SEVERUS & JASMINE ❝ more than a housebreaking ❞

Un profond soupire brisa le semblant de conversation qui s'était installé. La jeune femme avait sa tête posée mollement sur une de ses mains, son regard vide était rivé en direction du col coloré de la chemise d'un de ses collègues qui avait attiré son attention quelques minutes auparavant. Comment pouvait-on permettre l'étalage d'une telle couleur dans un lieu public ? Cet orange pétard semblait sortir directement des flammes de l'astre solaire. Mélangé à une espèce de cravate azure à la forme indescriptible, le résultat était plus que douteux. Au bout d'un moment, la jeune sorcière sentit ses yeux lui piquer. Était-ce dû à la couleur vive, à l'ennui, ou au fait qu'elle n'ait pas cligné des yeux depuis quelques temps ? En tout cas, elle dût détourner son regard pour croiser à nouveau celui de son interlocuteur. « Oui je suis tout à fait d'accord avec vous, il faudra en parler à notre supérieur dans la semaine » Marmonna-t-elle alors qu'elle avait reporté son attention sur ses notes. A en juger par la réaction de son confère guérisseur, ce dernier n'était pas satisfait par sa réponse. La jeune brune fit mine d'être absorbée par un texte qui traînait sur le bureau, qui en fait soulignait les problèmes majeurs rencontrés dans les serres du Brésil suite au changement d'organisation d'un service. « De toute façon je ne vois pas comment régler ce problème. En plus, quelle heure est-il ? » Jasmine repoussa le morceau de parchemin dans un coin vide du bureau, juste au-dessus de la corbeille, de façon à pouvoir le glisser directement dedans quand son confrère aura quitté la pièce. Elle jeta un rapide coup-d ’œil à sa montre à gousset. « Mon Dieu, je n'ai même pas vu le temps passer avec toutes ces histoires. J'ai encore des choses à faire chez moi » Menti-t-elle en baissant la tête. Le sorcier prit enfin l'initiative de quitter son siège. Jasmine ne pouvait dire si il avait abandonné ou si il reviendrait à la charge le lendemain. Quand il claqua la porte derrière lui et que la guérisseuse se retrouva seule, elle agita sa baguette au-dessus de ce qui devait être son bureau mais qui n'était qu'un amoncellement de papiers divers. « Quand je pense que les moldus doivent tout faire sans magie, quelle perte de temps » Murmura-t-elle.

Quand Jasmine avait quitté son lieu de travail pour retourner dans son petit appartement londonien, il était dans les environs de vingt heures. La sorcière marchait d'un pas rapide dans une rue sombre de la capitale, slalomant entre les moldus, manquant de heurter une poubelle. Quand elle arriva enfin devant la porte d'entrée de son immeuble, enfin de celui dans lequel elle avait élu domicile, la jeune femme sortit discrètement sa baguette qui était cachée dans une manche de sa veste. Un alohomora lui suffit pour déverrouiller le mécanisme de la porte, lui permettant ainsi de pénétrer dans le vieux bâtiment et de monter les escaliers. Jasmine appuya sur l'interrupteur pour allumer la lumière, rien ne se passa. Un bref moment de panique qui s'éclipsa rapidement quand elle se souvint que des travaux étaient menés dans le vieil immeuble et que c'était probablement à cause de ça que le hall et les escaliers restaient plongés dans les ténèbres. Elle savait que sortir sa baguette n'était pas une chose à faire dans un endroit qui était habité par des moldus. Mais avait-elle vraiment le choix ? Elle ne se voyait pas monter les cinq étages dans le noir en avançant à tâtons et en risquant de se faire mal. « Lumos ». La sorcière emprunta les escaliers et monta les quelques marches qui la séparaient de son étage, en restant sur ses gardes au cas-où un moldu ferait son apparition. La surprise fut au rendez-vous quand Jasmine termina son ascension dans la pénombre. La sorcière se figea lorsqu'elle atteignit son pallier et qu'elle vit la porte de son appartement grande ouverte. En s'approchant prudemment, elle nota que la serrure était intacte donc n'avait pas était forcée. C'était l’œuvre d'un sorcier ou d'une sorcière. La peur envahi son esprit et bloqua tous les muscles de son corps. Et si un rafleur l'attendait à l'intérieur ? Non, elle n'entendait aucune voix. Quelqu'un devait probablement avoir découvert son identité et trouvé sa planque. La jeune femme pénétra dans son appartement, la baguette tremblante, en faisant des petits pas et en tendant l'oreille. Au fur-et-à-mesure qu'elle avançait, Jasmine examinait l'étendue des dégâts de l'effraction. Apparemment les sorciers qui étaient venus ici voulaient trouver quelque chose. Des preuves par exemple ? Heureusement qu'elle gardait la plupart de ses effets prouvant son appartenance à une famille de moldus chez sa sœur aînée. Elle continua son inspection quand, tout-à-coup, elle entendit le vieux parquet grincer, comme si quelqu'un avait passé le pas de la porte et était entré dans l'appartement. Etait-ce l'un de ses voisins ou un inconnu mal intentionné ? « Nox ». La pièce fut plongée dans le noir, seule la faible quantité de lumière provenant des réverbères permettait de distinguer vaguement les meubles qui se trouvaient dans la pièce. La sorcière tenait fermement sa baguette tout en se déplaçant en direction de l'entrée. Elle priait en son fort intérieur pour que ce ne soit qu'un badaud curieux ou le fils chevelu de sa voisine du dessus, tout en avançant dos au mur, à la manière d'un crabe. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine et elle sentait des gouttes de sueur perler sur son front moite.

tenue

Il ne savait pas réellement ce qu'il faisait dans les environs. il était là, dans ce quartier Moldu. A dire vrai, Severus savait ce qu'il était venu faire ici, avec d'autres mangemorts. Les lieux abritaient une Née Moldue recherchée. Celle là même que Severus avait aidé lors des recherches de Nés Moldus dans Pré Au Lard. Alors ils avaient tous transplané ici et étaient entrés dans l'immeuble. Ils avaient bien l'air de savoir où ils allaient car tous partirent pour un étage bien particulier. D'ailleurs, ils devaient bien connaître les horaires de celle qu'ils recherchaient puisqu'ils entrèrent sans chercher à savoir si les lieux étaient occupés. Les mangemorts avaient fouillé, retourné l'appartement entier. Ils cherchaient quelque chose et pourtant Severus, lui, était là mais ne faisait rien. Il regardait, observant ce qui se déroulait sous ses yeux sans réagir. Comme un corps sans âme. Il faisait également le gai si jamais elle arrivait. Après tout, ils étaient là pour la retrouver. Et Severus avait déjà dit qu'il resterait pour attendre si jamais elle arrivait. Tous avaient accepté sans réfléchir. Après tout, le groupe avec lequel il se trouvait n'était pas composé de sorciers véritablement intelligents. Beaucoup suivaient le Lord pour faire comme tout le monde et peut être avoir la chance de rester en vie. Certains avaient peur et venaient avec l'illusion d'être en sécurité. Et ils accomplissaient ce qu'ils devaient faire, ce que le Lord leur imposait.
Quant à Severus il réfléchissait d'avantage à ses actes. Après tout, il avait un but dans sa vie et ce n'était pas de suivre le Lord comme un bon toutou. Alors, quand il pouvait aider certaines personnes qu'il considérait comme juste, même s'il ne les appréciait pas toujours, il essayait de le faire. Et aujourd'hui, il espérait que cela soit comme ça.
Après les fouilles, les mangemorts s'en allèrent en lui intimant de l'attendre. Comme cela était convenu, Severus s'installa sur les marches d'un étage plus haut et attendit. Pendant ce temps, il réfléchissait un peu à toute sa vie, à lui, à Lily, à Harry et à encore beaucoup de choses. Trop de sentiments s'emmêlaient chez lui. Il n'avait jamais pu se résoudre à oublier Lily et à perdre son amour.
Alors qu'il réfléchissait, il entendit des bruits. Il se redressa alors et il regarda par dessus la rampe. Jasmine venait de rentrer et avait l'air de constater les dégâts. Severus descendit progressivement les marches et se posta à l'entrée. De sa petite voix froide et appauvrit en sentiment, il s'adressa à elle. "Jasmine ... "

Tout-à-coup une voix s'éleva non loin d'elle, c'était celle de Severus Rogue. La sorcière ne savait pas pourquoi il était là, s’il avait participé à la fouille de son logement ou s’il passait par hasard. La deuxième option était tout bonnement impossible. Que viendrait faire cette personne chez elle à cette heure de la nuit ? Il devait l'avoir attendu pour lui tendre un piège. Affreux bonhomme. Désormais, peu lui importait l'avis des voisins. « Stupéfix ! » Cria-t-elle en direction de la silhouette sombre. Le sortilège se trouva être inefficace car brillamment paré par le mangemort. « Stupéfix ! Expelliarmus ! Stupéfix ! Stupéfix ! Bombarda Maxima ! » A ce moment-là, une énorme explosion se produisit juste à côté du sorcier. Jasmine arrêta de lancer ses sortilèges à la chaine pour se cacher derrière un canapé en cuir abîmé et à moitié défoncé. Etait-il toujours vivant ? Oui. A moins qu'il ait trébuché sur un objet et qu'il s'était violemment cogné la tête contre un coin de table après qu'un vase ne soit tombé sur son crâne chevelu, il y avait peu de chance pour que ce sort ait eu une conséquence létale sur le sorcier. Jasmine leva discrètement la tête pour essayer d'apercevoir quelque chose, en vain. Il n'y avait qu'une épaisse fumée grisâtre qui flottait dans l'appartement et la pénombre ne lui permettait pas de voir grand-chose. Devait-elle prendre le risque de lancer un Lumos ? Il trouverait ainsi plus aisément sa situation. Hors de question. Elle entendait des bruits à travers l'épais nuage gris puis, plus rien. La jeune femme fronça les sourcils, ses lèvres se pincèrent délicatement en signe d'intense réflexion. Que se passait-il bon sang ? Devait-elle transplaner ? Mais où ? A cette heure-là, aucun lieu plus rassurant ne lui venait à l'esprit. Le chemin de traverse ? Mauvaise idée. Pré-au-lard ? Pas meilleur. Pourtant, elle n'avait pas le temps de tergiverser, sa vie en dépendait, enfin c'est ce qu'elle pensait. La jeune femme prit enfin la décision de changer de position pour plus de sécurité, elle se déplaça doucement en marchant en arrière, toujours accroupie de peur que sa silhouette ne soit détectée, en brandissant sa baguette droit devant elle, le bout légèrement tremblant. Au fur-et-à-mesure qu'elle reculait, Jasmine s'enfonçait dans les ténèbres de la minuscule cuisine de l'appartement de moldus puis, soudain, elle sentit quelque chose d'étrangement mou heurter son dos. Elle étouffa un glapissement de surprise. « Incarcerem ! » Lança-t-elle en hurlant à moitié et en agitant presque aveuglément sa baguette derrière elle.