001. NOM DE FAMILLE Ҩ	BENNETT.
002. PRÉNOM(S) Ҩ	TRISTAN JON.
003. ÂGE Ҩ	DIX-SEPT ANS.
004. STATUT DU SANG Ҩ	SANG PUR.
005. MAISON Ҩ	SERPENTARD.
006. ANNÉE D'ÉTUDES Ҩ	SEPTIÈME ANNÉE.
007. BAGUETTE Ҩ	BOIS D'AULNE, 31,25 CENTIMÈTRES, CŒUR EN VENTRICULES DE DRAGON, LÉGÈREMENT ÉLASTIQUE, IDÉALE POUR LES SORTILÈGES DE MÉTAMORPHOSE.
008. ÉPOUVANTARD Ҩ	LE CORPS SANS VIE DE SA SŒUR JUMELLE.
009. PATRONUS Ҩ	UN FURET.

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“hogwarts will always be there to welcome you home.”

“l'avis votre personnage sur voldemort”

Le retour de Lord Voldemort m’attriste beaucoup. Pas pour les raisons dites « évidentes » et qui sont les réponses universelles des sorciers du monde entier à cette question, mais pour des raisons – une seule raison en fait – bien plus personnelles. Ainsi, pour moi, le retour de Lord Voldemort est la naissance de la fin de ma vie libre. Mes parents veulent faire de moi son mangemort et il recherche la fille que j’aime. Il lui a même déjà fait du mal, a égratigné son corps si fragile. Rien que le fait de l’imaginer poser la main sur elle me donne envie de sortir ma baguette et de lui courir après pour lui donner la mort. Seulement, faire cela veut aussi dire que je dois désobéir à ma famille. Comment pourrais-je le faire ? Je n’ai pas envie d’être un fardeau pour mon père et ma mère. Après tout, ils m’ont tout donné, y compris la vie. Sauf que d’un autre côté, je me vois mal faire ma déclaration d’amour à Hermione Granger juste avant que le Seigneur des Ténèbres me demande de la tuer. Et de l’autre côté, je me vois mal rester assis à côté de lui, à l’écouter parler et à l’aider dans ses projets alors qu’au fond, je bouillonne d’une rage incroyable et n’ait qu’une envie : lui sauter à la gorge. Non, je crois qu’il n’y a pas grand-chose à dire de plus. Le retour de Lord Voldemort ne m’inspire qu’une seule chose : la crainte d’une grande décision. Pourtant, je ne vois pas d’autre alternative que de continuer dans le sens de ma famille si je ne veux pas mourir sur le champ, que ce soit de la baguette du Seigneur des Ténèbres lui-même – bien que je doute qu’il prenne le temps de venir me tuer en personne – ou bien de celle de mon père. En plus, peut-être que si je rejoignais ses mangemorts, je pourrais œuvrer secrètement pour Hermione, en lui évitant de se faire tuer. Même si je doute qu’après m’être allié à Lord Voldemort, elle souhaite encore m’adresser la parole par la suite. Mais si je l’aime vraiment, je dois me rendre capable de faire cela par amour pour elle.
Mis à part le fait de mes sentiments pour cette demoiselle, le retour du grand Mage Noir ne me fait pas peur le moins du monde, bien au contraire. Après tout, je suis né dans une famille de sangs-purs plutôt bien perçus par tous les mangemorts et Lord Voldemort lui-même. Depuis ma naissance, on m’a appris la haine des sorciers né-moldus – bon, pour ce qui reste de cette « haine », je crois bien que cette partie de mon éducation a légèrement été inutile – et l’on m’a promis une place de mangemort. Je les connais tous et tous me connaissent, m’apprécient même : Malefoy, Crabbe, Goyle… En plus de ça, leurs enfants sont dans la même maison que la mienne à Poudlard, de quoi bien me tenir au courant de ce qu’il se passe dans l’entourage du Seigneur des Ténèbres même si je ne fais pas vraiment confiance à tous ces imbéciles. Le seul que je n’ai pas encore rencontré, c’est Lord Voldemort lui-même. Et je ne suis pas réellement pressé d’arriver à cet instant crucial de ma vie. Car à partir de là, c’est toujours la même histoire : que m’arrivera-t-il si jamais il se rend compte du fait que j’aime une née-moldue ? Mais bref, à moi de subir les conséquences de mes sentiments. En attendant, je surveille mon avenir de très près et je crois bien que, même si je ne le veux pas, je ne tarderais pas vraiment à rencontrer le Seigneur des Ténèbres.

“que pense-t-il de l'ordre du phénix ?”

Les membres de l’Ordre du Phénix ? Ce ne sont qu’une parfaite bande d’idiots. Ils auraient mieux fait de tout arrêté à la mort de Dumbledore, car l’on ne va pas se voiler la face, il était bien le seul à pouvoir tenir tête à Lord Voldemort. Et encore, il lui a fallu une parfaite sans faille, sinon il n’aurait jamais sût résister si longtemps. En plus de ça, depuis le temps que Dumbledore proclame le retour du Seigneur des Ténèbres, s’il était vraiment plus fort que lui, il l’aurait achevé à leur soi-disant petite entrevue au sein même du Ministère de la Magie lors de ma quatrième année d’étude. Sauf qu’il ne l’a pas fait et que cela se voit puisque le plus grand Mage Noir de tous les temps est en train de faire un retour en force. Pire, Dumbledore est mort sous les ordres de Lord Voldemort lui-même. Il est carrément tombé dans le panneau. Et voilà que tous les autres continuent à courir après une cause perdue à laquelle plus personne ne croit. Comment quelqu’un pourrait-il renverser le Seigneur des Ténèbres maintenant qu’il est revenu ? Il fallait le neutraliser lorsqu’il était encore sous forme réduite et qu’il ne pouvait plus faire aucun mal à personne. Mais voilà que ces idiots ne réfléchissent déjà plus. Je crois qu’ils sont en quête de gloire ou je-ne-sais-trop quoi. Sauf que s’ils ne font pas attention, ils vont bientôt tous mourir. Parce que d’après ce que j’ai entendu, Lord Voldemort en a marre de les avoir dans ses pattes. Et cela, je crois que les membres de l’Ordre du Phénix le savent. Pourtant, ils continuent. Et je crois bien qu’ils cherchent les problèmes, cependant je les admire tout de même un peu. Moi, je ne sais rien faire d’autre que de courber l’échine face à une puissance pareille, mais eux, ils continuent et y croient même si cela parait complètement désespéré. Ils arrivent même à sacrifier leur vie pour que les autres puissent continuer à lutter, pour certains d’entre eux. Il est juste dommage qu’ils se battent de façon aussi vaine et pour un garçon qui ne sait pas vraiment où il va. Si vous voulez mon avis, Harry Potter a de la chance d’avoir Hermione Granger à ses côtés, sinon il serait déjà parti dans la position opposé. Je crois même qu’il a déjà hésité à l’idée de pouvoir rejoindre les mangemorts. Parce qu’il n’est pas aussi innocent qu’il veut bien le laisser penser. Il lutte avec le diable au cœur et cette lutte que personne ne voit, est en train de le faire mourir de l’intérieur. Moi, je ne crois absolument pas au fait qu’il fasse tout ça juste par amour pour le commun des mortels. Non, il cherche quelque chose et si les membres de l’Ordre du Phénix ne l’ont pas encore compris, je crois qu’ils ne tarderont pas à s’en rendre compte.

“comment vit-il la situation actuelle ?”

Je ne peux pas dire que cette guerre ne me concerne pas. A vrai dire, elle occupe la majorité de mes pensées. Pire, elle m’obsède. Me déchire. Je ne sais pas quoi en penser, elle me fait peur. Je suis censé servir le Seigneur des Ténèbres de par ma famille qui m’a préparé un brillant avenir de mangemort, mais mon cœur et ma conscience me dictent tous les deux le chemin inverse. Je n’aime pas Lord Voldemort, n’ait aucunement envie de me battre ou de risquer ma vie pour lui. Pourtant, je vais bientôt y être contraint. Je n’ai qu’une véritable envie à propos de lui : le tuer. Mais je sais que c’est un combat perdu d’avance et que toutes les personnes qui n’auront pas rejoint les rangs d’ici peu de temps, seront tous amenés à disparaître dans d’atroces souffrances. Eux aussi le savent, je pense, et pourtant ils n’hésitent pas à continuer de se battre. Ils sont courageux et loin d’être lâches. Moi je suis un lâche, car depuis le temps que je profère des paroles comme quoi je suis contre le fait que Lord Voldemort reprenne le pouvoir du monde magique, je ne me suis pas une seule fois bouger les fesses pour faire entendre mon mécontentement. Tout cela parce que j’ai peur, de ce que ma famille va dire, de ce que ma sœur va dire, de ce que les mangemorts – qui nous servent d’amis proches – vont dire et de ce que le Seigneur des Ténèbres lui-même va dire. Enfin, je veux dire que je crois que j’ai clairement peur de mourir, que ce soit pour un camp pour un l’autre. Mais je pense bien depuis quelques temps, que je ne vais pas vraiment avoir le choix. Mon avenir est déjà tout tracé et avec la place de mangemort que l’on me propose, je ne vois pas vraiment comment je pourrais intégrer l’Ordre du Phénix ou me battre contre le plus grand Mage Noir des tous les temps. Je suis fait comme un rat et j’ai déjà mon avenir tout tracé. Peut-être même que ma mort est déjà prévue dans un futur proche ? Je ne saurais le dire et ne préfère pas y penser pour le moment.

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“every year is the same, muggles are everywhere.”

001. TON WEB PSEUDO Ҩ	CROCO.
002. TON ÂGE Ҩ	QUINZE PIGES.
003. CÉLÉBRITÉ CHOISIE Ҩ	JOSH HUTCHERSON.
004. PERSONNAGE Ҩ	SCÉNARIO.
005. TON AVIS Ҩ	LE FORUM ENVOIE DU LOURD, IMPOSSIBLE DE RÉSISTER A LA TENTATION DE M'INSCRIRE !
006. TROUVÉ PAR Ҩ	LES PUBS BAZZART, C'EST PAS MAL DES FOIS.
007. DERNIER MOT Ҩ	J'AIME LE DESIGN !
008. CONNEXION Ҩ	7J/7

HÔPITAL SAINTE MANGOUSTE, ANNÉE 1980.
Noir. Noir. NOIR. Explosion sourde. Il y en a partout, à tel point que je ne distingue que ça. Je me retourne dans mon épais cocon, le sourire aux lèvres. Je me sens bien là-dedans, cela a toujours été ma maison, le seul et unique endroit que je connaisse. Le liquide épais et visqueux dans lequel je me baigne toute la journée est confortable, et me procure la chaleur dont j’ai besoin pour survivre. Et puis, il y a cette voix. Je l’entends me parler presque toute la journée, il m’arrive de me dire que c’est ma maison qui me parle. Ma maison est donc très gentille. Douce et chaleureuse à la fois, elle me rassure lorsque je commence à m’agiter et me chante des berceuses lorsque je ne parviens pas à m’endormir. Dans ma maison, c’est vraiment le paradis. Sauf que, il faut toujours un mais aux bonnes histoires. Celle-ci ne fait pas exception. Ce mais si peu convoité, le voici : au terme de nombreuses semaines à habiter seul – ou presque, puisque je sentais tout de même une sorte de présence familière à côté de moi – dans ma maison, une explosion de couleurs viens me titiller le coin de l’œil. Puis, c’est au tour de voix plus fortes les unes que les autres, de venir perturber mon existence pourtant si paisible jusque là. C’est alors que l’on me sort complètement de chez moi ; on est venu me kidnapper par la force. Je me fais littéralement agressée par un flot perpétuel de lumière et de couleurs. Mes yeux me piquent et je ne vois plus que des tâches difformes. La vie en dehors de chez moi n’est faite que des formes indéfinies qui me donnent le tournis. Je veux retourner à la noirceur de mon cocon. Le brouhaha incessant de mes kidnappeurs manque de peu de me percer les tympans, chez moi, les voix de l’extérieur étaient atténuées. Je me sentais bien. Vraiment bien. Là, s’en est trop. Il faut que je fasse savoir mon mécontentement. Sauf que je ne sais pas comment leur dire, ils ne parlent pas la même langue que moi. Sans plus attendre, je fais ce que tout le monde aurait fait à ma place : je hurle de toutes mes forces.

MANOIR DES BENNETT, ANNÉE 1986.
Assis côte à côte près de la table en bois massif de la salle à manger, au milieu d’une bonne centaine de convives ; ma sœur et moi-même nous apprêtons à souffler nos sixièmes bougies. Un sourire joyeux éclaire nos visages tandis que nous nous levons pour nous rapprocher de la table et surtout de l’immense gâteau qui la surplombe. Sous l’applaudissement de la totalité des personnes présentent, nous remplissons nos petites joues d’enfants d’une grande bouffée d’air. C’est alors que je me prends un coup derrière la tête. Me désintéressant alors totalement de mon énorme gâteau d’anniversaire, je tourne le buste pour voir qui m’a fait l’affront de me frapper juste avant le moment de souffler mes bougies. Je plisse les yeux, prenant alors un air méchant sauf que c’est le visage de ma mère qui est derrière moi. Elle me toise encore plus méchamment que je ne pourrais jamais le faire. Ses sourcils sont froncés à l’extrême, son nez plissé et ses lèvres légèrement retroussées, lui donnent un air plus que mécontent. « Tes manières s’il-te-plaît, mon garçon ! On ne commence pas à souffler ses bougies avant se sœur ! » Sa voix sèche est un murmure à peine audible pour moi, ne pouvant être entendue que par mes oreilles. Doucement, je cherche du réconfort du regard. Mes yeux se posent sur mon père, présent juste derrière ma mère. Il me regarde de haut et en hochant légèrement la tête de droite à gauche, signe que je dois me plier aux ordres de ma maternelle. Un instant, je baisse les yeux, peu fier de moi et avec l’immense certitude d’avoir agi de travers. Pourtant, je ne comprends pas vraiment ce que j’ai bien pût faire de mal. Au bout de quelques secondes, je me tourne de nouveau vers le gâteau, décidant qu’il est grand temps que mon tour de souffler les bougies, débute. Sauf que toutes les bougies sont déjà éteintes. Je lance un coup d’œil à ma sœur qui, les yeux pleins d’un bonheur que je ne veux surtout pas gâcher, n’a pas l’air d’avoir remarqué mon bref échange avec ma mère. Je décide de ne pas la déranger avec ma bêtise, même si j’ai grande envie de savoir si on l’avait mis au parfum du fait que je n’avais pas le droit de commencer à souffler les bougies avant elle. Je me décide finalement à m’éloigner de la table pour me balader entre les personnes réunis en notre honneur. Certaines me félicitent, d’autres ne font pas réellement attention à ma présence. A peine ai-je fait vingt pas qu’un garçon au visage pâle et aux cheveux d’un blond presque platine, encadré par deux de ses amis, sort de nulle part pour me barrer la route. Je m’arrête devant lui alors qu’une moue narquoise s’étend sur son visage tandis qu’il tend sa main dans ma direction. « Salut, moi c’est Drago. Drago Malefoy. Et voici Crabbe et Goyle. » Après la dictée de son prénom, il m’énonce le nom de ses camarades en les désignant l’un et l’autre d’un geste désinvolte de la main. Je leur jette un rapide coup d’œil avant de reporter mon attention sur le jeune blond au visage pâle. Je crois que l’on m’a déjà parlé de lui, avant. Sans réfléchir, je prends sa main dans la mienne avant de la serrer à la manière d’une grande personne. « Tristan Bennett, heureux de t’accueillir chez moi. » Je lui adresse un grand sourire.

MANOIR DES BENNETT, ANNÉE 1991.
Je descends les escaliers du manoir quatre à quatre, comme à chaque fois que la voix de ma mère s’élève pour m’appeler. Dans ma précipitation, je manque de renverser l’elfe de maison au passage mais je m’en contrefiche. Pire, c’est même une honte pour moi que de ne pas l’avoir fait. Je m’arrête pour lancer un regard dédaigneux à la stupide créature avant de lui asséner un violent coup de pied dans les côtes, le faisant renverser la théière qu’il porte sur un plateau d’argent. Puis, je continue ma route, comme-ci de rien n’était. Je crois que c’est la première fois que j’accours jusqu’à ma mère aussi vite une fois qu’elle m’a appelé. En temps normal, c’est toujours pour me réprimander mais cette fois, elle a appelé Rose en même temps. C’est certainement pour ça que je ne crains pas d’entrer dans le grand salon familial. Je ralentis cependant la cadence en arrivant à proximité de la pièce où se trouve ma mère, plaçant même mes mains derrière mon dos avant de passer le seuil de la porte. Mon paternel est là, lui aussi. Ce doit donc vraiment être une grande nouvelle. Je vais m’asseoir sur le sofa, juste là où me l’indique mon père, à la droite de ma sœur. Ma mère nous tend alors des enveloppes où notre nom est écrit à l’encre émeraude. Rose et moi échangeons aussitôt un regard amusé. On nous a déjà assez parlé de ce moment important de notre vie, pour comprendre qu’il est enfin arrivé. Alors que nous commençons à décacheter les enveloppes, notre visage s’illumine. Nous savons tous deux ce que le saut imprimé dans la cire rouge à l’arrière de l’enveloppe, signifie : nous allons aller à Poudlard à la rentrée prochaine.

GARE DE KING'S CROSS, ANNÉE 1991.
Je m’apprête à monter dans le Poudlard Express, ce train noir et rouge qui m’a fait si souvent rêvé dans le début de mon enfance, mais la poigne de fer de ma mère m’oblige à rester sur le quai neuf trois-quart. Je lance un dernier coup d’œil désespéré à ma sœur qui disparait rapidement dans le wagon, avant de reporter mon attention sur ma mère. Je ne vois pas pourquoi elle me retient moi et pas Rose, mais je suis tout de même contraint de l’écouter. Peut-être même deux fois plus qu’en temps normal. « Ecoute Tristan… » commence-t-elle d’une voix ferme. Mais je n’ai pas envie de l’écouter comme la logique demanderait que j’écoute. Je veux pénétrer dans le Poudlard Express, pouvoir partager le même compartiment que celui de ma sœur et commencer à me faire de nouveaux amis. « Où est mon père ? » Je coupe ma mère d’une voix dur et partant certainement sur une discussion complètement à l’opposé de celle qu’elle voulait tenir, mais je m’en fiche. « Ne me dis pas qu’il ne va pas venir nous dire au revoir alors qu’après, il lui sera impossible de nous voir pendant plusieurs mois. » Je marque une courte pause, dire de bien peser mes mots. Je dévisage ma mère d’un regard dur. A vrai dire, l’absence de mon père ne me dérange pas dans l’immédiat, mais je sais que je ressentirais un manque d’ici quelques jours. « Tu sais, cela attriste beaucoup Rose qu’il ne soit pas là… » Ma sœur représente tout simplement l’excuse universelle. Rejeter sur elle tout ce qui est faute de sentiments est devenu une habitude. De toute façon, je me vois mal avouer à ma mère que c’est moi que l’absence de mon paternel rend le plus malheureux. Voyant que ma mère ne me répond pas, je lui adresse un regard dédaigneux avant de me retourner et faire mine de pénétrer dans le train magique. La main de ma génitrice me rattrape tout de suite. Elle m’oblige à redescendre du wagon sous l’œil amusé de quelques parents, avant de m’asséner une gifle monumentale. Puis elle m’attrape par l’oreille et m’oblige à me coller contre elle en me tirant dessus. Elle colle sa bouche contre l’oreille qu’elle ne tient pas, avant de me murmurer de façon cruelle : « Ecoute moi bien mon petit. Tu as le plus grand intérêt du monde à entrer à Serpentard, sinon je pense bien que tu risques de ne plus le revoir, ton père. » Et elle me lâche, comme ça, d’un seul coup. Je vacille légèrement à cause de la douleur avant de me dépêcher de récupérer mes valises puis de pénétrer dans le train. Je ne comprends pas vraiment ce que ma mère entend par ce qu’elle vient de me dire. La seule chose que j’ai compris, c’est que j’ai tout intérêt à aller à Serpentard si je ne veux pas qu’il arrive d’ennui à qui que ce soit. Après, si les ennuis vont tombés sur mon père ou sur moi, je n’en sais rien. Je me mets à marcher dans le train à la recherche d’un compartiment libre tandis que les autres enfants font signe à leurs parents à travers les vitres. Les compartiments sont tous pris et toutes les personnes que je connais sont dans des compartiments pleins. Je décide tout de même d’entrer dans un compartiment moins peuplé que les autres, pour demander à y rester, devançant ainsi un jeune rouquin qui a l’air d’avoir eu la même idée que moi. « Excusez moi, puis-je m’asseoir ? » Un brin avec un crapaud sur les genoux et une brune possédant un fort air de miss je-sais-tout, peuplent déjà le compartiment. Ils m’autorisent cependant à m’asseoir avec eux.

GRANDE SALLE, ANNÉE 1991.
Nous attendons notre tour, l’un à côté de l’autre, au milieu de la grande salle. Ma sœur et moi savons pertinemment que nous allons passer l’un après l’autre à l’étape du Choixpeau. Malheureusement, son prénom est avant le miens dans l’ordre alphabétique et c’est elle qui doit passer la première. Je la réconforte et l’encourage tandis que d’autres personnes passent. Puis, le professeur MacGonagall prononce son nom et ma sœur est obligée de me quitter. Rose s’assoit tranquillement sur le tabouret et après de nombreuses minutes de délibération, le Choixpeau choisit enfin la maison qu’elle va intégrer. « SERDAIGLE ! » Je regarde, complètement horrifié, ma sœur s’approché joyeusement de la table des intellectuels, qui l’accueillent par grands cris. Dans ma tête, tout est chamboulé. Pourquoi semble-t-elle si joyeuse d’intégrer cette maison ? Enfin, je veux dire, dans la logique des choses, nos parents ont dû lui demander d’intégrer la maison des serpents. Pourtant, aucun doute, lorsque je croise son regard et l’éclat de bonheur qui y est affiché, je ne peux que me douter que nos parents ne lui ont rien dit. C’est alors que le professeur MacGonagall prononce mon nom. Je tourne vivement la tête dans sa direction, tandis qu’une torpeur incalculable, s’empare toute entière de moi. Je m’avance lentement et à pas mesuré vers le Choixpeau. Dans mon dos, je sens posé le regard de centaines d’élèves dont certainement celui de ma sœur. Craintif, je m’assois sur le tabouret tandis que la co-directrice pose le Choixpeau par-dessus mes cheveux bruns. Aussitôt, sa voix entre dans ma tête. C’est quelque chose d’inexplicable puisque la sensation du fait qu’il lit en moi, m’a aussitôt habité. Pendant tout le temps qu’il me parle, je ne fais que répéter sans cesse la même phrase dans ma tête. Ce n’est pas que je veux aller à Serpentard, c’est que je dois aller à Serpentard. Le Choixpeau fini finalement par délibéré. « Rusé et malin, habile pour la manipulation et le mensonge, brillant dans ce qu’il entreprend et sûr de lui, légèrement naïf et entrepreneur… Pour toi, cela ne fait aucun doute. » Je ferme les yeux, attendant le verdict qui tarde à ce faire connaître. On dirait que le Choixpeau joue avec mes nerfs en laissant planer le suspens. Pourtant, lorsque sa voix retentit, j’ai du mal à y croire. « SERPENTARD ! » Je me lève d’un bond pour rejoindre la table des verts et argents, tous debout pour m’accueillir. Malefoy, Crabbe et Goyle s’y trouvent déjà, accompagnés de quelques-uns de leurs amis. De quoi commencer à faire connaissance.

MANOIR DES BENNETT, ANNÉE 1995.
Ce sont les vacances de Noël et comme rien n’a été prévu à Poudlard cette année – contrairement au grand bal organisé en l’honneur de la Coupe des Trois Sorciers, l’année dernière – Rose et moi avons pût rentrer à la maison. Alors que ma sœur est occupée avec ma mère à l’étage, je reste au rez-de-chaussée avec mon père. « Allez, réessaye ! » Mon père sort une autre étrange araignée de l’un des bocaux, la plaçant sur la table, juste en face de moi. Je la regarde un instant avec dégoût. « Allez, commence tout de suite par le sortilège de la mort, tu connais déjà les deux autres. » Je redresse la tête, toisant une nouvelle fois mon père du regard. Je ne sais pas réellement pourquoi il a décidé de m’apprendre tout cela maintenant. Cela doit sûrement être dû au grand retour du Seigneur des Ténèbres, que mon père prétend pour bientôt et au fait que l’on m’a promis que je deviendrais mangemort. A mieux y réfléchir, je suis même sûr que c’est pour ça. Mon père m’encourage d’un bref signe de tête. Levant ma baguette, je la pointe sur l’étrange insecte, la fixant du regard. « Avada Kedavra ! » L’araignée tombe raide morte sur la table en bois massif, d’un seul coup. Un éclat de fierté brille dans les yeux de mon père. Je le vois lorsque je croise son regard. « C’est bien mon fils, le Seigneur des Ténèbres va être content de toi. » Je ne veux pas lui répondre, ne vais pas lui répondre. Je tourne les talons et m’enfonce dans la maison. Je grimpe rapidement les escaliers jusqu’à l’étage où se situe ma chambre. Alors que j’actionne la poignée, ma sœur sort de la pièce voisine pour me demande ce à quoi nous étions occupés. « Cela ne te regarde pas. » Puis j’ouvre la porte et entre dans ma chambre, laissant ma sœur seule sur le perron. Je me jette sur mon lit avant de recouvrir mon visage à l’aide de mes couvertures. Je n’aime pas m’exercer à utiliser les sortilèges impardonnables.

MANOIR DES BENNETT, ANNÉE 1997.
Je viens une nouvelle fois d’être dur avec ma sœur. Je ne le fais pas exprès et je crois que cette manière brutale de dire les choses, est le seul moyen que j’ai trouvé jusqu’ici pour lui faire comprendre que je l’aime. Pourtant, elle ne semble pas sans rendre compte – du fait que je l’aime. Cela va sûrement la mettre de mauvaise humeur même. Tant pis, je continue à descendre les marches de marbre jusqu’au rez-de-chaussée où tous nos invités sont réunis. Je me rattraperais plus tard auprès de ma sœur. D’un seul coup, tous les invités se mettent à crier par là-bas. Je les rejoins rapidement et aussitôt, Crabbe et Goyle s’empressent de m’annoncer la bonne nouvelle. Doucement, je commence à rire. Lorsque l’on pense au milieu de nous avec un verre de champagne, je m’en saisis d’un. Mon père porte un toast et je m’empresse de finir mon verre. « Il est de retour ! » hurlaient-ils de toutes parts. Prenant un autre verre, je cris à mon tour avant de le boire cul sec. « Il est de retour ! » Mais au fond, je n’en pense pas moins. Lord Voldemort est de retour : je suis perdu.