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 (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)

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Melian Greengrass
Melian Greengrass
ADMIN ❖ we are the champions
≡ ton pseudo : MARY-W. +marie.
≡ hiboux envoyés : 4326
≡ date d'arrivée : 03/03/2013
≡ tes points : 150 points.
≡ ta disponibilité rp : 1/3 pris.
≡ ton avatar : eleanor tomlinson.
≡ tes crédits : @wildworld (avatar), tumblr (gifs).
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≡ âge du perso : vingt-six ans.
≡ amoureusement : mariée, techniquement, même si elle ne semble plus en porter le nom.
≡ son emploi : auparavant, elle travaillait à la ménagerie magique, désormais, elle est une fugitive.
≡ statut de sang : c'est une sorcière de sang-pur, d'ces sang-pur qu'on estime traitres pour ne pas se croire au-dessus des autres.
≡ sa maison : elle était chez les gryffondor; elle n'a pourtant jamais cru en son courage.
≡ sa baguette : baguette en bois de cyprès, avec une plume de phénix pour cœur, elle est spécialisée en métamorphose, et mesure approximativement vingt-sept centimètres.
≡ son patronus : il prenait la forme d'un geai, mais désormais elle ne peut plus en produire. rien d'autre qu'un vague amas argenté.
≡ son amortencia : la potion a toujours eu la senteur du grand air, un parfum d'ébène au creux de ses cheveux et du vieux bois.
MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Mai - 4:24


but first we'll live
blodwyn brownstein & eamonn f. oswald-appleby
« i touch the place where i'd find your face
my finger in creases of distant dark places. »

------------❖------------❖------------

Trop longtemps peut-être, Blodwyn avait-elle estimé sa vie comme acquise : il fallait dire que, malgré les apparences, elle avait été plutôt facile. Sans rien demander à personne, sans faire autre chose que rêver à travers les livres qu’elle lisait enfin, elle n’avait rien fait de spécial pour sortir du lot et recevoir sa lettre de Poudlard, tout comme elle n’avait rien fait de spécial pour avoir des dons plutôt originaux, que ce soit en potion ou pour d’autres pratiques magiques qui lui avaient attiré la sympathie de bien des professeurs. Elle avait juste été elle-même pendant tout le temps qu’avait duré son amitié avec Alice, de leur première rencontre à la dernière fois qu’elles s’étaient vues, plus complices que jamais ; elle avait été elle-même également pour prendre le cœur d’Eamonn et le faire sien, avec la même force désarçonnante avec laquelle il avait agi également : on pouvait presque estimer à ce point-là que Blodwyn avait été pendant bien longtemps une de ces rares personnes à qui tout semble sourire, sorcière douée, tendre infirmière à Sainte Mangouste, qui se contentait parfaitement du plaisir de sauver des vies à chaque nouvelle journée de travail. Fiancée aimante et aimée – l’équilibre parfait avait frappé sa vie sans qu’elle ne fasse d’autre effort que d’affronter les quelques petites choses qui lui avaient parfois fait peur, comme l’instant frivole et insignifiant où elle avait osé, elle aussi, faire quelques pas dans la direction d’Eamonn pour lui dérober un baiser, de la même façon qu’il l’avait fait. Acquise, la vie de Blodwyn lui avait été toute donnée, presque parce qui semblait être un destin clément, qui lui souriait sans cesse : il avait fallu que la guerre vienne remettre bien des choses en question ; rende leur quotidien plutôt compliqué, au milieu des épais bois d’Angleterre, dans d’autres coins du pays ou du monde, dans une autre existence, où parfois ils échappaient à la gravité du reste de l’univers. Peut-être avait-elle encore, parfois, la fâcheuse tendance d’estimer sa vie comme pleinement sienne et non pas possible victime de circonstances imprévues, qui pourraient en un claquement de doigts la séparer d’Eamonn – pour quelques secondes à peine, le temps de lui faire une grosse frayeur. Ou pour le restant de leurs jours. Parfois elle s’en rendait compte, lorsque, dans les épaisses nuits de l’hiver, elle n’arrivait pas à dormir, se berçant simplement du souffle de son fiancé sur son épaule, glissant chaleureusement au creux de son cou ou dans ses cheveux : elle quantifiait alors tout le bonheur qu’elle avait au fond de ses entrailles, toutes les choses merveilleuses que le monde de la magie, la sorcellerie ou Eamonn lui-même lui avaient apportées. Et elle s’imaginait sans rien de tout ça, dénuée alors de chacune des raisons de vivre qui pouvaient lui rester : sans Eamonn, le passé, le présent et l’avenir n’aurait plus aucun sens. Ses projets mourraient dans l’œuf, alors qu’elle aurait le sentiment de ne plus jamais être capable de nourrir de telles envies, de telles ambitions avec qui que ce soit d’autre, quand bien même elle pourrait un jour tomber amoureuse à nouveau. Ou se nourrir de l’illusion d’être à nouveau amoureuse en tout cas, puisque dans les bras du jeune homme, humant le parfum puissant dans son cou, triturant ses cheveux de ses doigts, dévorant ses lèvres de baisers, elle savait que jamais, jamais elle ne ressentirait quoique ce soit de semblable pour qui que ce soit à travers ce monde. Il n’y avait pas d’homme pour elle comme Eamonn : il y avait juste Eamonn, l’irremplaçable qui avait pris une place dans son cœur, au point que ça en devienne quelque chose de physique, comme un ventricule de son cœur, une veine palpitant au creux de celui-ci, chacune des fibres de son organe si vital – Eamonn faisait partie d’elle, d’une certaine manière et elle savait, elle sentait que si on le lui arrachait, cela reviendrait à lui plonger une main glaciale dans la poitrine pour lui arracher le cœur. Littéralement, quand bien même elle estimait encore que ces douleurs physiques n’auraient rien de semblables avec le chagrin qu’elle ressentirait, porterait, pour de trop longues périodes solitaires.

Ces errances bien heureusement, baignées de malheur et de chagrin, étaient loin de Blodwyn pour le moment : la chambre d’hôtel qu’ils avaient louée pour la soirée, l’illusion du monde magique, cette baignoire elle-même et l’étreinte d’Eamonn, tout cela composait un carcan de sécurité dans lequel la sorcière se perdait corps et âme ; ne souhaitant guère y renoncer avant que le lendemain ne pointe. Ils n’auraient pas besoin de manger, de quoique ce soit de cet acabit là – ils étaient tous les deux, regard dans regard, et c’était tout ce qui importait à la jeune femme à l’instant précis. Le Mage Noir et ses fidèles était bien loin de ses pensées, la guerre également, même si elle se faisait plus impitoyable que jamais, tuant tout sur son passage à la façon de ses principaux acteurs qui se déchiraient les uns les autres. Parfois, Blodwyn se demandait où pouvait se trouver Harry Potter, s’il continuait de lutter ou s’il avait tout abandonné, optant pour la fuite en laissant le reste du monde se débrouiller avec ces ennuis-là – après tout, ce si ce n’est une destinée tortionnaire et malheureuse, qu’est-ce qui avait participé à le désigner comme l’Elu ? Là où l’existence avait été clémente pour quelqu’un comme Blodwyn, elle se montrait bien sévère pour un être comme Harry Potter. Il avait grandi sans parents, dans une famille qu’on disait horrible à souhait, détesté injustement par certains professeurs (comme Rogue), et porteur du sort du monde sur ses épaules. Il avait au moins de fidèles amis, des alliés indiscutables sans doute ; même si plusieurs (dont Dumbledore lui-même) avaient déjà trouvé la mort de façon bien complexe. Mais Voldemort avait presque choisi Harry Potter par hasard, désignant de son courroux vengeur l’enfant dont il détruirait la vie ; l’idée en soit était effroyablement désagréable. Ça aurait pu tomber sur elle, ça aurait pu tomber sur Eamonn. Sur Alice, sur n’importe qui d’autre appartenant plus ou moins au monde magique. Elle avait alors de quoi se sentir extraordinairement chanceuse, aussi aisément arrachée à ces songes cauchemardesques par les quelques attentions de son fiancé, alors que se fiancer devait être le cadet des soucis de Harry Potter dans cette vie-là. Les desseins de chacun s’avéraient bien tortueux, mais quelque chose en la jeune sorcière ne pouvait l’empêcher de songer qu’après cette tempête, la froideur hivernale que le monde traversait à présent, le printemps arriverait forcément – et avec lui, un tant soit peu de quelque chose qui redonnerait du baume au cœur à ce monde détruit. Loin d’elle avaient été cependant les préoccupations de s’engager dans l’Ordre du Phénix (où elle se disait qu’elle ferait tâche, sans compter que ça mettrait plus encore Eamonn en danger, vis-à-vis de son statut du sang) – elle s’acharnait à penser qu’elle n’avait aucun rôle particulier à jouer dans ces circonstances, qu’elle était juste condamnée à fuir et qu’elle s’arrêterait simplement, âme unique parmi tant d’autres, une fois que tout serait fini. Une fois qu’un adolescent de dix-sept ans aurait fait la tâche que personne n’osait faire avant lui. C’était lâche, quelque part, mais il semblait que c’était ainsi que l’histoire était écrite : et ce soir, Blodwyn se complaisait parfaitement dans cet infime coin de page historique qu’ils écrivaient, Eamonn et elle. Juste dans leur histoire à eux, et non pas celle du monde lui-même, de la magie ou des grands sorciers du siècle passé et à venir : jamais ils n’auraient leurs noms dans de telles listes, là où Harry Potter était sans doute le patronyme en tête des sorciers les plus remarquables de la période moderne. Indubitablement, Blodwyn Brownstein et Harry Potter connaitraient tous les deux des destinées bien différentes ; peut-être que celles-ci finiraient par se montrer plus clémentes, plus douces à vivre que la période qu’ils traversaient actuellement. Sa destinée, Blodwyn ne voulait pas l’imaginer avec qui que ce soit d’autre qu’Eamonn ; c’était pour cela qu’ils s’étaient fiancés – seule la guerre avait retardé ce mariage qu’ils avaient cru pouvoir organiser quand bon leur semblait. Ce n’était pas faute d’avoir profité de la vie cependant, de s’être aimés sans faille, de ne jamais avoir douté de leurs sentiments respectifs. C’était leur optimiste, leurs illusions les poussant à se croire hors de tout ennui pouvant survenir sur cette planète, qui avait fini par leur en coûter.

Mais tout ceci n’aurait plus d’importance d’ici peu, et Blodwyn s’en fichait presque de n’être que fiancée à Eamonn : les vœux qu’ils auraient échangé devant l’autel n’auraient rien changé entre eux (ce n’était sûrement pas possible de faire en sorte qu’ils s’aiment plus que ce n’était déjà le cas) et cette fuite dans laquelle ils se jetaient à corps perdus, l’un pour l’autre, l’un avec l’autre, était comme la preuve irréfutable et historique de leur amour. Leur seul amour, que personne d’autre qu’eux ne pourrait quantifier : mais ça leur allait parfaitement ainsi. Car Blodwyn n’avait jamais aspiré à une gloire semblable à celle de Harry Potter, d’Albus Dumbledore ou de n’importe qui d’autre – sa vie, elle l’avait toujours voulue simple. Simple et avec Eamonn à ses côtés ; ils la retrouveraient, une fois tout ceci terminé. Et ils accompliraient chacune des promesses qu’ils s’étaient toujours faites ; le quotidien revenant au galop, ils se marieraient comme il aurait dû en être cette année-même, ils auraient des enfants. Des mini-Eamonn, des mini-Blodwyn, toute une troupe d’enfants dont ils ne se lasseraient jamais – jusqu’à leur mort, qui surviendrait un jour ou l’autre, sans qu’ils n’aient eu l’occasion de voir leur vie passer. C’était bêtement idéaliste comme vision du monde, mais peut-être était-ce la mousse du bain, ou l’euphorie créée par les baisers d’Eamonn qui montait à la tête de la jeune femme, alors qu’elle riait, souriait sans détour. Sans arrière-pensée amère la rappelant à l’ordre. Ils auraient assez de temps pour penser à tout ça une fois ce vingt-six décembre passé, une fois l’anniversaire d’Eamonn derrière eux. Mais aujourd’hui, elle voulait fêter dignement, parce que cette guerre n’aurait pas raison d’eux, ne changerait rien à ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, ce qu’ils seraient l’un pour l’autre, pour toujours. Dans un accord silencieux, le jeune homme devait sûrement être de son avis, alors que pour lui, même la serpillère qu’ils devraient passer après leurs quelques folies dans l’eau, semblait n’avoir aucune importance. L’ivresse devint bien vite fièvre au creux du poitrail de la jeune femme, à mesure que leurs baisers se perdaient, à mesure que ses lèvres à elle, claires et pulpeuses, dessinaient la sculpture de ce corps, la caresse de cette peau. Depuis le temps, elle avait le sentiment de connaître le corps de son fiancé par cœur, sans pour autant s’en lasser en quoique ce soit ; son regard, ses cheveux, chaque dessin de ses muscles, ses défauts comme ses qualités, tout chez Eamonn participait à baigner la vie de Blodwyn dans cette simplicité plaisante et reposante. Leur vie. Toujours perchée à califourchon sur lui, la rousse semblait désireuse de la vivre à deux cents pour cent, leur vie d’ailleurs – alors que de délicieux frissons, glissant à la surface de sa peau humide, répondaient à ceux, fébriles, du sorcier sous elle. Alors que de sa bouche elle éveillait chacune de ses passions, il lui suffisait à lui, de la caresse de ses mains pour la faire se sentir frêle, fragile et dérisoirement sensible à ses caresses – l’hiver les avait pourtant rendues rêches, la peau de celles-ci glissait avec en de caresses rudes contre son épiderme sensible, mais il avait cette façon suave, veloutée de le faire ; elle n’avait jamais résisté à ces attentions, sans doute n’y parviendrait-elle jamais, parce qu’il touchait sa peau, son corps, son âme elle-même, profondément cachée dans les tréfonds de ce qui était apparent aux yeux de n’importe qui. Son souffle brûlant, son cœur battant à tout rompre contre sa poitrine, Blodwyn laissa un soupir glisser dans le cou d’Eamonn, alors qu’elle avait remonté le sinueux passage que ses lèvres connaissaient bien. Collée contre lui, elle sentait quelques gouttes d’eau glisser de ses cheveux tout le long de son dos, exacerbant plus encore ses sens. Elle n’en tint guère compte cependant, au milieu des ravageuses sensations qui naissaient à chaque vibration de leurs épidermes, l’un contre l’autre ; de leurs chaleurs, glissant à travers leurs lèvres, au fond de leurs yeux. Endiablée, dévorée par ces passions doucereuses, la sorcière, lovée contre lui, se voulait désireuse de mêler leurs corps plus encore, intensifiant la caresse veloutée entre sa peau si blanche à elle, son teint plus foncé à lui. En quelques subtils mouvements de hanches, là, tout contre lui, Blodwyn éveilla plus encore, tel un serpent charriant la surface d’une eau claire, leurs désirs respectifs, un râle se coinçant au creux de sa gorge. Il faisait chaud, si chaud qu’elle se sentait étouffer, mourir quand bien même elle n’avait aucune envie de s’écarter du jeune homme pour reprendre un peu d’air – le souffle court, les doigts de la jeune femme vinrent trouver le chemin vers une des mains d’Eamonn, les faisant doucement se confondre l’une contre l’autre, l’une avec l’autre. S’étant redressée légèrement, elle colla son front contre celui de son fiancé, plongeant son regard azuré dans ses prunelles sombres, infiniment sombres jusqu’à s’y perdre. S’y faire happée, dévorée par leurs fièvres, ces flammes au creux de ses reins. Les cuisses offertes, sa main libre glissant dans les cheveux du sorcier, d’un blanc opalin contrastant avec ce noir de jais, elle finit par unir leurs corps dans une même danse bouillante, répondant à leurs sens les plus primaires. Un fébrile gémissement passant ses lèvres tremblantes, elle s’empara de la bouche d’Eamonn, emprunte d’une certaine douceur, d’une fébrilité palpable malgré tout. Bien souvent, elle avait le sentiment que le temps passait trop lentement – elle pressentait déjà que cette trêve à la guerre se finirait vite. Trop vite. Que la réalité s’offrirait à eux à nouveau, bientôt, irrémédiable bout du tunnel qui les attendait après tout cela.
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MessageSujet: Re: (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18)   (+) we'd share each other like an island (blodwyn -18) - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Mai - 18:04


we'd share each other like an island
i'm miles from where you are i lay down on the cold ground, i pray that something picks me up and sets me down in your warm arms


Il aimait Blodwyn d’un amour sincère, personne n’aurait été en mesure de le nier, ils avaient tout du couple uni et épanoui. C’était ce qu’ils étaient. Tout deux pouvaient se vanter d’avoir trouvé la personne idéale à leur quotidien, ils pouvaient se vanter d’avoir un couple stable, marchant à la perfection et dégoulinant d’amour. Dans le monde qu’Eamonn connaissait, ce type de couple n’existait pas vraiment. Pas du tout même. Il avait longtemps observé ses parents, le reste de la famille, les amis qui venaient de temps en temps au manoir des Oswald-Appleby et il n’avait jamais été capable de décélérer de déterminer ce qui maintenait tous ses couples unis. Il pouvait cependant facilement le déduire, ce petit quelque chose qui faisait que les mariages tenaient si bien dans ce monde dans lequel il avait grandi. Ce n’était certainement pas l’amour, peut-être même pas une histoire de sang, ça semblait juste être une question d’accord commun. Ce n’était pas rare de trouver des mariages arrangés dans les familles de sang-pur, Eamonn savait bien que s’il était resté aux côtés de sa famille il serait marié à une fille de bonne famille (sang-pur en somme) depuis des années déjà sans qu’on lui ait vraiment demandé son avis. C’était stupide, incohérent à ses yeux et pourtant, en apparence ça avait l’air de plutôt bien marché. Ils restaient ensemble, parce qu’un beau jour on les avait obligés à se mariés et qu’ils soient d’accord ou non à ce moment là, il fallait croire qu’ils avaient fini par se faire à l’idée. Aucun doute, c’était ce qui était arrivé à ses parents. Ils n’avaient pas l’air de s’aimer, en tous cas pas de la même façon que Blodwyn et lui ne s’aimait, pourtant ils étaient ensemble depuis longtemps, suffisamment pour avoir mis au monde trois enfants et les avoir élevés jusqu’à ce qu’ils soient tous adultes. Diana était encore une gamine capricieuse qui n’avait probablement pas l’intention de prendre son indépendance comme Margaery et lui l’avait fait, il n’empêchait qu’elle avait déjà vingt-et-un ans et elle était la plus jeune de la fratrie, c’était dire depuis combien de temps le mariage de ses parents tenait et même s’ils n’avaient pas l’air de s’aimer, ils n’avaient pas non plus l’air de se détester. C’était étrange, c’était la conclusion qu’Eamonn finissait par tirer à chaque fois qu’il quittait le manoir, après avoir passé plusieurs jours à observer les membres de sa famille puisque c’était la seule occupation qu’il trouvait lors des réunions de famille auxquelles il participait ; elles étaient de moins en moins nombreuses au fil des années. Comme il n’avait jamais eu l’intention de présenter Blodwyn à ses parents, il n’était pas question de l’emmené avec lui lors de ces dites réunions, alors forcément souvent, toujours en fait, il préférait rester chez lui, avec Blodwyn plutôt que chez ses parents à se poser des questions existentielles sur leur mariage. Il se rendait rarement chez ses parents, peut-être une fois ou deux par an histoire de faire bonne figure, le reste du temps, il trouvait toujours une bonne excuse pour y échapper. Quoi que bonne était loin d’être le terme exact, au fil des années il n’y avait plus vraiment de bonnes excuses au final, si ce n’est le fait qu’il n’ait carrément pas envie de voir sa famille. Excuse légitime finalement vu qu’ils étaient pourris jusqu’à la moelle, bien incapable d’accepter l’amour qu’il portait à Blodwyn, alors qu’au final, ils n’y connaissaient rien à l’amour, que ce soit celui qui dans la logique des choses, dans celles d’Eamonn en tous cas, devait consolider un mariage, ou celui qui, toujours dans sa logique, pas aussi universelle qu’il aurait pu le croire, devrait lier des parents à leurs enfants. Ils avaient raté une bonne partie de leurs vies finalement, tous ses couples qui ne faisaient que semblant de s’aimer, mais qui n’avait pas cette flamme au fond d’eux qui unissait les vrais couples, cette flamme qui était née entre Blodwyn et Eamonn, il y avait de ça bien des années. L’amour, c’était plus fort que n’importe quel magie, ça faisait naitre des forces insoupçonné, ça l’avait poussé à renoncer à tout ce qu’il avait eu une fois dans sa vie, tout ce qu’il aurait un jour pu avoir, simplement pour Blodwyn, parce qu’elle était devenue la seule chose qui comptait à ses yeux, la seule chose dans ce monde à laquelle il ne pouvait définitivement pas renoncer. Elle était devenue sa vie et au milieu de cette guerre comme dans le quotidien qu’ils avaient partagé avant, il n’était pas prêt à y renoncer, même si ça voulait dire qu’il devait passer ses jours à crapahuter dans les bois, à lutter contre rafleurs et mangemorts, ce n’étaient que des détails insignifiants, le plus important, c’était qu’ils étaient ensemble, unis encore et toujours par un amour si fort que bien des gens ne pouvaient pas les comprendre, à commencer par sa famille à lui.

Pour l’instant, il n’y avait plus rien autour d’eux, plus le moindre danger, plus le moindre souci, juste eux deux et cet amour mutuel qu’ils se portaient et une chambre d’hôtel bien plus accueillante que tout ce qu’ils avaient connus jusqu’à présent. Il aimait cette fille et il avait appris à se foutre de ceux que ça pouvait déranger. Il voulait passer le restant de ses jours à ses côtés et si ça devait être impossible, il préférait ne plus jamais voir de nouveaux jours se lever. Imaginer sa vie sans Blodwyn, c’était quelque chose qu’il ne se permettait jamais de faire, ou seulement très rarement, occasionnellement, depuis le début de la guerre. Durant quelques secondes, des heures plus tôt, quand il avait cru qu’il l’avait perdue. Il s’était demandé un court instant à quoi sa vie pourrait ressembler sans elle, mais bien vite, il avait eu la sensation que ce serait bien trop insupportable, qu’elle ne pouvait pas ne plus faire partie de sa vie et que, si elle avait disparue, si elle s’était faite prendre par des rafleurs, ça ne voudrait pas dire que c’était fini pour eux. Il aurait été prêt à tout pour la retrouver, s’il avait fallu qu’il parcoure la Grande-Bretagne en long en large et en travers, le monde entier même, il l’aurait fait. Jusqu’à son dernier souffle, il aurait tout fait pour la retrouver parce que sa vie n’aurait définitivement aucun sens si Blodwyn ne devait plus en faire partie. C’était le revers de la médaille, au final, l’amour était une force autant qu’il pouvait être une faiblesse. Il pouvait être aussi beau que destructeur, l’un n’allait peut-être pas sans l’autre. Il n’était clairement pas un expert en amour, mais ça paraissait pourtant logique, lui, en tous cas, il savait que pour Blodwyn, il était prêt à tout, même au pire et que sans elle il deviendrait rapidement fou. Il avait besoin d’elle de la même façon qu’il avait besoin d’oxygène pour respirer, pour vivre. C’était Blodwyn et Eamonn, il ne pouvait pas en être autrement, aucun d’eux ne pouvait continuer sans l’autre. Il ne pourrait pas. Loin de Blodwyn, il serait incapable de vivre une vie normale, ainsi, il ne regrettait pas d’être parti avec elle dans cette longue fuite, il ne regretterait jamais. Surtout pas aujourd’hui. Ça aurait pu être un jour comme un autre, près tout, il n’avait pas l’habitude de considérer le jour de son anniversaire comme un jour différent d’un autre, c’était juste le jour où, année après année, il prenait un an de plus, le jour où, année après année, il était censé grandit, ce qu’il semblait être incapable de faire. Depuis plusieurs années, il restait avec Blodwyn pour son anniversaire, mais juste après noël, ils étaient bien souvent trop fatigués pour être autre chose que somnoler toute la journée. C’était très bien comme ça selon lui. Cette année la fatigue n’était plus un obstacle à quoi que ce soit, c’était devenu une habitude, ils ne dormaient certainement pas assez et ils passaient toutes leurs journées, ou presque à fuir inlassablement, la fatigue était devenu leur quotidien. Certes, il aurait facilement pu s’endormir au fond de cette baignoire, Blodwyn dans ses bras, juste pour rattraper les nombreuses heures de sommeil qui lui manquait et parce qu’au final, ça aurait été déjà bien agréable, juste eux deux dans cette baignoire, si loin de tous les problèmes qui étaient devenus trop présents dans leurs vies.

Il aurait pu, juste s’endormir ici et pourtant, malgré sa fatigue, bien vite ce l’envie de dormir fut complètement évincée de son être, alors que de baisers en caresses, ils avaient trouvé quelque que chose de particulièrement efficace contre les coups de barres passagers. Ils avaient passé un cap où vraiment plus rien n’avait d’importance, que ce soit l’état de la salle de bain après leur passage jusqu’aux mangemorts et aux rafleurs qui se baladaient peut-être dans la rue voisine. Rien ne pouvait plus se mettre entre deux à présent. La guerre était loin, très loin derrière eux, au moins pour un instant, bientôt elle reviendrait dans leurs vies avec cet impact dérangeant et épuisant qu’il aurait voulu éviter. Mais il n’avait pas le choix, ils n’en sortiraient définitivement que lorsqu’elle serait enfin finie. Que lorsqu’un jeune sorcier, un adolescent tout juste majeur aurait réussi à arrêter le plus grand mage noir de tout les temps. Dit comme ça, il y avait déséquilibre notoire entre ces deux forces qui étaient censé s’opposer et Harry Potter ne semblait pas être en position de force. Enfin, c’était un sujet auquel Eamonn ne réfléchissait pas beaucoup. Comment la guerre allait se terminer, qui est-ce qui y mettrait fin et ce que pouvait faire l’élu pendant que le monde était en train de s’écrouler, ça n’avait que très peu d’importance à ses yeux, ce qui comptait c’était le résultat final, celui qu’ils verraient un jour, parce que malgré le déséquilibre flagrant des forces Eamonn était suffisamment optimiste pour penser que le petit sorcier balafré réussirait à faire quelque chose. Il croyait en la fin de cette guerre, en un avenir avec Blodwyn. Un avenir plein de moments comme celui qu’ils étaient en train de partager, des moments sans conséquences, sans craintes. Des moments où il n’y avait plus qu’eux et pas la moindre barrière pour les séparer. C’était bien le cas au fond de cette baignoire alors qu’elle était sur lui et qu’il pouvait laisser ses mains glisser sur sa peau, explorant chacune de ses formes, comme s’il découvrait son corps alors qu’il le connaissait si bien, mais, même après toutes ses années, il continuait d’en admirer les moindres détails. Son souffle se faisait court alors que tout son être était soudainement affolé par toute cette passion, tout ce plaisir qui s’abattait chaleureusement sur lui. Il se sentait pourtant bien, pas essoufflé comme s’il avait couru trop longtemps, les battements de son cœur n’étaient pas douloureux malgré leur rythme beaucoup trop rapide, il n’y avait plus que le plaisir qui se rependait dans tout son être, une envie presque oppressante qui était née au fond de son ventre et qui semblait presque être satisfaite à chacun des gestes de la jeune femme. Sa main dans la sienne, leurs regards se perdant dans celui de l’autre, il ne voulait pas que ça s’arrête, sûrement qu’il serra sa main dans la sienne avec plus de force qu’il ne l’aurait voulu, comme s’il avait l’impression qu’en la lâchant, elle pourrait bien lui échapper, c’était une sensation qui s’emparait de lui trop souvent, depuis des mois, depuis qu’ils avaient dit adieu à leur quotidien, à leur routine, pour ne se concentrer plus que sur leur survie au milieu des foudres de la guerre. Pourtant là, elle n’allait pas disparaitre, même s’il lâchait sa main, ce qu’il ne ferait pas quand bien même ça n’avait pas de conséquences, elle serait toujours là, sur lui, maintenant que plus rien ne séparait leurs corps, qu’ils étaient intimement unis. Leurs lèvres se retrouvèrent encore et il ne se sentait plus à même de les lâcher, si ce n’est pendant quelques fractions de secondes, juste le temps de respirer ou de venir dissimuler un gémissement au creux du cou de sa fiancée. C’était enivrant tout ce plaisir, trop agréable pour vouloir que ça s’arrête, les minutes semblaient pourtant s’égrainer trop rapidement, le temps filait trop vite en cet instant et il aurait voulu qu’il s’arrête, que plus rien ne puisse mettre fin à ce qu’il ressentait en ce moment précis et pourtant il le savait, il faudrait que ça s’arrête, pas seulement parce que anatomiquement, c’était inévitable, mais parce que ce n’était qu’un infime instant au beau milieu d’une guerre qu’ils ne pouvaient pas fuir indéfiniment.
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