Il est vingt-trois heures trente lorsque des cris s’élèvent dans le manoir de la famille Bennett. Après une heure de travail, Jane Bennett vient de donner naissance à une demoiselle qui s’égosille joyeusement, ce qui repend la bonne humeur entre ces murs. Après tant de tentatives, Lincoln Elizabeth est une bénédiction, et le couple Bennett va enfin former une famille. Aidan en est certain : Sa fille aura la beauté de sa mère, mais un caractère bien trempé (comme sa mère – mais ça il ne le dit pas, il n’a pas envie de dormir dans le canapé cette nuit, il dira que c’est la tempête dehors qui le prédit).




Serdaigle vient juste de gagner le dernier match, qui lui fait remporter la coupe de Quidditch cette année-là. Lincoln et ses partenaires en ont bavé cette fois-ci : Un match de 1trois heures trente en pleine tempête, la plus grosse qu’on ai vue à Poudlard depuis plus de cinquante ans a dit Madame Bibine. En effet, ils sont là, tous les sept. Ils sont trempés, couverts de boue jusque sur les joues, mais ils rayonnent de bonheur d’avoir remporté ce match contre une équipe qui n’a pas vraiment fait preuve de fairplay. Ce soir-là, Lincoln en est certaine, elle jouera au Quidditch plus tard.




L’équipe des Falmouth Falcons a suspendu Lincoln de son poste depuis une semaine maintenant. Le dirigeant ayant émis des doutes sur la pureté du sang de la jeune femme, se permet une semaine de réflexion quant à son avenir dans son équipe. Lincoln est verte de rage, car c’est en grosse partie grâce à elle qu’ils ont gagné leurs trois derniers match. Deux jours après cette nouvelle, elle reçoit un hibou. Les Chudley Cannons lui offrent le poste de poursuiveur tout juste libéré dans leur équipe : Si les Falcons faisaient la bêtise de penser à se séparer d’une telle joueuse, ils ne perdraient pas une seconde pour la récupérer. Elle accepte d’ailleurs l’offre tout de suite. Les Chudley Cannons avaient toujours été son équipe préférée, et après le mépris dont son ancienne équipe vient de faire preuve envers elle, Lincoln est plus que ravie de leur faire un pied de nez.




Il est vingt-deux heures. Lincoln pose les dernières touches de maquillage sur son visage et passe une main dans sa queue de cheval avant de se tourner vers son amie qui fait de même. Elle la regarde en souriant. Mary est sa colocataire. Née moldue, elle a décidé de prendre un boulot côté moldu afin de pouvoir continuer à vivre normalement. Lincoln lui a bien proposé de l’aider financièrement, gagnant plutôt bien sa vie. Mais Mary a toujours refusé. Il y a quelques mois, elle lui a parlé d’un petit boulot qu’elle venait de trouver. Il lui suffisait de danser en tenue légère sur un bar tous les vendredis et samedis de vingt-deux heures à une heure du matin pour gagner deux-cent livres, en plus des pourboires. Lincoln lui avait alors dit qu’elle viendrait danser avec elle les vendredi soirs, et que Mary pouvait garder les deux-cent livres. Non pas qu’elle aime se trémousser petitement vêtue devant des inconnus, mais si c’était la seule manière pour que Mary accepte son aide, elle le ferait aussi longtemps qu’il le faudrait.