Il était seize heures. Je donnais mon dernier cours et donnais à mes élèves leurs devoirs pour la semaine d'après. Nous étions vendredi et tous les vendredis je retrouvais Lyse, une des infirmière de Poudlard pour discuter un peu et faire de temps en temps un petit duel. Ça lui permettait de se changer les idées. Je faisais du mieux que je pouvais pour l'aider mais je ne pouvais pas faire grand chose à vrai dire. Je rangeais mes affaires de cours et je m'asseyais sur mon bureau en soupirant. J'en avais mare de cette situation. Tout le monde mourrait autour de moi et je ne pouvais rien y faire. Les personnes avec qui je me sentais le mieux étaient en danger par ma faute et je ne souhaitais à personne de vivre cette situation. Lyse ne devait pas se retrouver dans la même situation et c'était pour cela que je l'aidais au mieux à Poudlard. Je lui avais évité pas mal d'ennui en prenant sa défense sans cesse face aux autres professeurs et aux membres de l'équipe administraive. Je ne voulais pas qu'on la vire de Poudlard. Je prenais une longue inspiration et je me levais. Il fallait que je parle à Lyse mais si j'y allais directement les autres professeurs pourraient se rendre compte qu'on complotait toutes les deux et ce n'était pas vraiment bien pour l'Ordre. Quand j'avais entendu dire que Lyse faisait parti de l'Ordre j'avais d'abord cru à un piège des mangemorts puis au fil du temps, je m'étais rendue compte qu'en fait elle était honnête et je l'ai donc prise plus ou moins sous mon aile. Je me rendais chez moi. Je posais mes copies sur mon bureau et j'ouvrai mon courrier. Il n'y avait rien d'intéressant encore une fois. Je soupirais et me laissais aller dans mon canapé. Les temps étaient dur pour tous. On avait tous une bonne raison d'aller au front. La mienne était Antoine et aussi pour venger la mort de mes parents. Je me relevais et j'allais me changer. Je m'étais un pantalon et un débardeur. Je me regardais dans la glace un moment puis je me retournais à Poudlard. J'activais la pièce que j'avais donné à Lyse. C'était notre secret à toutes les deux. Elle lui affichait le lieu et l'heure à laquelle elle devait me rejoindre. J'allais dans la salle sur demande pour préparer notre petit duel d'entrainement. Une grande scène était apparue. Je m'étais toujours très bien défendue en défense contre les forces du mal. Je me souvenais du club de duel qu'on avait avec le professeur de défense contre les forces du mal de l'époque. Un jour je devais me battre contre Antoine et je l'avais mis au tapis en un mouvement de poignet. J'avais le sang chaud parait-il et du coup je jetais souvent mes sorts à la va vite. Sauf que dans un duel il fallait toujours réfléchir un peu. Je l'avais appris à mes dépends. Je posais ma main sur mon bras gauche où était logée une belle cicatrice que j'avais eu lors d'un duel dans lequel je m'étais engagée trop rapidement. Je ne voulais pas que ça se reproduise surtout quand il s'agissait d'un duel amical comme ce soir. Je prenais une grande inspiration en attendant l'heure arrivée. Ce n'était pas bien. J'avais un mauvais présentiment à propos de ce duel. J'entendis la porte s'ouvrir. Je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir qui se tenait derrière moi. Tu es prête ? Alors en garde. Quelques heures plus tard je me retrouvais à l'infirmerie en compagnie de Lyse. J'étais assise sur un lit en souriant tandis qu'elle me soignait la joue. Un de ses sorts m'avaient atteint et la jolie blonde ne cessait de se confondre en excuse. Ce n'est rien Lyse ça arrive à tout le monde et au moins ça prouve que tu sais te défendre. Je lui faisais un petit clin d'oeil puis j'ajoutais : En plus j'ai connu pire ! Ce n'est qu'un égratignure ça ! Un sourire complice avant une grimace. J'avais oublié que l'alcool faisait aussi mal sur la peau.

Assise devant son bureau, Lyse ne cessait de surveiller l'horloge murale. Elle n'avait eu que très peu de visites aujourd'hui, et c'était plutôt une bonne chose. Plusieurs livres s'étaient empilés sur son bureau. On occupe son temps libre comme on le peut après tout. C'était devenu une habitude maintenant, et Lyse recherchait sans cesse de nouvelles techniques médicales pour les personnes se présentant à l'infirmerie. Chaque vendredi, la jeune femme avait l'habitude de retrouver Sofia, son amie, pour se raconter leurs semaines respectives. C'était également le moyen de se défouler en faisait un petit duel. Au milieu de ses livres se trouvait une petite pièce. Pas n'importe laquelle, puisqu'elle lui permettait de garder contact avec Sofia, et de savoir quand la rejoindre par sa simple activation. Dans un dernier coup d’œil furtif, elle remarqua qu'un message venait d'apparaître. Lyse devait se rendre dans près de dix minutes à la salle sur demande, là où son amie l'attendait. L'heure de sa pause étant arrivée, elle pouvait s'en aller l'esprit tranquille et laisser ses collègues s'occuper de l'infirmerie. En s'organisant des rendez-vous comme ceux-là, Lyse et Sofia risquaient d'attirer l'attention sur elles. Obligées de faire attention au moindre de leurs gestes, afin de ne pas s'attirer les foudres des mangemorts, Lyse la rejoignait toujours avec une petite boule au ventre. Crainte qui disparaissait immédiatement à la vue de Sofia, qui l'accueillait chaque fois le sourire aux lèvres. Elle était probablement la personne dont Lyse était le plus proche au sein de l'Ordre. D'ailleurs, on ne l'avait pas accueillie à bras ouverts au commencement. Probablement à cause de sa fuite en France lorsque son fiancé se fit emprisonné. Ce départ précipité venait forcément instaurer des doutes dans les esprits de chacun. Pourtant, la bonne volonté dont elle faisait preuve était plutôt remarquable. Lyse voulait vraiment intégrer l'Ordre pour s'ôter l'image de la fiancée fuyarde. Elle ne voulait pas redorer son image auprès des autres. Leurs avis l'importaient peu en réalité. C'était surtout pour se prouver à elle-même que finalement, elle n'était pas si mauvaise. Que malgré ce qu'elle avait pu faire dans le passé, elle était encore capable d'accomplir de bonnes choses. Et elle pouvait compter sur Sofia, qui avait accepté d'en savoir un peu plus sur elle, en mettant de côté les éléments du passé. Et Lyse tenait beaucoup à cette amitié.

L'heure était au duel, très bon remède quand il s'agissait de se défouler, mais cela leur permettait également de s'entraîner ce qui était plutôt un bon point. « Plus que jamais ! » Elle se mit ensuite en place, et ce fut un festival de couleurs qui jaillissaient de leurs baguettes respectives. La scène que Sofia avait fait apparaître était très grande et permettait de nombreuses manœuvres. Contrairement à son adversaire, Lyse avait l'esprit analytique. Placée dans un coin stratégique de la pièce, elle observait l'immensité de la salle, à la recherche d'une stratégie d'attaque. Beaucoup plus amenée à lancer des sortilèges de défense que d'attaque, Lyse faisait en sorte d'être la plus efficace. Un peu trop peut-être. Un sort un peu moins bien maîtrisé et s'ensuivit le drame. Complètement affolée, Lyse n'attendit pas plus d'une seconde avant d'emmener son amie à l'infirmerie, qui était plutôt en bon état pour se déplacer seule. Elle avait été blessée à la joue, et ce n'était franchement pas agréable à regarder. « Je suis vraiment, vraiment désolée. Je ne voulais pas... » Pourtant habituée à soigner ce genre de blessures, Lyse en fut plutôt déstabilisée. Elle ne soignait pas tous les jours des personnes dont elle avait enduit les blessures. « Ce n'est rien Lyse ça arrive à tout le monde et au moins ça prouve que tu sais te défendre. En plus j'ai connu pire ! Ce n'est qu'un égratignure ça ! » L'infirmière esquissa un sourire. Sofia voulait se montrer rassurante, mais Lyse ne pouvait s'empêcher de culpabiliser. « Je sais bien, mais ça reste une blessure que je t'ai infligée. » Elle sortit le nécessaire pour panser sa joue. La main tremblante, elle prit quelques secondes de pause avant de reprendre calmement. « Ne bouge surtout pas. » Plus que concentrée dans ce qu'elle faisait, Lyse n'avait envie de se rater encore une fois. « Alors, comment vas-tu ces derniers temps ? » Les temps étaient difficiles, la guerre se faisait de plus en plus sentir et tout le monde avait ses problèmes. C'était peut-être l'occasion d'en parler calmement, et d'obtenir un peu de réconfort.

Je sais bien, mais ça reste une blessure que je t'ai infligée. Je souriais tandis qu'elle me somma de m'asseoir sur le lit pour qu'elle puisse me soigner. Elle ne pouvait pas savoir combien de fois je m'étais faite mal en m'entraînant au duel. Ce n'était pas cette petite égratignure qui allait me faire du mal. Mais ne t'inquiète pas Lyse tout va bien. Je m'asseyais tout simplement sur le lit d'infirmerie tandis qu'elle prenait tout ce qu'il fallait pour me soigner. Je ne bougeais pas pour ne pas qu'elle me fasse mal. Ne bouge surtout pas. Je lui montrais ma joue pour qu'elle puisse commencer à me soigner. J'avais une totale confiance en Lyse. Nous n'étions finalement pas vraiment différente l'un de l'autre. J'étais peut être un peu plus rentre dedans qu'elle mais ça ne changeait en rien notre relation amicale. Alors, comment vas-tu ces derniers temps ? Je me figeais un peu à peu tandis qu'elle me posait cette question. Il fallait que je lui explique beaucoup de chose. Comment j'avais réussi à me remettre avec Antoine, le fait que j'avais failli mourir dans les bras d'une mangemorte... Par quoi allais-je commencer ? Alors par quoi commencer ? Je me mis à rire puis je lui montrais une blessure à mon poignet. On va commencer par la chose la plus affreuse qui me soit arriver. Je lui souriais et lui montrait une petite place à mes côtés. alors j'ai découvert qui a tué mes parents et j'ai eu la chance de la rencontrer. Voyant sa mine effrayé j'ajoutais très vite. Dans l'allée des embrumes et j'ai un peu morflé dirons nous. Elle m'a expliqué qu'en temps de guerre il ne fallait pas avoir d'ami et donc il ne fallait pas avoir de sentiment surtout quand mes parents sont morts en la suppliant de les achever. Bien sur je l'ai mal pris et donc ça a un peu dégénéré. Je lui souriais tout simplement en posant ma main sur son épaule. Mais je suis encore là et ce grâce à Antoine. Oui je sais je vais encore t'ennuyer avec Antoine mais il faut vraiment que je t'en parle. Je pensais qu'il ne m'aimait plus et donc je n'osais pas lui dire que je l'aimais et bien finalement je me suis lancée et il m'a répondu qu'il ne voulait plus de moi ou quelque chose qui y ressemblait. Malheureusement je l'ai très mal pris et je ne voulais plus lui parler. Nous nous sommes quittés ainsi en froid et il est quand même venu me sauver dans cette ruelle et maintenant... Je souriais aux anges. Je n'osais pas continuer à parler. J'avais trop d'étoile dans les yeux. Je me sentais tellement bien depuis qu'Antoine et moi nous nous étions remis ensemble. Je n'avais jamais été aussi heureuse que depuis qu'il était de nouveau avec moi. Même si nous étions en guerre je ne pouvais pas m'empêcher de sourire à la pensée qu'Antoine et moi étions enfin réunis. Je sortais de ma rêverie pour lui dire : Oui je sais. Il n'y avait pas de mot à dire entre nous. Nous nous connaissions tellement bien qu'elle savait exactement ce que je pensais et vise versa. J'avais l'impression de retomber au temps de l'adolescence.