Voilà à peine quelques heures que j’étais rendue sur Londres, je me sentais déjà épiée. J’étais du coté moldu, et j’avais besoin de trouver Tracey. Elle, seule, pourrait m’aider. Mais, je doutais sincèrement qu’elle en ai envie. Je devais tenter ma chance. Je passais devant un bar moldu où des hommes semblaient fêter un anniversaire, ou quelque chose dans ce gout là. Ce qui était sûr, c’est qu’il avait bu de l’alcool vu qu’ils m’invitèrent bruyamment à fêter l’événement avec eux. Je refusais poliment, avec un sourire et en remontant ma capuche. Je pressais le pas, c’était dans ces moments là que je regrettais ma famille. Tracey était ma seule famille à présent, et je devais l’accepter à présent. Mais je doutais qu’elle m’accepte en revanche. Je finis par trouver l’immeuble où elle résidait. J’avalais ma salive avant d’y pénétrer. Elle serait surement surprise de me voir sur le pas de sa porte, peut être pas agréablement surprise, mais tant pis. Je montais les escaliers un à un, regardant derrière moi. Complètement paranoïaque. Je toquais à la porte, j’entendis des pas derrière. « Tracey, c’est moi, Abby. S’il te plait, ouvres-moi. », chuchotais-je pour ne pas me faire entendre par les voisins.

Au fur et à mesure des années, j’avais fini par voir autre chose qu’une potentielle rivale, en Tracey. Elle avait souffert plus que moi, ces dernières années. Nous étions sans doute sœurs, mais nous n’étions pas du genre à partager des blagues ou des boissons dans un bar. «  Qu'est-ce que tu fais là ?  », siffa t-elle, en me voyant sur le pas de sa porte. L’appréhension me tenaillait l’estomac, je ne savais pas si j’allais trouver les bons mots pour qu’elle accepte de m’aider. Les mains dans les poches, j’essayais d’afficher un sourire, sans grand succès. « Je … je viens de revenir de Russie. », soufflais-je, pour ne pas me faire entendre du voisinage, il ne manquait plus que je me fasse arrêter et que j’embarques Tracey dans ma galère. Mais bon, c’était un peu ça que j’étais entrain de lui demander. « Je n’ai nul part où aller. », continuais-je, m’attendant à ce qu’elle se mette à rire de mon audace à tout moment. Je décidais d’être honnête sur ma venue, mais rien ne me disait que Tracey n’allait pas me laisser dans la rue, à la merci des mangemorts etc. « Ecoutes, je sais que ça s’est mal passé entre nous quand on s’est vu la dernière fois, mais j’ai vraiment besoin d’aide. », chuchotais-je, en plantant mon regard dans le sien. Mon cœur battait la chamade, comme lorsque l’on danse trop longtemps sans s’arrêter ou qu’on a pris une bonne cuite.