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| now I hate you + katherina | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: now I hate you + katherina Ven 14 Juin - 22:35 | |
| Je n'aimais pas cette guerre qui s'éternisait. Personne n'aimait cette guerre, d'ailleurs, sauf ceux qui trouvaient le moyen d'en tirer un quelconque avantage. Il s'agissait bien entendu des Mangemorts. Qui cela pouvait-il être d'autre, d'ailleurs ? Il n'y avait qu'eux qui s'en tiraient à bon compte, dans cette histoire. Nous autres, nous étions tout en bas de la chaîne alimentaire, si on pouvait exprimer les choses ainsi. Alors oui, nous étions obligés de nous planquer, de vivre dans la plus grande clandestinité. Nous étions sans cesse exposés au danger. Jamais je n'aurais jamais imaginé tomber là dedans un jour, et pourtant...je guerroyais comme je pouvais, avec les moyens du bord. Souvent, cela revenait à mettre des coups d'épée dans l'eau. Surtout, j'étais seul. Seul contre le reste du monde. Dans un sens, ça a toujours été le cas. Il fut un moment où j'en étais même arrivé à détester la terre entière, bouffé par la colère et l'amertume de n'avoir pas pu m'épanouir dans cette famille qui pourtant était la mienne. Et puis, un jour, j'ai cessé de m'en faire. Du jour au lendemain, je n'en ai plus rien eu à foutre. Je vivais ma petite vie comme je l'entendais. L'alcool, les potes, le Quidditch, ça faisait autant de bon souvenirs. J'avais eu une jeunesse bien remplie. J'avais profité malgré tout, et j'avais même trouvé l'amour. Une fois, et ça a suffi pour me dire plus jamais. Et puis ça s'est terminé, et j'ai de nouveau été aigri, en rage contre la terre entière. À quoi bon tolérer les autres si eux ne voulaient pas de moi ? Dans le fond, j'ai toujours été un poil solitaire, parfaitement capable de vivre en ermite. D'ailleurs, je cavalais seul. Je n'avais pas ressenti le besoin d'avoir un compagnon d'infortune, ni même de m'associer à d'autres fuyards, encore moins de rejoindre un camp de réfugiés. Pourtant, ce n'était pas faute de me l'avoir proposé à de nombreuses reprises. À chaque fois, je déclinais l'offre poliment, ne ressentant pas spécialement le besoin de vivre en société. J'étais très bien comme ça. Je me contentais simplement de filer un coup de main à ceux qui en avaient besoin. Il ne m'en fallait pas plus. De toute manière, je ne voulais pas prendre le risque de m'attacher à qui que ce soit, la guerre aura vite fait de me l'enlever. Ils partaient un à un, décimés ou lassés, et moi, au milieu de tout ça, je culpabilisais, j'avais ce qu'on appelait le complexe du survivant.
Voilà une semaine que j'avais retrouvé ma liberté, que Judith m'avait sorti de là. Je fuyais, encore et toujours, je n'avais aucune intention de m'arrêter. Je ne pouvais pas de toute façon, rester au même endroit était suicidaire et je n'avais aucune envie qu'on me trouve. Ce jour là, j'étais à Londres, oui, mais plus pour longtemps. Londres, ça avait beau être immense, ça avait beau grouiller de monde, ce n'était pas pour autant l'endroit idéal pour se fondre dans la masse. Simplement parce qu'ici, il y avait beaucoup plus de mangemorts que nulle part ailleurs. De toute évidence, je devais partir, ne pas trop m'attarder. Trop dangereux. Cela faisait peut-être une heure ou deux que j'étais en train de marcher, boudant les transports en commun. J'étais revenu prendre quelques affaires à l'appartement. mon ancien chez moi. L'endroit était inoccupé depuis plusieurs mois, mes affaires y étaient encore et n'avaient pas bougé. J'aurais pu y rester, mais étant fugitif, c'était risqué, très risqué, l'endroit devait être sous surveillance. Je n'avais donc pas intérêt à ne pas traîner ici. Je n'allumai pas la lumière, je ne voulais pas prendre le risque qu'on me repère de cette façon. J'avançais donc à l'aveuglette, sachant exactement où se trouvaient tous les meubles. Une fois que je me fus glissé dans ma chambre, je fermai la porte derrière moi. « Lumos. » marmonnai-je finalement, afin d'y voir quelque chose. De toute manière, les volets étaient tous fermés, il y avait peu de risque que l'on puisse voir quoi que ce soit depuis l'extérieur. Aussitôt dit, aussitôt fait, un fin rai de lumière éclaira faiblement les lieux, suffisamment en tout cas pour me permettre de me repérer. D'un pas mécanique, je me dirigeai vers l'armoire. Je mis dans mon sac à dos quelques vêtements propres, car si j'abîmais toutes mes affaires en les tâchant de sang ou bien en y faisant quelques accrocs, je n'allais plus rien avoir à me mettre. Une fois mon armoire vidée, je me rendis dans la salle de bain et dévalisai l'armoire à pharmacie. Je fis encore une fois le tour de l'appartement pour vérifier que tout allait bien, puis j'éteignis ma baguette avant de sortir en prenant soin de ne pas claquer la porte – inutile d'attirer l'attention de mes voisins quant un éventuel retour.
A pas de loups, je descendis les escaliers, puis je me retrouvai dehors. Pour l'instant, tout allait bien, je n'avais pas fait de mauvaises rencontres. Je pouvais donc partir l'esprit tranquille. Cela dit, puisque je n'étais plus revenu depuis Septembre environ – soit l'époque où j'ai décidé de prendre le large – ils devaient penser que l'endroit était définitivement abandonné et que je ne reviendrais pas. Rester là comme des cons aussi longtemps était de ce fait parfaitement inutile, et représentait une sacrée perte de temps. Ils avaient sans doute mieux à faire que de camper en bas du domicile d'un fuyard – comme par exemple, traquer le fuyard en question, ou en torturer d'autres. Pourtant, mon instinct me soufflait de me méfier. Quelque chose me disait qu'ils n'avaient pas totalement abandonné l'endroit. Peut-être était-ce parce que je me sentais observé...Quoiqu'il en soit, je décidai de lever le camp avant de me retrouver avec une bonne dizaine de Mangemorts – ou rafleurs, d'ailleurs, ce qui n'était pas frachement mieux – sur le dos. Je fis alors volte-face, me préparant à emprunter le chemin opposé à celui que j'avais prévu de prendre initialement, lorsque je me retrouvai nez à nez avec... « Katherina ! » Mon sang ne fit qu'un tour lorsque je reconnus l'ancienne Serpentard, qui était accessoirement mon ex. Putain de merde. Je m'étais préparé à tout, sauf à la revoir, maintenant. à dire vrai, je préférais être enfermé de nouveau que d'avoir affaire à elle, d'une façon ou d'une autre. Non, je n'avais toujours pas digéré notre rupture, bien qu'elle soit survenue des années auparavant, et en ce moment précis, mes sentiments envers elle étaient très loin d'être tendres. « Je peux savoir ce que tu fous en bas de chez moi ? » Dans le fond, j'avais peur de comprendre, parce que cela ne faisais aucun doute. Je ne savais pas vraiment ce qu'elle était devenue, mais dans ma tête, il n'y avait qu'une option possible. « Dis moi que c'est pas ce que je pense. Pas toi. » Mes mots s'évanouirent sur mes lèvres en une supplique souffreteuse, alors que je sentais à nouveau mon cœur se déchirer à l'idée qu'elle puisse être des leurs. Encore une fois, je me sentais trahi. Elle représentait tout ce que je détestais, tout ce que je haïssais viscéralement, au plus profond de moi. Elle n'avait même pas besoin de me le confirmer, au final, puisque je l'avais deviné. Je n'étais plus du tout l'étudiant naïf qu'elle avait connu, elle allait devoir s'y faire. |
| | | | Sujet: Re: now I hate you + katherina Dim 16 Juin - 17:57 | |
| V oilà trois années aujourd’hui qu’elle avait rejoint le camp du Seigneur des Ténèbres. Dès sa sortie de l’école britannique, sa famille n’avait pas tardée pour insister afin que cette adhésion se déroule dans les normes. Elle aurait dû être préparée. Depuis toujours, cela risquait d’arriver. Elle le savait que cet évènement finirait par tomber. Mais elle s’était voilée la face et avait su profiter de toutes ces années, où elle avait agi comme bon lui semblait. Après le départ de sa sœur et de son frère, elle n’avait été que plus ravie de montrer ce qu’elle était. Du moins, une partie, elle se doutait que des paires d’oreilles traînaient dans les couloirs. Elle était surveillée et le savait. Rien qu’avec sa cousine Pandora, du même âge que June. Celle-ci représentait le portrait de ce qu’elle ne voulait jamais ressembler. Cruelle, sans compassion, une véritable mangemorte digne de ce nom. Ce que Katherina n’était pas. Ce qu’elle voulait, elle, c’était s’amuser, profiter de la vie. Ce conflit ne l’intéressait nullement, elle aurait préféré se retrouver dans un coin bien tranquille où elle aurait pu faire tout ce qu’elle voulait. D’autant plus que, dans les couloirs du château, elle était une reine, populaire, crainte. Mais à l’extérieur, elle n’était nullement connue pour ce fait. La jeune femme illustrait un pion sur l’échiquier du monde. Rien de plus, elle n’exerçait aucun pouvoir, contrairement aux autres membres de sa famille. Surtout, elle ne s’impliquait pas autant qu’elle le devrait, et certaines personnes commençaient à le remarquer. Quelques-unes tentaient d’y remédier, la mettant devant le fait accompli, l’obligeant à faire ce qui devait être fait. C’était à regret qu’elle s’exécutait, elle n’avait pas le choix. Contrairement à certaines têtes qui arpentaient Poudlard, elle n’avait jamais montré le moindre signe de cruauté. Elle ne s’attaquait à personne, tant qu’on ne venait pas lui chercher des noises. C’était ce trait de caractère qui représentait sa faiblesse aux yeux de ses compères. Néanmoins, elle avait toujours fait en sorte de prouver que c’était elle qui détenait le pouvoir. Et personne ne l’avait remis en cause plus d’une fois. |
A ujourd’hui, rien n’était moins sûr. Elle doutait de tout. C’était trop confus dans sa tête, le brouillard total. Elle n’était sûre de rien. Ce dont elle était certaine, c’était qu’elle avait l’impression que tout lui échappait. Elle constatait à ce jour qu’elle n’avait pas demandé cette vie. Mangemorte, tireuse d’élite au Ministère de la Magie, rien de tout cela. Elle aurait pu vouloir gérer une entreprise, qu’est-ce qu’elle en savait. Tout au long de son existence, elle avait dû faire des sacrifices pour les autres. L’un d’entre eux se trouvait devant ses yeux, d’ailleurs. Au début, elle avait écarquillé les yeux, surprise de le revoir. D’autant plus qu’il se trouvait être un fugitif. Son devoir était de le rendre aux mangemorts et de le laisser pour mort. Et, encore une fois, elle n’en n’avait aucune envie. Du coup, elle se trouvait à le suivre des yeux, les mains dans les poches. Jusqu’à ce qu’il disparaisse de son champ de vision. Elle aurait pu faire demi-tour, faire comme si elle ne l’avait pas vu et tout aurait allé pour le mieux. Mais les choses ne se passèrent pas telles quelles. La jeune Harrington se mit à patienter, se demandant comment il réagirait à sa vue. Sûrement pas avec un « Oh, Kate, je suis ravi de te voir ! ». Malgré les circonstances de leur dernière entrevue, elle n’avait pas oublié le garçon avec qui elle avait passé des heures à discuter, à rire. La brune se souvenait encore de sa sensation d’être « elle » avec lui, libre. Le goût de l’interdit n’avait fait que la pousser davantage dans ses bras. Il avait représenté tout ce qu’elle devait mépriser : sang de bourbe, gentil, poufsouffle, anti-mangemort. Et pourtant, elle avait craqué sur lui, au cours de sa sixième année. Elle avait compris la signification d’aimer quelqu’un, et c’était ça qui l’avait effrayé au point d’en venir à rompre. Ils ne pourraient jamais finir ensembles, elle le savait depuis le début, mais elle avait laissé cette histoire prendre des proportions étonnantes. Et, surtout, trop importantes. Elle était tombée amoureuse de lui. Et elle savait qu’il avait été sincère avec elle. La preuve, elle avait été sa première fille. Ce n’était pas anodin. Maintenant, après des années, elle se trouvait devant lui. « Katherina ! » Laissa-t-il échapper, la surprise se lisant parfaitement sur son visage. Elle fit de son mieux pour rester impassible, comme toujours. Quant à lui, son expression faciale s’assombrit. « Je peux savoir ce que tu fous en bas de chez moi ? » demanda-t-il. A cet instant, elle faillit sortir une réplique emplit de sarcasme. Mais ce n’était pas le bon moment. En plus, aucun mot ne se décidait à sortir de sa bouche. Elle se contentait de le regarder. « Dis-moi que c'est pas ce que je pense. Pas toi. ». Si, c’était elle, et il le savait. Il le savait depuis toujours. Elle planta ses yeux dans les siens, faisant de son mieux pour ne pas flancher. Au bout de quelques secondes silencieuses, elle se résigna à dire : « Tu ne devrais pas être ici, beaucoup de monde te recherche ». Ce qui était vrai et il le savait déjà. Elle ne lui apprenait rien. Elle finit par se reprendre et continuer : « Je ne suis pas venue pour toi, mais d’autres pourraient. C’est pas malin de revenir chez toi, avec tout ce monde ». Elle zyeuta les alentours, fort heureusement, elle ne reconnaissait personne et ne rencontrait aucune paire d’yeux suspect. « Tu dois pas rester ici ». D’un signe de tête, elle lui indiqua une direction sûre. Des années de séparation ne suffisaient pas à la rendre insensible à sa capture. Contrairement à ce qu’on pouvait penser.
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| | | | Sujet: Re: now I hate you + katherina Lun 17 Juin - 22:55 | |
| J'avais ma petite idée quant à la présence de Katherina en bas de chez moi, mais je refusais d'y croire, de l'admettre. Pour un peu, j'en aurais ri, de l'ironie de la situation. Aussi les Mangemorts ont envoyé mon ex petite-amie pour me tuer ? C'était tout droit sorti d'un mauvais scénario d'un film de série Z. D'autant plus qu'elle ne semblait pas du tout surprise de me voir là. Si elle avait montré un tant soit peu d'étonnement, j'aurais pu avoir des doutes, mais même pas. Alors, il était hors de question que je baisse la garde. Avec les années, j'étais devenu plus méfiant parce qu'on m'avait trop pris pour un con, et personne n'aimait ça, être pris pour un con. Katherina faisait partie de ceux-là. J'aurais pas dû m'y attacher, jamais, et pourtant, je me suis fait avoir comme un bleu. Un jour elle avait l'air pleine d'amour et le lendemain elle me larguait sans autre sommation, avec un semblant d'explication quant au pourquoi du comment de la rupture. J'en avais été d'autant plus sidéré que selon moi, ses explications ne tenaient pas debout. Pourquoi n'avait-elle pas pris ses distances dès le départ ? Alors oui, je lui en voulais, et non, je n'étais pas ravi de la voir ici, loin de là. Surtout qu'un peu plus haut dans la rue, c'était chez moi, et je n'étais pas certain qu'elle sache où j'habite soit une bonne chose. Quel putain de gâchis. C'était si bien ce qu'on avait tous les deux. Mais bon. Ça faisait trois ans au moins que cette histoire était morte et enterrée, il n'y avait pas lieu d'épiloguer dessus plus longtemps, ça faisait trop mal. Malgré tout, je ne pouvais pas oublier, pas tant qu'elle sera encore dans ma vie. Le simple fait de la voir suffisait à rouvrir une vieille blessure que je pensais cicatrisée. Tout au fond, il y avait la colère, l'amertume, un profond sentiment d'injustice. Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? Parfois, j'avais regretté. Rien que cette histoire, en elle même, était regrettable. Pourtant, je ne pouvais pas nier que j'avais vécu avec elle des moments formidables. Tellement, que je n'avais rien vu venir. Qu'elle me foute une baffe magistrale serait revenu au même. Voilà ce que j'avais ressenti lorsqu'elle avait annoncé qu'entre nous, c'était fini : c'était comme si j'avais reçu une claque en pleine gueule. C'était le même effet. Exactement le même. Alors, maintenant, ça bouillonnait encore un peu. Tout ce que j'aurais voulu lui dire, lui hurler au visage me revenait en mémoire. Je voulais lui crier ma haine, mon sentiment d'injustice, ma tristesse également. Je voulais lui dire tout ce que je n'avais pas osé déballer le jour où elle est partie. Et je me désespérais rien que d'y penser.
Maintenant qu'elle était là, devant moi, j'étais muet comme une carpe, les bras ballants, j'avais l'air d'un con, tout simplement. J'étais bien trop surpris pour réagir correctement. Je ne savais pas si je devais être en colère, triste ou simplement soulagé que je sois tombé sur elle et non pas sur un autre Mangemort. Encore une fois, mes pensées et mes émotions se bousculaient dans ma tête, c'était sacrément le bordel là haut. Plus encore, une pointe de ressentiment m'agitait, me titillait, menaçait de tout faire déborder mais pas un son ne franchissait mes lèvres, et pour un peu, j'aurais parié que mes yeux sortaient presque littéralement de leurs orbites. Ce fut elle qui brisa le silence la première, si ça se trouvait, elle devait être aussi surprise que je l'étais, pas réellement préparée à me revoir. Et ça, c'était une bien maigre consolation. « Tu ne devrais pas être ici, beaucoup de monde te recherche » J'étais au courant, merci bien. Je savais également que j'ai pris d'énormes risques en revenant ici, alors qu'il y avait de fortes probabilités pour que mon appartement soit sous surveillance. Que j'ai pu aller chercher quelques affaires sans me retrouver avec une dizaine de rafleurs sur le dos était en soi un petit miracle. J'avais eu de la chance sur ce coup là, mais comme tout à chacun, je savais que la chance finissait immanquablement par tourner. « Je ne suis pas venue pour toi, mais d’autres pourraient. C’est pas malin de revenir chez toi, avec tout ce monde ». Elle n'est pas venue pour moi ? Vraiment ? Alors, pour qui pourrait-elle être là, alors ? Bon, d'accord, elle ne savait pas forcément que j'habitais ici, mais il y avait quand même de fortes chances pour qu'elle ait été mise au courant d'une façon ou d'une autre, les Mangemorts se refilaient souvent les infos entre eux avant d'aller sur le terrain. Enfin, elle était mal placée pour me faire des leçons de morale. Je n'avais pas de comptes à rendre à une Mangemort, fut-elle mon ex. Aussi je préférai rester silencieux pour ne pas dire quelque chose de regrettable. Je n'avais pas envie de me disputer avec elle, pas maintenant, j'étais franchement pas d'humeur. « Tu dois pas rester ici » Elle m'indiqua alors d'un signe de la tête une direction. Celle où j'étais censé aller, je suppose. En gros, elle était en train de me chasser de chez moi, de me dire de me casser, purement et simplement. En fait, j'étais tout autant sidéré que le jour de notre rupture. Pourquoi faisait-elle ça ? Pourquoi donnait-elle l'illusion de m'offrir une porte de sortie, alors que je m'attendais à tout moment de me faire attraper ? Ne cherchait-elle simplement pas à se donner bonne conscience, en se servant de moi comme excuse ? Si j'avais bien appris une chose depuis tout ce temps c'était qu'on ne pouvait pas faire confiance à un mangemort, jamais. Maintenant qu'elle était dans l'autre camp, elle était mon ennemie, aussi détestable cette pensée soit-elle.
Je ne pus cependant contenir ma colère plus longtemps. Trop de rage, trop d'amertume cumulées depuis tout ce temps. J'attrapai alors le poignet de la jeune femme et le serrai dans ma poigne avec force, tandis que de l'autre main, je relevais légèrement sa manche. Elle était là, sur sa peau pâle, sombre et décadente, ultime preuve d'appartenance à son nouveau camp : la marque des ténèbres. Je m'en étais douté, mais j'avais voulu le constater par moi-même, quitte à m'écorcher un peu plus dans la manœuvre, je n'étais décidément plus à ça près. Presque aussitôt, je ressentis le besoin de soustraire cette horreur de mon champ de vision. Je relâchai son poignet sans douceur, avant de laisser tomber mes bras le long de mon corps, serrant les poings imperceptiblement. « Alors c'est vrai. » sifflai-je avec mépris. « Pourquoi, Katherina, POURQUOI ? » J'avais presque crié ce dernier mot, alors que je me sentais doucement perdre pied. Je secouai la tête de droite à gauche d'un air navré. Je ne voulais pas y croire. Pourtant, l'évidence était là, sous mes yeux, j'étais bien trop aveugle pour l'admettre. Oui, pourquoi ? N'avais-je donc jamais eu une quelconque importance pour elle ? Nous, ce qu'on avait vécu, ça ne signifiait rien ? J'avais osé croire qu'elle était une fille bien, je m'étais fourvoyé sur son compte. Au fond, elle ne valait pas mieux que les autres. Mon premier amour, merde, elle n'avait pas le droit de me faire ça ! Pas le droit ! « Tu sais quoi ? » lançai-je d'une voix tranchante. « Ici, c'est chez moi, je n'ai pas de retards dans mes loyers, je n'ai reçu aucun avis d'expulsion, donc jusqu'à preuve du contraire, j'ai le droit d'y être, et encore plus lorsqu'il s'agit de récupérer quelques affaires qui m'appartiennent. » Une évidence, mais j'avais besoin de le préciser au cas où ça ne serait pas rentré dans les mœurs. Au cas où elle n'aurait pas imprimé. « Par contre, toi, tu ne peux pas en dire autant. S'il y a quelqu'un qui n'a rien à faire ici, c'est bien toi, alors tes leçons de morale, tu les mets en veilleuse, s'il te plaît. » Je me sentais englouti par un engrenage sans fin, laissant exploser ce que j'avais trop longtemps refoulé. Je jetai à nouveau un coup d'oeil en direction de la rue qu'elle venait de m'indiquer. « Et tu sais quoi, Katherina ? Ouais, tu as raison, je vais me casser, je me suis trop attardé ici de toute façon. Il faudrait pas que je me fasse attraper par des gens mal intentionnés, dont tu fais partie soit dit en passant. Tu ne trouves pas qu'il y a un conflit d'intérêts ? » Après tout, comment pouvait-elle prétendre vouloir m'aider alors qu'elle les servait eux ? Il y avait comme une contradiction, j'avais du mal à saisir. Sauf si peut-être elle avait quelques éclaircissements à me donner, dans ce cas, j'étais preneur. |
| | | | Sujet: Re: now I hate you + katherina Mer 19 Juin - 22:16 | |
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« I will survive»
Katherina ne se montra guère étonnée en observant le changement d’expression de son interlocuteur. Slevin ne partageait pas de la joie à sa vue, bien au contraire. Elle savait bien qu’il n’avait pu digérer leur rupture. Même si cet évènement appartenait au passé, chacun d’eux se souvenait de ce moment comme si c’était hier. Ce qu’il ne savait pas, c’était que son ex petite amie l’avait fait à contre cœur et l’avait regretté de nombreuses fois par la suite. Aujourd’hui encore, il lui arrivait de se poser la question : Que se serait-il passé si elle était restée à ses côtés ? Ils auraient fui cet univers, ensembles, en courant une mort certaine. Leur tête aurait été mise à prix ; leur capture n’aurait été que plus intéressée, étant donné que Kate serait devenue une traîtresse à son sang. Elle ne partageait pas le courage des Gryffondors, au contraire, on ne s’étonnait guère de la voir héritée de la lâcheté des serpents. On ne pouvait pas parler de lâcheté, dans son cas. Elle ne manquait pas de courage quand l’occasion se présentait. Mais, ce qui se passait autour d’elle dépassait de loin ses compétences. Des preuves de courage ne suffiraient pas à réussir cette bataille. De plus, en agissant en égoïste de la sorte, elle aurait non seulement mis en danger sa famille, mais en plus celle de Slevin. Les mages noirs auraient doublé d’effort pour l’attraper. Dans le pire des cas, elle n’avait jamais souhaité qu’il finisse comme tel. C’est pourquoi cette idée l’avait motivée à rompre tout contact avec lui. De cette manière, elle ne le mettait pas plus en danger qu’il l’était déjà. Elle reconnaissait que c’était en partie égoïste : Elle ne voulait pas mourir. A l’époque, elle souhaitait plus que tout de briller dans tous les domaines. La jeune femme avait su faire ses preuves jusqu’à maintenant, mais, dans pas longtemps, on lui aurait demandé plus. Et si elle devait le faire, elle ne pouvait se permettre d’être en couple avec un sang de bourbe. L’ironie c’était qu’elle se plaisait dans son rôle de reine de Poudlard, et que, une fois sur le terrain, elle demeurait persuadée de garder cette place. Eh bien, la réalité s’était présentée à ses yeux et, la chute avait été surprenante. Elle qui pensait pouvoir gravir les échelons en un claquement de doigt, comme elle l’avait toujours fait, eh bien non. Maintenant la jeune Harrington était plongée dans la réalité du monde. Et ce qu’elle voyait l’effrayait, au profond d’elle, malgré sa réticence à l’avouer. Les gens dans son entourage n’éprouvaient aucune once de pitié ou de compassion. Ils ne pensaient qu’à la vengeance, la colère, la cruauté, en faisant preuve d’un sadisme inouï, pour la plupart. Ce que Kate ne partageait pas. Néanmoins, durant ces trois dernières années, elle avait su démontrer une certaine loyauté. On la surveillait bien et, de ce fait, elle veillait bien à ne pas faire d’écart. Ce qu’elle détestait bien, il fallait avouer. Elle n’appréciait pas des masses l’idée d’être surveillée et qu’on puisse balancer le moindre de ses faits et gestes. Indépendante et libre de nature, elle n’aimait pas le fait d’être épiée et mise sous surveillance. Du coup, elle ne doutait pas que le risque pesait sur Slevin. Certains de ses compagnons le cherchaient activement et avaient déjà dû récupérer des indices.
Prise par surprise, elle ne put empêcher son ancien camarade de lui saisir le poignet et de relever sa manche. Le masque d’impassibilité qu’elle s’était construite laissa apparaître l’ombre d’une grimace avant que cela ne redevienne comme avant. Ses yeux gris se baissèrent au niveau de la marque noire qui était marquée sur sa peau de porcelaine. L’ultime preuve de son adhésion aux rangs des Mangemorts. Elle ferma les yeux le temps qu’il lâche son poignet et les rouvrit lorsqu’il balança : « Alors c'est vrai. ». Tout cela n’était pas une mascarade. Il le savait depuis le début que cela finirait ainsi. Elle constata qu’il avait les poings serrés, la tempête ne saurait tarder. Cela ne manqua pas : « Pourquoi, Katherina, POURQUOI ? ». Comment pouvait-elle répondre à une question alors que même elle n’en savait rien ? Pour sa famille, vraisemblablement. Katherina regarda l’homme qui avait tant hanté ses pensées secouer la tête, d’un air navré. Comme si il était étonné. Si cela n’avait pas été le cas aujourd’hui, elle n’aurait jamais rompu avec lui. Pourquoi donnait-il l’air de ne pas comprendre ? « Tu sais quoi ? Ici, c'est chez moi, je n'ai pas de retards dans mes loyers, je n'ai reçu aucun avis d'expulsion, donc jusqu'à preuve du contraire, j'ai le droit d'y être, et encore plus lorsqu'il s'agit de récupérer quelques affaires qui m'appartiennent. Par contre, toi, tu ne peux pas en dire autant. S'il y a quelqu'un qui n'a rien à faire ici, c'est bien toi, alors tes leçons de morale, tu les mets en veilleuse, s'il te plaît. » Même si elle avait ressenti de la tendresse à son égard, elle ne tolérait guère le fait qu’il lui parle sur ce ton. Les sourcils froncés, le visage grave, elle le contemplait, sans qu’aucun mot ne franchisse ses lèvres. « Et tu sais quoi, Katherina ? Ouais, tu as raison, je vais me casser, je me suis trop attardé ici de toute façon. Il ne faudrait pas que je me fasse attraper par des gens mal intentionnés, dont tu fais partie soit dit en passant. Tu ne trouves pas qu'il y a un conflit d'intérêts ? ». D’accord. Kate n’avait jamais montré un caractère patient, ce n’était pas aujourd’hui que cela allait commencer. Sans hésiter, elle lui attrapa le bras et se rapprocha suffisamment le temps de lui glisser : « Au lieu de provoquer une crise devant n’importe qui, suis-moi, si tu veux avoir des réponses à tes questions ». Elle perdura le contact visuel suffisamment longtemps pour qu’il saisisse ce qu’elle pensait et le lâcha. Enfin, la brune tourna les talons et marcha en direction de la ruelle adjacente qu’elle avait désignée quelques instants plus tôt. Elle croisa le regard d’un passant qu’elle rendit bien. Il y avait trop d’paires d’yeux qui traînaient par ici. Il valait mieux prendre toutes les précautions nécessaires. Une fois sur place, elle prit le temps de se tourner vers lui et de le dévisager. « Bien » déclara-t-elle en s’avançant lentement « Ne fais pas l’étonné, tu le savais depuis le début que cela se terminerait ainsi. » Arrivée à quelques centimètres de lui, elle enchaîna sur le même ton qu’elle prenait lors de sa scolarité : « Je ne t’ai pas demandé de dégager, je t’ai demandé de pas prendre de risque inutile. Revenir chez soi est la première chose à ne pas faire. » Elle lui laissa le temps d’assimiler cela avant de continuer « Contrairement à ce que tu penses, tu devrais te montrer heureux que ce soit moi qui t’ai trouvé et pas un autre. A cette heure-ci, tu ne serais pas en état de faire quoique ce soit » Agacée, elle opta pour un ton un peu plus sec « Crois ce que tu veux, que ce soit l’un de mes moments de générosité, peu importe. Dis-toi seulement que je ne suis pas ici pour te nuire » Elle sut retrouver un semblant de calme olympien le temps de sortir : « A croire que tu te fiches bien du passé, maintenant que tu sais ce que je porte sur mon bras. Tu crois quoi au juste ? Que c’est facile ? On est pas dans le monde que tu crois, Slevin. C’est la guerre. On est obligé de choisir son camp. J’ai dû choisir le mien et cessé tout rapport à ce qui me raccrochait à mon ancienne vie. A savoir, toi. Pourquoi tu es incapable de comprendre ? Tu attendais quoi de moi ? Que je te mette en danger plus que tu ne l’étais déjà ? Eh bien, vu comment tu tiens à ta vie, j’aurais dû le faire. » Maintenant, de son côté, c’était clair.
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| | | | Sujet: Re: now I hate you + katherina Ven 5 Juil - 11:59 | |
| Parfois, je me demandais comment j'avais pu m'enticher d'une fille pareille. Elle et moi n'avions rien en commun. Nous étions même d'exacts opposés. Pourtant, c'était un fait, les opposés s'attirent, et ce inexorablement. Elle était jolie, je ne disais pas le contraire. C'était justement ça le problème. Elle était jolie. Belle, même. Une beauté sombre, sauvage, fascinante, et le gamin un peu naïf que j'avais été y avait succombé. C'était aussi simple que cela. Bête à pleurer. L'attrait des nouveautés et la passion des premiers mois s'étant estompés, maintenant, je me demandais ce que j'avais pu lui trouver. J'étais sur mes gardes, sachant pertinemment à quel camp elle appartenait puisqu'elle ne s'en était jamais cachée. Elle avait fait partie de la caste très fermée des sang-pur de Serpentard, et certaines de ses copines de l'époque m'avaient parfois insulté, tout ça à cause de mon sang. Katherina ne réagissait pas dans ces moments là, comment aurait-elle pu de toute façon ? Si elle avait pris ma défense d'une façon ou d'une autre, elle se serait grillée et ça aurait sonné la fin prématurée de notre idylle. Alors peut-être que oui, j'avais gardé une certaine rancoeur à son égard, et maintenant qu'elle était en face de moi, tout me revenait en pleine gueule. tout. Les souvenirs brûlants de nos étreintes, les moments de tendresse – car il y en a eu, les petites disputes et grosses engueulades et surtout l'amertume. L'amertume de ne jamais avoir pu vivre cette idylle au grand jour parce que c'était interdit, l'amertume de la rupture. Quoique, dans cette dernière hypothèse, l'amertume s'était noyée dans la colère et le dépit. Je n'avais pas compris. Je ne comprenais toujours pas. Moi aussi pourtant, j'avais pu bénéficier d'une certaine popularité à Poudlard. Peut-être pas la même qu'elle mais j'avais brillé, indéniablement. Je faisais partie d'une bande de joyeux lurons qui enchaînaient les conneries et qui faisaient rire tout le monde, j'avais eu une adolescence bien remplie, entre les petites soirées clandestines entre potes et le Quidditch. D'ailleurs, avoir joué au Quidditch y était pour beaucoup, dans cette popularité. J'aurais pu avoir toutes les filles que je voulais si j'avais été moins aveugle, moins à côté de la plaque, surtout à ce niveau là. Mais je la voulais elle, seulement elle. Katherina. Je l'ai eue, il fut un temps, mais à présent, cette époque était révolue. Elle avait détruit tout ce qu'il y avait de bien entre nous, elle était partie sans regarder en arrière. Et voilà qu'elle resurgissait dans ma vie sans crier gare. Se rendait-elle compte à quel point j'étais différent ? En quelques mois de cavale seulement, j'avais vieilli d'un coup, mes traits enfantins s'étaient envolés, remplacés par des traits plus matures, plus adultes. J'étais devenu plus amer, plus aigri, l'éclat malicieux qui dansait au fond de mon regard avait disparu au gré des horreurs que j'avais vues. Des horreurs engendrées par ceux de son camp.
Comprenez donc que je ne pouvais pas garder mon sang froid. Pas face à elle. Elle était en partie responsable du chaos qui régnait en ce moment dans le monde magique. Elle y participait activement en traquant ceux de mon espèce. les sang-de-bourbe. J'avais parfois envie de hurler tant mon sentiment d'injustice était fort. C'était injuste. Pourquoi nous condamner tous alors qu'on n'avait rien demandé ? On était nés différents, voilà tout. Moi, je n'avais pas demandé à naître sorcier, surtout vu comment mes parents ont accepté la nouvelle, c'est à dire très mal. Je ne regrettais rien. On ne pouvait pas revenir en arrière de toute façon. Ce qui était fait était fait. Les choses étaient ainsi, gravées dans le marbre, et on n'y pouvait rien. Il en allait de même pour mon statut de sorcier. J'étais un foutu sorcier, il fallait l'accepter. Parfois, je m'étais demandé ce qu'aurait été ma vie si j'étais resté moldu, comme les autres membres de ma famille. Peut-être qu'entre mon père et moi, ça n'aurait jamais été la guerre. Enfin. À quoi ça servait de se triturer la cervelle avec toutes ces théories alors que la question ne se posait même pas ? La réalité était toute autre, j'étais un fils de moldus traqué par ces tarés de Mangemorts, et j'avais sans doute fait une grossière erreur en revenant ici puisque j'étais tombé sur l'une d'entre eux, fut-elle mon ex. Je sursautai légèrement lorsqu'elle s'empara de mon bras – il fallait dire que je n'étais plus vraiment habitué aux contacts puisque le métier de fugitif, si on pouvait dire les choses ainsi, impliquait la plupart du temps une grande solitude. Aussi la savoir aussi près de moi me troublait. « Au lieu de provoquer une crise devant n’importe qui, suis-moi, si tu veux avoir des réponses à tes questions » Des réponses à quelles questions, déjà ? Pourquoi elle avait cassé ? Elle avait déjà expliqué en long, en large et en travers ses raisons, remuant joyeusement le couteau dans la plaie par la même occasion. Pourquoi elle était à présent des leurs ? Oui, j'avais envie de savoir, mais allait-elle me le dire ? Je n'y croyais qu'à moitié, mais pourtant, je voulais savoir. Alors, je la suivis, purement et simplement, regrettant déjà qu'elle continuait à me mener par le bout du nez. Ah ça, elle connaissait bien ma plus grosse faiblesse, qui était sans aucun doute la curiosité. Poufsouffle un jour, Poufsouffle toujours. « Bien. Ne fais pas l’étonné, tu le savais depuis le début que cela se terminerait ainsi. » Et en plus elle m'accusait d'être masochiste ? D'aimer souffrir ? Elle aurait dû voir l'état dans lequel elle m'avait laissé après m'avoir lamentablement plaqué. J'avais été une loque, ni plus, ni moins. J'avais mis des semaines pour me faire à l'idée et remonter la pente. Alors non, elle ne pouvait pas dire ça. Si je m'étais engouffré bêtement dans la brèche, c'était bien parce que j'y croyais. Foutu optimisme à la con. Voilà où ça m'avait mené. « Je ne t’ai pas demandé de dégager, je t’ai demandé de pas prendre de risque inutile. Revenir chez soi est la première chose à ne pas faire. » ça, je le savais, elle n'avait pas besoin de le préciser. Elle enfonçait des portes ouvertes, là. Elle ne savait probablement pas que j'étais sacrément flippé à l'idée de revenir ici. Mais je n'avais pas le choix. « Contrairement à ce que tu penses, tu devrais te montrer heureux que ce soit moi qui t’ai trouvé et pas un autre. [...] Dis-toi seulement que je ne suis pas ici pour te nuire » d'un côté, si elle avait voulu le faire, elle l'aurait fait depuis longtemps, mais une part de moi-même ne pouvait s'empêcher de me méfier. Parce que c'était une Mangemort. Elle avait la Marque sur le bras, bien en évidence sur sa peau laiteuse, je l'ai vue, de mes propres yeux. « A croire que tu te fiches bien du passé, maintenant que tu sais ce que je porte sur mon bras. [...]Eh bien, vu comment tu tiens à ta vie, j’aurais dû le faire. » Elle croyait quoi au juste, que j'allais lui sauter au cou pour la remercier d'avoir été aussi clémente à son égard ? Cette foutue marque, ça ne signifiait rien pour elle ? Pourtant, c'était très clair, nous étions désormais des ennemis. Un Mangemort ne pouvait pas copiner avec un sang-de-bourbe, c'était impossible, elle devrait le savoir depuis le temps.
J'étais en colère. Je n'aimais pas les menaces à peine dissimulées qu'elle avait glissées dans ses propos. Elle pourrait essayer de me faire croire qu'elle pouvait me faire du mal si elle le voulait que je ne la croirais pas. C'était impossible. Je ne la connaissais pas comme ça, aussi peu scrupuleuse. Elle avait forcément un minimum d'égards pour moi. Sinon, elle n'aurait pas tout mis en œuvre pour me protéger, de m'éloigner de là. Mais peut-être était-ce pour mieux m'achever ? Peut-être qu'elle avait décidé que c'était elle et pas une autre qui me ferait la peau ? J'avais mes raisons de me méfier, il ne fallait pas croire. Elle n'était pas blanche comme neige, contrairement à ce qu'elle prétendait. Ça, je l'avais compris, merci. « C'est la guerre ? » répétai-je, abasourdi qu'elle ose me prendre pour un con parce que c'est l'évidence même. « Sans blague, je ne l'avais pas remarqué, tiens. » ironisai-je, sidéré par tant d'absurdité. Si elle avait eu la possibilité de choisir son camp, ce n'était pas le cas pour moi. J'avais été contraint de fuir, parce que j'étais devenu indésirable, une vermine qu'il fallait éliminer. « T'imagines pas ce que c'est d'être en danger permanent. » sifflai-je avec colère, alors que je n'en revenais toujours pas. « T'as l'air d'être bien traitée, chez les Mangemorts, mais tu vois, ce n'est pas mon cas. C'est pas le grand luxe, par ici. Je ne mange pas toujours à ma faim et je vis avec la peur au ventre, c'est génial tu ne trouves pas ? » Je n'avais pas choisi. Comme beaucoup d'autres, j'y avais été obligé. L'inconvénient d'être tout en bas de la chaîne alimentaire sorcière, je suppose. Même les Moldus étaient mieux traités parce qu'ils ne connaissaient pas notre existence, s'en prendre à eux reviendrait à trahir le secret du monde magique. « Tu as choisi ton camp ? C'est cool pour toi, félicitations. Moi, tu vois, je n'ai pas eu le choix, parce que les sang de bourbe n'ont pas le choix. Tout ça pourquoi ? Parce qu'une bande de glandus aura décidé qu'on était des moins que rien, qu'on était de la vermine qu'il fallait absolument éliminer. Tu n'as pas besoin de me dire que je suis en danger, ça, je le sais déjà, je vis tous les jours avec la mort aux basques. » Certes, on vivait tous avec une épée de Damoclès au dessus de la tête, et personne ne connaissait la date de sa propre mort, mais soit, c'était encore pire quand on était ainsi exposés au danger. Je n'avais rien demandé, moi, était-elle capable de le comprendre ? Apparemment non, puisqu'elle avait fait son choix, comme une grande fille. « Et c'est tout ce que tu as à me dire, après tout ce qu'on a vécu ensemble ? Des banalités ? Des évidences? J'en ai plein le cul de tout ça, Katherina. Moi, j'ai rien demandé ! Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais continué à avoir une vie bien peinard, j'aimais bien, moi, être à Pouldard, au moins je voyais du monde, je me sentais utile, j'avais un toit, j'étais nourri, logé, blanchi, et en plus j'avais un salaire. Je ne demandais rien de plus, j'avais déjà tout ce qui me fallait ! » La guerre m'avait foutu en l'air, voilà ce qu'il y avait. Elle m'avait foutu en l'air comme elle en avait foutu en l'air beaucoup d'autres, d'ailleurs. La guerre, c'était de la merde, il n'y avait que les Mangemorts pour y trouver leur compte. Forcément, puisqu'ils avaient le monopole, le pouvoir, ils n'étaient pas traités comme des rats, eux. Putain. Tout ça me dégoûtait. |
| | | | Sujet: Re: now I hate you + katherina Jeu 11 Juil - 1:21 | |
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« I will survive»
L’attitude de Slevin l’agaçait. Et toutes les personnes qui lui ressemblaient. C’était trop facile de l’accabler de tort, parce qu’elle appartient au camp opposé. Ce n’était pas pour cette raison qu’il fallait lui mettre tout le malheur du monde sur ses épaules. Katherina détestait ça. D’être traitée comme une meurtrière, un monstre, une femme sans cœur. Elle en avait plus qu’assez de ces gens qui ne faisaient que juger sans savoir le fondement du pourquoi du comment. C’était trop facile ce genre de comportement. Ils croyaient que la vie était rose de l’autre côté, que c’était la joie tous les jours. Cela avait le don de l’énerver au plus haut point. Certes, les mangemorts ne représentaient pas les êtres les plus respectables. Elle était la première à le reconnaître et à être dégoûtée de leurs agissements. Mais, il fallait prendre un compte qu’une minorité n’avait pas choisi leur destin. On leur avait imposé ce choix, tout simplement. Soit mourir, soit vivre à leurs côtés et faire ce qu’ils attendaient. C’était la décision qu’avait prise Katherina. D’autant plus qu’elle se doutait facilement que si elle leur tournait le dos, sa famille en pâtirait. Et pour rien au monde elle courrait ce genre de risque pour June ou son frère. Et puis, si elle s’était enfuie, cela aurait été pour quoi ? Fuir ? Une idée qui lui paraissait loin d’être agréable. Mais, à l’heure actuelle, elle s’interrogeait de plus en plus, se demandant s’il aurait mieux valu qu’elle le fasse. D’une certaine façon, elle se retrouvait piégée. Elle se mentait à elle-même depuis trop longtemps. Elle mentait constamment. Certes, elle avait pris l’habitude tout au long de ces années. Mais cela la minait, à petit feu. Si bien que la jeune femme en venait à être dégoûtée. De ce qu’ils faisaient, de ce qu’ils l’obligeaient à faire, de ce qu’ils étaient. Mais quel choix s’offrait à elle … ? Aucun. C’était un choix impossible. Alors, elle encaissait, encaissait, sans un mot.
« C'est la guerre ? Sans blague, je ne l'avais pas remarqué, tiens. T'imagines pas ce que c'est d'être en danger permanent. » Elle fronça les sourcils. Il rigolait. Obligé… « T'as l'air d'être bien traitée, chez les Mangemorts, mais tu vois, ce n'est pas mon cas. C'est pas le grand luxe, par ici. Je ne mange pas toujours à ma faim et je vis avec la peur au ventre, c'est génial tu ne trouves pas ? » Cela recommençait. D’accord, ils devaient fuir et ne vivaient pas dans des conditions exemplaires. Mais il fallait arrêter de se plaindre et de croire que l’herbe était plus verte ailleurs. Il ne savait RIEN de ce que c’était. Chaque nuit, les souvenirs de ce qu’elle était obligée de faire la hantaient constamment. Et si, elle organiserait sa fuite, les corps de sa sœur et de son frère, ou encore de ses parents, se retrouvaient dans le hall du manoir familial. Elle aussi vivait avec la peur au ventre. Peur d’être découverte. Peur que l’on s’en prenne à sa famille. Evidemment, les Harrington représentaient une puissante famille, pro Voldemort. Mais, il n’empêche que personne ne jouissaient de traitement de faveur. Si un membre trahissait la cause qu’ils servaient, ses proches payaient. C’est pourquoi Katherina devait veiller à chacune de ses paroles, de ses gestes, de ses actes, de ses réactions. Ce qu’elle faisait la dégoûtait. Ce dont elle assistait la répugnait. Les cris, le sang, les cadavres, la cruauté, tout ça, ce n’était pas pour elle. Cela la rendait malade. « Tu as choisi ton camp ? C'est cool pour toi, félicitations. Moi, tu vois, je n'ai pas eu le choix, parce que les sang de bourbe n'ont pas le choix. Tout ça pourquoi ? Parce qu'une bande de glandus aura décidé qu'on était des moins que rien, qu'on était de la vermine qu'il fallait absolument éliminer. Tu n'as pas besoin de me dire que je suis en danger, ça, je le sais déjà, je vis tous les jours avec la mort aux basques. » Et elle, c’était mieux peut-être ? Elle n’appréciait pas le ton qu’il employait et la manière dont il lui parlait. Si bien qu’elle en venait à serrer les poings, pour se contrôler et tâcher de faire preuve de calme. Néanmoins, Kate n’était pas réputée pour son comportement posé et patient. « Et c'est tout ce que tu as à me dire, après tout ce qu'on a vécu ensemble ? Des banalités ? Des évidences? J'en ai plein le cul de tout ça, Katherina. Moi, j'ai rien demandé ! Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais continué à avoir une vie bien peinard, j'aimais bien, moi, être à Poudlard, au moins je voyais du monde, je me sentais utile, j'avais un toit, j'étais nourri, logé, blanchi, et en plus j'avais un salaire. Je ne demandais rien de plus, j'avais déjà tout ce qui me fallait ! ». C’était trop, elle réagit au quart de tour. Elle qui, d’habitude, gardait cette prestance qui lui allait si bien, froide, impassible. Mais ce qui ne fallait pas oublier, c’était qu’elle n’avait pas sa langue dans sa poche. « Qu’est-ce que tu crois, au juste ! Moi aussi je rêve de revenir là-bas, j’étais bien, tout allait bien ! Mais on ne nous laisse pas le choix. Et ça, tu ne le comprends pas. Tu penses que c’est facile ? Que quand je me regarde dans une glace, je suis fière de ce que je vois ? NON. Tout ça est insupportable. Mais des gens sont obligés de vivre avec ce poids, pour le bien de leurs familles. Alors, qu’est-ce qu’on fait ? On encaisse, encore et toujours. Mais tu crois que, quand je vois ces gens, torturés, assassinés sous mes yeux, cela me fait plaisir ? Que je prends plaisir à tout ça ? Non ! Mais je n’ai pas le choix, sinon, d’autres paieront par ma faute. Alors ARRÊTE de croire que tout est facile quand tu es de l’autre côté ! Toi au moins, tu es libre ! Certes, pas dans les meilleures conditions, mais tu l’es ! Tu dis que tu vis avec la peur au ventre, tu crois que ce n’est pas pareil ? Chaque jour, un autre peut nous dénoncer et sceller non seulement notre perte, mais celles de nos familles. Alors oui, je sais ce que c’est, de craindre pour sa survie et celles des autres. Et tu veux que je te dise ? Je t’enviais, à l’époque, parce que toi, tu avais le choix. Tu étais libre. Tu ne sais pas à quel prix j’aurais payé pour être à ta place. » Balança-t-elle d’une traite. Sur le début, sa voix avait monté facilement dans des tons forts. Fort heureusement elle avait retrouvé un semblant de calme, vers le milieu de sa tirade. Mais qu’est-ce que ça faisait du bien, de tout lâcher, comme ça. Cela faisait des mois qu’elle se retenait, mais, elle en pouvait plus, de tout ça, de toute cette tension. Et, la pensée qu’il avait été la seule personne en qui elle avait le plus confiance et auquel elle s’était le plus confié lui traversa l’esprit. Oui, elle aurait tout donné pour revenir à Poudlard. Mais c’était impossible. La respiration saccadée, elle passa une main dans ses cheveux, irritée, mais satisfaite. Un soupir franchit la barrière de ses lèvres avant que son regard ne se repose sur Slevin. Elle était curieuse de savoir sa réponse. [/color]
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| | | | Sujet: Re: now I hate you + katherina Sam 3 Aoû - 1:37 | |
| J'étais furax. Je n'avais pas l'air comme ça, mais la fureur était en train de monter en moi, menaçant d'exploser et de tout emporter sur son passage. D'ordinaire, je n'étais pas un sanguin, je savais garder mon calme, j'étais plutôt cool, du genre à ne pas me faire de bile. Aussi je pétais un câble une fois tous les dix ans, et j'étais calmé. Je n'aimais pas me mettre en pétard de toute façon, car ça me ruinait la santé plutôt qu'autre chose, et je n'avais absolument pas envie de finir aigri à cinquante balais. En plus, j'avais plutôt tendance à voir le bon côté des choses, bien que je sois dangereusement réaliste. En fait, les pessimistes aguerris me filaient le cafard, et je préférais ne pas avoir affaire à ces gens là, qui étaient passés maîtres dans l'art de tuer le moral en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Reste que comme tout à chacun, j'avais mes limites et elles semblaient avoir été rapidement atteintes. D'habitude, je ne réagissais pas au quart de tour, mais ça devait être le résultat de l'accumulation de plusieurs semaines de frustration et de galères, qui, combinées au manque de fatigue et à ce sentiment d'insécurité et vous aurez une bombe à retardement, prête à exploser. J'essayais de me contenir, vraiment, surtout qu'en face de moi, je n'avais pas n'importe qui. Je n'avais pas spécialement envie de me mettre à dos Katherina, ni même de la blesser – mentalement, cela s'entend, j'étais bien incapable de l'attaquer sur le plan physique et elle le savait – mais elle était indéniablement la source de toute la colère que je ressentais en ce moment précis et plus encore, la principale cause. Alors oui, j'étais furax et en toute logique, je ne cherchais pas à mâcher mes mots. J'avais besoin d'exprimer le ressentiment qui me bouffait de l'intérieur et me tuait le moral à petit feu, que ça lui plaise ou non. Qu'elle ne me sorte pas non plus le chapitre du tu me dois le respect parce que je suis Mangemort, ça aussi c'était irrecevable. Plus que jamais, je voulais comprendre. Je connaissais Katherina, je savais que cette situation ne lui convenait pas tant que ça, que quelque part, elle avait le couteau sous la gorge de par son héritage, mais justement, un héritage, ça pouvait se refuser, on pouvait refuser une succession quand la dette qu'elle contenait était trop lourde à porter. Cela ne signifiait pas pour autant que l'on reniait sa famille, ses origines. Au contraire. Les descendants n'avaient pas à être accablés par le poids d'une obligation qu'ils n'avaient pas demandée. Chacun demeurait libre de ses choix, il fallait juste savoir en assumer la responsabilité, et Katherina, clairement, n'assumait pas.
C'était probablement ce constat qui me foutait le plus en rogne. Katherina n'assumait rien, de la même façon qu'elle n'avait pas assumé ce qu'il y avait entre nous. Elle préférait fuir plutôt que de regarder les choses en face. C'était tellement facile de se poser en victime alors qu'elle avait eu le choix. C'était tellement facile de dire qu'on l'a obligée pour se laver de tout soupçon, de toute culpabilité. Tuer quelqu'un, le torturer, lui faire subir moult horreurs, c'était aussi une décision à prendre. Il fallait désirer faire mal, asservir l'autre, il fallait vouloir sa souffrance. Je n'arrivais pas à croire que Katherina ait pu tomber dans de tels extrêmes. Ça ne lui ressemblait pas. Entre jouer les garces à Poudlard et se transformer en machine à tuer, il y avait tout un monde. Je me sentais perdu, désorienté, comme si j'avais loupé un chapitre. Pourtant, il s'en était passé du temps entre Poudlard et maintenant. Trois ans très exactement. En trois ans, il pouvait s'en passer des choses. Encore que. Jusqu'à début Septembre, ma vie avait été d'une cruelle monotonie, linéaire au possible, tout s'était déroulé sans anicroche. Et maintenant que tout foutait le camp, je perdais les pédales, je ne savais plus donner de la tête – il fallait dire que je n'étais pas très doué pour résoudre mes problèmes, j'avais tendance à me noyer dans un verre d'eau. « Qu’est-ce que tu crois, au juste ! Moi aussi je rêve de revenir là-bas, j’étais bien, tout allait bien ! Mais on ne nous laisse pas le choix. Et ça, tu ne le comprends pas. Tu penses que c’est facile ? Que quand je me regarde dans une glace, je suis fière de ce que je vois ? NON. […] Je t’enviais, à l’époque, parce que toi, tu avais le choix. Tu étais libre. Tu ne sais pas à quel prix j’aurais payé pour être à ta place. » Elle avait tout dit d'une traite, sans discontinuer. Je m'étais même demandé si elle avait pris le temps de respirer entre deux mots. Devrais-je me sentir coupable de l'avoir jugée aussi cruellement ? Sans doute pas, je ne ressentais pas la moindre once de culpabilité, je restais fidèle à mes convictions et à mes principes. J'étais sans doute obtus, mais ce n'était pas le moment de flancher, de se laisser gagner par la compassion. De la même façon que je n'étais pas convaincu par sa tirade. Il y avait toujours le moyen de s'en sortir, même si la situation paraissait compliquée, inextricable. « Tu ne portes pas le poids du monde sur tes épaules, Katherina. » finis-je par lui dire plus calmement que tout à l'heure. Comme quoi il a fallu qu'elle me tienne son speech pour que ma colère retombe un peu, pour que je puisse me ressaisir. « Ce n'est pas aux enfants de décider pour leurs parents. Tes parents, tes frères et sœurs sont suffisamment grands et responsables pour prendre leur décision tous seuls. Ils savent se défendre. S'ils doivent mourir, ce n'est pas toi qui pourras empêcher ça, même si tu files droit. » Elle n'allait certainement pas apprécier que je lui mette sous le nez son impuissance face à une telle situation, mais j'y croyais. Les parents avaient leur propre croix à porter, et nous autres, enfants, n'avions pas à en subir les conséquences. Surtout que ce sont eux qui l'ont jetée en pâture aux Mangemorts, la forçant à en devenir une à leur tour, aussi qu'ils payent pour une quelconque trahison serait le juste retour des choses. D'ailleurs, quel genre de parents étaient fiers de vouer leur progéniture à une mort certaine ? Ça m'échappait, vraiment. « Toi, tu es libre de tes choix et de tes actes. Tu n'as pas à te détruire pour les satisfaire. Ce n'est pas ainsi que ça doit marcher. Tu n'as pas à te sentir coupable d'avoir fait tes propres choix, tes propres décisions. Ta vie, c'est toi qui décides ce que tu veux en faire et toi seule. Le monde ne dépend pas de toi, Katherina. Tu serais six pieds sous terre qu'il tournera encore. » Je ne me connaissais pas aussi égoïste. Il fallait que je le sois un minimum pour penser ainsi. Pourtant, de mon côté, je n'avais rien à perdre. Cela faisait longtemps qu'ils m'avaient renié et ils ne s'en portaient pas plus mal. Moi aussi j'avais une famille pourrie. J'aurais pu renoncer à Poudlard pour continuer à satisfaire les desiderata de mon père, mais j'avais préféré suivre ma propre voie, embrasser ma propre destinée. Certes, ce n'était pas rose tous les jours, à Poudlard il m'est déjà arrivé de me faire insulter, mais dans l'ensemble, je ne m'en étais pas trop mal sorti. De toute manière, choisir, c'était forcément renoncer à quelque chose. « Tu penses que tu n'as pas le choix, mais tu as TOUJOURS le choix. C'est à toi de voir ce qui te convient le mieux, évidemment, mais tu n'as pas à subir ça sous prétexte que. C'est un faux prétexte. » Sur la fin, mon ton s'était radouci. Elle pouvait penser que je disais que des conneries, mais après tout, c'était pour ça que les élèves de Poudlard venaient me voir, à la bibliothèque. Ces gosses avaient besoin que je leur remonte le moral, que je leur fasse voir les choses autrement. J'avais l'air con comme ça, mais je savais aussi être de bon conseil. Sans compter que j'avais un talent indéniable pour remonter le moral des troupes. C'était toujours mieux que rien. |
| | | | Sujet: Re: now I hate you + katherina Dim 4 Aoû - 16:15 | |
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« I will survive»
Clairement, cela lui faisait un bien fou de balancer ce qu'elle avait sur le cœur. Katherina subissait une pression quotidienne, et elle ne pouvait en parler à personne. Du moins, hormis sa sœur, June. Elle au moins comprenait la position que tenait sa cadette. C'était loin d'être évident comme situation. Néanmoins elle se sentait rassurée, d'avoir une alliée à ses côtés. Il y avait eu des hauts et des bas dans leur relation. Normal, entre sœurs, c'était tout à fait légitime. Mais avec le temps elles avaient su se rapprocher, surtout après Poudlard. La fuite de June, la mort de son compagnon, leur adhésion aux rangs des Mangemorts, ces événements n'avaient fait que rapprocher les sœurs jusqu'à ce qu'elles parviennent à tisser un véritable lien. C'était rassurant de savoir qu'elle avait sa grande sœur à ses côtés. Elles s'entraidaient du mieux qu'elle le pouvait. Kate essayait de l'aider au mieux. June n'avait pas eu une vie facile après l'école non plus. Elle s'inquiétait pour elle. Le pire, c'était qu'elle restait convaincue que rester chez les mages noirs ne ferait que la détruire. Et que par conséquent, elle devrait se séparer d'eux, et partir. Elle lui avait dit, une fois, ce à quoi sa sœur avait répondu qu'elle ne pourrait pas. Pourquoi ? Pour pas qu'elle attire des problèmes à la famille. A son frère et à sa sœur, cela s'entend. Exactement la même raison qui poussait Kate à rester dans leur camp. De cette manière, elle protégeait les siens. Et ne risquait pas d'être traquée à mort, aussi. Cela jouait dans la balance. « Tu ne portes pas le poids du monde sur tes épaules, Katherina. » déclara Slevin, au bout d'un moment. Cela la surprit, il avait opté pour un ton plus calme que précédemment. Visiblement, le fait qu'elle se lâche l'avait aidé à se mettre à sa place. Tant mieux. Elle l'avait toujours connu calme, posé. Elle n'avait pas l'habitude de le voir à cran. Ce n'était pas le Slevin qu'elle avait connu. Et aimé, bien sûr. Mais c'était compréhensible, après ce qu'il vivait. Le jeune homme devait mener une existence plus que pourrie. Il était pourchassé pour quelque chose qu'il n'avait pas choisi. Surtout qu'il n'entretenait pas des bons rapports avec sa famille. Slevin lui en avait parlé, quelques fois, quand ils se voyaient tous les deux. La jeune Harrington l'avait écouté d'une oreille attentive, tout comme il le faisait de son côté. C'était ça qui avait été le plus génial dans leur relation, elle avait toujours eu l'impression qu'elle pouvait tout lui dévoiler. Il ne lui demandait pas d'être une personne qu'il n'était pas, non, il aimait la vraie Katherina. Il n'imaginait pas combien cela l'avait touché. Même si elle ne l'avouerait jamais, étant donné qu'elle se trouvait être beaucoup trop fière. Un de ses plus grands défauts. Et il le savait. Il savait comment elle était, plus que bon nombre de gens. C'est pourquoi cela la touchait autant, qu'il la croit misérable à ce point. Qu'il la relègue au rang de mangemort cruelle et sanguinaire, sans morale. Après tout ce qu'ils avaient vécu ensembles, c'était ça qu'il voyait. Heureusement, cette impression ne dura pas. En fait, elle ne pensait à rien, elle écoutait. « Ce n'est pas aux enfants de décider pour leurs parents. Tes parents, tes frères et sœurs sont suffisamment grands et responsables pour prendre leur décision tous seuls. Ils savent se défendre. S'ils doivent mourir, ce n'est pas toi qui pourras empêcher ça, même si tu files droit. » débita-t-il. Sauf qu'elle ne pourrait jamais se pardonner ça. Si jamais June ou son frère endosserait les conséquences de sa désertion, elle ne pourrait jamais se regarder dans un miroir. Ils avaient tout vécu ensembles, tout. C'était impossible pour elle de les exposer au danger ou de les abandonner à leur sort. Peut-être que si elle trouverait la force de s'échapper, June la suivrait. Mais quand serait-il de son frère ? Et de ses parents ? Elle apporterait le déshonneur sur leur famille. Les Harrington représentaient une famille puissante, tous appartenaient aux rangs du Seigneur des Ténèbres. Des traîtres à leur sang, ce n'était pas le genre de chose qui pouvaient être considérés comme « acceptables ». Ils ne mériteraient pas de traitement de faveur. Ils seront pourchassés, et probablement tués.
« Toi, tu es libre de tes choix et de tes actes. Tu n'as pas à te détruire pour les satisfaire. Ce n'est pas ainsi que ça doit marcher. Tu n'as pas à te sentir coupable d'avoir fait tes propres choix, tes propres décisions. Ta vie, c'est toi qui décides ce que tu veux en faire et toi seule. Le monde ne dépend pas de toi, Katherina. Tu serais six pieds sous terre qu'il tournera encore. » continua-t-il. Katherina l'observait, immobile. Ses paroles la faisaient méditer. A l'entendre, c'était facile. Il lui suffisait de choisir, de faire une croix sur ce qu'on voulait lui imposer, et tout irait pour le mieux. Cette idée sonnait comme terriblement alléchante. Elle réfléchissait de plus en plus à cette possibilité, et ce que lui disait Slevin ne faisait que la conforter dans son envie. Cette vie, elle ne l'avait pas choisie et n'en n'avait jamais voulu. Ce n'était pas pour rien qu'elle ne partageait pas leurs idées, qu'elle avait préféré vivre sa vie comme elle l'entendait au château, jusqu'à entretenir une relation avec un « sang de bourbe ». Et elle s'en fichait de le faire, au contraire, elle avait pris plaisir à le faire. Pourquoi ? Parce que c'était elle qui l'avait choisie. A cette époque elle contrôlait la situation, elle contrôlait sa vie. C'était elle qui faisait ses propres choix. Malheureusement, elle se doutait de ce qui l'attendait, en partant de l'école. C'est pourquoi elle avait décidé d'en profiter au maximum. Et maintenant, elle regrettait tellement cette époque. Elle avait été tellement bien. Et elle voulait continuer à mener cette vie-là, mais le courage lui avait manqué. Aujourd'hui, les années avaient passées. Le temps n'avait fait que la détruire un peu plus. Si cela continuait, elle serait perdue. Katherina n'existerait plus. Elle finirait comme Pandora, ou Astrid. Et cette idée ne l'enchantait pas le moins du monde. « Tu penses que tu n'as pas le choix, mais tu as TOUJOURS le choix. C'est à toi de voir ce qui te convient le mieux, évidemment, mais tu n'as pas à subir ça sous prétexte que. C'est un faux prétexte. » finit-il. Katherina esquissa un sourire amer, elle ne savait pas elle-même. Son regard se balada de nouveau sur les environs, tandis qu'elle réfléchissait. « A t'entendre, c'est facile. J'aimerais bien que ça le soit, mais c est plus compliqué que ça. » lança-t-elle en inspirant doucement, totalement calmée par rapport à toute à l'heure. «Je ne suis pas la seule dans cette histoire. Et j'ai pas envie que ça retombe sur eux ». Elle sous-entendait bien, Slevin savait parfaitement de qui il s'agissait. Quand elle parlait des mages noirs ou de sa famille, elle dérivait souvent sur son frère et sa sœur. « Je doute que les autres soient de ton avis. » C'était certain, les mangemorts n'étaient pas célèbres pour leur compassion et leur sens du pardon. « Il suffit de voir comment ils traitent les traîtres à leur sang et les personnes qui sont considérées comme « inférieures », selon eux. » Au bout d'un moment, son regard convergea vers Slevin, et elle ne put résister à la tentation de lâcher comme dernier commentaire sarcastique : « Pourtant, beaucoup d'entre eux valent mieux que la majorité des mangemorts. ». A ce stade, si on l'entendrait parler ainsi, on lui couperait la tête. Mais peu importait, elle prenait conscience de ce qui l'attendait. Et ce qu'elle ne voulait pas faire. Elle échappa un soupir et posa ses mains sur ses hanches « Enfin, c'était juste pour dire que tu n'avais pas de raison de t'en faire. » elle désigna la direction qu'il avait voulu emprunter, avant qu'elle ne l'interpelle « Tu devrais partir, tu as sûrement mieux à faire. »
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| | | | Sujet: Re: now I hate you + katherina Jeu 15 Aoû - 20:21 | |
| À dire vrai, j'appréhendais un peu la réaction de Katherina. Ce que je venais de lui dire n'était pas forcément facile à entendre et j'en avais conscience. Avais-je pour autant joué avec le feu en osant exposer ainsi le fond de mes pensées ? Je n'en savais trop rien. D'un côté, je me disais que je devais le faire, c'était bien mignon que Katherina ouvre enfin les yeux sur ce qu'elle faisait, ou tout du moins, sur ce qu'elle était obligée de faire, mais ça n'allait pas la sortir du pétrin dans lequel elle s'était fourrée. D'un autre côté, je culpabilisais. J'avais voulu lui faire mal et j'avais réussi. Pourtant, ce n'était pas dans ma nature de remuer le couteau dans la plaie. Je n'étais pas quelqu'un de méchant, encore moins mesquin, la plupart du temps je jouais franc jeu, je manquais parfois de tact mais je n'avais jamais fait preuve d'hypocrisie. Je partais du principe que faute avouée, à demi pardonnée. Force est de constater que les choses ne marchaient pas aussi bien qu'on l'aurait espéré. La vérité parfois pouvait blesser, et elle ferait mieux de rester cachée, car si elle l'était, c'était bien pour une raison. Alors peut-être que je culpabilisais un peu - trop bon, trop con comme on disait si souvent – mais dans le fond, j'étais persuadé que c'était la meilleure chose à faire. Si je n'étais pas celui qui lui ouvrirait les yeux, qui le ferait à ma place ? Certainement pas les siens puisqu'ils l'avaient vendue sans vergogne à Voldemort. Ce qui me révoltait le plus dans l'histoire, c'était sans doute qu'elle s'échinait à les protéger eux, alors qu'ils ne le méritaient pas. Ils l'avaient laissée tomber au moment où elle avait le plus besoin d'eux. En tant que parents, ils auraient dû la protéger de tout ça, préserver son innocence encore un peu, ne pas la vendre à une cause purement et simplement suicidaire, où on perdait bien plus qu'on gagnait. Enfin. Je disais ça mais je n'étais pas un expert des relations familiales, loin s'en faut. Moi-même j'avais une vie familiale on ne peut plus pourrie puisque j'ai trouvé le moyen de me faire détester par mes parents pour quelque chose dont je n'étais même pas responsable. Plus je me tenais loin d'eux et mieux c'était, j'étais comme pestiféré, envoyé au diable avant même de chercher à comprendre ce que j'étais, ce que j'avais en moi. Alors non, je n'étais sans doute pas le mieux placé pour parler famille, mais il n'empêche que j'avais ma propre conception des choses et vendre sa fille à un cinglé mégalo n'en faisait sûrement pas partie.
Pour être honnête, je ne savais pas pourquoi j'appréhendais autant la réaction de Katherina. Peut-être était-ce parce que j'avais l'impression de ne pas la connaître, tout du moins, pas autant que je l'aurais voulu. Je pensais savoir beaucoup de choses sur elle, et je m'étais trompé. D'emblée, l'admettre m'écorchait la gueule. J'aurais aimé pouvoir croire Katherina sur parole, ne pas douter de sa sincérité, mais quelque chose au fond de moi me disait de me méfier. La jeune femme que j'avais devant moi n'était plus exactement celle que j'avais connue auparavant, elle était beaucoup plus imprévisible. Certes, elle l'avait toujours été d'une certaine façon, mais j'avais le sentiment que cet aspect là de sa personnalité s'était exacerbé. Je m'attendais donc à ce que la tempête se déchaîne et ravage tout sur son passage. Je m'attendais à d'autres révélations qui faisaient mal, que les désillusions continuent à s'enchaîner sans me laisser un seul instant de répit. Je m'attendais vraiment à tout, et sûrement au pire, mais certainement pas à ça. Sa colère semblait aller en diminuant de façon exponentielle, sans pour autant retomber totalement : elle pouvait rejaillir à tout moment. C'était l'oeil du cyclone, le calme qui précède la tempête. Ou alors, allait-on vraiment enterrer la hache de guerre et sortir le drapeau blanc ? Je n'osais pas y croire. « A t'entendre, c'est facile. J'aimerais bien que ça le soit, mais c est plus compliqué que ça. » Parfois, on pouvait croire que j'avais une vision des choses assez simpliste, que j'étais un grand naïf qui voyait toujours les choses du bon côté. Ce que l'on ne savait pas, par contre, c'était que j'avais un talent certain pour motiver les troupes. J'étais rassurant, pas du genre à foutre la pression. Et même avec Katherina, que j'avais pourtant détestée quelques instants plus tôt, j'avais repris mes vieilles habitudes, c'était une façon comme une autre de lui montrer que je tenais encore un peu à elle. «Je ne suis pas la seule dans cette histoire. Et j'ai pas envie que ça retombe sur eux » ça m'énervait qu'elle continue à faire passer ses frères et sœurs avant elle. Sa famille avait-elle seulement songé aux répercussions qu'un tel engagement aurait sur elle ? Non, je ne pense pas. Ils avaient cautionné toute cette merde. Ses parents en tête de file. Quel genre de parents voudraient d'un tel destin pour leurs enfants, sérieusement ? « Je doute que les autres soient de ton avis. Il suffit de voir comment ils traitent les traîtres à leur sang et les personnes qui sont considérées comme « inférieures », selon eux. Pourtant, beaucoup d'entre eux valent mieux que la majorité des mangemorts. » Je laissai échapper un sifflement sarcastique, me retenant à grand peine de ricaner. Je savais bien comment ils nous traitaient, comme des rats, tous, sans exception. Soit c'était Azkaban, soit c'était la mort, et je ne pensais pas que nous ayons commis un crime particulièrement atroce pour mériter ça. C'était absurde, cette guerre était absurde et on était tous dans le même merdier, qu'on appartienne à un camp ou à un autre, d'ailleurs. « Enfin, c'était juste pour dire que tu n'avais pas de raison de t'en faire. Tu devrais partir, tu as sûrement mieux à faire. » J'écarquillais les yeux, légèrement abasourdi. Quoi ? Elle voulait me dégager maintenant qu'elle avait dit ce qu'elle avait à dire ? Là encore, je ne cautionnais pas son attitude. En fait, son comportement réveilla le sentiment de révolte qui avait fini par se mettre en berne. J'étais scié, tout simplement.
Comment pouvait-elle ? Comment pouvais-je lui expliquer qu'elle avait le droit d'être un peu égoïste, surtout quand les autres agissaient de même ? Après tout, cette histoire de sacrifices, c'était de la connerie, personne ne finissait martyr dans cette guerre incessante. C'était juste histoire de se donner bonne conscience. Le pire dans tout ça, c'était sans doute qu'elle se mentait à elle-même depuis trop longtemps. Elle s'accrochait à cette raison comme un naufragé s'accrocherait à une bouée de sauvetage, mais c'était une fausse raison. Rien qu'une excuse. Un choix emportait toujours son lot de conséquences, elle le savait, elle venait de le rappeler, car après tout, choisir, c'était forcément renoncer à quelque chose d'autre, fermer la porte à d'autres possibilités. « Rien n'est facile, Katherina. » finis-je par conclure, la voix légèrement rauque. « Un choix est toujours dur à prendre, quel qu'il soit. Mais le tout est de le faire, ce choix. À côté, assumer les conséquences est un jeu d'enfant. » Moi aussi j'avais dû faire des choix, peser le pour et le contre pendant longtemps. J'avais ainsi décidé de me barrer de la maison familiale après avoir décrété que j'en avais marre. J'avais décidé de quitter Poudlard avant que la situation ne dégénère. J'aurais pu rester me diriez vous, mais que serais-je devenu si j'avais choisi une toute autre direction ? Aurais-je dû mentir sur mes origines pour me faire accepter, au risque d'être découvert ? Aurais-je osé renier ma propre famille pour me faire bien voir ? Ça, je ne le saurai sans doute jamais puisque j'ai pris la fuite. La fuite, tout le temps, la solution de facilité. Aujourd'hui encore, j'en subissais les conséquences. Même en fuyant, mon passé me rattrapait. Toujours. « Réfléchis deux secondes. Là, la guerre vous donne l'avantage, vous êtes tous-puissants, vous avez le contrôle, mais imagine seulement que la situation s'inverse. Tu-sais-qui est vaincu. Toi, tu serais libérée de son joug, comme tout le monde, mais aux yeux des autres, puisque tu as la Marque, tu vas être vue comme une criminelle. Tu vas être jugée, peut-être emprisonnée pour les crimes que tu as commis. C'est ça que tu veux, Katherina ? » Mon ton était légèrement monté, plein d'emphase, alors que la simple idée d'imaginer Katherina en prison me révulsait. « Si tu désertes, tu as peut-être une chance d'échapper à tout ça. Faute avouée à demi pardonnée après tout. C'est ce qu'on dit, n'est-ce pas ? La justice est plus indulgente envers ceux qui se sont enfuis. Penses-y, Katherina. Est-ce que selon toi, ça vaut le coup d'être montrée du doigt à chaque fois que tu sortiras dans la rue parce que tu as été une de ses partisanes ? Ce que tu as là, tu l'as à vie. » Je faisais bien entendu allusion à la Marque. C'était indélébile, gravé dans sa peau à tout jamais, comme le signe de son appartenance à cette milice. En admettant qu'il disparaisse, je doutais que la marque disparaisse également. Toute sa vie, elle allait être vue comme une criminelle, elle allait être jugée par rapport à ça. Et j'espérais sincèrement qu'elle avait les épaules suffisamment solides pour supporter le regard des autres. « Le plus dur est de choisir, Katherina. » rappelai-je finalement dans un souffle, soudainement abattu. Au final, je n'avais pas bougé de là où j'étais, j'avais choisi de rester, désobéissant à son injonction. Je ne voulais pas partir. Pas encore. Pas alors que je ne savais pas quand je la reverrai, pas plus que je ne savais pas si je la reverrai un jour. Choisir, c'était renoncer à quelque chose. J'avais choisi. Je restais. Et peu en importaient les conséquences. |
| | | | Sujet: Re: now I hate you + katherina Dim 13 Oct - 18:41 | |
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« Tu ne portes pas le poids du monde sur tes épaules, Katherina. » laissa échapper Slevin. Si, c’était le cas. Ou du moins, elle en avait la désagréable impression. Elle n’était pas habituée à cela. Elle n’avait jamais été prête à prendre ce genre de décisions. D’habitude, ce n’était pas à elle qu’on lui demandait. Elle n’avait jamais eu son mot à dire. Ce que sa famille lui avait demandé, c’était d’être belle, de sourire et de faire ce qu’on lui demandait. De rester parfaite, une bonne fille sage, en toutes circonstances. Ses parents lui avaient concédé ses caprices à Poudlard, mais en dehors, elle n’avait pas le droit à la moindre erreur. Et encore, ils n’avaient encore jamais soupçonné le quart de ce qu’elle leur avait soigneusement caché. Elle n’avait fait que brandir les interdits, défier l’autorité et briser ses chaînes, durant sa scolarité. Slevin en était l’exemple. Elle avait commis le pire crime que pourrait faire un sang-pur : Entretenir une relation amoureuse avec quelqu’un considéré comme un impur. Le pire, c’était qu’elle avait été ravie de le faire. Même un peu trop. La jeune femme avait eu l’occasion de ressasser ses souvenirs, revivre les moments passés aux côtés de Slevin, et elle ne les regrettait pas. De toute manière, elle ne pouvait pas revenir en arrière et changer le cours des événements. Et même si elle aurait pu, elle aurait reproduit exactement le même schéma. Elle ne regrettait même pas les circonstances de leur dernière entrevue, ce soir-là. Cela aurait dû être un soir comme les autres, qu’ils auraient passés ensembles… Mais elle avait dû prendre la plus grande décision jusqu’alors. Elle n’avait jamais eu à faire ce genre de choix. Elle s’en souvenait comme si c’était arrière. Elle se souvenait de son regard, quand il l’avait vue, et son regard quand elle l’avait quitté. Ses mots avaient été acides, froids ce jour-là. Elle avait gardé la même attitude qu’elle endossait en dehors de ces murs. La Katherina Harrington que tout le monde connaissait. Malheureusement, cela s’était révélé être un mal nécessaire. Pour ne pas qu’ils souffrent par la suite. Pour éviter de souffrir, autant l’un que l’autre… La haine pouvait être tellement plus facile que l’amour à gérer. C’est pourquoi elle avait pris la décision de lui donner toutes les cartes en main pour qu’il la déteste. Et elle voyait le résultat aujourd’hui. « Ce n'est pas aux enfants de décider pour leurs parents. Tes parents, tes frères et sœurs sont suffisamment grands et responsables pour prendre leur décision tous seuls. Ils savent se défendre. S'ils doivent mourir, ce n'est pas toi qui pourras empêcher ça, même si tu files droit. » Il savait pourtant qu’elle n’était pas le genre de personne à jouer les impuissantes. Elle avait toujours marqué sa présence, ses opinions, ce qu’elle pensait, elle ne se contentait pas de jouer les observatrices en règle générale. Son adhésion aux rangs des mangemorts avait échappé à son contrôle, et elle s’est vu entraînée contre son grès, dans un tourment qu’elle ne pouvait pas maîtriser. Bien évidemment cela l’énervait, la frustrait, l’indignait. Ce que vous voulez. Katherina avait tellement envie de dire « Merde » et de tout laisser tomber. Absolument tout, partir et ne plus revenir. Faire une croix sur son passé et prendre sa vie en mains. Les mots de Slevin la touchaient plus qu’elle l’aurait pensé, elle se laissait bercée par ses paroles, imaginant ce qui se passerait alors. Elle avait toujours été une égoïste. On l’avait toujours vue ainsi. Et pourtant, elle avait agis comme une personne responsable en endossant son rôle, afin de protéger sa famille. Qui l’aurait cru ?
« Toi, tu es libre de tes choix et de tes actes. Tu n'as pas à te détruire pour les satisfaire. Ce n'est pas ainsi que ça doit marcher. Tu n'as pas à te sentir coupable d'avoir fait tes propres choix, tes propres décisions. Ta vie, c'est toi qui décides ce que tu veux en faire et toi seule. Le monde ne dépend pas de toi, Katherina. Tu serais six pieds sous terre qu'il tournera encore. » Il avait toujours été une oreille attentive, armé de conseils avisés. C’était l’une des choses qu’elle avait apprécié chez lui. Il lui avait semblé tellement gentil, bon, humain. Elle avait aimé cette partie de lui, quelque chose qu’elle ne s’était jamais crue capable de posséder. Après tout, elle était destinée à devenir une meurtrière. Pourquoi ignorer l’évidence ? Maintenant, elle prenait doucement conscience de la réalité. Ce qu’on lui avait appris à être ne lui ressemblait pas. Ce n’était pas elle. Et elle ne pourrait jamais atteindre et respecter les espoirs qu’on avait placé sur elle. Cette pensée la marquait à feu rouge, alors qu’elle continuait de regarder son interlocuteur, avec une expression mêlant la surprise, l’appréhension, la crainte et l’intérêt. « Tu penses que tu n'as pas le choix, mais tu as TOUJOURS le choix. C'est à toi de voir ce qui te convient le mieux, évidemment, mais tu n'as pas à subir ça sous prétexte que. C'est un faux prétexte. » Elle ne savait pas, elle ne savait plus. Ce qu’il disait la troublait plus qu’autre chose, la laissant dans le doute le plus total. Franchement, qui aurait cru que cette petite rencontre prendrait une telle tournure ? Pas Kate en tout cas. Néanmoins le ton qu’il avait pris l’agaça. Il avait pris une voix plus douce, comme s’il compatissait, qu’il la prenait en pitié. Qu’il la regardait comme quelqu’un de vulnérable. Et cela ne lui plaisait pas. Elle aurait aimé affirmer sa prestance, lui montrer qu’elle ne doutait pas, qu’il n’avait pas son mot à dire, et… Tout un autre tas de choses qu’elle ne pensait pas vraiment. C’est pourquoi elle tâcha de garder le silence, tout simplement parce que, non seulement elle ne savait pas quoi dire, mais aussi parce qu’elle ne voulait pas dire de mensonges. Slevin ne la croirait pas, de toute manière. C’était trop tard. Elle s’était dévoilée sous son véritable jour. Mine de rien, elle s’humecta les lèvres, cherchant les bons mots. « Peut-être » finit-elle par lâcher. Elle le regarda encore un peu, avant de redresser les épaules et de croiser les bras. « Je tâcherais de prendre tes paroles en considération » Elle cherchait à reprendre le peu de fierté qui lui restait, même s’il l’avait déjà percée à jour. Il l’avait vue. Il la connaissait. Bien mieux que beaucoup de personnes. Il devrait le savoir. « Ecoutes.. » Soupira-t-elle, les yeux baissés avant de les planter dans les siens la seconde d’après « Je… ». Mais elle n’eut pas l’occasion de terminer ce qu’elle voulait dire. Quelque chose avait attiré son regard, derrière lui, près d’eux. Trop près d’eux. Les sourcils froncés, elle dévisagea le nouvel arrivant suffisamment pour mettre en alerte Slevin. Ses yeux parlaient pour elle, plus efficaces qu’un « derrière toi ». Les circonstances ne jouaient jamais en leur faveur, visiblement. |
| | | | Sujet: Re: now I hate you + katherina Dim 12 Jan - 15:53 | |
| Qu'est-ce que j'attendais d'elle, au juste ? Qu'elle dise amen à tout ce que je disais, qu'elle plaque tout du jour au lendemain, sa vie, ses principes, sa famille, tout ça pour quoi, pour moi ? Cela ne faisait aucun doute, je nageais en plein délire. C'était une hypothèse tellement irréaliste que je me demandais comment elle avait pu me venir à l'esprit. Peut-être qu'au final j'avais réussi à instiller le doute en elle, qu'à l'usure, j'allais la faire fléchir, mais pour l'heure, elle ne semblait pas vouloir accéder à ma requête implicite. Enfin...requête...tout était relatif. Je n'avais rien demandé, rien sous-entendu, et si jamais je l'ai fait, ce n'était pas intentionnel. J'avais tout simplement exposé mes arguments. La liberté dont elle disposait en tant que Mangemort n'était qu'illusoire, en réalité, il ne s'agissait ni plus ni moins que d'une immense épée de Damoclès qui planait au dessus de sa tête, prête à s'abattre sur son cou fragile en moins de temps qu'il fallait pour le dire. Plus encore, je laissais clairement entendre que chacun était maître de son destin. C'était déjà assez difficile comme ça de faire des choix, si en plus on devait en faire pour les autres, on n'avait pas fini. Voir que Katherina laissait sa vie être régentée par tous ces gens avait le don de me révulser. Je l'avais connue libre et insoumise, elle était l'enfant sauvage donc j'étais tombé amoureux, elle était comme une étincelle qui avait engendré une gigantesque explosion. Cette explosion avait tout ravagé sur son passage, elle m'avait soufflé comme on souffle une bougie. J'avais été attiré par ces braises ardentes comme un papillon de nuit pouvait être attiré par une lampe. Que restait-il de tout cela, je me posais la question. La flamme semblait s'être éteinte, il ne restait plus que des cendres. On avait beau les remuer, le feu ne repartirait jamais. C'était comme ça. Quel gâchis. À la place, elle n'était plus que cet amas de chair et d'os sans âme, pas même le reliquat de ce qu'elle avait été avant. Elle n'était plus rien, les contraintes auxquelles elle était soumise l'avait bousillée, anéantie. Pourtant, j'étais persuadé qu'elle pouvait encore être sauvée. Il s'agissait juste de la convaincre que c'était possible. Qu'elle pouvait encore faire le bon choix. Il n'était pas trop tard pour faire machine arrière. Qu'elle pouvait reprendre les rênes de sa vie si elle le désirait. Encore fallait-il le vouloir et ça, c'était une autre paire de manches.
Katherina ne répondait rien. Elle me laissait blablater sans intervenir, sans m'interrompre, sans contre-argumenter. Deux solutions étaient alors possibles : soit je l'emmerdais, et donc, qu'elle me laissait parler en espérant que je finisse par me lasser, soit elle pensait que j'avais raison sur toute la ligne et qu'il était hors de question qu'elle acquiesce, pour le salut de sa fierté. Dans un cas comme dans l'autre, je ne saurai jamais le fin mot de l'histoire, car il sembla alors qu'elle cherchait à couper court à la conversation. Il fallait la comprendre dans un sens, elle était en train de marcher sur des charbons ardents, et je la poussais dans ses derniers retranchements. Quelle que soit l'issue, il y aura toujours des insatisfaits. Un prix à payer. Des conséquences plus ou moins regrettables, mais c'était comme ça, on n'avait rien sans rien. « Peut-être » finit-elle par concéder, validant la première hypothèse, à savoir, que je la gavais et qu'elle me laissait parler dans le vide. J'entrouvris les lèvres, prêt à protester, à argumenter encore, mais elle ne m'en laissa pas l'occasion.« Je tâcherais de prendre tes paroles en considération » Je ne voulais pas qu'elle se contente d'essayer, je voulais qu'elle le fasse. Ne serait-ce que si notre histoire, ce qu'on avait vécu, avait encore un sens pour elle. J'espérais que mon avis avait une quelconque importance pour elle. Je ne voulais pas qu'elle me dise ça uniquement pour me faire plaisir, qu'elle acquiesce sans y croire. Pour une fois, ce n'était pas que des mots, une grossière fumisterie, et surtout pas des paroles en l'air. Elle n'avait pas le droit de tout balayer d'un revers de main, de tout envoyer valser, comme ça, sans aucun scrupule. Elle n'avait pas le droit. « Ecoutes.. Je… ». Elle s'interrompit, me laissant en plein suspense. J'arquai un sourcil interrogateur. « Tu quoi ? » interrogeai-je, avide de connaître la réponse. Tout laissait croire que je n'étais pas destiné à savoir ce qu'elle voulait me dire. Cela devait rester dans le domaine de l'inconnu, de l'expectative. Cela ne relèverait que d'une pensée, jamais quelque chose de concret. Elle semblait tendue, comme si une quelconque menace était imminente. Je fus tenté de tourner la tête pour regarder en arrière, mais quelque chose m'en empêcha. D'une, ce n'était certainement pas un gage de discrétion, et de deux, c'était probablement une énième ruse de sa part, un moyen comme un autre de détourner mon attention pour que je ne la relance pas. « Qu'est-ce qu'il y a ? » mimai-je du bout des lèvres, presque inquiet de la voir aussi peu réactive, ce qui de toute évidence ne lui ressemblait pas. Mon regard balaya son visage encore une fois, tentant d'y déceler une quelconque supercherie. Quoique, à tout bien y réfléchir, je sentais cette présence dans mon dos, comme un regard qui transperçait ma nuque à force de me fixer. Vous savez, je ressentais cette espèce de chatouillis désagréable, presque angoissant. « on m'observe, c'est ça ? » Elle papillonna des yeux, comme pour acquiescer. Je sentis un frisson glacé dévaler mon dos. Si je restais ici, j'étais dans la merde, c'est ça ? « Penses-y, d'accord ? » dis-je enfin, comme pour conclure mes précédents discours enflammés. « Bon bah euh...salut. » ajoutai-je avant de transplaner brutalement, la laissant seule au milieu de la rue. Bon, il y avait largement mieux comme façons de dire au-revoir, mais de toute évidence je n'ai jamais été très doué pour ces choses là, aussi j'avais improvisé, prétextant l'urgence pour tout bâcler. Comme si, en soi, c'était une justification. Cela n'excusait rien, bien au contraire. De toute façon, qu'est-ce que je pouvais dire d'autre ? Qu'elle savait où me trouver ? Erreur. Elle ne savait même pas où je logeais. Certes, il y avait cet immeuble dont elle m'avait vu sortir, mais je n'habitais plus là désormais, d'autant plus qu'on m'avait repéré. Alors, je n'avais plus qu'à espérer qu'elle n'ait pas trop d'ennuis, que cette mystérieuse personne ne lui cherchait pas des noises, parce que laisser partir un sang-de-bourbe, n'en déplaise à la Marque qui trônait sur son bras était une faute qui pouvait lui coûter très cher. FIN. |
| | | | Sujet: Re: now I hate you + katherina | |
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