"Let set the world on fire, we can burn brighter than the sun"
Certains vous diront qu'ils ont toujours su qu'ils étaient différent, qu'ils savaient qu'un jour, tout changerait, et que la magie existait vraiment. Moi, j'aurais pu le savoir, mais je n'y avais jamais prêté attention. Mon père est le sorcier de la famille. Il n'avait jamais dit à ma mère qu'il l'était, pour la simple raison qu'il n'avait jamais fait de droit magique, et que par conséquent il ne savait pas si il pouvait tout dévoiler à ma mère ou pas, même après avoir eu deux enfants avec elle. Il ne voulait pas de problèmes avec la justice, quelle qu'elle soit, et avait préféré s'effacer et s'intégrer dans le moldu au point de se fondre dans la masse. A onze ans, mon frère est rentré au collège. Quand on y repense, je me rappelle que cette année là - j'avais huit ans - il était plutôt stressé, bougon, tout le temps dans ses pensées, et personne ne savait ce qu'il avait, même pas ma mère. Ce différent les avait déjà un peu éloigné, d'après moi. Et puis, mon frère à eu douze ans, il s'intégrait bien dans son école, il ramenait des notes correctes, bref, tout était normal.
J'étais une de ces gamines à couettes, qui rêvaient d'être chanteuse, actrice et mannequin ; d'être blonde, d'être grande et d'épouser le prince charmant. Dès que mes parents n'allaient pas dans mon sens, je pensais a fuguer tout en sachant que je n'en aurais jamais le courage, je me disais que j'avais été adoptée et qu'ils n'étaient pas mes vrais parents. J'avais joué a des jeux de garçon avec mon frère en étant plus petite, il s'était amusé a martyriser mes barbies et je l'avais haïs, il m'avait dit qu'il avait peur du collège, il m'avait promis qu'il me protégerait de tout le monde et qu'il était prêt a casser des os pour moi. Et comme c'était le plus fort après papa, je le croyais.
Et c'est un bout de papier, apporté par un hibou qu'on a d'abord cru dérangé, qui a bouleversé toute la famille. Ce bout de papier m'était étrangement adressé, et tout le monde était un peu affolé. Mon père aussi, mais de la même façon que nous. Il était complètement hors de contrôle, excité comme une puce, un grand sourire - un peu bête, si vous voulez mon avis - illuminant son visage et hésitait entre rester à sa place et prendre la lettre à ma place.
Quand j'ai lu la lettre, j'étais trop stupéfaite pour en rire. L'histoire du hibou-voyageur me restait en travers de la gorge, je crois. Ma mère a commencé a rire, a dire que ce n'était qu'une drôle de blague de la part d'un détraqué qui prend les hiboux pour des pigeons, et puis elle a pris peur, se demandant comment un détraqué pouvait connaître mon nom.
« Bon. Asseyez-vous, tous. Il est temps que je vous dise quelque chose. » Ma mère s'est arrêtée, stupéfaite, et on a obéi, mon frère et moi. Mon père a parlé, nous demandant de ne pas l'interrompre, et la vérité à éclaté.
Son discours a bien duré une demie-heure, où il nous a parlé de sa vie, du monde magique, de ses pouvoirs, du secret qu'il nous a caché en essayant de nous expliquer pourquoi il n'avait pas parlé avant, sa légère déception quand il a su que mon frère n'était pas comme lui, bref, tout. J'avais les yeux rivés sur ma mère pendant qu'il déblatérait, et je voyais son visage se décomposer au fur et a mesure. dis moi que c'est une blague, a-t-elle murmuré. Sauf qu'il n'a pas démenti.
Alors elle s'est levée, et elle a quitté la maison.
Elle n'est revenue que trois jours plus tard, avec des papiers pour entamer une procédure de divorce. Encore aujourd'hui, je ne sais pas si elle a décidé de se séparer de mon père a cause de sa condition de sorcier, ou parce qu'il lui avait menti toute sa vie - ou presque. Quoi qu'il en soit, mon frère et moi n'avons pas eu le choix. Mes parents avaient décrété d'autorité que j'irais vivre avec mon père, et que mon frère irait avec ma mère.
Durant le temps du procès, mon frère et moi ne nous étions pas quittés d'une semelle. ça l'effrayait un peu, cette histoire de sorcellerie, mais j'étais sa petite soeur, et il m'aimait comme ça.
Et moi, je pensais que ça serait toujours comme ça.
Or, le divorce fut prononcé, il se leva, partit, et puis plus rien.
"I keep on hoping that we'll find another reason to compromise ; but this time we'll break down inside"
« Alors, à ce qu'il paraît, c'est le bordel du côté magique ? » Je lève les yeux de mon livre, interdite. Je n'arrive pas à déceler une quelconque ironie, moquerie, je ne sais pas s'il dit ça sérieusement ou pas. J'ai déjà eu du mal à le reconnaître. C'est devenu un homme, maintenant, il n'a plu ses joues de gamins et son sourire timide. On dirait que quelque chose l'a blessé, et j'aimerais croire que c'est notre séparation, sauf que c'est faux. Enfin, ça ne peut être que faux, n'est-ce pas ? Sinon, il aurait répondu à mes lettres, non ? Il aurait fait l'effort d'être là quand j'allais chez ma mère pour noël, des trucs comme ça... un minimum, quand même !
J'ai donc haussé les épaules, un peu méfiante, un peu hésitante, ne sachant pas quoi répondre. Je l'ai observée à travers mes cils. Il ne semblait pas très à l'aise, non plus, malgré son apparent détachement. Sa nonchalance était trop raide, ses yeux trop fixés devant le vide pour être un regard vague. Et bizarrement, ça ne me soulageait pas forcément de le voir aussi gêné d'être à côté de moi après quatre ans de silence.
« Euh... ouais, peut-être. On sait pas vraiment. » Il m'a jeté un coup d'oeil rapide, et j'ai détourné le regard. Je faisais ça tout le temps, observer les gens discrètement afin de mieux les connaître. Chaque geste, chaque attitude en dévoile plus la personne que ses vêtements. Il suffit d'être attentif. Mais la situation était encore plus étrange, car je savais qui était cet inconnu qui se trouvait à mes côtés. J'ai su qui il était. Alors que le même sang coulait dans nos veines, je me retrouvais face à un étranger qui avait emmené avec lui des fantômes du passé, que j'aurais voulu effacer, ou que j'aurais aimé graver dans ma mémoire.
« J'ai vu la robe, dans ta chambre, vous avez fait un genre de bal, non ? » « Oui. » Je ne rajoute pas d'autre chose. Je sais qu'il fait des efforts pour faire la conversation, mais je refuse qu'il se pointe comme ça, du jour au lendemain devant moi, en pensant qu'on va tout reprendre là où on l'avait laissé. Je ne vais pas lui dire que tout ça me fait flipper, je ne vais pas lui avouer combien il m'a manqué, mais plutôt lui faire ressentir combien je lui en veux.
« T'avais un cavalier ? » Je le regarde, sonde un instant son visage. Il me regarde brièvement, surpris de mon silence. Cette fois, le ton de sa voix était moins détaché, signe qu'il avait vraiment quelque chose à faire de ma réponse ; et quelque part ça m'enchantait de moins en moins.
« Ouais. » En même temps, même Hélo avait fini par en trouver un - pas d'offense, j'adore cette fille, son cavalier lui-même a été ébloui en la voyant si jolie apprêtée et maquillée, avec son acné diminuée - alors...
« Oh, et c'est qui ? » Je pousse un soupir agacé, lâchant enfin cette pression qui m'habite dès le début de notre conversation - début qui n'est pas bien loin, d'ailleurs. Peut-être que je serais déçue, après, d'avoir loupé ma chance de renouer des liens forts avec lui, mais pour le moment je lui en veux trop pour réagir autrement.
« Quelle importance ?! De toutes façons, tu le connais pas. » Il m'a dévisagé un moment, et je n'ai pas détourné le regard. Son visage était inexpressif, et je pense que c'est qu'il ne sait pas comment réagir face à ça.
Le silence s'installe, gênant, et je replonge dans mon livre, la mâchoire crispée. Les livres m'ont toujours apaisée ; c'est surement pour ça que j'ai fini à Serdaigle. Chaque émotion que je peux ressentir se canalise facilement en faisant d'autre choses constructives à côté ; ainsi, mon esprit occupé n'est plus habité que par la curiosité.
« Tu m'en veux, n'est-ce pas ? » Il a lâché ça de but en blanc, en regardant droit devant lui, les sourcils froncés -peine ? regrets ? - et avec un calme apparent. Je lui jette un coup d'oeil, puis retourne à mon livre.
« Bien sur que oui. » Et un nouveau silence s'installe entre nous. Il finit par se lever, se tourne vers moi et m'observe, mais je reste plongée dans mon livre, qui à mes yeux, et à cet instant, est beaucoup plus intéressant que lui.
Sa voix n'est plus qu'un murmure soucieux, un vent de regrets qui fait écho à ma peine.
« Toi aussi, tu m'as manquée. » "... and these wars, they can't be won, does anyone know or care how they began. "
« Si tu veux pas y retourner, tu me le dis, mais normalement, tu sais, c'est sain à poudlard, et tu y seras en sécurité. Mais si tu veux rester, euh... Je-Je trouverais un endroit où on pourra aller, je crois. » « C'est bon, papa, ça va aller. » , Je soupire, lasse. Il arrive avec ses babillages a me donner l'impression qu'il ne veut absolument pas de moi. Là, c'est la première fois qu'il parle de me garder avec lui ici. J'ai quelques amis qui ne reviendront pas à Poudlard cette année. Déjà, la dernière année est facultative, et en plus, ils ne savent pas qui sera à la tête de l'école, désormais.
Mes valises réduites de façon a tenir facilement dans ma poche, je monte dans le train, me demandant qui j'y trouverais.
« Brocklehurst, t'as fait ton devoir de métamorphose ? » La question est posée sur un ton tellement hautain qu'elle paraît rhétorique. Et quelque part, elle l'est, puisque aucun serpentard ne prend plus la peine de demander les choses poliment, maintenant. Ils savent que j'ai fait mon devoir, puisque je fais toujours tout à l'avance afin d'avoir plus de temps pour moi. Et puisqu'ils pensent que désormais l'école leur appartient, ils se voient mal me demander gentiment de l'aide. ça leur serait déjà trop d'humilité que d'avouer qu'ils ne sont pas capable de faire le devoir tous seuls, ou rien que de dire qu'il leur manque quelques éléments pour atteindre la perfection.
Cependant, j'ai toujours détesté passer comme ça mon travail ; pour moi, c'est quelque chose de personnel duquel je retire une satisfaction mais qui m'appartient. Aussi, je revêtis mon masque impassible habituel et me tourne vers lui.
« Bien sûr, je peux t'expliquer si tu veux. » L'avantage, c'est que ça fait sept ans qu'on se côtoie, et qu'on finit par connaître le fonctionnement de chacun un minimum. Il me toise d'abord, puis ses yeux se font plus sondeurs, comme s'il cherchait un argument pour me convaincre de ne pas prendre cette peine. Je soutiens son regard sans le craindre, et il finit par rendre les armes. Il soupire, puis m'invite - m'ordonne - de le suivre d'un mouvement de tête.
« Wow, Mandy, tu te fais un préfet ?! C'est la claaaasse! » Je pousse un soupir et maudis cette école. Evidemment, il y a des tableaux partout qui ne cessent de parler entre eux, en plus des recoins sombres et des langues bien pendues qui ont vite fait de colporter des rumeurs avec une rapidité déconcertante.
« Écoute, je... » « Oh, ne t'en fais pas pour moi, je te comprend parfaitement, je suis même carrément contente pour toi! » Su-per. Trop aimable. En même temps, je ne peux pas vraiment lui en vouloir. C'est une de mes plus grandes amies, et elle non plus n'aime pas avoir tord. Le truc, c'est que je suis juste allée prendre un bain dans la salle de bain réservée aux préfets. Du coup, les gens en ont conclu que j'en avais rejoins un dans cette salle. Si je lui dis que j'ai juste demandé à l'un d'entre eux - une fille, en plus - le mot de passe, elle me dira qu'elle a quand même raison, que c'est la classe de sortir avec un préfet, et que même si ça m'arrive pas actuellement, ça ne saurais tarder. Sauf que je depuis qu'on s'est rencontrées, elle me prévoit toujours des histoires d'amour plus compliquées les unes que les autres alors qu'au final, je ne suis qu'une adolescente normale. Du moins, je l'étais. Avant qu'un fou décide d'éradiquer tout ceux dont le sang n'est pas pur.
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