(2.2) Have a drink, mate.

ROSALIND & OBERYN

Dublin, ses pubs colorés, sa musique entraînante et sa faune enjouée. Oberyn aimait beaucoup cette ville, où il se rendait souvent pour passer du temps, avant de s’engager dans l’Ordre et de commencer sa propre vendetta personnelle. Il n’avait plus le temps de flâner à présent, à son plus grand dam. Et aujourd’hui, Dublin n’était qu’une ville grisâtre, noyée sous un crachin glacé, où Oberyn attendait son partenaire pour une mission qui le barbait d’avance. Une mission d’observation ! Rien que le nom était d’un ennui à tout épreuve, mais il fallait en plus que cela soit en duo. Il détestait travailler avec un coéquipier, quelles que soient les circonstances. Même s’il pouvait comprendre que passer un après-midi dans un pub, seul à une table, pouvait attirer plus de regards que s’il s’y rendait avec quelqu’un … Mais il n’avait aucune envie de faire la discussion avec un autre de ces idiots finis de l’Ordre, et il était agacé d’avance. Le temps n’aidait pas son humeur … Appuyé contre un mur, à quelques rues du pub qu’ils étaient censés infiltrer et où un groupe de Mangemort était connu pour s’y rendre régulièrement, Oberyn regarda une nouvelle fois sa montre, puis recommença à scanner la foule qui passait devant lui à pas pressés. Les manteaux étaient relevés, les parapluies de sortie. Et lui ne savait même pas qui il devait chercher : personne n’avait daigné l’avertir de l’identité de son partenaire. Avec sa chance, il allait tomber sur un illuminé qui le bassinerait tout l’après-midi sur les idées de l’Ordre … Mais ce fut finalement une femme qui le rejoignit, une magnifique créature aux cheveux flamboyants. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Demanda-t-il de but en blanc à la jeune femme, sans vraiment se soucier de sa réponse et sans non plus se soucier de la saluer. Même s’il l’avait connue à un moment de sa vie, elle faisait partie du passé, il n’avait plus envie de la voir et surtout pas qu’elle vienne la distraire alors qu’il attendait un de ses "collègues".

Le message était arrivé ce matin. Un message de l'Ordre, le premier depuis des semaines. De quoi avaient-ils besoin cette fois-ci ? De plantes, de soins, de bières ? Rosalind était agacée par l'attitude franchement machiste de certains des membres de l'organisation, mais elle ne pouvait se résoudre à la quitter : que pourrait-elle faire seule face à une horde de Mangemorts ? Probablement pas grand-chose. En toute hâte, elle enfila un manteau, prit sa baguette et sa « trousse de survie », un sac passe-partout idéal pour ce genre de mission. Dublin, Irlande. Cela faisait un moment qu'elle ne s'était pas rendue dans cette ville et si elle appréciait la plaine irlandaise, elle détestait flâner dans cette ville triste et sombre. Malheureusement, elle n'avait pas le choix, elle devait y rencontrer son partenaire pour la mission à venir. Ils devaient se charger d'épier un groupe de Mangemorts qui se rendait fréquemment dans un des pubs de Dublin et de récolter le plus d'informations possibles. Rosalind était vêtue de vêtements confortables, et pour une fois, ne portait pas une de ses multiples paires de chaussures à talons — même si elle n'avait pas encore eu le courage de passer aux rangers ou aux baskets. Après avoir jeté un dernier coup d'œil à son appartement et avoir vérifié qu'elle avait bien toutes ses affaires, elle ferma les yeux et, l'instant d'après, se retrouva dans une petite impasse. La pluie tombait dru et elle parvint à récupérer le parapluie qui se trouvait au fond de son sac. Il était parfois utile de se comporter en moldu pour passer inaperçu. Elle avança d'un pas décidé vers la rue principale et la descendit sur 500 mètres environ. Elle tourna à gauche, puis à droite et s'arrêta un moment. Le rouge lui montait aux joues et elle ne savait pas si c'était de la gêne ou de la colère. Elle choisit la deuxième option, la fierté prenant le dessus. L'Ordre avait un sens de l'humour particulier, quoiqu'ils ne soient pas supposés être au courant du petit incident qui avait eu lieu il y a bien longtemps entre ces deux-là. Respirant un grand coup, elle traversa la rue et se posta devant lui, lui offrant tout de même la protection de son parapluie — certes, Rosalind ne portait pas Oberyn dans son cœur, mais ce n'était pas une raison pour le laisser se tremper : malade, il ne serait d'aucune utilité pour la mission. Ses paroles la refroidirent un peu, mais elle tenta de garder le sourire. Faire comme s'il ne s'était jamais rien passé. « Moi aussi, ça me fait plaisir de te voir, partenaire. » Le mot sonnait étrangement ... Partenaires ? Brrrr, la journée allait être longue.

Oberyn n’avait pas revu Rosalind depuis … Il ne savait même plus quand c’était exactement, mais il se souvenait de ce qu’ils avaient fait la dernière fois qu’ils s’étaient vus et il savait également pourquoi il n’avait pas souhaité la revoir ensuite. C’était évident. Et il était prêt à parier qu’elle devait penser la même chose que lui, à quelques détails près. Autant dire qu’il ne comprenait pas pourquoi elle venait vers lui aujourd’hui, alors qu’il avait bien mieux – ou en tout cas plus important – à faire que de renouer avec le passé en sa compagnie. « Moi aussi, ça me fait plaisir de te voir, partenaire. » A cette phrase, il eut la mauvaise surprise de comprendre que c’était elle, "le" coéquipier qu’il attendait depuis tout à l’heure … Il la fixa une seconde avant de soupirer, agacé. Cette mission s’annonçait bien différente de ce qu’il avait imaginé, et il n’était pas loin de penser que ce serait pire encore que de se farcir un bleu ou un idéaliste. « C’est pas vrai … Depuis quand tu fais partie de l’Ordre ? » Ce détail n’avait finalement que peu d’importance, mais il s’étonnait de n’avoir pas été mis au courant … Avant de se souvenir qu’il n’y avait pas non plus de raison qu’on le mette au courant. Il se décolla finalement du mur où il était adossé, pour s’avancer dans la rue en direction du pub où ils devaient commencer leur mission. Il ne prit pas la peine de faire la conversation sur le chemin : ils auraient bien le temps de le faire quand ils seraient à l’intérieur, le plus tard serait le mieux. Ils entrèrent finalement dans l’établissement, et Oberyn se dirigea vers une table, vers la fenêtre. Il tira la chaise pour Rosalind, un sourire aimable aux lèvres, parfait gentleman pour quiconque les observerait, puis s’assit en face d’elle. « Je te paie un verre ? » Demanda-t-il d’un ton moqueur, en souvenir de leur dernière "rencontre".

Lire la déception, la surprise, la rage et l'agacement sur son visage était un pur bonheur. Mieux que tout ce qu'elle avait pu imaginer. Un petit sourire satisfait se dessina sur ses lèvres et elle ne jugea pas utile de répondre à sa question. Il n'avait pas besoin de savoir comment et pourquoi elle était entrée à l'Ordre : ce qui importait à l'heure actuelle, c'était la mission. Ils se dirigèrent tous deux vers le pub, elle replia son parapluie à l'entrée et lança un « bonjour » jovial au barman qui la salua à son tour. Même si elle n'aimait pas Dublin, elle devait avouer que les gens y étaient toujours très chaleureux et accueillants. Rosalind réprima un rire lorsqu'Oberyn tira sa chaise, mais elle s'assit sans rechigner. Le parfait gentleman, hein ? Un gentleman qui proposait de lui payer un verre, tout en se moquant d'elle ouvertement. « Un café suffira. J'ai découvert il y a quelques années que l'alcool ne me réussissait pas ... » À dire vrai, elle ne se souvenait pas de ce qui s'était passé cette nuit-là. Elle le savait, mais elle n'avait aucun souvenir. Pas un seul entre le moment où elle a commandé son deuxième verre de Whisky et le lendemain, où elle s'est réveillée avec la gueule de bois, complètement nue, dans le lit d'un homme qu'elle ne portait pas dans son cœur (c'est le moins que l'on puisse dire). « Je vois que ça ne t'a pas arrêté en tout cas, tant mieux. Tu dois avoir une vie ... Privée bien mouvementée. » À son tour de sourire. Elle s'en voulait de se montrer si faible et si mesquine, mais il faisait ressortir les pires aspects de sa personnalité, ceux qu'elle s'efforce de reléguer au fin fond de son esprit. « Mais nous ne sommes pas là pour parler de ça, n'est-ce pas ? » Le serveur apporta leur commande et Rosalind but son café d'une traite, espérant se réveiller complètement. Elle espérait que son collègue lui en apprenne un peu plus sur la fameuse mission. L'Ordre avait la fâcheuse manie d'envoyer ses membres aux quatre coins du Royaume-Uni sans plus de précisions — ils partaient du principe que moins ils en savaient, mieux ils se porteraient et moins ils seraient à-même de révéler quoi que ce soit lors des interrogatoires plutôt « musclés » menés par les Mangemorts. En parlant de Mangemorts, ils avaient intérêt à arriver vite. Rosalind ne tenait pas à ce que la mission s'éternise. Pour des raisons évidentes.

Oberyn n’avait pas l’intention de se montrer courtois avec Rosalind, et encore moins de recommencer ce qu’ils avaient fait des années plus tôt. Mais ils étaient en mission ensemble et il conservait un minimum de conscience professionnelle pour savoir qu’il valait mieux donner le change pour le reste du pub, plutôt que de commencer en donnant une mauvaise impression. Ils devaient être discrets, et il comptait bien l’être, quitte à devoir sourire comme un demeuré alors qu’il n’avait aucune envie de se trouver ici, sur cette chaise, en face d’elle. « Un café suffira. J'ai découvert il y a quelques années que l'alcool ne me réussissait pas ... » Son sourire s’élargit. Il avait été surpris de constater à quel point l’alcool ne lui réussissait pas, effectivement. Elle avait perdu toute raison avant même d’avoir terminé son deuxième verre … « Vraiment ? Je ne m’en étais pas rendu compte. C’est l’occasion d’apprendre à boire ! » Ironisa-t-il, tout en se commandant une bière. « Je vois que ça ne t'a pas arrêté en tout cas, tant mieux. Tu dois avoir une vie ... Privée bien mouvementée. » Il haussa les épaules : son sarcasme passait bien au-dessus de sa tête. « Contrairement à toi, l’alcool ne m’incite pas à coucher avec le premier venu. Quelle chance. » Il but une gorgée de sa bière sans la quitter des yeux : ils étaient deux à pouvoir jouer au plus acide, et il ne la lâcherait pas facilement. « Mais nous ne sommes pas là pour parler de ça, n'est-ce pas ? » Il reposa son verre, un peu plus sérieux. « Heureusement. » Il jeta un regard nonchalant autour de lui, mais aucun des quelques visages présents ne lui disait rien. Les Mangemorts n’étaient pas encore arrivés. « Les Mangemorts ont un ou plusieurs contacts en Irlande. Ils s’étaient contentés de la Grande-Bretagne jusqu’à maintenant mais ils ont l’air de vouloir s’installer jusqu’ici … Il faudrait couper leur source d’informations avant qu’elle ne devienne trop importante. » Il reprit une gorgée de bière et sourit comme s’il était en train de parler de la météo. « On s’assure de l’identité du contact, on repart. C’est tout. » Mais encore fallait-il que les Mangemorts se montrent …

Le fait d'être dans la même pièce que lui, et plus particulièrement dans un bar, ne la réjouissait guère, mais la mission était bien plus importante que leurs petites chamailleries. Rosalind choisit de ne pas répliquer à ses petites remarques assassines. Certes, elle n'avait pas été maligne de céder à ses avances, surtout après avoir pris quelques verres. Néanmoins, apprendre de ses erreurs est la meilleure chose à faire dans ces cas-là et, croyez-le ou non, elle avait bien retenu la leçon. Oberyn était loin d'être physiquement désagréable, mais son caractère la rebutait. Bien trop sûr de lui, bien trop prétentieux et elle avait beau tenter de gratter un peu sa carapace, il lui résistait. L' « incident » qui était survenu entre eux ne lui avait pas donné envie de poursuivre sur cette voie et chacun était reparti de son côté, sans plus de cérémonie. Rosalind ne pouvait pas rester énervée bien longtemps ; elle se détendit lorsqu'il évoqua la mission et adopta un comportement plus avenant, même s'il ne le méritait guère. « S'installer en Irlande ? », l'idée lui paraissait tout à fait saugrenue, mais après réflexion, il semblait logique qu'ils souhaitent étendre leurs « activités ». « Tu es sûr qu'il n'y a qu'une seule source d'information ? Qu'un seul contact ? Ils nous ont habitué à mieux que ça ... » Perdue dans ses pensées, c'est la clochette de la porte qui la ramena à la réalité, ainsi que l'air mi-satisfait mi-méfiant de son coéquipier. Ils venaient d'arriver. Ils étaient 4, portant des habits sombres, mais neutres, leur permettant de se fondre dans le paysage. Ils jetaient autour d'eux des regards inquiets ; ils ne devaient pas être au service du mage noir depuis bien longtemps ; et s'installèrent à une table, dans un coin de la salle. « Que fait-on, maintenant ? ». Elle avait une pointe d'excitation dans la voix, mais ne fit rien pour le cacher. Ses yeux brillaient et elle attendait les instructions d'Oberyn, qui lui avait eu la chance d'aller plus d'une fois sur le terrain. C'était la première fois qu'elle se retrouvait dans ce genre de situations et elle ne souhaitait pas commettre d'erreurs ... C'était sa chance !

A la grande déception d’Oberyn, Rosalind se garda bien de répliquer quoi que ce soit à ses moqueries, mais cela lui tira un sourire narquois. Il aurait bien le temps de la faire réagir un peu plus tard … Pour l’instant, ils se focalisèrent sur la mission, et il retrouva son sérieux pour lui exposer le plan de l’Ordre. « S'installer en Irlande ? » Il haussa les épaules : ce n’était pas si étonnant, les Mangemorts voulaient étendre leur pouvoir, et l’Irlande était le pays le plus proche …« Tu es sûr qu'il n'y a qu'une seule source d'information ? Qu'un seul contact ? Ils nous ont habitué à mieux que ça ... » Comment pouvait-il le savoir ? Il lui répétait seulement ce qu’on lui avait dit … Il s’apprêtait à répondre quand quatre hommes entrèrent, et Oberyn leur jeta un rapide coup d’œil avant de replonger dans sa bière. « Ca c’est sûr, ils nous ont habitués à mieux que ça. » Lâcha-t-il d’un ton méprisant. Ils étaient repérables de si loin que ça en devenait presque louche. Ce n’était pas une raison pour baisser leur garde, mais ça rendait les choses d’autant plus pénible : cette mission s’annonçait hautement ennuyeuse. « Que fait-on, maintenant ? » Oberyn haussa les épaules et s’appuya contre le dossier de sa chaise, un vague sourire amusé en voyant l’air excité de Rosalind. « Maintenant, on attend. » Le seul plaisir de doucher son enthousiasme lui aurait suffit pour dire ça, mais ils ne pouvaient de toute façon rien faire ici. Il reprit une gorgée de sa bière, jeta un nouveau regard en biais aux Mangemorts. « On est peut-être là pour un bout de temps, je ne sais pas si leur … Okay, j’ai rien dit. » Se reprit-il en voyant arriver un autre homme, tout à fait commun cette fois, qui se dirigea vers le groupe de Mangemorts. Il ne s’assit pas à leur table, mais discuta affablement avec eux pendant quelques secondes … Avant qu’ils ne se lèvent comme un seul homme, et prennent le chemin de la sortie. Oberyn termina rapidement sa pinte, posa un billet sur la table, et tendit la main à Rosalind. « Je meurs de faim, très chère. On va se trouver un bon resto ? »

Pas étonnant qu'Oberyn n'en sache pas plus qu'elle, même si Rosalind s'était attendu à ce qu'il soit dans la confidence. L'Ordre préférait certainement que ses membres en sachent le moins possible : s'ils se faisaient prendre, impossible de révéler quoi que ce soit, même sous la contrainte — et par contrainte, il s'agissait bien de torture. Le côté quelque peu blasé et pessimiste de son partenaire ne l'impressionnait pas. Il se donnait des airs, mais au fond, tout comme elle, il était un peu perdu. Du moins préférait-elle le penser. La jeune femme gardait un œil sur les quatre hommes en noir, se demandant comment ils faisaient pour être si visibles dans des vêtements si classiques — leur attitude les trahissait, mais il y avait autre chose ... Attendre. Cela n'entama évidemment pas l'enthousiasme de Rosalind. L'attente n'était que le début de quelque chose de grandiose ; ils allaient bien sortir à un moment ou à un autre, non ? Attendre n'était que ponctuel. Elle garda un sourire plaqué sur le visage ; elle espérait que ça l'agace, de la voir inébranlable, de la voir calme et joyeuse alors qu'il lui balançait des vacheries. Il commença une phrase ... Qu'il n'acheva pas. Les Mangemorts s'étaient levés, plutôt rapidement. Apparemment, une nouvelle venait d'arriver. Enfin, les choses sérieuses allaient pouvoir commencer ! Rosalind prit la main d'Oberyn, bien que ce ne soit pas un geste qui la ravisse particulièrement. Elle ne put s'empêcher de rire légèrement à sa remarque et le suivit jusqu'à la porte. Il pleuvait toujours ; elle ouvrit son parapluie, abrita son coéquipier et repéra le groupe de Mangemorts. Discrètement, mais en accélérant pas, ils prirent le même chemin que leurs cibles, s'arrêtant parfois pour ne pas se faire repérer. Ils finirent leur course dans une petite ruelle qui ne payait pas de mine. Les hommes entrèrent par la porte arrière d'un bâtiment et Rosalind se sentit comme une petite fille qui allait faire quelque chose de dangereux — enfin un peu de piment ! « On ne va pas attendre ici qu'ils ressortent, non ? » Question purement rhétorique. Un plan d'attaque, il leur fallait un plan. « Je peux toujours entrer pour faire diversion ... » Diversion, c'était fou le nombre de choses qui se cachaient derrière ce mot. Quel genre de diversion exactement ? Elle pensait plutôt à les attaquer, de front, mais il serait peut-être plus judicieux de la jouer finement ... Elle répugnait à faire ça, mais peut-être que le fait d'être une femme allait enfin être un avantage ...

Dans la rue, sous la pluie, ils n’étaient qu’un couple de plus, anonyme et cachés par leur grand parapluie. Mais le couple sans histoire pouvait vite devenir source de questions s’ils se faisaient repérer … Ils suivirent les Mangemorts aussi discrètement que possible, jusqu’à ce qu’ils disparaissent dans un bâtiment, et qu’ils restent dehors, sans moyen d’entrer. « On ne va pas attendre ici qu'ils ressortent, non ? » Oberyn regarda Rosalind, les sourcils légèrement froncés. « Entrer ne me paraît pas franchement judicieux non plus. » Lui rétorqua-t-il, avant de replacer son regard sur le bâtiment, cherchant une façon de poursuivre leur mission … « Je peux toujours entrer pour faire diversion ... » Oberyn faillit refuser tout net : ils étaient en mission d’observation, la dernière chose à faire était de se faire remarquer. Mais ils ne pouvaient rien observer d’ici, de toute façon … Il plissa les lèvres, mécontent, pour se retourna vers elle. « Très bien, mais une diversion simple, rien de stupide ou de dangereux. On est là uniquement pour récupérer des informations, pas pour déclencher une guerre en Irlande. Tu détournes leur attention, et j’essayerai d’en apprendre un peu plus. » Il plongea sa main dans sa poche, s’assurant par réflexe que sa baguette y était toujours. Il n’aimait pas cette idée, vraiment pas. Mais il n’avait pas de meilleur plan. « S’il se passe quoi que ce soit, tu m’appelles. » Ils allaient être séparés, ce n’était jamais un bon plan, et ça ne lui plaisait pas du tout. Il ne savait pas combien de missions de terrain elle avait eu jusque là, ni si elle saurait s’en sortir en cas de pépin … Et il ne savait vraiment pas pourquoi il s’en souciait, d’ailleurs. Il avait déjà mis la vie de ses partenaires de mission en danger bien souvent par le passé sans s’inquiéter outre mesure.