Alors que l’on me secoue pour me réveiller, je ne peux retenir un léger grognement. Non content d’avoir déjà passé la nuit à patrouiller, il faut à présent que l’on me tire du sommeil déjà bien trop léger, que je suis parvenu à acquérir, après seulement une petite heure. Mais on ne me laisse pas le temps de protester bien longtemps, me jetant mes vêtements au visage alors que l’on me somme qu’il faut absolument que je vienne voir je ne sais quoi. Et c’est encore tout ensommeillé, que j’enfile finalement mon pantalon et mon tee-shirt. Il faut d’ailleurs que je pense à en changer, je ne sais pas depuis combien de temps je revêts les mêmes vêtements. Mais bon, ce n’est pas forcément la chose la plus importante dans l’immédiat, il faut dire. A peine suis-je sorti de la tente, que déjà, des personnes se pressent de me désigner la direction qu’il me faut prendre. C’est ainsi que j’atteins finalement une clairière, plongée dans l’obscurité, où m’attendent deux autres rafleurs, avec un jeune homme que je ne connais pas. Un simple gamin. Je fronce les yeux alors que mes acolytes s’en vont. Instinctivement, je me saisis de ma baguette alors que je les regarde un instant partir, avant de poser de nouveau mon regard sur le brun. « C’est quoi, ton nom ? » je lui demande d’une voix légèrement trop bourrue, sûrement. Peu importe, je m’approche de lui alors que j’illumine le bout de ma baguette, pointant un instant le faisceau lumineux sur son visage. Je détaille alors ses traits, avant de baisser légèrement le bras, de façon à ne pas trop l’éblouir. Il ne me semble pas dangereux, ce pourquoi je m’autorise à baisser quelque peu ma garde, esquissant quelque pas vers l’arrière alors que je laisse échapper un bâillement disgracieux. « On m’a tiré de mon sommeil pour toi, alors j’espère que ça vaut le coup. La traque de Potter me tue littéralement… » Je laisse ma voix en suspens alors que je braque de nouveau mes yeux dans sa direction, les sens soudainement en alerte. « Tu es de quel côté d’ailleurs ? » je lui demande. Cela me semble être la question la plus importante à poser en ce moment présent à vrai dire. Car il n’y a plus que ça qui compte ; les affiliations des uns et des autres.

La présence du jeune homme ici m’intrigue grandement. Un fugitif à n’en pas douter, ceux-là sont partout ces derniers temps et il n’est pas rare d’en croiser au milieu des forêts que nous arpentons, ces derniers temps. Il est déjà plus rare de les croiser seuls. Et c’est sûrement pour cela que l’on m’appelle auprès de lui. Je ne sais quel abruti m’a déclaré comme étant particulièrement capable de soutirer des informations puisque sociable. Et de toute évidence, il n’a pas vu ma façon de me comporter avec Cersei, auquel cas il n’aurait pas dit pareil idiotie. Chose que je m’empresserais bien de lui faire remarquer si seulement il m’était donné de savoir qui était l’idiot en question. Mais là n’est pas le problème pour le moment, j’imagine. « Euh… Guillaume. » Sa façon d’hésiter laisse penser qu’il ne connait pas son propre nom. Mais qu’importe, cela semble lui être revenu, tout compte fait. Je hoche doucement la tête tandis que j’essaye d’imprégner cette information dans mon esprit, avant de me reculer un peu, laissant de la place au jeune homme pour qu’il puisse respirer quelque peu. « Okay. Moi c’est Saíréann. » je lui précise, bien que je me doute qu’il s’en fiche éperdument. Les seules choses auxquelles il doit penser en ce moment même, c’est aux possibilités qu’il a de se sortir d’affaire ou encore à celles qu’il a de protéger ses compagnons de route, pour peu qu’il en ait. « Du votre. Mais si j'étais du côté de ces idiots de l'Ordre du Phénix, je mentirais sans doute pour rester bien vivant. » Une nouvelle fois, je hoche pensivement la tête alors que je me frotte doucement le menton. Il est pour le moins convainquant, inutile de le cacher. Je n’ai jamais vu quelqu’un cracher autant sur les mots Ordre du Phénix et ne faisant ni partie des rafleurs, ni des mangemorts. A croire que l’on est en train de me tester d’ailleurs. « Ici, je vois deux possibilités. Soit tu dis la vérité, soit tu es un très bon comédien. Le seul moyen d’être sûr que ce que tu dis est vrai, ce serait de te faire prendre du veritaserum. Mais je vais t’épargner ça. » je conclus alors tandis que je me retourne vers lui. Je ne tarde pas à remarquer sa façon de chercher frénétiquement du regard en direction du sol. Sa baguette, assurément. Je me mets moi aussi à chercher du coup, tandis que je redresse instinctivement ma propre baguette dans sa direction. Je ne tarde pas à percevoir un bout de bois assez épais pour être une baguette un peu plus loin. Peut-être est-ce seulement une simple brindille à vrai dire, je n’en sais rien. « Nature du sang ? » je lui demande alors que je le contourne pour venir me saisir nonchalamment du bout de bois en question.

Je ne tarde pas à remarquer la façon dont le jeune home semble retourner le sol et éloigner les feuilles mortes, couvertes d’une légère couche de givre, par la seule force de son regard. Fronçant les sourcils, je comprends alors qu’il cherche après sa baguette, semblant être la seule chose qu’il lui manque. Je me mets donc moi-même à chercher le précieux bout de bois ensorcelé, alors que je lui pose question. Il met sans doute un peu trop de temps à répondre, comme une micro-seconde, un rien qui sert à me faire douter légèrement de sa réponse. Pourtant, je préfère mettre mon doute de côté, sachant pertinemment que sans veritaserum, il ne m’est pas donné de vérifier ses dires. Aussi je préfère laisser couler, alors que je me penche finalement vers ce qui pourrait bien être une baguette, m’en saisissant rapidement. « Sang-mêlé. Mais je suppose que si j'étais un sang-de-bourbe, je ne le clamerais pas haut et fort. » Je redresse la tête, fronçant légèrement les sourcils. C’est la phrase de trop, celle qui lui a sans doute échappé avant qu’il n’ait eu le temps de la retenir. C’est sans doute pour cela qu’il s’empresse de détourner le regard. Un autre rafleur n’aurait peut-être pas remarqué ce simple mouvement, préférant sans doute foncer dans le tas que d’analyser les gestes de leurs captifs. Mais pas moi. « Fais gaffe, gamin. Ton jeu d’acteur perd un peu de son éclat. » je lui signifie alors que je baisse de nouveau la tête vers le bout de bois, le tournant entre mes doigts tandis que je l’examine. Une baguette. Un sourire apparaît rapidement sur mes lèvres alors que je relève les yeux pour les poser sur Guillaume. Lui aussi semble avoir compris que j’ai trouvé sa baguette. « Donc, vous comptez faire quoi ? » demande-t-il soudainement en adoptant un ton pincé. Je me contente de hausser les épaules alors que je m’empresse de ranger sa baguette – pas de doute quant au fait que ce soit la sienne, vu la tête qu’il fait – dans l’une de mes poches. « T’emmener au camp, sûrement. T’offrir une boisson chaude, peut-être. Vérifier si tu es dans la liste des sang-mêlés, auquel cas je demanderai simplement au né moldu que tu es, s’il se baladait avec quelques autres joyeux lurons. » je lui signifie tout en le fixant droit dans les yeux, sans ciller un seul instant, continuer de décrypter inlassablement l’expression de son visage. « Allez, avance. » J’agrémente mes paroles d’un signe de tête en direction du camp, alors que je garde toujours ma baguette pointée sur lui, bien en vue.

Je vois la mâchoire du jeune homme se crisper alors que je lui sous-entends que je sais qu’il est un né moldu. Pas difficile à devenir à vrai dire, puisque c’est une information qu’il m’a presque servi sur un plateau d’argent. Et puis, au final, peu importe la nature de son sang. Qu’il soit sang pur, sang mêlé ou né moldu, ça n’a pas d’importance, à mon niveau tout du moins. Du moment qu’il est un fuyard, je dois le rattraper et c’est tout ce qui compte. D’autres rafleurs ne diraient pas les choses ainsi, mais je n’ai que faire de ce qu’ils peuvent bien penser ou même de leur façon d’agir. Je ne suis pas eux et c’est tout ce qui m’importe. Guillaume se met alors en route, ouvrant la marche alors que je reste derrière lui, la baguette toujours pointée dans sa direction, sait-on jamais. « De toute façon, je n'y peux pas grand chose. Vous savez, un ami souhaitait aider les Rafleurs. Je n'aurais pas été un sang-de-bourbe, j'aurais fait de même. » Je fronce légèrement les sourcils, déstabilisé par ses dires. Je vois bien qu’il se parle seul – ou qu’il fait semblant de le faire, auquel cas il a subitement amélioré son jeu d’acteur par rapport à l’instant d’avant – et que je ne dois pas me mêler de ce qu’il dit. Je l’emmène jusqu’à une tente de laquelle j’écarte le bout de tissu en barrant l’entrée. « Allez, entre. » je lui souffle en agrémentant mes paroles d’un signe vers l’intérieur. J’entre à sa suite, venant m’installer sur une chaise avant de lui désigner un fauteuil, de l’autre côté de la table. Je ne sais même pas pourquoi je lui laisse la meilleure place. Pour faire un barrage entre la sortie et lui ? Pour m’excuser par avance du fait qu’il va devoir endurer bon nombre de supplices de part sa nature de sang ? Peu importe, je le regarde simplement prendre place. « Tu étais à Poudlard, gamin ? Quelle maison ? » je lui demande alors, me surprenant moi-même par cette question. Mais sa façon d’avoir cracher le sang-de-bourbe me revient sans cesse en tête, me perturbant grandement. C’est la première fois que je vois un né moldu se montrer aussi dédaigneux avec lui-même et les autres personnes partageant sa nature de sang.

Alors que je fais asseoir le jeune homme sur le fauteuil tandis que je me contente de la chaise un peu bancale et à l’appui certainement trop dur, je vois bien à son visage qu’il se demande pourquoi j’agis ainsi. Peu importe au final, ce n’est qu’un détail. Personnellement, j’ai une autre question qui me taraude l’esprit ; bien plus importante à mon sens, celle-là. Aussi je finis par lui demander à quelle maison il a été affilié durant son séjour à Poudlard – puisque je me doute bien qu’il a quitté le château, sinon on ne l’aurait pas trouvé un plein milieu de la forêt. « Gryffondor. Le Choixpeau a du trouver ça amusant. » laisse-t-il amèrement échapper, crachant presque le nom de son ancienne maison. C’est étonnant qu’il voue ainsi une haine non-feinte aux personnes devant peupler en majorité sa propre maison. Ce dégoût qu’il doit ressentir envers lui-même d’ailleurs. « C’est bizarre. On m’aurait demandé, je t’aurai plutôt cru comme ayant fait un séjour à serpentard. Mais c’est à croire que les serpents ne prennent pas les nés moldus. » Je hausse les épaules. Peu importe au final, une autre maison n’aurait aucunement changé sa nature de sang. Rien ne peut changer la nature du sang, c’est ce que mon frère m’a toujours craché au visage avec, dans la voix, la même amertume que ce gamin. C’est aussi ce pourquoi il a tué notre paternel, sans aucun doute. Parce qu’il avait souillé notre sang qui aurait pu être pur de par notre mère. Je secoue doucement la tête, préférant ne pas trop y penser au final. Enfin, peut-être dois-je commencer le vrai interrogatoire, puisqu’il semble évident que je ne ferai rien du fait de connaître sa maison. « Enfin quoi qu'on en dise, le Choixpeau lit des choses étranges dans le cœur des gens. » La voix de Guillaume s’élève de nouveau et, visiblement, il semble ne pas en avoir terminé avec son amertume. Qu’il vide son sac s’il veut, pour moi ça ne change rien. A part le fait que je continue à perdre des heures de sommeil avec lui, mais peu importe ; il est amusant et on manque clairement d’amusement ces derniers temps. « Si tu veux mon avis, c’est plutôt dans ta tête qu’il regarde. » je rectifie alors qu’un rictus amusé s’imprime sur mes lèvres. Je me laisse tomber contre le dossier de ma chaise alors que je le dévisage calmement. « Mais, dis moi, gamin. Qu’est-ce que tu as contre les nés moldus ? » Question qu’il me paraît importante de poser puisqu’il faut dire que je dois en avoir à apprendre de lui, tellement il semble détester plus que moi ces personnes que je me dois de traquer. Quoi que, je ne suis pas obligé de les détester. Peu de gens font leur travail gaiement, le sourire aux lèvres ; alors moi aussi, je peux bien faire les choses à contrecœur. Tout ça pour une affaire de famille.

Le jeune homme m’intrigue plus qu’aucun des fugitives qu’il m’a fallu attraper jusqu’à présent, m’ont jamais intrigué. J’observe un instant son visage alors que je lui demande ce pourquoi il hait tant les nés moldus. Ceux qui lui ressemblent tant, de par leur sang. « Oh... Tout ça peut-être. Et vous ? » me répond-t-il en faisant un geste incertain, désignant plus le reste du monde que l’intérieur de la tente, de ce que je parviens à en comprendre. Je me contente de hausser brièvement les épaules face à son retour de question. « Je ne les déteste pas. » Réponse simple, rapide et tout ce qu’il y a de plus vrai. C’est mon frère qui les détestait, pas moi. Pendant longtemps, j’ai suivi sa façon de penser, mais aujourd’hui, il n’y a plus que ses actes qu’il me faut perpétuer. Et encore, c’est uniquement parce qu’il me faut gagner ma vie. « Pourquoi acceptez-vous de chasser de malheureux sangs-de-bourbe partis se cacher derrière leurs copains protecteurs et priant pour qu'un type de dix-sept ans les sauve tous ? » reprend-t-il alors. Je redresse la tête dans sa direction, arquant un sourcil. C’est à croire que c’est lui qui a pris le contrôle de notre interrogatoire. Et cette constatation me fait esquisser un léger sourire. « Vous y gagnez quoi ? Un sentiment de puissance ? De justice ? Simplement de l'argent ? » Je le dévisage un instant, cherchant à savoir s’il me fait là quelques accusations. Mais non, il semble simplement avide de savoir, de comprendre. « Pour ma part, c’est pour l’argent. Parce qu’il faut bien un métier, gagner sa vie, tout ça. Pour les autres rafleurs, je ne suis pas sûr pour autant de leurs motivations. » Je laisse échapper un long soupir. Non, pour la plupart, les autres rafleurs se moquent quelque peu de l’argent. Ils font ça parce qu’ils se trouvent ainsi dans le bon camp ou par simple plaisir de faire souffrir des êtres vivants. Plaisir que je n’ai jamais éprouvé, soit dit en passant. « Personnellement, je pense que je l'aurais davantage fais pour l'argent et la puissance. La justice n'existe pas vraiment et tuer quelques personnes ne fait pas avancer le monde. Après, quand c'est nécessaire... » Il laisse sa phrase en suspens alors que je me remets à le dévisager, le trouvant véritablement peu commun à présent. Je finis par secouer la tête, reprenant le cours de mes questions. « Pourquoi appeler les nés moldus, sang-de-bourbe ? Moi-même je ne le fais pas. Et puis, c’est considéré comme une insulte alors… Pourquoi ? » Il est vrai que c’est une question qui me taraude plutôt pas mal l’esprit depuis que je l’ai rencontré dans la clairière. Après tout, il fait souvent usage de ce qualificatif, ce qui n’est pas commun, venant d’un né moldu. Enfin, il faut dire qu’il n’est pas commun non plus.

J’ai comme l’impression que la façon de se comporter de Guillaume, n’a pas fini de me surprendre. S’insulter lui-même et les siens, cela parait impensable. Pourtant, c’est bien ce qu’il s’évertue à faire depuis tout à l’heure, je ne m’y trompe aucunement. « Par habitude sans doute. » me répond-t-il nonchalamment. Comme ci cela ne fait aucune importance. Pourtant, tout au contraire, cela me perturbe grandement. « Vous savez, j'ai passé six ans en compagnie d'un Serpentard issu d'une famille au sang plus pur que ne le sera jamais les nôtres réunis. On apprend pas mal de choses. » continue-t-il, comme étant sur une bonne lancée. J’acquiesce doucement, le laissant faire alors que je me lève pour m’approcher d’une commode, ouvrant un tiroir duquel je sors un épais grimoire. Un registre, pour être plus précis. Je l’amène jusque la table ou je le laisse tomber, avant de me rassoir sur ma chaise. « Car je suppose que vous n'êtes pas originaire d'une très vieille famille de sorciers ? » Je redresse la tête, adoptant un regard sévère. C’est le sujet tabou de la famille, cela. J’esquisse une légère moue. « C’est parce que je suis rafleur que tu dis cela ? » je lui demande alors que je cesse de faire tout autre geste, me contentant de le dévisager. « Certains rafleurs sont des sangs purs, tu sais. » Je n’ai pas de nom précis en tête, ni d’exemple concret. Je ne crois même pas en avoir déjà rencontré – des rafleurs sangs purs –, mais mon frère m’a toujours assuré qu’il en existait et que faire ce métier nous permettrait de nous rapprocher de cette perfection du sang, que nous avons effleuré à la naissance. Et j’ai décidé de le croire à ce sujet, même si je ne peux pas réellement dire pourquoi. « Mais oui, tu as visé juste. Ma mère est une sang pure et mon père était un né moldu. » je réponds simplement alors que j’ouvre le grimoire. « Tu m’as donné ton nom de famille ? » je lui demande, sachant pertinemment que les noms des personnes qui y figurent, sont classés par ordre alphabétique.

Plaçant le registre sur la table, je n’adresse pas un seul regard en direction du né-moldu face à moi. Je crains de croiser un possible regard désespéré ou toute autre chose pouvant me détourner de mon but premier ; à savoir, faire mon travail. J’ai laissé partir trop de personnes ces derniers temps, pour me permettre d’en relâcher encore une – que ce soit volontairement ou non – sans me faire huer au passage, surtout après avoir laisser partir Cersei. Je ne peux plus laisser les erreurs s’enchainer ainsi. « Eh bien, je n'ai jamais rencontré de sang-purs parmi les Rafleurs. Je suppose qu'ils préfèrent être Mangemorts, ça leur confère un côté pour... Imposant. D'ailleurs ils sont plus proches du Seigneur des Ténèbres dans ce cas-là. » Je hoche doucement la tête, sans toutefois balader mes prunelles dans sa direction, me contentant simplement d’ouvrir le registre. Je n’ai aucun mal à l’entendre souffler, son stress étant palpable. « C’est parce qu’il y en a très peu. Peu importe. Leur sang ne les aide pas à mieux faire le travail. » Je hausse les épaules, sachant pertinemment que je peux me retrouver sévèrement réprimander si jamais quelqu’un d’autre que le brun avait entendu mes paroles. Pourtant, je ne prête que peu d’importance à ce détail. Je commence à feuilleter le registre, avant de me rappeler que je n’ai pas pris connaissance de son nom. « Hum, Whitaker. » Je redresse un instant le visage, scrutant son expression faciale de mes prunelles, pour voir s’il ne me ment pas. Il ne semble pas être en train de le faire, si bien que je baisse tout de suite mon regard sur le grimoire, feuilletant les pages jusqu’à trouver son nom. « Là. » je commente, pointant mon index sur l’endroit où figure son nom. La calligraphie de la personne qui a rédigé cette copie du répertoire des nés-moldus non-recensés, laisse à désirer, mais le nom du jeune homme reste tout de même, nettement identifiable. « Mais vous savez, si vous me laissiez partir en annonçant que je n'étais pas sur la liste, vos camarades vous croiraient sans doute. Après tout, vous n'avez rien comme nous autres les nés-moldus. » commente-t-il. Et instinctivement, je laisse glisser mon doigt sur le bout de parchemin, jusqu’à ne plus rien pointer du tout. Je hausse un sourcil, relevant le visage dans sa direction pour le dévisager. « Vous savez, je peux même vous aider. » Je déglutis, continuant de le dévisager pendant un moment, avant de m’éclaircir la gorge. Passant ma langue sur mes lèvres, je finis par hausser les épaules. « Et combien en as-tu à livrer à ta place ? » je lui demande alors. Parce que je ne prendrai pas le risque de le laisser partir, si ce n’est pour en retrouver qu’un seul autre. Et s’il a un bon prix, je pourrai même la jouer de façon réglementaire, au lieu de faire comme les autres rafleurs et le garder captif malgré le fait que nous ayons fait un pacte.