Sujet: (gaheris) ☆ you burn and i don't. Lun 9 Juin - 17:29
you burn and i don't
I dont know you make me feel. another you, another me, I think you're just wasting my time. I don't want to give us any chance, you to love me, me to love you. I want to struggle against feelings. All the crows are flying outside. Pain is only mine, never felt, by tehe others. I don't know you make me feel. All my dreams just went away somewhere, away from there, away from there.
Sortir, elle avait besoin de sortir. Les employés du Ministère fourmillaient, se croisaient, se bousculaient. L'ambiance était vite devenue irrespirable. Le souffle coupé, Ariane avait remarqué que dix-neuf heures approchaient et, en un petit battement de cils, elle parvint à soutirer à Wayne une sortie avancée. Évidemment, son charme candide n'avait pas fonctionné avec son patron mais ce dernier avait bien compris que la pauvre Arenberg était sur le point de s'évanouir. La chaleur était devenue insupportable, malgré le mois de février, alors peut-être que cette sensation d'enfermement ne résidait finalement que dans sa tête. Ariane avait attrapée son manteau, se précipitant vers les cheminées dans lesquelles elle s'engouffrait habituellement – mais elle se ravisa au dernier moment. Elle avait une heure de libre devant elle et, pour être honnête, elle ne désirait pas passer son temps libre en compagnie de la famille de son fiancé. Cela faisait longtemps qu'elle n'était pas passée dans le Londres moldu – depuis son départ d'Angleterre, l'année passée. Gaheris lui avait fait découvrir des endroits dans lesquels elle n'avait jamais imaginé mettre un pied et elle avait senti une petite flamme aventurière naître dans son cœur. Sans Gaheris, rien ne serait plus pareil et, de cela, elle en était intimement persuadée. L'appel de la ville, de ces appareils électriques, se faisait toutefois plus forte. Lorsque le vent frais fouetta ses joues rosées, un fin sourire étira ses lèvres alors qu'elle réajustait son col, se préservant ainsi des aléas météorologiques. Elle était au cœur de la ville et elle savait que jamais elle n'en serait lassée ; tout était si fascinant. Ses parents n'avaient jamais accepté l'attrait qu'elle portait à l'égard des moldus et, si seulement ils avaient envisagé la vie de manière différente, peut-être auraient-ils compris leur fille cadette. L'excitation qu'elle ressentait était palpable ; elle passait près des bars, des boutiques. Les décorations de noël étaient encore accrochées et resplendissaient, alors que le jour s'assombrissait. Ses mèches blondes flottaient autour de son visage enjoué. Sans doute paraissait-elle folle, à sourire de la sorte alors que rien ne s'y prêtait – mais, au contraire, tout lui semblait merveilleux. Elle était étrangère à leurs coutumes et à leur fameuse ingéniosité alors, à ses yeux, rien ne pouvait être plus intéressant qu'un moldu projeté dans son milieu naturel. Elle aurait voulu s’asseoir dans un bar moldu – mais elle n'avait pas l'argent adéquat pour commander quelque chose. L'espace d'un bref instant, elle s'imagina sortir sans payer – n'était-ce pas ce que les moldus faisaient lorsqu'ils n'avaient plus de pièces dans leurs poches ? De fait, même si elle ne l'avait jamais fait, elle se doutait que certains sorciers devaient avoir une ardoise plutôt chargée au Chaudron Baveur. Plongée dans ses pensées, elle fendait la foule d'une démarche déterminée alors qu'elle ne savait pas du tout où elle se dirigeait. Et ce fut à cet instant-là qu'elle le vit.
Elle s'immobilisa brutalement, la mâchoire inférieure légèrement pendante. Un moldu la bouscula, ne s'attendant pas à un arrêt aussi brusque, et s'excusa machinalement avant de continuer son chemin. Il était là. Gaheris. La scène ne dura que quelques secondes mais elle sembla s'étendre sur une éternité. Face à elle, il continuait à avancer – l'avait-il seulement remarquée ? Son cœur rata un battement alors que son regard commença à s'embuer de larmes. Elle n'expliquait pas cette apparition et ne songeait même pas à la contester. Gaheris était là et, même s'il avait sensiblement changé, elle ne pouvait pas ne pas le reconnaître. Elle avait partagé sa vie durant quelques années et elle savait encore qui il était, ou pour qui il pouvait se faire passer. Le cœur au bord des lèvres, elle resta immobile, l'esprit frappé par des pensées broussailleuses. Que pouvait-elle bien faire ? Elle voulait faire volte-face, courir et pleurer. Elle voulait rejoindre Wayne et tout lui raconter. Elle voulait être consolée, ou bien un tantinet comprise – et son supérieur savait vraisemblablement ce qu'était le rejet. Depuis combien de temps était-il à Londres ? Pourquoi ne lui avait-il pas donné signe de vie plus tôt ? Et surtout, aurait-il songé à lui écrire si elle ne l'avait pas vu s'avancer face à elle dans cette rue piétonne ? Une colère sourde prit possession d'elle. Ses oreilles bourdonnaient. Elle n'avait cure des moldus qui marchaient, elle se foutait de les gêner, elle se fichait de tout ce qui l'entourait. Gaheris était là et elle était furieuse. De nature calme, Ariane n'avait jamais été rongée par la curieuse envie de frapper quelqu'un – et elle riait de ceux qui préféraient la violence aux grands discours. A présent, elle le ressentait dans toutes les particules qui composaient son corps. Elle voulait se planter devant Gaheris et le frapper. Un coup pour n'être pas revenu plus tôt. Un coup pour l'avoir abandonnée dans tout ce merdier dans lequel elle ne sortirait probablement jamais. Un coup pour – pour quoi, au juste ? Pour être apparu sous ses yeux, cela semblait être une bonne justification. Ses poings se contractèrent sous l'envie impérieuse qu'elle ressentait le besoin d'assouvir. Sans attendre un signe de reconnaissance de sa part, la jeune femme s'élança vers son ancien amant et se figea juste devant lui. Son regard trahissait une colère intense à laquelle elle ne désirait pas se soustraire. Pas pour le moment, en tout cas, Gaheris ne méritait pas d'être épargnée. Ses mâchoires se serrèrent. Puisqu'Ariane représentait un obstacle sur son chemin, le jeune homme fut bien obligé de s'arrêter, considérant de ses yeux bleus l'énergumène qui lui barrait le passage. Ariane déglutit et fut surprise d'avoir voulu heurter la joue du loup-garou de sa main. Cela ne lui avait jamais effleuré l'esprit autrefois. Ses lèvres s'étirèrent en un rictus méprisant. Durant des mois, elle avait souhaité son retour – mais les conditions imaginées étaient bien différentes de celles qui s'étaient réalisées. Elle n'en croyait pas ses yeux, encore persuadée qu'il ne s'agissait juste là que d'un mirage – ou d'un phénomène relatif à la surcharge de travail qu'elle connaissait en ce moment. Sa stupidité la fit frémir. Elle aurait pu le toucher si elle l'avait voulu, elle aurait pu le frôler du bout des doigts, ressentir sa chaleur à travers l'épiderme de sa peau.
« Gaheris. » cela lui fit mal de prononcer ce prénom. « Je ne pensais pas que tu étais à Londres. Alors, la Russie ? Charmant petit pays, hein ? J'espère que tu t'es bien éclaté, mon vieux, parce que ça ne va pas durer. » En parlant, elle réussit à pointer du doigt ce qui la bouffait, ce qui alimentait sa colère grandissante. Il était recherché par les autorités et il était à Londres. Sa voix était devenue anormalement aiguë mais, non, elle ne pleura pas. Elle avait tant pleuré ces derniers mois qu'elle était probablement devenue aussi aride que le désert du Sahara. « Pars d'ici. Pars de cette ville, pars de ce pays. » articula-t-elle enfin. Elle avait tant voulu le revoir mais, à présent, elle se rendait compte de sa bêtise. En revenant, il était en danger de mort. Et le voir trépasser était bien la dernière chose qu'elle souhaitait.
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