Sujet: (2.2) a knife in your back (ft. Sage) Dim 21 Avr - 0:22
01. Couteau dans le dos londres, intrigue 2.2, mission pour l’Ordrex x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x
Sage et Cali. Cali et Sage. Les amies d’enfance, du collège, de Poudlard. Les deux jeunes recrues de l’Ordre, qui avaient déjà tant perdu malgré leur âge. Celles qu’on regardait d’un œil un peu mouillé, plein de compassion, de peine, parfois même de pitié, même si l’on ne l’aurait jamais admis. Pauvres choses. Pauvres enfants à peine sorties du berceau. Elles ne tiendront pas le coup, dans la tombe avant même d’avoir compris ce qu’était la vie. Ces vieilles teignes lui pesaient. Calliopeia leur adressa au hasard quelques sourires hypocrites, trop joyeux pour qu’on ait pu croire rien qu’un instant en leur sincérité. Elle défendait ici aussi bien son alliée qu’elle-même. Des missions, elles en avaient accompli ensemble. Bon nombre avec succès. Combien de réfugiés avaient-elles amenés à bon port, pour combien avaient-elles trouvé des planques, lesquels avaient-elles sécurisés, mis en confiance ? Sur ceux-là, combien étaient encore en vie, voilà une autre question, celle qui comptait peut-être, qui leur déchirerait le cœur, mais cela n’avait pas à voir avec le manque d’expérience, de discernement ou de sagesse dont on voulait les rendre coupables. C’est ce à quoi la demoiselle croyait dur comme fer. « L’un des nôtres a rendez-vous avec un certain Biggles à l’Allée des Embrumes, et il est persuadé que celui-ci détient des informations capitales sur l’une de nos prochaines missions… J’aimerai beaucoup que vous vous y rendiez et que vous l’aidiez à ramener cet énergumène par ici. » Il pointa un endroit sur la vaste carte étalée sous ses yeux. Cali ne put empêcher un air surpris de s’afficher sur son visage. « Nous ? » Ce n’était pas le genre de missions auxquelles on les assignait habituellement, c’était pratiquement un trop grand honneur… « Oui. C’est agité ces temps-ci. » Au fond, elle s'en fichait, du pourquoi, du comment. Cali lança une œillade ravie à son amie. C’était vrai qu’elle était un peu excitée à l’idée de changer de type de mission, de se sentir un peu plus utile, bien que celle-là soit dans ses cordes, au vu de sa situation professionnelle. « On est parties, alors. N'est-ce pas, Sage ? » Elle cherchait la même excitation chez sa camarade, mais espérait peu à ce propos. Leurs récents vécus avaient comme brisé quelque chose entre elles, installé une incompréhension que ni l'une ni l'autre ne semblait prête à percer, offert un silence qui se faisait pesant parfois. Elles avaient pris des voies différentes. Sage s'éloignait, Cali plongeait. On leur avait filé un papier avec des informations sur le susnommé qu'elles étaient supposées détruire avant de quitter le quartier.
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Sujet: Re: (2.2) a knife in your back (ft. Sage) Dim 21 Avr - 1:40
breakeven
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Sage n'appartenait plus à l'Ordre. Elle n'y trouvait, en tout cas, plus sa place - non pas qu'elle fasse le moindre effort pour arranger sa situation déjà désastreuse : la plupart du temps, lorsqu'elle ne furetait pas dans tous les sens, elle se contentait de croiser quelques têtes familières, d'esquisser quelques sourires de politesse à ses collègues d'infortune, avant de disparaître dans la grande maison londonienne qu'elle continuait d'occuper, en tant qu'héritière imprudente de la famille des Blackheart. Son père avait, de toute manière, pris toutes les précautions nécessaires à ce qu'aucun ennemi ne puisse franchir le seuil de ce foyer rassurant et confortable, ce qui permettait à la sorcière d'avoir un pied à terre relativement provoquant, dans une ville comme celle officiellement occupée par les Mangemorts. L'Ordre également, continuait d'être en plein coeur de la capitale anglaise, inatteignable des mains des Mangemorts, ce qui devait sans doute les foutre dans une rogne sans pareille. Mais ce soir, elle s'était quelque peu attardée, errant au gré des informations que ses oreilles pouvaient saisir : rares étaient les gens qui avaient l'idée de lui donner des missions à présent. Certains parce qu'ils se méfiaient d'elle, d'autres, parce qu'ils avaient eu vent des quelques précautions qu'ils devaient prendre depuis que Sage avait rendu une visite de politesse à Lindberg. Un avantage indéniable, puisqu'elle pouvait alors se livrer à des activités moins officielles, plutôt que de courir dans la boue à travers tout le pays pour sauver trois pauvres âmes égarées - qui finiraient tôt ou tard par mourir. L'optimisme de Sage semblait, en effet, s'être éteint depuis bien longtemps - et aucune surprise, ni même aucune réaction ne vint percer l’œil de la brune lorsqu'elle entendit l'ordre se glisser à son adresse, et à celle de Cali, à côté de laquelle elle se trouvait. Dans un regard en biais vers son amie, Sage haussa légèrement les épaules - l'allée des embrumes n'était pas le lieu qu'elle appréciait le plus sur cette planète, pas de quoi s'en réjouir ouvertement. « Bien entendu. » Lâcha-t-elle malgré tout, en un sourire presque franc à l'adresse du type qui était venu leur adresser leur mission : il s'avérait qu'il n'y avait sans doute plus qu'avec Cali que Sage parvenait à revêtir une allure un tant soit peu sincère. Soit, paperasse en main, la sorcière l'examina rapidement, avant d'attraper ses affaires, jetant un regard en direction de son amie. « Au fond, un épaule juste un clampin qui ne sait pas ramener un informateur tout seul, non ? » Lâcha-t-elle, vaguement amère, alors qu'elles sortaient sous le vent d'hiver. Resserrant sa cape autour de ses épaules, Sage lança un regard en direction de Cali. Il était, qui plus est, impossible de transplaner dans le chemin de Traverse, ce qui faisait qu'irrémédiablement, elles allaient devoir y aller à pieds.
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Sujet: Re: (2.2) a knife in your back (ft. Sage) Dim 21 Avr - 11:15
L’amertume de Sage, elle la déversait autour d’elle, s’en déchargeait autant qu’elle pouvait, ne s’en portait pas mieux pour autant. Cali en avait conscience, mais elle ne la brimait pas pour autant, ni ne s’apitoyait sur elle, c’était tellement dévasté en elle aussi, tellement noir et putride, plein de craquelures, de gouffres, ça faisait des courants d’air, on entendait parfois gronder la tempête. Qui aurait-elle été alors pour lui faire la morale ? Elle ne trouvait pas non plus les mots, ceux qui auraient pu lui redonner espoir, elle ne la poussait pas comme elle l’aurait fait jadis dans ses retranchements afin d’avoir le fin mot de l’histoire. Elle n’en était pas capable. Cali était trop vide elle-même pour colmater les brèches de son amie. Elles étaient deux poupées cassées sur le champ de bataille. C’était peut-être pour ça qu’elle se sentait aussi bien avec elle, elle n’avait pas à prétendre, prétendre que la vie était un fruit juteux dans lequel chacun devrait croquer à pleines dents, à prétendre qu’elle pouvait encore dormir le soir, malgré les cadavres inscrits sous ses paupières, malgré le poids de sa culpabilité, malgré son dévorant désir de vengeance. Elle sortit de ces rêveries, pour en revenir à l’amère question de Sage, celle qui avait fait naître toutes ces pensées, les avaient renvoyées loin dans le passé – quoique pas forcément si loin que ça. « On a déjà perdu assez de monde comme ça. Il vaut mieux être prudent et éviter les tête à tête. » Ce n’était plus de la lâcheté, c’était ça, de la prudence. Leur nombre était moins élevé. Chaque perte était coûteuse, et pas seulement en terme d’humanité. Tous les détracteurs de Voldemort ne venaient pas grossir les rangs de l’Ordre. On attendait patiemment que d’autres se mouillent à votre place. Cali fut prise d’un sentiment d’obligation. Une question qui s’imposait à elle, qu’elle n’avait pas forcément envie de poser, non pas parce que la réponse ne l’intéressait pas, mais parce qu’elle ne savait vraiment comment elle pouvait être prise. « Ca va toi ? » Son ton, assez détaché, laissait deviner qu’une réponse sincère n’était pas forcément obligatoire. Qu’elle était prête à l’entendre, mais qu’elle avancerait avec elle. Comme là. Leurs pas calqués l’un sur l’autre, direction l’Allée des Embrumes, direction l’Enfer.
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Sujet: Re: (2.2) a knife in your back (ft. Sage) Dim 21 Avr - 17:03
breakeven
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Depuis quelques temps déjà, « guerre » était devenue le nouveau synonyme de « prudence excessive » - Sage l’avait bien remarqué lorsque, comme pour la punir de ses excès ou de son deuil, on lui avait confié toutes les missions possibles et imaginables, aussi peu gratifiantes étaient-elles. Surveille machin, attends le rapport de machin, remplis cette paperasse – des tâches auxquelles elle s’était pliée uniquement par respect et pour pouvoir passer le moins de temps possible dans la vieille bâtisse abandonnée qu’était sa maison d’enfance. Et qui s’avérait aujourd’hui, plus vide que jamais. Jouer les baby-sitter pour un type qui était certainement de taille à faire face à quelques Mangemorts, faisait également partie de son idée des tâches peu gratifiantes dont elle se serait bien passée : hélas, on ne lui faisait plus assez confiance (pour quelques-uns en tout cas) pour lui confier des informations trop capitales – dans l’allée des embrumes, il ne devait pas circuler des histoires capitales – il faudrait être fou pour crier sur tous les toits, avoir des informations très importantes alors qu’on se trouvait en plein cœur de Londres, entouré par des Mangemorts. Soit, elle se pliait quand même aux ordres, retenant toutes les remarques acerbes qui pointaient à ses lèvres lorsqu’elle pensait à cette foutue mission et à l’air quelque peu dédaigneux dont avait usé le type pour la leur confier. Pendant longtemps, on les avait sous-estimées Cali et elle, parce qu’elles étaient jeunes mais également parce qu’elles étaient des femmes : encore une fois, ce soir, le type qui leur avait donné les papiers ne semblait pas le faire de bonne-foi, à croire qu’elles étaient les dernières personnes à qui il avait pensé, mais que personne d’autre n’était disponible. C’était même presque ce qu’il soulignait dans ses mots. Ressasser l’idée sous le vent froid d’hiver ne lui plaisait pas, aussi, ne manqua-t-elle pas de confier ses impressions à son amie, qui semblait plus encline à coopérer. Qu’elle ne fasse pas semblant, elles deux, elles étaient presque sur la même longueur d’ondes vis-à-vis de l’Ordre – comme pour lui dire ces mots, Sage attarda longuement son regard sur Cali, avant de reprendre sa marche nonchalante ; elle n’avait presque pas envie d’accourir pour sauver ce mec, ou du moins, simplement assurer ses arrières. Malheureusement, la pique de Sage semblait avoir lancé la conversation, et elle entendit bien vite la question de son amie glisser dans l’air. Mâchoires serrées, la sorcière prit le temps de choisir ses mots, ou du moins, de mettre ses idées en place : elle était seule au sein de l’Ordre, à faire les pires missions qui soient, son père était toujours on ne peut plus mort, Evander l’avait oubliée, sa solitude n’avait jamais été plus épaisse. Mais personne d’autre mieux que Cali ne pouvait comprendre ce qui lui pesait, et ce qui la rendait si silencieuse. « Ennuyée à mort, par la soirée à venir. Mais je survivrai. » Conclut-elle dans un vague regard complice vers Cali. « Et toi ? » Elle ne savait pas si elle s’en préoccupait vraiment ou non, si elle pouvait se permettre de porter en plus les poids que Cali avait sur les épaules en plus des siens, mais quelque part, une part d’elle voulait savoir, vraiment.
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Sujet: Re: (2.2) a knife in your back (ft. Sage) Mar 23 Avr - 17:16
Du coin de l’œil, Cali guettait le visage de Sage, ce visage qui avait tellement changé, depuis le temps où elles se connaissaient, qui avait perdu toute son innocence, ses sourires charmants, les étoiles frétillantes dans ses yeux sombres. Quel gâchis. Vous en preniez un coup, comment voir le monde d’une belle manière quand tout avait été contre vous, à l’aube de votre jeunesse, en ce moment de l’adolescence, où l’on se forge encore, où l’on tente de savoir qui on est, durant lequel on cherche à la vie un sens ? Destin cruel, qui s’était acharné contre ces pauvres âmes, pauvres jouets d’un temps qui s’était armé contre elles. Que donnerait la génération suivante, élevée par ces êtres brisés, rafistolés, ayant connu l’horreur, la mort, et l’injustice ? On n’avait pas le temps de penser à l’avenir. L’avenir était trouble, même lorsqu’on voulait y croire, même lorsqu’on se persuadait que le bien finirait par l’emporter – le bien, quelle drôle de notion -, parce qu’il n’y avait rien d’autre à faire, parce qu’on suffoquerait ça, qu’on ne se cacherait plus, qu’on irait au-devant du danger jusqu’à ce qu’il ne puisse plus nous manquer, attendant qu’il nous terrasse. Toujours est-il que sur ce visage, elle avait lu quelques crispations qui n’annonçaient rien de bon, Cali s’était mordue la lèvre, s’était demandée si elle avait bien fait. Ce qu’elle n’aurait pas donné pour retrouver la simplicité de leurs rapports, et leurs rires qui résonnaient ensemble, et leur insouciance. Ni l’une ni l’autre n’en était plus capable. Elle apprécia tout de même son honnêteté, ou du moins lui semblait-il que c’en était, même si qu’en partie, sûrement. La question lui revint, et elle bloqua son souffle, elle ne s’y attendait pas, elle n’avait pas pensé que cette politesse, même si ce n’était pas tout à fait dans le but d’asséner des politesses qu’elle avait posé la question la première, pouvait lui revenir, et elle n’avait pas préparé de réponse, et elle se demandait ce qu’elle devait dire. Brisée, vous avais-je dit. A ne même plus savoir comment elle se portait. Se le demander, c’était comme mettre les pieds dans des marais qui vous engloutiraient à coup sûr. Elle en chassait toujours l’idée. « Je ne sais pas. Ca ne m’ennuie pas, je crois. L’action. C’est comme ça que je tiens. » Ca expliquait pourquoi elle s’était plongée plus encore dans les intérêts de l’Ordre, même si on la regardait comme on regarde une petite chose fragile qu’un souffle de vent pourrait soulever. La nuit tombait et enveloppait les rues de son drap noir. Ce serait bientôt l’heure. On avançait.
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Sujet: Re: (2.2) a knife in your back (ft. Sage) Mer 24 Avr - 19:41
breakeven
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Depuis bien longtemps, Sage avait abandonné l’option de se lamenter sur son propre sort. Beaucoup doutaient silencieusement, au sein de l’Ordre, que ce soit pour la bonne cause ou à de bons profits : de plus en plus, elle échappait à beaucoup de gens qui avaient fait, en un autre temps, partie de son entourage. Sage l’incontrôlable, Sage la fille d’Auror qui s’avérait être en deuil, la pauvre petite orpheline – parfois, elle sentait encore des regards désolés se poser sur elle. D’autres fois, elle avait même droit à un « je connaissais ton père, c’était un mec bien » balancé en plein dans sa tronche, avec un air rempli de compassion, pour la cérémonie. Elle s’en foutait bien de qui avait côtoyé son père en d’autres occasions, de qui pouvait témoigner à quel point ça avait été quelqu’un de recommandable et aimant : tout ça, elle le savait, quand bien même il était difficile de croire qu’il avait élevé sa fille jusqu’à ce qu’elle devienne cette boule de haine et de rancœurs. C’était la guerre qui l’avait rendue ainsi, amère envers la vie elle-même, qui continuait de défiler vers un néant sans fond. A quoi bon était sans doute la phrase qui n’avait de cesse de tourner dans sa tête, une mélopée à laquelle son cerveau la ramenait trop souvent – à quoi bon, ce soir, faire cette mission pour l’Ordre, alors qu’il y avait sans doute plus intéressant à faire que courir après un fantôme. « C’est comme ça que tout le monde tient, je suppose. » Lâcha-t-elle en réponse aux paroles de son amie – elle ne savait pas spécialement, elle, à quoi elle tenait : si c’était l’idée de se venger qui la motivait, ou si c’était autre chose. Autre chose, quoi ? Certainement pas tous ceux auxquels elle avait pu tenir à une époque et qui, pour la plupart, s’étaient bien vite détournés d’elle aussitôt qu’elle aurait eu des ennuis : Evander, Clive, Morgana… elle avait comme l’amère impression que beaucoup de gens avaient adopté cette façon de faire. Peut-être Cali également, ou peut-être était-ce elle qui avait fait un pas en arrière en premier. « Je suppose que je ne suis pas la plus exemplaire des amies, depuis quelques temps. » Ajouta-t-elle, comme pour se défaire de l’âpre sensation d’être pour Cali, comme tous ceux à qui elle pensait avec aigreur. « C’est pas facile, faut croire... » Sa voix s’était quelque peu tue, alors qu’elle évitait soigneusement le regard de sa compagne – ce n’était pas facile, c’était même un amas de complexité dont elle aurait préféré ne pas avoir besoin pour mener sa vie. La devanture du Chaudron Baveur arriva malgré tout à hauteur de ses yeux, par réflexe, Sage resserra sa prise autour de sa baguette, dans sa poche. « On doit s’arranger pour ne pas éveiller les soupçons. Ca ne servirait à rien que des Mangemorts nous suivent. » Car bien entendu, il y avait des Mangemorts assez prétentieux pour venir s’échouer au beau milieu du Chaudron Baveur, étalant leurs succès comme s’ils étaient maîtres du monde : Sage espérait en tout cas, qu’elle ne tomberait pas sur un visage connu qui pourrait vouloir se venger – elle avait presque le sentiment de connaître à présent une grande partie des fidèles de Voldemort ayant élu domicile à Londres.
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Sujet: Re: (2.2) a knife in your back (ft. Sage) Ven 31 Mai - 11:47
Elles s'étaient lancées sur le sinueux chemin des confidences, un chemin qu'elles n'avaient pas emprunté depuis bien longtemps, si longtemps que l'atmosphère qui régnait en ces lieux avait changé, subtilement, qu'une tension s'était installée, qu'on marchait comme sur des coquilles d'oeuf, tiraillées entre ce qu'il fallait dire, ce qu'il ne fallait pas dire, ce qui pouvait être dit, ce qui ne le pouvait pas, tentant d'appréhender chacune les réactions de l'autre, et Cali était partagée à son tour, entre la joie de retrouver ce jardin dont elles avaient disposées à deux, dans lequel elles s'étaient roulées joyeusement auparavant, et cette haine, cette haine d'en être là aujourd'hui, d'avoir à réparer, de ne même pas savoir si cela pouvait l'être. « Tu crois ? J'ai l'impression que cette guerre fait ressortir le pire d'entre nous. Le meilleur, parfois, aussi, mais ça ne fait pas le poids. On s'attache à la haine ou à l'amour, souvent à la haine. » Comme Sage, comme Cali, comme tant d'autres. Il y avait aussi cet amour d'autrui, qui les poussait à être là, à défendre une cause juste, humaine, mais quand on pesait l'un l'autre sur la balance, le verdict était clair. On tombait pourtant ici dans un peu de sentimentalité, des remords, peut-être ? Cali observa son amie, celle qui se présumait ingrate ces derniers temps. Elle ne l'avait pas vue de cet œil-là. Bien entendu, elle avait regretté la perte de leur complicité d'antan, mais elle n'avait accordé la faute à aucune d'entre elles. Les choses allaient. On faisait ce qu'on pouvait pour les gérer, le mieux possible, et restait forcément le goût de la déception à la fin, quand on se rendait compte que ce n'était jamais assez. « Arrête. Je sais que je peux me tourner vers toi si besoin est, et tu sais que tu peux en faire tout autant. Il est simplement difficile de faire ce pas, tout spécialement après ce qu'on a traversé, chacune. Je ne t'en veux pas pour ça. Ce serait bien hypocrite. » Elle ne voulait pas qu'elle s'en veuille pour quoique ce soit vis-à-vis d'elle, mais la réaction actuelle de sa compagne de Serdaigle ne la rassurait pas sur ce point : elle fuyait son regard, et trouvait déjà un autre sujet de discussion, un avertissement qu'elle avait entendu cent fois, mais auquel elle acquiesça tout de même. Après tout, cela pouvait aussi être amusant. « Tu as une idée en tête ? » Endosser des rôles, l'un des plus grands atouts de Cali, l'habitude du métier, de l'Ordre, de la guerre. Il était certain que là, les nerfs à vif, les sens aux aguets, elles ne feraient pas long feu.
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Sujet: Re: (2.2) a knife in your back (ft. Sage) Dim 2 Juin - 18:53
breakeven
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Il y avait ces fugaces instants où elle remettait parfois, tout en question. Des choix qu’elle avait toujours faits certes, à ceux qu’elle faisait à l’heure actuelle, qui déchiraient peu à peu son âme en deux parties totalement différentes, aux desseins presque opposés. Il y avait toujours une part d’elle qui voulait que cette guerre se termine, que ses ennuis (et ceux de tous les autres, par la même occasion) en viennent à disparaître. Et puis une autre partie, qui n’en avait plus rien à faire, sans cesse balayée au gré des sentiments tortionnaires qui lui hurlaient que pour elle, il était déjà trop tard, et que s’il fallait que cette guerre arrive à une fin aujourd’hui, elle serait plus seule que jamais, perdue dans un monde en reconstruction qui ne ressemblait en rien à celui dans lequel elle s’était, autrefois, imaginé un avenir. La sortie de l’ombre de Voldemort avait changé bien des choses, en elle, dans le monde magique - si elle devait survivre à cette guerre, c’était autant de miroirs, d’obstacles qu’elle devrait franchir, chacun des ressentiments qui la traversaient, chacune des âmes qui avaient déjà payé de ses erreurs. Ou ce qu’elle ne voulait pas prendre comme des erreurs : peut-être devrait-elle rendre des comptes à l’Ordre du Phénix, ou à ses propres amis. A Evander, s’il venait à voir à quel point elle était bien plus monstrueuse que ce qu’il lui crachait à la figure avec toute l’ironie du monde. A quel point elle était brisée, pauvre petite chose aux ambitions brisées, qui ne trouvait rien de mieux à faire que vivre de sentiments négatifs. D’autres dans ces circonstances trouvaient une force en eux, d’avoir encore assez de clairvoyance pour faire les choses bien : elle ne semblait pas être de ceux qui choisissaient bien, qui étaient fondamentalement bons. Jusque-là, sûrement qu’elle l’avait été pour suivre le chemin tout tracé de son père, et maintenant... Maintenant, même la compassion de Cali ne la rassurait qu’à peine, lui arrachant un fugace sourire ironique, avant qu’elle ne reprenne une apparence de marbre, comme si de rien n’était. « Bien entendu, que tu peux compter sur moi. » Répondit-elle dans un regard à la jeune femme, presque par réflexe, presque par intérêt. Il était sûr en tout cas, que tout ce qui se dirait entre elles ne viendrait pas à se répéter dans d’autres oreilles : ceux qu’elle avait pu considérer comme des amis, des êtres plus proches encore que des amis, étaient désormais bien loin. Avec leurs propres problèmes ou... ne souhaitant surtout pas affronter ce deuil qu’elle affichait. Finalement, peut-être fuyait-elle aussi, mais Cali la suivit sur cette voie, c’en était presque rassurant, ou presque vexant, ultime confirmation de bien des choses qu’elle venait à penser, parfois. Arrêtées à quelques pas du Chaudron Baveur, Sage haussa les épaules, croisant les bras. « Pourquoi je devrais avoir une idée ? Aies l’air naturelle. » Paradoxalement, la sorcière s’était déjà bien souvent échouée jusqu’au fin fond du Chaudron Baveur sans se faire prendre jusqu’alors : tout ce qu’il fallait faire, c’était passer inaperçu, ne pas lever le ton plus haut que quelqu’un d’autre, ne pas sourciller au cas où les choses dégénéraient. Dans un regard entendu dans la direction de son amie, Sage haussa à nouveau les épaules, esquissant une destination vers le pub ; c’était le seul passage pour aller sur le Chemin de Traverse, de toute manière.
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(2.2) a knife in your back (ft. Sage)
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