(2.2) complications en vue ♦ tracey

Il ne pouvait pas garder ma baguette, n'est-ce pas ? La garder reviendrait à nier ma condition de sorcière. Sans baguette, je ne serai plus qu'une pauvre moldue. Certes, je n'avais jamais voulu de ces pouvoirs, de la même façon que je n'avais rien demandé à personne, mais maintenant que j'étais en fuite je mesurais l'importance d'avoir une baguette. Ce n'était pas seulement une arme pour me défendre, je m'en servais quasiment tout le temps. Alors non, il ne pouvait pas me faire ça. « J'en ai déjà une, qu'est-ce qui te fait penser que j'aurais envie de la garder pour m'en servir ? J'ai l'intention de faire une vitrine chez moi avec les baguettes de mes victimes, mortes ou vivantes, je trouve cela incroyablement poétique. » Je pinçais les lèvres. Ainsi donc, il voyait cela comme une espèce de trophée, la preuve ultime de sa victoire. Ou alors, peut-être était-ce là un appât, pour pousser un fugitif à le rechercher pour qu'il puisse récupérer son bien. « Puisque tu es dans les formules de politesses, je pense que tu oublies « merci de m'épargner alors que vous avez le droit de vie ou de mort sur moi à cet instant précis. » Je ne pus m'empêcher de ricaner légèrement. Il voulait que je le flatte, que je reconnaisse combien il était bon et que sa clémence méritait d'être saluée. « Et fais en sorte que j'y crois. » J'arquai un sourcil perplexe. Je me sentais quelque peu déroutée face à une telle requête. Je flairais tout de même l'entourloupe. Ce n'était pas normal qu'il me laisse simplement partir comme ça. Ce n'était pas le genre de personne à se montrer particulièrement indulgent. S'il y tenait tant, alors soit. « Merci. » me contentai-je sobrement d'ajouter. Merci pour tout. Merci d'avoir cru en moi, en mes capacités. Merci de m'avoir tirée de tant de mauvais pas. Merci d'avoir cherché à me pousser vers le haut. Mais je ne pouvais décemment pas le remercier pour quelque chose qu'il n'avait pas encore fait, c'est à dire me laisser la vie sauve. Parce que s'il comptait vraiment me laisser la vie sauve, il me donnerait ma baguette et il me laisserait partir, sans me laisser l'occasion de le remercier. Alors, je croisai les bras sur ma poitrine, attendant qu'il accède à ma requête puisque j'avais exaucé son souhait.

Daley s'était toujours vanté, à juste titre il l'espérait, d'être un homme parfaitement imprévisible dont personne ne pouvait deviner les actions et il l'avait toujours démontré avec un doigté parfaitement maîtrisé. Personne ne pouvait dire comment il allait réagir, ce qu'il allait faire et ce qui lui viendrait à l'esprit sur le long terme. Il savait que c'était un atout, l'art et la manière de surprendre son adversaire était tout une technique, il ne fallait pas croire. Et il savait que Tracey n'y croyait pas vraiment, qu'elle ne pensait pas réellement qu'il allait la relâcher aussi facilement que cela et qu'il allait lui rendre sa baguette si elle lui offrait ce qu'il voulait, là tout de suite. « Merci. » Il arqua un sourcil, attendant patiemment une suite qui ne vint pas. Il resta silencieux quelques secondes avant de manifester un sourire au coin de ses lèvres. « C'est tout ? Tu me déçois franchement, je suis blessé que tu n'éprouves pas plus de gratitude. » Comme si quelque chose pouvait réellement le blesser venant d'elle. Trop peu de personnes étaient capable de le blesser, ce qu'elle ne devait pas ignorer. Il secoua la tête, faisant un pas vers elle. Il fouilla l'intérieur de sa cape et en sortit la baguette de la jeune femme. « Tu ne me remercies pas parce que tu ne crois pas que j'en sois capable, tu as raison de te méfier, je pourrais presque revenir sur ma décision à tout moment. » L'imprévisible, il était trop imprévisible. Il la rejoignit en quelques pas, sans pour autant lui tendre sa baguette, il la menaçait toujours de la sienne. « Si je décidais de la garder, tu refuserais la longueur d'avance que je t'offres ? Et si je transplanais dans la seconde, tu me traquerais pour la retrouver ? » Demanda-t-il, un sourire carnassier au coin des lèvres, il continuait de jouer avec elle et avec ses nerfs, c'était comme se faire languir, comme s'il cherchait délibérément à faire durer le plaisir plus longtemps. Et c'était effectivement le cas. Il recula de quelques pas, se mettant hors de portée d'elle, comme s'il s'apprêtait à réellement transplaner avec l'objet qu'elle convoitait.

« C'est tout ? Tu me déçois franchement, je suis blessé que tu n'éprouves pas plus de gratitude. » Comme par hasard...Pourquoi la réponse ne m'étonnait-elle pas ? Voulait-il que je me prosterne pour lui montrer toute ma gratitude ? Malgré tout, il ne le méritait pas. Il restait un monstre, un meurtrier. Il n'était plus mon professeur, il était mon tortionnaire et je ne l'oubliais pas. « Tu ne me remercies pas parce que tu ne crois pas que j'en sois capable, tu as raison de te méfier, je pourrais presque revenir sur ma décision à tout moment. » Je lui adressai un regard dépourvu d'émotion. Bien sûr que je le savais, c'était évident qu'il était du genre à frapper quelqu'un dans le dos. Pourtant, j'eus à nouveau un sursaut lorsqu'il sortit ma baguette de sa cape pour me l'agiter sous le nez. Elle était si proche, mais hors d'accès, malheureusement pour moi. Je tressaillis légèrement lorsqu'il s'approcha à nouveau. « Si je décidais de la garder, tu refuserais la longueur d'avance que je t'offres ? Et si je transplanais dans la seconde, tu me traquerais pour la retrouver ? » J'eus envie de m'insurger. Non ! Il n'avait pas le droit. J'étais déterminée à récupérer ma baguette. Je ne pouvais pas partir sans. Alors oui, je refuserais la longueur d'avance qu'il m'offrait. « C'est un cadeau empoisonné, votre longueur d'avance. » répondis-je avec aplomb. « Comme l'ensemble de vos propositions, d'ailleurs. » Je ne lui faisais pas confiance. Il me demandait de choisir entre la peste et le choléra. Soit je partais et je n'avais pas ma baguette, soit je restais et...je préférais ne pas imaginer. « Je ne partirai pas sans ma baguette. » répétai-je, déterminée, tandis que je tendais la main comme pour appuyer ma demande. Il ne pouvait pas me refuser ça, n'est-ce pas ? Il l'a dit lui-même, il n'avait pas besoin d'une autre baguette que la sienne.

Parfois Daley arrivait à se demander ce qui faisait qu'une personne avait à ce point envie de le défie. Qu'avait-il fait pour qu'on pense qu'il n'était pas capable de faire les pires choses et pourquoi certains se mettaient en tête qu'il serait amusant de lui tenir tête, juste pour voir ce qui allait arriver. Lui demander de prononcer une simple phrase n'était pas réellement sorcier, s'il pouvait se permettre l'expression, mais non, il fallait qu'elle rechigne à le faire et en plus, à la provoquer, encore et encore. « C'est un cadeau empoisonné, votre longueur d'avance. » Daley sentit cette sensation tout à fait familière dans sa nuque, un frisson de défi, de défiance. Elle le pensait ? Il lui laissait la vie sauve et voilà qu'elle considérait cela comme un cadeau empoisonné, tenait-elle réellement à la vie ou non ? Il ne le savait plus vraiment. Il ne répondit pas, puisqu'elle ajouta, déclenchant une seconde vague de frissons. « Comme l'ensemble de vos propositions, d'ailleurs. » Il se hérissa tout entier, comme un serpent à sonnettes prêt à frapper sa proie et il la gratifia d'un regard qui n'exprimait plus rien, comme si un voile noir apparaissait soudain devant ses yeux, sa perception se brouillait, cela lui arrivait souvent depuis qu'il avait viré dans une spirale infernale. Elle le cherchait, ou il ne s'y connaissait pas. « Je ne partirai pas sans ma baguette. » Qui croyait-elle qu'elle était, là, à cet instant ? Il sentit la vague de rage l'envahir et il se mit à parler, la voix rendue glaciale par le manque d'émotion.« Je crois que tu ne mesures absolument pas la portée de mon geste, je vais te faire une démonstration. » Sans prendre la peine de prévenir, un sortilège partit au moment où son esprit y pensa, il expédia Tracey droit vers l'arbre contre lequel il l'avait plaqué un peu plus tôt. Il avait toujours sa baguette à la main mais il la serrait dans un geste rageur tandis qu'il se servait de la sienne pour frapper le corps de la jeune femme d'un doloris. Il mit un terme à son tourment en ajoutant, s'approchant d'elle de quelques pas. « Je pourrais briser ta baguette devant tes yeux et te laisser partir sans aucune chance d'en retrouver une qui t'obéisse, je pourrais briser chacun de tes os et te laisser là, agonisant jusqu'à ce que quelqu'un te trouve et t'achève, j'ai le droit de faire tout ça. » Il s'interrompit, simplement pour l'obliger à se redresser du bout de sa baguette, insufflant en elle une nouvelle vague de douleur. Il avait le regard fou, déterminé pourtant. Il finit par s'arrêter et sans lui laisser le temps de respirer, il lui jeta sa baguette sous le nez. « Dégages maintenant, et n'oublies jamais le cadeau que je viens de te faire. Tu peux dès à présent considérer que si tu t'engages dans cette guerre de quelque manière que ce soit, tout ceci n'était que l'avant-goût de ce qui t'attend réellement. » Déclara-t-il froidement, sans plus aucune émotion pour le traverser.

Je jouais avec le feu et j'allais inévitablement finir par me brûler. Pour autant, j'étais déterminée à ne pas partir sans mon bien. J'avais besoin de ma baguette, qu'il le veuille ou non. D'où le fait que je la lui avais réclamée, sans même baisser le regard. Je la voulais et je l'aurai. Oui, mais à quel prix? « Je crois que tu ne mesures absolument pas la portée de mon geste, je vais te faire une démonstration. » Je sentais mes pieds quitter le sol tandis que j'étais projetée en arrière, sans avoir eu le temps de me défendre. J'atterris brutalement contre l'arbre. J'hurlai sous la violence du choc, alors que la douleur se répandait dans mon corps par vagues successives. J'entendis quelque chose craquer, et je priais pour qu'il ne s'agisse que de l'arbre, que je n'avais rien de cassé. Comment pourrais-je faire la différence dans le fond, puisque j'avais tellement mal. Je sentis le sang couler sur un côté, le côté gauche je crois. Je n'eus pas le temps de m'en remettre que déjà, une nouvelle vague de douleur, plus puissante que la précédente vint me crucifier sur place. Doloris. Je laissai échapper un nouveau hurlement déchirant tant la douleur était insupportable. Ça n'avait rien à voir avec ceux que j'avais pu recevoir à Poudlard ou autres. Mon corps resta encore longtemps agité de spasmes tandis qu'il stoppait enfin le sortilège pour s'approcher à nouveau de moi, menaçant comme jamais. « Je pourrais briser ta baguette devant tes yeux [...] j'ai le droit de faire tout ça. » J'émis un couinement terrifié tandis qu'une force invisible me contraignait à me redresser. Qu'il m'eût soumise à l'impérium ne m'aurait pas surprise, je n'avais plus le contrôle de moi même, ni de mes gestes, j'étais totalement sous son emprise et c'était flippant comme sensation. Je fermai les yeux sous la nouvelle vague de douleur qu'il m'infligea à nouveau, comme pour retenir les larmes qui menaçaient de franchir la barrière de mes cils. J'avais l'impression que mes os explosaient un à un, que mon corps était en train de se consumer dans je ne savais quel brasier invisible. J'avais hurlé une nouvelle fois, comme si crier allait alléger ma souffrance mais non, à la place, ma voix allait se casser, peu importait dans le fond puisqu'en cet instant précis, tout ce que je voulais, c'était mourir. Enfin, il me jeta littéralement ma baguette. « Dégages maintenant[...] tout ceci n'était que l'avant-goût de ce qui t'attend réellement. » J'hochai frénétiquement la tête, incapable de prononcer quoi que ce soit d'autre. J'attrapai ma baguette pour la glisser dans ma cape, un rien faiblarde tant je tremblais encore, encore toute endolorie. Comment pouvait-il espérer que je me mette à courir, j'étais bien trop faible pour ce faire. Pourtant, mue par un extraordinaire instinct de survie, motivée par l'idée de ne plus jamais l'avoir ne serait-ce que dans mon champ de vision, désireuse de m'enfuir de cet endroit maudit, je m'enfuis à toute jambes, non sans trébucher au départ. J'avais mal, je saignais, mais j'avais besoin de partir de là, quitte à me laisser mourir quelque part lorsque je serai totalement épuisée, n'importe où, mais loin d'ici.

THE END.

» man'o war (tracey)
» (event ~ tracey) please help me !
» time to see you again (tracey)
» « destiny is upon us » + tracey
» see you at the bitter end •• Tracey's relationships

(2.2) complications en vue ♦ tracey

(2.2) complications en vue ♦ tracey

Sujets similaires

Sujets similaires