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| (pandora&samaël) ♦ you can thank me, or not. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: (pandora&samaël) ♦ you can thank me, or not. Jeu 18 Avr - 12:52 | |
| Le temps était venu pour Samaël de faire définitivement ses preuves. Voilà quelques semaines qu'on ne lui confiait que quelques missions sans importance pour prouver sa valeur et pour effacer à tout jamais l'image du mangemort qu'il dégageait et aujourd'hui, il avait le droit à une véritable mission, même si son rôle restait toutefois mineur, il ne participerait pas au massacre final. Dans le miroir de sa salle de bain, dans le minable appartement qu'il louait, sous une fausse identité pour éviter d'être repéré, à un homme assez douteux, il observait la marque des ténèbres qui salissait la peau de son avant bras et il inspirait profondément. Cette marque lui faisait horreur et s'il avait pu se couper lui-même le bras pour la faire disparaître, il l'aurait bien fait mais il avait besoin de chacun de ses membres pour aider l'Ordre du Phénix et se battre dans cette guerre pour faire en sorte que les mangemorts ne la gagnent pas. Son changement radical de camp ne s'était pas fait sans incidents et il serra le poing avant de penser à sa petite sœur ou à sa garce de femme. Il releva la tête et s'observa un instant avant de finir de s'habiller simplement. Depuis qu'il n'était plus un mangemort, il avait cessé de porter du noir, terminé l'aspect maussade d'une faucheuse sur pieds et dans un corps humain, il n'avait plus envie de ressembler à un croque-mort alors même s'il ne portait ni jaune ni rouge, sa cape de sorcier était marron ce jour-là et si les autres n'étaient autres que bleu nuit ou grise, il cherchait à se démarquer de ce noir qui avait détruit sa vie ou qui maculait encore sa peau jusqu'à la fin de sa vie. L'avantage aujourd'hui pour lui était qu'il n'avait aucune attache sentimentale et il pouvait faire ce qu'il désirait. S'il était toujours officiellement marié, il n'allait pas tarder à se charger de ce détail plus que gênant très rapidement et faire parvenir à sa femme des papiers qui sépareraient leurs noms. Mais pour cela, il lui fallait attendre la fin de la guerre, il ne pouvait pas approcher le ministère et encore moins envoyer une quelconque lettre, il n'était pas stupide au point de se faire repérer de cette façon. Sa longue baguette glissa dans la poche intérieure de sa cape et il fit volte-face pour transplaner au lieu de rendez-vous des membres de l'Ordre. Une embuscade était prévue à quelques centaines de mètres du lieu où il s'arrêta, il faudrait qu'il joue les éclaireurs pour les membres de l'Ordre et il avait l'intention de s'acquitter de sa tâche avec beaucoup de concentration et d'efficacité. Il trouva rapidement un rocher qui ferait l'affaire et qui donnait une vue imprenable de la clairière dans laquelle les mangemorts avaient prévu de transplaner. Il faudrait quelques secondes à l'Ordre pour enclencher un bouclier et les mangemorts n'avaient que quelques pas à faire pour se retrouver dans le piège tendu par son nouveau camp.
Son cœur battait à tout rompre, sans qu'il n'en comprenne réellement la raison. Il avait déjà fait des missions chez les mangemorts, ce n'était pas ce qui avait manqué, pourtant, il avait une drôle d’appréhension face à celle-ci, comme s'il trouvait tout à coup sa présence déplacée. C'était la première fois qu'il faisait une mission qui lui faisait prendre conscience qu'il avait bel et bien trahi le mage noir et que s'il ne faisait pas attention, il pourrait le payer de sa vie. Il n'allait certes pas combattre les serviteurs de Voldemort mais il allait les voir de près et les conduire droit dans un piège, il les affrontait pour la première fois et l'adrénaline du moment courut dans ses veines aussi rapidement qu'un balai lors d'un match de quidditch. Il respira l'air frais de février et en emplit ses poumons, comme s'il avait besoin de cette inspiration pour se donner du courage. Mais il n'en avait pas besoin, la hardiesse était une qualité indispensable pour un gryffondor et heureusement, il n'en manquait absolument pas depuis quelques temps. Terminé l'époque où il suivait aveuglément une famille sans la moindre émotion, la peur au ventre de la décevoir et se retrouver de nouveau à la rue. Il était seul à présent et il se rendait compte que ce sentiment n'était pas aussi horrible qu'il l'avait redouté. Il était adulte, un sorcier accompli qui aspirait à retrouver une vie normale, les mangemorts allaient donc en baver. Il arrêta alors de se poser mille et une questions et fut interrompu dans le cours de ses pensées par l'apparition de cinq mangemorts. Il esquissa un sourire, les membres de l'Ordre n'en avaient prévu que quatre et s'étaient munis de six combattants pour les affronter. Mais même à sept contre cinq, ils restaient supérieurs en nombre et cela était fort suffisant, il n'avait pas à s'inquiéter pour eux. En silence, il allait donner le signal de l'autre côté de la colline quand une silhouette blonde attira son attention. Pandora était parmi eux. Il cligna un instant des yeux, plus longtemps que le corps humain ne le demandait et s'arrêta sur cette vision. Il marmonna quelque chose dans sa barbe avant de faire le tour de la colline. Il se plaça derrière le groupe de mangemorts et se mit à découvert, il était suffisamment proche pour tenter quelque chose. Il glissa son esprit dans le sien, cherchant, par sa légilimancie, à attirer son attention vers lui et elle seule devait le voir. Elle savait, qu'en le reconnaissant, elle serait suffisamment orgueilleuse pour le traquer elle-même. Les mangemorts combattraient à quatre, comme il était prévu depuis le départ et lui allait pourquoi avoir un tête à tête avec la jeune femme. Il se détourna au moment où elle se retournait, comme s'il cherchait à fuir, comme s'il avait perdu le contrôle de la situation, lui faisant croire qu'elle allait le traquer quand il s'agissait de l'inverse. Il se glissa derrière un rocher, attendant, patiemment, qu'elle débarque. Les membres de l'ordre n'avaient pas encore lancé le sortilège puisqu'il n'avait pas encore envoyé le signal, elle viendrait donc en transplanant sans se douter de rien. Et c'est ce qu'elle fit. Il la vit avancer, là où il avait dessiné de fausses traces dans l'herbe et la vit s'approcher de l'arbre en souriant. Au moment où elle posait le pied sur une racine, l'arbre se mit en mouvement, à la manière du Saule Cogneur qui habitait le parc de Poudlard et sans lui laisser une seconde pour réagir, il enroula ses racines autour de ses chevilles et ses branches les plus fines autour de ses bras et de sa taille, l'immobilisant contre son tronc avec force mais sans lui faire mal. Il sortit de sa cachette le plus tranquillement du monde puisque l'arbre avait fait en sorte de désarmer la jeune femme. Il n'eut qu'à se pencher pour attraper sa baguette et lui sourit, pas vraiment gêné par le fait que maintenant, elle était son ennemie jurée. Il se détourna sans lui dire le moindre mot et envoya le fameux signal que ses alliés devaient attendre de lui. Il eut la réponse et il finit par retourner son attention vers la jeune femme, haussant les épaules et désignant l'autre côté de la colline d'un signe de tête. « Je suis désolé pour le dérangement mais vous n'étiez pas censé être cinq et je me suis dit que tu serais ravie de me revoir, j'ai donc jugé bon de t'éloigner de ton petit groupe pour un tête à tête ! » Il se cachait derrière cette excuse pour ne pas lui avouer qu'il venait en réalité de faire cela pour lui sauver la vie. Pourquoi est-ce qu'il l'aurait fait d'ailleurs, elle était à présent dans un camp opposé au sien, pas question d'avouer quoique ce soit. Il désigna ensuite l'arbre qui l'encerclait et ajouta. « Si tu ne te débats pas, il ne devrait pas resserrer son emprise autour de toi, en revanche, au plus tu lutteras, au plus il risque de te faire mal. » Comme s'il devait s'en soucier. Samaël cherchait encore la raison de tout ceci sans chercher à se l'expliquer pour autant, il était inconcevable qu'il trouve une réponse qui lui conviendrait, il préférait alors ne pas s'en poser. |
| | | | Sujet: Re: (pandora&samaël) ♦ you can thank me, or not. Lun 22 Avr - 14:26 | |
| « Tu peux venir … Si tu veux. » Pandora cru qu’elle allait s’étouffer de rage devant tant de suffisance. Elle fixait le sourire supérieur du Mangemort, son air condescendant, et devait faire des efforts monumentaux pour ne pas lui sauter à la gorge et lui arracher la peau du visage avec les ongles. Les poings serrés le long du corps, elle en tremblait de colère. Personne n’avait le droit de la traiter ainsi, personne. Surtout pas ce prétentieux qui la regardait comme si elle n’était qu’une enfant sur qui il avait tous les droits. Il n’avait aucun droit sur elle, et il n’en aurait jamais. Elle avait envie de lui hurler que jamais il ne poserait la main sur elle et que jamais elle ne lui appartiendrait, mais elle restait désespérément muette, sa colère tournant en elle comme un ouragan déchaîné, lui serrant la gorge et faisant tambouriner son cœur contre sa cage thoracique. Sous le regard de son père, elle n’était rien. Elle ne dirait rien. En tout cas rien de ce qui lui brûlait la langue et qu’elle aurait aimé cracher pour laver sa fierté mise à mal … Le Mangemort haussa un sourcil, attendant une réponse, et elle déglutit difficilement. « Ce serait avec plaisir. » Coassa-t-elle lamentablement, ne pouvant que contempler le sourire de son interlocuteur s’élargir de plus belle, triomphal. « Parfait. Ne restes pas dans nos jambes, surtout. » Les poings de Pandora se crispèrent convulsivement. Elle hocha la tête avec raideur, et se dépêcha de quitter la pièce. En arrivant à la porte, elle croisa le regard compatissant d’une des filles avec qui elle irait en mission – cela ne fit qu’accentuer le sentiment de honte intense qu’elle ressentait, et elle détourna la tête, furieuse. Elle ne voulait surtout pas de pitié. Son père lui avait désigné un nouveau prétendant, un nouveau Mangemort qui ferait parfaitement l’affaire pour remplacer Daley, et elle n’avait jamais autant regretté le temps où il espérait la marier avec lui. Elle n’avait pourtant rien dit à son père, elle n’en avait pas eu le temps. Avait-il compris que leur dernière entrevue ne s’était pas soldée par la demande en mariage qu’il espérait ? Elle n’en savait rien, elle ne savait pas ce qui lui prenait tout d’un coup. Visiblement, il avait trouvé quelqu’un au sang plus pur, ou quelqu’un qui offrait plus d’argent. Mais ce quelqu’un était si insupportable qu’elle ne pouvait pas rester dans la même pièce que lui plus de quelques minutes. Il la traitait comme une enfant, comme une moins que rien. Et pourtant il la regardait comme s’il imaginait constamment leur nuit de noce, ce qui la rendait malade de dégoût. Elle en venait même à regretter d’avoir promis à Daley qu’elle n’insisterait plus sur le sujet du mariage avec lui, cette promesse était bien la seule chose qui l’empêchait d’aller supplier son père pour qu’il aille retrouver le patriarche Ó Donnell pour boucler leur union dès le lendemain. Tout, elle aurait tout supporté et même de se voir traiter comme une marchandise, mais elle ne supportait pas l’Autre, qui venait de lui accorder une mission comme s’il lui faisait une faveur, tout ça sous le regard approbateur de son père. Elle avait l’impression qu’il ne vivait que pour l’humilier chaque jour un peu plus … Et elle ne pouvait rien faire contre ça. Elle avait accepté la mission avec l’Autre pour faire plaisir à son père, évidemment. Si cela n’avait tenu qu’à elle, elle se serait tenue loin de lui autant qu’elle en était capable, mais elle n’avait pas eu de tâche très importante au sein des Mangemorts depuis des semaines, et elle savait qu’elle devait agir si elle ne voulait pas tomber en disgrâce. Même si agir, ici, signifiait surtout devoir supporter son futur fiancé … Il ne restait plus qu’à souhaiter qu’il se fasse tuer pendant la mission – ce qui était grandement improbable, vu sa chance ces derniers temps. Elle suivi le mouvement en traînant les pieds, sans vraiment être à l’écart – elle ne voulait pas qu’il puisse l’accuser de mauvaise volonté ! – mais sans non plus se mêler au groupe. La mission était simple, et ne présentait aucunes difficultés particulières. Pandora devait faire des efforts pour rester concentrée, tandis qu’elle tentait de se persuader que si elle brillait particulièrement dans cette mission, l’Autre n’aurait aucune raison de la rabaisser davantage. Ainsi, quand un étrange pressentiment la traversa, elle se figea immédiatement, sur ses gardes. Elle tourna la tête, un peu inquiète, et croisa un regard familier qui se déroba immédiatement. Elle jeta un regard rapide vers les quatre autres Mangemorts, qui continuaient d’avancer, mais elle n’hésita pas plus d’une seconde. Elle tenait sa chance ! Si elle capturait le traître, plus personne ne la regarderait comme une moins que rien. Agrippant sa baguette, elle tourna le dos aux quatre autres, avançant une vague excuse pour pouvoir s’éloigner quelques secondes. Le cœur battant d’excitation, elle transplana pour se rapprocher plus rapidement de sa cible, et elle s’approcha en silence, sa baguette tendue devant elle. Il n’était pas loin, elle en était sûre … Il était fou de s’approcher tant d’eux, ils étaient cinq et il était seul, il n’avait aucun soutien et il avait trahi. Il n’avait aucune chance. Et elle allait le ramener aux autres, elle allait avoir droit à la reconnaissance du groupe ! Grisée par cette idée et par l’espoir, elle ne pensait pas à l’incongruité de cette scène, et ne soupçonna pas un instant que ça puisse être un piège. Mais alors qu’elle passait à côté d’un arbre, il se mit soudain en mouvement et les racines vinrent s’enrouler autour de ses membres, la plaquant avec force contre le tronc, tout ça en une fraction de seconde. Elle n’eut pas le temps de réagir, ni même de comprendre ce qui lui arrivait. Sa baguette lui échappa des mains, mais elle eut beau se débattre dans tous les sens, les racines ne bougèrent pas d’un pouce. Elle vit alors apparaître Samaël, qui se dirigeait vers elle d’un pas nonchalant. Elle écarquilla les yeux, comprenant qu’elle venait tomber dans le plus évident des pièges, et tira de toutes ses forces sur les racines qui retenaient ses bras pour essayer d’attraper sa baguette avant lui – peine perdue. Elle ne put qu’observer, impuissante, tandis qu’il envoyait un signal et qu’il obtenait un autre signal en retour, et elle commença à se dire qu’il était peut-être moins seul qu’elle l’avait cru au départ … Un bloc de glace lui tomba dans l’estomac à cette constatation. « Je suis désolé pour le dérangement mais vous n'étiez pas censé être cinq et je me suis dit que tu serais ravie de me revoir, j'ai donc jugé bon de t'éloigner de ton petit groupe pour un tête à tête ! » Pandora se débattit encore, avant de pousser un grognement méprisant à l’intention de Samaël. « Je suis absolument ravie de te revoir, détache-moi donc que je puisse te le prouver ! » Elle allait le tuer, elle pourrait le faire à mains nues s’il lui laissait la possibilité de bouger. Elle lui en voulait encore plus que quand elle avait apprit sa désertion : aujourd’hui, il n’était plus seulement un traître, il prenait part à la grande machination qui semblait vouloir l’enfoncer six pieds sous terre en l’humiliant chaque jour un peu plus. Elle était tombée dans un piège où même un enfant ne se serait pas jeté ! Elle en serait morte de honte si c’était possible. « Si tu ne te débats pas, il ne devrait pas resserrer son emprise autour de toi, en revanche, au plus tu lutteras, au plus il risque de te faire mal. » Rien que pour le contredire, Pandora se débattit encore comme une furie, mais effectivement, elle sentit que l’arbre affirmait son étreinte sans la relâcher d’un seul pouce. Elle n’avait pas envie d’être broyée par un vulgaire végétal, mais elle ne supportait pas d’être attachée, elle était à la merci d’un traître, loin de son camp, non armée. Cela justifiait parfaitement qu’elle se débatte ! « C’est trop aimable de te soucier de mon bien-être ! » Cracha-t-elle, furieuse. « Qu’est-ce que tu vas faire ? Me tuer ? Me torturer ? Les autres vont venir me chercher, tu n’as aucune chance contre eux. Et je me ferais un plaisir de te regarder subir le sort réservé aux traîtres. »
Dernière édition par Pandora L. Harrington le Dim 12 Mai - 13:16, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: (pandora&samaël) ♦ you can thank me, or not. Dim 28 Avr - 23:24 | |
| Samaël se doutait que son entreprise était risquée et pourtant, il n'avait pas pu se résoudre à agir autrement. Maintenant qu'il voyait Pandora enchaînée à l'arbre, la baguette à terre et la mine visiblement ravie de le revoir, il se demandait si tout cela était finalement une bonne idée. Il avait voulu se mentir en se disant qu'il venait de faire ça uniquement pour que les membres ne soient pas pris par surprise avec un membre supplémentaire mais il se mentait à lui-même et il l'avait fait trop longtemps ces dernières années pour continuer aujourd'hui. Il avait délibérément sortie Pandora de la partie pour lui éviter d'être massacrée avec les autres et il se demandait encore pourquoi il avait fait une chose pareille, surtout qu'elle le prenait pour un traitre -ce qu'il était, il ne pouvait le nier- et elle devait le détester de lui avoir tourné le dos, à elle et à tous les mangemorts comme il l'avait fait quelques semaines seulement auparavant. Alors pourquoi sauver la vie d'une personne qui rêvait sûrement de le voir torturé et exécuté de mille façons douloureuses différentes ? Il se le demandait encore, même s'il ne trouvait aucune explication logique, il avait arrêté de se dire que c'était pour le bien de son nouveau clan. Etait-il à nouveau un traître ou devait-il arrêter de s'engager pour devenir un électron plus libre ? Non, il voulait défendre la cause de l'Ordre qu'il trouvait bien plus juste que celle des mangemorts. Il ne pouvait plus regarder les tortures avec détachement, il ne pouvait plus tuer sans le moindre regret, les remords continuaient de l'assaillir, même s'il s'était souvent débrouiller pour être plus observateur qu'acteur, la raison pour laquelle il n'était pas plus mal jugé chez les membres de l'Ordre. Il n'avait pas été sans scrupule, ses souvenirs parlaient pour lui et même si en qualité de légilemens, il pouvait contrôler ses pensées, il ne mentait pas sur ses actions chez les mages noirs. « Je suis absolument ravie de te revoir, détache-moi donc que je puisse te le prouver ! » Samaël ne put empêcher un sourire de franchir ses lèvres, toujours la même dynamique, même franc parlé, la même agressivité, Pandora n'avait absolument pas changé. C'était lui qui avait complètement changé, qui n'était plus le même. L'Ordre lui avait rapporté son humanité et il pouvait à présent agir comme bon lui semblait. Avec douceur si c'était nécessaire, avec tendresse, il pouvait employer des mots simples comme « s'il te plaît » ou « merci » sans être jugé, sans avoir l'impression d'être un faible parce qu'il avait eu la délicatesse de prononcer une formule de politesse. Il aidait et on l'aidait, chez les mangemorts, c'était plutôt la loi du « marche ou crève » et il n'allait pas se plaindre du changement. Il secoua légèrement devant lui avant de sourire de nouveau. « Je crois que je vais me contenter de te croire sur parole. Ton sourire à lui seul réussit à me le prouver. » Il employait l'ironie comme elle, sauf que lui le faisait pour plaisanter et non pour lui renvoyer à la figure une cruelle vérité. Il n'était pas méprisant, simplement amusé de la situation. Il n'avait pas l'intention d'en profiter ou de rabaisser Pandora, il voulait juste que l'attaque se passe, que les membres de l'Ordre partent et il pourrait relâcher la jeune femme et transplaner loin d'ici avant qu'elle ne décide de l'étrangler à mains nues.
Mais alors qu'il la prévenait de ne pas se débattre pour souffrir le moins possible, la jeune femme fit tout l'inverse et il l'observa avec la mine résignée de quelqu'un qui s'attendait à ce comportement et pas à un autre. Pandora avait toujours été comme ça, il ne pouvait pas vraiment la refaire ni chercher à ce qu'elle agisse autrement, il avait fini par apprécier avec les années ce tempérament impossible, même s'il l'énervait la plupart du temps. Mais il s'agissait de la plus grande force de caractère de la jeune femme, dans un univers comme celui des mangemorts, être une femme n'était pas aisé mais Pandora avait réussi à évoluer parmi eux sans la moindre difficulté et avec beaucoup de talent. Comme si être une parfaite meurtrière pouvait demander un talent en particulier, il avait vraisemblablement des pensées étranges. « C’est trop aimable de te soucier de mon bien-être ! » Il ouvrit la bouche mais elle ne lui laissa pas une seule seconde pour répondre, elle enchaîna, visiblement furieuse. « Qu’est-ce que tu vas faire ? Me tuer ? Me torturer ? Les autres vont venir me chercher, tu n’as aucune chance contre eux. Et je me ferais un plaisir de te regarder subir le sort réservé aux traîtres. » Il la regarda, sans plus vraiment avoir envie de lui répondre tout à coup. Devait-il lui avouer ce qui était entrain de se passer de l'autre côté de la colline avec ses petits copains ou devait-il simplement se taire et attendre de la libérer ? Garder le silence la rendrait sûrement folle, elle finirait par lui hurler dessus pour qu'il réponde, elle avait parfois des airs de gamine un peu capricieuse mais à 23 ans, qui pouvait réellement le lui reprocher ? Il se contenta de tourner les yeux vers la plaine et de rester silencieux quelques instants. « Rien de tout ce que tu viens d'énumérer ne va se produire. » Commença-t-il par répondre, avec une assurance qui laissait parfaitement entendre qu'il en savait plus qu'il n'en disait pour l'instant et qu'il y avait quelque chose qui lui permettait à cet instant d'être un brin arrogant à ce sujet. Il ne la regardait toujours pas, le regard perdu dans la vide en direction de ses nouveaux coéquipiers. Ces derniers devaient certainement penser qu'il était rentré directement au QG ou chez lui pour prendre un repos mérité mais il n'en était rien. Il se demandait même pourquoi il n'abandonnait pas Pandora à son sort à cet instant précis, il pourrait la laisser se débattre avec l'arbre suffisamment longtemps pour qu'il prenne une longueur d'avance assez satisfaisante pour lui. Mais non, au lieu de cela, il ouvrit de nouveau la bouche pour lui répondre. « Je n'ai ni l'intention de te tuer, ni de te torturer, mais je pense que tu ne peux pas en dire autant à mon sujet, à mon avis, tu en brûles d'envie. » Il savait qu'il avait raison puisqu'elle l'avait suffisamment sous-entendu avec son accueil glacial. Mais il ne se laisserait pas démonter par des menaces. « Quant aux mangemorts, ils seront, je pense, trop occupés à contrer les attaques de l'Ordre pour revenir te chercher. Personne ne saura que tu as fait partie de cette mission, tu resteras en vie et tu pourras retourner à ton quotidien en inventant une histoire pour justifier le fait que tu as survécu à l'embuscade. » Voilà qu'il mettait des mots sur ce qui attendait les amis de la jeune femme, ses alliés. Il savait qu'elle serait folle de rage mais la vérité lui apparaissait la seule solution à ce moment précis, à quoi bon se leurrer et se draper de mensonges ? Il avait fait ça pendant trop longtemps, il ne voulait plus avoir à se cacher, il avait l'intention de retrouver sa véritable personnalité et elle se battait à l'intérieur de lui à chaque instant, parce qu'il brûlait également d'une colère et d'une soif de vengeance qui l'effrayait parfois. Fort heureusement, elle était remplacée par son envie de faire le bien, même si elle comportait des nuances non négligeables. Avec audace, il finit par planter son regard dans celui de Pandora, toujours enchaînée à l'arbre et il eut un sourire en coin en haussant les épaules. « Tu pensais que je voulais te torturer et te tuer et en fin de compte, je te sauve la vie, ça a un côté un peu dramatique non ? » Encore une fois, il plaisantait mais il indiquait clairement la situation à Pandora ; elle n'avait rien à craindre de lui, bien au contraire, elle devrait plutôt lui être reconnaissante des efforts qu'il était entrain de fournir pour elle et cesser de lui aboyer dessus comme s'il n'était qu'un vulgaire elfe de maison. Il finit par se déplacer sans la quitter pourtant du regard, il s'approcha légèrement et dans un geste délibérément visible, il rangea sa baguette dans la poche intérieure de sa cape. L'arbre faisait son travail en maintenant la jeune femme et ce n'était pas lui qui contrôlait la pression sur ses liens, il n'avait pas l'intention de demeurer accroché à sa baguette et allait simplement attendre que ça passe. Il n'était pas un maniaque du contrôle mais la voir à sa merci était assez drôle quand on pensait au fait qu'il avait été sa baby-sitter pendant quelques temps à ses débuts chez les mangemorts et qu'il aurait rêvé de l'enchaîner de cette façon pour se faire entendre et obéir pour pour pouvoir garder un œil sur elle en permanence évidement. Mais l'idée ne lui était pas venu, le père de la jeune femme lui aurait sûrement donné une bonne correction s'il avait traité sa précieuse fille de cette manière. L'avantage était que maintenant, il se fichait autant de l'opinion de son père que du sien. |
| | | | Sujet: Re: (pandora&samaël) ♦ you can thank me, or not. Dim 12 Mai - 20:44 | |
| La trahison avait été vive, quand Pandora avait appris que Samaël avait quitté les rangs des Mangemorts pour se rapprocher de l’Ordre. Il avait longtemps été son mentor, pour ne pas dire son baby-sitter, quand elle avait fait ses premiers pas avec la marque sur le bras. Pour elle, il était aussi Mangemort que son père, il était là et c’était un fait immuable, qui ne changerait jamais. Pourquoi cela aurait-il changé ? Même si elle n’avait pas apprécié qu’on lui désigne un vieux pour la chapeauter, qu’il avait été sur son dos bien trop souvent et qu’elle n’avait pas manqué de s’en plaindre, il avait été responsable d’elle, et cela signifiait qu’on lui avait fait confiance dans leurs rangs. Et il avait trahi cette confiance ! Il l’avait trahie, elle aussi. Après toutes ses leçons et toutes ses remontrances, après toutes leurs prises de bec où elle avait fait étalage de ses talents de fille capricieuse, elle avait tout de même beaucoup appris de lui. Il n’avait pas le droit de retourner sa veste ainsi ! Elle n’avait pas soupçonné un seul instant qu’il puisse ne pas se plaire parmi eux, que ses idéaux soient ailleurs que dans leur politique de terreur. Du jour au lendemain, il avait révélé son vrai visage : il était un être méprisable, indigne d’une quelconque confiance, un homme à abattre. Et ce sentiment de colère sourde qu’elle ressentait envers lui depuis sa traîtrise ne faisait que s’accentuer à présent qu’elle l’avait sous les yeux. A cela s’ajoutait le fait qu’il venait de la faire tomber dans le piège le plus grossier qui soit … Oh oui, elle était absolument ravie de le revoir. C’était la cerise sur le gâteau, après la journée détestable qu’elle venait d’avoir. « Je crois que je vais me contenter de te croire sur parole. Ton sourire à lui seul réussit à me le prouver. » Si elle bouillait de colère et se débattait comme une furie, prête à tout casser autour d’elle si seulement on lui en laissait l’opportunité, Samaël restait au contraire d’un calme olympien. Il lui souriait même, ce qui était un affront supplémentaire. La meilleure façon de répondre à la colère est d’y faire face avec sérénité … Il n’y a rien de plus efficace pour décupler la rage de celui en face, et cela marchait à merveille sur Pandora. Elle se débattit de plus belle, ruant contre ses liens qu’elle sentait pourtant se resserrer chaque seconde un peu plus, et dut s’arrêter pour reprendre son souffle, une des racines écrasant ses poumons avec force, la laissant pantelante.
La force implacable de l’arbre qui la retenait prisonnière aurait du donner à Pandora un sentiment d’impuissance cuisant. Mais elle était persuadée qu’elle ne resterait pas ici bien longtemps. Même si Samaël commençait à la torturer, il ne la tuerait pas, elle le savait. Il n’avait pas les tripes pour le faire, sans quoi elle serait déjà froide dans l’herbe au lieu d’être attachée à cet arbre. Et s’il traînait encore un tout petit peu, cela laisserait à ses camarades Mangemort le temps de se rendre compte qu’elle ne revenait pas … Et donc de venir la secourir. Elle pourrait supporter la torture, en sachant que son bourreau finirait par subir bien pire encore des mains de ceux qu’il avait trahis. « Rien de tout ce que tu viens d'énumérer ne va se produire. » Pandora plissa les yeux, suspicieuse. Qu’allait-il se passer, dans ce cas ? Ils allaient prendre le thé ? Il ne l’avait pas attachée à cet arbre pour le seul plaisir de la revoir, elle s’en serait bien passée. « Je n'ai ni l'intention de te tuer, ni de te torturer, mais je pense que tu ne peux pas en dire autant à mon sujet, à mon avis, tu en brûles d'envie. » Pandora lui adressa un rictus qui en disait long, effectivement, sur les pulsions qui bouillaient en elle. Au moins, il était lucide, ce n’était pas parce qu’il s’était repenti que tout le monde allait faire de même. Mais cela ne lui disait pas ce qu’il attendait d’elle … Et quel était ce regard fuyant, ce calme toujours imperturbable ? S’il l’avait isolée ainsi, c’était pour une raison, qu’il en vienne au fait au lieu de la laisser mariner comme ça ! Elle recommença à ruer en vain contre ses liens, mais abandonna rapidement en les sentant lui scier les poignets. « Quant aux mangemorts, ils seront, je pense, trop occupés à contrer les attaques de l'Ordre pour revenir te chercher. Personne ne saura que tu as fait partie de cette mission, tu resteras en vie et tu pourras retourner à ton quotidien en inventant une histoire pour justifier le fait que tu as survécu à l'embuscade. » Ce fut le dernier mot de sa phrase qui fit vraiment réaliser à Pandora l’ampleur du désastre. Des menaces, elle en avait déjà reçu suffisamment, et elle ne s’en inquiétait plus vraiment, si Samaël avait tenté de l’intimider, elle aurait pu faire face. Mais le problème était qu’il ne cherchait pas du tout à lui faire peur. Il lui parlait avec calme, d’un ton presque amical si ce terme pouvait être utilisé dans cette situation. Et ainsi, il lui révélait que les Mangemorts venaient de tomber dans un piège, comme il aurait pu lui parler de la pluie et du beau temps. « Tu as organisé une embuscade ?? Tu nous as conduits ici en sachant qu’on se ferait tous massacrer ?? Tu es des nôtres, Lawford ! Regarde sur ton bras, tu as la même marque que moi et la même que ceux que tu as conduits à l’abattoir ! Et cette marque était censée représenter quelque chose pour toi ! C’est ce que tu n’as pas arrêté de me seriner pendant des années, comment est-ce que tu peux … ? Tu n’es qu’un sale traître, relâche-moi ! » Aveuglée par la haine, elle se remit à se débattre avec l’énergie du désespoir, tirant sur ses bras et sur son torse pour atteindre Samaël, sans se soucier de la douleur qu’elle en retirait. Quand l’arbre resserra son emprise avec tant de force qu’elle en eut une nouvelle fois le souffle coupé, elle dut s’arrêter, la respiration sifflante et une brûlure intense autour de ses poignets, là où la chair avait été entamée. Mais ses yeux brillaient de colère, et s’ils avaient pu tuer, Samaël serait tombé raide. Malheureusement, il continuait de la fixer avec nonchalance, et elle ne pouvait que le regarder jubiler. Il eut même l’audace de l’approcher pour lui rendre sa baguette … Hors de portée tout de même. Que croyait-il en faisant ça ? Qu’elle allait le remercier ? Elle était morte, comme les autres, elle ne se faisait pas d’illusion là-dessus. Ce n’était qu’une question de temps. Qu’il lui ait rendu sa baguette, ce serait juste plus joli sur son cadavre … A moins qu’il ne se donne bonne conscience ainsi, elle n’en savait rien. Elle ne comprenait plus rien de Samaël Lawford depuis qu’il avait trahi, et ne cherchait plus à le comprendre. Il était devenu un étranger, bien loin du mentor qu’il avait été auparavant. « Tu pensais que je voulais te torturer et te tuer et en fin de compte, je te sauve la vie, ça a un côté un peu dramatique non ? » Elle le fixa comme s’il était un véracrasse de la pire espèce, bien loin d’apprécier la situation comme il semblait le faire. A une centaine de mètres d’eux, ses camarades allaient se faire massacrer, et il ne trouvait rien de mieux que de faire une plaisanterie vaseuse ? A chaque fois qu’il ouvrait la bouche, il semblait vouloir appuyer un peu plus sur le fait qu’il était passé dans l’autre camp, rappeler à Pandora qu’ils ne faisaient plus partie du même monde. Qu’il se rassure, jamais elle ne l’oublierait … Mais lui-même ne devrait pas prétendre l’avoir oublié si aisément. Ce n’était qu’une traîtrise de plus, mais elle brûlait Pandora comme le reste … Il avait été comme elle à un moment, il ne pouvait pas le nier. « Laisse-moi rire. Tu es déjà en train de me torturer, en m’empêchant de rejoindre les autres pour les aider à tuer tes nouveaux copains. Mais ça te dépasse sans doute, tu ne sais pas ce que c’est que l’honneur, et tu t’imagines peut-être que tu me fais une faveur … Je me demande bien pourquoi j’ai droit à ce traitement. Une faiblesse passagère ? Une demande de rançon, peut-être ? Tu ne pourras rien obtenir de moi, ils préfèreront me voir morte que de t’offrir le pardon. Même toi, tu devrais le savoir. » Elle était persuadée qu’elle touchait juste : s’il ne la tuait pas, s’il ne la torturait pas, alors il voulait quelque chose d’elle. Et la seule chose qu’il devait souhaiter, c’était qu’on ferme les yeux sur sa trahison et que Voldemort ne cherche pas à le tuer. Mais il était bien naïf de croire qu’il parviendrait à faire oublier son infidélité … |
| | | | Sujet: Re: (pandora&samaël) ♦ you can thank me, or not. Mer 15 Mai - 22:11 | |
| Samaël et Pandora, c'était un peu le feu et la glace. En réalité, ils étaient la parfaite illustration de ses deux opposées. Même si parmi les mangemorts, Pandora pouvait être appelée « reine des glaces », elle était bien le feu lorsqu'il s'agissait d'elle et de Samaël. Elle était vive, réactive, elle s'échauffait très rapidement, elle brûlait de le tuer à cet instant et ne se privait pas pour le lui montrer, pour le lui dire, elle se dandinait pour échapper à ses liens, tel le feu dansant dans l'antre d'une cheminée. En face, Samaël était la glace, le stoïcisme incarné, ne pas s'énerver, il n'avait jamais été très impulsif, il observait beaucoup et à cet instant, il ne cherchait pas à comprendre ses propres attitudes, il préférait se cacher derrière ses excuses. Toujours est-il qu'il était calme, apaisé, presque serein malgré la situation. Il était enfin en phase avec lui-même, il savait ce qu'il faisait, il était maître de lui, il savait qu'il agissait pour la bonne cause depuis qu'il avait changé de camp et cela lui apportait une assurance qu'il avait longtemps perdu sous le joug de sa famille et de son désir d'être aimé, accepté, apprécié. Mais ce n'était pas seulement aujourd'hui, depuis toujours, Samaël et Pandora avait représenté deux faces complètement différentes et pourtant complémentaires. Elle s'énervait très vite, elle était impulsive, encore jeune probablement, se disait-il et leurs dialogues étaient toujours faits selon le même schéma, elle s'énervait et il restait calme, ce qui avait le don de l'énerver plus encore et de l'apaiser lui de la même façon. Un constraste détonnant qui avait toujours fait des étincelles, ils avaient toujours partagé une complicité mais également une animosité qui ressortait aujourd'hui pleinement. Parce Samaël était parti sans un mot, sans un signe avant coureur de sa future trahison, il avait été discret et après toutes ses années, il savait combien la chute pour la jeune femme avait été difficile parce qu'elle n'accordait pas facilement sa confiance, il le savait parfaitement et s'il y avait une chose qu'il regrettait depuis qu'il était parti, outre le fait d'avoir envoyé sa sœur à la mort avec ses plans, c'était bien d'avoir trahi la confiance de Pandora qu'il avait fini par apprécier. Mais cette entente semblait bel et bien terminée, elle avait des baguettes meurtrières à la place des yeux et il savait qu'il allait devoir être prudent en la libérant. Peut-être même serait-il plus sage de ne pas la libérer et de la laisser là pour ensuite lancer des mangemorts à sa recherche. Il savait comment les trouver, Samaël était un prix assez intéressant et beaucoup savaient que le ramener mort ou vif aux autres serait assez bien vu étant donné qu'il avait trahi en emportant en plus des informations sur une mission au passage. Il ne donnait pas vraiment cher de sa peau mais il savait se planquer mieux que personne depuis quelques temps et il faisait tout pour aider les autres, se repentir, noyer ses péchés sous une cascade de bonnes actions. Mais son âme était noire, il ne pouvait rien faire d'autre qu'alléger sa conscience et étonnement, aider Pandora l'aidait pas mal dans cette entreprise. Au moins, elle était saine et sauve. Mais alors qu'il la regardait se débattre avec force et hargne contre l'arbre, il la regardait également s’essouffler et se blesser elle-même. Malheureusement, il ne pouvait pas se permettre de desserrer les liens et se retrouvait impuissant face à l'incapacité de la jeune blonde à rester calme et sereine. S'il lui disait un truc pareil, elle allait sûrement lui rire au nez. Il préféra alors lui expliquer la situation dans laquelle elle était et le pourquoi elle était enchaînée à l'arbre. Il vit la compréhension dans son regard et elle semblait encore plus furieuse, comme il s'y était évidemment attendu. Il n'avait pas prévu qu'elle tombe à genoux de reconnaissance, outre le fait qu'elle en était physiquement incapable, il savait qu'elle préférerait mourir que lui dire merci, même si elle ne comprenait pas encore qu'il venait de lui sauver la vie. « Tu as organisé une embuscade ?? Tu nous as conduits ici en sachant qu’on se ferait tous massacrer ?? Tu es des nôtres, Lawford ! Regarde sur ton bras, tu as la même marque que moi et la même que ceux que tu as conduits à l’abattoir ! Et cette marque était censée représenter quelque chose pour toi ! C’est ce que tu n’as pas arrêté de me seriner pendant des années, comment est-ce que tu peux … ? Tu n’es qu’un sale traître, relâche-moi ! » Elle s'énervait plus encore et un instant, son regard se perdit dans la contemplation de son avant-bras caché par sa chemise. Il ne voyait pas la marque mais il la sentait comme si elle chauffait constamment contre sa peau. Il finit par détourner le regard de cette vision pour le planter dans celui de la jeune femme, attendant patiemment qu’elle cesse de se débattre comme une folle, épuisée par la douleur qu'elle en retirait. « Ce n'est pas moi qui ait organisé cette embuscade, j'étais juste chargé de les prévenir que vous arriviez. Et au cas où cette action ne t'aurait pas mise sur la voie avant, je ne suis plus des vôtres Pandora. Ce qui fait de moi un traître, tu as parfaitement raison mais ce n'est pas pour ça que je vais te relâcher. » Il acceptait les termes peu joyeux et agréables qui devaient circuler à son sujet parmi les mangemorts et même parmi les membres de l'Ordre, il se fichait bien de savoir ce que les gens pensaient de lui, il n'avait aujourd'hui plus rien à se reprocher. Il la regardait, comme si cette conversation l'ennuyait déjà, parce qu'il n'avait rien à ajouter et pourtant, il se justifia, sans savoir pourquoi. « Cette marque était effectivement censée représenter quelque chose mais la vérité c'est qu'elle n'a jamais rien représenté et je m'en suis rendu compte bien trop tard ! Tu veux courir après eux pour les prévenir ? Te jeter avec eux dans l'embuscade pour mourir à leurs côtés ? Pas un mangemort agirait de cette manière pour toi et tu le sais très bien. » Il ne savait pas en réalité lui expliquer pourquoi, après plusieurs années de service, il avait ainsi retourné sa veste sans prévenir mais elle ne voulait pas savoir, elle se fichait de comprendre, elle ne voulait pas écouter, juste qu'il la laisse partir. En revanche, il savait qu'il avait raison à propos des mangemorts, très peu se liaient d'amitié pour éviter ce genre de situations justement.
Il décida de se dégourdir les jambes et fit quelques pas avant de lâcher une légère blague qui fit un plat, il s'en doutait bien. Mais il ne s'attendait certainement aux spéculations un peu étrange de la jeune femme. « Laisse-moi rire. Tu es déjà en train de me torturer, en m’empêchant de rejoindre les autres pour les aider à tuer tes nouveaux copains. Mais ça te dépasse sans doute, tu ne sais pas ce que c’est que l’honneur, et tu t’imagines peut-être que tu me fais une faveur … Je me demande bien pourquoi j’ai droit à ce traitement. Une faiblesse passagère ? Une demande de rançon, peut-être ? Tu ne pourras rien obtenir de moi, ils préfèreront me voir morte que de t’offrir le pardon. Même toi, tu devrais le savoir. » Il resta interdit et stoppa sa marche en tournant la tête vers elle avant de regarder l'horizon où les mangemorts continuaient sûrement d'avancer tout droit dans le piège tendu par les membres de l'Ordre. Finalement, son regard se posa à nouveau sur la jeune femme. « L'honneur, ce n'est pas une valeur que j'ai appris auprès de ma famille et des mangemorts. Tu penses que je n'ai aucun honneur, libre à toi, je ne te contredirais pas. » Non, il n'avait pas envie de lui prouver quoi que ce soit, il n'avait pas l'intention de se justifier. Il fronça les sourcils en repensant à ces dernières paroles. « Tu crois vraiment que je voudrais acheter le pardon des mangemorts ? Du Seigneur des Ténèbres ? Je préférerais me tuer plutôt que de revenir parmi les vôtres. Qu'est-ce qui peut bien te faire croire que je voudrais une chose pareille ? » Ça le dépassait. On ne prenait pas la décision de trahir les mangemorts à la légère si c'était pour changer d'avis un mois plus tard, il faudrait être fou et suicidaire. Il n'y avait pas de retour possible chez les mages noirs, chacun en était parfaitement conscient et une trahison restait gravée au fer rouge sur la tête de chaque ancien mangemort. Sa marque faisait de lui un marginal dans les deux camps à présent mais ce n'était certainement pas quelque chose qu'il allait lui confier. « Tu sais, tu n'as vraiment pas changée, tu es toujours la même. Tu veux savoir pourquoi je fais ça ? Si ça peut t'aider, considères que c'est une « faiblesse passagère » comme tu le dis si bien. Vous n'étiez pas censé être cinq, j'ai dû choisir qui j'éloignerais du chemin et j'ai pensé que tu serais folle de rage à l'idée de m'en devoir une. » Il lui adressa un léger sourire en coin, un brin moqueur parce qu'il savait qu'elle ne se sentirait absolument pas redevable. Son esprit stratégique allait sûrement faire réagir Pandora aussi violemment que les fois précédentes mais il énumérait froidement ce qu'il avait fait et il n'en avait pas honte, il n'était plus honteux de ses actions désormais, c'était terminé. Il observa les yeux autour des poignets de la jeune femme, rougis par ses tentatives de se dégager et il releva les yeux vers elle avant de reprendre ses quelques pas. « Tu devrais arrêter de tirer, tu vas finir par réellement te blesser. » Et il n'avait pas l'intention d'y changer quoi que ce soit. Elle était en vie, si elle avait décidé de continuer à s'en plaindre, il l'accepterait sans broncher mais la mort l'attendait au bout du chemin et il n'avait pas l'intention de se sentir coupable de la retenir ici, même contre sa volonté. |
| | | | Sujet: Re: (pandora&samaël) ♦ you can thank me, or not. Mer 29 Mai - 22:46 | |
| Pandora ne comprenait pas. Sans doute ne comprendrait-elle jamais d’ailleurs, et elle était terriblement frustrée. Mais elle était encore plus en colère, car elle aurait du, tout simplement, ne pas vouloir comprendre. Accepter ou non sa trahison, peu importe, mais ne pas chercher à comprendre. Parce que cela signifiait qu’elle lui donnait de l’importance, qu’elle voulait continuer à entretenir un lien avec Samaël, même uniquement mental. En pensant à lui, elle entretenait son image, son souvenir. C’était stupide. Plus aucun lien ne devait exister entre eux, elle devait lui tourner le dos et ne plus penser à lui que comme le traître qu’il fallait tuer. Tuer sans se poser de questions, sans états d’âme et sans souvenirs. Elle était très douée là dedans, elle ne se laissait jamais amadouer par les pleurs, les suppliques ou l’évocation d’une famille, d’un parent, d’un enfant. Elle avait même torturé la sœur aînée d’une fille avec qui elle avait partagé son dortoir pendant sept ans, et sa seule pensée avait été que le hasard faisait bien les choses, parce que la torture devenait plus drôle ainsi, en connaissant sa famille. N’était-ce pas un comportement digne d’une Mangemort ? Quelqu’un qui n’avait pas de pitié, qui obéissait aux ordres et qui était d’accord avec eux, sans se laisser dicter sa conduite par une quelconque mièvrerie réservée aux faibles ! C’était ainsi qu’elle voulait être, et c’était ainsi qu’elle avait toujours été. Si elle était trahie, elle traquait le traître et le saignait à blanc en se gorgeant de ses hurlements, pour finalement l’achever et sourire devant sa vengeance. Mais non seulement elle n’avait pas traqué Samaël, mais en plus elle s’était posé des questions. Pas au point de réellement essayer de le comprendre, non. Elle ne saisirait jamais ce qui lui avait traversé l’esprit pour les quitter du jour au lendemain, mais tout de même, elle s’était demandé pourquoi il ne lui avait rien dit, comment il avait fait pour sauter le pas au bout de toutes ces années. Maintenant qu’elle se trouvait en face de lui à nouveau, pour la première fois depuis son départ, elle réalisait qu’elle avait passé beaucoup trop de temps à se poser des questions au lieu d’agir concrètement. Le tuer aurait été un acte concret, qui lui aurait rapporté les honneurs de ses pairs … Et qui aurait fait disparaître ces foutues interrogations qui lui pourrissaient l’esprit ! Mais maintenant, c’était elle qui était attachée, à sa merci, attendant qu’il prenne sa décision sur son sort. Qu’il lui explique, peut-être, même si elle n’y comptait guère. Et elle piquait des crises de rage, à se débattre contre ce maudit arbre, pour entendre dire que tout ceci n’était qu’une embuscade. « Ce n'est pas moi qui ait organisé cette embuscade, j'étais juste chargé de les prévenir que vous arriviez. Et au cas où cette action ne t'aurait pas mise sur la voie avant, je ne suis plus des vôtres Pandora. Ce qui fait de moi un traître, tu as parfaitement raison mais ce n'est pas pour ça que je vais te relâcher. » Ca, elle l’avait très bien compris. Ce n’était pas parce qu’elle lui ordonnait de la relâcher qu’elle espérait une quelconque réaction de sa part, il y avait longtemps qu’elle avait compris qu’on ne répondait pas systématiquement à ses exigences, peu importe la façon dont elle pouvait s’énerver. Mais même en sachant cela, sa réponse l’énerva davantage. Il n’aurait pas du prononcer ces mots avec autant de calme. « Trop lâche pour être un vrai Mangemort, trop lâche pour prendre véritablement part aux actes de l’Ordre du Phénix … Tu devrais être là-bas, à te battre pour sauver ta vie ! Et tu devrais y être en tant que Mangemort ! » Elle n’en démordrait pas, elle continuerait de soutenir qu’il n’aurait jamais du quitter les Mangemorts, même si cela ne servait à rien. Cela révélait peut-être un peu trop son désir d’obtenir des réponses, qui grandissait chaque seconde un peu plus, mais il la dévorait de l’intérieur et elle ne pouvait pas lutter. C’était sa seule arme, finalement.
« Cette marque était effectivement censée représenter quelque chose mais la vérité c'est qu'elle n'a jamais rien représenté et je m'en suis rendu compte bien trop tard ! Tu veux courir après eux pour les prévenir ? Te jeter avec eux dans l'embuscade pour mourir à leurs côtés ? Pas un mangemort agirait de cette manière pour toi et tu le sais très bien. » Elle resta silencieuse quelques secondes. Elle n’avait pas l’intention de sacrifier sa vie pour celles des Mangemorts qui l’accompagnaient, ils ne représentaient rien pour elle – et la mort de l’un d’entre eux serait même une douce vengeance. Mais tout de même, il avait tord sur le fond. Les Mangemorts n’étaient pas tous comme il le disait. « Certains l’auraient fait. » Lâcha-t-elle à mi-voix, presque à contrecœur. Ils étaient peu, mais il y en avait au moins deux qu’elle pouvait nommer et elle savait qu’ils l’auraient fait pour elle. Bon, l’un des deux était mort à présent, mais le second était toujours là. Et elle … Elle l’aurait fait pour eux également. Elle l’aurait peut-être même fait pour Samaël à une époque, et cette pensée la mettait hors d’elle. Il était hors de question qu’elle l’avoue à haute voix, bien entendu, mais le seul fait de le reconnaître en son for intérieur ne faisait qu’accentuer la brûlure de sa trahison. Elle lui avait fait confiance au point de se mettre en danger pour aller lui sauver la peau, si ce cas de figure s’était produit. Mais il avait jeté cette confiance au feu quand il avait retourné sa veste. « Et tu l’aurais fait pour moi. » Affirma-t-elle soudain, un air de défi sur le visage, un infime sourire victorieux aux lèvres. Il ne pouvait pas le nier, le fait même qu’il l’ait attachée à cet arbre au lieu de la tuer quand il en avait l’occasion le prouvait. Il avait changé de camp, mais dans un sens il la protégeait encore. Elle avait envie de vomir. Elle ne voulait rien de lui, et surtout pas ça. « L'honneur, ce n'est pas une valeur que j'ai appris auprès de ma famille et des mangemorts. Tu penses que je n'ai aucun honneur, libre à toi, je ne te contredirais pas. » L’honneur pour les Mangemorts, et celui de l’Ordre du Phénix, étaient deux choses bien distinctes. Il ne pouvait pas y avoir de comparaison, et finalement elle n’était pas surprise qu’il ne comprenne pas la nuance, car il n’avait visiblement jamais compris celui de son ancien camp … Malgré ce qu’il lui avait toujours répété quand il était son mentor. Elle avait appris une leçon qu’il n’avait pas saisie lui-même, quelle ironie. Mais elle voulait faire la fierté de son père, et cela la poussait à un certain sens de l’honneur, tandis que lui, visiblement, ne s’inquiétait pas de déshonorer sa famille. Ca non, il n’avait aucun honneur, il ne la persuaderait pas du contraire. « Et dis-moi, tu en sais plus sur l’honneur maintenant que tu sers tes anciens ennemis ? Ils ont du être ravis de te voir arriver, la queue entre les jambes, suppliant pour leur protection. Même eux doivent te considérer comme la pire des racailles. » Railla-t-elle, les mots sortant comme autant d’injures qu’elle lui lançait au visage. L’Ordre était tombé bien bas, pour recruter parmi les Mangemorts déchus … La leçon de Rogue n’avait pas suffit ? « Tu crois vraiment que je voudrais acheter le pardon des mangemorts ? Du Seigneur des Ténèbres ? Je préférerais me tuer plutôt que de revenir parmi les vôtres. Qu'est-ce qui peut bien te faire croire que je voudrais une chose pareille ? » Elle le regarda de haut, un sourire narquois posé sur ses lèvres. Non, elle n’imaginait pas qu’il souhaitait revenir, il semblait bien trop atteint par le crétinisme de l’Ordre, mais il pouvait tout de même avoir envisagé de demander des faveurs. « Tu voulais peut-être faire comme Rogue, qu’est-ce que j’en sais ? Je ne suis pas dans ta tête, merci bien. Mais être tout seul et recherché activement pour trahison, je suppose que ça peut pousser n’importe qui aux actes les plus stupides. » Espérer obtenir la paix, à défaut de revenir chez les Mangemorts, était effectivement très stupide, mais c’était la seule explication qu’elle voyait au fait qu’elle était encore en vie. Il aurait même pu la ramener à ses supérieurs s’il ne voulait pas terminer le travail lui-même, mais il la laissait ici … Et elle ne comprenait pas. « Tu sais, tu n'as vraiment pas changée, tu es toujours la même. Tu veux savoir pourquoi je fais ça ? Si ça peut t'aider, considères que c'est une « faiblesse passagère » comme tu le dis si bien. Vous n'étiez pas censé être cinq, j'ai dû choisir qui j'éloignerais du chemin et j'ai pensé que tu serais folle de rage à l'idée de m'en devoir une. » Son histoire de faiblesse passagère fit naître sur le visage de Pandora une expression de dégoût, qui se transforma très vite en une colère noire quand il sous-entendit qu’elle lui était redevable. Elle se remit à ruer contre ses liens, ses mains se tendant à l’extrême comme pour essayer de l’agripper et lui faire regretter ses paroles pleines de suffisance. Il avait raison, elle était folle de rage. « Je ne te dois rien !! Jamais, tu m’entends ? J’en ai rien à faire que tu sois trop pitoyable pour parvenir à me tuer de tes propres mains, mais ne viens pas me dire que tu as fait ça par bonté d’âme ! Je préfère mourir que de te laisser imaginer que tu m’as sauvé la vie ! » Lui cracha-t-elle de toute la force de ses poumons – qui n’avaient plus grand-chose à donner compte tenu de la pression des racines sur sa poitrine. Etre sauvée par un traître, c’était la pire chose qui puisse encore lui arriver. « Tu devrais arrêter de tirer, tu vas finir par réellement te blesser. » Cette nouvelle phrase ne fit qu’attiser sa colère, entraînant de nouvelles ruades qui firent couler le sang le long de ses poignets, commençant même à faire chauffer le tissu là où sa peau n’était pas à nu. « Arrête ! Arrête ça ! Ne fais pas comme si tu t’inquiétais pour moi ! T’es parti, Samaël, tu m’as laissée derrière, alors assume et casse-toi une bonne fois pour toute ! » Lui cria-t-elle avant de rejeter la tête en arrière violemment, son crâne heurtant le tronc de l’arbre. Les yeux fermés, le visage légèrement crispé, elle ouvrit la bouche pour happer de l’air, ce qui devenait plus difficile de secondes en secondes. L’arbre était plus fort qu’elle, et finirait par la briser en deux … Une meilleure fin que de devoir continuer à supporter Samaël, de toute façon. |
| | | | Sujet: Re: (pandora&samaël) ♦ you can thank me, or not. Ven 12 Juil - 21:50 | |
| Samaël avait toujours eu un tempérament qui parvenait à apaiser n'importe qui, n'importe quand, un calme à toute épreuve, il était posé, il analysait plus qu'il n'agissait, il observait avant de faire quoi que ce soit et surtout, il ne s'énervait pas, il ne se laissait pas dominer par ses sentiments, par ce qu'il ressentait, il cherchait à relativiser, il avait un contrôle de lui quasiment extrême, il savait maîtriser ses débordements de joie et ses accès de colère, ce qui faisait de lui un adversaire redoutable, plus rapide à analyser une attaque qu'à en lancer une, il parvenait à contre-attaquer comme personne, il laissait toujours la personne en face agir en premier, parler en premier, il voulait d'abord analyser, chercher une faille, comprendre le jeu de l'autre. C'était comme une partie d'échec grandeur nature, où le moindre faux pas pouvait vous écarter définitivement de l'échiquier de votre vie et celle de Samaël ne tenait qu'à un fil et il en avait parfaitement conscience. Il ne donnait pas cher de sa peau s'il faisait la moindre erreur, que ce soit en tant que membre de l'Ordre ou en tant que fugitif, il se cachait des mangemorts, il savait sa tête mise à prix et pourtant, il conversait gentiment avec l'un d'eux, et pas n'importe laquelle, avec Pandora. L'intrépide et hargneuse Pandora qui ne semblait pas supporter simplement l'idée d'être attachée, totalement à sa merci dans sa situation actuelle et il devait avouer que ce petit jeu commençait à lui plaire. Elle cherchait à comprendre les raisons de sa trahison, il le savait, il avait très bien joué son jeu, il n'avait rien laissé voir à personne, et encore moins à la jeune femme, prise jusqu'au cou dans les idées des mangemorts. Il lui en aurait parlé s'il avait décelé la moindre chance qu'elle le suive, qu'elle sorte de cette vie et se rende compte que ce n'était pas une vie pour elle mais il savait la cause de la jeune femme perdue. Elle était trop fidèle à son père et elle haïssait trop l'Ordre pour ce qu'ils avaient fait à son père. Ainsi, il ne lui avait rien dit, n'avait pas cherché à lui faire comprendre et lui avait tourné le dos sans même se retourner, sans remord et sans une dernière conversation. Conversation qu'ils semblaient avoir à présent, alors qu'elle se défendait comme elle le pouvait. Privée de son corps et de sa baguette, elle se servait des mots pour attaquer, parce qu'elle n'était pas le genre de femme à attendre qu'il attaque, elle était impulsive, ce qu'il avait toujours considéré comme un défaut pour une jeune femme aussi brillante, elle se laissait trop dominée par sa soif de vengeance, de rage. Peut-être était-elle trop jeune, mais ça ne l'empêchait pas d'être redoutable, même s'il savait qu'il ne risquait rien venant d'elle dans l'état actuel des choses, elle ne pouvait pas faire le moindre geste, il y veillait. « Trop lâche pour être un vrai Mangemort, trop lâche pour prendre véritablement part aux actes de l’Ordre du Phénix … Tu devrais être là-bas, à te battre pour sauver ta vie ! Et tu devrais y être en tant que Mangemort ! » Il n'allait pas perdre son calme et lui faire le plaisir d'entrer dans son jeu, défendant bec et ongles qu'il n'était plus un mangemort et il ne comprenait pas cet acharnement à vouloir le voir encore comme tel. Elle était entrain de renier ce qu'il était devenu simplement parce qu'elle pensait qu'il devait être quelqu'un qu'il n'était pas ? Il la regarda un instant, sans aucune expression pour trahir le cheminement de ses pensées et pourtant, il finit par parler, sans jamais hausser le ton. « Je ne te cache pas qu'on ne change pas de camp aussi facilement qu'on annulerait un rendez-vous galant, il faut encore que je fasse mes preuves pour pouvoir prendre part aux actes de l'Ordre mais dès qu'il m'en sera donné la possibilité, je n'hésiterais pas un seul instant. » Il se justifiait, il n'avait de toute manière rien de mieux à faire dans l'immédiat, sans évidemment ajouter que ce qu'il faisait en sauvant Pandora de l'embuscade n'était pas tout à fait pro-ordre du phénix mais il savait qu'elle ne manquerait pas de le lui faire remarquer. Il ajouta d'ailleurs, balayant l'air d'un léger mouvement de la main pour empêcher qu'elle insiste. Comme si cela allait marcher. « Cesses de me voir comme un mangemort, cette partie de ma vie est terminée. » Faux, elle le poursuivait sans cesse, depuis l'instant où il avait quitté son camp. Mais il mettait beaucoup d'entrain à en donner l'illusion, il se devait d'effacer cette partie qui avait comblé une grande part de sa vie. Il devait aller de l'avant et il savait qu'il y parviendrait.
Le fait de débattre sur la loyauté des mangemorts n'allait pas dans ce sens, il se replongeait dans des souvenirs, dans des missions qui auraient pu se terminer différemment si les mangemorts avaient été un peu plus solidaires. Mais beaucoup n'étaient que des lâches qui ne pensaient qu'à leur propre peau et Pandora ne pourrait pas le nier ou le contredire, elle avait dû en être elle aussi victime à un moment ou à un autre. « Certains l’auraient fait. » Il pencha légèrement la tête sur le côté, un léger sourire sur ses lèvres. Là, il savait qu'ils approchaient un point sensible, une petite note d'humour ne pourrait pas faire de mal, même s'il savait la vérité et qu'il savait parfaitement qu'il avait raison lorsqu'il prononça sa phrase. « C'est vrai, tu l’aurais fait pour moi. » L'ironie voulut qu'elle prononça la même phrase au même moment que lui, elle avait dû suivre le même cheminement et chacun le disait clairement pour provoquer l'autre. Il savait seulement qu'il allait la rendre légèrement folle de rage en l'insinuant alors qu'il se contenta de hausser les épaules en regardant autour de lui d'un air absent en réfléchissant à ce qu'elle venait de dire elle aussi. Bien sûr qu'il l'aurait fait pour elle, il n'était pas le lâche qu'elle dépeignait et il sauta sur l'occasion. « Tu en es sûre ? Après tout, je ne suis qu'un lâche de la pire espèce, il me paraît évident que j'aurais fait n'importe quoi pour sauver ma vie avant de m'occuper de la tienne. » Elle lui avait reproché quelque chose dont il n'était pas coupable, il n'avait jamais fui une bataille la queue entre les jambes et les membres tremblants, il s'était toujours battu, même s'il rechignait sans cesse à tue et à torturer, il n'avait pas les mains aussi sales que certaines mangemorts mais il avait défendu sa vie comme chacun le ferait en temps de guerre. Le fait d'avoir choisi le mauvais camp n'était qu'un détail qui faisait pencher la balance, Pandora ne semblait pas en voir les nuances. Mais cette petite blague passagère n'eut pas vraiment effet de dérider la jeune femme, bien au contraire, elle semblait plus apte à lui démontrer combien il avait eu tort de se tourner vers les membres de l'Ordre et elle n'hésitait pas à cracher sur sa trahison, ce qui n'avait pas le moindre effet sur lui mais cela semblait lui faire du bien et il ne pouvait pas l'empêcher de parler. De toute manière, ils avaient encore un peu de temps à tuer, les étincelles annonçant la fin du combat n'avaient pas encore touché les nuages. « Et dis-moi, tu en sais plus sur l’honneur maintenant que tu sers tes anciens ennemis ? Ils ont du être ravis de te voir arriver, la queue entre les jambes, suppliant pour leur protection. Même eux doivent te considérer comme la pire des racailles. » Samaël lui adressa un sourire, l'image était fort peu flatteuse évidemment et il n'avait jamais dit qu'il était bien vu par tous les membres de l'ordre mais il était maintenant un actif motivé qui les aidait et qui leur avait fourni des informations importants. Il avait les deux mains jointes derrière un dos impeccablement dressé, il était difficile de voir un homme comme Samaël supplier pour avoir quoique ce soir. « Je te dirais bien que si par « supplier » tu entends « proposer mon aide à une organisation avec en poche quelques informations sur quelques futures missions » alors oui, je te l'accorde, mais je ne voudrais pas t'énerver davantage. » Non, en réalité, il adorait la voir s'énerver, la voir lutter pour pouvoir venir l'étrangler de ses mains, il aimait les rougeurs sur son visage et la hargne sur ses traits quand elle faisait ça. Il ne s'en délectait pas comme un tortionnaire sadique mais plutôt comme un protecteur attendri. Il s'amusait de ses réactions sans trop lui fournir d'informations. Il reprit un peu de son sérieux pour ajouter. « Certains ne me font pas encore confiance mais ce n'est qu'une question de temps, j'entends gagner leur confiance et leur prouver que je peux leur être utile. Je n'était pas obligé d'aller voir l'Ordre, ils ne m'apportent aucune protection, je sais me défendre seul. » Il aurait pu fuir au fin fond de l'Angleterre ou dans un pays chaud, au soleil et loin de la guerre, plus bien ne le retenait à Londres et pourtant, il avait proposé son aide à l'Ordre, il avait choisi de continuer cette guerre dans le clan adverse et il assumait parfaitement sa décision. Il n'avait pas cherché de protection, il était capable de s'occuper de lui par ses propres moyens. « Tu voulais peut-être faire comme Rogue, qu’est-ce que j’en sais ? Je ne suis pas dans ta tête, merci bien. Mais être tout seul et recherché activement pour trahison, je suppose que ça peut pousser n’importe qui aux actes les plus stupides. » Il fit mine l'espace d'un instant de réfléchir avant de balayer cette idée une nouvelle fois en secouant la tête. « Je me débrouille très bien, je te remercie de t'inquiéter pour moi. » Il lui adressa un petit sourire narquois, il savait parfaitement ce que ce genre de réaction allait générer chez elle, il en était parfaitement conscient, tout comme lorsqu'il se mit à sous-entendre qu'elle lui en devait une et il ne fut pas déçu par le résultat, Pandora était trop prévisible. Je ne te dois rien !! Jamais, tu m’entends ? J’en ai rien à faire que tu sois trop pitoyable pour parvenir à me tuer de tes propres mains, mais ne viens pas me dire que tu as fait ça par bonté d’âme ! Je préfère mourir que de te laisser imaginer que tu m’as sauvé la vie ! » Il arqua un sourcil mais lui adressa tout de même un sourire, elle était le feu et lui la glace, elle était bouillonnante de rage et il tentait d'apaiser le feu qui l'animait mais il savait que c'était vain, il était la raison pour laquelle elle s'embrasait. « La vérité peut très bien ne pas te plaire, elle est ce qu'elle est. Tu tiens vraiment à mourir pour une raison aussi stupide ? » Il ne croyait pas un seul instant qu'elle était vraiment prête à mourir plutôt que de penser un instant qu'elle lui était redevable mais il saurait le lui rappeler en revanche. Avoir un mangemort comme Pandora qui pensait avoir une dette envers lui pouvait toujours être intéressant et si elle s'énervait, c'était bien qu'elle était consciente de la vérité.
Mais le petit jeu ne sembla plus aussi amusant lorsqu'il la vit lutter avec une hargne qu'il avait sous-estimait de sa part. Elle était plus déterminée qu'il ne l'avait supposé et l'arbre, à sa demande, ne faisait que la faire souffrir et il fronça légèrement les sourcils en la voyant se débattre toujours plus pour se défaire de liens contre lesquels elle ne pouvait absolument rien. « Arrête ! Arrête ça ! Ne fais pas comme si tu t’inquiétais pour moi ! T’es parti, Samaël, tu m’as laissée derrière, alors assume et casse-toi une bonne fois pour toute ! » Oh, il était là le souci, elle se dévoilait un peu, ce qui ne manqua pas de le surprendre et il vit l'expression de totale souffrance qui traversa son visage. Il sortit rapidement sa baguette et desserra légèrement les liens qui l'entravaient, pas assez pour qu'elle puisse tenter quoique ce soit, il maintint ses poignets étroitement liés mais suffisamment pour qu'elle puisse respirer plus librement sans trop souffrir. Il gardait le contrôle de la situation tout en lui accordant un répit. Ce n'était pourtant pas faute de l'avoir prévenu. « Je le devais Pandora ! Ça n'avait aucun rapport avec toi, c'était moi et uniquement moi, il fallait que je parte et si tu ne veux pas en comprendre les raisons, je n'y peux rien, parce que tu es trop bornée, trop têtue pour voir ce que j'ai pu voir après toutes ces années. J'ai pris conscience de bien des choses au cours des années à servir les mangemorts, des choses que je t'aurais montré si j'avais pensé à cet instant-là qu'il y avait une chance, même la plus petite, de te convaincre de venir avec moi ! Je t'ai laissé derrière parce que je n'avais pas le choix, ce n'est pas pour ça que je veux te voir mourir ou que j'ai l'intention de te tuer ou de te laisser là à la merci de n'importe qui. Je te laisserais partir quand toute cette histoire sera terminée. » Il avait parlé calmement, sans hausser le ton, il tentait de s'expliquer, parce qu'il avait l'impression de lui devoir une explication, il savait qu'il l'avait trahi elle avant tous les autres mangemorts et il savait combien ce sentiment pouvait être douloureux, même si elle se tuerait elle-même que l'avouer. Elle ressentait ça et le faisait passer pour de la haine, et cela, il pouvait le comprendre. |
| | | | Sujet: Re: (pandora&samaël) ♦ you can thank me, or not. Dim 11 Aoû - 17:20 | |
| Pandora en avait rêvé, de cette conversation. Combien de fois elle avait imaginé se retrouver en face de lui, pour pouvoir lui dire ses quatre vérités et mettre au clair la façon dont elle le voyait ! Bien entendu, quand elle avait imaginé tout ça, elle se voyait également armée, et les choses se terminaient dans le sang. Dans son sang à lui, inutile de le préciser. Il y avait plusieurs fins qui la tentaient, qui passaient de la très longue séance de torture où il mourrait de la suite de ses blessures, jusqu’à à la mise à mort rapide mais néanmoins douloureuse. Elle n’avait pas réussi à se décider, elle s’était dit qu’elle choisirait le moment venu. Au fond, elle n’avait jamais vraiment espéré que les choses se passent ainsi, que ses fantasmes sanglants se réalisent pour son plus grand bonheur et qu’elle venge l’honneur des Mangemorts. Qu’elle venge son propre honneur. C’était plutôt ça, d’ailleurs : une question d’orgueil personnel plus qu’une histoire de Mangemorts, car elle en voulait directement à Samaël pour l’avoir abandonnée alors qu’elle avait une entière confiance en lui. Il avait été son mentor ! La figure qui lui servait d’exemple juste derrière son père ! Les trahisons tombaient les unes dernières les autres, bientôt il ne resterait plus que son père, justement, à ne pas l’avoir encore déçue. Mais tout comme son père, Samaël était un symbole pour Pandora. Un symbole déchu, certes, mais il restait puissant dans son esprit. Elle voulait le tuer, mais elle ne savait pas si elle en aurait été capable, que ce soit physiquement ou mentalement. Elle craignait la faiblesse qui aurait retenu sa main plus que la confrontation où il pouvait la surpasser par ses pouvoirs magiques. Elle ne craignait pas ce qu’il pouvait lui faire, elle craignait de flancher devant lui et de le laisser s’enfuir malgré ses fantasmes où elle l’avait tué déjà tant de fois. Au moins, la réalité l’empêchait de se pencher davantage sur ces craintes : elle mourrait d’envie de le tuer, mais elle en était incapable. Ce n’était pas du tout le genre de scénario qu’elle avait imaginé. Dans le pire des cas, c’était elle qui le laissait partir à cause d’un moment de faiblesse. Ce n’était pas lui qui l’attachait pour jacasser tranquillement en l’écartant de ses semblables. Satané traître, il ruinait tout du début à la fin. « Je ne te cache pas qu'on ne change pas de camp aussi facilement qu'on annulerait un rendez-vous galant, il faut encore que je fasse mes preuves pour pouvoir prendre part aux actes de l'Ordre mais dès qu'il m'en sera donné la possibilité, je n'hésiterais pas un seul instant. » Elle n’avait pas envie d’entendre tout ça, elle ne voulait pas qu’il lui explique par le menu la façon dont il s’y était pris pour entrer dans l’Ordre. Chacun de ses mots était comme un nouveau coup de scie derrière sa nuque, entamant lentement mais sûrement sa chair sans qu’elle ne puisse rien y faire, sinon supporter la douleur en serrant les dents. L’agonie, dans ce cas de figure, allait être longue et insupportable. Et au final, elle n’allait même pas en mourir, ce qui se révélait pire encore que n’importe quelle torture. Condamnée à entendre ses paroles et à les retourner dans sa tête pour l’éternité, revivant cette trahison jusqu’à ce qu’elle parvienne à passer outre et à l’oublier. Malheureusement pour elle, elle oubliait difficilement. « Et ce que tu es en train de faire, ça fait partie d’une de ces preuves ? Ils vont adorer te voir me sauver la vie, c’est sûr et certain. » Persifla-t-elle, acide. Elle détestait être si démunie qu’il ne lui restait plus que ses mots pour l’atteindre, mais elle ne lâcherait pas le moindre bout de terrain. Jusqu’à ce que cet arbre lui tranche la gorge, elle continuerait de blâmer Samaël. « Cesses de me voir comme un mangemort, cette partie de ma vie est terminée. » Pandora plissa les yeux. Comment voulait-il qu’elle le voie autrement ? Il avait été le premier Mangemort qu’elle avait réellement côtoyé en dehors de son père ! Il était la figure la plus emblématique de leur cause qu’elle ait jamais eue ! Il ne réalisait pas tout ce qu’il représentait pour elle. « Ah oui ? Alors, tu n’as plus de marque ? Tu ne sens plus ton maître qui t’appelle au milieu de la nuit pour venir participer à la mission pour laquelle tu étais censé donner ta vie ? » Il ne pourrait jamais se débarrasser de ça. En devenant Mangemort, ils acceptaient leur tâche jusqu’à leur mort. La Marque des Ténèbres et le lien avec Voldemort resterait présente, pour toujours. Qu’il change de camp n’effacerait pas ça, quels que soient ses efforts pour gagner la confiance de l’Ordre. Il avait une marque qui prouvait qu’il avait fait partie du camp adverse, et toutes les nuits il en sentirait la brûlure, lui rappelant qu’il manquait à son devoir.
Les Mangemorts étaient pour la plupart des êtres que Pandora méprisait, pas pour leur allégeance au seigneur noir, mais parce qu’ils étaient différents d’elle, inintéressants et sans profondeur. Beaucoup d’entre eux ne comprenaient rien à leur mission, n’étaient là que pour le plaisir de tuer des sang-de-bourbes ou des moldus. Elle ne voulait rien avoir à faire avec eux, s’estimait différente d’eux. Ceux-là, elle ne leur faisait pas confiance, elle savait qu’ils n’auraient rien fait pour elle, comme elle n’aurait rien fait pour eux. Ceux qui étaient en train de mourir des mains de l’Ordre, par exemple : leur mort n’aurait aucune importance. La seule chose qui l’énervait dans cette situation, c’était que Samaël était en train de l’empêcher de se battre – et également, que ce soit lui en particulier qu’elle avait en face de lui. En dehors de ça, elle ne pleurerait aucun de ses compatriotes en train de mourir. Mais pour d’autres Mangemorts, quelques-uns triés sur le volet, elle savait que les choses auraient été différentes. « C'est vrai, tu l’aurais fait pour moi. » Il avait parlé en même temps qu’elle, disant la même chose qu’elle, et cette simple coïncidence la mettait en rage. Tout comme le fait qu’il ait raison : sans doute, elle l’aurait fait pour lui à une époque. Mais lui-même l’aurait sauvée également, elle le savait. « Tu en es sûre ? Après tout, je ne suis qu'un lâche de la pire espèce, il me paraît évident que j'aurais fait n'importe quoi pour sauver ma vie avant de m'occuper de la tienne. » La bouche de Pandora se tordit de colère, mais un autre sentiment pris naissance dans le creux de son ventre, quelque chose qu’elle ne comprit pas immédiatement. L’indignation. Elle n’imaginait pas qu’il ait pu se conduire ainsi si elle avait eu besoin d’elle quand il était son mentor, et même si elle savait qu’il ne disait cela que pour l’enrager un peu plus, elle se demanda soudain s’il disait la vérité. L’aurait-il laissée tomber, ne se souciant que de lui-même ? Après tout, c’est ce qu’il avait fait en lui tournant le dos quand il avait quitté les Mangemorts … « Je rectifie, alors. Je pensais que tu étais de ceux qui l’auraient fait. Je te faisais confiance. » Lâcha-t-elle d’un ton glacial, le menton relevé et les yeux mi-clos. Elle n’était pas du genre à exprimer ses sentiments, ni même à faire des confessions, mais il ne réagirait à rien d’autre. Elle voulait qu’il comprenne l’ampleur de sa trahison, si jamais il avait eu la moindre estime pour elle. Et elle espérait qu’un jour, ça avait été le cas, même si cette estime avait été effacée en cours de route, quand il avait changé de camp.
Elle continua ensuite à l’insulter, ne sachant pas trop ce qu’elle recherchait ainsi, si ce n’est se défouler un peu. Elle n’avait aucun espoir de le voir perdre son calme, en vérité. Depuis qu’elle le connaissait, elle avait eu beau déployer ses meilleures techniques de gamine pourrie gâtée, de peste ou de garce, il n’avait jamais perdu ses moyens. Pourquoi le ferait-il aujourd’hui, alors qu’il avait le contrôle de la situation et qu’il en profitait totalement ? « Je te dirais bien que si par « supplier » tu entends « proposer mon aide à une organisation avec en poche quelques informations sur quelques futures missions » alors oui, je te l'accorde, mais je ne voudrais pas t'énerver davantage. » Il espérait obtenir l’effet contraire, évidemment, et elle n’avait pas assez de contrôle sur elle-même pour lui refuser cette satisfaction : elle sentit à nouveau la colère monter, la submerger, exploser, et elle se battit contre ses liens de toutes ses forces. Il adorait enfoncer le clou, donner des détails à sa trahison, et elle le haïssait toujours plus de lui faire subir tout ça. « Certains ne me font pas encore confiance mais ce n'est qu'une question de temps, j'entends gagner leur confiance et leur prouver que je peux leur être utile. Je n'étais pas obligé d'aller voir l'Ordre, ils ne m'apportent aucune protection, je sais me défendre seul. » Il n’était pas obligé, pourtant il l’avait fait. Au lieu de simplement quitter les Mangemorts – trahison déjà passible de mort – il avait rejoint les ennemis de l’Ordre. C’était surtout ça qui faisait mal à Pandora : le fait qu’il était devenu comme ceux qu’elle détestait de toute son âme, ceux qui l’avaient privée de mère. « Tu devrais pourtant profiter de leur protection, tu vas en avoir besoin quand je serais libérée de cet arbre !! » Elle hurlait, elle tempêtait, c’était inutile et ça ne l’apaisait même pas, mais la menace était tout à fait réelle : dès qu’elle le pourrait, elle s’appliquerait à le tuer. « Je me débrouille très bien, je te remercie de t'inquiéter pour moi. » Elle faillit s’étouffer de rage, tout comme quand il avait sous-entendu qu’elle lui était redevable. « Ne prends pas tes rêves pour la réalité, ta sécurité est le dernier de mes soucis. Ma seule inquiétude, c’est que quelqu’un d’autre te trouve avant moi, et que je ne puisse pas te tuer de mes mains ! » Elle était si en colère que sa vision se troublait, tandis que son cœur battait si fort qu’il semblait vouloir s’échapper de sa poitrine. Elle n’avait jamais senti ce niveau de haine envers une personne bien définie, elle avait l’impression de revivre le jour où elle avait appris la mort de sa mère, mais avec enfin quelqu’un à blâmer pour ça. Toute sa rage était dirigée uniquement vers lui, et son impuissance à agir pour la libérer était une véritable torture. « La vérité peut très bien ne pas te plaire, elle est ce qu'elle est. Tu tiens vraiment à mourir pour une raison aussi stupide ? » Il était loin de se douter qu’il était proche de la vérité. Elle était à l’agonie, elle en devenait malade. Elle ne souhaitait pas mourir, sauf si cela pouvait l’emporter avec elle, mais elle voulait mettre un terme à cette torture psychologique qui lui tordait le cerveau. « Tu ne sais pas pour quoi est-ce que je pourrais mourir, tu n’en as aucune idée. Et pour te faire taire, je me sacrifierais avec plaisir ! » Lui cracha-t-elle au visage, hystérique. Elle avait toujours conscience de l’étau qui se resserrait autour de ses membres, mais elle n’en avait plus cure. Si elle se débattait assez, peut-être aurait-elle droit à sombrer dans l’inconscience, pour ne plus supporter de voir Samaël … Elle n’était capable de rien d’autre, de toute façon, et l’impuissance la rendait folle de rage. Mais alors que l’air se raréfiait dans ses poumons, que l’arbre semblait vouloir la serrer si fort qu’elle finirait par devenir une part d’elle … La pression se relâcha légèrement. Et elle prit une grande inspiration, happant de l’air avec frénésie, poussée par son instinct de survie, alors qu’elle aurait préféré s’empêcher de respirer de son plein gré, pour refuser le contrôle absolu que Samaël avait sur sa personne. Elle n’en fut que plus enragée : qu’on ait un tel pouvoir sur elle était inconcevable. « Je le devais Pandora ! Ça n'avait aucun rapport avec toi, c'était moi et uniquement moi, il fallait que je parte et si tu ne veux pas en comprendre les raisons, je n'y peux rien, parce que tu es trop bornée, trop têtue pour voir ce que j'ai pu voir après toutes ces années. J'ai pris conscience de bien des choses au cours des années à servir les mangemorts, des choses que je t'aurais montré si j'avais pensé à cet instant-là qu'il y avait une chance, même la plus petite, de te convaincre de venir avec moi ! Je t'ai laissé derrière parce que je n'avais pas le choix, ce n'est pas pour ça que je veux te voir mourir ou que j'ai l'intention de te tuer ou de te laisser là à la merci de n'importe qui. Je te laisserais partir quand toute cette histoire sera terminée. » Fidèle à son caractère, Pandora se focalisa uniquement sur des petites parties de son discours plutôt que sur celles qui auraient réellement importé. Elle évinça totalement la partie où il disait ne pas vouloir la voir mourir : elle n’y croyait pas, de toute façon. « Tu as songé à me convaincre de changer de camp ? Tu es encore plus malade que ce que je croyais ! Jamais tu ne me verras faire une chose pareille, jamais !! Je les traquerais tous, jusqu’au dernier, et tu feras partie du lot ! Tu es comme eux, tu retournes ta veste comme ça t’arrange ! Mais vas jusqu’au bout, prouve que tu es un vrai membre de l’Ordre, et tue-moi. Tue-moi comme ils ont tué ma mère ! Ce sera encore meilleur, je te le jure, elle était dans leur camp mais moi je suis une vraie Mangemort, une qui t’arrachera la tête si elle en a l’occasion, alors n’hésite pas ! Je t’assure que là, ils croiront en ta bonne foi. » Elle voulait le voir brandir sa baguette vers elle, devenir une vraie menace, elle voulait qu’il soit de l’Ordre devant elle. Une part masochiste en elle voulait avoir cette preuve tangible, et non pas assister à cette mollesse qui le caractérisait, et qui retenait sa main quand il aurait pu la tuer si facilement. « Ils n’ont pas de remords, pourquoi est-ce que tu en aurais ? Ne fais pas semblant d’avoir une âme, tu n’as personne à convaincre ici. Qu’est-ce que je suis pour toi de toute façon, sinon la gamine que tu as du surveiller contre ton gré ? » Si elle avait lancé cette dernière question sans même y réfléchir, sans réaliser ce qu’elle représentait, au fond, elle avait besoin d’une réponse. Qui était-elle pour lui, s’il ne pouvait pas la tuer maintenant qu’elle était son ennemie jurée ? |
| | | | Sujet: Re: (pandora&samaël) ♦ you can thank me, or not. Ven 23 Aoû - 22:07 | |
| De tous les mangemorts qu'il aurait pu recroiser depuis sa trahison, Samaël n'était pas sûr que Pandora soit le choix qu'il aurait fait pour une première confrontation. Leur passé commun faisait de cette conversation un handicap, aucun n'avouerait jamais que l'autre l'avait blessé, d'une manière que ce soit et ils étaient trop butés, et particulièrement la jeune femme, pour s'écouter mutuellement. Pourtant, Samaël ne restait pas sourd aux argument de Pandora, il cherchait même à la comprendre alors qu'elle ne voyait en lui qu'un mangemort qui les avait tous trahi, elle ne voyait plus le tuteur qu'il avait été, l'ami qu'il était devenu. Il était un ennemi et rien d'autre pour elle, il était loin d'être aussi catégorique en ce qui la concernait. Il était incapable de la voir encore comme une ennemie, même si c'était ce qu'elle était, il avait su apprécier Pandora et il aurait presque souhaité qu'elle le suive dans sa folle aventure de changement de camp mais il savait cette éventualité impossible. Elle gâchait son potentiel chez les mangemorts et elle se battait pour une cause en quoi elle ne croyait pas, il en était presque sûr. Il aurait voulu lui faire entendre raison mais ce n'était pas le genre de discours qu'il allait tenir maintenant alors qu'il venait de l'enchaîner à un arbre et qu'elle se battait comme une furie pour en sortir, pour se libérer, pour pouvoir lui prouver qu'il avait eu tort et qu'au fond de lui, il était encore ce mangemort qu'il avait été durant des années. « Et ce que tu es en train de faire, ça fait partie d’une de ces preuves ? Ils vont adorer te voir me sauver la vie, c’est sûr et certain. » Elle était acide, elle ne supportait pas sa trahison, chose qu'il pouvait aisément comprendre, il ne lui en voulait pas, bien au contraire, elle avait toutes les raisons de lui en vouloir et il aurait sûrement fait de même à sa place. Quoiqu'il doutait d'être aussi violent, il ne se blesserait jamais volontairement contre les branchages simplement pour prouver qu'elle était forte ou simplement parce qu'elle était trop en colère pour raisonner et pour s'apercevoir que tout cela était presque ridicule. Mais quand il s'agissait de haïr, Pandora avait une longueur d'avance et ne parvenait pas à maîtriser sa rage, sa haine. Elle était une femme passionnée, une qualité qu'il savait apprécier, même si elle se retournait contre lui aujourd'hui. Calmement, il haussa légèrement les épaules, tournant le regard vers les collines au loin qui se rejoignaient et qui formaient le parfait guet-apens pour les mangemorts qui avaient poursuivi leur route sans se soucier d'avoir perdu quelqu'un sur le chemin. Ce qu'il ne manquerait pas de faire remarquer à la jeune femme un peu plus tard, quand elle lui laisserait en placer une au lieu de l'interroger sur son allégeance sans arrêt. « Officiellement, je ne t'ai pas sauvé la vie, j'ai donné plus de chances à l'Ordre de décimer des mangemorts. » Il tourna à nouveau son regard vers elle, plongeant ses yeux dans les siens pour donner du poids à ses paroles, pour qu'à chaque mot qu'il prononçait en sa présence, elle prenne pleinement conscience de ce qu'il était à présent, de qui il était l'allié et qui il ne servait plus, à savoir, Voldemort. Il ajouta, toujours avec nonchalance. « Maintenant, ils seraient certainement plus reconnaissants si je t'abattais de sang-froid mais je n'ai jamais aimé ça. Disons simplement que ça restera entre toi et moi. » Il lui adressa un sourire ironique et faussement compréhensif en ajoutant. « Je doute que tu te vantes auprès de qui que ce soit au sujet de cette petite mésaventure. » Il désigna d'un mouvement rapide de la tête la situation dans laquelle elle se trouvait sans l'épargner concernant le sentiment d'humiliation qu'elle devait ressentir à cet instant précis. Il s'assurait par la même son silence, même s'il ne doutait pas une seconde que sa réponse serait aussi acide que les autres mais il savait ce qu'il disait, elle n'irait pas raconter ce qui venait de se produire entre eux. Encore moins qu'elle ait été incapable de capturer et d'assassiner un traître. Si tant est qu'il s'en sorte en un seul morceau. Ce qui n'était pas gagné quand on voyait Pandora plisser les yeux comme elle le faisait au moment où il lui demandait de cesser de le voir comme un mangemort, ce qu'il n'était plus. Il savait que la réponse ne lui plairait pas mais pas un moment il ne songea à l'empêcher de parler. « Ah oui ? Alors, tu n’as plus de marque ? Tu ne sens plus ton maître qui t’appelle au milieu de la nuit pour venir participer à la mission pour laquelle tu étais censé donner ta vie ? » Sans pouvoir s'en empêcher, à son allusion, le regard de Samaël se dirigea vers son bras gauche, celui qui portait la marque dont elle venait de parler et il fronça légèrement les sourcils avant de lever de nouveau les yeux vers la jeune femme. Bien sûr qu'il en ressentait toujours la brûlure, l'appel constant de son maître était plus brûlante que jamais depuis quelque temps, depuis qu'il était parti mais ce n'était pas ce qui le ferait rentrer chez les mangemorts ou regretter de les avoir quitté. « Il est plutôt facile de l'ignorer quand on se rend compte que sauver des vies innocentes est toujours plus intéressant qu'en prendre. » Répondit-il, avec un peu plus de froideur qu'il ne l'aurait voulu. Mais c'était la vérité, il arrivait facilement à faire abstraction de ce qu'il ressentait quand le Seigneur des Ténèbres se servait de l'un d'entre eux pour appeler tous les autres.
Et les autres, c'étaient ceux qui se faisaient massacrer à l'instant où ils parlaient plus ou moins tranquillement au beau milieu de nulle part. Il aurait voulu éviter cette conversation mais peut-être en avait-il besoin finalement, il n'en savait rien. Il la regardait et il savait qu'elle avait raison, qu'il aurait été prêt à donner sa vie pour sauver la sienne, il se serait battu jusqu'au bout à ses côtés et la démentir n'était qu'un mensonge éhonté, il n'en pensait pas un mot et il savait qu'elle ne le croirait pas, ou peut-être sa trahison faussait son jugement et sa façon de le voir, ce qu'il pouvait comprendre, il était loin d'être naïf et de croire que la vie était facile et les sentiments aisés à faire disparaître et apparaître. « Je rectifie, alors. Je pensais que tu étais de ceux qui l’auraient fait. Je te faisais confiance. » Il cligna des yeux, franchement surpris par l'aveu de Pandora, il ne s'était pas attendu à ce qu'elle dévoile quelque chose d'intime à voix haute alors qu'elle semblait plus disposée à lui déverser toute sa haine dessus. Il ne répondit pas tout de suite, il se demandait si ce n'était pas une ruse, la jeune blonde était intelligente et même s'il ne voyait pas quel piège elle pouvait bien lui tendre, il restait méfiant, sur ses gardes. La seule réaction qu'il avait était sur son visage et son air figé ne le resta pas longtemps, il reprit une allure normale lorsqu'il répondit, un léger sourire en coin. « Je n'ai pas trahi les mangemorts pour sauver ma vie Pandora, bien au contraire, je n'ai jamais été autant en danger. Je l'ai fait parce qu'il fallait que je le fasse, ça n'avait rien à voir avec la confiance que tu as placé en moi. Tu avais raison de me faire confiance, je me serais battu jusqu'au bout avec toi, si nos chemins ne s'étaient pas séparés. » Contrairement à la jeune femme, Samaël n'avait jamais eu de problème à dire ce qu'il ressentait, il ne voyait pas l'intérêt de taire des sentiments, de ne pas dire ce qu'il pensait. Et c'était exactement ce qu'il faisait au quotidien, il disait exactement ce qu'il pensait, d'une façon parfois désarmante parce qu'il le disait toujours avec un naturel et une nonchalance trompeuse, il avait l'air de seulement parler de la pluie et du beau temps quand il disait réellement ce qu'il avait au fond de lui, pour faire comprendre à la jeune femme du mieux qu'il le pouvait ce qui l'avait poussé à s'en aller. Il n'y avait pas beaucoup de mangemorts que Samaël aurait laissé repartir sans la moindre égratignure et en un seul morceau et la jeune femme était de ceux-là, ce qui prouvait que sa confiance, elle avait eu raison de lui accorder, il tenait suffisamment à elle pour vouloir qu'elle vive, malgré ce qu'elle faisait au quotidien.
Mais ce n'était pas pour ça qu'il n'éprouvait pas une légère satisfaction à la voire lutter contre l'arbre lorsqu'elle écoutait le récit de sa fuite et de sa reconversion. Mais c'était uniquement parce que Pandora avait longtemps joué les divas avec lui, pourrie gâtée et capricieuse, il lui faisait payer ses manières à sa façon, c'était une sorte de jeu pour lui qui n'avait pas de réelles conséquences sur elle, sauf qu'elle se blessait légèrement contre ses liens, ce qu'il n'était pas capable d'éviter puisqu'il était trop prudent pour la relâcher et la laisser atteindre sa baguette sans qu'il ne le voit. « Tu devrais pourtant profiter de leur protection, tu vas en avoir besoin quand je serais libérée de cet arbre !! » La jeune femme était visiblement à bout de nerfs, ses hurlements se perdaient contre le vent et n'atteignaient pas plus Samaël qui la regardait comme il l'avait toujours fait : comme s'il avait en face de lui une princesse réclamant quelques extravagances en exigeant d'être satisfaite sur le champ. Mais il n'avait pas à la contenter, il n'était plus sa nounou attitrée, il n'était même plus son coéquipier, il ne lui devait plus rien, ce qui ne l'empêchait pas de garder son calme. « Je serais loin lorsque tu seras enfin libérée et si tu veux perdre ton temps à me traquer, je serais ravi de te semer à chaque fois. » Un nouveau sourire se dessina sur ses lèvres à ses mots, il avait appris à bien se planquer alors même si elle se mettait en chasse, il était presque sûr qu'elle ne le retrouverait pas tout de suite et que lorsqu'elle le ferait, il serait trop loin pour qu'elle l'attrape. Un peu trop sûr de lui, c'était probablement un défaut qui caractérisait Samaël, la raison pour laquelle il était toujours calme et posé, il ne doutait jamais, il ne se surprenait jamais à se faire du souci pour un plan qui pourrait mal tourner, il gérait toujours la situation avec adresse.Une qualité qui pourtant pouvait avoir un revers terrifiant. Et ce revers était devant lui, tempêtant et tapant du pied pour se faire entendre. Mais il avait l'impression qu'elle atteignait des sommets de rage, cachant peut-être un sentiment qu'il ignorait encore. « Ne prends pas tes rêves pour la réalité, ta sécurité est le dernier de mes soucis. Ma seule inquiétude, c’est que quelqu’un d’autre te trouve avant moi, et que je ne puisse pas te tuer de mes mains ! » Il leva les yeux au ciel, comme si la probabilité qu'elle le retrouve lui semblait ridicule, ce qui était effectivement le cas, comme il venait de lui expliquer. Il dirigea à nouveau son regard vers le sien, ne manquant le rythme irrégulier de sa respiration et la force qu'elle mettait à se débattre et à se défaire de ses liens. « Ne crois pas que ce sera aussi facile à dire qu'à faire, j'ai l'intention de me battre pour ma vie. Tu ne vois pas à quel point c'est stupide ? J'ai changé de camp alors je n'ai plus aucune valeur à tes yeux, je ne représente plus rien, je ne suis plus le même ? Mais je n'ai jamais caché mon dégoût pour la torture et mon aversion pour tuer aussi gratuitement les nés-moldus. Tous ceux que j'ai pu attraper sont en route pour un procès ou enfermés à Askaban et je ne me suis jamais vanté de mon tableau de chasse du parfait tueur. Je n'étais pas le mangemort dont tout le monde parlait, je n'étais pas le plus récompensé et encore moins celui qui rendait le Seigneur des Ténèbres si fier et pourtant, tu m'as accordé ta confiance, tu as écouté mes conseils et tu as fini par m'apprécier. Et malgré ce que tu faisais, qui était à l'inverse de mes principes, j'ai fait la même chose de mon côté. Ce n'est pas toi que j'ai trahi, c'est le Seigneur des Ténèbres, pourquoi vouloir ma mort à ce point ? » De son point de vue, c'était assez logique, même s'il était loin de sous-entendre qu'ils devaient être amis malgré leurs camps mais pourquoi se vouer une haine éternelle ? Il adviendra ce qu'il pourra sur le champ de bataille mais pourquoi s'acharnerait-elle à vouloir le tuer ? Il avait changé le ton de la conversation pour l'inciter à se calmer quelque peu, pour avoir une véritable discussion, sans plus de moqueries ni de jubilations. Mais la jeune femme montait en puissance dans son baromètre de la crise de nerf. « Tu ne sais pas pour quoi est-ce que je pourrais mourir, tu n’en as aucune idée. Et pour te faire taire, je me sacrifierais avec plaisir ! » Et c'était de pire en pire, si bien que Samaël, trop soucieux de la voir se blesser inutilement, ne répondit rien, la laissant croire qu'elle se sacrifierait pour quelque chose d'aussi stupide, surtout qu'il ne voyait pas pourquoi cela le ferait taire. Il pouvait toujours la torturer même dans la mort, ce n'était pas un souci, il avait toujours été peu loquace mais quand il se mettait à bavarder, il pouvait y aller franchement.
Mais il ne pouvait pas la laisser s'étrangler de rage et de haine, il desserra l'étau qui l'emprisonnait si violemment et il la vit prendre une gorgée d'air salvatrice qu'il observa d'un air neutre, sans la moindre satisfaction sur le visage. S'il avait apprécié ce petit jeu de pouvoir, la voir se mettre en danger pour se donner raison n'était pas quelque chose qu'il appréciait réellement. Il lui laissa reprendre son souffle pour lui répondre le plus sincèrement possible, toujours fidèle à lui-même. « Tu as songé à me convaincre de changer de camp ? Tu es encore plus malade que ce que je croyais ! Jamais tu ne me verras faire une chose pareille, jamais !! Je les traquerais tous, jusqu’au dernier, et tu feras partie du lot ! Tu es comme eux, tu retournes ta veste comme ça t’arrange ! Mais vas jusqu’au bout, prouve que tu es un vrai membre de l’Ordre, et tue-moi. Tue-moi comme ils ont tué ma mère ! Ce sera encore meilleur, je te le jure, elle était dans leur camp mais moi je suis une vraie Mangemort, une qui t’arrachera la tête si elle en a l’occasion, alors n’hésite pas ! Je t’assure que là, ils croiront en ta bonne foi. » Il ne sourcilla même pas puis finit par soupirer en détournant le regard. Il avait presque envie de la détacher tout de suite pour en finir mais il n'était pas prêt à jouer sa vie alors qu'elle était aussi furieuse. Il ramena son regard vers le sien, secouant la tête en signe de négation. Bien sûr qu'il ne ferait pas une chose pareille. « Je ne te tuerais pas et je ne te le répéterais pas. » Se contenta-t-il de répondre avant de faire quelques pas pour se dégourdir les jambes. Elle pouvait s’énerver autant qu'elle le voulait, elle ne lui volerait pas le contrôle qu'il avait de la situation et il était suffisamment clair lui semblait-il en lui disant qu'il était incapable de la tuer. Mais Pandora s'attardait toujours sur les détails qui l'arrangeaient. « J'ai toujours été désolé pour ta mère Pandora mais la seule preuve que tu aies de la culpabilité de l'Ordre dans cette affaire, c'est la parole de ton père. En tant que mangemort qui voyait sa fille s'éloigner, je me demande ce que cette parole vaut réellement. » L'information lui avait échappé sans qu'il ne s'en rende réellement compte. En réalité, c'était plutôt les soupçons qu'il avait au sujet de cette affaire, il voulait juste immiscer un doute dans la tête de la jeune femme, même s'il doutait qu'elle soit sensible à l'argument, elle était bien trop bornée. « Ils n’ont pas de remords, pourquoi est-ce que tu en aurais ? Ne fais pas semblant d’avoir une âme, tu n’as personne à convaincre ici. Qu’est-ce que je suis pour toi de toute façon, sinon la gamine que tu as du surveiller contre ton gré ? » Il ne s'attendait pas à la question et il n'avait aucune réponse. Elle avait raison, il n'avait jamais vu Pandora autrement, quoiqu'il ne pouvait réellement dire ça. Il avait aimé sa femme, il l'avait aimé et pourtant, il y avait eu Pandora, Pandora qui s'était immiscé dans l'un de ses rêves un soir pour y revenir fréquemment peu de temps avant sa trahison. Une constatation qui ne l'avait pas réjouit et qui l'avait amené à se poser des questions. Il eut cependant un sourire en évoquant leur passé chaotique en commun. « Une gamine prétentieuse et gâtée qui n'a cessé de me mener en bateau durant des années. » Ne put-il s'empêcher d'ajouter en la regardant, plus amusé qu'agacé par la question. Il ne savait pas comment lui répondre, il n'avait pas de réponse, il ignorait ce qu'il ressentait réellement. « Mais tu ignores sûrement toi-même à quel point tu as changé et évolué durant toutes ces années. Tu es devenue forte, indépendante et incroyablement bornée mais talentueuse, dommage que tu gâches ce talent dans la torture et le meurtre. » Ajouta-t-il d'un air maussade, presque triste. Il haussa légèrement les épaules avant de plonger son regard dans le sien. « Il n'y avait que trois femmes pour qui j'aurais donné ma vie sans hésiter. Deux d'entre elles ont juré de me suivre, une m'a trahi et l'autre est morte dans mes bras. Et la troisième a juré de me tuer. » Avoua-t-il avant de se détourner pour faire face à l'horizon sans pour autant afficher autre chose qu'une expression neutre. Il ne s'attendait pas à attiser la pitié de Pandora et il n'en voulait pas, il ne savait pas comme elle interpréterait le fait d'être mise au même niveau que sa sœur et que sa femme, peut-être penserait-elle à une ruse, à un mensonge, elle pouvait bien penser ce qu'elle voulait, il n'avait plus rien à perdre puisqu'elle avait juré sa perte. |
| | | | Sujet: Re: (pandora&samaël) ♦ you can thank me, or not. Ven 1 Nov - 17:57 | |
| Le contraste était frappant entre Pandora et Samaël, entre la jeune sorcière folle de rage qui ne savait pas maîtriser ses émotions, et l’homme mature qui ne se laissait jamais submerger par l’irrationalité. Leurs différences de caractère avaient été source de conflit bien des fois depuis qu’ils avaient été forcé de se côtoyer, mais elles avaient également œuvré à les rapprocher, d’une certaine façon. Pandora avait fini par apprécier la présence de Samaël à ses côtés, son calme à toute épreuve et ses remarques pertinentes qui faisaient toujours mouche. Il l’avait blessée dans son orgueil très souvent en lui faisant remarquer ses défauts ou ses lacunes, mais grâce à lui, elle s’était améliorée. Son père ne s‘était pas trompé en le désignant comme son mentor, lui plutôt qu’un autre. Avec un autre, peut-être n’aurait-elle jamais écouté, jamais appris. Mais tout ce qu’il lui avait enseigné, tous les moments agréables qu’ils avaient passé ensemble, tout ceci restait à présent coincé en travers de la gorge de Pandora. Trahie. Humiliée. Et cette fois, ça n’avait rien d’une leçon. Ou plutôt, c’était la plus cruelle de toute : il lui enseignait la versatilité des hommes, et la nécessité de ne jamais faire confiance à personne. Elle lui avait fait confiance, il l’avait trahie. Et le sourire poli qu’il affichait, égal à lui-même, semblait lui dire qu’elle avait échoué au grand examen qu’il lui avait réservé. « Officiellement, je ne t'ai pas sauvé la vie, j'ai donné plus de chances à l'Ordre de décimer des mangemorts. » Elle plissa le nez, soutenant son regard sans sourciller, tentant à nouveau de le tuer par la seule force de ses yeux. Pourquoi la magie n’avait-elle pas encore atteint ce niveau ? Pandora aurait tout donné pour pouvoir le faire taire d’un regard. « Maintenant, ils seraient certainement plus reconnaissants si je t'abattais de sang-froid mais je n'ai jamais aimé ça. Disons simplement que ça restera entre toi et moi. » Cette fois, elle détourna les yeux, dégoûtée par cet aveu qu’il n’avait pourtant jamais caché. Mais ce qu’elle avait pris pour un trait de caractère un peu particulier chez un Mangemort était devenu un vice sans commune mesure. Une faiblesse qu’elle ne lui pardonnait pas. Il ne pouvait même pas tuer, cet incapable. « Ne te cache pas derrière ce que tu aimes ou ce que tu n’aimes pas. Tu n’as jamais eu les tripes de tuer, reconnais au moins ça. Tu es un lâche, tu retournes ta veste quand tu sens le vent tourner. Et tu n’es même pas capable de m’empêcher de parler. » Toute la répulsion du monde prenait écho dans le ton de Pandora, et elle espéra que s’il pouvait comprendre au moins une chose, ce serait ça. Elle le méprisait pour ce qu’il était devenu, et surtout pour ce qu’elle n’avait jamais su voir en lui pendant tout ce temps alors qu’elle l’avait devant les yeux. « Je doute que tu te vantes auprès de qui que ce soit au sujet de cette petite mésaventure. » Pandora recula la tête, comme s’il venait de la gifler, et elle sentit ses joues rougir légèrement. Il n’avait vraiment pas besoin de lui rappeler à quel point il l’humiliait ! Elle était tombée dans son piège alors qu’un enfant se serait méfié. Ca non, ça ne risquait pas de s’en vanter. « Parce qu’en plus tu as l’intention de me laisser m’en aller après ça ? Décidément, tu te révèles de pire en pire à mesure que tu ouvres la bouche. » Elle ne voulait pas qu’il la laisse partir, ça aurait été véritablement stupide qu’il le fasse, mais elle avait le pressentiment qu’il était bien capable de le faire. Après tout, il ne réagissait pas comme un Mangemort, il n’avait pas la même façon de penser. Prendre une vie était trop dur pour lui, et il semblait même incapable de la livrer à l’Ordre. Elle ne voulait pas passer aux mains de l’ennemi, bien entendu, mais s’il la relâchait, elle aurait uniquement le sentiment de passer pour l’insignifiante sorcière qui ne valait même pas la peine d’être capturée … Entre son honneur et sa liberté, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle préférait, mais elle ne voulait pas qu’il l’humilie encore une fois, ça elle en était certaine. « Il est plutôt facile de l'ignorer quand on se rend compte que sauver des vies innocentes est toujours plus intéressant qu'en prendre. » Pandora fixa Samaël pendant une seconde sans réagir, puis bailla ostensiblement. Elle n’avait jamais rien entendu de plus ennuyeux venant de lui, et pourtant, il lui avait déjà fait des leçons particulièrement barbantes. « Tu as dit quelque chose ? » Demanda-t-elle d’un ton ingénu, dès qu’elle eut fini de montrer son ennui profond face à un tel sujet de conversation.
Pandora vit ensuite qu’elle avait touché juste en dévoilant ses réels sentiments, ce qu’elle avait imaginé de lui, et la confiance qu’elle avait mis en lui. Son visage surpris fut une belle récompense pour un aveu pareil, il savait très bien qu’elle n’était pas du genre à avouer ces choses là à tort et à travers. Mais malgré tout, il ravala sa surprise rapidement, et l’effaça sous son habituel sourire. Le choc avait été de courte durée, il n’existait déjà plus. Samaël ne tenait pas à sa confiance, pas plus qu’il ne tenait à sa parole. Cela ne servait à rien qu’elle joue la carte de la sincérité, elle ne fonctionnait pas plus que les insultes ou le défi. Il ne répondrait à rien, elle n’était plus rien pour lui. « Je n'ai pas trahi les mangemorts pour sauver ma vie Pandora, bien au contraire, je n'ai jamais été autant en danger. Je l'ai fait parce qu'il fallait que je le fasse, ça n'avait rien à voir avec la confiance que tu as placé en moi. Tu avais raison de me faire confiance, je me serais battu jusqu'au bout avec toi, si nos chemins ne s'étaient pas séparés. » Mais c’était ce "si" qui faisait toute la différence ! Leurs chemins s’étaient séparés, et malgré toutes ses belles paroles sur la confiance, il n’avait rien fait pour empêcher ça. S’il avait voulu conserver ce lien entre eux, il n’avait qu’à rester auprès d’elle. « Et comment suis-je censée te croire ? Tu ne t’es pas battu jusqu’au bout avec moi. J’ai eu tort de te faire confiance, c’est tout. » Lâcha-t-elle finalement, d’un ton presque fatigué, désabusé, sans la colère qu’elle y avait mis auparavant. Elle n’aimait pas se mettre à nu devant quelqu’un pour se voir trahie par-derrière, même si cela avait tendance à se produire un peu trop souvent ces derniers temps. Au fond d’elle-même, elle était blessée au-delà de ce qu’elle voulait bien reconnaître. Elle s’en rendait compte peu à peu, à mesure qu’il restait en face d’elle : elle aurait voulu qu’il n’ait jamais retourné sa veste. Elle n’était pas du genre à souhaiter que les choses se passent différemment, elle était plutôt de celles qui prennent les devant et font avec la situation, même s’il fallait pour ça tuer ceux qu’elle avait apprécié par le passé. Se morfondre sur ce qui avait été et qui n’était plus, c’était inutile, mieux valait agir, réparer le mal qui avait été fait, effacer les traîtres et les anciens amis pour ne garder que ceux qui étaient sûrs, dignes de confiance. Pourtant, elle regrettait Samaël. Elle n’avait pas envie de le regretter, elle ne voulait pas se retourner sur son passé … Elle sentit la colère bouillir une nouvelle fois, autant contre lui que contre elle-même. Elle n’avait pas à le regretter, elle devait juste l’éliminer. Tout irait mieux, ensuite. « Je serais loin lorsque tu seras enfin libérée et si tu veux perdre ton temps à me traquer, je serais ravi de te semer à chaque fois. » Par ses paroles, il lui confirma qu’il n’avait pas l’intention de la livrer à l’Ordre, et un goût amer envahit sa bouche. « C’est ce qu’on verra … » Lâcha-t-elle entre ses dents serrées, bien décidée à lui faire ravaler son assurance horripilante. Il ne serait pas capable de se cacher éternellement, et si les Mangemorts finissaient par abandonner la traque, elle-même n’arrêterait pas de le chercher avant de le trouver – et de lui faire regretter ses actes. « Ne crois pas que ce sera aussi facile à dire qu'à faire, j'ai l'intention de me battre pour ma vie. Tu ne vois pas à quel point c'est stupide ? J'ai changé de camp alors je n'ai plus aucune valeur à tes yeux, je ne représente plus rien, je ne suis plus le même ? Mais je n'ai jamais caché mon dégoût pour la torture et mon aversion pour tuer aussi gratuitement les nés-moldus. Tous ceux que j'ai pu attraper sont en route pour un procès ou enfermés à Askaban et je ne me suis jamais vanté de mon tableau de chasse du parfait tueur. Je n'étais pas le mangemort dont tout le monde parlait, je n'étais pas le plus récompensé et encore moins celui qui rendait le Seigneur des Ténèbres si fier et pourtant, tu m'as accordé ta confiance, tu as écouté mes conseils et tu as fini par m'apprécier. Et malgré ce que tu faisais, qui était à l'inverse de mes principes, j'ai fait la même chose de mon côté. Ce n'est pas toi que j'ai trahi, c'est le Seigneur des Ténèbres, pourquoi vouloir ma mort à ce point ? » Pandora n’avait pas recherché en lui le plus parfait des Mangemorts, elle n’avait jamais vu en lui le tueur idéal ou le chouchou de Voldemort. Mais c’était ça, justement, qui lui avait plu, car les plus proches du Maître étaient également les plus insupportables, les moins humains. Et malgré la façade que Pandora se donnait, elle avait plus besoin à ses côtés d’un réel contact humain que d’une machine à tuer qui la pousse à devenir un monstre sans émotions. Mais les vrais humains avaient plus tendance à flancher. Comme Daley, ils tombaient amoureux. Comme Samaël, ils étaient pris de remords … Et comme Pandora, ils étaient déçus. Peut-être valait-il mieux qu’elle ne soit pas un vrai être humain, qu’elle devienne un monstre, une parfaite Mangemort. « Tu étais un Mangemort ! Même si tu étais trop faible pour tuer, tu avais les mêmes idéaux, tu obéissais, tu étais doué. C’est toi qui m’as appris à être ce que je suis aujourd’hui ! Alors oui, tu ne représentes plus rien pour moi ! Tu en doutais ? Ce que j’appréciais en toi, c’était la Marque que tu avais sur le bras, et la façon dont tu la servais ! Tu l’as reniée, tu ne peux pas vouloir que je fasse abstraction de ça ! Tu n’as pas uniquement trahi le Seigneur des Ténèbres, tu nous as tous trahis, et tu m’as trahie moi en renonçant à ce que tu m’avais enseigné comme si cela n’avait jamais eu d’importance pour toi. » Elle ne pouvait décemment pas expliquer à Samaël qu’elle avait apprécié son humanité, cela aurait été vraiment déplacé de sa part … Et elle se contenta de lui reprocher les mêmes griefs, encore et encore. Sa trahison était de toute façon la chose la plus importante, ce pour laquelle elle voulait le tuer. « Et si tu veux savoir si ça mérite que je veuille te tuer, rappelles-toi que je n’ai jamais été comme toi. J’aime tuer, Lawford. Je le ferais pour le Seigneur des Ténèbres, pour tous les Mangemorts, mais surtout pour moi. » Elle n’avait pas besoin d’excuse pour vouloir tuer, elle aimait ça et c’était ce qu’il lui avait toujours reproché. Il n’avait qu’à faire un effort de mémoire, il n’aurait pas du être aussi surpris. Elle réglait ses problèmes dans le sang, c’était bien connu.
Mais Samaël était différent, bien entendu. Il ne réglait rien dans le sang, à vrai dire, il ne réglait jamais rien. Il fuyait ses problèmes, comme il avait fuit les Mangemorts, et comme il semblait vouloir la fuir, elle, sans se résoudre à la faire taire. « Je ne te tuerais pas et je ne te le répéterais pas. » Elle resterait donc sur son dos, il pouvait en être certain. S’il n’était pas capable d’agir, qu’il ne croie pas qu’il en était de même pour elle. Elle resterait Mangemort dans l’âme toute sa vie, elle ne renierait pas ses convictions. Elle irait le tuer, lui, parce qu’elle était forte et qu’elle préférait qu’il soit mort plutôt que de vivre avec des regrets. « Tant pis pour toi. » Lâcha-t-elle, lui signifiant clairement qu’il faisait un choix stupide, qu’il le regretterait. Et s’il voulait de la reconnaissance pour sa clémence, il avait frappé à la mauvaise porte ! « J'ai toujours été désolé pour ta mère Pandora mais la seule preuve que tu aies de la culpabilité de l'Ordre dans cette affaire, c'est la parole de ton père. En tant que mangemort qui voyait sa fille s'éloigner, je me demande ce que cette parole vaut réellement. » Cette attaque en règle laissa Pandora bouche-bée, trop soufflée par la stupéfaction pour qu’elle puisse réagir. « Comment oses-tu insinuer … ? » Balbutia-t-elle, encore sous le coup du choc. Mais peu à peu, l’ébahissement laissa place à une indignation sans nom. « Mon père aimait ma mère autant qu’il m’aimait ! Il n’aurait jamais … » Elle se rendit compte avec colère qu’elle était en train de défendre son père, alors qu’elle n’avait même pas besoin de le faire. Pourquoi tenter de convaincre Samaël ? Il essayait juste de la brouiller avec des insinuations diffamatoires, mais il s’était attaqué à l’inattaquable. « Tu ne sais même plus quoi inventer pour me faire réagir, mais là, c’est vraiment pitoyable, je ne te pensais pas capable de ça. C’est quoi ton idée ? Sous-entendre que parce que mon père est un Mangemort, il n’est pas digne de confiance ? » Ricana-t-elle, trouvant cette idée délicieusement ironique. « Il m’aimait trop, alors il a inventé une histoire pour ne pas heurter mes sentiments ? Tu te rends compte de l’énormité de ce que tu viens de dire, j’espère ? » Pourtant, elle avait déjà entendu cette énormité dans la bouche de quelqu’un d’autre. Daley avait fait les mêmes insinuations, plus subtilement peut-être, mais il avait essayé de faire ouvrir les yeux à Pandora sur son père depuis bien plus longtemps que Samaël. Et si lui, qui n’avait pas trahi sa cause et en qui Pandora avait toute confiance, n’avait pas réussi à la convaincre, alors le traître en face d’elle n’avait aucune chance. Elle aimait son père aveuglément, inconditionnellement. « Ne t’avises plus d’essayer d’insulter mon père, ou je te jure que ça ira très mal pour toi. » Siffla-t-elle d’un ton menaçant à Samaël. Il prenait bien plus de risques en bafouant son père devant elle qu’à l’insulter elle-même directement, et s’il ne le savait pas encore, il allait vite s’en rendre compte. Elle lui posa ensuite la grande question, celle à laquelle elle n’avait vraiment plus de réponse depuis quelques temps. Elle ne savait pas s’il lui répondrait, mais elle avait envie qu’il essaye. Qu’il se justifie, peut-être. Elle était curieuse, très curieuse de savoir qui elle était pour lui, elle ne s’en était pas rendue compte avant de poser cette fameuse question. « Une gamine prétentieuse et gâtée qui n'a cessé de me mener en bateau durant des années. » Bien qu’elle sache que c’était la vérité – et qu’elle avait joué là-dessus bien longtemps avec lui – elle n’aima pas se voir rappeler ses défauts. Mais ce qu’elle apprécia encore moins, c’est son ton moqueur, et surtout, l’absence de réponse concrète. « Mais tu ignores sûrement toi-même à quel point tu as changé et évolué durant toutes ces années. Tu es devenue forte, indépendante et incroyablement bornée mais talentueuse, dommage que tu gâches ce talent dans la torture et le meurtre. » Les insultes précédentes venaient de se retrouver noyées sous les compliments – en quelque sorte. Il était plutôt avare d’éloges habituellement, et elle ne s’était pas attendue à ce qu’il soit aussi franc avec elle. D’abord étrangement flattée qu’il la voie de cette façon, et non plus comme la fameuse gamine pourrie gâtée de leurs débuts, elle se referma quand elle commença à soupçonner une espèce de ruse de sa part. Dans leur situation, pourquoi lui aurait-il fait des compliments ? Voulait-il la convaincre de venir avec lui, par ses paroles flatteuses ? « Il n'y avait que trois femmes pour qui j'aurais donné ma vie sans hésiter. Deux d'entre elles ont juré de me suivre, une m'a trahi et l'autre est morte dans mes bras. Et la troisième a juré de me tuer. » A nouveau, elle fut réduite au silence par les aveux plus qu’étonnants de Samaël. Elle n’avait pas besoin de demander pour savoir qui étaient les trois femmes, bien qu’elle soit extrêmement surprise de se retrouver mise au même niveau que sa sœur et sa femme. Il n’avait jamais fait quoi que ce soit qui aurait suggéré qu’il tenait à elle de cette façon, ce qui la poussait à croire qu’il ne disait ça que pour tirer sur sa corde sensible. « Ca fait mal, d’être trahi, hein ? » Lâcha-t-elle finalement à voix basse. « Ta femme a ses raisons et je suis sûre qu’elle les trouve très bonne, tout comme tu trouves que tes raisons sont les meilleures du monde, mais au fond tu ne vaux pas mieux qu’elle. » Elle posa sa tête en arrière, contre le tronc de l’arbre, sans quitter Samaël des yeux. Elle ne se sentait plus en proie à la terrible colère qu’elle avait ressentie jusque là, sans vraiment savoir ce qui la calmait comme ça. « Tu sais que ça ne changera rien ? Ce que tu m’as dit, ça ne te sauvera pas la vie la prochaine fois que je te croiserais. Mais j’aurais aimé que tu me dises tout ça avant. Si au moins tu le penses … » Elle n’avait pu s’empêcher de rajouter cette phrase, et elle s’en voulut immédiatement. Elle sonnait comme une demande, comme si elle avait voulait qu’il la rassure sur ce qu’il pensait d’elle. Elle aurait du n’en avoir rien à faire, vraiment. Mais elle y tenait encore. C’était ridicule. |
| | | | Sujet: Re: (pandora&samaël) ♦ you can thank me, or not. Mar 19 Nov - 22:45 | |
| Plus Samaël et Pandora restaient dans la même pièce généralement, et plus les étincelles ne tardaient pas à faire leur apparition. Mais s'il devait y en avoir pour décrire la connexion qu'il y avait entre eux à cet instant précis, ce serait un véritable feu de forêt qui déferlerait sur leurs têtes. Heureusement, le feu qui animait les yeux de Pandora n'était qu'une métaphore où Samaël aurait brûlé sur le champ. Il ne pouvait pas croire que la conversation qu'ils avaient pouvait encore s'envenimer, il aurait dû partir loin d'ici en réalité. A l'instant où il l'avait entravé et permis à ses compagnons de s'en sortir de cette façon, tout en s'assurant qu'elle était hors du danger qu'elle courrait, il aurait dû transplaner et ne pas se manifester. Il n'aurait pas dû lui montrer qu'il était ici et qu'il venait de lui sauver la mise parce qu'il savait que ça allait tout simplement la rendre folle de rage. Il savait également qu'elle le traquerait pour avoir osé faire ce qu'il venait de faire, il en était même certain et elle le lui confirmait à mesure que la conversation avançait et qu'elle pouvait aisément déverser son venin sur lui et toute l’amertume qu'il lui inspirait. Pourtant, il était resté, aussi suicidaire que cela ait été, il n'avait pas pris la poudre d'escampette comme lui aurait dicté sa raison et il avait choisi la folie, l'acte audacieux, il avait décidé de lui faire face et il ne parvenait même pas à le regretter, parce que retrouver Pandora, c'était comme renouer avec une partie de sa famille, quelque chose qui lui manquait malgré tout ce qu'ils avaient pu faire, malgré tout ce que la jeune femme faisait de son quotidien, malgré les meurtres en série et les tortures gratuits, il n'arrivait pas à se dire qu'elle était le mal incarné mais plutôt une jeune femme perdue dans une guerre qui n'aurait pas dû être la sienne, tout simplement. Et Samaël regrettait de s'en être mêlé, d'avoir pris partie, il aurait préféré rester en retrait et continuer à vivre sa vie comme si les milliers de morts autour de lui l'indifférait. Sauf que ce n'était pas le cas, évidemment. Il voyait bien de toute manière, le dégoût qu'il pouvait lui inspirer mais il ne voulait pas le comprendre. Il n'avait pas envie de croire qu'il n'était plus assez bien pour elle parce qu'il avouait détester la torture et la tuerie gratuite, elle n'était pas aussi cruelle, il était tellement convaincu qu'il aurait pu passé pour un naïf auprès de certain, elle la première. « Ne te cache pas derrière ce que tu aimes ou ce que tu n’aimes pas. Tu n’as jamais eu les tripes de tuer, reconnais au moins ça. Tu es un lâche, tu retournes ta veste quand tu sens le vent tourner. Et tu n’es même pas capable de m’empêcher de parler. » Il arqua légèrement un sourcil avant d'avoir un léger sourire aux lèvres, il avait l'intention de le prendre à la légère parce qu'il ne voyait rien d'autre à faire, ce qu'elle disait ne l'atteignait pas à ce niveau, il savait ce qu'il valait et ce n'était pas sa parole qui le ferait changer d'avis. Il ne regretterait jamais d'avoir changé de camp, mais elle ne comprendrait jamais ses raisons, même s'il passait des heures à les lui expliquer, et il était fatigué d'essayer. « Tu préférerais que je te bâillonnes ? L'idée est tentante mais je finirais par m'ennuyer si je devais attendre la fin des hostilités sans ta charmante voix et tous les compliments que tu as à mon sujet. » Se moqua-t-il gentiment avant de reprendre légèrement son sérieux, soulevant un autre point sur lequel il était très loin d'être d'accord avec elle. « Tu crois que le vent est entrain de tourner ? Tu as si peu de foi en ta cause ? » Demanda-t-il, pas certain de comprendre ce qu'elle entendait par ce qu'elle venait de dire. Elle croyait qu'il avait changé de camp parce que l'Ordre était sur le point de gagner ? C'était totalement absurde, elle devait au moins savoir ça. « Tu le sais comme moi, les mangemorts sont entrain de gagner, tu veux me voir comme un lâche ? Trouves au moins des arguments valables pour le justifier. » Et il savait qu'elle n'en aurait pas parce qu'il n'était pas un lâche. Il avait quitté les mangemorts, mis sa vie en danger et pourtant, il continuait d'aider les autres, il ne se cachait pas comme il le devrait, il prêtait sa vie aux autres pour leur venir en aide et si cela faisait de lui un lâche, il ne voyait pas comme être quelqu'un de brave à ses yeux. Mais au fond, cela lui importait peu. Mais il savait comment toucher une corde sensible de son côté et la voir s'empourprer fut une maigre consolation lorsqu'il mit en avant sa situation actuelle pour la tourner en dérision. Il savait qu'elle n'apprécierait pas ce coup bas contre son orgueil mais elle l'avait mérité, c'était du moins ce qu'il se disait pour se satisfaire de sa mine déconfite, même si elle ne dura qu'une seule seconde. « Parce qu’en plus tu as l’intention de me laisser m’en aller après ça ? Décidément, tu te révèles de pire en pire à mesure que tu ouvres la bouche. » Il sembla légèrement interloqué l'espace d'une seconde, pas parce qu'elle l'insultait pour la dixième fois en quelques minutes, il commençait à être habitué, mais plutôt par sa question. Il arqua un sourcil, pas sûr d'en saisir le sens. « Et que veux-tu que je fasse de toi ? Si j'avais voulu te livrer aux membres de l'Ordre, je l'aurais déjà fait et je t'ai déjà dit que je ne te tuerais pas. Je te rendrais ta baguette et tu pourras défaire tes liens toute seule une fois que je serais parti. » Et il osait le dire sur un ton qui lui paraissait normal, comme si c'était Pandora la demeurée pour ne pas avoir déduit elle-même que c'était exactement ce qu'il avait l'intention de faire, depuis le début. Il tenait à garder une longueur d'avance, il n'avait aucune intention de la combattre parce que le duel serait à mort pour elle et il n'avait pas envie de la tuer. Il n'avait pas tué de parfaits inconnus, il n'allait pas assassiner froidement une jeune femme qui avait été une amie. Une amie particulièrement agaçante lorsqu'elle s'y mettait mais la plupart du temps, il avait appris à ne pas y faire attention. « Tu as dit quelque chose ? » Il leva les yeux au ciel, percevant plus qu'il n'aurait voulu le voir leur différence d'âge à cet instant précis, ou peut-être était-ce juste de l'insolence ou un autre moyen de défense contre lui. « Je répondais à ta question, n'en poses pas si les réponses ne sont pas à ton goût. » Répondit-il assez froidement, parce qu'il n'aimait pas non plus qu'elle se fiche de lui, même si cela ne lui faisait pas beaucoup d'effet, il voulait qu'elle comprenne qu'il ne la laisserait pas faire ou dire ce qu'elle voulait pendant qu'il se laissait faire sagement.
Mais qu'elle parle de ses sentiments et de ce qu'elle éprouvait était une surprise, même s'il parvint à ne pas trop le montrer, il tenta de lui faire comprendre son point de vue, même si elle ne le comprenait pas. Et elle ne voudrait jamais le comprendre, il commençait à le voir, à le ressentir, il était inutile d'insister, de la convaincre, d'argumenter, elle ne voulait pas l'écouter, voir ce qu'il voyait, entendre ce qu'il lui disait, non pas pour se justifier mais pour lui faire comprendre qu'il avait été un homme de confiance mais qu'il ne pouvait plus être ce qu'il était auparavant. Et ça, elle s'entêtait à le rejeter. Elle ne le respectait pas. « Et comment suis-je censée te croire ? Tu ne t’es pas battu jusqu’au bout avec moi. J’ai eu tort de te faire confiance, c’est tout. » Il resta silencieux un instant, regardant autour de lui, remettant un instant en question tout ce qu'il venait de lui dire et il finit par avouer. « Tu as raison, tu as eu tort de me faire confiance, j'ai changé de camp parce que ma place n'était pas là-bas, quoique tu en penses. Ça n'avait rien à voir avec toi, mais ça, tu es trop égoïste pour le voir. » Lâcha-t-il finalement, l'amertume dans le fond de la gorge lui remontait comme un goût amer dans la bouche. Elle ne voulait pas entendre qu'il n'avait pas agi contre elle mais pour lui, il avait pensé à lui pour une fois dans sa vie et si elle voulait s'obstiner à croire que c'était elle qu'il avait trahi et sa confiance, il arrêterait de la convaincre, il n'avait plus rien à lui prouver. Mais elle s'entêtait et lui porta le coup fatal quelques paroles plus tard. « Tu étais un Mangemort ! Même si tu étais trop faible pour tuer, tu avais les mêmes idéaux, tu obéissais, tu étais doué. C’est toi qui m’as appris à être ce que je suis aujourd’hui ! Alors oui, tu ne représentes plus rien pour moi ! Tu en doutais ? Ce que j’appréciais en toi, c’était la Marque que tu avais sur le bras, et la façon dont tu la servais ! Tu l’as reniée, tu ne peux pas vouloir que je fasse abstraction de ça ! Tu n’as pas uniquement trahi le Seigneur des Ténèbres, tu nous as tous trahis, et tu m’as trahie moi en renonçant à ce que tu m’avais enseigné comme si cela n’avait jamais eu d’importance pour toi. » Il la regarda un instant, droit dans les yeux avant de regarde au travers d'elle comme s'il ne la voyait pas vraiment. Il ravala toute la violence de son écœurement qui remontait en lui et menaçait de se déverser. Il ne voulait pas montrer le moindre de ses sentiments et il parvenait comme d'habitude, pourtant, elle allait trop loin et il n'était pas prêt à tout encaisser. « Et si tu veux savoir si ça mérite que je veuille te tuer, rappelles-toi que je n’ai jamais été comme toi. J’aime tuer, Lawford. Je le ferais pour le Seigneur des Ténèbres, pour tous les Mangemorts, mais surtout pour moi. » Il continuait de regarder à travers elle, perdu dans ses pensées, il n'avait pas envie de prendre la peine de répondre en réalité mais il le fit, comme un automate, parce qu'il avait l'impression qu'il devait lui répondre, même s'il savait que ce serait vain et qu'elle n'entendrait rien. « Ça n'avait pas d'importance, ça n'en avait aucune ! La petite princesse choyée et désirée que tu es ne peut pas comprendre ce concept mais j'ai cherché toute ma vie une famille qui m'accepterait et j'en ai trouvé une, du mauvais côté mais une famille quand même ! Toi qui cherche à impressionner ton père par tous les moyens devrait au moins comprendre l'idée de vouloir être aimée et de faire partie de quelque chose ! Mais tu ne peux pas lutter contre ta nature et c'est ce que j'ai fait toutes ces années. Tu ne veux pas comprendre ? Tu ne te préoccupes que de ta petite personne et tu l'as toujours fait alors je ne m'attendais pas à ce que tu cherches à comprendre. Je comprends juste qu'il est inutile de poursuivre cette conversation. » Il hésita un instant avant d'ajouter. « Et je sais ce que tu es, je l'ai désapprouvé mais je l'ai accepté, je t'ai accepté telle que tu es, même si cela allait à l'encontre de mes principes. Aujourd'hui encore, malgré ton camp et ton allégeance, je ne te déteste pas comme tu le fais. La différence entre toi et moi Pandora, c'est que tu n'acceptes pas ceux qui sont différents de toi et si ta vie se résume à côtoyer des mangemorts, elle ne pourra pas te satisfaire éternellement. » Mais elle refuserait également d'entendre cet argument, il en était convaincu. Bon sang, en quelques heures à peine, il était plus fatigué qu'en quelques jours sans sommeil. Pandora arrivait à l'épuiser, émotionnellement et physiquement, il aurait tant aimé pouvoir s'asseoir sans qu'il ne paraisse faible à ses yeux, il n'avait pas envie de lui donner une centième occasion de le traiter de lâche, de faible et de toute la panoplie qu'elle avait en réserve, synonymes y compris. Il était fatigué de se battre contre elle et il comprenait beaucoup mieux pourquoi il refusait l'affrontement à la baguette, il serait de la même envergure et il aurait vite fait de se laisser tuer sous sa baguette pour abréger ses souffrances.
Mais il lui fit rapidement comprendre qu'il ne la tuerait pas et qu'il n'avait pas l'intention de le faire, même dans un avenir proche. Et elle ne se priva pas pour lui signifier qu'elle trouvait l'initiative stupide. Il ne comprendrait jamais ce sentiment de fierté absolue, celui qui poussait quelqu'un à préférer mourir plutôt que d'admettre qu'il était soulagé qu'on ne le tue pas. Il ne comprenait pas Pandora et en réalité, ils ne se comprendraient sûrement jamais tous les deux. Mais il pouvait essayer de lui faire entendre certaines choses, quoiqu'à sa mine pétrifiée, il comprit qu'elle ne l'entendrait pas sur ce plan non plus. En même temps, il était stupide d'espérer lui faire voir la vérité sur son cher paternel. Tout ce qu'il faisait depuis le début était stupide, de toute manière. « Comment oses-tu insinuer … ? » Visiblement, il était le premier à essayer de lui mettre la vérité en face et elle ne s'en remettait pas. « Mon père aimait ma mère autant qu’il m’aimait ! Il n’aurait jamais … » Il ne réagit pas, son père n'aimait pas Pandora mais elle refusait de simplement le voir, il trouvait cela tellement triste. « Tu ne sais même plus quoi inventer pour me faire réagir, mais là, c’est vraiment pitoyable, je ne te pensais pas capable de ça. C’est quoi ton idée ? Sous-entendre que parce que mon père est un Mangemort, il n’est pas digne de confiance ? » C'était l'idée oui et il ne comprenait pas qu'elle n'en ait pas conscience. Elle était la mieux placée pour savoir que les mangemorts, certains mangemorts, n'avaient aucun honneur mais non, son père restait intouchable, il pouvait comprendre mais qu'elle soit aveugle à ce point l'attristait. « Il m’aimait trop, alors il a inventé une histoire pour ne pas heurter mes sentiments ? Tu te rends compte de l’énormité de ce que tu viens de dire, j’espère ? » Oh oui, à ses yeux en tout cas mais il n'en était pas affligé pour autant, ni effrayé à vrai dire. La colère qui enveloppait Pandora dans un voile de fureur ne l'atteignait pas, il était anesthésié depuis quelques minutes de chacune de ses remarques, de ses menaces. « Ne t’avises plus d’essayer d’insulter mon père, ou je te jure que ça ira très mal pour toi. » Il regarda légèrement autour de lui avant de poser ses yeux sur ce qui la retenait enchaînée à l'arbre pour l'instant et eu une moue désinvolte. « C'est pas aujourd'hui que tu me feras payer mes insultes alors j'imagine qu'un peu plus ou un peu moins. » Elle avait déjà projeté de le tuer, et sûrement de le torturer un peu pour accroître son plaisir, il avait du mal à voir ce qu'elle pouvait lui faire de plus. « Je n'ai pas besoin de te faire réagir, j'essaye seulement de te faire voir la vérité, de t'ouvrir les yeux. Il faut que tu comprennes que ton père n'est pas le héros que tu voudrais qu'il soit. Et le fait qu'il se serve de toi pour faire son sale travail, je n’appellerais pas ça de l'amour. » Non, il ne l'aimait pas, il en était sûr et même s'il savait qu'il ferait du mal à Pandora, il savait ce mal nécessaire pour qu'elle ouvre les yeux, il espérait avoir planté la graine qui la ferait se méfier un peu plus de celui qui était censé la protéger et qui la mettait au devant du danger sans arrêt. Un père n'agissait pas comme le sien le faisait. Il n'avait plus rien à perdre et il le prouva par la suite. Pandora voulait des réponses mais comme toujours, elle s'entêtait à ne pas vouloir les entendre. « Ca fait mal, d’être trahi, hein ? » Il pouvait presque s'y attendre mais la relation entre Pandora et Samaël était loin d'être comme celle qu'il entretenait avec sa femme, la comparaison n'avait pas lieu d'être. « Ta femme a ses raisons et je suis sûre qu’elle les trouve très bonne, tout comme tu trouves que tes raisons sont les meilleures du monde, mais au fond tu ne vaux pas mieux qu’elle. » Il ne répondit pas, il en avait assez de se justifier, il n'avait plus à le faire. [/color]« Tu sais que ça ne changera rien ? Ce que tu m’as dit, ça ne te sauvera pas la vie la prochaine fois que je te croiserais. Mais j’aurais aimé que tu me dises tout ça avant. Si au moins tu le penses … »[/color] Il haussa les épaules, il était décidément plus fatigué qu'il l'avait imaginé parce qu'il n'avait même pas envie de prendre la peine de lui répondre. Pandora ne serait jamais la femme qu'elle avait été avec lui maintenant qu'il avait changé de camp. Elle ne verrait jamais ce qu'il voulait qu'elle voit et elle s'entêterait toujours, elle ne lâcherait rien, il n'y avait plus la moindre raison que lui-même se brise la santé à la convaincre. « Et qu'est-ce que je gagnerais à te mentir ? Qu'est-ce que cela m'apportera, puisque je sais de toute manière que cela ne change rien. Tu peux croire que je le pense, tu peux croire ce que tu veux, je ne vois pas ce que cela t'aurait apporté si je te l'avais dit avant. Je n'étais qu'une Marque sur un bras après tout. » Conclut-il avant de faire quelques pas loin d'elle, lui tournant le dos puisqu'elle ne représentait aucun danger et observant l'horizon où le soleil se couchait dans une explosion de couleurs magnifiques. Le combat devait être terminé mais il n'avait pas encore eu son signal. Il savait qu'il admettait avoir été touché par les paroles de la jeune femme mais ça n'avait plus aucune importance. Il n'était rien pour elle et il tâcherait de s'en souvenir à présent. Il n'était plus bête au point de vouloir la convaincre, il n'avait rien à y gagner et de toute manière, il n'avait plus rien à perdre non plus. Autant arrêter la discussion ici. |
| | | | Sujet: Re: (pandora&samaël) ♦ you can thank me, or not. Mer 15 Jan - 21:18 | |
| A vrai dire, Pandora ne comprenait pas pourquoi elle continuait de discuter avec lui. Il aurait été tellement plus simple de se draper dans un mutisme hautain plutôt que de s’enfoncer dans des discussions qui ne rimaient à rien ! Mais c’était plus fort qu’elle : des deux, c’était Samaël qui était doué dans les silences, et elle qui comblait le vide entre les conversations. Le fait qu’il aurait sans doute beaucoup apprécié qu’elle se taise jouait également en sa faveur. Il n’était pas question de le laisser jouir de quoi que ce soit. « Tu préférerais que je te bâillonnes ? L'idée est tentante mais je finirais par m'ennuyer si je devais attendre la fin des hostilités sans ta charmante voix et tous les compliments que tu as à mon sujet. » Etre bâillonnée était bien la dernière chose que Pandora souhaitait : rien que d’imaginer être privée de la parole, physiquement ou magiquement, la mettait dans un état d’énervement sans précédent. Quand elle n’avait plus que ses mots comme arme, elle ne voulait pas en être privée … Mais Samaël n’aurait jamais fait une chose pareille, elle le savait incapable de ça. Pourtant, à sa place c’était la première chose qu’elle aurait faite ! Mais il avait toujours ces réactions qu’elle ne comprenait pas. Il devait apprécier qu’elle l’insulte sans arrêt, sans quoi il y aurait mis fin depuis un bon bout de temps … « Tu crois que le vent est entrain de tourner ? Tu as si peu de foi en ta cause ? » Pandora fronça les sourcils, la perplexité prenant le pas sur sa colère pendant une seconde où elle se demanda d’où il tenait ça, avant qu’elle n’esquisse un sourire narquois. Il interprétait mal ses paroles, c’était tout. Elle avait une foi inébranlable en sa cause, et personne ne pouvait en douter. « Tu le sais comme moi, les mangemorts sont entrain de gagner, tu veux me voir comme un lâche ? Trouve au moins des arguments valables pour le justifier. » Cette fois, la jeune femme leva les yeux au ciel, excédée par cette façon qu’il avait de déformer ses paroles. « Je n’ai aucun doute sur l’issue de cette guerre, bien sûr qu’on va la gagner ! Mais peut-être que tu as soudain vu une apparition de Potter dans une grotte ou au fond d’une fontaine, qui t’aura fait soudain prendre espoir pour l’autre camp ! Mais je suis ravie de savoir que tu restes lucide sur l’issue de la guerre. » Lâcha-t-elle sans se départir de son sourire. Quoi que soit l’explication qu’il avait sur son changement de camp, lâcheté, chantage ou illumination mystique soudaine, c’était quelque chose que Pandora ne pouvait pas comprendre. Elle voulait bien essayer, mais ça ne marchait pas. Et ça ne marcherait jamais, elle en était convaincue. Elle ne changerait pas d’avis sur Samaël, plus maintenant. Ils évoquèrent ensuite l’issue de cette petite discussion, qui était une notion encore bien abstraite pour Pandora. Elle ignorait totalement ce que Samaël comptait faire d’elle, puisqu’il semblait ne pas avoir l’intention de la garder prisonnière. « Et que veux-tu que je fasse de toi ? Si j'avais voulu te livrer aux membres de l'Ordre, je l'aurais déjà fait et je t'ai déjà dit que je ne te tuerais pas. Je te rendrais ta baguette et tu pourras défaire tes liens toute seule une fois que je serais parti. » Pandora le fixa avec des yeux ronds, avant de pousser un gémissement qui se termina en borborygme méprisant. C’était le seul commentaire qu’elle pouvait faire face à une telle déclaration, face à une telle exposition de son courage chevaleresque. Elle ne voulait plus rien avoir à faire avec une lavette de ce genre, plus rien. Où était passé le Mangemort strict qui lui avait tout appris ? Il était devenu une véritable chiffe molle, qui ne connaissait plus les règles de base de la prise d’otage …
Il valait mieux changer de sujet, éviter de s’étendre là-dessus en attendant qu’il décide que le moment était venu de la libérer. Mais la suite s’avéra sans doute encore plus porteuse de malaise, quand Pandora finit par lâcher ce qu’elle avait réellement sur le cœur. Si elle ne pouvait plus le faire revenir en arrière, elle pouvait au moins tenter de tirer sur la corde sensible, pour remuer en lui quelque chose qui, peut-être, amènerait regrets et remords. Pas qu’elle puisse en faire quoi que ce soit, mais ce serait déjà une infime victoire … « Tu as raison, tu as eu tort de me faire confiance, j'ai changé de camp parce que ma place n'était pas là-bas, quoique tu en penses. Ça n'avait rien à voir avec toi, mais ça, tu es trop égoïste pour le voir. » Si le début la stupéfia – et envoya un choc douloureux au creux de son estomac – la suite replongea la jeune femme dans la colère, et elle tira à nouveau sur les branches qui la retenaient, en un geste instinctif pour tenter d’attraper le cou de l’ancien Mangemort pour le détacher de ses épaules. La brûlure de ses liens sur sa peau lui rappela que quoi qu’elle fasse, et quoi qu’il dise, elle ne pouvait rien contre lui. Il pouvait l’insulter, il pouvait la rabaisser, il pouvait l’humilier : elle était impuissante et devait se contenter de subir. « Ca a le mérite d’être clair. Ne parlons pas de ton égoïsme, ce serait dommage de ternir ta nouvelle image de saint ! » Persifla-t-elle, toujours persuadée que le plus égoïste, dans cette histoire, ça avait été lui, en quittant le camp auquel il avait juré fidélité. Ils étaient censés mourir pour Voldemort s’il le fallait. Samaël, lui, avait préféré sortir par la petite porte plutôt que de prendre le moindre risque … Il valait mieux laisser les autres mourir à sa place ! Il était si facile de se cacher comme un rat en attendant que l’orage passe … Pandora savait bien qu’il n’était pas comme ça, que son tempérament n’était pas à éviter le conflit en sentant qu’il pouvait y perdre, mais comme elle ne pouvait pas comprendre qu’il n’adhère plus aux mêmes idées qu’elle, elle préférait le grimer dans le costume du pire des lâches. Si elle parvenait à ne le voir qu’ainsi, peut-être arrêterait-elle de le regretter si souvent … « Ça n'avait pas d'importance, ça n'en avait aucune ! La petite princesse choyée et désirée que tu es ne peut pas comprendre ce concept mais j'ai cherché toute ma vie une famille qui m'accepterait et j'en ai trouvé une, du mauvais côté mais une famille quand même ! Toi qui cherche à impressionner ton père par tous les moyens devrait au moins comprendre l'idée de vouloir être aimée et de faire partie de quelque chose ! Mais tu ne peux pas lutter contre ta nature et c'est ce que j'ai fait toutes ces années. Tu ne veux pas comprendre ? Tu ne te préoccupes que de ta petite personne et tu l'as toujours fait alors je ne m'attendais pas à ce que tu cherches à comprendre. Je comprends juste qu'il est inutile de poursuivre cette conversation. » Certains de ses arguments pouvaient avoir du sens, effectivement. Tout faire pour plaire à sa famille, c’était quelque chose que Pandora connaissait mieux que quiconque. Mais elle avait ignoré, jusque là, que Samaël ne faisait ça que pour sa famille. Il n’avait jamais été très loquace sur ce sujet, se contentant de parler de sujets moins personnels. Elle n’avait vu en lui qu’un Mangemort moins porté sur la violence que ses pairs, mais un Mangemort tout de même. Et il était difficile, à présent, d’imaginer qu’il avait été autre chose avant de porter la Marque. Qu’il avait pu faire semblant d’être des leurs, juste pour se sentir intégré à sa famille … Pandora resta silencieuse, intégrant lentement ces informations qui semblaient si dures à croire. « Et je sais ce que tu es, je l'ai désapprouvé mais je l'ai accepté, je t'ai accepté telle que tu es, même si cela allait à l'encontre de mes principes. Aujourd'hui encore, malgré ton camp et ton allégeance, je ne te déteste pas comme tu le fais. La différence entre toi et moi Pandora, c'est que tu n'acceptes pas ceux qui sont différents de toi et si ta vie se résume à côtoyer des mangemorts, elle ne pourra pas te satisfaire éternellement. » A nouveau, Pandora sentit une vive douleur dans l’estomac, qui s’accompagna d’une étrange sensation de malaise – ou de désespoir ? Par chance, elle s’évapora rapidement, mais laissa la jeune femme plongée dans un état désagréable. Elle n’aurait pas su dire ce qui la gênait tant dans ce qu’il venait de dire, ni si elle considérait réellement ses paroles comme des mensonges. Elle ne savait pas, elle ne savait rien. Elle était gênée, elle était mal, elle aurait voulu disparaître. Elle le pire était qu’elle ne savait pas pourquoi. Le fait qu’il ne la déteste pas ? Qu’il ait toujours pensé le contraire d’elle, malgré ce qu’il soutenait à haute voix, sans jamais la laisser tomber ? Ou tout simplement, le fait qu’elle ne voulait pas, pas réellement, finir entourée de ces Mangemorts qui la laissaient de glace ? Il y avait du vrai dans ses paroles, mais elle n’était pas prête à les entendre. « A quel moment tes principes sont-ils devenus plus importants que ta famille ? Tu es seul, tu n’as plus personne. Rester avec les tiens ne valait-il pas d’étouffer un peu tout ton idéalisme ? C’est ça qui t’a perdu. Tu finiras par t’en rendre compte, avant ou après qu’on ai gagné la guerre, peu importe … Mais ce sera trop tard pour toi. C’est déjà trop tard. » La voix de Pandora était beaucoup plus calme, comme résignée. Elle ne pouvait plus avancer d’arguments contre les siens, ils avaient deux positions opposées qui n’auraient plus jamais de connections. Et petit à petit, elle-même commençait à le comprendre, mais cela n’enlevait rien au fait qu’il faisait une erreur, elle en était toujours autant persuadée.
L’instant de réalisation fut pourtant brisé quand Samaël s’attaqua à l’inattaquable. Un coup porté à l’image parfaite de son père, et Pandora perdait tout sens des réalités. Il y avait des choses qu’on ne touchait pas : son père en était le premier. A nouveau, Pandora se changea en furie, effaçant très rapidement les révélations que Samaël venait de faire sur sa propre famille. « C'est pas aujourd'hui que tu me feras payer mes insultes alors j'imagine qu'un peu plus ou un peu moins. » Ce n’était pas une décision très sage de sa part, ne s’en rendait-il pas compte ? Avec Pandora, il valait mieux moins, que plus. « Je n'ai pas besoin de te faire réagir, j'essaye seulement de te faire voir la vérité, de t'ouvrir les yeux. Il faut que tu comprennes que ton père n'est pas le héros que tu voudrais qu'il soit. Et le fait qu'il se serve de toi pour faire son sale travail, je n’appellerais pas ça de l'amour. » Le visage de Pandora se tordit de fureur, elle était physiquement incapable de supporter de telles attaques envers son père, qu’elle adorait littéralement. « Parce que tu sais mieux que moi ce qu’est l’amour, hein ? Tu n’as jamais eu de véritable famille, et même ta femme a préféré te poignarder dans le dos plutôt que de subir ta condescendance ! Où est l’amour dans ta vie, Lawford ? L’amour de mon père surpasse tout ce que tu possèdes, et c’est bien suffisant pour moi ! » Lui hurla-t-elle, la voix déformée par la rage et la douleur. Il osait, le traître ! Il osait remettre en question la seule chose qui soit vitale aux yeux de Pandora … Il savait bien où frapper, et le fait qu’il s’y soit risqué prouvait, définitivement, que tout le reste n’avait été que mensonges. Il ne valait pas la peine qu’elle s’arrête sur lui. « Et qu'est-ce que je gagnerais à te mentir ? Qu'est-ce que cela m'apportera, puisque je sais de toute manière que cela ne change rien. Tu peux croire que je le pense, tu peux croire ce que tu veux, je ne vois pas ce que cela t'aurait apporté si je te l'avais dit avant. Je n'étais qu'une Marque sur un bras après tout. » Avait-il l’air … déçu de n’avoir été que ça ? Il n’avait tenu qu’à lui d’être plus, mais il se réveillait un peu tard pour s’en rendre compte, Pandora ne pouvait plus rien pour lui. Et surtout, elle ne voulait plus rien de lui. « Et tu es encore moins que ça maintenant. » Ajouta-t-elle avec un regard dédaigneux. Elle tourna brusquement la tête quand elle vit une ombre apparaître dans le ciel, le cœur soudain battant de l’espoir de voir apparaître la Marque des Ténèbres. Cela aurait signifié la victoire de son camp, l’écrasante victoire sur l’Ordre … Mais au lieu de la majestueuse tête de mort signifiant la mort des vaincus, seule une nuée d’étincelles apparut, pour disparaître rapidement, tirant une grimace écœurée à Pandora. « Oooh, c’est atterrant. Vous n’avez rien de plus impressionnant qu’une poignée de paillettes pour signaler vos victoires ? » Les Mangemorts, au moins, savaient comment inspirer la crainte des champs de bataille ! Quiconque voyait flotter la Marque savait à quoi s’en tenir. Pour l’Ordre, on ne pouvait même pas être sûr qu’ils avaient tués les Mangemorts qu’ils avaient combattus. Ils les avaient peut-être juste fait prisonniers, c’était ridicule. Pandora soupira une nouvelle fois, puis retourna la tête vers Samaël. « Allez, c’est l’heure de rejoindre tes petits copains, la récré est terminée. Rends-moi ma baguette et cours avant que je ne mette toutes mes menaces à exécution. » Son arrogance était revenue au galop, maintenant qu’elle savait que Samaël allait repartir. Finalement, elle était pressée d’être débarrassée de ses liens … Et de le traquer jusqu’à ce qu’elle réussisse à le tuer. |
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| | | | (pandora&samaël) ♦ you can thank me, or not. | |
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