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| Sujet: blood & tears •• pandora Ven 29 Mar - 0:11 | |
| En ce moment, ma vie manquait cruellement de stabilité. J'avais été contrainte de dire adieu à ma chère routine, celle-là même qui m'offrait un certain sentiment de sécurité. Ma vie avait pris un tournant drastique auquel je n'avais pas été préparée. À présent que j'étais au pied du mur, je n'avais pas d'autre choix à part apprendre sur le tas. C'était des nouvelles habitudes à prendre, une nouvelle façon de vivre. Vivoter serait par ailleurs un terme plus approprié. Ce n'était même plus vivre, mais survivre. Je n'avais pas eu le courage de retourner à Dartmouth, dans la maison de mon enfance. Je ne pouvais pas y rester alors que leur souvenir était encore bien présent, alors que je ne pouvais pas y mettre un pied sans penser à eux. Ce que j'y avais vu était insoutenable. Pourtant, je savais que je devrai y revenir un jour, ne serait-ce que pour nettoyer les traces de sang sur la moquette et les morceaux de verre brisé. J'allais devoir tout remettre en état pour faire venir les notaires, pour régler la succession. Je ne voulais pas y penser pour le moment. Tant que je pouvais retarder l'échéance, je le ferai, ce n'était pas un problème, après tout, j'étais passée maître dans l'art de faire l'autruche. Quoiqu'il en soit, depuis ma fuite en avant, je n'avais guère passé plus de deux nuits au même endroit. Je changeais régulièrement pour éviter que quelqu'un finisse par me repérer et me dénoncer aux Mangemorts, mais aussi pour ne pas créer d'ennuis aux tenanciers des auberges qui m'accueillaient. En plein mois de janvier, alors que les températures flirtaient avec le négatif, je ne pouvais pas me permettre de passer la nuit sous un pont, sous peine d'être retrouvée congelée aux premières heures du matin. Le point positif, dans tout ça, c'est que je n'avais pas le temps d'être triste, j'avais perpétuellement l'esprit en alerte, à l'affût du danger, je n'étais pas sans savoir que tout pouvait basculer à tout moment. Je détestais vivre dans cet état de tension permanente, mais avais-je vraiment le choix dans le fond ? Je ne pouvais pas dormir sur mes deux oreilles. Ce temps là était révolu depuis bien longtemps de toute façon. Pendant un long moment encore, mes rêves seront peuplés de cauchemars ensanglantés. Mes nuits seront parasitées par la pensée que j'aurais dû mourir en même temps que mes parents, ou parce que je voulais savoir pourquoi. Pourquoi eux, pourquoi moi, pourquoi nous ? Tant de questions qui demeuraient actuellement sans réponse, auxquelles je ne voulais pas avoir de réponses de peur de ce que je pourrais y découvrir. La fatigue pouvait se lire sur mon visage émacié, elle se reflétait dans mon regard éteint. J'avais l'air d'un putain de cadavre, et pourtant j'étais bel et bien en vie. Pour combien de temps, je l'ignorais encore, mais tant que je le pouvais, je tâchais de survivre, parce que je devais survivre. Je voulais survivre.
Il faisait nuit. Les températures avaient considérablement chuté, et le froid était mordant à cette heure-ci. Je m'étais davantage emmitouflée dans mon écharpe, et j'avais fourré mes mains dans mes poches. Je marchais à vive allure pour ne pas me laisser ankyloser par l'air glacial. J'étais en chemin pour rentrer à l'auberge, afin d'y passer la nuit. Je ne souhaitais pas non plus traîner davantage dans les rues désertes, guère rassurée par l'atmosphère morbide qui y régnait. J'évitais autant que possible les rues éclairées, mais les ruelles sombres étaient plus glauques encore. À chaque pas que je faisais, je sentais ma paranoïa s'exacerber. Parfois, j'avais l'impression d'être suivie, alors j'accélérais davantage le pas. À certains moments, je trottinais presque dans la fine pellicule neigeuse qui recouvrait les trottoirs, désireuse de quitter cette endroit au plus vite. Je détestais l'angoisse qui m'étreignait les tripes à chaque fois que je mettais le nez dehors, je souhaitais plus que tout revenir à l'époque bénie où je pouvais me promener dans les rues sans craindre de tomber dans un traquenard. Un frisson glacé me parcourut l'échine, et instinctivement, je resserrai mes doigts gelés autour de ma baguette, prête à la dégainer le cas échéant. Même si j'étais mauvaise en duels, c'était toujours mieux que de se promener sans arme, même si somme toute j'espérais vraiment ne pas avoir à m'en servir. J'haletais légèrement, essoufflée par ma course. L'inquiétude montait crescendo, mon cœur, lui, cognait dans ma poitrine. Je me maudissais de me faire de telles frayeurs, d'être aussi paranoïaque. Il fallait que je me calme, que je me raisonne, que je me défasse de cette peur irrationnelle qui m'avait saisie dès lors que j'avais mis les pieds dans cette ruelle sombre. Je me maudissais également d'avoir emprunté ce chemin, si j'avais à appeler à l'aide, je doutais fort que quelqu'un me réponde, surtout à cette heure-ci du soir. pire encore : qui irait venir me chercher ici s'il m'arrivait quelque chose de grave ? « Merde, merde, merde. » grognai-je entre mes dents serrées. Bientôt, je me mis à courir, pataugeant dans la neige encore fraîche. Je venais de céder à ma peur, je prenais la fuite, tout ce qui m'importait était de me cacher, de me réfugier quelque part, hors de la portée de mon éventuel assaillant. Si je savais maîtriser cette putain de baguette sans provoquer une catastrophe, peut-être aurais-je pu me jeter un sortilège de désillusion, ou quelque chose de ce genre, mais je n'étais pas suffisamment concentrée pour pouvoir jeter un tel sort, aussi je renonçai rapidement à cette idée qui aurait pourtant pu me sauver la vie. Je regrettais vraiment de ne pas avoir été plus sportive, car bientôt j'eus l'impression d'avaler des langues de feu, que mes poumons allaient exploser sous l'effort que je leur imposais. Pour couronner le tout, un point de côté me vrillait les côtes. J'aurais pu continuer, poussée par l'adrénaline et mon instinct de survie. Ce fut ce moment que le sort choisit pour m'accabler davantage : je me tordis la cheville, en plus de perdre lamentablement l'équilibre. Je tombai dans la neige, une violente douleur se propageant dans tout mon pied. Je serrai davantage les dents, réprimant un cri de rage et de frustration. Les fesses dans la neige, je me tournai alors pour regarder en arrière. J'eus un mouvement de recul en voyant la silhouette s'approcher, menaçante comme jamais. Cela eut au moins le mérite de confirmer mon impression première : j'avais été suivie. Et maintenant, j'allais être mise à mort. « Non, non, non ! » répétai-je, tout en essayant de me relever. Mais à quoi cela servait-il dans le fond, avec la cheville dans un tel état, je ne pouvais pas aller bien loin. Je devais pourtant m'en sortir, me tirer de là, peu importait le reste, je n'avais qu'un objectif en tête, survivre. « Bon sang ! » haletai-je lorsque je me rendis compte que je ne pouvais plus marcher, encore moins courir. Je m'appuyai contre le mur, désemparée. Bravo. Et qu'est-ce que j'allais faire maintenant ? Attendre la mort bien sagement, sans même essayer de me défendre ? C'était mal me connaître. Je jetai alors un œil à la silhouette qui se rapprochait, avant de me redresser totalement, sans jamais la perdre de vue. J'étais animée par une détermination farouche, je me sentais l'âme d'une guerrière. Je resserrai encore le poing autour de ma baguette. « Qui êtes vous et qu'est-ce que vous me voulez ? » lançai-je avec hargne, une fois que l'autre fut à proximité. Leçon de survie numéro 1 : essayer de négocier. De gagner du temps. Du temps précieux. J'étais prête. |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Sam 6 Avr - 23:58 | |
| L’humiliation brûlait encore comme un fer chauffé au rouge dans l’esprit de Pandora. Elle s’était échappée du manoir familial dès qu’elle l’avait pu, mais elle n’avait pas pu échapper à la confrontation avec son père, ni à celle avec le nouveau futur prétendant qu’il lui avait déniché. Le sermon du premier avait été assez salé pour qu’il lui passe l’envie de rire pour un bon bout de temps, mais l’arrivée du second avait été la cerise sur le gâteau. Pandora avait cru que ce n’était qu’un mauvais moment à passer, qu’elle se verrait reprocher ses dernières erreurs comme si le sort de la guerre en dépendait, mais que cela suffirait à apaiser son père pour les jours à venir. Habituellement, il se contentait de ça : il passait sa colère sur sa fille, lui trouvant des reproches souvent mérités, mais exprimés de façon totalement injuste, et il terminait en lui donnant une chance de relever la barre, ce qu’elle s’échinait à faire pendant des semaines par la suite. Pour obtenir de lui des félicitations qui ne venaient jamais, mais qu’elle espérait toujours avec la même ferveur que sa lettre pour Poudlard quand elle avait eu onze ans. Mais sans réellement savoir, cette fois, si le miracle finirait par se produire … Et de miracle, il semblait ne pas y avoir. Aujourd’hui, il avait eu la bonne idée de ne pas être seul pour la séance de réprimandes, et elle avait du supporter, les joues en feu, le regard sarcastique d’un autre vieux Mangemort tandis qu’elle prenait ses blâmes. Comme si cela ne suffisait pas de s’entendre descendre en flèche, il fallait que ce soit fait devant un public … Pour finir par entendre que ce Mangemort avait un fils, et qu’il ferait sans doute mieux l’affaire que Daley, pour l’union de leurs familles. Lui au moins avait le sang-pur, puisque c’était tout ce qu’on pouvait reprocher à Ò Donnell. Mais Pandora ne voulait ni de Daley, ni de l’illustre inconnu de fils que le Mangemort souhaitait lui refourguer. Elle ne voulait pas d’un mariage, et encore moins s’il était arrangé. Elle avait tenté de le dire à son père, mais ses belles résolutions, prises quelques jours plus tôt, n’avaient pas tenu plus de quinze secondes face au regard meurtrier qu’il lui avait asséné. Et Pandora s’était recroquevillée, comme une gamine apeurée, oubliant qu’elle était plus, bien plus que cela. Elle avait supporté l’humiliation, le cœur au bord des lèvres, et dès que son père avait tourné le dos pour discuter « ente hommes » des arrangements de l’affaire, elle avait filé. Morte de honte et de dégoût envers elle-même, puisqu’elle était incapable d’en vouloir même une seule seconde à son père … Le pire avait sans doute été de se rendre compte, alors qu’elle marchait d’un pas rageur au milieu de nulle part, qu’elle s’était mise à pleurer. Pleurer ! Comme si elle n’était qu’une pitoyable petite chose sans volonté, elle avait laissé les larmes la submerger. Elle les avait essuyées d’un revers de manche rageur, comme si son père pouvait la voir et la juger pour ce nouvel élan de faiblesse. Mais elle n’avait pas besoin de lui pour ça, les larmes étaient pour les perdants, les avortons. Faisait-elle désormais partie de cette catégorie de gens qu’elle méprisait ? Sa seule consolation, c’était que personne ne l’avait vue dans cet état. Tant que cela restait sa propre honte et que personne ne pouvait en prendre avantage, elle pouvait sauvegarder les apparences.
Pandora prit une profonde inspiration, et cessa enfin de marcher. Elle regarda autour d’elle, reconnaissant les lieux pour s’y être rendue quelques fois, il y a des années, quand elle devait rencontrer des amis de son père afin de mener ses premières missions en tant que Mangemort. Elle ne comprenait pas pourquoi ses pas l’avaient menée ici – là où tout avait commencé. Elle n’aimait pas cet endroit, elle se souvenait avoir eu un peu de mal à entrer dans le personnage, malgré toute la haine qu’elle avait contre l’Ordre du Phénix, malgré son envie dévorante de se venger. C’était ici qu’elle avait commis son premier meurtre, et bien qu’elle ait fanfaronné par la suite de la facilité avec laquelle elle avait pris une vie, elle pouvait encore ressentir le frisson qui l’avait traversée à ce moment là. Et ce souvenir lui tira une grimace dégoûtée. Faible, faible, faible. C’en était pitoyable. Les poings serrés, Pandora fit demi-tour, souhaitant quitter au plus vite ce lieu qui lui rappelait avec tant de netteté celle qu’elle avait été avant de recevoir la Marque sur le bras. Elle enfonça ses mains dans ses poches, incertaine quant à ce qu’elle pouvait faire à présent, quand elle vit une silhouette passer en courant dans la ruelle adjacente. Sa course était erratique, laborieuse, et Pandora y reconnut immédiatement le signe d’une conscience tourmentée. A cette heure-ci et dans un endroit aussi mal famé, les seuls à courir étaient ceux qui ne voulaient pas être attrapés. Et immédiatement, Pandora vit là l’occasion de se prouver une nouvelle fois qu’elle n’était pas la gamine faible et sans caractère qu’elle avait pu être par le passé. Elle sortit sa baguette sans un bruit, et tout en se dirigeant en de grandes enjambées vers le fuyard, elle l’agita légèrement. Immédiatement, la personne se prit les pieds dans un obstacle invisible, chutant lourdement au sol. Pandora l’entendit marmonner quelque chose qu’elle ne saisit pas de là où elle se trouvait, et elle accéléra le pas. Elle arriva dans la ruelle pour voir la personne – une jeune fille visiblement – se remettre debout tant bien que mal. La chance était en train de tourner en faveur de Pandora : elle avait du se faire mal en tombant, car elle ne se remettait pas à courir. Tant mieux, elle n’avait pas envie de jouer à la course poursuite, ce soir.
La jeune Mangemort franchit les derniers mètres qui la séparaient de la fille, mais s’arrêta en voyant qu’elle brandissait sa baguette dans sa direction, un air bien déterminé sur le visage. « Qui êtes vous et qu'est-ce que vous me voulez ? » Dommage pour elle, malgré ses efforts pour paraître forte, elle semblait trop épuisée pour représenter la moindre menace, ses traits étaient tirés et sa baguette tremblait légèrement dans ses mains. Cela confirmait à Pandora ses premiers soupçons, tout autant que son jeune âge. Elle leva les mains devant elle en signe de paix, non sans pincer les lèvres d’un air agacé. « Du calme, pas la peine de m’agresser comme ça. Si tu pointes ta baguette sur tout ce qui bouge, tu vas avoir des ennuis. » Elle baissa les mains, qu’elle enfonça à nouveau dans ses poches d’un geste négligent – mais qui lui permis de reprendre sa baguette. « Et tu ne voudrais pas avoir des ennuis, n’est-ce pas ? » Ajouta-t-elle lentement, tout en la détaillant du regard de haut en bas sans même se cacher. Son âge, ses vêtements tachés par les intempéries, la fatigue évidente sur son visage : Pandora était prête à parier qu’elle se trouvait devant une sang-de-bourbe échappée de Poudlard. Pas son genre de proies habituel, mais elle s’en contenterait. « Je ne te veux rien. Je veux juste savoir ce que tu fais ici, à cette heure-ci. » Lâcha-t-elle finalement d’un ton calme, sans animosité aucune. La perspective des heures à venir avait lavé toute la tension qu’elle avait accumulée à cause de son père, et elle se sentait presque sereine. |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Mar 9 Avr - 14:47 | |
| J'étais une jeune fille sans histoires, pas vraiment du genre à me fourrer dans les ennuis, même si les ennuis avaient plutôt tendance à venir me trouver ces temps-ci. Je n'étais pas de ceux qui avaient vécu drame sur drame, en fait, j'avais eu une enfance plutôt paisible, des parents aimants quoique souvent absents, j'avais une vie banale en somme, une vie normale, parfaitement normale. Mon monde parfait avait commencé à se fissurer dès mon entrée à Poudlard. Aussi loin que je me souvienne, j'avais toujours eu un esprit très rationnel, très cartésien, très carré, je ne croyais pas du tout à la magie, et apprendre que j'étais une sorcière avait été le plus grand choc de ma -jeune- existence. Je n'avais jamais pardonné à mon père de m'avoir menti, sur ce qu'il était, sur ce que j'étais. J'avais vu mes convictions éclater une à une, je ne savais plus que croire. D'emblée, j'avais détesté Poudlard, j'avais détesté la magie. J'avais détesté mes camarades de me mépriser de la sorte alors que je n'avais jamais rien fait pour mériter cela. Et maintenant que mon père n'était plus là, je regrettais amèrement de lui avoir fait la tête toutes ces années, surtout que cette histoire était ridicule, vraiment ridicule. La vraie claque dans la gueule survint lorsque Thaddeus m'apprit le décès de mes parents. J'étais véritablement tombée de haut ce jour là, à un point tel que je me demandais comment c'était possible. J'étais tellement persuadée que mes parents étaient des personnes sans histoires que savoir qu'ils avaient été attaqués par des Mangemorts m'indignait profondément. Ils n'étaient pas des traîtres, ils n'avaient aucune raison d'être dénoncés, ils étaient innocents et pire encore, ça m'énervait de ne pas savoir, de ne pas comprendre pourquoi. À ce que je savais, ils n'avaient pas d'ennemis susceptibles de pactiser avec le diable pour commanditer leur éviction mais au fond, peut-être que je ne savais rien du tout, peut-être que mon père menait une double vie sans jamais avoir voulu nous impliquer là dedans, ma mère et moi. Parfois, je m'en voulais de considérer que s'ils étaient morts, c'était probablement de sa faute, mais comment pouvais-je être certaine qu'il n'y était pour rien dans cette histoire ? J'avais toujours à l'esprit son visage jovial, transpirant la bonté et la bienveillance, mon père avait l'air d'être un gros nounours, du genre à inspirer confiance comment pouvait-il être vu comme un traître, quelqu'un de nuisible, quelqu'un de potentiellement dangereux qu'il fallait absolument éliminer ? J'avais alors conscience que mon père avait sans doute emporté ses secrets dans sa tombe.
Et moi, au lieu d'être à Poudlard comme j'aurais dû l'être, j'étais dans cette ruelle, quelque part en Angleterre, loin de chez moi et de tout ce que j'avais connu. Je devais absolument rentrer à l'auberge car je n'étais plus en sécurité ici. En fait, je n'étais en sécurité nulle part. Malheureusement, mes plans furent contrariés par cet incident. J'avais trébuché sur un obstacle qui avait surgi de nulle part et je m'étais au mieux foulé la cheville, au pire, je m'étais fait une entorse. Dans ces conditions, il était difficile de continuer à courir comme si j'avais le diable aux trousses. Alors que je tentais courageusement de me redresser, prête à affronter mon agresseur, je m'aperçus qu'il s'agissait en réalité d'une femme, une femme qui avait l'air tout à fait inoffensif lorsqu'on la voyait comme ça, mais elle dégageait quelque chose de nocif. C'était sans doute elle qui venait de me faire trébucher, même si elle ne semblait pas avoir de baguette à portée de main. Sans doute avait-elle utilisé le maléfice du croche-pied, ou un autre sortilège qui y ressemblait fort. Qu'elle ne se méprenne donc pas, je n'allais pas baisser ma garde pour autant. J'étais paranoïaque, on ne me referait pas. J'ignorais si elle avait l'intention de me tuer ou non -j'allais sans doute en savoir plus dans les minutes à venir – mais elle ne m'inspirait pas confiance, même si au final, je n'étais plus vraiment certaine qu'il s'agissait une simple moldue qui passait par là, ou bel et bien d'une sorcière . Néanmoins, mon intuition me soufflait qu'il s'agissait d'une sorcière, et j'avais bien à l'esprit que c'était elle qui m'avait fait tomber, qu'elle avait utilisé un maléfice contre moi et que c'était tout sauf innocent. « Du calme, pas la peine de m’agresser comme ça. Si tu pointes ta baguette sur tout ce qui bouge, tu vas avoir des ennuis. » J'avais envie de laisser échapper un rire sardonique. N'était-ce pas elle qui m'avait agressée à l'instant ? Cela dit, mes doutes venaient d'être confirmés, il s'agissait d'une sorcière, elle venait d'employer le terme baguette. à moins qu'il s'agisse d'une moldue particulièrement au courant, ou une cracmolle, mais ça, je n'y croyais pas trop. Je ne pipai mot, ce qui était tout de même plus sage. « Et tu ne voudrais pas avoir des ennuis, n’est-ce pas ? » Bien sûr que non je ne voulais pas avoir d'ennuis, en fait, les ennuis n'avaient pas besoin de mon aide pour venir à moi, ils savaient me trouver tous seuls. Je serrai mon poing plus fort autour de ma baguette, si bien que mes jointures se mirent à blanchir. « Je ne te veux rien. Je veux juste savoir ce que tu fais ici, à cette heure-ci. » Je n'y croyais pas. Je n'y croyais vraiment pas. Si vraiment elle ne me voulait rien, alors pourquoi m'avait-elle poursuivie, pourquoi m'avait-elle jeté un sort, pourquoi ? Pourquoi je sentais la menace dans sa voix, quand bien même elle paraîtrait d'un calme olympien, pourquoi j'avais toujours cette étrange impression qui ne m'avait pas quittée depuis que je l'avais vue ? Pourquoi cette question, ça ne la regardait même pas...Cela dit, si je répondais à ses questions, si je me montrais un tant soit peu coopérative, peut-être qu'elle me laisserait partir.
Forte de cette espoir, je baissai ma baguette, non sans la garder dans ma main – au cas où j'aurais à m'en servir, bien évidemment. C'était simplement que je ne savais pas de quoi elle pouvait être capable, alors, je m'étais simplement arrangée pour qu'elle ne se sente plus agressée. Après tout, on réagissait à l'agressivité par l'agressivité, non ? « Je rentrais chez moi. » répondis-je, presque en toute sincérité. cette auberge, c'était mon chez-moi, pour la nuit en tout cas. J'espérais qu'elle saura se satisfaire de ce demi-mensonge. « Je suis sortie en ville, avec des amis. L'un d'entre eux fêtait son anniversaire. Les choses ont commencé à mal tourner, alors nous sommes partis. Comme à cette heure-ci il n'y a plus aucun bus qui passe, j'ai décidé de rentrer à pied. Je me suis simplement pris une averse de neige en rentrant. Je courais pour ne pas être trop trempée. Et je prenais des raccourcis pour rentrer plus vite, voilà tout. » Parfois, je bénissais cette capacité que j'avais à mentir comme je respirais. J'espérais seulement être convaincante, parce qu'il s'agissait là de ma seule porte de sortie. J'avais mon jeune âge comme atout. Moi aussi j'étais une adolescente normale, qui avait un petit-ami et des amis. Au pire, si elle se demandait ce que je fichais à sortir alors que j'étais censée me trouver à Poudlard, je pouvais toujours prétexter que j'avais fini ma scolarité l'année d'avant. Ça pouvait marcher, j'ai eu dix-huit ans il y a quelques mois à peine, et j'avais un an de plus que la plupart des élèves de mon année, pour être née en Novembre. Je pouvais toujours bricoler là dessus pour gagner du temps, même si je savais également que ce n'était pas à un vieux singe que l'on apprenait à faire des grimaces. « Je pourrais vous retourner la question. » dis-je enfin avec un certain aplomb. « Il semblerait que vous n'ayez pas davantage de raisons de vous trouver ici que moi. » Je veillais à ne commettre aucun écart de langage, tâchant de rester polie autant que faire se peut. Je ne voudrais pas déclencher sa folie furieuse à cause de quelques mots de traverses, aussi je tâchais de museler ma verve autant que possible. J'étais de mon côté intimement persuadée qu'elle non plus n'avait rien à faire ici, même que ça s'appelait être au mauvais endroit au mauvais moment. « Avez-vous besoin de savoir quelque chose d'autre ? » questionnai-je enfin, avec une certaine assurance, bien que je mourais d'envie de prendre mes jambes à mon cou. J'espérais vraiment que ne pas me braquer, pour une fois, allait me servir à quelque chose. Il fallait qu'elle me laisse partir. Il le fallait. |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Ven 19 Avr - 23:37 | |
| Pandora avait toujours eu tendance à perdre patience très rapidement. Habituée très jeune à obtenir tout ce qu’elle souhaitait en claquant des doigts, elle s’était très vite faite à l’idée que le monde ne pouvait tout simplement pas lui dire non. Si elle voulait quelque chose, elle l’obtenait, c’était aussi simple que ça. Et jusqu’à ce qu’elle sorte de Poudlard, les choses avaient été ainsi. Elle avait même réussi à mettre dans sa poche certains professeurs de la prestigieuse école, bien que d’autres lui aient toujours résisté. Mais ceux-là n’avaient pas compté, ils n’étaient finalement que des broutilles passagères qu’elle avait vite oubliés. Elle avait été la reine de son petit monde, elle manipulait et elle charmait, elle ordonnait et on lui obéissait. Mais les choses s’étaient compliquées quand elle était entrée dans le monde des adultes, cet univers où il ne suffisait pas de piquer une crise de colère pour obtenir quelque chose. Pourtant, cela ne s’était pas si mal passé au début, la fortune de ses parents lui assurant une vie tout à fait confortable. Et tout aurait continué ainsi pendant encore de très longues années si Voldemort n’avait pas fait son retour. Si l’Ordre du Phénix n’était pas réapparu. Si sa mère n’avait pas été tuée. Si son père n’avait pas décidé de la punir pour avoir eu des idées un peu trop dirigées vers la philosophie de Dumbledore. Et à partir de ce moment là, Pandora avait compris qu’il y avait certaines choses qu’elle ne pourrait plus jamais obtenir par ses seuls charmes. Que certaines choses lui seraient refusées à jamais. Et que pour d’autres, il suffirait qu’elle tue pour les obtenir. Mais cela signifiait également qu’elle devrait apprendre à gérer la frustration, les refus, la difficulté … Et ça, c’était mission impossible. Son orgueil n’acceptait tout simplement pas qu’elle doive quelquefois capituler, ou accepter la volonté d’autrui. Même si c’était la volonté de son père et qu’elle aurait fait n’importe quoi pour lui plaire … Cela restait une humiliation, une blessure qu’elle avait bien du mal à supporter. A une époque, elle avait simplement besoin de lui sourire pour qu’il accède à tous ses caprices, mais elle n’avait plus huit ans et il n’était plus l’homme aimant dont elle aimait se rappeler. Il voulait qu’elle se marie avec un inconnu, il voulait faire d’elle une vache reproductrice, et tout ça parce qu’elle ne cessait de le décevoir … Elle ne voulait plus qu’il lui impose sa volonté, mais pour cela elle devait se surpasser. Faire des efforts, travailler toujours plus. Devenir la Mangemort parfaite qu’il attendait depuis des années, bien qu’elle ne sache plus quoi faire pour y parvenir. Mais elle savait comment se comporter pour être une simple Mangemort, elle connaissait son rôle sur le bout des doigts. Elle avait tué, torturé, traqué et humilié. Et ce soir elle pourrait recommencer, il suffisait qu’on lui donne une victime. Cette fille, prise au hasard dans les rues, pourrait très bien être la prochaine sur sa liste. Elle n’avait pas besoin de mission, ni d’ordre de qui que ce soit pour se prouver qu’elle n’était ni faible, ni décevante. Elle n’était peut-être pas ce que son père attendait – mais qu’attendait-il, bon sang ? – mais elle était tout à fait digne de porter la Marque.
Il ne faisait aucun doute qu’elle finirait par attaquer cette jeune fille. Pandora en était certaine depuis le moment où elle l’avait vue courir au loin et qu’elle avait compris qu’elle fuyait. La seule inconnue à l’équation restait le temps : quand allait-elle attaquer ? Maintenant ou dans quelques minutes ? Allait-elle se comporter comme une sauvage et la déchiqueter dans l’instant, pour le plaisir brut d’obtenir sa dose de sang, ou allait-elle jouer un peu avant ? Pour l’instant, elle faisait durer le plaisir. Elle s’était présentée non armée, avait répondu de façon presque correcte. Aucune menace n’émanait de sa personne, même si la jeune fille semblait se méfier d’elle comme d’un serpent venimeux. C’était sage de sa part : tous ceux qui traînaient dans ce quartier, à cette heure-ci, étaient des âmes peu recommandables … Ou des âmes perdues, comme celle qui lui faisait face. Perdue mais qui tentait courageusement de rester impassible. Ne voyait-elle pas que tout en elle criait ce qu’elle tentait de cacher ? Pandora en avait assez vu passer devant ses yeux, des fuyards et des dépossédés, des gens qui souhaitaient échapper aux rafleurs ou simplement à la justice. Ils avaient la même lueur dans le regard, ce désespoir qui brillait comme une flamme, et qu’elle se faisait toujours un plaisir d’attiser jusqu’à ce que la flamme devienne brasier. « Je rentrais chez moi. » Ceci n’était sans doute pas un mensonge. Quel que ce soit ce chez-elle, elle devait retourner y passer la nuit. « Je suis sortie en ville, avec des amis. L'un d'entre eux fêtait son anniversaire. Les choses ont commencé à mal tourner, alors nous sommes partis. Comme à cette heure-ci il n'y a plus aucun bus qui passe, j'ai décidé de rentrer à pied. Je me suis simplement pris une averse de neige en rentrant. Je courais pour ne pas être trop trempée. Et je prenais des raccourcis pour rentrer plus vite, voilà tout. » Le mensonge était presque mené à la perfection, cette jeune fille devait avoir l’habitude de s’exercer dans cette discipline. Son assurance était palpable, mais pas suffisante pour prendre des accents de vérité. Pandora hocha la tête, impassible. « Je pourrais vous retourner la question. » Cette fois, elle haussa les sourcils et un air de surprise amusée se peignit sur ses traits. Plaît-il ? Elle ne manquait pas de cran, celle-ci ! « Il semblerait que vous n'ayez pas davantage de raisons de vous trouver ici que moi. » Oh, elle en avait une bonne, de raison. Il suffisait qu’elle relève sa manche pour que cette petite insolente la comprenne, mais ça aurait été décidemment trop facile. Il fallait laisser planer le doute, au moins quelques instants. « Avez-vous besoin de savoir quelque chose d'autre ? » Ah, c’était trop bon. Elle allait se faire un plaisir de faire voler en éclat cette assurance qu’elle mettait tant d’énergie à conserver.
Pandora enleva ses mains de ses poches, en ressortant sa baguette qu’elle fit tourner négligemment entre ses doigts. Elle prit un air pensif, avant de finalement répondre. « C’est vrai, on pourrait croire que je n’ai rien à faire ici. Mais contrairement aux apparences, j’ai moi aussi des raisons parfaitement légitimes. Mon oncle habite à deux rues d’ici, il a organisé un grand repas de famille pour fêter l’entrée de mon cousin dans la vie active. Il a obtenu un poste au Ministère, on est vraiment fiers de lui ! Mais pas de chance, mon cousin a décrété qu’il plaquait tout pour élever des dragons en Ecosse. Mon grand-père était furieux, il l’a sans doute déshérité à l’heure qu’il est. Résultat, je dois rentrer à pied et je n’ai même pas pu goûter au dessert, pourtant ma tante est excellente cuisinière. Ah, et aussi, c’est ici que j’ai tué ma première victime. Quelle nostalgie ! C’était une gamine d’à peu près ton âge, d’ailleurs. » Récita-t-elle d’un ton neutre, avant d’adresser un sourire resplendissant à Tracey, le genre de sourire qui faisait fondre n’importe quel homme quand elle était encore à Poudlard … L’innocence même, à quelque chose près. « Tu vois, moi aussi je peux débiter des âneries tout en ayant l’air parfaitement crédible. » Ajouta-t-elle en pointant sa baguette sur la poitrine de Tracey, avant de la ramener vers elle, tournant une nouvelle fois entre ses doigts comme un jouet inoffensif. A elle de décider ce qui était des âneries, et ce qui n’en était pas. « J’ai besoin … J’ai besoin de ton nom, de ton âge, du nom de ceux avec qui tu étais et de votre lieu de rendez-vous. Je veux savoir pourquoi tu as cru que le Magicobus ne te ramènerait pas saine et sauve chez toi sans avoir besoin de patauger dans la neige, même à cette heure-ci. Et je veux aussi que tu me prouves de façon tout à fait certaine que tu as le droit d’être ici et que j’aurais des ennuis si jamais je te demande de ressortir ta baguette pour te défendre. » Termina-t-elle en pointant à nouveau sa baguette sur elle, son sourire plus large que jamais. Elle avait le droit de poser des questions, elle était Mangemort. Elle avait tous les droits et elle comptait bien en user ce soir. |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Lun 29 Avr - 14:37 | |
| L'inconnue ne me disait rien que vaille, et pour cause, ne disait-on pas qu'il faut toujours se méfier de l'eau qui dort ? J'étais plutôt du genre paranoïaque, à douter de tout et de tout le monde. Je ne faisais jamais confiance, jamais, j'avais bien trop peur de me faire piétiner le cœur sans ménagements. J'avais toujours été inaccessible, j'avais érigé autour de moi des murailles impénétrables, au fil des années, je m'étais blindée, bouclant à l'intérieur tout ce qui ressemblait de près ou de loin à des sentiments humains. Il fallait gratter le vernis impeccable que je présentais en surface pour voir qui j'étais vraiment. En quelques années à peine, j'étais passée maîtresse dans l'art du mensonge et de la dissimulation. Jamais je ne laissais filtrer aucune information, pour les autres, je n'étais qu'une énigme insoluble, un mystère qu'il fallait résoudre. Là encore, j'avais ressenti le besoin de déguiser la vérité, de lui servir une jolie petite histoire sur un plateau d'argent pour cacher la réalité, qui était bien moins glamour. Au fond, j'aurais voulu que ce soit réel, que ce ne soit pas le fruit de mon imagination. C'était là que je me surprenais à envier certaines adolescentes qui elles pouvaient dormir sur leurs deux oreilles, bienheureuses, à l'écart de tout. Les moldus n'ont pas été affectés par ce qui se passait dans le monde magique, ou presque, les Oubliators s'acharnaient à effacer toute traces de catastrophes magiques dans l'esprit des moldus, qui au final étaient simplement mis à l'écart. Et nous autres, sorciers, étions en train de perdre tout ce qui nous restait d'innocence, d'insouciance, pour continuer à protéger ces gens là, pour s'échiner à conserver le secret qui verrouillait le monde magique. C'était injuste, lorsqu'on y pensait, et plus le temps passait et plus je me disais qu'avoir ces pouvoirs n'était ni plus ni moins qu'une malédiction. À moins que je ne sois simplement pas née à la bonne époque. Quoiqu'il en soit, je me sentais déjà épuisée par cette guerre, par le danger qui pouvait surgir à chaque coin de rue, au manque de confiance latent qui nous gouvernait tous. De nos jours, il était vraiment difficile de déterminer les personnes sur qui on peut compter, et même la trahison pouvait venir de là où on l'attendait le moins. Tout ça pour dire que l'inconnue était tout sauf digne de confiance, et que si elle pensait que j'allais lui raconter ce que je faisais ici à cette heure là, elle se méprenait fortement.
De toute évidence, elle ne croyait pas non plus à mon histoire. Mon seul tort aura peut-être d'avoir été un poil trop ironique. L'ironie, bien qu'elle pouvait sauver bien des situations, s'avérait assez traître : beaucoup disaient que l'ironie était l'arme de ceux qui n'avaient plus aucun argument valable. La femme hochait la tête, mais c'était plutôt pour dire si tu le dis, ou quelque chose du genre. Quoiqu'il en soit, je ne devais pas en rester là, je devais rapidement trouver quelque chose pour me tirer de ce mauvais pas. Changer de version du tout au tout me paraissait risqué car c'était là le meilleur moyen de perdre toute crédibilité, je devais alors tout au plus tenter d'étayer ce que je venais de dire en rajoutant quelques éléments, sans que les éléments en question ne soient trop tirés par les cheveux cependant. Autrement dit, j'allais devoir jouer finement. Et essayer de ne pas flancher à la première occasion, ce ne serait pas mal non plus. Je tiquai légèrement lorsqu'elle ressortit sa baguette de ses vêtements. Moi, j'avais toujours le poing serré sur la mienne, prête à m'en servir le cas échéant, mais la question était plutôt de savoir si j'allais avoir le cran de m'en servir. Je n'étais pas sûre d'avoir la volonté de faire mal, pire, de tuer. Jusqu'à preuve du contraire je n'avais pas encore de sang sur les mains et les choses étaient très bien ainsi, plus longtemps cette situation perdurera et mieux je me porterai - je n'avais décemment pas besoin de m'encombrer de plus de culpabilité que nécessaire. « C’est vrai, on pourrait croire que je n’ai rien à faire ici. Mais contrairement aux apparences, j’ai moi aussi des raisons parfaitement légitimes.[...] Ah, et aussi, c’est ici que j’ai tué ma première victime. Quelle nostalgie ! C’était une gamine d’à peu près ton âge, d’ailleurs. » à son tour, elle venait de me raconter une histoire qui m'arracha presque un soupir désabusé, que je retins juste à temps. Pour le coup, c'était l'arroseur arrosé. Par contre, j'eus comme un frémissement d'horreur lorsqu'elle me parla de son tout premier meurtre. Une gamine de mon âge. Je me fis violence pour ne pas commencer à raisonner par analogie. Il ne fallait surtout pas que je me mette à penser que je pourrais parfaitement être cette fille, et que j'allais subir le même sort. À n'en plus douter, cette femme était une Mangemort, ou tout du moins, quelque autre monstre de la même espèce – ils étaient tous à mettre dans le même sac de toute façon. « Tu vois, moi aussi je peux débiter des âneries tout en ayant l’air parfaitement crédible. » Je venais d'assister au retour du boomerang. Encore une fois, je m'empêcher de ricaner, légèrement désabusée. J'en fus une nouvelle fois dissuadée, en raison de cette baguette qu'elle pointait vers ma poitrine – comme si elle visait en fait le cœur pour plus d'efficacité. « J’ai besoin … J’ai besoin de ton nom, de ton âge, du nom de ceux avec qui tu étais et de votre lieu de rendez-vous. Je veux savoir pourquoi tu as cru que le Magicobus ne te ramènerait pas saine et sauve chez toi sans avoir besoin de patauger dans la neige, même à cette heure-ci. Et je veux aussi que tu me prouves de façon tout à fait certaine que tu as le droit d’être ici et que j’aurais des ennuis si jamais je te demande de ressortir ta baguette pour te défendre. » Je me mordis l'intérieur de la joue, agacée. Les questions étaient tellement précises que j'avais en réalité très peu de possibilités pour me défiler. Encore une fois, j'allais devoir ruser.
Elle voulait mon nom, mon âge, et ce que je faisais avec qui. J'allais devoir donner plus de corps à mon mensonge, plus de matière. Ça, je savais faire, reste que je devais avoir l'air la plus convaincante possible. « Je m'appelle Mélissande ». me présentai-je finalement, tout en me félicitant d'avoir un deuxième prénom à utiliser à ma guise, au cas où. Ça n'était pas vraiment un mensonge, c'était mon nom d'emprunt ces jours-ci. Je n'étais pas non plus assez cinglée pour donner mon vrai prénom. « Mélissande Davis, et j'ai dix-huit ans. » ça aussi, c'était vrai. Mon nom, mon âge. Je ne risquais pas grand-chose en présentant mon vrai nom de famille, après tout, en Angleterre, des Davis, il y en avait à la pelle et à la volée, autrement dit il y avait peu de chances pour qu'elle remonte directement à moi et ce du premier coup. Surtout que je me trouvais à Londres et non pas à Dartmouth, là où j'habitais. Ce qui, à mon sens, allait encore plus brouiller les pistes. « L'ami en question s'appelle Arthur, et il vient d'avoir vingt ans, il faut dire que j'ai l'habitude de fréquenter des personnes plus âgées. Il y avait quatre autres personnes en plus de moi, Paul, le frère d'Arthur, Julia, la copine d'Arthur, Sarah, la sœur de Julia et Louis, le copain de Sarah. » Plus il avait de détails et mieux ça valait, n'est-ce pas ? Il valait mieux pour moi ne laisser aucune incohérence, aucune brèche dans laquelle elle pouvait s'engouffrer. « Je n'ai pas pris le Magicobus parce que d'une, ce sont des moldus et je ne voulais pas trahir le secret du monde magique, et de deux, ce n'est pas comme si j'habitais à l'autre bout de la ville, donc je pouvais tout à fait rentrer à pied, ce ne sont pas cinq centimètres de neige qui vont me faire peur. » Sans doute venais-je de révéler à demi-mots que je ne venais pas d'une famille de sorciers, et ça, par contre, ça craignait un peu. Vite, il fallait que je trouve quelque chose pour justifier ma présence ici. « Je viens de finir mes études à Poudlard. » répondis-je finalement, ce qui n'était pas tout à fait vrai, mais pas tout à fait faux non plus. Encore une fois, mes dires se trouvaient entre le mensonge et la réalité. « Et je suis actuellement en formation à Ste Mangouste, j'ambitionne de devenir médicomage. » Si la première partie de ma phrase était un mensonge, la seconde, elle, était sincère. Je n'avais pas voulu exercer un quelconque autre métier depuis que j'étudiais à Poudlard. Par contre, si elle me demandait qui s'occupait de ma formation, j'étais dans la merde. Au pire, encore une fois, j'inventerai, je n'étais plus à ça près. |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Mer 15 Mai - 21:08 | |
| La fille en face d’elle était piégée, et Pandora allait se faire un plaisir de le lui faire comprendre. Peu importaient les excuses qu’elle pouvait donner, plus les secondes passaient et plus il était clair que cela ne changerait rien. Pandora n’avait même pas l’intention de se faire passer pour ce qu’elle n’était pas. Du moins, elle n’en avait plus l’intention. L’excuse familiale qu’elle inventa pour justifier sa présence ici aurait pu passer aussi bien que celle de Tracey, mais elle ne put s’empêcher de rajouter un léger détail qui mettait à jour la réalité, la seule chose qui sonnait vrai dans son discours et qui révélait ses intentions. Il y avait une Mangemort et une gamine sans défenses, ici. A dire vrai, Pandora n’avait pas tué d’adolescente dans cette ruelle, elle n’était même pas certaine d’avoir jamais tué de personne de cet âge là. Pas directement, en tout cas, il était plutôt probable qu’elle ait participé à les blesser de façon irrémédiable … Mais pas d’Avada Kedavra sur des adolescents, c’était presque une certitude. Pas que cela lui pose un problème de conscience, naturellement, mais les jeunes et les enfants avaient bien moins de raisons de passer entre les mains des Mangemorts, ils étaient plus précieux pour faire parler les parents … Et ils n’étaient pas franchement dangereux, à quelques exceptions près. Il suffisait de les terroriser suffisamment – ou de les torturer suffisamment – pour effacer toute envie de rébellion de leur petit cerveau. Ils comprenaient vite, à cet âge là. Ils étaient également moins butés que leurs aînés. Il fallait maintenant voir si Tracey comprendrait vite, elle aussi, ou s’il allait falloir lui inculquer la sagesse par la manière forte. Pas que Pandora ait de toute façon l’intention de la laisser partir saine et sauve, évidemment … Par contre, il était vrai qu’elle avait effectué son premier meurtre ici même, à quelques dizaines de mètres près. Un homme qu’on lui avait désigné, qui lui avait été amené pieds et poings liés, qu’elle avait été chargé de torturer jusqu’à ce que mort s’ensuive. Il n’y avait pas eu de neige sur le sol à cette époque, mais les pavés avaient été couverts de sang, et Pandora était presque curieuse de savoir si la tache était toujours présente. C’était elle qui l’avait tué, elle se souvenait s’être empêchée de se poser la moindre question, empêchée de penser à sa famille ou à ses amis. Elle n’avait pas su son nom, et peut-être était-ce mieux ainsi. Sa première victime devait rester anonyme, sans importance. Seulement un visage qu’elle devait oublier, balayé par tous ceux qui l’avaient suivi dans le trépas … Mais elle ne l’avait jamais oublié. Et aujourd’hui, elle se fustigeait de s’en souvenir avec tant de précision. Elle revoyait la souffrance qui déformait ses traits, elle entendait à nouveau ses hurlements de douleur. Elle se souvenait même du son qu’il avait émis en expirant son dernier souffle. Autant de détails qui ne la marquaient plus à présent, auxquels elle faisait même bien peu attention … Ils faisaient partie du jeu, du grand spectacle de son et lumière que chaque victime lui offrait quand elle les torturait. Mais elle les oubliait bien vite. Elle était certaine qu’elle oublierait bien vite Tracey, elle aussi. Il n’y avait pas de raison qu’il en soit autrement. Mais bien sûr, avant d’en arriver à la phase où la jeune fille ne deviendrait plus qu’un nom de plus sur une liste déjà conséquente, elle allait devoir passer par la torture en elle-même. Et c’était bien plus intéressant.
Pandora posa donc rapidement ses conditions, sans s’embarrasser de plus de faux-semblants. A présent, elle voulait juste être sûre qu’elle ne ferait pas une erreur trop importante en s’en prenant à la jeune fille. Le reste, elle s’en contrefichait, mais il valait mieux s’assurer de son identité avant de faire une boulette. Elle était déjà dans la ligne de mire de son père pour des erreurs dont elle n’était pas responsable … Il valait mieux éviter de s’en prendre à la fille d’un Mangemort haut placé, ce qui serait une erreur bien plus grave que toutes les petites broutilles qui avaient agacé son père jusque là. « Je m'appelle Mélissande » Pandora resta de marbre devant cette première information. « Mélissande Davis, et j'ai dix-huit ans. » Voilà qui était déjà plus convenable, un prénom seul aurait été d’une inutilité rare. Mais cela ne lui en disait pas beaucoup plus … Le nom de famille, Davis, disait quelque chose à Pandora, elle était presque certaine de l’avoir entendu il y a peu de temps. Mais elle était incapable de se souvenir dans quelles circonstances, et ne pouvait donc pas s’appuyer sur ce nom, bien trop commun, pour en tirer quelque chose. Cela pouvait autant être un pseudonyme – ladite Mélissande semblait assez futée pour ne pas choisir un "Jane Smith" derrière lequel se cacher, mais Davis était si banal que cela revenait au même. Au moins elle ne portait pas de nom réputé, ce qu’elle n’aurait pas manqué de mettre en avant si cela avait pu lui sauver la vie ce soir. Son âge semblait coller, mais dix-sept ans, dix-huit ou dix-neuf, quelle différence cela faisait-il ? Pandora ne pouvait pas vérifier ça non plus. « L'ami en question s'appelle Arthur, et il vient d'avoir vingt ans, il faut dire que j'ai l'habitude de fréquenter des personnes plus âgées. Il y avait quatre autres personnes en plus de moi, Paul, le frère d'Arthur, Julia, la copine d'Arthur, Sarah, la sœur de Julia et Louis, le copain de Sarah. » Si elle mentait, elle le faisait avec assurance, et Pandora ne vit rien dans cette explication qui puisse lui mettre la puce à l’oreille. Des Arthur et des Sarah, elle pouvait parier qu’il y en avait tout un tas rien que dans ce quartier de Londres. « Je n'ai pas pris le Magicobus parce que d'une, ce sont des moldus et je ne voulais pas trahir le secret du monde magique, et de deux, ce n'est pas comme si j'habitais à l'autre bout de la ville, donc je pouvais tout à fait rentrer à pied, ce ne sont pas cinq centimètres de neige qui vont me faire peur. » La fin échappa presque à Pandora tant le début lui fut agréable aux oreilles. Des moldus. Voilà exactement le mot qu’elle attendait pour pouvoir frapper. Mais elle se garda bien de réagir en quoi que ce soit, attendant que Mélissande ait terminé son petit discours justifiant de sa présence ici. Il ne faut pas tirer de conclusions hâtives avant la fin d’une argumentation, n’est-ce pas ? Mais à vrai dire, Pandora avait déjà tiré sa propre conclusion … Et elle n’était pas favorable à la jeune fille, malheureusement. « Je viens de finir mes études à Poudlard. » Fascinant. Elle n’écoutait déjà plus que d’une oreille, se fichant un peu de ce qu’elle pourrait ajouter. Cela ne la sauverait pas, visiblement. « Et je suis actuellement en formation à Ste Mangouste, j'ambitionne de devenir médicomage. » Ceci, par contre, serait facilement vérifiable si Pandora s’en donnait un peu la peine. Ce qu’elle ne ferait sans doute pas.
Voyant que Tracey semblait avoir terminé de se justifier, Pandora fit un nouveau pas en avant, réduisant la distance qui les séparait. Elle s’inclina vers elle, son sourire revenu aussi sec sur ses lèvres. Ses yeux scrutèrent le visage de la jeune fille avec attention, glissant ensuite sur son cou, sur l’allongement de son bras, puis sur sa baguette … Et remontèrent à nouveau jusqu’à ses yeux. Le test était terminé, le résultat allait être annoncé, et Pandora eut un claquement de langue désapprobateur. « D’accord. Très bien, très bien. Mais … En quoi tous ces jolis détails me prouvent que je n’ai pas le droit de te toucher ? » Demanda-t-elle finalement. « Je viens d’apprendre que tu fricotes avec des moldus, j’en déduis que tu dois également fréquenter des sang-de-bourbe. Peut-être en es-tu une toi aussi ? » Ce n’était pas très malin d’avoir avoué directement avoir passé la soirée avec des moldus. Quiconque était soupçonné d’avoir des liens avec ces raclures devenait un suspect aux yeux du gouvernement, et cette jeune fille là ne semblait avoir aucun problème à parler de ses amis inférieurs … « Ce n’est pas de la neige que tu devrais avoir peur, quand tu te demandes si tu vas prendre le Magicobus. C’est plutôt des mauvaises rencontres que tu vas faire. Par les temps qui courent … C’est stupide de prendre un tel risque. » D’un geste vif, elle eut un mouvement de sa baguette, et celle de Tracey lui sauta des mains pour aller atterrir dans la neige, à quelques mètres d’elle. Pandora plongea alors la main sous sa cape, pour en ressortir un petit poignard, dont la poignée délicatement ouvragée lui fut d’un réel plaisir une fois prise en main. C’était le cadeau d’un des amis de son père, et elle avait rechigné à s’en servir jusqu’à aujourd’hui … Mais finalement, il allait lui être utile. Elle plaqua Tracey contre le mur, et lui appuya la lame contre la gorge, jusqu’à ce que le sang perle et commence à goutter le long de sa peau. Elle la fit descendre légèrement, ouvrant une plaie superficielle sur son cou, puis reprit la parole sans reculer la lame d’un centimètre. « Alors, sang-de-bourbe ou traître à ton sang ? Je ne veux plus de tes pitoyables petits mensonges. Maintenant tu me donnes la vérité … Ou tu me laisses avec mes conclusions, et on va s’amuser toute la nuit, toi et moi. » Lui susurra-t-elle à l’oreille. |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Jeu 16 Mai - 16:24 | |
| J'étais dans la merde. Ce fut la conclusion qui s'imposa à moi lorsque je me rendis compte que mon interlocutrice ne comptait pas me laisser partir de sitôt. Au contraire, elle semblait déterminée à me retenir et tout était bon pour faire durer le plaisir, à commencer par poser des questions banales en apparence mais qui ne laissaient aucune place à l'imagination tant elles étaient précises. Je devais réfléchir vite et bien. Mentir, je n'avais aucun scrupule à le faire, je pratiquais même l'art du mensonge depuis des années, et l'expérience aidant, j'avais gagné en crédibilité. En tout désespoir de cause, j'espérais que la petite histoire que je m'efforçais de monter de toutes pièces allait la convaincre de me laisser tranquille. Non, je n'avais absolument rien à me reprocher et oui, j'avais tout autant le droit qu'elle de me trouver dans cette ruelle. Pourtant, moi-même j'en doutais. Après tout, je n'avais rien de l'ennemi public numéro un, j'étais une bête sang-mêlée et je n'avais a priori aucune raison de fuir. Seulement, mon père avait été assassiné et on m'avait prévenue que ce crime risquait de rejaillir sur moi. Il n'était pas exclu que quelqu'un d'autre revienne finir le sale boulot lorsque l'on s'apercevrait que j'avais filé. Pour le coup, je devais une fière chandelle à Thaddeus. Il m'avait aidée depuis l'annonce de leur mort jusqu'à aller me couvrir dans ma fuite. C'était lui qui m'avait dit de partir, et c'était lui qui m'avait garanti qu'il surveillerait mes arrières, et pour l'instant, je n'avais pas encore fait de mauvaise rencontre. Ce soir, pourtant, tout était différent. Ma chance s'était prématurément envolée et je me retrouvais clairement en mauvaise posture. Je n'avais plus qu'un seul objectif en tête : sortir de là, sans jamais montrer qu'au fond, j'étais morte de trouille et que je commençais doucement à paniquer. C'était bien là le problème. J'étais parfaitement consciente que je ne pourrai pas continuer à mentir plus longtemps, que tôt ou tard elle trouvera une faille dans mes allégations, si ce n'était pas déjà fait. Si toutefois elle avait noté le moindre défaut, elle n'en montrait cependant rien. Aussi m'étais-je arrangée pour coller au plus près de la réalité, sans me trahir pour autant. Je pensais être suffisamment intelligente et surtout, maligne pour ne pas me jeter tout de suite dans la gueule du loup.
Loup qui par ailleurs semblait prêt à me bouffer sans me laisser la moindre chance. Je n'espérais pas qu'elle fasse preuve de clémence, elle en semblait par ailleurs complètement dépourvue puisqu'elle n'avait aucun scrupule à s'attaquer à plus jeune qu'elle. Je réprimai un mouvement de recul lorsqu'elle s'approcha de moi. Je m'exhortais au calme, tâchant de me maîtriser du mieux que je pouvais. Pourtant, je ne pouvais pas ignorer le goût de l'angoisse qui était venu inonder ma bouche, de même que je ne pouvais pas faire abstraction des battements erratiques de mon cœur. J'avais les mains moites, dangereusement moites, mais encore une fois je dus me faire violence pour ne pas les essuyer sur mon jean. De toute façon, un tel geste aurait impliqué de devoir lâcher ma baguette et il en était hors de question. Pour le moment, elle m'observait, comme un prédateur pourrait scruter sa proie en se pourléchant les babines. J'étais cuite. « D’accord. Très bien, très bien. Mais … En quoi tous ces jolis détails me prouvent que je n’ai pas le droit de te toucher ? Je viens d’apprendre que tu fricotes avec des moldus, j’en déduis que tu dois également fréquenter des sang-de-bourbe. Peut-être en es-tu une toi aussi ? » J'allais tout naturellement rétorquer pour ma défense que je ne fricotais pas avec des moldus mais quelque chose me disait que c'était une très mauvaise idée. Je fricotais avec un sorcier, comme elle le disait si bien. Un sorcier aux origines très certainement plus nobles qu'un né-moldu même s'il n'en restait pas moins un sang-mêlé. Tout à coup, je me félicitai de ne pas avoir mentionné l'existence d'un quelconque petit-ami. Je n'aurais pas aimé devoir répondre à de telles questions, pour la simple et bonne raison que je n'avais pas envie de mêler Caïn à tout ça. De toute façon, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu alors le problème était réglé. Tout du moins, en apparence. Car évidemment, l'inconnue ne comptait pas en rester là. « Ce n’est pas de la neige que tu devrais avoir peur, quand tu te demandes si tu vas prendre le Magicobus. C’est plutôt des mauvaises rencontres que tu vas faire. Par les temps qui courent … C’est stupide de prendre un tel risque. » De toute manière, que je sois dans le monde moldu ou pas, je risquais quand même de tomber sur un psychopathe, des fous, il y en avait partout, que ce soit chez les sorciers ou pas d'ailleurs. Si je devais simplement craindre le risque de me faire attaquer en sortant dans la rue, autant vivre bouclés à double tour chez soi jusqu'à la fin de ses jours, et cette option n'était bien entendu pas envisageable. Je ne pus cependant pas m'empêcher de sursauter lorsque ma baguette jaillit de mes mains pour tomber dans la neige, quelques mètres plus loin. un informulé. Je ne l'avais pas vue venir, elle m'avait pour ainsi dire prise par surprise. La situation devint nettement plus stressante lorsqu'elle sortit un petit poignard de sa cape. J'esquissai un pas en arrière, prête à amorcer un pas pour m'enfuir, mais la douleur lancinante dans ma cheville me rappela à l'ordre – je n'étais pas en état de prendre la poudre d'escampette. Alors quoi, qu'étais-je censée faire dans le fond ? La laisser me poignarder, tout en restant impuissante ? Cette simple idée était insoutenable.
Je fus de toute manière obligée de reculer. Elle continuait d'avancer, la lame pointée vers moi, et je voulais rester hors de portée de ce machin, malgré la douleur. Au bout d'un moment, je ne fus plus en mesure de reculer. Mon dos venait de heurter un mur. J'étais faite comme un rat, à sa merci. Le goût âcre et dégueulasse dans ma gorge se fit plus insistant, alors que mon cœur se tordait douloureusement dans ma poitrine. Mon souffle était désordonné, mes membres tremblaient, et l'angoisse montait crescendo, m'empêchant presque de respirer. Je laissai échapper un sifflement de douleur lorsque la lame entama la peau de mon cou. Je n'avais qu'à bouger la tête ne serait-ce qu'un peu et elle n'hésiterait pas une seule seconde à m'égorger. « Alors, sang-de-bourbe ou traître à ton sang ? Je ne veux plus de tes pitoyables petits mensonges. Maintenant tu me donnes la vérité … Ou tu me laisses avec mes conclusions, et on va s’amuser toute la nuit, toi et moi. » Son ton me fit frémir de la tête aux pieds. De toute évidence, je n'avais certainement pas envie de m'amuser, pas de cette façon là en tout cas. J'inspirai longuement, autant pour retrouver mon souffle que pour m'insuffler un tant soit peu de courage, puis je répondis, avec toute l'assurance dont j'étais encore capable. « Je ne suis ni l'un ni l'autre. » En l'espace d'un instant, j'eus l'impression d'être revenue à mes jeunes années à Poudlard, quand j'essayais encore de convaincre mes camarades de maison que je n'étais pas une sang-de-bourbe et que je ne méritais pas d'être traitée comme telle. J'avais fini par abandonner, lassée de leur esprit obtus. « Mon père est un sorcier et ma mère est une moldue. Je suis donc une sang-mêlée, tout ce qu'il y a de plus ordinaire. » Je n'étais pas une traîtresse, je n'étais rien d'autre qu'une fille ordinaire, dans le fond. On n'avait aucune raison particulière de m'en vouloir, je n'avais rien fait. « Je... » je m'interrompis, me demandant ce que j'allais bien pouvoir lui dire d'autre. « J'ai grandi dans un pavillon à Dartmouth. Mon père était un avocat et ma mère médecin. » L'émotion monta lorsque je les évoquai tous les deux et quand je me remémorais les souvenirs qui y étaient associés. « J'ai appris que j'étais une sorcière lorsque j'ai reçu ma lettre le jour de mes onze ans. Disons que mon père avait omis de me préciser ce léger détail. » Je lui en avais toujours voulu d'avoir gardé le silence, mais avec le recul, je me disais que certainement, il s'était attaché à me préserver du monde magique vu toutes les horreurs dont ses occupants semblaient capables, même en temps de paix. À présent qu'il n'était plus là, je vivais avec mes regrets. Dans toute cette histoire, je n'étais qu'une victime qui avais subi les dommages collatéraux de cette guerre, rien d'autre. |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Ven 31 Mai - 22:34 | |
| Pandora allait passer maintenant aux choses intéressantes, à présent que sa jeune prisonnière avait fini de s’inventer des excuses – ou même de lui servir l’entière vérité. Pour ce qu’elle en savait, tout ce qu’elle avait dit pouvait n’être que la réalité, simple et gentillette. Mélissande était peut-être juste une jeune fille tout à fait innocente, qui sortait d’une soirée tranquille avec des amis. Elle avait passé un bon moment, avait ri, bien mangé, s’était décidée à rentrer avant qu’il ne soit trop tard, avait embrassé Pierre, Paul et Jacques – leurs noms n’avait décidemment aucune importance là-dedans tant ils étaient passe-partout – en leur promettant d’être prudente et de revenir très vite pour leur donner la recette du cake qu’elle avait amenée en dessert. Elle s’était mise à courir parce qu’il faisait froid, poussée par l’idée réconfortante d’un bon bain chaud dans son petit appartement douillet. Elle n’avait sans doute jamais enfreint une règle de sa vie, à part peut-être le couvre-feu de Poudlard une fois ou deux pour retrouver un amoureux dans les couloirs, elle se destinait à une carrière difficile mais gratifiante, voulait avoir trois enfants, un chien et un poisson rouge. Bref, la fille la plus ennuyeuse de toute la Grande-Bretagne en ces temps de guerre, et Pandora était tombée là-dessus. Ou plutôt … La fille était tombée sur Pandora, et sa vie, soudain, n’allait plus rien avoir d’ennuyeux ou de commun. Si elle en ressortait vivante, sûre qu’elle aurait des tas de choses à raconter à ses copains la prochaine fois qu’elle les verrait ! Ce n’était pas tous les jours qu’on se faisait attaquer par une Mangemort en plein nuit. Mais au fond, Pandora n’était pas toute à fait certaine que cette fille soit aussi innocente et monotone qu’elle le montrait. Déjà, elle avait des amis moldus, ce qui était un mauvais départ. Et elle n’avait aucune honte à l’avouer alors qu’il était clair qu’elle aurait du présenter un visage bien plus politiquement correct que ça. Une fille avec une intelligence moyenne, des habitudes moyennes et une vie moyenne, aurait sûrement eu l’idée de ne pas ajouter ce petit détail moldu dans son histoire. Mais elle l’avait fait et Pandora pu lire sur son visage la peur qui commençait à monter. Uniquement maintenant et assez lentement par rapport à la normale, ce qui était le second détail frappant. Cette fille n’était pas en train de mouiller son pantalon sous le coup de la terreur. Elle n’avait pas plus de dix-huit ans, une expérience du monde sans doute limitée, mais elle avait tenu tête à Pandora jusque là, avec plus ou moins de succès. Même si la Mangemort était blonde, jeune et pas très effrayante en soi, elle savait qu’elle avait le potentiel pour terroriser n’importe qui. Et n’importe qui, à cette heure de la nuit, dans une rue isolée, aurait eu la frousse de sa vie de se voir alpaguer comme ça par une inconnue. A moins de savoir très bien mentir, et de maîtriser les émotions qui transparaissaient sur son visage. Et Pandora penchait maintenant pour cette explication : Tracey mentait très bien, et cachait donc quelque chose. Quoi, elle n’en savait rien, mais elle allait le découvrir … Et la peur montait, inexorablement, la rapprochant de la délivrance. Elle allait parler, quelle que soit l’importance de son mensonge.
Tracey recula pour échapper à la lame, mais fut bientôt acculée contre le mur, comme le petit animal sans défenses qu’elle était. Et pour qu’elle comprenne bien la situation, le sang coula légèrement … Pas grand-chose, rien de très grave ni de très drôle pour Pandora, mais suffisamment pour lui délier la langue. « Mon père est un sorcier et ma mère est une moldue. Je suis donc une sang-mêlée, tout ce qu'il y a de plus ordinaire. » C’était ordinaire, mais c’était également contre-nature, et toute l’âme Mangemort de Pandora se tordit de dégoût à cette idée. Mais son visage resta impassible, seul son sourire en coin indiquait qu’elle notait chacune de ses paroles. Un sorcier avec une moldue, c’était véritablement une honte. Heureusement que le gouvernement prenait enfin des mesures pour pallier à ce genre de comportements ! « J'ai grandi dans un pavillon à Dartmouth. Mon père était un avocat et ma mère médecin. » Avocat chez les sorciers, dans ce cas ? Avec une femme de cette trempe, il avait sans doute du être démis de ses fonctions dès le changement de Ministre. Pandora n’avait donc aucun souci à se faire de ce côté-là, personne ne la traînerait en justice parce qu’elle aurait un peu abîmé sa précieuse progéniture. « J'ai appris que j'étais une sorcière lorsque j'ai reçu ma lettre le jour de mes onze ans. Disons que mon père avait omis de me préciser ce léger détail. » Peut-être pas un avocat du côté sorcier dans ce cas. Tracey et sa famille avaient vécu comme des moldus, et elle s’appropriait maintenant le monde sorcier comme s’il était réellement le sien. Elle avait fait ses études à Poudlard comme si elle en avait le droit, alors qu’elle n’avait jamais entendu parler des sorciers auparavant. Il y avait une injustice là-dedans qui révolta Pandora, et cette fois, elle ne retint pas ses lèvres de se tordre en une légère moue écœurée. C’était à cause de personnes comme la fille qu’elle avait devant elle, et comme son père amoureux des moldus, que le monde sorcier avait basculé dans la décadence. Et qu’à présent, il leur fallait une guerre pour se remettre les idées en place …
Pandora fit glisser un peu plus bas son poignard sur le cou de la jeune fille, faisant couler un peu plus de sang tout en prenant soin de ne la marquer que superficiellement. Le but, pour l’instant, était de montrer qu’elle avait le pouvoir, et qu’elle pouvait l’égorger à tout moment si ses réponses ne lui convenaient pas. Mais ses réponses lui convenaient plutôt bien, et elle ne la tuerait pas encore. Elle avait le pressentiment qu’elle pourrait en tirer bien plus de cette petite fugitive. « Ton père est un traître, alors. » Asséna-t-elle d’un ton cassant. Elle ne comprenait pas comment un père pouvait cacher ce genre de "détail" à son propre enfant, alors que sa plus grande fierté aurait été de la mettre au courant de son monde, l’éduquer correctement en quelques sortes. Et puis, il s’était accouplé avec une moldue. « Un sorcier et une moldue, quelle répugnante petite famille. Si ça tenait qu’à moi, tu n’aurais pas le droit d’avoir une baguette. Mais je n’ai pas encore ce pouvoir … » Elle jeta un coup d’œil à la baguette de Tracey, dans la neige. D’un nouveau sortilège imprononcé, elle la fit bonder dans sa main, et la rangea soigneusement dans une poche intérieure de sa cape. « Ou peut-être que si ! » Fit-elle avec un sourire moqueur, avant de faire disparaître à nouveau toute trace d’amusement de sa voix et de son visage. « J’aimerais bien aller rendre une petite visite à tes parents, ils me semblent encore plus intéressants que toi. » Chaque mot sonnait comme une insulte dans sa bouche, elle les crachait avec dégoût et ne s’en cachait absolument pas. Elle allait adorer torturer toute la petite famille, c’était une attraction bien plus amusante que de s’en prendre à une fille isolée. Elle pouvait déjà imaginer les suppliques de sa mère, quand elle ferait hurler Mélissande devant ses yeux. Elle ferait couler son sang également, elle n’allait pas s’en priver, elle n’avait pas souvent l’occasion de s’en prendre à une vraie moldue pure souche. Elle avait eu le droit de connaître leur monde alors qu’elle n’en était pas digne : elle allait le regretter dès ce soir. Ces images de tortures à venir étaient comme la promesse de succulentes friandises pour Pandora, et ses yeux brillaient déjà d’expectative. « Je suppose qu’ils vivent du côté moldu ? Allez, montre-moi le chemin, je meurs d’envie de les rencontrer. » Elle recula son poignard, qu’elle essuya sur sa cape d’un geste nonchalant avant de le faire disparaître dans ses vêtements. Seule sa baguette était pointée sur Tracey à présent, et elle lui indiqua la rue d’un mouvement sec.
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| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Dim 2 Juin - 1:07 | |
| Je devais résister, ne pas montrer ma douleur à mon ennemie car elle allait s'en délecter. Pourtant, j'avais l'horrible impression que ce n'était qu'un prélude à ce qui m'attendait vraiment, après tout, elle m'avait promis qu'on allait bien s'amuser toutes les deux. Rien que cette simple réminiscence, remontant à quelques instants plus tôt en réalité suffisait à me faire froid dans le dos. Je n'avais pas envie de savoir ce qui se cachait sous cette phrase pleine de menaces. Je voulais me planquer dans un coin et tout oublier. Malheureusement, cette femme n'allait pas m'en laisser la possibilité. Elle voulait me faire mal, me faire payer pour quelque chose dont je n'étais pas responsable. Je n'avais commis aucun crime qui puisse justifier un tel châtiment, qu'on se le dise. De toute évidence, j'étais trop jeune pour mourir. Finir égorgée dans une petite ruelle sombre de Londres, avant même d'avoir vingt ans, c'était triste. C'était injuste. Mon jeune âge ne semblait pas gêner la Mangemort, encore moins l'émouvoir. N'avait-elle pas dit quelques instants plus tôt qu'elle avait commis son premier meurtre, ici-même, et qu'il s'agissait aussi d'une jeune fille de son âge ? Je ne savais pas quelle boucle sordide elle essayait de boucler, mais je ne comptais pas la laisser me sacrifier sur l'autel de la violence et de la haine sans rien dire et encore moins sans rien faire. Mais comment faire ? Je n'avais plus ma baguette. Je pourrais l'attaquer à mains nues, mais ça serait stupide, elle aurait vite fait de m'embrocher sur son poignard. Et plus je réfléchissais, moins je voyais d'échappatoires, pour un peu, j'en aurais pleuré de rage et de dépit – mais encore une fois, ce serait la satisfaire. C'était ce qu'elle attendait de moi, que je manifeste ma peur, ma terreur. Qu'elle me sache à sa merci, qu'elle sente qu'elle avait un droit de vie ou de mort sur moi. Il était vrai qu'elle pouvait m'abattre sans aucun scrupule, mais il était vrai également qu'elle pouvait choisir de m'épargner. J'ignorais quel sort elle me réservait – encore une fois, je préférais ne pas savoir – mais je pouvais d'ores et déjà deviner que cela dépendrait forcément des réponses que j'avais à lui donner. Mon mensonge ne semblait pas l'avoir convaincue. Bluffer ne m'avait pas sauvée, pas cette fois. J'allais devoir changer de stratégie. Lui dire la vérité ? C'était exclu. Moi-même je connaissais si peu de détails, je persiste et signe, dans toute cette histoire, je n'étais qu'une victime, et je n'avais pas à payer pour les fautes des autres. Celles de mon père, en l'occurrence, bien qu'en me cachant l'existence du monde magique, je supposais qu'il ne faisait que me protéger. Il avait bien fait, dans le fond, vu les horreurs que ce monde recelait. Cette femme en était la personnification même.
Elle ne semblait d'ailleurs pas apprécier que je puisse mentionner ma mère moldue. Pourtant, elle allait devoir s'en contenter, car c'était la stricte vérité. J'ignorais quel genre de Mangemort elle était. Elle avait sans doute des a priori sur la valeur du sang, comme beaucoup d'autres Serpentard – en était-elle une elle-même ? - mais je ne saurais pas dire si elle était plutôt du genre extrémiste ou non. La moue écoeurée qu'elle esquissa à la fin de mon histoire ne laissait aucune équivoque possible. C'était de plus en plus mauvais pour moi, et elle devait sans doute penser que j'étais une erreur de la nature, comme beaucoup d'autres avant elle. Pourtant, chez cette femme, il y avait quelque chose de différent. Il n'y avait pas que du mépris, il y avait autre chose. Du dégoût. De la haine. Le regard qu'elle me lança alors me fit froid dans le dos. Je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas comment on pouvait haïr l'autre à ce point, simplement parce qu'il était différent. Je dus me faire violence pour m'empêcher de déglutir. Je restais figée, accotée au mur, m'attendant presque à y être crucifiée. En lieu et place, elle fit glisser davantage sa lame sur ma peau, approfondissant l'estafilade qui me barrait déjà le cou. Cette fois, je laissai échapper un léger sifflement de douleur. C'était comme quand on se coupait le doigt en faisant la cuisine, ce n'était pas agréable du tout. « Ton père est un traître, alors. » Il paraît, oui. Pour autant, je me gardai bien d'émettre cette observation. Dire que je m'étais sentie trahie dès lors que j'ai su que j'étais une sorcière, qu'est-ce que je devrais dire maintenant qu'il trempait dans certaines affaires louches de l'Ordre, et qu'il y était même impliqué. « Un sorcier et une moldue, quelle répugnante petite famille. Si ça tenait qu’à moi, tu n’aurais pas le droit d’avoir une baguette. Mais je n’ai pas encore ce pouvoir … Ou peut-être que si ! » Si ça ne tenait qu'à moi, je n'aurais pas non plus de pouvoirs magiques. Je n'en ai jamais voulu de toute façon. Elle pouvait me les reprendre si ça lui chantait, tout ça, je n'en voulais plus. Tout ce que je voyais, c'était que j'étais en train de payer pour ça alors que je n'y étais pour rien. Si j'avais eu le choix, si j'avais su tout ce que ces pouvoirs impliquaient, je les aurais refusés en bloc. Ca aussi, je me gardai bien de le dire. « J’aimerais bien aller rendre une petite visite à tes parents, ils me semblent encore plus intéressants que toi. » Cette femme me répugnait. Pour un peu, je lui aurais craché au visage, mais ça reviendrait à signer mon arrêt de mort. Alors, un début de fou-rire hystérique me chatouilla les côtes. Leur rendre visite. Comme si elle n'était pas au courant...comme si elle ignorait qu'ils étaient morts à cause de quelqu'un comme elle ! Une vague de haine me submergea alors, faisant instantanément mourir l'hilarité nerveuse qui avait commencé à poindre en moi. « Je suppose qu’ils vivent du côté moldu ? Allez, montre-moi le chemin, je meurs d’envie de les rencontrer. » Si j'avais pu, je me serais jetée dessus et je l'aurais rouée de coups. Quelle horrible bonne femme ! L'entendre parler d'eux de cette façon, alors qu'ils étaient morts m'était insupportable. Finalement, cette souffrance là était encore pire que la petite piqûre que j'avais ressentie lorsque sa foutue lame avait entamé ma peau.
Lorsqu'elle me désigna la rue de sa baguette, les bras m'en tombèrent presque. Elle ne croyait sérieusement pas que j'allais lui montrer le chemin, non ? De la même façon, lui dire que d'une, ils étaient morts, et de deux, que je n'habitais en réalité pas ici était totalement exclu. Automatiquement, elle voudrait savoir de quelle façon ils étaient morts, et surtout, pourquoi, et je ne voulais pas prendre davantage de risques, déjà que ma vie ne tenait qu'à un fil. Jouer le jeu était donc dangereux, mais au moins, j'étais en sursis. Je pouvais toujours jouer le rôle de celle qui espérait qu'en obéissant à ses ordres, elle se montrerait plus douce. Je ravalai alors les larmes de rage et de dépit qui menaçaient de déborder et rassemblai tout mon courage. Je prenais de gros risques, je le savais, mais je devais le faire, je devais gagner du temps. Je suis une Serpentard me répétais-je sans cesse, comme un mantra. Comme toute Serpentard qui se respectait, j'avais un esprit imaginatif, assez en tout cas pour berner les autres. C'était l'occasion ou jamais de mettre en œuvre tous mes talents. Dans un sens, j'étais plutôt rassurée de lui tourner le dos, même si elle pouvait me frapper d'un sort entre les omoplates à la première occasion. « C'est par-là. » dis-je d'une voix morne en commençant à marcher, attendant simplement qu'elle m'emboîte le pas. « J'habite à Mayfair, c'est un peu plus loin qu'ici. » Un peu était un euphémisme. En réalité, c'était beaucoup plus loin qu'ici. Cela dit, mon mensonge était plausible. Mayfair était un quartier chic de Londres, et mes parents étaient fortunés, ce qui me promettait un héritage assez conséquent. Autrement dit, j'étais une fille de riches, comme on disait, même si on n'habitait pas dans un manoir – mes parents n'avaient jamais eu la folie des grandeurs et ils étaient restés simples malgré tout. « On va devoir prendre le métro. » lui annonçai-je finalement, un peu tendue. Je me doutais bien que cette folle allait s'indigner, qu'une dame comme elle ne prenait certainement pas le métro, mais d'une, je ne savais pas transplaner, et de deux, elle ne pouvait pas nous transporter directement à l'endroit où je comptais l'emmener faute de savoir où c'était exactement, même si elle pouvait tout aussi bien transplaner directement à Mayfair. « Il y a une station dans le coin, il faut tourner à gauche au prochain croisement, puis à droite. » Il y avait effectivement une bouche de métro là où je l'emmenais, je me souvenais d'être passée à côté tout à l'heure. Je pataugeais dans la neige, malgré ma cheville blessée. Je n'avançais pas bien vite, et j'allais sûrement me faire alpaguer par la Mangemort, n'allant probablement pas assez vite à son goût. Je fourrai mes mains gelées dans les poches de mon manteau. J'avançais lentement mais sûrement vers ma destination, résolue. - Spoiler:
HJ: Excuse-moi d'être un peu partie en "live", mais j'ai eu un flash, Tracey et Pandora dans le métro londonien et j'ai trouvé ça drôle même si la situation en elle-même ne l'est pas *out*
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| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Jeu 27 Juin - 22:23 | |
| Tracey avait donné à Pandora des informations à côté desquelles elle ne pouvait pas passer sans s’arrêter. Pourquoi torturer une fille isolée quand on pouvait avoir toute la famille sur un plateau d’argent ? Il y avait fort à parier que le père devait laisser sa baguette prendre la poussière dans un tiroir, vu la façon dont il avait caché sa véritable nature à sa fille – et vu son penchant pour les femelles moldues. Il ne serait pas un problème, Pandora en était certaine, mais elle ne cracherait pas sur un duel en bonne et due forme pour se remettre un peu dans le bain. Les victimes qui se débattaient étaient toujours plus intéressantes que celles qui tombaient comme des mouches, et la jeune Mangemort se demandait de quelle trempe serait la famille Davis. Il n’y avait rien à attendre de la mère, qui opposerait autant de résistance à ses sortilèges qu’un animal. Peut-être y aurait-il un frère ou une sœur dans le lot, bien que Tracey n’en ait pas parlé. On pouvait s’attendre à tout, et Pandora ne devait pas relâcher sa garde, mais elle était certaine que s’en prendre à cette famille serait un véritable jeu d’enfant. Après tout, ça avait été si facile de désarmer cette gamine ! Peut-être un peu trop facile d’ailleurs, même si Tracey montrait plus de combativité que la plupart des ados de son âge. Pandora avait besoin de se défouler, et ça ne marchait pas si bien si elle se trouvait face à une victime amorphe. Bon, ça ne signifiait pas qu’elle allait lui rendre sa baguette pour se payer un duel à armes égales, la jeune femme n’avait pas encore atteint ce degré de folie, mais elle avait envie de la titiller jusqu’à ce que les choses explosent réellement. Proposer de s’en aller gaiement vers la maison familiale des Davis était un début. Mais encore une fois, la réaction de Tracey fut décevante. Même si elle semblait outrée que Pandora lui ait proposé une telle chose, elle n’opposa pas de résistance. Elle ne proposa pas non plus de se sacrifier à leur place, ce qui aurait été très drôle pour la Mangemort. Au lieu de ça, elle capitula. Peut-être sentait-elle qu’il n’y aurait rien à tirer d’une quelconque forme de rébellion – et en ce sens elle avait parfaitement raison. Mais c’était quand même terriblement frustrant. « C'est par-là. » Elle se mit en marche et Pandora la suivit, les lèvres pincées. Elle espérait que ce n’était pas trop loin, elle n’avait pas l’intention de crapahuter dans toute la ville. « J'habite à Mayfair, c'est un peu plus loin qu'ici. On va devoir prendre le métro. » Mayfair ? Métro ? Pandora s’arrêta net, n’appréciant pas du tout la tournure que prenaient les choses. Mayfair était à des lieux d’ici, et le métro … Ca, c’était inconcevable. « Il y a une station dans le coin, il faut tourner à gauche au prochain croisement, puis à droite. » Mais c’est qu’elle espérait vraiment qu’elles prennent le métro ! Ne savait-elle pas à qui elle s’adressait ? Cette petite gourde ne parlait pas à une de ses copines moldues, par Merlin ! En une enjambée, Pandora rattrapa Tracey et l’attrapa par le bras, le serrant durement entre ses doigts. Son premier réflexe était de refuser en bloc de pénétrer dans le métro moldu, mais elle ne pouvait pas lui demander de les emmener chez ses parents en transplanage d’escorte : il y avait tout à parier qu’elle les emmènerait ailleurs, et Pandora n’avait pas l’intention d’apparaître au milieu d’une bande de l’Ordre. Et comme elle-même ne connaissait pas la résidence Davis, elle ne pouvait pas les y emmener. Marcher était évidemment hors de question. Prendre le Magicobus était également à exclure, Tracey y aurait trop de possibilités de s’enfuir ou de se faire aider. Alors, le métro ? C’était une idée insupportable, Pandora se sentait sale avant même d’y mettre les pieds, et elle sentit un frisson lui parcourir le dos. Elle pointa sa baguette contre Tracey, l’enfonçant plus que nécessaire à travers ses vêtements pour appuyer entres ses côtes. « Je te préviens, si c’est une tentative d’entourloupe, tu me le paieras cher. » Elle la relâcha brutalement, lui donnant une petite poussée en avant. « Allez, en route, j’ai pas toute la nuit devant moi. » L’humeur de la jeune femme s’était brusquement dégradée à l’idée de pénétrer dans les transports en commun moldus, et elle marcha pendant quelques secondes derrière Tracey sans rien dire, puis elle leva sa baguette. « Endoloris ! » Le sortilège fusa et frappa la jeune fille entre les omoplates, la jetant au sol dans la neige sale, tordant son corps de douleur. Le sourire revint lentement sur les lèvres de Pandora, qui la regarda lutter contre la douleur pendant un moment avant de relever sa baguette pour mettre fin au maléfice. Elle s’accroupit ensuite devant Tracey, son visage ayant repris un masque froid et sans aucune humanité. « Voilà comment les choses vont fonctionner : tu vas avancer, tu ne vas me créer aucun problème, et surtout, tu ne vas pas imaginer pouvoir me tendre le moindre petit piège. Tu m’as l’air un peu trop disposée à aller chez tes parents, pour quelqu’un qui sait qu’ils vont mourir dès qu’on sera arrivées chez eux. Tu as donc jusqu’à ce qu’on arrive pour réfléchir et te souvenir s’il n’y a pas un petit détail que tu m’aurais caché là-dessous. » Elle se releva d’un bond, regardant Tracey se mettre debout. Pandora n’aimait pas qu’on joue avec elle, et elle avait la nette impression que cette jeune fille n’était pas aussi effrayée et soumise qu’elle aurait du l’être. La seule solution à ce petit problème était de l’amener à parler. « Bien entendu, je t’aiderais à te souvenir, je ne suis pas un monstre. » Fit-elle d’un ton joyeux en faisant tournoyer sa baguette entre ses mains, dans une menace toute à fait claire de la façon dont elle comptait l’aider à retrouver la mémoire. Quand Tracey se fut relevée, elles reprirent le chemin de la fameuse bouche de métro. Pandora n’avait jamais prit ce genre de transport, et voir se profiler à l’horizon cette ouverture vers les entrailles de la terre la rendait de plus en plus nerveuse. Ce qui était ridicule en soit : elle était une sorcière, puissante qui plus est. Et une Mangemort. Elle n’avait aucune crainte à avoir en descendant là-dedans. Mais tout de même … « Silencio. Endoloris ! » Au beau milieu des escaliers, elle avait à nouveau pointé sa baguette sur Tracey, s’assurant au préalable qu’elle ne se mette pas à hurler comme une démente à présent qu’elles se rapprochaient de la civilisation. Quand Pandora stoppa son sortilège, elle redonna également la parole à Tracey. « Cette idée de prendre le métro, je crois que ça n’a pas été la meilleure de l’année, tu ne crois pas ? Quand je suis au contact des moldus, je deviens désagréable. » Lança-t-elle comme pour s’excuser de cette nouvelle séance de torture. Désagréable était un euphémisme pour la décrire en cet instant, mais voir la souffrance de sa victime avait un effet détendant sur ses nerfs, et la mettait dans de meilleures conditions pour affronter le monde moldu et ses atrocités. Plus elles descendaient, et plus l’air devenait lourd, puant. Elles s’enfonçaient dans les bas-fonds de la civilisation moldue, d’après ce que Pandora pouvait en juger. « Tu as toujours envie de descendre là-dedans ? » Demanda-t-elle à sa captive, son regard signifiant clairement qu’elle préférait obtenir une réponse négative. Et pourtant, elle avait le net sentiment qu’elle allait devoir continuer à avancer, et que cet escalier n’était que le début de nombreuses découvertes que Pandora ne souhaitait absolument pas faire. - Spoiler:
Si l'idée te plaît, ça me va :mdr:Pandora va pas apprécier l'expérience mais ça va être drôle je sens xD
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| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Mer 3 Juil - 0:33 | |
| Ce qui était le plus révoltant dans toute cette histoire, ce n'était pas tant que cette femme s'en prenait à une fille visiblement plus jeune qu'elle, non, le pire, c'était sans doute qu'elle voulait tuer mes parents alors qu'ils étaient déjà morts. Même six pieds sous terre, on continuait à vouloir leur peau. Elle n'avait pas l'air au courant du drame qui s'était joué en cette funeste journée du deux janvier, dans un coquet pavillon de Dartmouth. Ou alors, elle cachait très bien son jeu. Cela m'étonnait autant que ça me rendait méfiante. Les Mangemorts avaient dû revendiquer leur crime, non ? Ils étaient toujours fiers lorsqu'ils exécutaient des traîtres. J'en avais la nausée. C'était une question qui restait sans réponse. Qui les avait tués ? Se pourrait-il que ce soit quelqu'un qui ait eu honte de son acte ? Si tel était le cas, j'espérais qu'il était rongé par les remords à l'heure actuelle. J'espérais qu'il soit hanté par les cris de cette femme qui n'avait rien à voir dans toute cette regrettable histoire, les cris d'une innocente. Ou alors, il y avait bien une deuxième hypothèse qui se frayait peu à peu un chemin dans mon esprit. Elle était au courant, et savait pertinemment que je la menais en bateau. Elle savait que je n'habitais pas à Mayfair comme je l'avais prétendu. Mais dans ce cas, pourquoi n'a-t-elle pas réagi ? Rien dans son expression ne laissait présager qu'elle savait quelque chose. Qu'elle avait deviné que je mentais. Elle semblait bien plus choquée par la perspective d'une virée en métro. Oui madame. Je ne maîtrisais pas encore assez bien l'art du transplanage – pour ne pas dire pas du tout – aussi, moi, contrairement à elle qui se pensait sans doute tout droit issue de la cuisse de Jupiter avec son sang pur, j'étais madame tout le monde, et en tant que telle, je prenais les transports en commun. L'autocar, le train, et le métro en l'occurrence. Il fallait bien compenser. J'imaginais sans peine que pour elle, être confrontée à des moldus était un crime de lèse-majesté, mais qu'elle se rassure donc, à cette heure-ci le métro devait être désert – à mon grand dam, d'ailleurs – aussi n'aura-t-elle pas forcément à être confrontée à de la vermine, comme les siens le disaient si bien. Si la situation n'avait pas été aussi critique, je me serais sans doute régalée de l'imaginer en train d'être secouée à chaque soubresaut de la rame et d'être insupportée par le bruit que ça faisait lorsque ça se déplaçait. Cela étant, l'heure n'était certainement pas à la rigolade, et ce fut tant bien que mal que j'amorçai un pas vers la station de métro en question, espérant que la Mangemort allait m'emboîter le pas – ou pas, d'ailleurs, si je pouvais la semer ça m'arrangerait tout aussi bien.
Cela ne semblait vraiment pas au goût de la femme qui m'attrapa par le bras. Je sentais ses doigts s'enfoncer dans mon bras, mais heureusement, j'étais protégée par mon blouson. Quoique, elle n'était pas tendre non plus, pour un peu elle aurait pu me broyer les os, mais n'exagérons rien non plus, elle n'avait pas une force surhumaine. Je déglutis faiblement en sentant sa baguette s'enfoncer entre mes côtes. S'il n'y avait pas eu mes vêtements, j'étais prête à parier qu'elle aurait pu me transpercer la peau. « Je te préviens, si c’est une tentative d’entourloupe, tu me le paieras cher. » Je restais immobile, autant que faire se peut. Si elle savait, par Merlin, si elle savait. De toute manière, n'importe comment, j'étais foutue, alors, foutue pour foutue, je préférais me créer du temps, un minuscule sursis. Pour l'instant, mon stratagème avait l'air de fonctionner, mais pour combien de temps ? Allez, en route, j’ai pas toute la nuit devant moi. » Elle était bien bonne, celle-là. C'était elle après tout qui avait exigé d'aller chez mes parents. Elle ira donc où j'avais décidé de l'amener. Elle avait de la chance que je ne sache pas où se trouvaient les quartiers de l'Ordre. « Endoloris ! » Le sortilège me prit par surprise. Je m'écroulai presque littéralement sur le sol, ayant l'impression que chacun de mes os étaient en train de brûler...ou d'éclater. Ou bien les deux à la fois. Mais soit. Brûler de désir et de passion, c'était agréable, quoiqu'un peu douloureux. En revanche, cette brûlure là n'avait rien d'agréable, c'était atroce, je sentais chaque part de mon être se déchirer, il y avait de quoi devenir fou. J'avais l'impression que mes cellules étaient en train de se dessouder, de se séparer, que mon corps était en train de se disloquer...Puis, aussi brusquement qu'elle était survenue, la douleur s'arrêta. Net. « Voilà comment les choses vont fonctionner : tu vas avancer, tu ne vas me créer aucun problème, et surtout, tu ne vas pas imaginer pouvoir me tendre le moindre petit piège. Tu m’as l’air un peu trop disposée à aller chez tes parents, pour quelqu’un qui sait qu’ils vont mourir dès qu’on sera arrivées chez eux. Tu as donc jusqu’à ce qu’on arrive pour réfléchir et te souvenir s’il n’y a pas un petit détail que tu m’aurais caché là-dessous. » De là où elle était, elle pouvait voir mon visage trempé de larmes. J'étais encore un peu tremblante du sortilège que je venais de recevoir, je n'avais pas la force de me remettre sur mes deux jambes, mon énergie semblait m'avoir quittée. Pour autant, je n'avais pas envie de dire qu'ils étaient morts, et encore moins pour quelle raison. Mais qu'elle découvre par elle-même que je lui avais raconté des craques. Je hochai alors lentement la tête, négativement. « Je n'ai rien à ajouter. » répondis-je d'une voix cassée, éraillée. Mensonge, encore une fois. Mais au point où j'en étais, j'étais prête à garder mon secret jusqu'à la tombe s'il le fallait. Entre temps, la neige avait recommencé à tomber et des flocons s'étaient perdus dans mes cheveux bruns et la laine de mon bonnet. J'avais l'air misérable, à être ainsi vautrée sur le sol froid et neigeux. Pourtant, je devais me relever. Elle ne me laisserait aucun répit, soyez en sûrs. « Bien entendu, je t’aiderais à te souvenir, je ne suis pas un monstre. » Bien sûr, ce n'était pas un monstre. En quel honneur devais-je la croire, précisément ? Elle m'avait balancé un doloris alors que j'avais le dos tourné, avec elle, il fallait s'attendre au pire.
Je n'étais pas tranquille de la savoir là, à marcher derrière moi, comme ça, alors que je ne voyais pas ce qu'elle était en train de faire. Ayant vu l'arme qu'elle dissimulait, elle pouvait me planter un poignard dans le dos au sens littéral. Mais je n'avais pas le choix, je devais avancer, bien qu'elle m'eut offert la possibilité de me rétracter le cas échéant. « Silencio. Endoloris ! » Prévisible. Sauf que cette fois, je roulai au bas de l'escalier, terrassée par son sortilège. Pour la deuxième fois consécutive, j'eus envie de mourir, que mon supplice s'arrête enfin. Je respirais mal, j'avais mal aux côtes – j'avais peut-être dû m'en fêler une dans ma chute. « Cette idée de prendre le métro, je crois que ça n’a pas été la meilleure de l’année, tu ne crois pas ? Quand je suis au contact des moldus, je deviens désagréable. » Un point de côté atroce me vrillait les côtes, alors que l'air avait du mal à s'engouffrer dans mes poumons. J'étais en train d'asphyxier sur place. Je tremblais de partout et j'avais des courbatures, comme si j'avais attrapé une bonne grippe, mais c'était pire que ça. « Vous n'avez pas dû beaucoup sortir de chez vous alors. » marmonnai-je en suffoquant légèrement. C'était vrai, dans le fond, dans les endroits très fréquentés, n'importe où dans le monde, la probabilité de rencontrer des moldus était forte, et les sang-pur étaient tellement rares, à ce que je savais. Pour ne fréquenter que des personnes appartenant à ce cercle très fermé, elle avait dû vivre relativement recluse, la rendant presque ignorante du monde extérieur. Preuve en est, elle n'avait jamais pris le métro, or, c'était quelque chose qu'il y avait de plus normal. « Tu as toujours envie de descendre là-dedans ? » Je devais aller jusqu'au bout de mon idée, quitte à y laisser la peau. Je ne pouvais pas abdiquer maintenant et avouer que j'avais menti, qu'il n'y avait rien à Mayfair, rien qui puisse satisfaire son excitation morbide en tout cas. « On n'a pas trente-six solutions. » fis-je remarquer non sans grimacer légèrement à cause de la douleur qui continuait à se faire ressentir. « C'est la façon la plus rapide d'aller à Mayfair...j'imagine que vous ne tenez pas à traverser la moitié de la ville à pied avec toute cette neige. » Au loin, on entendait le grondement sourd d'une rame de métro filant à pleine vitesse dans le souterrain. L'envie de la pousser dessous était forte, mais dans l'état où j'étais, mieux valait ne pas tenter le diable. Comme il fallait s'y attendre, à cette heure-ci, les couloirs de la station étaient pratiquement déserts, hormis un vieux SDF qui était couché au sol un peu plus loin, une couverture de survie le recouvrant pour le protéger du froid. Ce n'était certainement pas lui qui pourrait me secourir en cas de problème, surtout qu'elle n'aurait aucune difficulté à l'éliminer lui aussi puisqu'il était sans défense, miséreux jusqu'au bout. |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Mar 9 Juil - 15:55 | |
| Pandora avait beau se douter que quelque chose clochait dans le comportement de Tracey, elle ne se doutait pas un instant que ses parents puissent être déjà morts, tués par son propre camp quelques semaines plus tôt. La jeune Mangemort ne gardait pas en tête tous les noms qui défilaient quand les grandes brutes favorites de Voldemort revenaient en se vantant de leurs tableaux de chasse, et elle-même avait tendance à oublier rapidement les noms des familles qu’elle décimait. Si elle devait se souvenir de chaque personne qui était tombée, elle n’en aurait jamais fini ! Pour ça, il y avait la rubrique nécrologique de la Gazette du Sorcier et c’était bien suffisant. Pandora était une Mangemort, et elle n’avait que faire des souvenirs, ainsi que des regrets. Et retenir les noms était une forme de regret, d’après elle. Si elle se souvenait, elle était capable de développer des sentiments. Si elle oubliait les détails, les noms et les visages, elle ne gardait en tête que les cris et le plaisir du travail bien exécuté, ce qui faisait d’elle une vraie Mangemort, de la même trempe que ceux que son père appréciait tant. De plus, Davis était un nom trop commun pour l’avoir marquée, bien qu’elle ait le sentiment diffus de l’avoir déjà entendu quelque part. Mais pour l’instant, elle était persuadée que Tracey-Mélissande avait encore une famille. Il y avait de fortes chances que cette famille ne se trouve pas à Mayfair comme elle essayait de le faire croire, mais sur ce point, Pandora était assez confiante : une fois qu’elle l’aurait baladée jusqu’à l’autre bout de la ville pour constater qu’il n’y avait rien à voir, elle la torturait suffisamment longtemps et intensément pour que la véritable adresse de ses parents lui revienne. Avec le temps, elle était devenue douée dans ces petits jeux, et elle pouvait inventer des souffrances qui déliaient toutes les langues. La mort n’était pas la seule chose que sa jeune victime devait craindre de la part de la Mangemort, et elle se fit un réel plaisir de le lui expliquer en lui lançant ses premiers doloris, en amuse-gueule. La journée avait extrêmement mal commencé pour Pandora, et maintenant qu’elle avait l’opportunité de mieux la terminer, elle n’allait pas la gâcher en se faisant flouer par une gamine à peine sortie de Poudlard. Elle ne connaissait rien de mieux pour se remonter le moral que de jouer au jeu du chat et de la souris avec des étrangers – plus faibles qu’elle, généralement – et elle avait bien l’intention de jouer avec Tracey jusqu’à ce que celle-ci s’effondre complètement … Et ensuite, avec un peu de chance, elle se sentirait d’humeur suffisamment miséricordieuse pour lui accorder la mort. Mais ça, ce serait plus tard …
« Je n'ai rien à ajouter. » Pour l’instant, aurait pu préciser Pandora sans trop se mouiller. Quoi que Tracey lui cache, elle finirait par le découvrir, et la jeune fille le regretterait. Mais comme beaucoup avant elle, elle devait estimer qu’elle avait encore une chance en retenant certaines informations. L’espoir guidait ses pas pour un moment encore, et Pandora allait lui accorder cette petite lueur réconfortante pendant quelques temps, même s’il fallait pour ça entrer dans l’infâme métropolitain moldu. Il fallait lui laisser croire qu’elle avait encore une porte de sortie, même infime, même si ce n’était que l’espoir que sa famille s’en sorte alors qu’elle mourrait dans une ruelle sombre en laissant pour seule trace dans ce monde une fleur de sang dans la neige … Pandora ne voyait pas vraiment ce que Tracey pouvait espérer de mieux, mais l’important était qu’elle espère quelque chose. Quelque chose qui ne viendrait pas, et qui la briserait totalement quand la Mangemort en aurait fini avec elle. Elle en frissonnait d’avance, impatiente d’en arriver à ce moment qui promettait d’être délicieux. Mais ce frémissement agréable fut vite remplacé par une convulsion dégoûtée quand elle dut pénétrer dans le sous-terrain qui menait au métro. « Vous n'avez pas dû beaucoup sortir de chez vous alors. » Pandora tourna vivement la tête, adressant à Tracey un regard venimeux. Elle avait encore le souffle court et les traits tirés dus au dernier doloris qu’elle avait subi, mais elle se payait encore le luxe de jouer à l’insolente ? « Sans doute pas assez, ce qui explique mon humeur radieuse de ce soir. Dommage que ce soit tombé sur toi, j’avais pas besoin de côtoyer une bâtarde au sang souillé pour couronner le tout. Mon on fera avec, hein ? Avec un peu de chance, tu vas améliorer mon humeur. » Siffla-t-elle avec un sourire mauvais, sa baguette tournant toujours entre ses doigts comme si elle évaluait la possibilité de lui jeter un nouveau maléfice. Mais cette fois aucun jet d’étincelle ne jaillit, laissant à la jeune fille un léger répit avant la prochaine salve, qui ne tarderait sans doute pas.
La question qui suivit échappa presque à Pandora. Ce n’était pas dans ses habitudes de demander, mais plutôt d’exiger. Il n’y avait bien entendu rien d’amical dans sa question, mais Pandora espérait vaguement que Tracey les fasse sortir d’ici malgré tout. « On n'a pas trente-six solutions. » C’était évident, mais cette constatation l’irrita davantage et elle sentit son humeur se dégrader encore sensiblement. « C'est la façon la plus rapide d'aller à Mayfair...j'imagine que vous ne tenez pas à traverser la moitié de la ville à pied avec toute cette neige. » Pandora tourna légèrement la tête vers l’ouverture sombre qui semblait filer dans les entrailles de Londres, et d’où sortait un bruit sourd, presque menaçant, mais détourna finalement les yeux pour les reposer sur Tracey. Elle était plus forte que ça, elle n’allait pas se laisser intimider par un engin moldu – même si cet engin semblait infernal avant même d’apparaître devant elle. Elle attrapa à nouveau Tracey, mais cette fois elle lui serra la gorge entre ses doigts, et approcha son visage du sien jusqu’à ce que leurs fronts se frôlent. « Souviens-toi que je suis une sorcière, que ma baguette a bien plus de légitimité dans ma main que dans la tienne, et que j’ai sur le bras une marque qui symbolise l’horreur dans son état le plus brut. Tes pires cauchemars ne peuvent pas rivaliser avec ce que j’ai déjà vu dans ma vie, et encore moins avec ce que tu vas endurer si tu continues de me parler sur ce ton. » Elle la relâcha, recula d’un pas et esquissa un sourire un peu distant. « Alors non, je ne vais pas patauger dans la neige avec toi. » Termina-t-elle sur un ton plus léger. Au même instant, un abominable train métallique surgit du tunnel, pour s’arrêter dans un crissement qui vrilla les tympans de Pandora. Elle resta un instant figée sur le quai, à fixer cette chose et à se demander ce qu’elle pouvait bien faire ici, puis elle prit une profonde inspiration et tira Tracey avec elle, à travers la porte la plus proche. A cette heure-ci, elles étaient les deux seules dans leur rame, ce qui tira un demi-sourire à Pandora. Elle jaugea un fauteuil d’un œil dégoûté, puis s’y assit en notant mentalement de passer tous ses vêtements aux elfes pour qu’ils les décontaminent dès qu’elle serait rentrée chez elle. Une fois assise, elle ordonna d’un geste à Tracey de venir s’asseoir en face d’elle. « Combien de temps, d’ici à Mayfair ? » Demanda-t-elle d’un ton sec, tandis que la rame s’emballait et s’enfonçait dans les ténèbres du tunnel. Pandora se raidit légèrement dans son siège, sa main s’agrippant inconsciemment à sa baguette. Elle pouvait toujours transplaner hors d’ici, si une urgence devait arriver. Elle n’avait rien à craindre, absolument rien. |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Sam 3 Aoû - 10:28 | |
| L'angoisse commençait peu à peu à m'étreindre et à ébranler la si belle assurance que j'affichais en étendard. Plus les minutes s'égrenaient, impitoyables, et plus je sentais le piège se resserrer autour de moi, inextricable. Pour autant, mon orgueil m'interdisait de baisser les bras. Je n'avais pas le droit de m'asservir à cette Mangemort, quitte à mourir, je devais mourir dignement. D'où cette tentative désespérée d'ouvrir une porte de sortie. Je savais bien que c'était illusoire, mais j'avais besoin de rester confiante, de ne pas laisser l'angoisse me ronger peu à peu. Si par hasard elle venait à deviner que dans le fond, j'étais terrorisée, j'étais fichue, définitivement fichue. Elle allait se nourrir de ma peur, elle allait en profiter pour avoir l'ascendant sur moi. Elle allait en profiter pour me manipuler, pour me faire miroiter des promesses qu'elle n'allait pas tenir, et auxquelles j'allais acquiescer, faible comme jamais. Elle allait alors me laminer, me massacrer, et ça allait en être fini de moi. Je ne pouvais pas accepter ça. Jamais. Je n'étais peut-être qu'une gamine tout juste sortie de Poudlard – je m'étais bien gardée de dire que je n'avais même pas fini mes études – et qu'une bâtarde de sang-mêlé, mais j'avais la tête dure et j'étais pleine de ressources. En tant que Serpentard, j'étais supposée savoir me débrouiller même dans les situations les plus critiques. Alors, il n'y avait pas de meilleur moment pour mettre en œuvre ces capacités que j'avais appris à développer depuis que j'étais toute petite. Il était vrai que j'ai toujours été très futée, j'avais un esprit vif et je comprenais les choses très vite. J'avais également un excellent esprit d'analyse, et je me montrais fin stratège à mes heures perdues. En cet instant précis, mon plan pouvait sembler bancal, mais il s'élaborait à mesure que la situation évoluait, en bien ou en mal d'ailleurs. Les réponses de la Mangemort m'ouvraient ou me fermaient des portes, et loin de me laisser décourager par un obstacle, j'empruntais un autre chemin, tout simplement. Bien que la plupart du temps je préférais avoir un plan préconçu – simple question de sécurité – je savais aussi me contenter d'un plan calculé en temps réel – plus fiable soit dit en passant. Alors pour l'instant, peut-être qu'au final je ne savais pas tellement ce que je ferai une fois à Mayfair, et avant qu'elle ne se rende compte que je l'avais menée en bateau, mais j'avais au moins tout le trajet d'une part, pour me ressaisir, et d'autre part, pour échafauder la suite de ma stratégie.
En attendant, je devais rester digne et forte, telle que je l'avais toujours été. Je ne devais surtout pas lui laisser croire qu'elle avait gagné – ce qui n'était pas encore le cas et ce qui était loin de l'être. Alors peut-être que pour le moment, elle avait ma baguette, mais là encore, je n'étais pas disposée à l'abandonner – je n'abandonnerai rien. Pas même mon insolence naturelle. Le sarcasme restait encore le meilleur bouclier lorsque la situation semblait désespérée. C'était une façon comme une autre de ne pas s'avouer vaincu. Sarcasme qui par ailleurs risquait fort de la rendre encore plus furax qu'elle ne l'était déjà. Je n'étais pas sûre que ce soit une bonne idée, mais bon. Les choses étaient ce qu'elles étaient. « Sans doute pas assez, ce qui explique mon humeur radieuse de ce soir. Dommage que ce soit tombé sur toi, j’avais pas besoin de côtoyer une bâtarde au sang souillé pour couronner le tout. Mon on fera avec, hein ? Avec un peu de chance, tu vas améliorer mon humeur. » Elle me répondit de la même manière – par le sarcasme. Je ne croyais pas une seule seconde qu'elle puisse être de bonne humeur, auquel cas je ne préférais même pas imaginer ce que ça risquait de donner si elle était de mauvaise humeur. Et je ne préférais pas savoir ce qu'elle entendait par j'allais améliorer son humeur. Si c'était bien ce que je pensais, alors j'allais morfler et ce n'était guère une perspective très réjouissante. Cependant, je préférai jouer la carte de la sagesse et ne répondis rien à cette tirade, me contentant de pincer les lèvres d'un air réprobateur. J'étais déjà damnée pour les décennies à venir, autant ne pas aggraver mon cas. Certes, je n'étais pas spécialement superstitieuse, de la même façon que je n'avais aucune croyance particulière, mais tout de même. Mieux ne valait pas tenter le diable, et le diable avait les traits de cette femme. Nous étions finalement descendues dans la bouche de métro, la blonde me tenant toujours en joue. La perspective de me retrouvée enfermée avec elle dans les rames ne m'enchantait pas davantage, mais avec un peu de chance, il y aurait des moldus avec nous, si bien qu'elle n'oserait probablement pas m'attaquer sous leurs yeux au risque de violer le secret magique. Sinon, c'était un coup à voir débarquer la cavalerie, avec des Aurors et des Oubliators pour tenter de maîtriser la situation. Aussi pour le moment la première partie de mon plan consistait à regagner la civilisation. Être dans un lieu public avec des gens qui traînaient encore là m'apportaient un vague sentiment de sécurité. Sentiment qui, par ailleurs, allait être éphémère, je le savais.
En fait, j'espérais vraiment que la rame arrive bientôt. Le grondement sourd qui émanait des entrailles de la terre me paraissait encore trop lointain. Je guettais nerveusement l'arrivée du train, mais rien ne venait. Les minutes d'attente me paraissaient interminables. Suffisamment, en tout cas, pour permettre à la Mangemort de me lancer une nouvelle tirade assassine, jugeant bon de me serrer à la gorge cette fois-ci. « Souviens-toi que je suis une sorcière, que ma baguette a bien plus de légitimité dans ma main que dans la tienne, et que j’ai sur le bras une marque qui symbolise l’horreur dans son état le plus brut. Tes pires cauchemars ne peuvent pas rivaliser avec ce que j’ai déjà vu dans ma vie, et encore moins avec ce que tu vas endurer si tu continues de me parler sur ce ton. » Je me retrouvai à suffoquer bêtement, prisonnière de ses serres acérées, elle serrait si fort que je pensai en l'espace d'un instant que j'aurai encore les marques de ses doigts sur sa peau – avant de ne plus penser du tout. « Alors non, je ne vais pas patauger dans la neige avec toi. » Elle desserra enfin sa prise, ce qui me permit de respirer. Je n'osai toujours pas rétorquer que ma baguette m'a trouvée légitime lorsqu'elle m'a choisie sept ans plus tôt dans la boutique d'Ollivander, et que je n'avais beau être qu'une bâtarde de sang-mêlée, j'étais l'une des meilleures élèves de ma promotion. Je n'osai cependant pas révéler que j'appartenais à la maison du grand Salazard Serpentard, car cela aurait sans doute pour effet de raviver sa fureur. Déjà qu'elle pensait que je n'avais pas ma place dans le monde magique, savoir que j'avais foulé le sol de la même salle commune qu'elle allait sans doute la rendre folle furieuse. A moins qu'elle viendrait à penser que j'avais peut-être plus de valeur que les autres, mais cela ne me sauvera certainement pas. Je déglutis difficilement lorsque sa main me lâcha pour de bon. J'inspirai deux grandes goulées d'air, tentant de chasser le léger tournis qui s'était emparé de moi. Finalement, la rame arriva. Sauvée par le gong. Enfin, pas tout à fait, puisque j'eus le déplaisir de constater que la rame était vide. Ne pas désespérer. Avec un peu de chance, quelqu'un montera à la prochaine station. Je tentais de me rassurer en me répétant qu'elle n'oserait rien me faire dans un lieu plein de moldus – car sinon, elle sera jugée par le Magenmagot et ce sera elle qui sera privée de baguette. Soudainement, cette idée me parut plutôt bonne, encore que...il y avait très peu d'espoir vu que le Ministère était contrôlé par des salopards de son espèce. Sans ciller, je m'installai en face d'elle. « Combien de temps, d’ici à Mayfair ? » Je pris une profonde inspiration. Je levai alors la tête pour regarder le plan de la ligne. Mentalement, je me mis à compter les stations qui nous séparaient de Mayfair. Je risquai un regard vers elle. « Sachant qu'on a encore dix stations à faire, et qu'il y a environ une à deux minutes entre chaque...je dirais une vingtaine de minutes. » C'était déjà vingt minutes de trop. « Enfin, ça, c'est si le métro ne tombe pas en panne. Là, on risque de mettre beaucoup plus longtemps. » Elle ne serait sûrement pas ravie de savoir que ces machins là pouvaient tomber en panne, mais qu'importe. Le réseau était électrique, et il avait beaucoup neigé ces dernières heures, alors les probabilités pour que le métro tombe en panne en hiver étaient beaucoup plus élevées. Elle ne va rien me faire, me répétai-je avec conviction. Elle ne pouvait rien faire qui puisse trahir notre secret puisqu'il y avait des caméras de surveillance un peu partout. Big Brother n'était pas un mythe. Le roman d'Orwell non plus. Et peut-être que la population n'approuvait pas totalement ces systèmes, mais ce soir, ils allaient peut-être me sauver la vie...tout du moins, jusqu'à ce que nous soyons arrivées à Mayfair. |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Ven 6 Sep - 21:54 | |
| Assise sur une banquette dégoûtante et miteuse dans une rame de métro à l’odeur douteuse et au vacarme infernal. Voilà, Pandora avait touché le fond, il n’y avait plus à en douter. Elle n’était même pas certaine que son père apprécie les efforts qu’elle faisait pour être une vraie Mangemort, dans ces conditions. S’abaisser à entrer dans les bas-fonds moldus, loin de la civilisation sorcière … Les yeux de la jeune femme parcouraient les sièges, dont les motifs se fondaient en un dégradé boueux, avec des taches qui laissaient la part belle à l’imagination, suggérant que de nombreuses vagues de moldus en plus ou moins mauvais état s’y étaient échouées, chacun y laissant sa trace. Le sol était tout aussi peu reluisant, et si elle déplaçait ses pieds, elle sentait ses semelles coller légèrement au lino fatigué. Elle préférait ne pas imaginer ce qui causait un tel effet, et son regard remonta aux affiches placardées un peu partout, polluant de même l’espace déjà désagréable à la vue. Des publicités moldues de partout agressaient sa sensibilité, exacerbant son dégoût envers cette race qu’elle considérait déjà bien assez mal avant ce soir. Une affiche exhortant les utilisateurs du métro à rester vigilant et à signaler tout comportement suspect ne parvint même pas à dérider Pandora – l’ironie était pourtant de celle qu’elle appréciait habituellement. Elle se sentait mal, ici. Elle n’était pas à sa place, elle n’aurait jamais du poser le pied sur la première marche d’escalier descendant dans le tunnel, alors franchir le pas de la rame était encore plus insensé … Mais elle l’avait fait ! Même si l’intention de terroriser et massacrer toute une famille de traîtres était bonne, cela ne suffisait pas à justifier sa présence ici, elle en devenait de plus en plus certaine à mesure que les secondes défilaient, et que le métro s’enfonçait dans son tunnel obscur. Il devait y avoir un autre moyen de parvenir à ses fins sans en passer par là, forcément. On n’avait jamais entendu parler d’un Mangemort qui suivait ainsi sa victime, comme s’il était lui-même à sa merci ! Elle se sentait aussi vulnérable que si elle avait été mise en joue et désarmée par sa proie, alors que c’était elle qui tenait toutes les cartes, elle qui maîtrisait la situation. Elle avait laissé les choses s’envenimer, déraper, lui échapper. Complètement. Elle avait été incapable de trouver un moyen ferme et digne de son rang pour emmener Tracey là où elle le souhaitait, et voilà où cela la menait. Bringuebalée avec autant d’égards que si elle avait été un objet sans valeur, dans cette rame grinçante qui allait elle ne savait même pas où. La petite insolente pouvait lui avoir menti dix fois, cent fois. Où menait ce métro ? Pandora ne savait pas, mais Tracey devait le savoir, et elle devait jubiler à l’idée de mener une Mangemort par le bout du nez. L’humiliation se faisait sentir, de plus en plus forte, lui serrant les tripes, accélérant sa respiration – mieux valait croire que ces symptômes étaient dus à un sentiment de duperie, plutôt qu’à une angoisse qu’elle ne devait pas se permettre de ressentir. Elle, avoir peur ? Impossible, impensable. Elle était au-dessus de ça. Elle avait vécu bien pire que ça. Elle était une Mangemort ! Elle faisait partie de l’élite ! D’un regard, elle était capable de tétaniser de terreur un adulte de trois fois son âge ! Et elle était assise en face de cette gamine, le ventre noué, à n’attendre plus qu’une seule chose : pouvoir sentir à nouveau l’air frais sur son visage …
Elle n’était pas angoissée, elle n’en avait pas le droit. Mais sa question trahit le fond de sa pensée : seraient-elles bientôt arrivées ? Elle était faible, encore une fois. Faible de ne pas réussir à cacher ses sentiments mieux que ça, faible de ne pas pouvoir traverser cette épreuve la tête haute. Quelle déception. Elle se trouvait à attendre la réponse de Tracey avec l’impatience fébrile d’une enfant claustrophobe, et devait faire de gros efforts pour garder le visage impassible, malgré ses mains moites. « Sachant qu'on a encore dix stations à faire, et qu'il y a environ une à deux minutes entre chaque...je dirais une vingtaine de minutes. » Pandora tiqua en entendant ce nombre de minutes terriblement long qu’elle allait devoir passer ici, mais ce fut pire encore quand Tracey reprit la parole : « Enfin, ça, c'est si le métro ne tombe pas en panne. Là, on risque de mettre beaucoup plus longtemps. » Elle eut l’impression d’avoir avalé tout rond un énorme glaçon, qui descendit lentement tout le long de son corps en lui provoquant de désagréables frissons. Elle avala sa salive et carra les épaules, son regard soudain aussi dur qu’il avait pu l’être avant qu’elles ne pénètrent dans cet antre infernal. « Ne serait-ce pas de la condescendance que j’entends dans ta voix, Melissande ? » Demanda-t-elle d’un ton glacial. Elle n’aimait pas ça, ce retournement de situation qui la mettait plus bas que terre. Il était temps que les choses reprennent leur cours normal. Sa man droite était serrée sur sa baguette, dans sa poche, et elle la sortit lentement, la tenant bien contre sa cuisse, de sorte que personne n’aurait réellement pu la voir, s’il y avait au moins eu quelqu’un avec elles. D’un geste vif, elle envoya un sortilège imprononcé, et il y eu un jet d’étincelles, tandis que la lumière flanchait pendant un court instant. Les lèvres de la jeune sorcière s’étirèrent alors en un sourire sardonique, et elle montra du doigt la caméra de surveillance dans le coin de la rame. « Si tu comptais là-dessus pour avoir la paix un moment, c’est que tu m’as prise pour une imbécile. Nous sommes complètement seules, à présent. » Une des premières choses qu’elle avait apprises de son père était de se méfier des systèmes de surveillances moldus si elle voulait s’en prendre à l’un d’eux. Il ne s’agissait pas de se faire prendre en flagrant délit de violation du code du secret magique … Faire griller leurs pitoyables petits boitiers électroniques était un jeu d’enfant quand on possédait une baguette magique. Et à ce moment là, on se trouvait bien plus tranquille avec sa victime.
Pandora pointa alors sa baguette vers Tracey, se moquant à présent d’être discrète ou non. Il y avait eu humiliation et elle demandait réparation. Son envie de sang avait augmenté sensiblement depuis qu’elle était entrée dans ce métro, elle avait besoin de se défouler et d’oublier qu’elle se sentait si mal ici. Oublier également qu’elle aurait sans aucun doute pu trouver un meilleur moyen de pression sur Tracey que de la suivre ici … « Endoloris ! » Elle ne pouvait pas vraiment se permettre de mettre en place une séance de torture plus subtile dans un tel lieu, elle devrait donc se contenter de la base. Mais même la base était suffisante au point où elle en était, et elle regarda Tracey se tordre de douleur en jubilant, sa bonne humeur remontant en flèche grâce à ses pulsions sadiques. Elle fit durer le plaisir un long, très long moment cette fois, jusqu’à ce que la rame ralentisse et que de la lumière apparaisse dans le tunnel. Pandora remit sa baguette dans sa poche, les mains encore tremblantes d’excitation, et attrapa Tracey par le col. Ca ne faisait pas vingt minutes qu’elles étaient ici, c’était impossible. « Où sommes-nous ? » Grinça-t-elle en voyant que la rame s’arrêtait pourtant. Ca devait être un autre arrêt, et Pandora n’aimait pas ça. Elle avait souhaité que le métro s’arrête, mais à présent qu’elle s’amusait, elle ne voulait pas voir la fin du voyage venir aussi vite. Si quelqu’un montait avec elle, ce serait regrettable … |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Lun 11 Nov - 21:14 | |
| Mon sentiment d'angoisse montait crescendo. Je me sentais fébrile, fiévreuse. Mon cœur battait furieusement dans ma poitrine. C'était un vrai miracle si j'étais encore consciente, si j'avais toute ma tête. J'ignorais depuis combien de temps mon cauchemar avait commencé. Des fois, il ne valait mieux pas savoir. Ça ne serait que plus cauchemardesque encore. Tout ce que je désirais, c'est que ça se finisse enfin, et peu importe l'issue que cela aurait : ma libération pure et simple, ou bien ma propre mort. L'une comme l'autre option me laissaient complètement indifférente. Pendant ces quelques minutes d'une longueur insoutenable, j'avais eu le temps de me résigner, de me faire une raison. Pourtant, je n'avais pas le droit de me laisser gagner par une terreur sans nom. Je ne pouvais pas me le permettre, surtout si j'étais en train de vivre mes derniers instants. La rame filait dans l'obscurité épaisse, allant vers une destination qui, je le savais, était purement factice. C'était juste un moyen comme un autre de gagner du temps, de m'accorder un semblant de sursis. La perspective de mener ainsi une mangemort aguerrie par le bout du nez avait sans doute quelque chose de jouissif, mais je me sentais bien trop mal pour savourer ce qui ressemblait à un instant de triomphe. Imperceptiblement, je m'étais mise à trembler. J'avais resserré mon manteau autour de moi, mais ce n'était pas suffisant, tout portait à croire que c'était à l'intérieur que j'avais froid. Ma respiration s'était fait plus lourde, plus sifflante aussi. Je commençais à subir à retardement les effets des doloris qu'elle m'avait balancés, il ne pouvait en être autrement. J'appuyai la joue contre la vitre froide de la rame, tout à coup, il m'avait semblé que ma tête tournait, tournait...Je m'attendais presque à ce que la blonde réagisse en me brutalisant davantage, pour me remettre d'aplomb. Je m'en fichais. Je me sentais partir sur une pente cotonneuse, perdant peu à peu pied avec le monde qui m'entoure, prélude à la folie. La folie de la victime qui voulait que tout s'arrête, qui réclamait à présent son salut. Un tour de baguette et puis s'en va, c'était ainsi que les choses auraient dû être, mais il semblait que la Mangemort n'en avait pas fini avec moi. Pourquoi ? Je n'étais qu'une impure, après tout, je n'avais pas la prétention d'être utile à qui que ce soit. Pour une raison obscure, elle me gardait en vie. Et ce n'était vraiment pas rassurant. Cela voulait dire que mon supplice s'en retrouverait allongé, prolongé. Comme si j'avais besoin de ça. Ces vingt minutes à bord de cette rame branlante étaient déjà, en soi, bien pénibles. Machinalement, je m'étais entendue répondre à sa question, mais ça n'avait pas d'importance, j'étais mentalement absente de cette entrevue. C'était comme si le reste n'existait pas. « Ne serait-ce pas de la condescendance que j’entends dans ta voix, Melissande ? » ma réponse n'avait pas dû lui plaire. Elle affichait son visage de harpie, prête une nouvelle fois à me bondir à la gorge. Mon regard ne vacilla pas une seule seconde. Je semblais pétrifiée, comme si j'étais en train de me transformer en statue de sel.
Je ne répondis pas, sachant pertinemment que c'était une question purement rhétorique. De toute façon, je ne pouvais pas avoir le dernier mot avec elle. Impossible. Elle trouvera toujours une excuse pour me meurtrir davantage. C'était son jeu, son petit plaisir. Rien ne lui ferait obstacle. Et si obstacle il y avait, elle s'empresserait de le pulvériser d'un coup de baguette magique, exactement comme elle venait de le faire pour la malheureuse caméra de surveillance installée dans un coin de la rame. Caméra qui n'était plus. Je me redressai légèrement, saisie, comme si on venait de me jeter un seau d'eau glacé au visage. « Si tu comptais là-dessus pour avoir la paix un moment, c’est que tu m’as prise pour une imbécile. Nous sommes complètement seules, à présent. » Je ne tiquai pas, tâchant de ne rien montrer. Rien de rien. Feindre l'innocence était par ailleurs complètement inutile, elle ne tarderait pas à comprendre qu'il y avait anguille sous roche, et ça n'arrangerait vraiment pas mes affaires. Comme si quoi que ce soit était en mesure de me sauver à présent. J'avais besoin d'un deus ex machina pour me sortir de là. Autrement dit un miracle, et c'était loin d'être gagné d'avance. Je retins une nouvelle fois ma respiration lorsqu'elle pointa sa baguette sur moi. Mon regard s'était légèrement agrandi. Surprise ou terreur, je ne saurais pas le dire, aucune émotion précise semblait venir me visiter en cet instant précis, tout se mélangeait dans ma tête, formant un marasme de sensations que je ne contrôlais pas. Je ne semblais pas comprendre la situation, pourtant c'était tout le contraire. Mon acuité semblait s'être renforcée. Je ressentais tout au centuple, c'était déstabilisant, inhabituel. Et cela ne me sauvera pas la vie. « Endoloris ! » La douleur me transperça toute entière, une fois encore. Si fort, que j'eus l'impression que mes os étaient en train d'éclater un à un, et que ma chair se déchirait sous ces dizaines d'impacts. Un hurlement viscéral s'échappa de ma gorge sans que je ne puisse faire quoi que ce soit pour l'arrêter. Je m'effondrai légèrement sur la banquette, comme une poupée de chiffon, sans réelle consistance. Pitié, faites que tout ceci s'arrête enfin. Lorsqu'elle s'arrêta enfin, je tremblais de tous mes membres. Je fus incapable de me relever correctement, mes membres étant beaucoup trop faibles pour me soutenir. Ce fut elle qui m'aida à me redresser, enfin, façon de parler, car ce n'était pas une aide que de saisir quelqu'un par le col comme elle venait de le faire. « Où sommes-nous ? » Sa voix me parvint, lointaine. Je clignais des yeux, tentant de me réhabituer à la lumière, mais je ne pus que battre des paupières, impuissante. Mes tremblements avaient augmenté eux aussi. Ma respiration, elle, s'était emballée. Je suffoquais, comme si je manquais d'air. « Je... » Je ne finis jamais ma phrase, je n'en eus pas l'occasion. Brutalement, je venais de me figer, comme si quelqu'un venait de me jeter un stupéfix. Mes yeux s'étaient grands ouverts, et je plongeai dans une sorte de transe, complètement déconnectée du monde extérieur. Par je ne savais quel phénomène étrange, des images commencèrent à se former devant mes yeux. Des contours se dessinaient, sans que je sois pour autant capable d'identifier ces personnes. Je vis un éclair de lumière verte, et je crus entendre le bruit mat d'un corps qui tombait au sol. Un cri déchira la pénombre. Puis, je repris brutalement conscience. Le décor de la rame apparut presque aussi soudainement qui s'était effacé. Je plissai les yeux, aveuglée par les néons. Je respirais bruyamment, comme si je venais de retenir ma respiration pendant de longs instants, et que j'avais désespérément besoin d'une goulée d'air. Presque aussitôt, la porte de la rame s'ouvrit, et je compris ce qui allait se passer. «NON ! » m'écriai-je en bondissant sur mes pieds, mais mes jambes étaient beaucoup trop faibles, et je m'affalai à nouveau sur la banquette, encore sous le choc de ce qui venait de se passer. Je fermai alors les yeux, comme pour ne pas voir ce qui allait inévitablement se passer... |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Sam 30 Nov - 21:46 | |
| Tracey, en face de Pandora, était en train de perdre toute sa combativité. La torture parvenait encore à lui tirer des hurlements des plus délectables, mais en dehors de ça, son mutisme et son manque de réaction commençait fortement à agacer Pandora, qui se demandait ce que cela pouvait bien cacher. Un piège au bout du tunnel ? L’absence de la famille qu’elle était censée décimer ? Cela valait presque le coup de la saigner à blanc, de tirer d’elle tout ce qu’elle pouvait, avant de l’achever pour de bon. Pandora était en train d’envisager cette solution sérieusement, plutôt que de continuer à perdre son temps dans ce lieu moldu qu’elle détestait tant. Après tout, s’acharner sur cette gamine pouvait être amusant pendant un moment, elle n’avait plus poussé ses tortures à ce point depuis quelques semaines, et ça lui manquait. Elle pouvait faire en sorte que Tracey se réveille un peu de cette torpeur si agaçante qui semblait la frapper, elle pouvait ôter toute humanité de son regard en la rabaissant plus bas que terre, elle se délecterait de ses suppliques, elle l’humilierait pour mieux la tuer ensuite. Mais Pandora ne put pas mettre cette idée en place immédiatement : la rame de métro se mit à ralentir, et la lumière apparut. Mais alors que la Mangemort saisissait Tracey par le col, lui demandant où elles étaient, elle vit les yeux de sa jeune victime papillonner. « Je... » Tracey devint soudain aussi lâche qu’une poupée de chiffon, comme si tous ses muscles venaient soudain de la lâcher. Elle fixait le vide mais ses yeux roulaient comme s’ils suivaient une scène bien précise, mais son visage restait figé, et Pandora dut la soutenir pour qu’elle ne s’effondre pas au sol : un comble ! Qu’est-ce qui lui arrivait, encore ? Une nouvelle bouffée d’énervement saisit la Mangemort, qui eut une brusque envie de serrer ses mains autour de son cou jusqu’à ce qu’elle s’étouffe, cette sale gamine sans réaction. Il ne manquerait plus qu’elle lui fasse une crise de Merlin seul savait quoi ! Pandora n’avait aucune envie de la voir mourir aussi bêtement dans ses bras, elle était prête à la tuer elle-même avant qu’elle ne s’étouffe avec sa langue ou que son cœur ne la lâche de lui-même. Mais elle n’eut pas le temps e faire le moindre geste : Tracey revint soudain à elle, et jeta un regard effaré autour d’elle, comme si elle réalisait à peine la situation où elle se trouvait. Sa confusion était extrême, ce que Pandora ne manqua pas de remarquer malgré son impatience et son agacement. Elle poussa un soupir et la repoussa sur la banquette derrière elle, vraiment peu désireuse de garder un contact prolongé avec cette semi-moldue. «NON ! » Surprise par le cri que Tracey venait de pousser, Pandora suivit son regard. Ce n’était pas elle que Tracey regardait avec tant d’épouvante – cela aurait été plutôt logique, qu’elle fasse enfin montre de terreur devant elle, même si cela sortait de nulle part – mais c’était la porte de la rame qui s’ouvrait. Un couple âgé entra dans le même temps, le genre qui ne payait pas de mine et qui ne ressemblait à rien de plus qu’à un couple de vieux croulants moldus. Rien qui ne justifie un tel cri non plus … Mais ils dérangeaient, visiblement, et Pandora pointa sa baguette sur eux sans même sourciller. Elle était en train de comprendre ce qui était arrivé à Tracey, et elle était impatiente de vérifier cette théorie. Les deux vieux ne la virent même pas, ils s’étaient dirigés vers des places assises avec la lenteur caractéristique de leur grand âge, et Pandora attendit une seconde que les portes de la rame se referment derrière eux … Un éclair vert illumina alors l’espace réduit, et les deux vieux s’affaissèrent au milieu du wagon, leurs faces tournées sur le sol dégoûtant. C’était un détail très important, Pandora n’aimait pas les personnes âgées, elles la dégoûtaient, et elle préférait ne pas avoir à subir leurs visages jusqu’à ce qu’elles arrivent.
Pandora se retourna alors vers Tracey, les yeux brillants. L’horreur absolue qui était peinte sur son visage était jouissif : enfin une réaction ! Et cette réaction avait une signification toute particulière … Si Pandora ne se trompait pas. Mais il n’y avait pas des centaines de raisons pour expliquer le black-out qu’avait subi la jeune sorcière, ainsi que son cri d’horreur avant même que le couple n’entre dans la rame. Pandora n’avait jamais rencontré de devins, mais elle les avait étudiés à l’école suffisamment pour se douter que la scène à laquelle elle venait d’assister se rapprochait de très près d’une vision prémonitoire. La Mangemort se pencha devant Tracey et lui prit le menton entre les mains pour la forcer à la regarder. « Qu’est-ce que tu viens de nous faire là, chérie ? » Susurra-t-elle, un sourire carnassier sur les lèvres. Elle lui tourna ensuite légèrement la tête et lui montra les deux vieux étalés sur le sol. « Tu les as vu mourir avant qu’ils n’entrent, c’est ça ? » Le ton de Pandora était pressant, et elle ne parvenait pas à cacher tout à fait l’excitation dans sa voix. Elle commençait à peine à apercevoir le panel de possibilités s’offrant à elle, si elle pouvait s’offrir des prémonitions directement d’une devineresse. Mais il fallait d’abord s’assurer de ça, elle pouvait encore se tromper, avoir eu une mauvaise interprétation de la scène … Mais elle ne pouvait pas vraiment y songer. Elle ne voulait pas s’être trompée. « Tu m’avais caché que tu pouvais faire ça. » Elle planta ses yeux dans ceux de Tracey, y cherchant la moindre trace de mensonge ou de fourberie. Elle n’admettrait ni insolence, ni faux-semblant sur ce point. Elle voulait la vérité, et elle n’hésiterait pas à devenir très méchante si Tracey rechignait à la lui donner. Ce n’était pas qu’elle avait été très gentille jusque là, mais ça pouvait devenir pire encore … |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Sam 7 Déc - 18:13 | |
| J'étais terrorisée. Cependant, ce n'était pas la Mangemort qui me faisait le plus peur, c'était précisément ce qui venait de se passer. J'étais en train de perdre la boule, cela ne faisait aucun doute. J'étais ordinairement quelqu'un de réaliste, de terre à terre, jamais je n'avais fait preuve d'incohérences susceptibles de remettre en doute mon intégrité mentale. J'étais quelqu'un de solide, de fiable, et je n'étais clairement pas du genre à me perdre dans des considérations totalement délirantes, ni même à faire preuve de démence. Pour faire simple, je ne comprenais absolument pas ce qui venait de m'arriver, et c'était précisément ce qui m'effrayait. Était-ce une énième ruse de cette femme ? Avait-elle tenté de s'introduire dans mon esprit pour mieux me torturer, me montrant ainsi par a + b que j'étais totalement sous son emprise, qu'elle pouvait faire de moi ce qu'elle voulait ? Était-elle légilimens ? Même ça, je ne saurais en jurer. Bien que je sache ce que c'était en théorie, j'ignorais quels étaient les effets lorsque quelqu'un essayait de s'introduire dans l'esprit d'un autre dans l'espoir d'en extirper quelques informations, et pour cause, je ne l'avais jamais expérimenté. Encore heureux, me diriez vous. Pour ainsi dire, il y avait peu de personnes parmi mes connaissances qui savaient maîtriser cet art, et encore moins avaient tenté de l'utiliser contre moi. Alors, je ne savais pas si c'était ce truc qui avait provoqué cette vision, ou tout du moins, déclenché ce flots d'images qui n'étaient pas à moi, et qui étaient encore moins des souvenirs qui m'appartenaient. Peut-être bien qu'elle n'essayait pas d'extraire quelque chose de mon esprit finalement, mais qu'elle m'avait montré ce qu'elle avait l'intention de faire à ce couple de personnes âgées qui allaient rentrer dans la rame. Le seul élément qui ne collait pas, c'est comment savait-elle que des personnes âgées allaient venir nous déranger ? Car à ce que je sache, il n'y avait personne à part nous, puisque la rame ne s'était pas encore arrêtée. Elle voulait me faire peur, voilà tout. Il n'y avait pas d'autre explications possibles à cela. Et pourtant...Les portes de la rame s'ouvrirent au ralenti. Un couple de petits vieux venait d'entrer, exactement comme dans le flash que je venais d'avoir, ou qu'elle m'avait communiqué, enfin, peu importait puisqu'il y avait vraiment peu de différence entre ces gens et ceux que j'avais vus. Avant même que je n'eus le temps de faire quoi que ce soit, elle avait à nouveau levé sa baguette et prononcé le sort fatal. Nous étions à nouveau seules dans le wagon, et, en guise d'accompagnants, il y avait désormais deux cadavres qui n'avaient sûrement pas vu la mort venir. Mon sang se glaça. « Qu'avez-vous fait ? » m'écriai-je d'une voix tremblante, alors que mon regard vif oscillait entre elle et feu le couple. D'autres accusations me venaient à l'esprit, comme par exemple, pourquoi s'en être pris à des gens innocents qui n'avaient strictement rien à voir dans notre litige, mais la réponse s'imposa d'elle-même. Elle avait fait cela parce que c'était une Mangemort. Point. Il n'y avait pas lieu de développer davantage, la conclusion se suffisait à elle-même.
Peut-être qu'au final, la mort de ces personnes âgées n'était qu'un avertissement. Un simple avertissement sur ce qui m'attendait si je ne coopérais pas. Mais que pouvais-je faire de toute façon ? Je n'avais plus rien à donner. On m'avait déjà tout pris. Il ne restait plus que ma propre vie, vie qui ne tenait plus qu'à un fil. Ce fil, elle était libre de le couper quand bon lui semblait, alors qu'attendait-elle ? Je pouvais la supplier de mettre fin à mes tourments, mais jamais elle n'accéderait à ma demande, elle préférait me faire souffrir jusqu'au bout, voir la vie quitter peu à peu mon corps jusqu'à ce qu'il n'en reste rien. Rien du tout. Elle était vraiment loin d'en avoir fini avec moi, et ce à plus forte raison qu'elle venait de se pencher vers moi pour me saisir le menton sans aucune douceur. « Qu’est-ce que tu viens de nous faire là, chérie ? » Si seulement je le savais moi-même. Malheureusement pour elle, je n'avais aucun élément de réponse à fournir à sa question. « Je ne sais pas. » bredouillai-je vainement, dans une tentative désespérée d'échapper au triste sort qui semblait être le mien. Et c'était la vérité. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Et apparemment, elle semblait être aussi surprise que moi par ce qui venait de se passer. Devais-je en déduire qu'elle n'y était pour rien ? Non ! C'était peut-être une ruse de sa part. De toute façon, elle n'était en rien étrangère à cet état de fait au vu de toutes les atrocités que j'avais subies depuis tout à l'heure. C'était forcément ça, il n'y avait aucune autre explication à cela. Explication qui soit acceptable, bien entendu. Elle me força ensuite à regarder le couple qu'elle avait assassiné. J'en eus un haut le cœur. Certes, ils n'étaient pas les premiers morts que je voyais, mais le spectacle me révulsait. Je ne pus m'empêcher de penser à mes propres parents. Ma mère avait subi exactement le même sort, si bien qu'elle n'en avait pas souffert, mais mon père ne pouvait pas en dire autant. Sans doute avait-il donné du fil à retordre à son tortionnaire également, puisque quand je suis retournée à la maison peu après le drame, il y avait des traces de lutte dans le salon, et du sang sur le vieux tapis. « Tu les as vu mourir avant qu’ils n’entrent, c’est ça ? » Je battis légèrement des paupières, tentant de me dégager de sa poigne. J'avais voulu hocher la tête en signe de négation, mais j'en étais incapable, elle m'empêchait d'esquisser un tel mouvement. Je ne voulais pas croire que c'était moi qui avait fait ça, que ce que j'avais vu était de mon propre fait. Je ne voulais pas croire que c'était ça, qu'elle avait raison. Je ne voulais pas non plus admettre qu'encore une fois, on m'avait possiblement menti sur ce que j'étais. Je détournai le regard de cette vision écoeurante, mais cela ne me sauva pas pour autant, puisque je rencontrai une nouvelle fois le regard dur de la blonde. « Tu m’avais caché que tu pouvais faire ça. » Je clignai des paupières, tandis que je commençais à paniquer. Je savais que si je ne fournissais pas les réponses qu'elle attendait, elle ne me ferait pas de cadeaux, je le voyais au fond de ses yeux qu'elle ne plaisantait pas. Pourtant, cette fois-là, je ne mentais pas, je ne savais réellement pas ce qui m'arrivait. « Je...je ne savais pas non plus. » balbutiai-je , effarée. « ça...ça ne l'a jamais fait avant. » Et je disais vrai. Je n'avais encore rien vécu de tel. Les seuls trucs bizarres que j'avais pu voir, à la rigueur, se déroulaient dans mes rêves. Mais ce n'était que des rêves, n'est-ce pas ? Rien qui puisse permettre d'affirmer avec exactitude que j'étais capable de lire l'avenir. « Ce n'était pas vous ? » osai-je demander dans un souffle. « Vous n'êtes pas légilimens ? » Comme elle, j'essayais de comprendre ce qui m'arrivait. Si elle n'était pas légilimens, alors, qu'est-ce que ça signifiait ? J'émis un léger sifflement incrédue. « Wow. Vous pensez vraiment que je suis capable de voir l'avenir, c'est ça ? » Voir l'avenir. C'était tellement ridicule lorsqu'on y pensait. Moi, la fille la plus rationnelle du monde, comment je pouvais avoir un quelconque talent pour...ce genre de choses ? « Je suis désolée de vous décevoir, mais je n'ai jamais été une fanatique des boules de cristal et compagnie, pour la simple et bonne raison que je ne crois pas à toutes ces conneries. » Et tant pis si ma réponse ne lui plaisait pas, parce que je n'en avais pas d'autres en stock. Elle pouvait utiliser n'importe quel subterfuge pour m'arracher la vérité, elle n'obtiendrait rien, parce qu'il n'y avait rien d'autre à dire. Pour une fois, je ne jouais pas, j'étais même très sérieuse. Tellement sérieuse que j'espérais à dire vrai que ce semblant de vérité soit plus crédible que tous ces mensonges que j'avais proférés jusqu'alors. Car si elle ne me croyait pas, j'étais foutue. |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Sam 8 Fév - 20:02 | |
| Pandora avait suivi, comme bon nombre de ses camarades de Poudlard, des cours de divination à partir de sa troisième année. Et comme bon nombre de ses camarades, elle s’était surtout servie de ce cours pour apprendre à infuser le thé correctement, et pour développer son imagination à inventer des horoscopes bidons. Mais bien qu’elle se soit mortellement ennuyée dans ce cours, jusqu’à ce qu’elle soit autorisée à l’arrêter après ses BUSES, elle y avait finalement appris quelques petites choses. Elle n’y avait plus repensé avant ce soir, mais elle se souvenait de la voix éthérée de Trelawney en train de leur parler des devins. Elle ne se rappelait pas de tous les détails, évidemment – il aurait fallut pour ça qu’elle soit attentive – mais elle avait le principal. Les personnes dotées du don de voyance pouvaient avoir des visions n’importe quand, elles perdaient le contrôle d’elles-mêmes pendant ce laps de temps et ne réalisaient quelquefois même pas qu’elles avaient eu une vision. Elles pouvaient voir le futur sur un court terme ou au contraire sur un très long terme, et le plus important était qu’elles pouvaient provoquer ces visions selon leur volonté. Du moins, c’était ce que Trelawney avait toujours répété – ça devait être son sujet préféré – et c’était ce que Pandora avait retenu. Et avoir des visions du futur sur commande, c’était de nature à raviver l’intérêt de n’importe qui pour la divination. Pandora pouvait entrevoir la multitude de choses qu’elle pourrait faire si elle avait une voyante à sa disposition, si elle pouvait déchiffrer l’avenir avant qu’il ne se réalise, pour le contrer ou l’encourager. Et elle pouvait sentir une excitation incroyable monter au creux de son ventre et enfler doucement, tandis que ses yeux se mettaient à pétiller d’impatience. Elle attendait beaucoup de Tracey, il n’était plus question de la tuer avant qu’elle n’ait obtenu les réponses qu’elle souhaitait. Mais la jeune fille en face d’elle semblait terrorisée par ce qu’elle venait de voir, et incroyablement perdue devant ce phénomène. « Je ne sais pas. » Mauvaise réponse. Très mauvaise réponses ! Les poings de Pandora se serrèrent convulsivement, mais elle laissa une nouvelle chance à Tracey de se rattraper. « ça...ça ne l'a jamais fait avant. » Au moins, elle reconnaissait qu’elle avait fait quelque chose. Cela contrariait Pandora de savoir que c’était nouveau, parce qu’il lui faudrait du temps pour apprendre à le contrôler, mais rien n’était perdu. Il faudrait qu’elle soit patiente, bien entendu, et ce serait difficile. Mais pour les buts qu’elle se promettait d’atteindre, cela serait peu cher payé. « Ce n'était pas vous ? Vous n'êtes pas légilimens ? » Pandora écarquilla les yeux en entendant cette question, posée si naïvement, et une vague de rage gigantesque la submergea. Sans réfléchir une seule seconde, elle leva la main et gifla violemment la jeune fille, faisant voltiger ses cheveux autour de sa tête et lui laissant une marque écarlate sur le visage. La violence qui avait pris naissance dans sa poitrine lui donnait envie de lui fracasser la tête contre le sol, et elle avait envie de hurler sa frustration comme une bête enragée. Ce n’était pas possible ! Pourquoi fallait-il qu’elle tombe sur une devineresse qui n’avait encore jamais eu de vision avant ça ? Seule la promesse de prochaines prophéties, même ténue, l’empêcha de tuer Tracey sur le champ. « Wow. Vous pensez vraiment que je suis capable de voir l'avenir, c'est ça ? » La réflexion de la jeune fille semblait tellement hors de propos que Pandora se contenta de la fixer sans rien dire, son regard brûlant parlant d’elle-même. Il fallait que cette bécasse se taise si elle ne voulait pas aggraver son cas … « Je suis désolée de vous décevoir, mais je n'ai jamais été une fanatique des boules de cristal et compagnie, pour la simple et bonne raison que je ne crois pas à toutes ces conneries. » En vérité, Pandora était comme elle quelques minutes plus tôt : la divination n’était pour elle qu’un ramassis de bêtises. Mais elle venait d’assister à une prophétie en direct et son point de vue avait radicalement changé. « Ne te fais pas plus bête que tu ne l’es. » Siffla Pandora d’un ton furieux. Si Tracey essayait de l’induire en erreur en raillant ses propres capacités, elle allait droit dans le mur. Pandora n’avait jamais autant cru en ses pouvoirs qu’en cet instant. Elle était passée de gamine sans intérêt uniquement bonne à torturer, à une voyante potentielle pleine de promesses. De promesses qui serviraient la Mangemort, ou qui ne serviraient à personne.
Passablement agacée par le comportement de Tracey, Pandora attrapa son bras et le serra durement entre ses doigts, la tirant derrière elle pour la mener jusqu’aux deux cadavres. Face contre terre, recroquevillés dans la posture peu naturelle de deux personnes ayant été frappées dans le dos et ayant glissé de leur siège sans que plus aucun muscle ne les retiennent, ils ne ressemblaient à rien d’autre qu’à ce qu’ils étaient : des corps sans vie. Leur position ridicule dégoûtait vaguement Pandora, qui voyait en eux le pire de ce que le monde pouvait donner. Deux vieux moldus déjà repoussants avant de mourir, qui n’avaient plus aucun intérêt une fois trépassés. Aucun intérêt, si ce n’est celui de faire comprendre à Tracey ce qui venait de se dérouler. Du pied, la Mangemort retourna un des deux cadavres, et appuya sa semelle sur la joue flasque de la vieille femme. Le concept de profanation était quelque chose d’étranger à Pandora, qui ne voyait pas là deux êtres humains ayant tragiquement la vie, mais deux pantins mous qui lui appartenaient pour atteindre ses desseins. Elle attrapa Tracey par la nuque pour lui pencher la tête vers le cadavre de la vieille femme. « Regarde-la. Tu as vu qu’elle mourrait, et il me semble bien qu’elle est morte. Et tu sais quoi ? C’est ta faute. Je l’aurais peut-être épargnée si tu n’avais pas crié. Qu’est-ce que ça fait de la voir se faire tuer, et de savoir que tu es aussi responsable que moi de sa mort ? » Elle appuya encore un peu sur sa nuque, inclinant son visage plus près de celui du cadavre, puis elle la relâcha et elle croisa les bras sur sa poitrine, tout en fixant Tracey avec un sourire mauvais. « Donne-moi une autre vision. » Ordonna-t-elle. « Dis-moi ce qui va se passer la prochaine fois que ce wagon va s’arrêter. » Elle indiqua les cadavres du menton, puis fit rouler sa baguette entre ses doigts, dans un geste équivoque. « Mais réfléchis bien avant de me dire que tu ignores comment faire. » La mit-elle en garde. « Tu l’as fait une fois, et tu sais aussi bien que moi que c’est de la voyance pure et simple, pas une de ces conneries de pseudo-divination. Et je t’assure que je ne t’ai rien fait … » Une idée soudaine traversa l’esprit de Pandora, et elle décroisa les bras. A vrai dire, elle lui avait fait quelque chose. Elle l’avait torturée, elle lui avait mis une pression psychologique et physique à laquelle Tracey n’était pas habituée. « Mais je peux forcer le destin si tu ne te décides pas assez vite. » Ajouta-t-elle d’un ton menaçant. Si c’était ça, la solution, alors Pandora était prête à la torturer toute la nuit pour obtenir même la plus infime vision. Il n’y aurait pas forcément la mort au bout du tunnel, finalement … |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Mar 4 Mar - 15:23 | |
| C'était clairement ce que j'appelais un retournement de situation. Mais quel retournement de situation ! Je n'étais pas sûre que celui-ci s'opère finalement en ma faveur. En réalité, j'étais encore plus dans le pétrin qu'avant, si toutefois c'était possible. Je ne faisais décidément pas les choses à moitié, à mon grand dam d'ailleurs. En toute honnêteté, j'aurais préféré qu'elle continue de penser que je n'étais qu'une impure au lieu de je ne sais quoi de plus dément encore. J'étais une sorcière, rien de plus banal, d'autant plus que dans leur idée, j'étais considérée comme inférieure. Je ne comprenais donc pas son regain d'intérêt à mon égard. De toute évidence, je n'avais aucune idée de ce qui m'arrivait. J'étais encore sonnée, comme si j'avais reçu un énorme coup sur la tête. D'ailleurs, un début de migraine commençait à se faire sentir. La panique me faisait débloquer complètement, il n'y avait pas d'autre explication à tout ce bordel, et pourtant, la Mangemort semblait avoir une toute autre idée. Qu'est-ce qu'elle allait inventer, encore? Nous étions seules dans cette rame, puisqu'elle venait d'éliminer sous mes yeux le couple de personnes âgées qui y était entré. Couple que j'avais vu mourir bien avant que leurs corps désormais sans vie ne viennent heurter le sol. J'avais anticipé ce qui allait se passer. La blonde, elle, ne semblait pas croire qu'il ne s'agissait que d'une capacité d'anticipation plutôt exceptionnelle. Il y avait autre chose, que moi j'ignorais. Sur ce coup là, elle avait sans doute une longueur d'avance. J'avais bien vu l'éclair de jubilation qui venait de traverser son regard, comme si elle venait de trouver je ne savais quel trésor tant convoité. Quant à moi, je m'étais tassée sur mon siège, refusant d'en bouger jusqu'à nouvel ordre. De toute façon, j'avais les jambes bien trop flageolantes pour seulement oser esquisser un quelconque mouvement. Je voulais faire disparaître de mon champ de vision les deux cadavres. Ça n'avait jamais existé. Ça ne pouvait pas exister, je nageais en plein cauchemar et j'allais sans doute me réveiller bientôt dans mon lit, trempée de sueur, mais saine et sauve. Il ne pouvait en être autrement. C'était juste un mauvais rêve. Pour autant, plus les minutes passaient et moins je croyais à ce boniment que je m'efforçais de répéter inlassablement, comme pour me convaincre. Ce n'était pas un cauchemar, c'était la réalité. J'étais faible et blessée, coincée dans une rame de métro avec une Mangemort qui avait l'air décidée à me faire la peau, tout du moins, jusqu'à ce que je fasse ce truc bizarre. Et lorsqu'elle réalisa que c'était la toute première fois que j'avais fait ça, la Mangemort changea de couleur. Sa main heurta ma joue avec violence. Ma peau était en train de cuire, et sans nul doute allais-je me retrouver avec une belle marque violacée sur la pommette d'ici les prochains jours, mais je n'étais plus à ça près, n'est-ce pas ? Je ne savais pas ce qui se tramait dans sa tête, mais c'était mauvais, vraiment mauvais. « Ne te fais pas plus bête que tu ne l’es. » Alors elle pensait que tout n'était que jeu et comédie ? Que j'essayais encore une fois de la mener en bateau comme je l'avais fait quelques instants plus tôt ? Pourtant, en l'instant présent, je ne jouais plus. Comment le pourrais-je alors que j'étais clairement en train de perdre les pédales? Ne voyait-elle pas que je ne comprenais vraiment rien au phénomène qui venait tout juste de se produire ? Apparemment non. Et ça n'allait clairement pas arranger mes affaires, loin de là.
Mon cœur s'emballa dans ma poitrine tandis qu'elle s'emparait de mon bras sans aucune douceur. Je n'opposai aucune résistance, c'était inutile, tout était inutile, elle allait avoir le dernier mot de toute façon. J'eus un haut le cœur lorsqu'elle m'amena jusqu'aux deux cadavres. Je fermai brièvement les yeux, comme pour me soustraire à cette vision d'horreur, avant de les rouvrir. Ma nausée s'accentua lorsque la Mangemort les déplaça du bout du pied, me montrant alors son visage sans vie, figé trop prématurément dans la mort. Je perdis légèrement l'équilibre lorsqu'elle me saisit par la nuque pour me forcer à les regarder. « Regarde-la. Tu as vu qu’elle mourrait, et il me semble bien qu’elle est morte. Et tu sais quoi ? C’est ta faute. Je l’aurais peut-être épargnée si tu n’avais pas crié. Qu’est-ce que ça fait de la voir se faire tuer, et de savoir que tu es aussi responsable que moi de sa mort ? » C'est de ma faute. C'est tout ce qu'elle semblait avoir retenu de tout ça. Que c'était moi qui l'avait tuée. Pourtant, c'était elle qui avait prononcé la formule fatale, sans aucun scrupule. C'était elle et personne d'autre. Moi, je n'avais été que spectatrice de toute cette horrible mascarade. Des larmes silencieuses dévalèrent mes joues, lesquelles devinrent désagréablement humides. Le sel piquait légèrement les blessures que mon visage arborait. Cela aurait au moins le mérite de nettoyer un tant soit peu tout ce sang mais en soi, c'était loin d'être une consolation, je me sentais toujours aussi misérable à l'intérieur. Bien sûr que oui elle les aurait tués, comment pouvait-il en être autrement ? C'était même logique qu'elle le fasse, comme ça, pas de témoin, ce sinistre épisode demeurerait dans le secret de cette maudite rame. Quant à savoir quel sentiment ça m'avait procuré de la voir se faire tuer, la réponse était toute simple. L'impuissance. Je n'avais rien pu faire pour empêcher ça. C'était inéluctable, ça devait se produire. Le pire, c'était sans doute que je n'avais même pas eu le temps de m'y préparer psychologiquement. C'était simplement arrivé sous mes yeux ahuris, alors que mon cerveau avait eu d'énormes difficultés à faire la liaison entre ce que j'avais vu et ce qui s'était réellement passé. Pour elle, pourtant, c'était très clair. « Donne-moi une autre vision. Dis-moi ce qui va se passer la prochaine fois que ce wagon va s’arrêter. » Je pâlis dangereusement. « Quoi ? » bredouillai-je, tandis que je sentais une nouvelle fois la panique m'envahir. « Je...je... » tout ce qui sortait de ma gorge, c'était des couinements indistincts, rien de bien intelligibles. Je ne pouvais pas lui donner d'autre vision. Je n'avais aucune putain d'idée de comment ça avait pu arriver, comment pourrais-je reproduire la chose ? « Je ne vois rien. » Et je disais vrai. C'était le trou noir, béant, abyssal, rien que du noir le plus total, le plus absolu. Le néant. Mon cerveau ne répondait plus de rien. J'avais déjà du mal à réfléchir, alors...« Mais réfléchis bien avant de me dire que tu ignores comment faire. Tu l’as fait une fois, et tu sais aussi bien que moi que c’est de la voyance pure et simple, pas une de ces conneries de pseudo-divination. Et je t’assure que je ne t’ai rien fait … » De la voyance pure et simple...ben voyons. On nageait en plein délire. Depuis quand j'avais cette capacité, dites-moi ? Et d'où ça me venait, exactement ? J'aimerais bien le savoir, moi aussi. Pourtant, dommage pour elle, je n'en savais rien. S'il y avait eu quelque chose dont j'étais censée être au courant, personne n'avait jugé bon de m'en informer. Je n'étais pas plus avancée qu'elle pour le moment. Ce qui était fort ironique, puisque selon ses dires je serais dotée de je ne sais quelle capacité à voir l'avenir ! « Je...je ne peux pas faire ça sur commande ! » balbutiai-je encore une fois, sentant un frisson d'horreur me dévaler l'échine. Je ne peux pas. Qu'est-ce qu'elle ne comprenait pas dans ces quatre mots, bon sang ? « Mais je peux forcer le destin si tu ne te décides pas assez vite. » Je me mordillai la lèvre inférieure. Bien sûr. La torture était la réponse à tout. Mon regard balaya les corps sans vie des personnes âgées. « Ce n'est pas en me transformant en légume que vous allez obtenir quoi que ce soit. » grognai-je à son attention. Mes dires, en soi, n'avaient rien d'innocent. J'avais entendu parler de ces gens qui étaient devenus fous à force d'avoir été torturés. je soupirai, je n'étais pas franchement emballée à l'idée de finir comme eux.
J'étais agenouillée sur le sol sale de la rame, ne sachant pas vraiment quelle était la marche à suivre. Je serrai les dents tandis que je fouillais dans la veste de l'homme, à la recherche d'un portefeuille, quelque chose comme ça. N'importe quoi qui puisse me rappeler un de leurs souvenirs. J'avais vu ça dans une série télé, ça devrait fonctionner, non ? Je trouvai enfin ce que je cherchais. J'ouvris le portefeuille en vieux cuir pour regarder ce qu'il y avait dedans. Il y avait quelques billets. Je touchais l'argent, attendant désespérément que quelque chose se passe. Je trouvai sa carte d'identité. Sur la photo, il avait l'air beaucoup plus jeune. « Il s'appelait Keegan Lewis. » informai-je la blonde, tandis que je lisais le nom qui était inscrit sur la carte. Mais elle devait s'en ficher comme d'une guigne, pas vrai ? Je ne trouvai rien de concluant, jusqu'à ce que mon regard fut attiré par une médaille qui était épinglée sur la doublure intérieure du portefeuille. Mes doigts effleurèrent le métal encore chaud. Je ne bougeais pas d'un iota, tentant de me concentrer sur l'histoire que l'objet essayait de me raconter. « C'était un vétéran de la guerre du Vietnam. Il a été rapatrié parce qu'il a été grièvement blessé. Son véhicule a explosé alors qu'il se trouvait encore à l'intérieur » dis-je d'un ton neutre. Enfin. Pourquoi je me perdais dans des explications, elle ne devait probablement pas savoir ce que c'était. Cela étant, comment j'aurais pu savoir tout ça alors que je ne connaissais même pas ce monsieur ? Certes, ce n'était pas difficile de deviner qu'il avait été blessé à un moment où à un autre de son existence puisqu'il avait une canne, mais sinon, rien de ce que j'ai pu dire n'avait été déductible rien qu'en le regardant. « C'est tout. » annonçai-je d'une voix tendue tandis que je me redressais légèrement, ayant d'ores et déjà remis le portefeuille dans la poche du défunt. Ce n'était probablement pas ce qu'elle avait demandé, puisqu'elle voulait une vision et non pas une jolie petite histoire à propos de ces victimes toutes fraîches, mais c'était tout ce dont j'avais été capable. Elle n'était pas en droit d'exiger davantage. Je ne pouvais pas faire ça en claquant dans les doigts, elle allait devoir le comprendre d'une façon ou d'une autre. |
| | | | Sujet: Re: blood & tears •• pandora Jeu 17 Avr - 18:52 | |
| Les méninges de Pandora tournaient à toute vitesse devant l’étendue de possibilités qui s’ouvraient à elle. Ce qu’elle avait prévu de faire avec Tracey, avant de découvrir qu’elle avait un don de voyance, n’était bien évidemment plus d’actualité. Le meurtre était certes un passe-temps très intéressant, mais tordre le cou de la poule aux œufs d’or aurait été une erreur que même Pandora était capable de voir. Et pourtant, elle en rêvait … Mettre ses mains autour de la gorge de cette petite dinde et serrer jusqu’à ce que ses joues bleuissent et qu’elle finisse par s’étouffer, c’était tout ce qui faisait envie à la Mangemort. Parce que si elle avait de grandes ambitions et des idées fantastiques qui germaient vitesse grand v dans son esprit face aux pouvoirs de Tracey, elle avait l’impression que la jeune fille en face d’elle s’embourbait aussi rapidement dans un marécage d’incompréhension. Ses yeux la fixaient avec l’air de lui demander des explications, même la terreur d’avoir vu mourir les deux ancêtres ne parvenait pas à effacer cette intense perplexité qui semblait l’habiter. Pandora n’avait pas beaucoup de patience, et elle n’aimait pas être celle qui devait s’arrêter pour expliquer à ceux qui ne comprenaient pas assez vite. Mais cette fois, l’exaspération allait bien au-delà. Dans n’importe quel autre cas, elle n’aurait eu qu’à tourner le dos à l’encombrant, voire même à lui jeter un sortilège définitif pour ne plus être importuné. Mais Tracey était devenue bien trop précieuse pour que l’une ou l’autre option soit envisageable … Elle dut donc faire de grands efforts pour se contenir, en attendant que la jeune fille retrouve plus ou moins ses esprits et lui donne une réponse satisfaisante. « Quoi ? Je...je... Je ne vois rien. » Ses balbutiements étaient insupportables, presque autant que la réponse en elle-même. Une nouvelle fois, Pandora fit rouler sa baguette entre ses doigts, bien décidée à s’en servir très rapidement si Tracey ne revenait pas sur ce qu’elle venait de dire. « Je...je ne peux pas faire ça sur commande ! » Pandora pouvait voir la peur commencer à envahir le regard de sa victime, alors qu’elle réalisait qu’elle ne pouvait rien lui offrir pour éviter la torture à venir. Peut-être ne pouvait-elle, effectivement, pas faire ça sur commande. Après tout, Pandora n’y connaissait rien, elle n’avait jamais donné beaucoup de crédits aux élucubrations de Trelawney durant ses années à Poudlard, et elle n’était pas certaine de croire que les voyants n’avaient qu’à fermer les yeux pour provoquer des visions de l’avenir. Mais c’était trop frustrant. Et Pandora ne supportait pas la frustration. Si elle n’obtenait rien par la manière douce, elle tenterait la manière forte, cela ne lui coûterait absolument rien. Elle avait tout son temps. « Ce n'est pas en me transformant en légume que vous allez obtenir quoi que ce soit. » Pandora eut un rictus mauvais à cette remarque. « Si je ne peux rien obtenir de toi de toute façon, ce n’est pas en légume que tu finiras, mais en purée. » La mit-elle en garde d’un ton sans appel. Pour l’instant, ce n’étaient que des paroles en l’air, car Pandora n’avait pas l’intention de la tuer, mais si Tracey continuait dans sa mauvaise volonté et son insolence, il était possible que la baguette de Pandora dépasse ses bonnes résolutions …
Mais Tracey sembla comprendre que sa vie n’était pas encore en sécurité, car elle se mit à fouiller le mort, provoquant un haussement de sourcil de la part de Pandora, qui ne voyait pas bien en quoi voler ses affaires pouvait sauver sa peau. Mais elle ne dit rien et se contenta d’observer, sa baguette prête pour parer à la moindre incartade, jusqu’à ce que la jeune fille reprenne la parole. « Il s'appelait Keegan Lewis. » Cette information ne fit même pas ciller la Mangemort, elle entra par une oreille pour ressortir par l’autre. « C'était un vétéran de la guerre du Vietnam. Il a été rapatrié parce qu'il a été grièvement blessé. Son véhicule a explosé alors qu'il se trouvait encore à l'intérieur. » Fascinant. Pandora ne comprenait toujours pas où Tracey voulait en venir avec ces informations absolument inutiles, alors qu’elle lui avait demandé une vision du futur. Ceci n’était visiblement pas du domaine de la divination, uniquement de la déduction. Ou de l’imagination. La différence importait bien peu. « C'est tout. » Cette fois, ces quelques mots firent réagir Pandora, qui décroisa les bras et cligna des yeux comme si elle sortait de la somnolence après avoir subi une leçon particulièrement rébarbative. « C’est tout ? Je me fiche qu’il ait fait la guerre ou qu’il ait fait poussé des haricots sur l’Himalaya. Si au moins tu avais pu me dire qu’il se relèverait d’entre les morts, ça aurait pu être intéressant … Mais il est mort et je n’ai rien à faire de sa vie. » Soupira-t-elle, excédée. Cette gamine avait vraiment cru que ses bavardages auraient le moindre intérêt ? Au contraire, elle avait essayé de gagner du temps et n’avait fait qu’attiser l’impatience de la Mangemort. « Je veux le futur ! Je veux savoir ce qui va se passer quand les portes s’ouvriront, ou quand on sortira d’ici. Si tu n’en es pas capable, tant pis pour toi ! » L’air désolée, elle pointa sa baguette sur Tracey. Après tout, il y avait d’autres moyens pour obtenir des réponses qu’en les demandant gentiment, Pandora l’avait appris depuis longtemps. « Endoloris ! » Dans la rame de métro qui se rapprochait tranquillement de son terminus, les cris de douleur de Tracey retentirent à nouveau, encore et encore, sous le regard de la Mangemort. Elle ne releva sa baguette que de temps à autre, le temps de laisser à la jeune fille le temps de respirer, puis la torture reprenait, inlassablement. Et à chaque fois qu’elle faisait une pause entre deux sortilèges, Pandora espérait revoir cette absence dans les yeux de Tracey, qui lui aurait indiqué qu’une vision lui parvenait … Mais rien ne se produisit, si ce n’est qu’en face d’elle, la gamine devenait de moins en moins réactive. Sous les assauts de la souffrance, la vie la quittait peu à peu … Et Pandora mourrait d’envie de continuer jusqu’à la fin, jusqu’à ce petit déclic qui signait soit le décès, soit la folie. C’était un jeu de hasard : qu’est-ce qui viendrait en premier ? Mais finalement, elle s’arrêta avant d’atteindre le point de non-retour. La poule aux œufs d’or ! Il fallait qu’elle garde ça à l’esprit. Pour l’instant, elle n’était plus qu’une loque à semi-consciente, mais elle retrouverait ses esprits, et avec ses capacités de voyance. Pandora s’accroupit auprès d’elle pour tirer ses cheveux en arrière et scruter son visage, puis elle soupira. « Oubliettes. » Lâcha-t-elle finalement, effaçant ainsi toute trace de son passage dans l’esprit de Tracey. Pour finir, elle reprit sa baguette et la lui rendit, bien à contrecœur, mais c’était une nécessité si elle voulait que la jeune fille ne soit pas trop soupçonneuse et décide, par exemple, de quitter le pays … Pandora allait la garder à l’œil, et elle reviendrait réclamer les visions qui lui étaient dues. Après tout, c’était elle qui avait permis à la jeune fille de découvrir ses dons ! Bien entendu, quand elle reprendrait conscience elle ne se souviendrait plus desdits dons, mais tout de même. Pandora l’observa encore une seconde, puis elle transplana. Elles se reverraient. |
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