(2.1) première rencontre ▬ TIMOTHY

J'avais accepté un poste à Poudlard. En fait j'avais plutôt demandé au directeur de l'école de m'offrir un poste ce qu'il avait gentiment accepté. Je savais que mon statut de sang pure m'avait beaucoup aidé pour cela. J'étais à quelques mois de grossesse et heureusement pour moi ça ne se voyait pas vraiment. C'était d'ailleurs pour cela que j'avais voulu un poste dans Poudlard. Je pensais être un peu plus en sécurité là-bas et je pourrai éviter que mon mari ne se fasse tuer par ma faute. En restant dans le monde magique je pouvais le protéger et même si je n'avais pas voulu lui donner la véritable raison de mon départ à Poudlard, je me doutais qu'Alexander savait. Cela faisait maintenant plus de dix ans que j'avais quitté la célèbre école de magie et ça me faisait même un peu peur et étrange d'y retourner. Je marchais tranquillement sans me presser pour ne pas déranger trop mon futur enfant. C'était étrange de voir comment on pouvait arrêter de penser à soi quand on était enceinte. On pensait toujours à l'enfant et plus à soi. Je passais la grande porte et je laissais ma valise retomber à mes pieds. Je regardais tout autour de moi. Je me sentais aussi excitée que la première fois où j'avais vu le château. Je sautillais un peu sur place tandis que j'attendais la personne qui pourrait m'indiquer où je devais déposer mes affaires et où se trouvait ma salle de classe. Visiblement c'était le professeur de soins aux créatures magiques qui avait le devoir de m'accueillir. Je regardais tout autour de moi et quand je vis un homme dans le hall je ne pus m'empêcher de m'approcher de lui pour lui dire : Excusez moi, mais est-ce que vous savez où je pourrai trouver le professeur Timothy Sweetlove. C'est lui qui doit me faire visiter le château mais il est en retard visiblement. Je n'espérais qu'une chose : qu'il ne m'ait pas oublié.

Un nouveau professeur à Poudlard. Alors que certains partaient, d'autres arrivaient. Voilà une idée bien curieuse. Je me demandais qui bien être cette Miss Leicester, professeure d'arts et musique magiques. Si ce n'était pas le Directeur Rogue qui m'avait annoncé sa venue, je crois que j'aurais ricané sur place. Au risque d'être méchant, je ne voyais pas l'intérêt d'avoir trouvé un remplaçant à l'ancien professeur, alors que la matière disponible en potion n'était suivit que par un groupe d'élèves très maigres. De plus, le nombre d'élèves à Poudlard s'était restreint depuis le début de l'année et encore plus depuis les dernières vacances. Je ne soupçonnais que trop la nature du sang de cette Snow-White Leicester. Son nom me disait quelque chose, mais je n'arrivais pas encore à me rappeler quoi exactement.

Je raccompagnais mes derniers élèves dans le hall d'entrée puis les laissais rejoindre la Grande Salle après avoir donner quelques derniers conseils pour l'exercice pratique de demain. « N'oubliez pas vos gants s'il vous plait ! » scandais-je à haute voix, alors qu'ils ne m'écoutaient plus. Si tôt les élèves éloignés, une jeune femme au visage alors inconnu m'accosta. « Excusez moi, mais est-ce que vous savez où je pourrai trouver le professeur Timothy Sweetlove. C'est lui qui doit me faire visiter le château mais il est en retard visiblement » dit-elle en ne sachant visiblement pas à qui elle avait à faire. Je posais un instant un regard surprit sur elle. « Non, il n'est pas en retard » dis-je en regardant ma montre. « Ou alors je suis arrêté » continuais-je en tapotant sur le cadrant. Non visiblement, ma montre fonctionnait très bien. « Il est juste devant vous » concluais-je en tendant une main vers la jeune femme dans un sourire. Elle semblait visiblement surprise et perdue. « Enchanté Miss Leicester et bienvenue au château » accueillais-je avec le plus grand des professionnalismes. Je n'étais pas partisan des courbettes. J'aimais me montrer poli, même si cette fois-ci j'avouais me forcer quelque peu. Le visage de cette jeune femme ne m'était pas inconnu, ce qui en de tels temps, n'était pas forcément bon signe.

Je me sentais déjà à l'étroit dans ce château. Mon père m'avait dit que c'était le meilleur moyen pour moi de protéger Alexander. C'était pour cela que j'avais accepté le poste de professeur d'art et de musique magique. Je ne voulais pas vraiment du poste et pourtant je me surprenais à être excitée à l'idée d'enseigner la musique. Je m'approchais alors d'un homme pour lui demander où se trouvait le professeur Sweetlove. La réponse qu'il me donna fut extrêmement sèche. « Non, il n'est pas en retard » Je levais les yeux vers la grande horloge. Si il était en retard et même de trois minutes mais en retard quand même. D'après la grande horloge, il est en retard de trois minutes. Je riais un peu en lui montrant l'horloge. Je me demandais bien qui il pouvait être pour le défendre comme cela. « Ou alors je suis arrêté » Je le regardais tapoter sa montre. Alors c'était lui le professeur Sweetlove ? Le professeur Rogue m'avait assuré qu'il était très accueillant mais visiblement il ne devait pas parler du même homme. Je n'avais jamais ressenti autant de froid venant de la part d'une autre personne que quand j'avais annoncé à mon père que j'allais épouser un moldu. Je commençais à regretter amèrement ma décision. « Il est juste devant vous » Je lui prenais la main et la serrais sans grand conviction. Je ne voyais pas pourquoi je ferais semblant alors qu'il ne le faisait pas du tout. « Enchanté Miss Leicester et bienvenue au château » Merci. C'était bref. Ne vous donnez pas la peine de me faire visiter le château, j'arriverai bien à me repérer seule. Je ne voudrais pas vous déranger plus que je ne l'ai déjà fait. Je prenais mon sac et je le regardais tristement. Moi qui pensais trouver un ami ou du moins un collègue sympa à mon arrivé j'étais foncièrement déçue. Vous ne pourriez pas travailler dans le monde du spectacle. Vous ne savez pas cacher vos émotions. Je secouais la tête. Heureusement que moi je sais faire ça. Au moins je peux le protéger. murmurais-je entre mes dents en me plantant devant les escaliers. Bon maintenant à droite ou à gauche ?

Le départ quelques jours plutôt de Juliet m'avait grandement chamboulé. J'avouais ne pas être au meilleur de ma forme et même si j'arrivais à sourire, faire comme si de rien n'était pas s'avérait difficile. Heureusement pour moi, je pouvais aller chercher du réconfort auprès de ma petite soeur, qui travaillait encore à Honeyducks. Avec elle, je souriais tout le temps, il n'y avait pas de problème et puis je n'avais pas de règlement à suivre en sa présence, pas comme à Poudlard. Il faut dire qu'à par Sofia maintenant, je n'avais plus d'amis dans les professeurs. « D'après la grande horloge, il est en retard de trois minutes » dit la jeune femme en riant un peu. Je levais instinctivement le nez en l'air. « Ah mince. Toutes mes excuses » répondis-je en esquissant également un petit sourire. Son rire me donnait un peu d'espoir sur sa condition. De mémoire d'homme, je n'avais jamais entendu rire un mangemort ou alors d'une façon très inquiétante. Je me tournais à nouveau vers la jeune femme pour lui souhaiter la bienvenue. « Merci » dit-elle d'un ton un peu sec. Visiblement j'avais peu être été un peu trop froid. Il faut dire que je n'avais plus l'habitude. « Ne vous donnez pas la peine de me faire visiter le château, j'arriverai bien à me repérer seule. Je ne voudrais pas vous déranger plus que je ne l'ai déjà fait » m'assura-t-elle la tête haut en prenant son sac. J'ouvrais de grands yeux surprit. « Mais vous ne... » commençais-je en bafouillant. Je n'eus pas le temps de finir. « Vous ne pourriez pas travailler dans le monde du spectacle. Vous ne savez pas cacher vos émotions » me coupa-t-elle en secouant la tête. Je restais un moment sur place bouche bée, alors qu'elle commençait à s'éloigner. Mes émotions, elle ne croyait pas si bien dire. Elles me trahissaient bien vite ces temps-ci. Mais je me redressais tout à coup, comme foudroyer par une révélation. Le monde du spectacle avait-elle dit ? La mémoire me revenait enfin. « Oh mais vous êtes Snow-White Leicester, je me trompe ? La chanteuse ! » m'exclamais-je en la rattrapant. Voilà pourquoi son nom m'avait dit quelque chose. « Je suis désolé Mademoiselle. Je ne voulais pas vous paraître grossier. La journée a simplement été longue, mais il me reste encore de l'énergie pour vous faire visiter le château » assurais-je en souriant sincèrement. J'étais peut-être partie du mauvais pied avec elle. La paranoïa me guettait.

J'étais très souvent en retard au grand désespoir de mon époux. Cependant pour une fois que j'étais à l'heure je pouvais me permettre de dire quelques choses à cet homme surtout qu'il n'était pas vraiment enclin à être aimable donc je ne voyais pas pourquoi je ne me permettrais pas une petite réflexion. « Ah mince. Toutes mes excuses » C'était déjà mieux, il s'excusait au moins. Il n'était peut être pas aussi méchant qu'il voulait le faire croire. Je lui souriais et lui faisait signe que ce n'était rien. Puis je changeais d'avis. Finalement il n'avait pas l'air du tout aimable bien au contraire. Je pensais même que c'était un mangemort sur le coup. Un mangemort bizarre mais un mangemort quand même. Je lui disais alors que je n'avais pas besoin de lui pour trouver mon chemin dans Poudlard. Je me plantais devant l'escalier quand j'entendis un bref : « Mais vous ne... » Je baissais les yeux. Dire que j'avais pensé que je serais plus tranquille à Poudlard. Je m'étais bien trompée visiblement. Je commençais à regretter amèrement d'avoir accepté ce poste. « Oh mais vous êtes Snow-White Leicester, je me trompe ? La chanteuse ! » Je me retournais vers lui et je levais un sourcil. En effet et alors ? Et comme je m'y attendais il me proposa de suite de me faire une visite du château. « Je suis désolé Mademoiselle. Je ne voulais pas vous paraître grossier. La journée a simplement été longue, mais il me reste encore de l'énergie pour vous faire visiter le château » Je soupirais un peu. Et voilà il voulait tout à coup s'occuper de moi. Ne vous donnez pas cette peine. Vous ne le faites que parce que je suis chanteuse. J'étais peut être dure mais j'avais pris l'habitude de tout dire et ce n'était peut être pas une bonne chose.

La mémoire me revenait enfin à l'entente d'une référence au monde du spectacle. Leicester, outre étant un nom fortement connoté sang-pur, il était connu dans le monde des sorciers pour être porté par une jeune chanteuse dont la musique passait en boucle sur les radios sorcières. Peut-être l'aurais-je entendu chanter que je l'aurais reconnu avant. Maintenant je savais « En effet et alors ? » dit-elle faussement vexée. Je bafouillais. Elle devait en avoir marre qu'on ne s'intéresse à elle que pour ses chansons. Quoique, elle avait sûrement l'habitude. « Ma mère aime beaucoup vos disques. Vous avez une très jolie voix » commentais-je en souriant. Mais qu'est-ce que j'étais en train de faire ? Ce n'était pas le moment de faire la groupie. « Désolé, je ne suis pas là pour ça. Je m'égare » avouais-je en secouant la tête. J'étais bien ridicule tout à coup. Cela ne me ressemblait pas vraiment. J'étais vraiment pas dans le meilleur de ma forme ces derniers jours. Et Juliet qui était je ne sais où... Non, ce n'était pas le moment Timothy. Je devais me reprendre. « Ne vous donnez pas cette peine. Vous ne le faites que parce que je suis chanteuse » dit la jeune femme en soupirant. Je me plaçais devant elle pour la retenir. Je l'avais effectivement reconnue par ce biais là, mais je n'étais pas du genre à traiter les gens différemment. En tout cas pas avant de les connaître réellement. Quoique n'aimant pas les mangemorts, j'étais bien obligé depuis qu'ils étaient à Poudlard de supporter leur présence et de sourire malgré que je n'en avais guère envie. « Si je peux me permettre, ici à Poudlard vous n'êtes plus chanteuse, mais professeure. Alors en tant que collègue, laissez-moi vous faire la visite Mademoiselle. Je vous promets, je ne mors pas » lui assurais-je en faisant un sourire. J'espérais la faire changer d'avis.

Je pense que nous étions partis du mauvais pied. Il ne semblait pas être un mauvais bougre et c'était pour cela que je ne comprenais pas pourquoi il avais été aussi méchant avec moi. Bien sur quand il s'était souvenu de moi il était devenu beaucoup plus gentil. Ma mère aime beaucoup vos disques. Vous avez une très jolie voix. Et ce n'était pas comme cela qu'il allait pouvoir avoir un autographe pour elle. En tout cas, ce genre de compliment fait toujours plaisir. Je commençais à me détendre un peu plus. Désolé je ne suis pas là pour ça. Je m'égare. Il était même marrant. En fait dans sa façon de faire, il me faisait penser à Alexander mon époux. Par contre il semblait beaucoup plus dur alors qu'Alex est vraiment un ange. Si je peux me permettre, ici à Poudlard vous n'êtes plus chanteuse, mais professeure. Alors en tant que collègue, laissez-moi vous faire la visite Mademoiselle. Je vous promets, je ne mors pas. Je finissais par me dire que je devais faire un effort. Bon d'accord mais à une seule condition. Ne m'appelez pas Mademoiselle mais Madame. Je ne suis plus une Demoiselle. Je lui souriais et je soulevais ma valise pour la prendre à la main. Je commençais à monter les marches en sa compagnie. Vous êtes professeur de soin aux créatures magiques alors ? Vous allez pouvoir peut être m'aider j'avais un chartier quand j'étais petite et mon père l'a gardé chez lui sauf qu'il refuse de se nourrir si je ne suis pas là vous savez pourquoi ? Je lui souriais. Je voulais lui donner une chance. Tout ce que j'espérai c'était qu'il ne soit pas un mangemort.

Je devais avoir bien l'air ridicule et Merlin savait que la jeune femme aurait eu raison de rire de moi. Je n'avais pas une grande mémoire des visages, enfin pas pour ce genre de choses. Je voulais bien entendu parler des people et autres personnalités. Si ma petite soeur était avare de gossip et autres commérages, ce n'était franchement pas mon style. Nos propres vies sont bien assez compliquées pour ne pas s'occuper de celle des autres. « Bon d'accord mais à une seule condition. Ne m'appelez pas Mademoiselle mais Madame. Je ne suis plus une Demoiselle » finit par répondre la jeune femme visiblement convaincue. J'étouffais une exclamation de surprise en me mordant les lèvres. Décidément de mieux en mieux Timothy, pensais-je. C'était la deuxième erreur en à peine deux minutes. J'avais rarement fait mieux. Quand ma mère disait que j'étais maladroit... « Pardonne-moi Madame... » me repris-je en baissant discrètement les yeux vers ses mains. Je n'avais même pas prit le temps de regarder si elle avait alliance. La sorcière paraissait tellement jeune que je n'avais pas songé à cette éventualité. La bague étincelante autour de son annulaire me fit soudain me rendre compte à quel point j'étais en retard sur elle. A mon âge, je ne m'étais toujours pas engagé et la seule personne avec qui j'aurais pu le faire était à présent partit. « Vous êtes professeur de soin aux créatures magiques alors ? » commença-t-elle. J'acquiesçais d'un signe de la tête en commençant à monter les escaliers avec elle. « Vous allez pouvoir peut être m'aider, j'avais un chartier quand j'étais petite et mon père l'a gardé chez lui sauf qu'il refuse de se nourrir si je ne suis pas là, vous savez pourquoi ? » demanda-t-elle soudain à mon grand étonnement. Un chartier ? Rares étaient les sorciers qui en possédait un. L'animal était docile, mais assez difficile à supporter. Cela tombait bien pour elle, car j'en possédais un également. « Les chartiers sont réputés pour être des compagnons très loyaux. Ils s'attachent très vite à leur maitre. Si c'est vous qui l'avez élevé, il ne doit tout simplement plus se nourrir parce que vous êtes partie. Vous feriez mieux de le reprendre à votre père » lui dis-je en posant un regard désolé sur elle. Même si son père était l'homme le plus gentil du monde, il n'était pas l'humain référent du chartier. Il n'avait donc aucun pouvoir sur lui, ni aucune autorité. La jeune femme ferait mieux de le récupérer. Je marquais une pause pour voyant le deuxième étage se profiler puis invitais la jeune femme à me suivre. Je marchais quelques mètres dans le couloir avant de finalement m'arrêter devant une porte. « C'est ici » dis-je en plongeant une main dans ma poche de pantalon. J'en ressortais une clef argentée que je glissais dans la serrure. Je déverrouillais la porte et l'ouvrais en grand pour laisser entrer la jeune femme. « Voilà votre salle de classe ! » déclarais-je en souriant.

Je décidais de donner une chance à ce professeur. Finalement il ne semblait pas méchant du tout bien au contraire. Je lui posais alors une question sur mon chartier que j'avais quand j'étais plus jeune et qui refusait de se nourrir depuis que mon père s'occupait de lui. Bien sur la réponse qu'il me donna ne fit que confirmer mes doutes : Les chartiers sont réputés pour être des compagnons très loyaux. Ils s'attachent très vite à leur maître. Su c'est vous qui l'avez élevé, il ne doit tout simplement plus se nourrir parce que vous êtes partie. Vous feriez mieux de le reprendre à votre père. Je soupirais tout simplement. Je ne peux pas le reprendre, il ferait tâche dans le monde de mon mari. Je baissais les yeux tristement. Je ne voulais pas qu'il meurt et pourtant je ne pouvais pas le prendre à la maison au risque d'avoir une dispute avec Alexander. Je ne savais pas quoi faire. J'étais vraiment perdue à ce moment là et je le suivais sans vraiment me rendre compte d'où on allait. C'est ici. Voilà votre salle de classe ! Je rentrais dans ma pièce en m'émerveillant. Il y avait des tonnes d'instruments et la pièce était tellement immense que je ne savais pas où donner de la tête. Je souriais tout simplement en disant très vite : Si seulement Alex pouvait être là il serait tellement content de voir Poudlard. Je souriais puis je me tournais vers l'homme en lui lançant un regard bienveillant. Merci professeur Sweetlove.

Cette jeune professeure n'avait finalement pas l'air mal aimable. Peut-être avais-je été trop brutal lors de nos premiers échanges. Quoiqu'il en soit, je me sentais soudain plus à l'aise lorsque la jeune femme commença à me parler de créatures magiques. Les Chartiers tout de suite avaient un peu plus d'intérêt. « Je ne peux pas le reprendre, il ferait tâche dans le monde de mon mari » dit-elle en baissant les yeux tristement. Je me mordais les lèvres en dévisageant la sorcière avec embarras. Le monde de son mari ? Merlin que la vie de ne devait pas être tous les jours roses dans les familles de sang-pur... « Je vois... Alors peut-être devriez-vous lui trouver un compagnon ou une compagne. Si votre père a la patience et l'espace nécessaire pour deux chartiers bien sûr » tentais-je en dernier recours. Le caractère bien trempé de ces créatures ne facilitait pas leur dressage. Ils étaient aussi capricieux, qu'insupportables.

Arrivés au deuxième étage, je conduisais la jeune femme non pas vers ses quartiers, mais vers sa salle de classe. Si le cours d'art et de musique magique n'était pas très populaire à Poudlard, la salle réservée à cet enseignement était sans aucun doute l'une des plus magnifiques qui soit. Elle ressemblait à une sorte d'immense amphi-théâtre à l'inclinaison vertigineuse où se côtoyait instruments, partitions et objets magiques tout aussi improbables les uns que les autres. Le tout était enveloppé d'un charme insonorisant, qui permettait de ne pas incommoder le reste de Poudlard à chaque répétition. « Si seulement Alex pouvait être là il serait tellement content de voir Poudlard » dit la jeune femme à demi-mots sans que je ne puisse l'entendre. Je tendis l'oreille à ses murmures, mais ceux-ci ne m'étaient visiblement pas destinés. « Merci professeur Sweetlove » dit-elle distinctement en se retournant vers moi. Je baissais les yeux dans un sourire gêné. « Ce n'est pas moi qu'il faut remercier, mais le Professeur Rogue » dis-je non sans cacher un certain malaise. « Si vous voulez bien me suivre, je pourrais vous montrer vos appartements » repris-je en l'invitant dans signe de la main à reprendre la direction des couloirs.

Je l'écoutais avec attention mais il y avait un point noir dans le fait de pouvoir avoir mon chartier avec moi : Alexander. Depuis toujours ils ne pouvaient pas se pifrer tout les deux. Mon chartier insultait toujours mon mari et bien sur même si mon époux était gentil il ne supportait pas qu'il lui parle sur ce ton là. Je me mordais la lèvre inférieure tout en l'écoutant. « Je vois... Alors peut-être devriez-vous lui trouver un compagnon ou une compagne. Si votre père a la patience et l'espace nécessaire pour deux chartiers bien sûr » Je le regardais tristement. Je ne voyais pas la solution. En fait, le problème c'est qu'il ne s'entend pas avec mon mari et avoir un être comme ça à la maison ça attirerait trop l'attention sur nous et mon père ne le veux plus, il lui fait vivre un enfer. Je baissais les yeux. Je ne voyais pas de solution à mon problème malheureusement.

J'étais émerveillé par cette salle de classe. Je sentais que ça irait bien à Poudalrd. Je remerciais alors le professeur Sweetlove. « Ce n'est pas moi qu'il faut remercier, mais le Professeur Rogue » Je fronçais les sourcils. Il n'a fait ça que parce que je suis de sang pur. C'est une belle connerie cette obsession du sang. Je soupirais puis je me retournais vers lui. « Si vous voulez bien me suivre, je pourrais vous montrer vos appartements » J'acquiesçais et je le suivais un moment. Je me doutais que Rogue m'avait engagé à cause de mon sang et je sentais que ça ne serait pas une bonne chose pour moi ni pour mon bébé. Je posais ma main sur mon ventre et j'étais tout à coup très soucieuse. Je ne savais plus si c'était vraiment une bonne idée que d'être venue à Poudlard.

C'était peut-être étrange à dire, mais j'aimais beaucoup les chartiers. Après quelques années, j'avais réussi à me faire à cette espèce si...spéciale. Les insultes, je m'y étais fait avec le temps. Je n'y faisais plus vraiment attention. A vrai dire, Poopy avait plutôt un humour caustique qu'autre chose. Il me faisait rire et lorsqu'il allait trop loin, il se recevait une petite tape sur le museau. Pas très sympathique me direz-vous. Cela avait au moins le don de le calmer. Malheureusement, ma passion pour les animaux et créatures magiques n'était pas forcément partagée par tout le monde. Mon jugement critique n'était pas très objectif sur eux. Même un dragon ou une acromentule avaient quelque chose de majestueux pour moi, c'était pour dire. « En fait, le problème c'est qu'il ne s'entend pas avec mon mari et avoir un être comme ça à la maison ça attirerait trop l'attention sur nous et mon père ne le veux plus, il lui fait vivre un enfer » dit-elle d'un ton désolé. Je ne savais par quel bout prendre sa phrase, qui contenait beaucoup d'informations. Attirer l'attention sur eux ; que voulait-elle dire ? Les questions me brûlaient les lèvres, mais je ne connaissais que trop peu la jeune femme pour oser lui poser. Ce que je pouvais affirmer malgré tout, c'était que son mari ne devait pas être un homme facile à vivre. « Pourquoi ne l'amenez-vous pas à Poudlard avec vous alors ? Il ne gênerait personne ici...à part vous » proposais-je en haussant les épaules. Si cette idée ne lui plaisait pas, j'en avais toujours une autre derrière la tête que je gardais en dernier recours.

Comme je pouvais m'y attendre, la salle de musique semblait plaire à la jeune femme. Ses yeux s'écarquillaient et brillaient devant tant de merveille. Cette salle devait être la caverne d'Ali Baba croisée avec le paradis pour elle. Cela se lisait sur son visage. Être dans les petits papiers du professeur Rogue donnait beaucoup d'avantages. « Il n'a fait ça que parce que je suis de sang pur. C'est une belle connerie cette obsession du sang » dit-elle légèrement amère. J'ouvrais grands les yeux surprit par tant de franchise et surtout d'audace. Critiquer le professeur Rogue à haute voix, sachant ce qu'il représentait et surtout ce que tels propos pouvaient provoquer comme conséquences ; cela était proche de l'inconscience... « Si je peux vous donner un conseil Madame, évitez de parler de la sorte ici. Poudlard a bien changé... » déclarais-je non sans lassitude. Le Poudlard que nous semblions avoir en commun n'était plus le même aujourd'hui. Chacun s'y était fait, sans pour autant l'accepter. L'invitant à me suivre, je refermais la porte pour la conduire quelques étages plus haut. Elle allait emménager dans les appartements de l'ancien professeur. Heureusement pour elle, les elfes de maisons avaient du faire le ménage. « Et voici vos quartiers » lui dis-je ouvrant la porte de ses appartements avant de lui tendre la clef. « J'espère que cela vous conviendra » ajoutais-je avec politesse.

« Pourquoi ne l'amenez-vous pas à Poudlard avec vous alors ? Il ne gênerait personne ici...à part vous » Je baissais les yeux. A vrai dire, je ne voulais pas amener mon chartier ici. Je ne voulais pas qu'il soit avec moi parce que je n'avais plus la patience de m'en occuper. En fait si j'avais la patience mais je ne voulais plus qu'il soit avec moi à insulter Alexander à longueur de journée et en plus de cela avoir un chartier durant une grossesse ce n'est pas vraiment une bonne idée. Je ne pense pas que ça soit une bonne idée vu mon état. Je regardais droit vers le sol. Je ne voulais plus discuter. À vrai dire j'étais assez fatiguée.

« Si je peux vous donner un conseil Madame, évitez de parler de la sorte ici. Poudlard a bien changé... » Je relevais les yeux vers lui mais je ne répondais pas. Mon père m'avait déjà tout dit de ce qu'il se passait à Poudlard et à en voir comment il parlait, il ne devait pas vraiment se battre. Je soupirais et je le suivais jusqu'à ma chambre. « J'espère que cela vous conviendra » J'entrais dans la pièce et je regardais autour de moi. C'était assez sommaire mais ça conviendrait. De toutes les façons je ne pensais pas rester ici les soirs. Cela ira très bien merci. Je m'asseyais sur mon lit et je le regardais. Je ne pense pas rester là les soirs de toutes les façons.

La jeune femme avait l'air vraiment embêté avec son chartier. Entre son mari et son père, cela n'avait pas l'air facile de trouver un compromis qui plaise à tout le monde. Si ni l'un, ni l'autre ne pouvait le supporter, la solution était de l'amener avec elle à Poudlard, mais là encore, rien ne semblait simple... « Je ne pense pas que ça soit une bonne idée vu mon état » déclara-t-elle presque à elle-même en regardant le sol. « Votre...? » commençais-je avant de me taire finalement. Le mot m'avait échappé. Cela ne me regardait certainement pas. Inutile de l'ennuyer avec ce genre de conversation. Je me raclais la gorge pour revenir à nos griffons. « Dans ce cas, peut-être pourriez-vous me l'amener ? J'ai beaucoup plus que tant pour m'occuper des créatures magiques maintenant... » lui dis-je en baissant la voix, amère. J'avais en effet beaucoup plus de temps à consacrer aux animaux ou aux créatures magiques depuis que le château s'était peu à peu vidé de ses élèves...

Ouvrant la porte de ses quartiers, je lui laissais le loisir de découvrir les lieux à son aide. La décoration était rudimentaire, mais elle aurait sans aucun doute le temps d'aménager le tout à sa guise. « Cela ira très bien merci » sembla se satisfaire la jeune femme en s'asseyant sur le lit. « Je ne pense pas rester là les soirs de toutes les façons » dit-elle en soupirant. J'acquiesçais de la tête en signe d'approbation. Qui aurait envie de rester ici de toutes manières ? Moi, pensais-je soudain, en me rendant compte de la stupidité de ma réflexion. Moi je restais ici, comme un imbécile. Pour la raison, la plus futile qui soit aux yeux de beaucoup de sorciers qui avaient fuit : les élèves. Je restais ici afin de protéger tant que je le pouvais les élèves qui restaient au château et sur lesquels certains parents m'avaient demandé de veiller. « Si vous vous rendez au soupé, celui-ci est servit à 18h30 précise dans la Grande Salle. Le petit-déjeuné lui l'est à 7h et le déjeuné à midi. Il n'est pas non plus conseillé d'arriver en retard... Enfin, je suppose que le Professeur Rogue a du vous mettre au courant. Si vous avez la moindre question, surtout n'hésitez pas. Mes appartements se trouvent à deux portes des vôtres et si je n'y suis pas, vous pourrez à coup sûr me trouver dans le parc près des l'enclos » lui assurais-je en souriant.

« Votre...? » Je souriais et j'ajoutais très vite. Ma situation. Je suis enceinte. Je lui souriais. Je reprenais bien vite ma conversation à propos de mon chartier. Je devais m'occuper aussi de lui. « Dans ce cas, peut-être pourriez-vous me l'amener ? J'ai beaucoup plus que tant pour m'occuper des créatures magiques maintenant... » Je tordais un peu ma bouche. C'était mon animal et je ne voulais pas le confier à une personne que je ne connaissais que depuis quelques heures. Ce n'était pas que j'avais pas confiance en monsieur Sweetlove mais je ne le connaissais pas plus que cela et je ne voulais pas qu'il soit maltraité. Je vais y réfléchir merci pour la proposition en tout cas. Je lui souriais sincèrement. Il me permettait d'avoir une porte de sortie si besoin.

« Si vous vous rendez au soupé, celui-ci est servit à 18h30 précise dans la Grande Salle. Le petit-déjeuné lui l'est à 7h et le déjeuné à midi. Il n'est pas non plus conseillé d'arriver en retard... Enfin, je suppose que le Professeur Rogue a du vous mettre au courant. Si vous avez la moindre question, surtout n'hésitez pas. Mes appartements se trouvent à deux portes des vôtres et si je n'y suis pas, vous pourrez à coup sûr me trouver dans le parc près des l'enclos » Je lui souriais également. Non le professeur Rogue ne m'a rien dit mais je vais bien y arriver ! Merci pour tout monsieur Sweetlove. Je me sentais un peu seule ici et savoir que je pourrai aller le voir si besoin était. Vous savez où je me trouve aussi, si vous avez besoin. Je lui souriais tout simplement.

Difficile de savoir comment contenter cette jeune femme, qui semblait après tout si sage et si mystérieuse. Elle avait un visage angélique, mais son regard la disait perturbée en même temps. Avait-elle une pression quelconque ou cachait-elle des intentions mauvaises ? Je n'arrivais pas à mettre de mots sur sa "situation". « Je suis enceinte » dit-elle en souriant. Je restais bouche bée l'espace de quelques secondes. Si je m'étais attendu à cela... Par Merlin, que venait faire une sorcière enceinte dans un endroit aussi sordide que le Poudlard d'aujourd'hui ? « Félicitations » dis-je en retrouvant le sourire. La pauvre enfant, elle et son bébé seraient certainement mieux loin d'ici.

En une phrase, la jeune sorcière balaya aimablement ma proposition de me confier son chartier. Nous ne nous connaissions peut-être pas assez pour un tel marché. Plus tard sûrement. Je ne pouvais pas l'obliger après tout. Dans un nouveau sourire, je lui donnais les quelques directives en vigueur au château. Depuis que le Professeur Rogue avait pris la direction, tout était réglé comme du papier à musique. Le rythme était militaire, presque inhumain. « Non le professeur Rogue ne m'a rien dit mais je vais bien y arriver ! Merci pour tout monsieur Sweetlove » répondit la sorcière avec enthousiasme. « Je vous en prie » lui dis-je gentiment. Je n'avais pas fait grand chose, mais si j'avais pu l'aider, j'étais satisfait. Vu comment notre conversation avait commencé, c'était heureux qu'elle me dise merci. « Vous savez où je me trouve aussi, si vous avez besoin » proposa-t-elle à son tour. Je souriais pour toutes réponses. Elle sembla adorable après tout. Si je cherchais un soir de la compagnie pour un thé, peut-être serait enclin à me la fournir, en tout bien tout honneur bien sûr. Je pensais trop à Juliet en ce moment. « Merci. Alors, je vais vous laisser vous installer et je vous dis à tout à l'heure au dîner » déclarais-je en souriant de bon cœur avant de sortir pour laisser la sorcière un peu tranquille. Curieux choix que de venir à Poudlard par des temps pareils.

INTRIGUE TERMINEE

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» + i see flowers everywhere (w/timothy)
» (joshua&daley) - première leçon
» (2.2) “ we've got a war to fight w/cain + timothy.
» TIMOTHY ♦ Nom d'un boursouflet frisé !

(2.1) première rencontre ▬ TIMOTHY

(2.1) première rencontre ▬ TIMOTHY

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