You should go out enjoy the sun. Wait. You can’t.

Aujourd'hui était une journée normale, dans ce monde chaotique. Cependant avais-je descendu les marches du dortoir, une fois prête, Sam me sauta dessus répandant une nouvelle qui n'était pas superbement plaisante. « Il paraît qu'il y a une nouvelle mangemort dans le coin ! », me dit-il, à la fois mi-excité et mi-dégouté. Je ne pus retenir une grimace, je ne savais pas pourquoi, quand il y avait des renforts dans le coin, ce n'était rarement une bonne nouvelle. Nous sortîmes pour nous dirigés dans la Grande Salle, et à peine avions-nous franchi le seuil des grandes portes, que je remarquais déjà la nouvelle venue à la table des professeurs. Une grande blonde pulpeuse, en grande conversation avec Daley. Je ne pus retenir une bouffée de jalousie alors qu'elle se penchait vers lui, pour lui parler à l'oreille. Je détournais le regard, l'estomac noué et ayant perdu définitivement l'appétit pour ce matin. Comme d'habitude, Sam me fit la conversation, mais je n'écoutais qu'à moitié, car il semblait que le sort s'acharne à nous apporter de mauvaises choses aujourd'hui ! Alors que je pénétrais dans la salle de cours, où nous attendaient les Carrow avec un sourire carnassier, la grande blonde était à leur côté avec un sourire aussi effrayant que le leur. J'avalais ma salive, sans m'attarder de nouveau sur la nouvelle venue. « Aujourd'hui, nous avons le privilège d'accueillir Miss Pandora Harrington. », annonça la sœur Carrow, en nous lançant un regard glacial pour nous inciter à applaudir, applaudissement plutôt tiède. On ne sait jamais sur quel pied danser avec les Carrow. Pandora, comme la boite de Pandore. La légende grecque. La boite que l'on ne doit pas ouvrir car elle contient tous les maux de l'humanité. Cette femme semblait bien pire que tous les maux de l'humanité. Le reste du cours fut aussi redoutable que je l'avais prévu. Démonstration de puissance en magie noire à vous filer à chair de poule de la racine des cheveux jusqu'aux orteils. Je sortais de la salle, le cœur au bord des lèvres en espérant, ne jamais plus croiser cette femme sadique.

La journée se passa sans anicroche, et je la finissais dans la bibliothèque, préparant mes ASPICS. Sam prenait cet examen à la légère et se moqua de moi, alors que je me dirigeais vers la tanière de Madame Pince. « Attention, tu vas te transformer en Hermione ! », me prévint-il avant que je ne disparaisse au détour d'un couloir. Je m'installais seule à une table dans un coin, à côté d'une fenêtre, avant de me mettre au travail. Les heures passèrent, sans que je ne m'en aperçoive et ce n'est que lorsque Madame Pince arriva échevelée – ce qui me surpris, elle qui est toujours tirée à quatre épingle – en vociférant après moi. « Du balai, le couvre-feu est passé ! Dépêchez-vous demoiselle, pourquoi ne m'avez-vous pas réveiller voyons ?! », continua t-elle. Alors que je rangeais mes affaires à la va-vite dans mon sac. Je quittais la bibliothèque à pas pressé sans prêter attention aux dernières paroles de Madame Pince. Je m'étais de nouveau mise dans de beaux draps ! Si je me faisais coincer une nouvelle fois par les Carrow, j'étais bel et bien morte, et enterrée. Je ne supporterais pas non plus, de voir le sourire victorieux de la sœur Carrow, qui annoncerait à son frère que Daley s'était trompé sur mon compte et que j'étais une éclaireuse ! Le coeur tambourinant dans ma poitrine, je descendais les étages à pas pressés et en essayant de ne pas faire de bruit. Ce qui était chose ardue à cause des escaliers qui aiment n'en faire qu'à leur tête ! Je pestais intérieurement contre ces monuments de pierre qui avaient vraiment envie que je finisse en pâture dans la gueule du loup ! Alors que j'atteignais les sous-sols, une sorte de soulagement s'empara de moi. J'étais presque arrivée à destination sans rencontrer aucun mangemort. J'avais vraiment de la chance ou alors c'était le début de l'enfer. Et la deuxième option se révéla exacte à la seconde où je la pensais. J'entendis des pas devant moi et je me stoppais net. Non, non, non !, pensais-je. Je ne savais pas si c'était pire que les Carrow, mais lorsque je vis la chevelure blonde de cette Pandora, j'eus la nausée. Je ne savais pas comment réagir. Continuer ma route ? Rebrousser chemin en risquant de tomber sur les Carrow ? Je choisis de continuer sur ma lancée en baissant la tête et me dirigeant droit vers la mangemort blonde comme les blés. Mes pas et les siens résonnèrent en échos contre les murs de pierre de Poudlard. J'avalais ma salive alors que je passais à ses côtés, mais sa main sur mon bras, m'arrêta et je relevais les yeux, croisant son regard de tyran. « Et bien, il me semble que le couvre-feu est passé. », déclara t-elle, en resserrant sa prise sur mon bras. Je fronçais les sourcils, gardant mes yeux ancrés dans les siens. « J'étais à la bibliothèque. Madame Pince s'est endormie et je n'ai pas vu l'heure passée.», m'expliquais-je en essayant de garder une voix égale.

Pandora foulait les couloirs de Poudlard en de grandes enjambées agacées. Elle était de retour à une époque qui semblait révolue depuis des siècles, qui ne datait pourtant pas de si longtemps que ça. Mais elle avait changé, énormément changé depuis le temps où elle était encore élève ici, et sa vie n’avait plus rien en commun avec celle qu’elle avait été par le passé. Si elle s’était toujours sentie comme chez elle dans le grand château, en parcourant les couloirs comme s’ils lui appartenaient, elle avait l’impression de se trouver en terre étrangère aujourd’hui. Elle n’appréciait pas le retour de souvenirs que Poudlard lui infligeait, et les regards qu’elle jetait autour d’elle étaient gorgés de mépris. Elle n’arrivait plus à comprendre comment elle avait pu apprécier ces pierres froides, ces tableaux médisants, ces pièces incalculables et ces escaliers qui n’en faisaient qu’à leur tête … Ce château était vieux, décrépi, et il méritait à ses yeux d’être rasé pour qu’une école digne de ce nom soit construite à sa place. Ces murs portaient la trace d’un temps qui était aboli, Poudlard méritait de faire peau neuve pour renaître en même temps que la nouvelle ère sorcière. En faisant en même temps le ménage parmi les élèves, voilà qui serait une avancée utile ! Elle ne comprenait pas que Rogue n’ait pas encore mis en marche un processus plus efficace, et si elle n’y avait jamais pensé jusqu’à aujourd’hui, maintenant qu’elle se trouvait sur les lieux elle trouvait qu’il se comportait réellement de façon laxiste avec les élèves. Les choses allaient devoir changer. « Pandora, vous voilà ! » La jeune sorcière sortit de ses pensées pour accueillir avec un air froid sa compatriote Mangemort, qui se dirigeait vers elle avec un sourire faux-jeton. « Alecto. Je ne vous ai pas trouvée dans votre classe, nous avions pourtant rendez-vous. » Le sourire de l’affreuse bonne femme se figea sur son visage, au grand plaisir de Pandora. Elle n’avait jamais supporté cette vache, malgré leur cause commune pour le Maître. « Amycus et moi avons du sévir parmi les élèves. Mais c’est réglé à présent, vous pouvez me suivre … » Pandora haussa un sourcil réprobateur à l’évocation du problème avec les élèves, de manière à ce que la Carrow puisse bien le remarquer, puis elle lui emboîta le pas sans un mot. Ce genre de souci avec les élèves semblait se reproduire bien trop souvent ces derniers temps … Et c’était une des raisons de sa présence ici. Mais la raison première, l’officielle, était celle qui la forçait à subir la présence d’Alecto Carrow : elle devait donner un cours magistral aux élèves sur la Magie Noire. Et ça, c’était le genre de chose qui suffisait à remonter le moral de Pandora, malgré la présence obligatoire des Carrow … Et malgré le comportement de Daley depuis le tout début de la journée. Elle avait été ravie de revenir ici pour donner des cours aux élèves – cela ferait quelque chose de plus qu’ils auraient en commun – mais Daley lui avait à peine adressé quatre mots de tout le petit-déjeuner, malgré tous ses efforts pour le dérider. Quel accueil ! Mais elle commençait à être habituée à ses sautes d’humeur, et elle remisa ça de côté, se promettant d’y revenir plus tard. Pour l’instant, elle avait un cours à donner !

Comme elle s’y était attendue, se donner en spectacle aux élèves en exposant ce qu’elle savait faire le mieux fut un réel plaisir. Elle se régala autant des mines terrorisées de la plupart des gamins qui la regardèrent faire, que des regards gourmands des rares qui semblaient vraiment intéressés par la magie noire. Comme quand elle chassait les sang-de-bourbes, elle savoura cette supériorité qui la rendait tellement plus forte que chacun d’entre eux. Et elle adora être celle qui leur dévoila, même partiellement, les horreurs qui les attendraient une fois qu’ils auraient terminé leur scolarité. Une fois la journée terminée et pleinement satisfaite des cours qu’elle avait pu donner, Pandora discuta un moment avec les Carrow des lacunes dans la discipline, avant de prendre enfin congé des deux affreux pour aller retrouver Daley. Mais encore une fois, celui-ci se montra plus froid et distant qu’il ne l’était habituellement, et elle fut congédiée de son bureau avec une rapidité qui l’agaça au plus haut point. Furieuse qu’il ne passe pas plus de temps avec elle quand elle prenait la peine de venir jusqu’à lui, elle se mit à descendre vers le sous-sol du château, sans même réfléchir à ce qu’elle faisait, toute à ses fulminations contre son prétendu futur fiancé. Quand elle se rendit compte de sa destination, elle s’arrêta au beau milieu du couloir. Par un reflexe profondément ancré en elle, elle s’était dirigée droit vers son ancienne salle commune … Elle fronça les sourcils, un peu agacée contre elle-même d’avoir laissé le passé la submerger ainsi, elle fit demi-tour et revint sur ses pas. Mais quelques instants plus tard, elle entendit un nouveau bruit de pas. S’attendant à voir surgir un professeur à cette heure tardive, elle fut presque surprise de voir apparaître devant elle une élève, tête baissée, qui marchait droit dans sa direction. Sans même relever la tête, elle continua son chemin et passa devant Pandora, comme si tout était absolument normal … La jeune Mangemort l’attrapa par le bras quand elle passa à côté d’elle, et la fit se retourner pour lui faire face. Croyait-elle vraiment s’en sortir aussi facilement ? « Et bien, il me semble que le couvre-feu est passé. » Lâcha-t-elle en serrant plus fort ses doigts sur le bras de la jeune fille. Elle jeta un regard à son blason – ah, Poufsouffle. Dommage pour ce joli petit minois, plus que quelques mètres et elle aurait atteint sa salle commune sans problèmes. « J'étais à la bibliothèque. Madame Pince s'est endormie et je n'ai pas vu l'heure passée.» Pandora émit un ricanement méprisant. Qui cette petite dinde pensait-elle attraper avec une excuse aussi minable ? « Oh, vraiment ? A élève médiocre, mensonge médiocre. Tu es aussi mauvaise en magie noire que pour t’inventer des excuses. » Elle se souvenait d’elle, elle l’avait eue en cours quelques heures plus tôt, et elle était loin d’avoir brillé par ses prouesses magiques. « Mais si tu dis la vérité, alors Madame Pince doit être punie. Et puisque tu l’as surprise à faillir, tu seras celle qui donnera la punition. Il va falloir être meilleure que dans mon cours, si tu veux qu’elle survive. Alors, est-ce que tu confirmes ta version ? » Un sourire cruel étira les lèvres de Pandora. Elle allait voir à quel point la petite avait envie de se protéger – et si elle aurait le cran d’impliquer la mère Pince dans son mensonge. « Ton nom ? » Demanda-t-elle d’un ton autoritaire.

You should go out enjoy the sun. Wait. You can’t.

En classe, j'avais déjà la peur au ventre en voyant cette jeune femme blonde qui enchainait les uns après les autres, les sortilèges de magie noire. J'en étais dégoutée, pas parce qu'elle étais bien plus douée que n'importe qui, mais parce que j'imaginais avec quelle facilité, elle pouvait utiliser ses sorts sur les autres, surtout, les né-moldus et les opposants à Lord Voldemort. J'étais tendue. Pas comme je l'étais en passant devant un groupe d'élèves dans les couloirs, ou lorsque l'on me dévisageais, mais là c'était de la peur pure et simple, parce que je savais que si je ne correspondais pas à ses exigences, la mangemort ne ferait qu'une bouchée de moi, malgré tous les enseignements appliqués de Daley ! Mes explications ne lui firent ni chaud ni froid, sa main restait contractée sur mon bras. « Oh, vraiment ? A élève médiocre, mensonge médiocre. Tu es aussi mauvaise en magie noire que pour t’inventer des excuses. », cracha t-elle, en me dardant d'un regard d'acier. Je me mordis la langue, histoire de ne pas répondre trop vite. Pourtant, je n'avais fait que raconter la vérité. Mais qu'importe, je pouvais bien lui dire la vérité qu'elle s'en ficherait comme de l'an 40. Vu le sadisme dont elle avait fait preuve plus tôt dans la journée, je mettrais ma main à couper qu'elle me ferait payer le simple fait de me trouver dans ce couloir alors qu'elle y était, elle aussi … Et puis, pour se dégourdir la baguette pendant qu'on y étais, après tout, elle n'avait sans doute pas pu lancer de sorts sur un être humain, ces dernières heures alors, je pressentais que j'allais passer à la casserole. « Mais si tu dis la vérité, alors Madame Pince doit être punie. Et puisque tu l’as surprise à faillir, tu seras celle qui donnera la punition. Il va falloir être meilleure que dans mon cours, si tu veux qu’elle survive. Alors, est-ce que tu confirmes ta version ? », continua t-elle. Je serrais les dents et les poings par la même occasion. Je disais la vérité, mais est-ce que cela méritais d'impliquer Madame Pince ? Cette femme était l'emblème de la bibliothèque, elle était la bibliothèque de Poudlard. Enervée et en colère, je ne pus pas retenir les mots que je pensais. « Je ne vois pas en quoi s'endormir est de la faiblesse ! Votre raisonnement est totalement stupide. », rétorquais-je. Quelques instants, plus tard, je sentis la honte prendre le dessus, le rouge me monter aux joues et la peur me tenailler les entrailles. Je m'étais montré audacieuse, comme lorsque j'étais en présence de Daley, mais là, c'était carrément du suicide. Je le regrettais avant même qu'elle n'agisse ou ne se remette à parler. « Je maintiens ma version, mais je refuse de punir une femme qui a toujours été au service de cette école et qui n'a jamais manquer à son devoir. », finis-je, en expliquant mon point de vue, même je savais qu'elle se ficherait de ce que j'ai a dire en supplément.

« Ton nom ? », m'interrogea t-elle, d'une voix dure. J'eus envie de lui donner un pseudonyme ou même, le nom d'une autre élève de ma maison. Mais bon, si les Carrow s'en aperçoivent ou autres choses, je risquais de plus gros ennuis encore. Je ne cherche jamais les ennuis, mais ce sont toujours eux qui me trouvent. « Eden Fitzgerald. », répondis-je docilement, quand bien même une colère sourde me rongeait les entrailles. C'est là, que je regrettais de ne pas m'être endormie, moi aussi dans la bibliothèque. Au moins, personne ne m'aurait trouver avant le petit matin, le couvre-feu serait passer et je n'aurais pas eu d'ennuis avec la dénommée Pandora. Je regrettais que ce ne soit pas Daley dans les couloirs, ce soir, lui m'aurait laisser partir sans un mot … ou peut être pas, mais sa punition aurait été sans doute beaucoup agréable que celle que la blonde me réservait. Je soupirais, je tombais littéralement de fatigue, c'est dans les moments comme cela qu'on regrette de ne pas écouter son entourage. Sam m'avait dit de ne pas trop rester à la bibliothèque … Et comme d'habitude, j'avais ignoré son conseil pour ne pas avoir à faire la conversation sur d'autres sujets que les études, parce que moi et le Quidditch, cela faisait toujours deux. Je connaissais les termes de bases, mais après … Bof quoi. Après tout, je n'étais qu'une née moldue. Une née-moldue qui risquait de très gros ennuis, jour après jour et seuls mes cousins, ma famille et Daley, étaient au courant de mon secret.

Ps; désolé pour le retard & pour la nullité du post !

Pandora n’avait jamais, au grand jamais, aspiré à une carrière de professeur. Enseigner lui paraissait être une corvée terriblement rébarbative, avec bien plus de contraintes que d’avantages. Elle n’avait que faire d’élèves comme celle qui se trouvait devant elle, elle ne voulait pas supporter leurs sourires suffisants toute la journée et essayer de faire entrer dans leurs crânes obtus des notions qui les dépassaient. Et surtout, elle ne voulait pas avoir à appliquer une discipline molle qui n’effrayait plus personne depuis des siècles – elle avait été bien placée pour le savoir durant sa scolarité, ayant été elle-même du nombre de ces élèves arrogants et se fichant des menaces qui planaient sur sa tête. Elle avait fait sa vie à Poudlard sans avoir réellement peur des professeurs, et elle savait qu’elle avait été une tête à claque qu’elle ne pourrait jamais supporter d’avoir comme élève. Mais ça, c’était avant. C’était le temps où Poudlard sombrait dans le laisser-aller typique de Dumbledore, où les punitions se résumaient à des lignes à copier ou des armures à récurer. Autant dire, une époque où les élèves n’avaient rien à craindre, et pouvaient dépasser le couvre-feu sans aucun problème. Et la demoiselle qui rentrait tranquillement dans sa salle commune semblait croire que ce temps béni était encore en place … Mais elle avait oublié que Dumbledore était mort, et que son successeur avait l’intention de mettre fin au laxisme ambiant. Voilà ce que Pandora appréciait. Dans ces conditions, elle était tout à fait encline à devenir professeur de temps à autres. Elle pouvait donner des cours d’une matière trop longtemps délaissée qu’elle vénérait totalement, et encore mieux, elle pouvait ensuite s’occuper des élèves qui ne rentraient pas dans le rang. Comme cette Poufsouffle. Peut-être qu’elle disait vrai et qu’elle avait oublié l’heure à la bibliothèque, peut-être qu’elle mentait et qu’elle revenait d’une réunion secrète des élèves soutenant la rébellion. Qui sait ? Mais franchement, Pandora ne voulait pas le savoir. Qu’elle dise blanc ou qu’elle dise noir, tout ce qui comptait, c’était sa présence ici, maintenant. Elle était hors règlement, et la jeune Mangemort allait pouvoir la punir. Cette simple idée la plongeait dans un état d’excitation grandissant à mesure qu’elle imaginait des châtiments plus pervers les uns que les autres. Et sa première idée dépendrait de la réponse que la jeune élève voudrait bien lui donner. « Je ne vois pas en quoi s'endormir est de la faiblesse ! Votre raisonnement est totalement stupide. » L’insolence du ton la frappa autant que les mots qu’elle employa, et si Pandora n’avait pas eu plus d’expérience dans la torture, elle aurait immédiatement jeté un sortilège à l’impertinente pour la punir. Ce n’était pas l’envie qui lui manquait, mais elle préféra rester immobile, laissant seulement son sourire s’agrandir sur son visage et sa main affermir sa prise sur son bras tandis que la petite sotte se rendait compte toute seule de son erreur. Elle savait de quoi la Mangemort était capable, et il était bon de la laisser prendre conscience que ses paroles lui vaudraient un châtiment exemplaire, qu’elle ait le temps de mariner dans sa peur avant que quoi que ce soit ne lui arrive. « Je maintiens ma version, mais je refuse de punir une femme qui a toujours été au service de cette école et qui n'a jamais manquer à son devoir. » Il fallait reconnaître qu’elle ne manquait pas d’audace, beaucoup d’élèves auraient préféré inventer un autre mensonge pour se sortir de là plutôt que de persévérer dans leur version, surtout après avoir insulté une Mangemort en face. Manque de chance, cette audace ne la sauverait pas un instant, mais Pandora appréciait cette tentative. « C’est admirable de ta part, de la défendre avec toutes tes petites forces. Mais tu vois … Je trouve ça, hm, comment dire ? » Elle fit mine de chercher ses mots. « Ah oui. Je trouve ça stupide. » Son sourire s’effaça complètement de son visage, et ses traits prirent l’expression dure qui la caractérisait quand elle prenait pleinement ses fonctions de bourreau.

Elle attendit d’obtenir le nom de la jeune fille avant de passer aux choses sérieuses, pourtant. Si elle l’amochait trop, elle voulait quand même avoir son nom pour la rendre aux Carrow sans qu’on ait besoin de l’identifier grâce à ses empreintes dentaires. Elle ne pensait pas en arriver là, mais vu le degré d’insolence de la petite, on pouvait s’attendre à tout. Et puis, elle pouvait également se laisser emporter par l’ivresse de la torture et oublier que c’était d’une élève qu’elle s’occupait … C’était bien possible. « Alors dis-moi, Fitzgerald. C’est quoi, pour toi, un employé qui est payé pour dormir sur son lieu de travail ? » Pandora fit un geste vif avec sa baguette, un claquement sonore résonna et Eden vola à travers le couloir, heurtée par une gifle invisible. La Mangemort s’avança vers elle, ses yeux aussi froids que de la glace fixés sur son visage encore rougi par le coup. « Qu’est-ce qu’on fait à un professeur qui devient trop vieux pour remplir ses fonctions correctement ? » Elle leva une nouvelle fois sa baguette, et le sortilège frappa à nouveau Eden en pleine face. « Et qu’est-ce qu’on fait à une élève qui se croit au-dessus des règles ? » Nouveau claquement, nouvelle gifle, et à nouveau la Poufsouffle roula au sol. Pandora franchit les quelques mètres qui les séparait et l’attrapa par le col pour la remettre brutalement debout. Si de l’extérieur, la jeune femme était un vrai glaçon, plus froide qu’une porte de prison, à l’intérieur elle jubilait littéralement. Elle adorait ça, elle aimait faire souffrir, et elle venait tout juste de commencer. Ce petit sortilège qu’elle avait utilisé n’était qu’une mise en bouche, bien loin de ce qu’une punition devait réellement être à ses yeux. « Quand on ne suit pas les règles, on est puni. Je pensais que tu étais assez grande pour avoir compris ça, mais visiblement, tu as besoin d’un rappel. » Et ce rappel allait être une vraie partie de plaisir.

Spoiler:

Pandora était douée dans ce qu’elle faisait. Quand elle voulait inspirer la peur, elle savait exactement comment s’y prendre. Elle avait déjà terrorisé des hommes de deux fois son âge, elle les avait entendus la supplier de les épargner, elle avait vu leurs larmes, senti leur peur. Chaque personne était différente, et chaque approche se devait donc d’être différente. Pour Eden, elle avait pensé qu’une bonne intimidation de départ serait suffisante, étant donné qu’elle l’avait déjà vue à l’œuvre quelques heures plus tôt en cours, et qu’elle devait donc bien savoir qu’elle était en très mauvaise posture … De plus, elle n’était qu’une gamine, et à Poufsouffle. Sans doute pas la plus courageuse du château, pour ainsi dire. Pourtant, même si ses pupilles dilatées ainsi que sa posture trahissaient sa peur, elle ne se laissait pas aller comme une élève lambda l’aurait fait. Pire encore, elle se permettait de la fusiller du regard, sa colère clairement affichée sur son visage au lieu de tenter de la cacher comme le bon sens aurait du le lui souffler. Où étaient passés les bons vieux clichés qui voulaient que les Poufsouffles soient tous des peureux ? Cette fille avait décidemment plus de courage que la moyenne, même si elle n’était pas téméraire au point de répliquer en cet instant critique. Mais passé l’agacement de voir que l’approche basique ne fonctionnait pas avec autant d’efficacité que prévue, Pandora fut absolument ravie de constater cette petite rébellion. Cela serait plus drôle encore ! Et puis, elle préférait de loin s’en prendre à une fille qui avait du cran, plutôt qu’à une loque humaine qui dégoulinerait sur ses chaussures à la moindre petite anxiété. Elle allait donc pouvoir mesurer jusqu’où le courage d’Eden Fitzgerald pourrait tenir avant de craquer et de révéler ses pires penchants.

Pandora débuta donc par une entrée en matière plutôt légère, qui avait plus d’effets visuels que physiques, mais cela ouvrait les hostilités de façon satisfaisante. Elle n’utilisait pas souvent ce sortilège, qu’elle jugeait la plupart du temps trop gentil pour ses victimes. Et puis, le sang ne coulait pas avec ces gifles invisibles : et où était le plaisir quand il n’y avait pas de sang ? Mais elle ne s’adressait pas au même public, Eden était jeune, et le sang aurait bien le temps de venir plus tard … Peut-être même plus rapidement que prévu. Quand Pandora la remit sur ses jambes, elle vit immédiatement qu’Eden n’avait pas encore compris la leçon. Ses yeux avaient toujours leur expression fière et hargneuse, elle n’était pas prête à supplier. Un mince sourire étira les lèvres de la Mangemort : elle aurait été déçue que cela se termine aussi vite. « Vous vous croyez au dessus de moi, juste parce que vous pratiquez la magie noire ? Que vous faites partis des mangemorts ? Vous non plus, vous ne suivez pas les règles, celles de la justice. Vous tuez des innocents qui n'ont pas demandé à venir au monde, et les tueurs ont les punis eux aussi !» Voilà qui était nouveau, et surprenant ! Pandora éclata d’un rire moqueur en entendant ce pitoyable essai pour la culpabiliser. Pendant un instant, elle n’eut pas l’intention de lui répondre, n’ayant de toute façon pas besoin de se justifier aux yeux de cette petite dinde. Pour qui se prenait-elle ? Son avis n’avait aucune valeur à ses yeux, elle pouvait bien la considérer comme une dangereuse psychopathe, cela ne l’empêcherait pas de se regarder dans les miroirs. Mais finalement, lui répondre pouvait être encore plus drôle … « Alors c’est de mon procès qu’il s’agit, maintenant ? Tu ne sais pas de quoi tu parles, gamine. La justice a approuvé chacun de mes actes, et tous ceux que tu appelles innocents ont été punis à la hauteur de leurs crimes. Et j’ai bien peur que ce sera la même chose pour toi ce soir. Tu as désobéi, tu as été insolente, tu as insulté un professeur. Chacune de ces effractions est strictement interdite pas le règlement intérieur de l’école. Oh oh, on dirait que la justice est à nouveau de mon côté ! » Railla-t-elle avec un sourire vicieux. Pourtant, elle n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit de plus, la petite la pris par surprise en lançant un sortilège d’expulsion. Pandora fut violemment repoussée loin d’Eden et se heurta au mur derrière elle. Quand elle se retourna, ce fut pour voir la jeune fille qui s’était mise à courir, dans une vaine tentative pour s’échapper. « Incarcerem ! » Eden n’avait pas encore atteint la fin du couloir que des cordes avaient jailli de la baguette de Pandora, s’enroulant autour de ses chevilles et de ses bras, la faisant chuter au sol et mettant fin à sa ridicule petite fuite. La jeune femme prit tout son temps pour la rejoindre, ses talons résonnant dans le couloir.

« Tu comptais aller où comme ça ? Ce n’est pas comme s’il y avait le moindre endroit dans ce château qui me soit interdit d’accès. » Se moqua Pandora, encore très amusée qu’elle ait tenté de lui échapper. Elle ne pouvait même pas transplaner, sa tentative était vouée à l’échec dès le départ. Elle commençait donc à ressentir le désespoir de sa situation ? C’était intéressant … D’un geste de sa baguette, Pandora fit disparaître les cordes qui l’entravaient – rien que pour le plaisir de voir si elle voulait retenter une nouvelle fuite. Elle l’attrapa ensuite par les cheveux et lui tira brutalement la tête en arrière. « Le monde n’existe pas en noir et blanc, nous ne sommes pas dans un livre de contes, chérie ! Personne n’est innocent, et personne n’échappe à sa punition. Je serais punie moi aussi, quand viendra mon heure. Mais tu n’es pas franchement de taille à être la main de la justice ce soir, tu ne crois pas ? » Lui susurra-t-elle à l’oreille. Elle recula légèrement, lui tenant toujours les cheveux, et fit courir sa baguette le long de son bras, puis descendre vers son cœur, son ventre, pour remonter ensuite vers son cou … Laissant à Eden le temps d’imaginer ce qu’elle pourrait lui faire. « Endoloris ! » Le sortilège fusa sans crier gare, heurtant l’élève avec violence, mais elle releva rapidement sa baguette, mettant fin à la souffrance. Puis elle recommença, lançant à nouveau le sortilège Impardonnable un bref instant avant de l’arrêter. Et ainsi de suite, laissant à chaque fois à peine le temps à Eden de profiter de son répit avant de lui infliger des vagues de souffrance intenses mais extrêmement brèves. Ce n’était qu’une mise en bouche, après tout ! Elle s’arrêta enfin, un grand sourire aux lèvres. « Un autre commentaire à faire, ou je continue ? »

« J'espère être là, quand cela arrivera ! » Cette petite phrase pathétique tira un nouveau rire à Pandora. C’était mignon, tant de vigueur dans un si petit corps ! Mais bien inutile, à vrai dire. Car cela n’empêcha pas la Mangemort de tirer sa baguette, et d’utiliser un de ses sortilèges favoris … Aucune originalité dans un Endoloris, c’était un sortilège qui allait droit au but sans même laisser de traces, mais il était d’une efficacité dévastatrice. Elle ne se trompait jamais avec celui-là, elle ne ratait jamais sa cible. Et comme il était plaisant de voir le visage de sa victime se tordre sous l’effet de la douleur … Les yeux brillants, Pandora se rassasiait de ce spectacle, sans en louper un seul instant, mais déjà il se terminait, et elle savait qu’elle en voulait encore. Elle avait besoin d’entendre, de voir, de sentir la souffrance, une fois commencé elle ne pouvait plus s’en passer. Répandre la terreur était devenu une seconde nature, et faire souffrir était devenu sa drogue. Si elle s’était écoutée, elle aurait laissé s’éterniser le sortilège sur Eden jusqu’à ce que son cœur lâche et qu’elle s’écroule raide morte, sans plus rien à en tirer. Sa délectation serait d’une intensité rare, mais bien trop brève. Et une victime morte était une victime inutile. Non, il fallait faire durer la séance, se laisser le temps de faire monter le plaisir, paliers par paliers. Ne pas tout gâcher trop vite sans quoi elle resterait sur sa fin quand les choses seraient terminées. Et laisser le temps à Eden de reprendre son souffle, en présage des longues, très longues minutes à venir … « Va en enfer ! » Si elle voulait gâcher sa salive et ses précieux instants de répit pour ça, grand bien lui fasse ! Le cri qu’elle avait poussé fit à peine sourire Pandora, et sa tentative pour la faire tomber se solda par un échec cuisant. La jeune femme eut un rictus narquois, et leva sa baguette pour lancer un nouveau sortilège, mais elle lui échappa soudain des mains et elle se retourna, toute surprise. La dernière chose à laquelle elle s’attendait était bien de se faire désarmer, et elle ne pensa même pas à s’en insurger. En reconnaissant Daley, elle cru pendant un bref instant qu’il venait jouer avec elle à martyriser la petite souris, et elle esquissa un sourire à son intention, ravie à l’idée d’une séance de torture en duo. Depuis l’épisode du radiateur, ils n’avaient plus eu une seule mission ensemble, le fait qu’il puisse encore lui en vouloir lui était sorti de l’esprit, et leurs petits jeux sadiques lui manquaient. Ils formaient un couple d’enfer, quand ils en venaient à torturer ! Mais son sourire se figea sur ses lèvres quand elle vit son visage crispé par la colère, et elle fronça les sourcils, interdite. Allons bon, que lui faisait-il là ? Un autre détail la frappa, avec un temps de retard. Il avait appelé quelqu’un avant de la désarmer, ce qu’elle avait à peine remarqué dans le feu de l’action. Mais ce n’était pas son prénom qu’il avait appelé, c’était celui de l’élève.

Pandora croisa ses bras sur sa poitrine, ses doigts martelant d’un air agacé, tandis que Daley se rapprochait d’elle. Il avait intérêt d’avoir une bonne raison pour avoir fait ça ! Elle n’en revenait pas qu’il l’ait désarmée devant une élève, et elle trouvait ce comportement extrêmement suspect. « Pandora ? Pourquoi ça ne m’étonne même pas de ta part, je peux savoir ce que tu crois être en train de faire là ? » Elle haussa les sourcils, affichant un air arrogant qui valait toutes les réponses du monde. Que croyait-il qu’elle était en train de faire, cela n’était pas encore assez clair ? Mais avant qu’elle n’ouvre la bouche, il avait repris. « Tu es à Poudlard depuis une journée et tu crois pouvoir faire la loi ? Qui t’as permis de torturer les élèves et de punir toi-même une infraction ? Tu n’es pas professeur ici, ta présence ici est exceptionnelle, tu n’as pas à défouler tes pulsions meurtrières sur des adolescents, vas donc trouver un moldu à torturer ! » L’agacement de Pandora se transforma immédiatement en colère quand elle entendit la façon dont il lui parlait, le mépris qu’il lui infligeait, et devant la gamine de Poufsouffle par-dessus le marché ! Une humiliation publique alors qu’elle devait assoir son autorité et terroriser l’élève… Il était en train de détruire tout son travail, il réduisait sa supériorité à néant ! Il y avait de quoi remuer en Pandora ses pires penchants, et elle sentit une vague de rage sans nom monter en elle. L’égo avait été touché, et rien de bon n’en résultait jamais … Si le comportement de son ancien ami n’avait pas été aussi douteux – et si elle avait été en possession de sa baguette – elle n’aurait pas réfléchi plus longtemps et aurait fait regretter à Daley ses paroles acides. Mais elle était trop piquée par son comportement absolument hors normes pour se laisser aller à ses pulsions sans réfléchir. Comme elle, il était un Mangemort, et comme elle, son job n’était pas celui du protecteur des innocents. Surtout pas quand les innocents étaient coupables. Et Eden était indubitablement coupable, mais il n’avait même pas cherché à s’en assurer avant de prendre son parti. Entre sa maîtresse de longue date, qui était également son amie et sa future fiancée, et une élève lambda qui ne semblait pas briller dans quoi que ce soit, il avait fait son choix avec une rapidité éloquente. Combien de fois pouvait-il faire ça ? Et pour qui ? Il n’y avait que pour sa fille qu’il était capable d’autant de spontanéité, capable de trahir son camp sans même y réfléchir. Sa précieuse petite fille qu’il protégeait par-dessus tout, mais qui était bien loin et pas du tout concernée. Autant dire que Pandora commençait à avoir de sérieux doutes. « J’ai été mandatée par le Maître en personne pour venir m’occuper des problèmes d’autorité dans cette école, est-ce que tu as besoin qu’on aille en parler avec ton Directeur pour qu’il confirme ma version ? Il sera sûrement ravi de savoir que tu m’empêches de faire mon travail. » Ajouta-t-elle en lançant un regard furieux à la petite Poufsouffle. Néanmoins, elle espérait bien que le message passerait clairement pour Daley : un mot de travers, et tous les Mangemorts du château apprendraient ce qu’il venait de faire. Et ce n’était même pas un mensonge, on l’avait vraiment chargée de venir vérifier la façon dont Rogue et les Carrow s’occupaient de redresser la barre de Poudlard. Bon, personne ne lui avait demandé clairement de torturer des élèves le premier soir, mais elle s’était donné ce droit et elle ne voyait pas où était le mal. Ce n’était sûrement pas Daley qui allait l’en empêcher !

Pandora ne quittait pas Daley des yeux, guettant le moindre moment où il se trahirait comme il l’avait fait lors de leur dernière discussion, elle en avait besoin pour confirmer ses soupçons. Mais il semblait avoir bien retenu la leçon, car son visage ne reflétait rien de plus qu’une froide colère. Le regard qu’il jeta à Eden ne confirma pas grand-chose pour la jeune Mangemort, mais elle était sûre qu’il finirait par faire une faute. « Si tu veux bien aller m’attendre dans mon bureau, je vais raccompagner cette jeune personne dans son dortoir, puisqu’apparemment, il faut passer la soirée avec toi pour que tu cesses de t’en prendre à n’importe qui ! » Il lui jeta un regard furieux, et elle ne se méprit pas un seul instant sur sa signification, mais elle eut soudain un sourire enjôleur qui détonait complètement face à la colère qu’elle ressentait. Puisqu’il l’avait humiliée, elle n’allait pas se gêner pour le mettre dans une situation qu’il allait détester. « Enfin une proposition convenable ! Je n’ai pas encore eu le privilège de tester ton lit, ici, j’espère qu’on y sera aussi bien que dans le mien. » Lâcha-t-elle d’un ton ronronnant, avant d’attraper la baguette qu’il lui tendait. Bien, très bien ! A présent qu’elle était armée, elle quitta son sourire mielleux pour un rictus mauvais. Alors que Daley passait devant elle, elle s’écarta docilement … Mais attrapa le bras d’Eden au passage, la serrant avec force comme elle l’avait fait quelques minutes plus tôt. « Mais cette jeune personne reste ici, je n’en ai pas terminé avec elle. Et puis … Elle n’est pas n’importe qui, n’est-ce pas … ? » Elle laissa le temps à ses paroles de faire leur bout de chemin dans la tête de Daley, pour qu’il entende bien le sous-entendu, avant d’ajouter : « C’est une élève qui n’a pas respecté le règlement. Si tu ne me permets pas de la punir, c’est à toi de le faire. Ici, maintenant, et en ma présence bien évidemment. » Elle leva sa baguette pour la pointer vers Eden, l’air menaçant. S’il ne faisait rien – ou s’il ne se fendait pas d’une explication convenable – sa petite protégée allait avoir de gros ennuis.

{ eden, pandora & daley }

Daley se surprenait de plus en plus de faire preuve d’un tel contrôle. Il ne contrôlait certainement pas la situation, non, ça aurait été trop beau, mais au moins, il avait un contrôle sur lui absolument parfait. Malheureusement pour lui, ses paroles ne coïncidaient pas avec l’apparente froideur et indifférence dont il pouvait faire preuve. Il se faisait défenseur des innocents et il savait que Pandora y perdrait son latin et surtout, serait furieuse de le voir la traiter ainsi. Malheureusement, il ne pouvait contrôler ses réactions et ce qu’il ressentait au plus profond de lui, cette rage qui commençait à le dévorer alors qu’il voyait Eden, rampant au sol, blessée. Incapable de raisonner correctement et de se dire que le plus simple aurait été de réagir autrement. Mais comment le pouvait-il ? Il avait à présent connu trop d’intimité avec Eden pour jouer l’indifférence et laisser quelqu’un la torturer sans la moindre pitié. La dernière fois, Alecto avait eu la présence d’esprit de le laisser seul avec Eden pour donner le change mais il avait en face de lui Pandora, une femme qui ne reculait devant rien et surtout pas devant lui. Son égale, elle ne s’aplatirait pas devant lui et ne supporterait certainement pas la façon dont il venait de lui parler. Il le vit d’ailleurs sur son visage, quand son sourire plein d’espoir se transforma presque aussitôt en éclair de colère. Elle était à présent furieuse et il était presque certain qu’elle avait des doutes, d’où son impassibilité les instants suivants. « J’ai été mandatée par le Maître en personne pour venir m’occuper des problèmes d’autorité dans cette école, est-ce que tu as besoin qu’on aille en parler avec ton Directeur pour qu’il confirme ma version ? Il sera sûrement ravi de savoir que tu m’empêches de faire mon travail. » Le message ne pouvait pas être plus clair mais Daley n’esquissa pas le moindre mouvement, se contentant d’observer Pandora avec cette froideur qui le caractérisait. Il avait l’impression d’être le mangemort qu’il avait toujours été, celui qu’il n’était généralement pas en présence de la jeune femme mais visiblement depuis quelques temps, Pandora et lui avaient un peu trop de désaccords. Il ne tiqua pas devant sa menace et se contenta de répondre, sans la moindre émotion dans la voix. « Si vous pensez que terroriser les élèves est la seule solution pour régler les problèmes d’autorité, commences donc par les gryffondors, ils subissent les tortures des Carrow à longueur de temps et pourtant, ils continuent de se réunir et de braver les règles de l’école. Tu t’en prends à une poufsouffle qui a certainement passé la soirée à la bibliothèque et tu prétends le faire pour le bien de l’école ? Il y a des soucis bien plus graves à régler que des élèves dépassant le couvre-feu ! Et parles-en à qui tu veux, le directeur est déjà au courant qu’il n’est pas dans mon habitude de torturer les élèves, aurais-tu oublié qui je suis ? » Un père, voilà ce qu’il était et l’argument tenait la route. Ne pas torturer des enfants, c’était sa devise, surtout lorsqu’ils étaient innocents et même s’ils enfreignaient le règlement. En réalité, il bluffait pour la dernière partie, le directeur n’était au courant de rien mais les Carrow commençaient à avoir des doutes puisque ses retenues ne comportaient jamais aucune torture. Il était bien plus souple que ses compères et pourtant, on le respectait aussi. Il était dur, froid, impitoyable mais certainement pas tortionnaire. Mais il était si froid et sûr de lui qu’il était sûr que son mensonge passerait. Pandora ne voudrait pas le nuire, il était persuadé que de son côté aussi, elle bluffait, du moins, il l’espérait. « Enfin une proposition convenable ! Je n’ai pas encore eu le privilège de tester ton lit, ici, j’espère qu’on y sera aussi bien que dans le mien. » En revanche, ne pas réagir ni se raidir à cette remarque fut bien plus difficile mais il y parvint. Il savait qu’elle le provoquait et il n’avait pas l’intention de tomber dans le piège. Il sentit le regard d’Eden sur lui mais ne lui accorda aucune attention, tout occupé qu’il était à ne pas serrer les dents de rage et de fureur. « Mon canapé TE conviendra, j’en suis certain. Je garde mon lit, j’ai pris l’habitude de dormir seul. » Il lui adressa un petit sourire en coin, parce qu’il sous-entendait qu’il la ferait dormir sur le canapé de ses appartements sans le moindre scrupule mais qu’en plus, ce qu’elle venait de dire ne tenait pas la route puisqu’il appréciait d’être seul la nuit. Même s’il avait eu le plaisir de le partager avec Eden ces derniers temps, Pandora n’y était pas la bienvenue. Le sujet n’était pas négociable.

Mais alors qu’il lui rendait sa baguette, naïf de penser qu’elle lâcherait l’affaire, la situation vira au drame. Pandora attrapa Eden par le bras sans qu’il puisse réagir et la pointa de sa baguette. Il interrompit son geste qui consistait à vouloir aider Eden lui-même à se lever et se redressa. Il observa la situation un instant, stoïque quand son cœur tambourinait. « Mais cette jeune personne reste ici, je n’en ai pas terminé avec elle. Et puis … Elle n’est pas n’importe qui, n’est-ce pas … ? » Si elle pensait le faire tomber dans un piège aussi grotesque, elle avait oublié qu’ils étaient aussi insensibles l’un que l’autre, elle oubliait qu’il était aussi têtu et borné qu’elle. Il arqua un sourcil d’un air interrogatif en jetant un coup d’œil à Eden. Il croisa son regard et son sang ne fit qu’un tour. Elle était blessée, à bout de force et la rage l’envahit à nouveau. Il s’interdit de réagir à son regard et reporta son attention sur Pandora, le cœur battant à tout rompre qu’elle ait découvert quelque chose. Il attendit patiemment qu’elle poursuive son raisonnement, la peur au ventre. « C’est une élève qui n’a pas respecté le règlement. Si tu ne me permets pas de la punir, c’est à toi de le faire. Ici, maintenant, et en ma présence bien évidemment. » Il ouvrit aussitôt la bouche pour lui répondre quand Eden lui coupa l’herbe sous les pieds en le devançant. « Qu'on en finisse, cela semble vous amusez très chère. » Il en était absolument hors de question ! Il ne pouvait pas supporter de voir Eden être torturée sous ses yeux ou lui-même porter sa baguette sur elle. Quel dilemme, Pandora savait exactement ce qu’elle faisait, elle avait des doutes et cherchait confirmation. Il était complètement bloqué, il était pris au piège et ce sentiment, il le détestait, il haïssait cette situation et sur l’instant, il détestait Pandora de lui faire un coup pareil. Il eut un sourire incontrôlable puis il se mit à rire, rire absolument nerveux qu’il ne put retenir, sans savoir pourquoi. Il avait l’impression d’être dans une impasse et il se mettait à rire, la situation était hors de sa portée et il détestait ça. « J’ai l’impression depuis quelques temps que tu as surtout été mandatée par mon père pour me pourrir la vie au quotidien. » Il poussa un soupire, perdant son sourire et leva sa baguette sur Eden pour croiser son regard.

Il se mit à réfléchir à vive allure, méritait-elle qu’il se mette en danger ? Méritait-elle qu’il se mette à découvert de la sorte, qu’il prenne le risque de tout perdre, à commencer par sa fille et sa propre vie ? Avait-il seulement le droit de la mettre également en danger face à la colère de Pandora ? Il serait toujours là pour la défendre mais pourrait-il réellement le faire s’il venait à être chassé. Il pensa à Pandora, à l’amitié qui les avait toujours liés, à ce lien qu’ils avaient toujours partagé mais à ce comportement qu’elle avait depuis quelques temps, depuis qu’ils avaient appris que leurs pères voulaient les marier. Deux femmes qu’il appréciait chacune différemment et là tout de suite, il avait l’impression de devoir faire un choix. Faire confiance à Pandora ? Ou laisser Eden endurer des souffrances inutiles pour les protéger ? Il savait ce qu’était la douleur physique, la torture et il ne lui souhaitait pas ça, il ferait tout pour la préserver, il se rendait compte, à mesure que le temps passait, qu’il aimait Eden. Il l’aimait et cela ne pouvait signifier qu’une seule chose et au fond de son cœur, il avait déjà pris une décision. Il ferma les yeux une demi-seconde avant de les rouvrir. Il pivota très légèrement et sa baguette ne pointa plus Eden mais Pandora. Il recouvrit son apparente froideur et prit enfin la parole. « Je te l’ai dit, je ne torture pas les élèves et je ne te laisserai pas poursuivre. Tu oublis que je te dois une vengeance ! Baisses ta baguette Pandora, ne nous oblige pas à faire des choses que nous pourrions tous les deux regretter. » Il la regarda, il avait cet air froid et pourtant, il semblait espérer qu’elle recouvre la raison et ne le force pas à se battre avec elle. Ils étaient de puissance magique égale, ils avaient fait leur entraînement ensemble, ils n’étaient pas en mesure de s’affronter, certainement pas avec Eden au milieu. Il ne souhaitait pas jeter un sort à la jeune femme, simplement qu’elle lâche Eden et surtout, qu’elle abandonne ses idées sadiques de torture. Il espérait que le fait de mettre de nouveau en avant sa réticence à torturer les élèves passe comme une excuse valable d’un père qui couve sa fille mais il en doutait. Pourtant, malgré son comportement, il n’accordait pas d’attention à Eden, pas la moindre. Ce qui pouvait paraître aussi suspect que s’il s’était inquiété après tout, il se forçait à ne pas la regarder mais il savait qu’il était foutu, il tentait simplement le tout pour le tout, il n’allait pas tout avouer à Pandora sans se battre pour protéger son secret. Évoquer la vengeance qu’il lui devait était également calculé, pour qu’elle croie qu’il se vengeait en la rabaissant de la sorte devant une élève. Mais il ignorait si ses combines fonctionneraient.

Spoiler:

Tout ça était absurde. Daley était un Mangemort compétent, très doué même. Pandora adorait partir en mission avec lui, justement pour ça. Même s’il n’était là que parce qu’on lui avait forcé la main, il n’avait jamais failli à la tâche. Il savait quelle était sa mission, et il n’en dérogeait pas, justement parce qu’il se savait menacé, mais cela ne réduisait en rien ses compétences. Mais ce soir, il n’était plus un Mangemort, il était … Quoi, au juste ? Pandora n’en savait fichtre rien, mais elle comptait bien le déterminer. Menaces, chantages, elle était revenue dans le bon vieux schéma où il aurait aisément pu la taxer de ne pas être une bonne amie, mais sur le moment elle n’en avait que faire. Elle ne supportait pas d’être traitée soudain comme si c’était elle, la méchante, alors qu’il était exactement comme elle. Son ton froid était une gifle qu’il lui infligeait, une hypocrisie qu’elle ne pouvait pas lui pardonner. Et devant Eden, qui plus est … « Si vous pensez que terroriser les élèves est la seule solution pour régler les problèmes d’autorité, commences donc par les gryffondors, ils subissent les tortures des Carrow à longueur de temps et pourtant, ils continuent de se réunir et de braver les règles de l’école. Tu t’en prends à une poufsouffle qui a certainement passé la soirée à la bibliothèque et tu prétends le faire pour le bien de l’école ? Il y a des soucis bien plus graves à régler que des élèves dépassant le couvre-feu ! Et parles-en à qui tu veux, le directeur est déjà au courant qu’il n’est pas dans mon habitude de torturer les élèves, aurais-tu oublié qui je suis ? » Elle haussa les sourcils : elle doutait que Rogue soit d’accord avec ça … Ou alors, c’est que Rogue avait un problème lui aussi. Mais une chose était sûre : les Carrow ne laisseraient pas passer un tel comportement. La menace tenait donc toujours, ce n’était pas son discours qui allait lui faire changer d’avis ! Il bluffait, voilà tout. Ou alors, il s’était transformé en serpillère, et dans ce cas il la décevrait énormément. Elle savait qu’il n’était pas aussi cruel qu’elle, et qu’il n’appréciait pas autant la souffrance, mais cela n’excusait pas son comportement. « Je ne risque pas de t’oublier chéri, mais visiblement ça ne colle pas avec ce que j’ai sous les yeux actuellement. » Lança-t-elle en haussant les épaules, dédaigneuses. « Toi par contre, tu as oublié qui j’étais … Je me fiche complètement de cette école, elle pourrait bien brûler que ça me laisserait froide ! Je ne veux pas savoir ce que cette gamine faisait hors des couloirs, je n’en ai rien à faire, je veux juste la faire crier. Ne me dis pas que tu es surpris ? » Ajouta-t-elle avec un sourire empli de fausse pitié. « Mais si tu veux réellement qu’on lui trouve des raisons, allons-y. Qui te dit qu’elle n’était pas en réunion avec les Gryffondor ? Elle m’a assez prouvé qu’elle pouvait avoir la langue bien pendue, et ça ne la dérange pas de braver plus fort qu’elle. Révise tes préjugés Daley, on a des Poufsouffle jusque dans l’Ordre, même moi je sais ça ! Tu devrais être capable de voir qu’elle mérite sa punition sans avoir besoin de moi. » Mais elle se ferait une joie de l’aider à ouvrir les yeux, bien qu’il ne semblait pas vouloir de son aide actuellement.

Elle avait tenté de le faire réagir en évoquant leurs nuits passées ensemble, mais il se contrôlait mieux encore qu’elle ne le pensait, et il n’eut pas la réaction escomptée. Par contre, elle remarqua qu’Eden avait tiqué, et cela parlait pour eux deux. Un indice de plus à rajouter à la liste des aberrations … Pandora ne voulait pas sauter sur des conclusions trop rapidement, mais il y avait une explication qui s’affichait de plus en plus clairement dans son esprit … Et elle n’aimait pas ça du tout. « Mon canapé TE conviendra, j’en suis certain. Je garde mon lit, j’ai pris l’habitude de dormir seul. » Même si elle ne s’était pas attendue à ce qu’il lui ouvre ses draps, ce genre de revers n’était jamais bien agréable. Mais Daley n’était pas le seul à avoir un admirable contrôle de lui-même, et Pandora haussa finalement les épaules avec un petit sourire, comme si cela ne la dérangeait pas le moins du monde. « Quel dommage … Je t’ai connu moins regardant que ça. » La vengeance était de toute façon un plat qui se savourait bien mieux une fois refroidi … Que ces deux là se rassurent, ils n’avaient pas fini d’en baver. Mais cette manche, elle l’accordait à Daley de bonne grâce … Jusqu’à la prochaine. Ce qu’elle n’attendrait pas longtemps avant d’obtenir, étant donné qu’il venait de lui rendre sa baguette – cette fois, elle ne voyait pas d’autre explication qu’une complète stupidité pour qu’il ait cru qu’elle n’en ferait rien. Elle la pointa immédiatement sur la petite Poufsouffle, tout en lâchant un sous-entendu qui resta inefficace contre Daley, mais qui fit une nouvelle fois réagir Eden. Ce n’était pas grand-chose, juste un regard effaré, mais c’était un indice de plus. « Qu'on en finisse, cela semble vous amuser très chère. » Pandora éclata soudain de rire en entendant cette bravade, prononcée avec une voix si faible que cela en devenait du plus grand comique. « Ah ! Tu vois ? Le Choixpeau a du se planter avec elle, elle serait parfaite chez les Gryffondor, elle en a déjà toute l’arrogance et la stupidité. Mais c’est elle qui demande à se faire torturer, comment je suis censée résister à cet appel ? » Plaida Pandora entre deux éclats de rire narquois, sa baguette toujours pointée vers la gorge d’Eden. Elle savait que cela ne ferait qu’augmenter la fureur de Daley, mais c’était encore plus drôle ainsi. Sa protégée était déjà si faible, mais elle essayait encore de jouer les dures à cuire … Mais le rire de Pandora s’éteignit quand ce fut Daley lui-même qui partit dans une hilarité nerveuse, avant de pointer sa baguette vers Eden, et elle le fixa comme s’il venait de perdre totalement la raison. C’était officiel, elle ne le comprenait plus du tout. Avait-il, oui ou non, envie qu’elle torture cette petite ? « J’ai l’impression depuis quelques temps que tu as surtout été mandatée par mon père pour me pourrir la vie au quotidien. » Ah, voilà qui lui ressemblait déjà un peu plus. Elle lui offrit son plus beau sourire, elle aurait presque pu avoir un visage innocent si ses yeux ne brillaient pas de cette lueur cruelle qui la caractérisait toujours. « Qui te dit que ce n’est pas le cas ? »

Bien sûr, ce n’était pas le cas, loin de là. Mais aujourd’hui, il avait le droit d’y croire, comme elle avait le droit de croire qu’il était en train de lui cacher la chose la plus énorme qu’il ait jamais réalisée. Mais pendant un moment, elle cru qu’il allait peut-être changer d’avis, et effacer tous les soupçons qu’elle avait. Il lui suffisait d’un geste, un seul sortilège, pour s’assurer de retrouver sa confiance. Torturer cette élève, ce n’était absolument rien à côté de ce qu’il avait déjà fait, et de ce qu’il ferait encore des centaines de fois. Elle n’en mourrait pas, elle n’en garderait même pas de séquelles, elle ferait juste un peu plus attention au couvre-feu, et à ses paroles écervelées. Et Daley ne serait plus soupçonné de rien. Il n’avait rien à perdre. Il n’avait qu’à lancer ce fichu sort ! Pandora le fixait avec intensité, son impatience grimpant en le voyant tergiverser. Elle était prête à jeter le sort à sa place quand il releva finalement les yeux … Et tourna sa baguette vers elle. Elle sentit ses entrailles se glacer, la même impression de trahison qu’elle avait ressentie quand elle le gardait attaché au radiateur la submergeant à nouveau. « Je te l’ai dit, je ne torture pas les élèves et je ne te laisserai pas poursuivre. Tu oublies que je te dois une vengeance ! Baisses ta baguette Pandora, ne nous oblige pas à faire des choses que nous pourrions tous les deux regretter. » Pendant quelques secondes, Pandora fixa Daley sans rien dire, sa baguette toujours pointée sur Eden. Ses yeux étaient devenus deux puits de glace, son visage était un masque de fureur froide, complètement figé. Elle n’en revenait pas. C’était presque physiquement douloureux – presque. Il la menaçait. Elle. Il avait dépassé le stade de la simple humiliation, il avait littéralement changé de camp. Il faisait d’elle son ennemie, et au nom de quoi ? De stupides principes qui ne tenaient même pas debout ? Pour qui la prenait-il ? Croyait-il vraiment qu’elle allait gober ça ? Uniquement parce qu’il ne torturait pas les élèves, il était prêt à se battre en duel avec elle ? Elle était sa future femme ! Elle était son alliée depuis le début, son amie ! Même cette histoire de vengeance ne méritait pas qu’il fasse une chose pareille ! Il préférait prendre la défense d’Eden Fitzgerald plutôt que celle de Pandora Harrington … Très bien. Il avait fait son choix. La jeune femme se rendit compte qu’elle s’était crispée quand elle sentit ses muscles se détendre soudain, et que sur ses lèvres s’épanouissait un nouveau sourire. « Tu t’es ramolli, Daley. Où sont passées ces nuits où tu m’appelais pour que je vienne réchauffer ton cœur de Mangemort ? Et ton corps également, cela va sans dire … Tu voudrais me faire croire que tu serais capable de te battre contre moi, après tout ce qu’on a partagé ? » Sans attendre de réponse, elle se tourna soudain vers Eden et lui tapota sur le crâne comme on le ferait avec un chien. « Tu ne dois sans doute pas comprendre de quoi nous parlons, mais ne t’inquiète pas, tu finiras par découvrir ces choses là toi aussi, quand tu seras grande. A moins que le professeur O Donnell ne se soit pas cantonné au programme scolaire, et que tu ais eu droit à quelques leçons particulières ? » Elle lui adressa un sourire indulgent. « Mais je te comprends, il est très bon professeur … Et doué de ses mains, n’est-ce pas ? Profite-en bien, ma chère. Parce que quand on sera mariés, je ne permettrais plus qu’il aille donner des leçons particulières à ses élèves. » Termina-t-elle d’un ton soudain glacial. Elle tourna le visage vers Daley, tandis qu’elle enfonçait un peu plus sa baguette dans le cou d’Eden. « Baisse ta baguette, Daley … Tu as plus à y perdre que moi. »

Le seul problème, lorsqu’on se retrouve piégé dans une situation qui menaçait de nous exploser à la figure à tout moment, c’était qu’on en devenait incohérent. Exactement ce qu’il se passait avec Daley à ce moment. Tout le monde savait que Liadan était sa faiblesse, la seule capable de le faire réagir de manière disproportionnée, la seule pour qui il était capable du pire comme du meilleure, Pandora le savait et n’avait jamais rien trouvé à y redire. Il ne voyait pas non plus ce qu’il pouvait reprocher au comportement de la belle blonde puisque, comme elle venait tout justement de lui faire remarquer, elle était égale à elle-même, sadique et tortionnaire à souhait. Il ne répondit rien mais non, la voir savourer la faiblesse d’une élève et son désir de la faire hurler de douleur ne le surprenait absolument pas. C’était lui, uniquement lui qui disjonctait, même s’il n’avait jamais porté sa baguette sur un élève, Pandora l’ignorait et devait le penser aussi cruel avec ces enfants qu’avec ses victimes habituelles. Hors elle avait tort et Rogue comme les autres lui fichaient tout de même la paix avec ce détail, il avait une âme de père, il ne supportait pas l’idée de blesser un enfant. Mais cela semblait inconcevable pour Pandora, même si son comportement restait assez excessif. « Mais si tu veux réellement qu’on lui trouve des raisons, allons-y. Qui te dit qu’elle n’était pas en réunion avec les Gryffondor ? Elle m’a assez prouvé qu’elle pouvait avoir la langue bien pendue, et ça ne la dérange pas de braver plus fort qu’elle. Révise tes préjugés Daley, on a des Poufsouffle jusque dans l’Ordre, même moi je sais ça ! Tu devrais être capable de voir qu’elle mérite sa punition sans avoir besoin de moi. » L’expression « la langue bien pendue » faillit lui arracher un sourire. Si cette demoiselle avait la langue bien pendue, c’était sûrement à cause de lui, ou grâce à lui. Elle savait se défendre comme personne d’autre quand il s’agissait de lui faire face. Et il savait qu’il y avait des poufsouffle dans l’Ordre, son ancienne meilleure amie en était la meilleure preuve à ses yeux. Mais il secoua légèrement la tête, sans pour autant sourire. « Si tu te fiches de cette école Pandora, quittes les lieux et vas torturer des sorciers qui le méritent, si tu as besoin de sang, si tu veux jouer de ta cruauté, trouves des traîtres et défoules toi, demandes moi de t’accompagner, je le ferais. » Il savait l’image qu’il allait donner à Eden mais il n’avait jamais caché sa nature et s’il pouvait lui épargner de la douleur en allant en torturer d’autres, il le ferait. C’est ce qu’il faisait pour Liadan au quotidien, il n’hésiterait pas pour Eden une seconde de plus. Elle voulait faire crier quelqu’un ? Il y avait des centaines de possibilités. « Entre nous, je t’ai connu plus combattive, tu t’en prends à une jeune sorcière qui est incapable de te contrer, tu le sais parfaitement, où est passé ton goût pour la chasse, le combat, l’adrénaline ? Et si elle a la langue bien pendue, crois-moi, elle n’est absolument pas dangereuse. » Il avouait la connaître mais après tout, il était censé connaître ses élèves, chacun d’eux, leurs activités et leurs notes, leur niveau. Il savait chaque détail sur la plupart d’entre eux et s’ils croyaient être discrets, ils se trompaient, il avait repéré la plupart des membres des réunions clandestines, il suffisait de voir la hargne dans leurs yeux dès qu’ils croisaient un mangemort. Les admirateurs se repéraient aussi aisément que les rebelles. Il était fier d’avoir retrouvé un semblant de calme, il essayait d’ignorer Eden pour éviter de lui accorder de l’importance, comme s’il parlait d’une élève quelconque, il ne réagissait à aucune de ses provocations et il savait que même ses arguments tenaient la route. Pandora disait ne rien vouloir de cette école, de s’en moquer, elle pouvait donc quitter les lieux sans faire plus d’histoire et il savait qu’elle appréciait la difficulté et non une proie facile. Et malgré toute sa hargne et sa répartie, Eden n’était pas à la hauteur face à Pandora, zéro chance de victoire.

Il remarqua les mouvements d’Eden ainsi que la compréhension dans les yeux de Pandora, ses doutes se confirmaient et il se retenait de se crisper à cette simple idée, il devait absolument se contrôler, pour maintenir un semblant d’illusion. Elle prenait Eden par surprise, pas étonnant qu’elle réagisse, lui s’y attendait trop pour tomber dans le panneau. Il n’avait pas travaillé son self-control aussi longtemps pour le voir éclater en une seule soirée. « Quel dommage … Je t’ai connu moins regardant que ça. » Il arqua un sourcil mais ne réagit pas, faisant clairement comprendre que ce sujet-là était complètement clos et non négociable. Il n’osa pas un regard à Eden pour éviter d’y voir tout ce qu’il avait peur de lire dans ses yeux. « Ah ! Tu vois ? Le Choixpeau a du se planter avec elle, elle serait parfaite chez les Gryffondor, elle en a déjà toute l’arrogance et la stupidité. Mais c’est elle qui demande à se faire torturer, comment je suis censée résister à cet appel ? » Il ouvrit légèrement la bouche mais Eden s’interposa une nouvelle fois, sans lui laisser le temps de répondre. « Mon dieu quel cruel dilemme !» Elle ironisait. Il serra les dents si fort qu’il eut l’impression de se fendre la mâchoire. Elle pouvait se permettre de l’ironie avec lui, mais avec Pandora ? Avait-elle complètement perdue l’esprit ? Si elle continuait sur cette voie, il ne pourrait bientôt plus rien faire pour elle et il se demandait si elle en avait conscience. Profitant de l’occasion pour lui adresser un regard, il vit ses yeux pleins de détermination et il crispa encore plus la mâchoire, tout ce qu’elle entendait ne lui plaisait pas mais il n’avait pas le temps de lui expliquer quoique ce soit. Il prit le parti de rester calme avant que Pandora ne réagisse violemment. Il esquissa un sourire en coin en levant les yeux de nouveau sur la blonde. « Tu n’as peut-être pas tort en ce qui concerne gryffondor, que préfèrerais-tu ? Qu’elle te supplie de l’épargner ? » Question purement rhétorique. Daley lui-même préférait un ennemi qui se bat plutôt qu’un ennemi qui supplie. C’est après qu’il fut pris d’un fou-rire et il sentit les deux regards sur lui, parfaitement conscient d’avoir l’air idiot, voir complètement fou et pourtant, il ne pouvait plus contrôler cette réaction inattendue. « Qui te dit que ce n’est pas le cas ? » Il réfléchit un instant, penchant la tête sur le côté avec ce petit sourire en coin qu’il arborait souvent, pas le sourire le plus sympathique qui soit, un sourire qui n’était pas sincère. « Si c’est le cas, tu fais très bien ton boulot, tu es même entrain de ruiner tout ce que nous avions, tu pourras demander une énorme promotion à mon géniteur, tu la mérites. » Son ton était froid, glaçant, contrastant avec ce petit sourire qu’il affichait toujours. Oui, elle ruinait tout, elle le forçait à adopter un comportement qui n’était pas le sien, simplement à cause de sa fierté. Mais ils étaient tous les deux têtus, trop têtus, ils ne pouvaient pas se disputer, leur amitié était en train de tomber en miettes et il ne pouvait rien faire pour rattraper les morceaux.

Mais la suite, il ne put pas s’y préparer, il ne put pas souffler un instant, il avait pris une décision, celle de dévoiler à Pandora la relation qu’il entretenait avec Eden. En levant sa baguette, il n’avait pas eu l’intention de réellement la menacer, seulement de la dissuader, lui faire comprendre que dans un sens, il lâchait prise, il lui adressait la victoire. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle parle, à ce qu’elle parle autant. « Tu t’es ramolli, Daley. Où sont passées ces nuits où tu m’appelais pour que je vienne réchauffer ton cœur de Mangemort ? Et ton corps également, cela va sans dire … Tu voudrais me faire croire que tu serais capable de te battre contre moi, après tout ce qu’on a partagé ? » Il se figea, cette fois incapable d’ignorer la réaction de son corps ni de son cœur qui se mit à battre à vive allure. Il grinça des dents. Si Eden avait eu des doutes sur leur relation passée, il ne pouvait plus y en avoir un seul. Il la vit se tourner vers Eden et lui tapoter la tête et son regard tomba immédiatement sur celui d’Eden mais Pandora ne s’arrêta pas là. « Tu ne dois sans doute pas comprendre de quoi nous parlons, mais ne t’inquiète pas, tu finiras par découvrir ces choses là toi aussi, quand tu seras grande. A moins que le professeur O Donnell ne se soit pas cantonné au programme scolaire, et que tu ais eu droit à quelques leçons particulières ? » S’il n’avait pas eu son contrôle, sa mâchoire en serait tombé. Elle avait compris mais comment pouvait-elle insinuer de telles choses ? Bon sang, elle était bien trop proche de la vérité, en fait, elle avait trop bien tapé dans le mile. Pouvait-elle faire pire ? « Mais je te comprends, il est très bon professeur … Et doué de ses mains, n’est-ce pas ? Profite-en bien, ma chère. Parce que quand on sera mariés, je ne permettrais plus qu’il aille donner des leçons particulières à ses élèves. » Daley ferma les yeux, comme si tout à coup, il cherchait à ne plus voir cette scène. Il resta quelques secondes étranger à la situation et finit par observer la scène devant lui. Il croisa de nouveau le regard d’Eden et comprit, en une seule seconde, qu’il l’avait perdu pour de bon cette fois. Elle était déçue, en colère, furieuse même, elle était perdue et triste, toutes ses émotions se lisaient sur son visage, il avait vu son visage passer du blême au rouge de fureur, il avait vu la douleur, la colère, la fureur passer dans le fond de ses yeux. Elle ne lui pardonnerait jamais ce secret, toutes ses choses qu’il ne lui avait pas encore dit, ses informations qui l’humiliaient et la mettaient face à une réalité dont il aurait voulu la préserver. Ce mariage était si insignifiant pour lui que jamais il n’aurait voulu lui en parler, jamais il n’aurait pu lui avouer. Impossible qu’elle l’apprenne de cette façon. Pandora acheva sa tirade en le menaçant et il se rendit compte que sous le poids des révélations, sa baguette s’était elle-même affaissée. Oui, il s’était ramolli et bon sang qu’il détestait cette simple constatation. Il n’avait pas quitté Eden des yeux et l’entendit comme si on lui avait bouché les oreilles, il ne voulait pas vraiment entendre les paroles qu’elle prononçait. « Arrêtez votre baratin. Lancez-le votre sort, ça ne vous a pas gêné tout à l'heure ! De toute façon, il a rien de plus à perdre que vous, je ne suis qu'une élève, un bout de viande pour vous deux, alors c'est bon, LANCEZ-LE ! » Il leva les yeux vers Pandora et encore une fois, il sourit, désabusé. Il baissa sa baguette et la rangea dans sa cape, il se redressa de toute sa hauteur. Son sourire n’avait plus rien de blasé. Il était redevenu celui que Pandora aimait tant. Son sourire était du sadisme pur, un simple régal pour quelqu’un comme la belle blonde. Il souriait en coin, comme s’il allait torturer tout ce qui se trouvait sur son passage. « Tu te trompes, tu l’as entendu de sa bouche, je n’ai plus rien à perdre à présent, tu viens de t’en assurer et tu peux être fière de toi, tu as réussi. » Il lui cédait la pleine victoire, il capitulait, ce qu’il avait été incapable de faire lorsqu’elle l’avait laissé enchaîner à un radiateur. Mais elle s’était assuré qu’Eden le déteste et maintenant que cela était fait, il n’avait plus rien à perdre, mais il voulait tout de même épargner la jeune femme des tortures de son ancienne partenaire. Il avança d’un pas et tendit la main vers Pandora cette fois, ne la quittant pas des yeux. « Ma proposition de passer la nuit avec toi tient toujours, si tu veux que l’on redevienne partenaires, c’est maintenant ou jamais, je te propose d’oublier l’autre fois et de passer sur ce qu’il s’est passé aujourd’hui, si tu viens avec moi et si tu la laisses tranquille. » Il lui proposait un retour à la normale, au passé, quand ils étaient deux partenaires de mission qui s’amusaient à torturer ensemble. Mais Daley ne lui proposait d’aucune façon son amitié de nouveau, elle avait tout foutu par terre, il ne lui pardonnerait jamais suffisamment pour la considérer comme une amie à nouveau mais ils pouvaient tout refaire comme avant, si seulement elle acceptait de passer au-dessus de ce qu’il venait de se passer. Il lui offrait une paix, il lui offrait la victoire, il savait que c’était sa dernière chance, la dernière chose qu’il pouvait faire pour Eden, même si cela signifiait la perdre, il pourrait au moins l’empêcher de souffrir, maintenant et les fois suivantes. Il se battrait pour qu’il ne lui arrive rien, non sans tenter de la récupérer par tous les moyens.

« Si tu te fiches de cette école Pandora, quittes les lieux et vas torturer des sorciers qui le méritent, si tu as besoin de sang, si tu veux jouer de ta cruauté, trouves des traîtres et défoules toi, demandes moi de t’accompagner, je le ferais. » Cela devenait de plus en plus bizarre. Daley voulait maintenant lui faire croire qu’il ne voyait aucun inconvénient à partir en mission avec elle, alors qu’il l’évitait depuis des semaines ? Qu’est-ce qui lui avait fait changer d’avis d’un seul coup, alors ? Cela n’avait absolument aucun sens. Parce qu’elle menaçait une élève, il avait soudain envie de tout faire pour qu’elle se calme, mais il n’était pas censé se comporter comme ça ! Il était un Mangemort, pas un vieillard ventripotent et indécis ! Qui était cette fille pour qu’il la protège de cette façon ? Pandora voyait rouge à chaque mot qu’il ajoutait, mais elle devait se contenir jusqu’à ce qu’elle obtienne toutes les réponses. « Entre nous, je t’ai connu plus combattive, tu t’en prends à une jeune sorcière qui est incapable de te contrer, tu le sais parfaitement, où est passé ton goût pour la chasse, le combat, l’adrénaline ? Et si elle a la langue bien pendue, crois-moi, elle n’est absolument pas dangereuse. » Elle eut un ricanement méprisant et toisa Daley comme si elle ne l’avait jamais vu de sa vie. « Tu es bien mal placé pour me faire la leçon sur le choix de mes victimes, Daley, c’est toi qui es en train de faire la honte des Mangemorts, à prendre la défense d’une gamine ! Quelle importance, qu’elle soit incapable de tenir une baguette correctement, hein ? » Cria-t-elle, avant de jeter un regard méprisant à Eden. Bien sûr, elle n’était pas son type de victimes habituel, mais elle l’avait provoquée, et Pandora ne la laisserait pas partir si facilement. « Tu veux m’accompagner la prochaine fois, très bien, mais ne fait pas ça pour sauver sa peau à elle. » Ajouta-t-elle avec amertume.

Elle ne supportait pas sa soudaine bonté d’âme, qui semblait être apparue de nulle part. Il y avait une grande dichotomie entre le Daley qu’elle avait toujours connu, et cet homme qui s’opposait soudain à elle pour une raison hautement futile. Elle ne le reconnaissait plus, et cela la perturbait beaucoup … Cela lui faisait presque peur. Et ça, ça l’énervait plus qu’autre chose. A tel point qu’elle menaça une nouvelle fois sa jeune victime, et fut presque surprise de l’entendre à nouveau répliquer. « Mon dieu quel cruel dilemme ! » Pandora la fixa comme si elle était complètement stupide, puis revint à Daley juste à temps pour voir que la rebuffade de la Poufsouffle semblait l’avoir crispé. Un indice de plus … « Tu n’as peut-être pas tort en ce qui concerne gryffondor, que préfèrerais-tu ? Qu’elle te supplie de l’épargner ? » Pandora comprenait de moins en moins le comportement de Daley. Mais effectivement, des suppliques ne lui plairaient pas plus que ça … Par contre, elle aimait de moins en moins le petit ton de cette demoiselle. « Elle pourrait essayer, on verra bien si ça m’amuse. Mais en attendant, elle ferait bien de ne pas tenter sa chance trop longtemps, c’est uniquement parce que tu t’es interposé qu’elle a encore le moyen de parler … Mais si elle continue, je la change en cucurbitacée et j’en fais de la purée, avec ou sans ton accord. Compris, Fitzgerald ? » Ajouta-t-elle d’un ton mauvais en fusillant la gamine du regard. Elle était certaine que si elle reprenait tant d’assurance, c’était uniquement parce que Daley était là pour la protéger. Elle avait beau avoir du courage – ou trop de stupidité – elle n’aurait pas continué ainsi bien longtemps si Pandora avait continué sa séance de torture dans les règles. Et elle serait en train de pleurer sur le sol en la suppliant de mettre fin à ses souffrances … Pandora eut un reniflement agacé. Voilà comment les choses auraient du se passer, au lieu de tourner au grand n’importe quoi avec la venue de Daley. Elle était tellement déçue par son comportement ! Au point de laisser sous-entendre qu’elle était mandatée par le père de Daley pour tout ça … Ce qui était de la pure fantaisie. Jamais elle ne ferait une chose pareille, ils en étaient bien conscients tous les deux. Mais il la poussait à bout, ce soir ! « Si c’est le cas, tu fais très bien ton boulot, tu es même entrain de ruiner tout ce que nous avions, tu pourras demander une énorme promotion à mon géniteur, tu la mérites. » Pandora se raidit à ces paroles acides, bien consciente qu’il en pensait chaque mot. Et pourtant, elle ne méritait pas ça. Elle ne savait pas ce qu’elle faisait de mal, elle ne voyait pas où était son erreur, alors que c’était lui qui avait tant changé. « Je le ferais avec plaisir la prochaine fois qu’il m’invitera à prendre le thé. Tu sais à quel point j’adore ton père. Tu veux que je dise bonjour à ta fille en passant ? » C’était sorti tout seul, et elle le regretta immédiatement, mais son visage n’indiqua absolument aucun changement dans son masque de mépris souverain. Tant pis pour lui, il l’avait cherchée après tout. Pandora n’aimait pas trop l’idée qu’Eden soit au courant pour Liadan, à bien y réfléchir, mais elle avait voulu toucher Daley … Et sur ce coup, elle savait que ça marcherait. Mais c’était un nouveau pas vers ce qu’il appelait "ruiner ce qu’ils avaient", et au fond, cela ne plaisait pas plus à Pandora …

Par contre, elle s’engouffra dans la suite sans le regretter un seul instant, et ce fut un plaisir absolument délectable que de voir leur réaction, autant à Eden qu’à Daley. Le second cachait mieux ses émotions que la première, mais pour cette fois, il fut un véritable livre ouvert. Et Eden, ah ça ! Elle sembla tomber droit dans un gouffre sans fin. Pandora n’avait pas eu sa séance de torture, mais ce à quoi elle assista soudain fut presque aussi intéressant. Elle avait l’habitude de briser les gens, physiquement. Mais cette fois, elle eut l’impression qu’elle venait de les briser, tous les deux, de façon bien plus subtile … Elle avait donc eu raison sur toute la ligne. Qu’Eden soit amoureuse de son professeur, c’était finalement assez banal. Mais que ce soit réciproque, alors là … C’était purement incroyable, et pourtant. Elle pouvait voir sur le visage de Daley qu’il était ravagé par ce qu’elle venait de dire. Et surtout, ravagé que sa petite protégée ait tout entendu, tout compris et tout bien assimilé. Le regard qu’elle lui lança se passait de tous les discours. Et pourtant, elle prit la peine de rendre les choses bien claires en prenant la parole, un vrai délice pour Pandora. « Arrêtez votre baratin. Lancez-le votre sort, ça ne vous a pas gêné tout à l'heure ! De toute façon, il a rien de plus à perdre que vous, je ne suis qu'une élève, un bout de viande pour vous deux, alors c'est bon, LANCEZ-LE ! » Pas si bête que ça, la souris ! Il lui avait fallut du temps mais elle avait finit par comprendre que son grand amour lui avait caché plus de choses que prévu, et elle devait bien regretter, à présent, d’avoir cru en lui. En même temps, il fallait être la dernière des naïves pour tomber amoureuse d’un Mangemort et croire que tout serait rose … Mais si même Daley y avait cru – et à voir sa tête, il y avait cru – alors c’était qu’ils étaient un couple pas si mal assortis … Mais Pandora n’aurait jamais, au grand jamais, imaginé que son fiancé était de ce genre là. Elle savait qu’il pouvait être un homme aimant, sensible et humain finalement, elle l’avait vu avec sa fille … Mais elle croyait que c’était la seule personne qu’il aimait vraiment. Et qu’au fond, il était devenu un Mangemort par la force des choses. Ce qu’elle voyait là changeait la donne, et plus Pandora observait le visage de Daley, plus ça la dérangeait. Passé le moment de satisfaction intense qu’elle avait eu à briser ce qu’il y avait eu entre l’élève et le professeur, elle sentit un vague malaise naître au creux de son estomac – et elle avait bien du mal à déterminer ce qui la gênait tant. Elle n’était pas censée être embêtée à l’idée d’avoir ruiné quelque chose, après tout, c’était sa raison d’exister. « Tu te trompes, tu l’as entendu de sa bouche, je n’ai plus rien à perdre à présent, tu viens de t’en assurer et tu peux être fière de toi, tu as réussi. » Pandora faillit s’étouffer de stupeur en l’entendant, et en le voyant ranger sa baguette. Non ! Il ne pouvait pas abandonner comme ça ! Elle avait besoin qu’il se batte pour effacer cette culpabilité qu’elle sentait poindre en elle ! « Ma proposition de passer la nuit avec toi tient toujours, si tu veux que l’on redevienne partenaires, c’est maintenant ou jamais, je te propose d’oublier l’autre fois et de passer sur ce qu’il s’est passé aujourd’hui, si tu viens avec moi et si tu la laisses tranquille. » Pendant un instant, elle fut incapable de réagir. Ce n’était pas ça qu’elle attendait de lui ! Alors qu’elle aurait du être ravie qu’il redevienne l’homme qu’elle connaissait, elle avait l’impression d’avoir gâché bien plus que juste son "couple". Et comme à chaque fois qu’elle ne comprenait pas, qu’elle ressentait quelque chose qu’elle n’était pas censée ressentir, elle remplaça le tout par de la fureur brute. Elle pointa sa baguette vers Eden à nouveau et la serra entre ses doigts, crispée au point que ses jointures blanchissent, luttant contre une envie primaire de tout faire sauter. Tuer cette gamine qui était la cause de leurs problèmes. Effacer Daley de la surface de la terre, vu qu’il n’était pas capable de se conduire comme il était censé le faire ! « Oui, je suis fière de moi, et tu devrais me remercier. Toi aussi, d’ailleurs. » Lança-t-elle à Eden. « Votre petite histoire, ou je ne sais ce qu’il y avait entre vous, c’est contre nature. Si vous étiez tombé sur qui que ce soit d’autre que moi, vous seriez déjà morts. Tous les deux ! » Elle dévia sa baguette vers Daley et la lui brandit sous le nez. « Je ne veux surtout pas passer la soirée avec toi. Tu es pathétique … Mais ne va pas t’imaginer que c’est terminé. Tout le reste, ça ne change rien. Surtout pas le mariage. » Lâcha-t-elle avec hargne. « Et toi, disparais maintenant, avant que je change d’avis ! » Cria-t-elle sur Eden.

« Tu es bien mal placé pour me faire la leçon sur le choix de mes victimes, Daley, c’est toi qui es en train de faire la honte des Mangemorts, à prendre la défense d’une gamine ! Quelle importance, qu’elle soit incapable de tenir une baguette correctement, hein ? » Daley savait qu’à mesure qu’il parlait, il énervait Pandora, il savait qu’il tirait sur une ficelle qu’il aurait mieux fait de laisser où elle était, il était en train de faire déborder le vase de sa tolérance et pourtant, il ne s’arrêtait pas, s’embourbant dans les problèmes jusqu’au cou sans arriver à s’en dépêtrer. Plus il parlait, plus il ajoutait à son comportement inédit, et moins il parvenait à s’en sortir, à apaiser Pandora, à faire en sorte qu’elle lâche Eden une bonne fois pour toute. Au contraire, il avait plutôt l’impression qu’il la poussait à l’agresser, à se faire plus violente avec elle et quelques mots, rien de ce qu’il faisait ou disait n’arrangeait la situation et il aurait préféré se taire une bonne fois pour toute. Et pourtant, il n’y parvenait pas, il ne pouvait pas simplement ne rien dire face à la belle blonde, il avait envie de lui répondre, de la faire taire, de continuer d’alimenter ce conflit qui ne servait à rien, par simple fierté, parce qu’il était incapable de lâcher quoique ce soit devant elle. Il bouillonnait des mots qu’il entendait, il n’aurait pas dû être touché parce qu’elle lui disait qu’il faisait un bien piètre mangemort, il aurait dû s’en moquer et sans se l’expliquer, cela le touchait dans son orgueil, voilà qui était sacrément contradictoire, il était étrange de penser qu’il était fier d’être en mangemort tout en détestant au plus haut point sa situation au quotidien. Pourquoi Pandora avait-elle ce don de lui faire ressentir n’importe quoi ? « Le problème, c’est que tu tortures gratuitement une innocente, qu’elle n’est ni une née-moldue, ni une traîtresse, ni une fugitive ! Je pense que tes précédents sorts lui ont fait comprendre qu’elle avait eu tort de s’aventurer hors des couloirs après le couvre-feu mais tu en fais trop, comme toujours ! » Pandora ignorait bien sûr que dans ses propos résidaient un mensonge, un mensonge de taille qui pouvait le faire accuser de traîtrise si quelqu’un venait à découvrir le petit secret d’Eden et ensuite à savoir que Daley était au courant et qu’il ne l’avait pas dénoncé. Il ne risquait pas d’en toucher un mot à qui que ce soit, il resterait discret parce qu’Eden lui faisait confiance, ce que Pandora ignorait. Et il en profitait pour lui glisser qu’il était fortement agacé par son comportement exagéré et sa réaction démesurée face à la sienne. Tous deux agissaient de façon hors norme, à la différence près que chez Pandora, c’était habituel et il aurait dû en avoir l’habitude et pourtant, puisque cela touchait Eden, il ne pouvait s’empêcher de s’en hérisser. « Tu veux m’accompagner la prochaine fois, très bien, mais ne fait pas ça pour sauver sa peau à elle. » Il savait que Pandora finirait par comprendre, il lui avait donné trop d’indices et maintenant, elle pouvait les mettre bouts à bouts pour découvrir ce qu’il avait tant cherché à cacher. Il fronça les sourcils avant de secouer la tête légèrement. « Je fais ça pour que tu quittes Poudlard. » Il savait qu’il était dur mais il ne voulait pas d’elle au château, il la voyait assez souvent sans qu’elle en ajoute, Poudlard était son terrain, l’endroit où il pouvait un peu s’évader, oublier les missions quand il était au chaud dans ses appartements, il ne voulait pas que Pandora brise cette quiétude.

« Elle pourrait essayer, on verra bien si ça m’amuse. Mais en attendant, elle ferait bien de ne pas tenter sa chance trop longtemps, c’est uniquement parce que tu t’es interposé qu’elle a encore le moyen de parler … Mais si elle continue, je la change en cucurbitacée et j’en fais de la purée, avec ou sans ton accord. Compris, Fitzgerald ? » Pandora ignorait donc combien l’image qu’il lui mettait en tête pouvait le rendre fou de rage ? Il se contenta pourtant de la regarder avant de porter un instant son attention sur Eden, presque craintif de sa réaction. Elle foudroyait elle-même Pandora du regard, les poings serrés et il retint son souffle une demi-seconde avant qu’il ne constate qu’elle garderait le silence. Il en aurait soufflé de soulagement tant il était heureux de voir que cette fois, il était plus sage de ne rien dire parce qu’il n’avait pas le pouvoir de s’interposer très longtemps sans attaquer directement Pandora, ce qu’il tentait d’éviter à tout prix. Il ne savait pas si Eden l’avait compris mais il la remerciait de ne pas l’avoir une énième fois provoquée, ils s’en sortiraient certainement mieux sans alimenter la fureur de la mangemort. Il resta donc silencieux, observant leur échange de regards meurtriers et se maudit pour les avoir un jour mises toutes les deux en face, même si le hasard s’était bravement chargé de le faire à sa place. « Je le ferais avec plaisir la prochaine fois qu’il m’invitera à prendre le thé. Tu sais à quel point j’adore ton père. Tu veux que je dise bonjour à ta fille en passant ? » Immédiatement, Daley se raidit, non en souci d’une réaction chez Eden mais simplement parce qu’évoquer sa fille revenait à lui faire se dresser tous les poils de la nuque d’un coup. Il se remercia intérieurement d’avoir déjà confié cela à Eden, voilà quelque chose qu’elle n’apprendrait pas au dépourvu au moins mais il détourna totalement son attention d’elle quelques instants, comme si à cet instant, il n’y avait plus que Pandora et il vit rouge. Il en oublia même qu’ils parlaient à la base de son père et que Pandora venait de lui dire qu’elle l’adorait, plus rien ne comptait à présent. « Je ne vois pas ce que ma fille vient faire dans cette conversation, j’y réfléchirais à deux fois avant de la mêler ou de la mettre au milieu de quoique ce soit si j’étais toi. » Il était absolument méconnaissable, le Daley froid et impitoyable qui tuerait de sang-froid quiconque s’amuserait à toucher un cheveu de sa fille. Il savait que Pandora avait voulu le provoquer et elle savait que ça marcherait mais sa réaction était absolument incontrôlable. Le dos droit à se faire craquer les articulations, c’était tout juste s’il n’était pas prêt à bondir sur la blonde à tout instant.

La suite, il n’aurait pas pu la prédire, même s’il l’avait voulu et il regretta chaque instant de ce qui se passa ensuite. La fureur de Pandora, leur lien se brisant en même temps que celui qu’il partageait avec Eden. Il avait l’impression de perdre deux personnes importantes de sa vie et ce, dans la même heure. Il devait être maudit pour qu’une chose pareille s’abatte ainsi sur lui. Peut-être était-ce la conséquence des meurtres qu’il perpétrait depuis des années, il le méritait probablement puisque cela lui arrivait au pire moment. Il perdait Eden, il le voyait dans son regard et Pandora coupait complètement les ponts, comme si elle se fichait de le briser. « Oui, je suis fière de moi, et tu devrais me remercier. Toi aussi, d’ailleurs. » Elle se tourna vers Eden et il fronça les sourcils. « Votre petite histoire, ou je ne sais ce qu’il y avait entre vous, c’est contre nature. Si vous étiez tombé sur qui que ce soit d’autre que moi, vous seriez déjà morts. Tous les deux ! » Elle pointa sa baguette vers lui et il baissa la main avec lenteur, elle ne ferait rien, il le savait, il ne fit même pas un geste pour récupérer sa baguette. « Je ne veux surtout pas passer la soirée avec toi. Tu es pathétique … Mais ne va pas t’imaginer que c’est terminé. Tout le reste, ça ne change rien. Surtout pas le mariage. » Mais elle lâcha enfin Eden et s’écria. « Et toi, disparais maintenant, avant que je change d’avis ! » Il suivit les mouvements d’Eden avec un détachement nouveau, comme s’il voulait déjà se défaire de ce lien qui s’était brisé et pourtant, il dût se retenir pour ne pas l’aider à se relever. Son visage n’affichait rien, il se contentait d’observer la scène. Finalement, la jeune femme prit la parole une dernière fois. « Félicitations, vous ferez un beau couple de tyran. » Il se tourna vers l’endroit où elle disparut après ces derniers mots mais son visage n’exprimait rien. Il se détourna de Pandora rapidement, désireux de mettre de la distance entre eux. Il finit par se tourner vers elle, les bras nouvellement croisés, il lui fit face. « Tu te doutes bien que je n’ai aucunement l’intention de te remercier, je te dirais simplement que comme tu l’as fait remarquer, la situation ne change rien et surtout pas le mariage, je refuse toujours de t’épouser, il est hors de question que nos vies s’unissent, je ne cesserai de m’y opposer ! » Il la regardait froidement, avec tout le détachement qu’elle lui inspirait à présent. Il avait l’apparence calme et posée mais il était furieux, une colère contenu qui se déversait dans son ton glacial et ses paroles dures et abruptes. Il était plus qu’en colère, il était dans une rage indescriptible et pour l’instant, rien ne parviendrait à le calmer un tant soit peu. « Si je suis pathétique à tes yeux alors tant pis, je continuerai de l’être, je ne veux plus te voir Pandora. » Sa voix était sans appel, il se contenait pour ne pas dire des choses qu’il pourrait regretter, même s’il avait surtout l’impression qu’il ne pourrait rien regretter à cette heure quand il s’agissait de Pandora. « Quittes Poudlard, restes deux jours de plus, fais ce que tu veux puisque de toute façon rien ne peut t’arrêter mais n’espères pas que nos chemins se recroiseront à l’avenir. » Il attendit quelques secondes avant de tourner les talons à regret, il en rejoindrait pas Eden ce soir, il ne partirait pas avec Pandora, ne lui restait plus qu’à rejoindre n’importe quel mangemort pour évacuer sa colère.

« Le problème, c’est que tu tortures gratuitement une innocente, qu’elle n’est ni une née-moldue, ni une traîtresse, ni une fugitive ! Je pense que tes précédents sorts lui ont fait comprendre qu’elle avait eu tort de s’aventurer hors des couloirs après le couvre-feu mais tu en fais trop, comme toujours ! » C’était une énorme blague. Rien qu’une blague, un jeu absurde sorti de l’imagination de Daley. Cela ne pouvait pas être autrement ! Mais ça n’avait jamais été aussi réel. Il ne l’avait jamais regardée comme ça, il ne lui avait jamais parlé comme ça. Il était sincère dans tous les mots qu’il lui jetait au visage et il n’avait pas la moindre intention d’éclater de rire pour révéler la supercherie. Il ne retournerait pas sa baguette contre Eden, il ne reviendrait pas dans le bon camp. Dans son camp. Il avait viré de bord, totalement. Et il s’enfonçait un peu plus à chacune de ses paroles. « Je suis la seule à pouvoir juger où je dois m’arrêter, Daley. Ne t’avise plus de me dire que j’en fais trop. Plus jamais. » Articula-t-elle d’un ton glacial. Mais que voulait-il, bon sang ? Qu’elle s’excuse ?? Qu’elle abandonne ? Il la connaissait mieux que ça ! Elle n’avait pas l’intention de lâcher le morceau, comme il ne le lâcherait pas. Au moins ce trait là de son caractère n’avait pas changé, quelle joie ! Il était toujours un foutu borné, mais cette fois il s’entêtait pour quelque chose qu’elle ne comprendrait jamais. Le mariage, très bien, elle savait pourquoi il refusait et même si elle faisait semblant de l’ignorer, elle le comprenait. Mais ça ? Non, ça, jamais elle ne pourrait le concevoir. « Je fais ça pour que tu quittes Poudlard. » Nouvelle pique, nouvelle gifle. Elle était arrivée ce matin en se réjouissant de pouvoir partager ce moment avec lui, mais elle découvrait soudain qu’il ne voulait pas d’elle ici. Car ici, il était un moins que rien, une loque humaine, il était redevenu comme ces demeurés d’adolescents, amouraché d’une gamine qui lui avait fait les yeux doux ! Et il ne voulait pas qu’elle soit au courant. Il voulait qu’elle quitte le château, mais il voulait surtout qu’elle épargne sa petite favorite. Les deux n’étaient pas incompatibles, bien au contraire … Sa fiancée loin de lui, et il pourrait à nouveau batifoler sans être dérangé ! Sauf si Pandora s’en mêlait. Et elle ne pouvait pas ne pas s’en mêler. Il ne batifolerait plus avec la petite Poufsouffle, elle y veillerait. Comme toute chose qui lui semblait contre nature, elle allait s’appliquer à le détruire. Même si cela ne la concernait pas, même si cela ne la touchait pas. Et après tout, ça la concernait quand même, un peu …

Evoquer sa fille était censé provoquer une nouvelle réaction d’incrédulité de la part d’Eden, et une rage pure de la part de Daley. Mais il n’y eu qu’un résultat sur les deux, et Pandora put constater de ses propres yeux qu’Eden ne semblait pas choquée outre mesure en apprenant que son cher professeur était déjà papa. Une réaction bien trop plate … Elle était donc au courant. Le plus grand secret de Daley, celui qu’il défendait avec une hargne sans pareille … Il le lui avait révélé. Pandora se sentit une nouvelle fois trahie par cette époustouflante révélation, et même la colère de Daley lui parut bien peu de chose. Comme si sa réaction n’était plus qu’une façade, un mensonge de plus. « Je ne vois pas ce que ma fille vient faire dans cette conversation, j’y réfléchirais à deux fois avant de la mêler ou de la mettre au milieu de quoique ce soit si j’étais toi. » Oh bien sûr, il était hors de lui, et Pandora savait qu’avec un seul mot, elle pouvait le pousser au pire en cet instant. Il était capable de la tuer, maintenant, si elle laissait sous-entendre la moindre petite chose qui ne lui aurait pas plu. Mais elle ne ressentit que du mépris pour lui. Il avait dévoilé son secret à une fille à peine majeure, qui l’aurait oublié dans quelques semaines, voire quelques mois, au profit d’un bellâtre plus jeune que lui, qui la baratinerait mieux que lui. Il ne pouvait pas être naïf au point de faire confiance à Eden là-dessus ? « C’est vraiment trop drôle. Tu me fais la leçon ? Surveille à qui tu divulgues tes petits secrets, si tu ne veux pas qu’on les répète à tord et à travers. » L’avertissement ne s’appliquait pas à elle, mais à Eden bien entendu, pourtant elle savait que Daley prendrait ça à l’envers une nouvelle fois … Mais qu’il le fasse. Il était tombé tellement bas, il pouvait bien encore croire qu’elle était capable de le trahir comme ça, tandis qu’il se voilerait la face à propos de sa petite Poufsouffle. Elle ne voulait pas de la confiance d’un homme de cette trempe.

Eden avait enfin compris, et elle les laissait seuls. Elle faisait bien, car même si Pandora avait décidé de lui laisser la vie sauve en cet instant, elle pouvait encore changer d’avis si la gamine avait décidé de s’éterniser. Mais non, elle semblait tellement dévastée qu’elle semblait vouloir mettre le plus de distance possible entre son amant et elle … Sage décision, petite chose. « Félicitations, vous ferez un beau couple de tyran. » Cette dernière phrase était adressée à Daley, mais Pandora eut un petit rire sans joie, pour la forme. Elle n’avait pas la moindre envie de former un couple avec lui, elle n’en avait jamais eu envie et ce soir il la répugnait tant qu’elle ne voulait même plus le toucher. Mais elle continuerait à lui mener la vie dure, pour la forme. Elle n’allait pas abandonner, cela lui ferait trop plaisir. Quand Eden eut disparu au bout du couloir, Pandora regarda le Mangemort se tourner vers elle, et elle le toisa avec autant de froideur que lui. Il n’avait pas l’exclusivité là-dessus, et elle n’allait certes pas se sentir désolée pour lui ! « Tu te doutes bien que je n’ai aucunement l’intention de te remercier, je te dirais simplement que comme tu l’as fait remarquer, la situation ne change rien et surtout pas le mariage, je refuse toujours de t’épouser, il est hors de question que nos vies s’unissent, je ne cesserai de m’y opposer ! » Elle haussa un sourcil, méprisante. « Tu t’y résoudras de toute façon. C’est la seule solution qu’il te reste. Tu n’as plus personne. » Asséna-t-elle d’un ton cassant, tout en sachant pertinemment qu’il préfèrerait rester seul jusqu’à sa mort plutôt que de l’épouser elle. Mais elle se battrait pour que se mariage ait lieu, sans aucune raison valable mais elle se battrait de toutes ses forces. Par pur esprit de contradiction … « Si je suis pathétique à tes yeux alors tant pis, je continuerai de l’être, je ne veux plus te voir Pandora. » Il ne voulait plus la voir, et même si elle se répétait qu’il était pathétique – ce qu’il était assurément – elle ne voulait pas entendre ces mots. Il était à elle ! Même s’il était devenu l’ombre de lui-même, elle ne supportait pas l’idée de le perdre. Il était comme un bel objet qu’elle avait pu acquérir au prix de longues batailles, et elle n’accepterait pas qu’on le lui reprenne, question de fierté. « Quittes Poudlard, restes deux jours de plus, fais ce que tu veux puisque de toute façon rien ne peut t’arrêter mais n’espères pas que nos chemins se recroiseront à l’avenir. » Elle haussa les épaules. « Tu n’as pas le pouvoir d’empêcher une telle chose, mon cher Daley. Tu peux te cacher derrière ta dignité, mais il est trop tard pour ça … Tu ne pourras pas m’éviter éternellement. Je peux te promettre qu’on se reverra. Quand tu auras enfin compris que cette histoire est absurde, c’est toi qui reviendras. » Ajouta-t-elle, sûre d’elle. Il fallait qu’elle se souvienne de celui qu’il était avant de rencontrer Eden, et elle ferait tout pour qu’il redevienne cet homme là. Il allait oublier son idylle avec cette gamine, même si cela devait lui prendre des années. Et elle attendrait le moment où il reviendrait vers elle. Mais pour l’instant, elle le regarda s’éloigner, consciente qu’il ne lui adresserait pas la parole avant très longtemps … Elle le détestait tellement quand il était comme ça. Elle resta au milieu du couloir pendant de longues minutes, les bras croisés, le dos raide. Quand elle fut sûre qu’il était loin, très loin d’elle, elle s’adossa contre le mur derrière elle et ferma les yeux un instant. Quand elle les rouvrit, elle se dirigea vers les étages, puis vers le grand Hall qu’elle traversa sans un regard en arrière. Tant pis pour le cours de demain … Elle n’avait jamais voulu être prof, de toute façon.