Sujet: (clive) nothing's irreversible. Sam 20 Sep - 16:01
nobody said that true love didn't play by the rules
— S-W. CEDRELLA LEVINSTON & W. CLIVE BURGESS-HOLMES —
I wanna lean on your shoulder. I wish I was in love but I don't wanna cause any pain. And if I'm feeling like I'm even, we've got nothing to gain. What if I never even see you 'cause we're both on a stage. Don't tell me listen to your song because it isn't the same, I don't wanna say your love is a waiting game. What if the way we started made it something cursed from the start. What if it only gets colder. Would you still wrap me up and tell me that you think this was smart. 'Cause lately I've been scared of even thinking 'bout where we are.
Poudlard avait résonné dans son esprit comme l’empreinte des plus belles années de sa vie. Jusque-là. Jusque-là. Inlassablement, les pensées de Cedrella ne cessaient de tourner dans un brouillard sans fin ; elle s’y perdait volontiers, rien que pour oublier la douleur qui lui tenaillait chaque fibre de ses muscles, chaque parcelle de peau. Il était bien loin, le temps où l’école de magie régnait imprenable, sous la protection d’Albus Dumbledore : avec lui semblaient être morts bien des élans d’humanité, une bribe d’humanité qui avait, jusque-là, brillé encore parmi le monde de la magie. Les songes de la sorcière retournaient toujours vers un passé désormais révolu, où tout avait été plus simple - où elle n’avait pas été sans cesse tirailler entre tous les instincts que lui avait soufflés son esprit. Elle-même, n’était plus que l’ombre de la sorcière qu’elle avait été jadis : la petite boutiquière sans histoire de Pré-Au-Lard, l’amie loyale n’étaient plus, envolées dans les dures tempêtes qui avaient déchiré toute sa vie. La gorge sèche, la sorcière tentait vainement de calmer sa respiration, les tambourinements nerveux de son coeur au fond de sa poitrine : il battait si fort, à lui en briser les os du thorax, dans quelques tentatives désespérées de faire taire cette atroce migraine, ces insoutenables sensations qui l’avaient envahie de la tête aux pieds. Ce n’était pas faute d’être assise cependant, attachée à cette chaise par un sortilège invisible qui la maintenait sur place : jamais, jamais elle n’aurait cru que qui que ce soit ose un jour commettre de tels actes dans ce qui avait été autrefois, le domaine protégé de Dumbledore. Peut-être bien que les Mangemorts, en leur temps ici, avaient fait bien pire. Peut-être. Peut-être. A nouveau, le cerveau de Cedrella s’engourdissait, ses songes s’endormaient peu à peu alors que l’épuisement gagnait sur tout le reste. Un frisson la prit, la forçant à reprendre contenance : c’était à chaque fois qu’elle semblait faiblir qu’on revenait vers elle, toujours plus durement s’imposer à son esprit. Ils voulaient la briser, ils voulaient faire éclater en morceaux les épaisses murailles de protection qu’elle avait appris à dresser tout autour de son esprit. Des vérités qu’elle cachait entre ses lèvres closes. Ils ne savaient pas à qui ils avaient affaire : certainement pas à la plus brave de toutes, ni même à la plus résistante, mais elle avait appris à se défendre, bien malgré elle. Face au gouvernement, lorsqu’elle y était entrée avec pour seul objectif, celui de faire sortir Clive d’Azkaban, Cedrella avait dû porter constamment un masque, se grimer tous les jours derrière l’apparence de ses ennemis. Peut-être bien, avait-elle fini par se fondre en eux, leur ressembler au point d’être traitée ici comme une ennemie. Au fond, il n’y avait qu’à voir la tenue qu’elle portait, l’habit noir des membres de la police magique, pour faire toutes les conclusions qui s’imposaient : pour la rébellion, Cedrella était un élément à briser. Un être à assassiner aussitôt qu’ils en auraient fini : elle le savait, le savait jusque dans les profondeurs de ses entrailles. Ceux-ci n’étaient guère différents des Mangemorts, et une fois qu’ils auraient eu ce qu’ils voulaient d’elle, ils se débarrasseraient de son corps tuméfié et sans vie. Et elle ne voulait pas ; elle ne pouvait pas finir comme ça. Pas après tout ce qu’elle avait vécu, tout ce qu’elle avait traversé. Pourtant, ce n’était pas faute de savoir que personne, personne ne viendrait pour elle ; et que s’échapper du château de Poudlard ce n’était pas comme s’échapper des cachots d’un Manoir Mangemort. C’était impossible. Tout simplement impossible. Etait-ce alors l’orgueil, qui la faisait encore se raccrocher à la vie, fermer les lèvres alors qu’elle aurait pu crier son innocence, supplier en affirmant qu’elle n’était pas l’ennemi, mais bel et bien une alliée déguisée qui aidait les autres ? Peut-être. Ou peut-être l’ardent désir de ne jamais, jamais faire partie de cette rébellion ; ni l’aider, ni la supporter, ni l’accepter. Ils lui rappelaient tous, trop ce qu’elle était devenue, ce qu’elle avait dû devenir pour sauver Clive : une meurtrière, une tortionnaire, quelqu’un qui avait enfermé des gens à Azkaban sans se retourner, qui en avait sauvé quelques poignées dans le vain espoir de rattraper ses péchés.
Il y avait pourtant des gens morts à cause d’elle ; des gens qui mourraient encore si elle venait à ouvrir la bouche à l’instant précis : et elle en avait assez. Assez. Plus que jamais, tout son corps lui criait des signaux d’épuisement, insufflant à ses pensées l’idée d’une fin irrémédiable. Et proche. Elle avait serré les dents, mordu la chair de ses lèvres à s’en faire saigner, retenant avec arrogance ses cris de douleur ; d’une longue, lente, impétueuse agonie. Peut-être avait-on fini par se désintéresser d’elle ? Une vague d’espoir, à peine plus forte que le clapotis de la pluie sur les carreaux de sa petite boutique, avait fini par faire naître cette idée en elle. Qui sait, peut-être qu’ils avaient décidé de la laisser mourir à petit feu ici, et que jamais plus personne ne reviendrait. La réalité, cependant, se rappelait à elle à chaque fois qu’une voix perçait à travers la porte de bois ; on reviendrait pour elle, à un moment ou un autre. Peut-être bien un nouveau type, armé de sa baguette, avec la ferme intention de la faire parler contrairement aux autres, qui avaient vu tous leurs efforts être réduits à néant. Il pleuvait, dehors. Inlassablement les plic plic de l’eau submergeaient toutes ses pensées, et venaient vriller ses tympans ; et c’était encore nettement comme au premier jour, que se jouaient les scènes de ses retrouvailles avec Clive, après qu’elle soit sortie du cachot où Lancelot l’avait gardée prisonnière. Elle se souvenait, du froid de la pluie glissant sur ses joues, ses cheveux trempés. Au combien il avait réussi à rendre son esprit hagard, dénué de toute certitude. Depuis, elle en avait connues des certitudes, celle qui brûlait encore au fond de ses entrailles : elle ne lâcherait pas. Ne lâcherait plus jamais. Si Clive n’avait jamais été prêt à tenir la promesse qu’il lui avait faite en lui demandant sa main, elle, elle s’assurerait qu’il le fasse, quoiqu’il advienne ; et ce, même si elle devait en crever. Pour ça, elle devait sortir de là. Sortir. Tenir bon, encore. Jusqu’à ce qu’à l’agonie se mêle cet éclair de clairvoyance, qui avait percé à son esprit un beau jour, lui permettant d’échapper aux griffes de son bourreau. Un jour aussi, elle parviendrait à s’échapper de cette chaise, s’enfuir sous le nez de la résistance sans que qui que ce soit ne puisse la retenir. A chacun de ses souffles chaotiques survivait cet espoir, cette volonté gelée au fond de son coeur : elle ne savait pas encore quand, ni comment. Ni comment. Sans baguette, ni la moindre présence d’esprit ; les doigts écorchés, les bras profondément entaillés et avec cette migraine, si forte, frappant nerveusement ses tempes. Quoiqu’il advienne, avec une jambe ou sans jambe, à bout de souffle ou dans son dernier, elle tiendrait bon. Vaguement, l’oeil hésitant, elle laissa son attention vaquer autour d’elle, ses paupières vacillant sur le décor alentours : elle était dans une salle de classe, enregistra un coin de son esprit. Laquelle ? Sûrement une de celles qu’elle avait côtoyées pendant sa jeunesse, un endroit qui avait parfois éveillé son désintérêt, son ennui total - une de ces zones sacrées et intouchables dans un coin de sa tête, et où désormais, même le chaos aurait tout avalé. La rébellion ne servait qu’à amener le sang, la douleur et la mort dans des endroits jusque-là vierges de toutes ces souffrances ; c’était avec l’Ordre du Phénix, avec Harry Potter qu’étaient morts tous les véritables espoirs du monde magique. Elle aurait voulu pouvoir boire, avaler quelque chose ; pourtant, ses instincts tous ensemble lui hurlaient de ne pas ployer à ces besoins-là, qu’ils finiraient par s’envoler, enfouis sous d’autres préoccupations, des douleurs plus vives encore. Aussitôt qu’ils en auraient l’occasion, ils lui feraient avaler du Veritaserum ; sans doute pourrait-elle alors glisser, à l’occasion, qu’au Ministère se trouvaient surtout des gens comme elle, qui n’avaient qu’à peine eu le choix de la destination à suivre, des victimes collatérales dont ils se ficheraient bien, tant ils étaient prêts par ce biais à atteindre quelques miettes de personnages importants. C’était bien ce qu’ils avaient fait au mariage : et ce n’était ni un représentant du Ministère, ni une grande figure politique qui se trouvait à sa place - bel et bien elle, une sorcière qui se trouvait là ; une sorcière qui, malgré l’habit de l’ennemi, continuait de soutenir les mêmes principes de toujours.
Ils se trompaient sur elle, et s’en foutaient éperdument, si tant est qu’elle puisse avoir quelques informations à glisser entre ses cris de douleur. Elle se sentait à nouveau s’enfoncer dans le néant, aspirée comme dans des sables mouvants ; ses muscles faiblissant, Cedrella dut se forcer à lutter, encore, encore. Ne pas fermer les yeux, quand bien même l’épuisement lui tailladait chaque recoin d’esprit ; elle frissonna de froid, un souffle glacial glissant dans son dos. Ne pas faiblir était essentiel, vital ; et cette volonté était impulsée par son coeur tout entier, qui pompait le sang, l’oxygène jusqu’à son cerveau, jusqu’aux plaies à ses bras qui continuaient de saigner. Saigner, parce qu’on ne lui avait pas encore octroyé le privilège d’avoir ses plaies soignées de quelque manière que ce soit : ils étaient bien durs en affaire, peut-être bien que si elle envisageait d’ouvrir la bouche, on lui octroierait quelques bons traitements. Elle n’en savait rien, et ne savait plus rien ; ses pensées nageant dans un océan sans fond, si ténébreux, si froid qu’elle en agonisait un peu plus à chaque souffle avalé dans ses poumons. Un claquement dans son dos lui indiqua qu’on venait d’entrer ; et bien que l’épuisement avait fait faiblir tous ses muscles jusqu’à ce qu’elle s’affaisse sur place, Cedrella tenta un dernier effort. Toutes ses volontés ravivées par une menace invisible ayant glissé dans son dos, la sorcière tira sur ses bras dans l’espoir de défaire ses liens invisibles, rien que faire faiblir la puissance du sortilège. Rien n’y faisait, mais elle lutta quand même, à s’en arracher des plaintes de douleur, des gémissements désespérés, qui laissèrent à ses yeux, glisser une larme chaude qui roula sur sa joue - elle avait si mal. Peu lui importait au fond, le visage de son bourreau, si c’était un visage connu qui était venu la torturer cette fois-ci ; si elle ne lirait que des instincts meurtriers dans le fond des prunelles de l’homme qui se dresserait devant elle. Des supplications manquèrent de peu, de sortir d’entre ses lèvres ; elle les retint cependant avec toute la volonté qu’elle avait encore, les ravala, frémissante et déstabilisée, en reconnaissant le visage qui se présenta devant elle ; à la hauteur de ses yeux à elle, accroupi juste à son attention. Non. Non... elle ne faiblirait pas, ne parlerait pas. Non. Comment avaient-ils pu savoir ? Avaient-ils fait comme Lancelot, se glissant dans son esprit pour deviner derrière les apparences, toutes les faiblesses qu’elle cachait ? Clive. Clive qui vint lui écorcher le coeur plus vivement ; Clive dont le regard lui faisait encore plus mal que tous les sortilèges qu’elle avait eus à affronter jusque-là. « Pourquoi tu fais ça ? T’es pas là, va-t-en. » C’était pourtant, sans doute la première fois qu’elle ouvrait la bouche depuis qu’elle avait repris connaissance ici, une vilaine entaille au sommet du front, l’odeur du sang venant taquiner ses narines. La sorcière geignit, dans un énième effort pour tenter de se redresser, bouger. Faire quelque chose, n’importe quoi pour échapper au mirage, à l’hallucination qui se dressait devant elle. Au mensonge, que la rébellion imposait à elle. Non, ils ne l’auraient pas comme ça ; jamais. Il lui fut pourtant bien plus facile de bouger cette fois, et elle manqua de tomber de sa chaise en une fraction de seconde, se découvrant les jambes plus faibles que jamais. Quel était, déjà, l’instinct de survie qui avait guidé ses pas lorsqu’elle avait été au beau milieu de la forêt, après avoir échappé à Lancelot, sous une pluie battante au beau milieu du mois d’octobre ? Il semblait l’avoir désertée à présent, remplacé par une folie, qui rendit tout plus rude que jamais sous ses doigts ; le tissu d’un vêtement qu’elle froissait, ses doigts enserrés autour d’elle ne savait quoi. Il y avait l’odeur de Clive au milieu du néant, un battement de coeur calqué sur le sien, et ce sentiment d’abandon la submergeant, faisant vaciller ses pupilles, son attention. Son esprit tout entier qui chavira, ploya face à l’épuisement - des bourdonnements sourds envahissant ses tympans, et le visage de Clive qui perdait peu à peu de sa netteté ; reprenait une saveur d’autrefois, d’inaccessible. D’envolé.
Dernière édition par S-W. Cedrella Levinston le Jeu 30 Oct - 1:30, édité 1 fois
I know you have a little life in you yet. I know you have a lot of strength left. I know you have a little life in you yet. I know you have a lot of strength left. I should be crying but I just can't let it show. I should be hoping but I can't stop thinking Of all the things I should've said that I never said, All the things we should've done that we never did, All the things I should've given but I didn't. ~ This Woman's Work.
La bataille qui avait fait rage au manoir Oswald-Appleby avait été lourde en conséquence. Dans les deux camps, il y avait eu des blessés, des morts et des personnes retenues captives. La rébellion semblait déjà se réjouir, il y avait eu plus de morts du côté du gouvernement que du côté de la rébellion. Il semblait que pour la plupart des membres de la rébellion, il s’agissait là d’une victoire. Aux yeux de Clive, ça n’avait rien d’une victoire, il y avait eu des morts, certains de leurs camarades étaient morts et eux, ils se réjouissaient bêtement. Certes, une guerre ne se faisaient pas sans morts, c’était impossible, mais le fait été qu’avec l’ordre qui était tombé, mais aussi avec les exécutions et maintenant avec cette bataille, les cadavres s’entassaient et ça n’avait rien de réjouissant. Il avait cette sensation qu’à Poudlard, certains auraient voulu festoyer suite à cette bataille. Pourtant il n’y avait rien à célébrer, rien n’était gagné. Lord Voldemort était toujours quelque part en train de régner sur le monde et en vue des nouvelles qui venaient d’arriver, les choses n’étaient pas prêtes de s’améliorer. Il y avait encore eu des exécutions, on avait vidé les cellules d’Azkaban à coup d’avada kedavra. Les pauvres gens qui continuaient à essayer d’avoir un semblant de vie normale était condamnées à subir d’avantage l’oppression du gouvernement. Ça n’avait rien d’une victoire. La victoire, ils pourraient la célébrer quand enfin, ils auraient réussi à déloger les mangemorts du gouvernement. En attendant, ils avaient mieux à faire que de se réjouir pour des broutilles. L’ordre du phénix avait ses défauts, c’était certains, mais d’après Clive, cette nouvelle rébellion en avait tout autant, voir même plus. Garden of bones, n’était pas un nom choisi au hasard. C’était déjà morbide comme nom et le comportement du groupe de résistant collait parfaitement à cette image. Clive avait toujours été plutôt pacifiste, ça lui avait porté préjudice plus d’une fois, mais, il le restait encore, au plus profond de lui-même. Une partie de lui voulait volontiers admettre qu’on ne pouvait pas gagner cette guerre sans agir de la même façon que le faisait les mangemorts. Ça avait toujours été la faiblesse de l’ordre, vouloir régler les choses en se voulant meilleur que les mangemorts, c’était ce qui avait détruit l’ordre. On ne pouvait pas faire d’omelettes sans casser d’œufs, c’était un fait et bien que dans ces conditions, les œufs étaient clairement des vies humaines, Clive était prêt à admettre ça. Mais il n’empêchait qu’il y avait tout un tas de chose dans cette rébellion qu’il ne cautionnait pas. Les sourires sur les visages en cet instant, ça avait tendance à le dégouter plus qu’autre chose. Il n’acceptait pas non plus la façon dont été mené les interrogatoires au fond des cachots du château. Il n’y mettait jamais les pieds, de toute façon, personne ne voulait de lui là-bas et quand bien même il oserait y poser ne serait-ce qu’un orteil, il serait bien incapable d’en supporter l’ambiance. Elle était plus glaciale que jamais. Lui qui avait travaillé à Poudlard pendant de nombreuses années, il connaissait bien le château, y compris les cachots. Ils n’avaient jamais représenté un endroit fort agréable à ses yeux, mais avant que la rébellion ne s’empare du château, ils avaient déjà semblé moins macabres. Depuis le début de la guerre, Poudlard avait bien changé. Le château avait perdu sa magie féérique, tout ce qui faisait de lui un havre de paix s’était envolé depuis longtemps. Clive se souvenait pourtant à la perfection, des années qu’il avait passé à Poudlard en tant qu’élève. Il s’était toujours senti bien mieux au sein du château plutôt que dans le manoir Burgess-Holmes. Les vacances d’été étaient presque un cauchemar à ses yeux, il les passait enfermé dans sa chambre le nez plongé dans les bouquins et il attendait systématiquement la rentrée avec impatience. Chaque fois qu’il revenait dans le château, il se sentait bien mieux et il ne tardait pas à retrouver Cedrella. Elle avait toujours eu le pouvoir de rendre les choses plus belles. Elle était peut-être la seule magie ayant enchanté les murs de Poudlard lorsqu’il n’était qu’un élève et sa magie avait perduré au fil des années, avant que les mangemorts ne la détruise. Ils avaient tout détruit. La rébellion n’arrangeait pas les choses, ici à Poudlard. Tout était encore bien macabre et c’était à ce demander si un jour, le château connaitrait son d’ambiance d’antan. Ça avait été une école pleine de vie, maintenant c’était un QG de guerre, tout avait définitivement bien changé à Poudlard.
Perdu dans ses pensées, le sorcier ne faisait qu’à peine attention à ce qu’on racontait autour de lui. Les voix étaient nombreuses, on parlait de la bataille, des mangemorts abattus, des valeureux membres de Garden of Bones qui avaient fait leurs preuves. Certains essayaient même d’envisager un autre plan d’attaque. Trop de voix auxquelles Clive n’avait pas envie de s’accrocher pour le moment. Il n’avait de toute façon aucun commentaire à faire dur cette bataille, il n’avait pas envie de parler des morts où de ceux qui avaient faits leur preuve dans la bataille. Il ne voulait pas non plus réfléchir à la suite des évènements, de toute façon, chaque chose en son temps. Certains pensaient qu’il fallait battre le fer pendant qu’il était encore chaud, il ne faisait pas parti de ces gens là. Alors, il les laissait parler sans écouter un traitre mot de ce qu’ils disaient. On pouvait bien s’adresser directement à lui qu’il ne réagirait même pas, bien trop perdu dans ses propres pensées. Un nom pourtant le réveilla d’un coup, comme s’il venait de recevoir une décharge électrique dans le corps. Cedrella Levinston. C’était tout ce qu’il avait entendu et d’un bond il s’était levé de la chaise sur laquelle il était installé depuis trop longtemps maintenant. Toujours sans dire un mot, il se contenta, cette fois, d’écouter attentivement ce qui se disait. Cedrella était dans les cachots. C’était tout ce dont il avait besoin pour quitter la pièce rapidement. Il lui avait dit qu’elle devait s’enfuir et une partie de lui avait naïvement cru qu’elle l’avait fait. Non, évidemment, il fallait qu’elle ait été prise par la rébellion. Depuis combien de temps était-elle là ? Qu’est-ce qu’ils avaient bien pu lui faire subir pour qu’elle parle ? Les personnes chargées des interrogatoires n’étaient ni plus ni moins que des barbares complètement tarés. Il ne pouvait pas imaginer que Cedrella ait pu être laissée entre leurs mains complètement folles. Il détestait descendre aux cachots, tout autant qu’il détestait tout ce qui se passait dans ces lieux lugubres. Pourtant il s’y rendit plus vite que jamais, descendant rapidement les escaliers, traversant les couloirs dans le grandes et rapides enjambées. Il devait faire quelque chose. Qu’elle appartienne à la police magique ou non, il ne pouvait pas les laisser lui faire du mal. Il repéra assez rapidement la cellule dans laquelle Cedrella était enfermée. Sans rien demander à celui qui gardait les cellules – mieux valait éviter que ce type essaie de le retenir ; il était peut-être pacifiste, mais pas quand il s’agissait de Cedrella – il entra dans celle de la jeune femme. Elle était blessée, elle avait l’air fragile, traumatisée. En la voyant ainsi, il serra les mâchoires avec force. C’était inacceptable. Il s’approcha de la jeune femme avant de poser sa main contre sa joue. « Je suis vraiment là Cedrella. » Il regarda un moment son visage meurtri qui lui déchirait le cœur. « Je suis vraiment désolé … » Techniquement, il n’y était pour rien, ce n’était pas à lui de s’excuser, mais plutôt au monstre qui lui avait fait ça. Si seulement elle l’avait écouté et qu’elle s’était enfuie avant le début de la bataille. Pourquoi est-ce qu’il avait fallu qu’elle reste ? Il laissa échapper un léger soupire avant de sortir sa baguette pour panser les plaies de la jeune femme. Bien évidemment, l’aide d’un médicomage serait plus efficace que la sienne, mais il pourrait au moins apaiser légèrement ses maux et refermer ses blessures sanguinolentes. Il fallait également qu’il trouve un moyen pour qu’ils lui foutent la paix. Glissant sa main dans sa poche pour ranger sa baguette, il sentit la fiole de veritaserum qu’il avait trouvé lors de la bataille. « Je vais te faire sortir d’ici. » Il le ferait, c’était certain, même si pour ça il devait mentir au reste de la rébellion. Il s’installa sur la chaise faisant face à celle de la jeune femme, ils étaient à présent séparés par une table. Il regarda la dite table avant de poser ses mains dessus. « Est-ce que cette table vient d’une salle de cours ? » Il fronça les sourcils en contemplant l’objet avec dégout, rien que le fait qu’on ait pu retirer une table d’une salle de cours pour la mettre dans les cachots servant à interroger ou plutôt à torturer des gens, ça le dégoutait. Il secoua légèrement la tête avant de lever les yeux au ciel d’un air blasé, comme pour essayer d’évacuer cette pensée de sa tête. Là n’était pas la question. Ça l’agaçait, c’était certain, mais ce n’était pas le moment de s’inquiéter pour une table de cours. Les cellules étaient équipées d’un sortilège d’insonorisation, pour éviter que les cris puissent en sortir. Trop de cris auraient pu froisser les pauvres oreilles des interrogateurs. « Je m’en fiche que tu parles ou que tu ne parles pas. Je ne sais pas si tu veux protéger le gouvernement ou quelque chose d’autre et je m’en fiche. » Quelque chose d’autre, il ne savait pas quoi, mais il voulait que ce soit quelque chose d’autre. Il posa sa fiole sur la table. « C’est du véritaserum. Je ne vais pas non plus te forcer à boire ça pour que tu répondes à mes questions. Il suffit juste qu’ils pensent que je l’ai fait. » Il n’aurait aucun regret à verser le contenu de la fiole au fin fond des toilettes. Certes, c’était une potion rare et très difficile à préparer, mais il s’en fichait complètement. « Le problème, c’est que je ne suis pas un super bon menteur. Si tu pouvais me dire quelque chose que je pourrais leur raconter pour qu’ils te laissent partir, ce serait parfait. Tu peux mentir, je m’en fiche. » Peut-être qu’il finirait par s’attirer des ennuis si elle lui racontait des choses totalement fausses, mais pour l’heure, il ne s’en souciait pas. « C’est le plan facile celui là, l’autre consisterait à assommer le gars qui garde les cellules, prier pour qu’il n’y ait que lui et pas encore un autre cinglé d’interrogateur qui traine dans le coin. Ensuite, il faudrait monter les étages, toujours en espérant ne croiser personne, atteindre la sorcière borgne, prendre le passage secret et descendre jusqu’à honeydukes, leur acheter plusieurs kilo de chocolat pour qu’ils ne disent rien à personne et parce qu’on a jamais assez de chocolat en réserve ; puis quitter pré-au-lard tout en prenant en compte les sortilèges de protection autour de la ville et les gens qui gardent la ville. On peut toujours faire ça si tu préfères. » C’était un plan comme un autre qu'il avait prononcé à la vitesse de la lumière, et d’après lui, il était bien plus mauvais que le précédent. Si elle parlait, il pourrait faire en sorte qu’elle soit libérée sans avoir à traverser la moitié du château et de la ville de pré-au-lard en monde incognito. Son plan – d’après lui – tenait la route, du moment qu’elle y mettait un peu du sien et si jamais elle voulait échapper aux innombrables tortures, mieux valait qu’elle y mette du sien. Quoi qu’à l’heure actuelle, si quelqu’un voulait de nouveau entrer dans cette cellule pour lui faire du mal, il faudrait d’abord qu’il se débarrasser de Clive ; ce qui en soit, ne poserait certainement aucun problème à l’un des membres de la résistance. Parfois, il les détestait vraiment et s’ils ne représentaient pas le seul espoir du monde de la magie, il ne serait plus avec eux depuis longtemps.
(clive) nothing's irreversible.
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