take only what you need from it. ◮ (cersei&tracey&saíréann)
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Sujet: take only what you need from it. ◮ (cersei&tracey&saíréann) Ven 2 Aoû - 2:11
take only what you need from it
the water is warm, but it's sending me shivers. a baby is born, crying out for attention. memories fade, like looking through a fogged mirror. decision to decisions are made and not bought but I thought, this wouldn't hurt a lot. i guess not. control yourself. take only what you need from it. a family of trees wanted, to be haunted.
Une journée. Voilà qui s'avère être bien trop peu pour se mettre à courir après une personne s'étant évanouie dans la foule, une personne qui ne veut plus me revoir avant la fin de la guerre, alors que celle-ci ne devient qu'un peu plus écrasante à chaque instant. J'ai l'impression de courir après un espoir vain et de me nourrir d'illusions ; jamais je ne parviendrais à remettre la main sur Marianne, avant d'avoir à rejoindre Tracey. C'est une constatation à laquelle il me faut arriver, alors que le hululement d'une chouette, parvient à me sortir d'un sommeil quelque peu agité. Tantôt hanté par le souvenir de Marianne, tantôt par celui de Doezwal ; je n'ai eu de cesse de les entendre parler à l'unisson, comme un seul et même être, un seul et même sang. Plus jamais. Plus jamais il ne me faut tenter de chercher à revoir Marianne, plus jamais il ne me faut agir contre les envies de Doezwal. Et c'est pourtant ce que je m'apprête à faire, alors que je pars en quête de Marianne et que ma décision de sacrifier ma famille afin de pouvoir laisser une chance à Cersei, se trouve prise. Me redressant sur le matelas, je me donne quelques tapes sur les joues, du plat de la main, avant de finalement me relever. Je titube jusqu'à ce qui semble être une table de chevet, afin de me saisir d'une vieille montre à gousset – souvenir de mon défunt père qui l'a lui-même hérité du sien. Celle-ci indique une heure matinale, chose peu étonnante lorsque l'on remarque les ombres des branches d'arbres, qui dansent sur le tissu de la tente. Sûrement est-il bien trop tôt pour me remettre en route, surtout avec le peu d'heures de sommeil derrière moi. Pourtant, je me vois bien mal me recoucher, malgré mes paupières lourdes, tant mon estomac se trouve tordu par l'appréhension. J'avoue avoir peur de la réaction de Tracey, lorsqu'elle va me voir arriver seul, là où je lui ai promis de ne pas la laisser tomber et de trouver quelqu'un pour nous aider à nouer notre serment inviolable. Malgré tout, je n'imagine même pas la possibilité de ne pas y aller, n'envisageant pas laisser venir la jeune femme, sans même prendre la peine de me déplacer pour venir à sa rencontre, alors qu'elle prend du temps pour moi. Et alors que la situation s'avère être précaire pour des gens comme elle – des fugitifs –, je ne peux pas la laisser prendre de risques inutiles. Elle a beau se montrer antipathique, elle ne mérite certainement pas de se mettre en danger et de risquer de tomber sur un mangemort ou autre rafleur. J'ai promis de la protéger et c'est exactement ce que je vais faire ; je tiens au fait de pouvoir avoir une parole, quand bien même j'ai décidé de mettre en péril celles faites à Marianne et Doezwal, dans le même temps. Pourtant, je ne me considère pas comme un traître ou une personne indigne de confiance, bien au contraire. Marianne m’a d’abord intimé de protéger Cersei, avant de finalement se raviser, et Doezwal prétend vouloir agir pour le bien de sa fille. Ainsi, j’accède à la requête du vieil Harkness, perpétuant son idée de vouloir du bien à la rouquine, en tentant de l’adapter un peu selon mon sens. Car j’ai tout de même un doute quant aux envies d’agissements, de la part de mangemort. Et ce, surtout depuis que Tracey et Marianne m’ont mis la puce à l’oreille, je dois dire. Je pense également agir selon les volontés de la blonde, en me lançant à sa recherche, car malgré ce qu’elle m’a demandé, je sais qu’elle ne veut aucun mal à la jeune Harkness et c’est précisément pour venir en aide à cette dernière, qu’il me faut me lancer à la recherche de la blonde. Et si ses souhaits se trouvent être divergents et incompatibles, l’un et l’autre, j’estime qu’il est de mon devoir de choisir au mieux, le plus judicieux des choix possibles – si cela n’est pas me lancer des fleurs, que de prétendre pouvoir exécuter un choix judicieux. Du moins est-ce dont je tente de me convaincre, afin de ne pas me mettre à culpabiliser, alors que la situation s’avère être en train de s’améliorer.
M’approchant d’une vieille commode en bois sur laquelle est posée une bassine dont la fraicheur du mois de février, n’a pas su conserver la chaleur, afin de pouvoir m’en asperger copieusement le visage. L’eau fraiche a pour unique but de me réveiller un peu plus et elle n’a aucun mal à accomplir son travail. Un frisson me parcourt l’échine alors que je me redresse, me saisissant bien vite du bas de mon tee-shirt pour m’en éponger le visage, à défaut d’une autre bout de tissu, plus à même de tenir le rôle d’une serviette. Mais cela ne me gêne pas plus que ça, commençant à m’habituer au fait de vivre dans une sorte de précarité. Sans pour autant être un fugitif, je vis pourtant tout comme, ou presque. Car sauf en ce qu’il s’agit de Marianne, je préfère grandement fuir la compagnie des autres rafleurs, ainsi que celle des mangemorts – la preuve en est que même ceux ne me connaissant pas, prennent un malin plaisir à me malmener, comme l’a si bien montré Sage. Aussi suis-je obligé d’effectuer chacune de mes missions seul, refusant la compagnie des autres. Tout comme eux refusent la mienne d’ailleurs. Peut-être que ma sœur pourrait accepter de m’accompagner, mais nous sommes trop différents pour que cela se passe bien, je le crains. Après tout, elle ressemble bien plus à mon frère aîné qu’à moi-même et lorsque l’on voit comment cela a fini avec ce dernier, c’est facilement compréhensible. C’est sans aucun doute pour cela, que je préfère rallonger l’ensemble de mes missions d’ailleurs, prenant bien mon temps afin de ne pas avoir à rentrer chez moi. Car dans notre maison familiale irlandaise, c’est toujours un froid qui se jette sur l’ensemble de la maison, dès que je franchis le pas de la porte. Je ne peux pas faire subir cela à mes plus jeunes frères et sœurs, car ce n’est pas une enfance que je peux décemment leur faire avoir. Il doit déjà être suffisamment dur pour eux de ne plus avoir de père en vie, avec une mère quelque peu dépressive par-dessus le marché, pour en plus leur imposer de ne pas se sentir à l’aise dans leur propre demeure. Et si je suis toujours en mesure d’aller planter une tente ailleurs afin de ne pas avoir à revenir, ce n’est pas leur cas à eux, qui sont obligés de rester au même endroit. Sans compter qu’il m’est trop dur à présent, d’avoir à soutenir le regard froid de ma mère. Tu es un meurtrier, me souffle sa voix dans un coin de mon esprit, m’arrachant un nouveau frisson. Car quoi que j’aie bien pu lui dire, elle n’est jamais parvenue à me voir autrement. Pour elle je ne suis que cela ; un meurtrier, l’un des ses gamins ayant complètement jeté un bloc toute l’éducation qu’elle a tenté de lui inculquer. Je sais que je l’ai déçue, mais à part lorsque son regard perçant se trouve pointer sur moi, je ne parviens pas à m’en montrer coupable. A m’en sentir coupable, même. Car si elle me reproche d’avoir tuer mon frère de mes mains, je sais pertinemment que ce n’est pas le cas, là où lui n’aurait pas hésité une seule seconde à le faire, ni plus ni moins que pour la petite querelle que nous étions en train d’avoir à l’heure de sa mort, d’ailleurs. Je ne me sens pas forcément à l’aise non plus de l’avoir laisser mourir là, sans avoir même tenté de lui venir en aide. Mais ce qui est fait est fait, et je doute fortement de pouvoir revenir sur ce point, même avec l’aide d’un retourneur de temps ou je ne sais quel autre objet magique. C’est d’ailleurs à cause de ce passage de ma vie, que ma mère me reproche sans cesse d’avoir également tué mon paternel. Comme-ci le fait d’avoir laisser mon frère pourrir au milieu de la boue, dans une partie de la forêt jonchée de débris, a simplement servi à me rendre coupable de chacun des meurtres qu’il a commis. Je n’ai pourtant jamais passé le pas, en ce qu’il s’agit de faire cet aveu à ma mère – de lui faire savoir que c’est mon frère qui a tué son mari et non pas moi. De toute façon, elle ne me croirait pas.
Une chose est sûre cependant, c’est que tout cela survient à cause de Margaery. Sans elle, je n’aurais jamais abandonné mon frère à son sort, ne serais jamais parti sans un regard en arrière, le laissant vouer à la mort. Parce que c’est une chose la concernant, qu’il m’a révélé juste avant que les éclats de lumière, sortant des boutes de baguette de nos attaquants, ne viennent briser le silence de la forêt et projeter leurs lumières sur les pans de la tente. Et je ne parviendrais certainement jamais à la pardonner, pour ce qu’elle m’a fait autant que pour le fait de m’avoir ainsi poussé – même si cela n’a pas été calculé – a laissé mourir mon frère. Dire qu’un jour, il a été mon modèle. J’aurais donné ma vie pour sauver la sienne. Je suis sorti de Poudlard parce qu’il m’a demandé de le faire, mettant en péril mes chances de faire un autre métier que celui de rafleur, un jour. Je suis simplement devenu un homme sans ambition, parce qu’il ne souhaitait pas que j’en ai. Parce qu’il voulait simplement dicter ma vie, en tirant sans doute un quelconque sentiment de puissance, j’imagine. Et aujourd’hui, il se trouve que j’ai à peine un pincement au cœur lorsqu’il me faut penser à lui. Je n’ai pas lâché la moindre larme lorsque l’on est venu nous annoncer sa mort – en venant directement nous voir chez nous, pour une fois, quelqu’un a pris la peine de faire le déplacement ; en me laissant un regard furibond au passage, quand bien même mon frère n’était pas forcément bien vu au sein de la communauté de rafleurs. Et c’est sans doute mon manque de réaction, qui a dû alerter ma mère. Lui faire comprendre que je n’y étais pas pour rien, dans toute cette histoire. Et même si elle se fourvoie sur ma part de responsabilité, elle n’a certainement pas tord de m’en vouloir. Car elle a tout de même perdu un fils dans cette histoire, quand bien même celui-ci se trouvait être un homme méchant et mesquin, ce ne sont des particularités de son caractère qu’elle n’a jamais connu. Il était faux fasse à elle, tout autant qu’il pouvait paraître faux devant les autres ; dissimulant la vérité derrière des affirmations convaincantes, simplement parce qu’il savait bien mentir, même pas parce que ses mensonges étaient bien ficelés. Tout ce qui sortait de sa bouche n’était qu’un ramassis de conneries. Mais il lui suffisait d’affirmer qu’il était innocent pour qu’il le soit aux yeux des autres, au moins aux yeux des membres de ma famille. Don dont je n’ai visiblement pas hérité, par ailleurs. Peu importe, tout ce qui compte, c’est que sa perte n’en soit pas une grande. Qu’au contraire, il se peut qu’elle soit bénéfique pour rétablir un tant soit peu, un équilibre pour l’instant inexistant, au sein du monde magique. Car il n’est pas possible de vivre comme nous le faisons, aussi longtemps. En tout cas, moi je n’en peux plus. Affirmation que me donne mon esprit, sans même que je n’ai à réfléchir ; sans doute dictée par l’envie de revoir Marianne. Je préfère pouvoir revenir boire ici, après tout ça. Pas seule, de préférence, résonne sa voix dans mon esprit. Elle trouve un écho dans mon envie de vouloir voir la guerre se terminer. Car c’est sans doute elle qui m’incite à penser ainsi, à vouloir que les choses se précipitent vers la fin. Pour qu’enfin, je puisse me rendre au Chadron Baveur en sachant pertinemment qu’elle se trouve accoudée au comptoir du bard, à m’attendre, l’esprit plein de récits de ses récents exploits en tant que rafleuse, à raconter. Peut-être même cela pourrait-il être des histoires exceptionnelles, puisque survenues durant la guerre. Je l’imagine déjà conter comment elle s’y est prise pour aider à mettre un terme à tout cela, juste en usant de son esprit de génie et en se montrant bien plus maligne que les autres. Comme elle l’a toujours fait, en quelque sorte. Parce que cela convient tout simplement bien à Marianne et que je ne peux décemment pas l’imaginer autrement qu’en sauveuse du monde magique. Sûrement est-ce parce que je me suis mis à l’idéaliser quelque peu, bien que je ne sache pas à partir de quand cela a réellement commencé.
Mais pour le moment, elle ne se trouve plus au Chaudron Baveur et ne s’y trouvera certainement plus avant un bout de temps. Je pince les lèvres alors que ce fait s’impose à moi comme une évidence. Après tout, j’ai beau avoir cherché partout, elle s’avère être introuvable. Et je ne vois pas comment un rafleur peut disparaître ainsi, au point que ses supérieurs ne sachent pas eux-mêmes ce qu’il est devenu. A croire qu’elle s’est véritablement volatilisée au moment où elle a disparu dans la foule. Comme-ci tout cela n’a toujours été qu’une illusion, une image que j’ai laissé s’imposer à mon esprit en croyant tout simplement à quelque chose de réel. Peut-être suis-je tout simplement en train de devenir complètement fou, incapable de discerner le faux du vrai, me mettant tout simplement à côtoyer la schizophrénie. Mais pourtant, si aucune de mes connaissances ne doit se trouver en mesure de me confirmer l’existence de Marianne, je n’ai pourtant pas tant de doutes que cela, quant au fait qu’elle existe réellement. Je ne crois pas avoir été en mesure d’imaginer tout cela, c’est trop sordide pour que je l’imagine même. Qui donc serait capable d’inventer une personne de toute pièce, de lui forger une personnalité divergente à la sienne ? Cela me parait complètement impossible et le seul fait d’y penser, se trouve être complètement sordide. Je secoue la tête, me chassant cette idée absurde de l’esprit, alors que je me mets en quête de ma baguette, ne tardant pas à la trouver au sol, non-loin du matelas – étant donné que je la pose à côté de mon oreiller avant de m’endormir, il ne se trouve clairement pas étonnant qu’elle puisse rouler au loin lors de nuits agitées. Serrant mes phalanges autour du manche en bois, je ne perds pas de temps pour sortir de la tente. Une fois à l’extérieur, il reste toujours plus simple de remballer celle-ci. Enfin, je n’ai jamais essayé de le faire en restant à l’intérieur non plus, mais cela me semble tout de même être logique. Ainsi, il suffit de quelques coups de baguette pour qu’elle commence à se replier sur elle-même en tout sens, la petite tente abritant finalement un studio de taille raisonnable, ne met ainsi pas longtemps à revenir à sa position initiale, bien pliée et tout ce qu’il s’en suit. Il ne me reste plus qu’à la glisser dans mon sac, avant de le jeter sur mon dos tout en continuant de me demander ce que je vais bien pouvoir faire à une heure pareille. Peu importe, il est certainement trop tard pour se glisser de nouveau sous la couette à présent et de toute façon, la fraicheur du mois de février, me pénétrant à présent jusqu’aux os, n’aurait aucun mal à me tenir éveillé. Je préfère encore marcher, afin de pouvoir me réchauffer un tant soit peu et pouvoir réfléchir à une façon, quelle qu’elle soit, de retrouver Marianne. Mes précédentes méthodes de recherche, se sont montrées trop peu concluantes pour que j’en tire quelque chose de toute façon. Et il me faut absolument quelqu’un en qui j’ai confiance, afin de m’aider à nouer ce serment inviolable avec Tracey. Je ne peux pas demander au premier inconnu de venir nous porter secours, ce serait trop maladroit et bien peu responsable de ma part, surtout lorsque je sais que c’est ma vie que je risque en acceptant de faire pareille chose. Mais le pire resterait de croire qu’il est possible de demander à n’importe qui de m’aider, alors que la brune a fixé son rendez-vous en plein village moldu. Peut-être qu’il s’y trouve quelques membres de l’ordre ou quelques mangemorts, mais je ne suis pas encore assez suicidaire pour demander de l’aide aux membres de l’ordre et l’idée d’en demander à des mangemorts, parait encore bien plus absurde. Il ne me reste plus qu’à me remettre en quête de Marianne, en espérant pouvoir la trouver dans ce court laps de temps qu’il me reste, avant d’avoir à me rendre à Craïk. Et j’ai tout simplement l’impression de chercher une réponse que je serais toujours incapable de trouver. Parce qu’il parait évident, à présent, que je n’ai aucun don en ce qu’il s’agit de retrouver des personnes. En ce qui est de les perdre en revanche, c’est autre chose. Dire qu’il y a quelque jour, je n’étais à la recherche que de Cersei et qu’il s’avère que j’ai perdu Marianne aussi à présent, est quelque chose de réellement désespérant.
Enfin, peut-être l’ai-je cherché. Ou peut-être est-ce encore une sorte de malédiction quelconque qui m’oblige à perdre toutes personnes desquelles je suis censé me trouver proche. Cersei, afin de pouvoir la surveiller – la protéger, à présent –, ma mère qui me prend pour un monstre ou encore Marianne, parce qu’elle est Marianne, tout simplement. C’est idiot tout ça, mais je sais pertinemment que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, parce qu’il semble évident qu’il me faut être trop peu attentif, pour perdre ainsi tant de personnes. Enfin, je suis sûr que c’est quelque chose qui doit pouvoir s’arranger, au fil des années et avec un peu de patience. De toute façon, il va m’en falloir de la patience, c’est indéniable. Car la guerre s’avère être loin d’être fini et que tant qu’elle ne le sera pas, tout sera forcément plus difficile. Je déglutis en pensant à cela. Ce n’est pas seulement une malédiction qui me touche, moi, mais elle touche tout simplement l’ensemble de la population du monde magique, ainsi que quelques moldus, je le crains. Rares sont les personnes épargnées à vrai dire – elles se trouvent tout simplement être celles qui plongent le monde dans cet état constant et perpétuel de chaos. Dégradation de la vie de trop nombreuses personnes, pour que les gens n’adoptent pas de nouveaux réflexes, développant un instant de survie beaucoup plus puissant que celui que quiconque pouvait posséder jusqu’alors. Et sans aucun doute pour cela que je ne tarde pas à me tendre brusquement, alors qu’un craquement survient dans une clairière non-loin. Faisant rapidement volte-face en direction du bruit, je scrute la pénombre, les yeux plissés, avant d’allumer le bout de ma baguette d’un lumos. La gorge nouée, la peur au ventre, j’avance d’un pas se voulant feutrer, jusqu’à la provenance du bruit. Je ne suis pas censé me trouver ici, je sais que je ne le dois pas. Et un quelconque rafleur ou mangemort de passage, ne se garderait pas de me le faire comprendre. Tout comme un membre de l’ordre n’aurait aucun plaisir à me voir trainer dans les parages. Pourtant, j’avance au devant du danger, comme-ci celui-ci n’a pas d’importance. Tout simplement comme-ci je me vois être dénudé de peur alors que ce n’est clairement pas le cas, je le sais bien. Mais au fond de moi, j’espère tout simplement qu’il s’agisse de Tracey, s’étant déjà mise en route. Je ne me rappelle plus du moment où il nous faut nous rencontrer à Craïk en raison du stress, ni depuis combien de temps je vadrouille dans la forêt, tout comme j’ignore dans quel sens je suis allé. Tant d’éléments trop flous pour mon esprit, qui me laissent le droit de laisser planer un doute. Un semblant d’espoir, quand bien même c’est sûrement la fatigue qui me fait m’avancer vers une chose – personne – inconnue, la baguette bien illuminé par un lumos, afin d’être bien en vu. Acte stupide, mais je me rends compte que bien trop tard, alors que déjà, une silhouette se profile dans l’obscurité, ma baguette m’éblouissant bien trop – j’espère par la même occasion qu’elle éblouie l’autre personne – pour que je puisse bien percevoir quoi que ce soit. « Qui est-ce ? » La question me parait stupide, même à moi. A peine a-t-elle passé mes lèvres que je la regrette déjà, me maudissant de parler pour ne rien dire. Personne de suffisamment malin, ne prendrait la peine de s’identifier sans réellement savoir à qui il a à faire, surtout au beau milieu d’une forêt – celle de Craïk, qui plus est. En tout cas, je ne sais pas s’il s’agit là d’une nouvelle hallucination ou pas, mais au milieu des reflets projetés par ma baguette, il me semble reconnaître un éclat flamboyant. Une parcelle de chevelure rousse. « Cersei ? Cersei-Jane ? » Mon cœur s’emballe. Impossible. Le manque de sommeil me fait complètement délirer, me fait tout simplement prendre quiconque se trouvant sur ma route, pour la jeune femme elle-même. Et puis, il serait trop idiot que je mette la main sur elle alors que ce n’est même pas à sa recherche que je suis lancé, pour l’instant. Trop idiot que je ne tombe sur elle par hasard alors que toutes mes recherches se sont vues vaines. Pourtant, à présent que l’idée m’a traversé l’esprit, je me trouve bien incapable de m’en défaire. Secouant ma baguette, j’en éteins la pointe, mettant fin à une défense bien trop inutile, au final. Mes prunelles parcourent le visage de la jeune femme face à moi, toujours visible grâce aux quelques rayons de lune qui transpercent les feuillages pour venir se déposer sur ses traits. Effectivement, elle se trouve être rousse. Et si ses traits me disent quelque chose, je ne peux pas non plus être sûr que je ne lui vois pas des points communs avec mes souvenirs, uniquement parce que je souhaite qu’il y en ait. Car quand j’ai avoué à Marianne ne plus réellement me rappeler des traits de Cersei, cela n’était clairement pas un mensonge. « Mademoiselle Harkness ? Promis, je ne ferai rien. Je range ma baguette. » Effectivement, je glisse celle-ci dans ma poche. Acte tout à fait idiot, je le conçois. Surtout s’il ne s’agit pas de la fille Harkness et même si c’est bien elle, je ne peux pas être tout à fait certain qu’elle ne m’envoie pas un stupéfix au visage, ou tout autre sort commun, en reconnaissant mes traits. Parce que, s’il s’agit bien d’elle, je doute fort qu’elle aie pu oublier les traits de son bourreau – ou du moins, de celui censé l’être.
≡ son emploi : professeur de sortilèges à poudlard.
≡ statut de sang : sorcier de sang-pur, noble jusqu'au bout des doigts, qui tient à la dignité de sa famille.
≡ sa maison : ancien gryffondor, un choix qu'il n'a jamais particulièrement compris ni accepté, tous les siens finissant normalement chez les serpentards.
≡ sa baguette : bois d'ébène, spécialisation en maléfices, longueur de trente-deux centimètres avec pour centre un ventricule de coeur de dragon.
Sujet: Re: take only what you need from it. ◮ (cersei&tracey&saíréann) Mar 13 Aoû - 21:07
take only what you need from it
I wish you felt me falling, I wish you’d watched over me
— cersei-jane harkness, tracey davis & saíréann Ò'leirigh —
Elle le savait. Son esprit le lui rappelait à chaque fois qu’elle égarait un songe dans le mauvais sens. Impossible de faire demi-tour lui disait-il, dans un instinct pulsant à travers son corps à la vitesse de son sang ; plus elle marchait, battant furieusement le sol de ses pieds, plus son cœur battait à tout rompre contre sa poitrine, mais elle continuait, elle continuait tout simplement pour ne pas s’arrêter. Jamais arrêter, jamais faire demi-tour. Alors que la guerre faisait rage dehors, que rien ne s’était arrangé pour elle, il avait été rassurant pour Cersei de goûter, quelques heures durant, au confort d’être entourée par une famille, consolée dans la traversée du désert qu’elle affrontait, si seule et incomprise. La vie avait-elle seulement été particulièrement tortionnaire avec elle, cependant ? A ses dépends, elle avait récemment appris que la guerre ne souriait pas plus à ceux qu’elle avait eu la mauvaise idée d’aimer, à une époque – ceux qu’elle aimait encore, auxquels elle était éternellement accrochée. Les derniers instants qu’elle avait passés avec Elwood avaient eu pour toile de fond, imprimée au fond de leurs esprits, la scène de la librairie, où elle avait découvert le cadavre de Lyse, et le jeune homme, couvert de sang plus que de mesure. Et, alors qu’elle s’était entêtée à ignorer sa tante, à fuir toute confrontation avec elle, c’était ce même cousin qui lui avait appris, à mi mots, que les circonstances de cette désastreuses situations lui avaient aussi arraché son oncle. Celui qu’elle avait considéré comme un père, pour lequel elle ne pouvait s’empêcher d’avoir des ressentiments contradictoires et complexes : les mêmes que ceux qui lui avaient fait chercher le regard d’Isleen tantôt, puis fuir tout contact visuel l’instant d’après. Tout ce qu’elle avait retiré de ce court interlude dans le camp de Craik, c’était que son omniprésence dans la vie des autres mettait leur vie en danger – c’était un lourd sentiment, qui s’était logé au creux de son estomac, pesant sur son cœur comme l’attraction qui la clouait au sol. Qu’avait-elle donc fait, pour être l’empreinte imperceptible et ténébreuse de tels cauchemars ? Etait-ce à cause d’elle qu’Elwood avait fini en prison, que trop de malheurs s’étaient abattus sur les Harkness, son oncle, sa tante, son cousin ? A en croire Sansa, c’était l’entrée dans la famille de la jeune fille, présentée comme sœur cadette qui avait tout bouleversé dans l’équilibre de cette parfaite famille – autrefois, on lui avait dit de ne pas écouter les paroles acerbes de cette peste de demoiselle, mais à présent que la solitude l’englobait, qu’aucune affection ne séchait ses larmes, n’effaçait ses doutes, ils étaient plus présents que jamais. Ils auraient été sûrement plus heureux, si Doezwal avait accompli ses desseins, que ce soit en la noyant au fond d’une baignoire, en l’abandonnant dans la rue ou devant le perron de n’importe quelle maison, ou tout simplement en l’élevant dans une maltraitance constante. Quels avaient été les signes avant-coureurs, les éléments qui avaient influencé sa naissance dans tant de malchance ? Il n’y avait sûrement aucune explication, et quand bien même Cersei avait occupé des heures de son programme scolaire à l’apprentissage de la divination, de l’étude des runes et de l’arithmancie, elle n’était pas du genre à croire au positionnement des étoiles influant sur la personnalité, l’avenir de quelqu’un – le destin, le bon dieu, le hasard, tout ceci n’était qu’une pensée meurtrière à laquelle beaucoup trop de gens s’accrochaient pour expliquer un fait. La guerre, pourtant, avait imposé à l’esprit si jeune de l’adolescente, qu’il n’y avait rien pour veiller sur elle et guider sa voix à travers cet Enfer ; juste elle, et sa volonté.
Volonté qui s’effritait, se limitait à un triste néant selon les journées ; si c’était à cause d’elle que son oncle était mort, elle ne savait pas très bien à quoi rimait tout cela : rendre justice à son sacrifice, diraient beaucoup de gens ? Comme s’il attendait ça d’elle, d’où qu’il soit – dans les rares membres restant dans sa famille, il espérait surtout qu’ils survivent. Survivre était tout ce qui importait, et dans une pensée égoïste, qui au moins la motivait toujours à plier bagages et disparaître comme une voleuse, Cersei ne s’imaginait pas survivre en vivant aux crochets ou à la bonne volonté de qui que ce soit : son existence, son intégrité, elle les avait arrachées des mains de son père le jour où elle avait fui l’entrave de ses griffes acérées, et elles n’appartenaient désormais qu’à elle. Quand bien même ils pourraient dire, penser, prétendre ce qu’ils voulaient, ni Elwood, ni Isleen, ni qui que ce soit ne pourrait comprendre ce par quoi elle avait dû passer dans son rude apprentissage de la vie, ces derniers mois durant. De la fenêtre de sa cage dorée, elle avait vu le ciel d’automne devenir d’un gris de perle, tendant vers le lugubre dans les pires heures qu’elle avait eues à traverser là-bas. Ici, au milieu de ces instincts solitaires qui la domptaient, plus les jours passaient, plus le ciel s’éclaircissait : en février, le gris avait lentement laissé place à un blanc aveuglant, qui maintenant se parsemait de quelques nuances bleues – le printemps approchait timidement, mais rien ne changeait, le poids sur les épaules de Cersei ne faisait que s’alourdir. Elle pensait sans cesse à Elwood, qui avait dû quitter sa confortable librairie pour se lancer dans la nature, au milieu d’un misérable camp où il devrait s’occuper de son fils orphelin. Elle pensait, malgré elle, à sa tante, désormais plus esseulée que jamais, qui avait pleuré la perte de son mari mais pour laquelle, une part idiote de Cersei ne pouvait s’empêcher de ressentir une haine glaciale. Elle pensait également, dans ce coin de son esprit qu’elle aurait préféré faire taire, à Saíréann, le personnage qui n’avait de cesse de torturer ses sentiments, qui avait tantôt remis bien des choses en question, et qu’elle aurait voulu véritablement oublier à présent. Leur relation de départ, avait cependant tout eu pour être limpide à souhait : il la détestait, elle se contentait de rester parfaitement muette face à lui, ressassant ses pensées pour elle-même. S’il avait pu la percer à jour à cette époque, comme il l’avait fait à présent, il lui aurait sans doute possible de deviner les plans qu’elle dressait patiemment dans son esprit, chaque parcelle de son évasion qu’elle avait si soigneusement préparée. Ces choix avaient beau influer sur la vie de personnes comme Saíréann et, insidieusement, elle avait beau découvrir l’humanité sous la carapace glaciale du jeune homme, elle ne pouvait pas s’octroyer le luxe de regretter le choix qu’elle avait fait : sous le joug de Doezwal, elle serait morte d’une certaine façon ; et s’il ne l’aurait pas achevée sous prétexte qu’elle ne maîtrisait pas pleinement tel ou tel enseignement, ce serait cette part humaine d’elle qui aurait fini par s’éteindre. Au fond, elle ne pouvait s’empêcher de se dire que des êtres comme les Mangemorts, la si célèbre Bellatrix Lestrange, ou les Greyback comme ceux qu’elle avait déjà rencontrés, avaient été humains à une époque, avec des sentiments et capables d’éprouver de la compassion pour quelqu’un. Comme Sansa, lorsqu’elle était dépeinte par Elwood – il l’avait décrite bien souvent comme une sœur aimante, douce et quelque peu extravagante, mais attentive et volontaire. Une personne à laquelle Cersei elle-même n’avait jamais eu affaire, certes, mais qu’elle avait aimé imaginer dans sa tête, à une époque. Un temps désormais révolu, car si pour les autres elle ne pouvait qu’éprouver une pitié misérable, pour sa cousine, elle ne ressentait qu’une haine brûlant au fond de ses entrailles – c’était aussi à cause de Sansa que beaucoup de choses arrivaient dans leur famille : elle avait beau blâmer l’arrivée d’un être comme l’adolescente dans sa vie, n’en restait pas moins qu’elle avait dans son cœur une fracture glaciale, un sadisme assez fou pour l’avoir faite devenir ce qu’elle était. Sans doute que c’était cette même chose, que Doezwal avait cherché dans sa propre fille ; elle ne doutait pas qu’il lui avait fait traverser le même enseignement que celui qu’il avait fait goûter à Sansa à ses débuts, seulement s’y était-il pris d’une manière plus obséquieuse avec la fille de son frère – tandis qu’à l’égard de sa propre fille, la haine qu’elle lui inspirait l’empêchait littéralement de prétendre à la politesse.
Avait-il réussi à l’éveiller, finalement ? Une question récurrente qui ne trouvait jamais de réponse dans l’esprit de la jeune fille : simplement parce qu’elle ne voulait pas y croire quand l’évidence se forçait à ses yeux, tandis qu’elle se sentait éprouver pour quelqu’un une haine à nulle pareille, ou qu’elle se montrait comme étant une redoutable manipulatrice. Tromper son monde n’avait jamais fait partie des ambitions de la jeune Cersei, il lui en était arrivée parfois de douter son affiliation à la maison des Serdaigle, alors que, enfant joviale et souriante qu’elle avait été, on l’aurait plus aisément promise à Poufsouffle. Etait-ce pour son esprit perspicace et ingénieux qu’elle avait rejoint la maison bleu et bronze, ou d’autres raisons avaient-elles animé le Choixpeau au moment de la placer ? Dans la salle commune, à la table des Serdaigle tout comme avec ses amis, elle s’était toujours sentie à sa place – et si… ? Tandis que fusaient ces questionnements incessants au cerveau de la jeune Harkness, l’étreinte malsaine de Doezwal se resserrait un peu plus sur sa liberté. Accablée par les reproches qu’elle s’infligeait à elle-même, dévorée par des doutes qu’elle n’aurait jamais dû avoir, Cersei n’avait de cesse de cauchemarder de desseins qui n’étaient nullement les siens. Dans ses pires cauchemars, repassaient en boucle les scènes que son père lui avait imposée grâce à l’usage de la légilimancie, elle, revêtant l’allure d’une parfaite Mangemort, usant de sortilèges qu’elle n’osait pas même imaginer prononcer un jour. Insondables, interminables, ces tourments en étaient devenus presque palpables pour la jeune fille, à chaque fois qu’elle s’égarait dans son propre esprit, qu’elle fléchissait à des impulsions nerveuses et imprévisibles – tout ce qui changeait de la douce et innocente Cersei, qui avait grandi à Poudlard et qui avait été le parfait exemple de la victime pleurnicheuse, s’apparentait à un pas de plus dans les ténèbres, à une transformation lente et douloureuse en ce qu’elle n’était pas – ce qu’elle ne voudrait jamais être. C’était donc ainsi que les choses s’imposaient à elle : le mal n’était pas inné, il se créait, se faisait germer dans un esprit faiblard, et il s’était logé, quelque part en elle, n’attendant qu’une occasion pour bondir. Servile, impétueuse, la jeune Harkness se retrouvait bien souvent à regretter des choix qui avaient été comme une évidence pour elle, à une autre époque. Peu lui avait importé, du destin que Doezwal réservait à Saíréann, si elle s’enfuyait au nez et à la barbe de celui-ci : si elle y avait pensé indéniablement, aucun ressentiment à l’égard du jeune homme, de l’être humain, potentiellement fils et frère de quelqu’un qu’il était, n’était né dans l’esprit de la fuyarde. Il semblait simplement que, en un ordre manichéen implacable, elle s’était contentée de le voir comme un de ses bourreaux, quelqu’un qui ne méritait pas mieux que d’être dévoré dans la fosse aux lions dans laquelle il s’était lui-même jetée : on récolte ce que l’on sème, disait bien l’expression. Dans la forêt qu’elle traverse, un craquement de branche par-dessus son épaule rappelle Cersei à l’ordre, un sursaut la secouant vivement – sa baguette serrée entre ses doigts, elle jurerait cependant que toute personne se trouvant alentours pourrait entendre son cœur battre dans sa propre poitrine. La respiration coupée, la jeune sorcière scruta l’ombre autour d’elle, la survie prônant sur toutes les flagellations silencieuses qu’elle s’imposait. Plus aucun bruit ne perturbait le calme implacable de l’endroit, mais depuis le camp lui-même, Cersei avait eu toutes les occasions d’entendre bien des gens parler des récentes batailles qui étaient survenues dans cette même forêt. Ici, on avait repéré Harry Potter il y a quelques jours à peine, et quand bien même elle avait la prétention de ne pas ressembler du tout à l’Elu, mieux valait qu’elle reste sur ses gardes. En tout cas, elle était partie en se faisant la promesse solennelle de faire attention, et de ne pas laisser à quiconque la possibilité de lui faire changer d’avis – encore moins à Elwood, plus ou moins la seule personne pour qui elle resterait. La seule personne pour qui elle endurait bien des choses, tandis qu’à présent, se mêlaient aux cauchemars où elle se voyait Mangemort sadique, ceux qui dessinaient sur ses paupières le cadavre de Lyse, le regard vide qu’elle lançait sur le néant de la mort, ainsi que les quantités infinies de sang qui avaient rougi sa vue. Inlassablement, cette scène repassait dans sa tête comme un film qui n’avait de cesse – fait d’une bobine qui s’allongeait à chaque passage d’image, il finirait sans doute par la rendre folle ; en arrivant au camp, en se réveillant en sursaut au milieu de la nuit, secouée d’inconscients pleurs, elle n’en avait pas parlé avec Elwood. Ils n’avaient tout simplement pas parlé de Lyse, ni de ce que les circonstances leur avaient imposé de faire, seuls, dans cette librairie. Et si tout le corps de Cersei avait beau exprimer le besoin irascible d’en parler, elle n’en ferait rien tant que son cousin n’y serait pas prêt, un jour, peut-être bien. Elle attendrait, s’il le fallait.
L’esprit vif, malgré le peu d’heures de sommeil qu’elle avait en stock, Cersei finit par accepter l’idée qu’elle était bel et bien seule dans cette forêt (ou du moins, tout autour) et que le craquement de branche n’était que le résultat du vent dans les arbres, ou d’un animal passant à proximité. Plus précautionneuse cependant, elle reprit sa route, hissant son sac sur ses épaules et resserrant l’emprise de sa capte autour de son frêle corps. La saison était encore très fraiche au petit matin, et, alors que la nuit s’éclaircissait doucement mais que le soleil s’attardait sous l’horizon, le point de rosée s’avérait être le plus désagréable qui soit. Frissonnant un instant, Cersei serra mieux son écharpe de Serdaigle autour de son cou ; la journée s’annonçait longue, et tant qu’elle ne s’arrêtait pas, elle ne prendrait que très peu garde à la fatigue qui l’assaillait de tous les côtés. « Qui est-ce ? » La voix perce l’ombre cependant et tout se précipite en une fraction de seconde. D’instinct, sa main devint moite autour de sa baguette, tandis que d’un mouvement vif – quoique, trop bruyant dans l’épaisseur des herbes basses – Cersei se décale de son chemin prévu pour disparaître derrière quelques entremêlements d’arbres. L’instinct de survie lui dictant chaque geste, le sang battant à ses tempes, ce n’est que lorsque son cerveau s’écrie à la raison que la voix ayant percé ses défenses lui apparaît familière. Inéluctablement familière, mais une possibilité qui s’avère tout aussi absurde qu’acceptable – voire réconfortante. Sa gorge se serrant dans un étau glacial, la jeune sorcière serra les dents pour se forcer à ne rien répondre : qu’il s’en aille, qu’il ne l’ait surtout pas vue, priait-elle incessamment à quiconque voudrait bien l’entendre, quitte à croire au hasard, au bon dieu à tout ce qui pouvait rassurer les gens. Pouvait la rassurer elle. Pourquoi était-il ici ? Il n’était pas censé être ici. Réfléchissant soigneusement chacun de ses faits et gestes, la jeune Harkness s’était en effet assurée que Saíréann ne soit pas trop près dans son sillage lorsqu’elle était venue retrouver Elwood – soit il y a à peine vingt-quatre heures ! Avait-il vraiment remonté sa trace en si peu de temps, réalisant alors un exploit qu’il avait été bien incapable d’accomplir jusque-là ? Pressant ses lèvres l’une contre l’autre, elle ferma finalement les yeux, comme le ferait un enfant persuadé que s’il ne voyait pas l’autre, l’autre ne le verrait pas non plus. Cruelle erreur, puisque lorsqu’elle les rouvrit, elle aperçut un éclat de lumière tout près d’elle. Si près qu’elle se recroquevilla plus encore contre le tronc d’arbre qui lui servait de refuge, bénissant Shae-Layne Hackett de lui avoir donné pour le voyage, une cape d’un noir si ténébreux – et maudissant ses cheveux d’être d’un roux si flamboyant. « Cersei ? Cersei-Jane ? » Son cœur fit un bond dans sa poitrine, elle serra plus fort encore sa main autour de sa baguette – allait-il la chercher avec acharnement ? Lui demander de se livrer à un duel si elle voulait conserver sa liberté ? Allait-il… être ce Saíréann qui la détestait autant, celui qui n’était réservé qu’à Cersei là où elle avait peu à peu pris goût à celui qui avait bu des verres avec elle, au Chaudron Baveur ? Celui qu’elle avait ouvertement trompé – par Merlin, s’il venait à l’apprendre ! Elle retint difficilement un frisson d’horreur, se sentant prise au piège comme le serait une souris dans une cage étonnamment minuscule. Encore une fois cependant, elle ne dit mot, n’esquissa pas le moindre geste, et la litanie de son esprit s’adressant au Bon Dieu se fit de plus en plus tonitruante. La peur, les doutes, une rage incontrôlable se déversant en elle dans une cascade aux couleurs indicibles, Cersei retint son souffle, sentant le sang battre à ses tempes avec fureur – au milieu de tout cela, il lui était difficile (voire impossible) de se concentrer pour trouver une résolution à ses problèmes. A leur dernier face à face, elle avait revêtu les traits de Marianne, et elle avait laissé libre le choix à Saíréann de poursuivre sa destinée de la manière qu’il le désirait : en dédicaçant le reste de ses jours en tant que rafleur à la traquer, ou en tentant de changer les choses, sans pour autant qu’une telle rébellion ne se paye pas par le sang. Qu’avait-il bien pu choisir ? Tandis qu’un optimisme niais se posait la question, Cersei était bien incapable de se faire la moindre illusion – elle n’avait jamais rien valu pour le rafleur qu’il était, alors à quoi bon s’attendre à ce que les choses aient un tant soit peu changé ?
« Mademoiselle Harkness ? Promis, je ne ferai rien. Je range ma baguette. » D’une vague tentative, sans bouger, scrutant juste l’alentour de son regard azur, Cersei chercha la silhouette de Saíréann, un signe de sa présence. Mais l’obscurité était retombée, plus épaisse que précédemment : il lui fallut de longues secondes pour réaliser qu’il avait éteint le bout de sa baguette, et qu’ils étaient à présent dans le noir d’une aube se faisant désirer. Si le soleil se levait maintenant, il serait plus facile pour le rafleur de la repérer, aussi, Cersei espérait bien que celui-ci prendrait son temps pour se pointer à l’horizon. Avait espéré en tout cas, avant que les paroles du jeune homme ne l’interloquent : une part d’elle, celle qui pensait inlassablement à tous leurs tête-à-tête (qui n’en étaient pas vraiment) voulait ouvrir la bouche afin de répondre une parole, ou se montrer. Mais le reste de son esprit restait farouchement campé sur ses positions, tout comme ses pieds, enfoncés dans le sol. « Eh bien je ne rangerai pas la mienne ! » Répondit-elle malgré elle, écrasant sa main contre sa bouche pour se faire taire. Sûrement que le sang battait trop vite tout en elle à présent, pour correctement irriguer son cerveau ; elle avait cependant bien conscience qu’ouvrir la bouche avait été la pire chose qu’elle aurait pu faire. « Parce que- promettre de ne rien faire, c’est bien la première chose que ferait quelqu’un qui a justement prévu de faire quelque-chose. » En articulant ses mots, elle eut la très nette impression que son palpitant était maintenant venu se loger dans sa gorge, alors que ses mots auraient pu être crédibles si elle ne s’exprimait pas d’un ton aussi hésitant. Fermant enfin sa bouche, Cersei déglutit dans l’espoir de donner plus d’assurance à sa voix, elle n’avait toujours pas bougé de son coin d’arbre, invisible et ne voyant elle-même pas le rafleur : il pouvait très bien l’avoir déjà repérée et ce, depuis l’instant où elle avait prononcé son premier mot, aussi, jugea-t-elle vain de balancer des trucs et prétendre être autre part. Sans pour autant ouvertement se montrer ; au moins si elle restait ici, ce serait l’arbre qui se prendrait un sortilège avant elle et, le dos collé contre l’épais tronc, elle avait une vue dégagée de tout ce qui l’entourait. « Je sais bien qu’il vous a envoyé pour me chercher ! Qu’est-ce que vous faites là ? Vous m’avez suivie ? » Bien qu’elle ne comprendrait jamais comment – c’était cependant la réponse la plus vraisemblable ; ils ne pouvaient quand même pas se retrouver ici par le simple fait d’un hasard ? Une fugace pensée perça dans ces questionnements – pouvait-elle transplaner ? – loin d’elle l’envie de risquer d’être désartibulée parce qu’il lui aurait bondi dessus pour la rattraper, elle oublia bien vite cette idée : elle était destinée à rester vainement ici, à nourrir l’espoir niais qu’il s’en irait. Ou qu’il pourrait un tant soit peu respecter sa parole, ou qu’elle pourrait très bien en venir à bout s’ils devaient se battre en duel – autant de possibilités de réussites que d’échecs, pour le moment, elle était simplement prise au piège.
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Sujet: Re: take only what you need from it. ◮ (cersei&tracey&saíréann) Dim 18 Aoû - 13:09
take only what you need from it
the water is warm, but it's sending me shivers. a baby is born, crying out for attention. memories fade, like looking through a fogged mirror. decision to decisions are made and not bought but I thought, this wouldn't hurt a lot. i guess not. control yourself. take only what you need from it. a family of trees wanted, to be haunted.
Je me rappelle sans mal cette époque où, gamin, ma mère me menaçait quelques fois de m’envoyer chez mon oncle Muireadhach, lorsque mon père avait le dos tourné. Pêcheur de poisson sans ambition, il est toujours resté dans son village de naissance et n’en a jamais bougé. Son plus grand malheur reste le fait de ne pas pouvoir avoir d’enfants – déjà qu’il n’a pas de compagne, il se trouve incapable de procréer, faisant ainsi preuve d’un réel manque de chance – et à défaut de trouver un quelconque intérêt chez ses frères pour lui succéder, il ne désespère pas de l’idée de voir un jour l’un de ses neveux venir à lui. Sachant mon aversion à l’idée de travailler dans cet environnement à l’odeur particulière qu’est une poissonnerie, et ma peur de finir avec des doigts palmés à force d’avoir les mains fripées par l’humidité, ma mère ne s’est jamais gardée de jouer là-dessus pour me calmer et faire en sorte que j’arrête de chahuter, quand bien même je ne me suis jamais vu comme le grand perturbateur de la famille. Enfant, je ne me suis jamais fait à l’idée de pouvoir devenir le pupille de mon oncle et de me faire envoyer loin du reste des miens, tout comme ma sœur Aoidbheann s’est retrouvée éloignée de la famille sous prétexte qu’elle soit cracmolle, car c’est quelque chose qui m’a toujours terrifié. Après tout, ma mère a toujours prétendu qu’il n’y avait rien de mieux au monde que la famille, alors il m’est toujours apparu comme invraisemblable de m’en écarter. Mais à présent que j’ai compris tout ce qu’a toujours caché cette famille, en commençant par le rejet de ma sœur Béa – la cracmolle – qui n’aide en rien à croire en une famille unie, je me pose de nombreuses questions. Je me surprends même à me demander s’il n’aurait pas mieux valu que je sois un cracmol moi aussi, ainsi aurais-je été envoyé bien loin de la maison familiale, avant d’avoir à apprendre la mort de mon paternel. J’aurais même pu faire en sorte de faire un peu plus de bêtises afin d’être envoyé chez mon oncle et m’écarter un peu des autres. Mais non, je suis le Ò’Leirigh lambda, à présent coincé dans son statut de rafleur, condamné à chercher une jeune femme à la chevelure flamboyante, pour le compte d’un homme qui me donne la chair de poule. Il faut dire aussi que Doezwal n’a rien d’un homme gentil, bien au contraire. Il se montre aussi terrifiant par son statut de mangemort, que par ses décisions, les ordres qu’il donne. Il est simplement impressionnant, je ne peux le nier, même s’il ne l’est pas dans le bon sens. Il est terrifiant et il le sait, n’hésite pas à jouer sur ce détail pour faire pression et obtenir ce qu’il désire. Pour lui, il n’y a aucune limite. Il ne semble même pas avoir peur de la mort, du moins n’a-t-il pas peur de la distribuer autour de lui. Marianne m’en a averti, Tracey ne s’est pas gardée de me le cacher non plus. La première n’est pas une novice dans ce monde obscur qui côtoie les mangemorts et autres rafleurs et elle sait par conséquent de quoi elle parle. La seconde a une espèce de sixième sens, pour ce genre de choses, qui n’a jamais paru être défaillant. Et si les deux jeunes femmes, pourtant particulièrement différentes, parviennent à se mettre d’accord sur ce point, c’est qu’elles doivent avoir raison. Pourtant, c’est une conclusion à laquelle j’aurais préféré ne pas arriver, car il me faut bien avouer que cela me met quelque peu la pression, en quelque sorte. Elle est loin, cette époque où je plaçais tous mes espoirs en Doezwal, attendant simplement de lui, qu’il puisse me faire devenir mangemort aussi, un jour ou l’autre, pour atteindre ce rêve que mon frère n’a pas pu lui-même toucher, après une période de mise à l’essai en tant que rafleur. Aujourd’hui, je n’attends plus que de lui, qu’il me laisse tout simplement en vie, épargne ma vie et celle de ma famille – si possible – et surtout, qu’il cesse de chercher après sa fille. Je ne sais pas pourquoi c’est ce point qui me revient sans arrêt à l’esprit, mais il parait être plus important que tout autre, même si je n’ai aucune raison particulière pour justifier cela.
Toute ma durant, j’ai cru bien agir, tout faire pour le mieux. Pourtant, lorsque je regarde en arrière, je ne parviens qu’à me dire que je suis l’ombre du mangemort, depuis que je l’ai rencontré. J’ai laissé ma sœur se faire de la maison familiale, comme une malpropre, sous prétexte qu’elle n’ait pas développé de pouvoirs magiques. J’ai tu le premier meurtre – du moins, j’imagine qu’il s’agissait là du premier et qu’il n’y en a pas eu d’autres auparavant – de mon frère, pour ne pas trop bouleverser ma mère, refusant de lui souffler l’identité du meurtrier de mon paternel. J’ai été le plus mauvais préfet que les poufsouffles aient pu connaître, me montrant tyrannique au possible, simplement parce que j’avais le pouvoir de le faire. Je suis devenu rafleur à mon tour, suivant les traces de mon frère et de ma sœur ainés, alors que je jugeais quelque peu déplacées les actions de mes aînés – quand bien même je n’étais pas bien mieux à l’époque, au moins, je ne tuais personne. Je suis tombé amoureux d’une femme et l’ai laissée semer le chaos entre mon frère et moi, ce qui m’a valu de laisser périr mon aîné sans même un regard en arrière ; conduite simplement dictée par une colère écrasante. J’ai suivi aveuglement Doezwal, faisant ce qu’il voulait faire de moi, sans broncher ou rechigner, quoi que tout de même un peu lorsqu’il m’a assigné le rôle de baby-sitter de Cersei-Jane, sa fille. Je suis devenu un rafleur avec l’aspiration de devenir mangemort, et si je n’ai jamais fait de mal à personne, cela n’empêche que cela veut dire que je cautionne les actions de mes confrères, en exerçant le même métier qu’eux. Aussi n’ai-je pas une existence de personne seine, contrairement à ce que j’ai toujours souhaité le croire jusqu’à présent. Et mon plus grand regret reste sans doute de ne m’en rendre compte à présent, alors qu’il est déjà bien trop tard pour me rattraper. Pourtant, c’est bien pour tenter de me racheter une conscience que je me trouve ici, au milieu des bois, en train de tenter de réfléchir à qui je vais bien pouvoir emmener pour nouer mon serment inviolable avec Tracey, au petit matin, dans le village de Craïk. Parce qu’après tout, Marianne reste introuvable et c’est d’une personne de confiance dont j’ai besoin pour faire cela. Mais hormis la rafleuse, je ne vois personne. Peut-être ma mère, mais elle n’accepterait pas me faire nouer un serment inviolable – quelle mère l’accepterait en sachant que cela inclut de mettre la vie de son fils en danger ? – surtout pas pour que Tracey me rende la pareille en se mettant avec moi à la recherche de la rousse. Et il reste hors de question de demander à mes frères et sœurs, tous rafleurs depuis que mon frère a lancé cette mode au sein de la famille. C’est alors que je continue de chercher au fin fond de mon esprit, la personne qui pourra éventuellement me venir en aide, que survient ce craquement de brindille sur le côté, qui me fait tourner la tête. Puis, l’éclat d’une chevelure rousse, qui fait s’emballer les battements de mon cœur, alors que mes pieds me guident d’eux-mêmes entre les arbres qui attisent ma curiosité, là où se trouve la personne qui a éveillé ma curiosité. Quelque chose me souffle – comme un vieux souvenir – qu’il s’agit là de Cersei-Jane, justement la jeune femme dont je m’apprête à envoyer Tracey à la recherche. Il m’est presque difficile de croire qu’il s’agit bien là d’elle, qu’elle puisse se présenter à moi d’un seul coup, alors que j’ai passé tant de temps à la chercher, sans jamais y parvenir. Pourtant, cette idée ne fait que s’immiscer un peu plus en moi, alors que j’éteins le bout de ma baguette, pour la glisser au fond de ma poche après l’avoir appelée. Acte pour le moins idiot, certainement, puisque si elle a une bonne vision nocturne, elle va sûrement être en mesure de fuir au travers des divers buissons et feuillages, me glissant une nouvelle fois entre les doigts, comme elle l’a tant fait ces derniers temps – s’il s’agit bien là de la fille Harkness, ce dont je doute de moins en moins, à mesure que les centièmes de seconde, défilent.
Je ne peux m’empêcher de remarquer qu’elle n’a pas nié être Cersei, lorsque je l’ai appelée. Cela veut-il dire qu’elle se trouve être Cersei ? Probablement que oui, cela ne laisse même pas réellement la place au doute, si je puis dire. Du moins, je continue à me bercer de cette douce illusion, la voyant presque comme un baume en vertu duquel, je peux tenter d’oublier un peu mieux à quel point les choses devant se dérouler dans quelques minutes à peine, se trouvent soudainement compromises. Peut-être qu’en me voyant venir avec la jeune rouquine, Tracey la reconnaîtra – après tout, elles ont le même âge et étaient toutes deux à Poudlard – et acceptera de m’aider à la protéger, quand bien même nous n’aurons pas pu nouer notre serment inviolable. Peut-être que mes bonnes intentions, lui serviront à s’assurer de ma bonne foi. Je n’en sais trop rien. Dans tous les cas, encore faut-il que Cersei-Jane me fasse confiance et accepte de me suivre, ce qui reste sans doute le plus difficile à accomplir. Tout autant qu’il semble difficile de mettre la main sur Marianne en dehors du Chaudron Baveur, visiblement. Mais avec la jeune Harkness, l’entreprise me parait s’avérer être bien plus ardue, sans doute parce que je ne le suis jamais apparu comme autre chose que son bourreau et que, par conséquent, elle n’a aucune raison de me faire confiance ou même de me suivre. Planté là, au milieu de la forêt de Craïk plongée dans l’obscurité, je me trouve simplement contraint de tendre l’oreille, guettant le moindre geste du côté de la rouquine, alors que je me demande comment je vais bien pouvoir jouer mes cartes, en faisant en sorte que la jeune femme me suive, quand bien même elle n’a pas de raison visible de devoir le faire. Du moins, pas à première vue et certainement pas de son point de vu à elle, mais je reste tout de même certain d’être en mesure de pouvoir l’aider. Pas un bruit ne vient pourtant ébranler la forêt, pas même celui du vent venant s’échouer dans les feuillages, provoquant un léger bruissement. Il n’y a rien d’autre que l’obscurité et le silence. Peut-être le bruit de ma respiration aussi, que je n’entends que bien trop fort, quoi que je puisse faire pour tenter de l’apaiser. Pourtant, aussi peu rassuré que je puisse l’être, je finis par glisser ma main au dehors de ma poche, la laissant pendre mollement le long de mon buste. Membre inutile que celui-là, lorsqu’il n’est pas en mesure de ce saisir du morceau de bois ensorcelé ; je ne vois pas comment je pourrais amocher Cersei-Jane d’une quelconque façon, si mes phalanges n’étreignent pas la surface de bois. Ce geste, je le fais savoir à la rouquine, afin qu’elle sache qu’elle se trouve à présent hors de portée – encore faut-il qu’elle me fasse un minimum confiance, ce dont je doute de plus en plus, à mesure que les secondes s’écoulent. Avec pour seul compagnon, le vide qui jouxte mon épaule, je continue de me laisser aspirer par le vide, ne sachant même plus avec exactitude où je me trouve, tant l’obscurité m’apparaît complète, avec les arbres qui empêchent les quelques rayons d’une aube naissante, d’atteindre la clairière. « Eh bien je ne rangerai pas la mienne ! » commente une voix, quelque part sur ma gauche. Pivotant sur mes talons, faisant crisser des brindilles sous mes pieds, je ne peux m’empêcher de porter mon regard vers sombre vers son origine. Mais rien. Rien hormis cette obscurité, paraissant toujours plus oppressante, au fur et à mesure que les secondes s’égrainent. Je ne peux m’empêcher de déglutir, alors que je m’imprègne de la voix de la jeune femme ; celle-ci tournant en boucle, comme un vieux disque rayé, dans mon esprit. Et je ne peux m’empêcher de constater que le timbre me ramène à quelque chose. Un souvenir, très certainement. Peut-être l’un de ceux des rares fois où nous nous sommes adressé la parole, je n’en sais trop rien. Ce n’est pas non plus comme-ci il s’agissait là d’un acte courant, puisque nous nous sommes que rarement adressés la parole. Je me rappelle pourtant lui avoir parlé une fois, en haussant la voix, pour lui lancer quelques paroles désobligeantes par au-dessus le feu, dont les flammes crépitaient entre nous. Comme une barrière de flamme, pour bien montrer que nous appartenions à deux monde différents : elle, la fille destinée à devenir mangemort, moi, l’éternel rafleur devant se contenter de surveiller celle qui effleurait mon propre rêve – de l’époque – bien plus que je ne pourrais jamais le faire.
Je secoue la tête, chassant ces pensées désagréables de mon esprit – du moins, je tente de le faire –, par ce simple geste. Aussi, je finis par me contenter de hausser les épaules, pour toute réponse à l’attention de la jeune femme. Geste aussi puérile qu’inutile, étant donné que l’obscurité qui continue de nous englober, ne donne que l’impression de s’accentuer un peu plus à chaque instant. « Parce que- promettre de ne rien faire, c’est bien la première chose que ferait quelqu’un qui a justement prévu de faire quelque-chose. » reprend la voix de la jeune sorcière, se faisant soudainement plus hésitante. Pourtant, ce sont là les mots d’une personne sûre d’elle, une personne sachant ce qu’elle fait, qu’elle laisse s’échapper. Et cela ne m’étonne en rien, étant donné qu’elle a déjà été en mesure de prouver que c’est bien ce qu’elle est ; une personne maligne qui sait ce qu’elle veut, sait se protéger et parvenir à ses fins. Du moins, c’est ainsi qu’elle se figure être dans mon esprit. « Je sais bien qu’il vous a envoyé pour me chercher ! Qu’est-ce que vous faites là ? Vous m’avez suivie ? » Doezwal. Cela ne m’étonne pas réellement qu’elle sache – qu’elle se doute, tout du moins – que son père ne l’a pas laissé s’enfuir sans lancer quelqu’un à sa recherche. Même s’il ne s’agit là que le plus imbécile des rafleurs qu’il a croisé. Elle ne doit pas réellement avoir peur de moi je présume, s’il s’avère qu’elle a pu me filer entre les doigts une première fois, il n’y a rien d’étonnant dans le fait qu’elle puisse accomplir cette prouesse, une seconde fois. Je déglutis, sachant bien qu’il ne faut pas me chercher à démentir en ce qu’il s’agit de l’accusation concernant le mangemort – à quoi bon après tout, étant donné qu’elle sait la vérité ? Cependant, il n’en reste pas moins qu’elle se figure des choses erronées, puisque cette fois, ce n’est pas elle que je cherche, mais Marianne. Cette Marianne qui reste introuvable. A moins que je ne cherche tout simplement une solution, afin de me sortir d’affaire. Je ne sais plus réellement où j’en suis, l’apparition soudaine de Cersei-Jane ayant tout chamboulé dans mon esprit, je le crains. A quoi bon lancer Tracey à sa recherche, si je peux moi-même mettre la main dessus en cet instant ? Cela ne sert à rien, je me le figure bien. « Je ne suis pas réellement disposé à vous détailler quoi que ce soit au milieu de ces bois. Si les murs s’avèrent avoir des oreilles, les arbres en ont sûrement de même. » Je pince les lèvres, continuant de scruter l’obscurité de mes prunelles sombres. A l’endroit où je suppose se tenir la jeune femme, étant donné que le son de sa voix me parvient de là-bas, je ne perçois rien. Simplement une masse sombre, compacte et obscure. Des buissons, un tronc d’arbre tout au plus. Mais rien ne laissant supposer la silhouette d’une quelconque rouquine. Il se peut très bien qu’elle ne soit pas seule dans ces bois – que nous ne soyons pas seuls. Si j’ai pu la trouver par hasard, aussi étonnant cela soit-il, je peux presque assurer avec certitude, que je ne suis pas le seul à pouvoir le faire. Après tout, tous les rafleurs sont à placer dans le même panier pour le coup, car je sais bien que je ne suis pas le seul à mettre lancer à sa recherche. Aussi ne faut-il pas que je laisse trainer quelques informations, même fugaces, à propos de Tracey, qui ne mérite certainement pas que je la mette en danger. « J’étais simplement en route vers Craïk, pour nouer un serment inviolable pour… » Ma voix se perd quelque peu, fait mine de s’éteindre, comme soudainement écrasée par le poids d’une révélation capitale, que je me suis pourtant déjà entrainé à encaisser à maintes reprises. « Pour vous. » je laisse finalement échapper en un soupire, que je considère à peine audible. Mais c’est peut-être le bruit du sang se mettant soudainement à battre à toute allure à mes tempes, qui me donne cette impression. Celle de ne pas être en mesure d’entendre ma propre voix, tant cette adrénaline, surgissant de nulle part, se trouve être importante, assourdissante même. Je me sens comme pris dans un étau, incapable de me figurer pleinement ce que je viens d’affirmer à voix haute. Car au final, il ne s’agit que de cela ; livrer ma vie sur un plateau à la faucheuse, pour que cette dernière épargne la vie de Cersei-Jane en contrepartie.
La gorge subitement nouée, sans que je ne puisse réellement savoir s’il s’agit là d’un effet de cette révélation qui sait bien trop souvent imposée à moi ou si cela découle simplement du fait de savoir la rouquine juste là, tout près de moi. Je pourrais me contenter de lui demander si elle n’a pas vu passer une rafleuse à la chevelure blonde au beau milieu de la forêt, mais c’est une question que je poserais sans trop d’espoir. Je pourrais me contenter de la laisser filer et de me mettre de nouveau à sa recherche, avec Tracey à mes côtés, mais cela me parait tout à fait absurde. Car je ne suis pas sûr de pouvoir retrouver Cersei-Jane avec l’aide de la brune, alors que pour le moment, elle se trouve simplement là, à quelques mètres de moi. « Enfin oui, vous avez donc raison. Si je me trouve ici, c’est pour vous. » je finis par soupirer, revenant à l’évidence de la chose. N’est-ce pas la rouquine qui régit ma vie depuis un bout de temps déjà, sans même avoir à faire quelque chose de particulier ? Le simple fait qu’elle existe, me condamne à la suivre éternellement, sachant bien à présent que je me trouve lié à elle d’une sordide façon. Chercher à protéger quelqu’un que l’on a toujours haï, n’est-ce pas là bizarre ? Je pense sincèrement que oui, mais je ne me vois pas non plus la livrer à son père à présent, pas alors que je sais ce que cela implique, depuis que Marianne et Tracey se sont toutes deux évertuées à m’ouvrir les yeux. Je ne peux pas simplement agir comme l’on me demande de le faire, alors que je sais à présent ce que cela implique. Si je n’ai jamais tué quelqu’un, ce n’est pas pour commencer à accomplir des meurtres par procuration, puisqu’au fond, cela revient au même. La culpabilité sera sûrement plus grande que celle d’avoir été le complice de feu mon frère pendant de trop nombreuses années – l’étant toujours d’ailleurs – au sujet du meurtre de mon père. Je ne veux pas savoir ce que cela fait, d’être en mesure de culpabiliser à ce point. « Mais ce n’est pas pour ce que vous croyez. » je finis par ajouter alors que, comme soudainement forcé à le faire par une force surgit de nulle part, je me sens presque obligé de faire un pas en avant. Je ne sais pas si c’est pour me rééquilibrer sur mes jambes, m’apparaissant soudainement comme confectionnées de coton tellement elles me paraissent incapables de soutenir mon poids, ou si c’est simplement pour me rapprocher un peu de l’endroit où je devine la présence de Cersei-Jane, au son de sa voix. Enfin, si l’utilité du premier pas reste des plus flous, il ne fait aucun doute que le second se trouve bien effectué, simplement pour m’approcher un peu de la rousse. Toujours un peu plus, comme-ci j’essaye de me prouver là que ce n’est pas un tour de mon imagination, un début de schizophrénie tardive. Je tente d’entendre le bruit de sa respiration, comme un appui sur lequel me reposer, mais je n’entends rien. Toujours ce même silence écrasant. « Je ne veux plus être mangemort. Rafleur me suffit amplement. C’est même déjà trop. » je lui confis alors que je cesse de nouveau de bouger, me campant de nouveau sur mes pieds. Comme-ci ce simple fait, peut lui garantir que je ne lui veux plus aucun mal. Mais en même temps, c’est mon ambition de devenir un type, planqué derrière un masque, qui m’a si longtemps poussé à la haïr. Si je n’aspire plus le devenir, je ne vois pas en quoi il me faut continuer à obéir au doigt et à l’œil de Doezwal – quoi que, on m’a mis en garde sur le risque de me faire tuer par ce dernier ou que ma famille souffre par ma faute, si je ne lui obéis pas – et par conséquent, livrer la jeune femme à celui-ci. J’espère qu’elle en arrive à la même conclusion que moi, auquel cas, je ne sais pas comment écarter ses soupçons. J’ai toujours cette peur qu’il y ait quelqu’un d’autre non-loin, qui pourrait entendre ce que je dis et par conséquent, détruire tout ce que j’essaye de construire de façon maladroite, depuis près d’un mois à présent.
≡ son emploi : professeur de sortilèges à poudlard.
≡ statut de sang : sorcier de sang-pur, noble jusqu'au bout des doigts, qui tient à la dignité de sa famille.
≡ sa maison : ancien gryffondor, un choix qu'il n'a jamais particulièrement compris ni accepté, tous les siens finissant normalement chez les serpentards.
≡ sa baguette : bois d'ébène, spécialisation en maléfices, longueur de trente-deux centimètres avec pour centre un ventricule de coeur de dragon.
Sujet: Re: take only what you need from it. ◮ (cersei&tracey&saíréann) Mer 16 Oct - 19:07
take only what you need from it
I wish you felt me falling, I wish you’d watched over me
— cersei-jane harkness, tracey davis & saíréann Ò'leirigh —
Le temps faisant, les jours s’allongeant, Cersei avait fini par croire qu’elle pourrait avoir la prétention de connaître cette forêt par cœur. Ou du moins, d’avoir assez d’instinct sauvage pour s’y déplacer la nuit, spectre invisible parmi les troncs des arbres : ce soir cependant, alors que la nuit était épaisse et sans lune, elle se rendait compte qu’elle n’était encore qu’une pitoyable novice dans le domaine de la fuite. Le dos plaqué contre le tronc d’un arbre, recroquevillée sur elle-même, avec seule la force de ses doigts et la détermination de sa baguette pour se défendre, bien peu d’opportunités affluaient à son esprit pour se sauver de cette situation. Il aurait été sûrement malavisé de transplaner, pas tant qu’elle ignorait les intentions et les raisons de la présence de Saireann en ces lieux ; son esprit lui-même se suffisait à inventer des ennemis à chaque coin d’arbre, prêts à bondir sur elle au moindre mouvement qu’elle ferait pour s’échapper d’ici. Peut-être préférait-elle finir désartibulée au milieu des montagnes glacées de la Russie plutôt que de retomber entre les mains de son père : dans ses longues soirées solitaires, dans ses interminables introspections en elle-même, Cersei n’avait pas encore songé à de tels extrêmes, à choisir entre la lente agonie infligée par mère nature, ou celle que lui offrirait son père en guise de bienvenue. Encore aujourd’hui, la trop-jeune adolescente qu’elle était ne connaissait pas toute la vérité, rien que la vérité, sur la complexe relation qui la liait à son père : des mots de Sansa cependant, elle ne pouvait douter. Doezwal avait tué sa mère, et il serait capable d’en faire de même avec elle, parce qu’il n’était tout simplement pas humain, si différent du père qu’elle avait eu parfois la naïveté d’idéaliser. Elle savait aujourd’hui, qu’il avait été injuste de sa part d’un jour oser remettre en question le lien d’amour qui la liait à son oncle et sa tante, tant celui-ci dépassait de loin dans son cœur, celui qui avait pu un jour, aurait pu si elle était entrée dans les rangs, la lier à Doezwal. Il n’y avait eu qu’à cette époque insignifiante de son enfance que Cersei avait osé croire en l’existence d’un relent d’âme au fond des prunelles de son paternel : candides illusions qui avaient volé en éclat force d’expérience. Le mieux qu’elle aurait pu attendre de son père, c’était qu’il continue de l’ignorer comme un déchet sur son chemin pour le restant de ses jours – ne lui avait-il pas seulement accordé ce luxe, jouissant de ces pouvoirs indicibles sur sa pauvre personne. C’était être naïf, sans doute, de croire à l’existence d’un relent d’âme au fond des prunelles de Saireann – une part de Cersei, cet instinct de bête solitaire qu’elle avait développé à travers ses longs mois de fuite, lui disait que c’était le cas, qu’il y avait forcément une partie de l’iceberg glacé qu’elle ne voyait pas. Qu’elle n’avait jamais vu, pas même sous les traits de Marianne, quand bien même elle aurait aimé les caresser de cette frivole affection qu’elle en était venue à ressentir. Pourtant, cette même part naïve d’elle qui n’avait de cesse de penser à Elwood, qui aidait les gens et qui aspirait à rester bonne et intouchée au milieu de cette guerre, celle qui était trop souvent ressortie en présence de Saireann, autour de ces innombrables verres de whisky Pur Feu – cette part d’elle voulait croire que leurs tête à tête n’avaient pas rimé à rien, et qu’elle avait pu entrevoir le véritable visage du rafleur. Autre chose, quelque chose de plus acceptable que celui qui lui avait lancé des regards flamboyants au travers des flammes dansantes d’un feu de camp. Quelque chose qui ne la détestait pas, se disait-elle parfois, sans savoir pourquoi l’attention d’un rafleur lui importait tant : à croire qu’elle était condamnée à s’attirer les ressentiments des mauvaises personnes, de ceux qui lui nuiraient forcément.
Il fallait cependant qu’elle se rende l’évidence, si vulnérable dans ces bois, esseulée depuis trop longtemps : ni Elwood, ni sa tante, ni personne ne viendrait à son secours si les choses tournaient mal. Et honnêtement, elle ne pouvait pas savoir comment les circonstances allaient basculer, quelle prise Doezwal continuait d’avoir sur Saireann. Si elle avait toujours vu sa cousine comme une peste haineuse et folle, à en croire Elwood, Doezwal Harkness s’était si profondément immiscé dans son esprit, qu’il l’avait rendue ainsi – peut-être en avait-il fait de même avec Saireann, peut-être que tout n’avait été qu’un astucieux et calculé mensonge, peut-être que le monde était bel et bien noir, affreusement noir tout autour d’elle, tout comme cette nuit si épaisse. « Je ne suis pas réellement disposé à vous détailler quoi que ce soit au milieu de ces bois. Si les murs s’avèrent avoir des oreilles, les arbres en ont sûrement de même. » Etait-ce vraiment pour cela, qu’il était si peu disposé à argumenter en quoique ce soit les prémices de sympathie et de gentillesse qu’il vendait au vide devant lui ? Retenant son souffle, écoutant l’impénétrable mélodie d’un vent discret glissant au sommet des branches nues des arbres, Cersei ferma les yeux pour quelques secondes, comme si elle désirait entrer en elle-même pour faire le point. Elle n’avait cependant jamais été très douée pour faire le point, trier chacune de ses bribes d’idées pour en faire quoique ce soit. Quoique ce soit d’autre que du vent et de la panique, brisant ses côtes à chaque battement de son cœur. « J’ai bien peur de devoir croire que les oreilles malintentionnées des arbres sont le cadet de mes soucis, alors. » Articula-t-elle finalement, au tronc d’arbre à quelques pas d’elle, assez distinctement pour que le rafleur, où qu’il soit, l’entende aussi distinctement qu’elle l’avait entendu, lui. Y avait-il la moindre chance pour que ce soient ses paroles à elle qui aient fait réaliser la triste réalité des choses à Saireann ? Les paroles de Marianne ? Les lèvres pincées, la rouquine esquissa une grimace à cette idée, incapable de savoir ce que le jeune homme avait bien pu relever des derniers mots qu’ils avaient échangés : d’une part Marianne le priant de survivre, de l’autre part la promesse qu’il mourrait sûrement, lui et sa famille, si jamais il n’accédait pas aux derniers désires de Doezwal Harkness. A la manière qu’elle était éternellement condamnée par le sang qui coulait dans ses veines, par le géniteur qui avait amené à sa naissance, il était lui, condamné par ces ambitions qui avaient fini par l’étourdir, et le perdre dans des méandres bien tortueux. Quel idiot. Il aurait pu avoir une vie si simple, si douce, il avait simplement craché dessus pour se vouer à une existence qui allait le détruire à petit feu à présent, qui l’enchaînait, quoi qu’il fasse, à une mort certaine. Leurs destinées ne s’en étaient retrouvées que plus liées. « J’étais simplement en route vers Craïk, pour nouer un serment inviolable pour… » Il lui était arrivée déjà, en le regardant, à travers ce même feu de camp dont il usait pour l’impressionner entre des paroles acerbes, de se demander ce qui avait pu faire sa vie à proprement parler, ce qui avait fait qu’il avait craché sur tout ce qu’il avait eu pour devenir ça. Avec Marianne, elle avait bénéficié de quelques éléments de réponse, perçant chaque jour un peu plus l’énigme qu’il avait si longtemps représenté pour la trop jeune Cersei-Jane. « Pour vous. » Finit-il par prononcer, laissant la jeune fille quelque peu hagarde, indécise : que devait-elle penser de ça. Etait-ce un beau moyen de dire qu’il était venu la chercher, mettre la ville à feu et à sang pour lui mettre la main dessus ou… ? Ou au fond, elle ne savait pas ce qu’il pourrait lui servir comme excuse pour expliquer pourquoi il était en route vers Craik pour nouer un Serment Inviolable pour elle ; est-ce qu’il était censé y rencontrer Doezwal qui concrétisait ses plans, ou quelqu’un d’autre ? Comment était-elle supposée dénouer quoique ce soit, une bribe de confiance, de ce qu’il venait de dire ? Ses mâchoires se serrèrent, sa gorge se crispa, mais Cersei ne bougea pas d’un pouce. « Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire au juste ?! Quoi, maintenant je vais avoir encore plus de personnes pour me chercher ? » Un ricanement ironique passa ses lèvres : peut-être que son père n’avait pas imaginé que sa pauvre sang-mêlé fille ne pourrait pas lui donner autant de fil à retordre. Il devait être surpris, sans pour autant que ce ne soit agréablement surpris, peut-être même vexé dans son pauvre amour propre. « Enfin oui, vous avez donc raison. Si je me trouve ici, c’est pour vous. » Plus que jamais, les idées bouillonnaient dans la tête de la jeune sorcière, à quoi pouvait bien servir un Serment Inviolable dans de telles circonstances, si ce n’est profiter à quelqu’un comme Doezwal Harkness, prêt à sacrifier la vie de n’importe qui pour obtenir ce qu’il voulait ?
L’acidité d’une bile de dégoût remonta au creux de sa gorge, et dans son coin, dans l’ombre, sans qu’il ne la voit, sans qu’ils ne puissent se regarder, Cersei ne put réprimer une grimace. Peut-être ne devrait-elle pas tant se préoccuper de la survie de Saireann. « Tu ne devrais pas faire ça. Il n’y a jamais rien de bon qui vient avec un Serment Inviolable, surtout avec certaines personnes. » Déclara-t-elle enfin, d’une voix impérieuse, comme si elle priait là, indiciblement, à Saireann de bien vouloir lui en dire plus sur la personne à qui il avait pu faire une telle promesse ; manifestement, un sorcier avec des pensées si extrémistes que rien ne l’arrêterait. Un ennemi que Cersei ne préférait pas avoir, si elle devait penser stratégie ; un personnage auquel le rafleur ferait mieux de ne jamais se lier. Passer du vouvoiement au tutoiement lui avait semblé trop naturel, mais d’aucun ne releva la chose à haute voix. L’expérience cependant, si elle avait changé quelque chose dans la voix de Saireann, ne semblait pas lui avoir appris quelque chose : peut-être que les longs mois de fuite de l’adolescente l’avaient rendue encore plus amère que le jeune homme lui-même : un jour, les rôles seraient sans doute inversés, elle serait celle qui regarderait par-dessus les flammes rouges et jaunes d’un feu pour le dédaigner. Ou simplement parce qu’il le fallait. Peu à peu, alors qu’elle réfléchissait, la jeune femme n’avait qu’à peine senti les muscles de son dos se décrisper, sa silhouette se muer dans celle de l’arbre qui lui servait de refuge : encore elle demeurait invisible à l’œil avisé du sorcier, et elle n’arrivait pas à se détacher du délicat délai que cela lui achetait. Le moindre pas qu’elle ferait, le moindre geste qu’elle pouvait accomplir, risquait de tout faire basculer : d’un bon, ou d’un mauvais côté, à présent, deux hypothèses se battaient ardemment à l’esprit de Cersei, tout comme deux instincts guidaient son cœur. Faire confiance, elle avait trop souvent eu le sentiment que celle-ci avait été écrasée d’un pied ferme, trahie des pires façons qui soient. Fuir, mais au combien c’était ce dont elle avait l’habitude à présent, la fuite lui paraissait bien vide. « Je ne veux plus être mangemort. Rafleur me suffit amplement. C’est même déjà trop. » Encore une fois, il y eut une part désireuse de réponse qui se manifesta en premier, en un nouveau rire moqueur, traversant l’air nocturne pour venir piquer à vif le jeune homme et ses paroles si candides. Les semaines, les mois pesant subitement sur ses épaules, la tristesse d’avoir abandonné Elwood empoisonnant son cœur, Cersei laissa tout sourire glisser de ses lèvres et disparaître dans le néant, un implacable sérieux figeant ses traits, accrochant son regard sur l’ombre de quelques brindilles, au loin. « Quoi ? Tu as réalisé que ça venait avec des conséquences ?! Peut-être que tu rêves encore d’échanger ta place avec la mienne, tu sais, on peut le faire quand tu veux, ça. » Etre une fugitive, fuir sans cesse, s’avérait parfois bien plus pesant que la culpabilité de faire toujours les mauvais choix : peu à peu, elle perdait les miettes de relation qu’elle avait pu avoir fait renaître avec Elwood, tout comme elle ne parvenait plus à voir quoique ce soit de rayonnant, de beau et de réconfortant dans ce qui l’avait amenée dans la vie de son oncle et de sa tante. Elle avait été celle à cause de qui son oncle était mort, celle à cause de qui sa mère était morte. Qu’il le veuille ou non, qu’elle l’accepte ou non en son fort intérieur, Saireann avait fait partie de ces bourreaux qui avaient brisé sa vie – à une époque, il l’avait même détestée pour avoir une vie si misérable. « Après tout ce que tu as dit, et tout ce que tu as fait, et même en sachant qui est mon père et ce qu’il peut faire à un rafleur qui désobéit à ses ordres, pourquoi est-ce que je devrais te faire confiance ? » Il y avait des parts d’elle qui se disaient aptes à répondre à cette question, mais si serrée contre son tronc d’arbre, elle tentait de toute la force de son esprit de les faire taire, taire, taire.
Invité
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Sujet: Re: take only what you need from it. ◮ (cersei&tracey&saíréann) Dim 10 Nov - 10:31
take only what you need from it
the water is warm, but it's sending me shivers. a baby is born, crying out for attention. memories fade, like looking through a fogged mirror. decision to decisions are made and not bought but I thought, this wouldn't hurt a lot. i guess not. control yourself. take only what you need from it. a family of trees wanted, to be haunted.
La gorge soudainement nouée, le regard perdu dans le vide, je scrute l’obscurité sans mot dire, recherchant simplement l’endroit où peut se trouver la jeune femme. Mais avec la noirceur de la nuit, je me trouve dans l’incapacité la plus totale de distinguer quoi que ce soit, simplement contraint d’attendre patiemment, sans bouger, qu’elle daigne se présenter à moi. Je devine pourtant que les chances qu’elle le fasse, se trouvent être très faibles. Après tout, je lui suis toujours apparu comme le plus stupide salaud du monde. L’homme qui a eu à le surveiller comme un geôlier se doit de veiller à ce que des prisonniers se trouvent bien enfermés. J’ai été l’individu le plus exécrable possible à son égard et aujourd’hui, je m’attends à ce qu’elle soit indulgente, pour la simple et bonne raison que je suis tombé par hasard sur elle en plein forêt, au détour d’une clairière. Je ne suis même pas capable de lui mettre la main dessus sous le joug de ma propre volonté, ne devant qu’à un coup de pouce de celui que l’on appelle destin le fait de pouvoir de nouveau entendre le son de sa voix. Pinçant les lèvres, je ferme les yeux, tentant de me concentrer sur les sons qui me parviennent, à demi-étouffés. A plusieurs reprises, je pense entendre le bruit d’une respiration saccadée, bien vite balayée par le frémissement de quelques feuilles, portées par le vent. Pourtant, elle ne se déplace pas, reste toujours au même endroit, guettant simplement mon départ, je le crains ; sans quoi je l’entendrais sûrement faire crisser quelques feuilles ou brindilles sur le sol. Ma respiration, toujours plus saccadée, finie par m’assourdir, à tel point que je n’entends plus qu’elle. Je me sens divaguer. Qui suis-je ? Comment suis-je parvenu jusqu’à elle ? Elle ne veut pas me voir. Je ne sais même pas pourquoi je veux lui venir en aide. Ou peut-être que si, la réponse ne tarde pas à s’imposer à moi, plus évidente que jamais. Pour Marianne. Il n’y a que pour elle que je peux vouloir faire pareille chose, et pourtant, je ne la reverrais plus. C’est ce pourquoi je me trouvais dans cette forêt au moment de tomber sur la rouquine, à faire les cent pas, cherchant un moyen de remplacer sa présence. Cherchant tout simplement une autre personne à qui demander le terrible service qui me trotte derrière la tête. Personne ne doit avoir l’envie de nouer un serment inviolable, de vouer quelqu’un à la mort si celui-ci se trouve incapable de tenir sa promesse. Personne hormis un mangemort. Et je sais que Marianne se trouve avoir un bon fond, sans quoi elle ne m’aurait sans doute pas parlé de la sorte, m’aurait aussitôt condamné comme le bon à rien de service au moment de lui parler de Cersei-Jane, de ce que je pensais de tout ça. Marianne n’est pas comme les autres, elle a beau être une rafleuse, elle ne se trouve en rien menteuse ou fourbe, elle est la personne en qui j’ai le plus confiance en ce monde. Et c’est sans aucun doute pourquoi j’étais ainsi près à lui confier ma vie, avant qu’elle ne fasse la sourde oreille, jouant à la morte. Disparue du jour au lendemain, il se pourrait très bien que son existence même, n’ait été que le fruit de mon imagination. Mais je ne veux pas me borner à croire une telle chose, préférant goûter à l’illusion que tout cela a été possible, que les larmes qui ont maintes fois dévalées mes joues, n’ont pas coulé pour un acte de folie, un témoignage d’un début de schizophrénie. Aussi je me raccroche à quelques souvenirs comme un désespéré se raccrocherait à une bouée, afin de ne pas sombrer dans les eaux tumultueuses d’un océan ; moi, c’est simplement les dépressions que peuvent amener la vie que je cherche à éviter, en me plaisant à garder à l’esprit les instants – souvent trop courts – de bonheur passés aux côtés de la rafleuse.
Les secondes se transforment aisément en minutes et il me faut faire attention à ce qu’elle ne transforme pas en heures, alors que mes pensées se mettent à côtoyer Marianne au lieu de se focaliser sur la présence de la jeune Cersei-Jane, à quelques mètres seulement de moi. Ce serait une faute d’en oublier pourquoi je me tiens debout, immobile, au milieu de ces bois. D’ôter de mon esprit que si j’ai arrêté de marcher en me laissant guider par mes pas maladroits, au milieu des arbres, c’est parce que la rouquine a soudainement fait irruption face à moi, sans doute sans le vouloir. Sinon, à quoi bon se jeter du jour au lendemain dans les bras de son plus grand poursuivant, celui-là même qu’elle s’est tant évertuée à fuir depuis tout ce temps ? Elle était là par hasard, tout comme je me trouve dans cette clairière par hasard. Pourquoi celle-ci au lieu d’une autre à ce moment-même ? Seul Merlin serait en mesure de répondre à cette étrange question. Et la seule entité en mesure de répondre à quoi que ce soit ici, c’est la lune qui, répandant quelques rayons blafards au milieu des branchages, pas suffisamment puissants pour éclairer autre chose que les hauts des troncs, donne une heure approximative. Elle m’indique que le rendez-vous donné avec Tracey, n’est plus dans très longtemps. Il serait impoli d’arriver en retard alors qu’elle est là dans l’unique but de m’aider – ce but assez abracadabrant, de m’aider à trouver Cersei-Jane pour la mettre en lieu sûr par la suite, l’éloigner un peu plus de ses détracteurs qui, comme moi, ont été envoyés à sa recherche par son père. Mais par le même temps, je me vois difficilement tourner les talons pour rejoindre Craik sans un regard en arrière, alors que la rouquine se trouve là, non loin. « J’ai bien peur de devoir croire que les oreilles malintentionnées des arbres sont le cadet de mes soucis, alors. » lâche-t-elle d’ailleurs, de ce qui me semble être ma gauche – à moins qu’il ne s’agisse de ma droite ? Je ne suis déjà plus certain d’où m’est parvenu le son de sa voix. Je pince les lèvres, tentant d’y réfléchir, mais c’est trop tard. Les mots me paraissent déjà trop lointains, le souvenir également. C’est l’adrénaline qui, en s’infiltrant dans mes veines, me fait perdre tout mes moyens – pour ne pas dire que je me trouve déjà être un piètre rafleur à la base. Je me plie pourtant à l’envie de la jeune femme de lui conter ce qui m’amène par ici. Après tout, pourquoi me suivrait-elle, moi qui lui ai toujours témoigné tant de haine, si je ne lui en donne pas une raison ? Si elle ne peut pas porter un minimum de confiance en ma personne ? Ce serait idiot de même ne serait-ce qu’espérer qu’elle le fasse, je n’ai pas besoin qu’elle me le fasse remarquer pour m’en rendre compte moi-même. Ce n’est pas nécessaire. « Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire au juste ?! Quoi, maintenant je vais avoir encore plus de personnes pour me chercher ? » Ses mots se trouvent accompagnés d’un ricanement mauvais, que je ne peux que comprendre tout compte fait. C’est de ma faute, je me suis mal expliqué et je le conçois à présent. Aussi je me mets à secouer vigoureusement la tête en signe de négation, avant de comprendre que cela s’avère être tout à fait inutile. Avec toute cette pénombre, elle ne peut pas me voir, tout autant que moi je ne me trouve pas en mesure de distinguer sa silhouette. « Pour vous chercher, oui. Mais pas pour vous amener à votre père. » Je déglutis alors que les mots finissent de s’échapper de mes lèvres. Non, pas pour l’amener à son père, simplement pour l’amener dans un endroit plus sûr, pour que plus jamais, elle n’ait à tomber sur un rafleur au détour d’un arbre, au beau milieu d’une clairière, plongée dans la pénombre ou non. Elle mérite une vie tranquille ; elle est l’espoir, la lumière dans l’obscurité. Au diable ce Potter derrière lequel tout le monde se trouve, au diable le Lord derrière lequel tout le monde cherche un semblant de puissance ; ce sont des personnes comme Cersei-Jane qui seront source de l’avenir, car elles se trouvent justes. C’est Marianne qui me l’a fait comprendre.
Une nouvelle fois, je suis obligé d’admettre que la blonde a changé plus de chose dans ma vie que mon frère en toute une vie, alors même que c’est lui qui m’a fait prendre place au milieu des rafleurs. Elle m’a appris qu’il pouvait y avoir de la gentillesse dans tout homme – toute femme – même ceux paraissant trop durs ; là où Margaery m’a appris que la méchanceté pouvait habiter même la personne pouvant paraître la plus honnête. Toutes deux, elles m’ont apporté une belle leçon de vie, mais c’est Marianne qui m’a apporté la plus belle des deux, celle qui me donne le plus d’espoir pour le futur. « Tu ne devrais pas faire ça. Il n’y a jamais rien de bon qui vient avec un Serment Inviolable, surtout avec certaines personnes. » Je ne me formalise pas du soudain tutoiement, celui-ci me paraissant même tout naturel, sans que je ne puisse expliquer pourquoi, pourtant. Je fronce les sourcils tandis que je ressasse ses paroles dans mon esprit, me les répétant inlassablement jusqu’à ce que je sois sûr d’en comprendre le sens. Pourtant, lorsque celui-ci m’apparaît, comme évident, il me parait bien trop faux pour que je puisse y croire. Il doit y avoir une signification cachée à ses mots ; elle ne peut pas simplement s’inquiéter pour moi, alors qu’elle m’a toujours vu comme une personne dont la méchanceté le pourrit jusqu’à la moelle – alors que je me suis toujours arrangé pour qu’elle ne me voit qu’ainsi, alors que je la regardais méchamment par-dessus les flammes dansantes, alors que mes mots cruels atteignaient ses oreilles. « Est-ce que certaines personnes inclus une jeune femme de dix-sept ans, ancienne serpentard ayant fuit Poudlard, partisante de l’Ordre du Phénix, selon toi ? » je demande au milieu du silence. Non, je ne pense pas que ce soit de ce genre de personne dont Cersei-Jane tente de me mettre en garde. Dans tous les cas, je sais bien que je n’ai pas à me méfier de Tracey, car aussi antipathique puisse-t-elle être, elle a toujours été ce genre de personne sur lequel on peut compter, bien que ce soit une qualité chez elle, à laquelle elle ne m’a jamais habitué auparavant. Si elle fait cela, c’est uniquement pour la rouquine de toute façon, autrement, je sais qu’elle me déteste et qu’elle ne me rendrait aucun service. Elle ne me fait tout simplement pas confiance, sans quoi, elle ne me ferait pas nouer de serment inviolable avec elle, pour s’assurer que je ne lui mente pas, lorsque je lui assure que je ferais en sorte qu’il ne lui arrive rien, que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour la protéger. « Quoi ? Tu as réalisé que ça venait avec des conséquences ?! Peut-être que tu rêves encore d’échanger ta place avec la mienne, tu sais, on peut le faire quand tu veux, ça. » Je ne réponds rien, sachant pertinemment que cela s’avère inutile. Elle sait déjà que je ne souhaite plus échanger ma place avec la sienne – dans tous les cas, les qualités que revendiquaient son rang de fille du vieil Harkness, ne se trouvent plus être qu’un lointain souvenir qu’elle ne peut plus toucher. « Après tout ce que tu as dit, et tout ce que tu as fait, et même en sachant qui est mon père et ce qu’il peut faire à un rafleur qui désobéit à ses ordres, pourquoi est-ce que je devrais te faire confiance ? » Sa question claque dans l’air, inattendue. Elle parvient à mettre le doigt sur des choses tout à fait justes. Qu’importe qu’elle n’ait jamais eu l’envie de devenir mangemort aux côtés de son père, elle a tout de même eu le temps d’apprendre quelques petites choses qui lui apportent un semblant de maturité. Maturité qu’elle a fini d’acquérir lorsque sa fuite lui a ôté ce qui lui restait d’innocence et de naïveté, pour lui forger un caractère indispensable à la survie. « Tu ne devrais pas. » je lui réponds aussitôt, préférant jouer le jeu de l’honnêteté que celui de l’entourloupe. Après tout, elle aura plus tendance à avoir confiance en moi par la suite, si je me trouve être honnête à son encontre dès le début. Et puis, il ne s’agit là que d’un écho à ses propres pensées, une notion de survie élémentaire. Me suivre, ce serait se jeter dans la gueule du loup – du moins, le moi qu’elle a toujours vu comme étant son prédateur, là où il ne s’agit plus que du moi voulant être le protecteur. « Mais tu le feras tout de même, parce que tu veux croire en la possibilité que le monde puisse changer, que les personnes voulant autrefois t’amener à ton père, puissent vouloir t’aider. Parce que tu en as assez de la vie que tu mènes et que tu veux de nouveau pouvoir avoir confiance en quelqu’un. » Une nouvelle fois, je hausse les épaules, sachant pourtant pertinemment que cela s’avère inutile, puisqu’elle ne me voit pas. Mais il ne s’agit là que de faits que je sais être plausibles, des choses qui feront écho à ce qu’elle pense réellement – à ce que tout le monde aimerait pouvoir penser ou croire réellement. Pas que je prétende être en mesure de la connaître, juste que c’est là une chose que tout le monde pourrait croire, même Cersei-Jane. « Auquel cas, tu te rendras compte d’ici quelques semaines – quelques mois ? –, lorsque mon amie t’aura retrouvée, que tu aurais finalement dû me suivre. Qu’elle aurait pu te venir en aide plus vite, que tu aurais pu t’arrêter de courir bien avant, si tu l’avais voulu. » Je clos enfin mes lèvres, n’attendant plus que la réponse de la jeune femme pour faire quoi que ce soit. Alors que je ne sais pas où elle se trouve, quand bien même elle n’est qu’à quelques mètres de moi, je ne peux pas non plus lui agripper le bras pour l’emmener avec moi. Je ne peux tout simplement pas la forcer à faire quoi que ce soit, si elle ne le veut pas, si elle pense que le temps n’est pas encore venu que je le fasse. Aussi je me prépare à la possibilité de pouvoir repartir, seul, en direction de Craik pour rejoindre Tracey.
≡ son emploi : professeur de sortilèges à poudlard.
≡ statut de sang : sorcier de sang-pur, noble jusqu'au bout des doigts, qui tient à la dignité de sa famille.
≡ sa maison : ancien gryffondor, un choix qu'il n'a jamais particulièrement compris ni accepté, tous les siens finissant normalement chez les serpentards.
≡ sa baguette : bois d'ébène, spécialisation en maléfices, longueur de trente-deux centimètres avec pour centre un ventricule de coeur de dragon.
Sujet: Re: take only what you need from it. ◮ (cersei&tracey&saíréann) Sam 7 Déc - 20:38
take only what you need from it
I wish you felt me falling, I wish you’d watched over me
— cersei-jane harkness, tracey davis & saíréann Ò'leirigh —
Petite force vitale caché au fond de sa poitrine, son coeur battait à tout rompre contre ses côtes. Elle le sentait s’épuiser à pomper le sang battant à ses tempes, les mille idées qui la torturaient depuis de longues minutes déjà : sous l’apparence de Cersei, il lui était difficile d’imaginer Saireann comme un ennemi, aussi surprenant que cela puisse paraître. Avec lui, assise au comptoir du Chaudron Baveur, parfois à perdre toute idée du cours du temps, elle avait fini par se familiariser avec un sentiment inattendu de sécurité : difficile, donc, d’oublier Marianne et tout ce qu’elle avait pu connaître avec Saireann - tout ce que Cersei était censée ignorer. Sans doute que si elle venait à poser les yeux sur le rafleur à présent, elle ne parviendrait plus à cacher ces élans incompréhensibles de confiance qu’elle avait tissés vers lui au fur et à mesure. Ne laisser transparaître que cette méfiance, cette défiance qui avaient brûlé au fond de ses prunelles à l’instant même où son père l’avait laissée dans les pattes du jeune homme, serait réveiller un passé qu’ils avaient, l’un comme l’autre, largement dépassé. Quand bien même il ne le savait pas, quand bien même il ne le saurait jamais : c’était là toute l’ironie de leur histoire, s’il la condamnait ici, à retomber entre les griffes de son père, il condamnait aussi Marianne. Il ne le saurait simplement jamais, il ne comprendrait pas : Marianne disparaîtrait simplement, se mourant quelque part à mi-chemin entre ce qui avait été entre eux bien avant, ce qui était entre eux à l’heure actuelle. Son esprit focalisé sur bien des questionnements, Cersei ne se rendit compte que bien tard que ses doigts avaient blanchi autour de sa baguette magique, et que ses mains étaient devenues moites. Finalement, peut-être que la méfiance était devenue chez elle, un réflexe qu’elle ne pouvait s’empêcher d’avoir aussitôt qu’elle posait le regard sur quelqu’un : tant de fois elle s’était fourvoyée sur bien des gens, tant de fois elle avait fini par se faire à l’idée qu’il valait mieux pour elle être solitaire que se fier à n’importe qui. En observant de loin sa tante, à Craik il y a de cela quelques heures à peine, Cersei n’avait pu s’empêcher de repasser les images, les quelques graines de souvenirs qu’elle conservait de la nuit où Doezwal était venue la chercher : l’esprit façonné par les paroles de son père, la jeune sorcière avait fini par tant se familiariser avec l’idée qu’ils l’avaient abandonnée aux griffes de Doezwal tout comme ils avaient abandonné Elwood à Azkaban, qu’elle n’arrivait pas à accepter l’idée que son oncle soit mort en la défendant. Mort à cause d’elle, était curieusement une notion qu’elle acceptait plus aisément, comme pour mieux se fustiger de sans cesse, rien qu’en existant, briser des vies de la sorte : c’était donc de ça qu’était faite sa vie à présent. Quand bien même elle n’imaginait pas son cousin la troquer comme une poignée de gallions aussitôt il en aurait l’occasion, elle était là à nouveau, à fuir à toutes jambes à travers bien des forêts, des zones sauvages où seule sa solitude la consolait. Tôt ou tard, en franchissant un pas de trop dans la vie d’Elwood, elle finirait pas signer son arrêt de mort, ou quelque chose s’en approchant dangereusement : ainsi, mieux valait que les choses soient comme elles étaient à l’heure actuelle, qu’il se contente de blâmer le monde pour son emprisonnement à Azkaban, ou la mort de Lyse, ou le fait de se retrouver avec un enfant qu’il ne connaissait qu’à peine. Elwood avait d’autres chats à fouetter, Elwood était mieux sans elle ; c’étaient les quelques couplets qu’elle n’avait de cesse de se répéter à chaque pas qu’elle faisait et qui l’éloignait du reste de sa famille. A Craik, ils seraient tous tranquilles, et si jamais un jour, ils devaient à nouveau croiser la route de Doezwal Harkness, ils n’auraient qu’à dire qu’ils ne l’avaient pas vue, qu’elle était aussi insaisissable que du vent, et qu’elle ne s’arrêtait jamais nulle part très longtemps. Peut-être alors que son paternel se contenterait de la détester elle, de vouloir se venger après elle uniquement : le décompte de gens morts pour elle commençait à devenir bien pesant, quand bien même il n’y avait que son oncle sur la liste, pour le moment, c’était déjà bien assez.
Ajouter le nom de Saireann à cette liste lui était parfois venu en tête : Doezwal aurait pu le tuer à l’instant même où Cersei avait fui, d’un élan de colère réduire à néant l’existence du petit sorcier qui avait été trop imprudent pour croire qu’une fille aussi jeune pouvait lui échapper. Elle aurait voulu pouvoir continuer à prétendre qu’elle n’en aurait eu cure, si quelque chose était arrivé au rafleur par sa faute : quand il avait craché sa haine à son égard, quand il n’avait fait preuve que d’indifférence pour elle, ça avait été bien aisé de le détester et ça aurait été facile pour la jeune rousse de simplement le compter comme un dommage collatéral de sa propre survie. Sa survie avant tout, un loi imprenable à laquelle Saireann s’était déjà plié, à l’instant même où il avait rejoint les rafleurs : c’était ce qu’ils faisaient après tout, ces sorciers de bas étage, ils détruisaient la vie des autres pour obtenir de l’argent en retour, quelques gallions tachés du sang de victimes qu’ils choisissaient presque au hasard, au gré de leurs errances dans des endroits comme celui-ci. Pour Saireann, la récompense qu’il obtiendrait de Doezwal Harkness en lui rendant sa fille, ne serait certainement pas des gallions : était en jeu beaucoup plus ; depuis toujours, cette histoire entre eux avait été une affaire de vie ou de mort. L’évidence était donc là, écrite depuis le début entre eux, malgré ce qu’ils avaient vécu - malgré ce que Marianne et Saireann avaient vécu - elle n’avait aucune raison de croire un tant soit peu dans les changements de bord que lui vendait le rafleur : à maintes reprises, que ce soit en côtoyant son père, sa cousine ou même d’autres gens depuis, elle avait découvert que certains sorciers étaient des menteurs particulièrement talentueux, habiles avec la moindre de leur parole afin de faire fléchir tous les esprits. Cersei se souvenait encore au début, avant qu’elle n’épuise la patience de son père à force d’en parler, de toutes les fois où il lui avait promis, d’un ton mielleux, qu’elle pourrait retourner à Poudlard si elle s’appliquait à apprendre ce qu’il lui enseignant pendant les longs mois d’été qu’elle avait passés chez lui. Le temps s’épuisant, elle avait fini par réaliser toute l’étendue de sa naïveté, l’imbécilité qui avait brillé au fond de ses yeux à l’idée de bien faire pour retrouver l’ambiance familière du collège de magie. Il lui semblait que c’était dans une autre vie, qu’elle s’était conduite avec tant de stupidité, assez de candeur pour croire la moindre parole sortant d’entre les lèvres d’un Mangemort ou d’un rafleur. Alors que ses espoirs s’éteignaient peu à peu, qu’elle se mourait dans ce coin de monde détestable d’où elle avait été la prisonnière, Saireann ne lui avait pas fait montre de plus de compréhension, de douceur que n’importe quel autre. Il avait été pire que bien d’autres, d’ailleurs. Pendant longtemps, s’il avait semblé être comme évident à Cersei que Saireann était tout aussi mauvais que les autres, elle aurait préféré continuer d’y croire, dos contre cet arbre, plutôt que de laisser le moindre doute glisser en elle. Pourtant, passaient devant le voile de ses paupières closes, toutes les images criantes qu’elle avait eues des doutes du jeune homme, que ce soit quant à sa chasse à l’homme menée contre la jeune Harkness elle-même, ou d’autres choses, sa condition de rafleur et où sa servitude allait. Tout autant qu’il lui était possible de croire que Saireann n’était pas entièrement celui qu’il avait été à son égard, lorsqu’elle avait été placée sous sa tutelle, il lui semblait fou de trouver une raison pour expliquer tous ces changements chez le rafleur : peut-être n’était-il pas conscient, que si elle venait bel et bien vers lui, s’il l’aidait comme il le promettait dans ses paroles, et que tout cela venait à se savoir du côté de Doezwal, il perdrait la vie. Peut-être pas uniquement la sienne, mais celle de toute sa famille également : la cruauté dont son père était capable semblait infinie à l’esprit de la jeune sorcière, il n’avait jamais lésiné sur les moyens avec elle, ou dans bien des souvenirs qu’elle conservait des longs apprentissages qu’elle avait connus en sa compagnie. « Est-ce que certaines personnes inclus une jeune femme de dix-sept ans, ancienne serpentard ayant fuit Poudlard, partisante de l’Ordre du Phénix, selon toi ? » Etait-ce donc cette fille, qui, par des paroles miraculeuses, avait réussi à pousser Saireann à changer de camp, quitte à se mettre sur le dos un ennemi bien plus redoutable que ne le serait jamais Cersei ? Il aurait pu la jeter dans la gueule du loup sans avoir la moindre peur qu’un jour, elle vienne se venger sur lui, sans conteste, tandis que de Doezwal Harkness, il avait mille raisons de craindre le moindre courroux s’il ne tendait ne serait-ce que la main pour venir en aide à quiconque l’aurait trahi, même sa propre fille.
Ces évidences pour Cersei n’en étaient peut-être pas pour tout le monde : après tout, son oncle et sa tante avaient toujours décidé de cacher à la jeune fille la nature viciée et mauvaise de son père, le présentant à elle, petite fille, comme un homme simplement malheureux d’avoir perdu la femme de sa vie. De ce qu’elle savait désormais, la femme de sa vie qui avait donné naissance à sa propre fille, Doezwal n’avait eu aucun problème à l’assassiner, alors même qu’elle n’avait aucun moyen de se défendre, simplement parce qu’elle était une moldue, et qu’elle s’était présentée à sa porte avec leur bébé. S’humectant les lèvres, Cersei poussa un léger soupir, assez discret pour qu’elle soit la seule à pouvoir ouvertement lire tout le doute que cela pouvait décrire. Même en la détestant, si elle pouvait reconnaître une chose à Saireann, c’est qu’au moins il ne lui avait jamais menti : peut-être parce qu’il n’avait pas la même propension à la manipulation que Doezwal n’en avait eu, qu’il avait juste eu besoin d’être simplement et bêtement méchant avec elle pour pouvoir l’atteindre : ça n’avait pas été compliqué, en somme. En vague signe de résistance encore, Cersei serra les dents, ses sourcils se arquant inutilement puisque son interlocuteur ne pouvait voir les volontés farouches qui continuaient de la posséder. « Quoi, Drago Malefoy est une fille maintenant ? » Elle lâcha un vague souffle, tentant de le faire ressembler à un ricanement peu assuré, avant de laisser une mine sérieuse reprendre place sur son visage : beaucoup de Serpentard avaient sans doute quitté Poudlard, pas forcément pour les bonnes raisons. Malefoy avait tué Dumbledore, c’était du moins, l’idée qui était née dans l’esprit de la jeune femme avec le temps, alors un Serpentard de dix sept ans, ça pouvait être n’importe qui et certainement pas un indice digne de confiance - peut-être était-ce simplement le résultat des vieilles et sempiternelles rancunes entre maisons, mais avec de tels arguments, il semblait malgré tout difficile à Cersei de croire en les promesses de Saireann. « Quoiqu’il en soit, s’il s’agit d’une gentille Serpentard, le conseil s’applique pour elle, elle ne devrait pas faire de Serment Inviolable avec n’importe qui. » Au moins pouvait-elle se permettre de laisser traîner la rancoeur qu’elle était censée avoir encore à l’égard de Saireann ; il ne s’était encore jamais racheté vis à vis de tout ce qu’il lui avait fait subir et seule la part Marianne en elle avait pu assister à une quelconque métamorphose dans sa façon d’être. Elle ne devrait pas lui faire confiance. Lui-même l’admettait, la réponse de Saireann cingla, quelque part comme une évidence, quelque part comme le signe triste qu’il se fustigeait pour des choses qui le dépassaient sans doute tout aussi largement qu’elle. Au fond, elle ne savait pas vraiment si elle préférait l’idée que Saireann soit prêt à sacrifier sa vie et la vie de chacun des membres de sa famille pour l’aider, ou même la sauver d’une quelconque mauvaise passe qu’elle connaîtrait à cause de son père. Faire les bons choix, était sûrement une chance à côté de laquelle le rafleur était passé il y a des lustres de cela, et l’aider elle, ne ferait que le mener à sa perte : si à une époque, elle ne s’était pas retournée un semblant de seconde en pensant à la possibilité d’entraîner Saireann dans ses méfaits, aujourd’hui c’était, étrangement, une autre histoire. « Mais tu le feras tout de même, parce que tu veux croire en la possibilité que le monde puisse changer, que les personnes voulant autrefois t’amener à ton père, puissent vouloir t’aider. Parce que tu en as assez de la vie que tu mènes et que tu veux de nouveau pouvoir avoir confiance en quelqu’un. » A nouveau les paroles de Saireann interrompirent le flot de pensées de la jeune fille, elle l’écouta un instant, fronçant les sourcils à ces paroles : comment pouvait-il seulement croire qu’elle ait en elle assez de volonté pour croire que des gens comme lui pouvaient changer ? Ou même pour croire en qui que ce soit, dans des circonstances pareilles, si ce n’est elle-même pour se sauver des mauvaises passes ? Jusque-là il fallait avouer que si on omettait la solitude et les rencontres hasardeuses qui l’avaient mise, plus d’une fois, dans de mauvaises passes, elle s’en sortait plutôt bien. Bien mieux qu’en croyant les bonnes paroles de qui que ce soit, en tout cas. Au premier abord, il n’y avait sans doute aucune raison pur que la bonté d’âme de Cersei Harkness n’ait refait surface et ce, surtout pas à l’égard de la même personne qui l’avait tant de fois écrabouillée de toute la force de sa véhémence. « Auquel cas, tu te rendras compte d’ici quelques semaines – quelques mois ? –, lorsque mon amie t’aura retrouvée, que tu aurais finalement dû me suivre. Qu’elle aurait pu te venir en aide plus vite, que tu aurais pu t’arrêter de courir bien avant, si tu l’avais voulu. » Elle soupira à nouveau, ses épaules s’affaissant, un brin de volonté s’effaçant du creux de son estomac. « Je n’arrêterai jamais de courir. Est-ce que ton amie, qui qu’elle soit, sait au moins qu’en se dressant contre mon père, tout ce qui l’attend c’est de se faire assassiner aussitôt qu’il lui aura mis la main dessus ? » Elle se demandait bien si Saireann avait pensé à émettre ce petit détail à toute personne se proposant de se mêler de leurs histoires, au combien compliquées. S’il avait ne serait-ce que le réflexe d’y penser lui aussi : ce qui était dans la balance pour lui, sa vie pour celle de Cersei, c’était forcément un calcul mathématique de ce genre là au centre duquel elle était. Une hésitation l’électrisa aussitôt, mais elle la balaya d’un brin de bravoure, ou de folie : se détachant du tronc d’arbre contre lequel elle s’était réfugiée, Cersei esquissa un pas, un autre encore pour sortir de sa pénombre, le contournant pour se retrouver à quelques pas du rafleur. Indistinctement, elle reconnut la forme de son corps, sans doute quelques lueurs de son regard se posant sur elle. D’un geste elle désigna sa baguette, qu’elle avait toujours en main. « Si tu veux que je t’écoute, donne-moi ta baguette. » Tout le monde n’était pas fait pour être déloyal et menteur, elle n’était pas du genre à attaquer les autres - encore moins ceux sans baguette, c’était à voir s’il était prêt à ne serait-ce que d’un soupçon dépasser les gentilles promesses de ses paroles, les matérialiser en quelques actes ayant de l’importance. Sous le pas qu’elle fit en plus, les brindilles craquèrent, elle manqua de sursauter, avant de se rendre compte aussitôt qu’elle n’était sans doute pas sous son meilleur jour, épuisée, hantée par les images du cadavre de Lyse qui n’avaient de cesse de passer devant ses yeux, elle avait fui avec tant de hargne depuis tant de temps, qu’elle n’y avait plus fait attention. Qu’elle y faisait attention seulement maintenant, sans pour autant faire la moindre esquisse de geste pour se donner meilleur aspect. « Qu’est-ce qui te fait croire que j’ai besoin d’aide ? Ne serait-ce que de l’aide du rafleur qui ne m’a jamais mis la main dessus. Pourquoi est-ce que tu veux m’aider, moi ? Je croyais qu’il y aurait mieux à gagner pour toi à... continuer de faire ce que tu fais si bien. » Ne serait-ce qu’enfin se défaire de Doezwal Harkness en se débarrassant d’elle : il pourrait recouvrir un semblant de liberté, et ainsi continuer sa vie en étant un rafleur bien loin des pattes d’un tel Mangemort. Ou ne même plus être un rafleur une fois cette sale besogne accomplie, pouvoir juste disparaître sans avoir à regarder par-dessus son épaule.
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Sujet: Re: take only what you need from it. ◮ (cersei&tracey&saíréann)
take only what you need from it. ◮ (cersei&tracey&saíréann)