Severus avait rendez-vous, sous l'ordre du Seigneur des Ténèbres, avec un autre homme pour l'aider à se repérer et à accomplir sa mission. Il savait que le garçon était originaire de Durmstrang, et c'est pourquoi il ne connaissait pas les lieux. Et, sachant Severus directeur de Poudlard, Il l'avait choisi pour le mettre sur cette mission. Soit. Severus quitta le château sans avertir qui que ce soit. Il préférait qu'on le pense dans son bureau. Mais, par précaution, il avait laissé une lettre expliquant qu'il n'en aurait pas pour très longtemps. Du moins, il l'espérait.
Severus transplana jusqu'à Godric's Hollow et arriver sur les lieux lui fit un gros pincement au niveau du coeur. Il se rappelait cette fameuse nuit, la nuit qui avait ruiné sa vie mais qui l'avait peut être ramené sur le droit chemin. Toutefois, il ne supportait plus cet endroit, et préféra se dépêcher pour retrouver le garçon. Il n'avait pas de description physique et ne savait pas comment le repérer. Il marcha alors dans une direction. Celle face à lui à dire vrai. Et il vit un homme, adossé contre un muret. Seul. Ca ne pouvait pas être un hasard. Il marcha alors à sa rencontre. Il connaissait son nom. Il suffisait de le lui demander. Une fois à sa hauteur, il prononça avec sa voix dénuée de charme, froide et grisonnante, " Aleksandar ? " Il espérait ne pas se tromper de personne, mais quelque chose lui disait qu'il était tombé sur l'homme qu'il cherchait, même si Severus pensait trouver quelqu'un de plus jeune.

L'endroit semblait charmant. En tout cas, il fallait le reconnaître, ça avait de l'allure. Satine lui avait parlé maintes et maintes fois de ce village, de ce qu'il représentait, à différents paliers. Alors, même si Aleksandar n'était pas du coin (c'était le moins que l'on pouvait dire ...), il n'était en tout cas pas inculte au point d'ignorer que, une petite vingtaine d'années plus tôt, un peu moins, même, puisque c'était en 1981, c'était bel et bien à Godric's Hollow que ce ... fâcheux incident, dirons-nous, Lui était arrivé, à Lui. Celui dont tant craignait de prononcer le nom. Satine mourait déjà d'impatience d'amener leurs enfants visiter le village, mais pour le moment, Xandar les estimait trop jeunes, alors, cela attendrait. Mais ce soir, de toute façon, il n'était pas venu en mode touriste. On attendait de lui un certain travail, et il entendait bien le réaliser. Parce qu'il ne tenait pas à donner du grain à moudre à tous ceux qui pourraient d'ores et déjà commencer à trouver qu'il glissait peu à peu sur la "mauvaise" pente. Il entendait déjà d'ici les conseils de son épouse. Il se retint de lever les yeux au ciel, à cette pensée, voulant éviter de donner l'impression qu'il était enfermé dans sa propre bulle, et tout à fait hermétique au vrai monde, au monde environnant. Une voix le tira de ses pensées, alors qu'il se redressait légèrement, pour ne pas apparaître comme avachi, ou nonchalant. Severus Rogue ... Aleksandar ne l'avait jamais eu en tant que prof', ni même en temps que directeur, puisque ce dernier avait enseigné à Poudlard, et que lui avait fait ses classes à Durmstrang. Cependant, Poudlard n'était pas non plus le petit bouge du coin, le jeune homme avait déjà eu sous les yeux des portraits de ce cher Rogue, ou même des photos. Dans La Gazette du Sorcier, par exemple. D'après lui, il tirait toujours la tronche, comme perpétuellement blasé par tout ce qui l'entourait. Alors, à sa "question", il répondit par un hochement de tête. « Et vous êtes Severus Rogue, si je ne me trompe pas ... On vous a expliqué la mission ? »

L'homme avait l'air de prendre Severus pour un abruti en demandant s'il connaissait la mission. Ne laissant pour rien apparaître, l'homme s'était un peu un emporté dans son esprit. Parfois, il suffisait d'un seul mot pour blesser Severus dans son amour propre, certainement la chose de valable qui lui restait, en plus de la promesse faite à Albus Dumbledore. Et les lieux n'arrangeaient rien à son mal être, ni même à son comportement. Godric's Hollow le rendait nerveux et un peu à fleur de peau. Il prenait les choses encore plus à cœur qu'à l'ordinaire, il ne fallait pas lui en vouloir.
Toutefois, ses pensées restèrent en lui et Severus hocha de la tête pour affirmer son identité. Sachant que l'homme avait qui il allait devoir coopérer ne le connaissait pas, le directeur de Poudlard se douta qu'on avait dû apercevoir son visage sur les journaux et qu'on avait donc dû le reconnaître à son apparence. Puis il répondit à la question posée, à savoir s'il connaissait la mission. " Le Seigneur des Ténèbres m'en a effectivement informé de notre mission. Mais peut être voudriez-vous que l'on mette certaines choses au point ? " En disant cela, Severus ne pensait pas du tout à mal, bien au contraire. Il devait protéger sa couverture et le fait de montrer de l’intérêt pour la mission, la capture d'un malheureux membre de l'Ordre, assurer une protection, tout en conservant un voile sur ses pensées. Toutefois, c'était peut être son ton qui faisait que les gens réagissaient ou comprenaient ses questions et ses paroles dans un sens contraire. Mais là, il avait de quoi justifier sa demande si jamais le mangemort ne le prenait pas sur le ton voulu. Ils ne s'étaient jamais vu et n'avaient donc pu communiquer sur un éventuel plan.

Oh, donc, Severus avait été directement contacté par Voldemort en personne ... Aleksandar aurait pu se sentir impressionné, lui qui avait été abordé par un autre Mangemort, qui bossait lui aussi au Ministère, et de qui il avait reçu ses présentes directives. Seulement, dans le fond, il se fichait bien de savoir qui était le commanditaire direct de chacun. L'essentiel était la mission, pas le missionnaire. Mettre des choses au point ? Il ne prit pas mal la question, sachant bien qu'on pouvait à peu près lui donner tous les sens possibles. Il préféra sélectionner le "sous-entendu" qui lui convenait le plus. « Cela serait judicieux, en effet. Je préfère savoir à l'avance dans quelle optique mon partenaire s'oriente, quant au sort à réserver à celui sur lequel on doit mettre la main ... » Un accident était si vite arrivé. Enfin, c'était l'excuse que sortaient certaines Mangemorts surexcités pour justifier leurs petits dérapages, lorsqu'ils ne savaient pas se tenir et amochaient parfois grandement la personne qu'ils devaient attraper, là où l'ordre de mission indiquait clairement que la cible devait être délivrée en un seul morceau. Aleksandar avait déjà eu à faire à ce genre de dégénérés cérébraux, pour qui tuer et blesser relevaient d'un acte jubilatoire, quasi' orgasmique. Dans ces cas là, on pouvait clairement se demander si Darwin ne s'était pas planté en beauté, et s'il n'avait pas oublié de dire que certains êtres humains descendaient, eux, de la bestiole rabique et dégénérée, plutôt que du singe. Aleksandar aimait à s'amuser, attention, il ne fallait pas le prendre pour un type coincé et trop sérieux. Il avait juste ses propres méthodes, qui n'attentaient jamais à l'intégrité physique, ou si peu. « Vous êtes plutôt du genre à appliquer les ordres à la lettre, ou à étancher de quelconques pulsions sadiques ? Je demande juste, sans vouloir vous offenser. Après tout, je n'ai pas eu le privilège de vous avoir comme prof' ... »

En dépit de ce que son apparence physique pouvait laisser à penser, Aleksandar n'était pas une brute sanguinaire, dont le cerveau était dénué de toute capacité cognitive incapable de faire danser le jerk à l'encéphalogramme. Il avait des muscles, certes, il était grand, mais cela ne faisait pas de lui une bête, un abruti qui tapait et cognait avant de poser des questions ou de chercher à engager la conversation. Il n'était pas un rafleur, pas plus qu'il n'était l'un e ces braves petits Mangemorts qui faisaient de l'excès de zèle et se complaisaient à se montrer les plus sadiques possibles, devenant de vrais bourreaux, tout ça pour se faire remarquer, pour marquer des points, ou pour être au plus près de Voldemort. Comme si lui servir de carpette ou de descente de lit était le privilège ultime ... Alors, le jeune homme ne pouvait qu'opiner du chef face à la réponse de Severus Rogue. C'était bien. C'était propre, nickel, et carré. Cela lui convenait, tout simplement. « Nous sommes donc d'accord. De plus, se lancer dans une mission trop ... sanglante, risquerait d'attirer l'attention. Il est hors de question de laisser la moindre trace du passage de ce petit malin dans les parage. La crainte soulevée par une mystérieuse disparition est beaucoup plus intéressante pour la cause des Mangemorts que celle engendrée face à des tâches de sang laissées sur le bitume. Du moins est-ce ainsi que je vois les choses. » Et puis cela évitait de saler ses fringues, aussi. Et bien quoi ? C'était un motif comme un autre, pas moins valable que tout le reste. En attendant, Xandar ne se déconnectait pas de la conversation. Il espérait ne pas rentrer trop tard, sentant poindre une migraine. Il dormait trop peu ces derniers temps, paraissait-il. Et ses déboires conjugaux n'aidaient en rien à aller mieux. Oui, donc, écouter Rogue. Une nouvelle fois, il hocha la tête, non sans commencer à marcher, doucement, histoire de ne pas rester figé sur place. « Personne ne me connait, oui. Enfin, normalement ... Disons qu'avant de prendre mon "badge" chez les Mangemorts, et de bosser pour le Ministère de la Magie, j'avais une carrière professionnelle qui, disons, me mettait quelque peu en lumière. Aussi peu sérieuse puisse paraître cette profession, j'étais poursuiveur, notamment en Équipe nationale Bulgare. J'ai même été capitaine. Il faut juste espérer ne croiser aucun fana de Quidditch ... »

Oui, définitivement, ce village était plutôt joli. Disons qu'il avait de l'allure. Et, donc, Aleksandar était de moins en moins étonné que de si nombreux sorciers souhaitent y élire domicile. Les prix étaient assez chers, du coup. Honnêtement, même si Xandar appréciait les villes avec une histoire, un passif, il n'en était pas pour autant moins né en ville. Du moins, c'était ce qui était écrit sur ses papiers. La vérité était peut-être ailleurs, puisque toute sa vie était en leurre. Du moins, à la base de son existence, il y avait un énorme mensonge. Bref. De toute façon, le jeune homme était assez "chanceux" sur le coup : Satine préférait la ville, alors, ils vivaient à Londres. A coup sûr, elle finirait par vite tourner en rond si elle vivait autre part que dans une ville. Ce qui deviendrait vite insupportable, et ne ferait que rajouter à la tension déjà apocalyptique qui régnaient entre les deux époux. Oui, à n'en pas douter, Xandar était sans doute actuellement bien mieux et bien plus serein à converser tranquillement avec Severus plutôt qu'à se prendre la tête avec Satine. C'était étranger : cette dernière lui avait dépeint un Severus Rogue bien mois ... causant, et aimable. Mais après tout, qu'est-ce que ça pouvait bien faire, qu'il ne soit pas tout à fait à l'image de ce qu'on lui avait raconté sur son sujet ? L'essentiel était le moment présent, et il valait mieux ça plutôt qu'ils se balancent injures et autres gentillesses du même genre. « Il n'y a pas un jour où je ne regrette pas ma carrière. C'était bien plus enivrant et euphorisant que ce que je fais maintenant, quoi que ... Je suis tireur d'élite de baguette magique maintenant, ce n'est pas non plus tout reposant ! » Il haussa les épaules, avant de continuer d'avancée dans la même direction que son vis à vis et interlocuteur. « Je suis marié, et mon épouse ... Disons que Satine a toujours eu peur que l'un de ces foutus cognards ne finissent pas me décapiter, ou me briser la mâchoire ! » Cependant, il laissa passer un temps, et reprit son sérieux. Il voulait bien discuter, certes, mais il ne fallait tout de même pas que cela laisse à penser qu'il prenait cette mission par dessus la jambe, ou bien qu'il n'était qu'un simple débutant inexpérimenté, qui comblait par la parole ce qu'il était incapable de faire sur le terrain. A la proposition de Severus, Aleksandar hocha la tête, positivement. Il serra également plus amplement sa baguette dans sa main droite, tout à fait prêt à s'en servir au moindre instant. « Et bien ... On peut toujours observer le sol. On est encore en hiver. Les traces de pas, surtout quand la personne est pressée, peuvent se repérer plus facilement. Pareil pour les portes qu'on ouvre : la chaleur de l'intérieur s'échappe vers l'extérieur, et il y a aussi appel d'air. » On pouvait toujours tenter ...

Du temps où Aleksandar était à Durmstrang, il avait côtoyé des jeunes gens de son âge sérieusement atteints niveau capacités cérébrales, dans le sens où quelque chose en eux ne semblait pas forcément toujours fonctionner correctement. Dès sa première année, Xandar avait quelque peu été frappé par cet immense fossé qui le séparait de certains de ses camarades. Encore aujourd'hui, il se souvenait de l'un d'entre eux, plus âgé que lui, dont l'ultime petite plaisir était de partir à la chasse, dans les grandes forêts bordants l'école. Mais, partir à la chasse, comme, vraiment partir à la chasse ! Il trouvait une cible, de préférence, un animal, la blessait juste ce qu'il fallait, lui laissait un bon quart d'heure d'avance, et partait à sa recherche. C'était sadique, mais il était efficace. Quoi que ... Il lui suffisait simplement de suivre les traces de sang. Xandar avait lui aussi des capacités d'orientation, et d'enquête, sans être autant sadique, et sans se reposer uniquement sur des preuves matériels. Chercher à comprendre un raisonnement, ça aidait à deviner une action, une décision. Sauf que ce n'était pas toujours facile, d'autant plus quand la cible était humaine, et donc, dotée d'une certaine intelligente. Et c'était d'autant moins facile lorsque l'on avait affaire à un membre de l'Ordre, habitué à avoir chaud aux fesses, et donc capable de tout faire pour que personne ne lui mette la main dessus. Dès lors, trouver un indice était quelque chose d'indéniablement utile, et quel que soit cet indice, il ne fallait surtout pas cracher dessus, ou le dédaigner. Aleksandar observa alors l'objet, mais celui-ci avait quelque peu perdu de sa forme originelle. Ou alors, il n'avait aucune idée de ce dont il s'agissait réellement ! « On dirait une ... boîte, cabossée. » Cela pouvait un peu ressembler à un poudrier, ou alors, il se fourvoyait. « Cela pourrait ressembler à ce qu'on utilise pour renfermer de la poudre. Ou alors un paume de soin. Enfin, quelque chose comme ça. Mais je ne suis pas sûr à 100% de moi, sur le coup. » Vint alors le moment pour lui de faire part de sa découverte à Severus, en lui montrant la trace laissée, celle qu'il tenait encore en lumière grâce à son lumos. Il ne put qu'aller dans le sens de la déduction de Rogue. Bien qu'un tel objet puisse tomber de la poche de n'importe qui, il faudrait vraiment beaucoup de hasard pour que cet objet soit tombé à quelques mètres seulement de la trace de glissade. Une telle coïncidence était trop énorme pour être plausible. « Cela veut donc dire qu'il sait qu'il a été repéré, ou qu'on a dépêché quelqu'un sur ses traces. Il va sans doute se montrer plus imprudent que de raison, ce qui peut nous aider à lui mettre la main dessus, en profitant de ses erreurs. C'est sadique, de profiter d'une faiblesse, mais c'est ainsi. L'Ordre ne se prive pas de faire de même avec nous ... » Attendez, essayait-il de s'auto-convaincre du bien fondé de son entreprise, là ? Bref.

Aleksandar n'était pas un prétentieux. D'ailleurs, la gloire, les honneurs, sans être contre, il ne courrait pas non plus après. Et, donc, cela ne le dérangeait pas plus que ça de savoir qu'il avait face à lui un sorcier bien plus doué que lui. Après tout, Severus enseignait depuis plusieurs années déjà à Poudlard, et il était même devenu directeur de l'école de magie, ce n'était pas rien. A côté de ça, certes, les places de tireurs d'élite de baguette magique étaient assez chères, mais Xandar avait tout de même commencé sa vie professionnelle en pratiquant le Quidditch. Beaucoup trouveraient ça assez peu flatteurs, d'autres, au contraire, rêveraient toujours d'avoir un jour exercé cette profession. Pour Xandar lui-même, ce n'était pas une profession, mais une passion. Et, à ses yeux, il était chanceux : rares étaient ceux qui pouvaient se consacrer à plein temps à leur passion, et gagner leur vie en faisant ce qui les passionnait. Roksana aussi, avait eu cette chance là, elle, la passionnée de chevaux ailés. Mais tout ceci était du passé maintenant, n'est-ce pas ? Alors Aleksandar observait Severus tenter d'ouvrir cette petite boîte, sans prononcer la moindre parole. Il observait, et espérait apprendre quelques petites choses, ce serait toujours ça de prix. Cependant, il ne resta pas plus longtemps silencieux lorsque Rogue l'interpella. « Je pense que le plus simple et radical serait de l'ouvrir avec un couteau, mais je n'en ai malheureusement pas sur moi. Et concernant les formules, si vous n'y êtes pas arrivé vous-même, je crains de ne pas pouvoir faire mieux que vous. » Seulement voilà, leur attention à tous deux se détourna de la fameuse boîte. Du moins Severus fut-il le premier à ressentir cette étrange sensation d'être épié, avant de la "communiquer" à Aleksandar. Ce dernier fronça les yeux. Bon, ils avaient plusieurs solutions : soit ils balançaient plusieurs sortilèges plutôt "doux" en tout sens, en espérant atteindre leur cible, soit ils la jouaient plus prudents, et aviseraient après. Brusquement, quelque chose s'illumina dans l'esprit du plus jeune des deux sorciers : il se souvint de ses expériences à Durmstrang, lorsque sa sœur lui avait confié n'avait de cesse, avec ses camarades filles, d'avoir recours à l'Hominum Revelio, dès qu'elles étaient dans leur dortoir, pour s'assurer qu'aucun petit malin ne les épiait. Alors, Aleksandar braqua sa baguette, droit devant lui, en faisant en sorte que le sortilège vienne à les entourer. « Hominium Revelio ! »

Un clochard, génial ! C'était absolument fantastique ! Le pauvre homme avait l'air paniqué, et tremblait comme une feuille, tout en plaçant ses deux mains devant son visage, comme pour se protéger au cas où l'un d'entre eux déciderait de lui en coller une. Franchement, c'était ridicule. Après ce qu'il avait vu, pensait-il réellement encore qu'on avait besoin de s'attaquer physiquement à lui pour atteindre à son intégrité physique et mentale ? Se protéger d'un sort en plaçant ses mains devant son visage, c'était tout à fait inutile, et inefficace. Aleksandar ne répliqua pas à la proposition de Severus Rogue, tout simplement parce que les paroles de celui-ci étaient d'une logique et d'une justesse implacables. Un autre aurait balancé un sort bien plus offensif, par pur sadisme, ou pour apaiser une soif de violence, mais où était l'intérêt, lorsque des méthodes plus douces existaient, et qu'on pouvait les employer sans aucune difficulté ? En tout cas, le pauvre homme allait probablement se réveiller complètement déboussolé, et avec un petit pan de sa mémoire en moins. Mais c'était très peu cher payé. Et il pouvait s'estimer heureux d'être tombé, par hasard, sur deux Mangemorts loin d'avoir le cerveau de la taille d'un pois chiche, et de la bestialité à la place du raisonnement et de la logique. Alors, qu'il ne se plaigne pas trop ! Enfin, pour se plaindre, encore fallait-il savoir à qui s'adresser, et se souvenir du tord causé. Et puis, assez rapidement, il s'avéra que ce sans abri se révélait plus utile qu'il n'y paraissait. Un accio bien placé de Severus leur permit de récupérer le canif rangé dans l'une des poches du pauvre malheureux endormi. Aleksandar observa avec attention l'ouverture de la petite boîte, et se retint de justesse d'arquer un sourcil, étonné, lorsque Rogue lui laissa l'honneur de découvrir ce que pouvait bien contenir cette petite réfractaire à l'ouverture. Certains auraient trempé un doigt à l'intérieur, pour goûter la substance. D'autres auraient soufflé dessus. Xandar se contenta, lui, d'observer. Il savait ce que c'était, alors, inutile de s'intoxiquer, ou de respirer avant de se mettre à tousser. « C'est de la poudre de cheminette. Soit il la conservait en tant que dernier plan en cas de gros pépin, pour s'enfuir, soit il est assez idiot pour l'utiliser en se disant qu'il ne se fera pas pincer par le Département des transports magiques, soit plusieurs cheminées échappent au contrôle des Mangemorts ... »

L'une des choses desquelles Aleksandar, en tant que sorcier, était le moins fan, c'était bien des hiboux. Ou plutôt des oiseaux en général. Probablement parce qu'il avait bien des fois été contraint, par punition, à nettoyer la volière, à Durmstrang. Les oiseaux piaillaient toujours à fond, là-dedans, dès qu'il faisait jour, ou dès que vous en réveilliez un, la nuit, alors que vous aviez pourtant tout fait pour qu'ils continuent tous à dormir. Mais non. C'était pire qu'une alarme : dès que l'un des oiseaux se réveillait, il faisait un boucan monstre, ce qui, invariablement, réveillait tous les autres. Et puis, il fallait aussi sans cesse faire attention de ne pas glisser sur une fiente, ni même de s'en prendre une sur la tête. Sans parler de l'odeur caractéristique, et des plumes, qui jonchaient le sol. A coup sûr, on aurait pu se faire bien des coiffes d'indiens, avec ça ! Mais, de toute façon, il y avait aussi qu'aux yeux du sorcier, tous ces oiseaux ne faisaient que trop pâle figure à côté des chevaux volants. Ce genre d'animal là, il connaissait ça depuis qu'il était petit, grâce à sa mère. C'était plus grand, plus majestueux. Et surtout, les enclos étaient assez grands pour qu'on n'ait pas la sensation d'entassement à outrance. Mais, bon. Voilà quoi. Hochant la tête à la proposition de Severus Rogue, il l'observa faire, en silence, avant de hocher une nouvelle fois là tête lorsqu'il s'agit pour lui de lui signifier qu'il l'écoutait toujours, et qu'en plus, encore une fois, il était d'accord avec l'idée proposée. Pour le coup, un hibou, c'était plus facile à attraper qu'un hippogriffe, par exemple, et heureusement !

A la suite de Severus Rogue, Aleksander se remit à avancer, accordant toute son attention à l'environnement au sein duquel il évoluait, à la recherche du moindre indice, quel qu'il soit. Il fallait éviter de laisser son esprit dériver sur quoi que ce soit d'autre, c'était ce qu'on attendait de lui, qu'il soit efficace. Et puis, il y avait Poudlard. Xandar était persuadé que Rogue préférerait de loin y retourner au plus tôt. Parce que, quand le chat n'est pas là, les souris dansent. Ou quelque chose dans le même genre. Seul le léger bruit de leurs pas, et de leur respiration, transparaissait au milieu de ce silence oppressant. Un autre aurait pu grandement avoir peur, mais pas Xandar. Cependant, rester sans indice supplémentaire l'emmerdait quelque peu. Mais à l'instant où il allait se mettre à soupirer quelque peu, il y eut ce bruit, assez métallique, à moins qu'en plus, il n'y ait eu un bruit de verre. Se stoppant net, Xandar tourna son regard dans la direction de laquelle venait de lui parvenir ce léger raffut. Sans se retourner, il fit un signe de tête à Rogue, dans la direction visée. « Par là ... »