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Malia Terrell
Malia Terrell
ADMIN ❖ we are the champions
≡ ton pseudo : MARY-W. +marie.
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≡ date d'arrivée : 14/04/2012
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MessageSujet: (cc.) ★ you feel like letting go.   (cc.) ★ you feel like letting go. Icon_minitimeMar 11 Sep - 16:40

looking for a distant light,
someone who can save a life.

w. clive burgess-holmes & s-w. cedrella levinston
YOUR HEART IS FULL OF BROKEN DREAMS, JUST A FADING MEMORY AND EVERYTHING'S GONE. BUT THE PAIN CARRIES ON, LOST IN THE RAIN AGAIN, WHEN WILL IT EVER END ? IT'S HARD TO BELIEVE, IT SEEMS SO OUT OF REACH, BUT I AM WITH YOU. AND I WILL BE YOUR HOPE, WHEN YOU FEEL LIKE IT'S OVER. AND I WILL PICK YOU UP, WHEN YOU WHOLE WORLD SHATTERS. WHEN YOU'RE FINALLY IN MY ARMS, LOOK UP AND SEE LOVE AS A FACE.
L’automne avait gagné Pré-au-Lard, teintant l’horizon d’éclats ambrés, dans ces lumières qu’elle avait, autrefois, passé des heures à observer. C’était à une autre époque, ce qui lui semblait être il y a une éternité, désormais inatteignable, si ce n’est dans ses souvenirs grisants. Le monde avait basculé vers des affres plus obscures à présent, faites de noirceurs, de tensions électrisantes qui planaient dans l’air, tout autant que les fumets des vieilles maisons des rues de la ville. Trop souvent, au coucher du soleil ou même avant déjà, Pré-au-Lard était envahie, abritant les monstres les plus cruels du monde magique, dont les célébrations funestes avaient le don de glacer d’effroi les rares courageux qui n’avaient pas déserté l’endroit. Bien souvent, Cedrella semblait voir l’hésitation à fuir tracer les traits de sa collègue, ayant malgré tout peu à peu arrêté de souligner la possibilité qu’elle avait de partir au moment où elle le désirait, maintes fois déjà elle l’avait répété, et elle espérait malgré tout que l’information soit arrivée jusqu’à son esprit, aussi tourmenté soit-il. Elle, elle ne bougerait pas d’ici, fixée sur ces origines qu’elle avait choisies, accrochée à ses idéaux, aux volontés qu’elle s’était farouchement imposées : elle ne se défilerait pas, et c’était plus rageusement que jadis, qu’elle en était à présent persuadée. Un éclat de voix par-dessus son épaule manqua de la faire sursauter, alors qu’elle jetait un coup d’œil furtif pour reconnaître la silhouette encapuchonnée d’un Mangemort. C’est une crispation réflexe qui s’empara de tout son corps, secouant ses membres de spasmes puissants, si puissants qu’ils en vinrent à réveiller la douleur des dernières blessures qui écorchaient encore sa peau claire. Pour un vague instant, elle eut le sentiment de se retrouver aussi vulnérable qu’une proie esseulée, livrée à son prédateur invisible, s’offrant à lui sans résistance dès qu’il viendrait fondre de son corps musculeux sur elle. Jamais. Jamais elle n’avait été ainsi, et c’est l’orgueil qui la fit se reprendre, en ne laissant qu’un soupir trahir la tension qui avait tordu ses entrailles. Elle faisait après tout, partie à présent de ceux qui avaient réussi à s’échapper, se défaisant des serres meurtrières que les Mangemorts enserraient autour du monde magique ; une chanceuse parmi tant d’autres. Ou une téméraire qui avait réussi à sauver sa peau, malgré le sort qui avait semblé jouer en sa défaveur, alors que tous l’avaient abandonnée.

Cette pensée vénéneuse, n’avait pollué que quelques jours, d’infimes moments depuis qu’elle avait retrouvé sa liberté, tantôt pleine de rancœurs, tantôt assez solide pour ravaler ces instincts vengeurs qui avaient pu naître en elle. Ca ne servait à rien, de remettre en question ces interminables martyrs qu’elle avait connus en tant que prisonnière du camp adverse, d’envisager un héros en cape là où le chaos empêchait tout acte de bravoure. C’était la loi de la jungle, la loi du plus fort, offrant l’éternelle gloire de la survie à ceux qui lutteraient pour l’obtenir. Et son opiniâtreté lui hurlait d’appartenir à cette caste-là, c’était ce qui l’avait amenée dans ces bois, abandonnée, éreintée. Ce qui avait guidé ses pas jusqu’au Salut de la liberté. Ce qui faisait qu’elle était là, au milieu des rues de Pré-au-Lard, inébranlable, plutôt que terrée au fin fond d’un ténébreux enfer mental. Une main dans sa cascade brune suffit à la raccrocher à la réalité, et elle reprit son chemin, ignorant les nouvelles discussions brayant dans son dos. Depuis qu’ils se croyaient Rois de Poudlard et de ses alentours, les suppôts de Voldemort ne se donnaient guère la peine de se faire discrets, ou du moins, d’essayer d’empêcher la ville de s’éveiller paisiblement et l’aurore pointant à peine, ne voilà-t-il pas que certains jugeaient déjà bon de réveiller la moitié de la rue en paroles inutiles. Quiconque oserait babiller la moindre résistance à ceux-ci serait de toute manière exécuté sans la moindre retenue, c’était ainsi que le Chemin de Traverse avait peu à peu été abandonné, et que de plus en plus de sorciers désertaient leurs rôles pour y préférer la fuite ultime. Celle de la survie avant tout. Peut-être était-ce l’inconscience qui alimentait les volontés de Cedrella à rester, malgré la tyrannie des Mangemorts. Beaucoup devaient penser ça, alors que la population alentours s’amenuisait, que les affaires avaient considérablement ralenti, et que son visage, elle le savait, finirait par la trahir à nouveau. Fuir n’était pas une option, de toute manière. Et les seuls murs de sa petite boutique furent les réceptacles de ses faiblesses, alors qu’elle lâchait un profond soupir, refermant brusquement la porte de son échoppe derrière elle. Appuyée contre la porte, elle sentit son corps faiblir sensiblement, les souvenirs douloureux de son statut de prisonnière revenant hanter le voile de ses paupières, tandis qu’il foudroiement glissait tout le long de son dos. A Sainte Mangouste, ils n’avaient pas encore inventé un sort pour effacer des images tortionnaires d’un esprit, tant et si bien que c’était sa plus grande bataille, que celle de chasser ces méandres douloureux de ses secrets, alors qu’elle fermait les yeux, dans le simple espoir de trouver une trêve à cette guerre. Il n’y a pas si longtemps que ça, les courtes nuits qu’elle passait avaient eu l’utilité de la couper de la bataille, de la déconnecter de l’horreur grandissant et son seul rempart mental avait cédé aux mains des Mangemorts.

Sens en éveil, attentifs à toute trahison de son environnement, elle n’eut aucun mal à sentir le regard de sa collègue l’embraser de culpabilité. Peut-être qu’elle s’en voulait, de n’avoir été que la patiente amie qui avait attendu son retour sans risquer sa vie pour la sauver. Peut-être qu’elle serait morte, sans cet instinct de survie qui l’avait prise aux tripes. Ces hypothèses tournaient inlassablement dans la tête de la jeune sorcière, comme des tortures post-traumatiques qui la faisaient plonger plus longtemps durant dans l’Enfer. C’était ça, de survivre. La mort aurait presque été une meilleure issue, mais il avait fallu que son héroïsme prenne le pas sur tout le reste, sur la lassitude, sur la fatigue qui avait pu l’envahir. Seulement depuis, ces deux sentiments ne la quittaient plus, logeant au creux de son estomac comme une tumeur y grandirait. « Toujours aucune nouvelle ? » C’est le regard fixé contre le bois de la porte qu’elle venait de parler, coupant irrémédiablement l’attention que sa collègue s’apprêtait à avoir à son attention, faisant taire les conseils qu’elle lui aurait donnés avant même qu’elle ne les formule. Elle devait se reposer, elle devait fuir, elle devait retrouver la raison. Ces mots ne l’aidaient guère, si ce n’est à se triturer l’esprit plus encore, et l’interlocutrice de la brune le comprit, se fiant à l’insensibilité affichée dans la voix de son amie. Le silence qu’elle laissa se tasser dans la pièce, entre elles-deux, parla à sa place et c’est Cedrella qui brisa cette hésitation palpable, dans un profond soupir. Lèvres pincées, regard désabusé, elle se tassa légèrement, ses yeux étant soudainement captivés par le bois abîmé du sol de la boutique. Un sortilège suffirait à redonner tout son charme à ce parquet usé, mais elle ne s’en était pas encore donnée le temps, et d’ici peu, sûrement, les Mangemorts trouveraient un prétexte pour réduire l’endroit en flammes. Elle chassa ces songes d’un mouvement de tête, faisant volte-face pour rejoindre le comptoir au fond de la pièce, passant derrière pour laisser tomber sa cape de sorcier sur une chaise. C’était Son silence qui était le plus difficile, Son absence qui la consumait d’inquiétude. Il n’y a pas si longtemps que ça, Il avait été si présent. Chaque jour, que ce soit en face d’elle, bel et bien là, ou sous forme de quelques images réconfortantes dans son esprit. A croire qu’il n’avait été qu’un mirage, un idéal que les Mangemorts avaient réduit à néant par l’affluence de leurs sortilèges. Incertaine, hébétée, rattrapée par la déception, Cedrella se grima d’indifférence, attaquant à la main un rangement soigneux de tout ce qui pouvait traîner, de tous les carnages de sa vie qui se faisaient désormais bien visibles dans la pièce. Elle ramassa un bon paquet de livres, qui traînaient ça et là, quelques fioles, des objets divers et variés, des plumes d’animaux qui avaient tapis le sol dans l’agitation. Un simple coup de baguette magique aurait suffi, mais c’était toute une rage patente dont elle se débarrassait à chacun de ses gestes.

Envoyer valser le tout n’aurait pas changé grand-chose, et au tintement familier de la porte qui s’ouvrait, elle se figea. Interdite, réticente à l’idée de se tourner pour se confronter à une nouvelle désillusion. Nerveuse, elle laissa glisser le bout de sa langue contre sa bouche pour humidifier ses lèvres, prête à se placarder une contenance sur le visage. Elle pivota, son cœur manquant un battement. Et si elle avait envisagé toutes les amertumes possibles et imaginables, elle ne put retenir une douce surprise de filtrer sur les traits de son visage. La trahir, ouvertement, alors qu’elle Le capturait de son regard, imprimant Son image dans son esprit. Il était là, Il existait. Bel et bien réel, Ce Sauveur invisible auquel elle s’était raccrochée dans les plus profonds méandres de son Enfer. Un sourire manqua de fracturer l’assurance de son visage, mais il ne devint qu’un discret signe à commissure de ses lèvres, les délices de leurs retrouvailles étant irrémédiablement teintées d’amertume. Un vague retour de ses responsabilités, auxquelles elle n’avait que trop souvent failli. Si souvent, elle avait envisagé cet instant, cette occasion de se trouver face à Lui à nouveau. Elle en avait dit des mots, dans ses imaginations les plus diverses, divers, variés. Complètement fous. Démesurés, pleins de vérités qu’elle ne saurait jamais dire dans la réalité pure et dure. Et Cedrella le prouvait grandement à l’instant précis, tandis qu’aucun mot n’était encore sorti de sa bouche. La guerrière qui avait affronté les Mangemorts pour s’en sortir vivante semblait incapable de l’affronter Lui, quelle ironie. Le choix s’imposa vite à elle, et la décision fut distraitement prise par ses réflexes, alors qu’elle s’approchait, faisant mine de ramasser quelques choses près de lui. « Les Mangemorts semblent agités. J’ai entendu parler du cambriolage. A Gringotts. Apparemment c’est mauvais signe pour eux, mais je n’ai pas eu le temps d’en apprendre plus. Ils sont particulièrement discrets. » C’était la fuite qu’elle choisissait ; faire comme si rien n’était arrivé. Comme si elle ne l’avait pas rageusement attendu, gagnée par la peur, l’inquiétude, l’effroi. Comme si elle n’avait pas traversé un chemin pavé d’épreuves infernales, s’en libérant sans attendre son intervention, sans y croire à un quelconque moment. Elle n’en avait pas parlé, inapte à mettre des mots sur ses souvenirs, et sa collègue s’était pliée à ces volontés. Elle aspirait à ce que Clive en fasse de même. Ou au contraire, qu’il agisse différemment, alors qu’elle sondait son regard, s’en retrouvant décontenancée pour quelques secondes. Rien ne devait changer. Jamais. Surtout pas. Et qu’importait les obstacles ; le pire, elle le savait, serait de le laisser s’aventurer seul dans de tels périls. Elle était prête à se perdre elle-même pour ne pas le perdre lui, c’était ainsi, c’était tangible dans son silence, palpable dans l’inavouable, il ne le saisirait jamais, mais elle espérait bêtement qu’il le fasse.
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MessageSujet: Re: (cc.) ★ you feel like letting go.   (cc.) ★ you feel like letting go. Icon_minitimeMar 11 Sep - 22:59


“ you feel like letting go ”
S-W. Cedrella Levinston & W. Clive Burgess-Holmes♪♫♬
Le matin s’était levé une nouvelle fois sur le monde, laissant l’air encore frais, l’ambiance un peu grisâtre, et terne. Des feuilles aux couleurs sombres virevoltaient sur le sol humide dans la cour du château. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du château, tout avait perdu de son éclat. À une époque, Poudlard avait été un lieu magnifique, le moyen parfait pour s’évader de l’enfer de sa famille. Aujourd’hui, ce n’était plus que l’ombre de ce qu’il avait connu. Il voyait les élèves avoir peur de tout, les plus courageux arpentaient les couloirs blessures visibles dur le visage et il assistait chaque soir à ses marches militaires qu’on forçait les élèves à effectuer. C’était devenu de la folie. Même les professeurs n’étaient pas rassurés. Clive lui-même se disait parfois qu’il serait plus sage pour lui de faire profil bas, son appartenance à l’ordre du phénix était connue de tous, c’était sans doute la pureté de son sang qui lui sauvait la mise alors à force de trop se mêler de ce qui ne le regardait pas, il prenait des risques. Il était toujours là pour défendre les élèves qui se frottaient de trop prêt aux mangemorts et à force de jouer aux justiciers de Poudlard, ça finirait par lui retomber dessus. Ça lui était sans doute déjà tomber dessus. Ils avaient pris Cedrella. Ils avaient pris la personne à laquelle il était le plus attaché et à chaque seconde où elle avait été entre leurs mains, il avait été rongé par la culpabilité. Il savait qu’elle était en danger, il savait ce qu’il lui ferait subir et pourtant, il n’avait rien fait pour l’aider. Il aurait pu retourner ciel et terre pour la retrouver, il aurait voulu le faire, mais il était coincé entre les quatre murs du château et à chaque fois qu’il avait tenté quelque chose, un mangemort lui avait bloqué la route. Elle était libre aujourd’hui. Il le savait, il était bien informé. Elle était sans doute revenue à pré-au-lard depuis des jours et lui, il n’avait pas bougé du château. Comme si, les cours qu’il donnait étaient soudainement devenu plus important que tout le reste, plus important qu’elle. En réalité, il n’avait simplement pas le courage de l’affronter. Il avait déjà combattu des mangemorts, il leur avait tenu tête bien plus d’une fois et pourtant, il avait peur de Cedrella en cet instant. Peur de l’entendre lui reprocher ce qu’il se reprochait déjà à lui-même. C’était de sa faute si elle c’était retrouvée entre leurs mains. Elle lui donnait des informations auxquelles il n’avait pas accès depuis le château. Toutes les nouveautés étaient reformulées à Poudlard, la gazette du sorcier qui circulait dans les couloirs n’était plus qu’un tissu de mensonge au profit du nouveau gouvernement. Il y avait très peu de gens en qui il pouvait avoir confiance à l’intérieur du château, il s’en était vite rendu compte. Certains avaient littéralement retourné leur veste, changé de camps avec la mort d’Albus Dumbledore, comme s’ils pensaient trouver leur salut dans le nouveau régime. Cedrella avait toujours été là pour rétablir les vérité, lui donner un aperçu de ce qui se passait vraiment dehors. Elle était parfaite dans le rôle de messager entre elle et le reste de l’ordre. Elle faisait ça pour l’aider. Elle l’avait toujours aidé. Avant la guerre déjà, ils se connaissaient, ils étaient amis et cette vieille amitié aurait bien valut qu’il se bouge pour lui venir en aide. Il avait été idiot de ne pas mettre plus de conviction dans ses tentatives, il avait été idiot d’être mitigé entre l’idée de laisser les élèves sur lesquels il se devait de veiller à la merci de leur bourreau et de laisser Cedrella à la merci des siens. Peut-être avait-il jugé la sorcière plus apte à s’en sortir que les gamins qui arpentait timidement les couloirs de l’école. Il n’avait pas eu tord. Là où les élèves étaient trop terrorisé pour résister, Cedrella s’en était bien sortie. Mince excuse qui ne pardonnait pas son geste. Il aurait pu l’aider, il aurait pu quitter ce château qu’importe le nombre de mangemort décidés à lui faire comprendre qu’il devait rester à sa place, il aurait pu, mais surtout, il aurait du le faire pour elle.

Un soupire s’extirpa de ses lèvres alors qu’il fixait avec attention le parc du château adossé à l’un des murs, cherchant à peser le pour et le contre d’une nouvelle visite à Pré-au-lard. Il faisait ça tous les jours depuis qu’il avait appris qu’elle était revenue. Il devait y aller, ne serait-ce que pour s’excuser, mais il n’arrivait pas à s’y résoudre. Il avait trop peur qu’elle se soit mise à le haïr de tout son être, rongée par une rancœur plus que justifiée. Elle lui avait fait confiance jusqu’à présent et au moment où elle avait le plus eu besoin de lui, il ne s’était pas montré. Elle lui en voulait très certainement et il ne savait pas s’il était prêt à subir la colère de la jeune femme. Il n’était pas sûr d’être prêt à la voir le haïr, là où lui, il l’adorait. Adorer était un terme faible face à ce qu’il ressentait vraiment. Sentiments silencieux qu’il faisait taire depuis toujours, simplement parce qu’il ne les comprenaient pas. Ils ne connaissait pas l’amour, il n’en avait jamais reçu, on ne lui avait jamais montré ce que c’était. S’il avait de très nombreuses connaissances, dans bien des domaines, à ce niveau là il était complètement à sec. Il ne savait rien de l’amour et il n’avait jamais eu envie de savoir quoi que se soit comme persuadé que ça ne rimait pas à grand-chose. Tout ce qu’il connaissait c’était le tableau de sa propre famille et c’était pathétique, jamais il ne voudrait se retrouver dans une situation pareille et si l’amour avait pousser ses parents à se détester autant alors autant ne pas s’y risquer. Ainsi, il était incapable de dire ce qu’il ressentait pour Cedrella. Un attachement puissant, trop puissant sûrement. Il ne voulait pas qu’elle le déteste pourtant il le méritait. Pourtant, à rester là, loin d’elle, il passait encore plus pour un lâche. Lâche, c’est ce qu’il était, il en avait à présent conscience. Il devait faire quelque chose pour l’être un peu moins, ne pas continuer à enfoncer le clou. Il devait aller la voir. Mais pour lui dire quoi ? C’était assez compliqué, pourtant il ne pouvait pas rester indéfiniment là à se demander ce qu’elle pouvait ressentir, si allait bien, ce qu’il adviendrait d’eux. Peut-être qu’elle lui en voudrait encore plus s’il n’allait pas la voir et chaque jour passé loin d’elle devait nourrir un peu plus sa rancœur. Il devait y allait. C’est cette pensée qui le fit enfin décollé de son mur, direction le petit village à quelques pas du château.

L’avantage en tant qu’adulte, c’était qu’il n’avait pas besoin d’attendre les sorties régulières organisées par l’école pour se rendre dans le petit village. D’ailleurs, ces dites sorties étaient bien moins réputées cette année. Avant, les élèves s’agglutinaient en grand nombre dans le hall du château, trépignant d’impatience à l’idée de se rendre dans ce village, désireux de faire les boutiques ou de se réunir autour d’une bonne biéraubeurre. Il les comprenait, il avait été comme eux à une époque et pourtant, lui aussi il préférait éviter de trop trainer dans le petit village. Il n’y venait que pour voir Cedrella, régulièrement certes, mais pas autant qu’il le faisait avant le début de cette guerre. Il ne pouvait pas se le permettre avec les mangemorts qui trainaient partout. Sa démarche manquait de détermination elle était lente, hésitante, comme s’il cherchait encore un bon argument pour se défiler. Pourtant, il n’en avait trouvé aucun, même une fois arrivé devant la boutique. En vérité, il en avait trouvé plein, mais aucun de vraiment valable. S’il n’avait pas été capable de lui venir en aide, il devait au moins se montrer capable de l’affronter aujourd’hui qu’elle était libre même si ça devait dire qu’il devait la perdre à jamais. La main sur la poignet, il hésita encore un instant, baissant les yeux vers le sol dans un regard triste que personne ne pouvait voir. Au fond, la perdre à jamais était peut-être la meilleure chose qui pouvait leur arriver. À elle en tout cas. Elle serait moins en danger sans lui dans sa vie. Il devait la laisser partir, cesser de venir la voir, cesser de l’utiliser comme une espionne, cesser d’être son ami. Elle ne demandait rien à personne dans cette guerre, elle n’avait pas choisi de camps, elle n’aurait pas du être en danger. C’était son allégeance envers Clive qui lui avait coûté cher et maintenant, elle restait sans doute sur la sellette, à cause de lui. Il laissa échapper un nouveau soupire. Il savait à présent ce qu’il devait lui dire au-delà de ses excuses à deux Noises. Il poussa finalement la porte de la boutique, laissant retentir le son, de la clochette à l’entrée, qu’il connaissait si bien. Elle était vraiment là, dans cette boutique, comme si elle ne l’avait jamais quittée. La voir en forme lui arracha un léger sourire, teinté de mélancolie. Son sourire disparu bien vite alors qu’elle l’avait remarqué, s’approchant de lui pour continuer son rangement en lui glissant quelques informations sur le cambriolage de Gringotts bien que la gazette n’est pas signalé le dit cambriolage comme inquiétant. Après tout, ils n’avaient aucune raison de balancer en première page que le gouvernement avait un potentiel problème. « Je sais, je ne suis pas venu pour avoir ce genre de discussion. » Il posa sur elle un regard à la fois sérieux et attristé. Non, il ne venait pas pour parler de ce qui ce passait en dehors de Poudlard ni de ce qui pourrait être bon pour l’ordre du phénix, mauvais pour Voldemort et ses acolytes. « Je suis désolé. Tout ce qui t’es arrivé c’était de ma faute et je ne suis même pas venu t’aider. Je suis le pire ami du monde. J’en suis vraiment désolé. Ils savent déjà que tu es là. Ils vont te surveiller. On doit arrêter. Je ne veux plus te savoir en danger à cause de moi. En plus, je mérite que tu me laisse tomber. » C’était peu de le dire. Il l’avait laissé tomber, ce serait normal qu’elle décide de lui rendre la pareille. Elle avait toujours était d’une grande aide pour lui, surtout depuis le début de cette guerre et lui, il l’avait laissé tomber, il ne méritait pas qu’elle l’aide encore, il ne méritait pas qu’elle reste près de lui, comme une amie fidèle ou comme cette femme qu’il désirait de tout son être sans jamais l’admettre, encore une preuve de sa lâcheté sans limite.
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MessageSujet: Re: (cc.) ★ you feel like letting go.   (cc.) ★ you feel like letting go. Icon_minitimeJeu 13 Sep - 20:23

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YOUR HEART IS FULL OF BROKEN DREAMS, JUST A FADING MEMORY AND EVERYTHING'S GONE. BUT THE PAIN CARRIES ON, LOST IN THE RAIN AGAIN, WHEN WILL IT EVER END ? IT'S HARD TO BELIEVE, IT SEEMS SO OUT OF REACH, BUT I AM WITH YOU. AND I WILL BE YOUR HOPE, WHEN YOU FEEL LIKE IT'S OVER. AND I WILL PICK YOU UP, WHEN YOU WHOLE WORLD SHATTERS. WHEN YOU'RE FINALLY IN MY ARMS, LOOK UP AND SEE LOVE AS A FACE.
Ils étaient là pour la rappeler à l’ordre. Furieux, instables, à venir voiler ses yeux à quelques moments d’égarement, la plongeant dans un gouffre sans fond. Elle ne pouvait pas y échapper, elle le savait, c’était palpable dans chaque chose qu’elle faisait, à chaque fois qu’elle s’aventurait à l’extérieur, téméraire au premier abord, habitée par une foule de doutes derrière ces apparences. Un jour ou l’autre, ils reviendraient, pour une question ou une autre, ou parce qu’ils l’auraient retrouvée. Elle avait d’ailleurs hésité à reprendre cette route-ci, peu désireuse de mettre dans le même sac qu’elle des gens qui n’avaient rien à voir là-dedans ; les gens de cette ville, qui tombait déjà en ruines. Mais ce n’était pas pour rien qu’elle était revenue, et depuis qu’elle avait choisi cette voie-là, plus aucun remord n’était venu obstruer sa vie, cette volonté farouche d’aller de l’avant. C’était ça, les Serpentards aussi. Pas uniquement des fous qui viraient du côté de Voldemort pour faire régner la tyrannie des sang-pur, et peut-être bien que le monde magique avait besoin de gens comme elle. Dans l’avenir en tout cas, rien que pour faire changer les choses, rien que pour qu’aucun enfant atterrissant dans cette maison à l’avenir ne soit pas craint comme elle l’avait été par ses propres parents, comme s’ils attendaient, fébriles, de la voir basculer dans ces tréfonds ténébreux. C’était de l’imprudence, qui la faisait agir ; peut-être bien, mais sa réputation était faite de ça également, la pauvre folle qui s’était allié à des membres de l’Ordre juste sous le nez des Mangemorts, assez pour les agacer, les trahissant à maintes reprises jusqu’à se faire prendre. Et voilà qu’elle franchissait un pas de plus dans la démence, revenant sur ses pas, comme si de rien n’était, comme si elle était une muraille infranchissable, inébranlable, fichée sur ses pieds profondément ancrés dans le sol. Forte. Honorable. Ce qu’elle s’était toujours engagée à devenir ; ce qu’elle n’était pas, au fond. Juste orgueilleuse, qui sait. Imperturbable, le regard insondable, elle avait à chaque nouvelle journée fixé la porte à quelques mètres d’elle, retenant difficilement ses sursauts d’appréhension au début, imaginant la silhouette sombre et fantomatique d’un de ses bourreaux avant même d’avoir tourné le regard ; et puis, peu à peu, dominée par ses sempiternels devoirs, cette lutte qu’elle avait choisie et qui revenait faire palpiter ses veines avec ardeur, jusque dans chaque parcelle de son corps.

Les jours, les semaines faisant, elle n’avait attendu que lui, qui se tenait devant elle, à cet instant précis. Presque comme si de rien n’était, mais à l’orée des rayons lumineux venus de l’aube à l’extérieur, elle n’eut aucun mal à deviner les frissons sentimentaux qui le prirent quand il la vit. Entre eux, avant tout ça, il y avait eu des sourires, des échanges proches, ç’avait été une amitié sincère, qui s’était égrené dans l’esprit de la jeune sorcière jusqu’à devenir plus. Un martyr incessant qu’il ignorait. Aujourd’hui, alors qu’elle le sondait de ses yeux sombres, elle ne fit rien, retenant facilement son sourire, dénuée pourtant de tous les ressentiments que les Mangemorts avaient essayé d’infiltrer dans son cerveau. Oh ils avaient essayé, de la faire le détester ; encore et encore. Son héros pour qui elle était en train de se sacrifier, et qui ne faisait rien. Rien. Rien. Jusqu’à la laisser prisonnière de ses pires ennemis, de ceux qui étaient assez sans pitié pour la réduire à néant, pour patiemment la vider de sa substance pour la tuer. Mais elle était plus que ça ; en sa simple présence ici, elle le prouvait, ouvertement, outrageusement à tous ceux qui franchiraient cette porte, d’une arrogance déplacée qui sembla le désarçonner quelques secondes durant. Non elle ne voulait pas, elle ne voulait pas affronter les conséquences de tout ça. Et c’est sûrement dans cette volonté là qu’elle détourna le regard, décidée à ne plus jamais soutenir ce genre de regard empli de pitié, de surprise… de remords. Il n’y avait plus de place pour ça, plus de place pour la neutralité, peut-être était-elle celle d’eux deux qui l’avait le mieux compris, elle en avait de toute manière payé le prix fort. S’effondrer ne ferait que la rendre plus ridicule, elle l’assez idiote pour tomber entre les mains de ses ennemis. Ca se lisait si facilement sur ses traits creusés, il n’était pas venu parler du beau temps. Pas venu non plus pour les habituels marchandages qu’il les avait maintenus si proche. Ce qui faisait qu’il lui donnait encore des nouvelles, plutôt que de la laisser sombrer dans l’oubli. Sous ces yeux qui la dardaient, elle retint un frisson d’appréhension, c’était pire encore que l’idée de sentir le tisonnier d’un Doloris fiché dans chaque parcelle de son corps, pire encore qu’avoir à faire face à un visage ennemi, à un bourreau quel qu’il soit. Voilà qu’elle y repensait, subrepticement, refermant bien vite la chape de béton de toute sa volonté contre ce gouffre subversif. Elle aurait voulu que les paroles qui suivirent glissent sur elle comme de l’eau sur un parapluie, comme les paroles des Mangemorts avaient frôlé sa conscience sans s’y immiscer. Mais la voix de Clive résonna dans chaque parcelle de son esprit, coulant sous sa peau pour posséder chaque fibre de ses muscles ; c’était toujours comme ça avec lui, il la prenait avec toujours autant d’intensité, réduisant ses volontés à néant. Aucun de ses instincts fiers n’existait face à lui, et elle sentit ses entrailles se tordre à mesure qu’il parlait. C’était cette peine inavouable qui la rattrapait. Cette rage incandescente qui l’avait faite survivre.

Comme absente, elle releva les yeux vers le sorcier, dans un effort surhumain pour ne pas y laisser transparaître les éclairs du passé qui foudroyaient son esprit ; les paroles de ses ennemis qui revenaient à son esprit. Il l’abandonnait, il l’aurait fait, à un moment ou un autre. Pourquoi continuer de s’entretenir avec un boulet qui tombait si facilement dans les mains du camp adverse ? « Me regarde pas comme ça. » Elle avait cherché à maîtriser sa voix, la faire implacable, décidée, impérieuse. Mais ses cordes vocales venaient de vibrer sous l’ardeur de sa tristesse, des frissons désabusés qui faisaient distraitement trembler ses mains. De ces trahisons, elle ne lui laissa pas l’occasion d’en voir quoique ce soit, un spasme traversant sa mâchoire. Cette peine qui luisait au fond des yeux de Clive ; si attentionnée… si déplacée. Tout autant qu’elle se sentait fondre, faiblir, elle puisa au plus bas la volonté de revenir de plus belle. « Ne te place pas comme martyr de la situation ! Et qu’est ce qui te donne le droit de prendre cette décision à ma place ?! » Arbitraire, impulsive. Ces qualificatifs avaient glissé dans son esprit lorsque le Choixpeau lui avait prédit sa destinée, le chemin qu’elle allait tracer d’une voie faite de vert et d’argent. Cedrella s’était brusquement écartée, toisant avec une déception évidente son interlocuteur ; c’était trop tard pour avoir des remords. Trop tard pour essayer de la protéger. Comme possédée de folie, elle secoua la tête avec un empressement qui laissait deviner le feu qui la consumait, à la fois empli de colère et d’une tristesse, atroce, dont elle n’aurait jamais cru qu’il soit l’auteur. « Pourquoi tu fais ça ?! Je suis revenue pour toi, j’ai pas fui et je le ferai pas ! J’t’ai rien demandé, et je t’ai pas attendu, alors te sers pas de… ça comme prétexte ! » Elle qui tentait d’avoir un quelconque discernement, assez pour laisser couler la haine qu’il venait d’éveiller, elle se retrouvait déroutée par ses propres songes. Par ça, ce qui n’avait pas de mot, l’inavouable, l’indescriptible. Sa voix dérailla, au combien elle essayait de maintenir un cap dans ce qu’elle disait. Le seul échappatoire qu’elle trouva, fut de s’écarter plus encore, faire quelques pas vers le comptoir au fond de la pièce, contre lequel elle prit appui en sentant ses forces l’abandonner. Son souffle lui manquait, saccadé, empressé. Les mains sur son visage, comme fermée à toute réponse, hermétique à ses stupides prétextes, elle finit par se reprendre, la fatigue dans ses yeux étant sa seule traîtresse. « Je veux pas. J’abandonne pas. Ne m’abandonne pas, Clive… Et si tu veux vraiment le faire, fais-le en avouant que t’as pas le courage de continuer, et ne m’utilise pas comme prétexte. » Parce que c’en était forcément un ; à mettre autant de temps à revenir vers elle, à lui lâcher ça de la sorte sans même y mettre quelque forme que ce soit, c’était tout lui ! Mais ce n’était pas suffisant, et ça faisait tout le contraire de ce qu’il imaginait : sûrement que pendant des semaines il avait tourné et retourné les phrases à dire dans son esprit pour se débarrasser de la jeune femme, mais s’il devait y avoir une fin à eux, elle espérait au moins qu’elle ne se fasse pas de la sorte. Dans un tissu de mensonges, dans un abandon camouflé derrière des allégations minables qu’elle n’acceptait pas.
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MessageSujet: Re: (cc.) ★ you feel like letting go.   (cc.) ★ you feel like letting go. Icon_minitimeJeu 13 Sep - 23:30


“ you feel like letting go ”
S-W. Cedrella Levinston & W. Clive Burgess-Holmes♪♫♬
Clive aurait tellement voulu être celui qui aurait sauvé Cedrella de son supplice. Il l’aurait voulu mais il en avait été incapable, pas qu’il ait eu peur ou quelque chose dans ce style, juste que ses responsabilité à Poudlard et les mangemorts du château l’en avait empêché. Il avait passé bien des journées à essayer de savoir où elle avait été conduite, il avait perdu bien des heures de son temps à essayer de communiquer avec ces monstres en utilisant des méthodes simples et habituellement efficace. Parler avec sa bouche plutôt qu’en lançant des sortilèges relevant du supplice ou en utilisant des potions pas forcément très légales. Malheureusement pour lui, ces méthodes là n’étaient pas très efficace dans ce monde. De toute évidence, les séances de torture et les interrogatoires à coup de veritaserum étaient bien plus efficace. Il aurait du agir de la sorte. Après tout, les mangemorts ne s’en privaient pas alors pourquoi est-ce que lui, il fallait qu’ils soit si humain ? Trop humain sans doute. Laissant tomber ses recherches dès qu’un élève venait le voir pour avoir un peu d’aide, reprenant sans oser se montrer vraiment agressif ? Il n’avait pas ça dans les gènes. Il savait se défendre, il savait se battre, mais il n’était pas du genre à lancer l’offensive. Sa façon d’agir n’avait pas connu de résultat et finalement, Cedrella avait été plus maline que lui. Comme toujours. Lui, il n’était qu’un idiot fini. Un stupide sorcier qui au fond, ne servait pas à grand-chose. Quel débile il faisait. À la guerre comme à la guerre comme on dit. Il était temps qu’il change de comportement, qu’il devienne plus agressif, qu’il arrête de se soucier de sa propre humanité. Après tout, il avait en face de lui des monstres, des hommes tellement rongés par le mal qu’ils en avaient perdu leur humanité. Il n’était plus nécessaire d’avoir pitié d’eux bien au contraire. Pour s’en sortir, pour venir à bout de cet enfer, il fallait agir comme eux. Il allait sans doute retenir la leçon. Il avait été trop bête pour sauver Cedrella, il l’avait laissée seule face à ses monstres. Elle avait subit des choses qu’il ne pouvait même pas imaginer et tout ça à cause de lui. Elle avait été en droit d’espérer qu’il lui vienne en aide, il était même logique qu’elle l’ait attendu. Il lui devait bien ça. Mais non, jamais il n’avait pointé ses fesses. Maintenant qu’elle était revenue il avait mit du temps avant de revenir la voir. Il était définitivement un pauvre nul, il en avait conscience, il en avait toujours eu conscience. Il n’avait sans doute jamais mérité l’amitié de la jeune femme, ni même son aide, celle qui lui avait coûté si cher. Il était pourtant venu la voir ce matin là, sans savoir quoi lui dire, il avait fini par réalisé que la meilleure chose à faire, c’était sans doute de couper les ponts avec elle. Lui laisser sa liberté, sa neutralité dans cette guerre, lui éviter d’autres problèmes là où, la première fois, il n’avait rien fait pour elle. C’était sans doute la meilleure façon de la protégée ou juste une idée venue de nulle part, clairement pas réfléchit qu’elle serait incapable d’accepter. Il la connaissait très bien, elle était déterminée et têtue, pas le genre de femme à baisser les bras si facilement, elle était de loin la sorcière la plus courageuse qu’il connaissait. Si elle avait été envoyée chez les serpents lors de sa répartition, il était persuadé qu’elle aurait parfaitement mérité sa place chez les lions. Ce qui, n’était carrément pas son cas à lui, le lâche, le gros nul et le sorcier complètement nase.

Il ne pouvait s’empêcher de poser sur elle un regard plein de pitié et de tristesse. C’était idiot. Elle ne méritait pas ce genre de regard. Mais il ne pouvait pas juste lui adresser un grand sourire et faire comme si de rien n’était, ce serait comme pousser sa propre lâcheté jusqu’au paroxysme. Il ne pouvait pas nié ce qui c’était passé tout comme il ne pouvait pas nié qu’il était responsable de son malheur et que malgré ça, il n’était pas venu à son secours. Il baissa les yeux suite à sa réplique. Non, il ne pouvait pas la regarder autrement, parce qu’il avait mal pour elle, parce qu’il était triste d’avoir cette sensation que se tenir loin d’elle était la meilleure chose à faire pour elle alors que lui, il voulait être à ses côtés, il le voulait plus que tout au monde, plus qu’un simple ami ne devrait le vouloir mais aussi parce qu’il s’en voulait et soutenir son regard l’air de rien était trop compliqué, il était rongé par la culpabilité, détruit par sa stupidité, déçu de lui-même à tel point qu’il se détestait un peu plus chaque jour. Il continuait de se dire qu’il aurait du l’aider, il savait que ça ne changerait rien, qu’il ne pouvait pas changer le cours de l’histoire et que ce n’était pas en se le répétant que ça changerait quoi que ce soit, mais ça ne cessait de tourner dans sa tête, comme si quelque chose en lui voulait s’assurer qu’il continuerait de s’en vouloir jusqu’à la fin de ses jours. Il ne se plaçait pas en martyr, il était juste le lâche de l’histoire rien de plus. Il voulait juste qu’elle sache qu’il regrettait du plus profond de son âme ce qui c’était passé et qu’il était prêt à faire en sorte que ça ne se reproduise pas. Il leva un regard timide vers elle, le front plissé, une mine ressemblant à celle d’un chien battu affichée sur le visage. « je sais que je ne suis pas celui à plaindre dans cette histoire. Je le sais trop bien. J’aimerai juste essayer que ça ne se reproduise pas. » Ça ne le rendait pas moins lâche au contraire. Il cherchait à éviter les problèmes parce que c’était de toute évidence plus simple que de les affronter. Être lâche ça semblait être dans sa nature. Des fois, il se demandait même pourquoi il avait rejoins l’ordre du phénix, ils n’avaient pas besoin de quelqu’un comme lui dans leurs rangs. Il serra la mâchoire en observant la jeune femme. Il avait envie de juste la prendre dans ses bras et lui dire qu’il était heureux qu’elle soit de retour dans la petite ville. Au lieu de ça il restait loin d’elle comme s’il avait peur que rien que le fait d’effleurer sa peau serait dangereux pour elle. Il avait sans doute eu une mauvaise idée en prenant cette décision à en juger le son de la voix de la jeune femme. Elle avait raison il n’avait pas à décidé pour elle, mais qu’est-ce qu’il pouvait faire d’autre ? Il était incapable de la protéger, il l’avait bien prouver. Il n’était pas un héros qui viendrait la sauver du danger avant de l’emmener sur son cheval blanc. Ce n’était pas lui. Lui, il était le gars qui avait des convictions, des buts mais qui ne se donnaient pas les moyens de les atteindre, qui se laissait distraire par d’autres problèmes et qui finalement ne servait pas à grand-chose. Elle s’éloigna finalement de lui. Distance entre eux qui était douloureuse alors qu’elle était l’une de ses meilleures amies, et ses amis se comptaient sur les doigts de la main. Elle était importante pour lui, beaucoup trop sans qu’il ne sache dire pourquoi. « Je n’ai pas le courage de continuer alors. Je n’ai pas le courage de te savoir encore en danger par ma faute. Je n’aurais pas du te mêler à ça, j’en avais pas le droit. Tu ne fais pas parti de l’ordre du phénix, tu n’es pas une née-moldue alors si je n’avais pas été là, ils ne s’en seraient pas pris à toi, ils ont mieux à faire de leurs temps. » Les mangemorts ne s’en prenaient pas aux gens contre lesquels ils n’avaient rien. Trop occupés à traquer les sang-de-bourbe, les membres de l’ordre et les traitres. Ceux qui faisaient profils bas ils s’en fichaient, ils n’auraient pas touché à Cedrella si elle ne s’était pas alliée à lui. « Je tiens trop à toi Cedrella. Je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose et je sais pas comment faire pour t’aider autrement. Je suis trop nul. » Il fallait bien l’admettre. Il ne s’en cachait pas, depuis cette histoire, il avait l’impression d’être un moins que rien. Qui pourrait le contredire après tout ? Il n’avait pas été fichu d’aider une femme qu’il avait lui-même mit en danger, c’était quand même de la nullité profonde ça. Il ne savait même pas comment elle faisait pour avoir encore envie de l’aider après tout ça, elle aurait du le détester de tout son être, lui demandé de quitter sa boutique au plus vite et lui faire comprendre de ne jamais revenir. Pourtant, elle ne le faisait pas. Tant mieux, il aurait eu du mal à le supporter. Il ne la comprenait pas, de la même façon qu’il ne comprenait pas les sentiments qu’il ressentait pour elle, c’était comme s’il y avait une force entre eux qui tâchait de les garder l’un près de l’autre malgré les erreurs qu’il ne cessait de commettre, et cette force il ne la comprenait pas non plus.
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Malia Terrell
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MessageSujet: Re: (cc.) ★ you feel like letting go.   (cc.) ★ you feel like letting go. Icon_minitimeLun 8 Oct - 22:34

looking for a distant light,
someone who can save a life.

w. clive burgess-holmes & s-w. cedrella levinston
YOUR HEART IS FULL OF BROKEN DREAMS, JUST A FADING MEMORY AND EVERYTHING'S GONE. BUT THE PAIN CARRIES ON, LOST IN THE RAIN AGAIN, WHEN WILL IT EVER END ? IT'S HARD TO BELIEVE, IT SEEMS SO OUT OF REACH, BUT I AM WITH YOU. AND I WILL BE YOUR HOPE, WHEN YOU FEEL LIKE IT'S OVER. AND I WILL PICK YOU UP, WHEN YOU WHOLE WORLD SHATTERS. WHEN YOU'RE FINALLY IN MY ARMS, LOOK UP AND SEE LOVE AS A FACE.
Elle le connaissait bien. Malheureusement trop bien, en des années de vie passées à se côtoyer. Se rencontrer, se chercher, sans peut-être jamais se trouver. Elle ne savait pas. Encore moins aujourd’hui, alors que le jour grimpait lentement dans le ciel, baignant le paysage de Pré-au-Lard des teintes orangées de l’automne. Elle ne savait plus. Si longtemps elle avait cru qu’ils étaient sur la même longueur d’ondes, ensemble sur quelque chose. Et puis il y avait eu cette nuit-là, où ils étaient venus la chercher, cette troupe de Mangemorts qu’elle avait presque dignement affrontés. Eux, et leurs convictions, celles qui n’avaient que trop souvent bourdonné dans ses oreilles lorsqu’elle avait passé de longues soirées, d’interminables soirées dans la salle commune des Serpentards. De ces croyances qu’elle ne partageait pas, qu’elle n’avait jamais partagé. Parce que c’était comme ça, vibrant dans son sang, crispant chaque parcelle de ses muscles, gravé en elle selon le digne héritage que ses parents avaient laissé pour elle. Elle aimait à croire qu’elle luttait pour ça. Qu’elle s’investissait, qu’elle vivait encore pour ces préceptes, et non pas pour autre chose. Pas pour lui, qui, on pourrait le croire, avait fiché un poignard juste entre ses côtes en se détournant si facilement d’elle. Trop souvent, un questionnement insidieux avait pointé à son esprit pour tout remettre en question. Elle, leurs soirées passées ensemble, lui, tous les dangers qu’elle prenait pour glaner des informations qui, parfois, se révélaient sans intérêt. Et si c’était juste pour lui ? Juste dans la crainte sourde, glaciale de le perdre, de le voir se détourner d’elle, ne jamais revenir si elle ne l’aidait pas ? Simplement pour ne pas la mettre en danger, pour la sauver, là où il ignorait que seule, elle baignerait dans sa perte la plus grande. Prisonnière, enchaînée avec ses propres pensées comme seul rempart à la folie, l’insidieux questionnement était parfois devenu une obsession, alors qu’elle croupissait dans l’oubli, alors qu’elle affrontait l’Enfer, marchant en son sein avec chaque fois plus de détermination, chaque fois plus de fougue. Peut-être qu’elle était devenue folle avec le temps, une chose est sure, sa liberté n’était pas une douce illusion qui s’imposait au voile de ses paupières, mais bien la réalité pure et dure, dont l’épiphanie résidait en cet instant précis. Celui où tout s’effondrait.

Ses pensées s’égaraient, dans un gouffre de tourments dont elle ne parvenait qu’à peine à deviner les formes et tous les retords pièges, alors que la seule fuite qu’elle avait trouvé à l’inextricable, c’était en creusant la distance entre eux, en s’éloignant de lui, comme dans l’espoir que les mots qu’il aurait à prononcer encore en viennent à disparaître dans la pièce. Ou peut-être pour qu’il ne lise pas, ne devine pas toutes les trahisons que son esprit imprimait sur son facies. Ou surtout pour fuir le regard qu’il lui lançait, le regard qu’elle sentait brûler dans son dos, plus violent, plus mordant encore que tous les sortilèges dont elle avait été la victime. C’était avec une précision infinie qu’elle se souvenait du tranchant des attaques de ses ennemis, de la force avec laquelle la panique avait fait battre son cœur, son sang percutant ses tempes avec rage. Et pourtant, elle avait comme la vague impression qu’il n’y avait pas eu pire douleur dans ces instants indélicats que celle qu’elle connaissait ici. Celle qu’il lui infligeait. Non pas par la trahison qu’il avait commise à son égard en l’oubliant si facilement, ni même par la froideur de son absence si longue malgré son retour. C’était cette décision qu’il avait prise, de non seulement l’abandonner, mais de lui prendre chaque raison qu’elle avait encore de pouvoir rester fière, de pouvoir donner un sens à l’existence qu’elle continuait d’avoir, là où cette guerre avait d’ores et déjà pris tant de vies. Des comme la siennes, qui n’avaient rien à voir avec les tragédies qui se jouaient alentours. Dans le chaos de sa tête, dans le silence de la pièce, la colère, la rancune s’évadaient sans qu’elle ne parvienne à les retenir, alors que l’impuissance la gagnait, grisant son esprit, inondant ses yeux en des vagues de larmes à même de percer à jour l’assurance de laquelle elle se grimait. Elle qui voulait simplement aller de l’avant, voilà que le retour en arrière était brusque, la confrontant à ce à quoi elle ne voulait pas faire face, ce qu’elle cherchait à fuir plus que tout. Ce qui devrait peu à peu s’estomper à son esprit, osait-elle l’espérer du moins. Voilà que c’était la voix de Clive, le visage amical de celui-ci, les éclairs de sentiments qu’elle pouvait ressentir à son égard qui la poussaient à nouveau dans ce cauchemar sans fin. Jamais. Non jamais. Le spasme coincé entre ses épaules, qui crispait son dos avec douleur remonta le long de sa gorge avec indélicatesse, jusqu’à lui faire serrer les dents alors qu’elle tentait de relever la tête. De reprendre une contenance d’apparat, au combien le brouillard continuait de lui obstruer toute possibilité d’aligner correctement ses pensées. Dos à lui, elle soupira, ses épaules retombant avec souplesse alors qu’il prenait un soin tout particulier à porter tout le blâme de leur situation sur ses épaules. Et peut-être qu’elle n’avait pas à le contredire ; peut-être qu’il avait raison.

Et si souvent, elle aurait pu sombrer dans ces ressentiments-là. Le haïr, plongée dans l’obscurité de sa captivité, elle avait parfois cru que ce serait facile. Mais ça s’avérait si douloureux. Tristement impossible. « Ne commence pas à t’attribuer tout le mérite ! » La phrase avait filé entre ses lèvres, impérieuse et froide à la fois, sifflée entre ses dents toujours crispées. Invisible à son regard, elle leva les yeux au ciel, tentant de se reprendre alors que la misère qu’il affichait outrageusement ne faisait qu’éveiller une bataille sans fin entre chacune de ses certitudes. Les abandonnant derrière elle, elle fit volte-face, toisant Clive comme si elle le découvrait à nouveau. Pour la première fois ; au combien son image était nouvellement gravée dans chaque parcelle de son esprit, comme l’ancre à laquelle elle s’était raccrochée pour survivre. « Je suis la personne qui décide de la tournure de ma vie encore, à ce que je sache. Je suis celle qui court après els Mangemorts dans chaque recoin de cette rue, celle qui a survécu ! Et sans toi. Alors tu ne m’as pas mêlée à quelque chose. J’ai pris cette décision, et je m’y tiendrai, avec ou sans toi. » Un brin d’assurance fougueusement gagné l’avait ramenée près de lui, alors qu’elle l’examinait d’un regard comme si deviner ses réponses était à présent le but du jeu. De toute chose. Mais avant qu’il n’ait formulé le moindre mot, elle abandonna sa rage orgueilleuse, effaçant tout écart entre eux pour venir prendre ses mains dans les siennes, retrouver la chaleur doucereuse et réconfortante de ses doigts. Se sentir à nouveau, bel et bien là. « Tu m’as sauvée, Clive. J’ai toujours été la gamine qui n’osait pas se lever contre les autres pour dire ce qu’elle pensait, faire ce qu’elle croyait être juste. Ca me semble juste et tu ne peux pas imaginer à quel point ça a tout changé là-bas. Tu sais que c’est trop tard. Qu’ils reviendront dès qu’ils en auront l’occasion… que tu sois là, ou non. Ne me prends pas ma raison de survivre à tout ça. » Ce pour quoi elle se battait. Ou lui. Elle n’en savait rien, et si la certitude de ses convictions avait été ancrée en elle, à présent, c’était à nouveau le chaos de l’incertitude qui la submergeait. Un soupir lui permit de reprendre contenance, alors qu’elle trouvait le regard de Clive, venant doucereusement poser une de ses mains sur la joue du sorcier, dans l’espoir infime de mettre des mots sur ce à quoi elle n’avait que trop peu prêté attention. Son regard se perdit vers le sol, comme si elle était gênée l’espace d’un instant, avant qu’elle ne reprenne de plus belle. « Je savais pas que j’étais capable de ça. Tout ça. Tu m’as donné la possibilité de le découvrir, l’envie de pousser ces volontés plus loin. C’est trop tard, Clive, tu m’as déjà donné le courage de le faire… » Un sourire fit légèrement trembler ses lèvres, alors qu’elle cherchait ses mots, ou plutôt, une échappée à ceux qui rêvaient de s’extirper de sa bouche, des mots qui la trahiraient plus qu’elle ne le voudrait, tout autant qu’ils vibraient au creux de son ventre. « Un courage que je n’aurais pas pu avoir pour quelqu’un d’autre que toi. » C’était comme une révélation, qui libérait sa poitrine de l’étau dans lequel elle s’était sentie brusquement prisonnière, comme une confidence qu’elle avait laissé échapper à voix basse, juste entre eux, alors que de ses doigts, elle avait trouvé les cheveux de son ami, les triturant nerveusement. Jusqu’à s’en rendre compte, jusqu’à se faire rattraper par la réalité, qui fit glisser sa main, la laissant retomber dans l’espace qui les séparait. « C’est ce que font les amis. Je suppose. » L’espérait-elle en tout cas. C’était la fougue de l’instant qui l’avait emportée dans des révélations déplacées, qui la laissaient hagarde à présent, incapable de formuler quoique ce soit d’autre qu’une phrase toute faite pour se défaire du piège dans lequel elle était bêtement tombée. Tant pis, elle pouvait toujours s’enfuir, courir dans n’importe quelle boutique délabrée de Pré-Au-Lard et se livrer aux Mangemorts, ça semblait malgré tout préférable à la gêne incontrôlable qui la submergeait.
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MessageSujet: Re: (cc.) ★ you feel like letting go.   (cc.) ★ you feel like letting go. Icon_minitimeSam 13 Oct - 16:17


“ you feel like letting go ”
S-W. Cedrella Levinston & W. Clive Burgess-Holmes♪♫♬

Il ne savait même plus ce qu’il faisait ou même ce qu’il voulait. Elle était là face à lui maintenant et il ne savait plus quel était la meilleure chose à faire. L’écarter de sa vie semblait être une bonne option celle qui la protégerait là où lui, il l’avait bien prouvé en était incapable. Elle ne méritait pas d’être victime des mangemorts simplement parce qu’elle lui transmettait des informations. Au final c’était lui qui aurait méritait de se retrouver prisonnier et torturer parce qu’il passait les trois quarts de son temps à s’opposer aux mangemorts du château parce que les informations qu’il obtenait d’elle, elles étaient vitre transmises au reste de l’ordre, elle n’était qu’une intermédiaire, une pauvre femme innocente qui ne méritait pas tant de souffrance. Il n’osait même pas imaginer ce qu’elle avait pu endurer là bas et toutes les fois où l’image d’une Cedrella pleine de souffrance était arrivée jusqu’à son esprit, il avait cru devenir fou. Pourtant, il n’avait pu l’aider. Coincé dans le château, partagé entre l’envie de protéger les élèves qui eux aussi étaient d’innocentes victimes dans une guerre qui les dépassait et Cedrella. Finalement, le choix c’était fait seul, indépendant de cette volonté parce qu’à part en parcourant le monde entier, il n’aurait jamais trouvé Cedrella, personne n’étant fichu de lui transmettre des informations qui en valait la peine. Ce qui n’était pas le cas de Cedrella. Quoi que certaine fois, ce qu’elle pouvait lui dire ne faisait pas avancer le schmilblick. Mais quand c’était Cedrella qui lui disait, ça semblait en valoir la peine. Elle aurait pu lui faire un rapport complet du nombre de fois où le seigneur des ténèbres se rendait aux toilettes au cours d’une journée que ça aurait été important aux yeux du sorcier. Au fond, entendre le son de sa voix était devenu la seule chose vraiment importante. C’était la guerre dehors, un véritable cauchemar, les ténèbres qui s’abattaient sur le monde et dans ses ténèbres, Cedrella était sa seule lumière. Une amie fidèle sur laquelle il avait toujours pu compter. Encore et toujours, depuis longtemps, à cette époque où il n’était qu’un gamin qui avait bien du mal à s’intégrer à Poudlard, elle avait été là, plus jeune mais d’une compagnie bien plus agréable que celle des jeunes de son âge. Cedrella avait sans doute toujours représenté à elle toute seule tout l’univers de Clive. Alors il avait besoin d’elle, bien plus qu’il ne voulait l’avouer, bien plus qu’il n’était prêt à l’admettre parce qu’il ne comprenait pas pourquoi il n’arrivait pas a accepter un tant soit peu son absence à ses côtés. Il ne savait pas pourquoi malgré l’envie qu’il avait de s’éloigner d’elle pour la protéger il restait planté là incapable de bouger. Il avait été trop lâche pour lui venir en aide au moment où elle avait eu le plus besoin de lui alors il était aussi trop lâche pour rester agripper à ses propres conviction et simplement partir sans écouter ce qu’elle avait à lui dire. Il ne voulait pas qu’elle le déteste d’avantage et il savait qu’une partie d’elle devait bien lui en vouloir, parce qu’il avait été stupide, parce qu’il l’avait trahie en la laissant aux mains des mangemorts alors qu’elle avait dû croire et espérer qu’il viendrait la secourir. Il pourrait bien dire et répéter un bon million de fois qu’il avait eu envie de l’aider, qu’il aurait pu retourner ciel et terre pour la secourir, ça ne changeait rien au fait qu’il n’avait rien fait. Rien de concret en tous cas. Bien-sûr, il n’était pas resté dans son coin à se tourner les pouces en se fichant bien de ce qui pourrait arriver à la jeune femme. Il avait essayé mais en vain et de toute évidence, il n’avait pas essayé avec assez de conviction, peut-être d’avance convaincu au plus profond de lui-même d’à quel point il était finalement, un bon à rien. C’était difficile de savoir quoi faire. Tout aussi difficile que de déterminé avec précision ce qui l’unissait à la jeune femme. Elle était son amie. C’était la version officielle du lien entre eux deux. Mais il y avait sans doute plus que ça. Suffisamment plus pour inscrire en lui bien plus de doutes et d’incertitudes qu’il aurait pu penser être capable de supporter.

Il baissa les yeux en entendant sa réplique. Elle avait raison. De toute façon quoi qu’elle dise, elle aurait raison, parce que c’était Cedrella premièrement. Elle aurait pu prétendre qu’avada kedavra était un sortilège pour faire apparaitre des arc-en-ciel, des licornes et des papillons colorés qu’il aurait été capable de la croire - fort heureusement, elle n’avait jamais prétendue une telle absurdité. Ceci dit en cet instant, il avait tout les torts c’était un fait alors il ne pouvait pas nier qu’elle avait raison. Il n’ajouta rien, ne voulant pas répondre quelque chose encore à côté de la plaque comme il le faisait toujours, il ne voulait pas prendre le risque de l’agacer d’avantage. La tête toujours baissée vers le sol, il leva légèrement les yeux vers la jeune femme qui venait de se retourner vers lui, plissant ainsi son front dans ce même air de chien battu qu’il lui avait adressé auparavant. Sa mâchoire se serra avec force alors qu’elle lui rappelait qu’elle s’en était sortie sans son aide et qu’ainsi elle n’avait clairement pas besoin de lui pour prendre des décisions, qu’elle n’avait pas besoin de lui pour continuer. Encore une fois, elle avait raison. Il pouvait prendre la décision de la laisser dernière lui, de ne plus revenir de ne plus la mêlée à sa propre lutte dans cette guerre, ça ne changeait rien. Elle pouvait trouver un autre allié autre part, les membres de l’ordre du phénix n’étaient pas si rare que ça, elle trouverait quelqu’un d’autre à aider, elle continuerait de se mettre dans le pétrin avec ou sans lui, c’était un fait et la laisser prendre le risque avec quelqu’un d’autre, ce serait une simple façon de soulager sa propre conscience, ce serait une décision encore plus lâche que les précédentes. Peut-être était-il temps qu’il agisse convenablement, qu’il prenne les bonnes décisions et qu’ainsi, il arrête de se conduire en véritable lâche. Il releva finalement complètement la tête vers elle la jeune femme alors qu’elle se saisi de ses mains, il laissa son regard plongé dans le sien alors qu’un léger frisson lui parcouru l’échine suite à se doux contact. Il laissa son front se coller à celui de la jeune sorcière qui se perdait en révélations. « J’aurais préféré te sauver différemment alors. Je ne pourrais jamais assez m’excuser de ne pas être venu t’aider. Je pourrais te demander pardon encore et encore ça ne changera jamais rien au fait que je ne suis pas venu et qu’aucunes des excuses que j’ai ne pourra être valable. Tu mérites mieux que moi comme raison de survivre. » C’était un fait. Elle méritait bien mieux que lui. Elle méritait d’avoir un homme dans sa vie qui soit capable de la sauver, de la protéger comme lui n’était apparemment pas capable de le faire. Un homme qui l’aime et qui serait prêt à mourir pour elle. Son cœur se serra douloureusement à cette pensée, sensation douloureuse qui se rependait de tout son être et qui semblait être là pour lui indiquer à la manière d’un panneau lumineux sur lequel il y aurait écrit en gros ‘Clive, toi, tu l’aimes cette fille’, ce qu’il ressentait pour elle. C’était presque plus clair que de l’eau de roche et pourtant, il était sans aucun doute trop stupide pour l’admettre, il s’en rendait sans doute compte petit à petit mais il se contentait de tout refouler, de tout nier en bloc, c’était plus simple et moins risqué. Il écarta son visage du sien alors qu’elle baissait la tête vers le sol pour continuer son discours, la main sur sa joue puis dans ses cheveux, contact provoquant des battements de cœur accélérés dans l’organisme du jeune homme. Finalement, elle laissa retomber son bras, rompant le contact entre eux deux. « Les amis ouais. » Drôle de phrase qui s’extirpa de sa bouche sans qu’il ne s’en rende vraiment compte, réflexion faite à haute voix après laquelle il se contenta de se retourner dans un soupire, tourner le dos à la jeune femme comme pour laisser le temps à son cœur de ralentir. « Je suis désolé de t’avoir donné un tel courage. Parfois, il est plus sage de juste rester dans son coin sans se mêler des choses. Je suis désolé parce que ce courage c’est ma lâcheté qui te l’a donné. Je suis désolé de n’avoir pas eu le même courage pour toi, je l’aurais voulu, vraiment. J’ai honte. Je voudrais partir, loin. Ou pas loin, à Poudlard parce que je vois pas où aller à part là-bas. Ne pas revenir, me persuader que ce serait mieux pour toi croire que ça te protégerait. Ce serait tellement plus simple. » Fixant l’extérieur à travers la vitrine de la boutique, le sorcier laissa échapper un soupire. « Mais je crois pas que j’y arriverai de toute façon. Même si j’avais la certitude que ça te protégerait, je serais obligé de revenir te voir, pas forcément pour parler de la guerre, pas pour que tu me donnes des informations ou que tu m’aides à en faire passer. Juste pour te voir. » Il continuait de fixer l’extérieur avec insistance comme si ce qu’il entrevoyait des rues désertes de pré-au-lard était subitement devenu incroyablement passionnant, suffisamment pour qu’il ne puisse détourner le regard. « Et j’en suis désolé. Je ne serais jamais celui prêt à tout pour te protéger parce que je peux renoncer à bien des choses mais pas à ta présence. » Il ne savait de toute évidence même plus ce qu’il racontait, se perdant dans des paroles ô combien gênantes, un peu comme s’il s’était subitement mis à penser à autre voix. Finalement il avança de quelques pas, comme pour s’éloigner de la jeune femme. Tout prés de la vitre il commença à triturer un objet posé non loin de lui sans même savoir de quoi il s’agissait. Jetant encore un coup d’œil vers l’extérieur il laissa échapper un fin soupire. « Il commence à pleuvoir. » Phrase balancée sans autre raison que celle de changer un peu de sujet. On se fichait bien que la pluie vienne recouvrir les feuilles colorées qui jonchait déjà je sol du petit village, mais en cet instant, il ne trouva rien de mieux à dire. Lâchant la vitre du regard, il se concentra à nouveau sur l’objet ayant faussement attiré son attention, trop perturbé par ses propres mots pour oser reposer son regard sur la jeune femme.
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Malia Terrell
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MessageSujet: Re: (cc.) ★ you feel like letting go.   (cc.) ★ you feel like letting go. Icon_minitimeVen 2 Nov - 1:32

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C’était à croire qu’elle était dénuée d’instinct. Une personne avec un minimum de conscience, aurait certainement tout fait pour se défaire de ce lien, pour briser tout rapport quel qu’il soit avec Clive. Avec celui qui n’était pas venu la chercher, celui qui l’avait – quelque part – abandonnée, celui qui n’avait pas osé affronter les conséquences de ses actes avant des jours et des jours. Et malgré elle, pour tout ça, une partie d’elle l’avait si ardemment détesté. Elle n’était cependant pas assez forte pour l’emporter sur le reste. Sur sa folie, sa bêtise que d’être incapable de le perdre, d’être incapable d’être seule à nouveau. Sans but, sans justice à défendre, sans poids pour faire peser la balance d’un côté ou de l’autre. Sans raison de survivre, dans tant de chaos. Sans lui, tout simplement. C’étaient des mots qui se formulaient si facilement dans son esprit, pour s’évanouir dans un coin de son inconscient en quelques futiles secondes, en une poudre se dispersant dans l’air comme si de rien n’était. Des pensées, qui ne se concrétisaient jamais, auxquelles elle n’était nullement capables de rendre quelque poésie que ce soit. Ce n’était pas le bon moment, pas le bon choix, pas la bonne chose à faire. Autant oublier, autant continuer, comme si de rien n’était, avoir ce que le destin voulait bien lui offrir et ne pas chercher à avoir plus. Elle savait déjà, pour s’y être trop souvent frottée, qu’à chercher trop de choses, elle finirait par s’effondrer, sombrer. Ce n’était de toute manière pas la bonne époque, pas les bonnes circonstances pour être égoïste, pour dévier de ce qui faisait d’eux ce qu’ils étaient, ce qui faisait d’elle un avantage incontestable pour l’Ordre, et non pas une potentielle faiblesse pour qui que ce soit. Au moins, si elle devait mourir, elle le ferait sans emporter Clive ou qui que ce soit d’autre dans sa chute. Comme un doux réconfort, une quelconque récompense pour tout ce qu’elle avait si durement participé à ériger, ce dont elle faisait partie, ce qui finirait par la conduire à sa perte. Une perte glorieuse, osait-elle l’espérer. Stupide qu’elle était pourtant, elle se laissait emporter par le flot de ses paroles, s’emportant en des colères impossibles à maîtriser, s’apitoyant parfois jusqu’à ressentir le brûlant besoin de se rapprocher de lui, de lui prendre la main, lui caresser la joue en un appel lascif de leurs sens respectifs, en une demande insidieuse, lancée avec déraison, avec égoïsme. Marionnette des flots de ressentiments qui la submergeaient littéralement, elle oscillait de l’un à l’autre, de l’intimité chaleureuse de touchers indécents, à la distance de quelques paroles bien placées, à même de briser les trop grandes promiscuités, chasser les moindres sous-entendus qui pourraient être attrapés au vol. C’était de toute manière, stupide et à sens unique, alors qu’elle se sentait la rage de remuer ciel et terre pour lui, alors qu’il se sentait juste assez de force pour l’abandonner, sans même oser la regarder dans les yeux. Jamais, dans les pires séances de torture des Mangemorts, elle n’avait eu l’occasion de ressentir tant de colère rougeoyante contre lui, contre Clive, ou même contre le monde entier. Les tentatives qu’elle pouvait oser pour alléger un tant soit peu la culpabilité du sorcier, il les repoussait sans le moindre remord, en des paroles piteuses faites de suppliques diverses et variées, d’apitoiements incessants. Alors que son échine s’électrisait sous le contact de leurs mains mêlées les unes aux autres, elle resta hagarde sous le regard de Clive trouvant le sien, l’attrapant au vol dans une vague de surprise, tandis que depuis de si longs instants, elle s’était prise à croire qu’elle finirait par oublier les lueurs de son regard avant qu’il ne daigne à nouveau la regarder dans les yeux. Sous la radiance de ses prunelles cependant, elle ne trouva pas la force de poursuivre le flot de ses paroles, frissonnant, comme glacée, désarmée, tout juste le temps de lui laisser la possibilité de prendre les armes et la défaire de toutes les convictions qu’elle pouvait avoir. Le pauvre, il ne savait sûrement pas à qui il avait affaire, encore. Au front du sorcier se collant contre le sien, elle ne put que sentir son souffle lui manquer, incapable de le retenir dans ses poumons, tandis que d’un long soupir discret, elle perdait toute volonté de lutter, juste le temps qu’il reprenne la parole. Dans une kyrielle de désolation, qui fit frissonner la jeune sorcière de désarroi, d’horreur peut-être même, tandis qu’elle n’avait que trop peu pris le temps ou même eu l’occasion d’évaluer la culpabilité de Clive. Celle qui le rongeait, celle qui réduisait sa voix à un souffle, un intime partage juste entre eux, tandis que de ses doigts, elle resserrait l’emprise de sa poigne autour des mains de son ami.

A la réplique du jeune homme, elle reprit de plus belle les siennes, habitée par plus d’envie encore, décrochant quelques regards à Clive avant d’elle aussi, fuir tout contact visuel avec lui. A croire que promener ses mains contre les siennes, dans ses cheveux, s’avérait plus facile encore que de lire ses réactions au fond de ses yeux. Elle ne soupçonnait pas, en tout cas, être incapable d’y lire comme dans un livre ouvert, comme elle avait si souvent eu l’occasion de le faire ; c’était sûrement ça qu’elle fuyait, les conséquences de ses actes, les conséquences de ses paroles. Qui se perdaient dans un enchaînement précipité, qui se perdaient avec frénésie, jusqu’à la folie pure et dure, jusqu’à trop de révélations, trop d’appels, trop d’impétuosité. Qu’elle calma, avec une assurance d’apparat, alors qu’elle le lâchait brusquement, qu’elle s’écartait, comme brûlée par le simple contact de leurs mains, de ses doigts contre sa joue. Stupide qu’elle était. Bien plus que lui, finalement, à trop parler, à trop s’accrocher, à trop chercher. A être égoïste. Le doute, accompagné dans son sillage d’une vague de culpabilité la prit aux tripes, alors qu’elle demeurait effarée, réduite au silence par ses doutes. Elle aurait voulu se terrer dans un coin, disparaître complètement, mais même son regard, absent, était incapable de trouver un échappatoire, même d’en chercher un, tant il était suspendu à l’instant. La réponse de Clive lui parut si lointaine, si futile, si peu désirée durant un instant, la brusque crainte qu’il la repousse à nouveau l’envahissant avec froideur. Elle mit de longues secondes avant de remarquer qu’il s’était éloigné, lui préférant le paysage visible à travers la vitrine. Elle n’était plus que la spectatrice de son dos, mais curieusement, elle s’en retrouva soulagée, plus qu’elle ne l’aurait imaginé d’ailleurs, tandis qu’elle sentait à nouveau l’air filtrer dans ses poumons, le rose de ses joues s’évanouir légèrement, le poids de la honte se faire moins oppressant. Elle aurait pu, elle aurait voulu trouver de quoi répondre à sa première tirade, mais les mots lui manquaient, comme si elle était destituée de toute assurance, comme s’il la fracturait de plus en plus au moindre de ses mots. Il poursuivit, inconscient du trouble qui étirait les traits du visage si soigneux de la brune, alors qu’il continuait dans ses révélations, alors qu’elle ne savait quoi penser, qu’elle s’aventurait vers des chemins de pensée qu’elle s’était défendus jusque-là. En guise de réflexe, elle croisa les bras autour de sa poitrine, avec force, crispation, comme dans l’attente fébrile de quoique ce soit, n’importe quoi. Le soupir du sorcier la fit presque sursauter, tandis qu’il poursuivait, peu conscient sûrement du silence mal à l’aise qui imprégnait lentement mais sûrement l’endroit. Alors qu’il parlait, parlait sans conscience, elle crut sentir une larme glisser sur sa joue, se perdre dans un revers de main qu’elle passa sur celle-ci, inaperçue dans le poids de l’atmosphère alentours, ou dans l’imperturbable flot de paroles du sorcier. Il eut finit, avant même qu’elle ne s’en rende compte, qu’elle ait trouvé assez d’aplomb, assez de clairvoyance pour comprendre, pour savoir de quoi il en retournait… ce qu’il adviendrait si elle réagissait d’une quelconque manière plutôt que d’une autre. Le silence sembla être son seul allié, avec le parquet vieilli du sol, qu’elle fixa longuement, avant d’entendre à nouveau la voix de Clive lui parvenir. Dans une phrase stupide, si stupide qu’elle ne put que ressentir la gêne la prendre de plus belle. Comme pour chercher une contenance, elle suivit le regard du sorcier, devinant quelques gouttes qui s’écrasaient contre la vitre, lentement, et si vite avec plus d’intensité, plus d’insistance. « On dirait bien… » Et aucun mot ne lui sembla approprié pour quoique ce soit d’autre, la pluie s’intensifia, vite, si vite, jusqu’à tonner contre les carreaux avec frénésie. « Clive. » Stupide, stupide Cedrella, qui ne savait même pas quoi dire, dont les paroles dépassaient la conscience, en un brusque et vital besoin de briser ce silence, le faire disparaître. « Tu voudrais du thé ? Je… je vais décemment pas te laisser rentrer alors qu’il pleut. Donc… je peux faire du thé. » Quelle connerie. Elle n’attendit même pas sa réponse pour faire demi-tour, s’engageant en quelques pas vers l’arrière-boutique, dans laquelle elle disparut sans demander son reste.

Seule, elle n’en fut en rien libérée de l’étau plein de confusion qui précipitait ses gestes, la rendant maladroite à souhait. Elle mit de longues secondes à trouver la bouilloire, tandis que d’un revers de main, elle laissait tomber quelques vieux parchemins sur le sol, dégageant un espace digne de ce nom, comme si elle cherchait à faire le meilleur thé du moment. Ce petit jeu ne dura que trop peu de temps, avant qu’elle ne ressente le furieux besoin d’abandonner ce cirque sans queue ni tête pour revenir dans l’autre pièce. Dans le fracas de la bouilloire se posant sur le comptoir, elle attira l’attention de Clive, tout autant qu’elle l’aurait voulu. « Tu sais quoi ?! T’es vraiment un imbécile, Clive Burgess-Holmes, j’ai passé des JOURS à t’attendre, des JOURS, interminables, soit dit en passant. Tu te pointes, comme si de rien n’était, avec des prétextes de troll pour expliquer ton absence, et maintenant, MAINTENANT, maintenant je sais même pas ce que tu fais ! J’en ai assez d’avoir l’air stupide à attendre que tu dises ce que tu penses, et j’en ai encore plus assez d’avoir l’air d’une potiche parce que TOI-MEME je suis sûre, tu comprends rien à ce que tu racontes ! Alors tu veux plus qu’on se voit, soit disant que ça va me protéger et tout un tas de conneries dans ce genre, et maintenant tu peux pas ?! J’ai combattu des Mangemorts, mais ma foi, t’es bien plus borné et incompréhensible qu’eux ! » C’était un digne retour sur le devant de la scène, à croire qu’elle sentait à nouveau une agitation battre dans ses veines, une assez folle en tout cas, pour lui donner assez d’assurance pour toutes ces paroles… Une assurance qui, une fois évanouie, la laisserait seule et désabusée, certainement. « Alors, je vais pas faire de thé, pas maintenant en tout cas, pas avant que tu me dises CLAIREMENT ce que t’es venu faire ici. Ou ce que tu attends de moi. Ou même ce qui tourne pas rond chez toi, parce que tu sais très bien, que quoique tu décides, je peux pas être autre part que de ton côté ! » Par Merlin, elle avait encore largement dépassé les bornes de ce qu’elle aurait pu simplement dire pour extirper ces ressentiments de tous les recoins de son cerveau, mais contrairement à l’instant d’avant, cette fois-ci, aucune trahison n’étira les traits de la jeune sorcière, au combien elle était – ou serait – submergée par une quelconque honte. Bras croisés, moue quelque peu désapprobatrice, sourcil arqué, elle avait tout d’une implacable sorcière prête à en démordre avec tout et n’importe quoi.
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MessageSujet: Re: (cc.) ★ you feel like letting go.   (cc.) ★ you feel like letting go. Icon_minitimeDim 4 Nov - 14:17


“ you feel like letting go ”
S-W. Cedrella Levinston & W. Clive Burgess-Holmes♪♫♬
Clive était le genre de personne à en connaitre un rayon sur bien des choses. Il était intelligent et durant toute sa vie, il n’avait cessé de faire de son mieux pour accroitre ses connaissances. Il avait eu l’occasion de lire bien des ouvrages, d’apprendre bien des choses pendant sa scolarité à Poudlard, à cette époque où sa seule amie était ma bibliothécaire du château. Il n’était pas un garçon particulièrement populaire, il n’était pas le genre de type qui se faisait bien des amis et finalement, le réconfort des livres valait bien toute présence humaine. Il en connaissait des choses. Pourtant, il y en avait aussi beaucoup qu’il ignorait, tout comme il ignorait le fonctionnement de certaines choses et finalement, son propre esprit était trop compliqué pour qu’il ne puisse le comprendre. Il ne connaissait rien aux sentiments amoureux, il n’était clairement pas doué en amitié et de façon générale tout ce qui n’était pas clairement expliqué à travers les pages d’un livre, il n’y connaissait pas grand-chose. Ainsi, les mots qu’ils prononçaient été décousus, pas logiques et en contradiction les uns avec les autres. Il ne savait plus ce qu’il disait ou même ce qu’il pensait et finalement, fuir était la meilleure option possible. La fuite était de loin ce qu’il réussissait le mieux. La pluie qui tombait sur les carreau était une bonne façon de fuir, ou pas, mais pour lui, c’tait suffisant. Fixant les carreaux, il avait jugeait bon de préciser qu’il pleuvait, même si c’était clairement visible, ainsi, il s’éloignait de ses propres déclarations bancales, des explications stupides qui justifiaient son absence quand elle avait eu besoin de lui et même après, quand elle était enfin revenue à pré-au-lard. Loin de tout ça comme loin d’une vérité qu’il n’arrivait pas à prononcer, un fait qui était coincé au fond de sa gorge et qu’il était bien incapable de révéler, comme si c’était là en lui, mais dans une langue qu’il ne comprenait pas. Ainsi, il ne pouvait pas l’évacuer, il ne pouvait pas prononcer quelque chose qu’il ne comprenait pas. Alors oui, la pluie, ça il comprenait parfaitement, tout comme il comprenant qu’elle était là, s’abattant sur les carreaux avec de plus en plus de force, le ciel se faisait grisonnant, plongeant peu à peu la ville dans une certaine obscurité orageuse. Il aurait pu passer des heures entières à parler de la pluie et du beau temps, des orages et de n’importe quelle perturbation atmosphérique dont il avait lu bien des choses dans les livres de physique des moldus. Oui, il aimait bien lire ce genre d’ouvrage notamment l’été quand il était de retour dans sa famille, c’était sa distraction de vacances. Notons à quel point Clive avait toujours été particulièrement bizarre. Bref, fixant l’extérieur de la boutique, focalisant son esprit sur les gouttes d’eau qui ne cessait de tomber sur la vitre, il avait l’esprit un peu plus tranquille, revenant peu à peu au calme, récupérant ses facultés de réflexion là où cette houleuse discussion les lui avait prise. Il entendit cependant la voix de la jeune femme derrière son épaule. Elle lui proposait du thé. Avant qu’il n’ai eu le temps de répondre, elle s’était enfuie vers l’arrière boutique, le laissant seul avec sa pluie qu’il semblait trouver passionnante en cet instant. « Oui, du thé, pourquoi pas ? » phrase prononcée à mi-voix qu’elle n’avait sûrement pas entendue vu qu’elle était déjà partie préparer son thé, ainsi il parlait plus à lui-même qu’à la jeune sorcière. Il laissa échapper un léger soupire avant de fixer à nouveau la vitre d’un air quelque peu mélancolique finalement ce fin rideau de pluie qui s’abattait sur la petite ville ne lui permettait pas de mettre de côté ce qu’il ressentait, à savoir un tas de trucs sur lesquels il ne pouvait pas mettre de nom. Il regrettait l’époque où il n’y avait pas cette guerre, ces nombreux jours où il n’était venu à pré-au-lard que pour voir Cedrella, son amie. Ces jours où ce qu’il lui disait, ce qu’elle lui disait n’avait pas la moindre importance. Une époque où les choses étaient plus simples, alors que maintenant, il ne savait plus vraiment quoi faire et qu’il était persuadé que le malheur de la jeune femme était de sa faute et qu’il n’avait rien fait pour l’aider. Il était plein de culpabilité et de remords mais il n’arrivait pas à décider quoi faire pour faire taire ses ressentiments, comme si deux parties de lui-même étaient entrée en conflit.

Ce fut le bruit de la bouilloire posée avec violence sur le comptoir qui le ramené à la réalité, le faisant se retourné vers Cedrella dans un sursaut. Il écouta ses furieuses paroles les yeux quelque peu écarquillés, sans doute surpris par cette soudaine réaction. Elle le mettait au pied du mur, lui demandant enfin de s’exprimer clairement plutôt que de rester dans le flou comme il l’avait si bien fait auparavant. Finalement, peut-être qu’il ferait mieux de quitter rapidement la boutique quitte à affronter la pluie, elle était de toute évidence, moins furieuse que Cedrella et ça aurait été beaucoup plus simple. Seulement il fallait qu’il arrête de fuir ses responsabilités dès qu’il en avait l’occasion. Le problème étant que malheureusement, il ne savait pas quoi dire. Il posa son regard sur le sol, à la façon d’un enfant qui viendrait de se faire gronder. « Je suis venu pour te voir … J’aurais du le faire avant, mais j’avais peur que tu me mette à la porte parce que tu avais bien des raisons de ne plus jamais vouloir m’adresser la parole. » Il releva enfin la tête vers elle. « Ensuite je me suis dis que si tu t’été faite capturée, c’était parce que tu avais fait passé des informations pour moi, pour l’ordre, alors logiquement si on décidait d’arrêter ça personne n’aurait plus rien à te reprocher, alors, je me suis dis qu’il fallait que j’arrête de venir te voir. Sauf que, après réflexion, je ne suis pas sûr de pouvoir arrêter de venir te voir. » C’était stupide, au final il venait simplement de lui résumer ce qu’il lui avait dit depuis qu’il était entré dans sa boutique, sans vraiment éclairer les choses. « Je voudrais trouver une solution pour te protéger parce que je tiens à toi et la seule que j’ai trouvé c’est de me tenir à l’écart de toi, mais comme je tiens trop à toi je sais que je ne tiendrai pas longtemps avant de revenir ici. Sans toi dans ma vie, il ne me reste plus grand-chose, je ne veux pas te perdre alors … tout est confus. Pardon. » Pour ce qui était de s’emmêler les pinceaux il était le champion. Il n’arrivait vraiment pas à s’exprimer avec une réelle clarté et le trouble de ses paroles reflétait avec précision le trouble de son être. Bizarrement, c’était peut-être parce qu’il réfléchissait trop qu’il ne comprenait plus rien. La seule chose à faire en cet instant était sans doute de mettre son cerveau en veilleuse, parler, agir sans réfléchir, faudrait-il seulement qu’il soit capable d’envisager une telle chose.
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MessageSujet: Re: (cc.) ★ you feel like letting go.   (cc.) ★ you feel like letting go. Icon_minitimeVen 9 Nov - 3:08

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w. clive burgess-holmes & s-w. cedrella levinston
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C’était comme essayer d’inverser le sens de rotation de cette planète. C’était comme essayer d’échapper à une force extérieure, une destinée qui semblait avoir d’ores et déjà tracé la misère de leur existence. La fin de leur complicité, de ce qu’ils avaient pu être. Elle luttait. Encore et encore, sans relâche. Contre des cauchemars qui revêtaient l’allure de silhouettes encapuchonnées, de Mangemorts aux âmes sombres, contre l’existence qui semblait avoir décidé que dans cette forêt, perdue, désorientée, affaiblie, elle vivrait ses derniers instants. Contre Clive, contre l’entité supérieure, celle qui les repoussait irrémédiablement. Peut-être qu’elle l’avait senti, dans un coin de son esprit, alors qu’il ne revenait pas. Alors qu’il avait franchi le pas de cette porte, habité du poids de la culpabilité, de la pitié. Ils n’étaient plus que les miettes de ce qu’ils avaient été, dont les restes s’évanouissaient à chaque bourrasque de leurs assurances s’opposant l’une à l’autre. Le monde continuerait de tourner, ainsi ; il poursuivait sa route insatiable dès à présent, tandis qu’ils se déchiraient, se perdaient. Pour ne jamais se retrouver, sans doute. C’était comme livrer une bataille pire que cette guerre, contre un ennemi qu’elle était incapable de détester, duquel elle ne pourrait se détourner aussi aisément. Et voilà qu’elle revenait à la charge, avec des belles paroles, celles qu’elle avait ressassées pendant des jours, celles qui lui avaient donné espoir, vie, souffle dans les profondeurs des ténèbres qu’elle avait traversées. En allant droit devant elle, vers le lumineux horizon qu’il représentait. En vain. C’était peine perdue. Si c’était la contrition qui l’avait faite fuir, trouver un prétexte stupide pour disparaître du champ de vision de Clive, c’était la colère, l’emportement soudain de ses certitudes et incertitudes, de ses questionnements et de ses réponses qui l’avait motivée. Et puis, tout s’évanouissait, devant l’air qu’il affichait. Il s’effaçait, incapable de soutenir son regard, fuyard, lâche. C’aurait été si facile de lui attribuer ces appellations indélicates alors qu’elle le dévisageait, de loin, incrédule. Il ne pouvait quand même pas ?... Pas lui tourner le dos de la sorte, pas l’abandonner dans la fougue de l’instant, dans l’espoir qu’elle avait pu nourrir de le voir réagir. REAGIR, faire quelque chose. N’importe quoi, même l’acte le plus stupide, le plus irréfléchi de la planète. Tout aurait suffi, si tant est qu’elle n’ait pas à affronter le mur glacial qu’il pouvait être alors qu’il se confondait en prétextes stupides. Lui-même ne trouvait pas ses mots, lui-même ne comprenait pas le sens de ses paroles. C’était sans fondement, c’était juste une fuite en avant. Loin d’elle, si loin d’elle. Imprimée sur le même mouvement que lui, elle baissa les yeux à son tour, submergée d’abord par la honte, de s’être emportée de la sorte, d’avoir espéré, trop espéré. De s’être faite avoir encore une fois, tout comme elle s’était prise à attendre, tous ces jours durant, sans qu’il ne complaise un tant soit peu la soif, le besoin qu’elle avait pu avoir de le voir. Il ne pensait qu’à lui, et c’était peut-être bien légitime. C’était peut-être bien comme ça qu’il comptait fonctionner, parce qu’elle n’était pas importante. Parce qu’elle n’en valait pas la peine. Le poids de cette révélation s’avéra être un poids glacial s’écrasant contre sa poitrine, lui coupant le souffle tandis qu’elle s’acharnait, qu’elle s’accrochait à ne rien laisser paraître. Qu’importe. Il semblait déjà dans des tourments tout autre, à essayer de donner un sens à l’insensé, à essayer de lui servir des prétextes qu’elle ne voulait pas. Il ne les lui avait déjà que trop servis, sur un plateau d’argent, avec son air désolé plaqué sur le visage, cette contrition dont elle n’avait pas besoin. Elle avait espéré qu’il était différent, qu’il agirait au moins différemment avec elle. Différemment des autres, ceux qui savaient, qui l’inspectaient avec pitié dans la crainte de la voir s’effondrer.

Son oreille était distraite à ce qu’il disait, tout son cerveau fuyait ce qu’il disait, l’insistance lascive avec laquelle il appuyait, encore et encore sur ses paroles. Les mâchoires fines de la brune se serrèrent, alors qu’elle retenait un flot de paroles sans fin, comme la déferlante qui s’était échappée dans l’incandescence de l’instant d’avant. Ca ne servirait à rien ; cette vague s’écraserait comme toutes les autres contre les flancs des idées que Clive s’était déjà toutes faites. Voilà à quoi il avait passé ses jours, depuis qu’elle était revenue ; il avait soigneusement préparé son discours pour l’abandonner, ici, à un sort dont elle ne désirait pas. « Je vois… » Finit-elle par souffler, après ce qui lui était paru être une trop longue éternité, faite de répétitions incessantes et cauchemardesques des paroles que Clive venait de prononcer. Au combien son esprit tout entier avait fui ses mots, ceux-ci se répercutaient avec force dans chaque parcelle, chaque fibre de son corps. Pauvre petite chose, confrontée qu’elle était, à la réalité. Peu consciente du désarroi qui transpirait des deux seuls mots qu’elle avait daigné laisser échapper pour briser le silence, elle reprit sa stature fière et droite, celle qui l’avait guindée de trop d’assurance, celle qu’il avait fracturée en quelques phrases. En des gestes mécaniques, réflexes, accrochant la brune à la réalité pour l’empêcher de sombrer, elle épousseta sa robe, chassant une saleté invisible. Malgré elle, c’est un regard critique, incisif, dont elle usa pour sonder son ami au loin. Si loin, presque inatteignable ; elle ne fit cependant aucun effort de plus. Fatiguée, épuisée. Dépassée, dépossédée. Elle abandonnait. Et pour tout signe de subsistance, elle fit volte-face, priant, de longues secondes durant, pour que Clive ait la présence d’esprit de partir. Loin, vite. Et ne jamais revenir, tout autant que l’envie pourrait lui prendre. Ne jamais plus aventurer son chemin ici, s’effacer de sa vie, et peu à peu, de son esprit. Osait-elle l’espérer en tout cas. Gorge serrée d’un nœud de haine, de désarroi, elle laissa sa vue se brouiller, avant de jeter son dévolu sur la bouilloire, victime de sa rage de vaincre d’un autre temps. Avec douceur, maîtrise, elle l’examina de ses doigts fins. « Je vais faire ce thé. Fais comme chez toi. » Sa voix s’était faite de marbre, alors que chaque parcelle de sa conscience s’écaillait à chaque seconde qui défilait. Elles en devenaient surréelles, lourdes. Longues. Infinies. L’attente qu’elle avait pu avoir, de ses réponses, des mots qu’il pouvait prononcer à son égard, elle ne la laissa pas s’infiltrer en elle cette fois-ci, polluer sa clairvoyance, alors que tout était enfin clair comme de l’eau de roche. Si limpide. Elle disparut dans l’arrière-boutique, remplissant la bouilloire d’un geste de la baguette, allumant un feu d’un autre. Avec une maîtrise qui ne laissait rien transparaître de la peine qui grandissait peu à peu en elle, brouillant sa concentration, rendant ses mouvements plus maladroits qu’à l’ordinaire. Repoussée, encore, bafouée, incomprise. Elle ne ressentit qu’à peine la froideur d’une larme glissant contre la soie de sa joue, et, c’est dans un réflexe mécanique qu’elle la fit disparaître, d’un revers de la main, ignorant celles, au fond de ses yeux, désireuses de suivre la première. Pas maintenant, pas alors qu’elle serait incapable de s’arrêter, qu’elle ne se rendrait que plus pathétique qu’elle ne l’était. Pour forcer celles-ci à être habitées de la même fierté qu’elle, elle repassa dans l’autre pièce, ramenant une tasse avec elle, ainsi que les feuilles de thé, si délicatement parfumées, ponctuant l’amertume au fond de sa gorge. Comme distraite, concentrée dans des comptes précis pour dresser une pause thé digne de ce nom, en vague divertissement du vide qui prenait part en elle, elle évita tout contact visuel avec Clive, arrivant et repartant avec frénésie. Ce n’est qu’une fois la bouilloire ramenée, l’eau versée dans la tasse qu’elle se rendit compte que son manège avait été exécuté avec ce qui aurait pu être une hystérie maladive, en des allées et venues précipitées, des gestes que trop peu soigneux. Elle soupira, peu désireuse de s’attarder sur ces détails. Toutes les façades, les distractions qu’elle pouvait servir à son cerveau pour lui éviter de penser à Clive venaient de lui échapper. Evanouies. Comme beaucoup d’autres choses. L’ultime fuite qu’elle trouva, elle la saisit au vol, attrapant sa cape pour la passer sur ses épaules. « J’ai… je dois voir quelqu’un, pour des affaires… de travail. Ca risque d’être long, tu n’auras qu’à rentrer chez toi quand il ne pleuvra plus. » Elle n’avait pas l’intention de revenir avant que la pluie n’ait arrêtée d’attaquer les rues de Pré-Au-Lard, désireuse de s’évanouir dans la nature, désireuse de ne jamais avoir à revenir ici. Mais elle ne pouvait pas. Au combien ces idées la prenaient, Cedrella mima un sourire tout à fait obséquieux, alors qu’elle trouvait involontairement le regard de Clive en relevant la tête. Sans doute qu’elle avait cherché un ultime contact. Un dernier. Le dernier qu’elle chercherait, en tout cas. Fuyant, comme il le faisait si bien, elle se déroba de devant lui, se glissant jusqu’à la porte dans un claquement de sa cape. La pluie, pour couvrir sa honte et son impuissance, semblait être le meilleur refuge qui soit.
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MessageSujet: Re: (cc.) ★ you feel like letting go.   (cc.) ★ you feel like letting go. Icon_minitimeMar 27 Nov - 15:25


“ you feel like letting go ”
S-W. Cedrella Levinston & W. Clive Burgess-Holmes♪♫♬
Sans doute que Clive avait décidé de détruire la seule relation qu’il avait réussit à construire convenablement au cours de sa vie. Peut-être qu’il n’était simplement pas fait pour garder des amis aussi longtemps que ça, alors il brisait les liens l’unissant à Cedrella sans même s’en rendre compte. Il doutait trop. Trop partagé entre l’idée de continuer à venir la voir comme il l’avait toujours fait avant cette histoire et celle de ne plus jamais revenir pour ne pas qu’elle se retrouve encore en danger. Il était peut-être stupide, après tout, même sans lui elle était en danger. Elle avait échappé à l’emprise de mangemort, rien que pour ça elle était en danger, sans doute qu’elle avait blessé des ego surdimensionnés en agissant de la sorte. Ainsi, il ne serait pas surprenant qu’elle devienne la victime d’envie de vengeance qui pourraient lui couter cher. Peut-être qu’à ce moment là, ce serait une bonne idée de chercher à la protéger, s’il ne l’avait pas fait la première fois peut-être qu’il pourrait le faire si elle se retrouver confrontée de nouveau au danger. Il lui devait bien ça après tout. Tout était embrouillé dans son cerveau où, habituellement, il régnait un certain ordre. C’était Cedrella qui provoquait se désordre. Avec elle, plus rien ne semblait évident aux yeux du sorcier. Il était vite dépassé par les choses, incapable de réfléchir posément. Son esprit tout entier était embrouillé, alors que son cœur battait systématiquement la chamade et qu’une certaine chaleur s’emparait de chaque cellule de son corps alors même que le froid régnait partout autour de lui. Des réponses physiologie humaine à un sentiment sans doute trop évident pour qu’il ne puisse le comprendre, pour qu’il puisse ne serait-ce qu’un instant l’admettre. Il réfléchissait trop. Aucun doute, c’était un gros défaut dans une telle situation. Il aurait gagné à arrêter à ses réflexions et à se contenter d’agir impulsivement. Se laisser guider par ses sentiments et ses émotions plutôt que par ses réflexions dénuées de sens. Encore une fois ses paroles n’avaient fait que causer le chaos dans la relation qu’il entretenait avec la jeune femme et il aurait fallu être idiot pour ne pas s’en apercevoir. Il se détestait de ne pas comprendre le fonctionnement des relations humaines, il se détestait pour être aussi doué pour foutre la merde dans les relations les plus saines qu’il possédait. Il ne savait plus quoi dire, plus quoi faire pour rattraper les choses. Sans doute que siroter un thé en compagnie de la jeune femme n’allait rien arrangé, après tout en cet instant, elle pourrait lui balancer le contenu de la bouilloire au visage en plein visage sans se soucier de la douleur que pourrait représenter l’eau bouillante sur sa peau, que ça ne le surprendrait même pas. Pire encore, il l’aurait mérité. Ce serait même une moindre punition face eux erreurs qu’ils avaient commises et qui ne cessait de lui ronger l’âme. Il l’avait abandonné une première fois aux mains des mangemorts et voilà qu’il voulait une nouvelle fois la laisser tomber, l’oublier derrière lui en pensant que ça pourrait l’aider un tant soit peu. Il était fou. Il aurait du penser qu’après tout, l’union faisait la force dans cet guerre et qu’il était plus sain de garder ses amis auprès de soi plutôt que de les fuir et de les décevoir. C’était la guerre. Le monde qu’il connaissait était en train de s’effrité tout autour de lui et bientôt, si personne n’arrêtait le seigneur des ténèbres, il n’en resterait plus qu’un misérable tas de sombres, plongés dans le noir le plus complet. Cedrella aurait sans doute était la seule lumière capable de percer les ténèbres qui l’envelopperait lui et pourtant, il était en train de la perdre. Il la voyait déjà s’éloigner avec sa fureur alors qu’au lieu de la rattraper, il avait tout fait pour qu’elle décide de partir. Il était incapable d’ajouter quoi que se soit. Il se contentait d’observer les geste de la jeune femme sans rien dire, sans même bouger ne serait-ce qu’un sourcil. Son regard posé sur elle, évitait pourtant son regard tout comme, elle devait très certainement éviter le sien. C’était, ainsi plus simple pour eux deux sûrement. Se fuir pour ne pas avoir à affronter une vérité que ni l’un ni l’autre n’était prêt à admettre là où n’importe quel abrutit les connaissant un tant soit peu aurait déjà deviné ce qui était plus qu’évident. Leur histoire était digne d’un roman à l’eau de rose qu’une grand-mère lirait au coin du feu en soupirant à toute les pages et en râlant pour qu’il se passe enfin quelque chose, mais finalement, les pages se tournaient, les tomes s’enchainaient sans qu’il ne se passe rien. Pauvre grand-mère qui était au moins en droit de réclamer un baiser ou une déclaration digne de Shakespeare ! Malheureusement, les deux protagonistes de l’histoires étaient trop perdus pour envisager de telles options.

Finalement, alors que le regard de Clive s’était posé sur la fumée s’échappant de la tasse de thé qu’elle venait de lui servir, Cedrella attrapa sa cape qu’elle enfila rapidement, justifiant une visite à quelqu’un pour sans doute s’en aller le plus vite possible. Il n’était pas du genre à douter de sa parole, bien au contraire, cependant en cet instant, ça semblait le prétexte pour fuir à des kilomètres à la ronde alors il aurait vraiment fallu qu’il soit con comme la lune pour ne pas s’en apercevoir. Il respectait son choix. Du moins pour le moment. Ainsi, il n’ajouta rien. Se contenant de la suivre du regard alors qu’elle quittait la boutique, les lèvres pincée et un air triste peint sur le visage. La porte se ferma sur la silhouette de Cedrella. Il laissa échapper un léger soupire. S’il restait planté là comme un abruti fini, ce serait sans aucun doute la dernière fois qu’il la verrait. Cependant, son esprit tordu ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle avait peut-être vraiment quelqu’un à aller voir et quand la rattrapant, il allait la retarder et ainsi elle lui en voudrait encore plus. Excuse stupide qu’il trouvait pour justifier qu’il était toujours au beau milieu de la boutique alors qu’elle, elle s’en était déjà éloignée. Deuxième excuse qui lui vint à l’esprit, il ne pouvait pas laisser la boutique ouverte sans personne pour la surveiller. N’importe qui aurait pu venir dedans et voler des objets. Ceci dit les rues de pré-au-lard étaient désertes et en temps de guerre les gens avaient mieux à faire que de cambrioler une boutique comme celle-ci. Il regarda rapidement autour de lui, laissant échapper un nouveau soupire. Il s’avança légèrement vers la porte puis s’arrêta. Un bruit dans l’arrière boutique lui signala qu’il y avait du monde, sans doute une collègue de Cedrella. C’était sans doute un signe du destin ça. Il s’approcha du comptoir sur lequel était encore posée la tasse de thé fumant, d’un geste rapide il attrapa cette dernière en avala son contenu rapidement, à la façon qu’un homme censé se serait enfilé un verre de whisky pour se redonner du courage. Le thé était surement trop chaud, si bien que sa langue se fit rapidement douloureuse, si bien qu’il la tira comme un attardé avant de se dire qu’il ferait mieux de sortir s’il voulait rattraper Cedrella. Il quitta rapidement la boutique. Il suivit rapidement la direction qu’il avait vu prendre la jeune femme, marchant rapidement alors qu’elle avait sûrement pris de l’avance. Heureusement pour lui, les rues étaient désertes, ou presque. Il ne croisait que quelques passants, par-ci, par là. Très rare. Finalement, il reconnu la jeune femme quelque mètres plus loin. Il s’avança rapidement vers elle ignorant totalement la pluie glacée qui tombait sur lui, trempant complètement sa ses vêtements, sa simple veste tweed n’étant de toute évidence pas imperméable. « Cedrella ! » Sa voix traversa le bruit émis par la pluie s’écrasant sur les toits des chaumières de la ville ainsi que sur ses pavés. Il attrapa rapidement la main de la jeune femme la forçant à s’arrêter pour ainsi pouvoir se mettre en face d’elle. Il lâcha sa main, récupérant la sienne qu’il posa délicatement sur la joue de la jeune femme. « Je suis désolé. Je ne suis qu’un pauvre type qui finalement ne comprend pas grand-chose à la vie. J’ai ce sentiment en moi que je n’arrive pas à interpréter alors j’agis n’importe comment. Je suis vraiment désolé. » Il laissa son regard se perdre dans celui de la jeune femme, un court instant avant de poser ses lèvres sur les siennes, l’embrassant tendrement. Chose qu’il n’avait jamais faite auparavant et qu’il regretterait sûrement après. Pourtant en cet instant précis alors qu’il avait enfin agit impulsivement c’était de loin la chose la plus agréable qu’il lui eut été permis de faire durant les vingt-sept années de sa vie.
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Malia Terrell
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MessageSujet: Re: (cc.) ★ you feel like letting go.   (cc.) ★ you feel like letting go. Icon_minitimeMer 2 Jan - 18:49

looking for a distant light,
someone who can save a life.

w. clive burgess-holmes & s-w. cedrella levinston
YOUR HEART IS FULL OF BROKEN DREAMS, JUST A FADING MEMORY AND EVERYTHING'S GONE. BUT THE PAIN CARRIES ON, LOST IN THE RAIN AGAIN, WHEN WILL IT EVER END ? IT'S HARD TO BELIEVE, IT SEEMS SO OUT OF REACH, BUT I AM WITH YOU. AND I WILL BE YOUR HOPE, WHEN YOU FEEL LIKE IT'S OVER. AND I WILL PICK YOU UP, WHEN YOU WHOLE WORLD SHATTERS. WHEN YOU'RE FINALLY IN MY ARMS, LOOK UP AND SEE LOVE AS A FACE.
Elle abandonnait, soufflant un vague désespoir entre ses lèvres rosées par le subit froid qu’elle se devait d’affronter. Dehors, la pluie martelait les toits des maisons vides de Pré-Au-Lard, avec la même force qu’elle s’écrasait sur les pavés soigneusement taillés, juste sous les pieds de la sorcière. Le ciel s’était lentement grisé, digne d’un automne tumultueux et long, et voilà qu’elle se retrouvait, blottie contre la porte de son établissement, quelques secondes durant comme pour échapper à la glaciale douche qu’elle allait prendre. En vain, bien évidemment, et de toute manière, c’était déjà un froid grisant qui avait pris part dans tout son être, fracturant ses assurances en mille morceaux, la rendant plus solitaire que jamais. En un vague regard, elle attarda son attention sur la porte, la poignée sur laquelle elle avait toujours sa main, l’unique, dernière occasion de faire demi-tour, de s’accrocher, de s’écorcher encore une fois. Jamais plus. C’était une lutte vaine, plus vaine encore que celle que le monde libre livrait contre l’oppression des Mangemorts, plus vaine encore que de fier sa destinée à un sorcier de dix-sept ans, à l’existence condamnée dès sa naissance. Clive, c’était… complexe, destiné à l’échec il semblerait ; une amitié, tout ce qui aurait pu être simple comme un sortilège élémentaire, et pourtant, les circonstances en avaient décidé autrement. Ils, eux aussi, en avaient décidé autrement. En une fraction de seconde, les pensées de Cedrella firent un tour sur elle-même, sur chaque instant qu’elle avait passé avec lui, chaque sourire qu’il lui avait arraché, nostalgique, mélancolique, ou même profondément sincère, doux, comme une sensation de miel au creux de son ventre. Ce qu’elle ne voulait pas perdre ; ce à quoi elle s’était accrochée avec acharnement lors des pires tortures qu’elle avait subies, ses faiblesses pures et dures, qui pourtant demeuraient être des forces, dans quelque coin de sa tête, au fond de ses tripes, juste au creux de son cœur. Elle soupira, serrant les mâchoires alors que son regard vaquait, qu’aucune goutte n’avait encore frayé son chemin jusqu’à elle : on pourrait presque croire qu’elle était ici depuis de nombreuses minutes déjà, à admirer le vide, à faire un rangement dans son esprit qui s’avérait plus douloureux qu’autre chose. Et puis, finalement, sans un regard en arrière, sans une ombre d’hésitation, elle se décolla de la porte, s’exposant ouvertement à la pluie qui commença à indélicatement claquer contre le tissu rude et chaud de sa cape.

Ce qui l’accrochait alors à la réalité, en ces bruissements d’eau glissant sur elle, devint bien vite une mélopée lascive, l’emmenant à nouveau au fin fond de ses songes : ceux dans lesquels Clive régnait encore en maître tortionnaire, au combien ses pas l’éloignaient de lui. Il était là, toujours là, dans un creux de son esprit, tapi au fond de son poitrail, comme une faiblesse sans nom, une force sans visage. Il n’y aurait qu’un sortilège puissant qui pourrait l’ôter de sa vie sans mal ; elle avait été stupide de croire que fuir le sorcier et leur tête à tête aurait pu l’aider un tant soit peu. Ils avaient dépassé ce stade depuis longtemps déjà, et la bonne chose à faire aurait été de ne jamais lui adresser la parole ne serait-ce qu’une première fois, ne jamais avoir croisé son regard, compris sa valeur, son unicité. Ou ne jamais revenir à Pré-Au-Lard, passer pour une morte, poursuivre sa route inlassablement. L’esprit alourdi par une chape de plomb, quitter cette ville désertée de presque tous, habitée uniquement par des spectres apeurés, semblait être l’unique solution pour son salut. Là, en quelques pas, alors qu’elle s’appuyait contre un mur, au coin d’une ruelle qu’elle venait d’emprunter, elle y songea trop longuement. L’acidité lui crispa la gorge à nouveau, alors qu’elle se rendait compte qu’elle avait tenu assez longtemps pour avoir disparu du champ de vision de qui que ce soit et, appuyée contre son seul soutien, elle permit à quelques-unes des larmes retenues prisonnières de sa fierté, de s’évader. Une, deux, et puis une multitude, en quelques secondes, et c’était le sentiment de vide, d’inutilité complète qui la gagnait chaque fois plus. Chaque goutte de pluie ne faisait qu’ajouter du pathétique à son allure, mouillant son visage, sa cape et ses cheveux et pourtant, seules ses larmes impossibles à maîtriser semblaient avoir d’importance : encore et encore, à chaque fois qu’une de celle-ci perçait la muraille de sa fausse assurance, elle l’essuyait rageusement d’un geste de la main. La larme solitaire de sa faiblesse était trop vite devenu une cascade, un torrent affichant sa faiblesse d’âme, mais elle s’y abandonnait sans réfléchir.

Et le monde continuait de tourner, le temps poursuivait son inlassable et insatiable course. Encore, encore. Une minute, deux, avant qu’elle ne se décide à se reprendre, qu’une quelconque bravoure ne la prenne au corps pour la faire se redresser, abandonner sa prise sur le mur et… avancer. Essayer en tout cas, tandis qu’elle jetait un vague regard dans son dos, se donnant, d’un geste de la main pour remettre une mèche de cheveux trempée derrière son oreille, l’allure un tant soit peu contenue à nouveau, et non plus la tête de ses mauvaises passes. Sa captivité avait laissé certaines traces, dans son esprit ou sur son corps légèrement amaigri par les privations dont elle avait été victime, la fatigue qui l’avait si souvent harassée, alors depuis son retour, la jeune sorcière avait comme réflexe de survie, de sans cesse se donner l’allure de rien, l’allure d’une habitante normale de Pré-Au-Lard, dans un monde normal, et non pas dans un pays dévasté par l’horreur. Quelques pas, et puis la vague illusion de se faire appeler, d’avoir le tympan vrillé par une voix trop familière au milieu des flots qui s’écoulaient depuis le voile du ciel. Touchée par le doute, elle se stoppa net, n’osant pourtant faire volte-face, dans un désir stupide, peut-être bien, de profiter de l’illusion d’être appelée, rappelée. Par lui, nul autre que lui. C’était juste une interminable torture, qu’elle s’imposait à elle-même, ou que les circonstances lui ramenaient sans cesse sous le nez, une folie revenue de son cerveau. Souvent, lorsqu’elle était prisonnière enchaînée entre les mains des Mangemorts, son esprit avait divagué, sans doute à cause de quelque sortilège dont elle avait été victime sans s’en rendre compte ; et là-bas, dans ces douces illusions, ces moments de songes apaisés, elle l’entendait, le voyait, s’y accrochait plus ardemment encore. Un frisson d’horreur la parcourut en une infime seconde, elle s’apprêtait à poursuivre sa route, mue par cette peur viscérale qui continuait de l’habiter, lorsqu’une main la retint, coupant tout juste son geste, presque assez brusquement pour la faire trébucher. Dans le même mouvement, elle fit face au visage familier de Clive, celui qu’elle n’était pas vraiment préparée à ne plus croiser une fois tout ceci fini… une fois qu’il partirait pour de bon, comme il semblait le vouloir aujourd’hui.

La gêne quant à l’attitude fuyarde qu’elle avait eue, la honte revenant lui brûler les joues, et l’incompréhension la clouant sur place, elle était incapable de dire le moindre mot, de faire le moindre geste : tout ce qu’elle put faire, c’est baisser les yeux, fuir son regard, sa présence, toute illusion que les choses puissent changer un tant soit peu. Il ne voulait plus la voir… et c’était peut-être mieux ainsi. Ainsi, elle ne le perdrait pas pour des fautes qu’elle avait commises, pour les lourds secrets de sa captivité, qui la hantaient encore. C’est en sentant la main de Clive, s’échouer délicatement sur sa joue qu’elle osa enfin lever le regard, trouver le sien sans pour autant parvenir à calmer l’ouragan de sensations contradictoires qui la prenait violemment. C’était… indescriptible, et pourtant, elle se perdit dans la profondeur de ses yeux, ignorant la pluie ou même ce qu’il pouvait dire : encore des paroles sans sens, le connaissant, elle commençait à avoir l’habitude et sa perplexité était déjà effacée par d’autres sensations diverses, tant et si bien qu’elle ne savait même plus comment accueillir les paroles du sorcier, quelles qu’elles soient. Désolé, elle saisissait ce mot, s’y accrochait, rattrapée par la vague sensation que celui-ci lui brûlait les lèvres tout autant : désolée pour l’attitude qu’elle avait eue, la façon dont elle avait agi, désolée pour la trahison qu’elle avait commise à son égard, mais dont elle n’osait nullement parler. L’occasion de penser plus avant fut coupée au vif par une sensation pour le moins nouvelle, l’acte le plus irréfléchi, sans doute, de toute l’existence de Clive, si bien qu’elle mit de longues secondes à se rendre compte que c’étaient bien les lèvres du sorcier, échouées sur les siennes, qui l’arrachaient à la froideur de la pluie, à la lourdeur de son âme. Aucun acte digne d’être commis ne lui vint à l’esprit : s’écarter, ou profiter ; chaque parcelle de son être oscillait entre ces deux extrêmes, encore et encore, en un manège qui la déroutait totalement. Hagarde, elle laissa cependant une de ses mains glisser sur l’épaule du sorcier, comme une folie de plus à ajouter à leur désastreuse liste de la journée. Quelques instants, et la sensation de tout foutre en l’air, ou de franchir un nouveau pas autour duquel ils n’avaient que trop tourné : la simple présence de Clive, la caresse de sa main sur sa joue, celle de ses lèvres contre les siennes suffisait à la troubler jusqu’à lui ôter toute conscience de la réalité. Pourtant, elle s’écarta bien vite, comme si la surprise, la gêne, cette euphorie folle grisant le creux de son ventre la forçaient déjà à reprendre son air. Mains posées sur les épaules du sorcier face à elle, Cedrella détourna le regard face à cet instant clé, cet instant tout à fait gênant qui suivait une énième folie venant de son ami. « Tu en fais des choses stupides, c’est vraiment ta façon de t’excuser ? » Elle-même ne savait pas si c’était un jugement acerbe, un moyen de le repousser efficacement, ou juste une délicate pique lancée pour se rendre contenance. Enfin, elle osa à nouveau le regarder, un mince sourire la trahissant, comme si elle comprenait seulement les retombées de l’acte qu’il avait commis, ou les conséquences irrémédiables qu’il amenait ainsi. « Merci… d’être venu. » Insidieux, traître, son sourire s’étendit un peu plus, teinté d’une légère nostalgie quant à tout ce qui se bousculait dans sa tête : toutes ces pensées qui faisaient sens dans sa tête. Ils ne pouvaient pas… Pas ici, pas maintenant alors que le monde entier s’effondrait, alors qu’ils avaient une mission. Alors… qu’elle finirait par disparaître à nouveau, pourchassée par ses bourreaux, qu’encore une fois, il se retrouverait impuissant quant à la destinée qu’elle s’était choisie en provoquant de front les Mangemorts du Mage Noir.

Elle ne pouvait pas… elle ne pouvait pas lui mentir impunément sur les actes qu’elle avait commis, les trahisons qui avaient passé ses lèvres. Pour lui. Mais il ne comprendrait pas : ça devait être le monde avant eux, et ils se perdaient ainsi, ils floutaient leurs devoirs respectifs. Ces idées parasitant son esprit, cependant, elle se laissa à graver le regard de Clive au fond de son esprit, avec son visage une nouvelle fois, persuadée qu’ils tournaient en rond, qu’elle prenait la bonne décision, trop tard. La même que lui, après avoir lutté : qu’elle était pathétique, à ne pas vouloir se rendre à l’évidence. « On peut pas faire ça, Clive. Ce serait pas juste et… je peux pas être égoïste avec toi. » Elle ne pouvait pas le pousser à faire ce choix à nouveau, entre elle et ses certitudes : entre un nouveau eux, quelque chose de plus intense, quelque chose où ils se crameraient les ailes ; et le destin de tout le monde magique, la cause qu’il défendait avec acharnement. « Je peux t’aider, Clive mais... » Les mots lui manquèrent, ils écorchèrent le creux de sa gorge, brûlant celle-ci comme si l’Enfer se préparait à se déverser entre eux. Comme si elle commettait l’irréparable, la pire folie qui soit, en ces paroles mensongères qui la dévastaient, pour le bien de tous. « Je… je n’ai pas ce sentiment en moi. Je peux être là pour toi, t’aider, combattre avec toi mais… t’es mon ami, Clive, rien d’autre… Et tu as raison, tu ne dois pas perdre de vue ce qui importe. » Pas pour elle, pas pour celle qui l’avait trahi mais qui n’osait le dire ; pas pour celle qui crèverait dans cette guerre parce qu’elle n’avait fait que provoquer sa perte. Accepter de mourir, c’était plus facile qu’accepter qu’il doive payer pour son imprudence, pour la manière qu’elle avait eu de se brûler les ailes, et de découvrir les travers de cette guerre, au point d’être une tête mise à prix. Il faisait partie de l’Ordre, et elle le savait, elle le sentait au plus profond de ses instincts, il s’en sortirait, coûte que coûte, cloué à ses convictions, à ce qu’ils avaient défendu ensemble. Ce qu’il devait défendre encore. Sans elle, sans elle pour lui brouiller la vue, pour le détourner du droit chemin. Qu’il la déteste, la fuit, sa destinée à elle était toute tracée. Et pour appuyer sa sentence, elle s’écarta, n’osant le quitter du regard cependant, comme si elle désirait y lire toutes les réactions qu’elle craindrait en temps normal ; c’était cruel, c’était la vie qu’ils menaient, celles qu’ils devraient continuer de mener de front, ensemble ou séparés, elle n’en savait rien. Tout changeait irrémédiablement, c’était stupide de se voiler la face. « Tu devrais rentrer. Tu vas finir par attirer l’attention. » En temps normal, elle aurait sans doute passé une main sur sa joue, pour lui faire comprendre sans le moindre mot de faire attention à lui, mais là, maintenant, elle n’était que clouée sur place, rendue immobile et inutile par les conséquences de ses paroles, des décisions qu’elle venait de prendre. Condamnée à devoir rester droite et fière, encore quelques temps, forte, pour mieux s’effondrer plus tard.
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MessageSujet: Re: (cc.) ★ you feel like letting go.   (cc.) ★ you feel like letting go. Icon_minitimeJeu 3 Jan - 1:57


“ you feel like letting go ”
s-w. cedrella levinston et w. clive burgess-holmes♪♫♬
La pluie qui tombait avec force sur la ville de Pré-au-lard et qui ne tarda pas à le mouiller entièrement, ne le gênait plus. Dans d’autres circonstances, sans doute qu’il aurait râlé à cause de cette fichue pluie, glacée qui plus est, qui s’abattait sir lui. Pourtant, là, il s’en fichait complètement. C’était une chaleur naissante au plus profond de ses entrailles qui lui permettait d’oublier le froid qui pourtant aurait du se ressentir sur chaque parcelle de sa peau. C’était cette même chaleur qui le poussait à agir sans vraiment qu’il sache de qu’il faisait. C’était comme un éclair de révélation dans sa tête, qui le poussait à marcher rapidement à travers la ville afin de la retrouver. Cedrella, celle avec qui il avait tant partagé jusqu’à présent, celle à qui il devait tant de chose alors même qu’il n’avait jamais pris le temps de la remercier pour tout ce qu’elle avait fait pour lui. Cedrella c’était son univers tout entier. Ce n’était pas sa meilleure amie, ça semblait être plus que ça. Un lien qu’il ne serait définir, des sentiments qui dépassait ceux qu’il éprouvait pour Morgana, qui elle, était celle qu’il voyait comme sa meilleure amie. C’était simplement Cedrella. Il n’y avait aucun autre moyen de définir la chose ou alors bien des mots, efficaces et beaux qu’il ne semblait pas à même de prononcer. Les mots étaient parfois moins efficace que les gestes de toute façon. Ceci dit, alors qu’il affrontait la pluie pour parvenir jusqu’à elle, il ne savait pas encore ce qu’il allait dire ou faire. Crier son nom était un bon début. Lui signaler que malgré toutes ses erreurs, les trop nombreuses fois où il l’avait laissée tombée, il était là en cet instant. Lui indiquer qu’il n’avait finalement pas envie de la laisser filer entre ses doigts, même si c’était peut-être la meilleure chose à faire, même s’il le savait bien, rester loin de lui et loin de l’ordre serait une meilleure chose pour elle. C’était une sorcière de sang-pur qui n’avait prêté allégeance à personne, ainsi elle n’était pas considérée comme dangereuse ni même comme une traitresse. Il aurait voulu être capable de la protéger ainsi, en la laissant vivre sa vie sans plus jamais l’impliquer dans les affaires de l’ordre dont il faisait parti, mais finalement ça lui était impossible. Il ne saurait dire si c’était une question de loyauté envers elle qui l’empêchait de la laisser tomber ou au contraire la preuve d’un trop gros égoïsme qui l’empêchait de supporter d’être loin d’elle. Qu’importe. Ils semblaient d’accord sur le fait qu’ils n’avaient pas envie de couper les ponts entre eux deux. Ça aurait du être un accord commun et non pas un signe de la part de Clive qu’il revenait sur sa décision. C’était compliqué. Il fallait toujours que tout soit compliqué. Comme si un peu de simplicité dans leurs vies, c’était trop demandé. Peut-être était-ce eux qui se donnaient un point d’honneur à tout compliquer, même les choses les plus simples. Allez savoir. Lui-même était complètement tordu et ce n’était un secret pour personne et Cedrella n’était pas toujours mieux. Quoi qu’il en soit. Il l’avait rattrapée, comme un désespéré pour lui présenter des excuses qu’il avait sans doute répété bien des fois depuis qu’il était entré dans la boutique, quelques temps plus tôt. Que pouvait-il faire d’autre après tout ? Peut-être que l’évidence c’était enfin montrer à ses yeux. Ses sentiments avaient pris un sens, ils avaient une explication, il pouvait les définir et toute cette fumée qui embrouillait son esprit pouvait enfin disparaitre. Leurs lèvres se touchant dans un doux baiser avaient soudainement donner une explication à tout ce cirque. Il aimait Cedrella. Depuis toujours sans doute. Lui ce garçon solitaire de Poudlard qui avait trouvé en Cedrella une âme tellement compréhensive, une fille à qui il s’était bien trop accroché sans qu’il ne sache dire pourquoi. C’était ça, toutes ses années ce n’était qu’une question d’amour. Cette chimie magique au fond de lui, ce grand mystère qu’il n’avait jamais voulu comprendre et quand bien même il l’aurait voulu, il n’aurait jamais pu trouver de réponse dans les livres, le seul endroit où il semblait être capable de chercher.

Elle s’écarta, mettant un terme à cet instant magique qui mettait de la clarté dans la tête du jeune homme. Cette distance retrouvée, laissa place à la gène. Clive n’était certainement pas accoutumé à ce genre de situation. Ses relations amoureuses pouvaient facilement être résumées au néant le plus total. Sans doute parce que toute sa vie durant il n’avait aimé que Cedrella sans jamais être capable de s’en apercevoir. « Je voyais plutôt ça comme … une façon de t’expliquer tout ce que j’ai pu dire. Sans mots. Plus efficace. » Il passa sa main dans ses cheveux décoiffés par la pluie - quoi qu’on puisse se demander s’il avait été coiffé avant de se retrouver sous la pluie - l’air embarrassé. Il l’était, c’était un fait. « Hum. Y a pas de quoi. » Il fuyait son regard, ne sachant absolument pas comment gérer la situation et ce n’était pas le genre de chose pour laquelle il pourrait un jour trouver une notice. Peut-être qu’il s’attendait à ce que Cedrella prenne la situation au main. C’était sans doute ce qu’elle avait Toujours fait jusqu’à présent. Pourtant, ses paroles ramenèrent son regard sur la jeune femme. Les sourcils légèrement froncé mais il ne rajouta rien, la laissant parler, aller jusqu’au bout de sa pensée alors qu’il aurait plus sain pour lui de la couper dans son élan. Au final, le reste de ses paroles n’étaient plus qu’une mélodie à peine audible, des mots qu’il comprenaient pas dont il ne voulait pas chercher le sens alors que dans son cerveau, la seule chose qui se répétait c’était : tu es mon ami Clive, rien d’autre. Forcément. Qu’avait-il cru ? Elle serait bien folle d’avoir d’autres sentiments que de l’amitié envers un personnage comme lui. Il était fou, bizarre et en plus, il n’était pas la venue la sortir des griffes des mangemorts. C’était sans compté son look immonde et son physique peu avenant. Évidement qu’elle ne l’aimait pas. C’était par stupidité qu’il avait pu penser le contraire l’espace d’un instant. Le temps d’un baiser. Le seul et l’unique qu’il ne partagea jamais avec elle. Le seul et l’unique de toute sa vie, car si ce n’était pas avec Cedrella, ce ne serait avec personne. Ce sentiment était bien trop ancré en lui, depuis trop longtemps et même s’il ne prenait son sens qu’en cette triste journée, il avait toujours était une dominance dans sa vie. Ce sentiment qui l’avait bloqué, qui l’avait empêcher de s’intéresser à une autre fille et qui même piétiné par les parole de la jeune femme, continuait d’exister et continuerait d’exister à jamais. Il se sentait soudainement brisé, détruit, au bord du gouffre ou sans doute déjà en train de tomber et la chute était incroyablement brutale. Il ne savait comment réagir cette fois encore. De toute évidence, il n’allait pas se mettre à pleurer. Il passait souvent pour un sorcier des plus ridicules, mais il n’en était quand même pas réduit à un tel point. Il se sentait pourtant bien mal. La douleur en lui n’avait pas d’origine, pas de localisation, c’était partout en lui, dans chaque cellule de son misérable corps. Il avait déjà été victime du sortilège Doloris, il avait ressenti la douleur de se sortilège qui avait rendu fou certains grands sorcier et il était persuadé que ce sortilège était moins douloureux que ce qu’il ressentait en lui.

C’est un sourire faux qui étira ses lèvres, s’il n’avait pas été bon comédien, il aurait été facile de voir qu’il était presque au bord du désespoir en cet instant. « Oui, forcément. Je suis désolé. » Il aurait sans doute du compter le nombre de fois qu’il avait dit qu’il était désolé depuis qu’il était venu la voir à sa boutique. Il avait pourtant l’impression que ce dernier sonnait faux. Sans doute qu’il n’était pas désolé d’éprouver de tels sentiments et que devant le fait accompli, il aurait préféré ne pas les ressentir. Il aurait préféré que tout reste flou et indescriptible ainsi, il aurait pu continuer à la voir, comme une amie et rien d’autre. Ce n’était pas le cas et maintenant il était mal en point. Un cœur brisé était peut-être la pire douleur au monde. Sans doute qu’il pourrait aller voir Charlie à l’infirmerie dès son retour à Poudlard pour lui demander si elle n’avait pas un remède contre le mal qui le rongeait en cet instant. Charlie, elle avait toujours remède à tout. Elle pouvait tout soigner. Pourtant, ça, ce n’était certainement pas dans son champ de compétence. Alors qui pourrait l’aider à se débarrasser de cette maudite douleur ? Alice peut-être. Quoi qu’il se doutait bien qu’elle n’ait pas en sa possession un livre miracle sur les cœurs brisés. Morgana peut-être, elle avait toujours eu les mots justes pour lui faire prendre la vie du bon côté alors même que ça lui semblait impossible. Cedrella. Celle vers qui il se tournait dans n’importe quelle situation, il avait toujours suffit qu’il l’a regarde pour se sentir mieux, s’il n’avait du croire qu’en une seule chose, ça aurait été en elle. Pourtant dans l’immédiat il avait juste envie de s’éloigner, pour un temps indéterminé, juste le temps de se remettre de ses émotions avant de repartir à zéro en faisant semblant qu’elle n’était qu’une amie à ses yeux, même si ce serait le plus gros mensonge qui se répéterait à lui-même. La force du mensonge, c’était sans doute qu’à force de ne répéter, il finissait par sonner vrai. Ainsi, un jour peut-être finira-t-il par sembler vrai aux yeux du jeune homme. Une douce illusion lui permettant d’oublier un peu la douleur et de se contenter de ce qu’elle pouvait lui offrir, son amitié. Ainsi soit-il. Il n’y pouvait rien changer, à moins de demander à Slughorn de lui préparer de l’amortencia, mais ce serait tout à fait lâche de sa part. mieux valait qu’il souffre en silence et qu’il enferme à jamais ces maudits sentiments au fond de son être. Une nouvelle fois, un léger sourire étira ses lèvres, l’espace de quelques secondes à peine. « Oui, oui. Tu as raison. En plus avec cette pluie, on pourrait risquer de tomber malade. Ce serait fâcheux. On a un combat à mener. » Un combat à mener. Une belle connerie surtout. Le coup qu’il venait de se prendre ne lui donnait absolument pas envie de se battre. À quoi bon ? Gagner du temps pour qu’un adolescent arrive à réalisé Dieu seul savait quel miracle prédit par un vieux fou dirigeant une école de sorcier qui aujourd’hui n’était plus qu’une vaste connerie. Se battre parce qu’il avait toujours été vu comme une erreur au sein de sa famille avant même de choisir de quel côté se ranger ? A quoi bon, ils ne méritaient même pas la peine qu’il se batte. Se battre pour qu’un jour le monde reprenne son allure d’autant et qu’il puisse admirer Cedrella continuer sa vie dans laquelle il ne sera toujours qu’un ami. Il n’avait pas envie de se battre. Pas aujourd’hui. Sans doute que s’il rentrait au château et qu’il se faisait attaquer par n’importe quel mangemort qui polluait l’endroit - pour une raison débile comme toujours, il ne fallait pas se risquer à les regarder de travers ceux là - il n’aurait même pas la force de répliquer. Ce ne serait pas une première en soi, disons seulement qu’il espérerait qu’on en finisse avec sa pathétique existence et cette maudite douleur. On pourrait lui adresser une belle épitaphe. Ici git Wilhem Clive Burgess-Holmes, le plus gros imbécile que la terre ait porté. Il laissa échapper un léger soupire. « Je vais y aller alors. En plus … Tu devais aller voir quelqu’un. » Il pinça légèrement les lèvres. Il savait bien que ce n’était qu’une excuse qu’elle lui avait servit sur un plateau. Elle n’avait personne à aller voir. Il fit volte face. Même si le château se trouvé de l’autre côté. Il n’avait simplement pas envie de passer à côté d’elle, ainsi il préférait partir en direction opposé de celle qu’il aurait du prendre. Le château se passerait bien de lui après tout, ce n’était pas comme s’il était quelqu’un de vraiment important, pas plus dans le château que dans cette fichue guerre ou dans la vie de Cedrella, il n’était qu’un ami, des amis comme elle en avait plein.
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Malia Terrell
Malia Terrell
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MessageSujet: Re: (cc.) ★ you feel like letting go.   (cc.) ★ you feel like letting go. Icon_minitimeJeu 3 Jan - 17:05

looking for a distant light,
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w. clive burgess-holmes & s-w. cedrella levinston
YOUR HEART IS FULL OF BROKEN DREAMS, JUST A FADING MEMORY AND EVERYTHING'S GONE. BUT THE PAIN CARRIES ON, LOST IN THE RAIN AGAIN, WHEN WILL IT EVER END ? IT'S HARD TO BELIEVE, IT SEEMS SO OUT OF REACH, BUT I AM WITH YOU. AND I WILL BE YOUR HOPE, WHEN YOU FEEL LIKE IT'S OVER. AND I WILL PICK YOU UP, WHEN YOU WHOLE WORLD SHATTERS. WHEN YOU'RE FINALLY IN MY ARMS, LOOK UP AND SEE LOVE AS A FACE.
Il y avait ces instants de vie, qu’elle ne s’était pas vue vivre sans lui. Cette futile existence, faite de jours d’inconscience, pendant laquelle elle avait cru qu’ils pourraient échapper à toutes les lois qui clouaient les autres sur terre, à une condition misérable. Avec Clive ç’avait été… différent, unique, magique ; de ces magies dont même Poudlard ne regorgent pas. C’était Clive, tout simplement. Clive et Cedrella, dans leur monde à eux deux uniquement, perdus dans le regard de l’un et de l’autre, à se comprendre si facilement, d’un regard, d’une lueur au fond de leurs prunelles. Rien ne semblait pouvoir éroder cet état de fait, tout ce qu’ils partageaient, tout ce qui les faisait vibrer à l’unisson : on aurait pu croire qu’ils étaient deux gamins, nés pour se rencontrer, deux gosses qui se connaissaient depuis toujours, comme un frère et une sœur. C’aurait été si simple, si simple que les choses s’arrêtent à là, uniquement. Ses jours à Poudlard avaient été bien monotones, faits du même ton : elle n’était pas une née-moldue sur laquelle s’ouvrait un tout autre monde, enfant, elle avait baigné dans la magie, s’en imprégnant et découvrant avec tristesse et cette même crainte que celle qui habitait ses parents, combien celle-ci pouvait être destructrice. Au sein des Serpentard, rien n’avait semblé vraiment lui correspondre, elle s’était contentée de graviter, par-ci par-là, sans se donner une place bien particulière, sans même se faire remarquer. Elle a été de ces élèves, ni extrêmement brillants, ni mauvais, ambitieuse et téméraire cependant, mais juste une parmi tant d’autres. Même dans ce monde, rares étaient les élus, les chanceux à l’existence déjà toute tracée, au combien celle-ci s’avérait compliquée : jamais elle ne serait Potter au nom gravé dans tous les écrits du monde magique, présenté comme l’unique espoir de liberté à l’heure actuelle, au milieu de cette guerre sombre. Et bizarrement, au milieu de ces desseins monocordes qu’elle se promettait, elle était l’unique, la seule pour Clive, celle à même de devenir son amie, de prendre une place particulière dans sa vie, et plus profondément encore, sans qu’elle ne comprenne ce qui avait pu le pousser à la voir de manière aussi spéciale, là où elle n’était qu’un être lambda au milieu des existences sans sens.

Bêtement, elle l’avait laissé revêtir cette place hautement intrusive dans sa vie, celle qui donnait un sens à chaque nouvelle journée qui pointait à son existence, celle qui la guindait d’un courage et d’une loyauté insoupçonnés, du genre de ceux qui l’auraient menée chez les Lions d’Or de Gryffondor, et non pas chez les vils et ambitieux Serpentard. Guère besoin, cependant, que son existence ne bascule dans l’Enfer pour qu’elle connaisse sa place : qu’elle ait été faite otage par les Mangemorts ou non, elle se savait, quelque part, être une griffe à la dévotion de Clive, celle qui le poussait en avant parfois, que ce soit grâce aux services qu’elle rendait, en fouine aux oreilles aiguisées pour l’Ordre, ou par sa simple présence, la facilité avec laquelle elle se plaisait à voir le monde de ses yeux de miel. Il ne pouvait pas l’emmener avec elle, ils ne pouvaient pas poursuivre cette bataille ainsi, à se rapprocher au fil des difficultés, à franchir les barrières qu’ils s’étaient jusque-là, toujours imposés : c’était peut-être la peur imminente de se perdre l’un, l’autre ; la mort qui gagnait du terrain à chaque nouvelle aube qui les rendait si impatients à se brûler les ailes trop près du soleil. Mais elle ne pouvait pas… elle ne pouvait pas revêtir l’allure de celle qui le mènerait à sa perte parce qu’elle avait trop vécu à ses côtés, parce qu’elle avait trop eu de lui, un sens à sa vie, une raison folle de laisser son cœur s’emporter, battre à la chamade avec fièvre. Impossible ; au milieu des guerres intestines, ce genre d’histoire n’était que vouer à s’écraser lourdement de la pire manière qui soit ; n’était faite que pour être la tragédie à raconter dans un joli roman qui tireraient les larmes à tous les sceptiques. Si c’était le chemin qu’elle devait emprunter pout ses erreurs, pour la condamnation qui planait au-dessus de sa tête, en une épée de Damoclès au tranchant meurtrier, elle ne voulait pas entraîner Clive dans sa chute. Jamais. Et si, autrefois, il ne serait jamais venu pour elle, pour la sauver en se jetant dans la gueule du loup, elle était décidée à ce qu’il en soit ainsi à nouveau : qu’elle en vienne à disparaître un beau jour de Pré-Au-Lard à nouveau, cette fois-ci pour la dernière fois sans doute, alors que ses ennemis ne feraient pas de quartier. Et qu’il poursuive sa vie, poursuive leur tâche, cette mission qui faisait survivre le vague espoir d’une rédemption.

L’appréhension la grisait, lui tordait les entrailles, alors que ses restes de parole lui brûlaient la gorge, mettant au supplice toute la volonté qu’elle mettait en œuvre pour rester debout, pour garder quelque signe de faiblesse pour elle, pour le fin fond de son esprit qui s’effondrait sur lui-même déjà : ça n’avait aucun sens, ça n’en aurait jamais sûrement, qu’elle le repousse ainsi, là, maintenant. L’amie, elle le savait, il pourrait se contenter de la perdre, comme il avait manqué de le faire il y a de cela quelques semaines à peine. Cedrella, la Cedrella sur laquelle il avait osé poser ses lèvres, celle qui répondrait à son baiser avec toute l’envie qu’elle pouvait refouler depuis si longtemps, c’était différent. C’était comme si elle autorisait une avancée spectaculaire dans leurs fuites incessantes, comme s’ils bravaient enfin tout ce qu’ils ne se disaient pas : pour qu’elle ne puisse que mieux disparaître de sa vie ensuite. Trop tard. C’était trop tard : elle avait beau avoir survécu à sa captivité, avoir fui en usant de ses dernières forces, un de ses pieds était resté dans cette tombe grande ouverte qui n’attendait qu’elle. Peut-être n’aurait-elle jamais dû revenir en ville, se faire passer pour morte et fuir à l’autre bout du pays : soudainement, elle se sentait bien bête d’être revenue chez elle rien que pour lui, rien que pour mieux se retrouver à le repousser de sa vie. Quelle bêtise, qu’elle était bête, ce n’était que trop tard, alors qu’il avait commis le geste qui parlait trop avant pour lui, qu’il s’ouvrait, qu’il se livrait enfin – chose qu’elle avait attendu depuis ce qui lui semblait être une éternité – qu’elle se rendait compte que c’était peine perdue, qu’à deux, ainsi, ils ne pourraient pas survivre, parce qu’elle n’avait pas pu être plus discrète dans son travail, parce qu’elle s’était faite prendre, et parce qu’elle n’avait pas eu la présence d’esprit d’agir plus intelligemment. Clive, au milieu de ces situations désastreuses, au combien elle pouvait prôner n’être revenue que pour lui, n’était que celui qu’elle mettait plus encore en danger en gravitant dans sa vie : il se ferait prendre, qui sait, avec elle, servant un délicieux prétexte à leurs ennemis pour l’éliminer. Ou cette fois-ci, il se déciderait à ne pas commettre les mêmes actes une deuxième fois, volant à son secours, comme le héros qu’il n’était pas, seul, condamné tout autant qu’elle. Sa destinée à elle était toute tracée : elle pouvait le nier en continuant de travailler avec Clive, en gardant son air assuré, pas en se faisant conquérante de son cœur, avec le savoir qu’elle finirait par le briser un jour ou l’autre. Pauvre inconsciente qu’elle était, incapable de savoir que c’était déjà l’acte détestable qu’elle commettait, alors qu’elle s’était écartée, trouvant de ses mains, appui contre le mur qui était dans son dos, ses prunelles détaillant avec inquiétude tous les états par lesquels le sorcier passait, tout ce qui se lisait si facilement sur son visage.

Il ignorait sans doute combien ses traits pouvaient le trahir, combien elle avait pu comprendre bien des états d’âme chez lui ainsi, combien chaque affliction qui le fracturait la détruisait un peu plus. Finalement, incapable de regarder le carnage dont elle était l’auteur, elle détourna le regard, hagarde, silencieuse, incapable d’articuler la moindre parole censée : son cerveau, de toute manière, n’alignait aucune idée viable, elles mouraient dans l’œuf, entre deux synapses qui s’éteignaient lentement. La pluie, peut-être bien, y était pour quelque chose, alors que la sorcière la sentait plus agressive que jamais, à attaquer sa peau avec froideur, à glisser dans ses cheveux en quelques gouttes qui disparaissaient dans son dos. En une fraction de seconde, une décision pointant à son esprit, tout avait basculé : vers la complexité, là où elle aurait pu égoïstement profité d’une trêve dans l’Enfer. Se jouer de Clive, en quelques sortes, poursuivre un mensonge dans lequel elle se perdait depuis trop longtemps déjà : l’idée, simple et pure, qu’elle pouvait tenir bon, tenir tête au monde entier qui se jouait d’elle, qui se jouait d’eux. Elle aurait pu, emporter le sorcier avec elle dans cette douce illusion, qu’ils s’y perdent ensemble, en profitent, en abusent. Elle n’en avait pas le droit, alors que l’irrémédiable approchait de plus en plus de sa porte, prêt à la faire disparaître de sa grande cape sombre : le repousser, ici, maintenant, semblait plus aisé que de le laisser derrière elle après avoir été si loin avec lui, trop loin. Peut-être que c’était de l’égoïsme, choisir pour lui tout autant qu’il avait voulu choisir pour elle il n’y a qu’à peine quelques minutes. Elle l’avait détesté pour ça, elle se détestait pour le pieu qu’elle venait de planter droit dans le cœur de son ami, de Clive, fait de mensonges, fait d’illusions qu’elle préférait imposer à l’esprit du sorcier avant de se trahir. Elle était la sorcière aux rares amis, celle qui avait un monde réduit autour d’elle, et qui gravitait avec imprudence dans celui-ci : au milieu de tout ça, Clive avait été d’une clarté bien plus vive au milieu de sa vie, de celle qui lui donnerait trop envie de survivre au moment fatidique arrivé. Lui hors de sa vie, elle espérait presque croire que les choses en seraient plus faciles au moment de tirer sa révérence. Il acceptait la sévérité de sa sentence, alors qu’elle se maudissait déjà pour les paroles qu’elle avait prononcées, qu’elle se détestait plus encore qu’il ne la détestait sans doute, ou ne la détesterait dans un avenir proche : d’ici peu, la compréhension de laquelle il se grimait deviendrait de l’incompréhension, alors qu’il se mettrait à tout ressasser. Et l’incompréhension deviendrait de la haine, de la colère à l’état pur que chaque nouvelle journée passée sans la voir ne ferait qu’alimenter. Qu’il en soit ainsi, qu’il n’aventure plus son chemin ici s’il le fallait : au moins, elle partirait sans éclat. Clive…, ce souffle manqua de s’échapper de sa gorge, trahissant toute l’assurance qu’elle essayait de se donner, alors qu’il ne la regardait qu’à peine, qu’elle rêvait de revenir en arrière, de se voiler la face plus longtemps, le temps d’un nouveau baiser, le temps d’un nouveau sourire, d’une infime rencontre de leurs prunelles se trouvant avec toute la simplicité du monde : tout ceci s’était déjà envolé, et elle dût se faire bataille pour ne pas agir, ne pas parler bêtement. Pour toute manifestation de ces regrets qui la rongeaient déjà, une larme solitaire la trahit, glissant, chaude et salée au milieu des gouttes de pluie, avant qu’elle ne baisse la tête pour la masquer. Ils avaient un combat à mener, bien entendu, celui qui avait dévasté tant de vie, celui duquel il en sortirait vivant, parce qu’elle le savait, tout simplement ; parce qu’elle le voulait, parce qu’elle sacrifiait tout de bon dans sa vie pour qu’il en soit ainsi. C’était un genre d’échange équivalent, qu’elle adressait aux Mangemorts, ou à toute instance supérieure pour qu’il vive ; sans elle s’il le fallait.

Déjà il partait, dans un vague sourire tout autant empli d’amertume que les paroles qu’il avait prononcées : elle avait à peine saisi celui-ci d’ailleurs, fuyant tout contact visuel avec lui, dans l’attente vaine de tenir bon. Elle ne voulait pas faillir maintenant qu’elle avait suivi ce chemin pavé de bonnes intentions, c’était trop tard pour regretter, trop tard pour parler. Alors elle se fit bataille, pinçant les lèvres en le suivant vaguement du regard ; lui, son dos qui s’éloignait peu à peu d’elle, sa main qui se refermait sur le froid du mur d’asphalte. Il était parti, et elle, cette fois, elle luttait pour rester sur place, pour ne pas commettre la même bêtise que lui, lui courir après, et lui voler un baiser dans des paroles totalement dénuées de sens : c’était son grand art à lui, elle, elle avait le don pour tout envoyer en l’air, sans compter, sans réfléchir. Elle était seule. Seule dans Pré-Au-Lard, qui, déserte, semblait presque trop grande ; seule dans le reste de son existence, qu’il avait, lui aussi maintenant, déserté : et pourtant, elle n’était pas celle qu’il fallait plaindre, elle était celle qui avait orchestré leur chute, qui paraissait vertigineuse, mais qui, elle le savait, était encore moins douloureuse que celle qui les aurait attendus s’ils avaient été plus fous encore. Difficile d’imaginer ça, au combien une torture de l’être pouvait être encore plus affligeante, encore plus indélicatement électrisante tout le long de son corps, qui faiblit, faiblit encore, pour la faire se retrouver dos contre le mur, avachie, fatiguée contre celui-ci. Elle qui avait passé tant de temps à retenir la trahison de ses larmes, voilà qu’elle ne pleurait même pas : c’était le ciel, dans son averse redoublant d’intensité, qui montrait son chagrin au monde entier, à tous ceux qui n’en avaient cure, ceux qui s’en amuseraient sans doute.


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