I. TON PERSONNAGE ET LA SITUATION ACTUELLE ? Depuis le temps qu'il n'a pas remis les pieds dans son pays natal, Aemon n'avait pas de quoi se sentir concerné par la guerre qui déchirait le pays : depuis bien longtemps, il s'était construit une autre vie, bien loin des problèmes que d'autres pouvaient connaître. Exilé, si loin des siens, oublié par sa propre famille, Aemon ne serait sans doute jamais revenu, si ce n'est poussé par un ardent désir de vengeance. En France, il a retrouvé l'organisme du Cercle Bleu, dont l'influence s'effaçait déjà à cause des distensions entre ses membres : avec d'autres sorciers de confiance, Aemon est aujourd'hui l'une des figures emblématiques du nouveau mouvement de rébellion qui débarque tout juste en Angleterre. Peu enclin à s'épancher sur son passé, il est parfois difficile de savoir ce qui peut bien pousser quelqu'un d'aussi solitaire et indépendant qu'Aemon à désirer jouer une place dans l'avenir du monde magique, il n'en aurait sans doute pas cure, si le reste du monde n'avait pas cru bon de se mêler de sa vie à lui.

   II. TOUT-A-SAVOIR : depuis ses douze ans, aemon est un loup-garou, victime à chaque pleine lune des transformations : à durmstrang, on a "contré" ce problème en lui faisant avaler de la potion tue loup et en l'enfermant dans les cachots les soirs de pleine lune : aujourd'hui, le sorcier n'est pas particulièrement friand des espaces clos et sans lumière, on peut dire qu'il est facilement claustrophobe, quand bien même c'est une faiblesse qu'il ne préfère pas exposer à n'importe qui ◊ lorsqu'il a rejoint sa meute en russie, aemon a presque renoncé à utiliser la magie : la plupart du temps, les membres de sa meute avaient pour habitude de chercher à se mêler au monde moldu, puis de s'isoler lors des périodes de pleine lune. à une époque, aemon a passé plusieurs années sans utiliser sa baguette magique, tant et si bien qu'aujourd'hui, son premier recours pour assommer quelqu'un n'est pas d'utiliser un sortilège mais bien ses poings ◊ il n'est pas un très grand fan des relations amicales avec autrui : de nature méfiante, et distante, aemon ne confie sa confiance à personne - les seuls qui pouvaient y prétendre étaient les semblables avec lesquels il a appris à découvrir/faire avec sa nature de loup-garou, aujourd'hui, il est plutôt secret et ne dévoile que rarement le fond de sa pensée ◊ plutôt impatient, aemon a toujours été du genre à foncer dans le tas : il peut pourtant se révéler être hautement malin et stratégique, puissant et impressionnant à la fois, c'est ce qui fait de lui un excellent leader, respecté par beaucoup, craint par la plupart ; aemon n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, mais n'a rien contre quelques conseils polis, normalement ◊ plutôt lunatique, il change d'humeur assez facilement, les pires périodes du mois sont évidemment celles entourant les jours de pleine lune : il peut se montrer violent à l'excès, tant les plaies sur son corps le transcendent de douleur, généralement il se retire dans de longs silences et une solitude pesante à cette époque ◊ tout comme fenrir greyback, aemon a appris à faire avec ses capacités de loup tout autant qu'avec celles qui font de lui un sorcier : il a une excellente ouïe, et une vue qui porte loin, rien n'est plus légendaire parmi ses pairs que la précision avec laquelle aemon est capable de viser, il pourrait jeter un sortilège sur une mouche en vol, s'il le voulait ◊ aemon n'éprouvera jamais aucun remord à tuer ses ennemis : élevé à l'art du duel au sein des élites de durmstrang, c'est un adversaire à ne pas sous estimer, qui ne recule devant aucune menace, et qui n'hésite pas à utiliser les sortilèges les moins recommandables ◊ il résiste très bien à la douleur, ou n'a aucun mal à cacher ses faiblesses lorsqu'il en a : aemon n'est pas quelqu'un qui se perd dans la sensiblerie, la douceur ou l'empathie, il n'aime pas non plus être traité comme un blessé, tout autant qu'il déteste les hôpitaux, pour avoir été dans un service lugubre pendant des mois étant enfant, il préfère laisser la nature poursuivre son cours en ce qui concerne les bobos ◊ si la langue maternelle d'aemon est l'anglais, il parle aujourd'hui mieux le russe et le bulgare que l'anglais : aujourd'hui encore, quand il s'exprime dans ce langage, il a un fort accent nordique, et ne jure qu'en russe, c'est le langage qu'il parle depuis des lustres, de toute manière ◊ il ne boit jamais ce que d'autres lui offrent : c'est pour cela qu'il évite les lieux comme les bars et ces endroits, que ce soit un allié ou un adversaire, aemon n'aime pas siroter des verres d'alcool offerts par qui que ce soit, il ne fait confiance qu'à lui même pour ce qui est de savoir quoi choisir comme boisson, il n'a pas peur d'être impoli dans ces cas-là.

« Pauvre petit Aemon ! » Elle avait une chevelure d’or, une voix d’ange, un regard doux et pourtant, brillait au fond des yeux de Korra, quelques éclairs de folie qui la rendaient presque terrifiante. Elle était pourtant une si agréable petite fille, au premier abord, appuyée sur le seuil de la porte, fixant avec un air moqueur son frère aîné. Soit disant. Plus elle grandissait, plus elle croyait les rumeurs qui disaient qu’Aemon n’était pas le fils de leur père, que leur mère était une menteuse : ils ne se ressemblaient pas du tout, après tout, et le monde était beaucoup plus tordu que ce que des enfants pouvaient croire. Korra n’était pas une enfant, elle avait ce quelque chose de mature, froid, plus manipulateur que n’importe quel adulte. La preuve, elle était bien la seule à trouver son frère petit : il était, sans conteste, l’un des mieux bâtis de sa promotion à Poudlard, il avait ce regard noir qui faisait frissonner n’importe qui. Sauf Korra. Korra était pire que ça, elle le savait. Il le savait, quand bien même il ne laissait pas transparaître à quel point elle parvenait à le désarmer, d’une seule oeillade hautaine. Rien ne semblait atteindre Korra, rien ne semblait ternir l’image parfaite qu’elle offrait aux yeux du monde : tout dans ce qu’elle accomplissait, lui donnait encore plus de raisons de pouvoir se pavaner. Ses pouvoirs s’étaient manifestés très tôt, elle excellait tout particulièrement à ses examens, jamais elle ne commettait la moindre erreur et là, à voir son sourire carnassier, la gamine avait appris quelque chose d’important. Elle ne mit pas bien longtemps à retenir ses mots, s’écartant de la porte pour faire quelques pas dans la chambre de son frère, qui la dévisageait, silencieux, attendant que le serpent entre dans sa tanière et s’y loge. « J’ai entendu papa et maman parler. » Beaucoup de choses faisaient parler les parents Gedwyr ces derniers temps, parfois, Aemon saisissait quelques messes basses, il les ignorait, ne sachant que trop bien ce qu’elles concernaient. Ils n’avaient pas encore vécu de pleine lune, et Mrs Gedwyr avait déjà préparé une importante quantité de potion Tue-Loup, mais irrémédiablement, la chose qui l’avait mordu, était ce qu’il allait devenir d’ici peu. Il le sentait en lui, ce poison, battre dans ses veines, encore une imperfection, là où sa soeur ne perdait jamais le fil. Là où Korra aurait sans doute trouvé une manoeuvre pour ne pas se faire mordre. « Ils parlent de t’envoyer à Durmstrang pour l’année prochaine, apparemment Dumbledore serait d’accord. » Elle avait cette façon de parler, qui fit peser la nouvelle comme du plomb au fond de l’estomac du jeune homme, qui la dévisagea, faisant quelques pas jusqu’à elle. « Tu mens, sors de ma chambre ! » « Mentir, moi ? Je n’ai pas besoin de ça, c’est toi le monstre et les parents le savent assez bien pour vouloir t’éloigner d’ici ! » La moquerie brillant au fond des yeux de Korra, il ne put tenir plus longtemps, il la poussa violemment, elle lui retourna son geste, et tout ce qu’il trouva à faire, c’est enrouler ses doigts autour de la fine gorge de sa soeur. Elle suffoqua quelques secondes, sans ne rien perdre de son assurance, puisqu’en une fraction de secondes, tout s’enchaîna, les parents passant la porte, hurlant pour sauver leur fille, Korra laissant de fausses larmes baigner ses yeux. Qu’ils aient pris leur décision ou non jusque-là, maintenant, le sort d’Aemon était scellé.

Dans ses pires cauchemars, il revoyait les cachots noirs et puants de Durmstrang, ces lieux vides et silencieux qu’il avait tant craint à une époque : on l’avait dit dénué de toute peur après quelques années, mais les songes d’enfance d’Aemon continuaient de le hanter. Ses parents l’avaient volontairement laissé entre les mains de ces sorciers, à peine des professeurs, qui veillaient plus à faire de chaque jour de sa vie une misère, qu’à l’aider réellement. Jamais, dans sa façon d’être, totalement je m’enfoutiste, Aemon avait cru que Poudlard pourrait lui manquer : il n’avait pas été l’élève exemplaire là-bas, peut-être était-ce pour ça que le professeur Dumbledore avait été heureux de s’en débarrasser. La seule chose avec laquelle il avait pu relativiser, c’est qu’il n’avait plus au quotidien à soutenir le regard mauvais et moqueur de sa soeur ; Korra faisait partie de ces choses qu’il avait vite enterrées, si tant est qu’ils partagent le même sang, c’était bien là le seul point qu’ils avaient en commun. Qu’il avait cru pourtant, à une époque désormais lointaine : le monde avait changé, Aemon avait changé. Et pour remplacer ses cauchemars de jeune homme, il y avait désormais un tout autre chaos. Fait de cris, de douleurs, de quelques parcelles de souvenirs qui lui défilaient devant les yeux. Il aurait voulu les fuir, ces images qui le torturaient. Le sang, les cris, les sortilèges qui volent de tous les côtés, son meilleur ami, son frère, le bras en sang, qui se lance vers lui pour l’aider. Une cuisante douleur s’étendit tout le long de son dos, le poussant à ouvrir brusquement les yeux sur la réalité : la lumière était aveuglante, tout ce qu’il put distinguer, c’est la chair à vif sur son bras, la moitié de son torse, l’odeur qui s’en dégageait. L’odeur de mort, à jamais imprégnée au fond de ses narines. « Vous devriez rester calme, vous êtes en sécurité. » L’homme s’était approché, il posa sa main sur l’épaule d’Aemon et tout se passa en une fraction de seconde : le sang battant à ses tempes, la colère bouillonnant dans ses veines, ces instincts primaires se battant telles des bêtes sauvages au fond de lui, Aemon était incapable de faire place nette au fin fond de son esprit. La nuit allait bientôt tomber, et, au milieu de l’insaisissable, sa main s’était serrée autour de sa seule défense. Un couteau, ou plutôt un objet médical, peut-être bien un scalpel, qu’il enfonça profondément dans la gorge de l’homme. Il avait déjà tellement de sang sur les mains, que ça ne faisait même plus de différence, plus rien ne faisait la moindre différence : alors qu’une clairvoyance perçait au milieu du brouhaha de l’insaisissable, il se souvenait, comment, en quelques minutes, il avait tout perdu.