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 I can see you lookin' back at me (+) Cinaed

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MessageSujet: I can see you lookin' back at me (+) Cinaed   I can see you lookin' back at me (+) Cinaed Icon_minitimeDim 17 Mar - 22:27


Les journées sont longues, répétitives. Chaque matin, le même rituel, les mêmes gestes répété, les mêmes personnes que l’on salue ou qu’on évite. Chaque matin, je baisse la tête devant les Carrow. J’évite tout contact avec eux ou n’importe quel mangemort présent dans la salle ou le couloir. Chaque jour, j’admire le travail des professeurs qui continuent de faire cours malgré la situation, malgré, le nombre impressionnant d’élèves en moins. Entre ceux qui se font enlevés, qui décident de partir, de sauver leur vie, de se battre aux côtés d’une organisation courageuse. Un jour aussi, je vais devoir tout abandonner pour me sauver. Tous les soirs, je me dis qu’il suffit juste que j’attende l’été. Attendre quelques mois et je partirai. Je ne reviendrai pas à Poudlard, profitant des beaux jours pour partir le plus loin possible. Mais cette idée disparait bien vite. Je ne pourrai jamais le faire. Je serai incapable de savoir où me cacher, où aller. Donc je finis par regretter de ne pas avoir de calendrier pour pouvoir barrer les jours qui me séparent de l’été, au moins pour la perspective des beaux jours, du soleil qui tape contre ma peau. L’hiver est long mais j’ai l’impression que cette année c’est pire, que le printemps ne va jamais pointer son nez, qu’on sera coincé sous la neige toute une vie. Je soupire, laissant une trace sur la vitre. A cette époque de l’année, on devrait avoir des élèves courant partout, jouant avec la neige, profitant de leur temps libre pour s’amuser. Et non pas craindre de sortir pour profiter de la neige. Je détourne le regard de la fenêtre. Celui-ci se porte sur le nombre, trop grand à mon avis, de lits occupés. Je devrais avoir affaire à des chutes dues à des chutes non à des tortures, infligées par les professeurs, les mangemorts qui estiment que les élèves méritaient cette punition. Comme d’habitude, je frissonne en imaginant la scène. Comme d’habitude, je prie le ciel, un dieu qui n’existe que dans mon monde pour que cette histoire s’arrête un jour. D’ailleurs, je me demande tous les jours pourquoi je suis épargnée alors qu’il est connu dans toute l’école que je ne suis qu’une pauvre sang-de-bourbe. Si la situation n’était pas aussi dramatique, j’en rigolerai, tellement c’est pathétique cette histoire de sang. Enfin, ça ne l’est pas pour tout le monde Et dire que des enfants sont dû fuir, des familles ont été décimées, chassées, traquées, tuées à cause de toute cette histoire. J’ai la mauvaise impression de retourner 5à ans en arrière, d’être retournée à une époque absurde où les personnes de couleur étaient elles aussi poursuivies. Je secoue la tête pour chasser ces idées stupides. Ce n’est pas le moment de se révolter, de montrer que tu n’es pas d’accord avec cette histoire, cette situation. Il faut faire profil bas, sauver sa peau pour être efficace et pouvoir sauver celle de plein d’autres personnes qui ont aussi peur que moi, qui ne comprennent pas. On a besoin de moi ici, même si la plupart des élèves ne souhaitent pas de moi. Il y a encore de courageux élèves qui se battent contre cette injustice. Ou même les professeurs. D’ailleurs en parlant de professeur. Cinaed se dirige droit vers moi, une grimace sur son visage. Mon cœur s’arrête de battre un instant. Je retiens un cri de surprise. Il n’est pas du genre à prendre parti pour les élèves ou les adultes pourtant, j’ai bien l’impression qu’il est blessé. Je me précipite vers lui pour voir ce qu’il a. Je m’arrête juste devant lui, hésitant un instant sur la marche à suivre. Je préfère donc demander avant de faire quoi que ce soit. « Tu vas bien ? Qu’est-ce qui s’est passé ? »
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MessageSujet: Re: I can see you lookin' back at me (+) Cinaed   I can see you lookin' back at me (+) Cinaed Icon_minitimeMar 19 Mar - 15:56

BEITRIS ET CINAED
i can see you lookin' back at mel
Le flot de sang continuais à se déverser sur mes vêtement alors que je tâchai tant bien que mal de stopper le saignement. Je pressai le pas dans les couloirs du château pour en atteindre l'autre bout, grimpant les escalier quatre à quatre. La plaie s’étirait de la base de mon poignet jusqu'au milieu de mon avant bras ; si elle n'était pas si profonde que ça, le sang qui s'en échappait de manière continue m'avait tout de même convaincue de passer par l’infirmerie pour désinfecter au moins, et mettre un bandage. Ne nécessitant sûrement pas de points de suture, j'aurais très bien pu m'en occuper moi-même. Après quelques année à jouer au quidditch, on arrête d'aller rendre visite au médecin pour les plus petites blessures, se cantonnant aux plus graves contusions et autre fractures, et on apprend à soigner les égratignures tout seul. Malgré tout, l'idée de passer par l'infirmerie n'était pas si déplaisante. Ou plutôt, c'était l'idée de voir Beitris qui n'était pas déplaisante. Si j'avais l'habitude de veiller sur elle, essayant de l'accompagner dans ses déplacements hors de l'établissement ou gardant un œil discret sur elle quotidiennement, j'avais rarement l'habitude de m’asseoir et de discuter avec elle. En partie car je n'avais jamais réellement été doué quand il s'agissait d'être sociable, mais aussi car nos emplois du temps nous permettaient rarement de pouvoir se poser calmement. Cette fois-ci, j'avais une excuse ; elle allait devoir me soigner, nous permettant de passer un peu de temps ensemble.

Alors que je m'approchais de l'infirmerie, croisant le regard surpris de quelques gamins, je réalisait à quel point Beitris était encore chanceuse d'être à Poudlard. Je savais qu'elle n'était pas la seule – il restait encore une des bibliothécaire je crois – et que le château était l'un des derniers endroits plus ou moins sécurisé. Mais j'avais pourtant vu mon nombre d'élève né-moldus fondre ces derniers temps. Tous fuyaient, seuls ou avec leur famille, tâchant de survivre comme ils pouvaient et d'échapper au rafleurs. C'était triste, vraiment. Et je ne pouvais m'empêcher de penser à Tris, seule perdue dans la forêt, complètement terrifié. Je ne pouvais m'empêcher d'envisager qu'elle aussi ait à fuir. Et à la possibilité que je l'accompagne. C'était une idée qui me revenait de plus en plus ces derniers temps, fuir avec elle. La protéger, comme je lui avais promis. Après tout, ça faisait mal de se l'avouer, mais c'était la vérité. Tris n'était pas qu'une simple amie, et je ne savais pas ce qu'elle était pour moi ; j'avais peur de le découvrir. Mais peut importe ce qu'elle représentait pour moi, une chose était sure : je m'étais engagé à veiller sur elle et je m'y tiendrais.

Je débouchai enfin dans le couloir qui menait à l’infirmerie. Le saignement avait fortement diminué, apparemment, mais le tissu que j'avais appliqué dessus était totalement imprégné de sang. Je pénétrais enfin dans la grande salle. Allongés sur les petites couchettes, toute alignées les une à côté des autres, les élèves s'entassaient presque alors que les infirmières s'affairaient sur les plus mal en point. E soufflai bruyamment. Apparemment certains élèves supportaient mieux que d'autres les doloris et autres sortilèges qu'on leur affligeaient. C'était triste à voir. Je relevai la tête en même tant que Beitris, à l'autre bout de l’infirmerie. Mon visage se déforma en une grimace de douleur un peu exagéré. Se relevant d'un bond, la jeune femme traversa la pièce, s'arrêtant à quelque pas de moi. « Tu vas bien ? Qu’est-ce qui s’est passé ? » Je souris doucement, amusé de voir la brune s'inquiéter pour moi. Personne ne s'était jamais vraiment inquiété pour moi, et c'était plutôt agréable. « C'est rien, t'en fait pas pour ça. » soufflai pour la rassurer, soulevant le vieux bout de tissu que j'avais trouvé dans la remise. La plaie n'était pas forcément jolie, mais je savais pertinement que Tris avait vu pire. Ce qui était d'ailleurs étonnant pour ce petit bout de femme ; si elle se pétrifiait à la vu du moindre petit danger, elle restait pourtant incroyablement impassible même devant les plus affreuse blessures. Je ne me demandais même pas pourquoi elle avait choisi la voix d'infirmière. « J'ai glissé dans la vieille remise des balais, je me suis rattrapé au mauvais endroit. J'ai du m'écorcher avec un vieux clou. » Je relevai le regard vers Tris, lui adressant un sourire chaleureux. « Je me suis dis que c'était une bonne raison de te rendre visite. »



Dernière édition par Cinaed E. Adler-Monroe le Sam 20 Avr - 14:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I can see you lookin' back at me (+) Cinaed   I can see you lookin' back at me (+) Cinaed Icon_minitimeJeu 28 Mar - 22:40


Le sang coule à flot. La douleur se lit sur son visage pourtant il continue d’avancer vers moi. Il me remarque soudainement et arrive à transformer sa grimace en un sourire qui se veut rassurant. Il essaie de cacher sa blessure pour éviter de me faire paniquer, de me faire peur. Je tends la main pour le toucher mais il se dégage bien vite. « Beitris, ça va aller. » Il hurle le nom de maman qui débarque dans la cuisine. On dirait une petite réunion de famille improvisée. Elle lâche un cri quand elle aperçoit le sang qui coule de la main de papa et se précipite vers lui, après avoir attrapé un torchon. Elle le presse sur sa main et bafouille quelques mots pour poser la question fatidique. « Que s’est-il passé ? » Papa me fixe en ouvrant et refermant la bouche plusieurs fois. Maman se retourne vers moi tout en faisant asseoir papa. « Beitris, chérie, tu peux aller me chercher la trousse de secours s’il-te-plait ? » J’acquiesce et quitte la cuisine en courant. Je me précipite dans la salle de bain et attrape la trousse de secours. Je repars en courant dans la cuisine où maman essaie tant bien que mal de s’occuper de papa.

Voir Cinaed, le bras en sang me rappelle étrangement cette scène. Je n’ai jamais su comment il s’était blessé – mes parents estimant que j’étais trop jeune pour le savoir – mais on a essayé de jouer les infirmières avec maman en suivant les directives de papa. Mais ça n’a pas bien fonctionné et il a du aller à l’hôpital pour avoir de meilleurs soins. A l’époque, je croyais que c’était ce que je verrai de pire comme blessure. J’étais loin de me douter que ma scolarité à Poudlard et ma carrière en tant qu’infirmière à Sainte-Mangouste, puis Poudlard, me prouveraient le contraire. Parfois je me dis que je rêve et que tout l’univers magique auquel j’appartiens n’est qu’une simple hallucination, un monde que j’aurai imaginé pour m’évader, pour vivre des choses extraordinaires. Ce qui est complètement absurde puisque j’ai prouvé plus d’une fois que ce monde était le mien, tout autant que celui des sang-pur.

« C'est rien, t'en fait pas pour ça. » Je secoue la tête pour me reconcentrer sur Cinaed. La vue du sang me fait imaginer divers scénarios sur la façon dont il s’est fait ça. Je prie pour qu’il ne se soit pas battu avec un Mangemort dans un élan de bravoure, surgissant de ces anciennes années en tant que Gryffondor. Ce n’est pas le moment de jouer à ce genre de choses, de se faire remarquer. Le mieux est de faire profil bas tout en essayant de garder un climat sécurisant pour les enfants. Mais cette idée quitte bien vite mon esprit quand il m’explique la raison de sa venue tout en dévoilant l’étendue de sa blessure. « J'ai glissé dans la vieille remise des balais, je me sus rattrapé au mauvais endroit. J'ai du m'écorcher avec un vieux clou. » Il me sourit et je me mords la lèvre pour ne pas rigoler. C’est tellement absurde, presque irréel. Comme si ce genre de choses ne pouvait plus arriver. « Je me suis dis que c'était une bonne raison de te rendre visite. » Mes lèvres s’étirent en un énorme sourire. « Très bonne raison en effet mais j’aurai préféré que tu ne te fasses pas mal pour ça. » J’attrape l’autre bras et le force à s’asseoir sur un lit tandis que j’attrape des compresses. Je jette le tissu qui lui a servi à protéger son bras. Il sera chanceux de ne pas attraper je ne sais quelle maladie entre le vieux clou rouillé et ce morceau de tissu qui a trainé je ne sais où. « Tu as de la chance, ce n’est pas grave. Mais la prochaine fois, évite de glisser. Que feraient les élèves sans leur professeur de vol préféré ? » Et moi sans lui ? Je laisse échapper un soupir et me rends compte que je continue de soigner sa blessure comme les moldus. J’ai vu mon père le faire tant de fois quand je me faisais mal, surtout la fois où je suis tombée de mon vélo, me laissant avec un genou en sang.
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MessageSujet: Re: I can see you lookin' back at me (+) Cinaed   I can see you lookin' back at me (+) Cinaed Icon_minitimeMer 3 Avr - 14:38

BEITRIS ET CINAED
i can see you lookin' back at mel
Après toutes ses années à subir la violence du quidditch, à enchaîner les séjours à Sainte-Mangouste, j'avais pris l'habitude de me faire mal. La vue du sang ne me choquait plus réellement, et à collectionner les fractures, j'avais depuis longtemps appris à supporter la douleur. Aussi, une simple coupure comme celle-ci était vraiment quelque chose de bénin, si bénin que cette blessure se révélait comme une chance, d'aller lui rendre visite. Je gardai toujours un œil sur Beitris, mais il m'arrivait très peu souvent de rester, de réellement prendre du temps pour parler avec elle. J'aurais bien souvent pu entamer la conversation, mais à quoi bon ? Je ne brillais pas spécialement par mes aptitudes sociales, ni par mon talent pour la conversation. J'étais un sauvage, je l'avais toujours été ; j'avais toujours préféré fuir les gens que dès les affronter, que de me forcer à faire bonne figure. Si pendant longtemps cette méthode s'était révélée infaillible, durant toutes ces années où j'avais pris grand soin d'éviter toute relation amicale ou amoureuse, depuis quelques temps je perdais la main. Je m'étais découvert une fâcheuse tendance à m'attacher à certaine personne, et contrairement à avant, je ne savais plus comment faire fuir les gens. C'était ma faute après tout, c'était moi qui avait accepté cette vie bien rangé, cette petite routine à Poudlard, ce job ennuyeux par rapport à mes occupations passées. J'y avais même pris goût à cette vie banale, je commençais à m'y plaire. Pourtant, je n'arrivais toujours pas à m’habituer à ça ; à ces obligations sociales qui se multipliaient. Je les aimais, et cela me terrifiait, j'avais peur de les perdre, de les décevoir, de tout foirer comme je savais si bien faire. Sans amis, sans attaches, c'était difficile de décevoir ; mais j'étais aujourd'hui dans une tout autre situation.
 
Malgré tout, je ne pouvais m'empêcher de les apprécier, surtout Tris. Alors que je lui avoue la raison de ma venue, elle se retient de rire. C'était pour sur assez comique, et assez pathétique il fallait l'avouer, mais mon métier aujourd'hui ne me permettait plus réellement de collectionner les blessures de guerrier. Il était loin le temps où je me faisais désarçonner de mon balai, où je me brisais les os à cause d'une mauvaise chute. Aujourd'hui, j'étais relégué aux coupures accidentelles. J'aurais presque pu m'en plaindre, si seulement cette pitoyable coupure ne me faisait pas récolter le plus jolie sourire de mon infirmière préférée. « Très bonne raison en effet mais j’aurai préféré que tu ne te fasses pas mal pour ça. » Je souris doucement. Une poignée de personne arrivait à me faire sourire, et dans ce domaine, elle était sûrement l'une des meilleures sûrement, avec ma sœur cadette. « J’essaierai, mais je ne te promets rien. » soufflai-je l'air amusé, peu décidé à renoncer à mes visites ponctuelle à ses côtés. Elle attrapa mon bras avec sa douceur habituelle, cette douceur qui semblait lui coller à la peau jusque dans ses moindres gestes. Je ne pus retenir un sourire à son contact ; je n'aimais pas particulièrement ce genre de contact, et c'était une des principales raisons qui me poussait à éviter les hôpitaux le plus possible. Mais avec elle, c'était différent, presque naturel. « Tu as de la chance, ce n’est pas grave. Mais la prochaine fois, évite de glisser. Que feraient les élèves sans leur professeur de vol préféré ? » lâcha-t-elle, sourire malin au visage. « Les pauvres, j'ose même pas imaginer leur vie sans moi. Si triste, si ennuyeuse. J'ai intérêt à survivre à cette coupure, pour eux. » dis-je en riant doucement, amusé par ma propre bêtise.

Je relevai le regard alors que la silhouette d'Alecto Carrow se profila dans la porte. Mon sourire s'effaça soudainement. Je ne connaissais les jumeaux que de par leur réputation ; c'était principalement pour ça que je me méfiais d'eux, surtout quand ils rôdaient aux abords de l'infirmerie. Je retrouvais soudainement mon sérieux en imaginant la jeune femme mettre la main sur Tris. « Sinon, comment vas-tu ? Il y a pas de problèmes ces derniers temps ? » soufflai-je plus doucement, comme si la présence du mangemort m'avais soudain rappelé la menace qui planait au-dessus de ma protégée. Si cette question semblait plutôt vague, elle savait pertinemment ce que je sous-entendais.

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MessageSujet: Re: I can see you lookin' back at me (+) Cinaed   I can see you lookin' back at me (+) Cinaed Icon_minitimeMar 9 Avr - 19:37


A force d’entendre les autres vous dire que vous n’êtes pas une sorcière, juste une vulgaire sang-de-bourbe, une vulgaire moldue qui n’a rien à faire dans ce monde, on oublie parfois que la magie est bien présente en nous et qu’on mérite autant sa place que les sang-pur à Poudlard ou autre part. Je commence à soigner le bras de Cinaed sans me rendre compte que je suis en train d’effectuer des gestes que papa m’avait appris quand j’étais plus jeune, des gestes qu’il a estimé nécessaire de me transmettre quand je lui ai fait part de mes choix d’orientation. Je pense qu’il ne s’y attendait pas à l’époque, qu’il ne s’attendait pas à ce que je prenne la même voie que lui, ou presque. Mais je me souviendrai toujours de la fierté que j’ai pu lire dans son regard quand je le lui ai annoncé. Je préfère lire ça que la peur qu’il éprouvait quand j’ai commencé à dévoiler quelques capacités étranges et quand j’ai reçu ma lettre pour Poudlard. Je finis par laisser tomber la méthode moldue, celle que mon père utilisait avec moi. Ce n’est pas le moment de se faire remarquer, de prouver à tout le monde que les attaques dûes au statut de mon sang sont justifiées. Je laisse tomber les compresses pour être plus rapide. J’attrape une fiole contenant un liquide violet, que nous avons toujours à portée de main. J’imbibe de nouvelles compresses avec le liquide qui fume. J’entends encore les élèves se plaindre du mal que ça leur fait. Surtout les serpentards qui s’amusent, après m’avoir insulté, à hurler à qui veut l’entendre, que la sang-de-bourbe essaie de les tuer pour leur piquer leurs baguettes. Comme si j’allais m’amuser à ce petit jeu ou même quelqu’un d’autre. J’applique tout ça sur la blessure de Cinaed tout en l’écoutant me parler. « Les pauvres, j'ose même pas imaginer leur vie sans moi. Si triste, si ennuyeuse. J'ai intérêt à survivre à cette coupure, pour eux. » Il rit, tandis que je fronce les sourcils. Je n’ai pas osé m’inclure en évoquant les élèves mais pourtant je ne sais pas ce que je ferai sans lui. Je n’ose pas me dire qu’il m’a sauvé la vie, mais je ne sais pas si je serai encore là aujourd’hui s’il n’était pas présent à Poudlard et s’il n’était pas présent pour moi. Sa présence me rassure, plus que je ne le veuille bien y penser.

Je pointe ma baguette sur son bras, en murmurant une formule pour terminer la guérison et le soigner correctement. Pas de cicatrices, juste qu’un mauvais souvenir de cette chute absurde dont il a été la victime. Je relève la tête et remarque qu’il a perdu son sourire. Je me mords la lèvre inférieure, soudainement inquiète. Mon cœur se met à battre plus vite. Quand il redevient sérieux, ce n’est pas bon signe. Je fronce les sourcils un instant avant de me retourner. « Que se p… Oh ! » Je lâche un murmure de surprise. La silhouette d’Alecto Carrow se profile derrière moi. Ma main se resserre sur ma baguette pour me calmer les battements de mon cœur et les éventuels tremblements. Tout va bien, je n’ai rien fait de mal. Je me concentre de nouveau sur Cinaed. « Sinon, comment vas-tu ? Il y a pas de problèmes ces derniers temps ? » me demande-t-il doucement. Je souris timidement et réponds sur le même ton. « Oh tu sais rien d’inhabituel. C’est toujours la même chose. Je commence à les repérer, savoir qui ils sont mais tu me connais, je suis incapable de faire quoi que ce soit. » Incapable d’agir, de me défendre correctement, de prouver que je suis forte. Je soupire. Je suis irrécupérable. Je souris de nouveau. « Et voilà ! » Extrêmement satisfaite de moi-même, je me recule et dans un mouvement de bras, je fais tomber la fiole précédemment utilisée. Je la fixe un instant avant de me baisser précipitamment pour nettoyer tout ça en maudissant cette maladresse. Je commence à ramasser les bouts de verre en marmonnant quelques mots contre moi-même. « Beaucoup trop maladroite Beitris… tu devrais faire attention à tes gestes… » J'ai presque l'impression d'entendre ma mère, à l'époque où je cassais quelques verres.
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MessageSujet: Re: I can see you lookin' back at me (+) Cinaed   I can see you lookin' back at me (+) Cinaed Icon_minitimeMer 17 Avr - 12:47

BEITRIS ET CINAED
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Leur réputation les précédait. Aussi, quand Alecto passa devant la porte de l’infirmerie de sa démarche menaçante habituelle je ne pus m'empêcher de me raidir. La présence des Carrow dans l'établissement était sûrement l'une des choses que je redoutais le plus ; il y avait bien sûr d'autre mangemort, comme Lester Panderman ou même Daley, qui était même devenu un ami. Pourtant, je m'en méfiais bien moins, comme si la notoriété des Carrow me faisait les craindre plus que ces deux-là. Comme si le regard sombre et l'air hautain des jumeaux me confirmait l'idée que j'avais d'eux, des mangemorts froid et sans état d'âme, des vrai, des bon vieux mangemorts comme on en faisait plus. Je savais pertinemment que chez les partisans de Voldemort, on comptait des membres plus ou moins extrémistes ; et à première vue, les Carrow paraissaient faire partie de ceux-là, ou du moins suffisamment pour que le Seigneur des Ténèbres les assigne à faire régner l'ordre dans les couloirs de Poudlard. J'aurais voulu être assez discret pour ne pas alerter mon infirmière, mais il fallait l'avouer j'étais loin d'être maître dans l'art de la discrétion. Tris releva un regard anxieux vers moi avant de suivre mon regard. Elle fit volteface et aperçut Alecto alors qu'elle disparaissait du champ de vision, s'enfonçant dans une autre partie de l'école. Le corps frêle de Beitris se raidit d'un coup alors qu'elle laissa échapper dans un souffle sa surprise. La tête basse, sa main fila dans sa poche ; j'imaginais très bien ce qui dedans. Sa baguette, sa si précieuse baguette. Si on avait interdit à beaucoup de né-moldus l'usage de la magie, Poudlard restait encore pour le moment un lieu plus ou moins préservé. Certes, Rogue n'était pas un modèle de tolérance, mais il n'avait pas encore congédié le personnel né-moldu, c'était déjà une bonne chose. Je savais pertinemment qu'à la vitesse où les choses allaient, ce n'était qu'une question de temps ; mais pourtant je tâchai de ne pas penser à ce qui arriverait à ce moment-là, à ce que j'allais devoir faire. Ce que je m'étais promis de faire.
Tris se détendit alors que les pas du mangemort s'éloignèrent dans le couloir. La couvant d'un regard protecteur, elle me surprit en relevant le visage d'un coup. Je tâchai de reprendre une expression détaché tout en lui demandant des nouvelles. « Oh tu sais rien d’inhabituel. C’est toujours la même chose. Je commence à les repérer, savoir qui ils sont mais tu me connais, je suis incapable de faire quoi que ce soit. » Un sourire m'échappa, infime, pas e moquerie mais plutôt de compassion, de respect aussi. Si j'avais été dans son cas, jamais ne n'aurais pu me contenir face aux insultes, tous les jours, sans arrêt. Elle avait fait ce qu'il fallait, et aussi dur que cela pouvait être, c'était sûrement l'une des raisons pour lesquelles elle était encore là aujourd'hui. « C'est bien. » soufflai-je maladroit. « Surtout ne fais rien, ça ne ferait que t'apporter des problèmes. Et puis tu sais que je suis là, de toute manière. » lâchai-je trop vite. Je n'aimais pas ce genre de déclaration, ses marques d'affections, je détestais ça même. Mais face à elle, j'étais incapable de les réprimer. Au fond de moi, j'avais besoin qu'elle sache que j'étais là. Stupide, mais pourtant un sourire éclatant éclaira son visage. Soudain mal à l'aise, je me détendis en la voyant terminer de soigner ma blessure. « Et voilà ! » déclara-t-elle fièrement. Elle recula pour contempler son œuvre -il fallait avouer qu'on ne voyait presque plus rien- un peu trop précipitamment puisqu'elle emporta avec elle la petite fiole, qui s'éclata sur le sol dans un éclat de verre brisé. « Beaucoup trop maladroite Beitris… tu devrais faire attention à tes gestes… » Sa remarque me valut un sourire. Je sautai de mon siège avant de m'accroupir à mon tour. « C'est pas grave, ce n'est qu'un bout de verre de toute manière. Laisse-moi t'aider. » dis-je, l'air amusé par le visage inquiet de mon infirmière. Je saisi quelque morceau avant de les déposer sur le plateau au-dessus de nos têtes, avant de répéter l'opération. « Tu n'auras qu'à dire que c'était moi, ok ? Inutile de t'apporter des problèmes supplémentaires. » C'était bête à dire, complètement idiot même de penser qu'elle pourrait avoir des problèmes à cause d'une simple fiole. Mais pourtant, avec les temps qui courraient je ne préférais pas prendre le risque. Surtout avec elle.


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MessageSujet: Re: I can see you lookin' back at me (+) Cinaed   I can see you lookin' back at me (+) Cinaed Icon_minitimeSam 27 Avr - 10:42


Il a le don de me faire rougir dix fois plus que les autres. Sans lui, je n’aurai pas découvert le quidditch, ou plutôt je n’y aurais pas fait attention. Sans lui, je ne sais pas vraiment où j’en serai aujourd’hui. C’est un peu bizarre car il est un peu bourru, pas très sociable ou bavard. J’ai parfois du mal à comprendre pourquoi il fait attention à moi, pourquoi il a décidé de me protéger alors que je ne lui ai rien demandé. C’est vrai, pourquoi s’occuper des autres et surtout d’une pauvre sang-de-bourbe alors qu’on peut très bien faire abstraction de toute cette histoire et passer à travers les mailles du filet ? Les Mangemorts ne s’en prendront pas à lui puisqu’il n’a rien à se reprocher. Tandis que moi, je ne suis qu’une pauvre et faible sorcière avec écrit sur le front victime. Je regrette quelques fois de ne pas ressembler à Minerva MacGonagall qui inspire tout de suite le respect, Béatrice avec son ascendance royale ou juste Charlie. Son statut de sang change la donne. Elle parait plus sûre, plus tranquille. Il faut dire q’elle n’a rien à craindre et elle n’a pas à se cacher des autres ou être dépendante de quelqu’un pour vivre une vie normale. Je n’ai jamais remercié Cinaed pour ça. Enfin, je ne l’ai jamais vraiment fait ou pris le temps de le faire. C’est peut-être une bonne occasion de se lancer et de le faire. « Surtout ne fais rien, ça ne ferait que t'apporter des problèmes. Et puis tu sais que je suis là, de toute manière. » Comme d’habitude, j’écoute sagement ses conseils. Même si j’avais envie de faire quelque chose, j’en aurais été incapable. Incapable de lancer un pauvre sort pour me défendre, pour empêcher les autres de m’attaquer. Je me désespère et me demande souvent d’où ça vient ce blocage, cette immobilité qui me saisit dès que je vois un Mangemort ou un élève qui a décidé de s’amuser avec et malgré moi. Le mot victime apparait encore une fois dans mon esprit mais je refuse de me laisser submerger par ce genre de pensée. Je n’en suis pas une et malgré tout, je sais qu’un jour, je retrouverai mes capacités et je serai capable de faire de grandes choses pour aider les autres. Un jour, je n’aurai plus besoin de l’aide de Cinaed pour me défendre, je n’aurai plus besoin de lui pour me protéger. Mais avant il faudra aussi que je règle mon problème de maladresse et que je fasse attention à mes gestes.

Je ramasse les bouts de verres, priant pour que je ne me blesse pas. Après la remarque que j’ai faite à Cinaed, ça ne serait pas très malin que je me fasse l’équivalent. D’ailleurs, il ne faudrait pas non plus qu’il se recoupe. Il me sourit et me rejoins par terre pour m’aider à tout ramasser et nettoyer. « C'est pas grave, ce n'est qu'un bout de verre de toute manière. Laisse-moi t'aider. Tu n'auras qu'à dire que c'était moi, ok ? Inutile de t'apporter des problèmes supplémentaires. » Je soupire et acquiesce de nouveau. On est quand même arrivé à un point où il faut absolument surveiller tous ces gestes et faire attention à ce qu’on fait ou dit. C’est oppressant quand on a quelque chose à se reprocher comme moi. Jamais je n’aurai pensé lors de la découverte de ce monde que je ferai partie des oppressés, des gens qu’on traque sans relâche. Je ressors ma baguette pour nettoyer le liquide une fois que tous les bouts de verre ont été ramassés. Je souris à Cinaed. « Merci beaucoup. » Je regarde un instant la fiole cassée puis relève la tête. « Pour ça » Je lui désigne le verre cassé. Je prends une longue inspiration et ajoute dans un souffle, espérant qu’il m’ait entendue. « Et pour tout le reste. » Je sais qu’il n’aime pas trop parlé de tout ça, qu’il va me dire que c’est normal ou pas grave. Mais d’un côté, ce n’est pas normal et si c’est grave. Parce que ça compte pour moi. Il a fait plus que certaines personnes alors qu’on ne se connait pas si bien que ça. Il pouvait très bien m’ignorer, faire l’autruche et faire comme si je n’existais pas.
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MessageSujet: Re: I can see you lookin' back at me (+) Cinaed   I can see you lookin' back at me (+) Cinaed Icon_minitimeMar 28 Mai - 18:13

BEITRIS ET CINAED
i can see you lookin' back at mel
Je n'avais jamais été un exemple pour personne ; abusant de tout, n'ayant jamais respecté l'éducation que mon sang-pur de père avait tant bien que mal essayé de l’inculqué, jurant trop, beaucoup trop, j'étais bien le dernier à pouvoir conseiller les autres. J'étais ce sorcier qu'on retrouvait le matin dans le caniveau, celui qui aimait trop les cigarettes et le bon whisky, celui qu'on utilise pour faire peur à ses enfants. « Si tu deviens joueur de quidditch mon fils, tu finiras comme ce poivrot de Monroe ! » Jamais je n’avais été le héros, et je n'avais jamais voulu l'être. Alors, endosser ce rôle pour la sécurité de Beitris, c'était quelque chose de nouveau et même si je n'aimais pas particulièrement ça, il fallait avouer que ça valait largement le coup rien que pour l'apercevoir sourire comme ça. Cela me rendait étrangement heureux, heureux de la voir saine et sauve et de savoir qu'elle pouvait compter sur moi. D'ordinaire je détestais ça, terrifié à l'idée de décevoir, mais avec elle, c'était différent. Je n'arrivais pas à me mettre le doigt sur ce petit quelque chose qui changeait la donne, mais veiller sur Tris semblait naturel. Comme s'il n'y avait aucune autre alternative. Il y en avait pourtant, des tonnes ; personne n'avait rien à me reprocher dans cette guerre, surtout ceux qui connaissaient mon paternel. Je pourrais très bien la laisser seule, se débrouiller avec ses problèmes et me tenir à l'écart, à l’abri. Mais ça sonnait tellement faux. Comment pourrais-je la laisser ? Toute frêle, toute terrorisée, comment pourrais-je ne serait-ce qu'une seconde envisager de lui tourner le dos ? Autant la livrer aux mangemorts directement. Non, elle avait besoin de moi pour le moment, et peu importait les conséquences, je serais là pour elle. Même s'il s’agissait juste de verre brisé.

Elle acquiesce alors que je lui propose de prendre le blâme ; à moi on ne me dira rien. Elle, c'était moins sûre, et je n'étais pas prêt à prendre le risque. Le temps était compté à présent, et au rythme où allaient les choses, Beitris devrait bientôt quitter le château. Même si peu de personne connaissait son statut de sang, ceux qui le savaient n'hésiteraient pas à la dénoncer au moment venu. Je tâchai de ne pas trop penser à ce moment-là, mais pourtant il allait bien falloir trouver quelque chose. Je me reconcentrai sur mon ramassage, alors que Tris attrapa les derniers bouts de verres restant. Je me relevai à mon tour, et d'un coup de baguette assuré, le liquide disparu du sol, ne laissant pas une seule trace. Regroupant les bouts restant sur le plateau, je m'apprêtai à avancer vers la poubelle lorsque je sentis le regard de mon infirmière se poser sur moi. Je plongeai mon regard dans le sien alors qu'elle me sourit doucement. « Merci beaucoup. » souffla-t-elle en lançant un regard vif vers la fiole cassée avant de retrouver mes yeux. « Pour ça ... » Son regard s'y attarda cette fois, et je m'apprête déjà à répondre. Mais elle prend une longue inspiration avant d'ajouter. « Et pour tout le reste. » Je détournai vivement le regard, gêné. Je détestais ce genre de déclaration. C'était quelque chose de nouveau pour moi, tous ces remerciement, on ne m'y avait jamais habitué ; aussi je ne savais pas comment réagir. Tout particulièrement venant de Tris. Passant la main maladroitement dans mes cheveux, je contemplais le sol en cherchant une réponse appropriée ; en vain, mon cerveau semblait ne pas vouloir répondre. Un sourire gêné s'étala sur mon visage alors que je relevais le regard vers l'infirmière. « Ouai c'est … » lâchai-je maladroitement à la jeune femme. « Tu … t'as pas besoin de me remercier, c'est normal. » Ça l'était certes pour moi, mais en était-il de même pour Beitris ? Bonne question. Malgré tout, cela me touchait réellement de la voir me remercier. Je n'attendais rien d'elle bien sûr, elle n'avait pas besoin ; mais au moins, je savais qu'elle appréciait le geste, et cela me rendait étrangement heureux. Je riais nerveusement. Silence gêné. Les secondes filèrent sans que l'un de nous n'ouvre la bouche. Je tâchai de ne pas croiser son regard ; j'étais toujours mauvais quand il s'agissait de tenir une conversation, mais aujourd'hui, c'était le chapeau. « Je … je vais te laisser alors. » lâchai-je enfin, brisant le silence qui s'était installé. « Merci à toi pour la main. » dis-je en désignant l'infime cicatrice qui se tenait à la place de mon ancienne blessure. Je m'avançais maladroitement, m'approchant doucement de la jeune femme. Je déposai un baiser gêné sur sa joue, avant de me reculer vivement, regrettant déjà ce geste irréfléchi. « A plus tard. » dis-je en balbutiant, faisant volte-face en même temps pour me diriger vers la sortie à grandes enjambées. Pourtant, je n'avais pas fait trois mètres que je m'arrêtais brusquement. Ce que j'allais faire, j'allais sûrement le regretter, je le savais ; mais pourtant, je ne fis rien pour m'en empêcher.

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MessageSujet: Re: I can see you lookin' back at me (+) Cinaed   I can see you lookin' back at me (+) Cinaed Icon_minitimeVen 14 Juin - 0:17


 
Souvent, j’imagine ce que serait ma vie si je n’avais pas eu ses capacités particulières, si je n’avais pas été une sorcière. Je mangerai sûrement au moins un dimanche par mois chez mes parents. Vivant dans un petit appartement avec un chat roux, lisant un nouveau roman toutes les semaines, me programmant une séance de cinéma tous les vendredi soirs. J’avais oublié jusqu’à maintenant que le cinéma me manquait. On oublie avec le temps, avec ce monde magique et leurs images qui bougent. Finalement qui a besoin d’aller au cinéma quand on est entouré de tout ça, quand on vit quotidiennement dans un film ? Je me mords la lèvre pour me ramener à la réalité, ce n’est pas le moment de penser à ça, ni d’essayer d’imaginer une vie sans Cinaed ou comme fugitive. L’ombre du Mangemort s’efface pour laisser la place à celle de mon sauveur. C’est parfois comique de penser à lui comme ça, surtout que ça me fait penser aux marraines les bonnes fées qui ornent les nombreux contres pour enfants que mes parents me lisaient quand j’étais encore une enfant et que j’arrivais encore à m’émerveiller devant ces histoires. Il est assez difficile de faire mieux qu’un chat qui vole ou qui change de couleur quand on le pense vraiment. Et surtout il est difficile d’imaginer Cinaed comme tel. Pas qu’il soit incapable de résoudre mon vœu le plus cher, à cet instant étant celui de rester incognito, en vie, mais plutôt parce que ce n’est pas son genre. Je le vois rarement s’occuper des autres comme il s’occupe de moi, à part avec quelques élèves. Enfin, il est aussi rare que des nés-moldus se promènent encore dans Poudlard.

Cet échange sur la fiole est complètement absurde mais presque nécessaire ces jours-ci. Comme à une époque lointaine, je me sens obligée d’éviter de me faire remarquer, de devoir accuser quelqu’un d’autre, quelqu’un qui ne craint rien pour mes propres bêtises. C’est insupportable et dégradant. Parce que cela me confère un statut d’assistée, de petite fille que je ne suis plus depuis longtemps. Je suis certes vulnérable mais pas incapable. Pourtant, si on en arrive là c’est que c’est nécessaire pour ma propre survie. Et si je suis bien incapable, malgré moi, de réagir aux attaques que je subies, sa présence me rassure et mon statut de fille fragile a quelques avantages. Le premier étant encore d’avoir une vie, pas seulement à Poudlard mais en général. Bien des gens ont tout abandonné pour sauver les leurs et se retrouvent dans des endroits improbables. C’est dans ces moments-là que je repense à Béatrice. Je suis sûre qu’elle fait des merveilles là où elle est et je prie tous les jours pour qu’elle aille bien. 
 
La réaction de Cinaed me surprend comme toujours. Il refuse mes remerciements, les rejette. « Ouais c'est … Tu … t'as pas besoin de me remercier, c'est normal. » Non ça ne l’est pas, ça ne l’est plus depuis longtemps. J’ai envie de le lui crier, lui faire comprendre ce que ça signifie pour moi. Et c’est toute cette attitude qui me plait énormément chez lui. Je rougis légèrement et détourne le regard à mon tour. Ce n’est pas le moment. Je n’arrête pas de me le répéter ces derniers temps. Ce n’est plus le moment pour beaucoup de choses. Mais le serait-ce de nouveau un jour ? Il rit nerveusement. Un silence gênant s’installe encore entre nous. « Je … je vais te laisser alors. Merci à toi pour la main. » Ma bouche s’arrondit de surprise et je mords de nouveau la lèvre inférieure pour ne pas montrer ma déception. J’acquiesce et lui souris. A mon tour de répondre que c’est normal. Pourtant, je suis coupée dans mon élan par le baiser qu’il dépose sur ma joue. Je rougis de nouveau et le regarde s’éloigner, sans réagir, agréablement surprise par son geste. « C’est normal. » Ma phrase se perd dans un souffle. Il s’arrête dans sa course vers la sortie, comme poussé par un autre élan de spontanéité. Je le fixe, avançant de quelques pas pour combler le vide qui nous sépare. « Tu as oublié quelque chose ? » Question absurde, sortie bien trop vite pour cacher ma nervosité, ma curiosité, mon excitation sur ce qui est arrivé et ce qui va arriver.
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