I. TON PERSONNAGE ET LA SITUATION ACTUELLE ? La situation d'April est complexe, car autant s'est-elle attachée aux mauvaises personnes, autant désire-t-elle le bien de gens qui aujourd'hui la haïssent. À jouer son double-rôle, elle s'y perd et dérape dangereusement et distingue le bien en ceux qui n'en ont pas. À vivre au sein des Mangemorts, ou de ceux qui composaient ce groupe autrefois, pour certains, April a appris à connaître leur revers, cette partie que ceux qui les combattent ne voient pas et ne connaissent pas. Son coeur est trop grand direz-vous, c'est bien vrai, pourtant, elle a déjà été capable de tuer un homme de ces propres mains. Ce n'est pas forcément le plaisir qui l'anime dans ce genre de situation, elle préfère éviter cette fin irréversible, mais quand elle est obliger, même sa morale ne l'arrête pas. Heureusement, le poste qu'elle a dégoter au Ministère fait en sorte qu'elle amasse l'information plus qu'autre chose. Prise dans le tourbillon qu'elle s'est créé en mettant les pieds chez les mages noirs, elle n'a pas su s'en sortir encore. L'instinct de survie la préserve de faire un pas de travers.  

II. TOUT-A-SAVOIR : April ne possède pas la Marque des Ténèbres sur l'avant-bras. Le temps qu'elle fasse ses preuves auprès du Seigneur des Ténèbres, les mangemorts avaient été dissous.  ◊ À l'école, elle a joué comme poursuiveuse dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor de sa deuxième à sa septième année. Les deux dernières années, elle fut Capitaine de son équipe et fit remporté la coupe de Quidditch lors de sa sixième année à Gryffondor. ◊ April adore la mer et passer du temps sur la plage pour se détendre et oublier le monde extérieur. C'est la seule chose qui lui manque à Londres. ◊  April donne toujours cette impression de fragilité lorsqu'on la regarde, malgré le fait qu'elle tente de paraître forte en toute situation. ◊ Il lui arrive encore souvent de chanter et de danser pour évacuer ses émotions et se détendre temporairement. Ce sont deux activités qu'elle a toujours considéré idéale pour s'extérioriser.  ◊ En combat, April n'est pas du genre à faire durer les choses. Elle s'arrange pour frapper une fois, bien et où ça fait mal. Pas de gâchis ! ◊ Elle se mordille la lèvre lorsqu'elle est pensive ou nerveuse, un petit tic qu'elle n'a jamais su vraiment corriger. ◊  April s'intéresse toujours de près au Quidditch et il n'est pas rare de la voir assister à un match. Elle n'a pas fait carrière dans ce domaine, mais ça reste un sport qu'elle affectionne beaucoup. Durant sa scolarité, c'était sa manière de démontrer son appartenance au monde sorcier, aujourd'hui, ce n'est plus pour une question identitaire, mais simplement par intérêt personnel. ◊ Fine connaisseuse des plantes et remèdes, elle est capable de guérir à peu près tout avec une potion et est aussi bien calée en sortilège de guérison. Les années qu'elle a passé à St-Mangouste l'ont beaucoup enrichie dans ce domaine, même si à prime abord, elle a étudié pour être auror. ◊ April est une excellente occlumens, meilleure encore que lorsqu'elle est entrée à Poudlard comme professeur, raison pour laquelle elle conserve toujours cette place de choix au Ministère.

Plusieurs croiront à tort qu’April descend d’une famille de moldue, pourtant ce n’est pas le cas en réalité. Notre demoiselle est dans les faits née d’un auror réputé et d’une mère moldue, néanmoins, quelques semaines avant sa naissance, Fidelis, son père, périt dans un combat contre un mage noir, ne laissant ainsi jamais l’occasion à sa fille de le connaître. Son paternel était issu d’une longue lignée de sorcier en provenance de l’Afrique du Sud qui avait aménagée en Angleterre depuis quelques générations. La famille, d’originaire de sang-pur, était devenue peu à peu de sang-mêlé à travers sa descendance qui n’avait guère portée attention à préserver la pureté de leur sang. Ainsi, nul ne s’étonna, ni ne s’indigna de l’union de Fidelis et de Meredith, mariage qui dura plus de dix ans avant la mort subite de Monsieur Rehenna. Dévastée par la mort de son mari, la jeune femme faillit alors perdre son bébé durant le dernier mois de sa grossesse tant le choc fut immense. Les médecins de Saint-Mangouste firent des miracles pour garder April en vie. Néanmoins, suite à la naissance de sa fille, Meredith prit la décision de couper tous liens avec le monde magique. Ce monde étrange lui avait enlevé son mari, elle ne le laisserait pas lui enlever sa fille. Elle garda cependant en mémoire les dernières volontés de Fidelis, celle de donner comme prénom Nyota à leur petite fille, prénom de ses origines signifiant Étoile en Swahili, sa langue maternelle. Ainsi, lui offrit-elle donc Nyota en second prénom.

Dix ans s’écroulèrent durant lesquelles Meredith éleva sa fille à l’écart du monde auquel elle appartenait. April alla donc à l’école comme tous les enfants de son âge et de son statut, elle se passionna même pour la danse et le chant, domaine dans lesquels elle se trouva très talentueuse d’ailleurs. Pourtant, malgré toute la bonne volonté de sa mère, il était évident que la jeune métis était différente de tout ce qui l’entourait. La preuve se concrétisa le jour de ses six ans lorsqu’elle s’envola jusqu’au toit de l’école pour aller récupérer un ballon resté accroché à la gouttière. Les enfants n’en avaient pas tant fait de cas, s’était plutôt la surveillante de la cours d’école qui avait manqué de faire une crise de cœur en voyant la petite monter et descendre sans ne jamais toucher le sol et sans se faire la moindre égratignure. Meredith interdit formellement à sa fille par après de reproduire ce genre de phénomène, malgré les incompréhensions de celle-ci qui n’avait voulu qu’aider ses amis.

Le jour de ses dix ans, la mère de la demoiselle trouva enfin le courage d’ouvrir son cœur à un autre homme, un moldu à l’allure austère et à l’esprit scientifique largement trop rigide. Cette même année, Meredith tomba enceinte d’un petit garçon qui allait porter le prénom de Victor. Près de deux ans plus tard, alors qu’elle approchait les douze ans dans un peu moins de deux mois, elle reçut une lettre de Poudlard, l’école de sorcellerie. Son beau-père trouva la blague bien amusante et déchira le parchemin sans en faire de cas. Une école de magie, et puis quoi encore ? Néanmoins, sa mère connaissait la vérité et savait que ce n’était qu’une question de temps avant qu’on ne vienne cogner à sa porte. Comme de fait, un professeur de l’école en question eut tôt fait de venir faire une visite chez elle pour résonner principalement le beau-père qui prenait un peu trop de place sur les décisions de la jeune fille. Après maintes discussions, les parents plièrent et décidèrent de la laisser aller étudier à Poudlard. Elle appartenait à ce monde après tout…




À son arrivée à  Pourdlard, April était emplie de craintes et d’appréhensions, se retrouvant propulsée dans un monde qu’elle ne connaissait pas et dont sa mère lui avait privée depuis sa naissance. À l’époque, la demoiselle ne comprenait pas la raison qui l’avait poussé à ainsi lui cacher la vérité et elle lui en voulait particulièrement pour tous ces mensonges. Lorsqu’elle fut appelée par le professeur McGonagal pour s’asseoir sur le tabouret et recevoir le Choixpeau sur la tête, son cœur manqua un battement. Le temps lui parut interminable avant qu’il ne lui assigne une maison. Elle avait plusieurs qualités et beaucoup de potentiel, plus d’une maison aurait pu lui convenir. Le Choixpeau arrêta cependant son avis sur Gryffondor. Le cœur d’or de la jeune fille y trouverait aisément sa place chez les lions.

À travers ses années d’études, April fit de nombreuses recherches sur ses origines, découvrant l’identité de son véritable père et de ses ancêtres. Rapidement, tout comme son paternel, la jeune lionne aspira bien vite à devenir auror. Sachant que ce métier demandait d’excellents résultats dans de nombreuses matières, la rouge et or ne tarda pas à ce mettre la main à la pâte pour obtenir ce qu’elle désirait. Avec la montée du Seigneur des Ténèbres à l’époque, son rêve ne pouvait que devenir de plus en plus concret. Elle voulait combattre les forces du mal et apporter un peu de lumière autour d’elle.

Voguant entre le monde magique et celui des moldus, April devint très proche de son jeune frère de dix ans son cadet. Durant les étés, elle prenait grandement soin de lui et lui apportait toujours un petit quelque chose qu’elle avait acheté à Pré-au-Lard durant les vacances de Noël. Ainsi, elle s’organisa pour obtenir le maximum de connaissances pour parvenir à son but. La demoiselle parvint même durant ses années à l’école à faire partie de l’équipe de Quidditch de sa maison, postulant comme poursuiveuse. Elle fut d’ailleurs une excellente joueuse. Et à travers ces études, la demoiselle fit connaissance d’un serpentard de son année avec lequel elle partageait de nombreuses affinités. Silas, un garçon à la fois si différent et si semblable à elle. Leur amitié profonde se transforma rapidement en amour mutuel, ou enfin, c’est ce qu’April pensait. À mesure que le temps passait, la jeune fille se rendait compte du penchant sombre qui rongeait Silas de l’intérieur. Elle prônait pour la liberté de chacun, lui pour la suprématie des sorciers, tout particulièrement des sangs-purs même s’il ne l’était pas lui-même.  Elle tenta par maintes occasions de le faire changer d’avis et à l’aube de leur dernière journée d’école, leurs deux ans d’union éclatèrent comme si elles n’avaient toujours tenu qu’à un fils. Profondément blessée par cette séparation, April se jeta corps et âme dans son métier d’auror et dans l’Ordre du Phénix, alors que lui rejoignait les rangs des mangemorts. À plusieurs reprises, elle le supplia de tout abandonner alors qu’elle le voyait sombrer peu à peu dans la déchéance. Mais il était trop tard pour reculer, tous deux le savaient pertinemment.


Puis cette nuit fatidique arriva malgré toutes ses tentatives pour le sauver. Un combat éclata entre les deux, alors que Silas, désespéré de cette situation, voyait rouge, son comportement était plus violent que jamais. April eut beau tenter de le raisonner, mais il n’entendait rien. Elle fut confronter à un choix déchirant entre perdre la vie face à l’homme qu’elle avait profondément aimer et laisser dans le deuil une famille complète et un frère en pleine adolescence et entre le tuer de ses propres mains, chose qu’elle s’était jurée de ne jamais commettre. L’instinct de survie gagna par-dessus tous ses idéaux qui la soutenaient jusqu’à présent et alors que le combat atteignait son apogée, le silence retomba lourdement en même temps que le corps de Silas s’effondrait sur le sol, inerte. Sa tête lui tourna alors qu’une douleur poignante lui brûla la poitrine et le cœur. Elle avait fait le bon choix, elle le savait. Alors pourquoi le regret la frappait-il avec autant de force ? April avait échoué à le ramener dans la lumière. D’une certaine manière, elle avait commis l’irréparable. La rouge et or ne saurait jamais si Silas avait fait exprès de la poussée à poser cet acte pour le libérer ou bien s’il avait véritablement perdu la tête. Tout comme elle ne saurait jamais s’il l’avait seulement véritable aimée… Il avait emporté ces secrets dans sa tombe. Dévastée, la jeune femme retourna au repère de l’Ordre pour apprendre par le fait même que cette nuit-là, le Seigneur des Ténèbres avait été vaincu.








Durant les années qui suivirent, April partagea son temps entre son métier et sa famille, n’ayant rien d’autre au monde que cela. Elle se spécialisa tout spécialement dans l’infiltration en temps qu’auror, développant des talents en la matière pour ne pas être détectée. Néanmoins, ses années florissantes eurent tôt fait de s’écrouler rapidement, car elle perdit goût en sa profession. La jeune femme avait toujours été particulièrement bonne en botanique et en potion, aussi décida-t-elle de postuler à Saint-Mangouste comme guérisseuse. Elle quitta donc son poste au ministère pour aller concocter des antidotes et des remèdes pour les malades et les blessés. Cette vie eut l’effet de baume sur son cœur et libéra momentanément son esprit tourmenté pour aider son prochain. Maintenant qu’elle pouvait se centrer sur les autres, elle se sentait mieux. Cela lui permit de se ressourcer et de se centraliser davantage sur elle-même. Elle savait au fond que des blessures subsistaient en son fort intérieur, mais elles cicatrisaient peu à peu. April continua par le fait même de s’exercer à la danse, appréciant l’effet libérateur que lui procurait cette activité. Elle ne pensait à rien lorsque la musique résonnait à ses oreilles.

Néanmoins, cette paix lui parut de trop courte durée. Elle sut lorsque le nom du Seigneur des Ténèbres résonna à nouveau sur les lèvres des sorciers qu’il était temps pour elle de sortir de sa longue léthargie. Elle était une femme de terrain, pas de celle qui partirait se cacher ou qui fuirait pour survivre, April ne le supporterait pas, pas en sachant que certains se battaient chaque jour pour leur vie. Ainsi décida-t-elle d’agir de son propre chef sans reprendre contact avec l’Ordre, histoire de prendre des précautions. Mais notre ex-auror avait sans doute tout prévu, sauf ce qui allait suivre. Durant l’une des nuits d’hiver du mois de décembre, alors qu’elle rentrait chez elle après sa journée de travail qui s’était terminée plus tard qu’à l’habitude, des bruits de combat se situant dans une ruelle non loin avait tôt fait d’attirer son attention. Une silhouette était alors sortie d’un seul coup, comme apparu devant ses yeux et la heurta de plein fouet dans sa tentative de fuite. April manqua bien de tomber à la renverse sous le coup, mais parvint à reprendre son équilibre pour réaliser à travers la pénombre qu’une jeune fille lui faisait face, la peur dans les yeux. Peut-être dû à la fatigue ou à l’incompréhension ou même encore à la peur qui l’anima à ce moment là, ou bien un heureux mélange de tout cela, mais April n’eut jamais le temps de songer à dégainer sa baguette ou même à comprendre les évènements qui suivirent. Un éclair de lumière jaillis de nulle part venant frapper la demoiselle qui tentait de s’enfuir un peu plus tôt et elle s’écroula raide, laissant Rehenna incrédule. Sans avoir le temps de penser davantage, une ombre se glissa derrière elle et l’agrippa à la gorge en lui immobilisant les membres supérieurs pour s’assurer qu’elle ne tenterait rien. Trois autres silhouettes se dessinèrent en s’extirpant de la ruelle et l’un des hommes agrippa l’adolescente évanouis pour la jeter sur son épaule sans la moindre douceur. C’étaient des rafleurs… April n’en avait plus aucun doute. Elle était tombée au mauvais endroit, au mauvais moment.

Celui qui semblait être le chef de ce petit groupe de chasseurs s’avança alors vers la sorcière qui n’avait pas bougé d’un pouce et n’avait même pas tenté de se débattre. La jeune femme fixait l’homme droit dans les yeux sans même ciller des paupières. Elle ne voulait pas démontrer que la peur rongeait chaque parcelle de ses os à l’instant même. Sa seule porte de sortie résidait à jouer le jeu. « Ton nom ? » demanda alors le chef d’un ton froid. Son allure bestiale lui fit tout de suite penser qu’il était probablement un loup-garou. De ceux qui vivaient comme la bête qui subsistait en eux et les commandait à chaque pleine lune. « April Nyota Rehenna. » répondit l’ex-auror en camouflant avec brio le tremblement de sa voix. L’homme sa renifla, mais ne put sentir que l’odeur de son parfum vanillé. D’un geste, il ordonna à son subordonné qui avait encore les mains libres de regarder la liste pour voir si elle faisait partie des sang-de-bourbes qu’il fallait éliminer. Le moment qui suivit lui parut interminable, mais April savait qu’elle n’en faisait pas partie. Elle avait déjà passé au contrôle au Ministère il y a deux ou trois semaines de cela et Ombrage n’avait pu que constater qu’elle était sang-mêlée. Oui, car la jeune métis avait réglé ses papiers durant sa jeunesse pour s’assurer que le nom de son père biologique qui était sorcier apparaisse dans son dossier. À l’époque, elle tenait à ce que les gens sachent ses véritables origines, même si aujourd’hui ça ne lui dérangeait plus. « Elle n’y est pas… » déclara alors celui qui fouillait la liste quelques secondes plus tôt. « Que fait-on d’elle, alors ? » Une voix rauque avait résonné derrière elle. Le chef du groupe la jaugea un court moment, comme hésitant à la laisser repartir. « Amenez-la, j’irai faire mes recherches pour m’assurer de son identité. »

Et à partir de ce moment, tout déboula pour elle. Gardée prisonnière dans un lieu qu’elle ne connaissait pas par ce groupe de rafleurs, ils ne manquèrent jamais une occasion de la malmenée physiquement ou mentalement pour tenter de connaître ses véritables allégeances. Durant les premiers jours, elle trouva longue les recherches sur son identité, venant à penser qu’il ne les ferait simplement jamais. Le corps possède cependant des limites à la torture qu’il peut endurer. Au bout de la quatrième semaine, certaine que personne ne viendrait la chercher, car nul ne connaissait son emplacement et, par mesure de précaution, elle avait brisé tous liens avec ses proches, elle craqua tout simplement. Mais pas au sens où certains pourraient croire. Alors qu’elle avait simplement dénié depuis le début d’être en contact avec l’Ordre du Phénix, durant un moment d’égarement, elle explosa, débitant un long discourt  sur son ressentiment. Durant une partie de sa jeunesse, April en avait beaucoup voulu à sa mère et à son beau-père, car ils étaient incapables de comprendre ce qu’elle était. Alors elle usa de cette frustration d’antan pour faire ressortir à la surface sa colère sur les moldus et tous les sujets de controverses qui entouraient ses deux mondes si différents que sont celui des sorciers et des moldus. Pendant ce court instant où elle évacua toute sa rage, April était devenue particulièrement terrifiante, loin de la douceur qu’elle dégage habituellement. Cette démonstration a sans doute dû plaire aux rafleurs, car une heure plus tard, le chef vint déclarer qu’elle était en effet de sang-mêlée.

Il était cependant idiot de croire qu’ils la laisseraient repartir sans un mot suite à ce mois bien difficile qu’elle avait vécu. C’est quand même beau d’espérer, pas vrai ? Le joli discourt de haine qu’avait fait l’ex-auror avait très bien accroché aux oreilles de ses bourreaux et ils s’étaient tous mis en tête de faire d’April une recrue potentielle pour les rangs du Seigneur des Ténèbres. De par son parcours, ils savaient qu’elle était une excellente sorcière, forcément un atout pour eux. Qui plus est, ils seraient sûrement dument récompenser d’avoir recrutée quelqu’un et ainsi avoir agrandit un peu plus leur armée. Plongée au milieu du pétrin qu’elle avait elle-même causée, April sentit peu à peu perdre le contrôle de sa situation. Comment parviendrait-elle à garder sa couverture au milieu de tout ça ? Certes, elle avait été spécialisée dans l’infiltration durant sa jeunesse, mais il y avait près de dix ans qu’elle n’avait pas fait une telle chose. L’esprit tourmentée, la jeune femme réalisa peu à peu que son instabilité due à la torture qu’elle avait subie semblait rendre son rôle largement plus crédible que tout ce qu’elle aurait pu faire. Lorsque le stresse gagnait sur son calme et que ses émotions l’emportaient, lui empêchant de voir clair, elle devenait un excellent mangemort. Mais plus elle s’enfonçait dans son rôle, plus elle se sentait déraper et plus le retour en arrière lui était impossible. Une descente aux enfers qui aurait tôt fait de brûler son âme. Pourtant, une part de lumière subsiste encore en elle, elle le sait et s’y accroche de toutes ses forces. Mais il est difficile de résister à la tentation lorsque la noirceur semble si accueillante et réconfortante. Il est si facile de renoncer à un combat quand la solution la plus facile semble de simplement se laisser emporter par la vague.

Malgré tout, notre demoiselle ne reste qu’une apprentie, ce qui signifie qu’elle ne fait pas partie des privilégiés ayant la marque des ténèbres, mais certains pensent qu’elle est une recrue avec beaucoup de potentiel, même si très au fond d’elle-même, notre ex-auror aurait préférée ne jamais avoir pris le risque de s’enrôler dans quelque chose de beaucoup plus grand qu’elle. On ne peut malheureusement pas changer le passé. Alors aussi bien tenter de changer les choses de l’intérieur… Plus facile à dire qu’à faire. Les gens croient à tort que les mangemorts ont tous choisis de se retrouver là, à servir un homme dont le nom est capable de faire trembler un peuple entier, mais ils oublient que ce même homme maintient son pouvoir par la peur et qu’avec la peur, on n’est capable de faire de grandes choses, même de soumettre à sa volonté les personnes qui, en d’autres termes, ne feraient jamais de mal à quiconque.  Le mois de janvier s’écoula ainsi, alors qu’elle avait enchainé quelques petites missions sans grandes importances pour les mangemorts. Lorsqu’il parvint à ses oreilles que ceux-ci cherchaient un nouveau professeur de botanique à Poudlard, April sentit un brin de lumière percer l’obscurité dans laquelle elle nageait depuis ce qui lui semblait être une éternité. Elle avait après tous les qualifications requises, elle qui s’était toujours passionnée pour les plantes et leur utilisation, elle qui en avait fait un métier durant dix ans, c’était la candidate idéale pour le poste, encore fallait-il l’obtenir. Elle laissa sous-entendre à quelques personnes qu’elle avait apprit à connaître son désir à la fois d’enseigner un sujet qu’elle aimait beaucoup (elle aimait particulièrement les plantes vénéneuses et leurs différentes manières de pouvoir tuer ou torturer quelqu’un – il fallait bien mettre les chances de son côté-), ainsi que du fait qu’elle serait sûrement en mesure de redresser les élèves récalcitrants si besoin était.

Ses quelques paroles bien placées semblèrent donner ses fruits. Ou peut-être était-ce quelque chose qu’elle ignorait encore qui les avait poussés à lui offrir ce poste à Poudlard. Bien qu’elle ne le sache pas encore, April a été envoyé au château pour ce qu’on pourrait qualifier comme un test. Une façon de savoir si elle peut véritablement être de confiance pour les mangemorts, ou tout du moins être une personne fidèle aux idéaux qu’ils propagent puisque l’on ne peut pas réellement parler de confiance ici. Le premier mois qu’elle passa à Poudlard se passa sans encombre pour elle. La nouvelle enseignante parvenait sans trop de difficulté à ne pas déroger du rôle qui lui incombait de porter sur ses épaules. Ô certes, il reste du travail à faire pour parfaire son moule et bien la mettre dans les rangs, mais ce n’est sûrement qu’une question de temps, surtout si personne ne vient la sauver de sa situation précaire, il se pourrait bien qu’elle y perde son âme.  


Debout au milieu du hall du Ministère de la Magie, April observait la vie grouiller autour d’elle. Les gens s’activaient, bougeaient et menaient leur train quotidien comme si de rien n’était. Ici, tout semblait normal, mais dehors, la vie de nombreuses gens avaient basculée. Et elle, elle était là, bien à l’abri dans à ce nouveau poste qu’elle avait décroché ici même, mais ce n’était pas en tant qu’auror cette fois, même si c’était tout comme au fond. Les derniers mois s’étaient écoulés à une vitesse folle, si bien que certains évènements restaient flous dans sa mémoire, parce qu’elle refusait d’y croire, refusait d’admettre ce qui était arrivé. Dans les histoires, les méchants tombent à la fin, ils ne gagnent pas, alors pourquoi la situation était-elle toujours la même ? Pourquoi était-elle pire qu’au départ ? Ce n’était pas ainsi que ça aurait dû finir… Mais la vie n’était pas un livre et encore moins rose. La communauté magique et moldue serait-elle condamnée à vivre ainsi pour toujours ? Seul le temps leur dirait.

Depuis qu’elle avait posé les pieds à Poudlard, beaucoup chose avait changé en elle. Elle peinait à entrevoir cette lueur qui la guidait autrefois. À trop voir le mal autour de soi, on finit par en être teinté sans le vouloir. Le pouvoir corrompt même les âmes les plus pures. Et il est plus facile de succomber à la facilité que de se battre continuellement pour rester la tête hors de l’eau. La fatigue prenait vite le dessus et c’était de plus en plus difficile pour April de maintenir son équilibre précaire. Le moindre faux pas pouvait lui coûter la vie et elle en était consciente plus que jamais. Maintenant, plus qu’avant, il lui fallait prendre son courage à deux mains pour faire face à son futur. Elle avait choisis de s’engouffrer dans ce sens unique, il fallait assumer les conséquences jusqu’au bout. Au cours des derniers mois, elle avait su se prouver au sein de son groupe à travers différentes excursions pour mettre la main sur des fugitifs et sur des informations précieuses. Les différentes démonstrations de ses habilités lui ont valu un certain statut et un poste confortable au Ministère de la magie. Qu’on vienne lui dire qu’elle se cache dans une situation avantageuse pour survivre et elle répliquera que chacun se bat à sa façon.