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 (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)

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MessageSujet: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeMar 5 Mar - 23:25


we'd share each other like an island
i'm miles from where you are i lay down on the cold ground, i pray that something picks me up and sets me down in your warm arms


C’était le matin. La lumière qui passait à travers le tissu de la toile de tente en était le meilleur indice. Maudite lumière qui eu pour effet de tirer Eamonn de son sommeil, dans un long grognement. Il resta quelques minutes allongé sur le lit, ou plus précisément, ce qu’il essayait de considérer comme un lit, les yeux clos, comme dans l’espoir de retrouver le sommeil. Les conditions de vie qu’il était obligé de supporter étaient plutôt rudimentaire. Il s’estimait heureux de camper dans une toile de tente appartenant au monde de la sorcellerie et non à celui des moldus, au moins, c’était spacieux et presque confortable, cependant, ça n’égalait en rien le confort de la maison qu’il avait quitté quelques mois plus tôt en compagnie de Blodwyn, sa fiancée. Tout deux étaient désormais condamnés à une vie peu agréable, obligé de fuir et de se cacher dans le seul but d’échapper aux rafleurs, ces sorciers qui avaient choisi de rejoindre la cause de Voldemort tout ça pour de l’argent. Une cause tellement absurde. Une cause que sa propre famille partageait depuis sans doute toujours. Eamonn avait honte pour eux, tout autant qu’eux, ils avaient honte de lui et de sa sœur aînée, puisqu’ils avaient choisis des voies ne correspondant pas aux idéaux familiaux. Fréquentés des sang-impurs, quel horreur d’après eux. Il préférait ne pas penser à eux. La journée était à peine commencée, il ne voulait pas être énervé dès le matin. Les yeux toujours fermés il se tourna dans les draps, changeant de côté afin d’enlacer celle qui partageait ce maudit lit avec elle. Il fronça les sourcils alors que ses doigts ne touchaient que les draps froids de leur couche. « Blodwyn ? » Eamonn était encore à mi-chemin entre l’état éveillé et l’endormissement, ainsi articuler demandait un effort de la part de sa mâchoire qu’il ne semblait pas encore en état de faire, d’autant plus qu’il avait encore la tête à moitié dans l’oreiller. Pas de réponse. Juste le pesant silence. Silence qu’il n’était que très peu si bien que d’un bond il se retrouva en dehors des draps, les yeux enfin ouverts sur cette fichue tente qui, apparemment, était on-ne-peut plus vide. « Blodwyn ! » Cette fois-ci, on ne pourrait pas lui reprocher d’avoir prononcer le prénom de sa fiancée dans sa barbe, c’était clair et parfaitement audible. La tente était grande, mais pas suffisamment pour qu’elle ne l’entende pas, si elle était elle aussi dedans. Il s’habilla rapidement, l’idée de sortir de la tente en caleçon et en t-shirt ne le tentait pas vraiment, au delà du fait qu’il aurait eu l’air d’un parfait idiot, ça à la limite, il s’en fiche il voulait éviter l’hypothermie. S’il faisait bon sous les draps, ce n’était pas le cas à l’extérieur.

Il avait eu raison, il lui fallut peu de temps une fois à l’extérieur avant d’être pris d’un léger frisson de froid. Il n’était pas d’un naturel frileux, encore moins en cet instant, le stress agitant chaque atome de son corps le réchauffait plutôt rapidement. Même devant la tente, il n’y avait pas la moindre trace de la jeune femme. Elle aurait très bien pu sortir pour monter la garde, mais apparemment, ce n’était pas le cas. Il ne savait pas où elle était et il se sentait soudainement pris de panique. Il serra sa baguette avec force entre ses doigts, tellement de force que si elle n’avait pas été si solide, il l’aurait probablement cassée en deux. S’il fallait qu’il retourne toute cette fichue forêt, ou bien, tout le Royaume-Uni pour retrouver sa fiancée, il le ferait sans la moindre hésitation. Sans prendre le temps de ramasser leur bivouac, de toute façon, il s’avança dans la forêt, s’éloignant rapidement de leur campement et par la même occasion, des sortilèges de protection qu’ils avaient lancé dessus la veille. « Blodwyn ! » S’ils avaient étaient en pleine montagne, la seule réponse qu’il aurait obtenu, ça aurait été le son de sa propre voix, lui revenant en un écho désagréable. Au lieu de ça, il n’avait que le bruissement du vent dans les branches dépouillées des arbres mêlé aux gazouillements des quelques oiseaux que l’hiver n’avaient pas poussé à migrer vers un pays plus chaud. Ils auraient mieux fait de faire pareil. Pas pour fuir l’hiver, il s’en fichait bien de l’hiver, mais pour fuir cette maudite guerre, ils auraient pu aller n’importe où dans le monde, dans un coin où ils seraient tranquilles et pas obligés de se cacher dans des animaux. Ils valaient mieux que ça. Qu’importe ce qu’en disaient Lord Voldemort et ses précieux moutons, les nés-moldus étaient des sorciers comme les autres, et même si on supposait qu’ils n’en étaient pas, ils restaient des êtres humains. Il s’agissait sans doute là d’un sujet auquel Voldemort n’avait pas pensé avant d’imposer sa dictature. S’il pouvait se permettre de juger un sorcier à sont statut de sang, il n’avait en aucun droit de juger l’humanité d’une personne. Cependant, il ne serait pas le premier à faire. Finalement, sorciers, moldus, il y avait parfois des hommes qui tombaient bien profondément dans la bêtise.

Ses pas l’avait mené au village le plus proche de leur campement. Eamonn était optimiste, peut-être que Blodwyn était simplement allée faire quelques courses dans la ville. C’était souvent elle qui s’occupait de ça. Les villes moldues, il connaissait très peu. Lui, il avait grandit dans une ville de sorciers, une ville de sang-pur bien entendu. Une ville qui puait la fierté et la prétention à des kilomètres à ronde. Une ville qu’il n’avait jamais beaucoup aimé. Il préférait vivre dans le monde moldu plutôt que dans cette fichue ville. Même si ça lui demanderait un très long temps d’adaptation. Blodwyn et Eamonn étaient dans le coin depuis quelques temps, suffisamment longtemps pour qu’il sache à peu près où aller chercher. Il fit rapidement le tour de la ville. Elle était relativement petite, juste un petit village perdu à l’orée d’une forêt. Elle n’était pas là. Elle était forcément quelque part et où qu’elle soit, il la retrouverait. Il en restait persuadé. C’est la mâchoire serrée et l’esprit plein de détermination que le sorcier repartit en direction de son campement, il devait y récupérer quelques affaires afin de passer au peigne fin le monde entier s’il le fallait. Plus il avançait à travers les arbres plus ses pas s’accéléraient, avec eux son souffle et son rythme cardiaque, si bien qu’arrivé à la tente, quasiment en courant, il était légèrement essoufflé et il avait l’impression que son cœur cherchait à s’échapper de sa poitrine. Ce n’était certainement pas sa petite course à travers les bois qui le mettait dans un état pareil, mais la peur d’avoir perdu Blodwyn. Il avait l’impression d’être en train d’étouffer alors qu’il rejoignait l’intérieur de la tente, se laissant alors lourdement tomber à genoux. Il avait l’impression que même ses muscles étaient en train de lâcher, incapables de le porter à nouveau, tout comme sa respiration et les battement de son cœur ne semblaient pas vouloir revenir à la normale. Finalement, il réussit à se calmer un peu, il se redressa alors sur ses jambes, avant de pousser avec énervement tout ce qui se trouvait sur ce qui leur servait de table, ne se préoccupant de la valeur des choses se trouvant dessus. Des choses de valeurs, ils n’en avaient pas de toute façon, ils avaient tout laissé chez eux quand on les avait forcé à fuir. Plusieurs objets s’étaient brisés rompant le silence trop familier des lieux. Il se laissa tomber sur une chaise, les mains jointes et appuyées contre son front. Il fallait qu’il se calme. Il ne l’avait pas encore perdue, il savait qu’elle était vivante, quelque part et même si c’était dans un stupide camp voir même à Azkaban, ça n’avait pas d’importance. Il allait la retrouver.
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Melian Greengrass
Melian Greengrass
ADMIN ❖ we are the champions
≡ ton pseudo : MARY-W. +marie.
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≡ âge du perso : vingt-six ans.
≡ amoureusement : mariée, techniquement, même si elle ne semble plus en porter le nom.
≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
≡ statut de sang : c'est une sorcière de sang-pur, d'ces sang-pur qu'on estime traitres pour ne pas se croire au-dessus des autres.
≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
≡ son patronus : il prenait la forme d'un geai, mais désormais elle ne peut plus en produire. rien d'autre qu'un vague amas argenté.
≡ son amortencia : la potion a toujours eu la senteur du grand air, un parfum d'ébène au creux de ses cheveux et du vieux bois.
MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeJeu 7 Mar - 22:11


but first we'll live
blodwyn brownstein & eamonn f. oswald-appleby
« i touch the place where i'd find your face
my finger in creases of distant dark places. »

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Lentement, elle avait vu la lumière du jour venir caresser son visage, dessiner ses traits endormis, dans le silence épais de l’aube qui s’éveille. La nuit avait été plutôt froide, elle en était le bon témoin puisqu’elle n’avait que très peu fermé l’œil, frémissant au moindre bruissement dans les arbres – ce qui était assez souvent, dans un endroit comme celui dans lequel ils se trouvaient à l’instant présent. Ca n’avait pas d’importance. Sous les couvertures, avec lui, rien au fond, n’avait d’importance. C’était une douce sensation – sans doute éphémère – qu’elle ressentait au creux de ses entrailles, celle d’être bien, en sécurité, là où il fallait, sans l’envie d’être où que ce soit d’autre. Lèvres serrées, un vague sourire vint illuminer le visage de la sorcière, alors qu’elle serrait entre ses doigts pâles une des mains de son fiancé, caressant celle-ci avec douceur, cette seule douceur qui naissait de l’amour qu’elle avait pour lui, qu’il avait pour elle et qui faisait qu’ils étaient encore à l’heure actuelle, bel et bien vivants. Leurs destinées auraient dû être plus faciles, moins entrecoupées de toutes ces difficultés, de tous ces cauchemars qui les avait à présent, forcés à quitter la ville où ils avaient prévu de construire leur avenir, pour se retrouver ici, dans cette forêt, dans cette tente comme des fugitifs. Qu’ils n’étaient pas. Qu’il n’était pas, lui en tout cas. Elle, c’était une autre histoire : dans le monde actuel, son crime était d’être née-moldue, de ne pas en avoir honte et de l’avoir jusque-là, fièrement porté comme un étendard servant à la différencier du commun du monde magique. Qu’est-ce qu’elle avait pu faire de plus pour mériter qu’on la traque ainsi ? Elle avait jusque-là, sauvé avec application ses semblables, sans distinction aucune et ce, depuis qu’elle occupait son poste à Sainte-Mangouste. Elle avait été une élève comme les autres, pendant son temps à Poudlard – plus appliquée que certains même. Et elle en était sure, elle aimait avec la même ardeur que tous les autres, à s’en briser le cœur à chaque fois qu’elle posait son regard sur lui, qu’elle observait avec tout le désarroi du monde la misère dans laquelle il se forçait à vivre, pour elle. Quels crimes devaient la pousser à finir à Azkaban, parmi les meurtriers et les criminels de la pire espèce de ce monde ? Au moins, peut-être pouvait-elle encore se bercer de l’illusion que les Détraqueurs avaient déserté l’endroit, et que l’atmosphère au sein de la prison avait déjà perdu sa lourdeur de plomb – pourrait-elle au moins survivre avec ces quelques grains d’espoir qui lui restaient, l’idée folle et stupide que cette guerre prenne fin, un jour ou l’autre. Aujourd’hui, au milieu de toute la morosité de ce monde, était un jour spécial, un jour que Blodwyn comptait bien fêter et ce, coûte que coûte. Chaque année, depuis qu’elle côtoyait Eamonn – sans même qu’ils ne soient encore un couple – elle avait mis un point d’honneur à ne pas oublier cette date, malgré les vacances qu’elle passait chez elle, loin de Poudlard. Dans les derniers sons de la forêt mourant sous le rude hiver naissant, la sorcière laissa un sourire traverser son visage, une fraction de seconde avant que l’inquiétude ne revienne. Elle finit par se lever, discrètement, relâchant enfin de sa douce étreinte la main de son fiancé : les tentes des sorciers avaient l’avantage au moins d’être bien plus confortables que celles que Blodwyn connaissait depuis sa naissance, quand elle partait faire du camping en famille : ici au moins, elle pouvait occuper un semblant de salle de bain, le temps de se préparer, tentant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller Eamonn encore endormi. Bizarrement, paradoxalement, comme pour essayer de masquer la culpabilité qui la minait chaque jour un peu plus, la rousse alimentait l’espoir que cette journée soit parfaite, en quelques sortes.

C’est à pas de velours qu’elle quitta la tente, embarquant quelques-unes de leurs affaires, notamment l’argent moldu qu’ils traînaient partout avec eux depuis que leur fuite avait débuté : Eamonn en ça, n’avait strictement aucune notion, si bien que Blodwyn préférait largement s’occuper des achats et des courses en tout genre – si le sorcier s’y connaissait plutôt bien en tout ce qui concernait les sortilèges, les lois magiques ou encore même l’argent magique, il était aussi à l’aise dans le monde moldu qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Et de toute manière, aujourd’hui, c’était elle qui avait envie de s’occuper de tout. S’emmitouflant ainsi dans sa veste d’hiver, baguette coincée à portée de mains – rien que par prudence – Blodwyn s’engagea à travers les épaisses naissances de forêt qui entouraient leur campement clandestin. La sécurité des sorts s’envolant, elle sentit malgré elle un léger pincement la retenir de faire un pas de plus, l’hésitation la frappant de plein fouet : il fallait avouer qu’elle avait trop souvent pour réflexe de s’appuyer sur la présence et le soutien d’Eamonn depuis qu’ils avaient été forcés de prendre la fuite. Peut-être bien qu’elle ferait mieux d’apprendre à prendre les choses en main, se débrouiller un peu sans ressentir cette vertigineuse peur au fond de ses entrailles : c’était après tout, à cause d’elle qu’Eamonn avait sacrifié tout ce qu’il avait si durement construit, loin de l’influence malsaine de sa famille pourrie jusqu’à la moelle. Indéniablement, toutes les attentions qu’elle pourrait avoir à l’adresse de son fiancé n’effaceraient jamais cette pointe de culpabilité qui lui brûlait la gorge et lui tordait les entrailles – peut-être était-elle égoïste. Egoïste de l’avoir laissé faire ce choix, pour elle, pour eux plutôt que de lui laisser une chance de se construire une vie dans ce monde-là. Au fond, de toute manière, est-ce qu’il aurait poursuivi sa vie comme si de rien n’était si elle avait disparu du jour au lendemain, prenant la fuite dans le prétexte stupide de le préserver de la malchance d’être fiancé à une née-moldue ? Ces hésitations poursuivaient Blodwyn et ce, à travers les kilomètres qu’ils avaient déjà fait – constamment, jour après jour, c’était une part de son existence qui était remise en question, une infime partie de son histoire avec Eamonn, la façon qu’ils avaient de vivre leur couple, tous les sacrifices qu’il faisait pour elle, elle incapable d’aller de l’avant par ses propres moyens, incapable même d’aller faire quelques courses au village moldu à proximité sans se sentir dangereusement exposée. A raison, sans doute ; les Mangemorts (elle l’avait déjà appris à ses dépens) avaient comme fâcheuse tendance de se trouver aux endroits les plus saugrenues selon les circonstances, mais peut-être était-il temps qu’elle lâche un peu de ces craintes intestines afin de laisser une pointe de bravoure faire d’elle plus qu’une fuyarde, une résistante, en un certain genre. Lèvres pincées, Blodwyn se retrouvait à errer dans les rues à peine éveillées du village à proximité duquel ils avaient échoué : elle ne connaissait même pas le nom de celui-ci, paradoxalement, et sans doute que même si elle le savait, elle ne prendrait pas le temps de le retenir. Ils en avaient – mine de rien – traversé tellement qu’elle ne les comptait déjà plus, forcés de fuir au moindre risque, au moindre signe trop inquiétant. Cette vie la fatiguait, tout autant qu’elle fatiguait Eamonn, ou chaque parcelle de ce qu’ils étaient ensemble. Elle en était parfois arrivée à se demander si elle ne ferait pas mieux de s’arranger pour qu’Eamonn la déteste, finisse par l’abandonner à son propre sort sans plus penser à elle et se contenter d’avancer de son côté plutôt que de risquer sa vie pour la cause perdue qu’elle était, dans ce monde-là. Mais elle était trop lâche pour ça, trop lâche pour avoir le courage de tout faire, tout endurer toute seule. Trop lâche pour se sacrifier, le perdre de toute manière.

Alors elle se contentait de sauver les apparences, de s’occuper de ces petits, infimes détails qui n’en étaient pas à son humble avis de sorcière naïve et impressionnable. C’était l’anniversaire d’Eamonn et, bêtement, alors que ses pensées auraient dû être occupées sur le prochain stade de leur fuite, la prudence et toutes les précautions qu’ils s’étaient engagés à prendre, elle risquait tout, l’esprit obsédé par le potentiel cadeau qu’elle pourrait dénicher dans ces endroits reculés. Quelques courses plus tard, et elle faisait déjà demi-tour pour retourner en direction de leur campement reculé, tentant de se faire remarquer par le moins de monde possible : au moins, au plus profond de l’Irlande hivernale, elle n’était pas la seule rousse, elle n’attirait donc pas tant que ça la curiosité de certains, contrairement à d’autres endroits qu’ils avaient déjà traversé il n’y a pas si longtemps que ça. Ses emplettes serrées contre sa poitrine, tous ses sens en éveil, elle finit par disparaître à la lisière de la forêt, s’enfonçant entre les arbres sans vraiment se donner la peine de se repérer : c’était un don qu’elle avait eu et ce, depuis avant même qu’elle ne connaisse la magie – un truc qui avait toujours étonné et ses grands-parents et sa mère, que cette capacité à ne jamais perdre son sens de l’orientation, même dans les plus épaisses forêts. Un élément non négligeable, dont n’importe quel sorcier digne de ce nom aurait déjà profité pour disparaître de la surface de cette planète et échapper au danger, mais il semblerait qu’elle n’avait aucunement l’âme d’une guerrière. Il ne lui fallut ainsi que quelques minutes pour rejoindre la tente qui n’avait pas bougé d’un pouce, s’imaginant déjà retrouvé un Eamonn qui n’avait pas bougé d’un pouce et qui ne se doutait même pas des quelques préparatifs qu’elle s’apprêtait à faire : il n’avait pas semblé remarquer (avant que la jeune femme ne le lui fasse comprendre) il y a deux jours de cela, qu’ils avaient été la veille de Noël, alors le voir avoir oublié son propre anniversaire ne l’étonnerait au fond, qu’à peine. Elle au moins, elle n’avait pas oublié, et peut-être bien qu’une part de l’esprit idéaliste de la sorcière espérait que cette attention défasse quelque peu le nœud coincé dans ses entrailles. Un sourire éclairant son visage jusque-là transpirant d’une inquiétude non négligeable, Blodwyn franchit à nouveau l’entrée de la tente, le plus discrètement possible – comme si ses attentions encore, pouvaient servir. Ce n’est qu’au bout de quelques secondes, s’apprêtant à déposer ses emplettes sur la table qu’elle remarqua le lit déserté, le silence épais qui régnait dans les lieux. Voilà que son sourire s’effaçait déjà, que sa vague inquiétude venait fracturer ses traits : elle regarda autour pendant de longues secondes, à la recherche d’un son, d’un bruit qui lui permettrait de calmer cette peur qui grandissait en elle. Rien. « Eamonn ? » Elle n’avait pas lâché ses affaires qu’elle faisait le tour de la tente, maudissant cette fois-ci la magie pour faire des tentes aussi grandes – un coup d’œil lui aurait suffi dans une tente moldue. Lèvres serrées, mâchoires crispées, Blodwyn retrouva le froid extérieur sans s’en soucier, son regard clair, baigné d’inquiétude, cherchant quelque signe de vie alentours. « Eamonn ?! » Quelle idiote, les sortilèges autour de la tente la rendait inaudible. Se maudissant en silence, un juron s’échappant en un souffle, Blodwyn ne perdit pas un instant, se lançant à corps perdu à travers cette foutue forêt épaisse. Il n’avait même pas neigé, et les quelques traces récentes de celle-ci ne suffiraient pas à trouver Eamonn ou quelque trace de présence étrangère alentours : de toute manière, soufflant à travers bois, ses azurs cherchant frénétiquement une silhouette à laquelle se raccrochait, Blodwyn ne pensait même pas aux traces au sol ou dans les restes de neige ; le cœur battant, tout ce qu’elle espérait voir, c’était Eamonn. « Eamonn ?! » Pourquoi est-ce qu’elle était partie comme ça ?! Un craquement par-dessus son épaule la fit sursauter, elle lâcha toutes ses emplettes pour s’emparer frénétiquement de sa baguette, serrant celle-ci entre ses doigts, souffle coupé, la vague volonté de ne plus faire de bruit la figeant sur place. Elle avait malgré tout le sentiment que son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine finirait par trahir sa présence à toute oreille, tant il palpitait contre ses tempes avec rage.

Pour un fugace instant, elle eut l’impression que son corps crispé n’obéissait plus à son esprit, qui tentait vaguement, en un discret murmure responsable dans sa tête, de s’apaiser un tant soit peu. Réfléchis, réfléchis. Finalement, le silence était retombé sur la forêt, un âpre sentiment de solitude s’empara de Blodwyn qui, pendant quelques secondes, en oublia même le campement qui n’avait pas disparu, les traces de lutte inexistantes, ou le calme qui continuait de régner. Qu’est-ce qu’elle ferait si elle devait se retrouver seule, comme ça, du jour au lendemain sans crier gare ? Quelle imbécile elle était, de ne pas y avoir pensé plus tôt (ou que trop peu) alors qu’ils fuyaient depuis des mois, jouant d’une chance inouïe de n’être tombés encore sur personne. Elle finit par faire volte-face à toutes jambes, comme si la vague impression d’une présence ici, avec elle, continuait de la faire frissonner de peur – oubliant ses provisions et ainsi, toutes ses bonnes volontés et l’argent qu’elle avait claqué dans ces achats qui devenaient subitement, bien futiles. Sans Eamonn, de toute manière, il n’y avait rien à fêter – malgré elle, elle sentit cette pensée s’imposer dans son esprit, elle accéléra l’allure, se perdant un instant avant de retrouver son chemin. D’un geste de la baguette, oubliant toute prudence, elle fit disparaître les sorts qui entouraient leur campement clandestin, se précipitant à toute allure dans la tente qui n’avait toujours pas bougé d’un pouce. La surprise, malgré tout, la figea à l’entrée de celle-ci. Son cœur, elle le sentit, fit une vertigineuse chute dans tout son poitrail, alors que son regard clair se posait sur la silhouette familière d’Eamonn. Enfin. La culpabilité revint de plus belle au fond de sa gorge, elle ne dit mot, l’observant un moment comme dans la crainte qu’il ne lui saute dessus, qu’il ne s’énerve pour la bêtise dont elle faisait sans cesse preuve, alors qu’il risquait sa vie pour elle, qu’ils risquaient constamment, jour après jour, leur vie. Il ne bougeait pas, aussi, elle s’autorisa de rentrer dans la tente, pour venir se poster dans le dos du sorcier, s’accroupissant derrière lui pour venir enlacer ses larges épaules de ses bras frêles. « Je suis désolée. » Finit-elle par souffler à mi- mots, toute l’inquiétude qu’elle avait ressentie jusque-là, s’envolant subitement, ne laissant qu’un gouffre sans fin de culpabilité et de vide. Elle en vint même à resserrer plus encore son étreinte, comme pour s’y accrocher de toutes ses forces, ne pas le voir s’évanouir encore une fois à cause de son incapacité à faire preuve de l’intelligence nécessaire en de pareilles circonstances. « J’ai eu peur que tu sois parti… » Finit-elle par avouer – elle l’aurait sans doute mérité, tout comme elle mériterait qu’il s’énerve à cet instant précis, qu’il soit lassé d’être la tête pensante de leur duo, alors qu’elle était celle qui mettait et leur couple, et leurs existences en constant danger. Il semblerait déjà que ses plans aussi peu ambitieux soient-ils, tombent à l’eau – elle avait de toute manière laissé tous les ingrédients pour la fête bien loin, au beau milieu de cette foutue forêt. Bizarrement, ça n’avait qu’une importance mineure ; il était là et c’est tout ce qui comptait.
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MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeVen 8 Mar - 17:20


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Eamonn n'avait en soi aucune raison particulière de fuir. Il était un Oswald-Appleby après tout. Un sorcier issu de deux familles de sang-pur particulièrement réputées. D'aussi loin qu'il se souvienne, il avait toujours entendu ses parents valoriser les sang-purs, vanter le leur à tout va comme si c'était la chose la plus importante qu'ils avaient. Selon eux, c'était bien leur statut de sang qui les rendait si particuliers, si riches, si supérieur au reste du monde. Pour Eamonn, c'était juste un gros complexe de supériorité. Ils avaient un problème dont ils ne se rendaient absolument pas compte. Bien souvent, le jeune sorcier avait écouté leurs paroles sans rien dire, bien qu'il n'ait jamais partagé leur avis sur la question. Avant qu'il ne rentre à Poudlard il avait entendu tellement de fois qu'il ne devait côtoyer que des sang-purs car les autres étaient des moins que rien, des erreurs de la nature. Pourtant, à peine arrivé dans l'école de sorcellerie, il avait eu l'occasion de les rencontrer, ces sorciers que ses parents voyaient d'un si mauvais œil. Il avait rapidement compris à quel point ils avaient tord de juger aussi mal les sang-mêlés et les nés-moldus. Quand il avait rencontré Blodwyn, leur erreur s'était imposé à lui avec encore plus de force. Il avait beau être un sang-pur, jamais il n'aurait pu rester dans son coin à regarder les nés-moldus être ainsi persécutés. Même si Blodwyn n'avait pas été une partie aussi importante de sa vie, il n'aurait certainement pas pu rester les bras croisés à attendre que les choses s'améliore. S'il n'avait pas été avec Blodwyn en train de fuir avec acharnement, il aurait rejoint l'ordre du phénix pour se battre à leurs côtés. Mais il était là, avec Blodwyn a partager une toile de tente au milieu d'une forêt dont il serait certainement incapable d'indiquer avec précision la position. Il savait qu'ils étaient en Angleterre et c'était déjà bien. Ils avaient beaucoup voyagé depuis qu'ils avaient décidé de s'enfuir, depuis qu'ils y avaient été obligés de toute évidence. Elle, en tous cas. Lui, il avait eu le choix, mais s'enfuir avec elle, ça avait été une évidence, il ne s'était même pas posé la question, il était hors de question qu'il l'a laisse seule. Il l'aimait, il ne voulait pas la laisser de côté et continuer sa vie pendant qu'elle, elle devrait lutter contre les rafleurs et les mangemorts qui menaçaient son existence au quotidien. Il aurait été égoïste de la laisser seule dans sa merde et de toute façon il n'aurait pas supporter d'avancer dans la vie en ignorant ce que sa fiancée pouvait être devenue. Il n'appréciait pas toujours le mode de vie qu'ils avaient adoptés depuis la chute du ministère et, il ne s'en rendait pas toujours compte, mais il passait beaucoup de temps à râler, cependant, il était avec la femme qu'il aimait et il n'y avait aucun autre endroit au monde où il préférerait être. Cependant, il ne niait pas qu'être avec elle et en plus à l'autre bout du monde, loin de cette guerre, ça pourrait également être pas mal. Quitte à fuir, ils auraient pu le faire complètement après tout. Quoi que ce soit le genre de façon de penser qui puisse facilement le faire passer pour un lâche. À ses yeux ça aurait surtout été un moyen d'être vraiment en sécurité, de ne pas s'inquiéter à chaque seconde qui passait du sort qu'on pouvait réservé à sa fiancée s'ils se faisaient prendre. C'était une angoisse qui dictait sa vie depuis un moment déjà. Il n'était pas sûr que son sort à lui serait meilleur, après tout, en prenant la fuite avec elle, il était officiellement classé comme un traître à son sang. Mais ça n'avait pas d'importance, ce qui comptait, c'était elle et vivre avec la crainte constante de la perdre ce n'était pas une chose aisée, bien au contraire. La preuve étant qu'il suffisait qu'il la perde des yeux pour perdre tout son calme.

Se réveiller sans voir la rouquine à ses côtés avaient été un véritable choc. Rapidement, il avait senti les palpitation de son cœur s’accélérer au point qu'il n'aurait pas été surpris de le voir s’extirper de sa poitrine. Il imaginait le pire. Il imaginait toujours le pire tant il avait peur de la perdre. Il n'imaginait plus sa vie sans elle et ce depuis longtemps. Depuis qu'il avait quitté Poudlard. Ce moment où il avait renoncé à suivre les conseils de ses parents en entrant au ministère de la magie, préférant rester à Pré-Au-Lard dans une boutique de farce et attrape. Là au moins, il s'était assuré qu'il pourrait encore voir régulièrement la jeune femme. Il fallait aussi avouer que travailler dans une boutique de farce et attrape, ça semblait plus adapté à sa façon de vivre qu'un poste au ministère de la magie. Il n'avait pas l'impression d'avoir fait un mauvais choix de carrière bien au contraire. Cependant ses parents eux, ils n'avaient eu de cesse que d'essayer de lui faire comprendre qu'il faisait une erreur. Sa vie lui plaisait et puis il pouvait voir Blodwyn alors c'était parfait. Même s'il y avait eu un certain laps de temps pendant lequel ils n'étaient que des amis, cela faisaient un très long moment qu'il ne pouvait envisager de la perdre. C'était encore plus vrai aujourd'hui. Tout avait commencé dans un baiser bien des années plus tôt et il avait fini par lui demander sa main, trois ans plus tôt. Ils avaient pris leur temps pour l'organiser ce mariage et finalement, ils allaient devoir repousser la date prévue à cause de cette guerre, c'était censé être un jour parfait, un jour qu'il voulait connaître avec Blodwyn, un jour qu’il finirait par connaitre, il en restait persuadé, ne pas l’être aurait été se résigner et il était hors de question qu’il baisse les bras si rapidement. La guerre allait s’achever, Blodwyn et lui allaient survivre et tout rentrerait dans l’ordre. Un avenir idéal auquel il s’accrocher avec beaucoup de force afin de résister avec plus d’ardeur dans ce conflit qui pourtant le dépassait. Il ne voulait pas la perdre. Il ne pouvait pas imaginer la vie sans elle. Eamonn était un homme de paix, pourtant, si jamais il devait tuer quelqu’un pour sauver la vie de Blodwyn, il n’hésiterait pas. La guerre avait prouvé que prononcer le sortilège ‘avada kedavra’ était plu simple qu’en apparence. Nombreux étaient ceux qui avaient longtemps étaient persuadés que ces deux mots ne sortiraient jamais de leur bouche et pourtant nombreux étaient ceux qui s’y étaient récemment essayé et Eamonn n’était pas bien différent d’eux.

Il avait perdu la trace de la rousse et avec elle, tout son calme. C’était ainsi qu’après un tour au village voisin, il s’était retrouvé dans leur toile de tente à balancer ce qui lui était tombé dans la main. L’envie de causer plus de dommages à cette pauvre tente était présente en lui. Démolir, c’était un bon moyen d’évacuer le stress. Pourtant, il n’en fit rien, luttant contre cette envie qui lui tiraillait les entrailles, pour se contenter de s’asseoir. Essayer de se calmer. C’était le meilleur moyen de retrouver la jeune femme. Il devait se débarrasser du stress, de la peur et de la colère qui neutralisait complètement son cerveau, sinon il n’arriverait jamais à réfléchir posément pour trouver le meilleur moyen de retrouver sa fiancée. Perdu dans ses pensées et dans son exercice mental visant à se calmer, le jeune homme ne remarqua même pas que celle qui occupait l’entièreté de son esprit venait de réapparaitre dans la tente. Ce ne fut que lorsqu’il sentit son étreinte, l’odeur délicate de son parfum qu’il laissa échapper un long soupire, rassuré qu’elle soit là. Le son de sa voix lui sembla être encore plus agréable que d’habitude tant il désirait l’entendre depuis son réveil. « Je suis désolée. » Cette phrase laissa se dessiner un léger sourire sur les lèvres d’Eamonn. Ça n’avait pas d’importance, il ne lui en voulait pas et quand bien même ce serait le cas, il lui aurait bien vite pardonné. Il s’était trop inquiété pour elle pour se permettre de lui passer un savon maintenant qu’il l’a retrouvait et qu’il se sentait incroyablement soulagé. Bien plus léger, c’était tout le poids de son stress qui venait de s’envoler en cet instant, ne lui laissant qu’une agréable sensation de réconfort. « J’ai eu peur que tu sois parti… » Jamais il ne partirait sans elle. Elle pouvait en être sûre et certaine. Jamais il ne l’abandonnerait, elle n’avait aucune raison de douter de cela. Il se retourna vers la jeune femme, fixant son regard dans le sien tout en posant sa main contre sa joue. « Jamais je ne partirai. Pas sans toi, je te le promet. » Il déposa un baiser sur les lèvres de sa fiancée avant de se redresser, emmenant la jeune femme avec lui. « Tu étais partie où ? J’ai eu peur qu’ils t’aient attrapés … » Eamonn ne quittait plus la sorcière du regard, comme s’il avait peur qu’elle disparaisse à nouveau. La simple idée que ça puisse se reproduire et que ce soit pire encore que cette fois, qu’elle se soit vraiment faite prendre, suffisait à réveiller un peu du stress qui l’avait quittait quelques secondes plus tôt. Il était condamné à vivre avec cette angoisse jusqu’à la fin de la guerre, car on la recherchait à cause de son statut de sang et que les rafleurs se donnaient beaucoup de mal pour y parvenir, pas étonnant puisqu’on les payait pour ça. Ils étaient partout, aucun lieu ne représentait véritablement un havre de paix. Ils pouvaient apparaitre n’importe quand pour l’arrêter et il ne pouvait pas les laisser faire, il était prêt à tous les sacrifices pour qu’elle s’en sorte, il voulait qu’elle survive et il ne laisserait rien ni personne se mettre en travers de cette volonté.
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Melian Greengrass
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≡ âge du perso : vingt-six ans.
≡ amoureusement : mariée, techniquement, même si elle ne semble plus en porter le nom.
≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
≡ statut de sang : c'est une sorcière de sang-pur, d'ces sang-pur qu'on estime traitres pour ne pas se croire au-dessus des autres.
≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
≡ son patronus : il prenait la forme d'un geai, mais désormais elle ne peut plus en produire. rien d'autre qu'un vague amas argenté.
≡ son amortencia : la potion a toujours eu la senteur du grand air, un parfum d'ébène au creux de ses cheveux et du vieux bois.
MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeDim 10 Mar - 1:16


but first we'll live
blodwyn brownstein & eamonn f. oswald-appleby
« i touch the place where i'd find your face
my finger in creases of distant dark places. »

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Elle n’avait tout simplement pas réfléchi – et elle faisait n’importe quoi. Difficile de savoir quel était le désir, l’envie frivole et négligente qui lui avait fait quitter leur tente, sans laisser ni mot ni quoique ce soit pour indiquer ses bonnes intentions à Eamonn ou même au fond, sans prendre la moindre précaution quant aux dangers qu’elle courait ainsi, ceux qu’ils essayaient d’éviter depuis tant de temps, au péril de leur vie. C’était à croire que Blodwyn était tristement dénuée de tout instinct de survie, qu’elle se contentait de suivre son fiancé sans penser plus loin que ce qu’il parvenait à faire, à construire si ardemment pour la protéger. Peut-être était-il temps qu’elle commence elle aussi, à y mettre un tant soit peu du sien, qu’elle arrête de se contenter de penser aux fêtes de Noël qu’ils manquaient, à l’anniversaire qu’Eamonn passait, dans cette tente, prisonnier d’une vie qui n’avait rien de désirable. A cause d’elle. On pouvait croire que c’était la culpabilité, le besoin ardent de répondre aux quelques attentes qu’il pourrait encore avoir – qui l’avait rendue si impulsive. Elle n’était définitivement pas le meilleur compagnon de voyage qui soit, encore moins pour une traversée du désert aussi périlleuse, où ils y jouaient l’un comme l’autre leur vie. De toute manière, rares étaient les fois où elle s’était imaginée avoir à mener une vie pareille, et bêtement, ce n’était jamais dans ses idées, à cause de son statut du sang : à une époque même, elle se serait contentée de cette vie, de n’importe quelle vie sitôt qu’elle soit au bras d’Eamonn et de lui uniquement. Un bel idéalisme qui avait servi à alimenter un grain d’optimisme pendant les premières semaines de leur fuite – au moins, elle l’avait lui, il l’avait elle et ils n’étaient pas prêts de se perdre. Qui s’était fané très vite après, alors qu’elle avait compris peu à peu tout ce à quoi son fiancé lui-même avait renoncé, tout ce à quoi elle les condamnait tous les deux s’ils continuaient sur cette voie-là. Espérait-elle au moins qu’Eamonn n’aurait pas pris la décision de la laisser partir seule s’il avait eu le choix, mais restait que les remords incombant de cette responsabilité dans la fin de la vie du sorcier, étaient bel et bien là, coincés entre ses côtes, au fond de son poitrail, brûlant comme un tison incandescent. Eamonn et elle, étaient censés se marier, construire une famille, avoir une vie qui valait la peine d’être vécue, et au lieu de ça, ils se retrouvaient à présent en plein milieu de la forêt, dans l’hiver glacial de la profonde Ecosse, à ne vivre que l’un avec l’autre, comme des ermites effrayés de voir qui que ce soit. Si la famille d’Eamonn n’avait jamais rien eu de recommandable, ils avaient su se construire une vie, autour de certains cercles d’amis, mais à présent, Blodwyn était comme une malédiction ambulante, qui finirait irrémédiablement par déteindre sur tous ceux qui auraient le malheur d’attarder trop leur attention sur elle, ceux qui auraient la mauvaise idée de l’aider un tant soit peu dans sa fuite. Bien entendu qu’elle n’était cependant pas prête à se retrouver enfermée au fin fond d’Azkaban, dans une cellule glaciale avec pour seul réconfort, l’odeur iodée de la mer déferlant avec rage contre les murs d’asphalte du grand bâtiment solitaire – ni même prête à affronter la mort, mais sans doute qu’elle n’avait jamais jugé les conséquences de leur fuite aussi désastreuse. Ou l’étendue de cette guerre aussi vaste, en un noir manteau qui s’était répandu sur la capitale anglaise, sur le monde magique et qui, à présent, recouvrait peu à peu chaque parcelle d’air encore respirable.

Fêter l’anniversaire d’Eamonn n’aurait été qu’un vague échappatoire, une illusion de courte durée de laquelle ils auraient pu se bercer pour continuer d’avancer et sauvegarder ainsi les forces qui leur restaient encore. Mais peut-être bien que celui-ci ne se souvenait même plus de quelle était la date de son anniversaire, ou du simple fait que ce soit aujourd’hui même. Si rien n’avait changé, si cette guerre n’avait pas éclaté, cette journée – elle s’en serait assurée – aurait été éclatante de perfection et ce, jusqu’au moindre détail. Difficile, en somme, de retranscrire de telles envies dans les conditions de vie qu’ils connaissaient à l’heure actuelle, malgré les efforts, malgré les faux-semblants qu’ils s’appliquaient encore à laisser planer dans l’air. Lèvres serrées, les remords la ramenant bien vite à la réalité, tandis que son regard clair se posait sur un Eamonn qui avait visiblement, en l’espace de quelques minutes, complètement perdu le nord – Blodwyn avait aussitôt chassé toutes ses ambitions et ses stupides envies frivoles. Ils étaient tout ce qui importaient à présent, l’un pour l’autre, dans un monde qui allait trop vite, qui était trop hostile, trop dangereux pour ce qu’ils avaient jusque-là essayé de préserver. Si elle ne s’appliquait pas avec lui à faire quoique ce soit de réfléchi dans de telles circonstances, elle ne serait même pas là pour fêter son prochain anniversaire et l’abandonner dans un tel univers, destitué de tout espoir, était bien la dernière chose qu’elle voulait. Elle s’excusait, au final, parce qu’elle ne trouvait rien de mieux à faire – parce qu’elle savait très bien qu’elle était la responsable de tout le trouble qui flottait dans l’air piquant de la tente qu’elle avait déserté il n’y a pas si longtemps que ça. Contrite, rendue silencieuse par le gouffre de réalité qui s’était ouvert sous ses pieds, Blodwyn laissa une de ses fines mains remonter jusque dans la nuque d’Eamonn, caressant doucement ses cheveux alors qu’il la trouvait enfin de son regard. Elle fut presque surprise de n’y voir ni colère, ni quelconque trace de la peur qui tendait encore l’atmosphère de l’endroit – définitivement, il faisait tout pour apaiser et ses remords, et les traitres pensées de la jeune femme. En des temps aussi durs, bien souvent, elle avait conscience de tout ce qu’il portait sur ses épaules, de tout ce qu’elle lui faisait porter, et chaque fois, sans se l’avouer, sans l’avouer à son fiancé, elle se détestait pour n’être qu’à peine capable de porter une infime partie de ces si lourdes charges. Elle sourit vaguement, du coin des lèvres pour répondre au regard d’Eamonn et, comme celle de son fiancé, sa main glissa sur sa joue, sur la barbe de quelques jours déjà qui recouvrait abondamment ses joues. C’était un style qui lui allait bien, dont elle s’était parfaitement accommodée – duquel elle riait de bon cœur quand ils en avaient l’occasion. Elle ne devait de toute manière pas avoir fière allure non plus, en ne dormant que quelques heures parcimonieuses par nuit, qu’elle avait (sans s’en rendre compte) constamment tous ses sens en éveil, à l’affut du moindre bruit traitre alentours, et qu’elle ne tenait bon que grâce à Eamonn, à leur amour réciproque et à ce qu’ils pourraient avoir, ce qu’ils pourraient réussir à arracher des griffes de Voldemort et de ses Mangemorts en continuant de se battre contre l’irrémédiable destinée à laquelle certains promettaient la sorcière qu’elle était. Le cœur battant encore à tout rompre contre sa poitrine, Blodwyn lâcha un léger rire, quelque peu soucieux, alors qu’elle se relevait avec lui. « Jamais ils ne m’attraperont. Je te le promets. » Ils s’en faisaient un certain nombre des promesses déjà, de celles qui avaient l’allure de vœux de mariage, d’alliance éternelle devant toutes les embuches – pour le meilleur comme pour le pire. Sans doute qu’ils auraient eu le plus beau mariage, le plus sincère mariage qui soient s’ils avaient eu l’occasion de célébrer leurs fiançailles plus loin. Parfois, elle se disait qu’ils auraient mieux fait de ne pas faire preuve autant de patience que ce que la raison leur avait imposé : à l’heure actuelle, s’ils avaient un peu pressé l’allure, ils seraient mariés, et elle aurait presque ce vague et naïf sentiment que rien ne pourrait les séparer.

Elle sentait le regard inquisiteur d’Eamonn toujours sur elle, l’échauffement de ces derniers instants encore palpable entre eux – aussi, comme pour tenter une accalmie, Blodwyn prit la main de son fiancé dans la sienne, s’approchant doucereusement pour venir déposer un doux baiser sur ses lèvres et puis au coin de sa joue. « J’étais allée faire des courses. » Lâcha-t-elle, presque énigmatique, avec un léger rictus à la commissure des lèvres. Ses doigts entreprirent doucement de caresser la main d’Eamonn, qu’elle n’avait toujours pas lâchée. Gênée, subitement, elle baissait les yeux, de peur qu’il ne s’énerve à présent de savoir ce qui les avait séparés pendant ces quelques instants ou ce qui avait poussé la sorcière à agir de la sorte. « Tu sais. Chercher… de quoi manger, peut-être du champagne (qui ne coûterait pas cinquante livres), un gâteau. Vingt-six bougies. » S’il savait depuis combien de temps elle avait mémorisé cette date bien spécifique, marquant année après année ses agendas d’enfant moldue, ses calendriers de Poudlard d’une croix bien visible pour ne jamais oublier – il ne serait pas surpris de la voir avoir de pareilles pensées en des circonstances aussi sombres. Une lueur rieuse au fond des yeux, Blodwyn lâcha enfin la main de son fiancé, encadrant son visage en quelques caresses pour enfin soutenir son regard. « Joyeux anniversaire, Eamonn. » La famille Oswald-Appleby devait avoir habitué Eamonn à des anniversaires plus clinquants qu’au fond d’une tente plantée au milieu d’une forêt et ce, de si bon matin – malheureusement, elle ne pouvait guère faire mieux, tout autant qu’elle avait l’amer sentiment de ne pouvoir le promettre à mieux. C’était à se demander comment sa belle-famille fêterait un tel jour à présent que le fils qu’était Eamonn, était considéré par certains comme un traître, un fou ou Merlin seul savait encore quoi. Elle s’en fichait de ce qu’il était, d’où il venait ou de combien sa belle-famille maudissait ce jour, la personne qu’elle était ou encore le mariage qui les lierait un jour ou l’autre. Elle ne voulait penser qu’à Eamonn, Eamonn et tous les soins acharnés qu’elle mettrait à rendre cette journée parfaite, exceptionnelle de quelque manière que ce soit. En commençant par un nouveau baiser, comme l’habituel baiser de début de journée, qui venait caresser les lèvres si chaudes du sorcier – voilà qu’elle avait de nouveau l’illusion que le temps, les circonstances malheureuses de cette vie n’étaient au final, qu’éphémères.
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MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeDim 10 Mar - 19:51


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Eamonn avait rapidement compris qu’avec le début de cette guerre, c’était toute la vie qu’il s’était efforcé de construire qui s’envolé en fumée. Il avait toujours rêvé d’une vie simple et sans encombre, bien loin des projets que ses parents avaient pu avoir pour lui, bien loin de tout engagement susceptible de rendre les choses compliquées. C’était le cas de l’ordre du phénix. Une organisation prometteuse, c’est ce qu’il en pensait, mais il n’avait jamais osé les rejoindre, c’était beaucoup trop risqué, surtout si sa famille l’apprenait, eux qui détestaient l’ordre, eux qui détestaient déjà l’idée qu’il puisse vouloir épouser une née moldue, mieux valait éviter de trop les provoquer. Se fiancer, c’était probablement le seul engagement qu’il pouvait parfaitement assumer. Sinon, il n’aurait pas demander à Blodwyn de l’épouser. Eamonn ressemblait en tout point à un adolescent qui avait oublié de grandir. Il était de ceux qui s’amusent d’un rien, alors il avait bien trouvé sa place au magasin de farces et attrapes où il avait si longtemps travaillé. En plus, il était du genre à fuir les responsabilité du mieux qu’il le pouvait. Avant la guerre, c’était pratiquement devenu un art chez lui d’éviter les trop lourdes responsabilités, il ne voulait pas d’une vie où il serait toujours obligé de se prendre la tête, une vie rangée et droite comme celle de ses parents. C’était quelque chose qu’il ne pouvait imaginer dans son quotidien alors il avait toujours fait de son mieux pour que chaque instant de sa vie soit simple mais agréable et quand ça devenait trop compliqué, il n’hésitait pas à demander de l’aider. Pour choisir la bague de fiançailles qu’il avait offert à Blodwyn, il aurait aisément pu demander conseil à la terre entière, c’était dire à quel point prendre une décision importante, ça n’avait pas toujours été évident pour le sorcier. Organiser son propre mariage, ça lui avait longtemps semblé aussi difficile qu’approcher un dragon enragé. Une chance pour lui, Blodwyn était là pour l’aider. Logique, de toute évidence, sans elle à ses côtés, il n’y aurait pas eu de potentiel mariage à l’horizon. En somme, prendre les décisions, s’impliquer dans quelque chose, ça n’avait jamais été un talent inné chez le sorcier. Pourtant, depuis le début de cette guerre, il se révélait bien plus apte à agir. Il avait décidé de mettre un terme à sa routine pour fuir avec Blodwyn, il n’avait pas hésiter une seconde à accompagner la rouquine dans la fuite qui allait devenir sa vie, ça s’était imposé à lui comme une évidence, de la même façon qu’un beau jour, il avait décidé qu’il épouserait Blodwyn. Il ne pouvait plus faire marche arrière aujourd’hui et même s’il l’avait pu, jamais il n’aurait pu se résoudre à agir de la sorte. Il n’abandonnerait pas la femme qu’il aimait à une tragique existence seule, pendant que lui pourrait se réjouir du confort apporté par son statut de sang. Il n’avait pas envie de retourner chez lui tranquillement à se prélasser au chaud en sachant que Blodwyn elle, vivait dans le froid et la peur. C’était inconcevable. Si jamais, prise par une folie qu’il ne saurait expliquer, elle avait décidé de s’enfuir toute seule, il ne serait pas resté les bras croisés à attendre que la guerre prenne fin et qu’elle revienne enfin vers lui. Il serait aller la chercher. Il l’aurait rejoint car c’était la seule chose qu’il voulait. Si c’était l’enfer qui devait s’installer sur terre, autant l’affronter ensemble. Il s’était juré à lui-même qu’ils resteraient ensemble jusqu’au bout que rien ne pourrait les séparer, après tout, il était adepte du proverbe moldu qui disait que l’union faisait la force. C’est sûrement avec naïveté qu’il pensait que rien ne pouvait les séparer et qu’il s’en sortiront ensemble, que cette guerre prendrait fin et avec elle, leur fuite. Ils se marieraient et reprendraient leur vie là où ils l’avait laissée. C’était comme ça qu’il voyait les choses. Avec l’optimiste d’un gamin sûrement, mais une chose était sûre, il se donnait les moyen de parvenir à ce but idyllique, même si ça l’obligeait à prendre des responsabilités auxquelles il n’était pas habitué, à faire des efforts qu’il n’aurait pas fait en temps normaux et le tout en paraissant sûr et infaillible, une force qu’il n’avait pas l’impression de posséder auparavant mais qu’il avait du s’approprier particulièrement rapidement, parce qu’il le fallait bien pour affronter ce quotidien qui était devenu le leur depuis quelques mois déjà.

Un quotidien fait de hauts et de bas. Ils n’étaient pas forcément malheureux. Ils étaient ensemble et c’était déjà bien. Ça facilitait les choses. Il n’imaginait pas être là tout seul à camper au milieu des bois et à supporter la pression de cette maudite fuite. Il n’imaginait pas non plus Blodwyn seule dans ses conditions, il ne voulait pas imaginer. Ils étaient un couple. Un couple que les années avaient considérablement soudé alors c’était normal qu’ils se soutienne dans cette épreuve. Malgré le manque de confort, la fatigue qu’ils ne cessaient d’accumuler, les difficultés constantes, la peur dont-ils ne pouvaient se débarrasser, il y avait quand même certains moment qu’ils réussissaient à rendre agréable. Au début, ça aurait presque pu ressembler à des vacances. Le grand air était vivifiant et en août le soleil était encore au rendez-vous, le temps passant, cependant, c’était devenu bien moins doux qu’une simple impression de vacances. Aujourd’hui, l’hiver avait frappé et rendait les choses encore moins agréables. Mais il se rassurait en se disant qu’au moins, ils étaient tous les deux. Ensemble, ils avaient même réussis à transformer un noël qui s’annonçait pitoyable en court instant paisible et appréciable. Noël qu’il avait oublié d’ailleurs. Ça avait été un jour comme les autres. Ils avaient été obligés de fuir, de s’arrêter dans un village pour acheter de quoi se nourrir et malgré les nombreuses décorations qui illuminaient le dit village, il n’avait pas du tout eu l’idée que peut-être ça aurait pu être noël. Il avait fallu que Blodwyn le lui dise pour qu’il réalise que le vingt-cinq décembre était arrivé. Il avait oublié rapidement. Il avait perdu l’habitude de compter les jours. Les journées semblait trop longues et les nuits trop courtes alors forcément il était rapidement déstabilisé. Trop à en jugé la façon dont il avait oublié son propre anniversaire. Le lendemain de noël, comme chaque année, logique. Hier, il avait su qu’on était le vingt-cinq décembre et aujourd’hui il avait complètement oublié qu’on était le vingt-six. Peut-être qu’il s’agissait en vérité d’un processus mental effectué par su inconscient pour lui faire oublier qu’il se prenait une année supplémentaire dans les dents. Ou, peut-être qu’il n’avait juste pas eu le temps de penser à son anniversaire vu comment sa matinée avait commencé. Il s’était dépêchait de partir à la recherche de sa fiancé, inquiet de ne pas la voir au réveil. Un pic de stress dont il se serait bien passé. Connaitre ça à n’importe quel moment de la journée, ça n’avait rien d’agréable, mais au réveil, c’était de la torture. Heureusement, elle était revenue. Maintenant elle était là, en face de lui dans cette tente planté au beau milieu d’une forêt. Elle était là et il se sentait véritablement soulagé. « Jamais ils ne m’attraperont. Je te le promets. » Eamonn lui adressa un sourire tendre. C’était sûr. Jamais ils ne l’attraperaient, pas tant qu’il serait en vie, pas tant qu’il serait là pour la protéger et il n’avait pas l’intention de mourir ou de l’abandonner alors, jamais ils ne l’attraperaient, c’était sûr.

« J’étais allée faire des courses. » Précisa-t-elle. Des courses. Elle aurait pu attendre qu’il soit réveillé, ou même le réveillé pour le prévenir, il l’aurait accompagnée, même s’il l’aurait laissée faire les courses elle-même, les magasins moldus, l’argent moldu, c’était des choses auxquelles il ne comprenaient absolument rien. Ses parents détestaient le monde des moldus, alors forcément jamais ils n’avaient pris le temps de lui expliquer comment marchait cet univers. Blodwyn en revanche, elle connaissait bien ce monde, mais jamais il ne lui avait demandé de lui expliquer comment ça marchait parce que jamais avant il n’en avait eu besoin. Bien-sûr, il s’était déjà intéresser à l’univers duquel sa fiancée était issue, mais en apprendre le fonctionnement de la monnaie, jamais. Il se contentait de ses habituels gallions, mornilles et noises. C’était plus simple pour lui. La preuve étant que la dernière fois, il avait laissé un billet de cinquante livres pour une bouteille de champagne, ce qui d’après Blodwyn était loin d’être cohérant. Un billet, ce n’était qu’un bout de papier pour lui. Il était le genre de type qui pourrait rendre très riche un clochard. C’était mieux de laisser blodwyn gérer ça, vraiment. Il aurait quand même pu venir avec elle, histoire qu’ils ne soient pas séparés, et que, l’un comme l’autre, évite une dose de stress supplémentaire. « Tu sais. Chercher… de quoi manger, peut-être du champagne (qui ne coûterait pas cinquante livres), un gâteau. Vingt-six bougies. » S’il n’avait pas relevé son air énigmatique la première fois, cette fois-ci, il fronça les sourcils. Il court instant avant de comprendre où elle voulait en venir. « Joyeux anniversaire, Eamonn. » Il lui adressa un nouveau sourire. Il lui rendit son baiser avec tendresse avant de la regarder en passant ses doigts dans ses cheveux. «  Merci. Encore un truc que j’avais oublié. Pourtant c’est évident, chaque année, le lendemain de noël, c’est mon anniversaire. Heureusement que tu es là pour me rappeler toutes les choses que j’oublie. Sinon, je pourrais finir par oublier mon prénom. » Si tel était le cas, ce serait le signe qu’il avait vraiment perdu la boule et qu’il ferait mieux d’aller à sainte mangouste. Il fronça à nouveau les sourcils, son sourire toujours accroché aux lèvres. «  Mais, tu es sûre pour les vingt-six bougies ? J’en aurais bien vu une ou deux de moins. » Il ponctua ses paroles d’un nouveau sourire. Il savait qu’il fêtait ses vingt-six ans. Il n’était pas encore assez perdu pour oublier sa propre année de naissance. Mais il devait bien avouer que quelques années en moins, ça ne ferait pas de mal. Vingt-six ans, c’était un pas de plus vers les trente et passer le cap des trente ans, il aurait bien voulu s’en passer. Pourtant il n’avait pas le choix. Une bougie ou deux en moins, ne changerait rien au fait qu’il vêtait bel et bien son vingt-sixième anniversaire aujourd’hui.
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Melian Greengrass
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≡ âge du perso : vingt-six ans.
≡ amoureusement : mariée, techniquement, même si elle ne semble plus en porter le nom.
≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
≡ statut de sang : c'est une sorcière de sang-pur, d'ces sang-pur qu'on estime traitres pour ne pas se croire au-dessus des autres.
≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
≡ son patronus : il prenait la forme d'un geai, mais désormais elle ne peut plus en produire. rien d'autre qu'un vague amas argenté.
≡ son amortencia : la potion a toujours eu la senteur du grand air, un parfum d'ébène au creux de ses cheveux et du vieux bois.
MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeLun 11 Mar - 23:15


but first we'll live
blodwyn brownstein & eamonn f. oswald-appleby
« i touch the place where i'd find your face
my finger in creases of distant dark places. »

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L’inquiétude palpable ces dernières minutes durant s’était apaisée, presque envolée – sans doute qu’un autre ne prendrait que les excès de Blodwyn comme un manque total de prudence ou de respect pour les sacrifices qu’ils avaient déjà accomplis, sur leur chemin. Eamonn avait renoncé à sa vie, pour elle, non pas seulement dans les derniers mois qui constituaient cette année de 1997, mais avant déjà, lorsqu’il avait tourné le dos aux siens définitivement, qu’il s’était mis ses derniers soutiens à dos, le jour où il avait mis genou à terre pour la demander en mariage. Enfin, pas genou à terre, disons que leurs fiançailles avaient été moins conventionnelles que d’autres, la sorcière ayant eu à faire preuve d’une extrême patience pour pouvoir percer à jour la gêne palpable qui avait régné autour d’Eamonn jusqu’à ce qu’il ne saute le pas. Un pas auquel elle n’avait jamais pensé, d’ailleurs, avant qu’il ne prenne les devants : avec lui, la vie avait été faite jour après jour, selon les circonstances, sans réfléchir ni au passé, ni à l’avenir. Eamonn avait toujours été comme ça, la boutique de farces et attrapes dans laquelle il avait trouvé refuge après sa sortie de Poudlard lui avait sied à la perfection, avec un côté enfantin, quoiqu’un monde diablement commercial, où elle n’avait jamais – au grand jamais, eu droit à la moindre réduction pour les achats qu’elle avait pu y faire. Chaque semaine, en somme, elle avait acheté quelque-chose, dans un premier temps comme prétextes pour venir dans cette boutique, tomber ‘par hasard’ sur Eamonn et le voir – juste le voir. Plus tard, pour la forme, parce que c’était ce qui le faisait vivre, un genre de rituel à chacun de leurs rendez-vous clandestins (ou officiels). Cette boutique, quelque part, faisait un peu partie de leur histoire, d’Eamonn et Blodwyn en tant qu’amis, en tant que couple pour le moins maladroit, mais exceptionnel sous bien des aspects. Etrange, le fait qu’Eamonn soit presque tombé sur celle-ci par hasard pour trouver un moyen de ne pas quitter Pré-Au-Lard et ne pas s’engager au Ministère où – sans offense – il n’aurait jamais eu sa place. Il n’y avait pas à douter du fait que Blodwyn n’ait jamais eu l’immense honneur de rencontrer sa belle-famille (hormis Diana, la sœur cadette d’Eamonn) et n’avait jamais ressenti le besoin d’aller plus avant dans la connaissance de celle-ci : au fond, tout ce que son fiancé avait dit des siens avait sans doute toujours suffi à Blodwyn à se faire une idée et pour comprendre également qu’Eamonn n’avait rien en commun avec les gens qui l’avaient élevé, ou avec ceux qui pouvaient se prétendre comme ses frères, sœurs, cousins ou tout ce qui allait dans le même panier. C’était peut-être cette différence, cette allure de chien galeux parmi les siens qui avait capturé l’attention de la sorcière dès leur premier regard échangé, ce qui avait toujours balayé et ses instincts et ses pensées à chaque fois qu’elle se perdait dans les yeux si sombres d’Eamonn. Sa famille, ses origines, elle n’en avait cure, tout autant qu’il ne comptait pas dans leur histoire le fait qu’elle soit née et ait été élevée au sein des moldus, de personne sans la moindre magie et n’en ayant que de vagues connaissances à même de leur faire plus peur qu’autre chose. Au fond, ils étaient presque deux, seuls contre le monde alors que jamais les Oswald-Appleby n’accorderaient foyer et repère au couple qu’ils étaient, et que jamais Blodwyn ne prendrait le risque de mettre les siens en danger. C’était peut-être un mal comme un bien, car la jeune femme nourrissait la pensée secrète – l’espoir secret, que leur couple n’était que renforcé par tout ce qu’ils traversaient ensemble, par leurs longues semaines passées à travers les paysages les plus sauvages, à ne vivre que l’un pour l’autre – l’un pour la survie de l’autre. Ils n’avaient pas la vie rêvée, ni même le confort qu’ils avaient pu connaître tous les deux dans leur maison d’autrefois, mais au moins étaient-ils ensemble. Et à chaque fois que Blodwyn s’égarait dans cette pensée, cependant, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir un pincement au cœur en imaginant au combien la vie d’Eamonn pourrait être facile si elle n’était pas entrée dans celle-ci. Il aurait pu être au Ministère de la Magie, y apporter un vent de fraîcheur tout à fait particulier, comme celui qui soufflait sur sa vie. Ou avoir été pourri par le système, devenir comme ceux qui lui avaient donné la vie, ceux qui partageaient son sang.

Peut-être était-elle le brin de pureté qui garantissait à Eamonn de ne jamais ressembler aux monstres horribles qui avaient constitué sa vie jusque-là – difficile à croire, mais peut-être attendaient-ils leurs vœux de mariage pour s’avouer ce qu’ils représentaient, l’un pour l’autre. Une île sauve, reposante dans l’océan gigantesque de l’existence, vertigineux, glacial. Eamonn était son phare, son repère, son instinct de survie brûlant au fond de ses entrailles, l’espoir qui ne mourrait pas, l’envie de vivre battant au creux de sa poitrine – son monde et son un, ses hauts et ses bas, ses plus sombres nuits et ses plus éclatants jours. C’était indescriptible – tout autant que cette coupable peine qu’elle avait à le voir là, se vouer corps et âme à elle, risquer sa vie pour elle, au combien ce n’était qu’une preuve d’amour, de leur véritable amour capable de transcender les premières batailles de la guerre. D’essuyer les cauchemars qu’ils traversaient ensemble. Elle espérait, parfois, représenter la même chose pour lui, se sentait maintes fois déjà apaisée par le sentiment de l’être bel et bien – sinon sa protection contre la mort, la guerre et les sanglants horizons qui se profilaient devant leurs yeux, au moins l’essentiel et viscéral retour à la réalité, l’accroche au monde dont ils avaient tous les deux besoin, pour survivre. Les jours se ressemblaient tous au fond de la forêt, en pleine fuite – certains étaient faits de duels à la baguette avec des Rafleurs qui égaraient leurs chemins jusqu’à eux, d’autres, de risques encore plus dangereux et d’autres encore, d’une paix telle qu’ils pourraient croire que le monde avait retrouvé sa tranquillité, ou que le temps s’était arrêté, qu’ils pouvaient respirer librement. Fêter dignement. Avant même d’avoir pensé à Noël, au début même du moins de décembre, c’était l’anniversaire d’Eamonn qui s’était accroché à ses pensées, elle avait soigneusement compté les jours elle-même, de sorte à ce qu’ils se retrouvent la veille même à fêter Noël presque comme il se devait, de sorte à ce qu’aujourd’hui, au milieu du chaos qu’était le monde, ils puissent l’un comme l’autre, se raccrocher à ça encore. « Merci. Encore un truc que j’avais oublié. Pourtant c’est évident, chaque année, le lendemain de noël, c’est mon anniversaire. Heureusement que tu es là pour me rappeler toutes les choses que j’oublie. Sinon, je pourrais finir par oublier mon prénom. » Evidemment, à voir la surprise sur le visage, elle comprit bien vite qu’il avait omis sa propre date d’anniversaire, avant même qu’il ne prononce ces mots, et pourtant, il réussit en ces quelques paroles à faire s’envoler sa culpabilité. Elle sourit, attrapant doucement le menton de son fiancé entre ses doigts, pour déposer un nouveau doucereux baiser au coin de ses lèvres. « Donc je vais continuer. Demain, après-demain et les jours encore après ça. Parce que si un jour tu oublies ton prénom, ça voudrait dire qu’il y aurait beaucoup trop de chances pour que tu aies oublié le mien – chose que je ne tolérerais jamais. » Peut-être était-ce parce qu’elle savait déjà que sans lui, elle n’irait jamais plus loin que la cime de cette forêt sans trembler de toute sa hauteur. Ou sans doute était-ce parce qu’elle ne se voyait pas continuer sans lui, de quelque manière que ce soit – c’était après tout, avec lui qu’elle attendait de se marier, de jour ou de nuit, en plein hiver ou sous le cagnard d’un été brûlant une fois que cette guerre serait terminée. Aux premières secondes de la chute de Voldemort, pour sûr. Cette guerre au moins, leur avait appris qu’ils n’avaient que trop attendu – bien qu’une paire d’alliances et des vœux d’amour ne les protégeraient jamais d’être séparés, seule leur prudence le ferait. « Mais, tu es sûre pour les vingt-six bougies ? J’en aurais bien vu une ou deux de moins. » Il n’était guère question de prudence à l’instant, alors qu’elle lâchait un rire suite à ses paroles. Ses mains fines ayant glissé dans les cheveux d’Eamonn, l’une d’elles revint dessiner quelques contours de cette barbe sauvage et jeune encore. Elle se mordilla la lèvre doucement, un sourire mutin au coin de celle-ci. « Je croyais que j’étais celle qui ne perdait pas les comptes ? Comme, tu sais, la fiancée qui a toujours raison. Ou peut-être bien que tu m’as menti sur ton âge. » Elle pinça le nez, plissa les yeux d’un air outrageusement suspicieux. « Tu sais, je préfère quand même me marier avec un homme mûr. » C’était un poil exagéré, mais volontairement, alors qu’elle esquissait une légère moue provocatrice, sondant quelques coins de sa barbe du bout de ses doigts. « Est-ce que ce sont des poils gris, ça ? » Un nouveau rire léger la prit, alors qu’elle s’écartait vivement, comme si elle craignait quelque réprimande pour son atroce outrage.
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MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeMar 12 Mar - 13:17


we'd share each other like an island
i'm miles from where you are i lay down on the cold ground, i pray that something picks me up and sets me down in your warm arms


Eamonn se souvenait assez bien des anniversaires passés au sein de sa famille, ces jours qui suivaient systématiquement noël, ces jours qui finalement, n'étaient pas très différents des autres jours de l'année. C'était toujours la même ambiance chez lui. Pas une ambiance festive comme on pourrait s'y attendre dans d'autres familles. Non, chez les Oswald-Appleby, on ne fêtait rien, on célébrait. Une conception des choses assez différentes. Il fallait rester droit et fier dans cette famille. Coincé et respectable. Tout était trop sérieux, trop lassant. Arrivé à Poudlard, il en avait profité pour ne pas rentrer chez lui. Ça ne plaisait pas à ses parents, il mettait en péril de véritable tradition, une route à laquelle ils étaient habitués et ils n'aimaient pas qu'on vienne rompre les choses planifiées depuis longtemps déjà. Il suffisait de voir ce que ça avait donné avec la fille aînée de la famille. Elle avait décidé d'épouser un né-moldu alors même qu'ils la voyait déjà épouser un sang-pur, issu d'une famille tout aussi respectable que la leur. Pour ça, ils l'avaient reniée. Eamonn avait toujours su qu'elle ne devait pas s'en porter plus mal, bien au contraire. Elle avait choisi sa propre voie, fait ses propres choix et elle ne pouvait qu'en être plus satisfaite que si elle avait suivit les plans parfaits qu'avaient prévus leurs parents pour elle. Peut-être qu'il avait toujours admiré sa sœur aîné, suffisamment pour décider de suivre ses pas, même si ça semblait une assez mauvaise idée à en juger les réactions du reste de la famille. Il avait commencé par rester à Poudlard le plus longtemps possible, préférait fêter noël, puis son anniversaire avec ses amis, ironiquement, beaucoup de nés-moldus, au château, plutôt que chez lui avec ses parents qui avaient cette capacité hors du commun de tout rendre affreusement solennel et ennuyeux. Puis il avait rencontré Blodwyn. Une nouvelle née-moldue dans sa vie. Celle pour qui, d'après les membres de sa famille, il avait foutu en l'air une potentielle belle carrière au sein du ministère de la magie. Lui, il pensait surtout que le ministère de la magie, ce n'était pas fait pour lui. Il n'avait jamais aspiré à une carrière au sein de ce dernier. En réalité, il n'avait jamais vraiment réfléchi à ce qu'il voulait faire de sa vie. Longtemps son avenir été resté très flou, il n'était qu'un gamin peu désireux de s'impliquer dans quelque chose, alors, le ministère de la magie, très peu pour lui. S’il avait choisi de travailler dans une boutique de Pré-au-lard, ce n’était pas uniquement dans le but de rester le plus proche possible de Blodwyn, ça avait très certainement beaucoup influencé son choix, mais c’était aussi parce qu’il n’avait pas l’envie de faire mieux que ça. Il n’avait pas l’impression d’avoir raté sa vie en travaillant dans cette boutique de farces et attrapes. Il avait eu un emploi stable, un salaire régulier et un métier dans lequel être sérieux vingt-quatre heures sur vingt-quatre n’était pas nécessaire. En somme, c’était un peu le métier parfait pour un garçon comme lui. Il se fichait bien de ce que pouvait en penser ses parents, tout comme il avait appris à ne pas se soucier de leur avis sur ses fiançailles avec une née moldue. Il ne leur avait pas adressé la parole depuis bien longtemps. Il avait renoncé à garder tout contact avec eux. Ça ne servait à rien, ils ne comprenaient absolument rien à rien. Il était persuadé qu’au fond de leur grand manoir à Peakeshire en Ecosse, ils devaient considérablement se réjouir de cette guerre qui terrorisait bien des sorciers. Il n’avait pas besoin d’aller vérifier là-bas dans quel camp ils se battaient, il le savait déjà. Il imaginait à la perfection la marque des ténèbres dessinée sur le bras de sa cadette. La jolie Diana et ses allures angéliques. Elle cachait bien son jeu celle là. Elle était la digne fille de ses parents, aussi mauvaise et pourrie qu’eux. Comme on dit souvent, il faut plusieurs échecs, plusieurs brouillons pour arriver au chef d’œuvre, c’était certainement ce que devait penser le couple Oswald-Appleby. Les deux aînés de la famille étaient ratés selon leur point de vu, eux deux qui ne partageait pas leur avis sur la supériorité des sang-pur. Diana, elle, elle était d’accord avec eux. Répugnante tout comme eux. Eamonn était bien content finalement de s’être éloigné de cette maudite famille. Il n’avait rien à gagné à rester auprès d’eux, ils représentaient tout ce qu’il détestait le plus au monde. Il savait que sa vie aux côtés de Blowdyn valait mille fois mieux que celle qu’il avait connue aux côté de sa chère famille. Jamais il ne troquerait un anniversaire aux côtés de Blodwyn, dans le froid d’une forêt du Royaume-Uni, contre un anniversaire au chaud dans un grand manoir confortable aux côtés de ses parents. Être avec sa fiancée suffisait à rendre cette journée parfaite.

Il avait connu quelques minutes d’angoisse pourtant, rien qui puisse présager que finalement il pourrait passer une bonne journée pour son anniversaire. Pourtant, maintenant qu’il avait retrouvé Blodwyn, Eamonn se sentait vraiment mieux, apaisé de tout ce qu’il avait pu ressentir du moment où il avait ouvert les yeux au réveil, jusqu’au moment où il était revenu dans cette tente, totalement désespéré. Il ne voulait pas la perdre. Il ne lui resterait plus rien si jamais on lui prenait la femme qu’il aimait. Il ne voulait même pas envisager de penser à ce qu’il ferait si cette guerre la lui prenait. Il préférait rester optimiste même s’il risquait par conséquent, d’être particulièrement déçu si un drame devait arriver. Pour lui, les chose s’arrangeraient. Tout comme la première guerre avait finie par prendre fin, celle-ci s’arrêterait et avec elle, la misère et la peur dans lesquelles ils vivaient à l’heure actuelle. À la fin de cette guerre, ils seraient encore tous les deux, en vie et prêts à recommencer leur existence là où ils l’avaient arrêter. Ils vieilliraient ensemble et un jour cette période de leur vie ne sera plus qu’une parenthèse, dans le bilan de leur bonheur. C’était tout ce qu’il avait toujours attendu de la vie. Une vie simple mais heureuse. Ce qu’il avait avant la guerre le comblait parfaitement et il savait qu’il le récupérerait une fois qu’elle serait finie. De toute façon, il se battrait jusqu’au bout pour Blodwyn. Sans être un garçon plus courageux qu’un autre, il avait l’impression qu’il pourrait être capable de soulever des montagne pour elle. C’était probablement la force de l’amour qui voulait ça. Il n’avait ni la force, si le courage qu’on attribuait bien souvent aux élèves de la maison gryffondor, sans quoi peut-être que le choixpeau l’aurait envoyé chez les rouge et or, mais il avait clairement la loyauté des poufsouffle, une loyauté envers Blodwyn que rien ne pourrait jamais ébranlé et c’était bien de là qu’il tirait toute la force et le courage qui lui avait permis de survivre et de protéger sa bien aimée pendant les nombreux mois qui s’étaient écoulés depuis la chute du ministère de la magie. Sa plus grande conviction, seule contre laquelle rien ni personne ne pouvait se dresser, c’était bien celle là. Jamais, il ne laisserait tomber Blodwyn et ce quoi que ça puisse lui couter. L’amour réciproque qu’ils avaient l’un pour l’autre, c’était probablement la plus grande magie dont-ils étaient dotés. C’était cet amour qui leur donnait la force de continuer à avancer main dans la main malgré les trop nombreux obstacles qui se dressaient sur leur route, c’était cet amour qui maintenant l’optimisme d’Eamonn et qui permettait à Blodwyn de garder en tête les dates importantes pour sauter sur l’occasion de rendre à leur quotidien un éclat plus rayonnant.

« Donc je vais continuer. Demain, après-demain et les jours encore après ça. Parce que si un jour tu oublies ton prénom, ça voudrait dire qu’il y aurait beaucoup trop de chances pour que tu aies oublié le mien – chose que je ne tolérerais jamais. » Ajouta la jeune femme suite à un doux baiser. Il lui adressa un sourire avant de lui rendre. « Parfait, je compte sur toi alors. S’il fallait que j’oublie ne serait-ce que ton prénom, ma vie perdrait tout son sens. » Il préférait sans doute mourir plutôt que d’oublier Blodwyn. Il espérait que jamais un sortilège d’oubliettes ne pourrait l’atteindre. Il ne se souviendrait pas d’elle, il ne se souviendrait donc pas de cette sensation de ne pouvoir pas vivre sans elle, mais il restait persuadé qu’il y aurait un vide dans sa vie, un trou béant dans son cœur, qu’elle seule était capable de combler. Il n’avait jamais vraiment cru en ces histoires d’âme-sœur, c’était bizarre de considérer qu’il ne puisse y avoir qu’une seule et unique personne qu’on pourrait aimer de tout son cœur. Pourtant, depuis qu’il connaissait Blodwyn, depuis qu’il l’avait embrassée pour la première fois, à pré-au-lard six ans plus tôt, il avait l’impression que ce qu’il ressentait pour elle, jamais il ne le ressentirait pour quelqu’un d’autre. Ce qu’il y avait entre eux, c’était unique. Il ne voulait qu’elle a ses côtés que ce soit aujourd’hui pour ses vingt-six ans ou bien le jour où il fêterait son quatre-vingt-dixième anniversaire. Cependant, il espérait que ce jour là n’arrive pas trop vite. Déjà qu’il râlait sur ses vingt-six ans alors quatre-vingt-dix ça faisait vraiment beaucoup. « Je croyais que j’étais celle qui ne perdait pas les comptes ? Comme, tu sais, la fiancée qui a toujours raison. Ou peut-être bien que tu m’as menti sur ton âge. Tu sais, je préfère quand même me marier avec un homme mûr. » Eamonn rigola légèrement à la suite de cette réplique. Il n’était pas sûr d’être forcément aussi mature que ses vingt-six ans le voulait. « Tu as raison, je te laisse gérer les comptes. Vingt-six ans alors. J’espère que c’est assez mûr alors. Je n’aimerais pas que tu me quittes pour quelqu’un d’autre. » Personne n’aimerait voir sa fiancé partir au bras d’un autre. Normal. « Est-ce que ce sont des poils gris, ça ? » Demanda-t-elle après avoir passé de nouveau les doigts sur sa barbe dont il ne s’était pas débarrassé depuis trop longtemps selon lui. Il ne pu s’empêcher de sourire à la jeune femme qui s’était éloignée à la suite de sa question. Il haussa les épaules avant de passer sa main contre sa dite barbe. « Je suis sûr que non. C’est l’éclairage pourris de la tente qui fait ça. On devrait remballer tout ça et aller passer la nuit dans un hôtel. Un grand hôtel avec plein de moldus pour pas que les mangemorts s’en approchent. La lumière serait meilleure, tu verrais bien comme ça qu’il n’y a aucun poil gris. » Il haussa les épaules avant de reprendre. « En plus, ce sera chauffé et plus confortable. » C’était une proposition comme une autre. Après tout ce n’était pas une nuit dans un hôtel qui allait leur couter la vie. Surtout dans un lieu moldu. Ils seraient difficile à réparer dans une foule de moldus, après tout, ils n’étaient pas recherché autant que certains autre sorciers. Leurs têtes n’étaient pas placardée partout dans le monde magique contrairement à certains. « Ou alors, je peux tout simplement la raser, comme ça on ne se posera même plus la question. » C’était aussi une option possible. Moins risquée de toute évidence. Ceci dit, finalement, il s’en fichait bien de sa barbe, il fallait bien l’avouer, tout comme il se fichait bien d’avoir un potentiel poil gris. Les premiers signes de vieillesse, c’était le cadet de ses soucis en cet instant, peut-être qu’ils ferait mieux de se préoccuper des signes de fatigues qui s’accumulaient sur son visage, comme sur celui de Blodwyn. C’était la guerre et la seule chose vraiment importante, c’était la survie.
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Melian Greengrass
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≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
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≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
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MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeSam 16 Mar - 0:47


but first we'll live
blodwyn brownstein & eamonn f. oswald-appleby
« i touch the place where i'd find your face
my finger in creases of distant dark places. »

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D’aussi longtemps qu’elle s’en souvienne, Blodwyn n’avait jamais eu la prétention d’espérer que sa vie aurait des allures de conte de fées : au fond, la simple idée de trouver l’amour lui était presque étrangère - elle qui, après tout, avait grandi dans un foyer pour le moins déséquilibré (privé de toute présence paternelle, en tout cas). Eamonn avait, peut-être bien et à sa façon, changé les choses dans cette vision du monde bien peu orthodoxe, aux yeux de certaines personnes : à Serdaigle, elle avait toujours eu le sentiment d’être comprise pour cette façon d’appréhender la vie, avec Alice également, mais en croisant certaines filles de Poudlard dont les occupations se limitaient à faire les yeux doux à tous les héritiers de sang-pur, la jeune étudiante qu’elle avait été, s’était parfois sentie hors des castes. Il semblait cependant, de toute manière, que le destin avait décidé de la contredire dans chacun des préjugés qu’elle avait ardemment construits, et au fond, avoir eu tort n’était - pour une seule et unique fois - pas pour lui déplaire. Sa vie de femme célibataire et intouchable par l’amour serait, à n’en pas douter, bien triste et aujourd’hui, par exemple, elle se serait retrouvée seule, dans cette épaisse forêt seule, à penser à Eamonn - auquel elle n’aurait alors jamais déclaré sa flamme - et à son anniversaire qu’elle n’aurait sans doute pas oublié. Le simple fait d’imaginer son fiancé potentiellement entiché d’une autre femme qu’elle (car bien entendu, il aurait fini par trouver quelqu’un d’autre - certainement pas aussi bien qu’elle mais soit), de toute façon, suffisait à faire disparaître ses vieux préceptes et ses volontés d’indépendance. Quelque part, s’ils avaient dû se croiser dans leur vie, c’était bien pour quelque chose : et ce quelque chose, elle le savait, elle le sentait au plus profond de ses entrailles, c’était ça, ce doucereux bonheur qu’ils se transmettaient l’un, l’autre, qui occultait toutes les difficultés de la guerre et faisait se lever le soleil dans les plus sombres nuits qu’ils avaient déjà partagé ensemble, dans cet exil forcé. Bizarrement et cependant naturellement, les éléments s’enchaînant, la présence d’Eamonn apaisait chaque ouragan qu’ils essuyaient depuis qu’ils fuyaient - elle n’avait pas encore appris à craindre Azkaban, ou l’horreur de cette guerre qui faisait rage, silencieusement, dans le monde des sorciers : il avait toujours su balayer d’un revers de la main, d’une parole ou même d’un baiser ces songes perfides - elle voulait vivre, survivre à tout ça et il n’y avait aucune option négociable à cet état de fait. Cependant, déjà comme une promesse sacrée prononcée devant qui voudrait bien l’entendre, ils partageaient tout, transcendaient tout de la même manière que le faisait «l’amour véritable» des princes et princesses des livres que Blodwyn avait connus dans son enfance - des livres qu’elle avait appris avec le temps, à détester pour leur idéalisme niais. Paradoxal, en somme, alors qu’elle ne s’était jamais vue mener cette part de vie sans Eamonn, et que, bêtement, elle ne s’imaginait pas que des monstres nocturnes, perfides et violents pouvaient, eux, se dresser en opposants dévastateurs à tout ce bonheur qu’elle cultivait en roucoulant avec imprudence. Dans ce monde, fait de visages inconnus et de paysages à perte de vue, personne ne la jugeait de toute manière, pour l’idéalisme qu’elle trainait derrière elle - qui se faisait parfois bien pesant sur ses épaules. Eamonn ne semblait pas s’en plaindre non plus, c’était après tout les sourires qu’ils partageaient, les quelques moments où ils lâchaient prise qui leur permettaient d’avancer encore, à travers la fatigue et l’hiver. D’autres devaient connaître des conditions de fuite bien difficiles, et sans doute qu’une Blodwyn solitaire aurait déjà sombré dans le désespoir, si tant est qu’elle n’ait pas été capturée et emprisonnée bien plus tôt que la mi-décembre de l’année 1997. L’âge serein où les deux amants n’avaient de cesse de reporter leur mariage sans craindre le lendemain semblait pourtant bien loin, et la jeune sorcière ne se voilait pas la face sur l’avenir auquel ils seraient promis si la situation ne changeait pas. Pourtant, ils ne s’étaient pas engagés dans la guerre, ni dans l’Ordre, ni en quelques manifestations que ce soient : ils se contentaient de fuir, de se cacher quand il le fallait et de survivre comme ils le devaient - rien autour d’eux ne semblait exister, les voilà réduits à être égoïstes et à ne vivre que pour eux : Blodwyn, aussi chaleureuse et aimante eut-elle été, ne parvenait en rien à ressentir le moindre remord quant à cette vie si facile qu’ils avaient jusque-là.

Elle n’avait rien d’une grande guerrière, l’Ordre du Phénix aurait sa peau bien vite et pour ce qui était du reste, si elle acceptait presque l’idée d’avoir fait basculer la vie d’Eamonn du jour au lendemain, elle ne voulait pas risquer de le perdre définitivement pour ce qui n’était que des illusions : son respect envers ces grands sorciers n’avait pas de limite, certes, mais elle ne pouvait s’empêcher, bien souvent, de les penser fous à lier, désespérés au point de se lancer à corps perdu dans une bataille qui n’était pas la leur et qui, au fond, ne trouverait jamais de fin. Les actes et paroles prônés par le Mage Noir n’étaient que des bruits de couloir qui l’avaient poursuivie pendant toute sa scolarité à Poudlard et ce, sans qu’aucun Seigneur Maléfique n’ait à murmurer ces mots à leurs oreilles : c’était ainsi, une tare du monde, qu’elle affrontait depuis bien longtemps déjà. Ces préjugés qui polluaient le monde étaient aussi ceux qui faisaient qu’aujourd’hui, Eamonn se dressait contre sa famille pour défendre sa fiancée : parfois, Blodwyn se demandait, lorsqu’elle le regardait, endormi à côté d’elle, si elle aurait pu avoir le même courage par amour. Pour Eamonn, pour leur couple, ce qu’ils connaissaient, cette sensation qui ronronnait chaleureusement au creux de ses entrailles - la réponse lui venait comme une évidence. Mais dans certains instants, où elle culpabilisait plus que tout encore, elle se maudissait de ne pas être sure, de ne pas se sentir aussi brave que ce qu’il était. Ce qu’il méritait en retour. Sans doute pas un anniversaire célébré dans une tente au fond de l’Irlande profonde et glaciale, avec pour seul cadeau, quelques câlins et une crainte glaciale au réveil : bravement, Blodwyn avait espéré transmettre une part infime de ses projets d’avant-guerre pouvaient être conservés malgré leurs conditions de vie, il lui avait fallu trouver un Eamonn désespéré, seul au milieu de leur tente pour comprendre toute la bêtise de ses actes. Peut-être qu’elle aurait dû le prévenir ; gâcher la surprise certes, mais pour qu’au moins, il ne risque rien de fou en imaginant les pires hypothèses possibles pour expliquer l’absence de sa fiancée. Au moins, essayait-elle de se rattraper et déjà, les traces d’inquiétude qui avaient tendu le visage si tendre du sorcier, semblaient avoir disparu. « Parfait, je compte sur toi alors. S’il fallait que j’oublie ne serait-ce que ton prénom, ma vie perdrait tout son sens. » Ils n’avaient beau parler que de manière frivole et doucereuse, le sourire de Blodwyn se suspendit, pour quelques secondes au bord de ses lèvres : si une telle chose devait leur arriver, à l’un ou à l’autre, il n’y avait pas à douter que ce sort là serait pire que toutes les morts que leurs ennemis pourraient leur infliger. Oublier Eamonn, ce serait comme perdre une partie d’elle-même, être gagnée par un vide glacial que rien, rien jamais rien ne pourrait combler - ce serait le regarder avec des yeux dénués d’amour, ne pas craindre qu’il meurt, certes, mais ne pas vibrer d’un bonheur à nul égal à chaque fois qu’il poserait les yeux sur elle. Jamais. Et jamais elle ne voudrait connaître ça de lui, quand bien même, elle se croyait - peut-être naïvement - assez forte pour affronter vents et marées, transcender ce trou à l’esprit de son fiancé pour retrouver tout ce qui le faisait lui, Eamonn l’amoureux, celui qui passait son anniversaire dans les plus désastreuses conditions qui soient, mais qui semblait s’en contenter, le regard empli de bonté. Le trouble ayant fracturé l’opalin visage de la sorcière pour quelques instants à peine, elle tenta de reprendre contenance sous les baisers de son fiancé, la sensation de sa présence, encore là, à ses côtés - ce n’était pas une illusion, ni une rêverie folle, c’était bel et bien réel et c’était tant mieux ainsi. « Tu peux compter sur moi. De toute manière, si tu venais à oublier mon nom, je suis sure que la silhouette incroyablement belle et hypnotique d’une rousse sulfureuse viendrait hanter tes rêves. Au pire, tu sais, je peux graver mon nom sur ta peau, rien que pour être sure. Mais bon, si tu as tout oublié, tu serais capable de croire que c’est ton prénom, ce qui serait assez compliqué. » Cette pensée lui arracha un rire, quand on savait ce que voulait dire son prénom, ce serait assez anecdotique qu’un homme tel qu’Eamonn ait l’ardent désir de le porter : fleur blanche, on pouvait presque dire que ça lui irait bien, il était après tout bien plus pur que tous ceux qui prétendaient être de sa famille et qui avaient les mains salies par le meurtre et la trahison : au milieu de ceux-ci, elle n’avait jamais douté de la blancheur et de la toute innocence d’Eamonn dans les stratagèmes des célèbres Oswald-Appleby.

Aussi peu souvent avait-elle envisagé de perdre Eamonn pour une raison ou pour une autre, elle avait de toute manière toujours juré de donner tout ce qu’il faudrait donner pour le retrouver. Un sortilège d’Oubliettes serait sans doute, malgré tout, le plus grand obstacle qui se dresserait entre eux deux, plus imposant encore que la mort, le deuil, l’immense océan de chagrin. Elle ne savait pas, au fond, elle espérait ne jamais avoir à savoir, elle ne voulait même pas y penser. Le rire d’Eamonn, de toute manière, suffisait à supprimer ces mauvaises pensées : le simple fait d’avoir réussi à lui arracher un tant soit peu d’éclats de bonheur, maintenant, en ce jour si spécial suffisait à Blodwyn pour se contenter du peu - ou du beaucoup - qu’ils avaient. Ils étaient ensemble, tous les deux, ils ne manquaient pas encore d’argent, ou de provisions, ou de lieux où se cacher s’il le fallait. La seule chose qui manquait à Blodwyn (un manque qu’Eamonn parvenait parfaitement à combler, avouons-le) restait son contact avec ses amis, Alice plus particulièrement. Parfois, quand ses pensées dépassaient l’instinct de survie, quand elle avait des songes autres que Noël ou l’anniversaire de son fiancé, elle craignait pour sa meilleure amie, avant de se rappeler (ou plutôt d’imposer cette idée à son esprit) qu’il n’y avait pas plus prompt à éviter/repousser tous les dangers qu’Alice elle-même : elle avait toujours été très maligne (spéciale, certes, mais maligne) et si elle n’échangeait pas de lettres avec son amie (question de prudence), Blodwyn conservait en ses tripes le sentiment réconfortant que celle-ci allait bien, et qu’elles finiraient par se retrouver, en de meilleures circonstances ; elles en auraient des choses à se raconter, ce fameux jour clément arrivé. Des confidences, par exemple, que Blodwyn ne pouvait avouer qu’à mi-mot avec Eamonn : s’ils partageaient tout, ou presque, Alice bénéficiait d’une certaine connaissance de la sorcière rousse qui ferait sans doute blêmir le jeune homme. Toutes les filles ont leur secret, sans doute.« Tu as raison, je te laisse gérer les comptes. Vingt-six ans alors. J’espère que c’est assez mûr alors. Je n’aimerais pas que tu me quittes pour quelqu’un d’autre. » A de pareilles paroles, la sorcière pinça légèrement les lèvres, comme excessivement compatissante, avant de hausser les épaules, un nouveau sourire germant à la commissure de sa bouche rosée. « Je nourris l’engagement secret de faire en sorte que tu sois toujours coincé avec moi : vingt-six ans, ça devrait pouvoir être assez - on a toute une année pour tester ça. » Une allure mutine au coin des yeux, elle finit par s’écarter, profitant de ses quelques pas pour ramasser les affaires qu’Eamonn avait (volontairement sans doute) faites tomber : c’était bien la première fois qu’elle pouvait imaginer son fiancé s’emporter d’une telle manière, aussi, elle s’escrima à en effacer les derniers signes. Qu’ils oublient tout ça, cette histoire de courses dans la forêt, ces craintes viscérales, juste le temps de jouer d’un peu d’imprudence. L’espérait-elle ; aussi, dos à Eamonn pour un court instant, Blodwyn se prit à avoir une moue tentée à sa proposition de s’échouer dans un hôtel plein de moldus où personne n’irait les chercher. Depuis combien de temps n’avaient-ils pas dormi dans un vrai lit ? Elle n’osait plus compter, mais ce n’était bien entendu pas la chose qui lui manquait le plus. Et est-ce que ces quelques marques de confort valaient la peine de se mettre en danger ? Elle n’était définitivement pas la mieux placée pour prendre les décisions de prudence et de sûreté, mais elle ne dit mot pendant toute la tirade du jeune homme, ainsi que lorsqu’il parla de raser sa barbe : elle fit cependant volte-face, s’approchant, pour venir déposer sa main avec douceur, contre le rêche de ces poils si significatifs de la longue lutte qu’ils menaient - de la fatigue qui s’accumulait. « Tu sais, j’aime beaucoup cette barbe. » Sa voix, teintée d’une pointe de mélancolie, la rappela à l’ordre, aussi, reprit-elle la parole, tentant d’adopter un ton plus léger. « Elle te donne l’air plus mûr. » Un ricanement passa ses lèvres, elle déposa un baiser au coin de sa joue, près de son oreille. « C’est ton anniversaire, tu sais. » Malgré elle, un pincement vint enserrer son coeur : qui sait combien d’autres ils en connaîtraient, si la situation continuait de se dégrader. « On devrait le célébrer, d’une manière ou d’une autre, je suis sure qu’on peut improviser dans n’importe quel endroit de ce pays, ou même plus loin encore... Tu sais quoi, je pense que c’est à toi de choisir... j’irai où tu iras, ça c’est sûr (surtout dans un hôtel), et je veux... que tu sois content. » Avait-elle finit par avouer, presque à demi-mot, sa tête perchée contre le torse de son fiancé. Ca semblait si facile, si reposant - ils se voilaient tristement la face, sans doute, mais l’illusion était belle et délectable.
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MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeSam 16 Mar - 20:53


we'd share each other like an island
i'm miles from where you are i lay down on the cold ground, i pray that something picks me up and sets me down in your warm arms


La guerre faisait rage dehors, elle détruisait bien des vies. Eamonn et Blodwyn avaient peut-être été un minimum épargnés par cette dernière. Eamonn avait l’impression qu’ils ne s’en sortaient pas trop mal pour l’instant. Il ne savait pas si le pire était encore à venir, mais pour l’heure il devait admettre qu’il s’estimait satisfait du peu d’ennuis qui s’étaient dressés sur leur route. Malgré tout, il savait que ce n’était pas pour autant qu’il fallait baisser la garde. Il n’avait pas l’intention de se reposer sur ses acquis en ignorant les potentiels dangers du futur. C’était bien pour ça qu’il avait été pris d’une peur foudroyante en constatant l’absence de son fiancé au moment où il s’était réveillé. En dehors de leur tente, au delà des sortilèges de protection qu’ils se donnaient la peine de lancer à chaque fois qu’ils s’arrêter quelque part, le monde n’était plus qu’hostilité. Le sorcier supposait que bien des moldus ignoraient ce qui se tramait derrière leurs dos, qu’ils ignoraient cette guerre, invisibles à leurs yeux mais pourtant bien présente. Il aurait aimé pouvoir se fondre avec aisance dans le monde des moldus et ignorer la guerre à leur façon. Mais ça lui était impossible, ça leur était impossible. Le ministère actuel avait toute une liste de sorciers nés-moldus à traqués. Une liste sur laquelle était imprimé le nom de Blodwyn, ainsi, même dans le monde moldu, elle ne pourrait pas se faire une place, elle serait toujours traquée par des gens stupides, des sorciers qui partageaient l’avis du seigneur des ténèbres, ou juste des sorciers profitant de cette guerre pour se faire de l’argent en coinçant les né-moldus et les traitres. Tant que cette guerre se poursuivrait, Blodwyn ne pourrait pas retrouver sa place dans le monde, pas plus que lui, en s’engageant à fuir à ses côtés, on avait du le répertorier comme un traitre à la pureté de son sang. Principe tellement absurde selon Eamonn. La liberté de penser n’était de toute évidence plus au gout du jour. Avoir un avis différent de celui du seigneur des ténèbres revenait à l’heure actuelle à jouer avec le feu. Le sorcier avait bien du mal à comprendre comment un seul homme pouvait réussir à faire autant changer le monde. À une époque pas si lointaine que ça, il y avait déjà eu des mangemorts et des sorciers, persuadés que les nés-moldus étaient des moins que rien, mais qui ne s’étaient engagé dans rien. Sans Lord Voldemort, les choses étaient restés calmes. Bien-sûr, il y avait toujours eu des différents entre les pro-sang-pur et les autres. Eamonn se souvenaient bien qu’à Poudlard certains sang-purs n’hésitaient pas à s’en prendre aux nés-moldus sans la moindre raison et certains nés-moldus s’en prenaient également aux sang-purs sans plus de raison. Il pensait tout particulièrement à Ceinwen qui s’en était souvent pris à lui en le mettant dans le même panier que le reste de sa famille. Même sans Voldemort les choses étaient parfois tendues, parce que les gens ne pensaient pas tous de la même façon, mais c’était quelque chose qui ne changera certainement jamais. C’était pareil chez les moldus, ils trouvaient toujours une ‘bonne’ raison de se détester. Et dans les deux mondes, un seul homme suffisait à faire naitre le chaos sur le monde, à lancer l’extermination d’une race, avec des principes stupides auxquels les gens adhéraient sans qu’Eamonn puisse comprendre pourquoi. Qu’ils s’appellent Voldemort ou Hitler, il y avait des hommes comme ça qui arrivaient à faire changer le monde, en mal. Frustrant de voir l’impact d’un seul homme sur le cours des choses. Si dans la famille d’Eamonn ça paraissait parfaitement normal, lui, ça le révoltait, bien qu’il estime avoir encore de la chance. La chance d’être avec Blodwyn, la chance que tout deux soient suffisamment fort pour résister, la chance d’avoir encore la folie et la naïveté de penser que rien ni personne ne pourra jamais les séparer.

Blodwyn tâchait de rendre les choses plus faciles, elle s’accrochait aux choses de leur ancienne vie avec bien plus d’acharnement que le faisait Eamonn. Avec elle, c’était parfois comme si la guerre n’était qu’un bruit se répandant loin d’eux. Il avait l’agréable sensation que s’il arrivait à mettre de côté la peur et l’angoisse qui étaient devenue bien trop présentes dans son existence, il aurait l’impression que rien n’avait changé, que son quotidien était toujours le même, doux et agréable aux côtés de la femme qu’il aimait. Elle avait pensé à noël, à son anniversaire, alors que lui la plupart du temps il était incapable de se rappeler de la date du jour qui s’écoulait. Il perdait souvent la notion du temps. Maintenant qu’il était revenu sur terre et qu’il savait que c’était son anniversaire aujourd’hui, il pouvait conclure que ça faisait environ cinq mois qu’ils avaient quitté leurs emploi, leur domicile, leurs amis pour se lancer dans cette fuite. Il avait l’impression que ça faisait bien plus que cinq mois, trop souvent le temps lui paraissait long, les journées interminables, les nuits trop courtes, si bien qu’il aurait presque pu prétendre que ça faisait au moins un an qu’ils fuyaient. Si seulement il avait vu l’hivers s’éloigner pour laisser place aux autres saisons. Mais vu le froid constant, les chutes de neiges régulières, le verglas glissant ou la pluie glaciale, il pouvait affirmer n’avoir pas vu l’été depuis bien longtemps. Même si, l’été au Royaume-Uni, n’était pas toujours très chaud, il restait nettement plus agréable que l’hiver. Il se souvenait d’ailleurs d’une canicule durant l’été 1995, comme quoi l’été pouvait également être très chaud, même au Royaume-Uni. Il avait cependant, bien besoin de Blodwyn pour lui rappeler des choses toutes simples comme noël ou son anniversaire, pour rendre à son difficile quotidien, leur difficile quotidien, le souvenir de ce qu’ils avaient perdu en se lançant dans cette fuite. Il avait besoin d’elle pour tant d’autres choses, pour continuer à avancer tout simplement. Sans elle, il n’était plus rien. Elle avait réussi en un rien de temps à lui rendre le sourire alors que quelques minutes plus tôt, il s’était senti au bord de la dépression. Elle était là pour lui, tout comme il était là pour elle. À jamais ou, comme ils auraient du se le promettre si jamais ils avaient eu l’occasion de passer des fiançailles au mariage, jusqu’à ce que la mort les sépare. « Tu peux compter sur moi. De toute manière, si tu venais à oublier mon nom, je suis sure que la silhouette incroyablement belle et hypnotique d’une rousse sulfureuse viendrait hanter tes rêves. Au pire, tu sais, je peux graver mon nom sur ta peau, rien que pour être sure. Mais bon, si tu as tout oublié, tu serais capable de croire que c’est ton prénom, ce qui serait assez compliqué. » Ce fut sur un rire qu’elle termina sa phrase. Un rire qu’imita Eamonn. À la voir tous les deux sous leur tente à rire de n’importe quoi, on imaginait difficilement qu’ils se cachaient pour sauver leurs vies. « Aucun doute là-dessus, je passerais mes nuits à rêver de la plus belle des femmes, alors son nom me reviendra sans doute en mémoire. Sans avoir besoin d’un tatouage qui au delà du fait qu’il pourrait éventuellement porter à confusion, serait sans doute de très mauvais gout. » C’était quelque chose de très moldu que de se tatouer le prénom de sa bien aimée sur le corps et franchement, Eamonn trouvait ça pas forcément terrible. « Sans vouloir te vexer bien sûr. Parce que j’adore ton prénom, vraiment. » Blodwyn, c’était devenu le prénom le plus merveilleux du monde à la minute même où il avait rencontré la jeune serdaigle. Un prénom qui avait si souvent éveillé en lui des émotions qu’il avait préféré nier au jusqu’au jour où ils s’étaient embrassés. Désormais il était bien content de n’avoir pas cherché à refouler ses sentiments plus longtemps. Maintenant, ils étaient ensemble et il espérait qu’ils le restent jusqu’à la fin de leurs vies, pendant encore de très longues et très nombreuses années.

Ils auraient l’occasion de connaitre bien des anniversaires ensemble. Durant ses longues années qui les séparait de l’inéluctable mort. Ils avaient bien assez de temps devant eux pour ne pas commencer à se soucier du premier potentiel poil blanc sur le visage du sorcier, bien qu’il se juge quand même bien trop jeune pour que ça puisse être le cas. C’était son estime personnel qui s’en prendrait un coup le jour ou, devant sa glace il constaterait les premier signe d’une vieillesse contre laquelle il ne pourrait pas lutter. Mais vingt-six ans, ça lui laissait encore quelques années avant de passer par cette dure étape de la vie. « Je nourris l’engagement secret de faire en sorte que tu sois toujours coincé avec moi : vingt-six ans, ça devrait pouvoir être assez - on a toute une année pour tester ça. » Un nouveau sourire éclaira le visage d’Eamonn. S’il devait être coincé avec elle pour le restant de sa vie, c’était une destiné qu’il acceptait avec grand plaisir. « Être coincé avec toi pour toujours, ça me semble être un destin parfaitement acceptable. N’en déplaise à mes très chers parents qui voient sans doute ça comme un crime contre l’humanité. Ah mon dieu, comme je dois les décevoir. » Il laissa échapper un soupire et pinça les lèvres d’un air amusé. Oui, ça l’amusait aujourd’hui de représenter sans doute la plus grande déception de ses parents. Le seul héritier de sexe masculin de leur lignée, avec une née moldue. Ils en faisaient très certainement des cauchemars la nuit et le simple fait d’imaginer qu’un jour des enfants de sang-mêlé puisse naitre un jour sous le nom d’Appleby devait les rendre fous. « J’espère quand même que l’année ne passera pas trop vite. J’ai peur que trente ans, ce soit un peu trop mûr. » Reprit-il dans un haussement d’épaules. Il lui restait encore quatre ans avant de passer la barre des trente ans, ce qui représentaient un temps considérable mine de rien, mais il avait l’impression que souvent, les choses redoutées étaient celles qui arrivaient le plus vite. Il avait vu sa fiancée s’éloigner et rapidement, elle s’était baissée pour ramasser ce qu’il avait fait tomber précédemment. Sur le coup il s’en voulait de la voir à ranger derrière lui et il l’aurait aidée si elle ne s’était pas retournée brusquement à l’évocation d’un potentiel rasage, avant de s’avancer à nouveau vers lui. « Tu sais, j’aime beaucoup cette barbe. Elle te donne l’air plus mûr. » Il lui adressa un nouveau sourire. « Je la garde alors. » Ajouta le sorcier, le même sourire toujours affiché sur les lèvres. « C’est ton anniversaire, tu sais. On devrait le célébrer, d’une manière ou d’une autre, je suis sure qu’on peut improviser dans n’importe quel endroit de ce pays, ou même plus loin encore... Tu sais quoi, je pense que c’est à toi de choisir... j’irai où tu iras, ça c’est sûr (surtout dans un hôtel), et je veux... que tu sois content. » Eamonn laissa ses bras se refermer autour du corps de la jeune femme, l’enlaçant contre lui avec douceur. « Je n'ai jamais fait grand-chose de mes anniversaires. Ma famille craint, les anniversaires avec eux, ça a toujours été un truc très droit, très chiant. Quand j’en ai eu l’occasion, j’en ai profité pour les passer à Poudlard, l’avantage du vingt-six décembre et de la maison Poufsouffle c’est qu’on avait facilement accès aux cuisines et donc aux restes des repas de noël, du coup avec mes amis, on allait aux cuisinew récupérer de quoi s’improviser un repas. On se marrait bien, c’était plutôt cool. Après j’ai quitté Poudlard alors j’ai pris l’habitude de juste faire comme si c’était un jour comme les autres. Noël en famille, c’était suffisant pas question de rester un jour de plus avec eux. » Il préférait largement rester seul le jour de son anniversaire plutôt que de passer trois jours d’affilés en compagnie de ses parents. « Et puis, après, y a eu les vingt-six décembre en ta compagnie. Juste toi, moi et notre canapé. Ça c’était parfait. Je ne demande rien de mieux. Je suis avec toi et ça me rend content. Même si on a pas notre canapé. Cependant, on peut toujours trouver mieux qu’un canapé. Je ne tenterai pas Londres, ni même les autres capitales du Royaume-Uni. Mais le territoire est grand, on pourrait aller vers Liverpool, j’ai pas souvenir d’avoir entendu parler d’attaque de mangemorts à Liverpool. Ils peuvent pas être partout en même temps. Et puis la veille noël, ils sont peut-être occupés à finir les restes avec leurs suuuupers familles de sang-pur. » Il avait vraiment envie de quitter l’inconfort de leur toile de tente, au moins pour une nuit. Ils avaient encore de l’argent moldus, il ne savait pas combien exactement, il pouvait difficilement jugé si ça leur permettrait de payer l’hôtel, mais il savait que Blodwyn pourrait parfaitement répondre à cette question. Ils étaient en fuite certes, mais ils avaient bien le droit à un petit plaisir après tout, les mangemorts et les rafleurs ne pouvaient pas être partout.
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Melian Greengrass
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≡ amoureusement : mariée, techniquement, même si elle ne semble plus en porter le nom.
≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
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≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
≡ son patronus : il prenait la forme d'un geai, mais désormais elle ne peut plus en produire. rien d'autre qu'un vague amas argenté.
≡ son amortencia : la potion a toujours eu la senteur du grand air, un parfum d'ébène au creux de ses cheveux et du vieux bois.
MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeVen 29 Mar - 22:38


but first we'll live
blodwyn brownstein & eamonn f. oswald-appleby
« i touch the place where i'd find your face
my finger in creases of distant dark places. »

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Peut-être la prudence aurait-elle dû la pousser à devenir superstitieuse, à croire aux signes envoyés par les petits instants infimes, à se questionner sur cette paradoxale chance qui les entourait et les protégeait depuis qu’ils avaient quitté leurs vies respectives. Les menaces qui finiraient par leur tomber dessus, semblaient rôder dans les ténèbres des épaisses forêts, telles des loups affamés resserrant peu à peu l’étau de leur sauvage instinct autour d’eux, proies aveugles aux menaces de la nuit. Bien souvent, lorsque le ciel se voilait de noir, lorsque le silence tombait autour d’eux, Blodwyn se perdait à écouter les environs, sursautant au moindre craquement à l’extérieur, tremblant sous le froid de l’hiver naissant, mais incapable, incapable de reposer son esprit bien longtemps. S’ils avaient croisé des rafleurs – en évitant plusieurs en détournant le regard, baissant la tête et accélérant distraitement le pas, les circonstances semblaient encore clémentes avec eux. Bien trop clémentes : quelque part, la jeune femme ne doutait pas que la famille Oswald-Appleby avait toutes les raisons du monde de profiter de cette guerre pour se débarrasser de la gênante – excessivement gênante – née-moldue qui avait volé le cœur d’Eamonn ; mais l’imprudence gagnait du terrain, quelque part, un instinct sifflant avec rage au fond de l’esprit de la sorcière le hurlait dans chaque parcelle de son esprit, dans chaque partie de son corps. Mais elle se trouvait parfois bien sourde à cette prudente conseillère – elle se fiait à Eamonn, et elle se sentait surement détentrice de la rage nécessaire à se défendre corps et âme, à le défendre lui jusqu’au sang, jusqu’à la mort s’il le fallait. Ensemble depuis si longtemps qu’ils étaient, ils en étaient peut-être devenus naïfs, persuadés qu’ils braveraient aisément vents et marées, qu’une poignée de rafleurs n’aurait jamais, jamais raison d’eux, de ce qu’ils avaient toujours vécu. De ce qu’ils vivaient encore, dans les plaines sauvages anglaises, ignorées et pourtant si rassurantes, parfois. Ils étaient naïfs ou fous d’avoir des croyances pareilles, de se sentir intouchables dans cette fuite sans merci – ce n’était qu’une illusion, que ce sentiment de sécurité et parfois, lorsqu’ils prenaient contact avec le monde qui continuait de filer à toute allure, ils en reprenaient brusquement conscience. Des radios pirates parsemées un peu partout dans les pubs sorciers, ils entendaient les noms des disparus, passés en boucles interminables tout au long des heures ; lorsque leurs regards croisaient une page de la Gazette, ils apprenaient les récents meurtres, la déchéance triste et misérable du monde magique tel qu’ils l’avaient toujours connu. Ces rares périodes de prise de conscience n’aidaient en rien Blodwyn à se concentrer sur sa fuite, à résister à l’envie irrépressible d’envoyer un signe, ou même un minuscule hibou à Alice pour la rassurer : ça ne ferait que l’exposer à bien des périls, à des dangers que seul Eamonn était prêt à affronter pour elle. Si elle ne pouvait déjà pas se pardonner d’arracher son fiancé à tout ce qui faisait sa vie actuelle, voir Alice perdre la vie – ou même être torturée – à cause de l’amitié qui les avait toujours liées, semblait également insupportable. Le silence était de mise, il demeurait, lourd et pesant autour d’eux, Blodwyn le maudissait, tout autant qu’elle acceptait de vivre avec. Ils ne pouvaient rien faire, ici, seuls, ils étaient impuissants, victimes des circonstances, bien qu’ils se bercent encore d’idées éphémères de sécurité. Un jour, s’ils continuaient ainsi, ils feraient irrémédiablement un faux pas, tous les sens de la jeune sorcière le lui disaient, mais elle demeurait sourde à cette prudence excessive, qui la ferait se retourner à chaque pas, fuir du regard chaque personne qu’ils croiseraient, pour un prétexte ou un autre.

Plus que jamais à présent, de toute manière, rafleurs et mangemorts semblaient partout, comme des parasites, des cafards ayant répandus leur sillage à travers le pays tout entier : qu’ils soient encore là, tous les deux, à pouvoir sourire niaisement, était un indéniable luxe auquel aujourd’hui, elle s’accrochait – comme ayant brusquement, en cette matinée tout à fait particulière, pris conscience de la réalité de la vie qu’ils menaient. Ses bêtises finiraient par lui faire perdre la vie, ou pire, perdre Eamonn, aussi apprenait-elle peu à peu, depuis qu’elle l’avait vu, tombé contre le sol de leur tente sous la peur et le désespoir, Blodwyn s’escrimait à penser prudence avant tout. Essayerait-elle en tout cas, mais pourtant, il était indéniable qu’envisager le pire, là, face à son fiancé semblait être un électrochoc digne de ce nom pour la jeune femme : le ton était celui de la plaisanterie, mais pourtant, malgré ses sourires, son ton moqueur et ses rires, Blodwyn se perdait déjà à imaginer comment elle vivrait, comment elle survivrait face au regard d’un Eamonn qui n’aurait aucun souvenir d’elle. Elle ne s’imaginait même pas de taille à le voir l’observer sans savoir qui elle était, ni ce qu’ils avaient vécu : sans conteste, c’était un sort pire que la mort, auquel la jeune femme espérait ne jamais être confrontée. Ce serait comme être condamnée, pour le restant de ses jours, à n’avoir qu’un semblant d’Eamonn, un homme ayant l’allure, le caractère et le cœur de son fiancé, mais dénué de tous ces moments, de tout ce qu’ils savaient l’un sur l’autre – ces petites choses qu’elle pensait acquises, aujourd’hui et à jamais, à travers le confort de leur maison ou dans la fuite qu’ils transcendaient depuis des mois déjà. Elle ne comptait pas, elle vivait ces jours comme si rien n’avait changé (essayait en tout cas), dans un frivole et stupide besoin de garder une parcelle de leur vie passée avec eux : celle-ci, ils ne la retrouveraient jamais vraiment, même si cette guerre venait à se terminer, cette fuite et ce qu’ils vivraient encore dans les mois à venir, les changerait irrémédiablement en quelque chose d’autre. En des êtes détestables et aigris, peut-être ou en des sorciers, des amoureux plus forts que jamais. La jeune sorcière encore, ne voyait que ce qui ne pouvait que les rendre plus proches, occultant tous les risques qu’ils prenaient, l’impénétrable et impérieux danger de mort qui planait au-dessus de leur tête. Etrange, pourtant, de savoir combien elle avait déjà côtoyé la mort d’autrui, à Sainte Mangouste – combien de difficulté d’ailleurs, elle avait eue à surmonter tout ça, ces épreuves imposées dans un hôpital tel que celui-ci ; et combien elle n’y avait pas pensé, à chaque fois qu’elle avait posé les yeux sur son fiancé depuis qu’ils avaient quitté le confort rassurant de leur maison. Peut-être était-ce un effet pervers des grandes tentes de sorciers, du luxe qu’elles offraient – en comparaison aux tentes moldues – l’illusion qu’ils continuaient de porter avec eux. C’était stupide, et beau à la fois – c’était ce qui les mettait en danger, mais ce qui la faisait avancer, coûte que coûte. Ce qui la faisait si aisément plaisanter – peut-être bien, ce qui faisait même qu’Eamonn l’aimait avec tant d’ardeur, ou ce qui faisait qu’elle était capable d’aimer Eamonn à ce point, avec tout son cœur. « Aucun doute là-dessus, je passerais mes nuits à rêver de la plus belle des femmes, alors son nom me reviendra sans doute en mémoire. Sans avoir besoin d’un tatouage qui au-delà du fait qu’il pourrait éventuellement porter à confusion, serait sans doute de très mauvais gout. » Naïvement, elle souriait : c’était si beau de rêver de ça, de porter cette petite parcelle d’espoir avec elle – il ne l’oublierait pas, quels que soient les obstacles et les difficultés de leur existence, quels que soient les mangemorts, les rafleurs ou les sortilèges qui les sépareraient. Elle aimait croire à ça, sourire sans arrière-pensée, profiter, juste profiter d’une trop courte plénitude. « Sans vouloir te vexer bien sûr. Parce que j’adore ton prénom, vraiment. »

Avec délice, elle enfouissait son visage contre son torse, humant son odeur si rassurante et familière à la fois, cette présence dès le matin qui lui était indispensable depuis trop longtemps déjà. L’un et l’autre, ensemble, peut-être qu’ils n’étaient que plus forts, mais indéniablement, à deux, ils étaient plus faibles que seuls, comme des bêtes solitaires et intouchables : il était sa faiblesse – perdre Eamonn la briserait, la détruirait pour ne laisser d’elle… Elle ne savait pas elle-même au fond, un tas de cendres incandescentes qui ne pourrait jamais brûler à nouveau ou un mur de glace imprenable et vertigineux, qui se perdrait dans une tempête sans fin pour le restant de l’éternité. Le malheur la noierait, survivre n’aurait plus aucun sens. « Ne pense même pas à m’oublier. » Souffla-t-elle finalement, ses épaules se resserrant sous une vague nervosité – à mi- mots, elle avait lâché ces quelques paroles, un sourire triste et ivre à la fois la grisant légèrement. « Tu rêverais de moi en train de te botter les fesses, sinon. » Ils parlaient, ils parlaient avec tant d’imprudence, mais indéniablement, ce serait le pire châtiment imaginable dans cette vie ou toutes celles d’après – cette guerre leur avait déjà pris leur vie, leurs emplois, tout ce qu’ils avaient durement construit, tout ce qu’il avait quitté, tout ce qu’elle avait arraché des mains d’autrui, en se battant pour défendre et son appartenance passée, et l’avenir auquel elle se promettait. Ils avaient perdu leur foyer, la chance de pouvoir un jour, faire connaître le cocon rassurant de leur amour à leurs potentiels enfants, ils avaient abandonné leur mariage, leurs promesses qu’ils n’avaient jamais osé se dire. Tant de choses – Eamonn était la dernière chose dont on pouvait la destituer, l’unique âme à laquelle était encore rattachés son être et son cœur ; alors elle ne voulait pas, elle ne voulait pas penser à l’instant où on le lui prendrait. Elle voulait profiter, profiter de ce stupide anniversaire, de l’espoir qu’elle nourrissait encore de pouvoir conserver ces petites attentions, malgré les temps qui couraient, le chaos qui gagnait du terrain. Eamonn, au moins, semblait enclin à aller au gré des caprices de la jeune femme, de ces envies qui avaient failli leur nuire, quelques dizaines de minutes plus tôt. Tout semblait déjà oublié, hormis l’anniversaire du jeune homme – lui semblait déjà se projeter à des années-lumière d’où ils étaient, à croire qu’il était encore plus idéaliste qu’elle, qui, silencieusement, restait accrochée à ce jour, ce vingt-six décembre, avec l’intime crainte de ne pas en connaître d’autres avec lui. Parce qu’elle serait morte, ou pire, parce qu’il serait mort. Parce qu’il l’aurait oubliée, qu’il aurait rejoint sa famille ou parce que… pour tant de raison que c’en était horrifiant. « Être coincé avec toi pour toujours, ça me semble être un destin parfaitement acceptable. N’en déplaise à mes très chers parents qui voient sans doute ça comme un crime contre l’humanité. Ah mon dieu, comme je dois les décevoir. » Elle sourit avec douceur, comme pour rassurer Eamonn, bien qu’il ne semble en avoir guère besoin, à voir l’air amusé qu’il affichait : rares étaient les fois – déplaisantes – où Blodwyn avait croisé le chemin d’un Oswald-Appleby (dieu merci), aussi ils demeuraient à l’état de mythe, ou à l’état des rares choses qu’Eamonn délivrait sur ceux-ci. Des parents de son fiancé, Blodwyn avait une image toute faite déjà dans sa tête : deux personnes tirées à quatre épingles, la mère sans doute avec un chignon, le père probablement avec une moustache ; dans son esprit, ils étaient dignes des pires clichés qui soient, et rien n’était jamais allé contre ces pensées pour le moins déplacées. Restait qu’ils étaient la famille d’Eamonn, une part de sa vie qu’il avait complètement chassée, pour elle. Elle en avait tant conscience, que ça la remplissait que de plus d’amour encore, et d’une crainte sourde de ne pas en valoir la peine. Le temps faisant, malgré tout, elle avait réussi à masquer ces songes parasitaires pour se concentrer sur l’important – aussi, elle plissa les lèvres à son tour, dans une moue faussement désolée, tapotant la joue de son fiancé avec une excessive tendresse. « Vilain garnement : ils ne doivent certainement pas connaître tous les trucs et astuces de nous, les nés-moldus, qui nous rendent si… attirants. »

Mutine, elle arqua un sourcil, elle n’avait sans doute rien de plus qu’une sorcière de sang-pur, ou même de sang-mêlé : jamais, elle ne s’était vue exceptionnelle en quoique ce soit – tellement qu’elle avait pendant des années, stagné à une relation totalement platonique avec Eamonn, persuadée que celui-ci ne pouvait rien lui trouver d’assez extraordinaire pour l’aimer autant qu’elle se sentait l’aimer déjà. Peut-être avaient-ils attendu le mariage pour se déclarer l’un l’autre ce qui avait fait qu’ils avaient accroché, ce qui avait tout changé lors de leur premier regard, la parcelle de différence qui siégeait dans l’un et dans l’autre – ce qui les avait faits s’aimer, s’attirer – se trouver. « J’espère quand même que l’année ne passera pas trop vite. J’ai peur que trente ans, ce soit un peu trop mûr. » Elle rit, glissant ses doigts contre un bras de son fiancé. « Moi qui pensais qu’il n’y avait que les filles qui craignaient de vieillir. Rassure-toi, si mes calculs sont corrects, avant trente il y a vingt-sept, vingt-huit, vingt-neuf. Et d’ici là, j’aurai pris quelques années aussi, ça équilibrera. Irrémédiablement, à chaque fois que je vieillirai, je chercherai quelqu’un de mûr d’une année de plus : tu colleras toujours au profil, il me semble. » Elle trouva les yeux sombres d’Eamonn, souriant avec douceur : jamais l’âge n’avait été un obstacle entre eux, à Poudlard ou même après, Blodwyn n’avait jamais pensé à ça, parmi les innombrables prétextes stupides lui servant à ne jamais déclarer sa flamme au jeune homme. Dans le cas contraire, pourtant, elle avait parfois pensé qu’il la voyait comme une gamine, une gentille fille un peu trop niaise qui le faisait sourire, tout simplement. Les choses avaient, au fond, été pourtant bien plus simples que ce qu’elle avait toujours imaginé. Tout avait toujours été simple, ensuite. « Je n'ai jamais fait grand-chose de mes anniversaires. Ma famille craint, les anniversaires avec eux, ça a toujours été un truc très droit, très chiant. Quand j’en ai eu l’occasion, j’en ai profité pour les passer à Poudlard, l’avantage du vingt-six décembre et de la maison Poufsouffle c’est qu’on avait facilement accès aux cuisines et donc aux restes des repas de noël, du coup avec mes amis, on allait aux cuisines récupérer de quoi s’improviser un repas. On se marrait bien, c’était plutôt cool. Après j’ai quitté Poudlard alors j’ai pris l’habitude de juste faire comme si c’était un jour comme les autres. Noël en famille, c’était suffisant pas question de rester un jour de plus avec eux. » Le front barré d’une certaine nostalgique, Blodwyn ne dit mot et n’osa pas même bouger devant les paroles d’Eamonn – elle n’avait jamais pris le temps, ni même alimenté la curiosité de savoir comment, enfant, son fiancé avait vécu ses anniversaires : chez elle, ça avait été fait en catastrophe bien souvent, mais avec des ballons, des cadeaux, un gâteau et la meilleure ambiance qui soit. Ses grands-parents l’avaient toujours excessivement adorée, sa mère, elle, avait toujours lutté pour faire du mieux qu’elle le pouvait, profitant de ces journées spéciales pour les rendre les plus parfaites possibles. Elle savait, quelque part, qu’elle n’était pas une gamine à plaindre – elle était une née-moldue, mais sa famille valait toutes les familles du monde, sans conteste. Toujours, la jeune sorcière avait espéré que ses enfants pourraient, un jour, dire de même de la mère qu’elle deviendrait. « Et puis, après, y a eu les vingt-six décembre en ta compagnie. Juste toi, moi et notre canapé. Ça c’était parfait. Je ne demande rien de mieux. Je suis avec toi et ça me rend content. Même si on a pas notre canapé. Cependant, on peut toujours trouver mieux qu’un canapé. Je ne tenterai pas Londres, ni même les autres capitales du Royaume-Uni. Mais le territoire est grand, on pourrait aller vers Liverpool, j’ai pas souvenir d’avoir entendu parler d’attaque de mangemorts à Liverpool. Ils peuvent pas être partout en même temps. Et puis la veille noël, ils sont peut-être occupés à finir les restes avec leurs suuuupers familles de sang-pur. » L’étreinte d’Eamonn autour d’elle la fit sourire à nouveau, elle, finalement, elle s’en fichait de bouger d’ici, de fêter l’anniversaire d’Eamonn ici ou autre part, lui, la serrant contre lui avec douceur, semblait être le monde. « Tu as raison. » Admit-elle en pinçant légèrement les lèvres. « La prochaine fois, on ira fêter ton anniversaire dans ma famille. » Elle sourit légèrement à cette pensée, totalement irréalisable et improbable : elle ne voulait pas mettre les siens en danger, elle évitait sa ville natale avec prudence et précautions, bien qu’elle se doutait aisément que sa mère et ses grands-parents s’inquiétaient souvent de son état. « Pour quelques secondes, j’ai quand même imaginé quelques Mangemorts fêter Noël. » D’une grimace, elle trouva le regard d’Eamonn, avant de reprendre un peu de son sérieux. « On peut… on peut essayer. Liverpool, ça semble être un bon choix. Une chance pour toi, ta fiancée est née moldue, si tes parents savaient combien d’économie je vais pouvoir te faire faire, aujourd’hui. » S’il payait proportionnellement une chambre d’hôtel par rapport à la bouteille de champagne, ils seraient ruinés en un rien de temps. Elle sourit, s’écartant d’Eamonn pour commencer à ranger quelques-unes de leurs affaires – c’était l’avantage des tentes sorcières, un coup de baguette et le tour était joué, littéralement.
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MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeSam 30 Mar - 21:02


we'd share each other like an island
i'm miles from where you are i lay down on the cold ground, i pray that something picks me up and sets me down in your warm arms


La peur de perdre Blodwyn était continuellement présente au plus profond de l’âme du sorcier. Il se refusait à continuer quoi que ce soit sans qu’elle soit à ses côtés. C’était une chose à laquelle il pensait depuis longtemps déjà. Une idée ancrée dans son cerveau qui l’avait poussé, un jour, à se perdre dans une demande en mariage bancale. Sa vie, il ne l’imaginait qu’avec Blodwyn, le mariage, c’était une façon de le faire comprendre au reste du monde, de leur faire comprendre que rien ne pourrait les séparer. Rien, hormis la mort. Cette mort qu’il avait longtemps imaginée être loin, très loin d’eux, alors qu’il avançait dans la vie avec une certaine naïveté. Depuis la chute du ministère de la magie, les croyances auxquelles il s’était le plus accrochées étaient bien loin derrière lui. Aujourd’hui, la mort pouvait survenir à tout moment. N’importe où, n’importe quand, de la main d’un rafleur ou d’un mangemort, ceux-là qui parcourraient le monde dans le seul but de retrouver ceux qui comme Blodwyn et Eamonn avaient décidé de prendre la fuite pour sauver leurs vies. Il ne savait pas ce qui leur arriverait le jour où ils n’arriveraient plus à fuir. Il imaginait bien que Blodwyn serait enfermée quelque part, probablement à Azkaban, quant à lui, ses parents viendraient peut-être le récupérer, dans l’espoir que, séparé de Blodwyn, ils puissent enfin faire quelque chose de lui. C’était la vision la moins déprimante de ce qui pourrait leur arriver, la pire, celle à laquelle il se refusait de penser se résumait facilement avec quelques avada kedavra, lancés lors d’un duel. En un rien de temps, la vie qu’ils avaient construite ensemble avait été réduite en poussière. Ils étaient bien loin de la maison dans laquelle ils s’étaient installés. Bien loin de la boutique dans laquelle il avait travaillé ou de l’hôpital de sainte mangouste où Blodwyn avait fait ses preuves. À présent, ils étaient au beau milieu d’une forêt, réduits à se cacher pour être sûr que rien ne puisse les séparer, pour jouir d’une liberté que leur statut n’étaient plus censé leur offrir. La vie qu’ils menaient à présent était bien plus compliquée que la précédente. Elle était faite de beaucoup trop d’embûches et de peur et ils n’avaient pas le droit d’abandonner. Jamais Eamonn ne se permettrait de baisser les bras face aux difficultés qu’ils rencontraient. La seule chose qui pouvait le faire quitter Blodwyn, c’était la mort. S’ils n’avaient pas eu le temps de se perdre en de nombreux vœux le jour de leur mariage, aux yeux d’Eamonn, ça n’empêchait pas qu’il n’y avait d’ores et déjà que la mort qui pouvait les séparer. Cette maudite mort qui leur courrait après et qu’ils se devaient d’éviter, aussi compliqué que ce soit. Cette guerre avait déjà pris bien des vies, mais pas les leur, pas encore. Eamonn avait toujours été doté d’un optimisme presque déroutant. Il avait toujours la vie avec simplicité et avait appris à ne jamais imaginer le pire. C’était la raison pour laquelle il se permettait encore d’imaginer qu’ils puissent avoir un avenir ensemble, un avenir qui ne se résumerait pas à des longues heures à marcher dans les bois et a dormir dans une toile de tente. Même si la leur était spacieuse et agréable, puisqu’elle appartenait au monde des sorciers, il fallait bien avouer qu’elle était plus grande que certains appartements moldus, cependant, ce n’était pas le grand luxe. Il restait persuadé que dans un futur proche ils retrouveraient le confort de leur maison, ils pourraient se marier, comme ça avait été prévu avant cette guerre et peut-être même qu’ils pourraient fonder une famille. Il s’accrochait à cette vision de l’avenir avec beaucoup de force. Au fond, c’était peut-être elle qui lui permettait de tenir bon envers et contre tout alors que le monde semblait peu à peu sombrer dans un chaos qui ne laissait plus place à l’espoir. Aussi noir que l’avenir puisse sembler à bien des sorciers, aussi dangereuse soit leur vie aujourd’hui, Eamonn lui il gardait espoir, suffisamment pour continuer de sourire et plaisanter avec Blodwyn, comme si rien n’avait changé dans leur quotidien.

Le simple fait de pouvoir enlacer Blodwyn dans ses bras, une nouvelle fois, un jour de plus, suffisamment à complaire le jeune homme dans son espoir naïf. Elle était là avec lui, encore aujourd’hui et ils s’en sortaient bien, il avait eu peur de l’avoir perdue, pendant les premières minutes qui avaient suivies son réveil, mais elle était bel et bien à ses côtés à présent et il pouvait la serrer dans ses bras, c’était une journée de plus qu’ils pourraient passer ensemble, malgré la guerre, une journée qui serait suivie de tant d’autre, il en restait persuadé. « Ne pense même pas à m’oublier. » Jamais. Elle pouvait en être certaine. De la même façon que le soleil se levait toujours à l’Est pour se coucher à l’Ouest, Eamonn se souviendrait toujours de Blodwyn et ce jusqu’à l’instant où il pousserait son dernier souffle. « Tu rêverais de moi en train de te botter les fesses, sinon. » Eamonn ne pu s’empêcher de rigoler, amusé par la menace de sa fiancée. « Je jure que je ne t’oublierai jamais. J’ai pas envie que tu me bottes le derrière, même si ce n’est qu’en rêve. » Il n’avait eu que rarement, si ce n’est même jamais, l’occasion de voir Blodwyn s’énerver contre lui et ça lui convenait parfaitement. S’il devait rêver d’elle, ce ne serait certainement pas dans de telles conditions. Blodwyn était une jeune femme douce et gentille, attentionnée et adorable. Parfaite dans les yeux amoureux d’Eamonn. Elle était définitivement et à jamais l’unique femme aux côtés de qui il voulait passer le reste de sa vie. À elle seule elle valait bien mieux que la plupart des membres de sa famille. Il n y avait de toute façon que Margaery qui était sensée au sein de sa famille. Blodwyn valait bien mieux que ces sorciers de sang-pur qui crachaient injustement sur les nés-moldus et qui étaient complètement hermétique à une réalité qui aurait du être indéniable : sans les nés-moldus, les sorciers se seraient éteint. À force de consanguinité, ils auraient fini par tous devenir fous. À son humble avis, il y avait bel et bien de la consanguinité dans son arbre généalogique à en juger la folie qui s’était emparé de l’esprit de sa sœur cadette. Rester avec Blodwyn, c’était, de toute évidence, bien plus sein pour lui que de rester avec sa famille. Finalement, il n’avait jamais ressenti aucune peine à quitter le cocon familial pour vivre sa vie de son côté, au contraire, c’était un soulagement pour lui. Il se portait bien mieux depuis qu’il n’avait plus à les supporter. Eux et leur façon de penser qu’il avait toujours trouvée particulièrement dangereuse. En même temps, a y regarder de plus près ses amis à Poudlard avait principalement été des né-moldus. « Vilain garnement : ils ne doivent certainement pas connaître tous les trucs et astuces de nous, les nés-moldus, qui nous rendent si… attirants. » Une nouvelle fois, il laissa échapper un léger ricanement. « Peut-être que s’ils se donnaient la peine d’essayer de comprendre, ils seraient un peu plus tolérant. Quoi que si ça se trouve, ils sont simplement jaloux. » Il en doutait fortement. Ses parents ne voyaient les nés-moldus que comme des être inférieurs, des insectes qu’il fallait exterminer. Jamais ils ne pourraient se permettre de jalouser de tels êtres. À bien y regarder, c’était probablement eux qui étaient bon à exterminer.

Eamonn en vint à évoquer cette frustration qu’il ressentait à l’idée d’approcher la trentaine. Cela revenait à passer un cap supplémentaire dans sa vie. Une nouvelle étape qu’il l’éloignerait un peu plus de la jeunesse, ce côté gamin qu’il était censé avoir laissé loin derrière lui. Quelque chose dont il ne se séparerait vraiment jamais, lui qui continuait de s’amuser avec les objets de farce et attrape qu’il vendait, avant la chute du ministère. Niveau maturité, on pouvait facilement penser que parfois, il était en dessous de la moyenne. « Moi qui pensais qu’il n’y avait que les filles qui craignaient de vieillir. Rassure-toi, si mes calculs sont corrects, avant trente il y a vingt-sept, vingt-huit, vingt-neuf. Et d’ici là, j’aurai pris quelques années aussi, ça équilibrera. Irrémédiablement, à chaque fois que je vieillirai, je chercherai quelqu’un de mûr d’une année de plus : tu colleras toujours au profil, il me semble. » Eamonn adressa un nouveau sourire à sa fiancée, si au moins, il correspondrait toujours à ses attentes, vieillir serait déjà moins difficile. « Dans ce cas, je me sens d’avantage prêt à passer le cap des trente ans. » Pour terminer sa phrase, il vint déposer un baiser sur les lèvres de la jeune sorcière. Les années seraient certainement moins difficile à supporter s’il avait l’assurance qu’il les passerait en compagnie de Blodwyn. Il n’en avait pas douté, depuis qu’ils étaient ensemble, depuis qu’il lui avait demandé de l’épouser, il savait qu’ils passeraient le restant des années qui leur restait ensemble. Il ne voyait pas les choses autrement. Tous les anniversaires qui viendraient, ils les feraient ensemble. Pour sûr, il y en aurait d’autres, qu’importe cette guerre puisqu’ils la surmonteraient. Il n’y avait qu’avec elle qu’il voulait passer ses anniversaires, puisqu’avec sa famille, ça avait toujours été horrible. « Tu as raison. La prochaine fois, on ira fêter ton anniversaire dans ma famille. » Un sourire étira une nouvelle fois les lèvres du sorcier. Il connaissait la famille de Blodwyn; il savait qu’avec eux, ce serait forcément mieux qu’avec sa propre famille. « J’ai hâte de prendre un an de plus alors, pour découvrir comment c’est dans ta famille. Je me doute que ça doit être bien mieux que dans la mienne. » On pouvait difficilement faire pire de toute façon. Le simple fait de passer du temps avec ses parents suffisait à rendre une journée désagréable. « Pour quelques secondes, j’ai quand même imaginé quelques Mangemorts fêter Noël. » Il haussa légèrement les épaules avant de répondre : « Il y en a qu’ils le font. Ma sœur à très certainement du passer noël avec le reste de la famille. » Il n’en doutait pas. La tablée parfaite. Diana, leurs parents, tantes, oncles et cousins, comme ça devait être agréable comme soirée. Il était bien content d’avoir passé noël en tête à tête avec sa fiancée plutôt qu’avec tout ce monde là. « On peut… on peut essayer. Liverpool, ça semble être un bon choix. Une chance pour toi, ta fiancée est née moldue, si tes parents savaient combien d’économie je vais pouvoir te faire faire, aujourd’hui. » Ajouta-t-elle en souriant, avant de s’écarter pour ranger quelques affaires. Il imita son geste, commençant à ranger également, bien que finalement, ils auraient pu replier la tente telle quelle. « En route pour Liverpool alors. Je suis sûr que mes parents seraient très fier d’apprendre que tu me fais faire des économies. Bien que je doute qu’ils soient plus à l’aise que moi avec vos bouts de papiers. » Aucun doute, ses parents n’avaient sûrement jamais vu le moindre billet moldu de leur vie. Si Eamonn avait déjà du mal à se représenter la valeur des billets il n’imaginait même pas la réaction de ses parents s’ils étaient confrontés à ça et c’était bien parce que la situation ne s’étaient jamais imposée à eux qu’ils n’avaient jamais appris à leur fils comment ça fonctionnait. À quoi bon ? Jamais ils ne se mélangeraient à la société des moldus, eux qui avaient l’impression de valoir tellement mieux que ça.
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Melian Greengrass
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≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
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≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
≡ son patronus : il prenait la forme d'un geai, mais désormais elle ne peut plus en produire. rien d'autre qu'un vague amas argenté.
≡ son amortencia : la potion a toujours eu la senteur du grand air, un parfum d'ébène au creux de ses cheveux et du vieux bois.
MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeMar 2 Avr - 23:45


but first we'll live
blodwyn brownstein & eamonn f. oswald-appleby
« i touch the place where i'd find your face
my finger in creases of distant dark places. »

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Etait-elle idiote de se bercer de tant d’illusions factices, rien que pour balayer les soupçons impérieux de sa culpabilité ? Peut-être avait-elle plus de l’amoureuse transie que de la guerrière, capable de mener cette bataille avec une volonté de fer ; peut-être sa plaisait-elle, à maintenir la douce illusion à son esprit que rien n’avait changé. Qu’Eamonn, en l’accompagnant nuit et jour à travers son exil, n’était pas en danger imminent, basculant entre la vie et la mort à chaque faux pas qu’ils faisaient. Merlin seul pouvait prétendre savoir quand la sorcière finirait par ouvrir les yeux, pour se rendre compte de la désastreuse situation dans laquelle ils se trouvaient : en fuite, alors qu’ils avaient perdu leurs familles respectives (aussi détestable fut celle d’Eamonn), leur maison et leurs emplois, tout ce qui faisait leur vie ; les anniversaires ne devaient pas avoir la moindre importance, aussi peu que Noël, ou l’illusion éphémère d’être intouchables. Peut-être était-ce leur couple, qui finirait par en pâtir : les instincts que Blodwyn s’acharnait à garder silencieux, eux, lui murmuraient avec hargne qu’il y aurait un prix à payer à toute cette imprudence, qu’elle finirait tôt ou tard par tomber de haut - tout perdre, ou du moins, se voir arracher les dernières choses qu’elle pouvait avoir en sa possession. Tout ce qu’elle voyait comme acquis, mais qui pouvait s’envoler en une fraction de seconde, le temps qu’elle aille faire quelques emplettes pour faire l’illusion d’un anniversaire digne de ce nom, ou dans d’autres circonstances. Difficile de croire que le Choixpeau, ait, une fois vu en elle assez de clairvoyance pour l’envoyer chez Serdaigle : elle avait un caractère imprévisible et impétueux, que même Eamonn ne parvenait qu’à peine à saisir et pourtant, elle s’acharnait à croire qu’ils étaient deux, qu’ils étaient un couple dans cette bataille. Peut-être que lâcher l’éponge et l’abandonner ici serait la meilleure décision que son fiancé prendrait dans sa vie : ainsi, il n’aurait plus à courir le moindre risque, en tant que sang pur légitime, il serait protégé par sa famille ainsi que par son héritage. Quoiqu’il en dise, et quoiqu’il en pense. Bien souvent, dans les ténèbres silencieuses d’une lourde nuit, Blodwyn s’escrimait à vouloir faire justice à son fiancé, hésitant parfois à l’abandonner sans crier gare, au milieu d’un sommeil lourd. Egoïstement pour le protéger, pour le sauvegarder de toutes les horreurs qui finiraient irrémédiablement par croiser son chemin : elle feignait une vague indifférence, un beau sourire au coin de ses lèvres rosées et pourtant, elle savait, elle pressentait que le pire était à venir. Et elle ne voulait pas qu’Eamonn paye les mêmes prix qu’elle. Il la détesterait sans doute, d’avoir pris de telles libertés pour leurs vies à tous les deux, pour l’avoir abandonné sans crier gare - mais elle en arrivait presque à s’accrocher à l’utopie qu’à travers la haine, restait une pointe d’amour, aussi blessée soit-elle par la trahison. Ces choix-là, si elle viendrait à les faire un jour, ce serait comme renoncer à Eamonn, aux promesses de mariage qu’ils s’étaient faites : renoncer à lui, l’abandonner sur les rivages sûrs de son appartenance, pour voguer vers cette imprenable destinée à elle, gravée dans la roche et alors dores et déjà annoncées comme irréfutable. Mais elle n’y arrivait pas - elle n’arrivait pas à se sacrifier pour ce bien commun, pour le bien d’Eamonn : elle était égoïste, ou pitoyablement amoureuse au point de sacrifier sur l’autel d’une pseudo-justice tout ce qu’elle avait - bien souvent, elle s’insultait de l’un ou de l’autre, son esprit sachant se faire vaguement plus téméraire que son corps. En apparences du moins, alors qu’avait toujours sommeillé en elle la certitude que seule, désespérée, elle perdrait tout un pan de ses volontés farouches : sans Eamonn, tomber prisonnière à Azkaban ou morte devant des Mangemorts n’aurait eu qu’une importance secondaire - le simple esprit de contradiction de Blodwyn l’aurait peut-être même poussée à rester où elle était, campée sur ses positions à Sainte Mangouste, attendant bravement que l’on vienne la cueillir pour des crimes dont elle n’était aucunement coupable. Elle aurait regardé courageusement ses ennemis jusqu’à la fin, ou aurait puisé en elle assez de vide, assez de solitude pour se sacrifier à l’Ordre du Phénix. Il n’en était rien ici, elle voulait survivre, rien que pour arracher au monde l’irréfutable preuve de ce qu’ils valaient, Eamonn et elle ; le sang-pur et la née-moldue, rassemblés sous la même bannière. Peut-être était-ce parce qu’elle ne s’en sentait pas capable seule, qu’elle ne bougeait pas, qu’elle continuait de se croire assez brave pour défendre son fiancé, Eamonn et leur amour au moment venu. Pourtant, elle n’avait jamais rien eu d’une experte au duel à la baguette, c’était indéniable, mais y croire tout simplement s’avérait bien plus beau encore que tout ce qu’elle avait imaginé.

Dans les bras d’Eamonn, tout semblait facile, chaud et réconfortant, si lointain et simple à la fois - les enjeux de cette guerre lui avaient bien souvent paru futiles sous cette tente glaciale, alors qu’elle se perdait dans le regard de son fiancé pour y deviner le monde tel qu’il pourrait être, s’ils pouvaient vivre ensemble, librement, sans avoir à se poser la moindre question, sans avoir à résister à la moindre oppression. Cette guerre ne rimait à rien. Elle ne se basait que sur les croyances despotiques de certains sorciers, qui osaient se prétendre au-dessus des autres, elle se basait sur des origines qui auraient dû n’avoir aucune incidence. Les bras au sang-pur d’Eamonn étaient aussi délectables que ceux de n’importe qui - seulement rendus forts et vigoureux par l’amour qui ronronnait doucereusement au creux de son poitrail, peut-être le reste du monde, l’ordre des choses aurait-il voulu qu’elle déteste tout contact avec lui, fuit tout regard jusqu’à lui parce qu’ils étaient différents, aux yeux d’une éthique plus que discutable que certains avançaient comme un fier blason de leur appartenance au monde des sorciers. Elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas que leur histoire se limite à ça, à la triste période où un sang-pur et une née-moldue se sont trouvés, puis perdus sous la puissance des choses : ils étaient Eamonn et Blodwyn et ça n’avait jamais été le statut du sang, majestueux et digne d’un roi, de son fiancé qui l’avait faite frissonner d’intimidation face à lui. Il n’avait jamais eu besoin d’avancer la richesse de son héritage pour être unique, particulier aux yeux de la jeune sorcière qu’elle avait été. C’était par lui-même, avec la délicatesse de ses attentions, le vertigineux du fond de ses prunelles qu’il l’avait conquise ; qu’il l’avait faite sombrer dans de délicieux méandres qui allaient bien au-delà du descriptible. « Je jure que je ne t’oublierai jamais. J’ai pas envie que tu me bottes le derrière, même si ce n’est qu’en rêve. » Les yeux clos, elle laissa pourtant un sourire fracturer son visage de porcelaine, alors qu’elle resserrait doucement son étreinte autour du corps puissant d’Eamonn. Délicatement, elle s’imprégnait toujours avec une envieuse gourmandise de ce qui faisait son fiancé - au cas où, peut-être, bien qu’elle n’ose qu’à peine se pencher sur ces inquiétudes viscérales qui, à force de ne plus la quitter, étaient devenues des habitudes. « J’y mettrais tellement de force que ça te semblerait réel, de toute manière. » Vint-elle tout juste marmonner, se sachant à peine crédible : jamais ils ne s’étaient disputés après tout, si ce n’est pour des broutilles qui les faisaient plus rire qu’autre chose. Mais pour qu’il se souvienne d’elle, si un jour il le fallait, elle se sentait prête à braver tout ce qui pouvait l’être, se lançant dans ces ambitions encore qu’imaginaires avec toute la force nécessaire qu’elle pourrait avoir en stock : pour Eamonn, elle se savait assez forte pour traverser monts et vaux, pour inverser les courses du soleil et de la lune, celle de la terre ou de plus encore. Ca n’avait pas d’importance, et venir lui botter les fesses au beau milieu de son sommeil ne semblait pas être un si gros challenge. Si dans ces désillusions d’adolescence, elle s’était parfois imaginée se contentant d’une autre vie que celle qu’elle avait toujours imaginée avec Eamonn, depuis le début de leur histoire, elle n’avait que rarement envisagé la possibilité de vieillir sans lui : qu’il ait vingt ans, ou soixante, qu’elle vieillisse également, ou soit un jour ou l’autre touchée par quelque sort qui l’empêcherait de vieillir. Rien n’avait d’importance, au fond, pas même les fausses inquiétudes d’Eamonn sur une quelconque trentaine arrivant à grands pas : elle n’avait, elle, sans doute pas la force de s’imaginer aussi loin dans l’avenir, à fêter ses trente ans. Elle parvenait au moins à faire illusion, de son sourire délicat et ses promesses de meilleur anniversaire pour leur futur : ils avaient indéniablement grandi dans des familles bien différentes, Blodwyn espérait secrètement, cependant, qu’Eamonn ait assez de force et de volonté pour réussir à balayer l’influence malsaine de ses parents - de sa famille, si un jour ils décidaient d’en fonder une. Non pas qu’elle puisse douter une seconde des talents qu’il pourrait avoir de père (en fiancé parfait qu’il était), mais bien consciente qu’il finirait tôt ou tard par douter de sa force (indéniable, pourtant) de se défaire des siens, pour ne jamais ressembler à ses propres parents. Jamais dans sa vie, en envisageant un avenir avec Eamonn, une famille avec lui elle ne l’avait imaginé en père tyrannique terrorisant leurs enfants, mais l’être perméable d’Eamonn finirait tôt ou tard, par être atteint par ce genre de songes parasitaires et totalement mensongers. Ensemble, elle le savait, ils pourraient effleurer la perfection.

« Peut-être que s’ils se donnaient la peine d’essayer de comprendre, ils seraient un peu plus tolérant. Quoi que si ça se trouve, ils sont simplement jaloux. » D’une moue sceptique, Blodwyn se laissa à ricaner face aux paroles d’Eamonn : heureusement qu’il avait déjà perdu toute foi en les siens, sans quoi, il aurait sûrement été vexé de la voir réagir avec tant de virulence. Personne, après tout, au sein de la famille Oswald-Appleby ne lui accordait le moindre crédit en tant que fiancée d’Eamonn, et elle avait appris à en faire de même, quitte à se faire parfois trop incisive pour être douce et attentive comme elle devrait l’être. « Ils sont jaloux, c’est sûr. » En hochant vaguement la tête, Blodwyn tenta d’effacer tout éclair de sincérité d’une telle phrase : elle, elle estimait qu’ils avaient largement de quoi l’envier, elle, la née-moldue capable de se fiancer parce qu’elle aimait, capable d’aimer même tout simplement. A ses yeux, les rares échantillons qu’elle avait eus des autres membres de la famille Oswald-Appleby, n’étaient que représentative de la décadence du monde sorcier : ils se montaient les uns contre les autres pour des histoires d’accord et de contrat, se mariaient sans un soupçon de sentiments, de perdaient sans même en être affectés. Tristement, elle nourrissait l’espoir d’au moins, un jour, être apte à offrir bien plus que ces factices illusions à Eamonn. Avec elle, il se sentait déjà assez sauf pour appréhender cette trentaine qu’elle estimait tout juste atteignable : pour fêter les trente ans d’Eamonn, il faudrait déjà que cette guerre se termine, il faudrait qu’ils y survivent, tous les deux, sans être séparés par quelque sortilège ou malédiction que ce soit. Il faudrait qu’ils continuent de tenir bon, de faire fi des regards de certaines personnes et du venin empoisonné que lançait la propre famille d’Eamonn, haineuse et aigrie. Cet anniversaire-là, si elle ne pourrait, elle en ferait quelque chose d’unique, d’exceptionnel comme il n’en aurait jamais connu, elle s’en faisait le serment secret, alors que les délicats baisers de son fiancé chassaient tous ces profonds soucis. Cette guerre avait beau les rendre plus palpables, plus pressants aux esprits, ils en riaient avec la même insouciance qu’à l’accoutumée : aujourd’hui, même si son statut était punissable d’un emprisonnement sans procès, c’était de ces clowns rendus fous par l’orgueil qu’elle se moquait ouvertement. « J’ai hâte de prendre un an de plus alors, pour découvrir comment c’est dans ta famille. Je me doute que ça doit être bien mieux que dans la mienne. » Cette pensée la fit sourire : ses grands-parents et sa mère avaient toujours parfaitement accepté Eamonn, bien qu’ils l’aient, dans un premier temps, regardé de travers pour toutes les étranges attitudes qu’il avait. Un sorcier dans le monde moldu c’était, étrangement, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, maladroit et gauche, et les moqueries de Blodwyn avaient longtemps poursuivi Eamonn Oswald-Appleby après leur premier séjour au sein de la famille Brownstein. Mais autant qu’ils avaient accepté le statut de sorcière de l’enfant de la famille, ils avaient accepté Eamonn, comme jamais la famille de celui-ci ne serait capable de l’accepter elle. Elle faisait avec. Eamonn lui suffisait amplement à lui tout seul. « Les moldus font ça très bien : il y a des cadeaux (sans emballage qui explose), un gâteau au chocolat (ma mère ne sait que faire celui-ci), une bonne ambiance - de la musique que tu trouverais un peu bizarre, sans doute. Il n’y aura certainement pas de montagnes de... trucs comme à Poudlard, nous sommes très conventionnels au final. » Avoua-t-elle dans une légère moue amusée, avant d’à son tour, déposer un doux baiser sur les lèvres de son fiancé. « Je ne tiens pas à te gâcher la surprise avant l’an prochain. » Car même si ses espoirs n’allaient pas aussi loin, ses volontés, elles, allaient bien au-delà de l’horizon, du destin qui se profilait pour eux : s’il n’y avait que ses voeux qui venaient à entrer en cause pour leur avenir, elle serait là pour son vingt-septième anniversaire, son quatre-vingt-dixième et tous ceux encore après - le jour de son dernier souffle, à lui tenir la main, toujours avec la même douceur. Loin de tout, loin des Mangemorts, de cette guerre et même de ces frivoles fêtes. Alors qu’Eamonn parlait de sa soeur, attablée avec les siens à fêter Noël, Blodwyn se perdit un instant à imaginer les siens : depuis des mois déjà, ils vivaient sans recevoir de nouvelle de sa part, et leur Noël avait dû être bien différent de celui, victorieux et riche, des Mangemorts de ce monde. Une vague nostalgie lui pinçant le coeur, la sorcière s’essaya à la masquer de la vue de son fiancé, n’ayant aucune envie de lui infliger quelque remord que ce soit pour la mélancolie qui la prenait subitement. Cette année, elle avait sans doute prévu de fêter Noël avait sa famille : au Noël de l’an dernier, elle ne s’était même pas donnée la peine de se questionner sur sa place dans un avenir proche; ça avait, jusque-là, fait partie de ces habitudes auxquelles elle ne dérogerait pas, avant des années. Liverpool lui semblait loin subitement, mais également un bon échappatoire à ces songes qui commençaient à germer dans son esprit, et, en pliant quelques affaires, trouvant le regard d’Eamonn, elle sourit avec délicatesse à ses mots. « Ca ne m’étonne pas finalement, que tu aies dépensé cinquante livres pour une bouteille de champagne. » En tapotant doucement la joue du jeune homme, l’air compatissant, comme l’aurait fait une mère, Blodwyn finit par lâcher un léger rire. « Ce sont des billets. Et de toute manière, si ça vous semble compliqué, à vous les sorciers, c’est parce que c’est beaucoup plus évolué qu’un système monétaire reposant sur trois piécettes de rien du tout. » Ce n’était en aucun cas une crise d’orgueil et, mutine, alors qu’elle arquait un sourcil, Blodwyn le fit comprendre d’un baiser à Eamonn. Attrapant la main d’Eamonn, elle ramassa quelques unes de leurs affaires indispensables, s’emparant de sa veste moldue, dans laquelle il y avait justement son argent moldu. En l’enfilant, elle invita le jeune homme à la suivre. Il n’avait pas l’allure d’un sorcier affiché ; depuis quelques temps ils faisaient profil bas, ainsi, elle n’avait pas besoin de s’assurer à ce qu’il n’ait pas l’air d’un clown au beau milieu des rues anglaises. Tirant sa baguette, elle plia leur tente d’un seul geste, bénissant encore une fois la magie pour tous ses avantages bien plaisants. Celle-ci rangée dans leur sac de voyage, elle prit la main d’Eamonn pour transplaner. Ils atterrirent au milieu des rues bondées de Manchester en un clin d’oeil, sans que personne ne remarque leur arrivée pour le moins surprenante. « Mes grands-parents m’ont créé un compte à la naissance, où stocker mon argent. Ca devrait pouvoir payer une nuit d’hôtel. » Phrase ironique, puisqu’aux dires de ses grands-parents, ils avaient stocké une bonne partie de leurs biens au profit de leur petite fille. Entraînant Eamonn à sa suite, elle rejoignit un distributeur, retirant quelques billets de son compte en banque. « Au moins, on est sûrs que les Mangemorts n’iront jamais chercher du côté des relevés de compte pour voir où on a retiré de l’argent. » Ils étaient de toute manière à des kilomètres de Liverpool - et elle avait conscience de parler à un mur qui ne comprenait que le dixième de ce qu’elle faisait - heureusement qu’il l’avait, en somme. Elle savait déjà, en tout cas, qu’elle s’acharnerait à initier leurs enfants (s’ils venaient à en avoir un jour) aux deux mondes, sorciers et moldus sans exception. « Tu m’emmènes, alors ? » Lâcha-t-elle dans un sourire moqueur et charmeur, lorsqu’elle lâcha enfin sa machine, quelques billets en poche, proposant sa main à Eamonn - économiquement parlant, ils avaient de quoi être tranquilles pour un bon moment, il ne manquait plus que les réalisations des souhaits d’Eamonn pour que cette journée soit parfaite en tous points.
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MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeMer 3 Avr - 21:48


we'd share each other like an island
i'm miles from where you are i lay down on the cold ground, i pray that something picks me up and sets me down in your warm arms


C'était dans le seul but de rester avec Blodwyn qu'Eamonn avait fait le choix de se lancer dans cette fuite sans fin. Il l'aimait et pour rien au monde il ne voulait l'abandonner à un sort qu'elle ne méritait pas. Il savait pertinemment qu'il aurait été incapable de continuer a vie, profiter de son statut de sang-pur pour être en dehors de cette guerre, protégé de tout conflit et jouir d'un confort que Blodwyn elle, elle aurait perdu. Il l'aimait trop pour imaginer ne serait-ce qu'un seul instant de la laisser seule à affronter cet enfer. D'une façon ou d'une autre, même s'il n'y avait pas eu Blodwyn dans sa vie, il y avait peu de chance pour qu'il soit rester au fond de la boutique de farces et attrapes où il travaillait avant le début de cette guerre. Il avait des principes, bien différents de ceux de la famille dans laquelle il avait été élevé. Il n'aurait pas supporter de rester les bras croisés à attendre que les choses évoluent d'elles-mêmes ou que d'autres les fassent évoluer. Jamais il n'aurait supporter de n'être qu'un simple spectateur de cette guerre qui terrorisait le monde entier. Lui qui avait toujours été opposés aux principes de sa famille, il n'aurait pas pu se cacher derrière elle pour se protéger d'un combat qui détruisait peu à peu le monde qu'il connaissait. Il aurait pris part à cette guerre même si Blodwyn n'avait pas fait parti de sa vie, alors forcément qu'il était parti avec elle lorsque le ministère de la magie était tombé. C'était dur cette vie, mais il ne regrettait pas son choix, il était mieux là qu'avec sa famille de toute évidence. Eux qui passaient leur temps à juger les sorciers sur leur statut de sang, à critiquer le reste de monde en se supposant systématiquement bien au dessus du reste de la population. Ils étaient détestables, comme bien d'autres partisans du seigneur des ténèbres selon Eamonn. Il stéréotypait sûrement les mangemorts de la même façon que ces derniers devaient stéréotyper les nés-moldus, mais il était difficile de les imaginer plus avenants que ce qu'il retenait de ses parents. Eamonn n'avait pas beaucoup de respect pour ses géniteurs, si ce n'est pas du tout. Il n'avait, selon lui, aucune raison de leur adresser le moindre respect vu qu'ils étaient incapable de respecter sa fiancée. Ils n'appréciaient pas entendre parler des nés-moldus dans leur maison, si bien qu'évoquer Blodwyn en leur présence, ça avait toujours été quelque chose qu'il évitait de faire. Il se souvenait très bien de la façon dont ses parents avaient réagit quand sa sœur aînée leur avait ses fiançailles avec un sang-mêlé, il n'osait même pas imaginer comment ils prendraient le fait que lui, il ait choisi de faire sa vie avec une née-moldue. Il avait bien l'impression qu'il se ferait assassiner sur place pour avoir déshonorer leur grande et belle famille de sang-purs en y intégrant une née-moldue. Eamonn avait appris à séparer très nettement sa vie de famille et sa vie sentimentale. Sa vie sentimentale était rapidement devenue bien plus importante à ses yeux que sa vie de famille, après tout il n'était pas difficile de concevoir qu'il préférait passer du temps avec sa fiancée plutôt qu'avec ses parents et sa chère petite sœur, tellement agréable à vivre. Sa sœur aînée était la seule exception à la façon dont il voyait sa famille, elle était la seule à voir le monde d'une façon qui s'approchait plus de la sienne, la seule dans sa famille à le comprendre. La guerre avait beau être dure et compliquée mais ça ne lui donnait en rien l'envie de revenir sur ses principes, Blodwyn était toujours passé bien avant sa famille et rien ne changerait ça, il ne laisserait jamais Blodwyn se débrouiller toute seule simplement pour rentrer chez ses parents afin d'assurer ses arrières. Il resterait avec elle jusqu'au bout, qu'importe les dangers et les risques qui pourraient se dresser devant eux durant leur long périple.

Pour l'heure, tous les deux, semblaient pourtant bien loin de la guerre, là sous leur tente rendue gigantesque par la magie. Aux yeux de bien des gens Eamonn et Blodwyn aurait semblé n’être qu’un couple d’amoureux ayant décidé de venir camper au beau milieu des bois. Cependant, Eamonn devait bien l’admettre, s’il avait volontairement décidé de se lancer dans le camping, il aurait choisi une toute autre période. L’hiver était glacial et peu propice à ce genre d’activité. En son fort intérieur, il s’en plaignait probablement beaucoup trop. Il avait été habitué au confort d’un foyer toute sa vie durant. Chez les Oswald-Appleby, l’hiver il faisait chaud et l’été il faisait bon. Cette vie était bien différente de ce qu’il avait connu pendant ce qui lui semblait être de trop nombreuses années de sa vie. Le manque d’habitude rendait la tâche compliquée, pourtant, il se savait à sa place, là sous cette tente en compagnie de Blodwyn. Il n’y avait pas d’autre endroit où il pourrait être mieux que dans les bras de sa chère et tendre fiancée. Là, il pouvait facilement oublier le froid oppressant de dehors, parce que la chaleur des bras de Blodwyn effaçait absolument tout le reste. Même la guerre elle semblait loin, très loin d’eux en cet instant, comme s’ils étaient enfermés dans une bulle où rien ne pouvait les atteindre. On pourrait facilement penser qu’ils étaient continuellement dans leur petite bulle, à l’égard de la guerre, à fêter noël ou bien l’anniversaire d’Eamonn, on pourrait penser qu’ils continuaient à vivre plus ou moins de la même façon en oubliant parfois l’horreur qui était là devant leurs yeux, juste à l’extérieur de cette bulle. C’était probablement bel et bien le cas, pour Eamonn en tout cas. Il était assez naïf pour penser que rien ne pourrait jamais leur arriver et que jour après jour, il pourrait profiter pleinement de ces moments avec Blodwyn, continuait de la serrer dans ses bras avec toute la tendresse qu’il possédait en lui, car rien ni personne ne pourrait jamais les séparer. Il ne voulait pas imaginer qu’un jour quelqu’un puisse venir percer leur bulle, le remmenant inéluctablement à la dure réalité qui résidait dans cette guerre. Probablement qu’un jour ça arriverait, qu’ils ne seraient jamais vraiment protégés, pas toujours, mais c’était quelque chose d’Eamonn préférait nier, profitant ainsi des situations où ils n’étaient que tous les deux, comme ce qu’il y avait dehors n’avait plus la moindre importance. « J’y mettrais tellement de force que ça te semblerait réel, de toute manière. » Un sourire étira les lèvres d’Eamonn quand sa fiancée prononça ses quelques mots. Il avait bien du mal à imaginer qu'il puisse rêver d'elle en train de lui botter le train de toute façon. Quand il rêvait d'elle, ça n'avait rien de si déplaisant, au contraire. Cependant, il ne doutait pas que s'il finissait par l'oublier elle userait de beaucoup de force pour lui remettre les idées en place et qu'il se souvienne enfin d'elle. Ceci-dit, il ne pensait pas qu'un jour il puisse l'oublier, à moins qu'on lui envoie un sortilège d'oubliettes. Il tenait bien trop à elle pour imaginer qu'un jour il pourrait continuer sa vie en n'ayant pas le moindre souvenir d'elle. De toute façon, il lui serait bien difficile de l'oublier puisqu'il avait prévu de passer le restant de ces jours à ses côtés.

« Ils sont jaloux, c’est sûr. » Une nouvelle fois le sorcier adressa un sourire à sa fiancé. Ses parents auraient bien des raisons d’être jaloux d’une personne comme Blodwyn. Elle n’était peut-être pas une sorcière de sang-pur, mais elle avait bien plus de qualités qu’eux. Ils auraient eu envier Blodwyn et sa bonté eux qui étaient pourris par le mal. Au moins, il avait de la chance, la pourriture d’esprit n’était pas génétique, elle ne l’avait pas affecté. Pourtant, il avait été éduqué comme le voulait les mœurs de sa famille. Il avait entendu dire que les nés-moldus étaient des moins que rien, une race juste bonne à être exterminée, que les sang-pur devraient être les seuls à pouvoir prétendre au poste de sorcier. Il avait entendu bien des histoires sur les nés-moldus, il avait écouté ses parents cracher leur venin sur ces derniers avec toujours plus de haine, si bien qu’il aurait aisément pu penser de la même façon qu’ils le faisaient. Un temps, quand il était plus jeune, facilement influençable, un garçon qui croyait chacun des mots prononcés par ses parents, il avait du y croire. Mais il avait grandi et à Poudlard, sa vision des choses avait irrémédiablement changée. Il en avait connu des nés-moldus et ils n’étaient en rien aussi mauvais que ses parents voulaient bien le dire. Il avait appris à quel point les paroles de ses parents étaient fausses, plus il grandissait, plus il maudissait l’avis de ses parents et eux avec. Il était arrivé aujourd’hui à vingt-six ans, un temps bien long pour apprendre à détester ses propres parents. Un anniversaire de plus, loin de sa famille, ça ce n’était pas quelque chose qu’il regrettait, bien au contraire. « Les moldus font ça très bien : il y a des cadeaux (sans emballage qui explose), un gâteau au chocolat (ma mère ne sait que faire celui-ci), une bonne ambiance - de la musique que tu trouverais un peu bizarre, sans doute. Il n’y aura certainement pas de montagnes de... trucs comme à Poudlard, nous sommes très conventionnels au final. » Il n’en doutait pas. Il avait eu l’occasion de rencontrer la famille de Blodwyn et elle était bien plus fréquentable que la tienne. Il répondit tendrement au baiser de la jeune femme, avant de lui sourire avec douceur. « Je ne tiens pas à te gâcher la surprise avant l’an prochain. » L’année prochaine. Il y croyait. Il était vraiment optimiste. Ainsi, il avait l’espoir que cette guerre prenne fin rapidement et qu’en décembre prochain, ils seraient encore en vie pour fêter son vingt-septième anniversaire et qu’ils pourraient retourner auprès de la famille de Blodwyn sans les mettre en danger. Il avait peut-être tord de penser de la sorte et il pourrait bien finir par être déçu, le jour où il sera rattrapé par la dure réalité de la vie, mais il était dans l’incapacité de voir les choses autrement. « Je suis sûr que ce sera un anniversaire parfait, vivement l’année prochaine. » L’année prochaine, quand tout irait mieux. La guerre sera finie, le monde aura retrouvé son calme et ils pourraient vivre librement sans avoir besoin de se cacher, sans avoir besoin de vivre dans une tente au fond des bois. Ils n’auraient pas à hésiter à savoir s’ils pouvaient aller profiter du confort d’un hôtel dans une ville quelconque comme ils le faisaient là. « Ca ne m’étonne pas finalement, que tu aies dépensé cinquante livres pour une bouteille de champagne. » Lui souffla-t-elle en tapotant sa joue. Elle avait raison. Avec l’éducation qu’il avait reçu, ça n’avait rien de surprenant qu’il laisse une somme d’argent, apparemment trop élevée, rien que pour une bouteille de champagne. « Ce sont des billets. Et de toute manière, si ça vous semble compliqué, à vous les sorciers, c’est parce que c’est beaucoup plus évolué qu’un système monétaire reposant sur trois piécettes de rien du tout. » Le sorcier laissa se dessiner sur ses traits un air faussement boudeur suite aux paroles de sa fiancée. « trois piécettes qui valent de l’or quand même » L’argent était quelque chose de bien précieux et ce certainement dans le monde de sorciers comme dans celui de moldus, même si en son sens, payer avec des bouts de papiers qu’elle appelait billets était quelque chose de bien étrange. Il suivit la jeune femme à l’extérieur de la tente et en un mouvement de baguette, le sorcière replia cette dernière avant de la ranger dans leur sac de voyage et s’attraper la main d’Eamonn. En un rien de temps, ils se retrouvèrent dans les rues d’une ville qu’Eamonn ne fut pas en mesure de reconnaitre avant de voir certains panneaux indiquant le nom de Manchester. Le sorcier connaissait les plus grandes villes moldues du pays, mais de là à les reconnaitre au premier coup d’œil, il avait encore du chemin à faire, il qui avait été élevé bien loin de la communauté moldue. « Mes grands-parents m’ont créé un compte à la naissance, où stocker mon argent. Ca devrait pouvoir payer une nuit d’hôtel. » Le sorcier suivit la jeune femme dans la foule sans vraiment chercher à comprendre le sens des mots qu’elle prononcer. Il comprenait l’idée du compte puisque ça existait aussi dans le monde des sorciers, même si on parlait plutôt de coffre fort. « Au moins, on est sûrs que les Mangemorts n’iront jamais chercher du côté des relevés de compte pour voir où on a retiré de l’argent. » Mais là, il était plus sage pour lui de ne ma relever autrement qu’en arquant un sourcil dans un mouvement incontrôlé. Il regarda la machine dont elle avait retiré des billets avec les sourcils froncés. Encore un élément du monde moldu qu’il n’était pas prêt de comprendre. « J’ai encore beaucoup à apprendre de cet univers je crois. » C’était peu de dire. S’il avait su qu’il se retrouvait à devoir se fondre pareillement dans la masse des moldus, il aurait choisi étude des moldus en option à Poudlard. Il n’en avait rien fait, préférait les soins aux créatures magiques et art et musique magique, qui finalement était une matière assez ennuyeuse. De toute façon, ses parents ne l’aurait jamais laissé choisir étude des moldus. « Tu m’emmènes, alors ? » il attrapa la main qu’elle lui tendait avant de déposer un baiser sur ses lèvres et en un nouveau craquement sourd, ils disparurent de Manchester pour arriver dans une nouvelle rue bondée, cette fois en plein cœur de Liverpool. « Liverpool, nous voilà. »
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Melian Greengrass
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≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
≡ statut de sang : c'est une sorcière de sang-pur, d'ces sang-pur qu'on estime traitres pour ne pas se croire au-dessus des autres.
≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
≡ son patronus : il prenait la forme d'un geai, mais désormais elle ne peut plus en produire. rien d'autre qu'un vague amas argenté.
≡ son amortencia : la potion a toujours eu la senteur du grand air, un parfum d'ébène au creux de ses cheveux et du vieux bois.
MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeLun 8 Avr - 23:16


but first we'll live
blodwyn brownstein & eamonn f. oswald-appleby
« i touch the place where i'd find your face
my finger in creases of distant dark places. »

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« Je ne suis jamais allée à Liverpool, tu sais. » Ce n’était qu’à présent que cette réalité s’affichait à elle : ils venaient d’arriver dans les rues opaques de monde de Liverpool. Personne n’avait remarqué leur arrivée pour le moins impromptue, il n’y avait que quelques regards, qui lorgnaient sur eux avec insistance et foule de curiosité, sans doute : ces gens-là dévisageaient les autres pour toutes les raisons possibles et imaginables de toute manière. Blodwyn les connaissait très bien, pour avoir grandi avec certains d’entre eux : il y avait les gamines de la cour de l’école, qui se chuchotaient dans les oreilles les unes des autres, il y avait les femmes dans les supermarchés qui attardaient trop longuement leur regard sur une personne qui semblait différente ou trop originale. Et puis il y avait les fameux clichés, celui par exemple du voisin qui passait le plus clair de son temps à regarder par la fenêtre, épiant le moindre des faits et gestes de tous ceux qui passaient devant son regard de vautour. Blodwyn avait toujours détesté ces clichés de la société anglaise dans laquelle elle avait grandi – mais elle se doutait bien qu’où que ce soit dans le monde, il y avait toujours des gens comme ça, pour colporter des rumeurs qu’à moitié intéressantes, et totalement infondées. A Poudlard aussi, la jeune née-moldue qu’elle avait été avait eu à faire à ce genre de personnages, des filles généralement, qu’elle aimait appeler des pimbêches et qui se croyaient aussi belles que des vélanes : elles avaient simplement la langue fourchue comme le serpent, et la verve prévisible à souhait. Aujourd’hui, le temps faisant, elle avait appris à les ignorer et, se serrant contre Eamonn, passant son bras sous le sien pour marcher avec lui dans les rues de la grande ville anglaise, Blodwyn l’incita d’un regard à ne pas y prêter attention non plus : lui, il avait certainement l’habitude également, il fallait dire que les sorciers étaient parfois capables de bien des extravagances. Parfois, lorsqu’elle rejoignait la Gare Kings’Cross avec sa famille, la jeune fille qu’elle avait été avait été surprise de croiser des familles affichant ouvertement leurs origines au monde magique : ils se baladaient avec des capes aux couleurs vives, n’adoptant pas du tout la mode moldue normale – bien entendu, ceux-là, éveillaient sur eux bien plus que d’inoffensives curiosités, mais ils parvenaient parfaitement à demeurer sourds aux quelques moqueries qui naissaient sur leur sillage. Parfois, elle ne s’étonnait guère de la facilité avec laquelle le Mage Noir parvenait à jouer sur la corde sensible de certaines familles : était-ce vraiment parce qu’ils se sentaient supérieurs aux moldus, ou sous un besoin patriotique extrême de se défendre que les sorciers agissaient avec tant de virulence contre les humains sans pouvoir, contre les gens comme elle ? Après tout, elle, elle n’avait jamais montré quelque animosité que ce soit envers les personnes originales et spéciales qu’elle avait croisé dans la rue jusque-là, mais elle s’était déjà sentie assez gênée, lorsque, dans les années supérieures de son enseignement à Poudlard, elle avait dû pousser son chariot plein d’instruments bizarres sous le nez des londoniens pressés – ou lorsqu’elle avait dû porter son uniforme d’infirmière (inconnu aux moldus) devant une bonne partie de la capitale anglaise. C’était un lourd fardeau, que d’être différent, mais au moins, Blodwyn n’en était aujourd’hui que plus assurée dans son avenir, dans ses volontés et dans ses choix : peut-être était-ce cette force, née de toutes ces petites doses de difficulté qui continuait de la faire avancer à l’heure actuelle. L’avis du Ministère de la magie sur elle, les insultes que les Mangemorts et les rafleurs crachaient à son égard n’avaient aucune importance pour la jeune femme qu’elle était devenue, et c’était sûrement mieux ainsi. Elle avait Eamonn, qui indéniablement la poussait en avant ; qui l’avait soutenue pendant tous les laborieux premiers mois qui composaient le début de sa carrière, qui l’aidait, l’épaulait, la portait à travers cette inlassable fuite qui allait, maintenant, composer le restant de ses jours.

C’était du moins ce que le pessimisme amer de Blodwyn imposait à son esprit, bien qu’elle s’en cache sans cesse, souriant avec simplicité et ne perdant en rien de ces accents volontaires qui avaient toujours fait d’elle, la jeune femme unique qu’elle était. Sans Eamonn, sans ces petites dates futiles desquelles elle devait se souvenir, elle ne serait certainement pas allée bien loin, peut-être même qu’elle aurait fini, en désespoir de cause, par se laisser pourrir dans une cellule d’Azkaban dans l’infime espoir que cette guerre ne cesse avant qu’elle ne meurt. Au moins, son fiancé, leur vie d’antan, leurs promesses de mariage restaient des raisons de continuer, de tenir bon envers et contre tout : au milieu du chaos, il n’y avait plus que la présence d’Eamonn pour la sortir des ténèbres, plus que sa voix à lui résonnant dans la noir pour la guider. Tout autant que son esprit ne pouvait s’empêcher d’être réaliste, elle ne voulait pas, elle ne voulait pas envisager la moindre possibilité de se retrouver sans lui un jour : que ce soit parce qu’il l’ait oubliée, ou parce qu’il soit mort. Toutes ces options, qui finiraient tôt ou tard par la plonger dans une solitude à nulle pareille, n’avaient rien de plaisant, rien d’acceptable. La guerre le lui imposerait bien, tôt ou tard – elle n’avait jamais douté que celle-ci s’avérerait bien sévère pour elle, l’idéaliste optimiste qui se contente de s’accrocher aux fêtes de Noël, aux anniversaires et aux belles promesses d’un meilleur moment. Ces pensées s’échappant peu à peu de sa tête, alors que les rues bondées de Liverpool captaient déjà son attention, Blodwyn resserra malgré tout sa prise autour du bras de son fiancé : au vu du monde qu’il y avait autour d’eux, c’était presque normal d’avoir peur de le perdre. Chaque moment d’inattention, chaque pas de côté pourrait leur coûter bien plus que tout ce qu’ils avaient perdu jusqu’alors, elle ne se sentait pas la force de tenir debout s’il l’abandonnait pour quelque raison que ce soit. Elle, elle faisait partie de ces gens qui avaient toujours besoin d’aide, qui auraient toujours besoin d’un guide pour savoir où aller, d’une épaule sur laquelle se reposer, ou même d’une ombre à suivre dans les profondeurs de l’Enfer. Eamonn était son repère tout autant que sa raison d’avancer – pas seulement une boussole dans ce vaste univers déchiré ; c’était le prix au bout du chemin, la destinée encore flou qui se profilait à l’horizon. Sans lui, sa vie serait vide – aussi vide que si elle n’avait jamais aimé pendant sa scolarité à Poudlard, aussi vide que si elle avait uniquement voué sa vie à Sainte Mangouste une fois qu’elle avait quitté le collège, aussi vide que si elle avait été seule, juste seule pour défier les lois sectaires qui étaient mises en place dans ce pays. Si ce n’était pour vivre pour lui, à quoi pouvait-elle bien servir ? « On ferait mieux de ne pas perdre trop de temps. » C’était une vague presque imprévue de prudence qui ramenait Blodwyn à la réalité, légèrement soucieuse, elle trouva le regard d’Eamonn, avant de forcer un sourire au coin de ses lèvres, pour balayer quelque peu l’effet néfaste de ses pensées. Elle aurait de toute manière préféré découvrir cette ville l’esprit libre, sans avoir à – par réflexe pur et dur – regarder par-dessus son épaule pour s’assurer qu’ils n’étaient pas suivis. Par qui que ce soit. Si la sécurité s’avérait bien aisée en plein milieu d’une épaisse forêt glaciale, Liverpool s’avérait être un choix à la fois intelligent, et complètement stupide. Un ennemi audacieux pouvait sortir de n’importe où et les attaquer, si tant est qu’il n’ait pas peur de révéler l’existence du monde magique aux moldus ; mais tant qu’ils ne croiseraient pas d’adversaire de ce genre-là, ils ne risquaient rien et étaient même plus en sécurité que dans les zones inhabitées où tout pouvait arriver.

Elle guida malgré tout Eamonn par le bras, se glissant à travers une ruelle moins peuplée, pour rejoindre ce qui semblait être les quelques périphéries du centre-ville : n’importe quelle personne censée mettrait un hôtel ici et subitement, le luxe, la propreté ou le confort n’avaient aucune importance pour la jeune femme : ils n’avaient pas pris le temps de faire plus de toilette que le minimum vital ce matin, ils devaient avoir l’air bien plus souillons qu’à l’ordinaire, alors autant se contenter du premier hôtel dont ils disposaient, c’était toujours plus confortable que leur tente. En pénétrant dans le premier relais hôtelier qui se présentait à eux, donc, Blodwyn rejoignit le comptoir avec l’hôtesse qui y était assise, décidant sans même avoir à consulter Eamonn, de se charger des histoires de chambre, de paiement et de tout ce qui allait avec. Les clés en main, elle fit signe à son fiancé de le suivre, un nouveau sourire au coin des lèvres. Personne ne semblait stagner devant l’hôtel, personne n’était rentré en les suivant, peut-être que c’était la subite frénésie de la ville, après le calme ambiant de la campagne, qui avait tant mis les nerfs de la jeune femme en pelote. Ce n’est que lorsqu’ils entrèrent de la chambre, agréablement lumineuse et doucereusement chauffée que Blodwyn sentit son dos à la tirailler, ses pieds la faire souffrir, son cerveau être épuisé : la frénésie de la fuite l’avait maintenue en éveil, supprimant ainsi toutes ces douleurs secondaires, mais le stress retombant, toutes ces peines aussi lourdes que du plomb revenaient à elle : c’était toujours moins douloureux qu’une panique constante. « Hmmm, est-ce que tu as la moindre idée de depuis combien de temps on n’a pas dormi dans la vrai lit, avec un matelas, et des oreillers, et un matelas, et encore un matelas et une couette toute moelleuse et… » Elle pouvait parler longuement et vite malgré tout – pour ne rien dire, qui plus est – mais elle avait déjà traîné les pieds jusqu’au grand lit trônant au milieu de la pièce, s’y laissant tomber avec nonchalance, comme si ses muscles étaient subitement devenus de la guimauve. Dans un long soupir, elle passa ses mains – froides, elle ne s’en rendait compte que maintenant également – sur son front, puis sur les traits tirés de son visage. Quelques secondes, elle avait juste besoin de quelques secondes, avant de se redresser, restant malgré tout, les fesses confortablement installées sur le matelas. « Le confort simple et pour le moins moldu vous convient, Monsieur Oswald-Appleby ? » Avec la guerre, leur mort imminente et toutes les menaces planant au-dessus d’eux, Blodwyn aurait été tentée de prôner la folie pour leur offrir un hôtel quatre étoiles, ‘histoire de bien faire les choses’ mais elle avait au moins eu le réflexe – radin, peut-être – de ne pas commettre une telle bêtise. Se relevant dans un sourire, elle rejoignit Eamonn, pour venir déposer un baiser sur ses lèvres – elle était de toute manière très suffisante en tant que récompense pour un anniversaire, ou compagnie réconfortante dans les périodes difficiles.
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MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeMar 9 Avr - 13:41


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« Je ne suis jamais allée à Liverpool, tu sais. » Eamonn n’était pas non plus un grand habitué de la ville. Là où il avait grandi, on ne passait pas les vacances d’été à partir à la découverte du monde moldu. Ses parents étaient très réticents vis-à-vis des villes moldues, qu’elle soient petites ou grandes. Londres, c’était la seule qu’ils semblaient à même de traverser, bien qu’en général, ils transplantaient directement sur les lieux cachés aux yeux des moldus, ne voulant pas se mêler à la masse de ces êtres qu’ils jugeaient en tous points inférieurs à ce qu’ils étaient. Si Eamonn avait déjà arpenté les rues de Liverpool, ce n’était certainement pas grâce à ses parents. À Poudlard, il s’était simplement construit un réseau d’amis surtout composé de nés-moldus, pour le plus grand malheur de ses parents. Il avait eu un ami qui vivait dans cette ville, c’était bien la seule raison pour laquelle il connaissait la connaissait, bien que connaitre soit un bien grand mot. Il y était déjà venu une fois ou deux, c’était pour cette raison qu’il avait pensé à Liverpool car elle faisait partie des rares villes moldue qu’il avait déjà visité dans sa vie. Il était vrai que s’il devait dresser la liste des villes moldues qu’il connaissait, ne serait-ce que de nom, elle serait plutôt courte. Dans la famille Oswald-Appleby, on ne s’intéressait pas à ce genre de futilité, seul le monde de la magie avait son importance. L’histoire de la magie aurait du être sa matière préférée à Poudlard tant ses parents ne cessaient de lui raconter les évènements importants de leur monde. Ils étaient attachés à ce monde dans lequel il vivait, ils y était trop attachés aux yeux d’Eamonn, ils ne voulaient pas voir ce qu’il y avait en dehors et il était persuadé qu’ils perdaient beaucoup en réagissant ainsi. La preuve étant qu’ils ne pouvaient pas supporter les nés-moldus, les gens comme Blodwyn, cette fille qu’Eamonn lui considérait comme exceptionnelle depuis bien des années. Blodwyn, c’était la personne qui composait tout son monde à lui. Le monde des sorciers pouvait bien s’écrouler, ce qu’il avait déjà fait selon son propre avis mais, certainement pas celui de ses parents, ça n’avait pas d’importance tant qu’il était avec elle pour affronter cette chute. Il était bien avec elle en cet instant, là, dans les rues de Liverpool à traverser la foule de moldus qui s’agitaient dans tous les sens sans vraiment faire attention les uns aux autres. Ils se contentaient certainement de poser un regard vers les autres, émettant un jugement rapide avant de passer à autre chose. C’était comme ça que ça fonctionnait et pas seulement dans le monde moldu, c’était partout ainsi. Ce genre de comportement devait être typiquement humain. Après tout, quel gosse, sorcier ou non n’avait pas joué à ce jeu qui consistait à observer les gens et à leur inventé une histoire simplement à partir de leur physique ? C’était un jeu débile mais par lequel tout le monde semblait passer un jour. C’était distrayant après tout, au moins quand on est gosse. « Je suis déjà venu, une fois ou deux, pas suffisamment pour que la ville reste particulièrement gravée dans ma mémoire. Je connaissais quelqu’un qui habitait ici. » Il laissa échapper un léger soupire. Il connaissait. Il ne savait pas ce qui avait pu arriver à cette personne qu’il avait connue à Poudlard. Ils s’étaient perdus de vue quand ils avaient quittés l’école de sorcellerie et quand bien même ils seraient resté en contact, maintenant, avec cette guerre, il n’aurait pas eu de nouvelles. Peut-être qu’il était déjà mort à l’heure actuelle ou enfermé quelque part, comme tant d’autres nés-moldus, parce que c’était le sort que le gouvernement leur réservait depuis que le seigneur des ténèbres avait la main mise sur le ministère. Tout ce qu’Eamonn savait, c’était que jamais ils n’auraient Blodwyn. Il se l’était promis quand il avait décidé de fuir avec elle, il l’a protégerait jusqu’à la mort s’il le fallait.

Il était prêt à donner sa vie pour qu’elle survive à tout ça. Elle le méritait bien plus que lui. Elle la née-moldue qui n’avait rien demandé à personne et sur qui un sort bien funeste s’abattait. Lui, il aurait toujours la possibilité de faire jouer son statut de sang. Il était considéré comme un traitre, mais si on lui mettait la main dessus, ce serait vers sa famille qu’on le renverrait, certainement pas vers une cellule à Azkaban, parce que ce n’était pas un lieu pour l’héritier des Oswald-Appleby et qu’ils avaient toujours besoin de lui pour transmettre leur doux nom de famille à la prochaine génération, qui dans leur logique à eux, ne pouvaient être que des sang-purs. Malheureusement pour lui, la société avait décidé que c’était aux hommes de transmettre leur nom à leurs enfants. Ça l’aurait bien arrangé que sa sœur cadette puisse s’en charger, comme ça, ses parents lui auraient fichu la paix, tout comme ils avaient laissés Margaery partir. Ses parents avaient toujours vu son histoire avec Blodwyn comme une folie de passage dont il finirait par se débarrasser, le jour où il réaliserait son erreur. Les fous, c’étaient eux. Son histoire avec Blodwyn, n’avait rien d’une erreur et jamais il ne se réveillerait un beau matin en se disant qu’ils ne pouvaient plus continuer ainsi simplement parce qu’elle était une née-moldue et qu’il préférait épouser une sorcière de sang-pur. Il n’y avait que dans l’imaginaire timbré de ses parents que les choses avaient une chance de se dérouler ainsi. Dans la réalité, jamais il ne laisserait tomber Blodwyn, pour quelque raison que ce soit. Il ne savait pas de quoi serait fait l’avenir, on lui avait souvent dit que l’amour était une chose incertaine, mais pour l’heure, il ne pouvait se résoudre à imaginer sa vie sans elle. Avec elle, tout semblait plus simple, même cette fichue guerre qui causait pourtant bien du tord au monde des sorciers, à leur monde. Les forçant aujourd’hui à avancer en ne cessant d’observer les alentours, avec la plus grande des prudences pour s’assurer que personne ne soit à leur trousse. Eamonn n’avait guère envie de se retrouver face à des mangemorts ou des rafleurs au beau milieu d’une foule de moldus, il n’hésiterait pas à sortir sa baguette pour se défendre, mais un sortilège perdu pouvait trop aisément toucher un moldu innocent et c’était une idée qui lui déplaisait fortement. Les mangemorts et les rafleurs étaient facilement indentifiables, ils n’étaient pas de ceux qui aimaient passer inaperçus dans la foule des moldus, après tout, ils valaient tellement mieux qu’eux et, alors qu’ils avançaient, le sorcier ne repéra aucune personne suspecte. Ça ne voulait pas dire pour autant qu’ils devaient baisser leur garde. Dans ces temps obscures personne n’étaient trop prudent. « On ferait mieux de ne pas perdre trop de temps. » Il baissa les yeux vers sa fiancé, le regard certainement plus sérieux qu’il ne l’aurait voulu alors que tous ses sens étaient aux aguets, il acquiesça en guise de réponse avant de suivre les pas de la jeune femme, cette dernière étant, selon lui, plus habilité que lui à trouver un hôtel dans une ville moldue.

Ils avaient fini par arriver à bon port, dans un petit hôtel où Blodwyn se chargea de réserver la chambre. Eamonn restant légèrement en retrait jusqu’à ce que la sorcière lui fit signe de la suivre. Il s’exécuta, suivant sa fiancée jusqu’à la chambre qu’elle venait de leur réserver. Ce n’était pas le grand luxe, mais c’était tellement mieux que ce qu’ils avaient connu depuis longtemps déjà. Pendant le temps qu’ils passeraient dans cette chambre, leur tente ne lui manquerait pas le moins du monde et dès qu’ils retournaient à la vie en cavale, dehors sans le moindre toit au dessus de leur tête, cette chambre lui manquerait bien vite. « Hmmm, est-ce que tu as la moindre idée de depuis combien de temps on n’a pas dormi dans la vrai lit, avec un matelas, et des oreillers, et un matelas, et encore un matelas et une couette toute moelleuse et… » Il adressa un sourire à sa fiancée en la regardant se laisser tomber sur le lit. Il avait bien une idée de combien de temps ça faisait qu’ils n’avaient pas eu l’occasion de profiter d’un tel confort. « Trop longtemps je crois. » C’était bien l’impression qu’il avait, son esprit perdait le compte des jours qui passaient, au point qu’il avait l’impression que ça faisait une éternité qu’ils avaient quitté leur confortable maison. « Le confort simple et pour le moins moldu vous convient, Monsieur Oswald-Appleby ? » C’était parfait selon lui. Il n’aurait presque pas pu rêver mieux vu les circonstances dans lesquelles ils vivaient actuellement. Certes, ce n’était pas ce à quoi il avait été habitué en grandissant, chez ses parents, il avait toujours pu profiter du grand luxe, la famille Oswald-Appleby était riche et quand on voyait leur maison, on ne pouvait pas en douter. « C’est parfait. Le plus beau cadeau d‘anniversaire qu’on ne m’ait jamais fait. » Il lui adressa un sourire alors qu’elle se levait pour venir vers lui et il lui rendit son baiser avec tendresse avant de laisser son sac tomber sur le sol. Il déposa un nouveau baiser au coin de ses lèvres avant de reculer d’un pas et de sortir sa baguette. « cave inimicun. » Eamonn pensait qu’ils n’étaient jamais trop prudents, au moins si quelqu’un de mal intentionné approchait de cette chambre, ils en seraient avertis et auraient le temps de transplaner avant qu’il ne soit trop tard. Il glissa à nouveau sa baguette dans sa poche avant de pousser la porte au fond de la chambre, cette dernière donnant sur une salle de bain. Il se retourna rapidement vers sa fiancée. « Tu sais quoi ? Je crois que toute ma vie durant, je n’ai jamais pris le temps d’apprécier à leur juste valeur les salles de bain. J’ai jamais été aussi heureux d’en voir une. » Pour cause, avant qu’ils se lancent dans cette fuite, une salle de bain, il en avait une chez lui, il pouvait y accéder dès qu’il en avait l’envie ou le besoin, ce qui n’était plus le cas depuis quelques temps. Cet hôtel allait éclairer leurs vies, au moins pour une nuit, il en était certain.
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Melian Greengrass
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≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
≡ statut de sang : c'est une sorcière de sang-pur, d'ces sang-pur qu'on estime traitres pour ne pas se croire au-dessus des autres.
≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
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MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeJeu 18 Avr - 1:43


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my finger in creases of distant dark places. »

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Etre avec Eamonn s’avérait parfois plus pesant qu’elle l’avouait. Non pas pour quelque raison sociale que ce soit, à ce niveau-là, être avec lui revenait à avoir rejoint le Paradis, pour dire les choses de manière bien niaises. C’étaient les questionnements qui passaient à son esprit, à chaque fois qu’elle attardait son regard sur lui, qui s’avéraient plus difficiles qu’elle ne l’aurait cru. Est-ce qu’elle en valait la peine ? Est-ce qu’il savait vraiment ce qu’il faisait ? Avait-il quantifié exactement tout ce qu’il avait perdu pour elle, pour se lancer dans cette vie de vagabond, qui durerait peut-être encore des mois, des années si rien ne changeait ? Est-ce qu’il l’aimait à ce point ? Est-ce qu’elle aurait pu, aurait dû choisir pour lui, faire les choses différemment et partir sans demander son reste, sans se retourner ? Elle ne parvenait pas à s’imaginer cruelle au point de le trahir ainsi, ou peut-être était-ce une certaine lâcheté, un silencieux besoin de ne pas être seule qui s’exprimait pour elle dans ces circonstances. Sans Eamonn, elle n’aurait pas été bien loin, c’est sûr, mais peut-être pourrait-elle vivre sans culpabiliser à chaque fois qu’elle pensait à lui. Ou culpabiliserait-elle pour d’autres choses, des maux pires encore que ceux qu’il avait consentis à connaître pour elle ? Ils n’avaient après tout, pas de quoi se plaindre : ce n’était que rarement qu’ils avaient croisé la route de Mangemorts ou de rafleurs, et ils étaient encore assez bercés par les illusions pour croire qu’ils pouvaient connaître une nuit en plein cœur de Liverpool sans avoir à en essuyer les conséquences. Certains nés-moldus étaient sans doute déjà enfermés à Azkaban depuis des semaines déjà, ou morts même, enterrés à la sauvage par des assaillants impitoyables : elle ne savait pas, elle ne voulait pas savoir au combien elle était chanceuse de connaître une fuite telle que celle-ci. Ne pas y penser s’avérait être le préférable – car un côté quelque peu superstitieux de la sorcière pourrait alors la pousser à croire que des peines bien pires finiraient par lui arriver, pour qu’elle aussi, elle connaisse les mille et une difficultés de la guerre. Bien souvent, c’était un côté pessimiste ou réaliste de la sorcière qui la rappelait à l’ordre, lorsqu’elle se laissait aller à trop idéaliser leur avenir – les choses ne se passeraient pas bien, les choses ainsi, ne rentreraient pas dans l’ordre si rien ne changeait. Aussi, malgré les paroles qu’elle lançait, malgré les sourires qu’elle laissait filtrer sur son visage, Blodwyn ne voulait pas penser au lendemain. Les frissons qui la prenaient alors étaient bien trop vertigineux, bien trop glaçants pour que toute une parcelle d’elle ne cherche pas à les fuir avec rage ; d’eux deux, elle était celle qui ne réfléchissait pas aux conséquences de ses actes, et qui se contentait d’essuyer les restes après la tempête. Comme elle l’avait fait quelques heures plus tôt, lorsqu’elle avait retrouvé un Eamonn complètement paniqué par son absence, comme elle l’avait si souvent fait, s’avérant être dans cette fuite, plus comme un boulet que comme une aide véritable. Ils devraient pourtant survivre à deux, survivre ensemble – car continuer sans Eamonn était bien la seule option qui s’avérait inenvisageable à l’esprit de la jeune femme. Elle aurait voulu que les choses soient aussi simples, qu’il suffise que les choses soient inenvisageables pour qu’elles ne se produisent pas, mais les circonstances ne se déroulaient jamais ainsi, sûrement.

Elle avait fait à peine quelques pas dans le paradis terrestre que représentait cette simple et modeste chambre d’hôtel, que Blodwyn baissait déjà la garde, s’octroyant les délices de la sensation doucereuse des draps frais et propres contre sa peau ou encore de celle d’être simplement allongée, dans des couvertures et contre un vrai matelas, aussi moldu soit-il. Pas besoin d’un quatre étoiles finalement, le plus modeste des lieux de cette ville lui aurait suffi, tant qu’il était doté de lits, de quoi manger et d’assez d’illusions de sécurité pour que la jeune sorcière se permette de fermer les yeux sans avoir ses autres sens à l’affut. Peut-être avait-elle tort d’agir ainsi. « Cave Inimicun. » Le sortilège prononcé par Eamonn résonnant dans le silence reposant de la pièce, la rappela presque à l’ordre. Elle aurait voulu, quelque part dans un coin de sa tête, pouvoir se contenter de simplement tout laisser tomber : la magie, son statut du sang, même si c’était au prix de sacrifier et sa baguette et son savoir magique ; si tant est qu’on lui permettait de passer un moment serein et sans conséquence avec Eamonn. Les Mangemorts ne seraient pas aussi cléments s’ils venaient à leur tomber dessus, sans conteste, mais elle pouvait toujours avoir le plaisir de rêver un peu. D’idéaliser l’impitoyable monde dans lequel ils vivaient. C’était triste, au fond, de se rendre compte d’une telle réalité que si tard : il avait fallu qu’une guerre éclate dans le monde de la magie pour que Blodwyn découvre que les sorciers n’étaient pas si différents que les moldus, et qu’ainsi, tous les prétextes étaient bons pour se déchirer dans leur société. Petite fille, elle n’avait pas grandi dans une famille encore imprégnée du règne passé du Mage Noir (c’était ce qui, aujourd’hui, lui nuisait plus qu’autre chose) contrairement à Eamonn – au fond, elle avait toujours considéré une part de Lord Voldemort comme étant tirée d’une vieille fable destinée à faire peur aux enfants. Plus elle avait grandi au sein de Poudlard, plus elle avait découvert toute la triste réalité du règne du Plus Grand Sorcier de tous les Temps – il s’était avéré bel et bien réel, mais mort, réduit à l’état de souvenir voilant quelques parts d’histoire. Mais voilà qu’il était revenu et qu’elle, elle avait le malheur de connaître la nouvelle guerre entre les Mangemorts et tous ceux qui étaient assez braves, assez fous pour se défendre. Elle aurait voulu dire à Eamonn qu’elle abandonnait la lutte, qu’elle laissait tomber quitte à casser sa baguette, se promettre de ne plus jamais user de la magie, et disparaître à l’autre bout du monde. Tant de fois, elle s’était retrouvée à bout de force, tant épuisée que ces mots avaient manqué de passer à travers ses lèvres. C’était lui qui l’avait toujours faite avancer, qui l’avait motivée à se surpasser, à ne jamais le laisser tomber, là où il était l’épaule sur laquelle elle se reposait tant de fois : abandonner ne serait pas rendre justice à tous les sacrifices qu’Eamonn avait déjà fait pour elle. Que ce soit cette famille qu’il détestait (et qui n’était pas un si gros sacrifice) ou encore son travail, qu’il avait toujours particulièrement aimé. Abandonner ce serait le trahir, et jamais, de son vivant, elle ne ferait une telle chose à l’égard de la seule personne qui était capable de se dresser entre elle et le reste du monde, rien que par amour.

Alors elle sauvait les meubles, elle préservait les apparences et plutôt avec un certain talent. Si elle n’avait pas été sorcière, peut-être aurait-elle eu une chance de s’orienter dans le monde du théâtre, afin de finir actrice – sur les planches ou devant les caméras, ça ne changeait pas grand-chose au fond. Elle aurait dû sourire de la même manière, avoir cette lueur insouciante au fond des yeux pour ne surtout jamais laisser percer celle, inquiète et triste, qui était cachée dans les tréfonds de ses prunelles. Dans les coins inatteignables de son esprit – tout ce qu’elle, elle avait abandonné, n’avait aucune importance. C’était avoir emporté Eamonn dans sa chute qui la chagrinait le plus, alors qu’elle ne pouvait s’empêcher de s’avouer qu’elle en avait eu envie, qu’elle en avait eu besoin pour avoir la foi de survivre. « Tu sais quoi ? Je crois que toute ma vie durant, je n’ai jamais pris le temps d’apprécier à leur juste valeur les salles de bain. J’ai jamais été aussi heureux d’en voir une. » La voix de son fiancé la ramena à la réalité et c’est avec une nonchalance encore imprimée au fond des yeux qu’elle le trouva d’une œillade. Il avait atteint la salle de bain, et à voir la mine qu’il affichait, Blodwyn n’eut qu’à peine à forcer un sourire pour que celui-ci se dessine à la commissure de ses lèvres – toujours, quelles que soient les difficultés, Eamonn parvenait à la faire sourire avec la même authentique sincérité que lorsqu’elle était adolescente, et qu’elle rougissait niaisement sous ses yeux. Elle rejoignit le jeune homme, lui attrapant la main pour venir se glisser devant lui, plantant un regard amusé dans ses yeux sombres et profonds. « La salle de bain est plutôt limitée dans la tente. » Reconnut-elle en se mordillant la lèvre inférieure, une dose d’amusement pétillant dans ses iris. Se détournant un instant du sorcier, elle quitta ses chaussures (boueuses, ma foi), envoya sa veste valser sur le lit avant de s’engager dans la salle de bain. Même la salle de bain du plus misérable hôtel de Liverpool aurait fait l’affaire – celle-ci avait une baignoire, que Blodwyn avait remarqué avant même d’avoir mis un pied dans la pièce. Malicieuse, elle fit volte-face, rejoignant en quelques pas le jeune homme pour lui attraper la main à nouveau, et le faire entrer à sa suite. « Apprécions celle-ci à sa juste valeur, monsieur Oswald-Appleby. » Un léger rire glissa entre ses lèvres, avant qu’elle ne vienne déposer un baiser sur ses lèvres. D’un geste de la baguette, elle alluma l’eau de la baignoire (elle utilisait bien souvent sa baguette pour pas grand-chose, à croire qu’elle n’avait rien appris, parfois), peu désireuse (bien entendu) de quitter le confort des bras de son fiancé. « Pour mieux apprécier ce genre de choses, il faut enlever les vêtements sales et boueux qui datent de… trop longtemps. » Pour appuyer ses mots, elle détacha la lourde cape qui épaississait encore les épaules déjà bien carrées du jeune homme, lui intimant de poursuivre tout seul – ils vivaient ensemble, rien que tous les deux depuis des lustres déjà, pas besoin de jouer les prudes. Elle, en tout cas, ne se fit pas prier, quittant bien vite ses trois (voire quatre) couches réflexes de vêtements (l’hiver s’avérait rude) pour retrouver la chaleur réconfortante – et presque oubliée – du délicieux bain qu’elle avait fait couler. C’était jour de fête après tout, ils pouvaient bien se permettre quelques excès, ils en avaient déjà commis de sacrés en venant jusqu’ici – quand bien même, pendant une fraction de seconde, Blodwyn se laissa aller à penser qu’elle pourrait mourir en paix, là, maintenant.
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MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeJeu 18 Avr - 20:55


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Eamonn avait choisi de s’enfuir. C’était délibéré. Il savait que beaucoup aurait profité de sa situation pour assurer leurs arrières. Le sang qui coulait dans ses veines était considéré comme pur et grâce à lui, il aurait pu continuer sa vie comme si la guerre ne le concernait pas. Nombreux étaient les sorciers qui agissaient de la sorte. Ceux qui faisaient comme si la situation leur été égale simplement pour jouir de la protection de leur statut de sang. Il aurait pu les imiter et continuer sa vie comme si de rien n’était. Au fond, ça n’aurait surpris personne, lui qui semblait si apte à éviter toute forme de conflit, c’est avec aisance qu’on aurait pu l’imaginer laisser la guerre se dérouler devant ses yeux sans bouger le petit doigt. Eamonn, malgré les apparences, était pourtant loin d’être ce genre de personne. Il pensait que la guerre concernait tout un chacun et que malgré les efforts fournis pour lui échapper, on se retrouvait happé par cette dernière, entrainé par ses ténèbres. Personne ne pouvait y échapper, tout le monde avait une place dans cette guerre, que ce soit du côté des bourreaux, des braves combattants ou des victimes malchanceuse. Il sera certainement un temps ou cette guerre aura rattrapé tous ceux ayant à un moment pensé qu’ils y échapperaient. Au moins, Eamonn était fixé, il était déjà au cœur de la guerre et, bien que les décisions soit déplaisantes, il ne regrettait en rien d’avoir fait un tel choix. C’était pour Blodwyn qu’il avait pris cette décision et pour Blodwyn, il pourrait faire n’importe quoi. Jamais, le sorcier n’avait été un grand romantique, les belles déclarations et les poèmes écris en guise de preuve d’amour, ce n’était vraiment pas son truc. Mais il aimait Blodwyn et s’il n’était pas un garçon particulièrement démonstratif au quotidien, il savait et il espérait que Blodwyn le sache également que par amour pour elle il était prêt à tout sacrifier. Il était peut-être un grand optimiste, un idéaliste dans l’âme, mais il était convaincu qu’elle était la femme de sa vie, ainsi elle valait bien la peine qu’il laisse sa vie de côté pour se lancer dans une longue et interminable fuite à ses côtés. Eamonn n’avait connu que très peu de femmes dans sa vie, en vérité, elle était la seule d’après ses propres calculs. Il ne le disait pas très souvent, question de fierté, mais à Poudlard la liste de ses conquêtes avoisiné le niveau zéro. Il avait été un jeune homme plus attiré par le simple plaisir de s’amuser entre amis que par cette grande découverte de l’adolescence qu’est l’amour. Il avait rencontré Blodwyn à l’époque et s’il lui avait fallu bien des années pour s’en rendre compte, il n’avait aimé qu’elle, même à Poudlard. Leur histoire avait trainé pendant un certain temps avant qu’il ne se décide à faire le premier pas vers elle. Il avait bien eu une ou deux petites amies avant Blodwyn, mais rien de sérieux et rien qui ne mérite d’être vraiment compté dans la liste de ses histoires d’amour puisqu’il n’était pas sûr de pouvoir les qualifier ainsi. En définitive, il n’y avait toujours qu’eu Blodwyn et il n’y aurait encore qu’elle pour le restant de sa vie, il ne pouvait pas en être autrement. C’était la promesse qu’il lui avait faite le jour où il lui avait demandé de l’épouser, celle qu’elle avait faite en retour en acceptant. Si la préparation de ce mariage s’étendait sur la durée, la promesse qui en découlait était tout aussi valable que s’il s’était déjà déroulé depuis des années. Pour le meilleur et pour le pire. C’était peut-être le pire qu’ils étaient obligés de traverser au quotidien depuis la chute du ministère, mais ça n’avait pas la moindre importance. Ce qui comptait, c’était qu’ils étaient tous les deux et qu’il ne pouvait pas en être autrement, dans les yeux sûrement bien trop optimistes de l’ancien poufsouffle.

Ils étaient arrivés jusqu’à Liverpool. Depuis des semaines, des mois sûrement, ils avaient fuit les villes, ne s’y attardant que pour y prendre de quoi manger avant de disparaitre dans la grande et vaste nature. Aujourd’hui était un jour différent des autres puisqu’ils avaient décidé de s’installer dans un hôtel. Un confort qu’ils n’avaient pas connu depuis bien longtemps. Une chance pour lui que son anniversaire soit tombé aujourd’hui, sans quoi ils seraient peut-être encore dehors à vivre au fond d’une toile de tente qui, à force de temps était vraiment inconfortable. Ce soir, c’était un soir différent des autres. Un petit moment loin de cette guerre et de ses conséquences. Une soirée dans une chambre d’hôtel, avec du chauffage, un lit confortable, une salle de bain et même une télévision, objet du monde moldu qui pour une raison qu’il ne saurait expliquer avait toujours fasciné le sorcier. Ce n’était pas chez les Oswald-Appleby qu’on trouvait ce genre d’objet, c’était bien trop moldu. Cette chambre ressemblait presque à l’image qu’il se faisait su paradis depuis quelques mois. Cependant, malgré le côté agréable des lieux, il ne fallait pas oublier la menace qui régnait à l’extérieur et qui n’avait de cesse de les suivre. Pour une poignet de gallions, certains étaient prêt à vendre père et mère, alors un couple un peu inconscient qui se pavanait en ville, ça ne les dérangerait pas. Lui, il n’était pas recherché. Elle en revanche, elle faisait partie des sorciers apparaissant sur la liste noire du ministère, alors si quelqu’un avait reconnu son visage, pour les gallions qu’il pouvait récolter, il n’hésiterait pas à la vendre, c’était ainsi que fonctionnait le monde. Dans un souci de prudence, Eamonn lança un sortilège dans la chambre et au-delà. Il ne devait pas recouvrir la totalité de l’hôtel, mais suffisamment de terrain pour qu’il puisse être averti et fuir assez rapidement pour que personne n’ait le temps de leur tomber dessus. La prudence, c’était devenu leur quotidien et, si jamais ce soir ils avaient décidé de la mettre en partie entre parenthèse, mieux valait éviter de la laisser complètement tomber. Ce serait idiot que tous les efforts qu’ils avaient fait jusque là pour s’en sortir ne tombent à l’eau que parce qu’ils avaient eu la folie de profiter d’une soirée de confort. Il s’en voudrait s’ils se faisaient attaqués simplement parce qu’il avait proposé qu’ils se rendent dans un hôtel. Il se détesterait lui et son gout trop prononcé pour le confort. Ainsi, mieux valait continuer de prévenir plutôt que de chercher à guérir.

Eamonn avait rapidement accordée toute son attention à la salle de bain, offerte par la chambre de l’hôtel. Cette fois il se sentait vraiment au paradis. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas profité des biens faits d’une salle de bain. Heureusement pour eux, ils n’étaient pas complètement recouverts de boue et de crasse puisqu’il existait quelques sortilèges pour être propre sans avoir besoin de rentrer dans une douche. Un avantage dans leur condition, mais rien au monde ne pouvait remplacer le plaisir de prendre une bonne douche ou un bon bain chaud. « La salle de bain est plutôt limitée dans la tente. » Le sorcier ne pu qu’acquiescer d’un air plus que convaincu. La salle de bain dans la tente était même plus que limitée, elle était quasi inexistante. L’eau courante dans une toile de tente, aussi magique soit-elle, ça n’existait pas. Attiré dans la pièce par la sorcière, Eamonn fini par découvrir la salle de bain de l’intérieur et pour un garçon qui avait vécu pendant toute sa vie dans un univers magique, on aurait facilement pu croire qu’il était en train de la découvrir. La salle de bain avait vraiment un grand effet sur lui, ou peut-être était-ce cette sensation éphémère de retrouver le confort d’une vie qui était pourtant bien loin derrière lui. « Apprécions celle-ci à sa juste valeur, monsieur Oswald-Appleby. » Un sourire se dessina sur les lèvres du sorcier alors qu’il répondait au tendre baiser de sa fiancée. « J’en ai bien l’intention, Miss Brownstein. » Il déposa à nouveau un rapide baiser sur ses lèvres alors que d’un coup de baguette elle alluma l’eau de la baignoire. Cette dernière se remplissant à présent en embuant et en réchauffant la pièce de manière agréable. « Pour mieux apprécier ce genre de choses, il faut enlever les vêtements sales et boueux qui datent de… trop longtemps. » Aussitôt il senti sa lourde cape quitter ses épaules, allégeant considérablement le poids qu’il avait sur lui. A nouveau ses lèvres s’étirèrent en un sourire qui se semblait pas à même de quitter ses lèvres plus de quelques instants. Blodwyn ôta rapidement ses vêtements avant de se glisser dans le bain. Eamonn l’imita rapidement, laissant tomber au sol les vêtements qu’il portait sur lui avant de la rejoindre dans le bain chaud, se glissant derrière elle. Il avait vraiment l’impression de n’avoir pas pris de bain depuis des années. Pour la première fois depuis des mois, il pouvait affirmer se sentir complètement serein. Il sentait presque son esprit se vider des histoires de guerre et de mangemorts ; de survie, qui habituellement envahissait son esprit pratiquement su moment où il se réveillait, jusqu’au moment où il trouvait enfin le sommeil. Ses bras entourant la taille de sa fiancée, son front posé contre son omoplate, il ne pouvait que se sentir parfaitement bien. « C’est décidé je vais passer le restant de ma vie dans cette baignoire. » Il doutait que ce soit possible mais pour l’instant c’était bien la seule chose dont il avait envie. Ne pas bouger de cette baignoire. Il déposa un baiser dans le cou de Blodwyn avant de poser son menton sur son épaule. « Et si j’y reste, je te garde avec moi. » Forcément, s’il était aussi bien dans cette baignoire en cet instant, c’était surtout parce qu’elle était avec elle. Eamonn n’avait jamais été du genre à se faire couler un bain chaud dans lequel il se détendrait à la lumière de quelques bougies. C’était, d’après lui, quelque chose qui appartenait plutôt à la gente féminine. Lui il était plutôt du genre à prendre des douches rapides. Peut-être qu’il aurait su apprécier d’avantage s’il avait un jour possédé ce que les moldus appelait bain à remous ou encore jacuzzi. Cependant, il n’avait jamais connu ça alors les bains, très peu pour lui, sauf bien sûr en compagnie de Blodwyn ou soudainement ça devenait quelque chose qu’il pouvait aisément qualifier de parfait. De toute façon, dès qu’il y avait Blodwyn tout était forcément mieux, en son sens. Il avait probablement tout de l’amoureux transi le pauvre Eamonn. « De toute façon, j’ai pas l’intention de te laisser aller quelque part sans moi. Pas avant que la guerre soit finie en tous cas. » Il n’était pas un homme particulièrement possessif, pas de ceux qui se sentent obligés de toujours avoir un œil sur leur petite amie à cause d’une jalousie débordante. Il ne se considérait pas forcément comme jaloux, bien qu’il n’apprécierait pas que quelqu’un se montre trop insistant avec sa Blodwyn. Mais il lui faisait confiance alors il n’avait aucunement besoin de veiller sur elle au quotidien, du moins, pas quand le monde allait bien. En temps de guerre c’était différent, il avait peur qu’à la minute où il la perdrait de vue, il ne la reverrait plus jamais et c’était quelque chose qu’il voulait à tout pris éviter. Ça semblait évident vu comment il avait frôlé la crise cardiaque quand elle avait disparu, plus tôt dans la matinée. « Quoi que je devrais peut-être songer à te séquestrer après cette guerre. On aura passé tellement de temps collés l’un à l’autre que je serais incapable, par la suite, d’être loin de toi pendant toute une longue journée de travail. » Il plaisantait, bien entendu, jamais il ne ferait une chose pareille. Mais ce n’était pas totalement idiot de penser qu’après cette guerre, se réadapter à ce que redeviendrait le monde sera peut-être une chose compliquée. Ils ne pourraient s’en rendre compte qu’une fois que la guerre sera finie, dans un temps indéterminé, mais bizarrement pour l’instant, Eamonn n’en avait cure. Là au fond de cette baignoire en compagnie de sa fiancée, la guerre lui semblait être loin, très loin de lui, pourtant, inéluctablement elle finira par le rattraper.
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Melian Greengrass
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≡ amoureusement : mariée, techniquement, même si elle ne semble plus en porter le nom.
≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
≡ statut de sang : c'est une sorcière de sang-pur, d'ces sang-pur qu'on estime traitres pour ne pas se croire au-dessus des autres.
≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
≡ son patronus : il prenait la forme d'un geai, mais désormais elle ne peut plus en produire. rien d'autre qu'un vague amas argenté.
≡ son amortencia : la potion a toujours eu la senteur du grand air, un parfum d'ébène au creux de ses cheveux et du vieux bois.
MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeLun 22 Avr - 23:59


but first we'll live
blodwyn brownstein & eamonn f. oswald-appleby
« i touch the place where i'd find your face
my finger in creases of distant dark places. »

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La guerre semblait interminable. Les instants de trêve qu’illusoires. Et si c’était être idiot que de s’en contenter pleinement, Blodwyn assumait silencieusement d’être une idiote, alors. Parce que là, dans cette chambre d’hôtel silencieuse et réconfortante, elle aurait pu croire que le temps s’était arrêté, que tous leurs soucis s’étaient envolés et que le monde n’existait plus. Qu’il n’y avait qu’eux, Eamonn et Blodwyn, intemporels, intouchables – éternels. Jamais rien ne les séparerait, jamais plus aucune embuche ne se mettrait sur leur chemin. C’était si beau, si reposant de ressentir les choses de cette manière, de pouvoir, naïvement, espérer que le bon dieu serait toujours de leur côté, quoiqu’il arrive. La vie n’avait jamais été très clémente envers la gamine qu’elle avait été : son enfance, beaucoup l’avaient estimée bien bancale, entre des grands-parents trop protecteurs et une mère quelque peu instable, qui l’aimait, certes, mais qui craignait tant la solitude qu’elle était presque incapable de bien s’occuper d’elle. Pourtant, de ce passage de sa vie, la sorcière n’en conservait que des bons souvenirs, ceux qu’elle avait ramenés à Eamonn bien souvent lorsqu’ils avaient parlé : ses anniversaires que sa mère mettait un soin précieux à préparer, les jours de rentrée à Poudlard où, là encore, sa mère la choyait plus qu’à l’accoutumée, stressée à l’idée de ne pas revoir sa fille des mois durant. A côté, l’existence qu’Eamonn avait eu à mener au sein de la maison où il avait grandi, s’avérait bien plus compliquée et tortueuse et Blodwyn s’escrimait à panser les plaies silencieuses que son fiancé portait avec lui. Il avait beau se dépeindre de l’apparence du jeune homme qui s’était à présent totalement détaché des siens et qui le vivait très bien, restait quelques traces indélébiles de cette vie qu’il avait eue : heureusement pour eux, ce n’était pas de mauvais côtés, simplement quelques petits mauvais souvenirs qu’il ressassait bien aisément, cette amertume au fond de sa voix à chaque fois qu’il pensait à ses parents, à son enfance ou à ce qui le reliait aux Oswald-Appleby. Quelque part, Blodwyn avait appris à mésestimer cette famille sans vergogne, mais elle ne pouvait aussi que bénir son existence, sans quoi, Eamonn n’aurait jamais été Eamonn – jamais l’homme qu’elle aurait aimé autant qu’elle l’aimait, jamais son fiancé qui avait été prêt à tout sacrifier pour elle. Elle ne voulait pas imaginer ce qu’ils auraient pu être, si elle, elle avait grandi avec un père présent et une mère modèle, ce qu’il aurait été dans une maison confortable et équilibrée. Ils ne seraient pas Eamonn et Blodwyn, ces deux êtres qui se contentaient parfaitement bien d’être hors du temps, d’être là l’un pour l’autre – peut-être était-ce une part d’égoïsme de se contenter de vivre ainsi, en retrait du reste du monde, sans se soucier de tous ceux qui mouraient dans l’espoir de mettre fin à ce cauchemar. Ou peut-être était-ce mieux ainsi, parce que Blodwyn savait qu’elle n’avait pas l’âme d’une guerrière, qu’elle serait bien incapable de survivre dans un monde aussi hostile que le front où s’opposaient Mangemorts et membres de l’Ordre. Curieux, venant d’une infirmière de Sainte Mangouste : elle pourrait être utile dans les camps de l’Ordre qu’ils avaient déjà traversés, comme elle avait été utile à Gwen lorsqu’ils l’avaient retrouvée, semi-consciente et blessée : à cette époque-là, Blodwyn avait apprécié pouvoir se sentir à nouveau importante, servir à quelque chose. Mais elle n’était pas assez brave pour sortir de l’ombre, pas assez brave pour ouvertement risquer de perdre Eamonn : ici, à ce qui semblait être des années-lumière des sauvages combats qui tuaient et qui blessaient, elle pouvait croire qu’il ne mourrait jamais, qu’ils ne souffriraient jamais. Que rien ne les briserait jamais.

Ce soir au moins, ils pouvaient se contenter de vivre niaisement, sans réfléchir au lendemain, qui ne viendrait que trop vite : depuis qu’ils avaient fui Londres, leur foyer, tout le confort qui avait fait leur vie jusque-là, Blodwyn n’avait de cesse de penser au lendemain, calculant avec précision tout ce qu’il y avait à calculer, à commencer par le temps qu’ils restaient dans les villes moldues potentiellement exposées aux Mangemorts. Son sommeil n’avait pas été réparateur depuis des mois, les attentions qu’elle attardait sur Eamonn étaient bien trop souvent entrecoupées par la réalité qui venait les rattraper. Ici, ça n’avait pas d’importance, ils étaient même protégés en plus par le sort que le sorcier avait dressé autour de l’endroit – oui, ils pouvaient souffler en paix, fermer les yeux quelques fractions de seconde sans craindre que l’autre ne disparaisse dans l’épaisseur des bois. Au départ de leur fuite, elle se souvenait bien des fois, où elle avait marché sans vraiment regarder où elle allait, se rendant vite compte qu’elle avait perdu Eamonn, que ce soit au milieu de la foule ou dans l’épaisseur des forêts sauvages. Bien plus sauvages qu’elle ne l’aurait cru en tout cas. Mais ils s’étaient toujours retrouvés – ils se retrouveraient toujours. Et heureusement. Sans quoi elle n’aurait plus aucune raison d’avancer, plus aucune raison d’exister – quelque part en elle, ce sentiment existait avec la crainte que chaque nouvelle journée alimentait. Elle était là, la petite voix au fond d’elle qui envisageait cette détestable idée, et qui savait déjà qu’elle n’en sortirait pas sans Eamonn. Doucement, patiemment, chaque seconde passée dans cette chambre balayait tout ça, renvoyait ces songes-là à plus tard, demain, lorsqu’ils ouvriraient les yeux sur un nouveau soleil levant, qu’ils sauraient qu’ils devraient repartir. Parce que c'était plus prudent. Aujourd’hui, maintenant, elle voulait célébrer l’anniversaire de son fiancé comme elle se l’était promis, laissant la guerre de côté, quand bien même ce ne serait que folie pure et dure. Ils y arrivaient plutôt bien, à voir la moue mutine qu’elle affichait à l’idée d’honorer grandement une salle de bain qui leur aurait manqué depuis quelques temps déjà. Avec lui elle se sentait en sécurité de toute manière, à même de pouvoir lâcher prise pour quelques heures à peine, dans un commun accord silencieux. Ils avaient survécu jusque-là, ils survivraient au reste. C’était comme écrit dans leur destinée, dans une pierre incassable et impérissable – cette guerre n’aurait pas raison d’eux, jamais, elle ne le permettrait pas. Et lui non plus, sans doute. « C’est décidé je vais passer le restant de ma vie dans cette baignoire. » Elle lâcha un rire à cette pensée – ils seraient assez fous pour le faire. Plongeant sa main dans l’eau, elle trouva le contact réconfortant de la main d’Eamonn, alors qu’il avait enserré sa taille dans ses bras puissants – ici, avec lui, ça aurait pu être l’endroit le plus sûr du monde – c’était une illusion qui lui aurait bien plu, en tout cas. Aussi, ne tenta-t-elle-même pas de faire poindre la réalité à ses lèvres : car elle aussi, elle voudrait bien passer sa vie dans cette baignoire, l’esprit vide de toute inquiétude, quand bien même l’eau finirait par devenir froide, la nuit finirait par tomber, le jour finirait par se lever. Et ainsi de suite. « Et si j’y reste, je te garde avec moi. » Les baisers dans le cou, la chaleur des bras d’Eamonn tout contre elle, tout semblait simple, infiniment simple – comme lorsqu’ils avaient été chez eux, juste chez eux sans la moindre menace planant sur leur tête. Elle se rendait compte subitement qu’au combien ils s’aimaient, ils n’avaient peut-être jamais pris le temps de profiter pleinement l’un de l’autre. Pas encore assez, elle en tout cas, pas assez comme si Eamonn était le bien le plus précieux de son existence. Ce qu’il était. Assez pour qu’elle n’ait, de toute manière à choisir, aucune envie de quitter cette baignoire si c’était ici que lui, voulait rester. « Je ne suis pas sure que vos intentions soient honorables, Monsieur Oswald-Appleby. » Souligna-t-elle, l’amusement au bord des lèvres alors qu’elle se laissait aller à se coller dos contre son torse, déposant un baiser au coin de sa mâchoire. Doucement, de son autre main, elle caressa amoureusement la fameuse barbe qu’Eamonn avait décidé de garder, l’observant un instant – elle avait l’habitude que, parfois, les intentions de son fiancé ne soient pas les plus honorables qui soient, mais même si elle pouvait craindre quoique ce soit venant de lui, elle savait pertinemment qu’il aurait de quoi l’amadouer. « De toute façon, j’ai pas l’intention de te laisser aller quelque part sans moi. Pas avant que la guerre soit finie en tous cas. » Un nouveau sourire de la rousse souligna les mots du jeune homme, elle abandonna ses caresses, laissant sa main glisser à la surface de l’eau, si calme, si paisible. « Tu as intérêt. » Conclut-elle finalement, la voix douce dénotant pourtant sa détermination, ils entreprenaient tout, ensemble ; et ils traverseraient tout, ensemble. Dans de telles circonstances, il pouvait être autant possessif qu’il le voulait, si ça leur permettait de ne jamais se perdre.

« Quoi que je devrais peut-être songer à te séquestrer après cette guerre. On aura passé tellement de temps collés l’un à l’autre que je serais incapable, par la suite, d’être loin de toi pendant toute une longue journée de travail. » Elle lâcha un nouveau rire, tant l’idée lui paraissait absurde. Avant tout parce qu’elle ne se penchait que très peu sur tout ce qui pouvait se profiler après cette guerre : reprendraient-ils le cours de leur vie comme si de rien n’était ? Non, sans doute qu’ils devraient avoir à faire face à de bien nombreuses difficultés avant que tout ne s’arrange : mais encore une fois, à partir du moment où leur couple survivrait à ça, tout semblerait presque facile, dans ce vaste monde. Quand bien même le monde redeviendrait ce qu’il était, elle n’imaginait tout de même pas Eamonn se pencher vers de tels côtés de sa personnalité. Gentiment, elle vint pincer son bras, mordillant légèrement sa lèvre inférieure pour se retenir de rire. « Je savais bien que tes intentions n’étaient pas honorables. » Et elle ne serait pas le genre de femme à se laisser séquestrer, il le savait et là était toute l’ironie de la chose, sans doute – jamais rien ne se passerait ainsi entre eux. Elle s’écarta finalement d’Eamonn, se retournant pour lui faire presque face, mais au moins le regarder dans les yeux, faisant mine de l’inspecter. « Ou alors c’est moi qui devrait songer à te séquestrer. Si ça se trouve, plein de femmes auront perdu leur mari, et elles seront assez folles pour venir se frotter à mon fiancé. » Elle plissa légèrement les yeux, loin d’envisager une telle possibilité, tant qu’ils en étaient à se faire potentiellement possessifs pour un avenir encore très lointain, ils pouvaient encore en rire sans doute. « Ou alors je pourrais faire de toi mon assistant-infirmier attitré. Avec une petite tenue et tout ce qui va avec. » La tenue des Médicomages hommes n’était pas particulièrement féminine ou hideuse, mais elle aimait particulièrement exagérer les choses, ou alors faire pencher le débat dans des travers particuliers. Elle finit par déposer un baiser sur les lèvres de son fiancé, comme pour reprendre son sérieux. « En tout cas tu devrais arrêter de me faire tant de déclarations d’amour au milieu d’un bain. Je pourrais y prendre goût. » Mais le jour était spécial, c’était l’anniversaire d’Eamonn. S’arrangeant pour se retrouver face à lui, enfin, elle passa ses bras autour de sa nuque, glissant à nouveau baiser jusqu’à ses lèvres. « Et là tu ne pourras vraiment plus te passer de moi. » Comme pour appuyer ses mots, elle leva les yeux au ciel, laissant une ouverture possible à bien des hypothèses – apparemment, il ne pouvait déjà plus envisager de se passer d’elle, ce qui était tant mieux, au fond. « Quoique, c’est sans doute déjà le cas. Deux jours avec moi et on est accrocs. » Contre la joue d’Eamonn, elle lâcha un léger ricanement à cette idée – si seulement les choses étaient si faciles – sans doute qu’il appuierait ses dires, c’était la beauté de l’amour, ça. Contre lui, elle se sentit doucement frissonner, alors qu’une de ses mains glissait le long de l’épaule d’Eamonn, aux frontières de son torse, tandis que, mutine, elle aventurait quelques baisers papillons au creux du cou de son fiancé – tout ce qu’elle avait pu prévoir pour l’anniversaire d’Eamonn avait disparu dans la nature, alors qu’elle avait imprudemment balancé leurs achats au beau milieu de la forêt, au moins, elle pouvait toujours tenter de se rattraper.
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MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeMar 23 Avr - 15:53


we'd share each other like an island
i'm miles from where you are i lay down on the cold ground, i pray that something picks me up and sets me down in your warm arms


Se rendre dans un hôtel d’une ville moldue était à la fois la meilleure idée et la pire qu’Eamonn puisse avoir eue depuis le début de la guerre. C’était la meilleure, parce qu’ils avaient tous les deux besoin de s’éloigner des conflits, d’oublier le temps d’une journée, d’une nuit, ce quotidien pesant dans lequel ils vivaient depuis des mois déjà. Ils avaient besoin de retrouver un peu de confort, même si ce ne serait pas pour bien longtemps, c’était quelque chose, dont Eamonn en tous cas, rêvait depuis un moment déjà. Ils étaient occupés à fuir, à se cacher, obligés de vivre dans une toile de tente ou dans des lieux plutôt pourris. Ils avaient perdu une bonne partie de ce qui avait fait leur vie dans le passé. Leurs emplois, leur maison, leur confort, leur routine. Il y avait des choses que même le temps d’une journée, ils ne pouvaient pas retrouver, ils seraient fous s’ils retournaient dans leur ancienne maison ou sur leur lieux de travail, encore lui, la boutique où il avait travaillé, elle n’intéressait personne, mais elle à Sainte Mangouste, il ne voulait même pas imaginer ce à quoi devait ressembler le célèbre hôpital à présent que les mangemorts contrôlaient absolument tout. Cependant, le confort, ils avaient pu le retrouver dans cette chambre, au beau milieu d’un hôtel perdu dans la grande ville de Liverpool. Ce serait presque fou d’imaginé que là, dans ce lieu parmi tant d’autres, quelqu’un puisse les repérer. Le monde était grand, les mangemorts, comme les rafleurs, pas encore assez nombreux pour qu’il y en ait un posé à chaque coin de rue de chacune des villes du Royaume-Uni. Si jamais il y en avait eu un dans la ville de Liverpool, Blodwyn et Eamonn s’était suffisamment bien dissimulés dans la foule pour ne pas attirer son regard sur eux, du moins, il l’espérait. Toutefois, c’était aussi la pire idée puisqu’elle consistait justement à minimiser les risques qui pouvaient peser sur eux. Ils étaient là dans cette chambre d’hôtel, en toute inconscience, comme si le reste du monde autour d’eux n’avait plus la moindre importance. Comme si, dehors, il n’y avait ni guerre, ni mangemort ni danger. Une illusion bien dangereuse et dont ils devraient bien vite se débarrasser à la seconde où ils quitteraient l’hôtel. C’était dans une bulle hors du temps qu’ils semblaient s’être enfermés, mais ils ne devraient pas oublier qu’elle n’était qu’illusoire, ils devraient bien vite laisser de côté cette confiance qu’ils venaient d’acquérir et à nouveau être sur leurs gardes à la moindre seconde. Ça pourrait être quelque chose de bien compliqué, après tout, il était très certainement plus simple de s’habituer à l’insouciance qu’à la constante vigilance. En effet, les deux sorciers avaient bien vite baissée leur garde maintenant qu’ils étaient dans une confortable chambre d’hôtel qui présentait à peu près tout ce qu’il leur manquait depuis qu’ils avaient du quitter leur maison et s’enfuir à travers le pays. La chaleur d’une pièce chauffée contenue entre quatre murs et un toit, un lit qui semblait des plus confortables, une salle de bain équipait d’une baignoire, qui avait semblé être aux yeux d’Eamonn la chose la plus magique contenue dans cette chambre, alors même qu’il venait d’utiliser sa baguette pour lancer un sortilège de protection sur la pièce. Evidemment, après ça, trouver une quelconque magie en une baignoire qui pourtant était des plus banale, ça pouvait sembler paradoxal. Néanmoins, des sortilèges de protection, il en lançait tous les jours depuis des mois alors qu’il avait perdu l’habitude de voir une baignoire.

Dans cette baignoire, il avait la sensation qu’il pourrait y rester pour le restant de sa vie, qu’il pourrait aisément oublier sa peau qui se fripait déjà au contact de l’eau, comme il pourrait oublier qu’inéluctablement elle finirait par devenir froide. Là, surtout avec Blodwyn, ce n’étaient que des détails qui n’avaient pas la moindre importance. Il avait l’impression que c’était le moment le plus agréable qu’il passait depuis le début de leur fuite. C’était probablement le cas puisqu’il avait complètement occulté toutes les pensées à propos de la guerre qui habituellement venait parasiter ses pensées presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Rester dans ce bain pour toujours, c’était une chose impossible et il le savait tous les deux, dès le lendemain, ils seraient repartis, bien loin de cette chambre d’hôtel, à lutter contre rafleurs, mangemort et droit hivernal afin de survivre à cette guerre qui avait déjà ravagée bien des vies, dont la leur, même s’ils semblaient pour leur, plus qu’épargner contrairement à certains. Tout était parfait dans la chaleur de ce bain, la présence de Blodwyn dans ses bras, son rire qui sonnait si agréablement à ses oreilles il n’avait presque rien de plus à attendre de cette journée d’anniversaire. Quand on oubliait la guerre, les problèmes quotidiens qu’elle les forçait à rencontrer, il pouvait aisément penser qu’il s’agissait là du meilleur anniversaire qu’il ait connu. C’était peut-être faux, ce n’était pas le premier qu’il passait avec Blodwyn, mais pour l’heure, il n’arrivait même pas à se plonger dans le passé pour essayer de se souvenir des précédents. « Je ne suis pas sure que vos intentions soient honorables, Monsieur Oswald-Appleby. » Le sorcier ne put retenir son rire suite à la réponse de sa fiancée. Ce n’était pas difficile de ne plus avoir d’intentions honorables dans une telle position. Il pouvait sentir sa peau contre son torse, sous ses bras qui enlaçaient toujours sa taille. Il ne pouvait qu’apprécier ses baisers, ses caresses, cette chaleur qui se dégageait de leur étreinte. « Mes intentions sont toujours des plus honorables voyons. » Ce n’était qu’à moitié vrai. De toute évidence, quoi qu’il puisse avoir en tête, elle n’était certainement pas en danger avec lui, il ne lui ferait jamais de mal. De façon général, il n’était pas forcément un garçon très agressif alors avec elle, il ressemblait bien souvent à une grosse guimauve débordant de tendresse, quoi que la comparaison soit assez peu valorisante. Cependant nul de douté qu’il puisse devenir facilement violent envers n’importe qui, qui oserait s’en prendre à elle, que ce soit le rafleur qui voudrait la capturer au fond des bois ou, le moldu un peu trop cuit, qui au détour d’une rue pourrait avoir envers elle un geste déplacé. Il était particulièrement protecteur avec elle et un peu jaloux, un mélange qui pouvait facilement faire disparaître l’aspect guimauve de sa personnalité. Il aimait Blodwyn à tel point qu’il voulait absolument la protéger et dans cette guerre, il n’était pas question de la laisser seule, livrée à elle-même. Jamais il ne la laisserait tomber. « Tu as intérêt. » Il déposa un nouveau baiser dans son cou avant de resserrer légèrement son étreinte autour d’elle. « Jamais, jamais, jamais. Je te le promets. » Une promesse pour le moins bancale puisqu’il ne savait pas de quoi serait fait l’avenir, il ignorait si un jour quelque chose pourrait les séparer, mais il ne voulait pas y penser, persuadé que ce serait toujours eux, avançant main dans la main jusqu’au bout, affrontant ensemble les risques et les dangers jusqu’au bout de cette guerre et encore bien longtemps après.

« Aie. » laissa-t-il échappé alors qu’elle lui pinçait le bras, bien qu’il n’ait pas forcément eu mal, c’était juste histoire de râler un peu. « Je savais bien que tes intentions n’étaient pas honorables. » Une nouvelle fois, le sorcier rigola. Sa réflexion n’était pas forcément partie d’une mauvaise intention, bien que séquestrer les gens, ce ne soit jamais une très bonne idée. « C’est mal de vouloir passer chaque seconde de sa vie en compagnie de sa charmante fiancée ? » Il déposa un baiser contre son épaule avant qu’elle ne se retourne légèrement vers lui, suffisamment pour fixer son regard au sien. « Ou alors c’est moi qui devrait songer à te séquestrer. Si ça se trouve, plein de femmes auront perdu leur mari, et elles seront assez folles pour venir se frotter à mon fiancé. » Il lui adressa un sourire amusé, il avait bien du mal à imaginer qu’une telle situation puisse se produire. C’était vraiment impensable. Son sourire sur les lèvres, un sourcil arqué il observa quelques secondes le corps de sa fiancée avant de reposer son regard dans le sien, dans un haussement d’épaules. « Je leur dirais d’aller voir ailleurs. Je n’en veux pas des autres femmes. Je ne vois pas pourquoi j’en voudrais, alors que la mienne est parfaite. » Il sourit encore avant d’attraper la main gauche de la jeune femme pour y déposer un baiser, juste au dessus de la bague de fiançailles qu’il avait glissé à son doigt quelques années plus tôt. Parmi toutes les femmes du monde, elle était vraiment la seule qu’il voulait à ses côtés. Sans la lâcher, il replongea sa main dans l’eau, gardant ses doigts entre les siens. « Ou alors je pourrais faire de toi mon assistant-infirmier attitré. Avec une petite tenue et tout ce qui va avec. » Une nouvelle fois, le sorcier ricana. Il n’était pas très sûr d’avoir l’air très malin en infirmier et surtout, ses connaissances dans le domaine médical se résumaient à un gros néant. Il n’était pas du genre à venir pleurnicher dans les bras de la jeune femme quand il se faisait mal, il était assez résistant à la douleur, bien que ce soit relatif, il n’avait pas envie de voir ce que ça pouvait donner à coup de doloris, mais il se souvenait assez bien de toutes les fois où elle s’était occupé de lui parce qu’il était incapable de le faire tout seul, que ce soit parce qu’il était sur le point de partir bosser alors qu’il était malade comme un chien ou parce qu’il avait une écharde enfoncée dans le doigt. Il fallait admettre qu’il ferait un bien piètre infirmier. « Non, je crois pas que tu voudrais de moi en infirmier-assistant. Déjà parce que j’ignore quel effet aurait la tenue sur moi et c’est un mystère que je pense plus sage de ne pas résoudre et en plus, le médical, c’est pas du tout mon domaine. » Il s’en sortait mieux à vendre des friandises et des objets débiles aux élèves de Poudlard. Il était toujours prêt à leur trouver de quoi préparer une blague ou une vengeance amusante. Ça c’était son domaine. Un truc qui manquait légèrement de sérieux parfois mais qu’il aimait particulièrement. Il lui rendit le baiser qu’elle déposa sur ses lèvres. « En tout cas tu devrais arrêter de me faire tant de déclarations d’amour au milieu d’un bain. Je pourrais y prendre goût. » Ajouta-t-elle avant de se retourner complètement vers lui, passant ses bras autour de sa nuque pour venir l’embrasser. Il passa ses mains autour de sa taille pour s’enserrer contre lui. « Et là tu ne pourras vraiment plus te passer de moi. » C’était déjà le cas. Il ne pouvait déjà plus se passer d’elle et ce depuis de nombreuses années. Depuis toujours. C’était parce qu’il n’avait pas réussi à s’éloigner de l’amie qu’elle était qu’il avait décidé de travailler à Pré-Au-Lard, n’écoutant une nouvelle fois pas les conseils de ses parents qui eux, étaient persuadés qu’il serait bien mieux au ministère de la magie que dans une boutique de farce et attrape dans la ville de Pré-Au-Lard. Il n’avait pas écouté leurs conseils, il avait choisi sa propre voie et il n’y avait pas un seul instant depuis les neuf années qu’il avait quitté Poudlard qu’il l’avait regretté. « Quoique, c’est sans doute déjà le cas. Deux jours avec moi et on est accrocs. » Il lui sourit avant de l’embrasser à nouveau. « Je peux continuer autant que je veux alors. Ça fait bien des années que je suis complètement accroc. » À nouveau, il vint attraper ses lèvres dans un baiser passionné, alors que sa main remontait le long de sa chance, épousant chacune de ses formes, effleurant son sein, remontant dans son cou pour enfin rejoindre sa joue. « Je t’aime Blodwyn Brownstein. Pour toujours et je crois vraiment qu’on devrait se marier. » Il déposa un nouveau baiser sur ses lèvres avant de reprendre : « Et faire des enfants. J’aimerais vraiment avoir des enfants, pas toi ? » Il lui adressa un sourire avant de l’embrasser à nouveau. Il n’était pas sûr d’avoir déjà abordé le sujet avec Blodwyn, ils avaient, après tout la vie devant eux pour se poser la question. Surtout elle, du haut de ses vingt-trois ans, elle avait sans doute bien le temps avant de penser à ça. « Après la guerre. » Il semblait utile de le préciser, parce que là finalement ce n’était pas le moment rêvé pour se mettre à faire des enfants, il n’avait guère envie d’élever son enfant dans une tente au milieu de la forêt. Il était persuadé que cette guerre finirait tôt ou tard. Plutôt, tôt d’ailleurs, parce qu’il était légèrement idéaliste. « Pour l’instant, on peut au moins s’entrainer. Ce serait dommage d’oublier comment faire. » Finalement, c’était certainement comme le vélo, ça ne s’oubliait pas ces choses là. Il déposa encore un baiser sur ses lèvres avant d’aller l’embrasser dans le creux du cou. Ce moment qu’ils partageaient tous les deux, c’était probablement le cadeau rêvé pour son anniversaire.
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Melian Greengrass
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(+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Tumblr_nr2xocOQPr1qf34gmo4_250
≡ âge du perso : vingt-six ans.
≡ amoureusement : mariée, techniquement, même si elle ne semble plus en porter le nom.
≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
≡ statut de sang : c'est une sorcière de sang-pur, d'ces sang-pur qu'on estime traitres pour ne pas se croire au-dessus des autres.
≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
≡ son patronus : il prenait la forme d'un geai, mais désormais elle ne peut plus en produire. rien d'autre qu'un vague amas argenté.
≡ son amortencia : la potion a toujours eu la senteur du grand air, un parfum d'ébène au creux de ses cheveux et du vieux bois.
MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeMar 23 Avr - 23:54


but first we'll live
blodwyn brownstein & eamonn f. oswald-appleby
« i touch the place where i'd find your face
my finger in creases of distant dark places. »

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L’avenir avec Eamonn lui avait toujours pari limpide, simple, comme se dessinant à un horizon qu’elle voyait au fond de son champ de vision, assez accessible pour qu’elle ne porte avec elle, l’illusion de pouvoir le toucher du bout des doigts. A aucun moment, elle n’avait de toute manière soupçonné qu’une guerre puisse se mettre en travers de leur chemin ; au moins, celle-ci ne les avait pas séparés. Pas encore en tout cas. Mais Blodwyn savait, que sans celle-ci, les choses entre Eamonn et elle auraient été plus simples encore. Un jour, quand ils l’auraient décidé, quand ils auraient soigneusement tout préparé, ils se seraient mariés – elle, entourée de sa famille et de ses amis, et lui, de qui il voudrait. Pas de sa famille, visiblement, à deviner l’amertume que le jeune homme remuait sans cesse à l’adresse de celle-ci, mais la sorcière qu’elle était, était assez sage pour ne pas tenter de lui faire changer d’avis. Ce serait de toute manière un acte complètement masochiste, ou suicidaire, puisque les Oswald-Appleby étaient majoritairement connus pour leur dédain et leur véhémence viscérale pour les nés-moldus, caste à laquelle elle appartenait fièrement. Et jamais rien, pas même cette guerre, ne lui ferait avoir honte de ces origines, quand bien même elles étaient considérées comme inférieures par quelques idiots – à ceux-ci, d’ailleurs, la jeune femme leur répondrait sans doute que la consanguinité devait leur avoir déréglé le cerveau ou que leurs mères, déprimées et dépitées d’avoir un enfant détestable, devait les avoir frappé contre un mur à grands coups. Sa mère à elle, elle le savait, avec ses défauts, ses qualités, ses travers et ses faiblesses, valait bien mieux que ces soi-disant femmes bien pensantes qui se grimaient d’une fausse assurance et se cachaient derrière un nom un tant soit peu reconnu. Elle, au moins, elle n’avait pas eu besoin du nom de ses parents pour briller dans la société magique : avant la guerre, elle s’y était sentie avoir une place, elle s’y était sentie utile. Que ce soit des sang-pur, des sang-mêlé ou des nés-moldus, des cracmols ou quoique ce soit d’autre, elle avait soigné ses patients comme s’ils étaient son égal, sans même se pencher sur d’où ils venaient, quel était leur prénom ou leur curriculum vitae. A cela, Blodwyn pouvait déjà s’estimer pouvoir mourir l’esprit plus en paix que ses accusateurs et que tous ceux qui passaient leur temps à la traquer aux quatre coins du pays. Sa seule culpabilité, allait à l’adresse d’Eamonn – une part d’elle culpabilisait d’aimer le voir ici avec elle, à braver les éléments et le reste de l’univers ; et l’autre part d’elle se détestait pour pouvoir apprécier la simple idée que son fiancé ait tout lâché pour elle. C’était flatteur, bien évidemment, à la hauteur de l’amour brûlant qui les liait depuis qu’ils se connaissaient, celui qui avait grandi, germé sans pour autant qu’ils ne se l’avouent – mais c’était également comme porter la responsabilité d’avoir mis fin à l’avenir d’Eamonn, à tout ce qu’il aurait pu construire, lui, de son côté, si elle n’avait pas été une part de sa vie. Quand bien même, elle ne se voyait pas choisir à sa place, elle ne se voyait même pas s’effacer de sa vie pour le préserver : peut-être bien qu’elle avait une part d’égoïsme ainsi, puisque indéniablement, la situation matérielle et professionnelle de son fiancé, serait bien préférable si elle n’avait jamais gravité dans son cercle aussi proche : il aurait un travail, il se reposerait sûrement dans un canapé moelleux à l’heure actuelle. Avec une autre femme, incontestablement, car bel homme qu’il aurait été, il aurait attiré quelqu’un d’autre dans ses filets et… Et ainsi de suite, ils ne se seraient jamais connus, elle errerait, seule mais certainement ainsi mieux capable de gérer une telle situation de crise – mais elle savait, elle sentait au fond de ses entrailles, au fond de son cœur qu’une part d’elle lui manquerait dans ce monde-là, si Eamonn ne devait pas faire partie de sa vie. C’était comme s’ils avaient été destinés à se rencontrer, à être si importants l’un pour l’autre – et que sans ça, si le hasard les avait éloignés au lieu de les rapprocher, Blodwyn aurait alors vécu toute sa vie avec ce sentiment de ne pas être complète.

Au moins, là, dans cette baignoire, portant avec elle l’empreinte de la fugitive, la rousse avait au moins l’impression qu’il ne manquait rien à sa vie : ni l’amour, ni le confort, ni quoique ce soit ayant la moindre importance. Avec Eamonn, le temps s’arrêtait, l’univers n’existait que pour être secondaire, le carcan confortable et doucereux de leur amour – c’était niaisement idéaliste, mais c’était si reposant qu’elle pouvait presque se retrouver à espérer que le monde tournerait selon leurs vœux. Que les dieux seraient assez cléments pour accéder à leurs demandes silencieuses. Eamonn, Blodwyn. Blodwyn, Eamonn. Et elle n’avait pas besoin de quoique ce soit d’autre pour exister, pour vibrer. Pour vouloir survivre à cette foutue guerre. Non pas qu’elle ait des pensées suicidaires en temps normal, de toute manière. Juste qu’elle aurait pu se contenter d’aimer son fiancé en temps de paix, quitte à ce que leur quotidien ne soit qu’uniquement partagé entre l’organisation de leur mariage, leurs emplois respectifs et leurs soirées où ils se retrouvaient en amoureux. A la jeune femme, cette organisation implacable de la vie, aurait été largement suffisante à son bonheur – elle n’avait pas particulièrement besoin de connaître l’aventure ou de fous succès professionnels. Juste une vie, rien qu’une vie comme elle l’entendait. Et avec Eamonn, tout allait comme elle l’entendait, forcément : à une époque à Poudlard, lorsqu’il avait quitté l’école sans elle, elle avait porté avec elle la peur sourde et silencieuse de le perdre définitivement, de le découvrir marié une fois qu’elle sortirait, elle (trois ans plus tard), de l’école de magie. Mais il était resté, pour elle et non pas pour quelque autre raison que ce soit : et elle n’avait pas besoin de constamment braver la mort, de fuir à travers le pays en étant recluse avec lui dans une tente pour savoir qu’elle l’aimait comme jamais elle n’avait été capable d’aimer qui que ce soit avant lui. Il avait été sa première fois en tout, son premier pincement au cœur, nerveux et stressant ; sa première danse, son premier regard mielleux, son premier baiser (même si elle avait plutôt honte d’avouer ça, à dix-sept ans quand même), sa première fois tout court. Evidemment ses premières et uniques fiançailles. Et tout ça avait beau durer depuis six ans déjà, Blodwyn se berçait toujours avec la même nostalgie des promesses de son fiancé : s’il disait qu’il ne l’abandonnerait jamais, qu’il ne laisserait jamais rien lui arriver, qu’il ne mourait pas et qu’il ne l’oublierait jamais, alors elle le croyait, elle le croirait pour le reste de ses jours. Ainsi allait leur monde, et elle aimait s’y sentir si bien – et ce, quand bien même ils étaient dans une baignoire, à parler de tout et de rien, des délires les plus fous qui pourraient prendre Eamonn une fois cette guerre terminée. Jamais il ne pourrait lui faire peur, et même, jamais elle ne renoncerait à lui s’il fallait qu’un jour, il devienne assez fou pour décider de la séquestrer dans une cave ou quelque chose dans ce genre-là. Sans doute se dirait-elle simplement que ça courait dans la génétique familiale. L’idée n’avait aucun intérêt à l’heure actuelle, mais c’était beau, des fois, de s’accrocher à des hypothèses de ce qui pourrait arriver, une fois cette guerre terminée – c’était après tout, ces paroles-là de la part du jeune homme qui permettaient à Blodwyn de voir les choses de cette façon : en d’autres circonstances, elle, elle ne voyait aucune sortie à ce tunnel sans fin. Bien entendu, elle vivait, survivait de l’espoir que cette guerre se termine, qu’ils puissent enfin concrétiser leur amour devant le bon dieu, ou qui voudrait bien entendre leurs vœux de mariage – eux deux uniquement s’il le fallait, ça lui suffisait pleinement. Mais restait qu’il lui était impossible, la plupart du temps, de faire preuve du même idéalisme que son fiancé : peut-être se compensaient-ils sur ce point-là ; il lui donnait l’occasion de sourire, de s’amuser de cette guerre et de potentielles et risibles conséquences de celles-ci. Car bien entendu que celle-ci ne les déchirerait pas, ne les ferait pas moins s’aimer ; jour après jour, elle renforçait déjà leur sentiment de ne faire qu’un, d’être promis à être ainsi. « Jamais, jamais, jamais. Je te le promets. » Elle sourit alors qu’encore une fois, une promesse sifflait dans l’air entre eux. Se laissant aller à se resserrer contre lui au gré des attentions de son fiancé, Blodwyn s’accrocha à cette palpitation doucereuse de son cœur au fond de sa poitrine. Elle aimait quand il lui promettait des choses, elle aimait quand tout semblait facile. « J’aime quand tu me fais des promesses. » Souffla-t-elle avec une pointe de douceur dans la voix – car bien entendu, elle savait qu’il les tiendrait, coûte que coûte et c’était le plus important.

Déjà elle tentait de se faire plus rabat-joie que son fiancé, rien que pour alimenter l’enfantin débat qui les agitait. Toutes les perspectives qu’Eamonn traçait pour leur avenir – même les plus folles – lui convenaient parfaitement : parce qu’elles les impliquaient tous les deux, vivants, s’aimant toujours aussi intensément. « C’est mal de vouloir passer chaque seconde de sa vie en compagnie de sa charmante fiancée ? » Il la charmait déjà avec ses baisers, elle frissonna légèrement sous celui qu’il déposa contre la peau de son épaule, lâchant un léger rire à ses mots – c’était si simple de rire avec lui. Si évident et ce, même en temps de guerre, alors que l’inquiétude était là, dans une parcelle de leurs esprits, prête à ressurgir à tout moment, sans crier gare. La réalité pouvait bien leur exploser en pleine figure à tout moment que Blodwyn ne semblait pas s’en faire, se rapprochant d’Eamonn, la balayant à nouveau pour la pousser à se réfugier tout au fond de son esprit. « C’est mal. Beaucoup d’hommes seront très tristes d’être passés à côté de moi. » Elle rit bien vite à cette idée, jamais elle n’avait été présentée comme la fille idéale : que ce soit à Poudlard, ou après Poudlard. Au collège, personne ne lui avait particulièrement couru autour, seulement peut-être, quelques garçons dont elle n’avait eu cure, et qui avaient vite été effacés par la concurrence officielle qu’avait été Eamonn. A Sainte Mangouste, disons qu’elle avait découvert que les adultes étaient bien plus matures que les élèves qu’elle avait eu pour habitude de côtoyer pendant toute sa scolarité : avec Alaric, il n’y avait jamais eu une quelconque ambiguïté, quand bien même elle s’était vite liée à lui. Et il en était de même avec tous les autres : encore une fois, Eamonn avait éclipsé toute potentielle concurrence et il n’en avait sans doute jamais douté. « Mais tu sais déjà que pour tes beaux yeux, je renoncerais à tous les autres sans compter. » C’était déjà le cas, la séquestrer serait bien inutile, jamais rien ne viendrait changer cette vérité impérissable. Et aux paroles du jeune homme, l’inverse semblait être identique, d’ailleurs. « Je leur dirais d’aller voir ailleurs. Je n’en veux pas des autres femmes. Je ne vois pas pourquoi j’en voudrais, alors que la mienne est parfaite. » Peut-être qu’ils étaient encore pris dans l’idéalisme des jeunes en couple, qui se croyaient inatteignables par les difficultés – mais quelque part, maintenant, cette guerre prouvait que malgré leur jeune âge, leurs pauvres six années de vie en couple (en comparaison à des mariages qui avaient vingt ans d’âge), ils en bravaient, des obstacles ; sans compter, sans sourciller. Narquoise, alors qu’elle avait senti le regard d’Eamonn longuement l’analyser, Blodwyn arqua un sourcil, le sourire aux lèvres. « Dois-je trouver flatteur que tu sous-entendes grandement que par parfaite tu aies plus sous-entendu ‘bien roulée’ que ‘intelligente, humble, merveilleuse et indispensable’ ? » Elle ne s’en fourvoyait pas, Blodwyn n’était au fond, pas le genre de femme chiante à vivre au quotidien : elle ne demandait pas de compte-rendu quotidien à son fiancé pour savoir à quel genre de femmes il avait adressé la parole ou quoique ce soit d’autre. Elle savait doser sa jalousie pour qu’elle soit piquante au possible, uniquement lorsque cela s’imposait – et ce, tout autant que le reste. C’était ça, être une Serdaigle. Ils en venaient, à envisager des options toutes plus folles les unes que les autres : au fond, Blodwyn savait bien qu’Eamonn serait un piètre assistant, si elle devait un jour le choisir pour ça : ce qui faisait que celui-ci se plaisait tant dans la boutique de farces et attrapes de Phineas, c’était cette âme de grand enfant qui lui allait si bien, et qui faisait de lui, un personnage tout sauf apte à garder son sang-froid dans des situations telles que celles que Blodwyn avait pu connaître à Sainte Mangouste. L’idée était malgré tout amusante, et Blodwyn ne put s’empêcher de rire devant le refus catégorique de son fiancé : un jour, une fois cette guerre terminée, elle lui ramènerait une tenue d’infirmier de Sainte Mangouste, afin qu’il l’essaye et qu’elle se fasse une idée de quelle allure il aurait avec ça. Car bien entendu, elle comptait bien, à partir d’aujourd’hui, obtenir de lui un jour, qu’il en passe une – quitte à faire du chantage typiquement féminin et synonyme de caprice pur et dur.

Mais déjà les idées de la sorcière s’étaient envolées autre part, tandis qu’elle s’était rapprochée de son fiancé, passant ses bras autour de sa nuque, se serrant plus encore à lui au gré des gestes de celui-ci – ils pouvaient au moins, toujours prétendre être en grand manque d’affection, pour agir avec tant d’imprudence et d’indifférence vis-à-vis de tout ce qu’il se passait dans le reste du monde magique à l’heure actuelle. Ils méritaient bien une trêve, de toute manière. « Je peux continuer autant que je veux alors. Ça fait bien des années que je suis complètement accroc. » Et Eamonn ne semblait pas plus pressé qu’elle de retourner dans le monde réel – ils avaient tous les deux plutôt de bons arguments : leurs baisers, leurs caresses, la douceur de leurs mots glissant contre la peau de l’un et de l’autre. C’était tout à fait le genre d’argumentaire apte à balayer les volontés féroces de la jeune femme – la guerre sera toujours là, demain matin, quand ils devront quitter cette chambre d’hôtel : en attendant, ils pouvaient bien se contenter de vivre uniquement l’un pour l’autre. « Toi tu as une carte membre, autant que tu veux, où tu veux, quand tu veux : des déclarations d’amour poétiques, philosophiques, d’un autre type» Car bien entendu, les déclarations d’amour prenaient toutes les formes possibles et imaginables, comme elle le soulignait d’un haussement de sourcil, sourire au coin de ses lèvres à nouveau, alors qu’il n’avait de cesse d’embrasser, encore et encore, celles-ci. Jamais encore, elle ne s’était lassée des baisers d’Eamonn, et elle espérait bien ne jamais avoir à connaître un tel sentiment lorsqu’il poserait ses lèvres sur les siennes – elle voulait croire qu’ils pourraient s’aimer toujours aussi intensément dans des années, lorsqu’ils auront traversé l’entièreté de leur vie, main dans la main. Fiancés, mariés, ça n’avait qu’une importance secondaire, l’appellation, au fond. Mais déjà, les mains du jeune homme courant à la surface claire de sa peau, ses lèvres dévorant les siennes, la plongeaient dans de vertigineuses sensations bien plaisantes, alors qu’elle sentait l’envie de l’embrasser, l’envie de se serrer plus encore contre lui, se faire plus pressantes encore. Une de ses mains à elle glissant dans le cou du sorcier, jusque dans ses cheveux sombres, l’autre glissant à la surface humide de son torse, Blodwyn s’abreuvait de ces baisers qu’ils n’avaient de cesse de partager, se découvrant plus frissonnante, plus fébrile à chaque seconde qui passait – même ce bain si reposant, n’avait finalement plus aucune importance. « Je t’aime Blodwyn Brownstein. Pour toujours et je crois vraiment qu’on devrait se marier. » Elle sentait son cœur battre plus fort encore sous sa peau ; elle ne répondit rien, pas même un faux sarcasme ou une déclaration équivalente à son fiancée, le sourire aux lèvres presque semblable à celui qu’elle avait eu lorsqu’il lui avait fait – maladroitement – sa demande. Ils se marieraient, un jour, contre les éléments et le reste du monde s’il le fallait. Ils le feraient. « Et faire des enfants. J’aimerais vraiment avoir des enfants, pas toi ? » Elle sentit la simplicité du monde se faire bien vertigineuse au fond de sa poitrine, alors que son souffle se coupait un instant, relâchant les lèvres d’Eamonn pour coller son front contre le sien. Des enfants – eux, un jour, avec des enfants : Blodwyn se souvenait encore de cette époque où, alors que l’amour tardait à venir frapper à sa porte, elle se demandait si un jour, elle aurait la chance de construire une famille avec qui que ce soit. Définitivement, elle semblait presque, à l’heure actuelle, trop chanceuse pour vivre ainsi. « Après la guerre. » Après la guerre oui, encore une fois. C’est doucereusement cette fois-ci, bercée par cette idée, que Blodwyn sourit, caressant de ses pouces les contours de la mâchoire de son fiancé. « Un jour. Bientôt. » Elle ricana légèrement, comme pour se redonner contenance. « Je serais presque pressée de voir à quoi peut ressembler un mini-Eamonn. » Sans barbe, avec des petites boucles comme les siennes, cette capacité presque innée de faire sourire la femme qu’il aimerait, cet optimisme à défier tout ce qui se dressait contre lui. Difficile de croire qu’une famille telle que les Oswald-Appleby puissent, un jour, influer sur la naissance d’un être pareil. Ils l’avaient fait cependant, avec Eamonn lui-même, et toute la vie qu’il promettrait, lui aussi. « Pour l’instant, on peut au moins s’entrainer. Ce serait dommage d’oublier comment faire. » Elle rit à nouveau, le cœur battant à tout rompre, le souffle lui manquant alors qu’elle aurait voulu, ne jamais quitter les lèvres de son fiancé à présent. « Je suis sure que tu es incapable d’oublier ça, toi. » Il avait déjà filé dans son cou, elle se mordilla doucement la lèvre en sentant un frisson glisser le long de son échine, ces attentions étaient presque ses préférées parmi toutes celles qu’Eamonn lui offrait. Se collant plus encore à lui, Blodwyn laissa la surface de ses ongles glisser contre sa peau, sans laisser la moindre marque, hormis une légère électricité, une chaleur palpable dans l’air. D’un geste fébrile, elle attrapa le visage d’Eamonn entre ses mains, la respiration saccadée, volant à nouveau ses lèvres dans un baiser brûlant. Elle ne voulait plus jamais cesser de l’embrasser.
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MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeMer 24 Avr - 18:09


we'd share each other like an island
i'm miles from where you are i lay down on the cold ground, i pray that something picks me up and sets me down in your warm arms


L’amour avait longtemps était une notion très abstraite aux yeux d’Eamonn. Il n’avait pas grandi dans une famille particulièrement aimante et attentive. Il était sûr que, quelque part, ses parents l’avaient aimé. Il était inconcevable, pour lui en tout cas, que des parents puissent n’avoir jamais eu un tant soit peu d’amour pour leur enfant. Il pouvait presque dire que c’était de sa faute à lui si les choses étaient compliquées à présent, parce qu’il n’avait pas voulu les écouter, parce qu’il s’était acharné à toujours faire le contraire de ce qu’ils lui disaient. Il n’avait finalement que très peu fait d’effort pour satisfaire leurs attentes. Aujourd’hui, ça n’avait plus d’importance. Avec Blodwyn, il avait trouvé bien mieux que tout ce qu’il aurait pu espérer trouver chez ses parents. Il était persuadé qu’elle l’aimait bien plus qu’eux ne l’avait fait. Parce qu’il les avait déçu, lui le gamin Oswald-Appleby qui, trop rapidement était devenu ami avec des nés-moldus à Poudlard. C’était une honte, bien qu’il n’ait jamais compris pourquoi, c’était souvent ce que ses parents lui disaient. Quand il avait commencé à parler de Blodwyn, ses parents avaient eu l’air outrés d’apprendre que leur fils était tombé amoureux d’une née-moldue, il était à peu prés sûr qu’ils auraient préféré l’entendre dire qu’il était gay, à condition bien sûr qu’il soit amoureux d’un autre homme au sang-pur, sinon il aurait cumulé les outrages envers les siens. Ils avaient bien souvent dit que ce n’était qu’une mauvaise passe et qu’il allait se ressaisir, comprendre qu’il faisait une erreur et repartir sur de bonnes bases avec une autre fille. Ce n’était pour eux qu’une amourette digne d’un adolescent. Il avait su montrer que c’était bien plus que ça, enfin, montrer était un bien grand mot puisqu’il n’avait plus cherché à trop parler de Blodwyn en présence de ses parents. Il avait quand même, d’une certaine manière, prouvé que Blodwyn n’était pas qu’une amourette d’adolescent ou simplement un truc de passage, il avait quand même demandé sa main, persuadé que c’était avec elle qu’il voulait passer le restant de ses jours. Il en était toujours aussi sûr aujourd’hui, même si les années continuaient de s’écouler, qu’ils n’étaient toujours que fiancés et non pas mariés comme il l’aurait aimé, même si la guerre s’était mise au travers de leur avenir ; il savait qu’il voulait passer le restant de ses jours avec Blodwyn. Il avait cette sensation que rien ne pourrait jamais les séparer, ce n’était certainement qu’une illusion à laquelle il avait choisi de s’accrocher pour continuer d’avancer à travers cette guerre qui faisait rage et qui n’avait de cesse de séparer d’autres gens, qui comme eux, avaient décidé de fuir ensemble, persuadés que rien ne pourrait jamais les séparer. Pourtant Eamonn savait ce qu’il y avait dehors, des mangemorts, des rafleurs, la mort, l’emprisonnement, tant de chose qui pouvaient aisément venir à bout même des amours les plus forts. Il pouvait se jurer qu’il serait capable de démolir Azkaban à mains nues pour retrouver Blodwyn si elle se faisait capturer, il fallait bien admettre qu’en vérité face à Azkaban, il serait incapable de faire quoi que ce soit seul. S’il laissait de côté son idéalisme hors du commun, il pouvait se rendre compte de combien les choses pouvaient être compliquées, comment elles pourraient se compliquer en un rien de temps. Mais s’il en avait conscience, quelque part au fond de lui, il préférait ne pas envisager les choses telles quelles, même si elles étaient vraies, bien plus vraies que les illusions des quelles il se berçait afin de trouver le sommeil, chaque soir au fond de leur toile de tente au milieu de nulle part. Il voyait la vie de façon bien trop positive et si jusqu’à présent, ça n’avait pas été une trop mauvaise chose, il y’avait un jour au beau milieu de cette guerre ou, inéluctablement, il se rendrait compte de ses erreurs, de sa naïveté et de sa stupidité et aucun doute là-dessus, la chute risquerait de lui faire très mal.

Pour l’instant, ce n’était certainement pas dans cette chambre d’hôtel, au fond du bain qu’il partageait avec Blodwyn qu’il pourrait s’en rendre compte. Il était bien trop loin de la réalité qui continuait pourtant de s’abattre sur le monde extérieur. Mais ça faisait un bien fou de s’en éloigner. De ne plus penser à ça pendant l’infime moment que représenté une seule journée à côté de tous les jours qu’ils avaient déjà passé à fuir et à survivre aux quatre coins du Royaume-Unis. Il n’y avait plus qu’eux au fond d’une baignoire. Le reste du monde ne comptait plus. Des gens étaient sûrement en train de se battre pour leur vie dehors, il y avait sûrement eu quelques morts, quelques prisonniers et eux, ils n’en avaient que faire. Ils ne pensaient plus qu’à eux deux et à ce moment de bonheur qu’ils avaient choisi de partager. En temps normaux déjà, Eamonn avait tendance à ne penser qu’à eux deux, dans un élan d’égoïsme qu’il pouvait aisément justifier, même s’il ne le faisait pas, par honte peut-être. Il préférait voir les autres tomber, mourir, souffrir être enfermé, parce que, tant que c’était eux, ce n’était pas Blodwyn et à ses yeux, ça valait mieux ainsi. Même sa propre vie valait moins que celle de Blodwyn d’après lui, alors forcément celles des autres, il n’en avait presque plus rien à faire. Ça ne l’avait pourtant pas empêché de venir en aide à Gwen, quand elle en avait eu besoin. Parce que son égoïsme avait des limites, en la voyant blessée il n’avait pas pu juste dire à Blodwyn qu’ils devaient la laisser là et partir pour sauver leurs vies. Il n’aurait pas non plus donné Gwen, ou qui que ce soit d’autre, à une bande de rafleur pour sauver leurs vies, parce qu’il n’était pas encore tombé assez bas pour ça, un jour peut-être, à force d’être rongé par la guerre. Il espérait vivement que ce jour là, Blodwyn serait là pour lui coller une claque dans la figure afin de lui faire reprendre ses esprits. Il n’avait pas envie de devenir un monstre, sans quoi, il aurait rejoint les mangemorts en compagnie de sa sœur cadette, mais il n’avait pas non plus envie de perdre Blodwyn au profit de quelqu’un d’autre et c’était quelque chose qu’il ne pouvait même pas chercher à nier, alors il gardait ça pour lui, c’était sans doute plus sage ainsi. Blodwyn elle-même n’avait pas besoin de l’entendre dire ça, mais peut-être qu’elle s’en doutait, après tout, il ne cessait de prouver qu’il était prêt à tout pour elle. il avait tout laissé tomber pour partir avec elle, même s’il avait encore eu sa place dans ce monde, grâce à la pureté de son sang, il avait préféré renoncer à ses privilèges pour rester avec elle et il n’y avait même pas réfléchit, ça avait été une évidence pour lui, partout où elle irait, il irait avec elle. C’était le sens de cette promesse qu’il venait de lui faire. Jamais, il ne la laisserait seule affronter toutes ses horreurs. Il serait toujours à ses côtés, qu’importe les dangers, les risques, qu’importe absolument tout, il resterait avec elle. « J’aime quand tu me fais des promesses. » Il pourrait lui en faire autant qu’elle le voudrait, il pouvait tout lui promettre, même la lune, elle avait beau être impossible à décrocher, pour elle, il serait capable de trouver une solution.

Ils ressemblaient à des gens tout à fait normaux et particulièrement mielleux, au fond de leur baignoire. Personne n’aurait pu douter en les voyant ainsi, qu’ils étaient en fait des sorciers plongés en plein milieu d’une guerre. Ils étaient trop loin de ce qu’ils étaient d’habitude, du moins, depuis que la guerre avait commencé. Si on lui posait la question, Eamonn serait incapable de dire où est-ce qu’il avait laissé sa baguette, ça prouvait parfaitement qu’il avait définitivement baissé sa garde, pour le reste de cette journée. « C’est mal. Beaucoup d’hommes seront très tristes d’être passés à côté de moi. » A cette idée, le jeune homme laissa échapper un léger rire, ils pouvaient bien être tristes les autres hommes, ils avaient de quoi après tout, mais ce n’était pas son problème à lui. Pas le moins du monde. Il avait tendance à penser qu’ils pouvaient parfaitement aller se faire voir les autres. Il était bien gentil, mais sa gentillesse avait suffisamment de limites pour ne pas qu’il ait envie de prêter sa fiancé à qui serait triste d’être passé à côté d’elle. Il avait beau ne pas être possessif ou jaloux comme pas possible, l’échangisme n’était pas du tout son truc. Ils avaient qu’à arriver plus tôt les autres hommes, maintenant, ils ne pouvaient plus s’en prendre qu’à eux-mêmes d’avoir laissé passer une femme comme Blodwyn. Une femme parfaite en somme. La seule femme parfaite, en tous cas aux yeux d’Eamonn. « Mais tu sais déjà que pour tes beaux yeux, je renoncerais à tous les autres sans compter. » Un sourire satisfait étira ses lèvres. S’il n’avait pas de soucis à ce faire, c’était parfait. « Parfait. Ça m’évitera de devoir refaire le portrait de tous tes autres prétendants. » Il ne doutait pas, de toute façon, de la fidélité de Blodwyn. Leur couple fonctionnait suffisamment bien pour que ni l’un ni l’autre n’ait besoin ou envie d’aller voir ailleurs, en tout cas, Eamonn de son côté n’avait jamais été tenté par qui que ce soit d’autre et il faisait confiance à sa fiancée pour rester sûr que c’était parfaitement réciproque. « Dois-je trouver flatteur que tu sous-entendes grandement que par parfaite tu aies plus sous-entendu ‘bien roulée’ que ‘intelligente, humble, merveilleuse et indispensable’ ? » Encore une fois, le sorcier rigola, il avait clairement suggérer la chose sous cet angle, bien qu’il la trouve parfaite en tout point. Le sourire aux lèvres, il haussa légèrement les épaules. « J’ai sous-entendu ça moi ? » Il sourit d’un air faussement innocent, il niait presque l’évidence. Cependant, elle savait bien qu’il ne l’aimait pas que pour son physique, mais pour tout ce qui faisait ce qu’elle était. Il l’aimait d’un amour sincère et résistant à toute épreuve. Rien ne pourrait jamais briser l’amour qu’il ressentait pour la jeune femme, c’était l’une des nombreuses choses dont il était sûr les concernant et cette fois, il était persuadé que ça dépassé largement la simple et naïve illusion.

Des déclarations d’amour, il pouvait lui en faire des millions souvent plus maladroite que parfaitement romantiques, toujours très simples parce qu’il n’était pas forcément des plus doués. Il n’était pas de ceux qui pouvaient aisément écrire des poèmes beaux et romantiques, c’était même quelque chose qu’il ne savait pas faire du tout. Il n’avait jamais essayé, mais il n’avait clairement pas l’âme d’un poète et finalement, Blodwyn n’avait pas besoin de ça pour comprendre qu’il l’aimait, elle n’avait pas non plus besoin qu’il lui offre des bijoux et des diamants tous les quinze jours. Heureusement pour lui, parce que son salaire risquerait de ne pas suivre et ça faisait des années qu’il n’avait plus touché à ce que ses parents avaient laissé dans son coffre à Gringotts quand il était gamin. Il ne savait pas combien il y avait dedans, beaucoup dans doute, mais c’était le seul héritage de la famille qu’il aurait, sûrement parce qu’ils avaient oublié de lui reprendre à sa majorité. Le reste de l’héritage irait certainement dans les poches de Diana, c’était la seule à mériter la fortune et tout ce qui allait avec, des Oswald-Appleby. Margaery et lui ne méritaient plus rien venant d’eux et sûrement qu’ils ne voulaient plus rien venant d’eux à présent. « Toi tu as une carte membre, autant que tu veux, où tu veux, quand tu veux : des déclarations d’amour poétiques, philosophiques, d’un autre type… » Un sourire étira les lèvres du sorcier alors qu’il arquait légèrement un sourcil. « D’un autre type ? » Le sous entendu était suffisamment clair pour qu’il comprenne et, à l’heure actuelle, d’un autre type ça lui convenait parfaitement. Il n’avait plus envie de lâcher les lèvres de sa fiancée, ni même de retirer ses mains de son corps, bien au contraire. Il se laissa quand même aller dans de pseudos déclarations, venant même à parler d’enfants, un sujet qu’il n’avait jamais abordé avec elle jusqu’à présent et qui mine de rien était carrément en décalage avec la guerre. « Un jour. Bientôt. » Bientôt. Un sourire traversa le visage du sorcier. Il espérait que la guerre puisse bientôt se terminer et pas nécessairement pour envisager d’avoir un enfant. Simplement parce que, les inlassables mois qui passaient rendait les choses toujours plus compliquées. « Je serais presque pressée de voir à quoi peut ressembler un mini-Eamonn. » Il laissa échapper un léger rire. « Je ne peux que lui souhaiter de ne pas hériter des mêmes cheveux que moi. » Il n’était pas du genre à se plaindre de sa coiffure, avec les années il s’y était de toute évidence habitué. Il fallait quand même avouer que ses sœurs avaient été plus gâtées que lui. « Si ça se trouve, ce sera une mini-Blodwyn. » Une petite fille qui serait sans doute aussi jolie que sa mère, mais il ne faudrait pas que les garçons l’approche trop, s’il était particulièrement protecteur avec Blodwyn, mieux valait éviter de s’imaginer comment il pourrait être avec ses enfants. Ils auront probablement l’occasion de le voir, plus tard. Après la guerre, bien qu’il souligna que pour l’heure, ils pouvaient au moins s’entraîner pour ne jamais oublier comment faire. « Je suis sure que tu es incapable d’oublier ça, toi. » La réplique lui arracha un sourire alors qu’il embrassait à présent son cou, il fallait bien avouer qu’il y avait peu de chance pour qu’il oublie ça. Dans l’immédiat ça lui semblait plus qu’impossible. Le corps de Blodwyn contre le sien, ses doigts sur sa peau et bientôt leurs lèvres qui se rencontraient à nouveau, ça ne pouvait que lui rappeler avec précision la marche à suivre dans la conception d’un bébé. Sans lâcher ses lèvres de la jeune femme, il la poussa doucement contre le bord de la baignoire, venant ainsi se positionner au dessus d’elle, la serrant contre lui avec force, comme s’il ne voulait plus jamais avoir à la lâcher.
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Melian Greengrass
Melian Greengrass
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≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
≡ statut de sang : c'est une sorcière de sang-pur, d'ces sang-pur qu'on estime traitres pour ne pas se croire au-dessus des autres.
≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
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≡ son amortencia : la potion a toujours eu la senteur du grand air, un parfum d'ébène au creux de ses cheveux et du vieux bois.
MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeDim 28 Avr - 22:53


but first we'll live
blodwyn brownstein & eamonn f. oswald-appleby
« i touch the place where i'd find your face
my finger in creases of distant dark places. »

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Blodwyn n’avait jamais été une grande rêveuse, petite fille née sans père, élevée par ses grands-parents et sa mère, elle avait toujours été plutôt le genre d’enfant à voir le monde tel qu’il était : complexe et fait d’embuches, certes, mais à la hauteur de ce que l’on pouvait franchir, malgré tout. Quelle n’avait pas été sa surprise lorsque ce personnage plutôt atypique de Poudlard était venu frapper chez elle, pour lui révéler que tous les événements bizarres qui s’étaient jusque-là déroulés dans sa vie, étaient causés par les pouvoirs magiques qu’elle détenait en elle. Parce qu’elle était une sorcière. Et même du haut de ses onze ans, la jeune Blodwyn, avec ses cheveux roux et ses yeux clairs, avait longuement préféré croire à une blague - du moins, jusqu’à lire ce qui semblait être une inquiétude silencieuse, ainsi qu’une peur sourde au fond des yeux de sa mère. Poudlard avait été bel et bien réel, tout comme tout ce qu’elle avait vécu là-bas : au final, la jeune fille qu’elle avait été avait goûté à une part de rêve, petite chanceuse née dans un monde qui ignorerait tout de ses talents. Contrairement à Eamonn, elle au moins, avait toujours eu le soutien de sa famille - et lorsqu’ils avaient été inquiets pour elle, ils s’étaient arrangés pour ne pas le lui laisser voir, afin qu’elle continue sa vie d’enfant le plus normalement du monde. Jusqu’au début de cette guerre (et même, prise dans la tempête de celle-ci) Blodwyn avait toujours été persuadée d’être née chanceuse : parce qu’elle était à la fois une moldue, la tête remplie de savoirs sur ce monde bien vaste, et également une sorcière, une femme exceptionnelle qui se détachait des autres camarades de sa classe mais également parce qu’elle n’avait jamais perdu sa famille, au milieu de ce flot de données qui avaient subitement déferlé dans son existence. Elle était une sorcière et ses parents l’avaient bien mieux pris que la plupart des êtres de la communauté magique, à ce qu’il lui semblait à l’heure actuelle. Car si les Mangemorts et Voldemort pouvaient asseoir leur pouvoir au Ministère à présent, c’était bien parce que des sorciers, des vrais sorciers qu’elle avait (peut-être un jour dans sa vie) côtoyés ou soignés, croyaient que la magie, les pouvoirs magiques et tout ce qui allaient avec, étaient réservés à une élite de sangs-purs soit disant plus légitimes que d’autres. L’idée avait toujours fait doucement ricaner la jeune adolescente qu’elle avait été : elle avait beau avoir été timide dans ses débuts à Poudlard, le temps faisant, alors qu’elle grandissait, elle n’avait jamais manqué de répondre à tous ses détracteurs. Même ceux qui faisaient partie de la famille d’Eamonn : ceux qui lui adressaient la parole se limitaient à Margaery, qui semblait être la soeur qu’Eamonn portait le plus dans son coeur, et pour laquelle Blodwyn s’essayait au possible de masquer sa profonde aversion. Car quand bien même elle était moins extrême que le reste de sa famille, elle vouait pour les gens comme Blodwyn, une haine certaine malgré tout, dont elle ne semblait avoir ni honte, ni peur. Elle avait épousé un sang-mêlé, elle, et visiblement leur histoire était infiniment compliquée également, mais quoiqu’elle ait fait, quand bien même elle avait été brave également de se dresser contre sa famille, elle n’avait malgré tout aucun droit de juger la sorcière qu’était Blodwyn, ou la force de l’attachement - de l’amour - que celle-ci éprouvait pour Eamonn. Elle ne se serait jamais entendue avec sa belle famille de toute manière, et la guerre ne semblait pas vouée à changer quoique ce soit à ce niveau-là. Non pas qu’elle se soit encombrée de telles pensées depuis qu’ils avaient dû fuir leur vie : les choses étaient telles qu’elles étaient, la jeune femme avait appris à les accepter, ignorant ouvertement les piques de Margaery et se contentant de gentiment sourire lorsque Eamonn la présentait comme l’attentive soeur aînée qu’il aimait. Il avait bien le droit d’aimer quelqu’un dans sa famille, quand bien même entre Blodwyn et elle, ça ne collerait jamais. Elle au moins, avait la prétention de savoir au combien la famille pouvait être importante parfois, quitte à se raccrocher à quelques miettes de cela - elle n’était pas prête de renoncer à Eamonn cependant, quand bien même ceci pourrait un jour faciliter les rapports du jeune homme avec ses parents. Mais elle savait au combien c’était important pour lui, d’espérer qu’il y avait quelqu’un sur qui un tant soit peu compter parmi ceux avec qui il partageait le sang - ou même espérer qu’ils ne soient pas tous clairement tarés et détestable, chose qui serait non négligeable également.

Ces tares qui semblaient propres aux Oswald-Appleby, n’avaient jamais effrayé Blodwyn, qui avait toujours marché devant elle, le menton droit et le regard haut, fière de ses origines et de l’homme avec qui elle avait décidé de passer le reste de sa vie. En temps de paix ou en temps de guerre, Blodwyn et Eamonn s’avéraient plus soudés que quiconque ne pourrait le croire, que quiconque, dans la famille de sang-pur du jeune homme, ne pourrait l’accepter. Leur orgueil avait déjà dû prendre de sacrés coups, et elle en avait pleinement conscience - tout comme elle avait conscience, parfois, lorsqu’il parlait de sa famille, qu’elle avait été le déclencheur au non retour d’Eamonn, la limite à ne pas dépasser qu’il avait ouvertement traversée : mais il l’avait choisie elle, et elle se serait toujours sue folle à lier si elle avait renoncé à lui après ça. Ils étaient faits l’un pour l’autre, comme une évidence résonnant sur le reste du monde. Jamais elle ne renoncerait à cela, jamais elle ne voudrait croire le contraire : il était Eamonn, elle était Blodwyn et jamais elle n’envisagerait de construire quoique ce soit sans lui. Ces idées quelque peu extrêmes ouvraient la porte à bien des tragédies pouvant prendre place dans leur vie commune - mais dans cette baignoire, les yeux perdus dans le regard sombre de son fiancé, elle n’en avait cure. Ils étaient tous les deux saufs, en sécurité, l’un contre l’autre et toujours aussi amoureux - un jour viendrait, où quelque chose finirait par basculer entre eux, ils ne pouvaient pas être chanceux et heureux pour toujours, c’était ça la vie, mais quand bien même cette part réaliste de Blodwyn le savait, l’heure n’était pas encore venue. Alors autant se concentrer sur le reste. L’agréable reste qu’ils connaissaient main dans la main, ici ou autre part. Aujourd’hui, demain et pour longtemps encore. Longtemps, l’espérait-elle en tout cas. Il le lui promettait en tout cas, lui permettant de laisser un sourire excessivement naïf passer sur ses lèvres, accompagné d’une pensée idéaliste au fond de son esprit. Bien entendu qu’elle aimait quand il lui faisait des promesses, car là le monde semblait bien simple, limité à eux deux et dénué de toutes les difficultés qu’ils avaient déjà connues (parce qu’ils en avaient connues déjà, malgré tout) et celles qui se profilaient à l’horizon. Elles n’avaient pas d’importance ce soir, alors qu’elle se berçait des mots d’Eamonn, ainsi que de son attitude qui semblait assurée face à tout ce à quoi il s’engageait. Ils se marieraient, ils survivraient à cette guerre, il ne l’oublierait jamais, il ne l’abandonnerait jamais - et l’univers lui semblerait bien beau si elle pouvait passer le reste de sa vie avec ces promesses toujours tenues. Pour voir la vie ainsi, ils étaient presque deux opposés, l’esprit de Blodwyn ne pouvant s’empêcher de se rattacher à l’idée que quelque chose viendrait, tôt ou tard, bouleverser leur vie commune : mais ainsi au moins, ils s’équilibraient, le Poufsouffle et la Serdaigle - le sang-pur et la née-moldue. Peut-être que c’était ça, la clé de tout équilibre dans un couple, deux opposés qui, en se repoussant, en s’attirant, finissent par trouver l’équilibre le plus total et inégalable qui soit : n’était-ce pas comme ça que la gravité fonctionnait sur cette planète ? Que les lois de la physique elles-mêmes se construisaient ? Blodwyn n’en avait aucune idée, et au fond, c’était le cadet de ses soucis : elle était une infirmière et non pas une physicienne, de toute manière. Mais voir le monde ainsi semblait beau, et doux, et plaisant - surtout en une période comme celle-ci, où leur seule échappatoire était une chambre d’hôtel qu’ils avaient payés en regardant par dessus leur épaule comme deux fugitifs. Ce qu’ils étaient, considérés ainsi en tout cas par un monde bancal et rendu bizarre - parfait aux yeux de gens comme ceux qui constituaient la famille d’Eamonn. Cette société voulait sa mort cependant, la mort d’Eamonn (traitre à son sang) également sûrement, mais ils n’en avaient rien à faire, tant qu’ils étaient déclarés officiellement comme maîtres de ce monde. Elle s’en fichait bien de tout ça, tant que les idées totalement débiles de la famille Oswald-Appleby ne viennent jamais atteindre Eamonn : ils en semblaient bien loin, ici à Liverpool, seuls, uniquement bercés par l’illusion d’être uniquement deux dans ce monde, dans cette guerre.

Peut-être que vivre en autarcie uniquement tous les deux finirait par leur nuire un jour, peut-être qu’ils en arriveraient même (dans le pire des cas) à ne plus se supporter, Blodwyn préférait envisager toutes les issus les plus ridicules plutôt que de penser aux malheurs que pourrait engendrer cette guerre : et à cela, Eamonn semblait adhérer, puisqu’il envisageait, lui, au contraire, de ne plus pouvoir se passer d’elle, plutôt que de ne même plus pouvoir la supporter. Ce qui au fond, était bien plus préférable comme vision d’avenir. « Parfait. Ça m’évitera de devoir refaire le portrait de tous tes autres prétendants. » L’option la fit rire à nouveau. Eamonn n’était pas le plus carré ou baraqué des hommes, certes, mais il avait son pesant de force et aurait certainement de quoi donner du fil à retordre à beaucoup de ces prétendus concurrents : il n’y en avait aucun, il n’y en aurait jamais aucun autre. Tout comme il n’y en avait jamais eu aucun. Tristement d’ailleurs, puisque, alors qu’elle le voyait lui échapper, à la fin de sa scolarité à Poudlard, Blodwyn avait vu, des mois durant, toute une parcelle de sa vie s’envoler. Depuis, ses espoirs avaient bien entendu été réanimés par la présence d’Eamonn à ses côtés, alors il n’y avait certainement pas de quoi pour lui, craindre quelque concurrent que ce soit. La jalousie d’Eamonn n’avait jamais dépassé d’infimes limites, à croire qu’ils se faisaient pleinement et ouvertement confiance, qu’ils se fiaient complètement aux paroles de l’un et de l’autre, sans chercher à se laisser bouffer par quelque mal que ce soit. Ni la jalousie, ni la guerre, ni quelque quiproquo que ce soit, alors qu’il semblait impossible pour Blodwyn de lâcher à présent le sourire qui n’avait de cesse de hanter ses lèvres : dans leur tente, les moments qu’ils passaient ensemble étaient tout aussi simples que ça, faits de tendre rapprochements et de geste d’affection certes, mais ici, ils agissaient avec la folie de l’imprudent, et ça leur allait plutôt bien. Rarement avant la guerre, elle n’avait parlé d’avenir avec Eamonn, parce qu’ils avaient eu la fâcheuse tendance de s’accrocher au quotidien, il y en allait de même avec cette guerre. Mais là, dans ce bain, collés l’un contre l’autre, yeux dans les yeux, ils faisaient comme un pas en avant. « Tu as totalement sous-entendu ça, mon cher. » Elle signa de la tête pour appuyer ses paroles. Heureusement pour lui qu’il n’avait pas cru s’être fait particulièrement fin dans le sous-entendu, parce que ce n’était absolument pas le cas. Tant pis, c’était toujours plaisant de voir ses charmes soulignés par le regard d’un homme : et elle ne souffrait pas d’un quelconque complexe d’infériorité, qui exigerait alors d’Eamonn de souligner constamment à quel point elle était non seulement belle et désirable, mais également intelligente, douce et aimable, bref la femme idéale en soit. Ils avaient d’autre chat à fouetter et pour le coup, Blodwyn préférait se concentrer sur des occupations bien plus primaires, comme celle nécessitant quelques baisers pour souligner au combien son fiancé était musclé et fort ; des déclarations d’amour d’une toute autre forme en somme, où les mots ne risquaient pas de leur porter préjudice. Pas à lui en tout cas, car elle bien évidemment, elle préparait toujours soigneusement ses déclarations d’amour, histoire qu’elles en mettent plein la vue. Ou presque - puisque dans un sourire mutin, se mordillant légèrement la lèvre, elle faisait comprendre à Eamonn de quoi il en retournait dans son esprit, hochant à nouveau la tête. « D’un autre type. Tu n’es pas très doué avec les mots, de toute manière. » Ajouta-t-elle, sourcil arqué pour mettre en avant l’assurance qu’elle avait : Eamonn excellait cependant, dans toutes les formes de déclarations d’amour possibles et imaginables, quand bien même il était souvent gagné par la gêne et la pudeur en ces instants-là (avec, pour triste exemple, la demande en mariage qu’il avait mis plus d’une dizaine de minutes à articuler, ou quelque chose dans ces eaux-là). Ils semblaient déjà démarrer d’un commun accord, à voir l’envie au fond de ses yeux, ainsi que l’entrain qu’il mettait à glisser des baisers sur ses lèvres, dans son cou, quitte à la faire frissonner de la tête aux pieds. Bien entendu, en six ans d’amour ensemble, ils avaient eu l’occasion d’explorer bien des façons de déclarer leur attachement commun, et Eamonn avait - semble-t-il - réussi à dénicher toutes les zones sensibles de la jeune femme. A moins qu’elle soit encore et toujours autant émoustillée par ses baisers, ce qui ne serait pas totalement impossible. Elle ignorait presque déjà le reste de leur conversation : l’avenir, ils auraient tout le temps de l’écrire quand ils l’auraient décidé, et elle était presque du genre à croire que parler bébé en des circonstances pareilles pouvait aisément amener des conséquences pour le moins imprévues. Et Blodwyn n’était pas le genre de femme idéaliste ou folle au point de vouloir se retrouver enceinte en plein milieu d’une guerre pareille, pour promettre à son enfant une vie on ne peut plus équilibrée, dans une tente au milieu des bois. « Je ne peux que lui souhaiter de ne pas hériter des mêmes cheveux que moi. » Elle rit légèrement, avant de feindre un léger grognement mécontent. « J’aime tes cheveux moi. J’aime ta barbe, tes cheveux, cette couleur. » Pinçant les lèvres, elle glissa généreusement ses doigts dans les cheveux d’Eamonn, les triturant amoureusement - car oui, bien entendu elle aimait vraiment les cheveux de son fiancé, même si ceux-ci avaient parfois tendance à pousser plus vite que les siens à elle et qu’ils faisaient naturellement des bouclettes assez amusantes. « Si ça se trouve, ce sera une mini-Blodwyn. » L’idée était tentante sans doute, et elle sourit avec tendresse à cette pensée - une mini-Blodwyn ou un mini-Eamonn, ce sera forcément le résultat de quelque chose entre eux deux, une part de leur amour. Qu’elle préférait ne pas expérimenter aujourd’hui, ou disons, pas d’ici neuf mois tout pile, aussi, elle vint coller ses lèvres contre celles de son fiancé, laissant doucement le bout de ses doigts glisser sur la peau humide de celui-ci. « J’ai comme l’intuition qu’on ne devrait vraiment pas parler de ça maintenant. » Personne ne pouvait savoir de quoi la nature était faite - et peut-être qu’elle était faite de sorte à ce que l’on pense à quelque chose de ce genre-là en un tel moment, la chose se produise. Bref, de toute manière, ils s’étaient déjà sensiblement rapprochés, leurs lèvres se cherchant et se trouvant jusqu’à plus faim - les potentiels bébés qu’ils auraient un jour s’étaient déjà évanouis de l’esprit de Blodwyn, alors qu’elle voulait seulement profiter de cette trop courte trêve. Avec Eamonn, à s’entraîner pour leur avenir s’il le fallait, ou à se rappeler de ces anciennes leçons de la vie et de mère nature. Elle se retrouva bien vite basculée contre Eamonn, dos collé au froid de la baignoire. Dans un léger rire, elle retrouva les lèvres de son fiancé, l’attirant à elle sans attendre pour l’embrasser. Une main plaquée sur la joue d’Eamonn, l’autre glissant dans sa nuque pour charrier ses cheveux d’ébène, cuisses écartées, elle se laissait aller à l’attirer tout contre lui. Dans un souffle, elle lâcha ses lèvres, mordillant son inférieure en douceur, sa main descendant finalement dans son dos. Mutine et doucereuse, elle glissa doucement ses lèvres contre la mâchoire du jeune homme, tombant sur le muscle de son bras. « On devra passer la serpillère après, j’ai l’impression. » Un nouveau rire la prit, alors que, de la chair de son pied, elle caressait le flan de son fiancé ; le regardant un instant, Blodwyn vint déposer un baiser sur ses lèvres, elle aurait voulu rester ici pour toujours, accrochée à ses lèvres, suspendue à son souffle - toujours, se limiterait sans doute dans ce monde, à quelques heures à peine.
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MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeLun 29 Avr - 1:45


we'd share each other like an island
i'm miles from where you are i lay down on the cold ground, i pray that something picks me up and sets me down in your warm arms


L’amour qu’il portait à Blodwyn avait toujours été des plus sincères. Long à être clairement défini, il n’avait pas toujours su mettre un mot sur ce qu’il ressentait pour la jeune sorcière. Quand il était encore à Poudlard, il n’imaginait pas qu’il puisse avoir un quelconque avenir aux côtés de Blodwyn. Il ne se projetait pas particulièrement dans l’avenir à cette époque. Il préférait de loin ne penser qu’à Poudlard et non à ce flou qui s’imposait à lui à chaque fois qu’on lui demandait ce qu’il comptait faire une fois ses années d’études terminées. Ce qu’il aurait voulu répondre, c’est qu’au pire, il pouvait toujours refaire sa septième année à l’infini parce qu’il ne se voyait pas quitté le château. Ça n’avait cependant pas été une option envisageable. Malheureusement pour lui, il n’avait pas pu agir de la sorte, il avait fallu qu’il trouve quelque chose. C’était probablement au fond du regard de Blodwyn qu’il avait trouvé la réponse. C’était aujourd’hui, toujours sur elle qu’il venait se reposer dans ses périodes de doutes. Elle lui avait fournit une réponse sans le savoir à cette époque, parce qu’elle ne semblait pas forcément ravie de savoir qu’il serait loin et parce qu’il avait vite compris qu’il n’en avait pas plus envie qu’elle. Si à cette époque là, il n’avait aucune idée de ce qu’il ressentait pour la jeune femme, ça avait fini par prendre son sens, à chaque fois qu’elle venait le voir jusqu’à la boutique dans laquelle il travaillait, ces instants qu’ils s’accordaient les fois où elle venait jusqu’à prés-lard, ces moments qu’il attendait toujours avec une grande impatience. Il s’agissait d’instants parfaits aux yeux du jeune homme. Il ne voulait surtout pas manquer l’un de ses nombreux rendez-vous avec la jeune femme, bien qu’à l’époque il n’aurait certainement pas qualifié ces moments de rendez-vous, c’était pourtant ce qu’ils étaient. Des rendez-vous qui avaient finis par se solder par un baiser, leur premier baiser dans les rues de Pré-Au-Lard. Il n’avait pas vraiment su ce qu’il faisait et il n’aurait pas forcément été surpris s’il avait du se prendre une claque. Elle ne l’avait pas frappé et à ce moment là, tout était devenu clair pour eux deux. Ils s’aimaient. Ils étaient faits l’un pour l’autre, quoi que pouvaient en penser les parents d’Eamonn. Ils n’étaient pas d’accord avec lui. il y avait un tas de choses sur lesquelles ils n’étaient pas en accord. En réalité, ils devaient être en désaccord avec à peu prés toutes les décisions que prenaient Eamonn. Ils disaient sans cesse qu’il manquait de maturité et qu’il ne savait pas ce qu’il faisait. Sur le fait qu’il manquait de maturité, ils n’avaient pas forcément tord, mais il savait pertinemment ce qu’il faisait. Il avait su ce qu’il faisait quand il avait demandé à Blodwyn de s’installer avec lui, il avait su ce qu’il faisait quand il lui avait demandé de l’épouser et il avait parfaitement su ce qu’il faisait quand il avait décidé de partir avec elle, affronter les dangers d’un monde qui ne la tolérait plus. Chose qui par principe l’énervait au plus haut point, puisqu’à ses yeux, tout chez elle était parfait. Il n’aimait pas l’idée qu’on puisse ainsi juger sa fiancée sur son statut de sang. Il n’aimait pas qu’on puisse persécuter ainsi toute une partie de la population à cause d’un statut de sang. C’était une chose absurde au possible, mais malheureusement il ne pouvait rien y faire. Il avait simplement décidé de suivre sa fiancée dans sa fuite, de rester près d’elle jusqu’au bout, parce qu’il l’aimait et qu’ainsi il lui était impossible de la laisser tomber. Leur histoire c’était probablement la seule valeur sûre dans le monde d’Eamonn, tout pouvait s’écrouler autour d’eux, ça n’avait pas d’importance, ils étaient ensemble. Eux deux, les deux adolescents coincés qui s’étaient rencontrés dans les couloirs de Poudlard. Eux deux, qui s’étaient un jour embrassés dans les rues de Pré-Au-Lard sans savoir à quoi ça les mèneraient. Eux deux qui avaient choisis de passer le reste de leur vie ensemble au cours d’une demande en mariage hésitante et bancale. Ils s’aimaient et malgré ce qu’était devenu le monde aujourd’hui, Eamonn ne regrettait aucun des choix l’ayant poussé à se retrouver dans cette baignoire en compagnie de celle qu’il voyait comme la femme de sa vie.

Il lui faisait des promesses sans savoir où est-ce que ça les mèneraient, ce n’était pas vraiment important, il savait que même sans l’avoir prononcée à haute voix, il ferait toujours de son mieux pour rester à ses côtés, survivre à cette guerre avec elle. Il ne voulait pas qu’elle se retrouve un jour livrée à elle-même, il ne voulait pas imaginer qu’un jour sa vie puisse se faire loin d’elle. C’était impossible. Il avait besoin d’elle pour continuer à avancer, elle était une partie de lui-même, ils ne pouvaient pas être séparés, c’était inimaginable. Lui, il était bien naïf de voir les choses ainsi, comme s’ils étaient protégés d’une quelconque manière alors qu’il savait que bien des gens avaient été séparés durant cette guerre. Bien des couples avaient du être amenés à se séparer, volontairement ou parce que les mangemorts avaient décidé de s’immiscer entre eux. C’était limite stupide de penser qu’eux échapperaient aux malheurs de la guerre, ils pouvaient les éviter, faire de leur mieux pour rester souder l’un à l’autre, la guerre était là dehors et elle faisait des ravages sur son passage, il n’y avait aucune raison pour que Blodwyn et Eamonn y échappent plus que d’autre. C’était même impossible qu’ils puisse continuer comme ça jusqu’à la fin, personne n’avait suffisamment de chance pour affronter la guerre en suivant un chemin parsemé de seulement quelques petites embûches insignifiantes. Eamonn avait pourtant décidé de nier l’évidence, parce qu’elle ne lui plaisait pas, parce qu’il n’avait pas envie de s’encombrer la tête avec des pensées noires, parce qu’il pensait que moins il y pensait moins les malheurs avaient de chance d’arriver. Il était naïf, peut-être un peu idiot sur les bords, mais il le vivait parfaitement bien. Pour l’heure, il était dans une baignoire avec sa fiancée, dans une chambre d’hôtel à Liverpool et il considérait que tout allait pour le mieux. Il n’y avait pour l’instant pas la moindre guerre pour venir contrer cet instant de bonheur qu’il était en train de connaitre. La guerre, elle était très loin d’eux et il s’en portait très bien. Il aurait voulu que ça reste indéfiniment comme ça, ainsi, ça promesse aurait pris tout son sens, sans danger apparents, il n’y avait rien au monde qui puisse les séparer. Mais la guerre serait là au moment où ils quitteraient cette chambre, parce qu’elle était toujours dehors en train d’attendre le moment de leur tomber dessus et là, tenir sa promesse, ce serait bien plus compliqué, mais il ne voulait pas l’admettre. Ils seraient ensemble, là dehors, comme ils l’étaient depuis qu’ils avaient décidé de fuir. Il ne pouvait pas en être autrement, il ne voulait pas qu’il en soit autrement.

Pour Blodwyn, il pouvait faire tout un tas de choses, probablement même les plus folles. S’en prendre à tous ceux qui pourraient potentiellement vouloir s’attribuer la jeune femme ne serait pas un problème pour lui. S’il n’était pas l’homme le plus jaloux de la planète, il n’appréciait pas pour autant qu’on s’approche trop de sa fiancée. Il lui faisait confiance à elle, mais aux autres, c’était une autre histoire. Selon lui, ce ne serait pas étonnant que d’autres hommes puissent s’intéresser à elle. C’était une femme ravissante, si ce n’est parfaite. Il le souligna probablement de la mauvaise façon, comme s’il attaché plus d’importance à son physique qu’à ce qui faisait sa personnalité. C’était faux bien entendu, il aimait tout chez elle. De sa personnalité jusqu’à son corps. Il aimait tout, il l’aimait elle. « Tu as totalement sous-entendu ça, mon cher. » Il rigola avant de déposer un baiser sur sa joue. « Je suis désolé alors. Tout et parfait chez toi. » Pourtant, elle avait aussi ses défauts, comme tout le monde, parce qu’on pourra toujours dire que la perfection n’existe pas. Cependant, il avait appris à les apprécier aussi, parce que finalement, une personne dénuée de défaut serait moins intéressante. La vraie perfection n’existait pas, c’était un fait, mais dans les yeux d’Eamonn, Blodwyn avec ses qualités et ses défauts était parfaite. C’était le point de vu d’un homme amoureux, amoureux et probablement un peu niais. Mais il fallait supposer que ce trait de personnalité allait forcément de pair avec le sentiment d’amour. Il s’en fichait d’être niais si c’était ce qu’il fallait pour obtenir la présence de la jeune femme à ses côtés, son amour, ses baisers et tout ce qui allaient avec ; les déclarations d’un autre type, comme elle venait de dire, par exemple. « D’un autre type. Tu n’es pas très doué avec les mots, de toute manière. » Il sourit à cette réflexion. Il n’était pas doué pour les déclarations, c’était sûr. Il suffisait de voir sa demande en mariage pour le comprendre. Plusieurs fois, il avait tout planifié, de différentes manières en pensant franchir le pas au bout d’un moment et finalement, plusieurs fois il était passé de Blodwyn, est-ce que tu voudrais m’épouser ? à Blodwyn, est-ce que tu voudrais bien me passer le sel ? ou d’autres trucs improvisés parce que finalement dans ses plans il n’y avait pas forcément de salière à porté de main. Il lui avait fallu plusieurs tentatives, plusieurs rendez-vous pour réussir à enfin aller jusqu’au bout de sa demande. Durant cette période Blodwyn avait eu le droit à bien plus de rendez-vous en amoureux que d’habitude, pas qu’il soit du genre à ne jamais proposer ce genre de rendez-vous, mais là il avait été obligé d’en proposer plein sur une courte période pour finalement réussir à lui demander sa main, dans une demande qui manquait très certainement de classe, mais ça n’avait pas d’importance, ce qui comptait, c’est qu’il avait fini par se lancer et surtout, qu’elle avait accepté. En définitive, les belles déclarations c’était compliqué, même s’il prenait le temps d’y réfléchir à l’avance. Peut-être que finalement, s’il n’avait pas réfléchi à comment il voyait les choses, s’il s’était simplement lancé à n’importe quel moment, dans n’importe quelles conditions, ça aurait pu être beaucoup plus simple. « On ne peut pas être doué partout je suppose, alors si je maitrise l’autre type, c’est déjà ça. » Peut-être que ça aurait été plus blessant pour son égo qu’elle lui dise qu’il n’était pas doué pour l’autre type. C’était un homme après tout et comme tout homme, l’autre type de déclaration avait une place importante dans son égo. L’autre type, c’était aussi ce qui pouvait mener à la conception d’enfants. Quelque chose dont il ne savait pas vraiment pourquoi, il s’était senti l’envie de parler, alors même que ce n’était pas le bon moment, parce qu’il n’avait pas forcément envie de se lancer dans de grandes discussions maintenant et que faire un enfant maintenant, ce n’était pas l’idéal. « J’aime tes cheveux moi. J’aime ta barbe, tes cheveux, cette couleur. » A nouveau, un sourire étira les lèvres du sorcier avant qu’il ne dépose un énième baiser sur celles de sa fiancée. Il était ravi d’apprendre qu’elle aimait tout ça, cependant, si elle avait refusé qu’il se débarrasse de sa barbe, mieux valait qu’elle n’en fasse pas autant avec les pointes de ses cheveux qui allaient finir par devenir trop longues s’il ne s’en occupait pas un jour. Si elle, ne s’en occupait pas un jour d’ailleurs. Parce que se couper les cheveux tout seul, il fallait mieux qu’il évite s’il ne voulait pas ressembler à rien. Tout comme il était plus juste de ne pas les laisser trop pousser, toujours afin qu’il ne finisse pas par ressembler à rien, ou du moins à un ermite vivant seul au fond de sa cabane dans les bois. « J’ai comme l’intuition qu’on ne devrait vraiment pas parler de ça maintenant. » Finalement, il était bien d’accord avec elle. Ils auraient l’occasion d’en reparler bien plus tard. Comme ils auraient l’occasion de reparler de tout un tas de choses qui pour l’heure ne semblaient plus si importance que ça. Rapidement les discussions avaient été laissées de côtés alors qu’ils se rapprochaient à l’extrême dans leur petite baignoire. « On devra passer la serpillère après, j’ai l’impression. » Sur le coup l’eau qu’ils pouvaient mettre par terre ne l’intéressait pas des masses, il n’était pas un grand maniaque, il n’était pas particulièrement désordonné, mais pour l’instant, il se souciait assez peu, si ce n’est carrément pas, du sol de la salle de bain. « Ouais. » Ajouta-t-il d’un air qui ne masquait en rien qu’il s’agissait du cadet de ses soucis, préférant de loin se concentrer sur le baiser qu’elle était venue déposer sur ses lèvres et qu’il lui rendit avec grand plaisir, ses mains s’étant emparées de ses joues. Sans rompre le baiser qui les unissait il les laissa glisser le long de son buste, prenant soin d’en savourer les formes, avant dans son dos, l’étreignant avec force contre lui, pour réduire le peu d’espace déjà existant entre leurs deux corps. Une douce étreinte qu’il voudrait faire durer toute l’éternité si seulement c’était possible.
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Melian Greengrass
Melian Greengrass
ADMIN ❖ we are the champions
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≡ âge du perso : vingt-six ans.
≡ amoureusement : mariée, techniquement, même si elle ne semble plus en porter le nom.
≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
≡ statut de sang : c'est une sorcière de sang-pur, d'ces sang-pur qu'on estime traitres pour ne pas se croire au-dessus des autres.
≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
≡ son patronus : il prenait la forme d'un geai, mais désormais elle ne peut plus en produire. rien d'autre qu'un vague amas argenté.
≡ son amortencia : la potion a toujours eu la senteur du grand air, un parfum d'ébène au creux de ses cheveux et du vieux bois.
MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeJeu 9 Mai - 1:52


but first we'll live
blodwyn brownstein & eamonn f. oswald-appleby
« i touch the place where i'd find your face
my finger in creases of distant dark places. »

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Jamais Blodwyn n’avait été le genre de petite fille à idéaliser le monde ainsi que le prince charmant qui viendrait, un jour, lui prendre son cœur. La réalité s’était bien vite imposée à elle d’ailleurs, en un père qui l’avait abandonnée avant même qu’elle ne soit née ; pauvre petite fille éduquée dans une famille monoparentale et des grands-parents trop protecteurs. En soit, l’enfance de Blodwyn aurait pu constituer un sacré dossier pour tous ces gens qui prônaient l’équilibre familial avant tout ; mais malgré les coups durs, les passages à vide, elle estimait que sa mère s’en était plutôt bien sortie. Elle était certes une sorcière, un secret que sa chère mère ne pouvait pas révéler au commun des mortels, mais la jeune femme avait à l’heure actuelle une vie relativement équilibrée : c’était la guerre qui remettait tout en question et qui compliquait les choses. Ni plus, ni moins, tandis que dans la vie que s’étaient construite Blodwyn et Eamonn, les choses avaient toujours fonctionné de la meilleure façon qui soit : tous les deux avaient un travail, ils s’étaient fiancés après quelques années de vie commune sans anicroche – qu’est-ce que le monde pouvait bien demander de plus ? Visiblement, il avait également exigé d’eux qu’ils soient soudés face à l’adversité et à leurs grandes différences de genre, aujourd’hui bien soulignées par cette guerre. S’il l’avait voulu, Eamonn aurait pu avoir une vie tranquille, il aurait pu continuer de mener celle qu’il avait eue jusque-là sans craindre quelque réprimande que ce soit de la part des siens ; mais face à cette offre du destin, il avait décidé de choisir sa fiancée plutôt que le confort d’une vie sans risque. Et Blodwyn s’assurerait que ce ne soit jamais à tort. Car après tout ce qu’ils avaient déjà traversé, tout le temps qu’ils avaient mis à se déclarer l’un à l’autre, elle n’était certainement pas décidée à perdre Eamonn entre les mains de Merlin seul savait qui – certainement pas la mort en tout cas. C’était un serment qu’elle s’était fait depuis longtemps, qu’elle se répétait chaque soir, lorsque, avant de s’endormir, elle observait son fiancé juste à côté d’elle, un léger sourire aux lèvres comme si tout était simple. Jamais ils ne le lui prendraient – qui que ce soit, le Bon Dieu, le Monde, l’Univers, le Destin ou les Mangemorts : et en tant que soigneuse à Sainte Mangouste, Blodwyn avait pour habitude de remplir ses promesses (il n’y avait aucun rapport là-dedans, mais elle se répétait ça surtout pour se conforter elle-même dans ses capacités). Elle n’était pas particulièrement une bonne duelliste à la baguette, ni même une grande magicienne et dans son quotidien, sa baguette avait été plus souvent dans sa poche qu’entre ses doigts, mais elle était assez moldue dans son esprit pour avoir appris à se servir de ses poings également : une ressource que les sorciers oubliaient bien souvent (paradoxalement) et qui avait déjà joué en sa faveur, d’ailleurs. Désarmée, elle valait sans doute plus qu’avec une baguette, soit dit en passant : c’était Eamonn le sorcier de sang-pur, celui qui se devait d’être redoutable avec quelques sortilèges, parce que ses parents n’avaient jamais vraiment tenus à ce qu’il utilise quoique ce soit d’autre que le noble art de la magie. Vision bien étriquée des choses en soit, mais au moins, entre eux deux, dans ce couple pour le moins atypique – et purement hérétique aux yeux de certains – ils s’équilibraient plutôt bien : les poings et la baguette ; et ils étaient ainsi assez plein de ressources pour ne pas s’être faits prendre encore. Et pour pouvoir pleinement apprécier une baignoire et une chambre d’hôtel en pleine ville moldue sans avoir à craindre qu’on les retrouve : ils venaient tout juste de quitter d’épais bois que personne ne connaissaient sûrement, et qui étaient simplement indiqués comme un amas vert sur les cartes (si tant est que les Mangemorts utilisent des cartes), ils n’avaient rien à craindre pour aujourd’hui. Rien, rien, rien. Et alors que cette idée tranquille s’était quelque peu fait un chemin dans l’esprit de la jeune femme, elle s’était détendue, sous les paroles, les caresses douces de son fiancé.

Elle aimait être avec lui, entendre sa voix si douce et rassurante, se bercer des mêmes illusions que lui : en temps de guerre, alors qu’ils ne semblaient pas avoir d’avenir, qu’ils n’avaient plus de foyer ou d’emploi, les quelques rêveries qu’ils se permettaient d’avoir étaient bien les seules choses qu’on ne pouvait pas leur arracher. Et contrairement aux espoirs, les rêveries étaient quelque peu moins décevantes – un tout petit peu, en tout cas. Mais si dans sa vie de tous les jours, Blodwyn n’avait toujours laissé qu’une place secondaire à la rêverie, cette fuite avec juste Eamonn avait ouvert bien d’autres perspectives ; c’était triste à dire, presque paradoxal et détestable, mais sans cette guerre, il y aurait toujours eu une part de son fiancé, de leur union qui lui aurait échappée. Elle l’avait découverte ici, c’était ça, la manière qu’il avait de faire fondre ses habitudes comme neige au soleil pour la faire vivre d’une manière tout à fait différente. Tout à fait plaisante, alors que le bain était propice aux sensibles et doucereux rapprochements, aux fameuses déclarations d’amour d’un autre type dans lesquelles – il fallait l’avouer – Eamonn excellait tout particulièrement. Non pas qu’elle ait d’élément de comparaison, mais être dans les bras de son fiancé, frissonner sous ses baisers, tout cela lui suffisait amplement pour savoir que personne, jamais personne ne pourrait lui arracher de si vertigineux ressentiments. Elle n’avait pas besoin de chercher ailleurs, de penser à ailleurs ; elle se plaisait dans la douce utopie de cette vie pleinement complète, juste avec lui comme propriétaire de tout ce qu’elle était, son corps, son âme, son être, son esprit. « Je suis désolé alors. Tout et parfait chez toi. » Aussi imparfait tout cela soit-il, aussi parfait trouvait-il, lui, tout cela ; elle savait bien qu’il disait ça plus pour la flatter que parce que c’était la réalité : ils avaient beau s’être très rarement pris la tête dans leur histoire de couple, elle avait malgré tout, ses quelques défauts. Et il en avait également : ce n’était pas toujours facile de vivre avec une espèce de grand-gamin qui ne prend que quelques secondes par jour pour réfléchir aux véritables responsabilités de la vie. Et d’autres défauts, encore ; la jeune femme avait appris à vivre avec tous ceux-ci – ils faisaient tous indéniablement partie d’Eamonn, ils étaient Eamonn autant que ses qualités, et sans son esprit entêté et quelque peu contradictoire, il ne se serait sûrement jamais détaché de sa famille pour vivre sa vie avec elle. Tout contre son lui, Blodwyn laissa un nouveau rire la prendre ; il n’y avait sûrement que lui pour la faire rire en une pareille période, alors qu’ils se livraient à la chose la plus imprudente qui soit en temps de guerre ; non seulement prendre un bain, mais s’octroyer le luxe de s’y attarder bien longtemps. « Bien entendu que je suis parfaite. » Ajouta-t-elle finalement, dans un doux baiser déposer au bord des lèvres du jeune homme – tout s’avérait être un parfait prétexte pour subtiliser la bouche de son fiancé, c’était comme un poison duquel elle ne pouvait plus se défaire depuis la toute première fois où il lui avait volé un baiser. Elle l’avait tant attendu, il fallait dire – à croire qu’elle avait bel et bien fini par devenir idéaliste et niaise, à voir Eamonn comme son prince charmant ; le prince charmant dont elle n’aurait jamais soupçonné l’existence. Moins poétique et flegmatique que ceux qu’elle avait imaginés lorsque sa mère lui avait raconté des histoires pour s’endormir, mais assez habile pour certaines déclarations d’amour. Les plus importantes sans doute – Blodwyn s’était à vrai dire, totalement contentée de la demande en mariage qu’il lui avait faite, quelques années plus tôt. Parfois, elle avait eu quelques soupçons lorsqu’elle l’avait vu hésiter, babiller, détourner le regard pour cacher la certaine honte qui lui rougissait les jours – ou lorsqu’il entrait dans une pièce, la regardait longtemps comme s’il cherchait quoi dire, avant de s’en enfuir à toutes jambes, mais elle avait préféré le laisser venir. Comme il était venu lorsqu’il l’avait suivie, l’avait retenue pour lui prendre ce baiser, au détour de l’une de ses bien nombreuses visites à Pré-Au-Lard.

Il s’avérait au moins qu’Eamonn avait su alimenter la patience de la jeune femme, ainsi que sa capacité à masquer parfois les sarcasmes qui lui brûlaient les lèvres : oh combien de fois elle avait résisté à l’envie de lui arracher les vers du nez lorsqu’il était passé de la demande officielle en mariage à n’importe quel autre sujet ? Car évidemment, il pouvait penser ce qu’il voulait, se bercer de toutes les illusions du monde, Eamonn Oswald-Appleby était un piètre menteur (avec elle, en tout cas), contrairement à la génétique qui courait dans sa famille. Alors ils ne se mentaient pas, ils ne se mentaient jamais. Ne se mentiraient jamais et c’était sûrement mieux ainsi. Blodwyn avait peu à peu appris à voir sa vie de manière bien différente, non plus en louve solitaire et réaliste, mais avec Eamonn ; elle s’était déjà imaginée mariée avec lui, faisant fi de tout ce que certains pouvaient dire à leur sujet – elle s’était vue avoir des enfants avec lui (les plus beaux enfants du monde, forcément), elle s’était vue mourir avec lui, plutôt que de survivre sur cette planète sans lui. Cette guerre mettait leurs nerfs à rude épreuve, les épuisait sans doute plus qu’ils ne se l’avoueraient jamais, mais elle ne semblait guère pouvoir avoir raison de ce lien indicible, invisible, qui les destinait à ne jamais, ne jamais être séparés. Les mois passeraient lentement, sûrement ne saisiraient-ils plus une occasion de trêve comme celle-ci avait un long moment, mais ils seraient ensemble – elle vibrait de cette douce idée, ce rêve infini tout autant que des baisers d’Eamonn, glissant sur ses lèvres, dans son cou tandis qu’elle sentait son dos lentement mais sûrement réchauffer le froid de la baignoire. Son fiancé tout près d’elle, contre elle, sa peau glissant contre la sienne, leurs êtres tout juste séparés par le fin filet d’eau qui avait glissé sur eux depuis qu’ils avaient pénétré ce bain, Blodwyn ne désirait rien d’autre au monde que cet instant de plénitude complète. Que la guerre cesse, que la guerre continue ; tous ces combats à l’extérieur n’avaient guère d’importance à l’heure actuelle, tout comme l’anniversaire d’Eamonn, qui s’avérait reclus au second plan, après la frivolité de leurs sens, s’appelant inlassablement les uns les autres ; ce n’était pas en guise de cadeau d’anniversaire qu’elle dévorait de sa bouche les lèvres de son fiancé, mais bien parce qu’elle ne se sentait qu’à peine capable de les lâcher pour respirer. Que rien, que personne jamais ne vienne les interrompre, ne vienne briser cette existence juste entre eux : Mangemorts, rafleurs, Voldemort lui-même, elle se sentait capable de réduire à néant tous ceux qui auraient l’audace de tenter de lui arracher Eamonn. Il avait d’ailleurs déjà lâché ses lèvres, elle lâcha un souffle empressé, son cœur battant déjà à tout rompre contre sa poitrine, s’excitant plus encore sous les baisers qu’il vint déposer sur son juste. Sans faire dans la demi-mesure, Blodwyn glissa ses deux mains dans les cheveux de son fiancé, les triturant avec frénésie. Doucement, alors qu’elle resserrait l’étreinte de ses cuisses autour du flanc du jeune homme, elle laissa un doux gémissement glisser entre ses lèvres entrouvertes, se les mordillant presque jusqu’au sang afin d’empêcher sa gorge de la trahir à nouveau. Pourtant, là, coincée contre la paroi de la baignoire, sous les lèvres d’Eamonn, ce vertigineux sentiment de papillonnement au creux de son ventre s’agitant de plus en plus, Blodwyn ne put que doucement s’agiter contre lui, esquisser quelques suaves caresses de ses hanches tout contre lui. Un sourire malicieux lui redonnant un tant soit peu de sa contenance, Blodwyn entraîna Eamonn à inverser les rôles, se glissant à califourchon sur lui, pour revenir lui prendre ses lèvres. Elle ne les dévora qu’à peine cependant, avant d’à son tour esquisser un trajet significatif, descendant le long de sa mâchoire en quelques baisers papillons, qui finirent par s’échouer au creux du cou de son fiancé. Là, de ses dents, elle sema quelques petites traces sur son chemin, avant de descendre le long de son torse dans un léger souffle – lentement, baiser après baiser, aussi sournoisement qu’il l’avait faite frissonner. Ils étaient plutôt forts à ce jeu-là, l’un et l’autre.
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MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) Icon_minitimeJeu 9 Mai - 22:00


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Cette guerre n’avait pas beaucoup de sens. Elle n’était que le fruit de la folie d’un homme, un homme que de nombreux sorciers, complètement cinglés, avaient choisi de suivre. Aux yeux d’Eamonn, cette histoire n’avait pas la moindre logique. Il lui arrivait, quelques fois d’essayer de comprendre, d’essayer de penser comme ses parents auraient voulu qu’il pense, mais il n’y avait rien à faire, jamais cette guerre ne prenait le moindre sens à ses yeux. Pendant toute son enfance pourtant, ses parents avaient essayé de lui inculquer les principes étant à l’origine de cette guerre. Il avait été éduqué comme un parfait petit mangemort. Il aurait pu être comme eux, comme Thaddeus, comme Diana, mais de toute évidence, la graine qu’ils avaient essayé de semer dans son cerveau n’avait jamais rien donné. C’était à Poudlard qu’il s’était rendu compte que ce que ses parents ne cessaient de lui répéter, ce n’était que du vent, des principes stupides auxquels il ne voulait pas adhérer. Il avait fallu peu de temps pour que l’héritier des Oswald-Appleby n’échappe aux griffes de ses parents. Quelques mois à Poudlard et toute l’éducation qu’ils s’étaient acharnés à lui donner était tombée à l’eau. Il était devenu une tare dans la famille. Déjà que sa sœur aînée était très mal vue parce qu’elle avait épousé un sang-mêlé, lui, c’était le pire des traitres à leurs yeux, il était fiancé à une née-moldue. Les nés-moldus selon les Oswald-Appleby, c’était les pires éléments de la société. Ceux qui étaient en bas de l’échelle. Même les moldus devaient passer avant eux. Parce que, selon les Oswald-Appleby, les moldus eux, ne cherchaient pas à usurper un titre ne leur appartenant pas, alors que les nés-moldus, si. Il imaginait bien, Blodwyn, dans sa vie moldue, alors même qu’elle ignorait tout du monde de la magie, se réveiller un beau matin en se disant qu’aujourd’hui, elle avait décidé de son plein gré de devenir une sorcière. Si ça avait été le cas, dans le monde moldu, on l’aurait rapidement internée. Les nés-moldus, n’avaient pas décidé de posséder de la magie. C’était quelque chose qui leur était tombé dessus sans qu’ils ne sachent de quoi il s’agissait. Ils n’avaient rien demandé à personne, c’était le hasard, le destin ou quelque chose dans ce genre là, qui en avait décidé ainsi. Ils n’y étaient pour rien, alors c’était débile de les accuser d’avoir usurpé le titre de sorcier. Une idée absurde qui était pourtant partagée par un grand nombre de sorciers. Blodwyn représentait très certainement un démon aux yeux des parents d’Eamonn. Il ne savait même pas ce qu’ils feraient s’ils devaient un jour se retrouver en face d’elle. Il ne voulait même pas tenter l’expérience, certainement pas aujourd’hui. Déjà en temps de paix, ça aurait une très mauvaise idée, alors maintenant que le ministère de la magie ne punissait plus les meurtres commis par les mangemorts et leurs alliés, il était plus sage d’éviter de croiser la route de l’un des membres de sa famille. Sa sœur aînée mis à part, elle n’avait pas l’air d’apprécier particulièrement Blodwyn, mais au moins, elle, elle n’était pas une psychopathe en puissance. Chaque fois qu’il se posait cinq minutes pour penser à la famille dans laquelle il avait grandi, il se demandait comme lui, il faisait pour être encore à peu près sain d’esprit, enfin, comparé à eux, il était même carrément sain d’esprit. Difficile d’être pire que ses parents. Quoi qu’il y avait Diana. Elle, elle était carrément folle. Juste bonne à enfermer quelque part. Il se souvenait pourtant encore de la petite fille qu’elle avait été. Bien plus innocente et mignonne que la femme qu’elle était devenue. C’était assez surprenant d’ailleurs la façon dont elle avait changé. Eamonn l’avait largement préférée quand elle n’avait été qu’une enfant qui s’amusaient autrement qu’en faisant du mal aux autres. Peut-être qu’il n’avait pas été assez attentif elle avait peut-être commencé à péter les plombs très jeune. Il aurait du être plus vigilant, après tout, il n’avait jamais su ce qu’était devenu son chat, il avait juste disparu du jour au lendemain, à voir ce qu’était devenu la jeune femme, il avait de quoi se poser bien des questions. Les psychopathes étaient réputés pour commencer très jeune à s’en prendre aux animaux. Des sorciers comme Diana, il y en avait plein. Trop aujourd’hui. C’était eux qui contrôlaient cette guerre, eux, qui poussaient les gens comme Blodwyn à fuir et à se cacher, sans véritable raison. Vraiment, jamais cette guerre n’aurait de sens aux yeux du sorcier. Tout ce qu’il savait c’était qu’elle le privait d’une vie qui pourtant lui convenait bien, qu’elle menaçait sa vie et celle de sa fiancée mais qu’elle n’aurait jamais raison d’eux deux et de l’amour qu’ils se portaient.

Leur amour était puissant. Plus fort que tout aux yeux d’Eamonn. Fort et sans doute quelque peu aveuglant. Suffisamment pour qu’ils fassent preuve d’imprudence. Ici, à Liverpool dans leur chambre d’hôtel. Ils avaient oublié le monde qui les entourait. Ils avaient oublié les sorciers qui leur couraient après dans le seul but de les capturer pour quelques gallions. Tout ça, ça n’avait plus la moindre importance. Ils étaient deux jeunes gens, amoureux et profitant d’un bon bain chaud, collés l’un à l’autre. Il n’y avait plus qu’eux et même si dehors, le reste du monde continuait de tourner, ils ne s’en rendaient pas compte. C’était une trêve dans leur longue fuite. Un court instant pendant lequel ils pouvaient profiter du confort de cet hôtel. Au fond, si aucun rafleur ne les avait vus dans les rues de Liverpool, ils n’avaient aucune raison de s’inquiéter. En plus, perdu dans la foule des moldus, il y avait très peu de chance pour que leur visage ait été reconnu. Ils n’étaient ni Harry Potter, ni des membres de l’ordre du phénix particulièrement connu. Eamonn se plaisait à croire que leurs visages n’étaient pas assez connu pour qu’on puisse savoir au premier coup d’œil qu’il était Eamonn Oswald-Appleby, traitre à son sang et Blodwyn Brownstein, née moldue. Ils ne risquaient rien pour le moment. Ils pouvaient profiter de leur bain et du confort de l’hôtel sans se faire de soucis. De toute façon, il avait lancé un sortilège sur la chambre pour protéger leurs arrières. Ceci-dit, s’il devait se déclencher maintenant, il ne savait pas s’il trouverait le courage de sortir de cette baignoire. Probablement que oui, après tout, l’instinct de survie l’emportait sur tout, même sur cette agréable sensation de bien-être qu’il ressentait en cet instant précis. Il n’avait guère envie de se détacher de ça, mais si ça devenait nécessaire, il n’hésiterait pas longtemps. Au fond de leur tente, c’était bien moins agréable que ça, mais tant que Blodwyn était à ses côtés, ça restait largement supportable. En principe, il ne demandait pas plus que ça. Blodwyn lui suffisait largement, il n’avait rien besoin d’autre, si elle était à ses côtés, tout allait pour le mieux. Bien-sûr, il lui arrivait quand même de se plaindre de tout un tas de choses, mais c’était dans sa nature. Il n’avait pas fallu attendre le début de cette guerre pour l’entendre râler. Blodwyn en avait peut-être l’habitude à force. Il était loin d’être parfait, lui. « Bien entendu que je suis parfaite. » Un sourire étira les lèvres du sorcier, alors qu’elle déposait un baiser sur ses lèvres. Elle était parfaite, ça ne faisait pas l’ombre d’un doute. Elle était Blodwyn et il n’y avait rien en elle qu’il avait envie de changer. Pas même son statut de sang qui les condamnait à cette fuite. Bien-sûr, ça aurait été bien plus simple si elle avait été une sorcière de sang-pur, ils n’auraient pas été obligés de fuir, elle aurait certainement été très bien accueillie par les Oswald-Appleby, mais elle n’était pas une sorcière de sang-pur et peut-être que c’était mieux ainsi, elle était parfaite, même si ce n’était pas l’avis de ses parents. Pour ce qu’il en avait à faire de leur avis de toute façon. Ça faisait un moment qu’il n’y faisait plus attention, suffisamment longtemps pour être complètement détaché de sa famille à présent. Il n’avait pas besoin d’eux. Ils n’étaient pas censés avoir besoin de lui, malheureusement pour lui, ils étaient trop arriérés pour s’en rendre compte.

Sa famille n’avait plus la moindre importance à ses yeux. Que ce soit d’habitude ou dans l’immédiat. Dans l’immédiat c’était même devenu le cadet de soucis. Il était là, dans cette baignoire avec Blodwyn, alors forcément sa famille avait quitté ses pensées depuis bien longtemps. Comme tout le reste, la guerre le danger ou même l’eau qu’ils pouvaient potentiellement mettre par terre. Il n’y avait plus rien d’autre dans son esprit que Blodwyn. Son corps contre le sien, la saveur de ses baisers, la douceur de ses caresses. A côté de ça, plus rien n’avait la moindre importance. Les murs autour d’eux pourraient s’effondrer qu’il ne remarquerait peut-être même pas. Trop occupé à savourer chacun des gestes de la jeune femme qui éveillaient en lui une passion qui dévorait chacune de ses cellules. Il n’avait pas envie que ça s’arrête, il aurait vraiment voulu rester dans cette baignoire, avec elle, à jamais. Il avait besoin d’elle, il avait envie d’elle et plus rien d’autre ne comptait. Il n’y avait plus que Blodwyn et lui, partageant cet instant enivrant, délicieusement brûlant. Blodwyn avait fait en sorte d’arranger les choses et bien vite, ce fut son dos à lui qui se retrouva collé contre le bord de la baignoire, la jeune femme, à califourchon sur lui. Elle laissait glisser ses baisers contre sa peau, de ses lèvres jusqu’à son torse, laissant ainsi le feu ardant qui brûlait en lui s’embraser d’avantage. Il laissa ses mains vagabonder contre la peau de sa fiancée, depuis ses hanches jusqu’à ses épaules, auxquelles il s’agrippa avec plus de force qu’il ne l’aurait voulu, alors que chacun de ses muscles semblaient être en train de se contracter. Il ne voulait plus la lâcher de toute façon. Il se sentait bouillir de l’intérieur alors que son cœur battait presque assez fort pour fendre sa poitrine. Il sentait de doux frissons lui parcourir l’échine, alors même qu’il ne faisait pas froid. Au contraire, il avait presque l’impression que la température de l’eau avait augmentée d’une dizaine de degré, alors qu’avec le temps qu’ils avaient déjà passé au fond de cette baignoire, la logique des choses aurait voulu qu’elle soit en train de refroidir. Si c’était le cas, il ne s’en rendait absolument pas compte. Bien trop prit dans la chaleur provoquée par les baisers si plaisants de Blodwyn, par son corps contre le sien, par cette envie qui lui dévorait de plus en plus les entrailles. Avec cette guerre, ils n’avaient pas eu souvent l’occasion de se retrouver si proche l’un de l’autre, souvent plus préoccupés par leur sécurité, cette fuite dans laquelle ils s’étaient lancés, leur survie, pour profiter pleinement des plaisirs de la vie. La fuite, c’était compliqué, ce n’était clairement pas des vacances passées à faire du camping au fond d’une tente. Ça aurait pu ressembler à ça, au moins quelques jours, mais ça n’en était rien et il s’en était bien rendu compte. D’habitude, il avait peur, peur de perdre Blodwyn, peur de mourir, peur de tout un tas de choses, même s’il ne le disait pas. C’était un quotidien difficile et usant mais dans lequel ils s’étaient plongés sans avoir vraiment le choix. Quoi que lui l’avait eu et il avait choisi sans même réfléchir, ça avait été évident, il irait partout où irait sa fiancée. C’était dur comme vie. Pourtant là, ils s’accordaient une trêve bien méritée et son anniversaire n’était peut-être qu’un prétexte comme un autre, mais maintenant qu’il était là, le dos contre le bord de la baignoire, à savourer chacun des baiser que sa fiancé déposait contre sa peau, noyé dans le plaisir, il pouvait presque souhaiter fêter plus souvent son anniversaire et ce même s’il détestait l’idée de prendre quelques années de plus. Si c’était ça sa récompense à chaque fois qu’il se prenait une année de plus dans les dents, il promettait de ne plus jamais râler à chaque vingt-sixième jour de décembre qu’il verrait se lever.
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