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NOM : Arenberg. Ce nom de famille, relativement peu connu en Angleterre, est plutôt célèbre dans le monde de la sorcellerie français. Les Arenberg ont toujours mis en avant la pureté de leur sang. Toutefois, au moment de la grande guerre, ils ont été d'une neutralité quasiment exemplaire - jusqu'au moment où Harry Potter rendit son dernier souffle, évidemment. Alors, les Arenberg se rangèrent docilement derrière les vainqueurs. PRÉNOMS : La jeune femme est dotée du doux nom d'Ariane. Son second prénom est Mélisandre. Evidemment, elle n'utilise ce dernier que pour remplir de la paperasse administrative. ÂGE : Ariane a atteint les vingt-quatre ans durant l'été 1998. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : Ariane est née le 13 juillet 1974, dans le manoir familial des Arenberg, situé quelque part en Normandie. Le manoir est touché par un sortilège qui empêche les moldus de le remarquer. STATUT DU SANG : Le sang d'Ariane est pur mais elle n'accorde que peu d'importance à son ascendance. bien qu’élevée dans l'idée d'haïr les nés-moldus, elle était plutôt fascinée par leur mode de vie que par leur prétendue impureté. MAISON : La jeune sorcière était scolarisée à Ourania, à Beauxbâtons. Le domaine qui privilégiait l'esprit. Cela fait à présent quelques années qu'Ariane a quitté le banc de son école avec les honneurs. NIVEAU D’ÉTUDES : Ariane a obtenu sept B.A.M sur sept à la fin de son cycle. Elle a ensuite intégré une université de magie, grâce à laquelle - au bout de deux ans d'étude - elle a obtenu son A.S.M. Puisqu'elle désirait travailler au Ministère de la Magie, Ariane souhaitait mettre toutes les chances de son côté. Son nom de famille lui ouvrit toutefois les portes qui pouvaient rester closes. EMPLOI : Ariane est l'assistante du directeur du département de coopération magique internationale, au ministère de la magie britannique. Même si son patron est un sorcier adorable, la jeune femme a parfois l'impression de servir de larbin aux membres de ce département. LIEU DE VIE : Ariane habite à présent à Peakshire, en Ecosse. Elle vit en compagnie de son fiancé, un descendant de la famille des Oswald-Appleby. BAGUETTE : Mesurant vingt-huit centimètres, faite en bois de houx, sa baguette contient un ventricule de dragon. Ariane est persuadée que jamais elle ne pourrait connaître meilleure baguette. GROUPE : garden of bones. CÉLÉBRITÉ : Rose McIver. CRÉDITS : found @ tumblr.

A savoir sur ton personnage

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Le truc à savoir à propos d'Ariane, c'est qu'elle parle beaucoup. Peut-être même beaucoup trop. Très cultivée, elle n'hésite pas à ouvrir régulièrement (pour ne pas dire perpétuellement) la bouche pour faire partager ce qu'elle sait ou bien pour parler de ses émotions. Particulièrement émotive, la sorcière n'a pas été créée pour rester muette. Cela fait d'elle une personne franche et très démonstrative. ◊ Bien que française, Ariane parle anglais à la perfection avec un accent plutôt prononcé. En revanche, lorsqu'elle râle, elle se permet de marmonner diverses petites insultes en français. Ce genre d'événement particulier arrive rarement puisque sa gentillesse surplombe la majeure partie du temps ses moments cyniques. ◊ Elle est fiancée à Eamonn Oswald-Appleby. Des fiançailles avec lesquelles Ariane essaie de vivre même si le comportement éternellement maussade de son compagnon d'infortune l'agace. Elle a l'impression qu'il pense que leurs fiançailles l'enchantent au plus haut point, alors que c'est loin d'être le cas. Elle aimerait tant apprendre à le connaître, de sorte à ne pas épouser un sinistre inconnu particulièrement austère et dépressif. ◊ Ariane est amoureuse d'un loup-garou, venant d'une famille de sang-mêlé, du nom de Gaheris. Ce dernier s'est battu aux côtés de l'Ordre du Phénix durant la guerre et a été envoyé en Russie lorsqu'Harry Potter mourut. La jeune femme ne sait pas s'il a réussi à s'échapper de la prison dont laquelle il était enfermé durant les émeutes d'août et cette incertitude l'inquiète. ◊ Récemment, Ariane a intégré la résistance. Même si elle ne paraît pas spécialement combative à première vue (parce qu'il faut bien admettre qu'elle ne l'a jamais été, trop absorbée par ses bouquins pour se rend compte de la réalité), la jeune femme est ravie d'avoir intégré cet organisme. Profondément idéaliste, Ariane a envie de faire bouger les choses. ◊ Éternelle optimiste, Ariane ne veut pas se laisser abattre par la vie qu'elle mène actuellement et par le mariage à Oswald-Appleby qui approche. Intégrer la résistance est, à ses yeux, un coup de poker qu'elle porte à sa vie. Elle n'avait plus l'impression d'être utile depuis bien longtemps et le simple fait de se sentir impliquée dans une cause juste la rend joviale. ◊ La jeune française a toujours été plus ou moins idéaliste à propos de l'amour. Elle rêvait du prince charmant et d'une ribambelle d'enfants. Force est de constater que l'homme qu'elle aime est un loup-garou, qu'elle va épouser un sorcier visiblement atteint de mutisme sélectif et que les enfants lui font peur. Sa vie actuelle ne ressemble à rien à ce qu'elle avait pu imaginer lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant. ◊ Au Ministère de la Magie, il n'est pas rare de voir Ariane gambader dans les couloirs, une pile de dossiers sous le bras. Lorsqu'elle était encore la secrétaire d'Hepburn, on la chargeait souvent d'effectuer des tâches plutôt ingrates (« Arenberg, jus de citrouille ! », « Arenberg, je crois qu'une chouette a fait des saletés sur mon bureau, venez nettoyez ! », etc), alors elle apprécie d'être retournée sous la direction de Gedwyr. Ce dernier n'hésite pas à lui confier des tâches plutôt importantes. ◊ Le monde des moldus la fascine. Même si elle a été élevée dans l'idée de les détester, Ariane a très vite compris que si ce monde différait du sien, cela ne signifiait pas pour autant qu'il était moins appréciable. ◊ Très gentille, Ariane sait que ses pairs peuvent avoir tendance à vouloir user et abuser d'elle. Si elle se laisse faire la plupart du temps, la jeune femme sait qu'elle a le pouvoir de dire non et ne se gêne pas pour se défendre lorsque les choses vont trop loin.


TON PERSONNAGE ET LA SITUATION ACTUELLE ?

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Ariane sait que les exilés sont en sécurité en France et que rares sont les familles françaises qui soutiennent les mangemorts. La famille Arenberg s'est toutefois ralliée à Voldemort lors de sa victoire contre Harry Potter – ses parents ont donc jugé bon d'organiser un mariage arrangé entre elle et un descendant de la famille Oswald-Appleby. La vie d'Ariane a sensiblement changé depuis la victoire des ténèbres sur le monde de la sorcellerie ; l'homme qu'elle aime, un loup-garou, a été enfermé à Nurmengard, en Russie. Elle a été fiancée à un type particulièrement grincheux. Et Hepburn, l'ancien Directeur du département de coopération magique internationale, a essayé de l'agresser (« essayé », effectivement, car Wayne-Dryn Gedwyr la sauva in extremis d'une bien douloureuse expérience). Si son nom de famille la protège de tout soupçon, elle a toutefois l'espoir de changer les choses. Elle n'est pas visée par la terrible ségrégation qui fait rage mais toute cette intolérance la débecte profondément. Aussi, grâce à son sauveur, elle a récemment intégré la rébellion. Même si Ariane paraît un peu trop douce et niaise pour combattre le régime actuel, elle peut être une espionne plutôt farouche. Paradoxalement, elle a peur de déshonorer sa famille si jamais elle se fait prendre la main dans le sac – mais jamais Ariane n'abandonnera ses idéaux, même si elle risque fatalement de passer pour une idéaliste.

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TON PETIT PSEUDO+PRÉNOM : ophée, ophélia. TON ÂGE : vingt ans. PAYS : France. TU AS TROUVÉ PI PAR : une apparition divine il y a de ça quelques années. faut pas croire, Dieu va aussi sur les forums et il rp à donf.  TON AVIS SUR PI : best forum ever. ever. ever. j'arriverai jamais à le quitter. je suis une femme faible. DÉSIREZ-VOUS UN PARRAIN ? : non, je me parraine moi-même, like a boss.   UN DERNIER MOT : écrire ici, car nous comptons évidemment te guillotiner.

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MANOIR FAMILIAL DES ARENBERG, NORMANDIE, FRANCE (JUILLET 1994) ★ « Ariane, je ne suis pas sûre que partir en Angleterre soit une si bonne idée que ça. » L'interpellée fronça les sourcils et secoua imperceptiblement la tête. Déjà âgée de vingt ans, Ariane avait soif d'aventures. Le regard rivé vers ses valises ouvertes, d'où débordaient de nombreuses piles de vêtements, elle savait parfaitement où sa sœur aînée souhaitait en venir. Ariane avait rarement quitté le cocon familial. Elle était déjà partie en Angleterre, fréquentant avec assiduité le Chemin de Traverse où elle avait trouvé un petit travail d'été, mais son absence se s'était jamais étendue au-delà de deux mois. A présent qu'elle travaillait au Ministère de la Magie français, dans l'heureux département de la coopération magique internationale, elle devait partir. Elle allait habiter dans un petit appartement, gracieusement obtenu par le biais de son paternel, sur le Chemin de Traverse. Elle n'avait plus qu'une hâte : celle de découvrir ce monde comme elle ne l'avait jamais vu autrefois. Elle n'avait cure des doutes de Romane. L'aînée de la famille n'arriverait pas à réduire à néant ses espoirs. Elle n'en avait tout simplement pas le droit. Un fin soupir passa ses lèvres rosées alors qu'elle saisissait deux robes, une jaune et une rouge, en tournant les talons. Elle les agita un instant, l'air faussement réjoui. Tout ce qu'elle voulait, c'était rassurer Romane. Même si sa sœur aînée avait forcément dû se faire à l'idée de sa prochaine absence. Une absence qui, celle-ci, serait indéterminée. « Laquelle dois-je prendre, à ton avis ? » Sa sœur balaya sa question d'un simple mouvement de main. Interdite, Ariane arrêta son petit manège et toisa sa vis-à-vis. Ses yeux semblaient l'implorer. Ne me gâche pas ma joie, je t'en supplie. Cette prière silencieuse n'eut aucun effet. Romane avait effectivement dit ce qu'elle avait à dire – elle ne continuerait pas sur sa lancée puisqu'Ariane ne l'écouterait pas. C'était d'ailleurs une qualité qu'elle enviait chez sa sœur aînée : elle parlait peu mais parlait bien. Quand elle n'était pas sûre d'être comprise, elle ne prenait pas la peine d'ouvrir son cœur. Elles avaient beau être sœurs, elles ne se ressemblaient que très peu – seuls leurs cheveux couleur miel révélaient un certain lien de parenté entre elles. Romane était délicate et hautaine, peu prolixe, comme indifférente au reste du monde et ses pieds étaient correctement posés sur le sol. Ariane avait les yeux qui brillaient d'un éclat rieur et, bien que sérieuse, elle restait une jeune fille particulièrement rêveuse. Le prince charmant, l'appel de l'amour. Elle avait envie de découvrir tous ces termes qui l'avaient laissée pantoise jadis. Romane quitta l'encadrement de la porte. Ses talons s'éloignèrent un tantinet lorsqu'à nouveau, un éclat de voix lui parvint. « Tu vas me manquer. » Ariane n'eut pas besoin de la voir pour comprendre qu'elles pleuraient. Même si elles représentaient les deux pôles d'une personnalité très différente, elles s'aimaient. Ariane baissa les bras et se laissa tomber sur son lit. Elle culpabilisait désormais de partir – d'abandonner sa famille. Chez les Arenberg, la famille primait sur tout. C'était une question de survie, simplement. La survie de leur ascendance. Romane était mariée depuis trois ou quatre ans déjà mais ses visites au manoir familial étaient régulières. Le lien qui unissait l'aînée et la cadette des Arenberg était fort. Si fort. Mais il ne résisterait jamais à un tel éloignement. Assurément, elles resteront sœurs. Elles seront liées à vie grâce au sang qui coulait dans leurs veines – mais cette relation si particulière, si fusionnelle, ternirait au fur et à mesure des années écoulées. C'était une évidence à laquelle Ariane refusait de penser pour le moment. Cette joie qu'elle ressentait ne se consumerait pas sous le poids de ses remords.


APPARTEMENT DE GAHERIS HAWTHRONE, LONDRES MOLDU, ANGLETERRE (JUIN 1995) ★ Flûte. Flûte, flûte, flûte. Ariane remonta la couverture jusqu'à son menton et scella fermement ses paupières. Plusieurs options s'offraient à elle. Soit elle attendait le réveil de son hôte. Soit elle filait à l'anglaise et risquait de le recroiser dans les sombres couloirs du Ministère. Et que lui dirait-elle à ce moment-là ? Elle eut le malheur d'imaginer la scène et son estomac se contracta. Elle glissa une jambe dénudée en dehors du lit et le frémissement qui secoua la couverture la fit grimacer. Focalisée sur la mission de fuite qu'elle se chargeait d'accomplir – ce genre de scène n'entrait clairement pas dans l'idée qu'elle se faisait d'une fusion amoureuse –, elle mit un certain temps avant de se rendre compte que Gaheris Hawthrone l'observait de ses yeux bleutés. Sa mâchoire inférieure s'affaissa alors que la moitié de son corps s'était déjà glissé hors du lit. Instantanément, ses joues devinrent cramoisies. Ses envies d'escapade avaient visiblement été de courte durée. Puisqu'il n'était plus question d'être discrète, Ariane rejeta les couvertures et s'assit sur le lit, prenant et enfilant sa chemise dont elle s'évertua à attacher les boutons. Gaheris se racla la gorge mais Ariane ne se retourna pas, les joues toujours en feu. De ses souvenirs de la veille, elle n'en gardait que des bribes mais Ariane ne savait pas qu'un loup-garou pouvait être aussi entreprenant – oh, par Merlin, ou alors était-ce elle qui l'avait allumé de la sorte ? Effectivement, après un rapide retour sur les derniers événements, la jeune femme se rappela qu'elle s'était jetée sur Gaheris. Sans avoir bu une seule goutte d'alcool, elle avait sûrement brisé la relation amicale qui l'avait liée jusque là au loup-garou. Mais quelle idiote. Les lèvres pincées, Ariane continua de faire danser ses doigts fins. « C'est la mienne. » La jeune femme se retourna, les doigts figés et les sourcils froncés, vers son interlocuteur. « Je te demande pardon ? » « C'est la mienne. C'est ma chemise que tu portes. » Répéta calmement Gaheris, se retenant de justesse d'esquisser un sourire. Poussant un profond soupir, Ariane se laissa tomber en arrière, les bras en croix. L'arrière de son crâne heurta la jambe de Gaheris mais la jeune femme ne prit pas soin de se dégager. Au contraire, elle s'installa plus confortablement. Pour quelle sombre raison devait-elle fuir ? Elle recroiserait obligatoirement son collègue, puisqu'il travaillait également au Ministère de la Magie, alors peu importait sa gêne. Ce qui était fait était fait. Et ce qui était fait n'était plus à faire. De fait, elle ne sut pas exactement de quelle manière tout s'organisa mais elle resta aux côtés de Gaheris jusqu'à sept heures du matin. A ce moment-là, ils déjeunèrent et partirent ensemble au Ministère. Et quand Gaheris partit en direction de son étage, Ariane pressa ses lèvres contre les siennes pour le saluer. Elle ne savait pas ce qui lui arrivait mais les sensations qui lui parvenaient lorsqu'elle était en compagnie de son collègue étaient délicieuses. Elle les savourait les unes et les autres comme si c'était la dernière fois qu'elle était susceptible de les ressentir pleinement. Gaheris était sûrement la première personne avec qui elle s'était liée d'amitié. Peut-être était-ce sa dangerosité qui l'avait attirée – quelques personnes disaient de lui qu'il était un loup-garou. Ce n'était pas juste des commérages mais bien une réalité. Cela ne l'effrayait pas outre-mesure mais formaient-ils quelque chose de tangible ? Formaient-ils un couple ? Ariane, toujours piégée dans l’ascenseur, gloussa à cette idée. Un vieux sorcier barbu lui jeta un coup d'oeil en biais. Mais elle n'en eut cure. Elle frôlait du bout des doigts ses rêves candides d'amour éternel. A ceci près qu'il s'agissait à présent d'une réalité.


APPARTEMENT D'ARIANE ARENBERG, CHEMIN DE TRAVERSE, ANGLETERRE (OCTOBRE 1998) ★  Ariane avait été rapatriée d'urgence en France, en janvier 1998. La guerre faisait rage en Angleterre et Gaheris se battait du côté de la rébellion. Mais Harry Potter était mort et les ténèbres avaient gagné la Grande-Bretagne. L'homme qu'elle aimait avait été envoyé à Nurmengard, en Russie. Une prison dont, elle l'espérait, il avait pu s'échapper lors des cohues qui s'étaient déroulées fin août. Durant cette période de grand chamboulement, elle était retournée en Angleterre après de longs mois d'absence. Dans un premier temps, elle n'avait rangé aucun vêtement dans les armoires et son appartement sentait le renfermé. Puis, en septembre, elle avait rouvert les volets et avait aéré les quelques pièces de sa maisonnée. Elle ne désirait pas s'apitoyer sur son sort. Elle devait retrouver Gaheris – c'était l'idée qui l'obsédait. Ariane vivait, mangeait, respirait pour le retrouver. Toutes ses pensées étaient dirigées vers lui. Malheureusement, en tant qu'Arenberg, elle ne pouvait décemment pas agir comme bon lui semblait. Si elle quittait son poste au Ministère de la Magie (britannique cette fois-ci, on l'avait transférée), sa famille serait immédiatement alertée. A coup sûr, elle serait retrouvée. Elle avait peur d'être accusée de trahison mais peut-être était-ce la plus belle accusation que l'on pouvait lui porter actuellement. Assise sur son fauteuil, les pieds posés sur la petite table basse, Ariane sursauta lorsque son petit chat miaula et vint se frotter affectueusement contre son mollet. Un chaton qu'elle avait acheté sur un coup de tête – histoire de compenser l'absence de Gaheris. Cela n'atténuait en rien la douleur qu'elle ressentait continuellement mais Archie avait tendance à la faire ricaner lorsqu'il jouait avec ses petites souris en feutrine. La sorcière prit son chat et le serra fort contre sa poitrine. « Qu'est-ce que je vais faire, hein, Archie ? » La réponse était là, juste sous ses yeux, et couvrait d'encre noire un morceau de parchemin. Son cœur palpitait férocement dans sa poitrine. Elle ne savait pas de quelle manière se sortir de cette situation dans laquelle sa famille l'avait fourrée. Oh, elle n'allait pas fuir, non. Ils seraient bien capables de la retrouver dans les plus brefs délais et l'envoyer tout de même en Ecosse, là où l'attendait son fiancé. Un frisson la secoua. Elle était dorénavant fiancée à Eamonn Oswald-Appleby. L'espace d'un bref instant, le visage de Gaheris lui traversa l'esprit et elle dut prendre sur elle pour ne pas éclater en sanglots. Calmement, Ariane reposa son chat qui recommença à gambader joyeusement dans le salon. La sorcière se mordilla un moment la lèvre inférieure et se leva. Ses fiançailles avaient été annoncées par voie épistolaire et, le matin même, sa surprise fut grande lorsqu'elle apprit ses futures épousailles. Elle devrait refermer les volets et refaire ses valises. Ariane croisa les bras et épousa une dernière fois du regard la pièce dans laquelle elle se trouvait. Elle avait l'habitude des manoirs – des manoirs français, relatifs aux sorciers natifs de ce beau pays – mais elle n'avait jamais (ou très rarement) mis un pied dans un manoir étranger. Elle savait que le manoir et l'homme qu'elle ne tarderait pas à épouser allaient être froids. Un long frisson lui parcourut l'échine. Gaheris lui manquait et elle n'avait pas envie de prendre part à ce mariage arrangé. Et dire que ses parents avaient approuvé sa relation avec un sorcier de sang-mêlé – qui s'était avéré être, certes, un loup-garou. L'idée d'épouser un sinistre inconnu la chagrinait, pis encore : l'envie de rendre son tablier était plus pressante qu'à l'accoutumée. Elle devait retrouver Gaheris mais, plongée au sein d'une atmosphère purement austère, comment allait-elle s'y prendre ? Ne lui restait plus que son lieu de travail où elle pouvait effectuer certaines recherches sans éveiller le moindre soupçon. Toutefois, le nouveau directeur son département était un vieux croûton qui passait son temps à lui pincer les fesses. Il n'avait jamais tenté d'approches plus fougueuses mais Ariane n'avait jamais tenu à rester dans la même pièce que lui. Il n'était intéressé qu'au corps des femmes, malgré le mérite qu'il semblait traîner derrière lui. Il ne serait pas un problème. Un fin sourire étira ses lèvres et elle essuya du revers de la manche les larmes qui perlaient au coin de ses yeux. Il était temps.


MANOIR FAMILIAL DES OSWALD-APPLEBY, PEAKSHIRE, ECOSSE (DECEMBRE 1998) ★ Allait-il s'arrêter un jour de l'ignorer ? Les sourcils froncés, les bras croisés, Ariane jetait quelques coups d'oeil en direction d'Eamonn. A quoi pensait-elle lorsqu'elle l'avait rejoint devant la cheminée ? Il était plongé dans un livre et ne tenait visiblement pas à faire la conversation. D'ailleurs, même lorsqu'il ne lisait pas, il ne prenait pas la peine de lui adresser la parole. L'idée de leur mariage ne lui plaisait guère et il lui montrait ostensiblement. Ils étaient tous les deux dans la même galère mais Ariane, sans doute plus doucereuse, essayait de se montrer amicale. Leurs fiançailles lui donnaient également des cauchemars, ainsi que la vague sensation d'être prise au piège, mais ils devaient agir au mieux pour s'entendre. Ils allaient (supposément) passer leur vie ensemble, par Merlin ! A choisir, ses parents auraient pu lui choisir un fiancé plus prolixe que ce sinistre personnage qui semblait maudire tout ce qui l'entourait. Dont Ariane. Non, surtout Ariane. Alors la jeune femme continuait à bavasser toute seule, la moue renfrognée, consciente qu'Eamonn ne l'écoutait guère. Son attitude la désespérait ; un épouvantail aurait sûrement été plus attentif que ça. Elle aurait voulu lui donner une claque derrière la tête et l'incendier jusqu'à ce qu'il comprenne que, non, Ariane ne fantasmait pas sur leur mariage futur. Si, au moins, ils pouvaient devenir amis, peut-être que leur union lui paraîtrait moins répulsive. Il ne faisait aucun effort. Ariane arrêta son long discours et poussa un profond soupir. Elle grinça des dents et contacta un peu plus ses bras autour de sa taille. « Est-ce que tu m'écoutes ? » demanda-t-elle finalement. Eamonn leva son nez en direction de son 'interlocutrice', la mâchoire inférieure légèrement affaissée. Non, il ne l'écoutait pas – Ariane aurait dû préciser qu'il s'agissait d'une question rhétorique. La réponse coulait de source même si elle ne lui plaisait pas. La jeune femme aurait bien aimé secouer son fiancé, même si celui-ci n'était pas un prunier, histoire de lui remettre les idées en place. Elle ne méritait pas d'être ignorée de la sorte, même si elle parlait toujours beaucoup trop. Eamonn, qui semblait un peu perdu face à cette question directe, prit tout de même soin de répondre. Elle n'en attendait guère plus venant de lui. « Euh, ouais, Anaëlle. Elle est sympa ton histoire. » Il le faisait exprès et cette certitude lui donnait envie de pleurer. Gentiment, la jeune femme rectifia – pour la millième fois, sans doute – l'erreur qu'il venait de commettre. « Ariane. Je m'appelle Ariane. » Les flammes léchaient les bûches et, malgré la chaleur ambiante, la jeune femme était frigorifiée. Gaheris lui manquait terriblement – encore plus lorsqu'elle posait son regard clair sur son fiancé. Ce dernier hocha simplement la tête et reporta son attention vers les pages noircies d'encre qu'il lisait. Ariane se mura derrière un silence buté et se leva, sans prendre la peine de saluer Eamonn. Le lendemain matin, elle s'excuserait auprès de lui pour avoir pris congé sans lui avoir souhaité une bonne nuit – elle en avait la certitude mais, pour le moment, elle n'avait plus envie d'être aimable. Le bruit de ses pas résonnaient dans les couloirs sombres du manoir et plus que jamais, alors qu'elle était entourée par tous les membres de la famille Oswald-Appleby, Ariane avait l'impression d'être seule.


MINISTERE DE LA MAGIE, LONDRES, ANGLETERRE (JANVIER 1999) ★ Ariane claqua la porte du bureau derrière elle. Wayne-Dryn Gedwyr ne sourcilla qu'à peine, toujours concentré sur les dossiers qu'il lisait. Bien, très bien. Cet homme avec de bonnes idées – ou plutôt de bonnes portes de secours – et il l'avait sauvée d'une agression sexuelle certaine en égorgeant Hepburn, l'ancien directeur du département de coopération magique internationale. Et il avait pris sa place – ou plutôt il avait repris la place qui lui était attitrée. Malgré tout, Ariane exigeait plus de lui. Il ne pouvait décemment pas fuir comme il l'avait fait l'an passé. De plus, en l'assistant comme elle avait pu le faire et en ne le dénonçant pas, elle se rendait complice de son crime. Un long frisson lui parcourut l'échine. Avait-il réfléchir à sa proposition ? Il ne pouvait pas lui refuser cette faveur. S'il voulait la protéger et l'aider à retrouver Gaheris, alors Wayne n'avait plus qu'une seule possibilité qui lui était offerte : l'intégrer dans la résistance. S'il voulait la tenir éloignée de ses magouilles, très bien, mais Ariane considérait que c'était bien trop tard pour cela. Elle portait à cet homme une affection toute particulière, un sentiment sûrement partagé, alors il était temps qu'il accepte de la laisser agir à sa guise. La jeune femme se frotta les mains et s'assit sur la chaise qui faisait face au bureau du directeur. L'excitation transcendait ses traits juvéniles. En cet instant, Wayne ressemblait fortement à Eamonn : il ignorait royalement sa présence et pour cause, il connaissait les raisons de celle-ci. Parfois, les mots étaient inutiles. « Vous avez réfléchi à ma demande ? » demanda Ariane. Wayne posa ses dossiers et croisa les bras sur son torse. La jeune femme eut une mauvaise impression : elle ne se sentait pas prête à se battre contre lui, surtout pour lui prouver qu'elle était déterminée à faire changer les choses. Elle l'admirait trop pour cela. Le soir du meurtre d'Hepburn, elle avait déballé toute la liste de ses problèmes (la disparition de Gaheris, son fiancé râleur, sans oublier l'enfer qu'elle avait vécu au sein du ministère) et Wayne avait paru touché par ce qu'elle lui avait dit. Il était peut-être temps de l'accepter au sein de ce groupe dont il faisait partie. Elle était prête à le harceler nuit et jour s'il le fallait. « Es-tu bien sûre de toi ? » Le sourire sur le visage d'Ariane se fana. Et ses sourcils se foncèrent. Elle souhaitait se donner l'allure d'une jeune louve, prête à tout pour retrouver un semblant de paix dans ce monde. « Dites-moi où et quand. » déclara-t-elle simplement. Wayne hocha la tête, prit un parchemin sur lequel il griffonna une adresse. Il fit glisser le morceau de papier le long de la table, sans heurter un seul objet. Frénétiquement, Ariane prit le parchemin, le lut et le glissa dans la poche de sa veste. « Ce soir. » Ariane hocha la tête. Elle n'aurait aucun mal à s'esquiver – après tout, Eamonn ne s'intéressait guère  à ses activités. Elle pouvait aller faire de la randonnée pédestre en Alaska ou gagner sa vie en tant que mascotte pour une équipe de Quidditch qu'il n'en aurait toujours rien à faire. Ariane gloussa et se leva, manquant de renverser un presse-papier au passage. Sans un mot, elle sortit de la pièce, lançant un petit regard réjoui derrière son épaule. Elle ne le décevrait pas.