(2.1) we are only passing shadows (cedrella)

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 14/04/2012

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s-w. cedrella levinston & w. clive burgess-holmes
« when death and all his angels find you
will you call out for me ? »
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Devrait-elle se contenter de ce qu’elle avait obtenu de Clive ? Pouvait-elle, au moins, s’accrocher au contentement de le savoir en sécurité, déterminé à l’aider mais également à faire tout ce qu’il pourrait pour alimenter ce qui les liait ? Cedrella ne savait pas ce qu’elle faisait, avec quelle marge tortueuse ils flirtaient tous les deux ; les risques qu’ils prenaient ainsi. Depuis trop longtemps déjà, Clive vouait sa vie aux autres, à ces enfants à Poudlard, à l’Ordre du Phénix et à tous ceux que celui-ci aidait – elle, elle n’avait parfois eu le sentiment de n’avoir qu’une place secondaire, éphémère, presque invisible au milieu du flot impitoyable de cette guerre. Etait-ce ce sentiment, ramené plus vivace que jamais à son esprit qui l’avait poussée à s’emporter, à se réclamer une place légitime dans le cœur et l’esprit de Clive, ou était-ce justement le pas qu’ils avaient franchi, la volonté qu’elle avait à s’accrocher à lui ? Clive non plus, sans doute, ne savait-il pas ce qu’il faisait : ils ne le sauraient que trop tard, lorsque l’un d’eux serait mort, ou lorsqu’un autre enfant viendrait à mourir à Poudlard. Si de telles choses devaient arriver à nouveau, elle ne pourrait s’en vouloir qu’à elle-même d’avoir écarté son fiancé de ces desseins, des raisons qui le faisaient survivre au milieu de cette guerre. Pas elle, en somme, encore une fois. Ou elle, peut-être également, mais dans un second temps, encore une fois. Ils avaient beau avoir baissé d’un ton, avoir balayé l’amertume glaciale qui les avait séparés quelques instants plus tôt, il avait beau l’avoir choisie, là, maintenant, la serrant dans ses bras et lui promettant de l’accompagner et de l’aider, elle ne savait toujours pas où était sa place. Où elle serait. Si elle était la femme qui le briserait tout autant qu’il brisait ses promesses ou si elle était celle à laquelle il se vouait corps et âme, sans penser à ses autres obligations, juste à l’assurance qu’elle serait saine et sauve ; qu’ils ne seraient plus jamais séparés. L’amer doute s’était déjà glissé en elle, il avait toujours été là, peu importaient les mots qui s’échappaient des lèvres de la jeune femme : mais maintenant qu’elle avait arrêté de hurler sa rage sur Clive, elle l’entendait plus fort que jamais. Elle ne pouvait pas le blâmer de faire un choix tout à fait respectable, juste parce qu’elle avait peur. Mais elle ne se sentait pas de taille à vivre avec la culpabilité de l’avoir laissé, la crainte de le voir mourir, si loin d’elle ou encore la possibilité de ne jamais le revoir. Tout comme elle ne se sentait pas les épaules de pouvoir soutenir son regard à nouveau si ce choix qu’elle lui imposait presque, s’avérait être le mauvais. Les choses finiraient mal, quoiqu’il arrive – et préférait-elle risquer de perdre Clive parce qu’il serait pris par la mort, une mort héroïque, certes, mais qui la laisserait plus seule que jamais ; ou à cause de la rancœur qui finirait par les séparer. Car elle pouvait s’assumer seule, elle pouvait survivre seule, pour Clive, pour eux, tout ce qu’elle pouvait laisser entrevoir comme avenir – elle y arriverait, aussitôt qu’elle aurait accepté, qu’elle se sentirait autre chose que malheureuse à l’idée de le quitter et d’abandonner tout ce qui était familier autour d’elle. Mais là, face à Clive, elle ne se sentait pas de taille, à croire qu’elle jouait la comédie pour l’attendrir, pour le pousser dans sa direction plutôt que dans celle de ces gamins qui, oui, avaient bel et bien besoin d’aide, d’espoir au milieu des ténèbres. C’était grave. Fébrile, elle serra les mâchoires, tentant un sourire avant de prendre la main du sorcier, la caressant de son pouce – ça lui manquerait, tout ça, s’il venait à sortir de sa vie, de quelque manière que ce soit. « Je ne sais pas si tu le penses ou si tu dis ça pour me rassurer. » Elle força son sourire à s’étendre légèrement. « On pourrait aider… en dehors de Poudlard, bien plus de gens si tu le voulais. » Son autre main vint se joindre à la première autour de celle de Clive, alors qu’elle trouvait son regard. « Mais promis, je ne pleurerai plus. Je ne sais pas pourquoi j’ai dit tout ça, ou pourquoi je me suis énervée comme ça… Je… Je suppose, que je savais quelque part ce que tu choisirais, mais que c’était plus difficile que ce que j’imaginais. » Elle pinça finalement les lèvres à cette pensée – c’était difficile de passer après tout ça, mais les temps l’imposaient, peut-être bien. « Je sais en quoi tu crois. Pour quoi tu te bats. Et je sais que je ne peux pas être égoïste comme ça, avec quelqu’un comme toi. » Elle l’avait su aussi, cette fois-là, sous la pluie glaciale où elle avait pris la pire décision de sa vie. « Tu peux venir avec moi, pas nécessairement te cacher, mais forcément plus en sécurité qu’à Poudlard ; ou tu peux rester, je t’attendrai, et je ne pleurerai pas. Tant que tu reviendras. » Mais elle ne pouvait pas choisir pour lui, le pousser à la pitié pour faire pencher la balance en sa faveur plutôt qu’une autre. Ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre était bien trop précieux pour jouer là-dessus.

“ we are only passing shadows ”

and the sound it makes is an honest song
our hearts sing an honest song.

Cedrella and Clive

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Il suffisait d’une Cedrella pour ébranler toutes les croyances de Clive. Si elle lui avait montré un objet bleu en lui soutenant qu’il était rouge, il aurait bien fini par admettre qu’il était rouge. Parce que c’était Cedrella et qu’inconsciemment il savait qu’à trop aller en sens inverse d’elle, il pourrait bien la perdre. Il l’a connaissait depuis de nombreuses années et sans doute que déjà à Poudlard, il avait du bien des fois finir par se ranger à sa décision. Évidemment, à cette époque, toutes les décisions qu’ils avaient à prendre n’avaient que très peu d’importance. Ils étaient des gamins, loin de la guerre et de ses conséquences. Aucun d’eux n’avait à choisir entre la sécurité aux côtés de l’autre ou, le danger afin de protéger des gamins. C’était un choix bien plus compliqué qu’il ne l’aurait cru. Il n’avait rien d’un héros et pourtant il avait toujours su que sa place était dans ce château à protéger ces gamins. Parce qu’il aimait son métier, il aimait ces gosses, mais bien entendu, celle qu’il aimait bien plus, c’était Cedrella et peut-être que la voir pleurer devant lui avait été ce déclic qu’il avait besoin pour comprendre qu’elle devrait être la seule personne dont il devait se soucier. Elle le devrait. Pourtant, ce n’était pas le cas. Il s’inquiétait pour ces gamins, suffisamment pour avoir passé une bonne partie de l’année à l’infirmerie, si on mettait bout à bout les heures qu’il y avait passé, le compte serait énorme, parce qu’il avait pris la décision de se prendre des sortilèges à leur place. Il s’inquiétait sans doute trop pour eux et pas assez pour lui. « Ils ont toujours besoin d’aide au camp, alors je suppose que oui, on pourrait aider. » Il lui adressa un sourire, de toute façon, s’il devait quitter Poudlard pour rejoindre un camp, il serait incapable de rester les bras croisés dans son coin. Il haussa finalement les épaules suite aux paroles de la sorcière. « Au château, personne ne m’a demandé explicitement de rester. » Il n’avait pas eu le temps de rencontrer beaucoup de monde avant de partir pour Pré-Au-lard, mais le fait été que personne n’était venu frapper à la porte de son bureau pour le supplier de rester. « Finalement, la seule chose dont ils ont besoin, c’est peut-être de quitter le château eux aussi. » Il y avait des chances pour qu’ils soient plus en sécurité à l’extérieur du château, la vie en cavale n’avait sans doute rien de très confortable, mais au moins, elle ne se résumait pas à croiser une dizaine de mangemorts minimum par jour. Malheureusement, évacuer le château était probablement une chose impossible.

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Les gestes de Clive avaient suffi à sécher ses larmes. Les paroles de Clive la rassuraient également, à présent. Peut-être parce qu’elle était une égoïste qui se contentait pleinement de le voir répondre à ses demandes, ou parce qu’elle savait, quelque part, silencieusement, qu’il serait ainsi en sécurité. Ou qu’elle serait, du moins, sure qu’il le serait, quitte à ce qu’elle s’engage elle-même dans une bataille sans fin pour qu’il le soit. Pour cela, elle était prête à s’engager jour et nuit, sans dormir, sans s’arrêter, sans se reposer pour s’assurer que tout allait bien, au millimètre près dans la vie de Clive – et c’était sans doute cet engagement, prêt à braver toutes les difficultés, qui lui faisait se poser des questions : et si eux venait également se poser en limite ? Si le fait qu’il cède à ses supplications, sans prendre le temps de penser aux enfants de Poudlard qui, eux aussi, pourraient avoir besoin de lui, ne finisse par leur nuire ? Elle ne doutait pas que s’il avait choisi de rester, les choses auraient aussi mal tourné entre eux, mais elle ne voulait pas être l’objet d’une quelconque rancœur de la part du sorcier. Avant tout parce qu’elle serait bien la première personne envers qui il ressentirait un tel sentiment, mais également parce qu’elle ne voulait pas, elle ne voulait pas polluer leur relation avec de telles choses. Mais de son côté, elle était bien placée pour savoir que Clive avait passé une bonne partie de ce début d’année à se mettre entre les élèves et les Mangemorts, sans en calculer les risques : risques étaient devenus bien plus réels à l’esprit de Cedrella maintenant qu’elle savait que les sbires de Voldemort hantant le château, étaient capables de tout, même de tuer un enfant sans défense sous un prétexte aussi stupide que son statut du sang. Elle ne voulait pas envisager son fiancé, seul, dans de telles circonstances, car elle savait que sans lui, si loin, une part d’elle resterait éternellement accrochée à cette minuscule boutique désormais vide d’intérêt. D’une main, la sorcière caressa la joue du jeune homme, tentant de donner plus de contenance à son sourire – plus il parlait, plus il semblait se faire à l’idée de partir avec elle, mais pour combien de temps ? Vaguement, feignant la détermination, elle hocha la tête. « On pourra faire ça, alors. » Ils aideraient au camp, ils changeraient les choses, ensemble – mais une partie de l’esprit de Clive serait accroché à Poudlard, elle le savait. Doucement alors, elle prit le visage du sorcier entre ses mains, trouvant son regard. « Toi et moi. » Comme toujours. Elle s’approcha, déposant un doux baiser sur ses lèvres, par Merlin, elle ne voulait pas penser au jour où il la détesterait pour ça. Même si elle agissait ainsi parce qu’elle l’aimait sans doute trop. « Je t’aime. » Lâcha-t-elle doucement, ses doigts glissant de sa joue à sa nuque. « Et je n’aurais de toute manière, jamais toléré qu’il ne t’arrive quelque chose. Où que je sois. » Elle aimait croire ça en tout cas, dans un léger rire. Car elle se connaissait, et elle savait que ce n’était pas une illusion, cette capacité qu’elle ressentait en elle, de mettre Poudlard en cendres s’il le fallait, pour lui. Pour eux. Ca n’avait pas d’importance, tout ça. Juste lui.

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Cedrella and Clive

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Jamais Clive ne saurait s’il faisait le bon choix en revenant sur sa décision, en choisissant de partir avec Cedrella plutôt que de rester pour défendre Poudlard et les élèves innocents qui continuait d’y vivre. Les dangers étaient nombreux dans le château. Plus encore qu’à une époque quand un basilic se baladait dans les couloirs, plus encore qu’avec Sirius Black, prétendu meurtrier qui errait autour du château. Encore plus qu’avec un mangemort fou déguisé en professeur, certainement plus qu’avec l’autre malade d’ombrage. Bref, le château avait connu bien des problèmes, mais les mangemorts qui y rôdaient aujourd’hui étaient bien le pire de tous. Clive avait voulu aider du mieux qu’il pouvait, mais face à Cedrella, plus rien ne semblait avoir d’importance. Peut-être qu’elle était égoïste de le vouloir à ses côtés et qu’il l’était tout autant à n’avoir aucunement la force de lui résister. Ça n’avait pas vraiment d’importance. Ils seraient tous les deux et sans doute qu’à ses côtés, il oublierait très vite la culpabilité qui avait déjà commencé à lui ronger le cœur. Il ne pouvait pas être partout et s’il était retourné au château il aurait été confronté à se même problème. Cette même culpabilité, peut-être pire encore, parce que ça aurait été Cedrella qu’il aurait laissé tomber. S’il voulait se rendre utile, il pourrait le faire au sein du camp. Avec Cedrella, comme elle le souligna. Il lui adressa un large sourire avant de poser ses mains sur ses épaules pour apprécier le baiser qu’elle déposa sur ses lèvres. « Moi aussi. » Il l’aimait. Ça avait été long pour l’admette, pour s’en rendre compte, mais aujourd’hui plus il le savait, il l’aimait vraiment, plus que n’importe qui d’autre sur cette planète. « Il ne m’arrivera rien. Où que tu sois. Je te le promets. » Il lui adressa un nouveau sourire avant de reprendre : « Il ne t’arrivera rien non plus. Je te le promets aussi. » Il faisait peut-être un peu trop de promesses sans penser à toutes les choses imprévues qui pourraient venir briser ces promesses. Il n’en voyait pas la couleur, pour l’heure, il savait qu’il partirait avec Cedrella et que tant qu’ils resteraient ensemble rien ne pourrait jamais leur arriver, c’était sans doute là une bien naïve illusion.

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Etait-ce l’amour qu’ils se portaient l’un à l’autre qui finirait par tant leur nuire ? C’était ce pressentiment-là que Cedrella avait eu, lorsque Clive avait bravé toutes les distances entre eux, lui avouant son amour d’un simple baiser, quelques mois plus tôt. Elle ne savait pas si briser cette glace qui les avait alors séparés, était aujourd’hui la meilleure solution qui soit : voilà qu’elle se retrouvait à légitimement entraîner Clive loin de ses obligations, prônant leurs promesses, leurs fiançailles et l’amour qu’ils se portaient l’un à l’autre pour qu’il la suive. Loin d’elle cependant l’idée de l’attendrir pour obtenir ce qu’elle voulait – c’étaient simplement ces sentiments-là qui se bousculaient intensément dans son esprit, sans qu’elle n’en maîtrise les remous et les vagues déferlantes. Elle ne voulait pas perdre Clive, maintenant encore plus que jamais auparavant, son Clive, à qui elle avait enfin osé avouer sa flamme, avec qui elle voulait avoir un avenir, une fois cette guerre terminée. Ou même avant. Au fond était-ce si égoïste de vouloir vivre envers et contre tout ? Lutter ensemble ? Se faire des promesses l’un à l’autre, plutôt que vivre séparément, à des kilomètres l’un de l’autre, uniquement liés par des songes cauchemardesques qui les empêcheraient de dormir malgré les jours, les semaines qui finiraient par s’étaler ? Là, contre son fiancé, Cedrella se prenait à idéaliser leur situation dans ce camp, ensemble, comme ils le voulaient, comme ils se le contaient l’un l’autre à cet instant précis. Elle sourit aux paroles du sorcier, passant ses mains sur les joues de Clive pour venir déposer un baiser au coin de ses lèvres, dans un léger rire, presque rassurée par ses mots, les volontés qui semblaient avoir pris le pas sur ses obligations à Poudlard. « Je sais que je peux me fier à tes promesses, alors. » Prenant les mains du jeune homme entre les siennes, Cedrella regarda autour d’eux un instant. « J’ai… encore du rangement à faire, avant de partir. Mais tu peux m’aider si tu veux. » Tenta-t-elle, dans un haussement des épaules presque naïf – elle savait que Clive voudrait retourner au château avant de partir – et elle ne le retiendrait pas. Mais elle appréhendait silencieusement chaque instant qu’il passerait là-bas, et qui risquait alors de tout faire basculer. Elle aurait voulu le garder là, avec elle, sous ses yeux ; les choses seraient ainsi, beaucoup plus rassurantes.

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Cedrella and Clive

-----------♪-----------♫-----------♪-----------La guerre avait rendue compliquée les choses même les plus simples. Elle avait compliquée cette chose qu’il y avait entre Cedrella et Clive, elle les avait rapprochés, puis éloignés et ainsi de suite. Il était sans doute temps de ne plus la laisser se mettre en eux. Rester ensemble quoi qu’il arrive. Pour le meilleur et pour le pire. Rester à Poudlard avait parue être la meilleure solution aux yeux du sorcier, il pensait bien agir ainsi. Pourtant, il avait décidé de revenir sur ses mots, acceptant de partir avec Cedrella. Ça n’était pas une plus mauvaise décision que celle de rester. C’était une assurance d’être en sécurité et avec la femme qu’il aimait, en définitive, sans doute l’option la plus agréable des deux, celle que n’importe quel homme sain d’esprit aurait choisie sans même prendre le temps de réfléchir. Ça avait été plus compliqué pour Clive, il avait l’impression de ne penser qu’à lui-même, qu’à eux deux, en oubliant ce pourquoi il avait décidé de se battre un jour. Pourtant, il quitterait le château sans même se retourner, parce que c’était pour Cedrella, qu’il l’avait décidé et qu’il n’allait pas changer d’avis une deuxième fois. Etre avec Cedrella devrait sans doute finir par effacer la culpabilité qui naissait au fond de son cœur. Il lui adressa un sourire. « Tu peux toujours te fier à mes promesses. » Il n’était pas sûr d’être toujours capable de les respecter. Il ne pouvait être sûr de rien, pas dans les conditions actuelles dans lesquelles tous les deux devaient s’efforcer d’avancer. Mais il essaierait toujours de respecter ses paroles, comme il l’avait toujours fait, même si ses efforts ne menaient pas toujours à la réussite. « Il va falloir que je rentre au château chercher quelques affaires. » Il regarda rapidement sa montre. « Mais j’ai encore du temps. Mieux vaut attendre que la nuit soit tombée avant de partir. » Les mangemorts étaient moins nombreux dans les rues de Pré-Au-Lard comme dans les couloirs du château, une fois la nuit tombée. Ils avaient mieux à faire de toute évidence. « Alors je peux t’aider. » Il lui sourit à nouveau. Il avait bien le temps de l’aider un peu, il n’avait de toute façon pas énormément de trucs à récupérer au château, il ne déménageait pas son bureau, il se contenterait de l’essentiel.

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La guerre imposait des choix - peut-être bien que ceux de Cedrella étaient purement égoïstes, mais tant que ceux-ci permettaient à Clive d’être en sécurité, elle n’en avait cure : c’était bien pour ça qu’elle partait, pour ne pas risquer d’exposer Pré-Au-Lard comme le refuge des traitres, pour ne pas risquer d’éveiller à nouveau les soupçons sur le lien (désormais plus fort que jamais) qui la liait à Clive : beaucoup de raisons peut-être bien discutables, auxquelles beaucoup de gens trouveraient de quoi argumenter en sa défaveur. Clive notamment, quand bien même il cherchai surtout à mettre ses idées et ses volontés à lui en place. Elle ne voulait pas le perdre au profit de cette guerre, même si elle avait jusque-là accepté de l’accompagner à travers bien des difficultés : à l’esprit de Cedrella, les choses étaient sensiblement différentes à présent que les Mangemorts n’hésitaient pas à tuer un enfant à cause de son statut de sang. Pour Clive, ils ne feraient preuve d’aucune pitié la prochaine fois qu’il s’interposerait entre un élève et un Mangemort, ou lorsque qui que ce soit en viendrait à avoir des soupçons sur son appartenance à l’Ordre. Et si elle, elle n’était pas là, si loin de Poudlard, si loin de lui, qui se soulèverait pour l’aider ? Certainement pas ces élèves qu’il voulait protéger, ni même ses autres compagnons de l’Ordre, qui prôneraient alors avoir fait passé le bien de tous avant celui de Clive, obéissant à ce qu’ils croyaient être ses dernières volontés. Tant de scènes toutes plus détestables les unes que les autres se dessinaient devant les yeux de la jeune femme dès qu’elle s’imaginait séparée de Clive, lui, jeté dans la fosse aux lions, elle, incapable de faire quoique ce soit de plus pour l’aider : alors elle ne voulait pas, non, elle ne voulait pas risquer de voir une de ses craintes se concrétiser. S’il restait avec elle, elle savait qu’elle, elle ne le déserterait pas, elle se dresserait fièrement entre toutes les tempêtes qui chercheraient à le frapper, et son désormais fiancé, quand bien même elle ne faisait partie d’aucun ordre, quand bien même elle n’était pas la plus talentueuse des duellistes, ou la plus forte des sorcières, contrairement à ce que Clive prônait. « Okay. » Admit-elle finalement face aux paroles du jeune homme : oui, il faudrait bien qu’il retourne à Poudlard, la quitte à un moment ou un autre, rien que pour aller chercher ses affaires, ou pour d’autres raisons peut-être. « Tu feras attention à toi, hein ? » Il n’était pas encore parti que déjà, elle laissait d’acerbes pressentiments la prendre. Pinçant les lèvres, Cedrella décida d’abandonner là cette idée, plutôt que de la laisser la torturer plus longtemps, elle s’écarta de Clive, faisant quelques pas pour se rendre vers l’arrière-boutique, avant de brusquement faire volte-face. « On devrait choisir une heure. Et un lieu de rendez-vous, parce que définitivement, tu ne peux pas risquer de revenir jusqu’ici, la nuit les Mangemorts sont sans doute les seuls êtres qui ne dorment pas dans tout ce pays. » Non, sans doute pas, mais la nuit, la prise des Mangemorts autour de Pré-Au-Lard était plus puissante que jamais - et il ne fallait pas non plus qu’il tombe bêtement sur un groupe de Mangemorts alors qu’il venait le rejoindre pour partir.

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Cedrella and Clive

-----------♪-----------♫-----------♪-----------En vérité, Clive ne savait même pas ce qu’il avait besoin de récupérer à Poudlard. Son bureau c’était plein de parchemins qui s’entassaient sur son bureau, des livres, partout, sur les étagères, sur le sol, même sur son lit il devait y avoir des livres. Sa baguette, il l’avait déjà sur lui et sans doute qu’il n’était pas nécessaire d’emporter avec le contenu de son armoire. Il possédait également toutes sortes d’objets magiques, tous plus étranges les uns que les autres, la plupart d’entre eux provenant de cette boutique. Un service à thé, bien entendu, mais celui-ci ne serait pas utile là où ils allaient. Une collection d’objets qu’il avait, au cours de sa carrière, retirer à des élèves ou bien que ces derniers avaient pu lui offrir, pour des raisons diverses et variées. En définitive, Clive ne possédait rien qui vaille vraiment la peine de revenir au château, rien dont il pouvait s’encombrer. Il avait pourtant besoin d’un dernier regard sur ce qu’il laissait derrière lui. Ses élèves, ses collègues, ses amis. Il avait besoin de prévenir ses proches qu’il ne reviendrait pas. Il avait besoin de jeter un dernier regard sur sa salle de cours, celle dans laquelle il n’irait plus jamais. C’était débile, inutile au fond, juste un petit caprice qu’il n’arrivait pas à laisser de côté. « Bien-sûr que je ferais attention. » Il lui adressa un sourire pour appuyer ses propos. Il ne lui arriverait rien, il ne resterait pas assez longtemps dans le château pour qu’il lui arrive quoi que ce soit, pas assez pour ne plus avoir envie de le quitter. Il acquiesça suite à la réplique de la sorcière. « Vingt heure. C’est l’heure du diner à Poudlard, la plupart des mangemorts seront dans la grande salle. » Il le fallait bien, histoire de pouvoir tuer le premier élève qui parlerait un peu trop fort. Diner avec les mangemorts n’était pas l’un des grand délire de Clive, si bien qu’il préférait en général zapper l’heure du diner et aller squatter les cuisines dans la soirée. « Rejoint moi à La tête de Sanglier. Ce bar craint mais il y a un passage secret qui le relie au château. » La plupart des passages secrets du château n’étaient plus fonctionnel, mais celui là seuls les élèves de l’armée de Dumbledore en connaissait l’existence. Une chance pour lui, Clive connaissait pas mal d’élèves appartenant à cette dite armée.

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Bien rarement dans sa vie, Cedrella était partie en voyage : mais elle se souvenait encore des fois où elle préparé ses aller-retour vers Poudlard. C’était avec des jours à l’avance, comme une gamine empressée et impatiente qu’elle se livrait à la laborieuse tâche de faire ses bagages : au moins, elle était toujours prête à temps, assise au coin de son lit avec sa valise et tout ce dont elle avait besoin dès la veille au soir du départ du Poudlard Express – c’était un sens de la ponctualité presque maniaque qu’aucun de ses parents ne détenait, hormis son père, qui se contentait toujours d’arriver pile à l’heure. Jamais en avance, mais jamais en retard non plus. Alors partir à l’improviste, sur ce qui semblait être un total coup de tête était déjà une véritable innovation pour la jeune femme, qui avait toujours aimé tout planifier dans son avenir, ne laissant de place à l’imprévu que pour les petites choses du quotidien qui, à son goût, avaient alors plus de saveur ainsi. Mais là, abandonner sa boutique, abandonner Pré-Au-Lard pour fuir dans un camp, c’était bien autre chose que des petits éléments de la vie quotidienne qui pouvaient alors avoir plus de saveur ainsi – c’était une décision difficile, qu’elle se forçait à prendre, parce qu’il le fallait bien plus que parce qu’elle en ressentait quelque envie. Si elle écoutait son côté téméraire et irréfléchi, si elle était encore la vieille fille destinée à être seule pour le reste de ses jours, elle resterait enchaînée à cette boutique contre vents et marées. Mais il y avait Clive, Clive et leurs promesses invisibles, connues uniquement d’eux deux – elle ne pouvait pas manquer à ces engagements-là, alors elle voulait survivre avant d’agir par fierté. Survivre elle, et qu’il survive également. Au-delà des simples promesses, des simples mots qu’ils s’étaient toujours adressés jusque-là – qu’il survive vraiment, pour toujours, pour passer le reste de sa vie avec elle, comme selon les vœux idéalistes et niais du mariage. Il ferait attention, lui aussi. Elle sourit, quelque peu rassurée, et réconfortée dans ses volontés. Et, comme pour faire comprendre à Clive que tout lui convenait, elle hocha la tête à chacune des réponses qu’il lui donna : vingt heures, à La Tête de Sanglier, ce serait bien un rendez-vous auquel elle ne serait pas en retard. « Ça me va. » Elle n’avait, de toute manière, pas particulièrement peur de s’aventurer dans un endroit aussi mal réputé que La Tête de Sanglier – déjà plusieurs fois elle y était allée, sans Clive et sans histoire de passage secret ou de fuite vers un camp – elle, elle avait même quelques fois trouvé l’endroit charmant, du moins, certainement plus accueillant avec des gens comme elle que des Mangemorts, ce qui était un luxe à l’heure actuelle. Elle allait s’écarter, avant de se raviser, sondant Clive un instant. « Tu… es sûr de vouloir le faire ? » Peut-être que l’idée d’une telle question revenait bien trop souvent aux lèvres de la jeune femme, mais il fallait bien qu’elle sache, elle préférait qu’il lui parle sincèrement plutôt que de l’attendre toute la nuit à ladite Tête de Sanglier pour rien.

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Cedrella and Clive

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Jusqu’à présent, le sorcier n’avait pas prévu, pas même imaginé de quitter Poudlard un jour. Dans la guerre ou non, il avait la sensation que sa place était dans ce château, parce qu’il avait un jour décidé de consacrer sa vie à l’enseignement de l’arithmancie. Il aimait ce château depuis la première fois qu’il y avait mis les pieds, même si ses premières années n’avaient pas été les plus simples, ses frères étant toujours ravis de l’emmerder un coup. Mais ils avaient quitté l’école et Cedrella y était entrée. Malgré leur différence d’âge, ils étaient devenus amis, inséparables, malgré toutes leurs différences. Ce château comme cette boutique était plein de souvenirs d’une époque à présent révolue, d’un passé dont il devait certainement envisager de faire le deuil, parce qu’aujourd’hui plus que jamais, il fallait avancer. Il ne perdait pas Cedrella, il ne perdait pas les souvenirs qu’ils avaient de leur histoire, juste les lieux dans lesquels elle s’était lentement écoulée. Mais tant que Cedrella était à ses côtés, ça n’aurait pas du avoir la moindre importance. Pourtant ça en avait une, assez pour qu’il choisisse de remettre une dernière fois, les pieds au château. Il n’y passerait pas bien longtemps, quelques minutes, avant de rejoindre Cedrella à la tête de sanglier et de s’enfuir avec elle, parce que c’était la décision qu’il venait de prendre et sur laquelle il ne pouvait pas revenir. « Oui, je suis sûr. » Maintenant il l’était. Ou du moins, il pensait l’être, au fond, il y aurait toujours et à jamais une partie de lui continuant à douter. Il se rapprocha de la sorcière pour déposer sa main sur sa joue. « Parce que je suis sûr de vouloir rester avec toi. Pour toujours. » Il lui adressa un large sourire et de l’embrasser du bout des lèvres. « Si c’est toujours ce que toi tu veux, j’ai quelque chose pour toi. » De sa deuxième main, il avait attrapé celle de la sorcière, il laissa filer l’autre le long de sa joue pour la glisser dans sa poche afin d’en sortir une bague de fiançailles, qu’il se trimbalait depuis quelques temps déjà, sans savoir comment et quand la passer au doigt de la jeune femme. Finalement là, ça lui semblait être le bon moment.

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Elle voulait être sûre. Elle préférait demander plutôt que se jeter à corps perdus dans une illusion - c’était comme un besoin d’être rassurée qui la piquait à vif alors qu’elle aurait sans doute dû se concentrer sur d’autres choses encore. Plus importantes finalement, comme sur leur départ, ce qu’elle laissait potentiellement derrière elle : elle laissait le château, une part du combat qu’ils avaient traversé, main dans la main. Des tonnes de souvenirs, avec Clive ou avec qui que ce soit d’autre, rattachés à cette boutique : tout ce à quoi elle ne voulait pas penser, tant tout cela la rattacherait à une nostalgique qui la clouerait sur place. Laisser en plus son fiancé derrière elle, ça aurait été comme renoncer à tout un pan de sa vie, volontairement s’en écarter sans ciller, sans n’avoir aucune chance de revenir en arrière. Il fallait l’admettre, elle était contente que Clive ait décidé de venir avec elle, quand bien même c’était plus parce qu’il avait été brusquement rappelé à la réalité, ou à son affection pour elle par les larmes qu’elle avait pu avoir. Elle ne les avait certainement pas feintes, mais une part de la jeune femme qu’elle était, savait qu’au fil du temps, ce ne serait pas une raison acceptable aux yeux de Clive pour avoir renoncé à toutes ses obligations. Vis à vis de l’Ordre du Phénix, ou de lui-même tout simplement : il n’y avait pas à douter qu’il allait là à l’encontre de tout ce qui faisait de lui l’homme qu’il avait toujours été jusque-là, le sorcier dévoué qui était prêt à aider n’importe qui, si tant est que ce soit juste. Elle avait avancé avec lui dans cet objectif-là, des mois durant, combattant vents et marées, faisant face aux menaces des Mangemorts sans laisser la crainte la prendre : maintenant, elle estimait elle en tout cas, qu’il était temps de penser un peu égoïstement, rien que pour pouvoir aider plus de gens encore, parce qu’ils survivraient intelligemment plutôt que de mourir bêtement. Ils ne seraient jamais du même avis, tôt ou tard, cette idée reviendrait les torturer, les séparer, mais à quoi bon s’y accrocher maintenant ? Alors elle hocha la tête, rassurée devant les paroles du jeune homme. Il était sûr : pour le moment en tout cas, et ça lui suffisait pour se sentir doucement rassurée, en une chaleur glissant au creux de son ventre. Il voulait rester avec elle - son sourire s’élargit à ces paroles, alors qu’il déposait un doux baiser sur ses lèvres. « Moi je veux passer le reste de ma vie avec toi. Bien entendu. » Autant qu’ils le pourraient, non pas parce que la guerre le voudrait bien, mais parce qu’ils se battraient pour vivre ainsi, l’un avec l’autre, l’un pour l’autre. C’était une douce illusion, qu’ils prolongeraient encore probablement, lorsqu’ils se retrouveraient au milieu du camp de l’Ordre, dans une illusoire sécurité. Mais ses pensées n’étaient déjà plus au camp, ou à leur départ précipité, tandis qu’il attrapait sa main, que sa gorge se serrait brusquement, ses lèvres s’asséchant sous une inquiétude sourde, qui n’en était au fond, pas vraiment une. A le voir chercher dans sa poche, son souffle se suspendit à ses gestes, alors qu’elle écarquillait les yeux sous la surprise.« Tu…? » Elle ne savait pas vraiment quand il avait pu trouver le temps de faire ça, au milieu de tout ce qui se passait : pour la bague, elle aurait pu attendre sans compter, des semaines, des mois sans craindre quoique ce soit - pour Clive, c’était différent. Le regard accroché à celle-ci cependant, Cedrella resta silencieuse un long moment, tandis que Clive lui-même semblait ne rien faire. « Par Merlin, qu’est-ce que tu attends ? Tu connais déjà ma réponse. » Elle sourit doucement, alors que sa voix s’était faite plus fébrile qu’elle ne l’aurait voulu, quelques larmes bordant le coin de ses yeux - elle savait bien qu’elle avait dit qu’elle ne pleurerait pas, mais il ne lui avait pas dit qu’il avait visiblement, tout prévu pour rendre cette promesse-là bien difficile à tenir.

“ we are only passing shadows ”

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Cedrella and Clive

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Il avait décidé de rester avec Cedrella, envers et contre tout. Survivre à ses côtés pour avoir la chance de pouvoir un jour, simplement vivre avec elle. Loin de la guerre, loin des risques, loin de la peur. Une vie simple, mais parfaite, parce qu’ils seraient ensemble. C’était tout ce qu’il voulait, tout ce dont il devait se préoccuper. Il l’aimait et même si leur histoire avait tout pour être compliquée il était prêt à tout pour elle, même à revenir sur ses paroles, même à laisser Poudlard de côté. il y reviendrait sûrement, quand la guerre serait finie, tout comme elle reviendrait dans cette boutique. Si c’était encore possible. Après tout, il ignorait de quoi serait fait l’après guerre, il savait simplement que ce serait plus beau et qu’à ce moment là, il pourrait enfin épouser Cedrella. A sa réplique, son sourire s’étira. Ils étaient vraiment sur la même longueur d’onde à présent. Plus rien ne pouvait les séparer, il en était bêtement sûr. Il lui avait présenté cette bague qu’il avait trouvée, certainement pas tout seul, dans une boutique moldue. Les bijouteries, moldue ou non, c’était à peu prés la même chose et en cette période de guerre il était plus simple d’accéder aux boutiques dans le monde des moldus. Ça lui avait paru évident qu’il fallait qu’il trouve une bague, c’était un bon moyen de rendre les fiançailles officielles et puis c’était la tradition qui voulait ça. Déjà qu’ils faisaient les choses dans un ordre complètement incohérent, si en plus ils oubliaient les traditions, ils seraient officiellement le couple le plus étrange de la planète. Précipitamment, alors qu’il était sans doute resté trop longtemps sans rien faire, il glissa la bague le long de l’annulaire gauche de la jeune femme avant d’essuyer rapidement les larmes aux coins des yeux de la jeune femme. « On avait dit plus de larmes. » Il lui adressa un sourire avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Plus de larmes, parce qu’à chaque fois qu’il en voyait naitre dans les yeux de Cedrella, il avait l’impression de sentir son cœur se briser, il l’aimait trop pour accepter de la voir la pleurer, il ne voulait que son bonheur. « Tu m’excuseras pour la valeur familial et compagnie, cette bague, c’est certainement pas un héritage de la famille Burgess-Holmes. Mais je pense que ça vaut mieux, tout ce qui vient de cette famille craint un peu. » Même lui sans doute. A sa façon, peut-être moins que les autres. Il était presque normal dans les familles de sang-pur vieillottes comme les Burgess-Holmes de faire une demande de fiançailles avec la bague de la grand-mère ou de l’arrière grande tante, mais là ce n’était pas le cas. De toute façon niveau héritage, rien ne serait jamais transmis à Clive. Il pourrait être en train de crever de faim devant leur porte qu’ils ne lui donneraient même pas un morceau de pain. De toute évidence, Cedrella méritait de porter bien mieux qu’une bague venant de cette famille qu’il maudissait tant et qui pourtant était la sienne.

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Il y avait des choses dans la vie qui s’avéraient totalement imprévisibles – et heureusement, sans quoi celle-ci serait ennuyante et répétitive à souhait, faite d’avenirs dont on connaissait chaque remouds avant même de les avoir vécus. Les complexités étaient pourtant parfois bien difficiles à traverser, même pour Cedrella, qui s’acharnait à faire preuve du plus de détachement possible lorsqu’il le fallait : elle avait survécu à beaucoup de choses déjà, elle avait continué d’avancer la tête haute lorsque ses parents s’étaient détournés d’elle, après une énième dispute, lorsqu’elle avait décidé de jouer le tout pour le tout, dans une guerre naissante, lorsqu’elle en avait subi les conséquences, des semaines durant, entre les griffes d’un Mangemort qui s’avérait, en plus, être le cousin de Clive. Bien souvent, la sorcière avait eu la prétention de pouvoir traverser beaucoup d’épreuves, que d’autres ne parviendraient pas à enjamber, passer et oublier avec autant de facilité qu’elle : facilité illusoire en tout cas, alors qu’encore à l’heure actuelle, certaines bribes de souvenirs revenaient voiler ses songes lorsqu’elle dormait : elle voyait encore au voile fin de ses paupières, le regard sombre de Lancelot posé sur elle, elle entendait encore vibrer sa voix au creux de son oreille, la douleur la réveiller en sursaut, pour que finalement elle se rende compte qu’elle était en sécurité, chez elle, à Pré-Au-Lard. Un lieu où elle n’avait, finalement, jamais été vraiment en sécurité depuis que la guerre avait éclaté : à vrai dire, c’était un peu comme si elle avait posé sa tente au milieu du champ de bataille, attendant de pied ferme et déterminé tous ceux qui chercheraient à l’arracher de cet endroit. Les événements l’avaient rappelée à l’ordre – et elle, elle semblait avoir rappelé Clive à l’ordre. Car aujourd’hui plus que jamais, ils souffraient des promesses qu’ils s’étaient faites l’un à l’autre – ils devaient faire des choix, qui n’en seraient jamais vraiment. Les choses auraient été bien plus simples s’ils avaient simplement eu le courage de se déclarer leur attachement lors de cette période de paix, qui s’avérait à présent bien lointaine. Mais il fallait visiblement qu’ils aient besoin de flirter constamment avec la mort, qu’ils manquent de se perdre chaque fois un peu plus pour admettre qu’ils s’aimaient, s’aimaient assez pour braver vents et marées, toutes les difficultés du monde. « Idiot, je suis pas triste. Et tu ne me facilites pas la tâche. » Elle savait bien qu’elle avait dit qu’elle ne pleurerait plus – et quand bien même elle le faisait à l’heure actuelle, c’était plus de bonheur que de tristesse, bien entendu. Elle l’octroya d’un léger regard noir, alors qu’elle ricanait doucement, gênée d’être presque reprise de la sorte. Il venait de lui glisser la bague aux doigts et, le cœur serré par l’impatience et ce ressentiment doucereux et vertigineux à la fois, sur lequel elle ne parviendrait jamais à mettre de mot, le regard de la jeune femme s’était accroché à ce geste. Encore et encore, elle aurait pu passer sa vie (ou du moins, des heures durant) à l’observer faire ça – c’était encore comme un rêve, qui se concrétisait cependant grandement. Malgré ce qu’ils traverseraient encore, malgré cette guerre. Ils étaient fiancés, on ne peut plus officiellement. « Tu as de la chance, je ne suis pas très famille. » Elle n’irait pas sauter sur un téléphone ou pour écrire une lettre à ses parents afin de leur annoncer la nouvelle – mais peut-être bien qu’avec cette guerre, elle envisagerait de laisser sa rancœur de côté pour tenter de les inviter. Ca n’avait pas d’importance à présent, alors qu’elle s’approchait pour déposer à son tour un baiser sur ses lèvres. Ses mains plaquées sur les joues de Clive, elle les glissa dans ses cheveux, avant d’entourer sa nuque de ses bras, se rapprochant de lui, ça allait être encore plus dur de le laisser partir à présent, même pour quelques minutes à peine. De loin, elle observa sa main, à présent joliment ornée, décidant de laisser un sourire traverser son visage pour masquer les dernières larmes. « Elle me va bien. Et il semblerait que tu aies déniché la bonne taille, j’aimerais bien savoir comment tu as fait ça, toi. » Elle s’en fichait de la valeur monétaire, ou sentimentale de la chose – c’était la bague de leurs fiançailles, et elle valait tout l’or du monde déjà, pas besoin de puiser dans une généalogique plus profonde, quand bien même celle-ci était de sang on ne peut plus pur.

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Cedrella and Clive

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Jamais Clive n’avait pensé que sa vie finirait par prendre une telle tournure. Jamais il ne s’était imaginé passé une bague au doigt d’une jeune femme, encore moins à celui de Cedrella. Parce qu’elle était son amie. C’était une amitié à laquelle tout deux s’étaient attachés et derrière laquelle aucun d’eux ne voulait tenter de voir la vérité. Bien-sûr qu’il y avait plus que de l’amitié et ce depuis de nombreuses années, cependant, aucun d’eux n’avait été capable de l’admettre. Pas avant que tout se complique, que la guerre n’éclate, qu’elle ne les sépare et qu’elle essaie de les briser définitivement. Il leur avait fallu du temps pour comprendre, mais maintenant c’était chose faite et peut-être qu’ils s’y prenaient mal, peut-être qu’ils avaient grillé plus de la moitié des étapes, ça n’avait pas d’importance. Ils s’aimaient, ils étaient fiancés et ils aspiraient à un futur ensemble, main dans la main, loin de la terreur de cette guerre. C’était ce qu’ils auraient. Clive n’en doutait pas. Malgré les épreuves qu’ils avaient traversées, malgré celles qui restaient encore à venir, ils y arriveraient. « Désolé, je n’avais pas l’intention de te faire pleurer. De joie, de tristesse, qu’importe. Je déteste te voir pleurer. » Il ponctua sa phrase par un tendre sourire. Ça avait toujours été vrai ça et ça le serait toujours. Voir des larmes sur le visage de Cedrella, ça le rendait irrémédiablement triste. « Ça tombe bien, ce n’est pas trop mon truc non plus. » La famille Burgess-Holmes l’avait renié depuis de nombreuses années, parce qu’il n’avait jamais adhéré à leurs principes. Il n’avait aucune importance aux yeux de ses parents, sa mère avait toujours voulu avoir une fille, si bien qu’elle n’avait presque que faire de ses trois fils, quand à son père, il savait être fier des deux premiers si bien que le cadet, il s’en fichait éperdument. Ça avait toujours été vrai, ça c’était juste empiré avec les années. Le sorcier préférait finalement éviter de penser à sa famille, se concentrant d’avantage sur Cedrella qui valait bien mieux qu’eux. Il déposa ses mains sur ses hanches, le sourire toujours accroché aux lèvres. « Soit je suis vraiment doué et j’ai réussi à connaitre la taille de ton annulaire simplement en serrant tes doigts dans les miens. Soit je suis juste un gars particulièrement chanceux. » La deuxième option était sans doute la plus adaptée à la situation, il avait eu sans doute eu de la chance, après tout il était parti à la recherche de cette bague un peu à l’improviste, leurs fiançailles n’étaient pas un truc qu’il avait planifié longtemps en avance, c’était presque tombé de nulle part, mais ça valait, aux yeux de Clive, bien mieux que n’importe quelle demande planifiée au millimètre prêt.

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Cedrella n’avait jamais été une femme très portée sur les bijoux : bien souvent, lorsqu’elle en avait mis, elle les avait perdus à force de tourner dans tous les sens, de toujours faire plein de choses sans s’arrêter une seconde. Merlin seul savait comment ceux-ci en venaient à disparaître de ses poignets ou ses doigts, mais elle avait fini par envisager l’option de n’en mettre que très peu. Ne restait donc sur elle que quelques objets de valeur, comme un pendentif qui appartenait à sa grand-mère, qu’elle ne quittait pour ainsi dire jamais, et parfois, d’autres choses, quelques vieilles affaires qu’elle n’avait pas franchement peur de perdre. S’il y avait bien une chose à présent qu’elle ne voulait pas perdre, c’était ce que Clive venait de passer à son doigt : peu importait la valeur sentimentale ou familiale de cette guerre, Cedrella y tenait déjà comme à la chose la plus précieuse de sa vie. Outre cela, il y avait Clive bien entendu - qui n’était lui, pas une chose mais une personne, ce qui rendait le tout totalement impossible à comparer, bien entendu. Mais déjà, alors qu’elle l’avait à peine au doigt, découvrant pour la première fois ce que ça pouvait bien faire d’avoir une vraie bague de fiançailles à son doigt, Cedrella ne pouvait détacher son regard de cette petite chose : tout simplement parce que c’était avant tout, trop beau pour être vrai. Et ensuite, parce qu’elle avait la peur silencieuse qu’aussitôt qu’elle la lâcherait des yeux, elle disparaîtrait comme tout le reste de ses bijoux perdus. Elle en pleurerait sans doute, de désarroi, de culpabilité et de tristesse - chose que son fiancé officiel ne voulait visiblement plus voir chez elle. Doucement, cette idée la fit rire avec amusement, elle ne deviendrait certainement pas un robot du jour au lendemain pour lui faire plaisir : pleurer de bonheur ce n’était sûrement pas une mauvaise chose, aux yeux de la jeune femme. « Laisse-moi être contente en paix. » Finit-elle par dire, dans un large sourire. « Ce n’est pas comme si j’étais une grande pleureuse, non plus. » A vrai dire, elle pleurait assez rarement, déjà petite mais en plus, sa scolarité au sein de la maison des Serpentard l’avait malgré tout, quelque peu endurcie. La guerre, leurs fiançailles, Clive, tout ceci étaient des circonstances particulières, qui rendaient à la fois sa vie vertigineuse et unique - alors bien entendu qu’elle pleurerait toujours pour ça, qu’elle savourerait ces instants de vie sans se gêner, il n’avait pas à être triste de la voir heureuse. Ce n’était après tout, pas comme si le reste de sa vie était trop compliqué pour être posé avec des mots, hein ? Elle avait bien le droit de chérir ses fiançailles avec Clive comme le plus doucereux souvenir de sa vie, puisque ses histoires de famille, d’héritage, d’amitié même, s’avéraient bien complexes ces derniers temps. Elle n’avait même plus de boutique à faire tourner, c’est dire. Les mains du jeune homme sur ses hanches, Cedrella eut un nouveau rire, alors qu’il parlait, le regard accroché encore à sa bague - c’était comme si elle n’arrivait pas à se faire à l’idée (et c’était le cas, puisqu’au bout de vingt-quatre ans d’histoires tumultueuses, se voir fiancée avec une bague et tout le reste avait été l’avenir le plus lointain qu’elle avait imaginé). « Eh bien, tu es officiellement un homme très chanceux, Clive. » Sourit-elle doucement, rapprochant ses lèvres de celles du sorcier pour venir l’embrasser du bout des lèvres. « Je l’aime vraiment... beaucoup. » Elle se mordit la lèvre, observant Clive à nouveau : indéniablement, pour un type pas très habitué des histoires d’amour et des demandes en mariage, il avait plutôt assuré sur ce point-là et elle pourrait en parler (malheureusement, ou heureusement pour lui) pendant des heures.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Maintenant, Clive et Cedrella ressemblaient vraiment à des fiancés, plus que lorsque qu’il lui avait fait sa demande, à l’improviste au fond de cette même boutique, qui depuis avait commencé à perdre de son charme. Les objets avaient quitté leurs étagères et rapidement la boutique elle-même ne serait plus qu’un souvenir entre eux, un souvenir en refermant d’autres. Ce qui était de lui arriver, de leur arriver, c’était quelque chose qui semblait avoir longtemps été impossible aux yeux de Clive. Finalement, il avait rapidement abandonné l’idée d’avoir une vie parfaitement bien rangée avec une femme, des enfants, une maison avec une belle clôture blanche. Pourtant, il venait bel et bien de passer une bague de fiançailles au doigt de Cedrella et une fois cette guerre finie – rapidement, il l’espérait – il pourrait même passer une alliance atour de son doigt, symbole qu’ils auraient survécu à cette guerre ensemble et qu’ils auraient à présent le reste de leur vie pour savourer main dans la main. Une idée réjouissante aux yeux du sorcier. « Si tu es contente, c’est l’essentiel alors. » Il sourit encore. Il n’aimait pas voir des larmes sur ses joues, mais ça ne servait à rien d’insister et puis, il fallait bien avouer que le simple fait de la savoir heureuse suffisait à effacer la peine qu’aurait pu lui causer les larmes de la jeune femme. Il était vrai qu’elle ne pleurait pas beaucoup. Cedrella était une femme forte, il le savait très bien. c’était l’une des nombreuses qualités de la jeune femme, l’une des nombreuses facettes de sa personnalité qu’il appréciait tant. Il était un homme chanceux, il n’en doutait pas une seule seconde. Le fait d’être là avec elle, c’était une chance, le fait d’être fiancé avec elle, il avait bien l’impression que ça faisait de lui l’homme le plus chanceux du monde. « Oui, je le suis vraiment. » Il n’y avait pas de soute là-dessus. Il était fiancé avec Cedrella et en plus elle aimait la bague, chose dont il avait pu douter, puisqu’au fond, il ne connaissait pas ses gouts en matière de bijoux et les bijoux c’était un domaine dans lequel il n’était pas franchement le plus doué. « Je suis content qu’elle te plaise. » Un nouveau sourire se dessina sur les lèvres du sorcier avant qu’il ne dépose un autre baiser sur ses lèvres. Il prenait vraiment gout à tous ces gestes amoureux qu’ils avaient l’un envers l’autre, si bien qu’il ne se voyait plus du tout rester à Poudlard, si loin d’elle.

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Cedrella était contente. Fiancée, avec Clive et avec une bague au doigt. Sa vie semblait se limiter à ça, et abandonner sa boutique derrière elle lui avait l’air facile à présent : elle ne perdrait pas tout, puisqu’elle pourrait se construire de nouveaux souvenirs avec Clive, où qu’ils aillent, quoiqu’ils fassent. Elle aimait croire à présent, maintenant qu’il avait sauté le pas de signer leur alliance par une bague à son doigt, que rien ne les séparerait - pas même la dispute qu’ils avaient eue, les mots qu’elle avait dits ou encore la décision que Clive avait pu vouloir prendre il n’y a pas si longtemps que cela. C’était à croire que cette bague à présent au doigt de la jeune femme, symbole de leurs promesses et de leur attachement commun, avait subitement tout facilité, chassant les nuages entre eux et ce, définitivement. Ce n’était peut-être que l’illusion d’un calme après la tempête, d’une réconciliation comme celle qu’ils avaient connue quelques semaines plus tôt. Mais un jour ou l’autre, ces histoires finiraient pas ressortir de l’ombre, sous quelque prétexte que ce soit, pour n’importe quelle raison possible et imaginable. Elle ne voulait pas y penser maintenant, le sourire accroché aux lèvres comme celui de son fiancé ; elle aimait cette bague, pas parce qu’elle était particulièrement luxueuse ou chère, mais parce que c’était Clive qui l’avait choisie (forcément avec l’aide de quelqu’un, elle n’en doutait pas), parce que c’était lui qui l’avait sortie de sa poche pour la passer à son doigt. C’était niais et stupide et sans doute affreusement idéaliste dans la situation où ils étaient, mais ça lui importait bien peu. Finalement, elle s’écarta du sorcier, balayant les dernières traces de larmes qui ornaient encore son visage : elle était trop heureuse à présent pour laisser entrevoir les traces de leur dernière prise de tête. Et ils resteraient ensemble, c’était la seule chose qui importait pour elle. « Ca fait... un sacré nombre de contre-temps. » Remarqua-t-elle dans un léger rire nerveux, inspectant la montre à son poignet : toujours très précisément à l’heure d’ailleurs, réglée à la seconde près ; Cedrella était très soigneuse avec tout ce qui concernait l’heure, quand bien même elle n’était pas forcément toujours ponctuelle, selon les événements. Mais ce soir c’était bien trop important, crucial même, pour que leurs idées ne soient pas réglées comme du papier à musique. « Tu veux toujours m’aider ou tu préfères... ? » Elle ne voulait pas poursuivre sa phrase, s’aventurer à nouveau en dehors de cette boutique, rapidement elle regarda autour d’elle, pour se faire une vague idée du bric-à-brac qui avait toujours envahi cette boutique. « J’en ai pour quelques minutes... de toute manière. » Quelques minutes qui pouvaient suffire à changer bien des choses, mais à ça non plus, elle ne voulait pas penser.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Cet instant passé en compagnie de Cedrella avait tout pour être parfait, malgré leur précédente dispute, ce moment où ils avaient tous les deux haussé le ton sur l’autre, chose qui, il l’espérait, ne se reproduirait plus à l’avenir. Maintenant, les choses étaient redevenues calmes et belles, comme cette fois où il l’avait demandée en mariage dans cette même boutique. C’était une nouvelle fois comme si la guerre était étonnamment loin d’eux. Pourtant elle était là, juste devant la porte de la boutique, sans doute même à l’intérieur maintenant que les étagères s’étaient vidées de toutes les bizarreries qui y siégeaient d’habitude. Malgré ça, tout deux semblaient bien heureux, ils étaient fiancés, ils allaient rester ensemble, affronter toutes les difficultés de ce monde main dans la main et dès que les choses iraient mieux, ils auront l’occasion de vivre encore ensemble, une vie plus simple, se construire un avenir. Tout semblait allait pour le mieux malgré les dangers qui leur courrait après, malgré l’hostile château dans lequel il devait à présent remettre les pieds. « Mais, c’était un contretemps qui en valait le coup. » Une nouvelle fois, un sourire étira les lèvres du sorcier. Ça en valait le coup, c’était sûr, mais le temps passait et il avait encore des choses à régler au château avant de la rejoindre, avant qu’ils ne s’enfuient tous les deux. Il haussa légèrement les épaules. « Je peux encore t’accorder quelques minutes, avant d’y retourner. » Quelques minutes, pas plus, même s’il n’avait plus envie de la quitter, il le devrait. Il avait encore des choses à faire dans le château, pas grand-chose, mais il le devait. « Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider ? » Encore une fois, il lui sourit. Préférant ne pas penser à ce qui se passerait au terme de ses quelques minutes, quand il retrouverait Poudlard, que plus que jamais il devrait redoubler de prudence pour que personne ne l’empêche de retrouver Cedrella.

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L’inquiétude pointerait à nouveau à l’esprit de la jeune femme. C’était inévitable, comme une ombre ne cessant de la suivre à chaque fois que Clive sortait de son champ de vision ; en temps normaux, les choses auraient sans doute été bien plus simples, elle n’aurait pas été tant accrochée à lui, à espérer qu’il la suive à travers monts et par vaux pour pouvoir le garder sauf. La guerre imposait bien des mesures, et Cedrella avait au moins la prétention de pouvoir témoigner à quel point tomber entre les griffes des Mangemorts pouvait s’avérer être une déplaisante situation. Elle espérait bien entendu que ça n’arrive jamais à son fiancé, que ce soit à Poudlard ou où que ce soit d’autre. Cette guerre ne devait pas avoir raison d’eux ; jamais, ils devaient survivre. Coûte que coûte. Et c’était ça de devoir supporter une guerre à deux, l’affronter à deux : être sans cesse déchirer entre ce qu’on voudrait faire, ce qu’il faudrait faire, et ces impérissables inquiétudes qui rongeaient de l’intérieur. Trop souvent déjà, la jeune femme avait ressenti ça à l’égard de Clive ; ça l’avait poussée à faire les choses les plus folles qui soient : le repousser, essayer de le sortir de sa vie, l’ignorer, le pleurer en secret – il sortait de sa vie parfois, des semaines, des mois durant mais à vrai dire, il ne quittait que pour quelques fractions de seconde à peine son esprit. Elle ne voulait pas qu’il s’en aille, de toute manière, tout comme elle ne voulait même pas qu’il retourne à Poudlard d’ici quelques minutes, comme si un pressentiment résonnait déjà au creux de ses entrailles – elle retint malgré tout, ses mots, esquissant un léger sourire face au jeune homme. Il pouvait au moins retourner à l’école de magie, prendre ses affaires ou… Ou faire elle ne savait quoi. Une part d’elle aurait voulu braver toute prudence et l’accompagner, mais ça ne ferait sûrement que le mettre dans des ennuis potentiellement pires que ceux qu’ils connaissaient déjà. Elle vivait ainsi depuis quelques temps, jouant sur l’ignorance des Mangemorts quant à son statut de fugitive : jour, nuit, minute après minute, ils auraient pu l’emmener, l’attaquer, la tuer sans crier gare. Mais elle était restée. Maintenant elle devait partir. Et jamais sans Clive. « Quelques minutes. Promis, ça ne prendra pas plus longtemps. » Sourit-elle à nouveau, tâchant de masquer ces peurs sourdes mais également de les enterrer au fond de sa tête : que pouvait-il bien se passer dans le court laps de temps qu’il passerait là-bas ? Pour ne pas que son fiancé capte ses doutes, Cedrella se détourna de lui, l’invitant à la suivre jusque dans l’arrière-boutique, où se trouvait encore une quantité relativement importante de cartons déjà bien remplis. « Il reste plus ou moins tout ça. Il faudrait juste… assez bien mettre en place tout ça. Pour… » Pour elle ne savait pas quoi. Quand elle reviendrait mais Merlin seul savait quand ça serait. Pas avant un long moment, elle le sentait bien – cette boutique, tristement, c’était toute sa vie d’adulte : elle avait été Cedrella du Chat Noir ici, pas grand-chose d’autre. Et tout disparaissait peu à peu, à présent.

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-----------♪-----------♫-----------♪-----------Il devait retourner à Poudlard. Il devait prendre ce risque avant de revenir vers Cedrella. Il l’avait déjà fait si souvent depuis le début de l’année. S’éclipser discrètement pour descendre pour se rendre à Pré-Au-Lard, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit. Il n’avait jamais eu de problème pour ça, pas encore. Parce que les mangemorts n’étaient pas constamment sur son dos, parce qu’il savait faire preuve de prudence, parce qu’il était majeur et vacciné et qu’ainsi, il avait le droit de se rendre en ville sans avoir trop de compte à rendre. Il n’était pas rare qu’il revienne avec des bouquins achetés chez Alice alors en principe, on ne lui posait pas trop de questions, il passait juste pour un type qui lisait un peu trop. Cette fois c’était différent, parce que l’ambiance au château avait changée, que c’était la pagaille et que nombreux étaient ceux qui avaient déjà mis les voiles et ceux qui envisageaient de le faire. Ils avaient peu, ils cherchaient à sauver leur vie. C’était ce que lui aussi il devait faire. Bien que ça ne fût pas son idée au départ, maintenant, c’était ce qu’il voulait. Fuir pour sa vie, fuir pour rester avec Cedrella, survivre à ses côtés. Il savait que ça serait plus compliqué ce soir que tous les autres soirs. Il préférait le nier, ou du moins, enfouir l’idée au plus profond de ses pensées. Il prendrait le temps d’y repenser le moment voulu. Quand il serait dans ce maudit château, obligé de se montrer vigilant afin d’éviter le pire. Il le savait alors forcément, il serait plus prudent que d’habitude. Il ne renterait pas longtemps, juste assez pour aider Juliet, récupérer ses affaires et puis s’enfuir. Selon ses calculs, ça ne devrait pas trop laisser le temps aux mangemorts de se poser des questions. Des calculs débiles bien entendu. Les mangemorts n’avaient besoin que d’une fraction de seconde pour couper court aux plans les mieux échafaudés. Il n’avait pas envie de parler de tout ça avec Cedrella, il ne partagerait pas ses inquiétudes avec elle, restant ainsi (au moins en apparence), persuadé que tout irait bien. Plus il se le répétait, plus il s’en persuadait lui-même, sans doute à tord. Il suivit la jeune femme jusqu’à l’arrière boutique, pleine de cartons plein. « D’accord. Rangeons ça. Comme ça, quand tu reviendras ce sera beaucoup plus simple. » Il lui adressa un sourire tout en passant sa main sur sa joue. Elle reviendrait dans cette boutique, quand la guerre serait finie, elle pourra récupérer tout ça. Encore une chose sont il était – à tord peut-être – sûr.

≡ ton pseudo : · **≡ date d'arrivée :** 14/04/2012

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s-w. cedrella levinston & w. clive burgess-holmes
« when death and all his angels find you
will you call out for me ? »
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L’avenir semblait bien trop lointain, presque inatteignable à Cedrella à chaque fois qu’elle y pensait. C’était bien pour ça qu’elle craignait sans cesse le moindre faux pas, la moindre trahison du destin qui ferait tout basculer. Il arriverait forcément, un jour ou l’autre, alors que ces promesses de mariage échangées avec Clive ne semblaient pas se profiler à l’horizon avant… une éternité. Trop longtemps en tout cas, alors qu’elle avait déjà l’âpre sentiment qu’ils n’avaient que trop attendu. Mais au milieu de cette guerre, sans doute qu’un mariage serait la chose la plus malvenue qui soit : d’autres couples pourtant, verraient les choses différemment, comme une ultime chance de se vouer l’un à l’autre avant de tout risquer dans une bataille sans fin. Peut-être qu’ils devraient penser ainsi, eux aussi. Peut-être que. Avec Clive, jamais rien n’avait été net et précis ; c’était ténu, flou et instable, totalement imprévisible et cette guerre ne faisait que rendre ces sentiments plus vivaces encore. Elle se raccrochait alors à la promesse qu’il lui faisait, de l’épouser un jour, quand cette guerre serait finie – ou de revenir de Poudlard lorsqu’il y retournerait, d’ici quelques minutes à peine. Ces croyances pourtant ne parvenaient qu’à peine à faire taire les craintes sourdes qu’elle gardait en elle ; qu’elle garderait sans doute toujours sur elle, pesant sur ses épaules comme un fardeau de plomb, tandis que cette guerre s’enfoncerait de plus en plus dans le chaos. Mais faire semblant d’avoir l’esprit quelque peu apaisé par les mots du jeune homme, c’était comme une seconde nature chez elle : depuis des mois que durait cette guerre de toute façon, Cedrella avait appris à faire avec ses doutes, et à les masquer dans les moments les plus critiques qui soient. Elle sourit donc, presque nostalgique aux paroles de Clive. Au fond, elle ne savait pas s’il pensait ce qu’il disait, ou si c’était un éternel réflexe, que de retomber dans l’idéalisme qui le définissait tant. Elle, revenir un jour à Pré-Au-Lard, alors qu’elle préparait tout juste son départ, cette idée lui paraissait totalement ironique ; quand cette guerre serait finie, et s’il y avait quelque chose à quoi revenir. Encore une fois, c’étaient des promesses silencieuses qui se faisaient, qui ne se concrétiseraient peut-être jamais. « Quand je reviendrai. » Elle hocha doucement la tête, avant de faire un pas en avant, enjambant quelques cartons pour en pousser quelques autres du pieds. « Quand je vois la plupart des boutiques abandonnées ici quand même, je me demande presque pourquoi je n’ai pas tout laissé tel quel pour partir tout simplement. » Ajouta-t-elle dans un marmonnement, presque plus pour elle-même (elle avait quand même commencé au début de la journée, lorsque le journal était arrivé et qu’elle avait dû prendre une décision – décision qui avait mis deux bonnes heures à se forcer un passage dans son esprit), ça lui aurait évité bien des efforts d’agir ainsi, et elle aurait pu passer ces dernières minutes de manière tout à fait différente avec Clive, plutôt qu’à ranger des cartons.

“ we are only passing shadows ”

and the sound it makes is an honest song
our hearts sing an honest song.

Cedrella and Clive

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Clive avait sans doute un gros problème d’optimisme débordant. Ça n’avait pas toujours été le cas ces derniers temps, les mois passés loin de Cedrella lui avaient semblés trop sombres pour qu’il puisse rester naïvement optimiste. Maintenant qu’il l’avait retrouvée et avec elle, son monde s’était soudainement éclairé, malgré la guerre et tous les problèmes qu’elle entrainait. Avec Cedrella à ses côtés, tout semblait beaucoup plus simple, beaucoup plus beau. Elle l’aidait – probablement sans le savoir – à garder espoir malgré ce qu’il voyait au quotidien à Poudlard. Malgré le corps inerte de ce gamin qu’il avait vu et qui hantait son esprit depuis. Cedrella l’aidait à tenir le coup et peut-être que ce n’était pas une si bonne chose que ça, puisque ça le forçait à nier bien des évidences, ou du moins à tacher de les enterrer au plus profond de lui pour ne pas trop s’en soucier. Tout irait bien durant les quelques minutes qu’il serait à Poudlard. Rien ne viendrait se dresser en travers de ses plans. La guerre allait se terminer, Cedrella reprendrait sa boutique, ils se marieraient et tout irait bien dans le meilleur des mondes. C’était tellement naïf de penser de la sorte. « Peut-être que tu es juste plus organisée que les autres. » Il haussa les épaules avant de lui accorder un sourire. Il savait bien que ce n’était sans doute pas une question d’organisation. La plupart des gens étaient partis en coup de vent pour sauver leurs vies, sans même réfléchir à ce qu’ils faisaient. Ils n’avaient pas eu le choix de laisser tout en plan. Mais voir les choses selon Clive, ça restait un peu moins déprimant, même si c’était faux. Il se décida finalement à attraper un carton pour le ranger, remettre de l’ordre dans les affaires de la jeune femme, plutôt que de laisser tout ça trainer au beau milieu de l’arrière boutique.

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Cedrella et le rangement, c’était un peu comme une sempiternelle histoire d’amour. Bien moins compliquée et tumultueuse que celle qui la liait à Clive, en tout cas, et peut-être que c’était avant tout pour chasser son stress silencieux qu’elle avait passé une bonne partie de la journée à ranger. Elle ne s’était que très peu arrêtée après tout, et l’esprit happée par toutes ces babioles et ces livres, elle n’avait eu que très peu de temps pour penser à son fiancé. Trop déjà, c’était sûr, mais au moins, elle n’avait que rarement cédé à l’inquiétude et elle n’avait pas eu l’occasion de se ronger les ongles ou de s’arracher les cheveux tandis qu’il se faisait désirer. Car indubitablement, il s’était fait attendre en optant pour l’idée de lui rendre visite en fin de journée seulement – au moins était-il venu, et c’était sans doute préférable ainsi que pendant ses cours où, forcément, quelqu’un aurait remarqué son absence. Là, ils pouvaient être ensemble l’esprit tranquille (ou presque, en tout cas), et c’était tant mieux ainsi. Qui plus est, la bague que Clive avait passée au doigt de la jeune femme parvenait presque à supprimer tous ces nuages de la journée, alors qu’elle répondait à la phrase du jeune homme par un sourire franc – enfin. « Je suis forcément la plus organisée de Pré-Au-Lard, contrairement à ce qu’on peut penser en voyant cette boutique. » Oui, à vendre des objets en tout genre, elle ne montrait pas l’exemple du magasin le mieux rangé de toute la ville, mais elle ne perdait jamais le compte de rien, et voilà qu’avant de partir, elle se donnait même la peine de mettre en ordre toutes ses affaires. Doucement, elle pinça les lèvres en regardant Clive à nouveau. « Mais tu sais, en quelques minutes on aurait pu faire des trucs bien plus intéressants que ranger des cartons. » Elle arqua un sourcil mutin, avant d’emmener un carton dans la boutique pour le poser à côté de celui qui s’y trouvait déjà – rarement elle faisait ce genre de sous-entendu avec Clive (parce qu’elle savait très bien qu’il était plutôt gêné par ce genre de choses) mais ce soir était un peu une soirée spéciale, il fallait bien qu’ils s’y mettent.

“ we are only passing shadows ”

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Cedrella and Clive

-----------♪-----------♫-----------♪-----------Cedrella était sans doute une sorcière très organisée. Ou au moins, elle s’était donnée la peine de ne pas abandonné sa boutique comme d’autres l’avait fait. Il n’était pas rare de voir certaines boutiques laissées à l’abandon et dans lesquels il était encore très facile d’entrer. Au fond, peu de gens devaient encore se donner la peine de casser un carreau pour aller voler quelque chose. Ça n’avait jamais était très courant à pré-au-lard – Clive ne se souvenait pas avoir entendu parler de beaucoup de vols dans la petite ville – mais, en ce moment c’était, forcément, encore moins au gout du jour. Finalement elle aurait très bien pu partir sans même verrouiller la porte derrière elle qu’elle aurait quand même eu la possibilité de revenir sans que rien n’ait bougé d’un millimètre. C’était la guerre, les gens s’inquiétaient plus pour leur survie que pour des objets qui même s’ils avaient de la valeur, ne leur sauverait pas la vie. Ils avaient d’autres chats à fouetter. Mais c’était mieux ainsi, qu’elle ne laisse pas la boutique à l’abandon telle quelle. Ça semblait mieux en tous cas, aux yeux de Clive. Il adressa un sourire à la jeune femme. « Je n’en doute pas une seule seconde. » Elle était organisée, il le savait. Toujours plus que lui en tous cas. Il n’était pas complètement bordélique, mais il avait une méthode d’organisation qui n’appartenait probablement qu’à lui et qu’on pouvait assez facilement confondre avec un manque total d’organisation. Il suffisait de voir son bureau au fin fond du château pour le comprendre. La réplique de la sorcière le fit se stopper complètement, comme soudainement paralysé alors que le sous-entendu de ses paroles était sans doute un peu trop clair pour elle. Après quelques secondes, il reprit quand même son geste, rejoignant la jeune femme dans la boutique, un carton dans les mains qu’il déposa à côté du sien. « Forcément, oui. » Il pinça légèrement les lèvres, particulièrement gêné. Fuyant le regard de la jeune femme, il recula dans le but de rejoindre à nouveau l’arrière boutique, bien qu’il fut obligé de s’arrêter après s’être pris le bord du comptoir dans le bras. « En fait, nan, j’en sais rien. » Il se frotta nerveusement le bras pour éliminer la douleur du coup qu’il s’était pris, tout en continuant sa route jusqu’à l’arrière boutique, se maudissant déjà pour cette réaction bidon, pour cette gêne qu’il n’arrivait pas à contrôler. Il était vraiment nul comme type, c’était indéniable.

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Cedrella n’était pas la sorcière la plus érudite en ce qui concernait les histoires d’amour. Mais aussi loin qu’elle s’en souvienne, il y avait toujours eu dans sa vie quelqu’un d’encore moins porté sur la chose qu’elle, à savoir Clive lui-même. Depuis qu’elle le connaissait, elle ne l’avait jamais vu traîner bien longtemps avec une fille (peut-être aussi parce qu’elle devenait assez vite méfiante vis-à-vis de ces personnes en particulier, qui gravitaient un peu trop intensément dans la vie du jeune homme), et en tant que bonne amie depuis des années, Cedrella pouvait au moins croire qu’elle bénéficiait du luxe d’être la première informée si quoique ce soit d’amoureux ou de sentimental venait à frapper la vie de Clive à un moment ou un autre. Tout ça avait sans doute participé à la retenue dont elle avait longuement fait preuve pour avouer ses sentiments à son ami de toujours, et peu à peu, Cedrella avait même connu des périodes où elle avait cru que jamais rien de concret ne se ferait entre elle et Clive. Heureusement pour elle, pour eux, elle avait eu tort à ces époques-là, mais la guerre restait là, insidieuse meurtrière, posée entre eux, entre tout ce qu’ils pourraient penser, construire d’un tant soit peu concret. Peut-être que le sous-entendu que la jeune femme venait de lancer n’était pas si anodin que cela, appuyé par un léger sourire mutin et une allure malicieuse – contrairement à son désormais fiancé, elle n’avait jamais été particulièrement gênée par des discours de ce genre, des sous-entendus aussi ouverts d’esprit ou quoique ce soit d’autre : elle avait beau être une gentille fille, elle restait une anglaise qui mâchait rarement ses mots, que ce soit sur ce sujet en particulier ou sur tous les autres possibles et imaginables. Ce monde-là s’entrechoquait brusquement contre tout ce qui faisait celui de Clive, et visiblement, dans sa famille de sang-pur, les gens n’avaient pas pour habitude de rebondir à des sous-entendus aussi francs. L’idée la fit doucement rire, alors qu’elle déposait son carton de son côté, avant de bien vite sentir le jeune homme derrière son épaule. Elle ne releva pas les yeux vers lui, tandis qu’il posait également un carton, mais comme pour ne pas remuer le couteau dans la plaie, elle pinça fermement les lèvres, retenant un nouveau rire alors qu’il tentait une vague réponse. D’un geste, elle posa son regard toujours moqueur sur lui, remarquant alors qu’il l’évitait soigneusement. « Quelqu’un rougit. » Releva-t-elle d’ailleurs, arquant un sourcil avant de faire volte-face ; il avait déjà reculé, et Cedrella fit quelques pas dans sa direction, continuant son petit manège, pour quelques secondes encore, allure faussement charmeuse. Avant de faire comme si de rien n’était, déposant un léger baiser au coin des lèvres de son fiancé. « Je plaisantais, voyons. » Souligna-t-elle en haussant largement les épaules, déposant une légère tape compatissante sur l’épaule du sorcier. Elle repartit ensuite vers l’arrière-boutique, ils avaient de toute manière trop de travail pour continuer cette mascarade plus longtemps, sans quoi, il finirait par se prendre les pieds dans ses propres pas, ou casserait quelque chose, ce qu’elle voulait quand même éviter.

» (2.1) we do what we have to (cedrella)
» (cedrella&clive) ✲ this heart i misplaced. (stv)
» ≡ dark shadows.
» + shadows settle on the place.
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(2.1) we are only passing shadows (cedrella)

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