Assise sur son lit, elle pouvait fixer les yeux de sa mère qui était à genoux devant-elle. La petite n'avait alors que cinq ans. Sans savoir le pourquoi du comment, elle avait finit par recevoir une giffle de son père. La marque rouge était encore visible sur la joue pâle de la fillette et lorsque l'on se rapprochait d'un peu plus près, on pouvait remarquer que ses yeux vert et marron étaient emplis de larmes. « Calmes-toi, ma chérie. », même si sa mère était toujours d'accord avec son père, cela ne lui empêchait pas de vouloir la réconforter. Zara, elle, continuait de pleurer. Des larmes roulaient sur ses joues, des larmes d'incompréhension. Que pouvait bien comprendre une fillette qui n'avait fait que s'amuser ? Oui, elle n'avait rien fait de mal.

Alors qu'elle est ses parents avaient été invités chez des amis, elle n'avait pas perdu beaucoup de temps pour s'amuser avec une autre enfant de son âge. Toutes les deux ne faisaient que de passer du bon temps, à jouer aux jeux de n'importe quels enfants de leur âge. Seulement, comme à chacun de ses pas, son père était toujours derrière elle pour observer le moindre de ses gestes. L'erreur qu'elle avait faite ? Jouer avec une née-moldu. Voilà pourquoi elle avait finit par recevoir une gifle de son père. Mais comment pouvait-elle comprendre cette erreur, du moins ce qui en était une pour sa famille, à son âge ?

En grandissant, rien n'avait changé. Ses parents ne cessaient de lui bourrer le crâne avec leurs histoires de sang. Voilà à quoi était destinée la jeune fille, à se fondre de le moule de la parfaite enfant qui suit les même idéaux que ses parents. Du moins, ce que souhaitaient les siens. Même si intérieurement, Zara, ne pensait pas la même chose qu'eux. Elle aurait bien aimé leur dire quelque fois, surtout lorsqu'ils se mettaient à critiquer leur semblable, les traitant d'impur, juste pour une question de sang. Qu'est ce que cela pouvait-il bien faire au fond ? Ils étaient tous des sorciers, sang-pur ou non. Décidément, elle ne comprenait vraiment pas. Alors, comme toujours, elle se contentait d'hocher la tête, voulant faire plaisir à ses parents et apercevoir la fierté dans leurs yeux. Seulement, n'était-elle pas tout simplement un jouet à leurs yeux ? En grandissant c'est comme cela qu'elle commença à se percevoir. Une poupée qui devait faire tout ce qu'on lui demandait sans poser de question.

Onze ans. L'âge où tout sorcier reçoit sa lettre, étant convié à se rendre à Poudlard, l'école de magie connue de tous. Son père, comme toujours attendait beaucoup d'elle, beaucoup trop. Il fallait toujours qu'il contrôle tout autour de la jeune fille, et cela souvent contre son gré. Même ses plus proches amis étaient soumis à l'avis de son père. Mais ce jour-là, celui où elle prit ce train pour la première fois, rien ne pouvait la rendre malheureuse, bien au contraire. Elle pourrait se sentir plus libre à Poudlard, sans avoir son père derrière son dos. Seulement, rien ne se passe jamais comme les personnes l'entendent. Non, le destin est toujours là pour mettre son grain de sel.

Lorsque ce fut le tour de Zara de se rendre sur le tabouret pour recevoir le verdict du choixpeau, on pouvait apercevoir ce sourire sur ses lèvres. Oui, elle était heureuse d'être ici. Elle sentit ce dernier se poser sur sa tête. « Alors, alors... Harrison. » la jeune fille fut surpris lorsqu'elle l'entendit prononcer son nom. « J'ai connu ton père il y a bien longtemps... un fier Serpentard, peut-être même trop si tu veux mon avis. » Même si elle ne prononça pas un mot, elle n'en était pas moins d'accord avec ce qu'il disait. « Cependant, je ne pense pas que cette dernière soit la parfaite pour t'accueillir... tu es certes intelligente, mais les Serdaigles ne m'ont pas l'air fait pour toi... non. Je sais laquelle te correspond le mieux... » La jeune fille ferma les yeux, attendant d'entendre la réponse. « Poufsouffle ! » malgré le fait son père aurait tout fait pour qu'elle fasse partit des Serpentards, tout comme sa mère et lui, un sourire ornait les fines lèvres de la jeune fille qui ne perdit pas de temps de rejoindre sa table.

Bien entendu, lors des vacances de Noël, le conflit avec son père fut inévitable. Non, ce dernier comptait bien donner son avis comme toujours. « J'espère que tu es fière de toi. », ne cessait de lui répéter ce dernier. A croire qu'il lui en voulait d'être ce qu'elle était. Bien sûr, son père était toujours à son poste, en train de la rabaisser dès qu'elle faisait un faux pas.

Une fois de plus, Zara avait patiemment attendu que les couloirs de Poudlard soit vide. Pendant qu'elle était sagement debout à regarder autour d'elle, Drew attendait, tapant du bout des doigts sur le mur contre lequel ils étaient appuyés. Lui n'était pas patient, au contraire. « Zara, c'est bon... y a plus personne là. » dit-il en tournant son regard vers la brune qui jeta un dernier coup d'œil sur sa droite avant de se tourner vers lui et de lui adresser un sourire. « Désolé, oui. » Elle savait que Drew n'aimait pas cette situation, qu'il ne supportait plus cela, mais elle se sentait obligée de faire ainsi. Aussi, elle le sentit poser ses mains doucement sur ses hanches pour l'attirer à lui. Posant doucement sa main sur sa joue droite, elle posa ses lèvres sur les siennes, profitant de cette instant, si rare soit-il pour se délecter de ses lèvres. Contrairement aux autres couples, normaux, ils n'avaient pas souvent l'occasion de partager des moments comme cela. Ou plutôt, Zara ne leur en laissait pas l'occasion.

Pour comprendre cela, il faut en revenir à la famille de la jeune fille. Les Harrison, l'unes des nombreuses familles de sang-pur de ce monde de sorcier. Le problème dans son histoire avec Drew ? Son père. Sorcier de sang-pur, ayant fait ses études à Serpentard, qui est certainement la personne la plus méprisante envers les née-moldu que la jeune femme connaît. C'est bien pour cela qu'elle cache tant bien que mal sa relation avec le jeune homme, même si parfois cela lui fait mal. Nombreuses sont les fois ou elle aurait voulut venir le voir et l'embrasser. Seulement, elle ne pouvait pas. Pour elle, c'était impensable. Mais quelques fois, elle ne peut s'empêcher de sourire, toute seule, lorsqu'elle repense à la première fois qu'ils se sont embrassés. Elle se souviendra toujours de ce moment, un moment magique. Elle pouvait encore sentir les goûtes de pluies sur sa peau, ses cheveux trempée et son regard fixé sur lui. Plus rien ne comptait à ce moment, rien à part lui. Leur premier baiser, elle s'en souvenait comme si c'était le jour-même.

A cause de cela, elle s'obligeait tout le temps à attendre qu'ils soient tous les deux seuls pour pouvoir profiter de lui, vraiment. Cependant, Drew lui, n'était pas de cette avis. Il essayait de la faire avouer à ses parents, car ce dernier n'en pouvait plus de devoir faire semblant que rien ne se passait entre eux. Aussi, se décalant légèrement des lèvres de la jeune fille, il posa son front contre le siens avant de prononcer « Zara... », pinçant légèrement ses lèvres, elle se doutait déjà de ce qu'il allait lui parler. « Pourquoi tu ne veux pas leur en parler ? Ce serait beaucoup plus simple... », elle détourna le regard quelques intants avant de le fixer de nouveau. « Je... je te l'ai déjà expliqué Drew... c'est pas facile et tu sais très bien pourquoi. » Relevant légèrement la tête, il ne put s'empêcher de faire une grimace. Effectivement, elle lui avait déjà touché quelques mots sur le problème en question. « Zara, je me fiche de ce que ton père peut en penser. Je... j'en peut plus de faire semblant. » Elle s'adossa au mur en relevant son visage vers le plafond. Il avait raison, quelque part. Si elle avait le courage d'en parler à ses parents, tout serait plus simple. Elle ne serait plus obligé de se retenir dés qu'elle pouvait le voir, ne plus avoir besoin de le cacher à ses amis. Oui, ce serait plus simple. Mais ce dont-elle a vraiment peur, c'est de la réaction de son père. « Tu ne connais pas mon père. » fit-elle, en fermant les yeux. Elle au contraire le connaissait bien. Elle savait jusqu'où il pourrait en venir si il venait à découvrir cela. Il lui interdirait d'abord de la voir, trouverait n'importe quel moyen pour lui faire payer ça. « Je peux pas, pas pour le moment. » finit-elle par lui avouer en le regardant de nouveau. Elle remarqua la tristesse sur son visage, mais elle ne pouvait pas faire autrement. Elle préfèrait passer du temps avec lui, même s'ils devaient se cacher aux yeux des autres plutôt que de risquer dans toucher deux mots à son père pour qu'elle ne puisse même plus lui adresser la parole. « Très bien, » dit-il en s'approchant de nouveau d'elle. « mais promet moi de lui en parler un jour. » finit-il par dire en frôlant ses lèvres et fixant ses yeux de couleur noisette. « Promis. » murmura-t-elle avant de l'embrasser de nouveau.