Des jours qu'il se creusait la tête à trouver la solution pour le retrouver. Rien n'y faisait. Il n'avait pas de contact, nul part. Il n'était même pas majeur. Puis une relation qui lui avait indiqué la seule personne qui pouvait peut être encore l'aider. Elle n'était pas beaucoup plus âgée que lui. Trois ans seulement qui les séparait. Mais, mis à part son nom, Alberic ne savait pas grand chose. Melyssandra était oubliator pour le ministère.
Le garçon s'était mis en tête que la jeune femme devait sans doute savoir quelque chose. Il avait même imaginé qu'elle ait pu lui effacer ses souvenirs sur ordre du ministère. Et de Ombrage, surtout, qui faisait une répression monstre contre les sorciers de sang dit impur.
Alberic savait que son père n'avait pas le sang pur. Tout comme lui d'ailleurs. Ses arrières grands parents étaient de sang pur, jusqu'à ce que sa grand mère se marie avec un sang mêlé. Et voilà que toute la chaine des Arsher devint sang mêlé par la suite. Bien sûr, ce n'était qu'un peu de sang moldu, ça n'était pas non plus une abomination ! Mais le ministère ne l'entendait pas de cette oreille à l'époque. Toutefois, ceci n'était rien comparé au régime en place aujourd'hui.

Alberic se rendit dans un quartier moldu de Londres. Il avait obtenu un rendez-vous avec Melyssandra. Et comme ce n'était que pour une enquête personnelle et non officielle, il préférait passer par un quartier moldu où il savait qu'ils ne croiseraient pas de sorciers pouvant les écouter. Déjà à cette époque Alberic ne faisait confiance qu'à très peu de personne.
Alors qu'il marchait, habillé comme il le pouvait en cachant son statut de sorcier, il passa dans un petit passage étroit d'où sortit un moldu qui avait l'air un peu perdu. Prenant cela comme un signe, le garçon s'aventura dans l'allée presque déserte. Il y découvrit alors une jeune femme qui, en le voyant, rangeant bien vite sa baguette.
Alberic ne pouvait s'y être trompé, c'était bien la femme qu'il recherchait.

" Excusez-moi, vous êtes Melyssandra ? Je suis Alberic. Nous avions rendez-vous. "  

Il s'avança prudemment envers la jeune femme. Qui lui disait que ce n'était pas une imposture ? Alberic n'avait confiance en personne. Il était prudent sur les actions qu'il entreprenait. Il ne devait montrer de signe d'appartenance, gardant secret sa vie et tout ce qu'il pouvait conserver dans le silence. Après tout, il faisait appel à elle pour retrouver son père. Alors, il n'avait pas l'intention de lui confier sa vie. Le minimum serait dit, sauf si le garçon estimait pouvoir lui faire confiance.

Alberic ne s'était donc pas trompé. Il était tombé directement sur la bonne personne. Ce n'était certainement pas un coup de chance. La probabilité de croiser un autre sorcier ici était véritablement mince.
Lorsque l'inconnue sut à qui elle avait à faire elle lui expliqua simplement qu'elle ne parlerait pas ici. Puis elle tourna et s'engagea jusqu'au café le plus proche. L'employé du ministère avait bien l'air de vouloir jouer la maligne et de tester la résistance d'Alberic à ses petites provocations. Il lui suivit tout de même, gardant une main dans la poche de la veste moldue qu'il portait. Son frère avait été utile, sur le coup, pour lui dénicher ces vêtements.
Ils s'installèrent à une petite table au fond, mais le garçon savait bien que cela n'échappera pas à l'œil du serveur qui viendrait de toute façon prendre une commande. D'ailleurs, quand la jeune femme lui demanda la raison de sa venue, mais aussi, presque ironiquement, s'il allait prendre quelque chose, le serveur arriva et attendit pour prendre la commande.

" Un cappuccino s'il vous plait. "

Alberic tourna la tête vers elle, et lui sourit. Le serveur attendait sa commande. Croyait-elle vraiment que le garçon ne s'était pas préparé à sa virée dans le monde des moldus ? Il avait étudié leur comportement, travaillé sur ce qu'il porterait pour s'y fondre réellement. Un vrai travail de couverture dont il était fier du résultat. Intérieurement, une petite voix lui disait même qu'il était très content d'avoir joué ce tour à l'employé du ministère. Et puis, surtout, cette même petite voix lui disait qu'il n'avait pas trop apprécié qu'elle le prenne de haut comme elle avait jugé bon de le faire.

L'employé du café repartit et Alberic suivit son trajet de la tête avant de revenir à la jeune femme assise face à lui. Il était maintenant sûr que l'arrivée de la commande prendrait un peu de temps. Temps qu'il disposait pour expliquer son problème.

" Mon père a disparu. On l'a interrogé concernant le statut de son sang. Comme si le ministère ne savait pas qui était la personne à avoir ajouter du sang de moldu dans les veines des futures générations ... Depuis, nous n'avons plus de nouvelle. Vivant, mort, personne de la famille ne le sait. Alors voilà mon problème. Je veux savoir où il se trouve et ce qui lui est arrivé. Tragique ou non, peu m'importe. Je veux juste la vérité. "

Il savait que les conversations pouvaient être écoutées par les moldus aux alentours, aussi il avait parlé assez doucement, en faisant attention aux termes qu'il employait. Bien sûr, un moldu était un moldu, on ne pouvait pas le qualifier différent. Sang de bourbe, peut être, mais il savait que cela ne jouerait pas en sa faveur alors il s'y était abstenu. Et puis lui n'avait rien contre les personnes qui ne possédaient pas de pouvoir magique. C'était une vie bien misérable pour eux, mais ce n'était pas une raison pour les persécuter.
Le serveur revint avec leur commande et posa l'addition. Alberic le retint alors et lui donna un billet moldu en lui disant de garder la monnaie. Heureux comme un nain de jardin, il repartit en remerciant gracieusement le garçon. Oui, Alberic avait même pensé à ça. Désormais, ils étaient entièrement tranquilles, personne ne viendrait plus les déranger.