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 (mf) ★ he would let you crash and burn.

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MessageSujet: (mf) ★ he would let you crash and burn.   (mf) ★ he would let you crash and burn. Icon_minitimeSam 28 Sep - 15:50





moses ramsay fleming.
she wasn't meant for reality.


NOM : fleming, un nom digne du sang qui coule dans ses veines, famille de sorciers au sang-pur depuis toujours, aime-t-on dire : au sang-pur, mais aux mains sales. PRÉNOM(S) : moses, paradoxalement, c'est la version anglaise de moïse, le célèbre prophète de la religion chrétienne qui prônait l'égalité des peuples, un nom puissant : au moyen-âge, ce prénom était considéré comme le nom par excellence du baptême, il tente de le porter dignement, dirons-nous. ramsay est son deuxième prénom, d'origine écossaise, comme sa famille. ÂGE : trente neuf ans, bien qu'il paraisse plus vieux, l'on aime dire qu'azkaban ça vieillit un homme, surtout après dix-sept années passées dans ces geôles crasseuses. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : il est né le douze août un jour d'été très ensoleillé, dans un hôpital sorcier de paekshire, petite bourgade sorcière d'écosse. STATUT DU SANG : c'est un sang-pur, avec toute la dignité et l'orgueil que cela impose, moses a grandi en apprenant à détester les sangs impurs et à prôner la puissance de son héritage. EMPLOI : hors la loi en une autre époque, moses a été longtemps professeur de sortilèges à poudlard, un poste insignifiant et barbant, qui lui permettait surtout de passer ses nerfs sur des étudiants inutiles. mais reconnu depuis la victoire de voldemort, pour son implication dans le massacre de nombreux membres de l'ordre et autres traitres, moses est devenu une personnalité importante du nouveau régime : en août, il a fondé le service des exécuteurs du ministère, et en est le directeur incontestable et cruel. NIVEAU D’ÉTUDES : il était, de son temps à poudlard, membre de la maison des gryffondor (à son grand dam, toute sa famille ayant fini à serpentard) : brillant, charmant, quoique distrait par des pensées parasites parfois, moses a pourtant obtenu la totalité de ses buses et de ses aspics, soit neuf pour chaque. il estime cependant que tout son vrai savoir vient de ce qu'on lui a appris au sein des mangemorts, après ses études à poudlard, collège magique qu'il répugne. LIEU DE VIE : s'il stagnait à poudlard il y a quelques mois de cela, moses a récemment établi son habitation dans une grande maison de belgravia, à londres : il vit ainsi dans les riches et bourgeois quartiers du côté moldu de la capitale anglaise, comme une ombre veillant et surveillant des insectes. BAGUETTE : bois d'ébène, longueur de 32 cm, spécialisation en sortilèges et coeur en ventricule de coeur de dragon, implacable à souhait. GROUPE : the god complex. CÉLÉBRITÉ : mads mikkelsen. CRÉDITS : tumblr.


I. TON PERSONNAGE ET LA SITUATION ACTUELLE ? Il apparaît parfois à Moses qu'il a caressé du doigt la délicieuse victoire qu'il a tant espéré, tant attendu. Après avoir passé dix-sept ans dans des geôles pourries, le sorcier a tout le loisir désormais de rendre justice pour sa peine - éternellement, tous ceux qui le méritent finiront par le payer, sombrant dans un gouffre de solitude dans lesquels il les enfoncera plus profondément encore. A ce jour, Moses Fleming n'a jamais jouit d'autant de libertés qu'il n'en a actuellement : il est même l'une des figures les plus craintes de l'autorité politique et policière du pays, rendant insignifiante toute lutte, piétinant d'un pied impérieux tous ceux qui oseraient se mettre en travers de son chemin. Décidément, les circonstances se sont faites bien clémentes pour un sorcier qui avait été, il y a si peu, jeté dans les profondeurs du néant et de l'oubli - d'une longue agonie à laquelle ils goûteront.

II. TOUT-A-SAVOIR : tic, manie, truc à savoir sur le personnage (1) tic, manie, truc à savoir sur le personnage (2) tic, manie, truc à savoir sur le personnage (3) tic, manie, truc à savoir sur le personnage (4) tic, manie, truc à savoir sur le personnage (5) tic, manie, truc à savoir sur le personnage (6) tic, manie, truc à savoir sur le personnage (7) tic, manie, truc à savoir sur le personnage (8) tic, manie, truc à savoir sur le personnage (9) tic, manie, truc à savoir sur le personnage (10).



TON PETIT PSEUDO+PRÉNOM : Dieu, MARY-W. +marie, ô maîtresse suprême. TON ÂGE : vingt-et-un ans. PAYS : France, whouhou. TU AS TROUVÉ PI PAR : guiyufy. TON AVIS SUR PI : hfyuftyfu. UN DERNIER MOT : c'est moi qui vais vous guillotiner.


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Dernière édition par Moses Fleming le Jeu 17 Oct - 1:50, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: (mf) ★ he would let you crash and burn.   (mf) ★ he would let you crash and burn. Icon_minitimeSam 28 Sep - 15:50





genesis.
beyond darkness lies greatness.


- I -
Le train venait de partir. Lente et vieille machine s'ébranlant dans bien des fracas, il disparaissait peu à peu à l'horizon. Elle reviendrait, il le savait ; mais les mois passeraient lentement, pèseraient sur sa conscience comme du plomb sur son âme. C'était la première fois que le cadet des Fleming était abandonné de la sorte, unique enfant restant dans la famille. Jusque-là, elle avait été à ses côtés, sœur aimante et attentive, douce et maternelle, un carcan soyeux au milieu d'une vie à même l'asphalte. Elle disparaît déjà à l’horizon, s’évanouissant dans le néant. Londres continue de tourner cependant, et déjà des gens quittent le quai de la voie numéro 9 ¾. Les Fleming eux-mêmes, lancent déjà un regard à leur dernier fils ; ils viennent de dire au revoir à leur unique fille et leur digne héritier, premier né de la fratrie et pourtant, ils semblent déjà habitués à cette sensation grisante d’un vide déprimant.

« Qui c’est, celui-là ? » L’œil avisé de Moses venait de tomber sur la chevelure d’or de sa sœur, là-bas, à quelques dizaines de mètres, dans le grand jardin de Poudlard. Elle n’était pas seule, évidemment, accompagnée du né-moldu qui lui sert bien trop souvent de compagnie. Silencieux, submergé par l’amertume, il ne dit mot, ses prunelles sombres s’étant accrochées aux deux silhouettes. Il est si loin qu’aucun des deux protagonistes n’étaient à même de le remarquer – Shae prenait de toute manière bien trop souvent (à son avis en tout cas), un malin plaisir à l’ignorer. Aodhan Crowley, cet idiot, cet être impropre semblait être la compagnie qui lui suffisait amplement. Un coup dans son épaule le rappela à l’ordre ; il daigna poser son attention sur tous ceux qui l’entouraient – des élèves de troisième année, comme lui, qui avaient l’illusion stupide qu’ils pouvaient un jour ou l’autre, attirer l’attention d’une fille telle que Shae s’ils traînaient avec un type comme lui. Bizarre pour ainsi dire, incessamment accroché à ses propres songes ; happé par une inavouable et débordante jalousie à l’égard de tous les fous qui posaient une trop longue attention sur son aînée. Elle n’était pas comme avec lui, lorsqu’elle côtoyait bien des gens, la fière demoiselle de Serpentard s’avérait souvent acerbe dans ses paroles, au grand dam de bien des gens – Moses, le petit frère, le jeune Fleming bénéficiait au moins d’autres traitements de faveur de la part de son aînée. Mais c’était… compliqué, foutrement déplaisant de la voir traîner avec cet abruti à la tronche bien carrée de prince charmant. Dans le silence, ses mâchoires se serrèrent l’une contre l’autre, il aurait presque pu sentir ses dents grincer, avant qu’il ne reprenne contenance. « C’est personne. » Leurs parents ne laisseraient jamais leur chère et tendre fille épouser un type comme Crowley, quand bien même il représentait l’archétype du héros de conte de fées – c’était un pauvre tocard qui avait atterri à Serpentard par un miracle insoupçonné, qui n’en avait en rien la légitimité. Un né-moldu, difficile de croire qu’un jour Shae puisse s’enticher d’un être pareil – mais elle l’aimait, c’était indéniable, ça brillait dans son regard comme les radiances du soleil sur ses cheveux si clairs, une part d’elle l’avait choisi, s’était dévouée à lui. C’était sale, c’était indigne d’elle, une princesse se baignant dans la fange de ces porcs impropres, la reine qui faisait acte de charité auprès des miséreux.

Qu’il en soit ainsi.

- II -
Sous le clair de lune, elle lui semblait plus belle que jamais. Comme une mélopée, résonnant à son oreille en des échos indescriptibles – doucereux et déplaisants. Des poignards s’enfonçant dans sa chair jusqu’à le faire hurler de douleur. Hurler de bonheur. Elle était endormie, le nacré de sa peau se faisant opalin sous la lumière blafarde de la nuit ; il se pencha vers elle, caressant un instant les mèches sombres de ses cheveux. Si doux, infiniment doux. Tout comme sa peau, sur laquelle il traça un long sillon – elle était nue. Et parfaite. Parfaite pour une créature aussi imparfaite. Il voulait la tuer, il devrait la tuer. Là, maintenant – ou la réduire à néant, la torturer jusqu’à ce qu’elle en soit plus qu’un amas de chairs en feu. Il voulait lui faire l’amour encore. La réduire à néant. Embrasser ses lèvres doucement rosées. Tuer tous ceux qui avaient, un jour, marqué sa vie d’une façon ou d’une autre – l’esseuler dans ce monde plongeant dans le néant. Il laissait la pulpe de son doigt glisser le long de son épaule, sur son bras, auquel s’échoua bientôt la chair de ses lèvres, dans un doux baiser, une morsure, écorchure de l’âme. Déjà sa main avait glissé sur sa hanche, ses ongles s’enfonçant sous sa peau, elle, bougeant doucement dans son rêve épais. Née-moldue – sa main enserra doucement sa gorge à cette pensée, alors que celle-ci avait remonté le long de son ventre, les générosités de sa poitrine pour s’échouer au creux de sa gorge. Il aurait pu. Aurait pu la tuer de ses mains nues, alors que les rayons de lune mettaient en évidence, d’un noir ténébreux et sans famille, la marque sur son avant-bras. Le plan initial était de la tuer, la torturer jusqu’à ce qu’elle crache toutes les informations qu’elle gardait soigneusement cachées dans sa tête. Les lui arracher du bout de la langue, de ses lèvres si douces et généreuses -  il avait décidé d’en faire tout autrement. De la prendre, la posséder et l’emmener là-haut, où l’air se faisait rare et où les étoiles brillaient plus que jamais. Pour mieux la faire retomber lourdement sur le sol, brave monstre de foire qu’elle était – indigne d’être une sorcière et pourtant, pourtant, charmeuse sirène qui avait subtilisé au Mangemort toutes ses volontés. Il la tuerait, tôt ou tard, c’était son rôle, son obligation. Il en allait de son allégeance, sa loyauté sans famille pour le Seigneur des Ténèbres, pour sa famille. C’était eux qui l’avaient façonné pour qu’il en arrive jusqu’ici – c’était lui qui devait briller, Mangemort impitoyable et sanguinaire dans ce monde en guerre. Il voulait briller, il reprendrait ses volontés de là où elle les avait subtilisées, quand bien même celles-ci s’étaient enfouies au fond de son cœur ; il le lui arracherait du fond de sa poitrine. Vivrait éternellement avec ce fardeau d’avoir ôté à la vie telle créature. Il aurait voulu...

Il aurait pu, en d’autres circonstances.


- III -
Steadworthy. Steadworthy. Steadworthy. Comme un tic, un tac – incessante horloge répétant le cycle de l’infinité au fond de sa tête. Worthy-Steadworthy. Incessant, incessant cirque qui finirait par le rendre fou, comme la résonnance d’un tambour vibrant dans chacun des synapses qui composaient son esprit. Encore. Encore. Il revenait à son esprit, son regard si clair, son visage si conquérant. Le combat avait été sans merci. Soldé par un échec. Echec d’une fraction de seconde à peine, un battement de cil, une palpitation de cœur qui l’avait fait échouer ici. Azkaban. Azkaban où sa vie était à présent devenue vide de sens. Si vide. Seul le nom de cet être, inatteignable uniquement dans ses rares rêveries restait de sa vie passée. Son bonheur avait disparu, l’intérêt de sa vie s’était fané après cinq années. Six. Sept. Neuf. Douze. Plus, il avait perdu le compte. Ses lèvres sèches, désert aride où l’eau ne coulait plus depuis des lustres déjà, il ne les humecta qu’à peine en glissant sa langue sur celles-ci. Azkaban. On y pourrissait. On y mourait à petit feu – quand on était chanceux. On désirait la mort, quand on était assez fou pour s’accrocher à la vie. A la vie pour quoi ? Quoi ? Il ne savait plus. L’existence était à présent un néant sans fond, un tunnel sans fin. Ce genre de gouffres qui ne se terminait que par l’Enfer. L’Enfer. Une fraction de seconde durant, il tressauta, la sensation du sang glissant sur ses mains le réveillant brusquement. Du sang. Meurtre. Il était un meurtrier, prisonnier des geôles d’Azkaban pour ses crimes. Innombrables crimes, âmes arrachées à la vie qui hurlaient parfois à ses oreilles. Elles s’écrasaient lourdement contre le mur de son assurance. Il ne deviendrait pas fou ici. Pas fou. En tout cas, sauf pour trancher plus vivement à présent ses ennemis, se faire dénué de toute hésitation lorsqu’il sortirait. Parce qu’il sortirait. Le Seigneur des Ténèbres reviendrait, les murmures d’Azkaban ne cessaient de répéter cette enivrante mélopée. Encore et encore. Tous sommeillaient, tous attendaient. Et Moses survivrait, Moses garderait le principal de ses forces, de sa sainteté d’esprit pour réduire à néant l’Auror Steadworthy à qui il devait la lourde peine de traverser l’Enfer. Il en reviendrait, tel un démon tapi dans l’ombre qui attendrait son jour. Le jour pour faire tomber au sol l’Auror, le clouer à terre et l’enterrer dans les tréfonds de celle-ci. Un jour, un jour. Bientôt. Lui. Elle – cette écorchure à son cœur qui saignait toujours, sang-de-bourbe impropre et détestable, pour qui les affections avaient fini par le consumer. Le perdre ici-bas. Elle paierait elle aussi – ses doigts se resserrèrent nerveusement, un faisceau d’électricité glissant dans ses membres. Etait-ce un doloris ? Non, c’était plus profond, plus douloureux encore. L’acidité de la haine au bout de sa langue, l’arôme ferreux du sang au fond de sa gorge.

Un jour, ils mourraient tous.

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MessageSujet: Re: (mf) ★ he would let you crash and burn.   (mf) ★ he would let you crash and burn. Icon_minitimeSam 28 Sep - 15:51





epilogue.
we wander through the darkness of the day.


Grandiose. D'un œil impénétrable, Moses observait la grande machinerie des circonstances se mettre en route. Les mois de l’été passaient bien rapidement, déjà le ciel d’un bleu profond se muait en un grisâtre voile rendant la morosité des jours encore d’une langueur presque insupportable. Dans le silence épais de la grande maison qu’il avait tout justement acquise (force était de convaincre ces misérables moldus de débarrasser le monde de leur pestilentielle présence), il savait qu’une chose s’activait, petite lueur de vie au milieu de l’inaction. Judith préparait sans doute sa rentrée à Poudlard comme si sa vie en dépendait ; au moins un lieu où il ne serait pas. Ne serait plus en tout cas, à leur soulagement commun ; surveiller des gamins s’était avéré être une obligation, une occupation qui avait presque rendu Moses encore plus fou que les geôles dégueulasses d’Azkaban pendant ces dernières années. Tandis que le jour déclinait, l’air se refroidissant, le sorcier observa les lueurs du gris du ciel à travers le verre que ses doigts enserraient : bien souvent déjà, il s’était plongé dans ces pensées parasitaires qui n’hésitaient guère à accaparer le moindre de ses songes. Frivole instant de répit, dans les interminables journées qui rythmaient désormais son existence : rétablir ordre et discipline au sein de ce monde fait de traitres et d’impurs, n’était guère chose facile, et demandait beaucoup de temps. Du temps qu’il n’offrait ni à Judith en contrepartie, ni à qui que ce soit d’autre. Ca ne gênait sans doute pas cette peste de gamine, moins encore depuis que l’été avait suffi à bouleverser sa vie toute entière : trop longtemps durant, elle avait impunément tiré sur l’invisible – et au combien extensible – corde de la patience de son paternel ; celle-ci avait logiquement fini par céder, signant le funeste destin de Moira Abernathy. Si seulement – les milles rixes qui avaient toujours opposé Moses et Moira avaient largement dépassé l’existence d’une illégitime enfant depuis des lustres déjà, peut-être était-ce enfin, libérant cette ineffable rancœur, que le Mangemort avait enfin appliqué la peine que cette traitresse de Sang-de-Bourbe méritait. Seulement avait-il par la même occasion brisé définitivement la susceptible esquisse de lien qui l’avait rattaché à Judith – qu’importe, elle n’était pas le premier enfant qu’il privait d’une mère, bien au contraire. Et la jeune fille semblait au moins s’appliquer à garder à présent pour elle-même son irrespect et ses paroles acerbes, ce qui rendait le quotidien quel que soit plus léger. Les obligations du sorcier lui prenaient de toute manière trop de temps pour qu’il se préoccupe un tant soit peu de ce qu’elle pouvait bien penser : au moins pouvait-elle s’estimer chanceuse, qu’il ait été assez clément, assez conservateur pour désirer la garder auprès de lui, plutôt que la condamner à l’exil ou à pire encore comme certains de ceux qu’elle avait eu le malheur de côtoyer trop longtemps. Ce Roseburry, nom pourri qui tournait, quelque part, dans les méninges de Fleming depuis qu’il avait compris, relevé subtilement ce qui faisait se battre si fortement Judith pour un autre pareil – à celui-ci, Moses réservait des desseins bien différents qu’à d’autres : tous les Sang-de-Bourbes s’avéraient être de viles traitres, tout juste bons à être menés à la potence, rien que pour la forme.

Au voile de ses paupières, s’imprimant une frêle silhouette à la chevelure de miel – il la chasse, avalant une amère gorgée de whisky. De trop nombreux traitres se croyaient en sécurité là-bas, de l’autre côté de la Manche, en France : inlassablement, Moses répétait les mêmes voyages initiatiques pour débusquer dans les bas-fonds des coins pourris ceux qui le méritaient. Ces incessants aller-retour avaient tendance à user sa détermination, fatiguer plus encore les traits de son visage, déjà tant marqués par le souffle sculptural des Détraqueurs d’Azkaban. Peut-être devrait-il y envoyer April pour la prochaine fois, ou faire miroiter l’espoir à cette chère Astrid qu’elle y trouverait son cafard de mari, trouver quelqu’un d’apte à accomplir ces sales besognes qui l’asphyxiaient parfois de questionnements brutaux et brûlants. Contre le cristal du verre, ses doigts blanchirent sensiblement, son étreinte se resserra comme s’il cherchait à briser l’objet comme il aurait brisé une nuque de sa main nue. Rien n’en fit cependant, absorbé qu’il était dans des rêveries parasites. Il lui vint à penser à sa sœur, Shae, si loin, si retranchée dans cette solitude qu’était sienne depuis la perte de sa cracmole de fille – pas forcément une mauvaise chose, s’appliquait-il à garder comme songe pour lui seul. Depuis trop longtemps, il manquait à ses devoirs de frère tout simplement, esseulant plus encore celle qui avait tant éclairé ses sombres jours à Poudlard, cette brume épaisse à Azkaban. A la prochaine occasion, il se rattraperait, ne cessait-il de se promettre, éloignant encore et encore ce questionnement éthique qui s’imposait à lui. Les insipides préoccupations de Moses avaient au moins pour résultat grandiose d’éloigner les songes impies qui le gagnaient peu à peu, la faiblesse d’âme qui glissait dans ses veines, serpent à l’affut pour cracher son venin mortel. Il pensait à Louise – elle le poursuivait jusqu’ici, si loin – ses yeux de biche, le sentiment d’une douceur assassine qu’il ressentait rien qu’à regarder sa peau, elle n’était pourtant qu’un spectre ici, si loin de ces impérieuses missions qu’il avait à accomplir. Elle seule cependant, était la préoccupation dans laquelle son esprit n’avait de cesse de se plonger, balayant le reste comme fétus de paille ; cette trouvaille révolutionnaire, répétition à l’infini d’une histoire qui lui avait déjà tant nuit, elle était une faille, craquelant peu à peu les assurances de Fleming, épaississant tantôt le masque de marbre qu’on apposait sur son visage, contournant ces épaisses murailles l’instant d’après. Louise était une énigme, un animal qui se repaissait de ces incessantes obsessions qu’elle laissait sur son sillage. 

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