèrent à ses épaules puis mes bras à son cou, l'étreignant avec force. Je savais pertinemment que je m'en voudrai d'avoir craqué aussi facilement, de lui avoir cédé encore une fois. Mais plus que jamais, ce soir, j'avais besoin de retrouver la chaleur de son corps, le contact de sa peau contre la mienne, lui, en somme. « Ne dis rien, s'il te plaît ». chuchotai-je, avant de posséder enfin ses lèvres avec rage et désespoir. Et à partir de ce moment là, mon cœur déjà malmené explosa dans ma poitrine en un feu d'artifices d'émotions diverses et variées. Je l'embrassais avec ferveur, laissant ma langue se mêler à la sienne une fois encore, mes mains se perdant dans ses cheveux d'ébène, mon corps collé contre le sien. Au fond, il n'y avait qu'avec lui que je me sentais complète, totalement moi-même. De cette façon, j'espérais qu'il comprenne le message que je tentais de lui faire passer. À la place, mes mains s'emparèrent à nouveau de son visage, mes prunelles se rivèrent dans les siennes, et mon front s'appuya contre le sien. « Je ne dirai jamais que je ne souhaiterais pas être ailleurs qu'avec toi en ce moment précis. Je ne dirai jamais non plus que si je suis venue, c'est parce que j'avais envie de te voir. Je ne dirai pas davantage que ça m'avait manqué. Je ne dirai rien d'autre, parce que ça n'a pas la moindre importance. » Au final, je lui avais avoué à demi-mots mes raisons de ma présence ici. Seulement, y avait-il véritablement une raison dont il fallait se justifier ? Tout était tellement irrationnel. Tout aussi irrationnel qu'était ce baiser que je lui volai une fois encore, finissant par posséder une nouvelle fois ses lèvres avec passion. Pour moi, plus rien n'existait, il n'y avait plus que lui, moi, mes lèvres contre les siennes et mon corps frémissant contre le sien. Rien d'autre.
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeMer 16 Jan - 0:38

(!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Tumblr_lxbcj3vUOa1r9cj2oo2_500


Petite princesse, ma beauté, ma promesse, ma petite faiblesse, ma plus belle histoire de fesses, t'es mon plus problème.

La capacité qu'avait Caïn et Tracey à se mentir l'un à l'autre et se mentir à eux-même était assez incroyable. A peine Caïn avait-il ainsi voulu parler et s'ouvrir à Tracey que automatiquement il avait continué dans une autre phrase totalement annexe et inutile. Il faut croire que Caïn était habitué à vivre dans le mensonge à présent, même auprès des êtres auxquels il tenait le plus, surtout auprès des êtres auxquels il tenait le plus. Incapable de dire à ses parents et à ses amis qu'ils les détestaient et ne les fréquentait pour la plupart que par simple nécessité, incapable de dire à Tracey qu'il l'aimait ou du moins qu'il n'avait jamais vraiment arrêté de l'aimer, et surtout incapable de se le dire à lui-même. Il faut dire que Caïn avait beau être intrépide et parfois un peu audacieux dans le genre, rien qu'à voir son houleux comportement à Poudlard, quand il s'agissait véritablement de parler de lui, là, il était aux abonnés absents. Il avait beau avoir un Q.I. probablement supérieur à la moyenne, il excellait aussi dans l'art de se dissimuler les choses et jouer aux cons, ses notes à Poudlard le montraient une fois de plus. Car la vérité fait mal, ou alors nous montre à quel point nous sommes si faibles dans le fond. La vérité prouve qu'on est plus attachés à une personne qu'on le souhaiterait, si attaché que cela nous en fait un mal de chien. Le mensonge à soi même était tellement plus agréable, le mensonge caresse dans le sens du poil, le mensonge est doux et sucré, chaleureux, il nous fait penser que nous sommes actuellement maîtres de nos pensées et de nos sentiments, il nous permet parfois de littéralement démonter la personne en face de nous sans éprouver trop de culpabilité, puisqu'on a pensé chacun de nos mots, ou feint de les avoir pensés. Si Caïn était anciennement loyal et franc, se tenant de rester honnête dans un monde de misère, les affres et les obstacles, les portes qui se ferment, les trahisons avaient finis par totalement détruire cette part d'honnêteté pour qu'il se complaise à son tour dans les comportements viles, veules et vains.

« Tais-toi. » ma foi, ça pour être un ordre, c'en était un. Caïn levait le sourcil quelques instants alors qu'il stoppait ses caresses. Un sourire malin se dessinait néanmoins sur son visage. Il avait réussi. Elle était exaspérée et semblait abandonner la couverture de la demoiselle indépendante et suffisante. C'était déjà un bon pas en avant. Qu'elle lui dise de se taire. Quand d'habitude elle ne réclamait que ça, qu'il parle pour qu'elle puisse encore mieux le détruire par derrière. Qu'il continue à lui répondre pour attiser l'adrénaline et se sentir puissante peut-être. Car, à ses yeux, en prenant soudainement le contrôle et en lui demandant de soudainement se taire sur un ton aussi dur, ce n'était pas prendre le contrôle, au contraire, c'était lui donner raison, lui donner raison en ne souhaitant plus jouer et ne plus lui répondre. Sagement donc, il fermait sa bouche alors que son regard continuait de transpercer le sien. Il sentait ses mains s'accrocher à son épaule puis son cou alors qu'elle continuait de parler, il voulut une fois ouvrir la bouche après qu'elle s'excusa mais la jeune femme le ravisa bien vite et il continua à la garder close. Le froid se mêlait au désir chaud et brûlant qui régnait, palpable, alors qu'elle agrippait entre ses mains gelées mais pourtant qu'il avait ardemment envie de serrer encore plus fort entre les siennes. L'osmose était totale lorsqu'elle vint violemment posséder ses lèvres alors que surpris quelques instants, il était à deux doigts de défaillir à son tour. Ses mains encore en l'air quelques instants ne tardait pas alors pas à venir s'agripper au creux de ses hanches alors qu'il la serrait contre lui, son coeur surmené se débattant pour envoyer plus d'ardeur et de zèle dans la danse endiablée de leurs deux langues, serrant si fort la jeune femme que ses mains pinçaient presque sa peau avec sa poigne acharnée. Ses mains finirent par remonter à ses joues alors qu'il venait lui redonner son baiser toujours plus vite avec toujours plus de passion, comme s'il n'était jamais rassasié de ses lèvres, sa langue toujours plus taquine avec la sienne tandis qu'il la collait cette fois-ci littéralement contre le mur. Elle ouvrait une fois de plus son coeur ou autre chose car Caïn ne savait pas trop quoi penser de son dernier aveux à vrai dire, lui était pas du genre très bavard, ou alors dans le genre bavard inutile et peu sérieux. Il n'était pas habituée à ce genre de... choses avec la jeune femme et il déglutit difficilement après ses paroles, préférant largement la suite quand ses lèvres se percutèrent contre les siennes une fois de plus. Baiser tout aussi affolé et passionné que le premier, il finit par échapper, une fois le baiser rompu et le même sourire malin qui s'était à présent élargi : « Eh bien dans ce cas ne disons plus rien. Suis-moi. » il attrapait alors sa main alors qu'il se faufilait une fois de plus dans le chaudron baveur. Heureusement pour lui, la gryffondor qui fut leur pomme de discorde quelques instants plus tôt était probablement partie puisqu'elle n'était plus à sa place vacante. Toujours sans un mot, il s'enfonçait au fond du bar alors qu'il montait par la suite les escaliers pour accéder à la chambre qu'il avait louée. S'il n'était pas sûr au départ qu'elle allait être rentabilisée, mieux vaut prévenir que guérir en quelque sorte. Une fois rentré, il enleva ce lourd pull et son manteau pour se retrouver en t-shirt. Poussant Tracey sur le lit, il s'approcha à genoux d'elle alors qu'elle se repliait contre la tête du lit. Sa tête venant juste devant la sienne, à deux doigts de ses lèvres, il murmura alors : « Si toi tu ne le dis pas, eh bien, étant donné que je suis si dépourvu d'orgueil, je vais le dire : tu m'as manqué, toi aussi tu m'as manqué. » Il se mit alors à l'embrasser cette fois-ci plus doucement alors que sa main tirait son bras pour toujours la rapprocher plus près de lui, il avait le sourire au coin alors que son corps appuyait sur le sien pour plaquer son dos contre le lit. Il finit par échapper entre deux baiser : « Et juste pour t'agacer, je vais te le redire : tu m'as manqué, tu m'as manqué Tracey.. » toujours taquin, il souhaitait raviver cette rage qu'elle avait eu quelques instants plus tôt, car il n'est de meilleurs ébats que de ceux qui sont empreints de tension.

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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeMer 16 Jan - 15:06

Je ne savais même plus pourquoi je m'étais excusée, j'avais l'impression d'avoir commis tellement de méfaits qu'un seul pardon ne suffirait pas à m'absoudre de mes péchés. De ma bouche, ces excuses sonnaient tellement faux, parce que je ne m'excusais jamais, trop fière pour ce faire. Pourtant, ce soir, quelque chose en moi s'était rompu, permettant à ma culpabilité de se déverser en mon for intérieur pour venir m'engloutir toute entière. Les sentiments que j'avais refoulés depuis tant d'année, toujours dans l'optique stupide de ne jamais m'attacher sous aucun prétexte menaçaient d'exploser et déjà, ils crépitaient en moi, comme un immense feu de joie. Peut-être qu'au fond, j'avais peur, simplement peur de m'embarquer dans l'inconnu, un inconnus que je ne maîtrisais pas, sur lequel je ne pouvais avoir aucun contrôle, un inconnu qui laissait la part belle aux aléas, aux incertitudes, voire même aux angoisses. Un inconnu chargé de vicissitudes en tous genres, d'interrogations restées sans réponses, d'indécisions perpétuelles, un inconnu opaque, qui me faisait presque regretter de ne pas être clairvoyante. Bien plus que l'orgueil, bien plus que le souci de sortir victorieuse de cette petite guéguerre qui au fil des années avait perdu tout son sens, qui s'était comme vidée de sa substance, j'avais peur d'aimer, de me laisser aller, de lâcher enfin la bride. Au fond, je m'étais toujours refusée d'être heureuse, j'avais toujours été persuadée que le bonheur, ce n'était pas pour moi. De toute manière, je n'aspirais pas à cette vie. Je ne voulais pas d'une vie pépère, rythmée par le seul triptyque métro-boulot-dodo, vivant dans une famille heureuse et soudée, entourée d'enfants, de chiens, et de chats. Ce n'était pas de cette vie-là dont je rêvais, loin s'en faut. Pourtant, je ne me sentais pas non plus l'âme d'une aventurière, tant j'avais les imprévus en horreur, j'avais besoin de pouvoir m'accrocher quelque part en cas de dérapage, de garder un œil sur le déroulement des opérations, en bref, de contrôler. En fait, je ne savais même pas ce que je voulais, je n'avais pas d'idéal de vie. Ces dernières années, j'avais tué dans l'oeuf tout espoir, tout rêve, tout désir, pour tout transformer en indifférence, en calculs divers et variés, en vrai-faux détachement. J'étais de ces fantômes qui déambulaient dans les couloirs de Poudlard, invisibles, décolorés, presque translucides, ces ombres qui agissaient dans le plus grand secret et qui ne faisaient jamais parler d'eux. Je n'étais personne, je ne l'avais jamais été.

Pourtant, au contact de ses doigts, de ses lèvres, j'avais l'impression de reprendre des couleurs, de retrouver un tant soit peu de consistance. Paradoxalement, malgré la cruauté dont j'avais si souvent fait preuve à son égard, je retrouvais en sa présence un peu de mon humanité. Le masque était en train de se fendiller de part en part, mes résistances étaient en train de céder une à une, et mes larmes étaient l'incarnation même de la petite fille qui sommeillait en moi, sensible et vulnérable, et que j'avais si peu souvent laissée s'extérioriser. Je lui montrais une autre de mes facettes, une facette somme toute carrément moins détestable que ce que je laissais entrevoir habituellement, une facette que je m'étais toujours interdit de lui montrer. Je détestais tellement me sentir fragile, malléable, vulnérable. Ce n'était pas moi, ça ne l'avait jamais été, et pourtant...C'était comme si j'étais en train de renaître, comme s'il était en train d'insuffler en moi le souffle de la vie, d'attiser le feu qui s'était éteint depuis trop longtemps déjà. Entre ses bras, je ne me sentais plus aussi amorphe, aussi vide, aussi fade, aussi apathique et certainement pas indifférente. Il était là, tout contre moi, ce n'était pas un mirage, une illusion de mon esprit détraqué, ni même un rêve éveillé. Il était aussi réel que le mur froid contre lequel il venait de me plaquer, me coupant presque le souffle. Je sentais son corps puissant contre le mien, beaucoup plus frêle, la pierre dans mon dos, alors que l'air se raréfiait de plus en plus dans mes poumons. Je sentais presque littéralement un gouffre s'ouvrir sous mes jambes flageolantes, tant je me sentais flancher sous ces émotions disparates et confuses, à la fois incandescentes et tourbillonnantes, tiraillée entre ces vents contraires. N'importe qui nous surprenant en cet instant aurait pu crier à l'indécence, mais cela ne fit que m'effleurer l'esprit sans pour autant s'y attarder, en fait, je n'en avais cure, purement et simplement. Ce n'était certainement pas ça qui était au cœur de mes préoccupations pour le moment. Je rageais de ne pas pouvoir sentir la pulpe de ses doigts à travers ces trop nombreuses couches de vêtements, je pestais intérieurement contre ces laines et tissus tout à coup devenues superflues. Cela étant, s'en débarrasser en plein courant d'air, alors qu'il neigeait dehors, serait tout bonnement suicidaire. « Eh bien dans ce cas ne disons plus rien. Suis-moi. » Je fus agitée d'un immense frisson lorsqu'il me souffla de le suivre. Pour une fois, je fus docile, je ne fis pas ma tête de mule, il n'y eut rien de tout cela, alors, je le suivis, sans tergiverser davantage. Sans toutefois le dire à voix haute, j'étais heureuse de retrouver la douce chaleur de la taverne, car malgré le feu qui m'avait consumée de l'intérieur, c'est qu'on se les caillait, dehors. Certains consommateurs qui avaient assisté à notre dispute nous virent revenir avec des yeux ronds, je surpris même le regard graveleux du tenancier, regard qui me fit lever les yeux au ciel. Je ne fis aucune remarque cependant, estimant m'être déjà assez fait repérer. Fort heureusement pour moi, il n'y avait aucun élève de Poudlard dans les environs, susceptibles d'aller rapporter aux Carrow ma présence en ces lieux lugubres. De toute manière, même si élèves il y avait, ils ne pouvaient décemment pas me dénoncer sans se justifier au préalable de leur présence ici-même. J'étais donc à l'abri des représailles, et même si je devais subir les foudres des Carrow, hé bien, je m'en foutais, éperdument, parce que le jeu en valait la chandelle.

En moins de temps qu'il fallait pour le dire, je m'étais retrouvée allongée dans son lit, mon cœur cognant dans ma poitrine avec frénésie. Il s'était rapproché de moi, félin comme jamais, pour chuchoter tout près de mes lèvres ces quelques mots. « Si toi tu ne le dis pas, eh bien, étant donné que je suis si dépourvu d'orgueil, je vais le dire : tu m'as manqué, toi aussi tu m'as manqué. » Mon cœur palpita plus fort encore, si toutefois cela était possible. Plus que jamais, je me sentais au bord du gouffre, mais cette fois-ci, j'étais prête à y plonger la tête la première s'il le fallait. Ses mots me procuraient un lancinant vertige, faisaient exploser en moi des dizaines d'émotions différentes, à l'instar d'un feu d'artifice. Je me sentais trop fébrile pour rester tranquille, je gardais mes yeux rivés aux siens. Il n'y avait toujours eu que lui, il n'y aurait toujours eu que lui. C'était lui qui creusait un trou béant dans ma poitrine par son absence, c'était lui qui me faisait subir la morsure du manque, c'était lui qui faisait partie de moi et qui possédait une partie de mon âme. Ce n'était sans doute pas l'homme avec qui je passerai le restant de mes jours, mais il était indubitablement mon premier et seul amour, celui qui ne s'oubliait pas, celui qui restait gravé dans la mémoire, comme gravé dans le marbre. Peu importe l'endroit où j'irais, puisqu'il y serait aussi, comme un vieux fantôme qui me hanterait à tout jamais, il en était ainsi, je ne pouvais rien y faire. Il était moi. J'étais lui. C'était aussi simple et aussi compliqué que cela. J'accueillis alors son baiser avec joie, appréciant ce semblant de douceur après la tempête qui avait fait rage quelques instants plus tôt. « Et juste pour t'agacer, je vais te le redire : tu m'as manqué, tu m'as manqué Tracey.. » Comment pouvais-je encore lui tenir tête alors qu'il me disait toutes ces choses là ? Il avait cette façon de prononcer mon prénom qui me laissait pantelante. Je me haïssais de me transformer en une horrible guimauve dégoulinante de miévrerie simplement parce qu'il venait de m'avouer que je lui avais manqué. « Tais-toi ». L'intimai-je encore une fois, maigre tentative de reprendre le dessus. D'ailleurs, mes mains venaient de se glisser par elles-mêmes sous son t-shirt, pour venir effleurer sa peau. Mes mains se repaissaient de sa chaleur, sa chaleur qui était la bienvenue pour réchauffer mon âme gelée. « Caïn, je... » commençai-je, sans trop savoir ce que j'étais en train de dire, en train de faire, c'était à croire que j'avais perdu l'esprit. Au fond de moi, la sonnette d'alarme venait de se déclencher, comme pour m'avertir de ne pas prononcer ces mots malheureux, ces mots qui étaient susceptibles de tout gâcher. « Non, rien. » soufflai-je du bout des lèvres, haletant sous ses caresses, essoufflée par ses baisers. Je n'arrivais pas à croire que j'avais failli lui dire ces deux mots, ces deux mots qui m'écorchaient les lèvres, et que je brûlais pourtant de dire. Ces mots qui lui avaient toujours été destinés, dans le fond, parce qu'il était le seul susceptible d'y avoir droit un jour. Ces mots que je serais bien incapable de souffler à un autre, même saoule. « N'insiste pas, s'il te plaît ». Je savais pourtant qu'il allait le faire, que je lui avais tendu la perche. Que j'étais cuite de toute façon. Que j'étais condamnée à lui dire un jour ou l'autre...et quelle condamnation ! Doucement, mes doigts effleurèrent ses lèvres brûlantes. « Attends. » Je me redressai légèrement, pour pouvoir me débarrasser de mon propre manteau qui tomba sur le sol dans un brut mat et étouffé. « C'est mieux ainsi. » lançai-je d'un ton appréciateur, tout en me serrant à nouveau contre lui, agrippant mes doigts à sa nuque, arrimant mes lèvres quémandeuses aux siennes pour un nouveau baiser empreint d'une passion inassouvie. Alors, finalement, mes mains retrouvèrent le contact de sa peau, sous son t-shirt, bien plus à l'aise de cette façon. « Ce n'est pas important. » soufflai-je entre deux baisers. Mais au fond, était-ce lui que j'essayais de dissuader, ou bien moi-même que j'essayais de convaincre ? Et comme pour confirmer mes dires, comme pour mieux noyer le poisson, je retirai son t-shirt, que je jetai un peu plus loin sur le sol, brûlante de désir. Ce que je faisais, c'était mal, je le savais, mais je ne pouvais m'empêcher. Quitte à être vouée aux enfers, autant me damner jusqu'au bout et ne pas avoir de regrets.
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeSam 19 Jan - 20:16

(!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Tumblr_mdfg9bnv4c1rynytv


Petite princesse, ma beauté, ma promesse, ma petite faiblesse, ma plus belle histoire de fesses, t'es mon plus problème.

Caïn n'avait pas vraiment réfléchi. Il était entrain de se dire que c'était probablement n'importe quoi. Comme toujours lorsqu'il était auprès de Tracey, qu'il avait tendance à faire n'importe quoi, simplement pour qu'elle le remarque quand ce n'était pas le cas. Et si c'était lui qui cherchait à ne pas se faire remarquer, dans ce cas c'était elle qui se démenait pour le faire. En ce sens, ils s'étaient toujours parfaitement complétés, sans cesse en besoin de reconnaissance de l'autre, s'ils avaient souvent du mal à montrer leur réel attachement, ils le faisaient bien souvent dans leurs retrouvailles, tantôt agréablement amères et violentes, tantôt doux et hypnotique. A vrai dire, il ne savait même pas quelle tactique adopter à l'heure actuelle, vivant chaque instant comme un homme enfermé dans une cave pendant des années qui soudainement retrouvé la lumière : illuminé, agressé, excessif, perdu, un peu désemparé, incroyablement excité. Caïn se disait alors qu'il s'était laissé une fois de plus enivré par la jeune femme. Il se disait que si n'importe quel autre mec normalement constitué le voyait en ce moment, il se foutrait probablement de sa gueule et le traiterait probablement de merdeux et fleur bleue. Et il n'aurait pas tort en un sens. Tracey avait ce pouvoir incroyable, ce pouvoir inexplicable, probablement divin / métaphysique ou je ne sais quel autre shamanisme de révéler en lui les sentiments les plus nobles comme les plus violents. Il aurait été capable de la traiter de tous les noms tout comme il aurait été capable d'aller lui construire un temple juste devant chez elle pour lui prouver son amour. C'est principalement cette emprise qu'il détestait chez la jeune femme, car avec elle il pouvait être sous son jour le plus exécrable, le plus cruel et sadique, quand peu de personnes l'avait également vu aussi peu épanoui et serein auprès de la jeune femme. La nuance n'était pas possible. La casser en deux. Mieux la réparer entre ses bras. La rendre heureuse comme jamais. La rendre jalouse et folle comme jamais pour mieux qu'elle se rende compte de son bonheur avec lui. Jamais de place pour le compromis, ou très rarement. Souffrir et aimer. Sans cesse.

« Caïn, je... » Des mots étouffés. Des mots visiblement mangés, perdus entre les lèvres de la jeune femme désorientée que Caïn aurait pourtant aimé lui arracher en ce moment même, lui arracher des lèvres pour les connaître tant le début semblait prometteur. Le regard fiévreux accroché et littéralement pendu à ses lèvres, il ne fut cependant pas surpris qu'elle se ravisât bientôt dans une simple négation avant de reposer ses lèvres sur les siennes. Caïn lui rendait ces baisers mais souhaitait néanmoins revenir sur ces précédentes paroles en essayant de rompre ces baisers pour s'exprimer, ce que la jeune femme lui interdit visiblement de faire en reprenant la parole à son tour pour lui demander de ne pas insister, avant d'envoyer valser son manteau pour reprendre le contrôle. « C'est mieux ainsi. » Caïn haussait un sourcil alors qu'un sourire se dessinait sur ses lèvres, les deux bras posés derrière lui contre le lit alors que la jeune femme venait se poser sur lui, ce dernier ayant une vue alors non négligeable de son décolleté. « Eh bien, tu vois qu'on peut être d'accord... » échappa-t-il l'air faussement diplomate. Il la laissait enlever son t-shirt alors qu'à présent ses bras nus serraient les hanches et les vêtements bien superflus en ce moment même de la jeune femme. Doucement ses mains vinrent à son tour passer en dessous du chandail de la jeune brune alors qu'il déboutonna nonchalamment son soutien-gorge, échappant un petit oops muet entre ses lèvres, sourire au coin alors qu'il venait reprendre possession de ses lèvres. Ses ongles ne tardèrent pas alors à venir griffer la peau de mademoiselle Davies, n'hésitant pas non plus à descendre plus bas pour venir toucher du bout des doigts sa chute de reins alors qu'il la serrait contre elle, son visage et ses lèvres pressés aux siens. Après quelques instants durant lesquels il envoya son t-shirt et soutien-gorge quelques part dans la pièce, il finit par échapper : « Tais-toi ; n'insistes pas ; attends... c'est que tu aimes me donner des ordres Tracey, mais je te préviens que je vais bientôt retrouver ma fierté masculine.. » et pour appuyer ses dires il la retourna brusquement pour la plaquer à nouveau contre le lit en s'écrasant sur elle alors que ses mains effleuraient et caressaient sa poitrine, descendant ensuite vers son jean pour serrer une de ses jambes contre lui. Il comptait bien se venger de ce qu'elle lui avait fait au bar et des remarques caustiques qu'il avait du essayer de sa part, la garce. Le sourire large il l'avait regardé tenter de se débattre, avant de céder, lui céder pour la première fois depuis très longtemps. Tout son corps appelait, criait, mugissait de désir pour Tracey et lorsqu'il vint se plaquer contre le lit sur son corps, il sentit chacun de ses pores littéralement s'aimanter à ceux de la jeune femme. Souhaitant néanmoins l'agacer, lorsqu'une de ses mains vint s'introduire dans le jean de la jeune femme pour taquiner son intimité, il ne put s'empêcher de la provoquer une fois de plus : « Je parie que tous les garçons que tu as du te serrer pour tenter en vain d'oublier la quintessence de nos ébats ne connaissent pas ton point sensible comme moi je le connais, probablement que ces imbéciles ne devaient même pas savoir que tu en avais un... » qu'il lui susurra à l'oreille amusé alors que sa bouche vint ripper contre sa joue pour ensuite descendre dans son cou et légèrement lui mordiller la peau. Il sentit la jeune femme frissonner et échapper un léger soupir probablement surpris alors qu'il échappait un petit rire presque cynique mais sourd, sa bouche venant avec passion se reposer sur ses lèvres alors que sa main continuait de s'amuser avec l'entrejambe de Tracey. S'il doutait du fait que Tracey ait pu cédé à d'autres, c'était toujours amusant de s'attiser lui même de jalousie pour être mieux satisfait par la suite... n'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeDim 20 Jan - 10:45

Longtemps, j'avais cru être frigide, totalement glacée, incapable de ressentir la moindre émotion. Il fallait dire que j'étais d'apparence plutôt froide, inexpressive, indifférente à tout. Le simple fait que je fréquente un garçon, même depuis plusieurs années, avait en soi quelque chose d'insolite. En me voyant toujours toute seule, lors des repas, en train d'étudier dans la salle commune, ou tout simplement, en n'ayant pas de voisin en classe, on ne pouvait décemment pas imaginer que j'étais plus ou moins en couple. Tout le monde nous avait vus ensemble au bal spécialement organisé pour le tournoi des Trois Sorciers, tout le monde s'était plus ou moins douté qu'il y avait quelque chose entre nous à l'époque. Seulement, à présent que cette histoire était vieille de trois ans, personne ne se doutait que l'on se fréquentait encore. Tu parles. Certains avaient oublié jusqu'à mon existence même alors qu'on se côtoyais tous les jours, alors, d'ici à s'intéresser à ma vie sentimentale, il y avait un pas assez conséquent à franchir. Certaines filles de mon entourage s'étaient montrées plus précoces de ce côté là. À l'époque où elles commençaient à s'intéresser aux garçons, j'étais encore plongée dans mes cours, ne voyant pas plus loin que le bout de mon nez. Ce ne fut que lorsque Caïn m'invita au bal que je pris conscience de cette réalité. Tout s'était enchaîné très vite. Les baisers langoureux au détour d'un couloir, la première fois plutôt laborieuse, les premières disputes également, tant et si bien que très rapidement, j'avais pensé que nous étions tout simplement incompatibles, incapables de rester ensemble sans nous entre-tuer. J'aurais pu partir, mettre un terme définitif à tout cela, tenter de me préserver de cette relation malsaine, mais je ne l'avais jamais fait, ce n'était que des menaces, des paroles en l'air. La vérité, c'était que toute rationnelle que j'étais, j'étais tout simplement devenue accro, j'étais sous l'emprise d'une drogue qui rendait incroyablement dépendant, et ça me coûtait simplement de l'admettre. J'avais bien fière allure, là, entre ses bras, en train de rechercher désespérément un contact, une friction, comme si tout cela était nécessaire, indispensable à ma survie. S'il m'abandonnait pour de bon, s'il venait à disparaître, il emporterait une part de mon âme dans sa chute, il avait indubitablement ce pouvoir incroyable et effrayant de me détruire s'il le voulait vraiment.

Et cela faisait des années qu'on se détruisait, allègrement qui plus est. Ce que l'un faisait, l'autre le rendait au centuple. Tout n'était que sous-entendus plus ou moins odieux, tout n'était que petites vengeances personnelles. Je me doutais bien que les paroles prononcées quelques instants plus tôt n'allaient pas rester impunies, et que j'allais tantôt les regretter, mais peu importait dans le fond, puisque j'allais trouver le moyen de me venger de l'affront qu'il m'avait fait en sous-entendant qu'il pouvait tout aussi bien me jeter pour aller passer la soirée avec une autre fille alors que j'avais fait le déplacement rien que pour lui, même si, en soi, Pré-au-Lard n'était pas non plus le bout du monde. Notre relation était faite ainsi, de coups bas et de jeux de vices, on s'aimait pour mieux se détruire, et surtout, l'un comme l'autre répugnions à partager notre jouet avec quelqu'un d'autre. Oh, évidemment, l'un comme l'autre avions eu l'occasion d'assister au retour du boomerang, puisque nous étions stupidement tombés amoureux. Caïn ne pouvait plus nier, il me l'avait dit une fois, et il me l'avait montré à plusieurs reprises, même inconsciemment. Moi, par contre, j'avais mis le temps pour l'admettre, mais le fait était que ce serait faire preuve d'une mauvaise foi monstrueuse que de soutenir le contraire. Je ne pouvais plus faire semblant qu'il ne comptait pas pour moi, qu'il n'était rien, parce que c'était faux, archi faux. Je me trahissais à chaque fois qu'il possédait mes lèvres en un nouveau baiser enfiévré, à chaque contact de sa peau contre la mienne. En ce moment précis, c'était cette alchimie qui était en train de s'opérer, cette alchimie entre nos épidermes, entre nos deux êtres. Je n'étais plus cette adolescente désespérément frigide, j'étais bouillonnante de désir, avec lui, je me sentais plus femme que jamais. Au point même que je me demandais si c'était vraiment moi qui venait de basculer au dessus de lui, pour mieux le détenir sous mon emprise, pour asseoir ma domination. Je me demandais si c'était vraiment moi qui venait de plonger mes lèvres dans son cou, mordiller son oreille, glissant mes mains gelées sur son torse, avec une lenteur délibérée et calculée, simplement pour le faire se languir, s'impatienter. Mes ongles frôlèrent indolemment son nombril, alors que je me penchais à nouveau au dessus de lui pour venir reprendre ses lèvres avec fièvre. « Eh bien, tu vois qu'on peut être d'accord... » Je plaquai ma bouche contre la sienne pour le faire taire, mordillant plus ou moins férocement sa lèvre inférieure, avant de redescendre dans son cou. Je sentis les liens de mon soutien-gorge se défaire, prisonnière de son étreinte. J'étais sa captive et je n'étais pas mécontente de l'être. Un frisson passa sur ma peau désormais nue, alors que je peinais à réfléchir correctement. J'avais l'esprit embrumé par l'impatience et mon propre désir avait aboli toute autre forme de discernement, j'étais prête à m'abandonner sans autre condition. « Tais-toi ; n'insistes pas ; attends... c'est que tu aimes me donner des ordres Tracey, mais je te préviens que je vais bientôt retrouver ma fierté masculine.. » Je n'eus même pas le temps de réfléchir à ses paroles que déjà, je me retrouvai à nouveau plaquée contre le matelas inconfortable de cette chambre d'auberge. Je tremblais en sentant ses mains effleurer ma peau brûlante, regrettant qu'il ne s'attarde pas quelques fois, laissant ma frustration grandir. Mon cœur cognait dans ma poitrine, ma respiration était devenue nettement plus haletante, plus saccadée. Je clignais inutilement des yeux, étourdie par ce qu'il me faisait ressentir. J'étais exactement à l'image de la cigarette que j'avais brûlée tout à l'heure, par dépit. Incandescente. Je finis par me cambrer lorsque sa main joueuse vint frôler mon intimité, me faisant m'enflammer de désir. C'était qu'en plus il prenait un malin plaisir à me faire languir. Je laissai échapper un long soupir, les yeux clos, mon corps s'agitant de léger soubresauts sous l'effet de sa caresse impudique. « Je parie que tous les garçons que tu as du te serrer pour tenter en vain d'oublier la quintessence de nos ébats ne connaissent pas ton point sensible comme moi je le connais, probablement que ces imbéciles ne devaient même pas savoir que tu en avais un... » J'étais comme dans un rêve, une autre réalité, et c'était probablement cette autre réalité qui me poussait à penser que je n'avais pas entendus ces mots, qu'ils n'étaient que le fruit de mon imagination. Pourtant, lorsque l'information parvint non sans difficultés à mon cerveau, j'ouvris brusquement les yeux, douchée.

Reprendre mes esprits de cette façon là était extrêmement douloureux, c'était comme s'il venait de me gifler. Encore ces sous-entendus ! Comme une noyée, j'inspirai bruyamment, retrouvant peu à peu ma conscience perdue quelque part dans ce monde cotonneux et voluptueux. Je sentais l'air quitter peu à peu mes poumons, tandis que je semblais m'asphyxier sur place. Quelque chose d'autre grondait en moi, mais ce n'était pas du désir, ce n'était plus que du désir. Par réflexe, plus par mécanisme d'auto-défense qu'autre chose, je le repoussai brusquement, sonnée comme si on venait de me donner un uppercut en plein estomac. « Tu... » bredouillai-je, incapable d'émettre un son. Je clignai plusieurs fois des yeux, encore étourdie, tout en m'éloignant le plus possible de lui, de son emprise délétère. Qu'il s'estime heureux que je ne l'aie pas giflé, comme la dernière fois qu'il s'était risqué à me faire un sous-entendu de ce genre. « ça suffit, ce n'est pas drôle ». le rabrouai-je, avec sévérité, des larmes de dépit, de frustration et de rage silencieuse menaçant de s'échapper à nouveau de mes prunelles sombres. « Qu'est-ce que tu essaies de faire, au juste ? » criai-je finalement, au bord du point de rupture, les cheveux défaits, les joues rouges de colère. « De prêcher le faux pour avoir le vrai ? » Je ne savais plus ce que j'étais en train de dire, en fait, je n'en avais même plus conscience, j'étais sur le point de passer aux aveux, et je m'en foutais, éperdument. Je voulais lui faire mal, me venger de cet affront qu'il m'avait fait quelques instants plus tôt en me disant clairement qu'il pouvait toujours aller se faire foutre avec une autre, et je tenais ma vengeance. C'était ignoble, c'était abject, mais mes mots me brûlaient au fer rouge. J'avais ce vertige, au bord du gouffre, il suffisait d'un rien pour que j'y plonge. Et j'y plongeai. « Oh, c'est vrai, la dernière fois je t'avais dit que tu étais le seul, que tu avais toujours été le seul. » Je ne pus m'empêcher de laisser échapper un léger rire mauvais, tout en essuyant mes larmes qui roulaient sur mes joues, laissant sur ma peau des traînées brûlantes. « Qu'est-ce que tu veux que je te dise, que c'est toujours le cas ? » La colère me faisait perdre les pédales, se perdant quelques part entre deux larmes de rage et deux hoquets hystériques, j'allais très probablement regretter ce que je m'apprêtais à balancer, mais peu importait, dans le fond, tout ce que je voulais, c'était me libérer de ce fardeau. « Eh bien non, désolée de te décevoir. » singeai-je, avec une ironie démesurée. « Tu n'es plus le seul. » ricanai-je, un sourire sardonique plaqué aux lèvres, tandis que je continuais de me tamponner machinalement les paupières. Il pouvait très bien penser que j'étais folle, démente même, il ne serait pas bien loin de la vérité. Je n'avais tout simplement plus conscience de rien, transfigurée par la colère qui pulsait en moi et qui menaçait d'engloutir le peu de raison qu'il me restait encore. «Tu n'es plus le seul », répétai-je, prenant le soin de bien marteler chaque mot, avec ce même plaisir sadique qui ne me ressemblait pas. « Il y a eu quelqu'un d'autre, c'est drôle, hein ? Maintenant, ça te fait quoi de le savoir ? Moi, en tout cas, ça me soulage, tu ne peux pas savoir à quel point ça m'avait rongée ces dernières semaines. » Je ne pouvais pas croire que je l'avais dit. Je pouffai légèrement de rire, plantant mes yeux baignés de larmes dans les siens. « Je suis désolée. » répétai-je, avec toute l'ironie dont je pouvais faire preuve. « Tu saisis maintenant la portée de ces mots ? Je sais que tu as saisi. » Les mots s'échappaient de mes lèvres sans que je ne puisse faire quoi que ce soit pour les retenir. « Mais tout ça c'est de ta faute. » coassai-je, la voix brisée, en colère contre moi-même. « C'est de ta faute, tout ça ! » criai-je brusquement, tout en me jetant sur lui pour marteler son torse de mes petits poings. « C'est de ta faute ! Si seulement je n'étais pas aussi désespérément accro, je n'aurais pas eu à me prouver à moi-même que je pouvais aller voir ailleurs, que je pouvais me défaire de ton emprise, mais c'est de ta faute, tout ça, c'est de ta faute si je ne maîtrise plus rien, c'est toi qui me rends complètement dingue, si tu me hantes sans cesse, si tu viens me perturber même dans mes rêves, si je t'aime. Tout ça c'est de ta faute... » J'avais cessé de frapper, de toute manière, je ne pense pas qu'il aurait eu mal. Ma soudaine crise de colère m'avait complètement vidée, je me sentais faible, apathique. Je me retins d'ajouter que je comprendrais s'il me laissait tomber, s'il décrétait que je n'en avais pas la peine, s'il me laissait là, en plan, dans cette chambre. Il fallait dire que je faisais pitié à me mettre ainsi dans tous mes états, à pleurer là, sur ce lit, agenouillée près de lui, m'interdisant de me blottir contre son épaule même si j'en ressentais furieusement l'envie. Je n'avais pas le droit, j'étais après tout passée aux aveux, j'allais devoir en subir les conséquences, même si dans le fond, après avoir ressenti toute cette culpabilité, après avoir pleuré pendant des semaines durant, j'estimais avoir été assez punie.
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeDim 24 Fév - 0:07

(!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Tumblr_inline_mikwg8ziMf1qz4rgp


Petite princesse, ma beauté, ma promesse, ma petite faiblesse, ma plus belle histoire de fesses, t'es mon plus problème.

La jalousie n'était pas quelque chose que le caractère de Caïn cultivait. Ou du moins, c'est ce qu'il aimait croire. Par mauvaise foi, il adorait se considérer comme quelqu'un de je-m'en-foutiste, passif et froid à toute passion comme la jalousie ou l'affection. La jalousie était un si vilain défaut. Le plus prisonnier et sanglant de tous pour une âme qui se voulait ô combien tranquille et individualiste. Il n'avait pas envie de finir comme ce pauvre Swann relaté chez Proust qui se mettait à imaginer tous les ébats possibles de la jeune Odette dont il s'était amouraché, à la limite du délire paranoïaque et des palpitations cardiaques. Ce personnage, il s'en était si souvent moqué lors de ses diverses lectures. Une chose n'est pas coutume, Caïn était pourtant rempli de mauvaise foi et il ne connaissait que très peu ses défauts, dans la mesure ou selon lui il n'en avait pas. Il était si indépendant et insensible en général à ce qu'il était amené à côtoyer qu'il était loin de considérer cette insensibilité comme un défaut, simplement comme une forme de réalisme aigüe face au cruel constat de la société humaine, qu'elle soit sorcière ou moldue : la société était loin d'être fondée sur la compassion et sur la solidarité, tout n'était qu'une question de démagogie, d'hypocrisie et d'ambitions personnelles. Caïn n'hésitait alors pas à s'affirmer en tant que tel, ne pas céder au faux-altruisme, au moins ceux qui fréquenteraient en son sein ne seraient pas capable de réellement le trahir au sens propre du terme. Puisque ces personnes s'avéraient comme lui, elles n'hésiteraient pas à être franches et de ce fait, il était à l'abri de toute mauvaise surprise qui pourraient venir perturber son ataraxie ambiante.

Avec Tracey, les choses étaient toutefois plus poreuses. Il ne l'aimait pas. Il ne voulait pas l'aimer. Et pourtant, elle dégageait quelque chose. Il la haïssait comme personne. Il la haïssait pour toutes les sensations qu'elle lui procurait. Pas qu'elles n'étaient désagréables, elles étaient agréables au contraire, trop agréables pour qu'elles ne soient pas le résultat d'un désir et d'un plaisir illusoires. D'un plaisir qu'il avait tendance à cristalliser autour d'elle, un désir autour de sa chair tendre et appétissante, autour de son regard pleins de complications et de sous-entendus impossibles à déchiffrer. Peut-être lui ressemblait-elle trop. Peut-être n'arrivait-il pas à la déchiffrer et à comprendre ses ressentiments à son égard de même qu'il était incapable de se comprendre lui-même et de s'accepter tel qu'il était, humain, comme les autres. C'était tellement pathétique d'être gentil. C'était presque trop facile pour Caïn, qui par orgueil peut-être, avait tendance à se penser supérieur au reste de la plèbe générale qu'il devait fréquenter. La magie ne changeait absolument rien aux problèmes. Il n'hésitait pas à affirmer certains Moldus beaucoup plus intelligents que de nombreux sorciers, bien qu'ils étaient assez rares dans le fond, encore limités par leur crédulité inconsciente et propre à leur nature incapable. Tracey était tout aussi humaine qu'impitoyable, leur promiscuité permanente l'empêchait de l'attribuer définitivement dans une des deux cases, ce qui avait tendance à profondément l'agacer et le tourmenter, lui, qui avait l'habitude d'être en général si sûr de lui et rigide dans ses choix de fréquentations. Aussi, à défaut de pouvoir la comprendre, il aimait s'amuser avec elle. S'il n'arrivait pas à la cerner totalement, il la savait plus facilement manipulable qu'il pouvait l'être, sujette souvent à plus d'excès que lui, et c'est précisément ce sur quoi il appuyait pour qu'elle se lâche, oh oui, mais qu'elle le fasse entre ses bras.

« Oh, c'est vrai, la dernière fois je t'avais dit que tu étais le seul, que tu avais toujours été le seul. » Il aurait probablement du se méfier un peu plus d'elle, cette eau bouillante qui s'apprêtait à lui éclater en plein visage. Caïn échappait toutefois un sourire, elle pouvait être si taquine parfois, ne supportait pas chacune de ses remarques et voulait toujours y ajouter un peu de tension. Chose dont Caïn raffolait pourtant et lorsqu'elle se dégageait de lui, il se mettait le ventre sur le lit, un côté contre l'oreiller alors qu'il l'observait un sourire désinvolte au coin, l'écoutant sans vraiment l'écouter amusé. « L'unique poste ô combien convoité parmi tous les mortels qui foulent cette planète. » ne put-il s'empêcher de rajouter pour une fois de plus donner un aspect quelque peu dérisoire à la remarque de la jeune femme qui se voulait sérieuse, et qui continuait visiblement dans son délire. Caïn se redressait alors, son sourire au coin se ne se détachant pas de son visage alors qu'il posait sa tête sur son coude, lui même appuyé sur l'oreiller pour la regarder, toujours nonchalant et détaché. Son regard et son charme n'étaient visiblement pas réciproques, car le sourire du jeune homme se détachait au fur et à mesure que le discours de la jeune femme avançait, avec des palabres qui s'immisçaient doucement sous sa peau pour venir le ronger jusqu'à l'os. « Il y a eu quelqu'un d'autre, c'est drôle, hein ? Maintenant, ça te fait quoi de le savoir ? Moi, en tout cas, ça me soulage, tu ne peux pas savoir à quel point ça m'avait rongée ces dernières semaines. » Paralysé sur place, le rictus de Caïn restait comme figé à ses lèvres alors que son poing serré semblait à présent aussi rigide que de la glace. C'était encore une tentative de la jeune femme pour lui faire mal. Elle n'avait pas osé. Elle en semblait visiblement contente alors qu'elle en riait tandis que Caïn restait froid, les mâchoires comprimés et le regard intensément fixé sur Tracey, cette garce. Et puis la jeune femme lui posa une question, ou peut-être n'en n'était-ce pas vraiment une, Caïn n'arrivait pas à distinguer le mensonge de la vérité, l'ironie de la sincérité dans ses palabres. Un silence plana et après quelques faux mûres instants de réflexion, Caïn se redressait. « Est-ce encore une blague de ta part ? Car je dois bien avouer que, pour une fois, tu te démerdes pas mal sur le jeu d'actrice, tu commences à gagner en carrure Davies. » A son tour, à présent. La balle était dans son camp et il allait la jouer finement, pour être tout aussi cruel qu'elle l'avait été, et le meilleur moyen d'être cruel, c'était d'abord de se donner un coup pour mieux riposter. « C'était comment ? Va-y, dis-moi, c'était comment ? Bien, sur une note de un à dix tu lui donnes combien ? » Se mettant en tailleurs juste en face d'elle pour planter son regard dans le sien, le transpercer, le pénétrer jusqu'à l'indécence. « Racontes-moi comment c'était entre ses bras, ouais petite vicieuse, dis moi tout, combien de fois, combien de coups ? Jusqu'au bout ? Je parie qu'il ne t'en pas fait autant que tu le prétends... mais bien sûr qu'il l'a fait, tu es une proie si facile, t'avais envie de lui, t'avais envie de ses mains sur ton ventre, sur ta poitrine, entre tes cuisses. » Caïn paraphrasait quelques peu la chanson fameuse de Gainsbourg mais à la limite du sado-machisme, à la limite de la folie comme d'habitude, il perdait pied et s'enfonçait après dans le vice pur et dur. « Il t'a pris ou ? Dans les toilettes je suppose ? Et il t'as fait jouir ? Ou c'est encore un luxe qui m'est réservé ? » Lorsqu'elle vint elle le frapper, il riait presque sarcastiquement avant de rapidement la maîtriser tandis que la colère et la fureur - presque furor latine -montaient de façon exponentielle dans son sang ébouillanté de cette trahison. Il écartait bien vite ses mains au point de la bousculer pour la mettre dos sur le matelas, se mettant alors genoux debout sur le matelas, perdu et assoiffé de je-ne-sais-quel sentiment entre la vengeance et la colère. Soudain une main vint s'apposer sur le cou de Tracey pour la plaquer contre le matelas, son regard foudroyant le sien. « Tu n'aurais pas osé.. mais bien sûr que tu as osé car tu n'es qu'une garce, oses me dire que c'est vrai, oses-me dire ou me redire la vérité menteuse ; oses me dire que tu m'aimes assez pour aller te faire serrer par un autre. » En réalité, il n'était pas si différent de Swann, et cruel est de constater que la jalousie lui revenait comme un boomerang en pleine face..
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeMar 26 Fév - 0:21

Avoir le contrôle. C'était depuis toujours une véritable obsession, c'était aussi pour cette raison qu'il était tout simplement hors de question que je lâche la bride, même une seule fois. Depuis que j'étais toute petite, je tâchais de me rassurer en ayant une maîtrise parfaite de ma vie. Chaque chose était à sa place, et jamais rien ne débordait, je savais faire preuve d'un sang froid plutôt impressionnant et la plupart du temps, il était assez difficile de me faire sortir de mes gonds, même si ces temps-ci ce dernier point était plutôt discutable. Tout naturellement, j'avais donc exclu les sentiments, quels qu'ils soient. Je n'étais pas la fille qui s'attachait, qui courait après les gens, je n'étais pas de celles qui tombaient amoureuses facilement, j'étais même persuadée que je faisais partie de ceux qui ne tombaient amoureux qu'une seule fois dans leur vie. Je m'étais déjà dit à plusieurs reprises que Caïn ne serait pas l'homme avec qui je passerai le restant de mes jours, que j'en connaîtrai d'autres après lui, mais c'était faux, c'était complètement faux. Certes, je ne savais pas de quoi demain était fait, qu'il était possible que l'on finisse par se perdre totalement de vue, qu'on ne se fréquente plus à un moment ou à un autre, mais depuis fort longtemps, j'avais compris que mes sentiments n'allaient pas s'altérer de sitôt, pire encore, qu'il était presque impossible qu'ils s'éteignent un jour. Je savais très bien que là où que je puisse aller, même au bout du monde, il me poursuivrait quand même, jusque dans mes souvenirs. Je l'aimais. L'admettre avait été une chose, le dire en avait été une autre. Et pour le dire, je l'avais dit, et dans des circonstances plutôt inattendues qui plus est. C'était sorti tout seul, sans que je n'aie eu la possibilité de faire machine arrière, de me taire une fois encore. J'avais tout balancé sous le coup de la colère, me laissant engloutir sous le flot des émotions qui déferlaient en moi, violentes puisque trop longtemps contenues. J'avais lâché cette bombe, et elle venait de nous exploser à la figure, nous blessant de cette odieuse vérité. Je l'avais dit, et à présent, j'étais complètement pétrifiée, attendant sa réaction avec angoisse. Plus le silence s'éternisait entre nous et plus je sentais que je pétais les plombs, j'étais presque prête à le supplier pour qu'il dise quelque chose, ou bien qu'il réagisse d'une quelconque façon. Tout, mais par pitié, qu'il ne me laisse pas là, toute seule, à pleurer dans mon coin, que je ne sois plus la seule à me sentir aussi pathétique, aussi pitoyable à me lamenter sur mon sort alors que j'avais moi-même provoqué mon infortune.

Je n'osais même pas le regarder, de peur d'être confrontée à sa colère, à son chagrin, ou bien les deux à la fois. Je restais désespérément immobile, me sentant presque dans un état second. Vaillamment, j'attendais que la tempête se déchaîne. Non, je n'avais jamais été très courageuse, pour le coup je m'étais résignée, j'avais plus ou moins les conséquences qui découleraient de mes révélations. J'avais joué et j'avais perdu, c'était aussi simple que cela, même si mon intolérance envers l'échec protestait avec véhémence et refusait de l'admettre. Un frisson me parcourut l'échine, tandis qu'il se moquait encore de moi. Je venais de lui dire que je l'aimais, certes indirectement, mais tout de même, ça comptait beaucoup pour moi. Je n'avais jamais espéré qu'il me prenne dans ses bras et qu'il me console, il ne fallait pas rêver non plus, ce n'était pas lui et ça ne le serait jamais, et à dire vrai, s'il le faisait, là, maintenant, tout de suite, je lui conseillerais sans doute d'aller consulter le plus vite possible, parce que ça ne tournerait pas rond là dedans. D'ailleurs, je n'aimais pas du tout la façon dont il me regardait, sourire aux lèvres, tandis qu'il semblait se délecter de ce spectacle plus que navrant. Pour un peu, j'aurais continué à le démolir de mes petits poings, si toutefois mon excès d'humeur n'était pas retombé comme un soufflé au fromage mal cuit, me procurant à présent une certaine forme de lassitude. J'étais tout simplement lasse. En l'espace d'un instant, je m'étais demandée ce que je foutais là, et à quoi ça pouvait bien rimer tout ça, mais je m'exhortais à ne pas partir, à ne pas fuir encore, parce qu'on devait aller jusqu'au bout de cette discussion, même si elle s'annonçait particulièrement pénible. Maintenant que ma colère était retombée, maintenant que j'avais lâché ce que j'avais sur le cœur, je me sentais étrangement calme, étrangement sereine, d'ailleurs, j'avais presque cessé de pleurer, attendant bravement la sentence. Le calme avant la tempête, en somme.  « Est-ce encore une blague de ta part ? Car je dois bien avouer que, pour une fois, tu te démerdes pas mal sur le jeu d'actrice, tu commences à gagner en carrure Davies. » Je ne pus m'empêcher de lui jeter un sourire sardonique. Alors comme ça, lui aussi était en train de se découvrir une certaine faculté à vivre dans le déni ? Au fond de lui, il le savait que c'était vrai, que j'étais sérieuse, il le savait et il refusait simplement de l'admettre, il niait en bloc, tout simplement. « C'était comment ? Va-y, dis-moi, c'était comment ? Bien, sur une note de un à dix tu lui donnes combien ? Racontes-moi comment c'était entre ses bras, ouais petite vicieuse, dis moi tout, combien de fois, combien de coups ? Jusqu'au bout ? Je parie qu'il ne t'en pas fait autant que tu le prétends... mais bien sûr qu'il l'a fait, tu es une proie si facile, t'avais envie de lui, t'avais envie de ses mains sur ton ventre, sur ta poitrine, entre tes cuisses. » « Je ne m'en souviens pas, j'étais bourrée. » lâchai-je à son accusation, sans toutefois persister dans les détails. Oh, bien sûr, ce n'était pas vrai, même si ce n'était pas complètement faux non plus, car on avait un peu picolé ce soir là. Alors c'est vrai, j'avais baissé la garde plus facilement, mais je me souvenais d'avoir pleuré alors que Soren me faisait l'amour, et fort heureusement, il n'avait rien vu, je m'étais donc contentée de pleurer en silence, le cœur au bord des lèvres, priant pour que ça se finisse le plus rapidement possible. Bien sûr, Caïn ne savait pas tout ça, tout ce qu'il voyait, là, maintenant, c'était que j'étais une salope et rien de plus. Si seulement. « Il t'a pris ou ? Dans les toilettes je suppose ? Et il t'as fait jouir ? Ou c'est encore un luxe qui m'est réservé ? » Je fermais les yeux pour ne pas croiser son regard meurtrier, je n'étais pas prête à le confronter, pas encore. J'étais toujours dans mon état second, un état catatonique, un état de veille, où ma conscience s'abolissait peu à peu, où ma raison s'étiolait dans un même mouvement. Je sentais que la situation m'échappait une fois encore, alors que je sentais une vague de panique s'insinuer en moi lorsqu'il m'attrapa à la gorge, m'étranglant presque. Et le pire, c'est sans doute que j'étais certaine qu'il était capable de le faire, de serrer sa main jusqu'à m'en étouffer. « Tu n'aurais pas osé.. mais bien sûr que tu as osé car tu n'es qu'une garce, oses me dire que c'est vrai, oses-me dire ou me redire la vérité menteuse ; oses me dire que tu m'aimes assez pour aller te faire serrer par un autre. » Je me tortillais légèrement sous lui, pour me dégager de sa prise, agrippant son poignet pour le forcer à s'éloigner de moi, pour qu'il me lâche enfin. Mais plus je tentais de me défendre, et plus j'avais l'impression qu'il resserrait son emprise, qu'il allait m'étrangler sous l'effet de la colère.

Peut-être que j'étais une garce, je ne m'en étais jamais vraiment cachée. Pourtant, j'étais certaine que je ne méritais pas un tel manque de respect, car clairement c'en était un. Jamais je n'aurais pensé qu'il puisse faire preuve de tant de violence à mon égard, et je commençais clairement à avoir peur de lui. « Arrête, tu me fais mal. » suffoquai-je entre deux respirations laborieuses, le regard papillonnant sous l'effet de la panique. J'étais certaine qu'il prenait un malin plaisir à me voir ainsi soumise, à sa merci. Mais peut-être était-ce ce qu'il cherchait, de me faire mal, voire même de me blesser, ne serait-ce que pour me punir de mon écart de conduite. Si c'était effectivement le cas, je jurais par tous les dieux qu'une fois sortie de là, il ne me verrait plus jamais. Plus jamais. Je ne voulais pas de ça entre nous, parce que c'était un engrenage sans fin, et un beau jour, j'y laisserai ma peau. Alors, plutôt que de répondre à ses attaques, à ses propos déplacés, je jugeai bon de dire enfin la vérité, parce que la vérité était encore plus meurtrière encore que les mensonges. Et les mensonges, on en avait assez dit, il était temps de passer à la vitesse supérieure. De changer de tactique. « Tout est vrai. » répondis-je piteusement, la voix tremblante et encore un peu rauque. « à part peut-être le fait que j'étais bourrée quand c'est arrivé. Ça, ce n'est qu'une excuse. » Je roulai sur le côté pour le faire basculer sur le dos. Je me retrouvai à califourchon sur lui, et je posai mes mains sur ses épaules, pour le forcer à rester allongé. « Maintenant, tu vas la fermer et m'écouter, parce que ce que j'ai à dire, je ne le dirai qu'une fois. » Mon ton était anormalement calme alors que j'étais en train de trembler comme une feuille, anxieuse à l'idée de lui faire de tels aveux. « Bien, maintenant que j'ai toute ton attention, laisse-moi replacer le contexte, veux-tu ? Je venais encore une fois de me faire coincer par un des Carrow. Alecto, d'eux deux, c'est elle la pire. Soren m'a tirée de ce mauvais pas. J'étais un peu amochée mais j'ai refusé qu'il m'amène à l'infirmerie. Je ne voulais même pas qu'il m'aide, parce que je voulais me débrouiller seule, comme toujours. » Je me mordillai la lèvre inférieure, tout en baissant le regard, reprenant le fil de mes pensées. « Je me suis réfugiée dans les toilettes de Mimi-Geignarde, pour soigner sommairement mes blessures. Ce n'était pas du grand art, mais au moins, ça ne saignait plus. Il m'a regardée faire, tout du long. Je me suis cassée sans rien dire, sans même lui dire merci. » Je me penchai alors Caïn, très prudemment, non sans dégager mes longs cheveux bruns de ma nuque, dévoilant une légère estafilade qui avait marqué ma peau à vie. « Voilà, c'était là. » commentai-je sombrement tout en désignant de l'index la cicatrice litigieuse. « Elle ne m'a pas ratée. Bref. Tout ça pour dire que j'ai passé la soirée seule, chez les Serpentard. J'arrivais pas à dormir, alors, j'suis partie vadrouiller dans le château, en oubliant toute prudence et en outrepassant allègrement le couvre-feu. En d'autres temps, j'aurais été plus scrupuleuse, mais cette fois là, je n'en avais strictement rien à branler. Je suis allée fumer à la tour d'astronomie...et Soren était là. » Le reste se passera de commentaire. Il n'était pas bien compliqué de deviner que Soren était en train de descendre une bouteille de whisky pur-feu dans son coin, comme un petit malheureux. Il m'avait proposée de se joindre à lui, et je n'ai pas refusé. L'alcool est rapidement monté, et il est arrivé ce qui devait arriver. Rien de plus, rien de moins. Je me tus quelques instants, me perdant dans mes souvenirs. « Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ma tête à ce moment là, j'étais confuse. Il était là au moment où j'avais le plus besoin de quelqu'un, je pense que j'avais besoin surtout d'une présence. » Dire à Caïn qu'il n'était jamais là aurait été déplacé, d'autant plus que le jeu s'était quelque peu calmé, il n'était donc pas dans mon intérêt de jeter de l'huile sur le feu. « J'ai voulu tout oublier. Poudlard, les Carrow, Voldemort, toute cette merde. J'en arrive même à envisager de me casser de cette putain d'école, mais c'est uniquement la perspective de décrocher mon papier qui me pousse à rester, rien d'autre. » Je ne m'étais toujours pas redressée, au contraire, je m'étais rapprochée de lui. « Et il y a aussi une autre chose sur laquelle je n'ai pas menti. » J'avais murmuré ces quelques mots tout près de ses lèvres, les frôlant presque. Je pesais de tout mon poids sur lui, excessivement prudente, de peur de me heurter de nouveau à sa colère, qui pouvait exploser à tout moment. J'avais l'impression de manipuler une bombe à retardement. « Je t'aime. » Une fois que ces mots eurent franchi le barrage de mes lèvres je m'en voulus presque aussitôt, me détestant de me montrer aussi nunuche dans un moment pareil. Ça ne me correspondait pas, ça n'était pas moi, mais pourtant, le dire m'avait paru nécessaire. « Ne me force pas à le répéter. » l'avertis-je tout en plantant mon regard dans le sien. « Ce que tu viens d'entendre, je ne le dirai plus. Alors imprime-le une bonne fois pour toutes. » J'étais on ne peut plus sérieuse. Pour une fois, mes propos étaient sincères, dénués de tout sarcasme. Je soupirai lourdement, avant de revenir sur le lit, libérant l'ancien Serpentard de mon emprise. Puis, après m'être assurée que je ne me ferai pas attaquer pendant que j'aurai le dos tourné, j'attrapai mon manteau avant d'en sortir une cigarette, que je coinçai entre mes lèvres. Cette fois, je lui tournais le dos au sens propre, assise sur le bord du lit, tirant silencieusement sur ma cigarette, perdue dans mes pensées.
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeMer 6 Mar - 21:26

(!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Tumblr_inline_mikxmhBiGs1qz4rgp


Petite princesse, ma beauté, ma promesse, ma petite faiblesse, ma plus belle histoire de fesses, t'es mon plus problème.

Le savon que tenait précieusement et sûrement Caïn entre ses mains avait glissé dès que Tracey lui avait annoncé les palabres fatales. Ces mots qui étaient venus le percuter violemment et le faire radicalement tomber du piédestal sur lequel il s'était installé face à Tracey. Il n'était pas profondément jaloux. Il détestait pourtant se savoir trahi. Il détestait le fait qu'il ait pu penser à tort que Tracey ne le tromperai jamais, justement car, peut-être cette fois-ci dans un élan d'orgueil, il pensait qu'elle n'aurait pas le culot de lui faire cela, que ce qu'il lui procurait la satisfaisait déjà amplement. Orgueil ou confiance, la frontière était poreuse aux yeux de Caïn, il avait tendance à être d'autant plus rancunier à l'égard des personnes en lesquelles il avait confiance. Dans un monde rempli par l'intérêt personnel et la corruption, monde d'ailleurs auquel il appartenait et qu'il embrassait sans vergogne, avoir un ami avant tout véritable était presque peine perdue. Aussi Caïn pouvait-il apprécier voire aimer des gens en lesquels il n'avait absolument pas confiance, Katherine en était un exemple. S'il était amené à la recroiser ou lui reparler à l'avenir, pas de doute qu'il serait sûrement capable de l'apprécier et de l'aimer comme au premier jour, mais il serait incapable de lui donner sa confiance pendant un seul jour, et ça, c'était quasiment rédhibitoire comme processus. Sa confiance, pour lui qui était quelqu'un de si indépendant et solitaire, était de la denrée rare face à son amour souvent versatile, disparate et indécis. Sa confiance était de ce fait bien plus difficile à acquérir que son amour, car sa confiance était synonyme de considération, soit relatif à son orgueil et l'attention qu'il était digne ou non de réellement accorder parmi les gens de son entourage. Et, aussi étrange que cela puisse paraître étant donné leur relation, il avait confiance en Tracey. Peut-être cette confiance émanait-elle d'une vanité démesurée, il n'en demeurait pas moins vrai que Caïn avait été touché par l'aveu de la jeune femme, plus qu'il ne l'aurait espéré, plus qu'il ne voulait surtout. Il avait eu confiance en Tracey car il l'aimait, ça c'est une chose, mais il avait surtout eu confiance en Tracey car il avait eu l'impression qu'ils possédaient à eux deux une sorte de consensus d'empathie : s'ils ne se l'admettaient jamais, l'un comme l'autre savait parfaitement les ressentis de l'autre puisqu'il avait les mêmes à son égard, de là un habitus de comportements en découlait et en plus de l'avoir trahi, Tracey avait alors trahi le contrat implicite qu'ils avaient passés lorsque leurs lèvres s'étaient rencontrées. Elle l'avait rendue veule et vain. Et ça, Caïn avait du mal à le digérer.

« Arrête, tu me fais mal. »
Et si c'était le but ? Lui faire mal pour qu'elle ressente peut-être l'énorme poignard dont elle venait de le transpercer avec, lui faire mal pour qu'à défaut de comprendre, elle ressente véritablement l'explosion de son système nerveux et émotionnel en ce moment même. Caïn était tellement perdu alors qu'il tentait de se calmer et redescendre des Enfers qu'il venait de traverser qu'il se rendait à peine compte de ce qu'il faisait et surtout de l'ampleur de son emprise sur Tracey à cet instant précis. Caïn ne savait même pas ce qu'il attendait non plus de la jeune femme en lui demandant de confirmer ses propos, peut-être essayait-il de compenser cette trahison par le baume de la sincérité. Ce rare moment de lucidité de sa part permit à Tracey alors de se décaler sur le côté avant que la situation ne devienne plus calme. Caïn se prostra contre la tête du lit, bras croisés et jambes allongées, son regard noir transperçant celui de Tracey, à la recherche de je ne sais quelle vaine explication probablement, ou du moins c'est comme ça que ça marche en général. Rapidement, les mots sortaient de sa bouche autant comme un poison qu'un doux remède aux angoisses du jeune homme curieux dans son extrême le plus dérangeant. La situation paraissait banale, ou du moins lui paraissait telle quelle et il était visiblement décidé à ne rien excuser à la jeune femme. La pitié ne faisait pas bon ménage chez Caïn qui pouvait être tolérant sur beaucoup de choses qui lui étaient extérieures, beaucoup moins sur les choses qui le concernaient directement. Egoïste, il était enclin à vouloir susciter la pitié chez les autres, docile à en faire preuve lorsque la situation lui en prêtait l'occasion voire même la nécessité. Perdu dans ses pensées alors qu'il avait les mâchoires serrées, il aperçut lentement Tracey se rapprocher de lui pour se mettre à deux doigts de ses lèvres avant de lui dévoiler un autre aveu qu'elle avait émis précédemment sans que Caïn s'en rende réellement compte. Les trois mots presque mystiques venant de sa part intégrèrent doucement ses cellules nerveuses, aspirant un sentiment soudain d'apaisement étrange, comme un fer brûlant qui subit encore quelques secousses de sursis. Caïn resta silencieux à ces mots, ne les ayant peut-être pas assez savouré vu qu'elle ne lui dirait probablement plus à présent. Il resta encore quelques instants inerte et immobile, comme tentant de redescendre la pression nerveuse montée en quelques secondes en crescendo il y a quelques minutes. Tracey dans le coin de l'oeil le dos tourné était floue, mais il fut rapidement sorti de ses pensées par l'odeur de la cigarette qu'elle vint allumer. Serrant son poing entre les draps du lit qu'il aurait du partager passionnément ce soir, il plantait du regard le dos de Tracey, espérant lui faire sentir tout le poids de son mépris dans un simple regard intense, sans qu'elle eut à le regarder d'elle-même. « Tu avais besoin d'une présence... si tu savais combien cette expression me paraît dérisoire face à toute ta saloperie, si je peux utiliser le terme dans tous les sens qu'il contient. » articula-t-il machinalement, adoptant lui même une mine dégoûté par cette révélation et cette expression lâche et facile. « Tu m'aimes.. mais le problème c'est que tu aimes Soren aussi si tu as couché avec lui.. en quoi suis-je différent de Soren ? En quoi suis-je différent d'un simple coup que tu tires de temps à autres, quand t'as besoin d'une présence ? Je suis sûr que tu es incapable de me le dire précisément car ton coeur se trouve dans ton vagin et que tu ne fais aucune distinction entre les deux. » Se levant avant qu'elle n'ait eu le temps de lui répondre quoique ce soit, il attrapa rapidement son manteau et la fit taire d'un geste. « Je crois que tu as épuisé ta quantité de conneries pour aujourd'hui, je ne veux plus voir ta salive se dépenser pour me déblatérer je ne sais quelle autre explication foireuse. Je ne veux même plus avoir affaire à elle sous toutes ses formes, je ne veux plus te voir, la chambre est déjà payée, fais-ce que tu veux ça m'est égal. » L'art de dire les choses de façon concise et synthétique avait toujours été une qualité à double tranchant chez le jeune homme qui avait pourtant l'esprit si embrouillé en ce moment même qu'il ne pouvait même plus tolérer le faciès de Tracey dans son champ de vision. Peut-être pensait-il ces paroles, peut-être que non, quoiqu'il en soit, il ne voulait plus, il ne pouvait plus la tolérer dans son champ de vision en ce moment même et il partit aussi simplement qu'il avait énoncé ces mots.
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MessageSujet: Re: (!) you know how it hurts •• Caïn.    (!)  you know how it hurts ••  Caïn.  Icon_minitimeJeu 7 Mar - 13:00

Si j'avais su que les évènements tourneraient de la sorte, pour sûr que je serais restée cloîtrée bien sagement à Poudlard, et je n'aurais pas tout risqué pour venir jusqu'ici , à commencer par me faire attraper par les Carrow. Je ne savais plus à quel moment les choses avaient commencé à sérieusement déraper, en fait, je n'avais plus conscience de rien, j'étais plongée dans mon état second qui avait annihilé toutes mes sensations. Mais à présent que le tout revenait, presque en fanfare, je sentais la douleur me poignarder peu à peu, et bon dieu, ça faisait mal. Faute avouée à demi pardonnée, disait-on. Mon cul. J'aurais dû m'en tenir à ce que j'avais décidé de prime abord : me taire et dissimuler ce qui s'était passé, comme je savais si bien le faire. Seulement, ce n'était pas non plus complètement de ma faute. Certes, personne ne m'avait aidée à coucher avec Soren, mais ce qui ne se sait pas ne peut pas faire de mal et Caïn avait joué avec le feu, il s'était brûlé, fin de l'histoire. fin de l'histoire. Je ne croyais pas si bien dire. On avait déjà eu des disputes puisque nous avions tous les deux un fort tempérament, mais jamais ça n'était allé aussi loin dans les extrêmes, à noter qu'il aurait pu m'étrangler s'il avait continué sur sa lancée. Alors, je commençais petit à petit à comprendre ce que Chandler essayait de me dire, certes avec maladresse : Caïn était dangereux pour moi. Il ne faisait que de me faire du mal, de me blesser, de me meurtrir, je méritais très certainement mieux. Mais là où il y avait un os, c'était sans doute que moi, je n'étais pas mieux que lui. J'étais lâche dans le fond, incapable d'assumer ses faits et gestes, je me réfugiais derrière tout et n'importe quoi, tout était bon pour me disculper un tant soit peu. Tout ça pour dire que lui balancer à la figure la vérité toute crue était une mauvaise idée, une très mauvaise idée, et sur ce coup là, comme de nombreuses autres fois d'ailleurs, je m'étais foirée en beauté. La culpabilité revenait me ronger, fourbe et mortelle, empoisonnant chacune de ses cellules, et je comprenais parfaitement Apollinaire lorsqu'il disait Pour tes yeux, ma vie, lentement s'empoisonne. C'était parfois lent et lascif, et parfois c'était violent et cruel. Parfois, je m'étais demandée pourquoi moi ? Pourquoi s'entêtait-il à me garder près de lui alors qu'il y avait probablement des dizaines d'autres filles toutes aussi belles et intelligentes les unes que les autres. Comme par exemple, cette fille qu'il fréquentait avant moi. Son ex. J'avais jamais compris pourquoi il l'avait quittée pour moi. Je ne le méritais pas. Et ce qu'elle m'avait laissé, elle pouvait tout aussi bien venir le reprendre, et c'était cette dernière perspective qui me terrifiait tout particulièrement. Je ne voulais pas le perdre, mais au fond, le processus était en marche, puisque je l'avais moi-même enclenché. Je ne récoltais que ce que j'avais semé. Maintenant, la question qui se posait était sans doute : étais-je capable de me battre pour le garder ? Et la réponse était non.

Non pas que je me sentais particulièrement incapable, mais je n'en avais simplement pas l'envie. J'avais toujours considéré l'amour et tout ce qui s'y rattachait comme une perte de temps et d'énergie, avant Caïn, je n'avais jamais envisagé que je puisse être prise au piège d'une de ces relations un de ces jours. Je m'étais retrouvée avec lui un peu par hasard, parce qu'avant qu'il vienne me solliciter pour le bal de noël trois ans plus tôt, je n'avais jamais daigné lui accordé un regard. Bien sûr, j'avais entendu parler de lui. Mais j'avais toujours joué la carte de la fausse indifférence, je m'étais contentée de l'ignorer, purement, et simplement. On m'avait dit qu'il était doué malgré ses airs de je m'en foutiste. Qu'il était plutôt bon pour le Quidditch, tout du moins, à l'époque, je ne savais pas ce qu'il en advenait aujourd'hui puisque je ne m'y étais jamais intéressée. Il avait même tenté de participer au tournoi des Trois Sorciers, parce qu'il était le seul élève de Serpentard de son année à avoir eu le cran de le faire. Audace, réelle intention de participer , coup de pub ou bien pari ? Je ne le saurai jamais et je n'avais pas envie de savoir, je m'en foutais. Tout ce que je savais, c'était qu'il n'avait jamais suscité un quelconque intérêt auparavant, de la même manière que je ne m'intéressais pas aux garçons à l'époque. Je n'étais pas comme toutes ces filles qui avaient eu une sexualité précoce, qui se poudraient le nez pour mieux plaire à l'élu de leur cœur. Il fallait dire qu'à l'époque j'étais jeune, trop jeune peut-être, trop immature sans doute, même si j'avais toujours eu une longueur d'avance sur les autres. Avoir un copain ne faisait certainement pas partie de mes plans. Le tromper non plus puisqu'il y avait malgré tout des valeurs auxquelles je tenais. J'étais quelqu'un de loyal, honnête, et droit, mais ça, c'était avant que je n'emprunte les sentiers de la perdition, que je me laisse gagner par mes démons intérieurs. Et alors que je débitais mes excuses toutes aussi minables les unes que les autres, je voyais l'expression de son visage changer. Et à présent que je lui tournais le dos, tirant désespérément sur ma cigarette, je me félicitais de m'être détournée de lui, ne serait-ce que pour ne pas voir le regard noir qu'il devait être en train de me jeter en ce moment même.  « Tu avais besoin d'une présence... si tu savais combien cette expression me paraît dérisoire face à toute ta saloperie, si je peux utiliser le terme dans tous les sens qu'il contient. » Et j'aurais dû faire quoi, au juste ? Attendre qu'il daigne venir ? Serait-il venu me réconforter ? Sincèrement, j'en doutais, il était bien trop égoïste pour seulement se préoccuper de quelqu'un d'autre en dehors de sa petite personne. Alors qu'il ne me laisse pas croire qu'il aurait mieux fait que Soren, ce serait ridicule à la fin. Il avait certainement mieux à faire que venir s'occuper de sa copine névrosée qui avait un talent incommensurable pour se foutre dans la merde. Mais il ne fallait pas se leurrer. Un couple, c'était censé se soutenir dans les moment difficiles, c'était se serrer les coudes, c'était être là pour l'autre quand il en avait besoin. Et l'ironie du sort, c'était sans doute que mon propre mec n'était même pas foutu d'être là quand j'en avais le plus besoin, alors que mes amis, eux, avaient répondu présents. Soren avait répondu présent. Ce qui s'est passé entre nous n'aurait jamais dû arriver, jamais, mais à présent, c'était fait, et j'en payais les conséquences. Et l'addition était salée, il n'y avait pas à dire. « Tu m'aimes.. mais le problème c'est que tu aimes Soren aussi si tu as couché avec lui.. en quoi suis-je différent de Soren ? En quoi suis-je différent d'un simple coup que tu tires de temps à autres, quand t'as besoin d'une présence ? Je suis sûr que tu es incapable de me le dire précisément car ton coeur se trouve dans ton vagin et que tu ne fais aucune distinction entre les deux. »  Je me mordillai la lèvre inférieure, courbant légèrement l'échine sous son sermon. En quoi il était différent de Soren ? Il était débile, ou le faisait-il exprès ? Ca me paraissait évident. Caïn était important parce que je l'aimais, c'était aussi simple et aussi compliqué que cela. On peut trouver une certaine forme de réconfort dans les relations d'un soir, c'était une façon comme une autre de ne plus se sentir seul, mais au final, qu'est-ce qu'on y gagnait, à part un dégoût latent de soi ? Caïn n'avait rien compris. Au début, il n'était rien, tout du moins pas grand chose, et maintenant, il était tout. Il était tout et une part de moi ne supporterait certainement pas de le perdre. Quelque chose me disait que malheureusement c'était le cas. « Je ne suis pas amoureuse de Soren, là se trouve toute la différence. » tentai-je, piteusement, mais il ne m'écouta pas, il n'était pas disposé à m'écouter de toute façon. Car maintenant que j'y pensais, il existait bel et bien une différence entre baiser et faire l'amour. Une grande différence. « Enfin, pourquoi m'entêterais-je à essayer de t'expliquer, puisque tu sembles avoir une si bonne opinion de moi. » Une fois encore, mes paroles se noyèrent parmi ses reproches, ne l'atteignant pas. C'était m'injurier que de dire que je pensais plus avec mon vagin qu'avec mon cœur. C'était faux. Complètement faux. Mais je n'avais pas d'autre choix à part le laisser dire, parce qu'il ne m'écouterait pas, trop en colère pour ce faire. « Je crois que tu as épuisé ta quantité de conneries pour aujourd'hui, je ne veux plus voir ta salive se dépenser pour me déblatérer je ne sais quelle autre explication foireuse. Je ne veux même plus avoir affaire à elle sous toutes ses formes, je ne veux plus te voir, la chambre est déjà payée, fais-ce que tu veux ça m'est égal. »  « C'est ça, va-t-en ! » criai-je en direction de la porte qui se refermait déjà sur lui. « Mais si tu pars, ne reviens jamais. » terminai-je dans un souffle, laissant finalement mes larmes rouler librement sur mes joues sans que je tente quoi que ce soit pour les retenir. J'avais les doigts crispés sur le bord du lit, souffrant de cet énième abandon. Il n'y avait pas à dire, j'étais douée pour perdre toutes les personnes auxquelles je tenais, c'était même un sport national en ce qui me concernait. Je me sentais rejetée, humiliée même. Je lui avais dit que je l'aimais, et il m'avait laissée en plan. Je levai mes yeux trempés pour jeter un regard circulaire à la pièce où je me trouvais. Il était hors de question que je passe la nuit ici, surtout pas après ça. Je me fichais bien qu'il l'avait déjà payée, je voulais partir d'ici et en vitesse. Je me penchai alors pour récupérer mes affaires et commencer à me rhabiller, les larmes roulant toujours sur mes joues. J'avais abandonné tout espoir de le rattraper, de le retenir. Ce soir, il ne m'écouterait pas de toute façon, il était trop en colère pour seulement me laisser en placer une. Je savais comment il était. Caïn était un impulsif. Il avait réagi au quart de tour, et quand il partait sur ses grands chevaux, tout dialogue était dès lors impossible. Mais au fond de moi, je savais qu'il reviendrait, il revenait toujours de toute façon, parce qu'on s'appartenait, c'était comme ça. Cette dernière pensée ne m'empêcha pas de quitter la chambre, la mort dans l'âme, en vérifiant que l'on n'avait rien oublié. Je fus bientôt dans l'auberge, et je surpris à nouveau le regard lubrique du pervers qui m'avait fixée tout à l'heure. « Allez vous faire foutre ! » lançai-je, irritée, tandis que je m'éloignais d'un pas décidé et pourtant chancelant vers la sortie.


I will go down with this ship, and I won't put my hands up and surrender,
there will be no white flag above my door, i'm in love and always will be.

THE END.
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