Slevin & Abby
You're not the same.
Aujourd'hui, j'avais trouvé le courage de sortir de chez Tracey. A vrai dire, cela me faisait mal de la voir aussi mal en point. J'avais tellement l'habitude de recevoir des remarques acerbes et piquantes, que la voir même douter de sa nature de sorcière … Cela m'angoisse un peu. Je me sens même hésitante à la laisser seule, parce que je me dis qu'elle a besoin de moi pour l'aider. Mais pourtant, je dois me rendre à l'évidence. J'ai aussi besoin d'air ! J'avais donc passé la porte de l'appartement avec une certaine angoisse, mais déterminée. Le main dans les poches de mon manteau, le col relevé et la tête enfoncée dans mes épaules pour me protéger du vent, je sentais bien mieux avec un bon bol d'air frais. Cependant, cette joie fut de courte durée puisque qu’après dix minutes de marche, je me retrouvais dans une rue un peu moins passante et qu'un homme titubait dans la rue, prenant appui sur le mur à coté de lui, sortant du bar le plus proche, visiblement pas dans un état normal. J'avais envie de prendre mes jambes à mon cou, je détestais les hommes (comme les femmes) complètement imbibés d'alcool, ils me fichaient une peur bleue. Pourtant, j'étais stupide, j'avais ma baguette pour me défendre ! Mais cette peur se diffusa lentement dans mes veines. Je marquais un arrêt, il m'avait vue, que devais-je faire ? Faire demi-tour et ne pas affronter ma peur ? Ou alors prendre un risque et passer le plus vite possible à coté de lui ? Je soufflais doucement, en analysant chaque situation possible. La guerre m'avait rendue paranoïaque, c'était certain. Et je n'osais même pas imaginé, ce qu'endurait Tracey chaque jour. Pour ma part, je me serais sans doute terrer dans un coin jusqu'à la fin de ma vie. Je repris ma marche lentement, et au fur à mesure que mes pas me faisaient avancé, je remarquais que je connaissais cet homme. Je m'arrêtais une deuxième fois, fronçant les sourcils. Oui, je connaissais cet homme.  « M. Rosebury ? », lâchais-je, en me giflant intérieurement, j'avais pensé tout haut. Je me mordis la langue, il avait l'air d'être dans un piteux état. Cet homme était le bibliothécaire de Poudlard, premier chagrin d'amour (non réciproque). Il fut un temps où j'étais vraiment attirée par son regard mystérieux, et son sourire. Aujourd'hui, il ne restait pas grand chose de ce que j'avais connu. A part son visage.   « Vous avez besoin d'aide ?», continuais-je, ma gentillesse (et naïveté) prenant le dessus, j'étais à, au moins, deux mètres de lui et je n'osais pas approcher malgré ma proposition.

BY .TITANIUMWAY