Happiness can be found in the darkest of times.

if one only remembers to turn on the light.
I. A PRINCESS IS BORN
Aberdeen, en Ecosse. Voilà la localisation de la demeure où je suis née, un certain vingt-sept avril de l'année 1976. J'ai respiré en dehors du ventre de ma mère dans cette magnifique chambre vêtue de couleurs pastels. Sur le lit était allongée une jeune femme aux cheveux blonds dorés. Son front était en sueur, mais un sourire ornait son visage pourtant si fatigué. A ses côtés, ce jeune homme aux cheveux bruns et au regard ténébreux. Il se passait une main dans les cheveux lorsqu'il décida enfin de prendre la parole. “Tessae.” dit-il, légèrement souriant avec un regard toujours aussi sérieux. “Avery.” dit enfin la jeune femme aux traits affaiblis. “Tessae Avery Sangster.” finit par conclure l'homme en prenant la petite chose qui se trouvait auparavant dans les bras de la femme. “Bienvenue dans la famille.” dit-il en regardant le nourrisson. Robyn Ailyn Sangster et sa femme, Isemay Anthea Sangster, venait de mettre au monde leur tout premier enfant, et le seul qu'ils allaient avoir durant toute leur existence. C'était une date que les deux parents attendaient avec impatience. Un moment de leur vie qui leur était cher.

J'étais la seule enfant de la famille Sangster. Nous vivions dans un fabuleux manoir d'Aberdeen, en Ecosse. Nous étions une famille de sang-pur et de ce fait, on m'a élevé avec des idéaux et des bases fondamentales que je n'oublierai jamais. Ce sont des règles qui m'ont été instaurées, que je n'ai jamais rompu. Dès mon plus jeune âge, on m'a appris que la prétention et que le fait de se vanter de notre sang si pur et parfait était tout à fait normal. Nous étions des sorciers, de génération en génération, sans exception. Nous étions supérieurs. Nous n'avions pas de sang impur dans notre famille. Nous étions des individus haut classés. C'était ce que l'on m'a appris, ce que l'on  m'avait mis en tête. Et encore aujourd'hui, en tant qu'adulte, je n'oublie pas ses origines si précieuses que l'on m'a offert. Je ne les renierais pour rien au monde.


II. CALL ME “CLEVER”
“Tessae !” cria une voix féminine à travers les couloirs du manoir des Sangster. “Tessae ! Une lettre vient d'arriver, pour toi !” continua-t-elle. Je pouvais entendre les bruits sourds des pas de ma mère qui se dirigeait vers ma chambre. Tac. Tac. Tac. Elle montait les escaliers doucement, et sûrement de manière élégante. Les sons se faisaient de plus en plus fort, jusqu'au moment où un silence prit son aise durant quelques courts instants. Je vis la poignée de la porte bouger et dans le bruit strident de la porte qui coulissait, j'aperçu ma mère, qui se tenait à l'entrée. Le regard sérieux, les traits fermes mais un sourire léger s'affichaient sur son visage fatigué qu'elle cachait par quelques petits coups de maquillage. “Ta lettre d'admission à Poudlard est arrivée.” dit-elle en hochant la tête pour appuyer ses dires. “Il nous faudra aller sur le Chemin de Traverse afin d'acheter tes fournitures.” conclut-elle en s'avançant vers moi. Elle me tendit la lettre d'admission que je m'empressai de prendre puis retourna les talons rapidement avant de repartir tout en n'oubliant pas de fermer la porte derrière elle. Même si ma mère ne l'admettait pas, je pouvais voir une quelconque once de fierté dans son regard. J'étais le seul enfant qu'elle avait mis au monde et tout ce qu'elle souhaitait, c'était que je sois la meilleure. Qu'elle puisse me montrer au monde avec fierté, qu'elle puisse dire à l'avenir Regardez, c'est ma fille. Cette grande femme, cette fabuleuse femme, c'est ma fille. Et je la comprenais. Je comptais bien devenir quelqu'un d'extraordinaire.

À mon entrée dans l'établissement, on m'envoya chez les Serdaigle pour ma soif de savoir, de connaissance et surtout pour mon assiduité et mon sérieux que le Choixpeau avait reconnu en moi. Fière d'être dans cette maison, je ne me liais pas spécialement aux autres élèves. Pour dire vrai, je ne trouvais pas de personnes qui me correspondaient. J'ai été élevé avec des idées bien précises concernant l'origine des sorciers et surtout de leur sang. On m'avait appris des choses que je n'oubliais pas malgré mon entrée à Poudlard. Je ne comprenais pas comment les sang-de-bourbe et les nés moldus pouvaient se retrouver entre ces murs et même dans le monde magique. Lorsque je voyais certains de mes camarades échouer dans certaines matières, la seule raison qui me venait à l'esprit était Ce ne sont pas de vrais sorciers. Ils doivent sûrement être nés dans une généalogie souillée. Ils n'ont pas les bons gênes pour manier avec perfection la magie. Pendant sept longues années, j'ai dû supporter des incompétents qui n'avaient pas les idées claires. Mais je ne disais rien. J'étais bien trop occupée à m'instruire et accorder de l'attention à ce genre d'individu ne m'apportait rien d'autre que de la haine. Je préférais rester indulgente à leur égard. Après tout, il n'avait pas demandé à être né ainsi.


III. THE BEGINNING OF AN AMAZING JOURNEY


Liée. Pour le meilleur et pour le pire. Un homme se tenait face à moi. Son regard ne laissait transparaître aucune émotion apparente. Cheveux bruns, les yeux envouteurs. Ou j'étais tout simplement impressionnée par l'évènement auquel j'étais. Je ne connaissais pas sa vie, je ne savais pas quelle personne il était. Son caractère, ses goûts, ses manières de vivres, ses occupations. Je ne connaissais rien de tout cela et pourtant, lorsque j'ai croisé son regard, lorsque ses yeux se sont posés sur les miens, j'ai pu sentir comme une chaleur qui enveloppa mon cœur. Comme si en un seul coup d'œil, je me sentais en sécurité. Comme si le seul fait qu'il m'ait regardé m'ait offert une quelconque protection. Je n'avais pas peur de ce qui m'attendait pour l'avenir. J'avais confiance, en cet inconnu. Cet inconnu avec qui j'allais partager ma vie, mon futur. Avec qui je me devais de construire une famille. Avec qui j'allais passer certainement des moments fabuleux mais aussi insupportables. Rhaegar. Ce jour-là, à nos fiançailles, j'ai eu l'occasion de découvrir ce visage accroché à ce prénom que j'avais souvent entendu durant mon enfance. Depuis petite, je savais qu'il allait être une grande personne dans ma vie. Je savais qu'il allait m'accompagner durant une grande partie de mon existence. Je savais que je n'allais pas être seule. Parce qu'il allait être mon époux. Je rencontrais enfin l'homme dont la figure m'était auparavant inconnue. Lorsqu'il posa ses lèvres sur le dessus de ma main, je sentis un léger frisson me parcourir la colonne vertébrale. L'excitation de voir que tout cela était bel et bien réel. Que je n'étais plus seule.


IV. WE CAN'T BE HAPPY, CAN WE ?


Le désespoir. La crainte. La détresse. La tristesse. Je ne me sentais plus femme. Je me sentais mal. C'était nécessairement de ma faute. Je me demandais ce que j'avais pu faire de mal dans ma si courte existence pour que cela se produise à moi et à ma famille qui ne se composait que de mon époux. Oui, seulement de mon époux. Car j'avais perdu cet enfant après quatre mois de grossesse. Après quatre ans de mariage, je suis tombée enceinte. Et j'ai perdu l'enfant. J'ai failli à l'une de mes tâches. Je me devais de construire une famille, parce que je le voulais et que c'était important, d'avoir un héritier, de continuer la lignée. Mais non. J'ai perdu l'enfant. J'étais en faute. J'étais la seule et unique fautive, ce satané corps qui m'a fait perdre un être cher que je n'avais encore jamais vu mais auquel j'étais déjà attachée. Et je ne pouvais pas cacher plus longtemps la peine qui me nouait les tripes et qui me détruisait de plus en plus. Je n'étais pas le genre d'individu à me laisser sombrer dans un gouffre et à le montrer. Mais cette fois-ci, c'était insupportable. J'avais tellement espéré avoir cet enfant que je n'avais jamais imaginé, ne serait-ce qu'une seule fois, qu'une telle tragédie pouvait m'arriver à moi et à mon mari. Je voulais tellement fonder une famille. Je le voulais sincèrement. Je le voulais tellement que cet évènement cruel me brisa psychologiquement. Je me suis laissée pleurer comme jamais je ne l'avais fait par le passé. Les larmes coulaient doucement sur mes joues rosées et je ne prenais pas la peine de les retenir ou même des les essuyer avec la manche de mon haut. Pleurant et reniflant, je ne pouvais tout simplement pas m'arrêter. J'avais besoin d'évacuer le chagrin qui circulait et qui se manifestait. Le silence qui régnait dans ma demeure ne me rassurait pas. Un silence lourd, pesant, comme la culpabilité qui pesait péniblement sur mes épaules. Les épaules tremblotantes au rythme des pleurs et les bras le long du corps, les poings fermement serrés, je sentis la main de mon mari se poser sur l'une de mes épaules qui, toutes deux, arrêtèrent de trembler à ce contact. Il ne disait rien et ne trouvait certainement pas les bons mots pour me réconforter ne serait-ce qu'un minimum. Mais ce seul geste qu'il fit à mon égard, en posant doucement l'une de ses mains sur moi, me permit de me calmer et de me rassurer. Les mots n'étaient finalement pas utiles. Cette seule action, je la traduisais comme Ne t'en fais pas. et je m'efforçais d'y croire. Après tout, je n'avais que vingt-ans. Je me disais que j'avais encore de grande chance de mettre au monde un enfant. Mais j'avais peur. J'ai encore peur. Peur de revivre un évènement aussi horrible. Peur que l'on dise que je suis une bonne à rien. Que je ne suis même pas capable de créer un enfant pour notre famille. Peur que mon mari me rejette.