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 We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]

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MessageSujet: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeJeu 15 Aoû - 12:37

Cinq heures. Ou peut-être six. En réalité, je n'avais aucune notion du temps, seul les premiers rayons de soleil m'indiquaient qu'il n'allait pas tarder à faire jour. Combien de kilomètres j'avais parcouru ? Je n'en savais rien. Trop. Ou peut-être pas assez. La distance qui me séparait à présent de cet homme me paraissait infinie, mais au fond, sûrement était-elle dérisoire pour quelqu'un doté de pouvoirs magiques. Je m'étais enfuie comme une voleuse, ramassant mes affaires à la hâte et récupérant ce bout de parchemin que je n'avais pas encore osé regarder. Et si Slevin y figurait ? Au fond, j'espérais que non. J'espérais qu'il se soit simplement trouvé une petite-amie à suivre, ou qu'il est décidé de changer de vie du jour au lendemain sur un coup de tête. Cette hypothèse me semblait être la meilleure, même si une part de moi espérait grandement voir le nom de mon frère sur ce papier écrit de main d'homme. Égoïste de ma part, car je l'espérais dans le simple but de m'y rattacher. De trouver des raisons atténuantes à ce silence, à cette indifférence dont il faisait preuve avec moi depuis tant de mois. Après tout, n'était-il pas égoïste lui aussi ? Peut-être. Même sûrement. Partir sans un mot, sans se retourner. Avait-il un jour essayé de reprendre contact avec moi depuis qu'il avait quitté le foyer familiale ? Mes souvenirs étaient confus, mais au fond, je croyais que non. Lâcher sans peine sa famille, ses racines. Là n'était-ce pas une preuve d'égoïsme ? C'était évident, mais pourtant, je n'arrivais pas à lui en vouloir et pire encore, j'en voulais à ma propre personne. Je m'en voulais de n'avoir pas su garder mon frère auprès de moi. Je m'en voulais de ne pas l'avoir soutenu, de n'avoir rien fait lorsqu'il était face à cet homme qu'était notre père. Je m'en voulais d'avoir été la seule à l'accepter tel qu'il était, car au fond, n'aurais-je pas pu faire quelque chose pour que mes parents, ou même Christopher, admette qu'il était toujours le même, avec ou sans pouvoir magiques ? Bien sûr que j'aurais pu. Et aujourd'hui encore, je m'en veux de ne pas l'avoir fait. Tant de reproches que je me fais à moi-même pour un frère qui ne m'a jamais rien donné d'autres que de l'indifférence et du sarcasme. A-t-il seulement été un jour véritablement gentil avec moi ? Et par gentil, je ne veux pas dire aimable comme quand l'on vous souris lors d'une bonne nouvelle, ou comme lorsqu'on vous dit bonjour le matin. Non, gentil dans le sens où, a-t-il un jour fait quelque chose pour moi ? Me rassurer, m'offrir la dernière part de gâteau ou même, tout simplement, me montrer qu'il m'aimait. Tout cela était abstrait dans ma tête et j'avais du mal à démêler le vrai du faux. A savoir ce qu'il avait vraiment fait et ce que mon cerveau me forçait à croire qu'il avait fait. La seule chose dont j'étais certaine, c'est que je l'aimais. Je l'aimais sûrement beaucoup trop et beaucoup plus qu'il ne l'avait lui-même jamais fais de toute son existence. D'ailleurs, je n'étais même pas certaine qu'il ressente un quelconque sentiment pour ma personne, mais cela m'étais égal.

Je marchais dans les bois, frissonnant, ne sachant où aller. J'avais l'impression que le ciel s'assombrissait davantage au rythme de mes pas et que les rayons du soleil précédemment admirés n'étaient au fond qu'une illusion, un mirage pour me faire croire à un semblant de but. J'en venais à me demander ce que je faisais ici, mais très vite j'occultais cette question pour me concentrer sur la raison de ce périple. Pour la raison de cette prise de risque. J'étais faible, fatigué et ma tête me faisait mal. Pourtant, je ne pouvais pas m'arrêter. J'aurais aimé m'asseoir un moment, me reposer seulement quelques instants. Peut-être cela m'aiderait-il à y voir plus clair, à me trouver un objectif à atteindre, mais je ne pouvais pas. La peur me paralysait, mais elle me forçait à avancer, à placer toujours plus de distance entre cet homme et moi.

Des bruits de pas, ou plutôt, le bruit d'une branche se brisant qui me faisait imaginer que quelqu'un venait de la piétiner par inadvertance. Avais-je raison ? Si c'était le cas, peut-être que cette personne pourrait m'aider, m'indiquer la direction à suivre pour sortir de ce piège qu'était la forêt. Ou peut-être que cette personne mettrait simplement un terme à mes souffrances d'un simple mouvement de baguette. Encore aujourd'hui, j'avais du mal à comprendre comment un simple morceau de bois pouvait contenir tant de pouvoirs et comment sans, un sorcier n'était pas plus dangereux qu'un simple moldu. Avaient-ils réellement besoin de cela pour lancer des sortilèges ou pour faire quoi que ce soit ayant rapport avec la magie ? Je ne saurais vraiment le dire avec exactitude, n'ayant peut-être pas assez potassé cette partie des manuels. D'ailleurs, peut-être aurais-je dû les apprendre par-coeur, mot à mot, à la virgule près, avant de me lancer corps et âme dans cette aventure dont la fin me semblait proche de l'insaisissable. Ou peut-être que j'aurais mieux fait de rester simplement chez moi à attendre que Slevin me donne un signe de vie. A attendre patiemment que tout rentre dans l'ordre. Après tout, tant de mois me séparaient à présent de ma dernière rencontre avec lui, alors, étais-je réellement à un jour près ? Non, je ne crois pas. Et puis au fond, sûrement me faisais-je du soucis pour rien. Il m'arrivait de me dire que j'étais folle, que je m'imaginais maintes et maintes choses alors que la vérité était tout autre. Leur monde était peut-être tout ce qu'il y a de plus serein, peut-être même beaucoup moins risqué que le notre. Alors, pourquoi m'obstinais-je à penser le contraire ? Pourquoi étais-je persuadé que mon frère était en danger ? Trop de questions et davantage qui s'en rajoutait chaque jour. Je me forçais à les occulter, mais la véritable question était : Qu'est-ce que je cherchais ? Je n'en avais aucune idée. Je ne connaissais rien de ce monde, alors comment prétendre pouvoir trouver quelque chose dont on ne connaît ni la forme, ni l'ampleur. C'était comme cherché une aiguille dans une botte de foin, sans même savoir ce qu'était une botte de foin. Pourtant, je gardais espoir. Un espoir vint, un espoir fou.

Une nouvelle branche craqua et cela me sortit de mes pensées. Instinctivement, j'allais me cacher derrière un tronc d'arbre à peine plus épais que moi. J'étais certaine que cette cachette était obsolète, que quiconque à proximité n'aurait pas de mal à distinguer les courbes de mon corps, mais ce sentiment de fausse sécurité qui semblait m'envahir me forçait à y rester. D'ailleurs, peut-être que ces gens pouvaient voir à travers les murs, ou même distinguer à la perfection quelque chose se trouvant à plusieurs centaines de mètres. Mais alors, que faisais-je caché là ? Cette personne qui semblait si proche et en même temps si loin avait dû repérer ma présence depuis longtemps, alors à quoi bon me cacher. J'examinais les lieux du coin de l'œil en ne faisant dépasser de ce tronc que quelques millimètres de mon crâne, mais il n'y avait rien.

J'avais l'impression d'être planté là depuis des heures et mes yeux commençaient à se fermer. Mes paupières semblaient lourdes et j'étais comme impuissante face à la volonté de mon propre corps. Mes jambes se dérobaient et c'est seulement lorsque mes genoux touchèrent le sol que je me rendis compte que je venais de tomber. Je plaçais mes mains autour de ma tête et appuyait sur mes tempes qui me faisaient tant souffrir. Était-ce la fatigue, ou le cumule d'anxiété auquel j'avais dû faire face ces dernières heures qui me mettaient dans un tel état ? Je ne saurais le dire. Une ombre se dessinais à l'horizon et semblait s'approcher, ou était-ce là encore un coup de mon imagination ? Ma vision était trouble et ne tarda pas à se noircir complètement. Je sombrais à présent dans la pénombre, à la merci de cette personne dont je ne savais rien. A la merci de quiconque passerait par là, à la merci de ce monde qui aujourd'hui encore me semblait si complexe et m'était véritablement inconnu..


Dernière édition par Emily L. Rosebury le Sam 30 Nov - 14:02, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeJeu 12 Sep - 11:46

Je continuais d'avancer entre les arbres, les sens en alerte, prête à bondir au moindre bruit suspect. La forêt de Dean était anormalement silencieuse et je ne pouvais pas m'empêcher de trouver cela particulièrement suspect. La forêt était toujours agitée et pour cause, elle avait été le théâtre de nombreuses batailles. Je le savais pour avoir assisté à plusieurs d'entre elles, et souvent bien malgré moi. Cela ne paraissait sans doute pas, mais l'endroit était un véritable coupe-gorge et mieux valait être armé jusqu'aux dents lorsqu'on s'y aventurait. Moi même j'étais réticente à y aller, mais je n'avais pas le choix. On m'avait mandatée pour une mission de surveillance. En principe, Harry et ses copains ont décampé, mais ne savait-on jamais, cela ne voulait certainement pas dire que le calme était revenu dans le coin, les Mangemorts pouvaient très bien y avoir établi un QG ou que savais-je du même genre. En théorie, Noah était censé m'accompagner, étant mon partenaire officiel, mais j'avais réussi à lui fausser compagnie, guère emballée à l'idée qu'il me colle toujours aux basques. Certes, je commençais tout juste à l'apprécier, mais ce n'était pas une raison, je n'avais pas besoin d'une nounou quand je partais en mission, je savais très bien me débrouiller toute seule même si j'avais une nette propension à me fourrer dans les ennuis. J'étais une Serpentard, que diable, n'était-ce pas la maison des roublards qui parviennent toujours à leurs fins ? Des fois, c'est vraiment à se demander si les gens de l'Ordre ne me prenaient pas pour une abrutie. Certes, je n'avais pas fini mes études, mais cela ne voulait pas dire que j'étais incompétente pour autant. Les gens bardés de diplômes incapables de faire quoi que ce soit de leurs dix doigts, ça existait quand même, était-il nécessaire de le rappeler ? Bref, tout ça pour dire que je ne me sentais pas diminuée par rapport à un sorcier qui aurait fini son cursus scolaire, et que j'étais tout autant capable qu'un autre de réussir les missions que l'on m'attribuait. Preuve en est, j'avais réussi à récupérer un de leurs fichus portoloin, quitte à perdre mon épaule pour cela. D'ailleurs, elle s'en souvenait encore, je n'avais pas encore très bien cicatrisé. On m'avait bien dit qu'il fallait du repos pour que je me remette complètement de ma blessure, mais maintenant que le camp de Craik était hors circuit, il était hors de question que je reste inactive, j'étais obligée de me bouger ne serait-ce que pour survivre. Malgré tout, l'Ordre ne m'avait pas oubliée, et il m'avait quand même confiée cette mission. Je m'en serais bien passée, qu'on se le dise, mais je n'avais pas eu vraiment la possibilité de refuser, j'avais encore une dette envers eux, et ils s'étaient empressés de me le rappeler. Comme si j'avais besoin d'un aide mémoire, mon sens de l'honneur et du devoir ne leur suffisait pas ? Tout portait à croire que non, qu'ils avaient besoin d'autres preuves de ma loyauté envers eux. D'un côté, je les comprenais, ils avaient été trahis par l'un des leurs et ils devaient s'assurer de l'allégeance de ceux qui travaillaient pour leur compte, et pour le coup, tout le monde était logé à la même enseigne, mais quand même. Insinuer que j'aurais pu les trahir était assez insultant à mon égard. J'étais un code d'honneur à moi toute seule, et jamais je n'aurais pu les trahir alors qu'ils m'avaient aidée à un moment où j'avais le plus besoin d'eux, et ça, je ne l'oubliais pas.

Voilà comment j'en étais arrivée là, à crapahuter entre les arbres, luttant contre un manque de sommeil évident et les courbatures qui lançaient dans mes bras et dans mes jambes. Le bas de mon jean était trempé et tâché de boue, et mes chaussures étaient tout aussi dégueulasses. J'avais beau respecter l'Ordre, tous autant qu'ils étaient, je les maudissais en cet instant. Plus encore, ma fierté légendaire commençait à flancher et je regrettais que Noah ne soit pas là – il fallait dire que je m'emmerdais comme un rat mort. Et morte, je n'allais pas tarder à l'être si je tombais sur les mauvaises personnes. Nombreuses furent les fois où je suis tombée dans un traquenard, et à chaque fois je m'en suis sortie. J'avais le cul bordé de nouilles, mais c'était comme pour tout, la chance finissait inévitablement par tourner, et je doutais que le sort soit toujours aussi clément avec moi la prochaine fois. J'avais beau me répéter des dizaines de fois que tout allait bien se passer, que j'allais revenir de cette mission en un seul morceau, de ma bouche, cela sonnait toujours aussi faux. Je ne croyais tout simplement pas à ce que j'étais en train de me répéter depuis tout à l'heure. Je décidai alors d'abandonner toute tentative pour me convaincre, l'auto-persuasion ne me réussissant décidément pas. Je me disais alors que je ferais mieux d'avancer : plus vite j'en aurais fini avec cette mission, plus vite je serai sortie de cette maudite forêt. Forte de cette résolution, je pressai le pas, enjambant les racines et les troncs couchés lorsque cela s'avérait nécessaire. Ma vigilance s'était accrue, je regardais désormais tout autour de moi, tout en essayant de chasser la désagréable impression que je n'étais plus seule entre les arbres. Comme mon intuition ne me trompait jamais, cela ne faisait aucun doute : quelqu'un approchait. Je ne savais pas encore s'il s'agissait d'un simple vagabond ou d'un ennemi qui avait suivi ma trace jusqu'ici, et quelque part, je n'avais pas envie de le savoir, mais de toute évidence, je devais le démasquer si je voulais avoir une chance de sauver ma peau. Se battre contre un ennemi invisible, c'était franchement casse-gueule et le résultat était loin d'être garanti – en ce qui me concerne, en tout cas. Je m'arrêtai net, pour profiter d'une vue circulaire sur l'endroit. Il n'y avait aucun bruit, mais j'étais confiante, la végétation finirait bien par trahir l'intrus. Il était inutile de demander s'il y avait quelqu'un. D'une part, c'était stupide parce que cet appel aurait vite fait de trahir ma position, d'autre part, en admettant qu'il y ait une quelconque présence autre que la mienne en ces lieux, je n'étais pas certaine que cette personne me réponde. Tout se jouait donc à celui qui serait vu en premier.

C'est alors que je la vis. La silhouette, je veux dire, je n'étais même pas certaine qu'il s'agissait bien d'une femme tant la vision avait été fugace. Cela n'avait duré qu'un dixième de seconde, juste le temps nécessaire pour que mon œil capte un mouvement et rien d'autre en réalité. Il n'y avait plus l'ombre d'un doute : je n'étais plus seule. Je restai tétanisée quelques secondes, le temps de décider si je m'enfuyais à toutes jambes ou si je passais à l'attaque pour neutraliser mon adversaire. Je décidai alors de ne pas me comporter comme une lâche, alors, je bondis en avant, baguette au poing, employant un informulé, visant en direction de l'endroit où il m'avait semblé avoir aperçu l'intrus. Quoiqu'il arrivait, je ne voulais pas prendre le risque de prononcer la formule à voix haute, je voulais prendre l'autre par surprise. Aussi prononcer le sort à voix haute aurait eu vite fait de trahir ma présence, et de casser l'effet de surprise tant désiré. L'exact contraire de ce que je voulais, en somme. J'allais rebrousser chemin et partir dans la direction opposée, profitant que mon adversaire soit à terre pour prendre la fuite, mais un autre détail avait frappé mon attention. La femme – j'étais désormais certaine que c'en était une, je l'avais vue tomber à genoux sous les assauts de mon sort – n'avait même pas cherché à se défendre, et elle n'était même pas armée. Je tressaillis. Et si c'était un piège ? Son corps reposait toujours inerte sur un tas de feuille, elle semblait simplement dormir, et c'était le cas. J'avais simplement jeté un sort qui provoquait un sommeil irrépressible chez la victime. Il lui devenait alors impossible de lutter contre ses effets, l'envie de sombrer dans un sommeil profond était plus forte que tout le reste. Aussi quand la personne se réveillerait, elle aura juste l'impression de s'être posée là pour faire un petit somme. Par acquis de conscience, je décidai de m'approcher de ma victime malgré tout. Ce n'était pas prudent, mais je voulais vérifier quelque chose. Je commençai alors par soulever la manche de son pull et je fus presque soulagée de voir qu'il n'y avait pas la Marque. Cela ne signifiait pas pour autant qu'elle n'était pas une rafleuse. Je me mis alors à la fouiller, minutieusement, comme on m'avait appris. Elle n'avait pas de baguette, voilà qui était surprenant pour une sorcière, surtout par les temps qui courent. Je fis alors le tour des lieux pour m'assurer qu'elle n'était pas tombée à terre...mais il n'y avait rien, aucune trace d'un quelconque bout de bois susceptible de trahir son appartenance au monde magique. « eh oh ! » m'écriai-je en lui tapotant vigoureusement sur les joues pour la tirer du sommeil artificiel dans lequel je l'avais plongée. « Et merde. » m'écriai-je en voyant qu'elle ne réagissait toujours pas. « Finite. » En principe, les effets du sort devraient s'être dissipés. Je vis l'inconnue papillonner des paupières. Je soupirai, agacée qu'elle ne se réveille pas assez vite à mon goût. « Aguamenti ». Un jet d'eau froide vint la tremper de la tête aux pieds. Voilà qui devrait faire l'affaire. « Vous m'entendez ? » lançai-je d'une voix forte. « Combien j'ai de doigts ? » Puis, dans le fond, trouvant cette méthode plus que débile, je décidai de passer franchement à l'attaque. « Où est votre baguette ? Vous devriez le savoir que c'est dangereux de vous promener sans, surtout par les temps qui courent. Vous avez eu de la chance d'être tombée sur moi, mais vous auriez pu tomber sur bien pire. » Comme un rafleur ou un Mangemort, par exemple. L'un comme l'autre n'auraient sûrement pas fait preuve d'autant de complaisance, elle ne serait peut-être plus là pour en parler à l'heure qu'il est. « Où aviez vous donc la tête ? C'est clairement pas le genre d'endroit où on va se promener tranquillement, par Merlin ! » Elle reprenait à peine ses esprits que j'étais déjà en train de la sermonner, mais c'est vrai à la fin, qui était suffisamment stupide pour se promener dans le coin complètement désarmée, alors que la forêt de Dean était tout sauf inoffensive ? On se le demande !
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeDim 13 Oct - 22:28

Une voix me sortit de ce qui semblait être un sommeil profond. J'ouvris faiblement les paupières, comme pour vérifier si cela n'était pas un mirage. Etais-je réellement là, ou toujours en plein rêve ? D'ailleurs, comment m'étais-je retrouvée là ? Sur le coup, je n'aurais su le dire. Avais-je réellement vécu tout ce dont mon âme semblait se souvenir au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient ? Je me souvenais d'un homme, d'un bout de papier et d'un coup, je fu sortit de mes doutes par ce qui semblait être un jet d'eau. Que m'arrivais-il ? J'essayais de fixer mon regard sur quelque chose afin de dissiper le flou, mais il me fallut plusieurs minutes avant de me rendre compte que j'étais bel et bien allongée sur ce qui semblait être de l'herbe défraîchit et que quelqu'un était véritablement en train de me parler. Mais qui ? Essayant tant bien que mal de me relever, je pu alors apercevoir le visage d'une femme. « Quoi ? » Dis-je, en ayant comme l'impression que ce son qui s'échappait de ma bouche n'était pas mien. Ma tête me faisait mal et je frottais à présent mes yeux comme pour raviver ma vision, ou peut-être pour une nouvelle fois me prouver que tout cela était bien réel. Alors, je passais une main dans mes cheveux et remarquais que ceux-ci étaient mouillés. Je baissais mon regard vers mes vêtements, qui l'étaient aussi. « Qu'est-ce... » Je me relevais. Difficilement, mais peu à peu, je semblais me replonger dans la réalité. « Mais où avez-vous trouvé toute cette eau pour m'asperger ? Et puis, vous n'auriez pas pu trouver un autre moyen ? J'y crois pas. » Ne prêtant que peu d'attention à celle qui me faisait face, j'essayais de dénicher un recoin de mon corps qui aurait pu prétendre être sec avant que celle-ci ne me demande où était ma baguette. J'haussais alors un sourcil, me demandant ce qu'elle était en train de dire ou plutôt, où elle voulait en venir. Elle rajouta que j'avais eu de la chance d'être tombée sur elle en me faisant comprendre que cela aurait pu être bien pire. « Tu parles d'une chance, j'aurais pu tomber sur quelqu'un qui se contente de me mettre une claque pour me réveiller. » Au fond, comment pouvais-je être certaine que cette femme ne me voulait aucun mal ? Aussi pure paraissait-elle, nul n'aurait pu prouver qui elle était réellement et ce qu'elle cherchait. « Et puis, qu'est-ce que je fais ici ? Vous avez vu quelque chose, ou quelqu'un ? » Repensant alors à ce qu'elle avait dit plus tôt, je compris que cette femme n'était pas semblable à moi. Elle avait parlé de baguette, ainsi, elle devait être une sorcière. Je me bénissais alors de ne pas avoir répondu à sa question. Que me ferait-elle si elle découvrait que j'étais une simple moldu ? Était-elle de ceux qui me voulaient du mal. A moi, comme à mes semblables ? A en juger par ses dires, ce ne devait pas être le cas. Néanmoins, une part de moi me poussait à rester sur mes gardes, à ne pas lui faire confiance. Pourtant, avais-je simplement le choix ? Il était clair que je ne faisais pas le poids. Malgré toutes mes lectures, toutes mes connaissances sur le monde des sorciers, comment pourrais-je me défendre ? Sans baguette, sans arme. Par la simple force de mes points ? Impossible. Elle ne mettrait que trop peu de temps à me contrôler, peut-être même saurait-elle anticiper le moindre de mes mouvements. Ou même lire en moi. Et si elle écoutait ce que j'étais présentement en train de penser ? Non, j'essayais de me convaincre que cela n'était qu'utopique. Quoi qu'il ne valait mieux pas prendre le risque. « Excusez-moi, je peux paraître un peu brusque comme ça, mais je ne comprends pas ce que je fais ici. Enfin, je sais ce que je fais ici bien sûr, mais la façon dont je me suis ainsi retrouvée endormie sur le sol m'échappe complètement. » Pour le coup, je ne mentais pas. Quoi que je n'étais pas réellement désolée, mais ça, cette femme n'avait pas besoin de le savoir. Ou peut-être le savait-elle déjà. Non, il fallait que j'arrête de me poser autant de questions. « Je suppose que je dois vous dire merci ? » Quand bien même sa technique était complètement idiote. « Bah, merci. Je peux connaître votre nom ? » Au fur et à mesure que mes pupilles décrivaient les courbes de son visage, je me demandais d'où pouvait-elle bien provenir et ce qu'elle faisait ici, seule. Peut-être était-elle une personne de confiance, finalement. Peut-être était-elle perdue, ou cherchait-elle quelqu'un, comme moi. Peut-être même pourrait-elle m'aider, mais oserais-je simplement lui poser quelconque question ? Lui demander son prénom était une chose, mais lui demander de l'aide impliquerait que je lui raconte qui je suis, que je lui raconte mon histoire ou plutôt, le lien qui m'unit à cette personne que depuis tant de mois à présent je recherche. Et puis, quand bien même oserais-je le faire, voudrait-elle m'aider ? Aider une simple moldu ? Je pensais réellement que cela était peu probable. Peut-être ne me croirait-elle même pas si je lui disais que mon frère était un sorcier et qu'il était certainement en danger. Elle me dirait certainement que je m'inquiétais pour rien et que Slevin était bien plus en sécurité dans le monde des sorciers que dans son monde d'origine. Ce qui au fond, n'était peut-être pas faux. Je savais à quel point les sorciers méprisaient les moldus avant de me lancer dans cette quête dont encore aujourd'hui le but me parait inaccessible. Ainsi, je ne pourrais m'en prendre qu'à moi-même si quelque chose m'arrivait, car tant de monde m'avait déjà prévenue de la sottise de ma démarche. Mais je voulais savoir si mon frère allait bien et pourquoi il ne me donnait plus de nouvelles. Je me doutais de la réponse, je supposais d'ailleurs qu'il ne pensait que rarement à ma personne, mais le fait qu'il soit ainsi partit sans me laisser d'adresse me laissait perplexe. Certes, nous n'étions pas fusionnel, mais ce lien du sang qui nous associait n'était-il pas une excuse pour montrer un minimum de considération ? Qu'il s'efface de la vie de mon père, ma mère ou même Christopher, j'aurais pu le comprendre. Mais qu'il s'efface de la mienne ainsi, sans même une once de culpabilité, m'était insoutenable. Au fond, peut-être cette recherche que j'entreprenais était juste poussée par une trop grande fierté. Peut-être que je ne supportais simplement pas d'être délaissé de la sorte et que je me forçais à penser que Slevin n'était pas si mauvais que d'autres le pensait. Tant de questions auxquelles je ne pouvais répondre, car au fond, ce n'était pas à moi d'y répondre, mais à Slevin.


Dernière édition par Emily L. Rosebury le Sam 30 Nov - 14:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeDim 27 Oct - 23:29

Tout allait bien, la fille était encore en vie, bien que je ne sache pas exactement si c'était une bonne ou une mauvaise chose : en effet, je ne savais toujours pas à quel camp elle appartenait. En ces temps particulièrement sombre, nul n'était en mesure de dire avec exactitude qui étaient ses alliés et qui étaient ses ennemis. Aussi aurais-je tout intérêt à rester sur mes gardes, redoutant une attaque par surprise. Les Mangemorts grouillaient dans le coin, et il ne serait guère étonnant que la fille serve d'appât afin de capturer un membre de l'Ordre – moi en l'occurrence. Baguette au poing, je m'étais approchée d'elle, et j'attendais patiemment qu'elle se réveille. Peut-être pourrait-elle répondre à quelques questions. Je ne savais pas exactement ce que j'allais lui demander, mais ce serait parfaitement idiot de ne rien tenter alors que j'avais une potentielle ennemie à ma merci. Ma méfiance augmenta d'un cran lorsque la fille ouvrit les paupières. D'après ce que je voyais, elle avait l'air plutôt jeune – elle devait être à peine plus âgée que moi. Elle arborait un visage plutôt innocent, elle ne semblait pas souffrir des conséquences de la guerre, comme si elle restait en périphérie de tout ça, comme si elle n'était pas réellement concernée. Certes, beaucoup faisaient l'autruche et se contentaient de faire comme si de rien n'était, mais la réalité finissait toujours par les rattraper. De toutes les façons, elle était bien inconsciente de traîner par ici alors que le danger était partout. A moins qu'elle sache exactement ce qu'elle faisait là, au quel cas la question demeurait : qui était-elle ? Je n'allais pas tarder à le savoir. La fille venait de se relever, visiblement éprouvée par ce qu'elle venait de vivre. Ce n'était peut-être qu'une impression, mais elle n'avait pas l'air de comprendre dans quelle situation elle se trouvait. En d'autres termes, elle semblait vraiment à l'ouest. « Qu'est-ce... Mais où avez-vous trouvé toute cette eau pour m'asperger ? Et puis, vous n'auriez pas pu trouver un autre moyen ? J'y crois pas. » Mes soupçons se confirmèrent alors, elle ne comprenait vraiment pas ce qui lui arrivait. J'arquai un sourcil sarcastique. N'importe quel sorcier de premier cycle savait ce qu'était un aguamenti, c'était même un des sorts les plus basiques qui soit, c'était facile à lancer et surtout très efficace, si on en jugeait par l'apparence piteuse de la brune, tant et si bien qu'on aurait pu croire qu'elle s'était douchée toute habillée. Or, elle ne semblait toujours pas percuter. Soit elle le faisait exprès et feindre l'ignorance faisait partie de son stratagème, soit elle ne savait réellement rien, et elle n'avait strictement rien à faire ici.  « Tu parles d'une chance, j'aurais pu tomber sur quelqu'un qui se contente de me mettre une claque pour me réveiller. » Alors elle préférait que je lui donne une claque plutôt que je la trempe de la tête aux pieds ? Bon, d'accord, ce n'était pas génial de se faire asperger alors qu'il faisait plutôt froid dehors, mais quand même, j'avais connu pire, mon propre petit ami m'avait jetée à la flotte en plein hiver pour que je me calme. Elle devait alors se considérer comme étant plutôt bien lotie, en fin de compte. « Si ça te dérange tant que ça d'être trempée, » ironisai-je, sourcil toujours arqué, «  je connais un sort très efficace qui pourrait permettre de te sécher en moins de temps qu'il faut pour le dire. » Mais en attendant, je comptais bien la garder dans cet état en attendant que je sois satisfaite des réponses qu'elle pouvait apporter à mes questions. On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a, après tout.

Mais la fille ne comptait pas en rester là. Au contraire. Elle aussi fourmillait de questions. Plus ça allait, et plus je doutais qu'elle soit réellement une sorcière. Parce que si elle en était une, d'une part, elle aurait compris que je lui avais lancé un aguamenti, parce que visiblement elle n'avait pas été arrosée de la tête aux pieds par l'action du saint esprit, et d'autre part, elle aurait compris qu'elle avait été sans aucun doute stupéfixiée, d'où l'impression qu'elle avait de se sentir pâteuse...et incohérente. « Et puis, qu'est-ce que je fais ici ? Vous avez vu quelque chose, ou quelqu'un ? » Ou alors, elle était amnésique. Ou elle faisait semblant. En tout cas, elle se débrouillait très bien. Pour un peu, je pourrais me laisser prendre à son jeu d'actrice. Sauf qu'avec moi, jouer la comédie, ça ne marchait pas. « ça dépend ce que vous entendez par quelqu'un. » dis-je d'un ton acide, mes doigts fermement serrés autour de ma baguette. « Ici, ce n'est pas un no man's land, la forêt grouille d'ennemis ces temps-ci. Les Mangemorts, ça vous parle ? » Si elle tiquait en entendait ce mot, alors ça voudrait probablement dire que j'avais touché une corde sensible. Et non, je n'étais pas suicidaire de m'affirmer comme étant une ennemie des Mangemorts, contrairement aux apparences, je savais très bien ce que je faisais. Il y avait bien matière à réagir à ce que je venais de dire, et selon sa réaction, je pourrai alors déterminer à quel camp elle appartient, c'était aussi simple que cela. Sous réserve, bien sûr, que toute cette mascarade soit entièrement feinte. « Excusez-moi, je peux paraître un peu brusque comme ça, mais je ne comprends pas ce que je fais ici. Enfin, je sais ce que je fais ici bien sûr, mais la façon dont je me suis ainsi retrouvée endormie sur le sol m'échappe complètement. »  Allait-elle comprendre si je lui disais que j'avais lancé un informulé dans sa direction, pour espérer la neutraliser ? Pour sûr, cette fois, c'était moi qui allait endosser le rôle de la personne dangereuse, celle à qui il ne fallait pas se fier. Pourtant, je n'étais pas méchante, j'étais juste méfiante. « Tu as été stupéfixiée. » annonçai-je de but en blanc, toujours dans l'optique de la tester. « C'est moi qui en suis responsable. Au cas où tu aurais un doute, je ne suis pas une folle furieuse. Seulement, il y a tellement d'ennemis dans le coin que je ne sais pas qui tu es, ni d'où tu viens. Ça me paraît parfaitement normal que je me méfie. » Je levai alors ma baguette vers elle, prête à frapper une nouvelle fois. « Je ne poserai ma question qu'une fois. Qu'est-ce que tu fais ici, et pour quel camp tu travailles ? » Bon, d'accord, ça faisait plus que deux questions, mais j'avais besoin de savoir à qui j'avais affaire. Moi non plus je n'avais pas pour habitude de me fier à la première personne venue. Le monde était tellement mal fait de nos jours.  « Je suppose que je dois vous dire merci ? Bah, merci. Je peux connaître votre nom ? » Elle était vraiment étrange. Je dardai sur elle mes prunelles sombres, complètement inexpressive. En réalité, je l'étudiais. « Réponds à ma question d'abord. » ordonnai-je fermement, en faisant un pas vers elle. « Et coopères un peu, parce que figure-toi que je connais toute une panoplie de sorts aussi divertissants les uns que les autres, et qui sont bien pires qu'un simple aguamenti. » Je faisais tourner ma baguette entre mes doigts, le visage dur et fermé, dardant sur elle mes prunelles impitoyables. Ce n'était pas dans mes habitudes de menacer, et c'était encore moins orthodoxe, mais encore une fois, je la testais, j'essayais de comprendre ce qu'elle était par ses réactions. J'avais plus d'une idée sur la question, mais maintenant, je n'attendais plus que mes soupçons soient confirmés.
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeSam 30 Nov - 14:10

J'haussais un sourcil à l'entente des mots de celle qui me faisait face. Celle dont je ne connaissais toujours pas l'identité, ni même les attentes. Après lui avoir demandé si elle avait vu quelqu'un, sous-entendu une personne qui aurait pu être à l'origine de ma perte de connaissance, je fus surprise qu'elle me parle de mangemort. Quoi que passablement rassurée. Effectivement, je n'avais que très peu d'informations à propos de ces gens, mais le peu de discours que j'avais entendu à leur propos étaient peu filateur. J'avais aussi cru comprendre qu'une grande part de la population sorcière les craignaient, en particulier les gens comme moi. Quoi que pas réellement. Plutôt les sorciers d'origine moldu, en somme les personnes comme mon frère, Slevin. Les né-moldus, ou plus vulgairement appelés sang-de-bourbe. Je n'avais jamais trop compris cette insulte d'ailleurs, ne voyant pas le mal en ces mots, mais sûrement y avait-il un sens plus profond à cette expression, plus profond que ces trois mots qui séparés l'un de l'autre restaient assez courtois. D'ailleurs, je ne savais réellement si les sorciers avaient comme nous, un flot innombrable de mots orduriers. Dans le monde moldu, chaque personne lançait une dizaine de jurons à la journée sans que cela ne choque qui que ce soit. Était-ce de même chez les sorciers, ou ceux-ci avaient-ils un savoir vivre au combien plus soutenu que le nôtre ? Je n'en savais rien et d'ailleurs, pourquoi j'y pensais ? Je me trouvais là, face à une inconnue et je me posais des questions sur des uses et coutumes futiles. Idiote ? Je l'étais certainement un peu. Idiote d'être venue me réfugier dans cette forêt, voir même idiote d'avoir séduit cet homme au lieu d'être sagement rentré chez moi. Cette journée n'était qu'un ramassis de mauvaises choses, mon karma voulait certainement me dire que j'aurais mieux fait de rester coucher ce matin.

Stupefixer. Nouvel haussement de sourcil. Alors, elle m'avait elle-même jeté un sors. Toutefois, ma mémoire me faisait présentement défaut puisque j'étais incapable de me souvenir les effets de ce sort. Bon, à première vue, cela devait avoir pour but de faire tomber dans les pommes une personne, ou quelque chose comme ça, étant donné ce qu'il m'était arrivé. Néanmoins, je n'avais réellement le temps de réfléchir à la définition exacte puisque la femme face à moi ne cessait de m'interroger. Sa baguette était levée vers moi, mais étrangement, j'étais sereine. Je n'aurais su dire pourquoi, mais une nouvelle fois je me disais que si elle avait glissé le terme mangemort au milieu d'une phrase traitant d'ennemi, il était fort probable qu'elle n'en fasse pas partit.
« Je comprends votre méfiance, mais à vrai dire je ne sais pas quoi répondre à votre question. Tout ce que je peux dire, c'est que je ne pense pas être votre ennemi. Du moins, pas directement, ou plutôt pas le genre d'ennemi auquel vous pensez. » Une phrase à rallonge pour dire peu, c'était tout à fait mon genre. Après tout, que pouvais-je dire d'autre ? Que j'étais ici pour fuir un homme avec qui je venais de passer la nuit, a qui j'avais volé une liste de noms. Que j''investissais le monde sorcier alors qu'en aucun cas je n'en faisais parti ? Cette femme semblait sur les nerfs, alors nul besoin d'en rajouter. Et puis, je ne pouvais occulter son tempérament méfiant. Déjà qu'elle venait de me stupefixier pour la simple raison que j'avais pénétré dans cette forêt, que me ferait-elle si je me mettais à déballer toute ma quête ? De plus, j'étais quasiment, voir totalement certaine qu'elle ne me croirait pas alors, autant ne pas tenter le diable. Aussi inintéressante et compliquée soit ma vie, j'y tenais tout de même un peu.

Les prunelles noires de cette femme ne cessaient de me détailler et c'est sans hésitation qu'elle s'approchait à présent de moi, m'ordonnant de répondre à ses questions, me menaçant presque. Ou me menaçant tout simplement.
« Pas besoin de s'énerver. » Disais-je alors, tout en reculant d'un pas, comme pour placer une distance de sécurité entre elle et moi. « Je vous rappelle que vous m'avez quand même agressé, que vous auriez pu me tuer, alors excusez-moi, mais je pense que d'entre nous deux, c'est plutôt vous qui devriez répondre à mes questions. » Mes questions ? Mais, quelles questions ? Êtes-vous une tueuse, complètement dégénérée, qui s'amuse à torturer des moldus ? Je ne pouvais décemment pas demander ça. De plus, elle m'avait quelques phrases plus tôt fait savoir qu'elle n'était, selon ses mots, pas une folle furieuse. « Et puis, je ne crois pas qu'user de votre baguette... » je levais alors un doigt hasardeux vers ce morceau de bois qu'elle tenait entre ses mains. « ... Envers la première personne qui ose croiser votre chemin soit une bonne idée. Après tout, je ne vous ai rien fait. Je marchais simplement et voilà que vous me lancez je ne sais quel sort sous prétexte que je pourrais éventuellement faire parti des personnes que vous ne portez pas dans votre coeur ? » Je commençais à me dire que cette fille était tout bonnement paranoïaque. « Non mais franchement, c'est assez absurde. Je veux bien avouer que je ne suis pas sous mon meilleur jour, mais il doit être six heures et demi du matin à tout casser ! D'ailleurs, nous sommes en plein moi de Mars au cas ou vous l'auriez oublié et je ne crois pas exagérer en disant qu'il ne doit pas faire plus de cinq degrés. Alors si vous aviez l'amabilité d'user de l'un de vos sortilèges pour sécher mes vêtements, ça ne serait pas de refus. Parce qu'à ce rythme-là, je risque d'attraper une pneumonie! » Bon, l'intonation de ma voix était légèrement sarcastique, mais je devais bien avouer que cette femme commençait à m'exaspérer. Je n'avais pas pour habitude de faire dans la dentelle, ni de me laisser marcher sur les pieds de la sorte. Néanmoins, je ne pouvais me permettre de m'énerver face à une sorcière, ce serait idiot, mais ma patience avait des limites et cela se reflétait dans ma voix. « Alors il serait peut-être temps de faire un choix ! Parce que vos menaces sont bien sympathiques, mais elles n'aboutiront à rien si je meurs de froid. » Idiote, aurais-je voulu rajouter, mais je crois que comme ma patience, mon assurance avait aussi ses limites. Cette femme faisait légèrement froid dans le dos et je commençais à me dire que peut-être par la simple force de son regard cette fille pourrait peut-être bien me tuer.
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeDim 1 Déc - 22:40

Le souffle court, je resserrai mon poing autour de ma baguette. Je devrais peut-être baisser la garde, mais mon instinct de conservation me soufflait le contraire. Bien que j'étais de plus en plus certaine de ce qu'elle était – ou n'était pas, en l'occurrence – ce serait un tort que de commencer à lui faire confiance. J'en étais moi-même arrivée à un point où la paranoïa me rongeait tellement que je ne savais plus vraiment sur qui je pouvais compter. Dans cette guerre, j'avais perdu tous ceux que j'aimais, si bien que mes alliés pouvaient se compter sur les doigts d'une seule main, et encore. C'était déjà trop. Je ne quittai pas la jeune fille du regard, vigilante comme jamais. Elle ne semblait pas comprendre grand-chose à la situation, mais je n'étais pas à l'abri d'une action malheureuse de sa part. Les gens désespérés ne comprenaient pas nécessairement qu'ils étaient en train de se mettre en danger, et la fille me semblait tout à fait être une âme désespérée. Sinon, comment se pouvait-il qu'elle se soit réfugiée ici, espérant fuir quelqu'un ou quelque chose, alors que l'endroit était un véritable coupe-gorge ? Personne de suffisamment sain d'esprit n'irait s'aventurer dans le coin, absolument personne. D'ailleurs, considérant que Potter ne se trouvait visiblement pas là, tous les sorciers avaient fini par déserter, laissant la forêt comme on laisserait un champ de bataille après un combat acharné. J'étais même certaine que tous ces arbres portaient en eux les séquelles des duels passés, témoignant l'horreur de ce qui s'était joué dans toute cette végétation. Végétation qui par ailleurs était suffisamment dense pour camoufler des cadavres laissés à l'abandon par leur propre camp. Était-on seulement assez suicidaires pour songer revenir dans la forêt dévastée pour récupérer les morts ? J'en doutais. Certains avaient dû allumer des feux pour brûler les corps, et encore heureux que la fille ne soit pas tombée sur un de ces charniers, car cela aurait eu vite fait de la traumatiser. Personne n'était prêt pour voir des abominations de ce genre, de toute façon. « Je comprends votre méfiance, mais à vrai dire je ne sais pas quoi répondre à votre question. Tout ce que je peux dire, c'est que je ne pense pas être votre ennemi. Du moins, pas directement, ou plutôt pas le genre d'ennemi auquel vous pensez. » Elle comprenait ma méfiance ? Visiblement pas, car sinon, elle aurait compris pourquoi elle ne devrait pas se trouver là à la base. Puisqu'elle n'était ni Mangemort, ni membre de l'Ordre, elle n'avait rien à faire ici. Rien du tout. « Attendez, vous êtes une moldue ? » lançai-je, stupéfaite. Si tel était le cas, alors oui, elle devait vraiment être désespérée pour être venue se réfugier ici. Elle n'avait aucune espèce d'idée des dangers qui se dissimulaient sournoisement entre les arbres, et quel genre d'individus pouvait se planquer là. Autrement dit, elle était en danger si elle restait là, et pas qu'un peu. Je soupirai longuement. Ce n'était vraiment pas ma journée, je ne me sentais pas d'humeur à jouer les babysitter pour une adolescente moldue qui avait voulu se la jouer petit chaperon rouge fuyant le grand méchant loup.

Agacée de pouvoir en tirer si peu, je la tenais encore en joue, prête à riposter au cas où. Elle n'avait pas l'air bien dangereuse lorsqu'on la regardait attentivement, mais on n'était jamais trop prudents.  « Pas besoin de s'énerver. Je vous rappelle que vous m'avez quand même agressé, que vous auriez pu me tuer, alors excusez-moi, mais je pense que d'entre nous deux, c'est plutôt vous qui devriez répondre à mes questions. » Pas besoin de s'énerver ? Elle plaisantait, ma parole. Elle n'avait rien compris, rien de rien. Et elle était totalement inconsciente. Suicidaire, même. « Moi ? » grognai-je, sèchement. En quel honneur devrais-je répondre à ses questions ? Qui pouvait me garantir que ce n'était pas un traquenard, un piège que l'autre camp me tendait ? Et dans le cas où il n'y avait aucun piège, que c'était bien une moldue complètement paumée, comment se faisait-il qu'elle connaissait l'existence des sorciers ? N'étais-je pas tributaire du secret du monde magique ? Alors, elle avait un sorcier dans sa famille, il n'y avait pas d'autre explication possible. Seuls les membres de la famille des fils et filles de moldus étaient une exception à cette règle.  « Et puis, je ne crois pas qu'user de votre baguette...Envers la première personne qui ose croiser votre chemin soit une bonne idée. Après tout, je ne vous ai rien fait. Je marchais simplement et voilà que vous me lancez je ne sais quel sort sous prétexte que je pourrais éventuellement faire parti des personnes que vous ne portez pas dans votre coeur ? » J'ouvris des yeux ronds, tout simplement sidérée par ce qu'elle venait de me dire. D'une, elle n'était pas la première personne venue, et de deux, elle était dans une forêt potentiellement infestée de Mangemorts, alors oui, ma méfiance était tout à fait légitime, et ce n'était pas forcément marqué sur sa tête que c'était une moldue complètement à côté de la plaque, par ailleurs. « Non mais franchement, c'est assez absurde. Je veux bien avouer que je ne suis pas sous mon meilleur jour, mais il doit être six heures et demi du matin à tout casser ! D'ailleurs, nous sommes en plein moi de Mars au cas ou vous l'auriez oublié et je ne crois pas exagérer en disant qu'il ne doit pas faire plus de cinq degrés. Alors si vous aviez l'amabilité d'user de l'un de vos sortilèges pour sécher mes vêtements, ça ne serait pas de refus. Parce qu'à ce rythme-là, je risque d'attraper une pneumonie! » Et toujours plus de questions naissaient dans mon esprit. Que foutait-elle dehors à presque six heures du matin, bon sang ? Moi, c'était normal que je me trouve ici, j'avais remballé mes affaires pour bouger de planque, n'ayant pas trouvé ce que je cherchais, mais elle ? On marchait sur la tête, vraiment.  Alors il serait peut-être temps de faire un choix ! Parce que vos menaces sont bien sympathiques, mais elles n'aboutiront à rien si je meurs de froid. » Un rictus sardonique apparut sur mes lèvres. Elle pensait avoir l'ascendant sur moi ? Elle se trompait. De nous deux, j'étais clairement celle qui était en position de force. Et à force de me titiller comme elle le faisait, elle n'obtiendrait rien. Que dalle. « Effectivement, vous laisser mourir de froid paraît être une bonne idée. Je dois préciser que cette forêt grouille de bestioles féroces qui sortent à peine de leur période d'hibernation et qui doivent être...affamés ». Je ne savais même pas si je parlais des animaux en tant que tels, ou si je parlais aussi des Mangemorts. Je pointai alors ma baguette sur elle et lançai le sortilège de séchage en informulé. La moldue se retrouva au sec en moins de temps qu'il fallait pour le dire. « De rien, ce fut un plaisir. » ironisai-je en rangeant ma baguette dans ma manche, prête à être dégainée au cas où. « Puisque vous avez eu ce que vous voulez, daigneriez vous répondre à mes questions, maintenant ? » Ce n'était pas une demande, c'était un ordre. Je n'avais pas l'intention de tuer cette fille, je n'étais pas un monstre non plus, mais je pouvais très bien utiliser deux/trois sortilèges pou l'effrayer, juste l'effrayer. « Déjà, qu'est-ce que vous faites là? J'ai du mal à croire que vous étiez simplement en train de vous promener. Avez vous seulement idée de ce qui se passe ici ? » Et si elle n'avait vraiment aucune idée, peut-être que je daignerai lui expliquer en quoi se promener ici comme elle disait si bien était une fort mauvaise idée. « Et comment vous êtes au courant pour notre existence ? C'était à un oubliator que vous essayez d'échapper ? » C'était logique quand on y pensait. Elle avait peut-être dû voir quelque chose qu'elle n'aurait pas dû, et elle avait du fuir pour ne pas subir le sortilège d'oubliettes. Mais quelque chose dans cette hypothèse ne collait pas. L'homme aurait eu vite fait de la rattraper en transplanant, ou il l'aurait attaquée pour l'immobiliser, exactement comme je l'avais fait quelques instants plus tôt. « Alors ? » la pressai-je, en croisant mes bras sur ma poitrine. « Nous n'avons pas toute la journée. » En fait, je ne tenais pas vraiment à croiser des Mangemorts. Certes, je n'étais pas sans défense, mais elle ? C'était clairement un boulet que je me traînais, et la situation risquait d'être un peu compliquée si nous devions fuir en urgence, car je n'étais malheureusement pas experte en matière de transplanage d'escorte.
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeLun 2 Déc - 19:03

Je ne savais réellement d'où me venait ce débit de parole, mais une chose était certaine, c'est qu'il m'avait permis d'éviter au mieux la première question de cette femme qui me faisait face. Une moldue. Effectivement, j'en étais une. Une simple moldue, sans pouvoirs magiques, sans aucun moyen de protection et en somme, sans moyen d'attaque. J'aurais certainement pu répondre par l'affirmative, mais quelque chose me poussait à le garder pour moi, même si j'étais persuadé que ce secret n'en était en réalité pas un. Après tout, il devait être aisé pour les sorciers de différencier les leurs des simples moldus. Et j'avais l'impression que ça l'était davantage pour cette femme, tant elle semblait sûre d'elle. Son assurance était d'ailleurs presque palpable, comme si un cercle invisible l'enrobait, lui garantissant ainsi sécurité, malheureusement, il n'était nullement communicatif puisque derrière mon apparente envie de parler, malgré l'intonation de ma voix qui ne laissait transparaître aucune peur, je devais bien avouer que j'étais stressée. Après tout, qui ne l'aurait pas été en pareille situation ? D'autant plus lorsque la personne qui vous fait face a quasiment tenté de vous tuer quelques minutes plus tôt et continue à vous lyncher par ses mots.

De plus, la situation ne semblait pas aller en s'arrangeant, puisque ses paroles laissaient presque transpirer des menaces. Quoi que, c'était même clairement des menaces, a moins que dire à une personne qu'on allait la laisser mourir de froid et se faire dévorer par les bêtes les plus sanguinaires qui existe soit une preuve d'amitié dans le monde sorcier. Mais si tel était le cas, je crois que j'abandonnerais tout de suite mes recherches et que je reprendrais ma vie de simple moldu. J'irais même certainement dire à mes parents qu'ils avaient raison de traiter Slevin de fou et je brûlerais tous les ouvrages traitant de magie entreposés chez moi. Quoi que non, ça, je ne le ferais peut-être pas, par peur d'être hanté jusqu'à la fin de mes jours. Car oui, sûrement brûler de tels ouvrages vous attirait le mauvais oeil, ou pire. Bon, il fallait avouer que je m'étais certainement un peu trop emportée en pensant cela, c'est pour cette raison que je finis par me dire que finalement, cette femme était peut-être tout simplement profondément médisante. Ce qui ne me rassurait pas réellement non plus.

Toutefois, je due très vite revenir sur mes pensées, car quand bien même je ne savais comment elle avait fait, une chose était certaine, j'étais sèche. Littéralement. Mes vêtements étaient passés de détrempé à pratiquement chaud, mais sûrement cette impression était due au fait que j'avais pratiquement cru me changer en statut de glace lors de ces dernières minutes.
« Merci. » Disais-je alors, sans même m'en rendre compte. Néanmoins, j'étais plus ou moins certaine que le remerciement était de mise, car quand bien même m'avait-elle pratiquement menacée de mort il y a peu, elle avait toutefois fait preuve d'indulgence en m'accordant le réconfort de vêtements secs. Quoi qu'une nouvelle fois elle venait de faire preuve de sarcasme en me répondent, ce qui me laissait véritablement perplexe. Je commençais réellement à penser que cette fille n'était pas sereine, qu'elle souffrait de troubles bipolaires ou autre chose de ce genre. Ainsi, j'hauchais simplement la tête en guise de réponse à sa dernière question, comme pour lui monter que j'allais être coopérative, du moins autant que je le pourrais. Ou plutôt, que j'allais l'être si elle-même se montrait courtoise avec moi. « Ce qui se passe ici ? Comment ça ? » Répondais-je alors, oubliant totalement la première partie de sa phrase et n'écoutant que ma curiosité. Ou peut-être mon anxiété, je ne le savais trop. Quoi qu'en tombant sur cette femme, j'étais quasiment certaine d'être face à l'une des personnes les moins altruistes de ce monde, alors que risquais-je vraiment de plus ? « Un oubliator ? Franchement, je ne sais même pas ce que c'est, mais oui j'essayais d'échapper à quelqu'un, enfin pas vraiment. J'essayais juste de quitter cette partie de la ville avant de m'attirer des ennuis, même si au final, je crois que je l'ai est quand même trouvé. » Bien sûr, je faisais allusion à elle. Néanmoins, une part de moi me poussait à penser qu'il était préférable que je sois tombé sur cette femme, plutôt que ma route est recroisé celle de l'homme avec qui je venais de passer la nuit.

Mon regard se fixa alors sur quelque chose au loin. Commençais-je à moi aussi devenir paranoïaque ? J'avais cru voir quelqu'un, mais même en plissant les yeux je ne voyais que des arbres, dont les branches bougeaient légèrement aidées par le souffle du vent. Toutefois, mon interlocutrice ne me laissa pas rêvasser plus longtemps, s'empressant de mon montrer son impatience. Les bras croisés sur sa poitrine, elle me fixait d'un regard transcendant, assez déstabilisant.
« Mon frère est un sorcier. » Cela suffirait-il comme réponse, ou souhaiterait-elle connaître davantage de détails ? En tout cas, j'espérais que non. Quoi qu'après tout, pourquoi s'intéresserait-elle à ma vie ? Ma vie certainement si futile en comparaison de la sienne. « Voilà, c'est la raison pour laquelle je vous connais. Enfin, vous, les sorciers. » Venais-je réellement de dire ça ? Apparemment oui, même si j'aurais préféré pouvoir l'effacer, car avec la chance que j'avais, sûrement cette femme penserait-elle que je la prenais pour une idiote. « Je crois aussi savoir qu'il règne un climat assez, comment dire.. » Comment dire, oui, bonne question. « Étrange ? Enfin, j'imagine que c'est ce dont vous parliez tout à l'heure. Bref, je suis au courant de ça aussi. » Je ne savais réellement si je faisais bien de parler de cela, mais après tout, pourquoi ne le ferais-je pas ? D'autant plus que même si j'avais présentement du mal à me l'avouer, une part de moi se plaisait à penser que peut-être, par le plus grand des hasards, cette femme aurait un jour pu croiser mon frère. « Je ne sais pas vraiment comment formuler ma question, d'ailleurs j'imagine que ce n'est pas le genre de question qu'on pose à n'importe qui, mais, vous êtes impliqué là-dedans ? » Souvent lorsque j'étais jeune, on m'avait dit qu'avant de parler il était préférable de tourner sept fois sa langue dans sa bouche afin de contrer certaines répliques et visiblement, j'aurais peut-être dû me rappeler de cela plus tôt. Je lançais un regard à ma droite, comme pour donner l'impression que j'avais possiblement pu entendre quelque chose, mais au fond, c'était simplement dans le but de ne pas avoir à fixer les pupilles sombres de mon interlocutrice. « Vous n'êtes pas obligé de répondre bien sûr. De toute façon je ne crois pas être en position d'exiger quoi que ce soit. » J'esquissais alors un léger rire, presque invisible tant celui était forcé, tout en me disant que je n'aurais pas dû le faire étant donné qu'il était encore certainement trop tôt pour rire de la situation. « Mais, je suis toujours en vie alors, j'imagine que vous ne faite pas parti du mauvais camps. »
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeMar 3 Déc - 19:04

Elle était une moldue. Cela semblait presque faire sens, maintenant que j'y pensais. J'aurais pu m'en douter tout de suite, mais il fallait dire que j'avais tellement croisé de sorciers ces derniers temps, que cette hypothèse ne m'était pas tout de suite venue à l'esprit. En fait, en y repensant bien, je n'avais fréquenté de moldus depuis bien longtemps, tant et si bien qu'en réalité, j'en avais presque oublié leur existence. La réalité s'était rappelée à moi, de façon bien surprenante. Nous autres n'avions pas pour unique vocation de protéger les sorciers innocents, ceux qui n'avaient rien à voir avec Voldemort, nous étions également tributaires de la sécurité des moldus, et on avait un peu tendance à l'oublier. Surtout que bon, il fallait l'avouer, mais ici, les moldus ne couraient pas les rues, en fait, aucun n'était suffisamment fou ou suicidaire – ou bien les deux – pour oser s'y risquer. Sauf elle. Et l'adolescente semblait vraiment tombée de la lune, elle n'avait même pas conscience de ce qui se déroulait ici, et qu'elle était potentiellement tombée dans un traquenard. Voilà comment bien malgré moi j'étais assignée à cette toute nouvelle mission : la sortir de cette merde dans laquelle elle s'était fourrée, toute seule, comme une grande, sans l'aide de personne. Bien évidemment, c'était une galère dont elle ne pouvait pas se sortir elle-même, sinon, ça ne serait pas drôle. Je pestais intérieurement. Pourquoi fallait-il que certains risquent leur vie – dont moi, en l'occurrence – pour sortir des inconscients pareils de ce guêpier ? Tout serait tellement plus simple s'ils restaient bien sagement à leur place, oublieux du monde qui les entourait. Mais non. Pourquoi faire simple quand on pouvait faire compliqué, on se le demande. Rien qu'à son attitude, j'avais pu voir qu'elle ne savait en réalité rien du tout au monde qu'elle tentait désespérément d'explorer. Sinon, elle ne serait pas venue ici, n'est-ce pas ? Son comportement, en soi, n'avait absolument rien de rationnel. Quiconque étant un tant soit peu au courant aurait fui cet endroit maudit comme la peste. Mieux, ce quiconque n'y aurait jamais mis les pieds. Jamais. Mon impression comme quoi elle n'était au courant de rien se confirma alors qu'elle émit de nouvelles interrogations, toutes aussi perplexes les unes que les autres. « Ce qui se passe ici ? Comment ça ? » Je soupirai. Comment lui expliquer qu'ici c'était la guerre, que les Mangemorts fouillaient la forêt de fond en comble pour tenter de trouver un dénommé Harry Potter, celui-là même qui semblait être le seul qui était capable d'affronter face-de-serpent et lui faire mordre la poussière ? Savait-elle ce qu'étaient les Mangemorts, à la base ? « Un oubliator ? Franchement, je ne sais même pas ce que c'est, mais oui j'essayais d'échapper à quelqu'un, enfin pas vraiment. J'essayais juste de quitter cette partie de la ville avant de m'attirer des ennuis, même si au final, je crois que je l'ai est quand même trouvé. » Ah. J'en avais presque oublié qu'elle ne savait probablement pas ce qu'était un oubliator. Merde. De mieux en mieux. Je n'avais vraiment pas le temps de lui expliquer tous les tenants et les aboutissants du monde magique, le plus urgent étant de se tirer d'ici et vite ! Bon. Réflexion faite, je pouvais tout de même lui expliquer pour les oubliators. Le reste était évidemment beaucoup plus complexe. « Je n'ai pas le temps de tout vous expliquer. » grognai-je à son attention, alors que je tendais l'oreille afin de déceler tout bruit susceptible de m'indiquer que nous avions été repérées. « Les oubliators, ce sont les gens du Ministère qui viennent vous effacer la mémoire dès que vous êtes témoins d'une activité pour le moins surnaturelle, c'est de cette façon qu'on parvient à rester cachés parce qu'évidemment, il y a des fuites. » Et je n'avais pas l'intention de m'attarder sur la question. D'ailleurs, c'était un miracle qu'un oubliator ne lui ait pas mis la main dessus, et effacé la mémoire. Un miracle.

Attentivement, je continuais à l'étudier du regard. Elle semblait montrer quelques signes évidents d'anxiété. Avait-elle fini par comprendre ce qui se tramait ? Peut-être. Et peut-être même qu'elle commençait à paniquer intérieurement, à se dire que de base, elle n'aurait pas dû se trouver là, que c'était une très mauvaise idée de s'être réfugiée dans la forêt pour espérer fuir quelqu'un, car au final, ce quelqu'un pouvait s'avérer nettement moins dangereux que ce qui se planquait par ici. Mais non. À la place de cette soudaine prise de conscience, elle continuait de se justifier tant bien que mal. « Mon frère est un sorcier. Voilà, c'est la raison pour laquelle je vous connais. Enfin, vous, les sorciers. » D'accord. Elle avait de la famille qui appartenait au monde magique. Mais quand même. J'ignorais ce qui se passait dans cette famille, mais...le frère n'avait pas dû lui dire ce qu'elle devait savoir. Faire son boulot, en somme. Encore que, étant fille unique, je n'étais pas en position de juger, n'étant pas une experte en matière de relations fraternelles. « Je crois aussi savoir qu'il règne un climat assez, comment dire.. Étrange ? Enfin, j'imagine que c'est ce dont vous parliez tout à l'heure. Bref, je suis au courant de ça aussi. » un climat étrange. étrange ? C'était vraiment tout ce qu'elle savait ? Elle n'était pas bien avancée, avec ça. Il n'était même guère étonnant qu'elle se soit jetée dans la gueule du loup de cette façon, surtout si elle connaissait si peu de choses afférentes à notre monde. « étrange ? » repris-je, non sans sarcasme. « Je ne sais pas ce que votre frère a pu raconter sur la situation actuelle, mais vous êtes bien loin du compte. Je ne voudrais pas vous affoler, mais nous sommes en guerre, et précisément, ces arbres ont été le théâtre d'un épisode de cette guerre, plutôt sanglant si vous voulez mon avis, et il y a encore des gens, des deux camps, qui reviennent ici pour ramasser les morts, ou tout du moins, ce qui en reste. » D'accord, ce n'était pas une façon de parler ainsi des anciens combattants qui se sont battus jusqu'au bout pour défendre leurs idéaux, mais une partie de moi voulait faire peur à la moldue, rien que pour la tester. « En tout cas, je persiste et signe, vous n'avez rien à faire là, parce qu'en venant ici, vous vous êtes jetée au devant d'un danger plus grand encore que celui auquel vous essayiez d'échapper. » Et si avec ça, elle n'avait toujours pas compris, je ne savais vraiment pas ce qu'il lui fallait. J'espérais vraiment ne pas avoir à illustrer mes propos, de quelque manière que ce soit. « Je ne sais pas vraiment comment formuler ma question, d'ailleurs j'imagine que ce n'est pas le genre de question qu'on pose à n'importe qui, mais, vous êtes impliqué là-dedans ? Vous n'êtes pas obligé de répondre bien sûr. De toute façon je ne crois pas être en position d'exiger quoi que ce soit. Mais, je suis toujours en vie alors, j'imagine que vous ne faite pas parti du mauvais camps. » Encore heureux que je n'étais pas obligée de répondre. De toute manière, je ne lui devais rien. Rien du tout. Mais bon. Elle avait quand même le droit de savoir, malgré tout. « Oui, je suis plus ou moins impliquée là dedans. » Plus ou moins ? Totalement, plutôt. Cela dit, je n'étais pas près de lui révéler que je faisais partie de la résistance, je n'étais pas suicidaire à ce point. « [color=olivedrabMais vous supposez bien. C'est tout ce que je peux vous dire. [/color]» Moldue ou pas, je ne faisais pas encore totalement confiance à cette inconnue, et je n'étais pas franchement en tort. Je ne croyais pas aux coïncidences, et le fait qu'elle se trouve précisément en cet endroit, un des bastions de la guerre que j'avais mentionnée quelques instants plus tôt ne m'inspirait pas confiance, loin de là. D'autant plus que je n'étais pas le genre de personne à accorder le bénéfice du doute aussi facilement. « Tout ce que vous devez savoir, c'est qu'on doit se tirer d'ici, et rapidement, parce que les autres risquent de revenir et croyez moi, il ne vaut mieux pas que vous voyez ça. » Je fronçais les sourcils, légèrement méfiante. Un drôle de pressentiment venait de m'envahir, nous n'étions pas seules. J'en étais convaincue. « Passez devant. » ordonnai-je, en pointant ma baguette sur elle. Sous entendu : ne fais rien de malheureux, ou je n'hésiterai pas à me servir de ma baguette. « Je couvre vos arrières. » De nous deux, c'était clairement elle, qui avait besoin d'être protégée. Moi, je savais me défendre. Mais c'était aussi une façon de lui dire que je la surveillais, que je l'avais à l'oeil. Qu'elle ne s'avise surtout pas de faire quelque chose de malheureux. Cela pouvait très mal se finir.
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeDim 8 Déc - 13:35

Alors, ces fameux oubliators n'étaient autre que des employés du ministère, là pour protéger un secret, le secret du monde sorcier. En réalité et si j'avais eu le temps d'y réfléchir plus amplement, je pense que j'aurais pu de moi-même deviner ce qu'ils étaient, car après tout, leur patronyme était on ne peut plus significatif. Toutefois, le fait que cette femme me l'explique était quelque peu rassurant, elle semblait avoir abandonné l'idée que je puisse lui être néfaste, bien que l'intonation de sa voix me faisait comprendre que m'aider à y voir plus clair dans tout cela l'ennuyait. Ou plutôt l'agaçait. Au fond, une part de moi arrivait à la comprendre. Sûrement avait-elle d'autres choses à faire, bien plus intéressantes et utiles que d'aider une simple moldu. Même si une seconde part de ma personne me poussait à penser qu'elle me devait bien ça après avoir pratiquement faillit me tuer. Quoi qu'au final, peut-être aurait-il été préférable qu'elle s'en aille simplement, qu'elle reprenne le cours de sa journée sans se soucier de moi. Je ne savais réellement ce qui la poussait à rester à mes côtés, ni ce qu'elle avait derrière la tête, mais j'espérais qu'elle ne voyait pas en moi un moyen d'échange ou quelque chose de ce genre. Je savais que les mangemorts n'étaient pas dérangés outre mesure par les simples moldus, les personnes sans pouvoirs magiques, mais sait-ont jamais, si elle se faisait prendre sûrement n'hésiterait-elle pas à me livrer aux lions pour sauver sa peau, car je doutais que la raison pour laquelle elle restait là était simplement pour me protéger, ou plutôt pour m'éviter de me faire tuer. Oui, j'en doutais, car depuis le début de cette entrevue, elle ne m'avait inspirée que de l'angoisse, voir un brin de peur. Quant-à elle, j'avais l'impression que ma présence qui quelques minutes plus tôt lui avait certainement inspirée de l'inquiétude, ne lui faisait ni chaud ni froid à présent. J'irais même jusqu'à dire plus froid que chaud, tant son tons condescendant me confortait dans l'idée qu'elle n'en avait rien à faire de moi.

Étrange, avait-elle répété en réponse à mes affirmations quant-au climat actuel du monde sorcier. Une nouvelle fois, mes réponses ne semblaient pas lui plaire ou plutôt, semblaient la faire rire, dans le mauvais sens du terme, mais je ne tardais pas à comprendre pourquoi puisqu'elle m'expliqua que cette forêt avait été il y a peu le théâtre d'un épisode de guerre, faisant maintes morts. Je restais stoïque, comprenant à présent pourquoi cette femme m'avait tant soupçonné, ou plutôt accusée. J'en étais presque gênée, un comble non ? Gênée de l'avoir dérangée, de lui avoir faire croire que je pouvais être un ennemi, alors que j'aurais certainement dû être tout bonnement apeurée par ce qu'elle me disait. Quelque chose en moi ne devait plus tourner très rond et je me forçais presque à ressentir de l'anxiété à l'entente de ses mots qui me disaient que je n'avais rien à faire ici.
« Je comprends. » Me contentais-je de dire sans trop savoir pourquoi. Présentement, je préférais la laisser parler, m'expliquer qui elle était ou en l'occurrence, simplement répondre à mes questions. Choque qu'elle fit et qui m'étonna. C'est donc avec la plus grande simplicité du monde qu'elle m'avoua qu'elle faisait parti de cette guerre, avant de me confirmer par un sous-entendu qu'elle ne faisait bel et bien pas parti du mauvais camps. Aucune réaction de ma part ne se fit voir, il fallait avouer que je m'y attendais, sinon sûrement m'aurait-elle déjà exécuté depuis longtemps.

Devenait-elle plus aimable ? Ou était-ce mon esprit qui s'habituait à cette façon si cru, si médisante de parler ? Je ne pouvais en être sûre, néanmoins, elle semblait vouloir m'aider. Sûrement était-ce par cas de consciente bien entendu, car en laissant une simple moldue ici, seule et sans défense, elle aurait certainement un meurtre sur les bras. Quoi que je n'étais pas certaine que cette fille puisse avoir quelconque once d'empathie, ou de regret et si c'était le cas, cela était bien difficile à croire. Ainsi, une nouvelle fois je me demandais pourquoi elle faisait ça, pourquoi elle semblait vouloir m'aider.
« Et où comptez-vous aller ? » Elle pointa alors sa baguette sur moi et je fronçais les sourcils, peu enthousiaste à l'idée de me faire ainsi diriger. « Vous êtes sérieuse, là ? Je suis peut-être une simple moldue, mais je sais marcher et écouter de surcroît. » Cette fille était un paroxysme à elle toute seule. Elle pointait sa baguette sur moi, prête à me tuer d'un instant à l'autre et elle trouvait tout de même le moyen de me dire qu'elle couvrait mes arrières. Non, c'était définitif, je ne la comprendrais jamais. « Franchement, je commence à me demander si je n'étais pas plus en sécurité seule, qu'avec vous. » Bon ça, j'aurais très certainement dû le garder pour moi. « Dites-moi simplement où nous allons ! De toute manière, vous croyez vraiment que je vais m'amuser à vous fausser compagnie ? Et de quelle manière, hein ? Je vais me mettre à courir en espérant que mes jambes iront plus vite que vos sortilèges ? » Elle semblait méfiante, mais pour le coup, je n'étais pas certaine que la raison de ce semblant d'inquiétude soit seulement ma personne. Son regard passait de droite à gauche, j'essayais alors de suivre la direction de ses pupilles, mais je n'y voyais rien. Ou plutôt, il n'y avait rien à voir. « Entre nous, vous avez l'air déjà assez stressée comme ça, alors faites moi un peu confiance bon sang ! »
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeDim 8 Déc - 17:03

La situation se compliquait légèrement. Il fallait dire que je n'avais pas pour habitude de prendre quelqu'un sous mon aile, je n'étais donc absolument pas douée pour servir de guide à qui que ce soir. J'avais toujours été fille unique, habituée à faire mes propres armes toute seule, sans que qu'il y ait quelqu'un pour m'ouvrir la voie, en quelques sortes. Je n'avais donc pas un instinct protecteur extrêmement poussé, et le fait de donner un coup de main à l'Ordre une fois de temps en temps n'y changeait rien. En réalité, je ne savais pas comment m'y prendre avec cette fille. Normalement, il aurait simplement suffi que je l'escorte d'un point A à un point B pour qu'elle puisse rentrer chez elle en toute sécurité, mais le problème était beaucoup plus profond. Elle se retrouvait parachutée dans notre monde sans rien y connaître, pataugeant comme elle le pouvait pour essayer de s'en sortir, et en l'espace d'un instant, je me revis moi, âgée de seulement onze ans. Je venais d'entrer à Poudlard sans rien connaître de ce nouveau monde, ignorante de tout ce qui se passait parce que personne n'avait daigné m'informer de ce qui se passait, pas même mon propre père, qui était pourtant un pur produit de ce monde. J'avais donc dû faire mes armes toute seule, sans l'aide de personne, apprenant de mes propres échecs et de mes propres erreurs. Au début, je n'y avais pas mis beaucoup de bonne volonté, tout ceci me révulsait en réalité, mais j'ai fini par avoir le déclic, celui-là même qui m'a poussé à étudier encore et toujours, à parfaire mes connaissances autant que faire se peut. J'y avais alors découvert un monde si vaste que je n'aurai jamais assez de toute une vie pour en connaître tous les rouages, même en faisant preuve de bonne volonté et en y consacrant les trois quarts de mon temps libre. Alors, dans un sens, je comprenais son ressenti face à ce panel de possibilités qui s'offrait à elle. Je pouvais envisager qu'elle puisse se sentir désorientée, perdue même, face à ce monde qu'elle ne connaissait pas, et qu'elle ne connaîtrait jamais assez parce qu'elle n'en fera jamais partie. J'aurais pu avoir un minimum d'empathie pour elle, il est vrai, puisque j'étais moi-même passée par là, mais il n'en était rien. Je ne montrais à son égard que froideur et indifférence. Je n'étais plus cette gamine qui venait de plonger dans l'inconnu lorsqu'elle était entrée à Poudlard, cette fille là était à des milliers d'années lumière de celle que j'étais à présent : amère et aigrie, rongée par cette guerre qui n'en finissait pas, fatiguée de vivre alors que j'étais dramatiquement jeune. Trop jeune, peut-être, pour me permettre de baisser les bras maintenant. En lieu et place d'aider cette pauvre fille à se frayer un chemin dans toute cette jungle hostile, j'essayais de la dissuader par tous les moyens de s'en approcher. J'avais vu de quoi ils étaient capables, combien ils pouvaient se montrer sans pitié, si bien qu'en se retrouvant face à eux, elle n'aurait aucune chance de s'en tirer. Mon message en quelques sortes pouvait se résumer à fuis, tant qu'il en est encore temps. Malgré tout, elle s'obstinait. Je n'étais pas en position de juger, puisque gamine, j'étais animée par la même curiosité qu'elle. Je ne pouvais pas la blâmer pour ça, sauf que là, elle se mettait inutilement en danger. J'ignorais ce qu'elle venait faire dans notre monde, peut-être même que je ne voulais pas savoir, mais je doutais que ça en vaille franchement la peine. Après tout, si le frère en question se souciait un minimum d'elle, il ne l'aurait sûrement pas laissée partir à sa suite à l'aveuglette. « Je comprends. » Non, elle ne comprenait pas. Simplement parce qu'il fallait le voir pour le croire. Il fallait être confronté à l'horreur pour en saisir le sens le plus profond, le plus abject. Cette fille était beaucoup trop innocente pour seulement mesurer tout ce que cela impliquait.

Je soupirai longuement. Une étrange chair de poule était en train de poindre sur ma peau. Pour un peu, j'en aurai presque senti mes cheveux se dresser sur ma nuque. Un sentiment d'angoisse inexplicable venait de me saisir, tant et si bien que j'étais sur le qui-vive, maintenant plus que jamais. Quoiqu'il puisse se passer dans cette maudite forêt, je ne me sentais pas tranquille. Peut-être était-ce en raison de tous ces morts qui hantaient les lieux, je n'en savais rien, mais les arbres me semblaient tout à coup abriter quelque chose de plus hostile. Et peut-être même qu'il ne s'agissait que d'une simple vue de l'esprit, que j'étais purement et simplement paranoïaque. Vigilance constante ! Répétait souvent Maugrey Fol'Oeil, lorsqu'il était encore mon professeur. J'avais un peu trop mis en application ce conseil, si bien que j'étais perpétuellement tendue, prête à bondir au moindre danger.  « Et où comptez-vous aller ? » Où comptais-je aller ? Je n'allais quand même pas me justifier auprès d'elle, n'est-ce pas ? Après tout, c'était elle la novice, si elle voulait survivre, elle avait tout intérêt à me suivre, et à ne pas me lâcher d'une semelle. Sinon, d'autres personnes moins bien intentionnées ne tarderont pas à lui mettre la main dessus, et elle passera un très mauvais quart d'heure. Était-il utile d'expliciter ce dernier fait, ou bien l'avait-elle compris toute seule, comme une grande, sans que j'aie besoin d'appuyer mes propos ? « Vous êtes sérieuse, là ? Je suis peut-être une simple moldue, mais je sais marcher et écouter de surcroît. Franchement, je commence à me demander si je n'étais pas plus en sécurité seule, qu'avec vous. » Oui, j'étais sérieuse. Vigilance constante, après tout. Je n'étais pas à l'abri d'une trahison, ou d'une ruse de l'autre camp, je persistais et signais. Alors non, je n'allais certainement pas la lâcher du regard, ni même la laisser quitter mon champ de vision, ce serait du suicide. « Et bien, rien ne m'empêche de vous laisser en pâture à ces gens, et on en reparlera, si toutefois vous en avez l'occasion, bien entendu. » Une menace, encore. Mais après tout, si elle n'était pas contente, elle pouvait toujours aller voir ailleurs si j'y étais. C'était elle qui avait décidé de me coller aux basques, pas l'inverse. Était-il seulement nécessaire de lui rappeler ? Non, simplement parce que c'était inutile. « Dites-moi simplement où nous allons ! De toute manière, vous croyez vraiment que je vais m'amuser à vous fausser compagnie ? Et de quelle manière, hein ? Je vais me mettre à courir en espérant que mes jambes iront plus vite que vos sortilèges ? » Et elle parlait beaucoup trop. Si bien que je n'avais pas réellement le temps d'en placer une. Une fois de plus, j'eus la furieuse envie de la faire taire d'un silencio, comme ça, elle ne me taperait plus sur le système avec son débit de paroles insensé.  « Entre nous, vous avez l'air déjà assez stressée comme ça, alors faites moi un peu confiance bon sang ! » J'avais l'air assez stressée comme ça. ah bon ? Sans déconner ? Stressée était un euphémisme. Et l'entendre blablater à côté de moi ne m'aidait pas outre mesure. En fait, j'avais vraiment les nerfs en boule. « Vous voulez savoir où nous allons ? » rétorquai-je d'une voix mauvaise. « Très bien ! » Je dardai sur elle mon regard furieux, alors qu'un semblant de colère commençait à bouillonner en moi. « Vous voyez, je pensais que sortir de cette putain de forêt semblait être un bon début. Je ne sais pas pour vous, mais moi, je n'ai absolument aucune envie de m'attarder ici, j'ai déjà assez perdu de temps comme ça. » Et j'étais très bien placée pour savoir que quand notre vie ne tenait plus qu'à un fil, chaque minute devenait extrêmement précieuse. « Ensuite, j'aimerais vous montrer quelque chose avant de partir, peut-être que vous comprendrez mieux, de cette façon, que mes paroles ne sont pas des menaces en l'air. » Je marchais entre les arbres, enjambant des troncs couchés, et découpant à l'aide de certains sorts les branches qui nous empêchaient de progresser correctement. Il ne nous fallut que quelques minutes pour atteindre l'endroit que je souhaitais lui montrer. « Vous feriez mieux de vous couvrir le bas du visage. » Je n'en dis pas plus, ne désirant pas m'enfoncer dans les détails sordides. Quant à moi, je m'étais lancée un simple sortilège de têtenbulle, tant et si bien qu'à présent, on pouvait croire que je m'étais renversé un bocal sur la tête. « C'est ici qu'ils se sont battus. » exposai-je simplement, en désignant du menton le charnier. « Ils recherchaient un garçon, qui à lui seul est capable de terrasser face-de-serpent. Les uns voulaient l'éliminer pour qu'il ne soit plus un danger, et les autres voulaient le protéger, parce qu'il est notre seul espoir de s'en sortir. Bien sûr, dans les faits, c'est plus compliqué que ça, mais c'est en gros pour ça qu'ils se battent. Que nous nous battons. » De mon côté, j'étais assez sceptique quant au fait que Potter puisse à lui seul terrasser le plus grand mage noir de tous les temps, mais comme eux, je voulais ramener la paix dans ce monde, pour que nous n'ayons plus jamais peur. Je fixai la scène avec une certaine froideur, perdue dans mes pensées. Puis, je me tournai à nouveau vers elle. « Vous comprenez maintenant pourquoi il est préférable de partir d'ici ? » repris-je avec plus de douceur, le regard empreint d'une certaine gravité. « Ces hommes et ces femmes étaient bien plus expérimentés que moi je le suis, et pourtant, ils sont tombés, un par un. Imaginez ce que cela ferait sur quelqu'un comme vous. Vous seriez comme eux, face contre terre, le nez dans la boue avant même que vous n'ayez eu une chance de répliquer. Croyez moi, il vaut mieux s'en aller. » Je ne jugeai pas opportun de préciser que j'avais ressenti une présence, qui était au demeurant loin d'être amicale. Elle allait forcément finir par s'en rendre compte.
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeLun 9 Déc - 14:39

Une nouvelle fois, elle usait de menace pour me faire comprendre que les choses iraient dans son sens et non autrement. Loin d'être la femme la plus aimable qui soit, on ne pouvait lui enlever cette particularité qu'elle avait d'avoir réponse à tout et qui plus est, réponses uniquement en sa faveur. « J'aimerais bien, oui. » Répondis-je alors sans perdre de temps lorsqu'elle me proposa de me révéler où nous allions. Elle semblait s'énerver davantage à chaque seconde, mais je n'en avais que faire, n'ayant pour seul objectif que de savoir où cette femme comptait m'emmener. De plus, elle avait beau dire, mais j'étais certaine qu'elle ne me laisserait pas seule ici. Bon, en réalité je ne pouvais être certaine de cela, mais j'essayais tout du moins de m'en persuader, car si je commençais à me dire que ma vie tenait entre ses mains, ce serait certainement le début de la fin ou plutôt, le début d'une sorte de soumission. Car effectivement, si cette femme était la seule chance que j'avais de sortir en vie de cette forêt, je me devrais de suivre ses dires à la lettre, chose que je ne comptais bien évidemment pas faire, du moins pas sans un minimum de protestation. Sûrement étais-je moins encline à me protéger qu'elle, mais je n'en étais pas moins intelligente, alors je n'allais certainement pas me laisser marcher sur les pieds.

Comme depuis le début de la conversation, elle ne cessait de se plaindre, allant même jusqu'à sortir des jurons. Jurons qui me firent d'ailleurs hausser un sourcil. Visiblement, cette femme avait un caractère bien trempée. Quoi que je n'avais pas réellement eu besoin d'attendre ce moment du dialogue pour m'en rendre compte. Son débit de parole s'accélérait toujours plus à mesure que les mots sortaient de sa bouche et à tout moment, je m'attendais à ce qu'elle m'envoie tout bonnement bouler sur un coup de tête, pourtant, à en croire ses dires, elle souhaitait me montrer quelque chose. Je ne savais pas de quoi elle parlait, mais une chose était certaine, c'est que j'étais persuadé que ce qu'elle allait me mettre devant les yeux ne serait rien de bon. Je m'attendais à tout et quand je disais tout, c'était bien sûr le pire.

Je suivais donc ses pas à travers les arbres, enjambant les obstacles avec précautions afin de ne pas tomber, car si je chutais, cela lui donnerait une raison de plus de penser que je suis une faible, voir même que je ne mérite pas son temps. Elle le pensait déjà assez fort comme cela, alors j'évitais de lui donner l'occasion de le dire ouvertement. Notre périple à travers la forêt ne dura pas plus de quelques minutes. Quelques minutes au bout desquelles elle me conseilla de me couvrir le bas du visage. Je détournais alors le regard vers elle et pouvait apercevoir une sorte de bocal sur sa tête. Un bocal, oui, ces sortes de petits aquariums pour poissons rouges ou du moins, cela y ressemblait fortement. J'aurais eu envie de lui demander pourquoi un tel attirail, mais je préférais garder le silence, consciente que je le devinerais certainement bien assez tôt. Même beaucoup trop tôt, puisqu'à peine avais-je baissé les yeux qu'un tas de corps s'offrit à mon regard et une horrible odeur à mon odorat. Je reculais alors d'un pas, par pulsion, comme pour mettre une barrière de sécurité entre cette scène de guerre et moi. Je remontais un peu plus mon écharpe sur mon visage et écoutais le récit de mon interlocutrice. Récit dont je n'avais bien entendu pas compris la moitié.
« Face-de-serpent ? Et ce garçon, c'est Harry Potter, n'est-ce pas ? J'ai beaucoup entendu parler de lui, même si je n'ai jamais compris en quoi il était si spécial. » La première fois que j'avais entendu ce nom, cela devait être de la bouche de mon frère Slevin, puis par son ancien patron, puis par la moitié des sorciers que j'avais rencontrés. En réalité, ces gens ne semblaient voir que par ce garçon qui de toute évidence ne devait pas être beaucoup plus âgé que moi. De ce dont je me souvenais, il avait survécu à une attaque de celui qui se fait appeler le Seigneur des ténèbres, chose que nulle autre personne n'avait jamais réussi à faire, payant de leur vie le fait d'avoir un jour rencontré cet homme si craint par tant de monde. Je fixais un moment cette scène si terrible, puis détournait le regard, incapable de soutenir plus longtemps cette vision d'horreur. Mon interlocutrice ne tarda pas à en faire de même, me rappelant une nouvelle fois pourquoi nous devions quitter cet endroit. « Je comprends, c'est terrible. » Un léger silence s'imposa entre nous, silence qui fut brisé par un son dont je ne devinais pas la provenance. Je détournais légèrement le regard vers ma droite, mais le reposait rapidement sur la femme qui me faisait face, soucieuse de ne pas paraître paranoïaque. J'étais quasiment certaine d'avoir entendu quelque chose, mais sûrement était-ce un animal. Après tout, nous étions dans une forêt. Une forêt emplie de cadavres, certes, mais tout de même une forêt et qui dit forêt, dit animaux. CQFD. « Et.. » commençais-je, ma voix se dérobant légèrement. Je me raclais nerveusement la gorge avant d'enchaîner. « Vous connaissiez ces gens ? Enfin, peut-être que vous étiez vous-même présente le jour où.. où cela s'est produit ? » Peut-être était-elle là, ou peut-être pas. En réalité, je ne savais réellement qui se battait contre celui dont personne n'osait prononcer le nom. « Je sais qu'il y a deux camps, mais est-ce seulement ces deux camps qui se battent entre eux, ou d'autres personnes apportent-elles aussi leur aide ? » Ma question n'était pas anodine et je me surprenais à détailler les visages des personnes reposant au sol. Ou du moins, ce qu'il en restait. Sûrement ne devrais-je pas avoir de telle pensée, mais la vision de ces corps n'avait pour effet que de m'inquiéter davantage. Pas pour moi, mais pour mon frère. Faisait-il parti de ces gens qui s'élevaient tel un seul homme face à l'oppresseur ? S'était-il déjà battu ? Avait-il déjà péri... Je sentais une boule dans ma gorge, mais faisais mon possible pour ne pas la laisser m'envahir. Je me persuadais alors que j'étais en train de dramatiser et secouais légèrement la tête comme pour me sortir ses idées de la tête. « Vous avez raison, il vaut mieux partir. » Disais-je alors, n'attendant même pas que mon interlocutrice daigne me répondre. « Je vous suis. » Je ne savais pourquoi je venais de dire cela, d'autant plus que je fus la première à entamer la marche. Pourquoi avançais-je ? Là non plus, je n'en avais aucune idée. A vrai dire, je ressentais seulement le besoin de m'éloigner de tout cela et me persuadait à présent que quel que soit l'endroit où cette femme souhaitait m'emmener, ce ne pourrait pas être pire qu'ici. D'ailleurs, mon ouïe me poussait à penser que nous n'étions pas seuls ici et que finalement, j'aurais peut-être mieux fait de la croire sur parole plusieurs minutes auparavant afin de ne pas repousser notre départ, mais une nouvelle fois je crus bon d'en faire abstraction, ne voulant pas passer pour plus agacente que je devais déjà l'être.
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeLun 9 Déc - 18:12

À l'origine, je n'aurais jamais dû revenir ici. J'avais bien l'intention de fuir cet endroit maudit et ne plus jamais y remettre les pieds. Pourtant, j'y étais revenue, parce que ce lieu représentait un élément important de notre histoire. Bien sûr, à lui seul, il ne permettait pas de comprendre l'ensemble de l'histoire du monde magique, mais il était représentatif d'un épisode particulièrement violent de cette guerre qui nous rongeait depuis le retour de Voldemort. La forêt de Dean n'était certainement pas le dernier théâtre de ces affrontements sanglants, et je ne serais pas surprise d'entendre que le pays comportait d'autres charniers de ce genre, pour la simple et bonne raison qu'on se battait un peu partout sur le territoire. Mais ici, la guerre se ressentait plus que n'importe où ailleurs, notamment en ce que c'était ici que celui que tout le monde appelait le Survivant se planquait aux dernières nouvelles. Depuis la bataille, nous avions perdu sa trace, et même si je me disais qu'il était vraiment imprudent de se planquer ici, j'espérais qu'il ait pu s'en tirer indemne, même si je ne le portais pas particulièrement dans mon cœur. Comme beaucoup d'autres, je m'étais retrouvée à lutter pour sa survie, non pas par loyauté envers sa personne, mais parce qu'il était notre ultime espoir. Aussi s'obligeait-on, ne serait-ce que moralement, à lui faciliter la tâche, certes lourdes pour un gamin de son âge. Il faisait partie de ces individus qui portaient le poids du monde sur leurs épaules, qui avaient bien trop de responsabilités pour oser espérer vivre sereinement. Il devait penser aux autres avant de penser à lui-même, parce qu'il ne fallait pas décevoir tous ceux qui croyaient en lui, et qui espéraient dur comme fer qu'il allait anéantir la menace que représentait le Seigneur des Ténèbres, comme ce dernier aimait se faire appeler. Quoiqu'il fasse, Potter ne sera jamais monsieur Tout-le-Monde, il devra vivre avec ce fardeau jusqu'à la fin de ses jours, composant comme il le peut avec cette pseudo célébrité indésirable. Le pire dans tout ça, c'est que j'ignorais si Potter avait une quelconque once de reconnaissance envers ceux qui donnaient leur vie, mais aussi, envers tous ceux qui se sacrifiaient, qui se dévouaient corps et âme à sa cause, de façon à ce qu'il puisse faire ce qu'il avait à faire. En fait, le spectacle de ces corps salement amochés était écoeurant, non pas parce qu'il s'agissait de cadavres – j'en avais vu d'autres pendant la guerre – mais parce que tous ces gens étaient morts pour rien. Ils avaient combattu au péril de leur vie, tant par conviction que par obligation, parce qu'ils avaient un devoir moral de le faire, mais tout ça pour quoi, je me posais sincèrement la question.  Parfois, je me demandais pourquoi j'avais pris part à ce conflit, alors que je n'avais aucune raison apparente de le faire. Pourtant, j'avais en moi ce désir ardent de venger mes parents, et mon dévouement ne servait pas une noble cause mais une vendetta purement privée. Bien sûr, quel que soit notre objectif, nous étions tous dans la même merde, à patauger comme on pouvait pour se sortir de là. Certains y laissaient leur peau. C'était comme ça. Moi, je ne pouvais même pas dire que j'étais une survivante, je ne vivais pas, je me contentais de vivoter, et c'était bien parce que je ne pouvais pas faire autrement.

Presque sans m'en rendre compte, je m'étais tue, observant quelques minutes de silence en hommage à ceux qui étaient tombés durant cette bataille. Trop de morts, d'un côté comme de l'autre.  C'était un immense gâchis, ni plus, ni moins. Je fixais avec une certaine gravité ces cadavres, même si aucune émotion ne venait empreindre mon visage figé dans mon recueillement. Ce laps de temps, aussi court soit-il, donna le temps à la moldue de reprendre la parole, et de poser mille et une questions. « Face-de-serpent ? Et ce garçon, c'est Harry Potter, n'est-ce pas ? J'ai beaucoup entendu parler de lui, même si je n'ai jamais compris en quoi il était si spécial. » Je me mordillai la lèvre inférieure, ne sachant pas comment lui répondre sans prononcer les mots interdits. En effet, j'avais appris à mes dépends qu'un sort avait été jeté, dénonçant aux Mangemorts quiconque oserait prononcer le nom de Voldemort car ils seraient aussitôt catalogués comme rebelles. D'ailleurs, je n'étais même pas sûre que le nom d'Harry Potter soit lui aussi censuré, je n'avais pas eu l'occasion de le vérifier, et entre nous, je préférais ne pas avoir à le faire. Même si par ailleurs nous n'allons pas tarder à le savoir, puisque la moldue venait d'invoquer ce nom à voix haute, comme si elle venait de prononcer une malédiction. « C'est comme ça qu'on l'appelle entre nous. » répondis-je en haussant les épaules, alors que mon regard se posa sur le visage d'un garçon que j'avais connu à Poudlard, et qui avait dû partir plus tôt dans l'année pour rejoindre les rangs de Voldemort. Encore une vie gaspillée pour rien. « Et oui, c'est bien ce garçon là. Et pour l'avoir déjà vu, je vous le confirme, il n'a rien de spécial. C'est même un élève très moyen, qui n'a pas de très bonnes notes et qui a une très nette propension à enfreindre le règlement de l'école. Moi-même je ne comprends pas pourquoi on fait autant de bruit à son propos, mais c'est comme ça, on essaie de le protéger tant bien que mal, parce qu'il est sans doute le seul capable de nous assurer un avenir meilleur. » Conneries, si vous voulez mon avis. Je ne voyais pas en quoi un gamin de dix-huit ans à peine pourrait anéantir le plus grand sorcier maléfique de tous les temps, mais soit. Dumbledore avait sans doute ses raisons de l'avoir protégé à ce point durant toutes ces années. Mais si même lui n'avait pas réussi à l'avoir, comment un adolescent pourrait-il  parvenir ? C'était vraiment du grand n'importe quoi. « Je comprends, c'est terrible. » Je ne répondis rien. Qu'y avait-il  répondre de toute façon, si ce n'est que terrible n'était qu'un faible euphémisme en comparaison de ce qui se passait réellement ? Les cadavres qu'il y avait encore là n'étaient que la partie émergée de l'iceberg. Autrement dit, ce n'était qu'une petite partie, toute petite partie de ce que cette guerre engendrait.

Moi qui n'étais qu'un simple pion sur ce vaste échiquier, je n'étais pas certaine d'en connaître tous les tenants et les aboutissants. Je ne connaissais pas tous les enjeux politiques sous-jacents, la stratégie des têtes pensantes de ce monde, les rouages du pouvoir en somme. Je ne connaissais pas tous ces détails là, ce que je voyais, ce n'était qu'une photographie prise à un instant t. « Et.. Vous connaissiez ces gens ? Enfin, peut-être que vous étiez vous-même présente le jour où.. où cela s'est produit ?  Je sais qu'il y a deux camps, mais est-ce seulement ces deux camps qui se battent entre eux, ou d'autres personnes apportent-elles aussi leur aide ? »  Ses questions me prirent de court. Je fronçai légèrement les sourcils, alors que mes lèvres se tordaient en une légère grimace. Mon regard tout à coup s'assombrit. Je m'étais fermée. « J'en connaissais certains, oui. » répondis-je d'un ton dur, mais décidé. « Ce gamin là bas était dans la même année que moi à Poudlard. Et ces gens, là, j'ai eu l'occasion de travailler avec eux quelques fois. Ce n'était que des visages que je croisais, mais...comme tout à chacun, ils ont fait partie d'un épisode de ma vie, dirons-nous. » Je tournai alors brusquement le regard, désireuse de me détourner de cette vision d'horreur. Ce que j'allais révéler par la suite n'était pas facile, mais il le fallait, pour que ma réponse soit la plus complète possible. « J'étais présente le jour où ça s'est passé. Les sortilèges fusaient de toutes parts, et une fois de plus, je me demandais ce que je foutais là, pourquoi je me battais. Je me souviens que le plus important pour moi était de sauver mes fesses. Je n'étais pas très bonne en duels, alors, mieux valait ne pas prendre de risques inutiles. » Mon regard se perdit un peu entre les arbres, tandis que je fus saisie d'un léger tremblement. Là où j'étais, je pouvais presque sentir sa présence. « C'est là que je l'ai tuée. » dis-je sombrement. « Cette fille. Une rafleuse, qui n'avait pas plus que mon âge. C'était elle ou c'était moi, je n'avais pas le choix. » Alors, pourquoi je me sentais tellement coupable d'avoir pris une vie pour défendre la mienne ? Je n'étais pas une tueuse, je le savais, et pourtant, je l'avais fait, me rabaissant au même niveau que ceux que je haïssais avec tellement d'intensité. « Les rafleurs, ce sont ceux qui aident l'autre camp. » ajoutai-je d'un ton parfaitement neutre. « Ce sont un peu des larbins, qui sont chargés de faire le sale boulot alors que les plus haut placés font des choses beaucoup plus dangereuses, et plus importantes aussi. » Je ne comprenais vraiment pas ce qui motivait tellement ces jeunes gens à devenir les larbins d'autres larbins. Mais bon, c'était comme ça. « Moi, j'étais aussi une aide, pour mon camp. On m'envoyait en mission pour aller voler du matériel, ce genre de choses. Avant, j'aidais surtout dans les camps, pour soigner les blessés que les autres ramenaient. Mais maintenant, ce n'est plus le cas, parce que le camp où j'étais a été détruit. » Craik avait été détruit par ces mêmes barbares, réduisant à néant tout le travail que d'autres avaient pu faire afin de rendre la vie des réfugiés bien meilleure.

Je tournai brutalement la tête alors que j'entendis des branches craquer. La moldue semblait elle aussi avoir entendu ce bruit. Ce n'était pas un effet de mon imagination. Nous n'étions pas seules. Certes, il pouvait s'agir d'un sanglier, ou de tout autre animal vivant dans la forêt, mais je n'étais pas certaine de vouloir vérifier, aussi empoignai-je la fille par le bras. « Accrochez-vous, nous allons transplaner. » Puis, sans qu'elle eut le temps de réagir outre mesure, je transplanai. L'atterrissage fut brutal. J'atterris à plat ventre sur les pavés d'une ruelle sombre, et l'impact me coupa le souffle quelques secondes. Je tenais encore fermement le bras de la moldue. « ça va, vous n'avez rien de cassé ? » demandai-je en me relevant péniblement, les muscles endoloris. « Désolée, je ne maîtrise pas encore bien l'atterrissage...Vous avez de la chance que j'y sois arrivée, et sans aucune séquelle pour vous qui plus est. » Je lui tendis la main pour qu'elle se relève à son tour. Puis, j'époussetai machinalement mes vêtements, retirant quelques brindilles qui s'étaient fichées dans mon écharpe de laine. J'espérais qu'elle ne soit pas trop traumatisée par notre déplacement soudain, mais si c'était le cas, je ne pouvais décemment pas l'en blâmer. Moi-même j'avais détesté ce mode de transport pendant longtemps, et j'avais même tout fait pour ne pas y avoir recours, jusqu'à ce que j'admette que je n'avais plus le choix, qu'il fallait que j'apprenne. Et à dire vrai, j'étais plutôt fière de moi, j'avais enfin réussi mon coup.


Dernière édition par Tracey M. Davis le Mer 11 Déc - 17:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeMer 11 Déc - 14:15

C'est comme ça qu'on l'appelle entre nous, se contenta de répondre mon interlocutrice à mon interrogation quant-à la drôle de réplique qu'elle avait émit quelques secondes plus tôt. Je n'avais réellement besoin de lui poser quelconque question pour connaître l'identité de celui dont elle parlait, car malgré sa réponse vague, je compri que ce pseudonyme était destiné à celui dont personne n'osait prononcer le nom. D'ailleurs, elle ne s'arrêta pas là, puisqu'elle rajouta une réplique à propos de ce fameux Harry Potter et je fue d'ailleurs étonnée de l'entendre confirmer mes dires. Je m'attendais plutôt à ce qu'elle vente ses mérites, comme le fond la plupart des sorciers. Je m'attendais à maintes éloges, mais il n'en fut rien. Non, au contraire, elle alla même jusqu'à me dire qu'il était plutôt mauvais élève et qui plus est, enclin à se dérober au règlement de l'école de magie dans laquelle tout deux étaient allés. Cette fille était définitivement différente de tous les sorciers que j'avais pu croiser, mais à l'instar de ce que j'aurais pu penser, cela la rendant davantage intriguante. D'ailleurs, elle m'étonnait de phrases en phrases. Réfractaire à tout signe de bonne foi il y a peu, elle semblait à présent encline à me révéler quelques bribes d'informations à propos d'elle, ou plutôt de ses actes. Ainsi, je pue apprendre qu'elle était bel et bien présente sur les lieux de ce crime, qu'elle avait elle aussi combattu, mais qu'à cause de ses lacunes en duel, elle avait rapidement fait le choix de quitter les lieux afin de préserver sa vie. Chose que je comprenais, chose qui était en réalité normale. Mais elle ne s'arrêta pas à cela, puisqu'elle m'avoua qu'elle avait tué une fille. Son regard était perdu à l'horizon, fixant quelque chose, quelque chose que je ne pouvais voir. Une rafleuse, apparemment. En somme une fille bien peu fréquentable à en juger par les propos peu élogieux qu'elle avait utilisé pour m'expliquer ce terme. « Je suis désolée, ça n'a pas dû être facile. » J'avais hoché la tête, comme pour montrer que je compatissais, même si j'étais consciente qu'il était fort improbable qu'elle est vu ce signe. Et puis, comment pourrais-je compatir ? Jamais de ma vie je n'avais connue pareille épreuve. Et j'espérais ne jamais avoir à connaître cela.

Après lui avoir confirmé le fait qu'il valait mieux quitter cet endroit, je ne cessais de marcher face à moi, sans trop savoir où aller, simplement pour m'éloigner et peut-être aussi, inconsciemment, pour la faire s'éloigner de ces corps qui appartenaient à des individus qui pour la plupart ne lui étaient pas inconnus. Je ne pouvais faire autrement que de me sentir coupable de l'avoir en quelque sorte forcée à se rendre ici, même si une part de moi me poussait à penser que je n'avais aucune raison d'être désolé, car je n'avais au final rien demandé. En effet, je m'étais simplement contenté de la suivre, de lui faire confiance lorsqu'elle m'avait dit qu'elle avait quelque chose à me montrer, puis de l'écouter au moment où elle avait cru bon de me raconter cette épreuve que j'imaginais si terrible. Toutefois, alors que mes pas devenaient hasardeux, que mes pensées avaient pris l'ascendant sur le moment présent, la réalité refit surface à l'entente de la voix de la sorcière. Accrochez-vous, me disait-elle, ou plutôt m'ordonnait-elle, tout en me saisissant par le bras avec une force non négligeable. Alors, une chose très étrange se passa et je crue pendant un instant que j'étais en train de mourir. Au fond, peut-être était-ce cela cette fameuse lumière qu'il fallait suivre lorsque nous étions sur le point de passer l'arme à gauche, quoi que ce qui s'offrait présentement à moi était loin d'être une lumière pure. Toutefois, je n'osais ouvrir les yeux plus de quelques centièmes de secondes, bien que ma curiosité me poussait à regarder. J'avais l'impression que mon corps se transformait, s'étirait, au fil des secondes. Une sensation étrange, même si j'étais quasiment certaine que je ne souffrais pas. Etais-je déjà morte ? Peut-être, bien que j'avais plutôt l'impression d'être prise comme dans une tornade. Impossible de faire le moindre geste, impossible de s'y soustraire. Puis, plus rien. Ou plutôt, une douleur fulgurante dans le bras et la sensation d'être comme tombé sur du béton. J'ouvrais alors légèrement les yeux et un paysage connu s'offrait à moi. Connu, dans le sens ou celui-ci ressemblait en tout point à ce que l'on pouvait voir en Angleterre, mais aussi inconnu, car je ne croyais pas y être déjà venu. Si c'était le paradis, c'était bien loin de l'ambiance paisible que tout le monde se plaisait à décrire.

Je mis quelques secondes avant de retrouver pleinement mes esprits et pu me rendre compte que quelque chose me tenait le bras. Je détournais légèrement les yeux et voyait que la femme était toujours là. Elle parlait, mais sa voix sonnait comme un bourdonnement à mes oreilles. Peu à peu, je retrouvais une vision nette, ainsi je remarquais qu'elle s'était relevée et qui plus est, qu'elle me tendait la main comme pour m'aider à moi aussi me relever. Je touchais frénétiquement mon bras endolori et cela me confirma que j'étais toujours en vie. Ou du moins, que je n'étais pas devenu une sorte de fantôme au travers duquel on pouvait passer. Je me saisissais de la main tendue de celle qui m'accompagnait et essayait tant bien que mal de tenir debout. Quoi que cela fut plus facile que ce que j'avais imaginé, me poussant à croire que j'étais toujours en vie. Réellement vivante et toujours en Angleterre, bien qu'aucun arbre ne nous entourait, me faisait rapidement prendre conscience que nous n'étions plus dans la forêt.
« Où sommes-nous ? » Demandais-je, tout en me passant une main sur le front. Quelques gouttes de sang perlaient sur mes doigts, mais je me rendis vite compte que celles-ci venaient de mon bras et non de ma tête. Bras que j'avais préalablement touché avec cette même main, bras sur lequel j'étais certainement tombé à en juger par l'égratignure au niveau du coude. J'avançais de quelques pas, faisait rapidement le tour des lieux du regard, tournant sur moi-même. Rien ne me paraissait suspect, l'endroit était même plutôt calme, voir désert.

Alors, je regardais à nouveau la sorcière, qui semblait plus ou moins ravie, qui prenait même le temps d'épousseter ses vêtements, alors que de mon côté je m'efforçais de comprendre ce qu'il venait de se passer. Je crue rêver lorsque je vit un semblant de sourire s'afficher sur son visage et je me persuadais rapidement que le choc que je venais de subir me faisait avoir des hallucinations.
« C'est quoi ces conneries encore ? » J'avançais vivement vers elle, pointant un doigt accusateur en sa direction. Doigt que je ne tardais pas à baisser. « Ne me dites pas que vous avez encore essayé de me tuer ? »
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeMer 11 Déc - 17:28

Et tandis que je m'époussetais machinalement, je repensais à la réflexion qu'elle avait fait juste avant que l'on transplane de toute urgence. « Je suis désolée, ça n'a pas dû être facile. » Prendre une vie, ce n'était jamais facile. Personne ne pouvait prendre ce genre de décisions sans sourciller. Il y avait toujours des conséquences. Je ne croyais pas en l'existence d'une vie après la mort, ni même à la possibilité d'une damnation éternelle, mais j'étais persuadée que plus l'on prenait de vies, et plus on s'enfonçait dans les ténèbres, à un point tel qu'il était parfois impossible d'en sortir, et surtout pas indemnes. Notre âme était le prix à payer pour un tel crime. En éliminant une vie humaine, on se fanait, et il n'y avait pas de retour en arrière possible. C'était irrémédiable. Nous étions condamnés à porter ce fardeau, à supporter cette culpabilité qui rongeait les entrailles et qui venait nous rappeler à l'ordre jusqu'à dans nos rêves. Il ne se passait pas une nuit sans que je revois le visage de cette fille, avant que l'éclat de lumière verte ne la frappe de plein fouet. La seule consolation que je pouvais tirer de tout ça, c'était qu'elle n'avait pas eu le temps de souffrir, ou même de réaliser ce qui lui était arrivé. Elle n'avait pas eu peur. Ça avait été rapide et indolore, elle n'avait pas eu besoin d'agoniser. Exactement comme ma mère quelques mois plus tôt. À la différence de ces gens qui tuaient parfois par plaisir, je n'étais pas un monstre, j'avais une conscience, j'en avais même peut-être trop. Et c'était cette même conscience qui me tourmentait sans relâche, qui ne me laissait jamais en paix. Mon âme était définitivement perdue. Je n'étais même plus capable de faire un patronus. En prenant cette vie, j'avais tacitement renoncé à toute possibilité d'en produire un. Déjà qu'auparavant, le résultat n'était pas bien folichon, là, je ne disposais plus d'aucune arme pour me défendre contre les détraqueurs, et dieu seul savait qu'il y en avait pas mal dans la nature ces temps-ci, suite à leur évasion massive d'Azkaban. Et en ce moment même, j'étais exactement en train de me dire que s'il nous arrivait un pépin, je serais tout bonnement incapable de défendre cette fille, qui était encore plus vulnérable que je ne l'étais. La seule solution serait encore une fois de transplaner de toute urgence, mais j'aurais vite fait d'être terrassée par le désespoir qui était mien depuis quelques mois à présent, si bien que je ne serais vraiment d'aucune utilité. Me sentir aussi impuissante m'était tout bonnement insupportable. Je venais simplement de réaliser quelque chose, quelque chose d'important. Quand elle disait que j'étais un danger potentiel pour elle, elle n'avait pas tort. J'étais un danger à cause de mon incompétence évidente, simplement parce que je ne servais à rien. Et intérieurement, j'enrageais d'être aussi inutile. La preuve, j'avais foiré en beauté notre transplanage express. Encore heureux que nous ayons pas été désartibulées, ça aurait vraiment été le bouquet. Je laissai échapper un soupir à fendre l'âme. Le moins que je puisse faire, c'était de l'aider à se relever. Et c'est ce que je fis.

Elle s'était relevée elle aussi. J'étais attentive à la moindre de ses réactions. Ne sait-on jamais, elle pouvait être victime d'un effet secondaire. Les premières fois ce n'était jamais évident, pour qui que ce soit d'ailleurs. Je me souvenais très bien de la fois où j'avais moi-même transplané avec quelqu'un, si bien que je me suis dit plus jamais. Je gardais de l'expérience un souvenir particulièrement exécrable, et je mis même de longs mois avant de décider d'apprendre à mon tour à me déplacer de cette façon, tant je n'avais pas envie de ressentir à nouveau toutes ces choses. Dans le fond, j'étais une trouillarde, et je faisais partie de ces personnes qui se sentaient bien mieux quand elles avaient les deux pieds bien ancrés sur la terre ferme. « Où sommes-nous ? » Je tournai instantanément la tête vers elle, aussi pus-je voir qu'elle venait de porter une main à son front. Je fronçais les sourcils. Elle semblait vraiment mal en point. Mais à vue de nez, je ne saurais pas dire si elle était blessée ou non. Il fallait dire que notre chute était particulièrement brutale. C'était tout à fait représentatif de ma personnalité cela dit, je ne savais pas faire les choses tout en douceur. Mais de là à être une brute épaisse, il y avait tout un monde, je savais quand même être délicate quand la situation s'y prêtait. « Nous sommes au village. » répondis-je tout simplement, tout en continuant de l'étudier attentivement. « Je vous aurais bien ramenée à Londres, mais je ne sais pas bien transplaner sur les longues distances, à dire vrai, je n'étais même pas sûre d'y arriver cette fois encore. » Aussi j'avais transplané à l'endroit le plus proche. Endroit un tant soit peu civilisé, cela va sans dire. Ça ne mangeait certes pas de pain, mais c'était tout de même mieux que de rester en pleine forêt, où trouver du secours allait être un véritable parcours du combattant. « Estimez-vous heureuse que vous n'ayez pas perdu un membre en route, c'est ce qui arrive quand on fait des transplanages alors que nous sommes...inexpérimentés. » Bon, d'accord, j'en rajoutais un peu, mais c'était selon moi le meilleur moyen de dédramatiser la situation. L'ironie, c'était certes l'arme des faibles, de ceux qui n'ont pas d'humour, mais je pouvais jurer qu'elle avait de la chance d'être en un seul morceau. Perdre un membre en transplanant avait été ma hantise pendant longtemps, et à dire vrai, il aurait mieux valu que j'ignore ce détail fâcheux quand j'ai commencé à apprendre, au moins, je ne me serais pas bloquée à cause de cette idée. C'est quoi ces conneries encore ? Ne me dites pas que vous avez encore essayé de me tuer ? » Je lui adressai un regard perçant, alors que mes lèvres se pinçaient en une expression franchement désapprobatrice. C'était à mon tour de se demander si elle était sérieuse. Je venais de sauver ses fesses, et elle osait insinuer que j'avais tenté de l'assassiner ? Tout compte fait, j'aurais mieux fait de la laisser croupir dans cette forêt, elle aurait moins fait la fière si elle avait rencontré d'autres sorciers, moins cléments que je pouvais l'être. Si tant est que je sache faire preuve de clémence, bien entendu. « Pardon ? » demandai-je sèchement, alors que je dardai sur elle mon regard qui gagnait en sévérité de minute en minute. « Je vous signale, à tout hasard, que je nous ai transportées dans un lieu sûr, enfin, plus sûr en tout cas que la forêt que nous venons de quitter. » Vraiment, je n'aimais pas les manières de cette fille. Et on me reprochait à moi d'être ingrate ? Décidément, ils ne connaissaient pas mon interlocutrice. Gageons que si c'était le cas, ils auront vite fait de changer d'avis à mon sujet. Après tout, seuls les cons ne changeaient pas d'avis. « Autrement dit, je viens de vous sauver la peau. » Je ressentais le besoin d'enfoncer le clou, pour faire comprendre à cette imbécile de moldue que je ne lui voulais pas de mal. Certes, j'étais un peu bourrue et à prendre avec des pincettes, mais je n'étais pas foncièrement méchante. D'accord, je n'étais pas non plus débordante de gentillesse et de compassion, mais j'osais penser que j'étais fréquentable, tout du moins, le minimum syndical. « Oh, pitié, ne me faites pas votre air offusqué. » soupirai-je en levant les yeux au ciel. « Vous ne pensez pas que si j'avais voulu vous tuer, sachant ce que vous êtes, je l'aurais fait depuis longtemps ? J'ai eu plus d'une fois l'occasion de vous tuer, et à dire vrai, ce ne serait pas très malin de vous emmener ici pour vous achever. Pourquoi ? Parce que si j'avais voulu déguiser mon crime, de quelque manière que ce soit, je vous aurais laissée choir en pleine forêt, là où personne n'aurait pensé venir vous chercher. » Après tout, c'était logique. Pour qu'un crime soit parfait, il fallait laisser le moins de traces possibles. Cela commençait par planquer le corps, dans un endroit désert, de préférence, où personne n'était susceptible d'aller fourrer son nez. « Trêve de plaisanterie. » conclus-je sèchement, en m'approchant d'elle. « Vous êtes blessée ? » Je ne jugeai pas opportun de lui faire remarquer qu'elle ne semblait pas dans son assiette. Parce que d'une, ce serait stupide, et de deux, cela reviendrait à enfoncer des portes ouvertes. Elle n'allait pas bien, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. « Et puisque je vous tiens, vous n'avez toujours pas répondu à ma question. » rappelai-je, en haussant un sourcil circonspect. « Pourquoi vous mettre en danger en venant fouiner dans nos affaires ? J'aimerais comprendre vos motivations. Vous cherchez quelqu'un, c'est ça ? Est-ce votre frère ? » Cela faisait beaucoup de questions à la suite, mais je voulais savoir ce qui poussait cette moldue à s'exposer au danger de la sorte. Elle me faisait penser à une taupe que l'on avait forcée à sortir de son trou en pleine journée, et qui avançait à l'aveuglette, incapable de retrouver son chemin. Visiblement, elle avait été peu informée. Et à avancer de cette façon, avec le peu d'informations qu'elle détenait me laissait penser qu'elle était un poil suicidaire. Et pas qu'un peu, à dire vrai.
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeJeu 12 Déc - 16:45

Si ses paroles avaient pour but de me rassurer, c'était raté. Quoi qu'à présent, je commençais a cerner celle qui me faisait face et j'aurais été prête à parier que jamais elle ne pourrait se résoudre à faire preuve d'amabilité envers quelqu'un et surtout pas envers moi. Moi, la moldu, inconnue de surcroît. D'un côté, je la comprenais. Sûrement aurais-je fait la même chose à sa place, peut-être même qu'en pareille situation, je ne me serais pas encombrée d'un boulet, car oui, c'était un peu ce que j'étais présentement. Après tout ce qu'elle semblait avoir vécu, après la perte de tant d'êtres chers, pourquoi usait-elle de son temps pour secourir une simple moldu ? Elle qui ne cessait de me rappeler à quel point l'univers sorcier était dangereux en ces temps, ne devrait-elle pas plutôt penser à elle ? Aux siens, ou du moins aux personnes qui lui sont proches. Ces individus risquent certainement bien plus que moi, car quand bien même n'ai-je aucun moyen de me défendre, je n'attire pas non plus l'attention. Certes, dans un endroit comme celui que nous venions de quitter, il était fort probable que si ma route avait croisé celle d'une personne de l'autre camps, je ne serais présentement plus de ce monde, mais à présent que nous étions dans un village, certainement peuplé d'une centaine de personnes, peut-être même de moldu, qu'avais-je à craindre ? Il était fort improbable que des mangemorts se baladent ici et encore moins qu'ils risquent d'user de leur baguette pour tuer une personne qui au fond ne leur posait aucun problème. Ou peut-être le feraient-ils, en réalité je n'en savais rien. Je ne savais rien. Sûrement idéalisais-je beaucoup trop le monde, tant moldu que sorcier. Après tout, il fallait être fou pour s'aventurer ainsi dans un univers totalement inconnu, sans aucune défense et avec bien trop peu de connaissance. D'ailleurs, cette femme ne cessait de me le rappeler. Sûrement aurais-je dû prendre peur, lui demander de m'escorter jusqu'à chez moi et reprendre ma vie, ou du moins rester à l'abri pendant quelques jours, semaines ou même mois. Sûrement devrais-je sur-le-champs m'en aller et la remercier, couper ainsi les ponts entre nous et m'estimer heureuse d'être encore en vie. Pourtant, je n'avais pas peur. Non, c'était comme si toute part d'émotion avait quitté mon corps, comme si j'avançais tel un automate que personne ne guidait. J'avais un but, certes, mais aucun moyen de l'atteindre. J'en étais bien évidemment consciente, mais je ne pouvais me résoudre à tout abandonner, je ne pouvais me résoudre à ne rien faire, à laisser simplement le temps arranger les choses. Jamais je n'avais été de ces personnes qui choisissaient la facilité et je crois que je n'en ferais jamais parti, car même aujourd'hui, alors que j'ouvre à chaque minute un peu plus les yeux sur la difficulté de ma tâche, je n'ai aucune envie de les refermer.

Elle venait de me sauver la vie, ou du moins c'est ce qu'elle disait. Pourquoi étais-je si méfiante ? Je ne le savais pas et je ne devrais sûrement pas l'être étant donné que jusqu'à preuve du contraire, cette femme avait effectivement tout fait pour me sauver la mise depuis notre rencontre, quand bien même ses méthodes auraient pu être moins abruptes. Elle levait les yeux au ciel, visiblement exaspérée par le fait que je sois un tant soit peu choqué, mais pouvait-il en être autrement ? Depuis des dizaines de minutes maintenant, je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait et jamais de ma vie je n'aurais imaginé être un jour aussi déstabilisé. Sûrement là était encore une preuve que je n'avais définitivement rien à faire dans ce monde.
« C'est bon, je vous crois. » Me contentais-je de répondre. Je ne savais réellement si je me sentais gênée d'avoir douté d'elle ou si au contraire j'avais simplement la paresse d'entamer un long débat, mais quel qu'il en soit, il était clair que ces accusations de part et d'autre devaient cesser. Après tout, nous étions ensemble depuis maintenant suffisamment de temps pour qu'un brin de confiance s'installe. Elle me demandait à présent si j'étais blessée. Non, je ne l'étais pas, enfin pas vraiment. A par cette égratignure sur le coude, j'allais plutôt bien, du moins physiquement. Mentalement, je ne savais trop le dire. « Non, ça va. » Sûrement mon corps n'était-il pas favorable à tout ce qu'il venait de se passer et qu'il me le faisait présentement comprendre, mais j'avais l'impression d'aller bien alors, pourquoi me plaindre ? Cette femme ne semblait pas d'accord à en juger par l'air avec lequel elle me regardait, mais elle non plus ne semblait pas vouloir s'attarder sur ce genre de détails, puisqu'elle ne tarda pas à poser des questions ou plutôt, à me relancer sur des choses qu'elle m'avait déjà demandée et auxquelles je n'avais pas cru bon de répondre. « Ce n'était pas vraiment prémédité. Je cherchais simplement à fuir, enfin à mettre de la distance entre une personne et moi. Ou plutôt, un rafleur et moi. J'ai passé la nuit avec et oui, je sais, c'était complètement idiot, mais j'avais besoin de faire quelque chose. Bref, je me suis tirée pendant qu'il dormait, je comptais prendre le bus pour rentrer, mais il n'y en avait pas avant presque une heure et je ne me sentais pas de rester plus longtemps dans cet endroit, alors j'ai suivi mon instinct et c'est comme ça que je me suis retrouvée dans cette forêt. » Jamais je ne lui aurais dit cela durant les premières minutes de notre rencontre, mais sûrement en étais-je obligé à présent, car après tout, je lui devais bien quelques explications. Je palpais alors l'une des poches de mon jeans dans laquelle j'avais précipitamment fourré une boule de papier. Ou plutôt un parchemin. Parchemin que je n'avais même pas pris le temps de regarder, prise de cours par ma rencontre avec cette femme. Je sortais alors la liste de ma poche et essayait tant bien que mal de la déplier. L'eau l'avait quelque peu abîmée, l'encre avait coulée de part et d'autre, mais une bonne partie restait lisible. « Instinct de merde, hein ? J'ai risqué ma vie et sûrement la votre pour quedal. » Effectivement, après avoir jeté un coup d'oeil à cette liste, je ne voyais nulle part le prénom de mon frère. Bon signe ? Sûrement pas. « C'est un peu idiot ce que je vais vous demander, mais vous savez comment marchent ces listes ? J'imagine que ces gars, enfin ces rafleurs, n'ont pas tous les mêmes. » Ou du moins, c'est ce que j'espérais. « Doit y avoir beaucoup de gens en fuites, enfin beaucoup plus que ce qu'il y a d'écrit là-dessus, non ? » Ma voix se dérobait légèrement, montrant ainsi quelques signes d'anxiété, voir même d'énervement. J'avais envie de frapper dans quelque chose, furieuse d'avoir fait tout ça pour rien et honteuse d'avoir pensé qu'il suffirait d'un acte aussi puéril pour y voir plus clair. Pourtant, je gardais mon calme, ou du moins j'essayais de faire preuve d'autant d'impassibilité que je le pouvais, même si là était encore un signe qui me prouvait que seule, je n'arriverais à rien.
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeJeu 12 Déc - 23:32

C'était dans ces moments là que je réalisais que j'avais beaucoup de patience. Seulement, comme tout à chacun, cette patience avait ses limites. Limites qui, par ailleurs, avaient été très rapidement atteintes. Je n'étais plus certaine qu'il y ait réellement quelque chose à tirer de cette moldue, laquelle ne semblait pas très encline à répondre à mes questions. Après tout, je venais de lui sauver la vie, elle me devait bien ça, non ? Ce n'était pas tant par curiosité que par conscience professionnelle. Je voulais simplement m'assurer qu'elle n'était pas un leurre, destinée à me tromper. Je n'étais à l'abri de rien, et j'étais plutôt du genre prudent. Cela dit, elle avait eu également plus d'une occasion de me tuer. Ce que je venais de lui dire valait aussi pour elle, dans le fond, la réciproque était on ne peut plus vraie. Si aucune de nous deux ne venait à baisser la garde, une quelconque collaboration serait vraiment difficile à mettre en oeuvre, voire irrémédiablement compromise. Aussi avais-je fait preuve de bonne volonté en lui demandant si elle était blessée. C'était un gage de bonne foi, dirons nous. En soi, je n'étais pas un modèle de compassion et d'empathie. Pourtant, en acceptant de combattre aux côtés de l'Ordre, malgré ma résolution première de ne pas prendre part à la guerre, j'avais tacitement accepté de venir en aide à ceux qui en auraient besoin. La moldue faisait partie de ces personnes là. D'un point de vue purement rationnel, elle était fragile, sans défense, et très probablement blessée. Ma mission du jour était donc de la mettre à l'abri, le temps de soigner ses blessures et de la ramener chez elle. La première partie était donc remplie, plus ou moins avec brio. Je l'avais sortie du guêpier dans lequel elle s'était fourrée toute seule, je l'avais protégée d'éventuels Mangemorts. J'espérais tout naturellement que cette mésaventure lui serve de leçon, car j'aurais fait tout ça pour rien si elle venait à répéter les mêmes erreurs. La deuxième partie, en revanche, était un peu plus délicate. D'une part, parce que je ne savais pas où elle habitait, ce qui faisait qu'en toute logique, je ne pouvais pas la renvoyer d'où elle venait, tout du moins pas pour l'instant, et d'autre part, elle ne semblait pas décidée à me dire la vérité sur son état de santé. Peut-être qu'au fond je me sentais coupable de l'avoir endommagée par un transplanage raté, alors que d'ordinaire, seuls les sorciers les plus expérimentés pouvaient s'essayer au transplanage d'escorte, entreprise pouvant s'avérer risquée lorsque c'était un débutant qui s'y frottait. Pour autant, je me consolais en me répétant un vieil adage, selon lequel nécessité fait loi. Et quelques instants plus tôt, nous étions dans une situation d'urgence qui justifiait de prendre des mesures urgentes. À dire vrai, je n'avais pas réfléchi trop longtemps avant de me décider à transplaner, cette solution était l'évidence même, et même si ce n'était pas la solution optimale, j'étais contente d'avoir pris cette décision, n'en déplaise à la moldue qui s'était aussitôt empressée de m'accuser d'avoir attenté à sa vie.

Et si je nous avais fait transplaner dans une ruelle déserte, ce n'était sûrement pas pour l'achever, comme elle pouvait le penser. En fait, c'était pour une excellente raison : je me cachais des gens comme elle, m'appliquant à garder le monde magique secret. Après tout, je ne voulais pas avoir un procès aux fesses pour avoir violé le code du secret magique international. J'avais suffisamment d'emmerdes comme ça, il était inutile d'en rajouter. Les circonstances, en soi, étaient teintées d'ironie puisque j'étais accompagnée précisément par une de ces personnes qui ne devaient pas être au courant de l'existence de notre monde. Je ne comprenais pas bien pourquoi il était primordial de le préserver ainsi, mais soit. Tous ces trucs politiques ne m'intéressaient pas réellement. « C'est bon, je vous crois. » Un rictus on ne peut plus satisfait apparut sur mon visage. « Bien. » coupai-je certes abruptement, signalant par là que j'approuvais ses dires – elle admettait enfin que je n'étais pas une folle furieuse qui tentait à tout prix de la piéger. La discussion était donc close, tout du moins, de mon côté. Je n'avais de toute façon aucune envie de polémiquer plus longtemps sur cette question, et mes nerfs en étaient fortement reconnaissants. Plus reconnaissants que la fille en face de moi, en tout cas. « Non, ça va. » Je lui jetai un regard qui signifiait clairement mon oeil mais je n'insistai pas. Après tout, ce n'était qu'une toute petite égratignure, elle n'était pas en train de se vider de son sang,. Il n'y avait pas mort d'homme, en somme. Aussi n'avais-je plus qu'à attendre sagement qu'elle réponde enfin à mes questions. Ce qu'elle ne tarda pas à faire, même si ses réponses me parurent sur le coup fort succinctes. « Ce n'était pas vraiment prémédité. Je cherchais simplement à fuir, enfin à mettre de la distance entre une personne et moi. Ou plutôt, un rafleur et moi. J'ai passé la nuit avec et oui, je sais, c'était complètement idiot, mais j'avais besoin de faire quelque chose. Bref, je me suis tirée pendant qu'il dormait, je comptais prendre le bus pour rentrer, mais il n'y en avait pas avant presque une heure et je ne me sentais pas de rester plus longtemps dans cet endroit, alors j'ai suivi mon instinct et c'est comme ça que je me suis retrouvée dans cette forêt. » Comment pouvait-elle être certaine qu'il s'agissait d'un rafleur  puisque quelques instants plus tôt, elle ignorait totalement ce que c'était ? Je n'avais pas Alzheimer, tout du moins, pas encore, je me souvenais parfaitement de lui avoir expliqué ce que c'était. Cela dit, elle avait très bien pu le déduire suite à mes explications, mais comme elle ne me paraissait pas très fut-fut, ma méfiance augmenta d'un cran. Je ne répondis rien lorsqu'elle m'avoua avoir passé la nuit avec. Qui étais-je pour me permettre de la juger sur cela, puisque moi-même, je n'avais jamais été parfaite, et encore moins à ce sujet. Après tout, j'avais trompé mon copain de l'époque avec un apprenti mangemort, alors, j'étais loin d'être la sainte Vierge en personne. Classiquement, elle avait filé en catimini, profitant du sommeil de l'autre, voilà qui était typique des relations d'un soir. Encore une fois, il n'y avait rien d'anormal là dedans. « Je vois. » me contentai-je simplement de commenter, indiquant par là que j'avais compris ce qu'elle venait de me dire, et que j'en prenais note. Dans le fond, ce qu'elle faisait de ses nuits ne me regardait absolument pas, mais quand même, je persistais à croire que c'était assez étrange qu'elle se soit retrouvée dans cette forêt en suivant son instinct, disait-elle.

Je la vis alors sortir quelque chose de sa poche. Un morceau de parchemin, à en juger par la couleur et la texture. « Instinct de merde, hein ? J'ai risqué ma vie et sûrement la votre pour quedal. » J'allais tout naturellement répliquer je ne te le fais pas dire mais je ne jugeai pas opportun de le faire. Je me contentais simplement de fixer le papier qu'elle me tendait. Je le lui pris sans autre forme de cérémonie, pour l'étudier à mon tour. « C'est un peu idiot ce que je vais vous demander, mais vous savez comment marchent ces listes ? J'imagine que ces gars, enfin ces rafleurs, n'ont pas tous les mêmes. Doit y avoir beaucoup de gens en fuites, enfin beaucoup plus que ce qu'il y a d'écrit là-dessus, non ? » Je fronçai les sourcils, légèrement perplexes. Nous aussi au sein de l'Ordre avions des listes, des listes de personnes qu'il fallait absolument protéger. Peut-être que les rafleurs avaient quant à eux des listes avec les noms des personnes à abattre. Je n'en savais trop rien, je ne connaissais pas bien leurs méthodes. « oh que oui, il y a beaucoup de fuyards, bien plus que le Ministère ne le laisse entendre, et leur nombre augmente de jour en jour. » Moi-même j'avais rejoint leur rang quelques mois plus tôt, je parlais en toute connaissance de cause. J'étais quasiment certaine que le Ministère n'avait pas recensé tous les gens en fuite, ils avaient probablement d'autres préoccupations – comme faire la peau à Potter et ses copains, par exemple. « Vous savez, ils s'en fichent des fuyards lambda, des gamins qui se sont enfuis de Poudlard ou autres individus qui n'ont absolument rien à leur rapporter. Ce qu'ils veulent, c'est la tête des personnes comme nous, des résistants, des gens qui sont dangereux pour le régime qu'ils entendent mettre en place. Je connais certains noms là dedans, et ils font clairement partie de la résistance. » J'étais quasiment certaine de ce que j'avançais. En fait, c'était logique, lorsqu'on y repensait. « Si votre frère n'y est pas, c'est qu'il ne s'est pas ouvertement opposé à eux. En ce moment, leurs efforts se concentrent essentiellement autour du garçon et de sa bande, et, par extension, autour de ceux qui les aident. Je suis désolée, je ne peux pas vous aider sur ce plan. » Je réfléchis quelques instants, le temps de me frotter nerveusement la nuque. Puis, je repris la parole. « Cependant, je connais quelqu'un qui peut vous aider. » Je m'interrompis quelques instants, tâchant de remettre de l'ordre dans mes pensées. « Il s'appelle Noah, et c'est un...ami. » J'ignorai pourquoi j'avais hésité à employer ce qualificatif, si ce n'est que je trouvais que collègue était une notion fortement impersonnelle. Néanmoins, je ne pris pas le temps de méditer sur la question. « Je pense qu'il sera le plus à -même de vous aider, il est détective à ses heures perdues, et retrouver des personnes qui ne veulent pas qu'on leur mette la main dessus, ça le connait. » Je me gardai bien de me dire que j'avais découvert son existence suite à une erreur de calcul de sa part, ce jour là, il n'avait pas été particulièrement discret, il fallait le reconnaître, tout portait à croire qu'il avait fait exprès de se dévoiler afin de provoquer une rencontre. « Peut-être que si je lui parle de votre cas, il vous aidera à retrouver votre frère. Il le fera si c'est un service que je lui demande. » Encore que, je n'en étais pas certaine. Je ne le connaissais pas depuis suffisamment longtemps pour me permettre d'affirmer haut et fort qu'il accéderait à chacune de mes requêtes. Mais ça valait le coup d'essayer.
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeDim 15 Déc - 14:37

Durant ce que je pouvais qualifier comme étant un récit, le récit de mes péripéties du jour pour être exacte, mon interlocutrice n'avait pas montré signe de quelconque sentiments, se contentant de réponses on ne peut plus succinctes et au fond, cela n'était pas pour me déplaire. Aussi froide soit-elle, elle ne semblait visiblement pas juger les gens, ou peut-être ne pouvait-elle pas se le permettre pour la simple et bonne raison qu'elle aussi avait fait des actes de ce genre, en somme peu charitables. Dans les deux cas toutefois, cela était respectable et je le prenais tel une preuve de bonne foi, car me juger était certainement l'une des choses que je détestais le plus, davantage lorsque c'était des personnes qui ne me connaissaient ni d'Adam ni d'Eve qui le faisaient.

D'après ses dires, il y avait beaucoup de fuyard, du moins beaucoup plus que le Ministère ne le laissait entendre. Toutefois, cela ne m'avançait pas beaucoup étant donné que je n'avais aucune idée du pourcentage que déclaraient les politiciens, j'avais déjà du mal à comprendre comment fonctionnait leur système au combien différent du notre, alors j'avais limité mes recherches en ce domaine aux uses et coutumes les plus simples, aux lois en vigueurs en ce moment. Quoi qu'on ne pouvait pas dire que j'y avais passé beaucoup de temps et comme à chaque fois que je me retrouvais en situation délicate, je me disais présentement que j'aurais certainement dû m'y intéresser davantage, même si je savais très bien que cette résolution n'aboutirait jamais. En effet, déjà lors de mes études secondaires la politique m'ennuyait, pour cette raison je n'étais même pas certaine de connaître aussi bien qu'il l'aurait fallu le système politique du monde moldu, alors que celui des sorciers me dépasse ne relevait pas de l'étonnement. Ainsi, je ne m'attardais pas sur cette remarque et continuais d'écouter les propos de la femme qui me faisait face, comprenant que seuls les personnes réellement dangereuses pour le régime actuel étaient recherchées. Ça, j'aurais bien aimé le savoir avant ! Cela m'aurait peut-être empêché de voler cette liste. Quoi que peut-être pas, car je ne savais réellement ce que Slevin avait à voir dans tout cela. Il fallait avouer qu'il ne me parlait pas réellement de sa vie. Qu'il ne me parlait pas réellement tout court. En effet, lorsque je le voyais, celui-ci se contentait de me faire comprendre qu'il n'avait aucune envie de m'avoir dans les pattes, me disait que tout se passait bien pour lui et pestiférait sur nos parents. Trois sujets de conversation récurent. Les seuls, à vrai dire. Pourtant, ce n'était pas faute d'avoir tenté de lui délier la langue, d'avoir tenté d'en savoir plus sur lui, mais j'avais toujours été persuadé qu'il ne croyait pas réellement au fait que je le soutenais dans ce qu'il faisait. Non, il devait certainement avoir le même avis sur moi que sur mes parents et devait penser que si j'étais aimable avec lui, c'était simplement parce que je tenais à lui. En somme, que je ne m'opposais pas à lui pour ne pas le perdre. C'était vrai, dans un sens, mais je n'avais rien à voir avec nos géniteurs. D'ailleurs, ma présence ici, en ce monde inconnu, n'est-elle pas la preuve que mes actes sont totalement désintéressés ? Pour moi si, comme tous les actes ou paroles que j'ai eu pour lui depuis des années. Toutefois, je suis certaine que si je le retrouvais maintenant, que nous nous retrouvions en face à face, il trouverait encore le moyen de me hurler dessus et de me faire comprendre que je n'avais rien à faire ici. Oui, j'étais certaine que même à moitié mort, il ne daignerait pas prononcer un seul mot gentil à mon adresse. Pas une once d'affection et certainement pas d'actes fraternels. Qu'il soit si distant, si froid avec moi m'avait toujours blessé, mais que pouvais-je y faire ? Je ne pouvais pas le forcer à m'aimer, mais je pouvais au moins l'aider, même si mes actes étaient dérisoires, même si tout le monde me disait que je n'avais aucune chance, même si mon propre frère ne voudrait certainement pas de mon aide.

Mon interlocutrice parlait encore, elle parlait de mon frère. Alors, je me demandais par quel moyen celle-ci pouvait savoir que c'était lui que je recherchais. Ce n'était pas la première fois qu'elle faisait allusion à lui et j'avais beau chercher dans ma mémoire, je ne me souvenais pas de lui en avoir parlé. Bien sûr, j'avais émis le fait que seul mon frère était sorcier dans ma famille, mais il y aurait pu avoir maintes hypothèses différentes quant-à ma présence ici. Cela m'étonnait qu'elle est si vite sautée sur cette conclusion, elle qui semblait être si méfiante, si difficile à amadouer. D'ailleurs, j'étais pratiquement certaine que si je lui avais révélé de moi-même que c'était pour Slevin que j'avais mis les pieds dans le monde des sorciers, elle ne m'aurait pas cru. Cette femme semblait si complexe, mais plus les minutes passaient, plus je me disais qu'il y avait forcément davantage de bon que de mal en elle et que cette apparente froideur n'était sûrement qu'une carapaces qui s'était forgée à causes des obstacles qu'elle avait dû traverser. Peut-être me trompais-je, certes, mais c'était mon ressentiment.
« J'espère que vous avez raison. » Disais-je alors, priant pour qu'effectivement, mon frère ne se soit pas opposé au régime. Un léger silence s'installa entre nous et mon interlocutrice semblait distraite, mais elle ne tarda pas à me révéler le nom d'un homme qui pourrait potentiellement m'aider. Détective privé, selon ses dires. J'étais quelque peu étonnée que ce job existe aussi dans le monde des sorciers et là encore était un signe que j'avais encore beaucoup à apprendre sur ces gens. « Vous pensez réellement qu'il pourrait m'aider ? » Je ne montrais aucun signe d'enthousiasme, mais sûrement cela était-il dû au fait que j'avais longtemps espéré pour rien, que toutes mes tentatives étaient restées vaines. En effet, j'avais commencé ma quête depuis tant de mois déjà et c'était comme ci j'étais toujours bloqué dans un tunnel. Un tunnel sans fin. « Vous savez, je ne sais pas vraiment si mon frère fait parti de ces gens qui ne veulent pas qu'on leur mette la main dessus. Je n'ai aucune nouvelle de lui, mais je serais incapable de dire s'il a fuit, ou s'il a simplement décidé de prendre des vacances. » J'esquissais alors un léger rire. Un rire nerveux, qui définissait davantage le malheur que la joie. « Il travaillait au chaudron baveur depuis un certain moment et je passais régulièrement le voir dans ce bar, jusqu'au jour où je me suis pointé et qu'il n'était pas là. Un de ses collègues m'a dit qu'il ne travaillait plus là-bas et c'est là que j'ai appris ce qu'il se passait dans votre monde, mais il n'avait aucune idée de l'endroit où avait pu aller mon frère, il s'est simplement contenté de me dire qu'il avait certainement fuit. » Cet épisode de ma vie, je m'en rappelais comme si c'était hier. La conversation avec cet homme était encore très claire dans mon esprit, bien trop claire d'ailleurs. « Bref, voilà comment j'ai appris l'existence de ces rafleurs, de ces listes et la raison pour laquelle je suis là aujourd'hui. En réalité, je n'ai aucune piste. Je n'ai rien, absolument rien et je ne suis pas non plus très calée sur ce monde, d'où le fait que je n'avais aucune idée de ce qu'il s'était passé dans cette forêt. »
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeDim 15 Déc - 16:59

Pour être honnête, je n'étais pas à cent pour cent certaine de ce que j'avançais. Je n'étais même pas sûre que Noah puisse l'aider, ou même veuille l'aider, tout simplement. Je ne savais pas trop ce qu'il faisait lorsqu'il était dans la peau du détective privé, ni même comment il travaillait. Je n'étais pas non plus en mesure de garantir qu'il pouvait prendre une nouvelle course. L'Ordre nous occupait déjà suffisamment comme ça. Pourtant, c'était la première idée qui m'était venue. Je me sentais un peu lâche de refiler l'affaire à quelqu'un d'autre, fut-ce à quelqu'un dont j'étais -relativement – proche, mais je ne pouvais rien faire pour elle, en tout cas, personnellement. Je n'étais pas spécialisée dans la recherche d'individus portés disparus, mais Noah, lui, l'était, aussi c'était tout naturellement que son nom venait de glisser dans la discussion. Malgré tout, plus les secondes passaient et plus je me disais que seul Noah était le plus à-même de l'aider. J'y croyais. Noah n'était pas du genre à refuser de rendre un service. Il était généreux, tout du moins, plus généreux que je l'étais moi-même. Et puis, il ne me le refuserait pas. Pas si c'était moi qui le lui demandais. Je me mordillai la lèvre inférieure, légèrement songeuse. Il fallait que je lui parle de cette fille, de son frère disparu, de toutes ces choses qu'elle venait d'évoquer, certes évasivement. Lui saurait quoi faire. Il était tellement plus à l'aise avec les gens que je ne l'étais. Après tout, malgré mon caractère pas toujours facile, il s'était montré plutôt avenant. Voire même gentil, même si c'était davantage pour essayer d'instaurer une sorte d'entente cordiale que pour faire acte de charité. Je médisais, mais en réalité, j'appréciais vraiment Noah. Il pouvait être agaçant par moments, voire même franchement chiant, mais ça, j'étais capable de l'endurer. Je me surprenais parfois à sourire à ses blagues pas drôles. J'aimais bien bosser avec lui. C'était agréable. Et puis, on formait une équipe qui fonctionnait très bien, que demander de plus ? Bref. Je ne voyais vraiment pas comment il pourrait me refuser ça. Après tout, aider les gens, c'était compris dans la mission générale de l'Ordre, non ? La fille était précisément quelqu'un qui avait besoin d'aide, et qui recherchait un fuyard. Un fuyard appartenant à sa famille qui plus est. Elle avait pour ainsi dire de la chance que je lui ai fait cette proposition. Cela voulait dire concrètement que je ne me méfiais plus tant que ça d'elle, au point de balancer le nom de mon coéquipier et de lui proposer de l'aide. Ce qui reviendrait à se tirer une balle dans le pied s'il s'agissait vraiment de quelqu'un mandaté par l'autre camp pour nous piéger. Autrement dit, j'avais décidé de porter un tant soit peu de crédit à son histoire, et qu'elle semblait un peu trop paumée pour que ce soit simulé. C'était un énorme progrès, en somme. « Vous pensez réellement qu'il pourrait m'aider ? » Je hochai la tête d'un air affirmatif. Même si auparavant j'en doutais, maintenant, j'en étais convaincue. « Je pense, oui. » me contentai-je de répondre sombrement. À dire vrai, je ne me voyais pas en train de vanter ses mérites, faire les louanges de son efficacité. Je me gardai bien de préciser que s'il avait réussi à m'épier pendant plusieurs mois sans que je m'en aperçoive, il pouvait tout aussi bien faire la même chose pour son frère. « J'en suis même convaincue. » conclus-je, perdue dans mes pensées. Ce n'était pas un jeu. Les enjeux étaient bien réels. Ce n'était pas l'histoire d'un gars qui épiait une fille pendant des mois dans l'espoir de pouvoir l'approcher. Il travaillait pour quelqu'un. Et même si cette pensée me serra un peu le cœur, je me disais exactement que Noah était l'homme de la situation. Il n'y avait plus qu'à lui en parler. Et à le convaincre.

La fille ne réagit pas. Sans doute ne voulait-elle pas se mettre martel en tête, et elle avait raison. Moi-même, je me sentirais vraiment mal si Noah ne pouvait rien faire pour elle. Quelque part, ses réticences étaient parfaitement normal. Je la comprenais, dans un sens. Pourtant, je me surprenais à espérer. L'espoir était une denrée tellement rare en ce moment. Chaque miette que l'on pouvait avoir était précieuse, elle pouvait être balayée d'un coup de vent, d'un instant à l'autre. Elle pouvait se disperser dans le néant, s'incliner face à la mort, sombrer, sombrer. Au final, nous étions tous des humains, on avait besoin de se raccrocher à quelque chose. C'était comme ça.  Vous savez, je ne sais pas vraiment si mon frère fait parti de ces gens qui ne veulent pas qu'on leur mette la main dessus. Je n'ai aucune nouvelle de lui, mais je serais incapable de dire s'il a fuit, ou s'il a simplement décidé de prendre des vacances. » Je ne connaissais pas ce type, je ne connaissais pas son histoire, ni même celle de sa famille. Pourtant, ça me semblait évident. En temps de guerre, il n'était pas rare que des gens disparaissent sans laisser de trace. Ils étaient même légion. Un sorcier de sang moldu – d'après ce que j'avais pu en déduire – ne disparaissait pas pour simplement prendre des vacances. Il n'était pas exceptionnel non plus qu'ils maintiennent leur famille à distance, pour les préserver du danger qu'ils représentaient. Pourtant, la fille semblait croire qu'il avait mis les voiles, comme ça, pour le plaisir, laissant sa famille derrière lui sans crier gare. Si une telle chose devait m'arriver, je savais très bien que c'était parce que je n'avais pas le choix. Son rire me colla la chair de poule. Elle n'avait pas l'air convaincue par ses propres mots. En fait, c'est vrai, elle n'y croyait vraiment pas. Elle disait sans doute cela pour se rassurer. Pour continuer à croire que tout allait bien. « Il travaillait au chaudron baveur depuis un certain moment et je passais régulièrement le voir dans ce bar, jusqu'au jour où je me suis pointé et qu'il n'était pas là. Un de ses collègues m'a dit qu'il ne travaillait plus là-bas et c'est là que j'ai appris ce qu'il se passait dans votre monde, mais il n'avait aucune idée de l'endroit où avait pu aller mon frère, il s'est simplement contenté de me dire qu'il avait certainement fuit. » Cela confirmait ce que je pensais. Sa fuite était aussi soudaine que brutale. Il avait tout plaqué, famille, amis, boulot, ce qui laissait supposer qu'il était sacrément dans la merde. Les sang-de-bourbe, comme ils les appelaient étaient franchement mal vus au sein de la communauté magique, surtout par les temps qui courent. Cela dit, il aurait été bien naïf de croire que le frère aurait laissé un mot quelque part, généralement, quand quelqu'un prenait la fuite pour se planquer, ils disaient rarement où ils allaient. Parce qu'ils ne voulaient pas qu'on les trouve. « Bref, voilà comment j'ai appris l'existence de ces rafleurs, de ces listes et la raison pour laquelle je suis là aujourd'hui. En réalité, je n'ai aucune piste. Je n'ai rien, absolument rien et je ne suis pas non plus très calée sur ce monde, d'où le fait que je n'avais aucune idée de ce qu'il s'était passé dans cette forêt. » J'hochai la tête lorsqu'elle acheva de raconter sa petite histoire. Elle avait pris de très gros risques en osant se mesurer à des rafleurs, alors qu'elle était dépourvue de toute baguette magique. Elle avait vraiment de la chance d'avoir pu fuir, et surtout, d'être en un seul morceau.

Je passai finalement une main dans mes cheveux. Une brindille s'en échappa, brindille que je chassai d'un coup de main sévère. Ces saloperies s'étaient insinuées dans mes cheveux et s'étaient accrochées à la fibre de mes vêtements. Cela me rappelait ô combien je n'aimais pas les promenades en forêt, sauf qu'en l'occurrence, c'était tout sauf une promenade de santé. C'était plutôt sauve-qui-peut. Enfin, nous étions en sécurité ici. Même si la notion de sécurité était très relative ces temps-ci. « Il a pris la fuite. » me contentai-je de confirmer, balayant l'idée qu'elle avait pu se faire d'un simple départ en vacances. « On ne plaque pas boulot, famille et amis pour simplement partir en vacances. Je pense que votre frère avait une bonne raison de se tirer. » ça n'allait pas être évident pour elle d'entendre ça, mais c'était nécessaire. Elle devait comprendre ce qui se passait. « Les choses ont commencé à se gâter en Septembre, les règles du jeu ont par la suite changé. Avant...Poudlard, c'était un havre de paix. L'endroit était réputé comme le plus sécurisé du monde magique. Mais depuis la mort de son ancien directeur, ce n'est plus du tout pareil. Les autres s'en sont emparés. Et...ça été le début de la fin. » Moi aussi, je regrettais l'époque où Dumbledore tenait encore les rênes de l'école. « L'ambiance était invivable au château. On sentait la terreur régner en ces lieux. Ils avaient même rétabli les châtiments corporels. C'était tellement insupportable, que moi-même je me suis tirée en janvier, je ne voulais plus entendre parler de tout ça. J'ai passé les vacances chez mes parents. J'avais pris le soin d'embarquer toutes mes affaires, de ne rien laisser là bas, parce que je n'avais pas confiance en ceux qui restaient. Et puis, mes parents sont morts, et je ne suis jamais retournée à l'école. » Je me tus quelques instants, perdue dans mes souvenirs. Des souvenirs au demeurant très douloureux. « Je n'avais pas prémédité ma fuite. » repris-je, en tâchant de garder un certain standing. « C'est une décision que j'ai prise comme ça, à l'arrache, parce que je devais le faire. Les Mangemorts savaient où j'habitais, je n'étais plus en sécurité là bas. Alors, j'ai tout emporté et je ne suis jamais revenue. Bien entendu, je n'ai dit à personne où j'allais. Je ne voulais pas qu'on me retrouve. » Et je ne le voulais toujours pas, d'ailleurs, ça n'avait absolument pas changé. À travers mon histoire, j'espérais qu'elle comprenne celle de son frère. « Je ne pense pas que votre frère ait eu réellement l'intention de tout abandonner. » dis-je doucement, presque dans un murmure. « Il l'a fait parce qu'il n'avait pas le choix. Ce n'était pas contre vous. » Moi, c'était bien simple ; je n'avais plus de famille, et pas d'amis, je n'avais rien laissé derrière moi, j'avais pu partir presque sans regrets. sans regrets. avec mon deuil pour seul fardeau.
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeLun 16 Déc - 15:02

Elle semblait persuadé que son ami pouvait m'aider, pourtant, je ne réagissais toujours pas. Cela semblait si invraisemblable. Aussi idiote était ma tentative d'hier soir, celle-ci ne paraissait présentement pas inutile. Du moins, elle me donnait de l'espoir. L'espoir de pouvoir compter sur quelqu'un ou plutôt, de pouvoir m'en remettre à quelqu'un. Quelqu'un qui savait ce qu'il faisait, qui faisait parti de ce monde et qui plus est, dont le métier était de retrouver des gens. C'était presque incroyable, car oui, j'avais réellement du mal à y croire. A tel point que je ne préférais pas réagir, de peur que tout cela ne soit qu'attente vaine. De peur que si je montre un tant soit peu de joie, on m'enlève ce peu d'espoir. Au fond, cette fille ne semblait réellement pas aussi méchante qu'elle le laissait paraître. Au début de notre conversation, jamais je n'aurais pu imaginer qu'elle n'est ne serait-ce qu'un mot gentil envers moi et voilà qu'à présent elle semblait vouloir m'aider. D'ailleurs, sûrement lui serais-je redevable toute ma vie si toutefois ce garçon parvenait réellement à m'aider, bien que je n'avais aucune idée de la manière dont je pourrais la remercier. Après tout, qu'est-ce qu'une simple moldu comme moi pourrait offrir à une sorcière ? Je n'étais même pas fichu de me débrouiller par moi-même, alors faire quelque chose pour une autre personne, qui il fallait bien se l'avouer était bien supérieur à moi, paraissait invraisemblable. Ainsi, je me sentais quelque peu gênée. Gênée qu'elle me face une telle offre sans que je puisse lui promettre quoi que ce soit en retour. Elle qui avait vécu tant de drames aidait une fille dont le simple malheur était que son frère est disparu. Certes, c'était quelque chose de dramatique pour moi, mais c'était bien pauvre en comparaison de toutes les personnes que cette femme avait dû voir perdre la vie sous ses yeux. Peut-être était-ce un peu pour cela aussi que je n'osais réagir, ne voulant pas m'alarmer de si peu devant elle, ne voulait pas montrer ma joie, mon espoir, alors qu'elle n'en avait peut-être plus. Ou du moins très peu.

Toutefois, elle semblait réellement s'intéresser à mon histoire, bien que je ne savais si elle le faisait simplement pour être polie, ou si elle souhaitait réellement me rassurer. Quoi que rassurer n'était sûrement pas le terme exact, puisqu'elle balaya l'idée d'un départ en vacances immédiatement. Je m'en doutais, bien entendu. Je me doutais que par ces temps de guerre, mon frère ne serait pas simplement parti avec des amis faire la fête. Non, je savais que d'une manière ou d'une autre, celui-ci était lié à tout cela et que sa vie, comme celle de beaucoup, était mise en péril, mais je ne pouvais me résoudre à penser qu'il pouvait être en danger, ou pire, être mort. Non, je me forçais à penser qu'il était simplement quelque part, caché avec d'autres personnes, plus ou moins en sécurité. Je ne pouvais l'imaginer en train de se battre, en train de prendre part à une bataille comme celle dont cette femme m'avait parlé. D'ailleurs, je ne savais même pas s'il était bon en duel. S'il était bon en magie, tout simplement. La seule chose que je savais à propos de tout cela, c'était qu'il avait de piètre résultats lorsqu'il était encore à l'école. A chaque bulletin de notes, mon paternel entrait dans une colère noire, le traitant d'incapable et bien d'autres termes peu flatteurs sous le regard apeuré de ma mère et nos regards effrayer, à moi et mon autre frère, Christopher. Oui, c'est la seule chose que je savais à propos de sa vie dans le monde magique et je devais présentement avouer que cela était bien peu. Trop peu et loin d'être rassurant. J'espérais qu'il savait se défendre, j'espérais qu'il s'était amélioré depuis l'école et j'espérais surtout qu'il était en bonne compagnie. En compagnie de gens doués, forts, capable de le défendre si parfois il n'arrivait pas à le faire de lui-même. Sûrement me maudirait-il de le penser faible, mais c'était mon frère alors, je ne pouvais m'empêcher de le voir plus vulnérable qu'il ne pouvait l'être en réalité. Et j'avais peur pour lui, bien trop peur pour reprendre simplement le cour de ma vie et attendre sagement qu'il revienne. Ou qu'il ne revienne pas.
« Vous étiez encore à l'école lorsque tout cela s'est passé? » Disais-je alors, étonnée. En réalité ce n'était pas vraiment une question. Ce n'était pas non plus par rapport au fait qu'elle avait sûrement vécu tous ces supplices corporelles dont elle parlait. Non, c'était surtout quant-au fait que j'avais réellement du mal à imaginer que cette femme qui me faisait face était il y a de cela peu de temps encore une étudiante. Elle paraissait si forte, si sûre d'elle et mature qu'inconsciemment je lui aurais certainement donné un âge bien plus avancé que celui qu'elle devait avoir en réalité. « J'étais loin d'imaginer que c'était à cause de cela. » Dis-je alors, les mots sortant de ma bouche sans que j'y ai réfléchi au préalable. « Enfin, mon frère aussi était à Poudlard. Il travaillait là-bas avant de commencer ce job dans ce bar miteux, mais il ne m'a jamais réellement dit pourquoi il avait abandonné son premier travail. » Il fallait dire que je n'avais pas du le voir beaucoup de fois depuis Septembre, peut-être une ou deux tout au plus. Puis, nos entrevues étaient la plupart du temps très rapidement écourtées, ne durant en somme rarement plus de quelques minutes. Quelques minutes pendant lesquelles il ne me parlait pas de lui, ou simplement pour me dire que tout allait bien, sûrement dans le but de me faire partir au plus vite. Je m'égarais alors à penser que peut-être faisait-il cela pour ne pas que je m'inquiète, mais rapidement cette hypothèse me paraissait loufoque. Non, il n'avait simplement pas l'envie de me confier quoi que ce soit. Pas l'envie de me voir, tout bonnement.

Mon interlocutrice me parla ensuite de son histoire. Triste histoire. Du fait que ses parents avaient péris et qu'elle avait donc dû se débrouiller seule. Sûrement était-ce pour cela qu'elle semblait si forte.
« Ca devait être vraiment dur. » Elle se tue quelques instants, Quelques instants durant lesquels elle semblait perdue dans ses pensées, sûrement devait-elle ressasser tout cela, se remémorer à contrecoeur ce qu'elle avait vécu dans ce château. « Surtout pour les plus jeunes, car j'imagine qu'eux non plus n'étaient pas épargnés. C'est vraiment horrible de profiter de la vulnérabilité des gens de cette manière. Qu'une guerre éclate est une chose, mais qu'on y mêle des enfants.. J'ai l'impression que nous sommes revenus aux temps Hitlériens. » Effectivement, cela y ressemblait beaucoup. Toutefois, je me rendis rapidement compte que cette femme ne devait pas connaître cette tragédie du monde moldu. « Hitler était un homme qui voulait préserver sa race et anéantir tous les autres. Ce n'était pas vraiment une question de sang, plutôt de religion et même de physique. » Peut-être que les sorciers étudiaient le monde moldu, ou peut-être pas. A vrai dire, je n'en savais rien, mais dans le doute, je me sentais comme obligée de justifier mes paroles. « Et il tuait les gens, tous. Femmes et enfants y compris, simplement parce qu'ils les jugeait inférieurs. C'était horrible, sûrement autant que ce qu'il se passe dans votre monde en ce moment. » Comment une telle chose pouvait encore se produire de nos jours ? Je n'avais jamais imaginé qu'un homme pourrait à nouveau prendre le pouvoir de la sorte. Non, pour moi, c'était impossible. « Je m'égare, désolé, mais cet homme à réussi à être vaincu alors, je pense que le votre aussi le sera un jour. Je suis peut-être trop idéaliste, mais je pense que les méchants ne gagnent jamais à la fin. » Sûrement avais-je lu trop de compte de fée lorsque j'étais petite, mais j'étais persuadé que tant qu'il y avait de l'espoir, rien n'était joué. Je ne connaissais pas réellement toutes les ficelles de cette guerre qui était présentement en train de se dérouler dans le monde des sorciers, mais il était certain qu'un jour il y aurait une issue. Qu'un jour tout reviendrait à la normale. Du moins, je l’espérait. Pour mon frère, mais aussi pour cette femme qui semblait avoir déjà bien trop souffert. « Et je vous remercie de me dire tout cela à propos de mon frère. Je suis prête à croire qu'il n'a pas eu le choix, mais même s'il l'avait eut, je suis presque sûre qu'il n'aurait pas prit le temps de nous informer. » Oui, rien ne servait de se bercer de faux espoirs, car il était clair que Slevin n'aurait pas prit la peine d'informer notre famille d'un quelconque départ. Après tout, pourquoi l'aurait-il fait ? « Les relations entre lui et notre famille ont toujours été compliqué vous savez, ils n'ont jamais accepté le fait qu'il soit un sorcier, alors je comprends qu'il n'est rien dit, j'aurais certainement fait pareil à sa place. » Oui, je comprenais son choix. D'ailleurs, c'est surtout l'inverse qui m'aurait étonné, car je n'aurais certainement pas compris s'il avait informé nos parents de tout cela. « J'ai toujours été la seule à le soutenir, mais je crois qu'il n'a jamais voulu de mon soutient. En fait, je suis même sûre que s'il savait que je le recherchais, il serait capable de risquer sa vie simplement pour me dire qu'il n'a aucune envie de me voir ! » Un léger rire s'échappa à nouveau d'entre mes lèvres. Certes, j'avais fini par m’habituer à cette barrière qu'il avait placé entre nous et quand bien même ne lui avais-je jamais dit que cela me faisait souffrir, j'espérais qu'il le sache. J’espérais qu'il est vu un peu plus loin que l'impassibilité factice que reflétait mon visage lorsque j'étais face à lui.
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeLun 16 Déc - 21:09

J'avais sans doute un peu été brutale en lui assénant comme ça que son frère avait sans doute fui, comme tant d'autres avant lui. J'aurais peut-être dû y mettre plus de tact, mais je ne faisais pas partie de ceux qui enrobaient les vérités dans un joli papier cadeau, histoire de mieux faire passer la pilule. À quoi cela servirait-il, puisque de toute façon, cela laisserait un goût amer sur le bout de la langue. Personnellement, je n'aimais pas ceux qui en faisaient des tonnes au moment d'annoncer une nouvelle peu réjouissante. Je préférais qu'on m'expose les faits, sans chichis, sans trop de manières. Sans doute était-ce parce que je détestais les gens qui parlaient pour ne rien dire. Aussi comme d'habitude, je n'avais pas pris de gants, me contentant de dire ce que je pensais de cette soudaine disparition. Ça n'allait sans doute pas lui faire plaisir, peut-être même qu'elle allait se mettre à penser que je n'étais qu'une garce sans cœur, mais je ne savais pas comment faire autrement, tout du moins, comment les gens normaux s'y prenaient dans un tel cas, alors, je faisais les choses à ma manière, fut-elle peu orthodoxe. J'espérais simplement qu'elle ne m'en tienne pas rigueur. J'attendais un semblant de réaction, un poil mal à l'aise. Mon attitude était sans doute paradoxale. Tantôt je paraissais donner de l'espoir en affirmant que quelqu'un – Noah en l'occurrence – puisse aider cette fille à retrouver son frère, tantôt je ruinais toutes ses espérances en affirmant haut et fort qu'il n'était pas parti en vacances. Et c'était le cas. Alors, pourquoi mentir ? Je savais que comme tous les autres, il avait fui, en emportant peu d'effets personnels, en abandonnant tout du jour au lendemain. Je le savais parce que comme je le lui avais révélé, j'avais fait la même chose quelques mois plus tôt. Je savais. Je parlais en toute connaissance de cause. Ce n'étaient pas que des suppositions, des déductions obtenues suite à des éléments de fait plutôt hasardeux, ce n'était pas un assemblage de théories, un amoncellement d'admettons que. C'était la vérité pure et simple, une vérité peut-être pas facile à entendre, je ne le niais pas, mais ça ne servait à rien de l'occulter, de quelque manière que ce soit. Cela dit, ce n'était pas non plus comme si je venais d'annoncer qu'il était à l'article de la mort, ou pire encore. Il avait fui. Il n'y avait rien d'autre à savoir, rien d'autre à comprendre, il n'y avait pas lieu à interprétation, ces trois mots étaient dépourvus de toute ambiguité. Les choses étaient dites comme elles devaient l'être. Simplement. Sans papier cadeau et joli ruban. La vérité n'avait rien de joli de toute façon. C'était des mots qui faisaient mal, qui meurtrissaient la chair, qu'on ne voulait pas entendre, mais qu'on finissait inévitablement par connaître, parce que c'était inéluctable, on ne pouvait rien y faire.

Son absence totale de réaction me stressait de plus en plus. Peut-être était-elle tout simplement en état de choc par rapport à ce qui venait de se passer ? C'était l'hypothèse la plus probable. Rester impassible, feindre l'indifférence, ne rien montrait, c'était mon truc, elle ne pouvait pas se l'être approprié comme ça, en un claquement de doigts. Ce n'était pas elle qui manquait cruellement d'humanité, de compassion, ça, c'était plutôt mon rôle. Il fallait juste attendre. Attendre qu'elle reprenne ses esprits, qu'elle imprime tout doucement ce que j'étais en train de lui révéler – il fallait dire que ça faisait beaucoup d'informations à enregistrer d'un coup. De toute évidence, elle ne pouvait pas savoir en quelques heures ce que moi j'avais mis moins de sept ans à comprendre. Et encore, contrairement à d'autres sorciers, mon entrée dans le monde magique était encore toute récente. Moi aussi j'avais été l'oisillon tout juste tombé du nid, qui ne savait tout simplement pas où aller. « Vous étiez encore à l'école lorsque tout cela s'est passé? » Enfin, elle montra un peu d'étonnement. Une réaction. N'importe quoi. J'acquiesçai en silence, sans rien ajouter de plus. Oui, tout cela, je l'avais vécu, en direct. Les Mangemorts qui occupaient des places de professeurs. La dictature du sang-pur. Les élèves de sang-mêlé, eux, étaient pris comme cobayes dans le cadre de certains cours. Tous ces souvenirs étaient restés intacts. Pourtant, ce n'était qu'un bref aperçu de ce qui se passait au dehors. Ce n'était qu'un huis-clos, une photographie. Rien de bien représentatif, en somme. La réalité était bien pire, elle dépassait même l'entendement. Jamais je n'aurais imaginé vivre de telles choses lorsque j'ai décidé de déserter Poudlard. Il fallait le voir pour le croire. Il fallait être confronté à l'horreur pour réaliser qu'elle existait vraiment, que ce n'était pas qu'une caricature. Et encore, je n'avais pas tout vu.  « J'étais loin d'imaginer que c'était à cause de cela. Enfin, mon frère aussi était à Poudlard. Il travaillait là-bas avant de commencer ce job dans ce bar miteux, mais il ne m'a jamais réellement dit pourquoi il avait abandonné son premier travail. » Je fronçai les sourcils lorsqu'elle avoua enfin que son frère avait travaillé à Poudlard. Vraiment ? Je me souvenais simplement d'un bibliothécaire qui avait déserté du jour au lendemain. Il n'était pas revenu à la rentrée suivant la mort de Dumbledore. Cela dit, je n'étais même pas sûre qu'il s'agisse de ce type. Même si de toute évidence, les membres du personnel à avoir fui Poudlard peu après la chute du Ministère étaient fort peu nombreux, ce qui réduisait considérablement le nombre de possibilités. « Attendez. » dis-je en levant l'index, réclamant un bref temps de parole. « On a eu un bibliothécaire qui s'est tiré du jour au lendemain, comme ça, sans prévenir. Je...je crois qu'il s'appelait Slevin, quelque chose comme ça. Je...je n'en suis pas très sûre, je ne le connaissais pas personnellement...c'est juste que j'étais...une habituée de la bibliothèque . » En fait, mes seuls rapports avec le bibliothécaire se résumaient à bonjour, merci et au revoir. Parfois, je me risquais à lui demander un renseignement, mais sans plus. Je ne m'étais jamais attardée. Je ne m'attardais jamais de toute façon. Ce n'était pas le genre de personne qui m'intéressait. Tout ceci était tellement loin à présent...

Aussitôt, je m'en voulus. Et si ça se trouvait, ce n'était pas ça. Ce n'était pas lui son frère. Comment j'aurais pu le deviner, d'abord, puisque de ce que je me rappelais, il n'y avait aucun air de ressemblance entre les deux ? Le dénommé Slevin, c'était un grand gaillard avec une bouille de gosse, le genre extraverti, qui parlait facilement aux gens. Mon opposé, en somme. Quelqu'un avec qui je n'avais pas grand-chose en commun. Peut-être que je m'étais finalement trompée, peut-être que mes souvenirs se mélangeaient dans ma tête, et je n'y voyais plus très clair. Sur le coup, je lui avais peut-être donné de faux espoirs. « Surtout pour les plus jeunes, car j'imagine qu'eux non plus n'étaient pas épargnés. C'est vraiment horrible de profiter de la vulnérabilité des gens de cette manière. Qu'une guerre éclate est une chose, mais qu'on y mêle des enfants.. J'ai l'impression que nous sommes revenus aux temps Hitlériens. Hitler était un homme qui voulait préserver sa race et anéantir tous les autres. Ce n'était pas vraiment une question de sang, plutôt de religion et même de physique. Et il tuait les gens, tous. Femmes et enfants y compris, simplement parce qu'ils les jugeait inférieurs. C'était horrible, sûrement autant que ce qu'il se passe dans votre monde en ce moment. » J'esquissai un sourire triste. Le pire, c'est qu'elle n'avait pas franchement tort. Toute cette discrimination, ces considérations infondées. Combien de fois je m'étais pris dans la figure que je n'étais pas digne d'être à Poudlard parce que je n'avais pas deux parents sorciers ? J'avais beau m'entêter à préciser que seul mon père l'était, ça ne changeait rien à l'histoire, c'était comme si j'avais deux parents moldus. J'avais l'impression que c'était encore pire ces jours-ci. Pire, en tout cas, que quand je venais d'arriver à l'école. La situation s'était dégradée, lentement, mais sûrement.  « Je m'égare, désolé, mais cet homme à réussi à être vaincu alors, je pense que le votre aussi le sera un jour. Je suis peut-être trop idéaliste, mais je pense que les méchants ne gagnent jamais à la fin. » Je hochai finalement la tête, la mort dans l'âme. Sans doute l'était-elle un peu trop, idéaliste, et moi pas assez. « Un jour peut-être. » finis-je par concéder avec amertume. Un jour trop lointain cependant, j'avais tellement l'impression de ne pas voir le bout de tout ça. « Mais plus ça va, et plus j'ai tendance à croire que dans notre monde, il n'y a jamais de fins heureuses. » La guerre avait déchiré bien des familles, détruit bien des couples. Beaucoup d'enfants s'étaient retrouvés orphelins, bon nombre d'hommes et de femmes s'étaient retrouvés veufs. Trop de morts, trop de morts.  « Et je vous remercie de me dire tout cela à propos de mon frère. Je suis prête à croire qu'il n'a pas eu le choix, mais même s'il l'avait eut, je suis presque sûre qu'il n'aurait pas prit le temps de nous informer.  Les relations entre lui et notre famille ont toujours été compliqué vous savez, ils n'ont jamais accepté le fait qu'il soit un sorcier, alors je comprends qu'il n'est rien dit, j'aurais certainement fait pareil à sa place. » Je levai à nouveau le regard, pour la dévisager attentivement. Je comprenais ce qu'elle voulait dire. Les histoires de famille, ce n'était jamais simple de toute façon. Je regardai à nouveau mes pieds. Je me rappelais que je n'avais jamais voulu être une sorcière, que je n'avais jamais accepté ce que j'étais. Alors, je comprenais sans peine la position de ces moldus, même si c'était plutôt douloureux à avouer.  J'ai toujours été la seule à le soutenir, mais je crois qu'il n'a jamais voulu de mon soutient. En fait, je suis même sûre que s'il savait que je le recherchais, il serait capable de risquer sa vie simplement pour me dire qu'il n'a aucune envie de me voir ! »  Son rire me glaça le sang. Je me mordillai la lèvre inférieure. Ça aussi, je comprenais que l'on puisse ne pas vouloir de soutien. J'étais un peu comme ça moi aussi. Peut-être que finalement, nous n'étions pas si différents. « Ne dites pas ça. » protestai-je dans un souffle rauque. « Vous êtes la seule famille qu'il lui reste. » Moi, il n'y avait personne pour me chercher, plus personne. Je n'étais pas certaine que si je devais mourir du jour au lendemain, quelqu'un se lancerait à ma recherche. « Vous avez tout risqué pour le retrouver. Ça ne peut pas s'arrêter...comme ça. » Je me sentais soudainement bien triste. J'étais en train de me demander si mes parents seraient partis à ma recherche...avant de me rappeler que s'ils étaient encore là, rien de tout cela ne serait arrivé. Tout serait tellement différent. « Il n'y a personne pour venir me chercher. » C'était sorti de nulle part, en un souffle paniqué. Je sentais cette peur indicible s'emparer de moi, la peur de la solitude la plus profonde. La peur que personne ne viendrait pleurer sur ma tombe, ou même se soucier simplement de la disparition. « Il a de la chance de vous avoir. » conclus-je finalement, d'un ton un peu abrupt, alors que j'essayais de reprendre mes esprits. Chose pas évidente, parce que je tremblais légèrement. L'angoisse me tailladait à présent, une angoisse profonde, viscérale, qui me donnait envie de hurler, hurler jusqu'à ce que quelqu'un m'entende enfin.
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeJeu 19 Déc - 19:30

Jamais de fins heures, c'est ce qu'elle semblait penser. D'une part, je comprenais cet avis. Comment être positive lorsque la guerre fait rage tout autour de vous et pire, que vous y participez. Impensable. Ses journées devaient être rythmées par la peur, sans parler du chagrin. La peur de se faire prendre, l'angoisse de ne pouvoir accorder sa confiance à quiconque et l'inquiétude de voir ses proches tomber entre les mains de l'oppresseur. Tout ceci conduisant en somme au chagrin. La peine de perdre un ami, un coéquipier ou même l'empathie ressentit lorsqu'un innocent se fait exécuter sans que quiconque puisse faire quoi que ce soit pour l'aider. D'ailleurs, j'étais persuadé que dans ce camps, celui dont cette femme faisait parti, tous se soutenaient. Ou du moins, tous se sentaient comme obligés de se défendre les uns les autres, même si souvent l'instinct de survie devait prendre le dessus. Une unité certainement méconnue du camps adverse, à en juger par les dires des sorciers que j'avais pu croiser. Toutefois, cela aussi était compréhensible. Tous ces gens, ou plutôt ces persécuteurs, devaient se référer à un seul homme. Sûrement avaient-ils même des responsabilités dont je ne soupçonnais même pas l'existence. Sûrement risquaient-ils leur vie eux aussi, se voyant obligés de faire tel ou tel acte sous peine de sanctions, de tortures, ou même peut-être de mort, car si cet homme qui les contrôlait tous était si mauvais, si cruel que tous semblaient le dire, sûrement était-il aussi monstrueux envers ceux qui le servaient.

Comment pouvais-je penser à ces gens en pareil moment ? Je ne le savais pas. A vrai dire, je ne connaissais que très peu de choses à leur sujet, ainsi je ne pouvais être certaine que mes théories soient les bonnes. Toutefois, je préférais ne rien savoir, plutôt que d'y être directement confrontée, car si un jour mon chemin croisait l'un d'entre eux, sûrement n'aurais-je même pas le temps d'entamer une prière. D'ailleurs, sûrement serais-je morte avant même d'avoir compris à qui j'avais affaire.

D'un léger geste de la tête, geste ressemblant quelque peu à une négation, j'essayais d'ôter ces pensées de mon esprit. Pensées récurrentes. Bien trop récurrentes, que je m'efforçais d'occulter à chaque fois qu'elles venaient me hanter, bien que celles-ci devenaient de plus en plus régulière, me donnant ainsi l'impression de n'avoir que cela en tête. Néanmoins, cette fois, ce fut plus facile qu'à l'habitude. Pourquoi ? Tout simplement parce que je venais d'entendre quelque chose de la bouche de mon interlocutrice qui eut pour effet de vider mon esprit en un quart de seconde. Slevin. Je croyais rêver. D'ailleurs, je n'étais pas réellement certaine que c'était bien ce qu'elle avait dit, tant cela me paraissait impensable. Bien sûr, étant donné qu'elle était encore à Poudlard il y a de cela seulement quelques mois, j'aurais dû me douter qu'elle avait ne serais-ce qu'aperçu mon frère, mais cette hypothèse paraissait tellement inespérée que je n'osais y croire.
« Slevin ? » Disais-je alors à voix haute, même si en réalité cela semblait davantage fait pour me convaincre moi-même qu'autre chose. Je devais certainement paraître interloquée, voir totalement à l'ouest, mais cela faisait tellement de temps que je n'avais pas entendu quelqu'un prononcer son prénom que j'en avais presque oublié la sensation que cela faisait, même si j'avais en réalité du mal à cerner quel genre d'effet cela me faisait. Pourtant, je semblais rassurée. Oui, rassurée, comme si le fait que quelqu'un prononce son prénom à voix haute voulait dire qu'il était toujours en vie, qu'il n'avait pas disparu de la surface de la terre. « Désolé. » Disais-je, me passant une main sur le front, essayant de retrouver mes esprits ou plutôt, de remettre mon cerveau à l'endroit. « Ça me fait bizarre d'entendre son prénom de la bouche d'une autre personne, mais c'est bien lui, Slevin. » Mon regard se perdait quelque peu à l'horizon, laissant présager que mes pensées reprenaient le contrôle sur mon corps. « Mon frère. » Rajoutais-je alors, sans trop savoir pourquoi, comme pour me persuader qu'on parlait bien de la même personne, comme pour me persuader qu'il était réellement mon frère. Idiot comme réaction, mais j'avais ce besoin de tout justifier, de manière à me convaincre que cela n'était pas qu'illusion. Je ne savais trop ce que je ressentais présentement, tiraillée entre apaisement et tourment. Je ne savais non plus si j'avais envie de rire ou pleurer, même si l'impassibilité prenait le dessus sur ces deux derniers, sûrement contrainte par le manque de pouvoir que j'avais sur moi-même, le manque de contrôle sur mes propres sentiments. D'ailleurs, plus la femme qui me faisait face parlait, plus tout se troublait en mon intérieur. J'étais la seule famille qui restait à Slevin, venait-elle de dire. Effectivement, cela était vrai. Enfin, pas tout à fait puisqu'il y avait toujours nos parents ainsi que Christopher, bien que ceux-ci avaient depuis bien longtemps déjà dû tirer un trait sur ce fils, ce frère. D'ailleurs, cela ne m'attristait plus, pour la simple et bonne raison que j'étais presque certaine qu'ils en avaient fait de même pour moi. Moi, l'ancienne fille modèle qui du jour au lendemain avait décidé de mettre les voiles, de ne plus suivre le chemin qu'ils avaient tracé pour moi depuis ma naissance. Moi, qui avait suivi les traces de ce frère si mal vu, m'offrant ainsi le même statut, le statut d'enfant oublié, déshérité. « J'ai peut-être tout risqué, mais cela n'a pas servi à grand-chose puisque je n'ai toujours aucune piste. Je savais très bien que ce serait difficile, mais je crois que je n'avais pas imaginé à quel point ça pourrait l'être. » En effet, jamais je n'aurais cru que tout soit aussi difficile, comme jamais je n'aurais cru que ce monde dans lequel je m'engageais était si dangereux. « Je sais qu'il serait contre l'idée que je fasse tout ça pour lui, mais je ne peux pas m'empêcher de vouloir l'aider. En fait, je crois que je serais prête à beaucoup de choses rien que pour savoir qu'il va bien. » Peut-être même prête à tout. D'ailleurs, je l'avais déjà prouvé en draguant ce rafleur et je me rendais présentement compte de la chance que j'avais eue de ne pas me faire prendre, bien qu'il serait tout à fait possible que cet homme me retombe dessus au moment où je m'y attendrais le moins. « Je lui dois bien ça. » Oui, je le lui doit. Je lui dois d'être présente, pour tous les moments où je ne l'ai pas été. Pour toutes ces fois où notre géniteur lui hurlait dessus et que je n'ai pas bougé, que je n'ai pas pipé mot pour prendre sa défense. Pour toutes les fois où il s'est fait insulter, voir frapper, alors que moi j'étais tranquillement assise dans ma chambre à jouer. Pour toutes les fois où j'ai fait semblant de ne rien voir, ou plutôt où je n'ai pas eu le courage d'ouvrir les yeux. Oui, je le lui doit, je me sens redevable et cela, qu'il ne veuille ou pas. « Et ne vous en faite pas, vos parents sont certainement fiers de vous, de toutes ces choses que vous avez accomplies et surmonté jusque là. Je suis sincèrement désolé pour eux, surtout lorsque je vois les miens. Ils n'ont jamais accordé aucun crédit à Slevin et m'ont moi-même totalement rayé de leur vie après que j'ai osé leur tenir tête. Il n'y a cas regarder la situation actuelle, plusieurs mois que mon frère ne leur a pas donné signe de vie et ils s'en contre fiche. Pareil pour moi. Alors croyez-moi, je sais ce que ça fait que de n'avoir personne sur qui compter. » Des parents indignes, c'est le seul qualificatif auquel ils auraient le droit. Je me demandais même parfois pourquoi ils avaient fait des enfants. Quoi que ça, je le savais, c'était simplement pour les élever dans le but de s'octroyer de la fierté et d'attiser la jalousie d'autrui. Oui, mes parents n'avaient toujours pensé qu'à eux et jamais ils ne pourraient changer. « Mais vous avez sûrement des amis, des gens pour qui vous comptez. Ce Noah, peut-être ? Excusez-moi, je suis peut-être indiscrète, mais vous m'avez vous-même dit qu'il était votre ami, alors je suis sûre que si vous vous retrouviez en pareil situation que mon frère, il ferait la même chose que moi. Enfin, il ferait même beaucoup mieux, puisqu'il est détective privé alors il serait certainement beaucoup moins à l'ouest que moi. » Un sourire s'affichait sur mon visage, un sourire franc cette fois, car oui, j'étais certaine que cette fille comptait pour quelqu'un. Certes, elle avait perdu sa famille, mais après tout, les amis n'étaient-ils pas la famille que l'ont se choisissait ? C'était certes différent, mais l'affection n'en était pas moins forte. « Et même si ce n'est pas lui, je suis certaine que vous êtes entourée. Il n'y a cas voir la cause pour laquelle vous vous battez. Rien que pour ça, je suis certaine que vous êtes quelqu'un de bien et les bonnes personnes manquent toujours à quelqu'un. »
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeSam 21 Déc - 12:33

Elle avait compris. J'avais sorti ce prénom des tréfonds de ma mémoire, ne comptant pas trop sur le fait qu'il puisse évoquer quelque chose pour elle, mais elle avait compris. À la seconde près où j'avais prononcé ce nom, j'avais vu le regard de cette fille s'allumer d'une étincelle indéfinissable. Elle avait compris. En l'espace d'un instant, j'ai cru m'être trompée, d'avoir tout mélangé, bref, de lui avoir donné des faux espoirs. Mais à présent que j'étais rassurée, je sentais le soulagement me gagner peu à peu. Un prénom, c'était bien maigre comme piste, d'autant plus que je ne savais vraiment pas où il avait pu aller, ne le connaissant pas personnellement, mais un nom, c'était toujours mieux que rien pour démarrer les recherches. Bien sûr, en plus d'un prénom, il fallait un nom de famille. Et une photo. Tout ça, je pourrais lui demander. Parce que c'était le minimum syndical quand on recherchait quelqu'un. Le mieux aurait été également de savoir où il avait été aperçu pour la dernière fois, mais elle ne le savait probablement pas. En l'espace de quelques instants je me demandais comment Noah allait bien pouvoir s'y prendre pour démarrer son enquête. Fait exceptionnel, je lui faisais pourtant confiance, c'était son boulot après tout, il saurait s'y faire. Il connaissait probablement les ficelles du métier qui me faisaient cruellement défaut en cet instant précis. « Slevin ? » J'acquiesçai en silence. Encore une fois, je n'étais pas certaine de ce que j'avançais, mais il m'avait semblé que c'était ça. Ou quelque chose qui y ressemblait fort. Intérieurement, je priais pour que ce prénom fasse écho dans l'esprit de mon interlocutrice, car dans le cas contraire, je n'avais aucun renseignement à lui fournir, et je ne voyais vraiment pas qui d'autre du personnel de Poudlard aurait pu se tirer comme ça au beau milieu d'une année. Quoique dans le cas du bibliothécaire, il n'avait pas tout plaqué du jour au lendemain, en fait, il n'était simplement pas revenu à la rentrée. Au final, peu avaient remarqué qu'il n'était plus là, il avait été immédiatement remplacé et voilà. « Désolé.  Ça me fait bizarre d'entendre son prénom de la bouche d'une autre personne, mais c'est bien lui, Slevin. » Après quelques minutes d'un silence interminable, elle confirma que c'était bien lui. Son frère. C'était étrange de voir à quel point le monde pouvait être petit. C'était d'autant plus surprenant lorsqu'on y mêlait les moldus. Les probabilités d'en rencontrer qui connaissaient le monde magique étaient d'autant plus faibles. Si les sorciers, en soi, étaient déjà rares, les enfants de moldus, eux, étaient encore plus rares. À cet égard, je ne comprenais pas vraiment pourquoi les sang-pur les considéraient comme une sous-espèce de sorciers, car plus une denrée était rare et plus elle était précieuse. Enfin. Je n'allais pas refaire le monde, je n'en avais pas le pouvoir de toute façon. Alors, je me contentai d'acquiescer en silence, lui indiquant par là que je comprenais ce qu'elle voulait dire. Moi aussi je réagirais étrangement si quelqu'un parlait de mes parents en les appelant par leur prénom. « Mon frère. » Je regardai la moldue, tentant de déceler un air de famille entre ces deux personnes, mais je n'en décelai aucun, probablement était-ce parce que je n'arrivais pas bien à me rappeler du visage du dénommé Slevin, il était tellement quelconque lorsque j'y repensais. Il n'avait rien qui puisse le démarquer des autres, un détail qui se retenait facilement, comme un grain de beauté ou le regard d'une couleur inhabituelle – des yeux vairon. La conclusion s'imposa alors par elle-même. Ils n'avaient strictement rien en commun. Je n'en savais rien. Je ne savais plus. Ma vie à Poudlard n'était plus qu'un souvenir désormais. Un douloureux souvenir.

Pourtant, ça ne faisait pas si longtemps que ça que j'étais dehors, à patauger dans la boue et à vivre avec la peur au ventre. En quelques semaines à peine, trois mois tout au plus, j'avais changé, considérablement changé. J'avais le visage un peu plus émacié, et les cheveux emmêlés, lesquels avaient d'ailleurs perdu beaucoup de leur éclat. Je n'étais plus qu'une silhouette livide, décharnée, l'ombre de celle que j'avais été jadis. Je n'étais même pas certaine que si je croisais une de mes connaissances dans la rue, celle-ci me reconnaîtrait. Cette personne passerait sans doute sans me voir, sans faire attention à moi, comme ils l'ont toujours fait d'ailleurs. Aux yeux des autres, je n'existais tout simplement pas. Beaucoup ignoraient qui j'étais, et même à quoi je ressemblais, je n'étais même pas un nom sur un visage, je n'étais rien, tout simplement. Personne pour s'exclamer ah, c'est elle! lorsque l'on parlerait de moi, ou lorsque l'on aurait fourré sous le nez une photo. Personne, et dans le fond, cela me faisait légèrement paniquer, parce que s'il y avait bien quelque chose qui m'effrayait plus que tout, c'était bien de me retrouver seule, complètement et irrémédiablement seule. « J'ai peut-être tout risqué, mais cela n'a pas servi à grand-chose puisque je n'ai toujours aucune piste. Je savais très bien que ce serait difficile, mais je crois que je n'avais pas imaginé à quel point ça pourrait l'être. »  Non, cela n'avait pas servi à rien puisqu'elle m'avait rencontrée. Je me donnais sans doute plus d'importance que j'en avais, mais je pouvais la mener à quelqu'un qui pouvait l'aider mieux que moi. Je faisais office d'intermédiaire, en somme. Un simple intermédiaire, rien de plus, mais parfois, pouvoir faire le trait d'union entre deux choses pouvait s'avérer important, voire même capital. C'était le maillon parfois manquant, le seul petit détail qui pouvait s'avérer essentiel pour pouvoir continuer. « Je sais qu'il serait contre l'idée que je fasse tout ça pour lui, mais je ne peux pas m'empêcher de vouloir l'aider. En fait, je crois que je serais prête à beaucoup de choses rien que pour savoir qu'il va bien. Je lui dois bien ça. » Je me mordillai la lèvre inférieure. Je lui aurais bien dit que ça ne l'avancerait à rien de se retrouver avec le cadavre de sa sœur sur les bras, mais je ne répondis rien, par politesse sans doute. De quel droit je pouvais me permettre de les juger, je ne connaissais pas bien les liens qui les unissaient entre eux. Puis moi-même je n'avais pas de frère et sœur, je ne savais pas ce que c'était de se mettre en quatre pour les protéger. « Je comprends. » me contentai-je simplement de répondre, ne sachant de toute manière pas quoi ajouter d'autre. J'aurais sans doute pu lui dire que moi aussi, j'aurais pu tout risquer pour les personnes que j'aimais, mais ce serait mentir. En fait, je n'étais pas prête à tout, j'étais plutôt du genre prudent et réfléchi. J'agissais avec ma tête et non pas avec mon cœur. Je ne savais pas quelle dette elle avait envers lui, ce qu'elle avait fait ou n'avait pas fait, d'ailleurs. « Je comprends tout à fait que vous puissiez vous sentir redevable envers lui. Personnellement, je n'aime pas avoir une dette envers quelqu'un d'autre. » Si je rendais service plus ou moins gratuitement – autrement dit, sans arrière pensée – en revanche, je détestais lorsque quelqu'un faisait la même chose envers moi. J'étais bien trop fière pour me laisser aider, en fait, je détestais l'idée de devoir me reposer sur quelqu'un, dépendre d'une tierce personne. Puis, j'étais du genre à penser que certaines dettes étaient impossibles à recouvrer. Des dettes de sang, par exemple, quand on devait à quelqu'un la vie. Rien ne serait suffisant pour les remercier, rien du tout.

En fait, il devait très certainement y avoir une différence entre avoir une dette envers un inconnu, et en avoir une envers un membre de sa famille. Dans la deuxième hypothèse, il s'agissait sans doute d'un devoir moral. On devait être là les uns pour les autres. Je n'en savais rien. En fait, c'était quelque chose qui m'échappait. J'étais loin d'être une experte en matière de relations familiales. « Et ne vous en faite pas, vos parents sont certainement fiers de vous, de toutes ces choses que vous avez accomplies et surmonté jusque là. Je suis sincèrement désolé pour eux, surtout lorsque je vois les miens. Ils n'ont jamais accordé aucun crédit à Slevin et m'ont moi-même totalement rayé de leur vie après que j'ai osé leur tenir tête. Il n'y a cas regarder la situation actuelle, plusieurs mois que mon frère ne leur a pas donné signe de vie et ils s'en contre fiche. Pareil pour moi. Alors croyez-moi, je sais ce que ça fait que de n'avoir personne sur qui compter. » Tout bien réfléchi, elle non plus ne semblait pas s'y connaître. Pourtant, elle avait des parents vivants et probablement en bonne santé. Enfin. Ceux là n'étaient probablement pas faits pour avoir des gosses. Certains individus n'étaient pas dotés d'un tel instinct. Tant pis pour eux. Leur progéniture pouvait tout à fait s'en sortir sans eux. Quand on n'avait pas le choix...Mes propres parents avaient beau être tout le temps absents, trop absorbés par leur boulot, je n'avais pas à m'en plaindre. Certes, j'avais trouvé leurs petites attentions totalement superficielles parce que j'étais persuadée qu'ils faisaient tout ça pour se rattraper, mais au final, ils m'aimaient. J'étais leur fille unique et adorée, celle que l'on protège. Je n'étais pas convaincue qu'ils étaient fiers de moi, simplement parce que je me mettais en danger inutilement. Mais j'aimais l'idée que là où ils puissent être, ils voyaient ce que je faisais, ils continuaient à veiller sur moi. C'était peut-être pour ça que j'étais encore dans ce monde, après avoir été lâchée en pleine nature de la sorte, sans rien connaître. Et ça, ce n'était pas parce que j'étais particulièrement débrouillarde ! « Mais vous avez sûrement des amis, des gens pour qui vous comptez. Ce Noah, peut-être ? Excusez-moi, je suis peut-être indiscrète, mais vous m'avez vous-même dit qu'il était votre ami, alors je suis sûre que si vous vous retrouviez en pareil situation que mon frère, il ferait la même chose que moi. Enfin, il ferait même beaucoup mieux, puisqu'il est détective privé alors il serait certainement beaucoup moins à l'ouest que moi. Et même si ce n'est pas lui, je suis certaine que vous êtes entourée. Il n'y a cas voir la cause pour laquelle vous vous battez. Rien que pour ça, je suis certaine que vous êtes quelqu'un de bien et les bonnes personnes manquent toujours à quelqu'un. » Elle souriait, convaincue par ses dires. Moi-même, je m'étais figée, surtout lorsqu'elle avait mentionné Noah. C'était ridicule. Comment je pouvais lui manquer ? Je l'agaçais. Cela ne faisait aucun doute. Je hochai la tête négativement, plusieurs fois, comme pour m'en persuader. « Noah ? » demandai-je en émettant un ricanement empli de cynisme. « Vous n'y êtes pas du tout. En fait, je crois qu'il serait plutôt content de ne plus m'avoir dans les pattes. Pour lui, je ne suis vraiment pas un cadeau. » Pour lui comme pour tous les autres, d'ailleurs. En fait, j'étais plutôt une épine dans son pied. Un boulet qu'il se traînait parce qu'on le lui avait imposé. « Vous savez, il est plus vieux que moi. Je ne sais pas de combien, mais je suis persuadée qu'il me prend pour la gamine un peu relou qu'il doit se traîner partout. Une gamine dont il se sent responsable, vous voyez ? Une responsabilité dont il se passerait bien, si vous voulez mon avis. » à travers mes mots, on pouvait aisément deviner toute l'amertume que je ressentais. Mon ami ? Qu'est-ce qui m'avait pris de dire une connerie pareille ? Noah n'était pas mon ami. Je n'étais même pas sûre qu'il me considérait comme telle de son côté. « Il essaie d'être sympa parce qu'on doit bosser ensemble, mais je crois que c'est tout. Vu que j'ai pas été très réceptive à tout ça, il doit vraiment me prendre pour une connasse égocentrique, et m'accorder autant de crédit qu'on en accorde habituellement à ces gens là. » Bon en fait, elle avait touché une corde sensible. Je me sentais acculée, mise au pied du mur, poussée dans mes derniers retranchements. Peut-être que cette idée me faisait finalement plus de peine que ça n'aurait dû.
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeJeu 26 Déc - 19:37

Ainsi, cette femme n'aimait pas être redevable envers qui que ce soit. A vrai dire, cela ne m'étonnait pas. Premièrement, parce qu'elle paraissait tout à fait capable de se débrouiller toute seule en toutes circonstances et deuxièmement, je ne croyais pas me tromper en disant que son caractère bien trempé ne devait pas être le seul de ses défaut. Si toutefois on pouvait appeler cela un défaut par ces temps de guerre. Non, en réalité j'étais presque certaine que cette femme devait avoir une sacré fierté, ainsi je ne la voyais guère demander de l'aide, quand bien même serait-elle dans l'embarra. Après tout, rien que la situation dans laquelle nous étions présentement démontrait cela. Elle était seule, dans une forêt où de nombreux meurtres avaient été commis, sans même quelqu'un pour couvrir ses arrières, sans protection aucune si ce n'était sa baguette. Alors oui, le fait qu'elle n'aimait pas être redevable envers qui que ce soit n'était pas étonnant, je crois même que j'aurais aisément pu le deviner sans que ces mots ne sortent d'entre ses lèvres.

Toutefois, elle semblait réellement avoir un bon fond. Et puis, pourquoi m'aurait-elle aidé si ce n'était pas le cas ? Car oui, elle m'avait véritablement aidé. Moi qui au départ pensait qu'elle me voulait certainement du mal était à présent certaine de l'inverse. Et puis, que ferait-elle de moi ? Me livrer a de mauvaises personnes ? Qu'en avaient-ils à faire d'une simple moldue comme moi, inoffensive à leurs yeux, comme aux yeux de toute cette communauté. Pour cette raison, cette impression d'être seule qu'elle donnait me laissait perplexe. Évidemment qu'elle devait compter pour des gens. Certes, sûrement plus pour certains que d'autres, mais cette fille ne pouvait être aussi esseulée qu'elle le laissait entendre. Toutefois, je pouvais aisément comprendre ce manque familial qu'elle pouvait potentiellement ressentir, étant moi-même à présent presque sans famille. Bon, il est vrai que j'en avais une, mais au fond celle-ci valait autant que de ne pas en avoir, car la seule personne qui comptait à mes yeux était un frère que je n'intéressais pas le moins du monde.

Mon interlocutrice ricanait. Pas de manière joyeuse, non, c'était plutôt cynique, presque comme nerveux. Visiblement, j'avais eu faux sur toute la ligne en parlant de ce Noah, puisque celui-ci ne semblait au final pas faire parti de son cercle d'amis. Une connaissance peut-être en vue de la manière dont elle en parlait, quoi que plus les phrases s'enchaînaient, plus j'avais l'impression que derrière son discours se cachait une part de sentiments. Lesquels ? Je n'en avais aucune idée, mais il était fort probable que ces deux-là est eu une histoire. Bonne ou mauvaise. Sûrement celle-ci était d'ailleurs toujours d'actualité, sinon je doutais qu'elle aurait pris autant de temps pour la décrire. Et puis, cette manière qu'elle avait de répondre à ses propres suppositions démontraient qu'en réalité, elle ne savait réellement elle-même comment décrire ce lien qu'elle avait avec ce fameux garçon nommé Noah. En réalité, je ne savais pas réellement pourquoi je faisais tant de déductions dans ma tête, car après tout cela ne me regardait pas, mais j'avais toujours eu cette part de curiosité mal placé qui me poussait à me mêler de ce qui ne me regardait pas. Toutefois, à l'habitude il était rare qu'une personne que j'avais rencontrée quelques dizaines de minutes auparavant me parle de son cercle social, mais il fallait avouer que la rencontre entre cette femme et moi n'avait rien d'ordinaire. Dire qu'elle avait faillit me tuer dès lors que ses pupilles s'étaient posées sur moi, sans même me connaître et qu'à présent, en ne me connaissant pas réellement davantage, voilà qu'elle se confiait à moi. Étonnant comme une situation pouvait se renverser en si peu de temps. De plus, et là c'était mon côté commère qui ressortait, je ne voyais pas en quoi une différence d'âge était un problème lorsqu'on parlait d'amitié. Là encore était un signe que ce Noah n'était certainement pas qu'un ancien collègue avec qui elle s'était brouillé. Bon, il fallait avouer que je partais certainement beaucoup trop loin dans mes réflexions, mais je ne pouvais réellement m'en empêcher. D'ailleurs avec tout ce que j'avais lu entre les lignes en seulement trois phrases de sa part, j'avais quasiment l'impression qu'elle venait de me raconter sa vie en long, en large et en travers, alors que c'était simplement mon imagination qui avait légèrement trop fonctionné.
« Hmm, je vois. » Me contentais-je de répondre une fois son discours achevé. « Ce garçon a vraiment l'air de vous irriter. Je ne sais pas, on dirait que vos phrases transpirent la rancoeur. Enfin ça ne me regarde pas, mais j'imagine qu'il s'est passé quelque chose entre vous. » Pourquoi avais-je dit ça ? Qu'elle idiote, pas même fichue de bien tourner une phrase. « Enfin entre vous, vous voyez ce que je veux dire ! » Non, sûrement ne voyait-elle pas et sûrement étais-je en train de m'enfoncer. « Au niveau du travail ! D'ailleurs, excusez-moi si c'est indiscret, mais quel genre de choses vous oblige à travailler avec un détective privé ? Je pensais plutôt que c'était le camps adverse qui s'en servait, pour retrouver des fugitifs, ou quelque chose comme ça. » Aussi profondément sous terre étais-je, je trouvais encore le moyen de la harceler de questions. Pour le coup, je ne pouvais que me référer à ses paroles passées et me dire que cette fois, se serait elle qui verrais quelqu'un comme une gamine relou. Ce quelqu'un étant moi, bien entendu. Il fallait dire que mon potentiel à mettre mon nez partout en agaçait plus d'un, bien que pour le coup, ce n'était pas réellement une question de rumeurs ou pour satisfaire ma curiosité personnelle. Non, ce genre de question pourraient potentiellement m'aider à y voir plus clair sur ce qu'il se passait dans ce monde, ou du moins j'espérais qu'elle le voit comme ça.
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeLun 6 Jan - 13:03

La conversation devenait un peu trop personnelle à mon goût. Je n'avais jamais été très douée pour parler de moi, encore moins de mes sentiments, et le simple fait d'avoir évoqué Noah suffisait à me rendre terriblement mal à l'aise. La vérité, c'est que je n'aimais pas en parler. Sans doute parce que c'était un sujet trop sensible, alors que ça ne devrait pas l'être. Je ne savais pas d'où je tenais toutes ces incertitudes mais je n'aimais pas ça. Pourquoi fallait-il toujours que les choses soient si compliquées ? Je ne devrais pas y prêter attention, mais les propos de cette fille me revenaient sans cesse à l'esprit. Je comptais pour Noah. Ça sonnait tellement faux que je ne savais pas si je devais en rire ou en pleurer. Soudainement, je fus prise d'une indicible tristesse. Se rendre compte que l'on était complètement seuls n'était jamais très agréable. C'était un coup à se demander comment j'en suis arrivée là ? Pourtant, je ne pensais pas être une horrible personne. Certes, j'avais fait des choses dont je n'étais pas fière, comme tout à chacun, mais était-ce une raison suffisante pour me condamner à une solitude éternelle ? D'un point de vue purement rationnel, entamer une relation en des temps aussi troubles était purement suicidaire. Une relation, quelle que soit sa nature, n'avait aucune chance de naître et surtout, de prospérer, c'était s'exposer un peu plus à la perte d'un être cher. J'avais déjà trop perdu dans cette guerre, mes parents, des amis, je ne voulais pas perdre encore quelqu'un d'autre, et surtout pas Noah. Peut-être qu'au fond je tenais bien plus à lui que je ne le laissais entendre, que je voulais bien admettre. Il fallait dire qu'il était mon seul repère, tout ce que j'avais. Il avait répondu présent alors que j'étais au fond du trou. J'aurais pu me sentir mal d'être allée pleurnicher sur son épaule alors qu'il avait probablement d'autres chats à fouetter, mais ça m'avait fait du bien de parler un peu, d'évoquer tout ce qui me rongeait de l'intérieur depuis tellement longtemps...trop longtemps pour que cela puisse être encore supportable. Il m'avait écoutée, rassurée parfois, et ainsi, nos liens s'étaient resserrés, peut-être un peu trop. J'étais cependant certaine que ça ne voulait rien dire, qu'il n'y avait rien d'autre derrière, si ce n'est que de l'amitié. Et encore. Lorsque je repensais à tout ça, j'éprouvais une sorte d'embarras. Il avait dû me trouver très pénible, à pleurer ainsi sur mon sort alors qu'il y avait des enjeux beaucoup plus important, des problèmes beaucoup plus graves que l'esprit d'une adolescente torturée et qui n'arrivait pas à dormir. Tout cela laissait penser qu'en fin de compte, je n'étais pas aussi importante pour lui qu'elle le prétendait. Que j'eusse aimé la croire ou non n'était pas la question, je me contentais d'exposer un fait, point. Il n'y avait rien d'autre à dire.

Pourtant, la fille ne semblait pas disposée à lâcher l'affaire. C'était étrange de voir qu'elle semblait avoir une idée sur le fin mot de l'histoire, alors qu'elle ne me connaissait même pas, qu'elle ne nous connaissait pas. Elle ne nous avait jamais vus traîner ensemble, comment pouvait-elle affirmer de telles choses ? Dans le fond, je commençais à regretter de lui avoir parlé de Noah. Au final elle m'avait davantage brouillé l'esprit qu'autre chose. Que notre relation ne dépasse pas le cadre strictement professionnel aurait tellement été plus simple à gérer. Là, d'autres questions naissaient dans ma tête, des questions auxquelles je ne voulais pas réfléchir, sûrement par peur d'ébranler toutes mes certitudes. « Hmm, je vois. Ce garçon a vraiment l'air de vous irriter. Je ne sais pas, on dirait que vos phrases transpirent la rancoeur. Enfin ça ne me regarde pas, mais j'imagine qu'il s'est passé quelque chose entre vous. » Je manquai de m'étrangler lorsqu'elle laissa clairement entendre qu'on avait eu une histoire. C'était le truc le plus absurde que j'avais entendu depuis un bon bout de temps. Peut-être que oui, mes phrases transpiraient la rancoeur comme elle disait si bien, mais ce n'était pas vraiment Noah le principal objet de mon irritation. En fait, ce qui m'irritait surtout, c'était justement le fait que ça ne soit pas clair comme de l'eau de roche. De ne pas savoir, en somme. « Enfin entre vous, vous voyez ce que je veux dire ! » Malheureusement, oui, je voyais très bien ce qu'elle voulait dire. J'étais désolée de décevoir sa curiosité mal placée, mais Noah et moi n'étions ni amis, ni amants. J'eus un frisson rien que de penser à lui en ces termes. Amants...Non pas que l'idée me révulsait particulièrement, mais ça me faisait bizarre de penser à ça. Bon. Il était vrai que Noah était plutôt beau garçon, et dans un tout autre contexte, il aurait très probablement été à mon goût. Pourtant, dans ma tête, ça ne collait pas. La différence d'âge jouait sûrement beaucoup, mais il y avait aussi le fait que je n'étais certainement pas le genre de fille susceptible de lui plaire. Je secouai la tête négativement, comme pour chasser ces idées de ma tête. Je pouvais remercier cette fille d'avoir implanté cette idée dans mon esprit. Si elle ne l'avait pas dit, cela m'aurait épargné bien de l'embarras, car si par malheur je venais à penser à ça, je ne pourrai probablement plus le regarder dans les yeux sans en être profondément troublée. Ce serait mentir que d'affirmer que c'était déjà le cas, mais...elle n'avait pas besoin de le savoir, n'est-ce pas ? « Au niveau du travail ! D'ailleurs, excusez-moi si c'est indiscret, mais quel genre de choses vous oblige à travailler avec un détective privé ? Je pensais plutôt que c'était le camps adverse qui s'en servait, pour retrouver des fugitifs, ou quelque chose comme ça. » Je me mordillai la lèvre inférieure. Elle n'avait pas besoin de préciser que ça ne concernait que le travail, parce que justement, Noah et moi n'étions pas que des collègues de travail, et c'était là le problème. « Non, nous n'avons pas eu d'histoire. » m'empressai-je de réfuter, légèrement nerveuse. « Enfin, pas de la façon dont vous l'entendez. Nous ne couchons pas ensemble, si c'est ce que vous voulez savoir. On ne mélange pas boulot et plaisir. J'ai toujours mis un point d'honneur à ne pas franchir cette limite. » J'eus l'ombre d'un sourire en pensant à une discussion qu'on avait eu au tout début, quand on s'est connus. Il avait soulevé l'importance du fait que l'on devait mettre de côté nos différends pour pouvoir travailler ensemble – il fallait dire que notre première rencontre avait été quelque peu...mouvementée – et j'avais tout naturellement rétorqué quelque chose du genre ne pas mélanger professionnel et personnel, c'est noté. Pourtant, il avait absolument voulu m'inviter à prendre un verre, ce que j'avais toujours décliné...avant de finalement accepter, l'autre soir, et ça n'avait rien de formel.

Néanmoins, je jugeai bon de ne pas m'épancher trop longtemps là dessus. Je n'avais aucune envie de blablater sur Noah pendant des heures, bien qu'en mon for intérieur, une petite voix me serinait que j'en serais tout à fait capable. Je fus sauvée par le gong, tout du moins, par les nouvelles questions de l'inconnue. « Et bien... » commençai-je, pas certaine de la réponse que je devais lui fournir. « Disons que nous ne nous sommes pas mis à bosser ensemble parce qu'il est détective privé. Je ne sais pas si je suis claire, mais son boulot, totalement officieux soit dit en passant, n'a pas été le point déterminant de notre relation. À la base, Noah est journaliste, c'est avec ça qu'il gagnait sa vie...avant le début de la guerre. Il a toujours eu deux casquettes. J'imagine que ce n'est fondamentalement pas différent de ce qu'il faisait avant, mais... » je m'interrompis alors, presque perdue dans mes pensées. Noah n'était qu'un chroniqueur sportif, pas un journaliste d'investigation. Enfin bref, ce n'était qu'un détail. « Ce sont les têtes pensantes de notre organisation qui nous ont forcés à coopérer. Des fois, on nous attribue un partenaire pour faire certaines missions. Et puis...il est resté. » J'émis un léger rire, presque amusée. Je me souvenais de ne pas avoir été tendre avec lui, pas du tout même. En fait, ça m'avait étonnée qu'il était resté, n'importe qui aurait pris la fuite, mais pas lui. Au contraire, il en redemandait. À croire qu'il était franchement masochiste. Il fallait dire que je n'étais pas du tout facile comme partenaire. De base, je n'étais pas taillée pour le travail d'équipe, mais là, j'avais ressenti le besoin de prendre les rênes de notre duo, de contrôler la situation. Il n'y avait que ça qui ne me faisait pas lâcher prise. Je m'éclaircis légèrement la gorge, reprenant le fil de mon explication. « Dans le fond, on se complète plutôt bien sur le plan professionnel. Enfin, nous formons une équipe qui marche, quoi. Voilà il est important de ne pas dépasser certaines limites, car ça viendrait tout gâcher. » C'était ce dont j'essayais de me persuader depuis le début. Et ça fonctionnait plus ou moins, c'était ça le pire. « Cela dit, s'il bosse en tant que détective privé, c'est pour retrouver des personnes, et les mettre à l'abri. Nous ne fonctionnons pas de la même manière que ceux de l'autre camp, qui eux recherchent les fugitifs pour les emprisonner, voire même les exécuter. » Je ne crus pas bon de préciser qu'il valait mieux que nous trouvions le fameux Slevin avant les autres, c'était même plus qu'évident. « écoutez...le moins que je puisse faire, c'est de vous conduire jusqu'à lui...et vous discuterez ensemble de ce qu'il y a de mieux à faire pour retrouver votre frère. » Puis, réalisant que j'avais oublié quelque chose d'important, je me présentai. « Et au fait, moi, c'est Tracey. » Bon, c'était certes un peu tard pour faire les présentations, mais mieux vaut tard que jamais, non ?
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MessageSujet: Re: We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey]   We all need someone to show us the way. [Emily&Tracey] Icon_minitimeSam 25 Jan - 13:06

Sans attendre, mon interlocutrice s'empressa de m'avouer que ce Noah et elle n'avait aucune liaison, allant même jusqu'à me dire qu'ils ne couchaient pas ensemble. Avais-je réellement besoin de savoir cela ? Non, pas le moins du monde et c'est seulement alors que je l'entendais de sa bouche que je me rendais compte que je ne voulais définitivement pas le savoir. D'ailleurs, je ne savais réellement ce qui était le plus étonnant. Cette conversation, ou le fait qu'elle m'avoue une telle chose alors que nous ne nous connaissions à peine, pour ne pas dire pas du tout. Cela prouvait-il qu'elle me faisait finalement confiance ? Non, sûrement pas. Ou du moins, je ne le pensais pas. Ce n'était pas comme si elle venait de me révéler en détail toute sa vie, c'était simplement une petite phrase, glissée entre tant d'autres et qui au milieu de tous les mots que nous avions eu l'une pour l'autre ne signifiait au final pas grand chose.

La conversation déviait toutefois rapidement. Enfin, pas totalement puis-qu'encore il était question de ce Noah mais, je ne pouvais nier le fait que si ce garçon était présentement le sujet premier de notre discussion, c'était de ma faute. Oui, j'avais posé des questions et elle se contentait de me répondre. Puis, cela avait au moins eu pour effet de totalement évincer l'animosité qui au départ s'était immiscé entre cette femme et moi. En effet, elle souriait, me parlait sans réelle retenue. Chose qu'il y a quelques dizaines de minutes de cela, je n'aurais jamais pu ne serait-ce qu'imaginer.
« Je vois, un duo qui marche. » Disais-je alors, même si je n'étais pas réellement convaincu par les dires de mon interlocutrice. Pourquoi ? Et bien, pour la simple et bonne raison qu'elle venait de dire qu'il ne fallait pas dépasser certaines limites, autrement dit, qu'elle avait déjà pensé à franchir ces limites. J'étais bien placée pour savoir que si l'ont parlait d'une telle manière d'une personne, c'est que la relation n'était pas si professionnelle que cela. Ou du moins, pas seulement. En effet, j'avais toujours eu beaucoup de collègues homme au bar dans lequel je travaillais et quand bien même le feeling passait avec la plupart d'entre eux, jamais je ne tiendrais un tel discours à propos d'eux. Pour moi, ce ne sont que des collègues. Certes, il est certainement possible de tomber sous le charme d'une personne avec qui ont travaille, mais si rien n'est ambigu, nul besoin de le préciser. Hors, c'est ce que cette femme faisait. Se justifier. Toutefois, je n'allais pas le soulever. Après tout, cela ne me regardait pas, c'était ses histoires et je n'avais nullement mon mot à dire là-dessus. Sûrement l'aurais-je fais si j'avais eu une amie face à moi mais, cette femme et moi n'étions pas amies. Définitivement pas. « Oui, à vrai dire maintenant que je sais qu'il existe aussi des détectives privés dans votre monde, je n'ai pas vraiment de mal à imaginer en quoi consiste leur travail. Du moins, pour ceux de l'autre camps. Je crois que je ne comprendrais jamais comment ils peuvent exercer ce métier d'ailleurs. C'est un bon job en soit, mais devoir retrouver un individu simplement dans le but de le donner en pâture, ce n'est pas vraiment la chose la plus agréable au monde. Je ne sais pas comment ils arrivent à se regarder dans une glace une fois leur tâche accomplie. » Effectivement, c'était assez difficile à comprendre. Comprendre comment un tel métier pouvait apporter quelconque satisfaction. Sûrement ces gens étaient-ils profondément mauvais de nature, ou bien forcés de le faire. Oui, c'est sûrement cela.

Alors, sans réellement que je m'y attende, elle me proposa de me conduire jusqu'à cet ami. Ce garçon qui depuis de longues minutes déjà était le sujet principal de la discussion. Quand bien même ne semblait-elle pas vouloir se l'avouer, cette femme était définitivement gentille. Peu de personne aurait fait une telle chose. Autrement dit, proposer de l'aide à une inconnue. Une moldue de surcroît.
« Merci. Merci beaucoup. » Laissais-je alors échapper. « Moi, c'est Emily et pour être honnête, vous êtes sans aucun doute la meilleure chose qui me soit arriver depuis des mois ! Quoi que vous auriez aussi pu être la pire, enfin, la dernière alors, on va dire que nous sommes quitte. » Avais-je réellement besoin de remettre le fait qu'elle avait faillit me tuer sur le tapis ? Sûrement était-ce plus fort que moi. J'avais besoin de faire de l'humour, lorsque je ne savais pas réellement quoi dire d'autre. Alors, j'esquissais un léger rire, priant de tout mon être pour qu'elle ne soit pas ulcéré par mon humour pitoyable. Mais, visiblement non, puisqu'elle me tendais alors le bras. « Oh non. » Disais-je alors dans un souffle. Cela semblait l'amusée, ou du moins lui décrocher un sourire. « Bon et bien, quand il faut y aller.. » Je saisissais alors son bras tendu et me sentais une nouvelle fois emportée dans ce tourbillon oppressent mais, cette fois je savais que quelque chose de positif m'attendais au bout. Si toutefois je ne perdais pas un bras, bien entendu.



FIN.
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