001. NOM DE FAMILLE Ҩ	ABBOT
002. PRÉNOM(S) Ҩ	HANNAH ROSALYNE
003. ÂGE Ҩ	DIX-SEPT ANS
004. STATUT DU SANG Ҩ	SANG MÊLÉ
005. MAISON Ҩ	POUFSOUFFLE
006. ANNÉE D'ÉTUDES Ҩ	7E ANNÉE
007. BAGUETTE Ҩ	BOIS, COEUR, SPÉCIALITÉ
008. ÉPOUVANTARD Ҩ	LE CORPS DE SA MÈRE MUTILÉ
009. PATRONUS Ҩ	PAPILLON

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“hogwarts will always be there to welcome you home.”

“l'avis votre personnage sur voldemort”

Lord voldemort est de retour et plus personne ne peut le nier. Est-ce que votre personnage en a peur et pense que c'est fini, il va gagner et c'est la cata, pense-t-il qu'il n'est pas imbattable, ou alors est-ce qu'il est de son côté, bref, tout ce qu'il peut penser du seigneur des ténèbres. Rédigez ça en un minimum de cinq lignes.

“que pense-t-il de l'ordre du phénix ?”

L'Ordre du Phénix est une organisation créée par Albus Dumbledore pour lutter contre Lord Voldemort et ses Mangemorts et il est de retour. Que pense votre personnage des sorciers qui viennent grossir les rangs de la résistance ? Sont-ils des pions du regretté Dumbledore, des fous suicidaires ou des héros que vous rêvez d'égaler ? Rédigez ça en un minimum de b]cinq lignes[/b].

“comment vit-il la situation actuelle ?”

La guerre, la crainte constante de se faire attaquer par des Mangemorts pour une quelconque raison. C'est la période que traverse le monde magique en ce moment, placée sous le joug de plus en plus puissant de Lord Voldemort. Partout, beaucoup de gens parlent, qu'est ce que pense votre personnage de tout ça ? A-t-il peur ou est-il excité à l'idée de marquer son nom dans l'histoire de la magie ? Rédigez ça en un minimum de cinq lignes.

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“every year is the same, muggles are everywhere.”

001. TON WEB PSEUDO Ҩ	D.
002. TON ÂGE Ҩ	SEIZE ANS
003. CÉLÉBRITÉ CHOISIE Ҩ	AIMEE TEEGARDEN
004. PERSONNAGE Ҩ	SCÉNARIO OU DE LA SAGA
005. TON AVIS Ҩ	J'APPRECIE, CA FAISAIT LONGTEMPS QUE JE CHERCHAIS A REJOUER MA PETITE HANNAH ♥
006. TROUVÉ PAR Ҩ	BAZZART
007. DERNIER MOT Ҩ	uc
008. CONNEXION Ҩ	6J/7

♘ FIRST YEAR

« Alors, je suis une sorcière ? » La main de la fillette se resserra sur le morceau de parchemin qu’elle brandit en signe de trophée. Un sentiment puissant l’envahit : une immense fierté mélangée à une euphorie extrême. « Tu l’as toujours été, ma chérie. » fit la voix douce de Mrs. Abbot qui caressait doucement le plumage de la chouette hulotte fraîchement envoyée de Poudlard. « Et je parie que tu seras une excellente sorcière, n’est-ce pas ? » renchérit Mr. Abbot qui ébouriffa la crinière dorée de son unique enfant, ce qui la fit sourire davantage. « Ta mère et moi sommes très fiers de toi, Hannah. » La petite Hannah Abbot reposa ses deux sphères noisettes qui lui servaient d’yeux sur ce qui était le fruit de toute son attention et de toute son agitation depuis le petit déjeuner. Elle regrettait de ne pas pouvoir contrôler le temps, ainsi la fin de l’été aurait été précipitée et le premier septembre aurait pointé le bout de son nez plus tôt que prévu. Elle était pressée de découvrir le prestigieux pensionnat sorcier dont on ne faisait que l’éloge. De sentir la fumée du Poudlard Express chatouiller son visage. D’avoir le bonheur de tenir sa propre baguette magique. Tout cela semblait si loin ! « Vous êtes vraiment sûrs qu’on ne peut pas aller à Poudlard avant septembre ? » demanda-t-elle, la mine boudeuse. Un rire cristallin s’échappa de la bouche de Mrs. Abbot. « Malheureusement non. Mais ne t’en fais pas, tu y seras vite… Et puis, pour te consoler, nous devons encore allez faire nos emplettes au Chemin de Traverse. Il faut te trouver une baguette, passer prendre tes bouquins chez Fleury & Bott sans oublier de faire un saut chez Madame Guipure… Nous avons beaucoup de choses à faire, tu vois ? » Rien qu’à l’idée de promener ses petits pieds sur les pavés anciens du Chemin de Traverse fit faire au cœur de notre jeune ingénue un triple saut. Il y avait tellement de choses à observer là-bas qu’on ne savait plus où donner de la tête et si elle en aurait eut l’opportunité, Hannah aurait dévalisé tous les magasins sans exceptions. En particulier celui de Florian Fortarôme. En y pensant, Hannah se remémora une scène très étrange qui s’était déroulée devant elle et sa mère alors qu’elle dégustait un sorbet multicolore. Deux femmes se plaignaient de ce qu’était devenu Poudlard. Il était question d’endommagement à la réputation de l’école, faute d’accueillir des ‘Sang-de-Bourbes’. Bien qu’elle ignorait ce qu’était un ‘Sang-de-Bourbe’, Hannah était convaincue qu’il s’agissait de quelque chose de très désagréable, se rappelant les grimaces des deux femmes à chaque fois qu’elles employaient ce terme. Aussi décida-t-elle de se rassurer : « C’est vrai qu’il y a beaucoup de Sang-de-Bourbe à Poudlard ? » Les mots avaient franchis les lèvres avant même que la fillette eut le temps de réaliser. Mr. & Mrs. Abbot échangèrent un regard. Ils avaient élevé leur fille loin des idéologies basée sur la pureté du sang, jugeant qu’il était préférable pour elle qu’elle profite de son enfance et la bulle dorée dans laquelle elle avait évolué jusque-là. « Hum… Eh bien, ta mère et moi voulions t’en parler plus tard, mais vu que tu sembles en savoir plus que tu ne devrais, petit lutin…» Mr. Abbot approcha son siège. Hannah comprit immédiatement qu’il s’apprêtait à lui dire quelque chose d’important ; il faisait toujours ça quand il se sentait obligé de lui annoncer de grandes choses.« Vois-tu Hannah, il n’y a pas que les sorciers qui reçoivent une lettre pour Poudlard. Il arrive qu’il y ait des…des exceptions. Je veux dire par-là, que parfois des moldus qui n’ont jamais eut affaire à la magie soient dotés d’un potentiel magique et qu’ils se retrouvent à étudier au château. » « Mais ils doivent être nuls ! » Mr. Abbot sourit et contempla sa femme. « Détrompes-toi. Ils sont surprenants. Le terme ‘Sang-de-Bourbe’ est une grave insulte à leur égard. En langage correct, nous dirons ‘Né-moldu’. Ta mère est une née-moldue. Traites donc ces personnes avec grand respect. » Hannah écarquilla ses yeux gros comme des Gallion. « Alors tu es une exception, maman ? Woaw. Tu me l’avais jamais dis ! Dans ce cas, je retire ce que j’ai dis. Les Sang-De…Enfin, je veux dire les Nés-moldus sont des gens extraordinaires.» Mrs. Abbot rit de plus belle. « Pour avoir dis ça, je t’autorise à jouer avec ma baguette ! Allez, files ! »

♘ FIFTH YEAR

Elle se sentait flotter, comme emportée à bord d’un vaisseau pirate qui sillonnait les mers avec la plus grande quiétude. Tout était flou, elle se souvenait simplement d’avoir abandonné son enveloppe corporelle à Poudlard pour s’envoler vers une île océanique paradisiaque. Tout n’était que mille et une merveilles et découvertes, là-bas. Elle explorait la faune et la flore, savourait les parfums exquis et inconnus, dévalait les plaines en sentant les herbes folles se coucher sous le poids de ses pieds nus alors qu’une douce mais néanmoins poignante chaleur croissait à l’intérieur de son ventre. Pour la première fois depuis longtemps, Hannah Abbot se sentait sereine et apaisée. « Hannah ? » Une voix lointaine l’appelait : il lui fallait revenir à son monde d’origine. Non ! Pas tout de suite ! supplia-t-elle à sa belle utopie. Elle ne voulait pas s’en aller, et pourtant le germe de chaleur qui s’était épanoui au creux de son estomac mourait. Trop tard, car ses paupières remuèrent un instant avant de daigner s’ouvrir. La faune et la flore avaient laissées place à une rangée de lits soigneux aux draps immaculés. Son odorat ne percevait plus d’arômes extraordinaires, seulement les parfums subtils de potions médicinales. La légèreté qu’elle avait ressentie en dansant en compagnie des hautes herbes s’était évaporée, un sentiment de lourdeur et de paresse l’assaillait. La demoiselle reconnut instantanément la clarté pure et presque angélique de l’infirmerie. Un halo lumineux enlaçait l’ensemble de la pièce aux interminables plafonds hauts. « Comment te sens-tu ? » Cette même voix familière s’élevait du guéridon de bois laqué et propret disposé sur la droite. Cette voix était celle d’Ernie Macmillan. « J’ai un peu mal à la tête et je me sens tout engourdie…» répondit Hannah d’une voix neutre, réprimandant une moue boudeuse qui aurait sans doute pu trahir le fait qu’elle n’était pas si enchantée que ça d’avoir été tirée de ses songes. Ce n’était pas entièrement le cas : Hannah était ravie de se retrouver seule avec Ernie. Combien de temps s’était écoulé depuis leur dernière discussion ? Trop, certainement. Les deux jeunes Poufsouffles s'étaient proclamés meilleurs amis depuis leur entrée au collège mais cette année, la pression des B.U.S.E et la nomination de Dolores Ombrage en tant que ‘‘Grande Inquisitrice’’ les avait quelque peu ébranlés et éloignés. « Ce n’est pas étonnant. Madame Pomfresh a dit que tu as dormi la moitié de l’après-midi, j’ai du me battre avec elle pour avoir l’autorisation de te voir pour t'apporter mes notes, tu la connais... Par ailleurs, je te trouve un peu pâle. » Un sourire fendit le visage d’Hannah. Elle reconnaissait bien Ernie : attentionné, serviable… et ne perdant pas ses objectifs de vue, constata-t-elle en remarquant un paquet de notes diverses sur sa table de chevet. Elle devait à l’évidence avoir raté de nombreux cours depuis l’horrible matinée dont elle avait été victime… « Le professeur Chourave était inquiète à ton sujet. » Et il y avait de quoi. Ce n’était pas tous les jours que le spectacle d’un élève pétant littéralement les plombs était donné de voir. Hannah se revit l’espace d’un instant éclater en sanglots au beau milieu du cours de botanique en affirmant qu’elle était trop stupide pour passer ses examens et qu'elle désirait rentrer chez elle sur-le-champ. Suite à quoi elle avait été conduite à l’infirmerie - incapable de s’arrêter de pleurer – et fut invitée à inaugurer le philtre calmant concocté par Madame Pomfresh. Hannah avait toujours été peu persévérante et dotée d'une sensibilité excessive. Voir ses camarades accomplir ce qu’elle n’arrivait pas à exaucer suffisait à la frustrer au plus haut point. Pour résumer : Hannah avait la désagréable sensation d'être nulle, ce qui trahissait un manque de confiance en sois plus présent que ce que la demoiselle aurait souhaité. « Je lui ferais savoir que je vais mieux et que je suis navrée de lui avoir causé autant d'ennuis… » promit la jeune fille mais Ernie ne l’écoutait déjà plus.Il observait d’un œil la silhouette de Madame Pomfresh qui s’éloignait, silencieux. Une fois qu’il eut jugé cette dernière assez recluse, il reposa son attention sur Hannah avec un air étrange qui ne lui ressemblait pas. « Tu as regardé ton Gallion ? » Une lueur complice brillait au fond des prunelles du préfet. Constatant que malgré ses efforts, Hannah ne saisissait pas ce qu’il tentait vainement de lui faire comprendre, il leva les yeux au ciel et fouilla dans sa poche un moment. Une fraction de seconde plus tard, il en ressorti un Gallion doré qui brillait visiblement davantage qu’une simple pièce de monnaie. Ernie prit la main d’Hannah et lui fit glisser. « Oh ! » s’exclama la Poufsouffle. Elle s’était attendue à ressentir sur sa paume cette sensation de froid qui accompagnait habituellement la pièce sorcière. « Il est brûlant ! » « Oui ! Tout à fait ! » chuchota Ernie d’un air surexcité. « Tu sais ce que ça signifie ? Hannah, c’est le Gallion qu’Hermione nous a donné ! » Il retourna la pièce et indiqua à son amie la série de nombre qui désignait le gobelin créateur de la pièce. « C’est la date de la prochaine séance ! » Hannah sourit. Le système élaboré par Hermione Granger pour communiquer l'heure et la date de la prochaine réunion de l'A.D portait ses fruits depuis quelques mois, maintenant. Cette association clandestine représentait à ses yeux une véritable petite fourmilière toujours en action. « Je pense que c’est très important, peut-être même plus important que tout ce que nous aurons à faire d’autre cette année, même avec les B.U.S.E qui nous attendent » Les paroles qu’Ernie avait prononcées quelques semaines plus tôt résonnèrent dans la tête d’Hannah comme si ses oreilles venaient à peine de les entendre. Il avait probablement raison. « Harry va nous apprendre à créer un patronus, c’est fantastique non ? Je me demande quelle forme corporelle à le mien… » Et ils passèrent le reste de l’après-midi à fantasmer sur les sortilèges extraordinaires qu’ils pourraient bientôt maîtriser grâce à l’AD. En ignorant que la prochaine séance allait malheureusement être la dernière…

♘ SIXTH YEAR

C’était une journée pluvieuse, bien que le soleil trônait fièrement au milieu des nuages, il y avait dans l’air un vent glacial – pour ne pas dire polaire – semblable à un blizzard sibérien. Il y avait au loin une assemblée de nuage gris qui n’annonçait rien de bon. Les arbres quant à eux perdaient leur feuillage jaunâtre ou orangé au gré du vent et se retrouvaient dénudés, adoptant des poses les plus sinistres les unes que les autres. Le lac noir demeurait imperturbable, silencieux, devenu le nouvel heureux propriétaire d’une nichée de feuilles rougeâtres, déambulant à sa surface lisse et sombre. Aucuns doutes : l’automne était bel et bien arrivé avec son festival de couleurs chatoyantes et son climat frisquet. C’est dans ces conditions que s’ouvrait la nouvelle saison de Quidditch de cette année. Malheureusement pour eux, les sixièmes années ne pourraient pas enhardir leurs équipes respectives avec verve sans avoir l’esprit embrouillé par leurs révisions. Cette année, les professeurs semblaient s’être armés d’une tonne de devoirs à distribuer. Parchemins à rédiger, bouquins à étudier, potions à réaliser, sortilèges à perfectionner. C’était l’effervescence et tout le monde se sentait débordé et anxieux à la perspective d’échouer ses A.S.P.I.C. Certes, ils s’occupaient de choses bien anodines comparé aux évènements qui se déroulaient au-delà des grilles de Poudlard. La guerre avait bel et bien éclaté, les atrocités étaient bien réelles, les meurtres de plus en plus fréquents…Loin d’être insensibles à cette confusion grandissante, les élèves de Poudlard continuaient leur vie étudiante, jouissant à contrecœur de la protection que leur offrait la bâtisse centenaire qu’était le vieux château, dans l’incertitude peu réconfortante de l’existence que menaient leurs proches en ces instants. C’est dans ce contexte qu’Hannah Abbot se rendit au cours de botanique, cet après-midi. Au grand plaisir des Poufsouffles et des Gryffondors, l’ambiance de la serre était chaude. Echarpes et bonnets trouvèrent donc naturellement leur place au porte-manteau alors que le professeur Chourave lançait des explications dans la mêlée. Alors qu’Hannah observait minutieusement les gestes d’Ernie qui déracinait son chou mordeur de Chine, la porte de la serre s’ouvrit et ce fut une Minerva McGonagall à l’air grave qui traversa la jungle d’arbustes et de plantes aux vertus étonnantes pour venir chuchoter deux mots à l’oreille du professeur Chourave. Plusieurs têtes intriguées se tournèrent machinalement vers les deux femmes se regardaient tristement. « Miss Abbot ? Où est-elle ? Ah ! Vous voici. Bien, Hannah, veuillez me suivre s’il vous plaît. » L’habituel teint rosâtre d’Hannah devint cramoisi. Elle jeta furtivement un coup d’œil à Ernie qui haussa les épaules. Après une brève hésitation, elle reposa son chou mordeur de Chine qu’elle tenait fermement dans sa main droite et rejoint le professeur McGonagall.
Les pas du professeur de métamorphose étaient si hâtifs qu’Hannah avait du mal à la suivre, aussi fut-elle soulagée quand McGonagall referma la porte de son bureau après l’y avoir invitée à y pénétrer. Malgré les rayons du jour qui filtraient de la fenêtre et le grand espace de la pièce, la jeune fille se sentait comme oppressée et fut prise d’un léger malaise. Sa tête bouillonnait d’interrogations, elle brûlait d’envie de savoir la raison de sa convocation. « P-Professeur ? Ai-je fais quelque chose de mal ? » parvint-elle à articuler, comme une enfant surprise en flagrant délit. Le professeur McGonagall, demeurée silencieuse jusque là, lui jeta un regard étrange dans lequel Hannah ne décela pas la moindre trace de son habituel sévérité. Elle parut même troublée par ses paroles. « Non…Non, bien sûr que non. Asseyez-vous donc et prenez un biscuit. » L’enseignante désigna le siège qui faisait face à son bureau à son bureau et Hannah n’eut d’autre choix que de lui obéir. Un silence gênant s’installa durant lequel la Poufsouffle se mit à réfléchir au pourquoi elle se retrouvait ici. Ce ne pouvait manifestement pas être en quelconque rapport avec son emploi de préfète. Dans cette éventualité, Ernie et les autres préfèts auraient également été appelés. Pourquoi le professeur McGonagall daignait lui adresser la parole et fixait un point fixe par delà son épaule ? De longues minutes s’écoulèrent à nouveau durant lequel le mutisme inquiétant de l’animagus se prolongea quand tout à coup, la porte s’ouvrit à la volée. Hannah eut la surprise de voir son père.
Mr. Abbot était un petit homme potelé aux cheveux blonds dégarnis portant des lunettes aux montures carrées. Autrefois lui aussi accueilli dans la maison des jaunes et noirs, à Poudlard, il était aimable et reconnut au sein de son travail comme étant un sorcier laborieux et un collègue agréable. Bref, Mr. Abbot était un homme sans problèmes dont la joie de vivre avait toujours été atrocement contagieuse. Alors pourquoi Hannah peinait-elle à le reconnaître ? Il était d’une pâleur effrayante mise à l’avant par une paire d’yeux rouges et bouffis. En le voyant ainsi débouler dans son bureau, le professeur McGonagall bondit de son siège. Elle avança en sa direction mais arrivée à la hauteur d’Hannah, elle s’arrêta subitement. Elle eut alors un geste qui laissa cette dernière perplexe : elle posa une main sur son épaule et lui lança un regard emplit de compassion, d’humanité. Suite à quoi elle disparut de la pièce en chuchotant un « J’ai pensé que cela était peut-être mieux si vous lui annonciez vous-même. » « M’annoncer quoi ? Papa, qu’est-ce qu’il se passe ? Comme se fait-il que tu sois ici ? » Les lèvres de Mr. Abbot tremblèrent et il éclata en sanglots. Sans en savoir la raison, Hannah se mit elle aussi à pleurer et son père la prit dans ses bras. Il resta un long moment à sangloter ainsi sur l’épaule de sa fille avant de prendre le courage de s’éloigner d’elle. Il porta ses mains boudinées au visage baigné de larmes d’Hannah. « C’est…C’est ta mère » Il étouffa une nouvelle plainte. « Elle…Elle est morte.» Le néant. Le rien. Le choc. Une soudaine nausée violente, un vertige. Un cri.

« Le dix-neuf octobre, le corps sans vie de Mrs. Abbot fut retrouvé aux abords d’un lac reculé. Bien que le ministère se soit abstenu de tout commentaire, tout porte à croire que nous avons affaire à un nouveau témoignage de l’éradication des nés-moldus par les partisans de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. En effet, Mrs. Abbot était d’origine moldue (…) »
Le Chicaneur fit un vol plané et alla s’écraser mollement sur les couettes lilas, non en se froissant quelques pages au passage. Hannah resta un moment à le contempler avant de détourner le regard et s’imprégner de l’odeur de sa coquette chambre par une grande inspiration. Même si cela lui brisait le cœur une deuxième fois, elle préférait que la vérité sur la mort de sa mère éclate au grand jour plutôt qu’elle soit passée sous silence. Ou pire encore : qu’elle soit présentée comme un énième tragique accident comme l’avait fait la Gazette du Sorcier. Outre la presse qui citait la disparition de Mrs. Abbot entre deux vulgaires publicités, Hannah était désemparée de voir sombré son père de la sorte. Il était anéanti, comme s’il avait perdu une partie de lui-même à tout jamais. Son âme était déchirée et sa mémoire meurtrie. Ses journées ne se résumaient plus qu’à un cendrier remplit à ras bord et à de vieilles photographies sur lesquelles il se morfondait. Hannah aussi possédait un cliché de sa mère. Elle s’assit sur son lit et fit glisser ses doigts sur les bords lisses du cadre qui reposait sur sa table de chevet. Elle osa un regard sur l’illustration mouvante qu’il emprisonnait de sa paroi vitrée. Mrs. Abbot posait, jetant de larges sourires et de temps à autre un léger signe de main. Hannah ne put s’empêcher de songer qu’elle lui ressemblait beaucoup. Le même teint rosâtre, la même pétillance animant leurs yeux. Les mêmes fossettes qui creusaient ses joues lorsqu’elle souriait. A quelques détails près, elle aurait pu passer pour sa mère étant plus jeune. Mais ce qu’il y avait de plus remarquable dans la visage de Mrs. Abbot, c’était son expression. Il y trônait quelque chose d’insaisissable, de mystérieux derrière cette sagesse et cette sérénité troublante qu’elle arborait. « Hannah, c’est l’heure… » La jeune fille sursauta. Tellement absorbée par le portrait de sa mère et son air secret qu’elle ne reverrait jamais, elle n’avait pas perçu les pas de son père. Il était élégant dans son costume aussi noir que la journée qu’ils s’apprêtaient à vivre, tous les deux. « J’arrive. » ce fut tout ce dont elle eut été capable de dire. Alors elle se releva, fit disparaître les plis s’étant formés dans sa robe sombre d’un geste de la main et rejetant sa cascade de cheveux d’or en arrière de l’autre. Il fallait qu’elle soit forte.
Le ciel était gris souris, ce jour-là. On aurait dit que même les cieux s’étaient mis en circonstance pour l’enterrement. Tout était endeuilli.

♘ SEVENTH YEAR

« C’est non. Tu ne retourneras pas à Poudlard. » Mr. Abbot était confortablement installé dans un fauteuil de velours bordeaux, torant de grandes bouffées sur sa pipe qu’il recrachait aussitôt par le nez comme un dragon en furie. Il ne quittait pas des yeux sa fille derrière ses lunettes carrées. Il ne lui avait pas fallut plus de trois minutes pour rendre son verdict : c’était NON. Il avait décidé de rester intransigeant : sa décision était prise. « Mais pourquoi ? Tout le monde le dit : Poudlard est l’endroit le plus sûr au monde. » Hannah était tout aussi obstinée à faire revenir son père sur sa décision. Elle n’était pas retournée à Poudlard l’année précédente. Laisser son père seul suite à la disparition prématurée de sa mère n’avait même pas effleuré son esprit. Elle avait tout de même continué à étudier pour ses A.S.P.IC et avait été exceptionnellement autorisée à les passer auprès des examinateurs au ministère de la magie. Une chance qui ne se présenterait pas une deuxième fois : il fallait impérativement qu’elle assiste à sa dernière au château. Son père y était fermement opposé. La mort de Dumbledore et l’intrusion des mangemorts à Poudlard lui avait fait prendre conscience que personne n’était à l’abri et même l’endroit prétendu le plus sur au monde avait été déchu. « Hannah, il faut que tu comprennes que nous sommes en guerre : le monde magique s’ébranle, il se passe même des choses chez les moldus ! Tu ne te rends pas compte de la gravité de la situation ! La mort de maman en est un exemple… » Un silence s’installa. Hannah fut un instant décontenancée de penser que son père ‘utilisait’ la mort de sa mère comme un moyen de la faire rester à ses côtés. En réalité, Mr. Abbot était terrifié à l’idée d’assister à de nouvelles funérailles : celles de sa fille. « Et quand ils verront que je ne suis pas à Poudlard ? Les mangemorts pourraient débouler ici, dans notre salon, à tout moment et m’emmener avec eux pour ensuite te faire chante au gré de leurs envies. As-tu envie d’être la marionnette de Tu-Sais-Qui ? Crois-moi, Poudlard est le meilleur endroit où je peux me réfugier. Les enseignants seront là pour me protéger, mes amis aussi… » Elle s’interrompit. Ses amis. Voilà un point sur lequel Hannah s’était longuement interrogée. Bien qu’elle eut échanger du courrier avec la totalité d’entre eux, le son de leurs voix et leurs visages lui manquait beaucoup. Elle avait besoin d’eux, de recevoir l’amour qu’ils lui portaient. Ils étaient aussi l’opportunité de recommencer tout doucement à vivre après une année regrettable. « Je vais y réfléchir…» Il avait soufflé cette phrase à mi-voix, peut-être en espérant qu’elle ne la perçoive pas. Malheureusement pour lui, elle l’avait bien entendue et sa mince victoire fit naître sur ses lèvres un sourire. Hannah quitta le salon prestement, hâtive de saisir sa plus belle plume pour écrire à Ernie qu’il pouvait dores et déjà lui réserver une place dans le Poudlard Express. Mr. Abbot tira une nouvelle fois sur sa pire, le regard vague, songeant aux arguments avancés par sa progéniture. Il était vrai qu’il ne serait pas toujours présent pour assurer sa sécurité…

King Cross avait perdu son éternelle excitation qui précédait l’habituel départ. Les sourires des mères étaient émus, comme si elles regrettaient subitement leur choix de laisser leurs enfants s’en aller. Pas étonnant : la mort du célèbre directeur à la barbe blanche avait incité bon nombre de parents à garder leur famille au complet. Cela se constatait notamment à la vue du quai, plus vide qu’à l’ordinaire. « Tu seras prudente, tu me le promets ? » « Oui, papa. » « Au moindre soucis, tu m’envoies un hibou et je viens te chercher illico. N’oublies pas que tu m’as juré de m’écrire chaque semaine. » « C’est promis. » Mr. Abbot enlaça sa fille un long moment avant de lui embrasser les deux joues. « HANNAH ! OHÉ, HANNAH ! » Ernie Macmillan et Susan Bones faisaient de larges signes, au loin. « Files, tes amis t’attendent ! » Hannah ne se fit pas prier. Elle étreignit une dernière fois son père et se faufila parmi la foule en traînant sa lourde valise derrière elle. Mr. Abbot la regarda s’éloigner en soupirant. Il espérant que rien ne viendrait nuire à sa Hannah. Ca, c’était une autre affaire…