(2.2) “ sounds like the silence of a grave w/rosalind.
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Sujet: (2.2) “ sounds like the silence of a grave w/rosalind. Dim 5 Mai - 20:56
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rosalind p. buchanan & moses fleming « People may show hope I see through the calm All towing on the centuries. » ------------❖------------❖------------
Sortir de Poudlard s’avérait presque être une libération. L’ambiance au château avait tout pour être pesante et déprimante à souhait : en soit, la chose n’avait jamais dérangée un être tel que Moses. Il y avait été habitué à pire, en dix-sept années de vie passées à Azkaban, coincé entre quatre murs crasseux et les volontés des gardes et/ou Détraqueurs qui hantaient sans cesse les lieux. Mais prendre l’air c’était comme un petit luxe duquel il ne se lasserait jamais : il avait été assez enfermé pour toute une vie, il ne comptait pas rester enchaîné aux volontés du Seigneur des Ténèbres très longtemps encore, si celles-ci continuaient d’inclure son séjour à Poudlard : il pouvait faire bien plus que ça, aller bien plus loin que ça. Et professeur de sortilèges n’était pas une vocation qu’il avait particulièrement eue à un moment de sa vie : en tant que Fleming, il avait forcément été promis à faire mieux de sa vie. Forcément. Mais être Mangemort était quelque peu limité ces derniers temps, dans sa condition : peut-être que certains de ses «camarades» avaient trop souvent pour réflexe de penser que la prison l’avait rendu fou et imprévisible, au point qu’il n’en devienne pas forcément très digne de confiance. Ce soir, il leur prouverait à tous qu’ils avaient tort - Sainte Mangouste était le lieu rêvé pour faire disparaître un être potentiellement gênant. Et affreusement stupide en soit, car en tant que fugitif (ou pire, membre de l’Ordre) l’hôpital sorcier aurait dû être un lieu à absolument éviter : le désespoir fait faire des choses folles, sans conteste. Il avait tout juste transplané en plein coeur de Londres que ses pas le menèrent à l’entrée de l’hôpital : il sentit le regard inquiet d’une réceptionniste le suivre, mais elle ne pipa mot tandis qu’il disparaissait dans les couloirs. Mieux valait pour elle qu’elle ne dise rien, les Mangemorts étaient en soit facilement repérables, et avaient au moins à l’heure actuelle, la prétention de pouvoir diriger me monde sorcier comme ils l’entendaient aujourd’hui. Non pas qu’il soit particulièrement informé du système de Sainte Mangouste, mais il trouva assez vite ce qu’il cherchait, se glissant à la suite d’une silhouette qui lui semblait à la fois vaguement familière et tristement parlante : un membre de l’ordre, sans aucun doute, ils avaient tous ce quelque chose d’à la fois fougueux et imprudent, une certaine assurance ou... Ou il s’en fichait bien, il avait raison puisqu’il entra dans la chambre du blessé juste une minute à peine après la sorcière, un léger sourire au coin des lèvres - il aimait vraiment avoir raison. « Quelle perte de temps. J’ai bien peur que cette cause soit perdue d’avance. » Secourir les plus faibles était définitivement une pitoyable faiblesse propre aux membres de l’Ordre du Phénix - qu’ils les laissent donc crever derrière, ça ne changerait rien. Le regard de Moses inspecta longuement le sorcier blessé, il pourrait le tuer d’un coup de baguette, mais cette créature à la chevelure rousse se dressait juste entre eux.
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Sujet: Re: (2.2) “ sounds like the silence of a grave w/rosalind. Lun 6 Mai - 9:34
Ce fut un bruit à la fenêtre qui la força à ouvrir les yeux. Rosalind avait passé la nuit à fabriquer potion sur potion et Morphée l'avait prise dans ses bras à son insu. Elle leva péniblement la tête, son cou lui faisant un mal de chien : s'endormir le nez dans ses papiers, assise à sa chaise de bureau, n'était pas des plus confortables. Un hibou de couleur brune, peu repérable, tapait du bec contre la vitre et elle se dépêcha de lui ouvrir, prit le papier attaché à sa patte et le laissa repartir immédiatement. L'Ordre. Hier soir, ils lui avaient envoyé une missive lui demandant de préparer des réserves ; apparemment, un gros coup se préparait et la plupart des sorciers n'en sortiraient pas indemnes. Elles ne s'attendaient pas à recevoir un nouveau courrier aussi rapidement. Courrier tout aussi bref que le précédent : « Allez à Sainte Mangouste. » Rien de plus. Elle devrait probablement se renseigner sur place. La jeune femme détestait se rendre à l'hôpital, surtout ces derniers temps : les cris, les pleurs, les morts ... Tout ceci réunit en un seul lieu avait tendance à la mettre mal à l'aise ; elle se sentait terriblement impuissante. En un clin d'œil, la sorcière avait enfilé de nouveaux vêtements — un pantalon noir et un tee-shirt de la même couleur, ainsi qu'une paire de bottes — et attrapé son sac. Une seconde après, elle se retrouvait dans les rues de Londres, presque vides, se dirigeant d'un pas vif vers cette petite boutique dont l'entrée était barrée par des planches. Après quelques pas de plus, elle était dans le couloir de l'hôpital. La secrétaire la regardait d'un œil interrogateur, mais bientôt, elle se détendit, réalisant de qui il s'agissait. Rosalind s'approcha et sa « collègue » lui murmura un numéro. Le malade était mal en point, c'est le moins que l'on puisse dire. Son corps était lacéré, recouvert de bleus à 90% et il respirait à peine. Elle sortit de son sac une petite fiole contenant un liquide ambré ; elle passa sa main sous la tête de l'homme et le força à boire. Au bout de quelques instants, sa respiration fut plus régulière, sa peau reprenait une couleur normale. Elle ne pouvait pas enlever les bleus, elle ne pouvait pas faire partir les lacérations — du moins, pas avec ce type de magie —, mais si elle pouvait l'empêcher de s'étouffer et lui redonner un semblant de force, elle en était satisfaite. Un bruit se fit entendre ; elle se redressa prestement et se tourna vers la porte, attrapant sa baguette au passage. Une infirmière aurait tapé à la porte. Puis ce fut le choc. Lui. Un frisson courut le long de son échine — d'abord de la peur —, puis ensuite, la colère prit le relai. Comment osait-il mettre les pieds ici ? L'image de son amie se dessina devant ses yeux, et le souvenir de ce qu'elle avait fait lui revint en mémoire. Était-il venu pour elle ? Parce qu'il ... Savait ? Abraham n'aurait jamais rien révélé de tout cela. « Aucune cause n'est perdue tant qu'il y a des gens pour la défendre. Que puis-je faire pour vous ? ». Elle ne pouvait même pas se faire passer pour une infirmière, ses vêtements la trahissaient. Mieux valait faire comme si de rien n'était. Ce n'était pas la première fois qu'elle se retrouvait face à un Mangemort, n'est-ce pas ? Il n'avait rien de différent des autres. Si ce n'est qu'il détenait probablement l'une de ses amies les plus chères et qu'il martyrisait sa fille.
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Sujet: Re: (2.2) “ sounds like the silence of a grave w/rosalind. Lun 6 Mai - 14:50
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« Aucune cause n'est perdue tant qu'il y a des gens pour la défendre. Que puis-je faire pour vous ? » Son sourire s’élargit, alors qu’il daignait détacher son regard du sorcier mi conscient pour se concentrer sur l’imprudente qui se dressait entre lui et sa proie. Elle était d’un niais, c’en était presque amusant – le commun des mortels était tout simplement adorable, à s’accrocher à ces petits préceptes de vie sans intérêt, en plein milieu de cette guerre. Elle ne trouverait jamais de fin, jamais, s’ils continuaient tous à s’accrocher à l’espoir qu’un minable sorcier de dix-sept ans viendrait faire la sale besogne à leur place. Défendre, qu’est-ce qu’ils défendaient, eux, en se planquant derrière Harry Potter ? L’Ordre du Phénix était composé et lâches. Et d’idiots. Mais il n’était pas là pour se lancer dans le sempiternel débat philosophique qui opposait bien souvent ses pairs à lui avec leurs ennemis. Il fit un pas pour entrer dans la pièce, silencieux encore, glissant à quelques pas d’elle, comme une ombre se fondant dans le chaos alentours. Elle ne pouvait rien faire pour lui à vrai dire, rien qu’elle consentirait à faire en toute connaissance de cause en tout cas – autant économiser sa salive. Et déjà son esprit avait été happé par autre chose, cette vague amertume au fond de sa gorge, ce sentiment de familiarité avec cette rousse. Il… Non, ce n’était pas tellement possible, après dix-sept ans passés à Azkaban ses connaissances se limitaient à tous les fous qui y avaient atterri également. Il l’avait déjà sondée de son regard noir, une seconde, dix, trente secondes, peut-être même plus longtemps encore, penchant légèrement la tête. De haut en bas, elle lui disait quelque chose et rien à la fois. « Je vous connais. N’est-ce pas ? » Au milieu de ses songes, sa voix avait filtré entre ses lèvres, comme du velours glissant dans l’air ; le malade sur lequel ils devaient tous les deux veiller – de manière différente, certes – n’irait pas bien loin s’ils échangeaient quelques politesses. « Oui, oui, oui. Tu es vieille maintenant bien entendu, mais je te connais. » Il la connaissait, il la connaissait c’était comme une certitude suspendue au bord de ses lèvres. Ça lui viendrait, ça lui reviendrait – tandis que dans sa tête déjà, c’était toute une multitude d’informations qui se bousculaient, s’entrechoquaient, explosaient l’une contre l’autre. Dix-sept ans, c’était long ; dix-sept ans en Enfer, c’était éternel.
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Sujet: Re: (2.2) “ sounds like the silence of a grave w/rosalind. Lun 6 Mai - 15:32
Dire que l'homme la mettait mal à l'aise était un euphémisme. Le fait qu'il s'avance dans la pièce, jouant avec l'ombre et la lumière, ne contribuait pas à atténuer l'angoisse qui montait en elle. Rosalind ne laissait rien paraître, bien sûr, mais elle serrait fermement son sac dans sa main droite, comme s'il s'agissait d'une sorte de bouée de sauvetage. Ce regard noir, malveillant, dur ... Les 17 années qu'il avait passées à Azkaban se lisaient sur son visage ; il n'avait pas l'air fatigué, mais plus en colère que jamais, plus résolu. Moses Fleming était devenu beaucoup plus dangereux. Pourquoi ? Parce qu'il avait un but — tous les moyens seraient bons pour arriver à ses fins. Il la scrutait, de haut en bas, et elle suivait ses mouvements, tâchant de garder un œil sur le patient, encore inconscient dans son lit. La jeune femme maintint son regard et ne répondit pas à sa première question. Bien vite, le Mangemort commença à devenir plus assuré. Il la connaissait, effectivement. Devait-elle l'aider ? Tourner autour du pot lui permettrait de gagner du temps, mais du temps pour quoi ? Quelles étaient ses options, quelles étaient ses chances ? Vieille. Hm, il n'y allait pas avec le dos de la cuillère. Avec rage, elle pensa à son amie, enfermée on ne sait où, probablement blessée, à la fois physiquement et psychologiquement. Rosalind laissa les muscles de son corps se détendre un à un et elle parvint même à esquisser un petit sourire. Elle s'installa négligemment sur le rebord du lit, son regard fixé sur lui. « Je vois que tu es en forme. Ce petit séjour à Azkaban a l'air de t'avoir ... Ressourcé. » Les mots sortaient tous seuls et elle gardait ce sourire plaqué sur son visage. Elle le haïssait, et il ne lui avait rien fait. « Je suis étonnée que tu ne te souviennes pas mieux de moi, Fleming. En même temps, cela fait si longtemps ... 17 ans, n'est-ce pas ? Et tu n'as pas changé d'un pouce. » Il n'avait pas changé, évidemment. Rosalind l'avait presque oublié ; et maintenant, il revenait, comme si de rien n'était, plus fidèle à lui-même que jamais. Elle sentit quelque chose bouger non loin d'elle et vit que le patient commençait à se réveiller, tout doucement. Ce n'était vraiment pas le moment ... Elle attrapa discrètement sa cheville à travers les draps et la serra suffisamment fort pour qu'il le sente. Ses yeux devaient rester fermer.
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Sujet: Re: (2.2) “ sounds like the silence of a grave w/rosalind. Lun 6 Mai - 16:20
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La peur le suivait partout à présent ; elle était comme cette grande faucheuse flottant au-dessus de sa tête. C’était le fardeau d’Azkaban, baigner dans une crainte sourde et électrique pendant des lustres, jusqu’à en perdre toute lueur d’humanité. En être tant habité que l’inspirer à d’autres était comme devenu une seconde nature, un besoin pour survivre. Et quel talent il avait pour ça, il la sentait tendre l’air, cette crainte, faire vibrer tout ce qu’il y avait autour de lui : rares étaient les idiots qui s’acharnaient à puiser en eux assez de courage pour affronter les démons de ce monde, ceux que personne ne voulait voir. Ceux qui pourrissaient dans les prisons du monde magique étaient des Mangemorts, des assassins, des fous ; il n’y avait nulle raison de leur prêter quelque égard que ce soit, n’est-ce pas ? Aujourd’hui, les loups envahissaient la bergerie, et personne ne les avait vus venir. Pas même elle, qui l’avait jeté en pâture au plus offrant : à pleurer sa trahison, il avait préféré cultiver sa vengeance ; dans sa tête, elle s’était lentement mais sûrement mise en place et voilà que… Que le destin lui apportait sur un plateau d’argent une occasion de faire tourner la chance en sa faveur, une nouvelle fois. Car son regard finit par s’éclairer – d’une lueur à mi-chemin entre la jubilation et la démence ; les mots de la sorcière avaient achevé d’activer les connexions entre chaque parcelle de son esprit. Il savait maintenant. Et il ne put retenir un léger rire, qui s’ébroua bien vite au fond de son poitrail, il avait presque du mal à reprendre son sérieux. « Eh bien, c’est un plaisir de retrouver certaines vieilles connaissances. » Toute ironie dehors, son regard à présent ne lâchait plus la sorcière (qui venait de se révéler être d’un intérêt plus grand encore que le pathétique futur cadavre qui pionçait encore). « Tu as vraiment vieilli en tout cas. » Il avait pourtant parfois eu le sentiment que le temps s’était arrêté, lorsqu’il pourrissait dans ses geôles : la voir à présent en tant qu’ennemie ne le surprenait qu’à peine. Il s’en foutait bien, elle n’était pas une ennemie à son esprit, juste un pitoyable insecte qui n’avait eu de cesse de se foutre sur son chemin – et encore une fois, ce soir tout prouvait qu’il avait bel et bien raison. Buchanan, l’éternelle amie parasite qui avait toujours été l’image d’un bon côté chez Moira qu’il aurait préféré balayer d’un coup de baguette. Soit. Ce soir il en avait l’occasion, en bonne et due forme, après dix-sept ans de longue attente. Il prendrait son temps. « J’ai appris des choses très intéressantes à ton sujet. » Car bien entendu, quand on était un fou sorti d’Azkaban et menaçant tout ce qui passait, les langues se déliaient assez vite – celle de Moira avait tendance à se faire affreusement bavarde, geignarde et suppliante. Il laissa malgré tout un sourire obséquieux tracer ses lèvres, levant finalement sa baguette dans la direction de la sorcière. « Avant tout, tu devrais vraiment savoir que je préfère faire face à un sorcier debout. » Il n’était pas idiot non plus, ce type n’était pas prêt de pouvoir se lever, certes, mais diviser pour mieux régner était définitivement un credo qui se valait.
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Sujet: Re: (2.2) “ sounds like the silence of a grave w/rosalind. Lun 6 Mai - 21:31
Assise sagement au bord du lit, Rosalind scrutait avec attention les traits de Moses. Comment avait-il pu atterrir à Gryffondor ? Cette question se frayait maintenant un chemin dans son esprit, envahissant ses pensées, sans qu'elle en comprenne la raison. Elle se trouvait face à lui, elle avait peur, il affichait un sourire carnassier et tout ce à quoi elle réussissait à penser, c'était à leur maison. Gryffondor. Les braves, les courageux. En général, ces élèves faisaient aussi preuve d'une certaine honnêteté. Comment en était-il arrivé là ? Peut-être que le Choixpeau avait décelé le bon en lui, peut-être qu'il n'était pas aussi mauvais que cela ... Puis elle pensa à Moira. Cette jeune femme fragile, qui avait eu le malheur de tomber enceinte, qui avait le malheur d'être née-moldue. Elle se souvint de ce soir où elle était parvenue à la convaincre que livrer le père de son enfant était la meilleure des solutions : sa fille vivrait en paix et elle n'aurait pas à subir les attaques de Moses. Une vie parfaite, sans lui. Abraham n'avait pas tardé à lancer les procédures d'usage et les preuves ne manquant pas, Fleming passa 17 années bénies derrière les barreaux. Vieille, vieilli. Il n'avait que ce mot à la bouche, comme si le temps était quelque chose qui lui échappait, comme s'il n'arrivait pas à croire que les autres avaient continué leur vie alors qu'il se mourait — du moins l'avait-elle espéré — derrière des barreaux, entouré de lunatiques. Des choses intéressantes à son sujet ... Qu'avait-il bien pu apprendre de si extraordinaire ? Sa vie était plutôt lisse, même depuis qu'elle était entrée dans l'Ordre. Elle respectait la loi, elle n'avait jamais blessé quelqu'un qui ne le méritait pas. Quoiqu'ait pu dire Moira, Rosalind n'avait rien à craindre. Et pourtant ... Elle attendit quelques secondes avant de se relever. De toute manière, assise, elle ne pourrait pas grand chose contre lui ; debout, elle était plus libre dans ses gestes. La sorcière regarda le patient, qui semblait s'être endormi. Sa présence lui sauverait certainement la vie ... Une vie contre une autre. « Des choses très intéressantes ? Cela m'étonnerait fort. » Elle esquissa un léger sourire, presque mélancolique. « Va droit au but, Fleming. Je ne suis pas d'humeur à jouer au chat et à la souris. » Mieux valait en finir rapidement ... Mais il prendrait probablement un grand plaisir à la torturer un peu. Torture. Sa spécialité.
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Sujet: Re: (2.2) “ sounds like the silence of a grave w/rosalind. Mar 7 Mai - 16:56
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Les imprévus avaient généralement vite raison de la patience de Moses Fleming. Généralement bien entendu puisque ce soir, retrouver cette ancienne connaissance qu’était Rosalind s’avérait être à la fois un amusement sans borne, et un délice à nul pareil. Ironiquement parlant sans doute et à cela, Buchanan devait avoir une vision quelque peu dépassée de l’amitié qu’elle partageait avec Moira. Ou sans doute que celle-ci n’avait jamais été confrontée à une menace de mort imminente, d’un assassinat brutal et sans pitié de la part de ce qu’il pouvait rester de l’homme qui fut un temps… Fut un temps, rien du tout ; ce Moses-là, quelque peu clément, avait peu à peu dépéri à Azkaban, avant de trouver quelque chose à quoi se raccrocher – certainement pas la recherche d’un salut ou d’un pardon de la part de son ancienne amante. La vengeance, brutale et brûlante au fond de ses entrailles avait fait survivre Moses, et l’avait plus ou moins préservé de la folie qui avait rongé l’esprit de ses congénères Mangemorts. Car oui, oui, il faisait partie d’un des plus sains de sa génération : après avoir passé dix-sept ans à Azkaban, son état mental aurait pu être bien pire que ce qu’il n’était à l’heure actuelle, n’en déplaise à certains. Et c’était bien entendu dans l’espoir de voir un jour l’horreur étirer les visages de ses ennemis, de ses bourreaux que Fleming avait tenu bon dans les tréfonds pourris de ses geôles. Et au milieu de cela, l’existence de Judith ne représentait qu’une vague distraction qui ne parviendrait pas, non pas à éveiller quelque part d’humanité en lui : s’il avait réussi à sauvegarder sa sainteté d’esprit à Azkaban, il avait dû y sacrifier les quelques parts d’humain qu’il y avait en lui. « Droit au but. » Répéta-t-il d’une voix de velours, son regard harponnant à nouveau la sorcière, qui avait au moins la décence de lui faire face en étant debout. Il savait parfaitement bien ce qu’elle était, une piètre duelliste certes, mais un esprit assez tordu pour pouvoir retourner celui de Moira ; forcément, ses idées tournaient à toute vitesse dans sa tête, tandis que celles de Moses n’avaient pu s’empêcher de s’accrocher exclusivement à elle. Un nouveau rire le prit, alors qu’il la toisait longuement. « Une chance pour certaines personnes, j’aime prendre mon temps. » A Azkaban, on apprenait forcément la patience, si on voulait du moins, ne pas tomber dans la folie – car au final, rester dans une cellule crasseuse jour et nuit, c’était à rendre maboul n’importe qui. Trouvant le regard de la sorcière, Moses arqua un sourcil inquisiteur, comme s’il cherchait à extirper ces silencieuses vérités du fond des yeux de Rosalind. « Réfléchis, réfléchis, c’est sans doute la seule fierté que tu auras dans ta misérable existence ; qu’est-ce qu’elle a pu bien dire à la seconde où elle a su que je lui arracherais le cœur de mes propres mains, si elle ne trouvait pas une fraction d’excuse valable. » Pitoyable excuse que représentait Buchanan et leur pitoyable amitié. Il comptait bien la réduire à néant, les réduire à néant, tous et oh, il avait eu dix-sept longues années de néant pour se préparer. Lentement, il fit changer la trajectoire de sa baguette, la pointant en direction du pauvre type qu’il était censé tuer. « Ou je peux très bien en aller droit au but avec lui. » Pourquoi pas lui arracher le cœur à lui, faute de l’avoir fait avec Moira, parce que celle-ci s’avérait encore quelque peu indispensable pour le reste de ses petits problèmes ; et pour appuyer ses mots, ne certainement pas rendre ses menaces futiles, il esquissa un geste de la baguette, creusant une profonde entaille le long du poitrail du type – certainement pas assez profonde pour le tuer, mais déjà pour bien le faire souffrir, entamant ses chairs au point de le réveiller d’une manière bien désagréable.
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Sujet: Re: (2.2) “ sounds like the silence of a grave w/rosalind. Mar 7 Mai - 22:48
Lorsqu'elle avait rejoint l'Ordre du Phénix, la jeune femme s'attendait à bouger, à voyager, à partir à l'aventure, à se battre. Au fond, Rosalind gardait cette âme de petite fille un peu naïve, qui pensait que tout pouvait se régler par la discussion, par le partage, en étant à l'écoute les uns des autres. Elle observait, elle analysait et elle bondissait sur sa « proie », une personne mal en point ou à qui il est arrivé malheur. Son plaisir, c'était de voir un sourire se dessiner sur ses visages ; elle croyait même, parfois, distinguer dans les airs le poids de leurs soucis s'envoler. Puis elle repartait, en quête d'un nouveau spécimen à étudier et à sauver. Malheureusement, plus elle vieillissait, plus cette candeur perdait de son éclat et plus elle devenait lasse. Elle détestait les adultes, alors qu'elle adorait les enfants. Les premiers avaient la tête remplie de leurs problèmes et ne s'émerveillait plus de la beauté des choses qui les entouraient. Elle-même se surprenait parfois à se morfondre, à garder ses pensées sombres à l'esprit. Le problème, lorsque l'on a un cerveau qui ne dort jamais, c'est que les idées se succèdent à une vitesse folle, que vous essayez d'en attraper une, qu'elle s'en va et au final, celles qui restent, ce sont celles qui sont les moins bienvenues. Face à Moses, la sorcière ressentait tout ceci. Ce flux de pensées qui se bousculaient dans son esprit, la peur qui prenait peu à peu le dessus, et la lassitude, sentiment particulièrement dangereux : pourquoi lutter, lorsque l'on connaît déjà l'issue du combat ? Il l'épiait, la jaugeait, cherchait certainement à l'atteindre des manières les plus odieuses qui soient. Fleming était le genre d'homme à aimer prendre son temps, à savourer sa victoire future. Il savait que son cerveau tournait à plein régime. Que pouvait-elle faire ? Il se dirigeait désormais vers le patient, allongé dans son lit, désormais haletant ; il sentait la présence du Mangemort. Avant même qu'elle ait pu faire un geste, il appuya sa baguette sur le corps du blessé, qui s'arqua et commença à pleurer doucement. Moses et elle se trouvaient chacun d'un côté du lit ; elle ne pouvait faire un geste sans qu'il ne le remarque. Elle prit sa baguette fermement dans la main et la pointa sur lui. « Quel courage, s'attaquer à un homme à terre ... Mort, tu n'obtiendras rien de lui. » Et maintenant, que faire ? Prendre son temps. Respirer, se calmer, faire le vide. Elle remplit ses poumons d'air et relâcha la pression. « L'amitié, ce doit être quelque chose de parfaitement étrange à tes yeux, n'est-ce pas ? L'amour. Toute forme de sentiments, d'émotions. Je me suis souvent demandée pourquoi Moira avait jeté son dévolu sur toi. Pourquoi elle n'arrivait pas à partir, à se débarrasser de toi. Elle ne le voulait même pas. » Parler, discuter. Revenir à l'essentiel. L'essentiel, ce n'était pas Rosalind Buchanan, la « traîtresse ». L'essentiel, c'était Moira. Moira et Judith.
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Sujet: Re: (2.2) “ sounds like the silence of a grave w/rosalind. Mer 8 Mai - 18:41
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Plus les minutes passaient, plus ce face à face devenait désolant à souhait. L’idéalisme de Buchanan se percutait de plein fouet contre la triste réalité de la vie à laquelle Moses avait abdiqué depuis bien longtemps déjà. Courage, l’idée le fit doucement rire, alors que sa baguette était toujours pointée en direction du sorcier : avait-il eu besoin d’un tant soit peu de courage pour faire ça ? Non, il n’était que la main de la justice, de la brutalité de cette guerre ; ou des conséquences qui tomberaient tôt ou tard lourdement sur la conscience de sa vis-à-vis : il tuerait ce pauvre type, tous les crétins de cet hôpital rien que pour la réduire à néant s’il fallait en arriver là, il tuerait Moira aussi, Judith, Steadworthy et à cela, ce n’était pas le courage qui lui servait de moteur ou qui posait une limite devant lui. Rien ne l’arrêterait, si ce n’était, elle, ayant le courage de regarder le mal droit dans les yeux, le courage de lancer le sortilège de la mort sur quelqu’un. Elle en était incapable, c’était elle qui tremblait de la tête aux pieds à l’idée de se retrouver face à lui, et elle parlait de courage ?! Quelle belle ironie. « Ce n’est pas du courage, espèce d’idiote. C’est la vie, et la mort – tout ce que je peux faire pendant que toi tu restes dans ton coin à étaler tes beaux principes. » Il avait opté pour l’option de la mort lente et douloureuse, mais un Avada Kedavra aurait suffi à balayer cette existence misérable de cette planète : et pourtant, tout ce qu’elle faisait, c’était lever sa baguette dans un pitoyable signe de… défense, ou d’attaque ? Elle ne faisait rien après tout, tandis que Moses posait un regard amusé sur elle (vaguement intéressé) : mais rien ne venait, pas même un petit stupéfix qu’il aurait dévié sans grande difficulté, quelle misérable adversaire elle faisait. Son regard s’assombrit, ses traits se durcissent lorsque Moira résonna au fond de la voix de Buchanan ; sensiblement, les doigts de Fleming se resserrèrent autour de sa baguette. Qui était-elle pour parler de ça ? Elle ne savait rien et ça crevait les yeux, pauvre petite sorcière seule et sans avenir autre que celui de vendre son âme à l’Ordre du Phénix, mais déjà c’était la colère, froide, sourde qui gagnait ses entrailles ; il détourna son attention de l’autre type pour pointer à son tour sa baguette dans la direction de la jeune femme. « Je vais te tuer. Lentement, ici, avec ton copain. Et après ce sera le tour de Steadworthy, j’ai déjà quelques idées pour lui. Et après ça, ce sera à son tour à elle, je lui ferai cracher ses tripes et après ça… » Il haussa les sourcils, comme s’il se donnait encore le temps de réfléchir ; ce ne serait pas avant des mois, avant des années tout ça – avant, elle avait toutes les chances de finir folle, là où elle était. « Et tout ça, à cause de toi. Parce que – tu ne sais rien ! Et tu as foutu ton nez là où tu n’aurais certainement pas dû. » Ce serait sans doute sa dernière erreur, l’espérait-il pour le monde en tout cas ; sa haine pour elle avait été bien moins peaufinée et travaillée que celle qu’il ressentait pour Abraham ou pour Moira, il n’avait pas vraiment eu l’occasion de la faire mariner pendant dix-sept longues années, mais soit, il avait assez d’imagination à l’esprit.
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Sujet: Re: (2.2) “ sounds like the silence of a grave w/rosalind. Mer 8 Mai - 19:16
Rosalind persistait à penser qu'elle parviendrait à le faire craquer, d'une manière ou d'une autre. Ce n'était qu'un homme. Malgré la haine qu'il ressentait à son égard, malgré toute sa colère et son envie de vengeance, il n'était fait que de chair et d'os. Moses Fleming se prenait pour Dieu — sacré complexe de supériorité. Il pouvait donner la vie, il pouvait la reprendre, mais peu à peu, il sombrait dans la folie. Cette folie qui se peignait sur son visage, alors même que la sorcière évoquait le nom de son amie. Sujet sensible. Désormais, sa baguette était dirigée vers elle. Étonnamment, elle ne s'en sentit que plus forte, plus déterminée. Son corps arrêta de trembler, son regard se fit dur et elle ne détourna pas la tête. Il y avait mille et une façons de mourir ; elle préférait affronter son dernier adversaire avec dignité. Il fallait qu'elle sache qu'elle avait tout fait pour aider le patient, pour aider Abraham, pour aider Moira. Le Mangemort balançait des menaces à tout-va, comme s'il débitait un petit discours répété pendant ses 17 années en prison. Un discours bien rôdé. Il souhaitait prendre son temps, avec chacun d'entre eux, certainement pour leur donner une petite idée de ce que sa vie avait été depuis la trahison. Rosalind n'éprouvait aucune culpabilité ; son seul regret était peut-être qu'il ne soit pas mort à Azkaban. « À cause de moi ? Si l'on a jugé bon de t'enfermer pendant toutes ces années, c'est qu'il y avait une raison. Et la raison, ce n'est pas moi. C'est toi, Moses. Toi et tes erreurs. Un psychopathe reste un psychopathe. Azkaban n'a fait que ... Révéler au grand jour un trait de caractère déjà présent auparavant. » Elle tenait sa baguette fermement dans la main et hésitait à agir, sans trop savoir pourquoi. Pourtant, ils ne pouvaient pas rester là tous les deux, à se regarder en chiens de faïence. Elle ne voulait pas qu'il la pense faible et sans défense. La jeune femme fit délicatement tourner son poignet. « Stupéfix ! » Moses fut projeté contre le mur du fond et glissa lentement sur le sol. Elle passa de l'autre côté du lit et s'approcha doucement de lui, prête à renouveler sa précédente attaque si le besoin s'en ressentait. « Ta mort ne pèsera pas sur ma conscience. » À ce moment précis, Rosalind aurait pu lancer cet Avada Kedavra qui la démangeait depuis les dernières minutes. Seulement, elle savait que si elle le faisait, elle se perdrait. Et elle ne souhaitait pas se perdre pour lui, pas pour Moses Fleming.
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Sujet: Re: (2.2) “ sounds like the silence of a grave w/rosalind. Mer 8 Mai - 20:33
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Chacune des rencontres avec Buchanan dont il avait le souvenir, n’avaient pas été les moments les plus plaisants de sa vie : sans doute qu’elle avait toujours eu son idée faite sur lui, sans doute qu’il n’en avait eu rien à foutre d’elle, hormis lorsqu’elle s’escrimait à se mettre trop souvent entre Moira et lui. Certes, certes, son histoire avec celle-ci avait été bien compliquée, tumultueuse et alourdie par bien des secrets, mais Rosalind Buchanan avait sans conteste mis un pied là où elle n’aurait jamais dû aller : qu’elle continue donc de s’occuper de ses plantes et de ses petites affaires, l’idée aurait été sans aucun doute préférable, quand bien même elle semblait voir les choses d’une manière bien différente. Planté sur ses pieds, Moses toisait la jeune femme avec un amusement certain, elle se faisait plus brave lorsqu’ils devaient se faire face, mais ce n’était encore qu’une bien faible défense – et dire qu’elle faisait partie de l’Ordre du Phénix, ceux-ci s’encombraient vraiment de bien des incapables. Les lèvres de Fleming frémirent dans un rire nerveux aux paroles de la sorcière : elle avait une vision du monde bien étriquée, faite de petites castes. Un peu comme les Mangemorts avec leurs histoires de statut du sang ; l’éducation que Moses avait reçue de ses parents faisait qu’il y adhérait complètement, certes, mais ces histoires de psychopathes fautifs de tous les maux de la terre, c’était définitivement la vision de la réalité la plus niaise qui soit. Et dire qu’elle avait trente ans, voire un peu plus ; à croire qu’elle n’avait jusque-là, jamais quitté le carcan confortable d’une existence grandement idéalisée. « Ça ne me surprend pas que tu aies une vision aussi attardée des choses. Ou que tu aies finie vieille fille. » Il se souvenait encore de la Moira jeune et idéaliste, presque niaise qu’il avait été si facile de retourner, en quelques œillades, quelques gentilles paroles. Une mission définitivement facile, un jeu d’enfant dans lequel il avait définitivement fait un pas de trop. Sujet sensible évidemment, c’était un mal dont il ne se débarrasserait qu’une fois qu’elle serait morte. Elle, tous ceux qui l’avaient condamné à Azkaban, à pourrir dans les tréfonds de cette prison. Un jour, bientôt. Cette guerre ne prendrait pas fin avant une éternité et durant celle-ci, il aurait tout le temps dont il avait besoin. Le sortilège qui l’envoya contre le mur ne le surprit qu’à peine ; il fallait bien que quelqu’un agisse, et si ce n’était pas elle, ce serait lui, avec un sortilège beaucoup plus… incisif – la faiblesse d’un stupéfix le fit d’ailleurs rire, comme un dément alors que d’un mouvement vers le sol, il reposait sa main sur sa baguette, qu’il n’avait qu’à peine perdue. Triste de voir que sept longues années de Poudlard n’avaient servi qu’à ça. Sa mort, sa mort : Azkaban octroyait presque l’assurance à tous ceux qui y avaient survécu de survivre à tout et n’importe quoi – elle comptait le tuer à coups de stupéfix ? Il lui faudrait plus que ça, et elle n’avait pas les tripes pour faire plus. D’un regard vers son attaquante, Moses la sonda en une fraction de seconde, sans que son sourire carnassier n’ait disparu de ses lèvres. « J’attends de voir ça, Buchanan. Qu’est-ce qu’un Avada Kedavra peut bien faire à une âme si généreuse et douce que la tienne. Tue moi, et elle mourra aussi… dans une looongue agonie. » Mourir de faim, de soif, d’épuisement, quoique ce soit dans ce genre-là, ça ne devait pas être la chose la plus facile. Lentement, comme une ombre inattaquable, Moses se releva, elle pouvait continuer de lui en envoyer, il avait déjà traversé l’Enfer, le reste importait peu. « Tu es si faible c’en est pathétique. » Elle le dégoûtait, incapable de lui faire face, il avait fallu qu’elle s’immisce dans l’esprit de Moira, qu’elle envoie un Auror faire la sale besogne à sa place – qui était le moins recommandable des deux, après ça ? Son visage s’éclaira malgré tout. « C’est à mon tour, maintenant. » Sans crier gare, avant qu’elle ne fasse le moindre geste, il l’attrapa fermement par le bras, la plaquant contre le mur, en la coinçant – d’une main, il saisit son poignet, le bloquant contre le mur afin qu’elle le recommence pas ses sales tours de magie, tandis que les doigts de son autre main se serrèrent autour de sa gorge. Instinct de survie oblige, il prit également soin de ne lui laisser aucune chance de lui donner un coup de genou bien placé et nerveusement, ses doigts se resserrèrent autour de son poignet : il aurait aimé pouvoir le lui briser comme ça, en serrant, serrant – mais il se retint. « Tu crois que si je te brise le poignet, tu pourras encore tenir ta baguette ? » Une question digne d’intérêt, qu’il devrait utiliser sur ses élèves, ou alors sur Moira, ou alors sur elle ; lentement, le regard noir de Moses s’attarda sur la fameuse main de la sorcière, comme cherchant à l’inspecter pour y déceler quelque faiblesse que ce soit.
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Sujet: Re: (2.2) “ sounds like the silence of a grave w/rosalind. Mer 8 Mai - 22:46
Moses Fleming ne s'arrêtait jamais. Après l'avoir qualifié de vieille, il s'attaquait maintenant à son célibat — un célibat volontaire, soit dit en passant. Il se trouvait certainement très malin, très intelligent, très astucieux. Loin du psychopathe de base. Pourtant, ses gestes le trahissaient, ses paroles aussi. Il ne voulait pas voir la vérité en face, seule la vengeance comptait. Il était obnubilée par elle, il en était empli, c'était sa nouvelle raison de vivre. Rosalind pouvait le comprendre. Mais elle ne pouvait pour autant l'accepter. Bien sûr, un sortilège aussi banal que celui qu'elle venait de lui lancer ne suffirait pas à l'éliminer ; mais depuis tout à l'heure, ils jouaient, ils gagnaient du temps. Ce n'était qu'un avant-goût. Le fait qu'il se relève aussi rapidement ne la surprit pas, mais qu'il se serve de ses mains plutôt que de sa baguette avait quelque chose de particulièrement effrayant. Nombre de sorts permettent de torturer une personne, mais rien n'est plus douloureux ni plus désagréable que de sentir des mains étrangères sur soi, prendre le contrôle de vos membres et le souffle de la personne à qui elles appartiennent à quelques centimètres de votre visage. Il continuait à menacer Moira, mais Rosalind la chassa de son esprit. Pour l'instant, c'était entre le Mangemort et elle. Faible. Oui, elle était faible. Mais peut-être pas autant qu'il se plaisait à le penser. Il la plaqua contre le mur, lui broya le poignet et son autre main alla se loger autour de son cou, lui coupant peu à peu le souffle. Elle entendait les battements de son cœur, qui résonnaient dans sa tête. La sorcière tenta de se calmer, mais son corps en avait décidé autrement. Il resserrait sa prise, elle avait mal, mais elle ne laissa pas un seul son s'échapper de ses lèvres. Elle ne pouvait rien faire de ses jambes non plus. Elle planta son regard dans le sien, le maudissant intérieurement. « Je crois que tu connais la réponse. Mais je n'ai pas nécessairement besoin de ma baguette ... ». Rosalind avait encore l'usage de sa main gauche et elle portait son sac en bandoulière, comme c'était pratique. Alors qu'elle lui parlait, elle attrapa un flacon dans une des poches intérieures, enleva aisément le bouchon de liège et, d'un geste brusque, laissa le liquide rouge couler sur le bras de Moses, qui fut bien obligé de libérer la gorge de la jeune femme. Du feu en bouteille. Ça lui laisserait certainement une jolie marque sur le bras, comme celles des grands brûlés. Elle profita de ces quelques instants de répit pour reprendre son souffle et, sans savoir vraiment ni pourquoi ni comment, elle lui balança son poing gauche en pleine figure. Elle n'était pas à sa main, mais elle espérait tout de même avoir fait quelques dégâts. Après tout, on se sert de ce qu'on a, non ?
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Sujet: Re: (2.2) “ sounds like the silence of a grave w/rosalind. Jeu 9 Mai - 0:35
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Le passé s’avérait parfois être un poids plutôt malsain à porter sur ses épaules : Moses l’avait longuement appris à ses défauts lorsque, à Azkaban, il avait sans doute frôlé la folie à ressasser son histoire passée avec Moira, l’amère trahison dont il avait été victime ainsi que l’épaisse solitude qui le prenait, alors qu’il était enfermé sans but et sans raison de subsister. Au milieu d’une atmosphère pareille, difficile de se raccrocher à quoique ce soit d’autre que le désir de vengeance, surtout pour un être tel que lui, qui oubliant l’attachement qui avait pu épargner Moira fut un temps, s’était alors concentré sur les futiles raisons qui l’avaient empêché de lever sa baguette pour la réduire à néant. Pendant dix-sept longues années, il avait chassé ces songes-là de son esprit, les rendant amers, puis arides, afin qu’il ne reste rien d’autre que de la poussière s’étant envolée dans le vent de sa toute nouvelle liberté : maintenant, il tuerait Moira, un jour, bientôt ; où elle était, elle n’avait pas vraiment d’importance. Buchanan n’en avait pas plus et hormis les mots qu’elle s’aventurait à proférer, il n’aurait eu presque que faire d’elle ; mais elle avait prononcés ces paroles qu’il aurait mieux valu qu’elle ravale au fond de son gosier. Moira, Moira, ils parlaient bien beaucoup d’elle alors que cette idiote n’avait jamais spécialement eu de place dans ce monde : car il savait bien, il savait bien que Moira avait été trop niaise, trop amoureuse pour le vendre comme elle l’avait fait à Steadworthy. Il avait fallu quelqu’un pour entrer dans sa tête, quelqu’un comme Rosalind Buchanan, à l’existence dénuée de sens – il aurait pu lui broyer la trachée en un geste de la main, mais la douleur cuisante le força à brusquement relâcher sa prise dans un grognement – cette peste savait se défendre, et avait un talent certain pour user jusqu’à la corde le peu de clémence qu’il avait eu à son égard. Il avait reculé d’un pas à peine au coup qu’elle lui lança dans le visage : c’était à peine si elle avait esquinté sa lèvre, et alimenté, poussé par la rugissante colère qu’elle ne faisait qu’attiser à chaque souffle qu’elle avait dans cette existence, Moses attrapa fermement la jeune femme, l’envoyant valser contre le mur un peu plus loin, d’un geste brusque du bras. Il venait ainsi d’éveiller la brûlure de son bras plus intensément encore, mais Azkaban, ô Azkaban lui avait appris à faire fi de bien des douleurs plus mordantes que ça. Mâchoires serrées, Moses leva sa baguette dans la direction de la sorcière, la désarmant d’un geste accompagné d’un sortilège informulé – il méritait quand même un peu sa place de professeur de sortilèges à Poudlard. Soit. La toisant un instant, Moses se glissa ente la sorcière et sa baguette, qui avait glissé il ne savait où. « Tu sembles fermement désirer un retour aux vieilles traditions. » Au moins, d’aussi loin avec sa baguette, elle ne pouvait pas lui envoyer de ses misérables potions – au pire, il menacerait un des médicomages de cet hôpital pour être soigné, qu’est-ce que ça pouvait changer ? Bien entendu, bien entendu, son bras le lançait encore, ses chairs avaient été quelque peu brûlées par cette foutue fiole, ça pouvait attendre. Il avait déjà à nouveau levé sa baguette, un Doloris sifflant sournoisement entre ses lèvres – et malgré ses années à Azkaban, il avait vite repris la main pour ce qui était de ces sortilèges-là.
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(2.2) “ sounds like the silence of a grave w/rosalind.
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