Mon regard passait de ma mère à mon père. M'attardant souvent sur leur expression facial, je pouvais savoir aisément si ils étaient en colères ou non. Ils s'étaient disputés, cela me paraissait évident. J'admet qu'à chaque fois que nous mangions à table, un silence pesant nous accompagnait. Je ne sais pas vraiment ce qu'ils ce passent entre eux, puis je ne suis pas sûre de vouloir le savoir. Je n'ai jamais été proche de mes parents, loin de là même. Il y a toujours des froids et leurs regards indifférents qui me hante bien malgré moi. Je ne leur montre pas que cela m'atteint, je fait comme si j'en avais rien à faire. Mais savoir tout de même que mes parents ne sont pas fiers de moi, c'est très blessant. Je le vis bien tout de même, si ils ne sont pas fiers de moi, alors moi je le suis. Après tout, je suis intelligente, je suis une sorcière et je me débrouille très bien en sorts. J'ai des "amis", une popularité assez élevé, que me manque-t-il vraiment? Rien d'après moi, mais je selon le regard des chers parents, il me manque beaucoup pour satisfaire leur attente à mon égard. Ma mère tourna d'un coup la tête vers moi, je sursautai étonnée de voir qu'elle m'adressait un regard.
« Alors, qu'y a-t-il de nouveau là-bas? »
Par là, elle voulait évidemment dire le monde sorcier, monde qu'elle ne fréquentait plus depuis qu'elle avait épousée un moldu. Renoncée à sa magie, sa famille, tout ça pour un imbécile. J'en aurais presque eu pitié, presque. Mais j'étais trop dégoûtée de savoir les sacrifices qu'elle avait fait pour être auprès de lui, tout ça pour connaitre le malheur par la suite. Jamais je ne ferais une chose pareille, jamais. Je tiens beaucoup trop à ma magie, je me sens spéciale et forte. Quand je tiens ma baguette, j'ai l'impression que je suis invincible ou alors, inaccessible. Être un sorcier n'est pas donné à tout le monde, alors quand je vois des gens comme ma mère y renoncer pour des stupidités, cela m'énerve réellement. Je crois en fait que mon père n'aime pas tout ce qui touche à la magie, puisqu'avant que je vienne au monde, ils étaient très proches et amoureux. J'imagine qu'il espérait que je sois une petite moldue inutile, mais non, j'ai développée ma magie assez vite sous son regard terrifié. Un jour, je l'ai même entendu crier après ma mère qu'il voulait une vie normale, sans magie et sans monstre. Le fait qu'il me qualifie de monstre et elle par la même occasion, ne sembla pas déranger ma mère qui était toujours aussi amoureuse. Moi, je l'avais détestée dès cet instant, malgré que je l'aimais déjà pas beaucoup, cela à empiré. Mon propre père me détestait, me voyait comme un monstre.
« Rien qui t'intéresserait. »
Non elle, elle avait choisit les moldus, ma mère ne méritait pas de savoir ce qui ce tramait dans le monde sorcier. Ce n'était plus de son ressort maintenant, mais ça l'était du mien.

J'avais à cet instant là, seulement onze ans et j'allais entrer à Poudlard pour ma première année. Dire que j'étais euphorique ne serait pas un mensonge du tout, j'allais enfin quitter cette maison qui m'obligeait à cohabiter avec eux. Nous étions dans la grande salle, les élèves de la première année se faisait appeler l'un après l'autre et je n'étais pas nerveuse du tout. J'étais confiante du choix qui allait être fait, j'étais certaine de n'être pas déçue.

« Jane Bright ! »

J'eus un sourire quelque peu arrogant et m'approcha de ce chapeau qui rendait nerveux la plupart des autres. Alors que la vieille le posait sur ma tête, je l'entendis me parler. En fait, je n'étais même pas sûre qu'il m'adressait la parole et qu'il ne réfléchissait tout simplement pas à haute voix. Une de ses pensées me glaça le sang.

« "Tu est forte et courage, pourquoi pas Gryffondor?" »

Gryffondor était à mes yeux, la maison la plus pitoyable et peuplé d'ignorants. Serdaigle, la maison des intelligents, oui j'étais intelligente, mais au point d'aller dans cette maison? Non puis de toute manière, ça ne m'intéressait pas. Poufsouffle, la maison de dernier recours comme me l'a décrite ma mère. Ceux qui n'ont pas les qualités des autres maison ce retrouvent là, définitivement pas pour moi. Serpentard, la maison des rusées et ambitieux. Ma mère m'a dit qu'elle avait été à Serpentard, que c'était la meilleure maison et que si je voulais faire sa fierté, je devais être admit chez les verts et argents. Mais ce n'était pas pour ma mère que je voulait aller dans cette maison, c'était tout simplement parce que je me reconnaissait dans les qualités demandées.

« Hors de question, je ne suis pas comme ça. Je suis bien mieux qu'eux, ne faites pas ça. »

J'avais murmurée ces mots avec haine, jamais je n'irais à Gryffondor, jamais. En plus, je détestais la couleur rouge. Je n'étais pas courageuse, j'avais toujours été lâche, fuyant les défis et tout ce qui demandait du courage comme la peste.

« "Hm, si tu le dis. Alors j'imagine que tu seras admise à..." SERPENTARD ! »

Je souris en fixant les gens avec supériorité, j'avais eu exactement ce que je voulais. Malgré qu'une voix que je désirais faire taire me rappelait que le choixpeau avait habituellement raison, que j'étais au fond de moi comme il l'avait décrit.

Je marchais rapidement, essayant de fuir cet imbécile qui me rendait si faible. Je savais qu'il me suivait, qu'il me rattraperait sans doute, mais je n'en avais cure. On m'attrapa brusquement par le bras pour m'arrêter.

« Pourquoi me fuis-tu? Qu'est-ce que j'ai fais de mal? »

Tu existes voilà ce que tu as fait de mal. Tu as fait de moi une fille faible, dépendante de toi, tellement qu'à chaque fois que je suis loin de toi, mes yeux cherchent les tiens. Le plus pire, c'est que tu ne m'aimes pas, que tu me vois simplement comme une amie. Ridicule. Je ne suis pas faite pour avoir des amis, ni pour l'amour, mais malheureusement je n'ai pas pu m'en empêcher. Je suis amoureuse de toi, tellement que ça me tue à l'intérieur, je me détériore. Malgré tout, j'ai une fierté à garder, alors je ne le montre pas et continue ma vie comme si tu n'avais jamais existé. Parce que m'attachée à quelqu'un était la pire chose qui aurait pu m'arriver, surtout en ce temps de guerre et surtout quand cette personne est toi.

« Va en enfer. »

Il me sourit, comme si il avait compris. Mais bien sur qu'il a compris, il n'est pas idiot. N'importe qui aurait deviné mes sentiments à son égard, c'est énormément voyant. Que puis-je y faire cependant? L'amour ne se contrôle pas et ne part pas d'un claquement de doigts, sinon je ne serais déjà plus amoureuse. Malheureusement, je crains de l'être pour encore très longtemps et d'avoir ce visage qui me hante pour encore plusieurs années.

« Seulement si tu viens avec moi. »

Je détestais mon coeur qui battait à la chamade devant son sourire en coin magnifique. Je me détestais aussi de le trouver à ce point magnifique et le plus pire, je me détestais de vouloir qu'il soit pour toujours à mes côtés. Je ne suis pas faible, mais il y a une exception en sa présence, comme si je voulais être faible pour qu'il me protège. Complètement ridicule, mais je n'y pouvais rien. L'amour c'est vraiment un sentiment merdique et inutile qui mène directement à la mort.

« Jamais. »

Il me regarda d'un air moqueur, il ne me croyait pas et je le savais. Je crois que je ne me croyais même pas moi-même. Qu'est-ce que l'amour avait fait de moi?